Bas les pattes du Venezuela
L'union civilo-militaire du peuple vénézuélien repousse des incursions mercenaires
Selon les informations rendues publiques par le
vice-président des Communications, de la Culture
et du Tourisme du Venezuela, Jorge Rodriguez, le 5
mai 2020, Guaido a embauché des mercenaires pour
commettre des raids terroristes à l'intérieur du
Venezuela et attenter à la vie du président
Nicolas Maduros et des membres de son cabinet.
Le dimanche 3 mai aux petites heures du matin,
dans une opération portant le nom « Opération
Guideon », la première de deux tentatives
d'incursions maritimes contre le Venezuela a été
interceptée dans la ville côtière de Macuto, dans
l'État de La Guaira, où certains des participants
ont été tués et les autres arrêtés par la police
et les forces militaires du Venezuela. Les bateaux
avaient tenté de débarquer à Macuto sous couvert
de la nuit, se sont dirigés vers La Guajira, dans
le nord de la Colombie, en direction de l'État de
La Guaira sur la côte nord du Venezuela, sous le
commandement de Robert Colina, alias « Panther »,
un ancien capitaine qui avait déserté les Forces
armées nationales bolivariennes (FANB). Colina,
qui avait enregistré une vidéo sortie sur Twitter
le matin même appelant à la « libération » du
Venezuela, est un des six qui ont été tués. Un
complice arrêté dans les environs et qui attendait
leur arrivée a avoué être un trafiquant de drogue
et un agent de la Drug Enforcement Administration
(DEA) des États-Unis. L'objectif des raids
avortés, tel que confirmé par plusieurs des
individus impliqués, était de faire entrer une
force de plus de 50 paramilitaires dans le pays à
qui on fournirait des véhicules et des armes et
qui se rendraient à Caracas pour kidnapper le
président Nicolas Maduro et d'autre membres haut
placés du gouvernement bolivarien et les forcer à
monter dans un avion qui les attendrait à un
aéroport qu'ils auraient « sécurisé » pour les
amener de force aux États-Unis.
Le lundi 4 mai, un autre bateau a été intercepté
et ses huit occupants capturés à leur tour et
détenus, cette fois par des pêcheurs et membres de
la milice bolivarienne locale dans le village de
pêche de Chuao, dans l'État d'Aragua, jusqu'à ce
qu'ils puissent être remis aux mains de la police
régionale et de la FANB. Antonio Sequea, un ancien
capitaine de la Garde nationale bolivarienne qui
avait participé au coup d'État raté de Juan Guaido
le 30 avril 2019 et qui était aux commandes de la
deuxième tentative de débarquement, et deux
mercenaires américains étaient du nombre des
individus mis en état d'arrestation.
Des terroristes capturés et détenus par des
pêcheurs et des membres de la milice bolivarienne
locale à Chuao, le 4 mai 2020. Ils seront ensuite
remis aux mains de la police régionale et des
Forces armées bolivariennes.
Dans sa couverture des deux raids ratés, Mision
Verdad souligne que « l'élément primordial a
été l'organisation du peuple et ses propres
réseaux de renseignement », disant que la photo
emblématique montrant un villageois et un membre
de la milice de Chuao arrêtant le bateau dans
lequel se trouvaient huit paramilitaires qui
auraient été envoyés par les gouvernements des
États-Unis et de la Colombie « personnifie les
réalisations de l'ère chaviste et est un exemple
concret de l'union civilo-militaire ». Selon Mision
Verdad : « Lorsqu'il est devenu président
du Venezuela en 1999, en plus d'avoir lancé
l'appel à un processus consultatif pour
l'Assemblée constituante nationale, Hugo Chavez a
mis en oeuvre un projet de services sociaux
portant le nom de Bolivar 2000 qui comprenait des
institutions de l'État et les Forces armées de
cette époque, et dont l'un des objectifs était de
former une armée qui n'est pas à l'écart du
peuple... En 2002, la mobilisation conjointe des
secteurs civils et militaires a contribué à faire
échouer le coup d'État contre Chavez financé par
l'administration Bush et la communauté d'affaires
nationale. »
Un villageois et un militaire arraisonnent un
bateau avec à son bord des paramilitaires à Chuao.
Pendant l'opération du 3 mai, la police
vénézuélienne a saisi 10 fusils, un pistolet Glock
9 mm, deux mitraillettes AFAG qui faisaient partie
de l'arsenal volé dans l'édifice législatif
fédéral lors de la tentative de coup d'État ratée
du 30 avril 2019, six camionnettes montées de
mitrailleuses, deux carnets contenant des notes
détaillées sur la planification de l'opération,
des téléphones satellite, des cartes d'identité,
des uniformes (y compris un casque d'armée avec le
drapeau des États-Unis), entre autres choses.
La première tentative de débarquement à Macuto
survient un jour après la parution d'un article de
l'Associated Press qui relate qu'un ancien soldat
des Forces spéciales américaines, Jordan Goudreau,
qui serait natif du Canada, propriétaire d'une
compagnie de sécurité privée basée en Floride
appelée Silvercorp, était responsable de la
formation d'un contingent de 300 déserteurs de
l'armée vénézuélienne qui comptaient entrer au
Venezuela par caravane lourdement armée et saisir
Caracas dans l'espace de 96 heures.
Photo du contrat avec Silvercorp signé
par Juan Guaido
|
Dans une vidéo qu'il a publiée sur les médias
sociaux, Goudreau a confirmé que la tentative de
débarquement amphibie avait été lancée à partir de
la Colombie et que « d'autres unités » étaient
actives dans le « sud, l'ouest, et l'est du
Venezuela ». Le dimanche même, Goudreau était à la
télévision dans une entrevue avec la propagandiste
de l'opposition vénézuélienne basée à Miami,
Patricia Poleo, à qui il a remis une copie du
contrat avec les signatures de Juan Guaido et deux
de ses associés, retenant les services de
Silvercorp pour la somme de 212 millions de
dollars. Il lui a aussi remis l'enregistrement
secret d'une conversation qu'il a prétendument eue
avec le « président » du Venezuela nommé par les
États-Unis au moment de la signature du contrat
par celui-ci. Il prétend avoir été trahi par
Guaido et ses complices qui n'ont pas livré
l'argent qu'ils devaient payer pour ses services.
Plus tard, le contrat a aussi été obtenu par le Washington
Post qui l'a publié dans son intégrité,
montrant qu'il appelait à « une opération visant à
capturer/détenir/enlever Nicolas Maduro, renverser
le régime actuel et mettre en place le président
reconnu du Venezuela, Juan Guaido ».
Mision Verdad rapporte avoir appris
qu'après avoir quitté la Colombie, les bateaux se
sont arrêtés à Aruba avant de s'échouer sur la
côte vénézuélienne. Le journal note qu'Aruba, avec
Bonaire et Curaçao, font partie des colonies de la
couronne hollandaise aux Antilles et que l'année
dernière, pour apaiser les États-Unis, les
Pays-Bas ont reconnu l'imposteur Juan Guaido comme
président du Venezuela. Il souligne en outre
qu'Aruba et Curaçao abritent deux bases
américaines, Reina Beatriz et Hato Rey, à partir
desquelles le Southern Command des États-Unis
coordonne un emplacement d'opérations avancées,
qui est à la tête de ses prétendues opérations
antidrogue dans la région. Il rappelle également
que le 30 mars, le navire de croisière Resolute
a percuté un navire des garde-côtes vénézuéliens
près de l'île de La Tortuga, au Venezuela, sans
avoir demandé l'autorisation de se rendre dans les
eaux vénézuéliennes. Le Resolute s'est
ensuite dirigé vers Curaçao. Le chef du
commandement opérationnel stratégique des FANB,
l'amiral en chef Remigio Ceballos, a déclaré à la
mi-avril que le Resolute était dans la
région pour « placer des mercenaires » au
Venezuela.
Lors d'une conférence de presse le 3 mai, le
ministre de l'Intérieur Nestor Reverol et le
ministre de la Défense Vladimir Padrino López ont
déclaré que l'opération de défense des forces
bolivariennes était en cours et que de nouvelles
arrestations des personnes impliquées étaient
attendues - ce qui a en fait eu lieu depuis lors.
Padrino avait également annoncé qu'une nouvelle
série d'exercices militaires « Bouclier bolivarien
» commencerait immédiatement.
Depuis les arrestations, des vidéos publiées par
le gouvernement vénézuélien ont été largement
diffusées montrant les deux mercenaires américains
détenus, tous deux d'anciens bérets verts,
répondant à des questions sur ce pourquoi ils
avaient été embauchés, pour qui ils travaillaient
et plus encore. Tous deux ont déclaré qu'ils
étaient employés en vertu d'un contrat signé entre
Silvercorp et Juan Guaido et ont impliqué le
gouvernement des États-Unis dans le complot.
Le président Maduro s'adresse au corps
diplomatique et aux médias internationaux le 6 mai
2020.
Dans une déclaration faite le 6 mai devant le
corps diplomatique accrédité et les médias
internationaux au Venezuela, le président Maduro a
déclaré que les mercenaires américains avaient
avoué leur culpabilité et seraient jugés de plein
droit pour violation du droit vénézuélien et
international. Tout en niant une implication «
directe » des États-Unis dans l'« Opération Gedeon
» bâclée, le secrétaire d'État Mike Pompeo a
déclaré que son gouvernement utiliserait tous les
outils à sa disposition pour ramener les deux
mercenaires aux États-Unis. En ce qui a trait au
propriétaire de Silvercorp, Jordan Goudreau, qui
s'est publiquement attribué le mérite de l'action
criminelle, le président Maduro a déclaré qu'une
demande serait faite pour qu'il soit extradé afin
qu'il soit traduit en justice au Venezuela.
LML dénonce avec la plus grande fermeté
ce dernier épisode de la sale guerre que les
États-Unis mènent contre le gouvernement et le
peuple souverains de la République bolivarienne du
Venezuela. Les crimes contre l'humanité des
impérialistes américains sont d'autant plus
répréhensibles et méritent la condamnation
universelle parce qu'ils visent à tirer parti du
fait que le gouvernement bolivarien est pleinement
engagé dans la lutte contre la pandémie de la
COVID-19 - alors qu'il accompli sa responsabilité
de manière exemplaire et ingénieuse, et qu'il
obtient de meilleurs résultats que n'importe quel
pays d'Amérique latine pour contenir le virus, et
ce malgré l'intensification des mesures
économiques coercitives que les États-Unis
exercent contre eux dans le vain espoir
d'atteindre enfin leur objectif criminel de
changement de régime.
Bien que tout cela se déroule sous les yeux de
tous, c'est le silence radio de la part du
gouvernement du Canada qui a toujours rendu
service aux États-Unis, en créant et dirigeant son
groupe illégitime de Lima et en donnant
ouvertement son appui à réanimer cette relique de
la guerre froide connue sous le nom de Traité de
Rio contre le Venezuela.[1]
C'est ce même gouvernement canadien qui fait aussi
la promotion de la marionnette américaine Juan
Guaido en tant que président « légitime » du
Venezuela malgré son manque de soutien à
l'intérieur du Venezuela, étant démasqué davantage
chaque jour pour le vol, la corruption et la
violence qu'il représente. Entretemps, le faux «
ambassadeur » de Guaido au Canada s'est mis à
cracher des diatribes contre Cuba sur Twitter dans
le style de la mafia anticubaine du sud de la
Floride et de son écho dans l'administration
Trump. Il est absolument honteux que le
gouvernement Trudeau, dans sa politique
d'apaisement des impérialistes américains, ne
puisse se résoudre à dénoncer, comme l'exige la
réputation du peuple canadien, cette infamie de
l'attaque criminelle dirigée par les États-Unis et
incitée contre le Venezuela, et le rôle de ces
forces violentes du coup d'État qu'il a aidées à
soutenir et à faire passer pour des défenseurs des
droits humains et de la démocratie.
LML appelle les peuples canadien et
québécois à dénoncer les agissements criminels des
forces de changement de régime de plus en plus
désespérées et à manifester leur plein appui à la
lutte du peuple vénézuélien et de son
gouvernement, dirigé par le président Nicolas
Maduro, qui expriment l'union civilo-militaire -
un héritage du commandant Hugo Chavez devenu
l'emblème de la révolution bolivarienne - pour
sauvegarder sa souveraineté et son indépendance.
Note
1. « Non
au gangstérisme impérialiste! Exigeons la fin du
siège brutal imposé au Venezuela! », Le
Renouveau, le 2 octobre 2019
Cet article est paru dans
Volume 50 Numéro 31 - 10 mai 2020
Lien de l'article:
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