Numéro 31 - 10 mai 2020
L'oligarchie financière et la pandémie du
coronavirus
La réouverture de l'économie

• Les
mesures économiques de l'oligarchie financière
et de son État
pour préserver son pouvoir, son contrôle et sa
richesse privée
- K.C. Adams -
• Les
renards dans le poulailler - qui décide où va
l'argent
de l'aide gouvernementale?
- Peter Ewart -
Cessez d'attaquer Cuba!
• Déclaration
du ministre des Relations extérieures de
la République de Cuba concernant l'attaque
terroriste contre
l'ambassade cubaine à Washington
- Bruno Rodriguez Parrilla
-
• Le Conseil du
travail de Windsor et district demande la levée
des sanctions et des blocus inhumains
Bas les pattes du Venezuela!
• L'union
civilo-militaire du peuple vénézuélien repousse
des incursions mercenaires
Ce que fait le Canada à
l'Organisation des États américains
• Où
va l'Organisation des États américains divisée?
- Sir Ronald Sanders -
Réunions des institutions financières
internationales et du G20
• Les
conséquences d'un ordre économique mondial
injuste
envers les pays en développement
Campagne internationale aux Philippines
• Arrêtez
les assassinats et les attaques du régime
Duterte sur l'île Negros
Mise à jour sur la pandémie
• Les
graves répercussions de la pandémie sur plus de
deux milliards de travailleurs dans le monde
• La pandémie
mondiale pour la semaine se terminant le 9 mai
L'oligarchie financière et la
pandémie du coronavirus
L'élite dirigeante et ses médias parlent
maintenant de la réouverture de l'économie. La
plupart des interventions portent sur la manière
de remettre les travailleurs au travail pour
produire, transporter et faire circuler les biens
et services dont le peuple et la société ont
besoin pour exister.
Bien sûr, le discours ne comprend pas les
opinions, les points de vue et les préoccupations
de ceux qui font le travail. Il n'y a pas non plus
de discussion sérieuse sur ce qui a « fermé
l'économie » en premier lieu. La pandémie n'est
pas une raison de « fermer l'économie ».
Qu'est-ce qui ne va pas structurellement ou
fondamentalement dans la façon dont l'économie est
organisée qui la rend si vulnérable, fragile et
sujette à de grandes crises économiques
récurrentes et à l'effondrement périodique de
secteurs spécifiques tels que l'énergie ?
L'absence d'une enquête sérieuse sur la cause
profonde des crises et des fermetures signifie que
le discours sur la réouverture est faussé au
départ et ne mènera qu'à la répétition ou à la
réaffirmation des conditions à l'origine de la
crise et de la fermeture, sans résoudre aucun des
problèmes et contradictions réels qui existent.
La
réouverture sans un nouveau départ qui tienne
compte des causes de la fermeture est vouée à
l'échec et conduira inévitablement à une autre
crise. C'est ce que nous avons vu après la crise
financière de 2008 : aucun changement
fondamental n'a été entrepris, car il n'y a pas eu
d'enquête et de discussion sérieuses sur les
raisons de la crise, qui auraient mené à une
intervention engageant une nouvelle direction.
En 2008, ce sont les travailleurs et les
petites et moyennes entreprises qui ont été
contraints de porter le fardeau de la crise et ce
sera le cas encore cette fois-ci. À l'époque, les
gouvernements à tous les niveaux ont secouru les
plus grandes entreprises confrontées à
l'effondrement ; plusieurs d'entre elles sont
par conséquent devenues encore plus grandes et
ceux qui détenaient le contrôle et la propriété
sont devenus encore plus riches et plus puissants.
Le refus d'enquêter, de discuter et de prendre des
mesures pour s'attaquer aux causes de la crise
économique de 2008 a créé les conditions
d'une crise encore pire en 2020.
Aujourd'hui, la situation de crise est pire pour
la classe ouvrière parce que les travailleurs se
font dire de retourner au travail comme si la
pandémie ne posait aucun danger. En fait, quand
l'ouragan a frappé, pour ainsi dire, les
travailleurs employés dans les secteurs les plus
vulnérables au virus tels que la vente au détail,
la santé, l'éducation, le transport en commun et
l'agroalimentaire, ont reçu l'ordre de travailler
sans qu'aucune attention sérieuse ne soit portée à
leur santé et à leur sécurité et à celles des
communautés où ils vivent. Certains politiciens
des partis cartellisés disent maintenant que la
prestation de secours que certains travailleurs
reçoivent devrait être supprimée parce que cela
leur enlève l'incitation à travailler, comme s'ils
avaient un lieu où exprimer leurs préoccupations
en matière de santé et de sécurité et consentir à
retourner travailler lorsque leurs craintes seront
dissipées. Pendant ce temps, le gouvernement
fédéral augmente les salaires de ceux qu'il
définit comme des travailleurs essentiels pour la
seule période de la pandémie, en espérant qu'après
l'urgence, tout « reviendra à la normale ».
Pendant ce temps, les fonds publics sont
distribués à droite et à gauche aux riches et à
leurs entreprises privées comme s'il n'y avait pas
de conséquence. Il n'y a pas d'imputabilité pour
cette corruption parce que, pour l'élite
dirigeante, un monde sans privilèges et contrôle
est trop horrible à imaginer. L'élite dirigeante
est déterminée à poursuivre sa vie de richesse, de
pouvoir, de privilège et de contrôle et elle veut
rallier la classe ouvrière à sa cause et même la
convaincre de s'y consacrer entièrement.
L'élite dirigeante ordonne la réouverture comme
si la crise et la fermeture étaient un acte de
Dieu ou la faute de quelqu'un d'autre ou d'un
autre pays qu'il faudrait faire payer, même par la
guerre s'il le faut, et non pas une conséquence de
son refus de changer les formes et institutions
politiques et économiques et les rapports sociaux
pour qu'ils répondent aux conditions de la grande
production industrielle socialisée moderne.
L'élite dirigeante refuse de permettre toute
enquête et discussion officielles sur les causes
des crises économiques qui éclatent à intervalle
régulier et sur les préparatifs de guerre et les
guerres qui s'ensuivent, les sanctions et les
blocus sans fin, aggravés par une pandémie et une
crise économique qui provoquent la misère et la
famine pour des millions de personnes dans le
monde. L'élite fait obstacle au changement et
ordonne : vous devez retourner au travail et
nous faire confiance.

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Le monde moderne et l'économie socialisée sont
pris dans de vieilles formes politiques et
économiques et des rapports sociaux dépassés qui
sont en contradiction avec l'économie complètement
socialisée de la grande production industrielle,
laquelle doit être amenée sous contrôle par ceux
qui font le travail par la coopération, la
science, la planification et un nouvel
objectif : servir le peuple et la société et
humaniser l'environnement social et naturel. L'opposition des
travailleurs au vieil objectif du profit privé,
avec sa concurrence hostile et ses violentes
luttes intestines entre les factions des riches,
ouvrira la voie au nouveau. La lutte de la
classe ouvrière pour une nouvelle direction
conçue, mise en uvre et réalisée par le peuple
remplacera la lutte des riches pour une richesse
et un pouvoir de plus en plus grands aux dépens
du peuple.
Le refus des politiciens des partis cartellisés
au pouvoir, des médias et de ceux qui contrôlent
l'économie de prendre la crise au sérieux est une
autre raison pour laquelle la classe ouvrière doit
prendre les choses en main. Une enquête, une
discussion et un échange de vues sur les raisons
de ces crises régulières favoriseront
l'imagination d'une alternative par les
travailleurs et leurs alliés des autres couches
sociales. Cela les aidera à bâtir des
organisations et des formes qui permettront au
nouveau contenu de prendre forme et de rassembler
largement. Ils peuvent mobiliser leur force
collective et leur conscience sociale en une force
d'opposition qui deviendra irrésistible et ne
pourra pas être détournée par le bavardage des
riches qui cherchent à convaincre tout le monde
qu'eux-mêmes et leur système économique et
politique dépassé ne peuvent pas être tenus
responsables des échecs et des crises, et forcés
de faire place au nouveau. Il faut instaurer une
nouvelle autorité, affirmée par les travailleurs,
qui met en place des arrangements modernes qui
correspondent aux conditions actuelles.
La nécessité d'une nouvelle direction est plus
évidente que jamais. Il est maintenant temps de
concevoir une nouvelle direction et de la
réaliser.

- K.C. Adams -

L'oligarchie financière a ordonné aux
gouvernements à différents niveaux de distribuer
de l'argent aux entreprises et aux particuliers et
d'emprunter de l'argent aux institutions privées
des riches. Tous les pays du système impérialiste
d'États ont suivi la directive. Au Canada, cette
politique à deux volets s'est traduite par
l'octroi de plus de 300 milliards de dollars
de l'État aux entreprises et aux particuliers et
par des emprunts réels ou prévus pour une somme
équivalente auprès des détenteurs institutionnels
mondiaux de la richesse privée. En date du 7 mai
2020, les gouvernements du Canada, des provinces
et des territoires ont engagé plus de 820
milliards de dollars. Le ministère des Finances
répartit cette somme dans les catégories suivantes
: mesures de protection de la santé et de la
sécurité, mesures de soutien direct, soutien de
liquidité aux entreprises et aux particuliers et
programme de disponibilité du crédit aux
entreprises.
L'argent
distribué par l'État aux particuliers est destiné
à maintenir la circulation et la réalisation des
biens et services à un niveau minimum. Les
subventions aux entreprises seraient destinées à
les aider à s'acquitter de leurs obligations de
dette et de loyer et d'autres obligations, et pour
verser à certains travailleurs 75 % de leur
salaire pour rendre les entreprises viables dans
les conditions actuelles et pour qu'un certain
nombre d'autres travailleurs soient disponibles
lorsque le travail reprendra. Les subventions
gouvernementales aux entreprises sont un
prolongement ou une généralisation de la pratique
plus habituelle de recours aux stratagèmes pour
payer les riches de l'État pour payer des
cartels et de grandes entreprises spécifiques.
Les emprunts d'État auprès des institutions
mondiales privées de l'oligarchie financière
servent à payer les allocations aux particuliers
et aux entreprises, mais aussi à offrir un endroit
sûr où garer des sommes massives d'argent privé
pendant la crise et même à leur assurer un
rendement financier. Le prêt institutionnel de
richesses privées à diverses agences
gouvernementales au sein du système impérialiste
d'États est une pratique normale de l'oligarchie
financière, qui prend connaît une expansion
considérable pendant les crises.
L'oligarchie financière espère que ces deux
grandes mesures économiques permettront à l'État
impérialiste de traverser la crise économique et
d'empêcher un soulèvement de la classe ouvrière
qui réclame une nouvelle direction prosociale et
un contrôle sur l'économie et les affaires du
pays. L'oligarchie financière utilise sa grande
richesse privée et l'État qu'elle contrôle pour
défendre ses intérêts étroits pendant la pandémie.
Elle possède et contrôle les principaux cartels
financiers, industriels et autres ainsi que leurs
moyens de production et de circulation. L'État
impérialiste, avec ses institutions économiques,
politiques, policières, judiciaires et sociales,
est l'arme cruciale et essentielle de l'oligarchie
financière pour défendre et préserver sa richesse
privée, son pouvoir et son contrôle sur l'économie
et les peuples.
L'État canadien fait partie du système
impérialiste d'États dominé par les États-Unis.
L'oligarchie financière au Canada est une classe
sociale internationale et existe en tant que
faction de l'oligarchie financière mondiale avec
des entreprises privées et des intérêts personnels
et des liens dans tout le système impérialiste
d'États. Les membres de l'oligarchie financière se
livrent à une concurrence féroce pour exproprier
la valeur maximale de ce que les travailleurs
produisent.
L'économie impérialiste fonctionne de manière
socialisée : la production, le financement et
la circulation des marchandises par des chaînes
d'approvisionnement juste-en-temps dans le monde
entier. La pandémie a perturbé les opérations de
l'économie impérialiste et sa production, son
financement, sa circulation et sa réalisation des
moyens de production et de consommation.
Une nécessité immédiate pour l'oligarchie
financière pendant la crise est qu'au moins un
minimum de biens déjà produits soient réalisés et
qu'un minimum de services financiers et autres
soient payés. Avec l'interruption de la
circulation et de la réalisation des moyens de
production et des articles de consommation, la
disponibilité de liquidités pour permettre aux
entreprises d'acheter la capacité de travailler de
la classe ouvrière, de rembourser la dette et de
payer d'autres obligations est devenue un problème
grave. La situation est devenue extrêmement grave
dans certains secteurs tels que le commerce de
détail, le tourisme et le transport aérien, de
même que dans le secteur de l'énergie où il y a
une offre excédentaire de pétrole et un
effondrement des prix. La faillite apparaît comme
une menace réelle, en particulier pour les petites
et moyennes entreprises.
Lorsque la pandémie a commencé, elle a forcé la
Chine à fermer une grande partie de sa fabrication
de moyens de production et d'articles de
consommation. Cela a immédiatement perturbé la
production et la consommation dans le monde, qui a
besoin des produits fabriqués en Chine et de leur
réalisation.
À mesure que la pandémie s'est propagée à
l'échelle du monde, la crise économique s'est
aggravée et ce sont les peuples qui en font les
frais. Des travailleurs ont été licenciés et la
réalisation des moyens de production et des
articles de consommation a été réduite. Les
entreprises ont commencé à perdre les moyens de
rembourser leurs dettes, de payer leur loyer et
d'acheter la capacité de travail de leurs
employés, ce qui a entraîné de nouvelles mises à
pied. Les grandes institutions financières privées
ont commencé à perdre des revenus du service des
prêts en cours et à perdre de plus en plus les
possibilités d'investir leur argent, car les prêts
privés ont ralenti ou sont devenus trop risqués.
La circulation et le repartage de la valeur déjà
produite sous forme d'argent dans l'échange des
valeurs et des marchandises ont été perturbées
lorsque les détenteurs d'action ont commencé à
vendre leurs avoirs. Depuis le 19 février, la
valeur marchande des actions aux seules bourses
américaines a baissé de 11,5 billions de
dollars. Dans tout le système impérialiste
d'États, la valeur est retirée des actions pour
être détenue en espèces ou tout simplement
s'évaporer lorsque les prix ont chuté.
Tout cela montre que pour prévenir l'effondrement
de l'économie impérialiste et la perte possible de
contrôle de l'oligarchie financière sur les
affaires politiques et économiques des pays du
système impérialiste d'États, l'élite dirigeante
utilise le pouvoir de l'État pour gérer la crise
d'une manière qui favorise ses intérêts privés.
Le Marxiste-Léniniste du 12 mai
examinera les emprunts du gouvernement, à qui ils
bénéficient et quelles sont les conséquences.

- Peter Ewart -
Dans le sillage de la pandémie de la COVID-19,
certains secteurs de l'économie aux États-Unis et
au Canada seront arrosés de billions de dollars en
fonds de sauvetage. Étant donné que ce sont des
fonds publics détenus par les gouvernements, la
question se pose : qui décide où et à qui
vont ces sommes d'argent ?
C'est logique que
les travailleurs, les professionnels et les
petites et moyennes entreprises jouent un rôle
central à cet égard, étant donné leur implication
critique dans la création de la valeur dans
l'économie et qu'ils constituent presque
l'ensemble de la population de l'Amérique du Nord.
Mais ils n'ont pas ce rôle. Au lieu de cela, le
pouvoir et l'autorité en cette matière ont été
transférés à un petit groupe de mégabanques
privées et de financiers.
Par exemple, le Trésor américain, qui assumera le
financement du sauvetage aux États-Unis, est une
institution publique qui est censée répondre au
Congrès. Pourtant, pour une grande partie du
sauvetage, l'administration Trump a retiré
l'autorité au Trésor américain et l'a confiée aux
banques privées de la Réserve fédérale. À leur
tour, les banques de la Réserve fédérale ont nommé
BlackRock, le plus grand gestionnaire d'actifs
privé et la plus grande société du système
bancaire « parallèle » au monde, pour
superviser des pans entiers du plan de sauvetage
et pour décider quelles entreprises et
institutions doivent subsister ou périr.
Cependant, ni la Réserve fédérale ni BlackRock ne
seront responsables des risques associés aux prêts
de sauvetage, quelle que soit leur qualité. Tous
les risques et le soutien aux entreprises en
faillite incomberont au Trésor américain et, par
extension, au peuple américain.[1] Ce n'est pas un
problème mineur. Avec BlackRock et d'autres
institutions financières à la barre, qui va
bénéficier de ces sauvetages d'entreprises
sélectionnées qui s'élèveront à 4,5 billions
de dollars (ou selon certaines estimations encore
plus) ? Est-ce que ce seront ces entreprises
« zombies » fortement endettées qui ont déjà
été renflouées ou qui ont des liens avec
l'administration Trump ou BlackRock ? Est-ce
que ce seront les entreprises qui ont profité des
faibles taux d'intérêt pour dépenser des billions
de dollars en rachats d'actions (enrichissant
ainsi les PDG et les actionnaires) au lieu
d'investir dans leurs travailleurs et leurs
installations de production ? Ou est-ce que
ce seront ces oligarques qui ont délocalisé une
grande partie de leurs opérations vers d'autres
pays ou qui ont émis des milliards d'obligations
de pacotille ? Il semble qu'un bon nombre de
ces entités choisies et leurs PDG seront largement
récompensés, tandis que le peuple américain essaie
de survivre avec un maigre versement
de 1 200 $ et des prestations
limitées d'assurance-emploi.
En ce qui concerne BlackRock, elle gère
actuellement un actif colossal de 7 000
milliards de dollars, ainsi que 20 000
milliards de dollars supplémentaires grâce à son
logiciel de surveillance des risques financiers.
Bien qu'elle soit de loin le plus grand
gestionnaire d'actifs et la plus grande « banque
fantôme » au monde, BlackRock n'est pas
soumise au même contrôle réglementaire que les
autres entités financières.[2] Les
administrations démocrates et républicaines, y
compris la présente administration Trump, ont
permis à cette situation de perdurer pendant des
années.
BlackRock a amassé une grande partie de sa
fortune dans les années 1990 et au début des
années 2000 en jouant un rôle clé, avec
d'autres institutions financières, dans la
promotion des titres adossés à des créances
hypothécaires. Ce sont ces mêmes titres toxiques
qui ont empoisonné le système bancaire et entraîné
d'innombrables saisies de maisons, de faillites et
d'expulsions lors de la crise financière
de 2008, et beaucoup de souffrances pour le
peuple américain. Et le plus honteux dans tout
cela est que les démocrates et les républicains
ont ensuite permis à BlackRock de «
nettoyer » ce gâchis toxique en l'autorisant
à remettre des milliards de dollars de fonds
publics à des banques, des fonds spéculatifs et
d'autres institutions financières choisis, et à
empocher dans le cours du processus des millions
de dollars.
En 2020, il semble qu'encore une fois
l'histoire se répète mais à une échelle encore
plus grande. Ce sont les intérêts financiers
privés, et non le peuple américain, qui décident
quoi faire avec des billions de dollars de deniers
publics. Pourtant, le peuple américain sera
responsable de tous les prêts qui font défaut et
de toutes les obligations et titres à risque qui
auront été achetés.
Il est intéressant de noter que, depuis les
sauvetages de 2008 et les autres qui ont
suivi, les actifs gérés par BlackRock sont montés
en flèche, passant de 1,3 billion à 7,4
billions de dollars aujourd'hui, tandis que
l'avoir net de la majorité des Américains a stagné
ou a chuté.[3]
S'exprimant sur la pratique notoire de BlackRock
qui consiste à vendre aux investisseurs des
obligations à haut risque et à les dénaturer en
les présentant comme des fonds négociés en bourse
(« FCB ») à « haut rendement »,
l'oligarque de Wall Street Carl Icahn a qualifié
BlackRock d'« entreprise extrêmement
dangereuse » et a affirmé que la mafia «
avait un meilleur code d'éthique ».[4] D'autres
observateurs de l'establishment ont exprimé leurs
craintes qu'il y ait un risque de conflit
d'intérêts énorme en cédant à BlackRock le pouvoir
de décider quelles entreprises et quels secteurs
recevront des fonds de sauvetage, étant donné
qu'elle aura probablement des intérêts et des
investissements dans les mêmes sociétés et les FCB
qui doivent être renfloués (comme ce fut le cas
en 2008). Certains ont tenté de faire valoir
que BlackRock facturera des frais relativement bas
pour les transactions qu'elle fournira. Mais cet
argument perd de vue que c'est dans les pouvoirs
discrétionnaires de BlackRock de choisir les
gagnants et les perdants que résident son
véritable pouvoir et sa poule aux oeufs d'or.[5]
Alors en quoi tout cela concerne-t-il le
Canada ? Le 27 mars, la Banque du Canada
a annoncé qu'elle lançait un Programme d'achat de
papier commercial qui « contribuera à alimenter
les flux de crédit à l'économie » en achetant
du « papier commercial – y compris adossé à des
actifs – émis par des entreprises canadiennes
ainsi que des municipalités et organismes
provinciaux ». Lors d'une mise à jour de
cette annonce, la Banque du Canada a annoncé que
BlackRock fournira « des services-conseils »
en appui au programme de la Banque du Canada. En
plus, le groupe Gestion de Placements TD a été
retenu en tant que gestionnaire d'actifs et CIBC
Mellon comme dépositaire.[6] Il convient
également de noter qu'au début de l'année
dernière, BlackRock et la Banque Royale ont
annoncé un partenariat pour établir un nouveau FCB
au Canada.
Il reste à
voir quels conflits d'intérêts résulteront de tout
ce qui précède. Mais cela révèle également à quel
point l'oligarchie financière au Canada, ainsi que
l'État canadien lui-même, s'est intégrée dans une
économie nord-américaine dominée par les sociétés
mondiales américaines.
La situation montre également que le système
économique au Canada et aux États-Unis n'est pas
le capitalisme classique, mais plutôt le
capitalisme monopoliste d'État, où les entreprises
géantes sont régulièrement soutenues par des fonds
publics et où les frontières entre l'État et
l'oligarchie financière sont pratiquement
inexistantes.
Cela est amplement démontré lorsque les partis
politiques du Congrès américain et du Parlement
canadien permettent que la surveillance de ces
sauvetages massifs financés par les deniers
publics soit mise entre les mains de BlackRock et
d'autres institutions financières privées avec peu
ou pas d'objection.
Des questions doivent être posées. Premièrement,
pourquoi BlackRock de toutes ces institutions
devrait-elle se voir accorder une telle autorité
et influence par le Congrès américain et le
Parlement canadien étant donné ses
antécédents ? Et deuxièmement, pour aborder
la situation dans son ensemble, pourquoi les
grandes banques privées et les oligarques
financiers aux États-Unis et au Canada
devraient-ils avoir tant de pouvoir sur la
destination des fonds publics, en particulier
lorsque nous sommes confrontés à une récession
extrêmement grave qui pourrait secouer les
fondements mêmes de l'économie mondiale ? Où
se trouve la volonté du peuple dans cette
équation ? L'intérêt privé doit-il supplanter
le bien public ?
Encore, il semble que de nouveau les renards se
verront confier la responsabilité de gérer le
poulailler. Il faut une meilleure voie vers
l'avant.
Notes
1. « Weimar
America, here we come ! Virus hysteria
adds $10 trillion to the national debt »,
Mike Whitney, Information Clearing House, 12
avril 2020
2. « BlackRock
takes command », Joyce Nelson, Counterpunch, 8
avril 2020
3. « Why
BlackRock has a role in the Fed bond-buying
spree : Quick take », Annie Massa,
Bloomberg, 25 mars 2020
4. « Icahn
called BlackRock 'An extremely dangerous
company' ; the Fed has chosen it to manage
its corporate bond bailout programs »,
Pam Martens et Russ Matens, Wall Street on
Parade, 30 mars 2020
5. « Fed
releases details of BlackRock deal for virus
response », Matthew Goldstein, New
York Times, 27 mars 2020
6. « Mise
à jour : La Banque du Canada introduira un
Programme d'achat de papier commercial »,
Banque du Canada, 27 mars 2020

Cessez les attaques contre Cuba!
- Bruno Rodriguez Parrilla -

Bonjour,
Tel que le ministère des Affaires étrangères nous
en a informés avec promptitude, à environ 2
heures aujourd'hui, aux petites heures du matin du
jeudi 30 avril 2020, une attaque terroriste a
été perpétrée contre l'ambassade de la République
de Cuba aux États-Unis, à Washington. Un individu
non identifié muni d'un fusil d'assaut a tiré des
coups de feu sur l'édifice de l'ambassade cubaine
aux États-Unis.
Aucun membre du
personnel de la mission, sécurisée et protégée,
n'a été blessé, mais l'édifice a subi des dommages
matériels en raison des nombreux coups de feu.
La mission diplomatique cubaine à Washington est
munie d'un système de sécurité et de protection
contre toute menace qui pourrait mettre en danger
les représentants diplomatiques, les membres de
leur famille et les infrastructures.
L'individu, dont l'identité n'a pas été divulguée
au gouvernement cubain, a été appréhendé par les
autorités locales et est présentement en
détention.
Nous apprécions l'intervention professionnelle
des agents de police qui sont arrivés très
rapidement sur les lieux de l'incident.
Aujourd'hui, à midi, j'ai convoqué la chargée
d'affaires de l'ambassade des États-Unis à la
Havane, Mme Mara Tekach, pour discuter de ce grave
incident.
J'ai dénoncé avec la plus grande vigueur cette
grave attaque terroriste perpétrée contre
l'ambassade de Cuba. Je lui ai demandé :
comment le gouvernement américain réagirait-il si
une telle attaque avait lieu contre une de leurs
ambassades ? J'ai rappelé les mesures et les
menaces injustes faites par le gouvernement
américain, sans preuve ni explication, au sujet
des soi-disant attaques acoustiques contre les
diplomates américains.
 
Dommages causés par l'attentat terroriste à
l'ambassade de la République de Cuba aux
États-Unis, Washington, 30 avril 2020
Tous les États sont tenus de prendre toutes les
mesures nécessaires pour protéger les bâtiments
d'une mission diplomatique accréditée dans leur
pays contre toute intrusion ou dommage, et de
prévenir toute perturbation de sa mission
pacifique ou toute attaque contre sa dignité ou
son fonctionnement normal, tel que stipulé dans la
Convention de Vienne sur les relations
diplomatiques de 1961.
J'ai exigé la plus grande coopération de la part
des autorités du gouvernement des États-Unis pour
que celles-ci fassent toute la lumière sur cet
incident et veillent à ce que de tels incidents ne
se reproduisent jamais ni ne demeurent impunis.
Cette attaque contre l'ambassade de Cuba aux
États-Unis a, de toute évidence, été incitée par
la rhétorique de plus en plus hostile envers notre
pays, dans laquelle se sont engagés publiquement
et systématiquement le secrétaire d'État des
États-Unis, de même que les hauts fonctionnaires
du département responsable des relations dans
l'hémisphère occidental et même l'ambassade des
États-Unis à La Havane.
Il est impossible de ne pas faire le lien entre
de telles actions et l'intensification de la
politique agressive et hostile des États-Unis
contre Cuba, ou le resserrement du blocus, qui
comprennent des mesures non conventionnelles
prises même dans cette période de la pandémie de
la COVID-19, et qui ont des répercussions sur
toute la planète.
Les actions visant à inciter la violence contre
le personnel médical cubain dans les pays tiers,
comme cela s'est produit récemment en Bolivie avec
la participation de représentants américains, le
dénigrement et la démonisation de notre personnel
de santé engendrent aussi des actes de violence.
Au moment de l'attaque, comme je l'ai expliqué à
la diplomate américaine, dix représentants et
diplomates cubains étaient à l'intérieur de
l'édifice et ont couru un grave danger.
Il est également impossible de dissocier ce type
d'action des conséquences des politiques et des
discours haineux qui préconisent la division et la
violence sociale.
Il y a eu de sérieux antécédents historiques
d'actions violentes et hostiles, y compris des
actes terroristes, contre les représentants
diplomatiques cubains assignés aux États-Unis, à
la fois à la mission de Washington et à la mission
permanente de Cuba aux Nations unies à New York.
J'ai aussi rappelé que plusieurs groupes et
individus qui ont, par le passé, commis des actes
terroristes contre Cuba ont agi pendant de
nombreuses années, et agissent toujours, à partir
du territoire des États-Unis avec impunité, ce qui
est bien connu des agences policières du
gouvernement américain.
Je suis surpris de constater que plus de 15
heures se sont écoulées depuis l'attaque contre
notre ambassade et ni le représentant des
autorités gouvernementales américaines ni le
département d'État n'ont contacté nos autorités.
Il n'y a eu ni déclaration officielle, ni de ces
gazouillis qui sont si fréquents lorsque n'importe
quel haut représentant des États-Unis ou de leur
ambassade fait référence à Cuba.
J'exhorte le département d'État à adopter, le
plus rapidement possible, les mesures nécessaires
pour respecter ses engagements en vertu de la
Convention de Vienne et à garantir la sécurité et
la sûreté de l'ambassade cubaine, de la mission
permanente de Cuba aux États-Unis et du personnel
qui travaille aux deux missions ainsi que des
membres de leur famille qui les accompagnent.
Enfin, j'offre la coopération des autorités
cubaines pour mener à bien l'enquête qui s'impose.
Merci beaucoup.

La lettre qui suit a été envoyée le 8 mai au
premier ministre, à la vice-première ministre et
au ministre des Affaires étrangères du Canada
ainsi qu'aux chefs de tous les autres partis au
Parlement et aux députés de la région de Windsor
dans le cadre du suivi d'une résolution adoptée
lors de la réunion en ligne du Conseil du
travail de Windsor et District en avril.
L'honorable Justin Trudeau
Premier ministre
À plusieurs reprises au cours des dernières
semaines, le secrétaire général des Nations unies,
Antonio Guterres, a appelé à la levée des
sanctions contre différents pays afin qu'ils
puissent obtenir les ressources nécessaires pour
lutter contre la pandémie de la COVID-19. Le même
appel a été lancé par le pape François dans son
discours de Pâques le 12 avril, faisant écho à la
demande des pays touchés, de la majorité des États
membres de l'ONU et d'organisations et de
personnalités du monde entier.
En dépit de ces appels, les États-Unis ont
maintenu et, dans certains cas, ont en fait accru
leurs sanctions et blocus unilatéraux et illégaux
contre Cuba, le Venezuela, l'Iran, la Syrie, le
Nicaragua et d'autres pays qu'ils ciblent pour
cette forme de guerre économique - ce qui est
inadmissible à l'heure où les peuples du monde
sont solidaires contre la pandémie.
Le Canada continue également de maintenir ses
sanctions illégales contre le Venezuela, l'Iran,
la Syrie et d'autres pays, causant des dommages
directs à ces pays et coûtant des vies humaines.
Le Conseil du travail de Windsor et district
ajoute sa voix à celle du secrétaire général des
Nations unies, du pape François et de tous les
autres qui demandent la levée des sanctions et des
blocus imposés par ceux qui, comme le
Canada, se livrent à cette activité
inhumaine, privant les peuples des pays
sanctionnés de l'accès à l'équipement et aux
fournitures, y compris à la nourriture et aux
médicaments dont ils ont besoin pour maîtriser la
pandémie et sauver des vies. Levez les sanctions
canadiennes maintenant. Mettez fin à tout soutien
canadien, actif ou passif, aux sanctions et blocus
illégaux des États-Unis contre d'autres pays.
Brian Hogan
Président
Conseil du travail de Windsor et district

Bas les pattes du Venezuela

Selon les informations rendues publiques par le
vice-président des Communications, de la Culture
et du Tourisme du Venezuela, Jorge Rodriguez, le 5
mai 2020, Guaido a embauché des mercenaires pour
commettre des raids terroristes à l'intérieur du
Venezuela et attenter à la vie du président
Nicolas Maduros et des membres de son cabinet.
Le dimanche 3 mai aux petites heures du matin,
dans une opération portant le nom « Opération
Guideon », la première de deux tentatives
d'incursions maritimes contre le Venezuela a été
interceptée dans la ville côtière de Macuto, dans
l'État de La Guaira, où certains des participants
ont été tués et les autres arrêtés par la police
et les forces militaires du Venezuela. Les bateaux
avaient tenté de débarquer à Macuto sous couvert
de la nuit, se sont dirigés vers La Guajira, dans
le nord de la Colombie, en direction de l'État de
La Guaira sur la côte nord du Venezuela, sous le
commandement de Robert Colina, alias « Panther »,
un ancien capitaine qui avait déserté les Forces
armées nationales bolivariennes (FANB). Colina,
qui avait enregistré une vidéo sortie sur Twitter
le matin même appelant à la « libération » du
Venezuela, est un des six qui ont été tués. Un
complice arrêté dans les environs et qui attendait
leur arrivée a avoué être un trafiquant de drogue
et un agent de la Drug Enforcement Administration
(DEA) des États-Unis. L'objectif des raids
avortés, tel que confirmé par plusieurs des
individus impliqués, était de faire entrer une
force de plus de 50 paramilitaires dans le pays à
qui on fournirait des véhicules et des armes et
qui se rendraient à Caracas pour kidnapper le
président Nicolas Maduro et d'autre membres haut
placés du gouvernement bolivarien et les forcer à
monter dans un avion qui les attendrait à un
aéroport qu'ils auraient « sécurisé » pour les
amener de force aux États-Unis.
Le lundi 4 mai, un autre bateau a été intercepté
et ses huit occupants capturés à leur tour et
détenus, cette fois par des pêcheurs et membres de
la milice bolivarienne locale dans le village de
pêche de Chuao, dans l'État d'Aragua, jusqu'à ce
qu'ils puissent être remis aux mains de la police
régionale et de la FANB. Antonio Sequea, un ancien
capitaine de la Garde nationale bolivarienne qui
avait participé au coup d'État raté de Juan Guaido
le 30 avril 2019 et qui était aux commandes de la
deuxième tentative de débarquement, et deux
mercenaires américains étaient du nombre des
individus mis en état d'arrestation.

Des terroristes capturés et détenus par des
pêcheurs et des membres de la milice bolivarienne
locale à Chuao, le 4 mai 2020. Ils seront ensuite
remis aux mains de la police régionale et des
Forces armées bolivariennes.
Dans sa couverture des deux raids ratés, Mision
Verdad souligne que « l'élément primordial a
été l'organisation du peuple et ses propres
réseaux de renseignement », disant que la photo
emblématique montrant un villageois et un membre
de la milice de Chuao arrêtant le bateau dans
lequel se trouvaient huit paramilitaires qui
auraient été envoyés par les gouvernements des
États-Unis et de la Colombie « personnifie les
réalisations de l'ère chaviste et est un exemple
concret de l'union civilo-militaire ». Selon Mision
Verdad : « Lorsqu'il est devenu président
du Venezuela en 1999, en plus d'avoir lancé
l'appel à un processus consultatif pour
l'Assemblée constituante nationale, Hugo Chavez a
mis en oeuvre un projet de services sociaux
portant le nom de Bolivar 2000 qui comprenait des
institutions de l'État et les Forces armées de
cette époque, et dont l'un des objectifs était de
former une armée qui n'est pas à l'écart du
peuple... En 2002, la mobilisation conjointe des
secteurs civils et militaires a contribué à faire
échouer le coup d'État contre Chavez financé par
l'administration Bush et la communauté d'affaires
nationale. »

Un villageois et un militaire arraisonnent un
bateau avec à son bord des paramilitaires à Chuao.
Pendant l'opération du 3 mai, la police
vénézuélienne a saisi 10 fusils, un pistolet Glock
9 mm, deux mitraillettes AFAG qui faisaient partie
de l'arsenal volé dans l'édifice législatif
fédéral lors de la tentative de coup d'État ratée
du 30 avril 2019, six camionnettes montées de
mitrailleuses, deux carnets contenant des notes
détaillées sur la planification de l'opération,
des téléphones satellite, des cartes d'identité,
des uniformes (y compris un casque d'armée avec le
drapeau des États-Unis), entre autres choses.
La première tentative de débarquement à Macuto
survient un jour après la parution d'un article de
l'Associated Press qui relate qu'un ancien soldat
des Forces spéciales américaines, Jordan Goudreau,
qui serait natif du Canada, propriétaire d'une
compagnie de sécurité privée basée en Floride
appelée Silvercorp, était responsable de la
formation d'un contingent de 300 déserteurs de
l'armée vénézuélienne qui comptaient entrer au
Venezuela par caravane lourdement armée et saisir
Caracas dans l'espace de 96 heures.

Photo du contrat avec Silvercorp signé
par Juan Guaido
|
Dans une vidéo qu'il a publiée sur les médias
sociaux, Goudreau a confirmé que la tentative de
débarquement amphibie avait été lancée à partir de
la Colombie et que « d'autres unités » étaient
actives dans le « sud, l'ouest, et l'est du
Venezuela ». Le dimanche même, Goudreau était à la
télévision dans une entrevue avec la propagandiste
de l'opposition vénézuélienne basée à Miami,
Patricia Poleo, à qui il a remis une copie du
contrat avec les signatures de Juan Guaido et deux
de ses associés, retenant les services de
Silvercorp pour la somme de 212 millions de
dollars. Il lui a aussi remis l'enregistrement
secret d'une conversation qu'il a prétendument eue
avec le « président » du Venezuela nommé par les
États-Unis au moment de la signature du contrat
par celui-ci. Il prétend avoir été trahi par
Guaido et ses complices qui n'ont pas livré
l'argent qu'ils devaient payer pour ses services.
Plus tard, le contrat a aussi été obtenu par le Washington
Post qui l'a publié dans son intégrité,
montrant qu'il appelait à « une opération visant à
capturer/détenir/enlever Nicolas Maduro, renverser
le régime actuel et mettre en place le président
reconnu du Venezuela, Juan Guaido ».
Mision Verdad rapporte avoir appris
qu'après avoir quitté la Colombie, les bateaux se
sont arrêtés à Aruba avant de s'échouer sur la
côte vénézuélienne. Le journal note qu'Aruba, avec
Bonaire et Curaçao, font partie des colonies de la
couronne hollandaise aux Antilles et que l'année
dernière, pour apaiser les États-Unis, les
Pays-Bas ont reconnu l'imposteur Juan Guaido comme
président du Venezuela. Il souligne en outre
qu'Aruba et Curaçao abritent deux bases
américaines, Reina Beatriz et Hato Rey, à partir
desquelles le Southern Command des États-Unis
coordonne un emplacement d'opérations avancées,
qui est à la tête de ses prétendues opérations
antidrogue dans la région. Il rappelle également
que le 30 mars, le navire de croisière Resolute
a percuté un navire des garde-côtes vénézuéliens
près de l'île de La Tortuga, au Venezuela, sans
avoir demandé l'autorisation de se rendre dans les
eaux vénézuéliennes. Le Resolute s'est
ensuite dirigé vers Curaçao. Le chef du
commandement opérationnel stratégique des FANB,
l'amiral en chef Remigio Ceballos, a déclaré à la
mi-avril que le Resolute était dans la
région pour « placer des mercenaires » au
Venezuela.
Lors d'une conférence de presse le 3 mai, le
ministre de l'Intérieur Nestor Reverol et le
ministre de la Défense Vladimir Padrino López ont
déclaré que l'opération de défense des forces
bolivariennes était en cours et que de nouvelles
arrestations des personnes impliquées étaient
attendues - ce qui a en fait eu lieu depuis lors.
Padrino avait également annoncé qu'une nouvelle
série d'exercices militaires « Bouclier bolivarien
» commencerait immédiatement.
Depuis les arrestations, des vidéos publiées par
le gouvernement vénézuélien ont été largement
diffusées montrant les deux mercenaires américains
détenus, tous deux d'anciens bérets verts,
répondant à des questions sur ce pourquoi ils
avaient été embauchés, pour qui ils travaillaient
et plus encore. Tous deux ont déclaré qu'ils
étaient employés en vertu d'un contrat signé entre
Silvercorp et Juan Guaido et ont impliqué le
gouvernement des États-Unis dans le complot.

Le président Maduro s'adresse au corps
diplomatique et aux médias internationaux le 6 mai
2020.
Dans une déclaration faite le 6 mai devant le
corps diplomatique accrédité et les médias
internationaux au Venezuela, le président Maduro a
déclaré que les mercenaires américains avaient
avoué leur culpabilité et seraient jugés de plein
droit pour violation du droit vénézuélien et
international. Tout en niant une implication «
directe » des États-Unis dans l'« Opération Gedeon
» bâclée, le secrétaire d'État Mike Pompeo a
déclaré que son gouvernement utiliserait tous les
outils à sa disposition pour ramener les deux
mercenaires aux États-Unis. En ce qui a trait au
propriétaire de Silvercorp, Jordan Goudreau, qui
s'est publiquement attribué le mérite de l'action
criminelle, le président Maduro a déclaré qu'une
demande serait faite pour qu'il soit extradé afin
qu'il soit traduit en justice au Venezuela.
LML dénonce avec la plus grande fermeté
ce dernier épisode de la sale guerre que les
États-Unis mènent contre le gouvernement et le
peuple souverains de la République bolivarienne du
Venezuela. Les crimes contre l'humanité des
impérialistes américains sont d'autant plus
répréhensibles et méritent la condamnation
universelle parce qu'ils visent à tirer parti du
fait que le gouvernement bolivarien est pleinement
engagé dans la lutte contre la pandémie de la
COVID-19 - alors qu'il accompli sa responsabilité
de manière exemplaire et ingénieuse, et qu'il
obtient de meilleurs résultats que n'importe quel
pays d'Amérique latine pour contenir le virus, et
ce malgré l'intensification des mesures
économiques coercitives que les États-Unis
exercent contre eux dans le vain espoir
d'atteindre enfin leur objectif criminel de
changement de régime.
Bien que tout cela se déroule sous les yeux de
tous, c'est le silence radio de la part du
gouvernement du Canada qui a toujours rendu
service aux États-Unis, en créant et dirigeant son
groupe illégitime de Lima et en donnant
ouvertement son appui à réanimer cette relique de
la guerre froide connue sous le nom de Traité de
Rio contre le Venezuela.[1]
C'est ce même gouvernement canadien qui fait aussi
la promotion de la marionnette américaine Juan
Guaido en tant que président « légitime » du
Venezuela malgré son manque de soutien à
l'intérieur du Venezuela, étant démasqué davantage
chaque jour pour le vol, la corruption et la
violence qu'il représente. Entretemps, le faux «
ambassadeur » de Guaido au Canada s'est mis à
cracher des diatribes contre Cuba sur Twitter dans
le style de la mafia anticubaine du sud de la
Floride et de son écho dans l'administration
Trump. Il est absolument honteux que le
gouvernement Trudeau, dans sa politique
d'apaisement des impérialistes américains, ne
puisse se résoudre à dénoncer, comme l'exige la
réputation du peuple canadien, cette infamie de
l'attaque criminelle dirigée par les États-Unis et
incitée contre le Venezuela, et le rôle de ces
forces violentes du coup d'État qu'il a aidées à
soutenir et à faire passer pour des défenseurs des
droits humains et de la démocratie.
LML appelle les peuples canadien et
québécois à dénoncer les agissements criminels des
forces de changement de régime de plus en plus
désespérées et à manifester leur plein appui à la
lutte du peuple vénézuélien et de son
gouvernement, dirigé par le président Nicolas
Maduro, qui expriment l'union civilo-militaire -
un héritage du commandant Hugo Chavez devenu
l'emblème de la révolution bolivarienne - pour
sauvegarder sa souveraineté et son indépendance.
Note
1. « Non
au gangstérisme impérialiste! Exigeons la fin du
siège brutal imposé au Venezuela! », Le
Renouveau, le 2 octobre 2019

Ce que fait le Canada à
l'Organisation des États américains
- Sir Ronald Sanders -
Le 20 mars 2020, une Assemblée
générale (AG) imprudente et irresponsable a été
organisée par l'Organisation des États américains
(OÉA), mettant la santé de nombreuses personnes en
danger et donnant un mauvais exemple au monde
entier. La réunion d'au moins 50 personnes
s'est tenue dans un contexte de vive inquiétude
concernant le coronavirus à propagation rapide
(COVID-19), et malgré les recommandations les plus
fortes possible des autorités sanitaires
américaines et internationales de ne pas organiser
de rassemblements de plus de dix personnes.
Cet acte dangereux a été fait pour organiser
l'élection du secrétaire général de l'Organisation
et pour obtenir un avantage pour le président
sortant, Luis Almagro, qui était le candidat
déclaré des États-Unis, du Brésil et de la
Colombie. Le mandat actuel d'Almagro ne prend fin
que le 28 mai. Par conséquent, la réunion
aurait facilement pu être reportée d'au moins un
mois, ce qui aurait laissé le temps de contrôler
davantage la COVID-19.

Plutôt que d'annuler la rencontre, l'OÉA
a publié un communiqué affirmant avoir
inspecté la salle de réunion. Cliquer sur
l'image pour agrandir.
|
Contre toute logique et tout bons sens, de
nombreux États membres de l'Organisation ont été
contraints de tenir ce qui était, au mieux, une
réunion illicite, sinon une réunion carrément
illégale.
La réunion s'est déroulée sur la base des
conseils du secrétaire juridique de l'OÉA. Bien
que celui-ci soit un employé du Secrétariat et
responsable devant le secrétaire général, et sans
doute la personne la plus indépendante d'esprit et
la plus juste du monde, parce que toutes ses
opinions ne font qu'une avec celles du secrétaire
général et des puissants États au sein de
l'Organisation, un certain scepticisme est de
mise.
Fait remarquable, le Conseil permanent de l'OÉA –
l'organe décisionnel supposément le plus important
de l'institution au jour le jour – n'a pas de
conseiller juridique ni de mécanisme lui
permettant de solliciter des conseils juridiques
externes et indépendants. Par conséquent, l'avis
du secrétaire juridique prévaut.
Au cours de la semaine précédant l'AG, les
États-Unis étaient dans un état de préoccupation
accrue concernant la COVID-19. Le conseil officiel
du maire du district de Colombia, de
l'Organisation panaméricaine de la santé (OPS), du
Centre pour le contrôle et la prévention des
maladies (CDC) des États-Unis et du président des
États-Unis lui-même était de ne tenir aucun
rassemblement de plus de dix personnes.
Trois jours avant la réunion, 13 pays de la
CARICOM ont envoyé une lettre conjointe à tous les
États membres de l'OÉA et au secrétaire général,
soulignant les dangers de tenir la réunion et la
forte insistance de toutes les autorités
sanitaires compétentes pour qu'elle soit reportée.
Haïti est le seul pays de la CARICOM à ne pas
avoir signé la lettre officielle.
Bien que le CDC ait été invité à examiner le
bâtiment de l'OÉA où s'est tenue la réunion, il
n'y a eu aucun autre contrôle pertinent. Personne,
entrant dans la pièce, n'a été vérifié pour ses
antécédents de voyage ou pour les antécédents de
voyage des personnes avec lesquelles il avait été
en contact. N'importe qui aurait pu être positif à
la COVID-19 sans présenter de symptômes. Le virus
peut mettre jusqu'à 14 jours à incuber. Les
conséquences dangereuses de cette réunion peuvent
toujours se manifester plus tard.
Jusqu'à la veille de l'événement, des réunions
des représentants des groupes régionaux de
l'Organisation ont eu lieu par voie électronique
pour examiner la lettre des 13 pays des
Caraïbes, qui avaient le soutien privé de nombreux
autres États, même si certains d'entre eux se sont
tus publiquement pour une raison quelconque.
Le 19 mars, le secrétaire juridique a émis
l'avis que l'AG ne pouvait être reportée que par
le Conseil permanent puisque la décision de tenir
l'Assemblée générale le 20 mars avait été
prise par le Conseil permanent et que seul le
Conseil permanent pouvait modifier ses propres
règles.
Lorsqu'on lui a demandé si le Conseil permanent
pouvait tenir une réunion électronique pour
envisager un report, le secrétaire juridique a
donné un autre avis, ex cathedra, que le
règlement du Conseil ne permettait pas les
réunions électroniques. Il ne lui est pas venu à
l'esprit que les règles avaient été écrites avant
l'ère technologique dans laquelle les
circonstances, comme la COVID-19, n'existaient
pas. Il a également rejeté avec désinvolture
l'idée selon laquelle, lorsque les règles sont
muettes sur une ligne de conduite, le simple bon
sens devrait prévaloir. Dans toutes les opinions
qu'il a émises, le secrétaire juridique a été
soutenu par les représentants des pays déterminés
à organiser l'AG le 20 mars.
Ce qu'il est important de noter ici, c'est qu'un
précédent a été créé. Aucune réunion du Conseil
permanent ne peut être tenue par voie
électronique, car le règlement ne le prévoit pas.
L'Organisation pourrait encore être prise à son
propre piège dans les semaines à venir.
Il convient également de noter que l'AG était
tenue conformément à un nouveau règlement
intérieur qui n'avait pas été approuvé par l'AG
elle-même, bien que seule l'AG puisse modifier ses
propres règles. Aucun des États qui ont insisté
pour la tenir, ni le secrétaire juridique, n'ont
expliqué de quelle autorité les règles ont été
modifiées.
Tout cela est une triste indication de ce qu'est
devenue l'OÉA. C'est une organisation dirigée par
quelques-uns pour quelques-uns. En tout état de
cause, Almagro a été élu pour un second mandat
avec 23 voix. Dix pays ont voté pour Maria
Fernanda Espinosa, la candidate restante depuis le
retrait du candidat péruvien Luis de Zela, et la
Dominique était la bonne absente.
Au cours des dernières années, l'OÉA a connu une
période de division amère entre ses États membres,
ce qui a laissé l'Organisation affaiblie et
dépourvue d'une vision cohérente de sa voie à
suivre dans l'intérêt collectif du peuple des
Amériques qu'elle a été créée pour servir.
Si ces divisions ne sont pas réglées et que ces
blessures ne sont pas guéries, l'Organisation
continuera d'exister uniquement en tant que
chaudron de désaccord et de discorde. Ce serait
catastrophique pour l'OÉA en tant qu'institution.
Ce serait également catastrophique pour le bilan
d'Almagro.
La majorité n'est pas un consensus. Opérer
uniquement sur la base de la satisfaction d'une
majorité, peu importe la manière dont elle est
obtenue, néglige les intérêts de beaucoup
d'autres. L'OÉA ne survivra pas dans le conflit,
la contrariété et la division constants. Le
deuxième mandat d'Almagro lui offre une excellente
occasion de laisser un héritage dont il pourrait
être fier et que tous les États membres pourraient
honorer. Il lui faudra être attentif aux besoins
et aspirations de chaque groupe au sein de l'OÉA
et forger un programme commun et dynamique sur
lequel il existe un véritable consensus.
Les États membres eux-mêmes doivent également se
fixer cet objectif et agir en conséquence, faute
de quoi l'Organisation s'effondrera, pour la
simple raison que quelques États l'utilisent comme
mégaphone pour leurs positions et d'autres, las
d'être subjugués, la méprisent.
(Sir Ronald Sanders est le haut commissaire
non résident d'Antigua et Barbuda au Canada et
ambassadeur extraordinaire et plénipotentiaire
auprès des États-Unis et de l'OÉA.)
(26 mars 2020. Photos:
OÉA)

Réunions des institutions
financières internationales et du G20

Un nouvel hôpital établi à Port-au-Prince avec
l'aide de la brigade médicale cubaine pour faire
face à la pandémie de la COVID-19
Dans un article publié le 25 avril, Sir Ronald
Sanders, ambassadeur extraordinaire et
plénipotentiaire d'Antigua-et-Barbuda aux
États-Unis et auprès de l'Organisation des États
américains ainsi que le Haut-Commissaire
non-résident au Canada a écrit au sujet de la
situation des pays des Caraïbes suite à la
pandémie du coronavirus. Tous les pays avaient
prévu des taux de croissance à la hausse
pour 2020, mais maintenant tout s'envole en
fumée. Sanders explique la situation à laquelle
sont confrontées les nations des Caraïbes et, plus
généralement, tous les pays dans les griffes des
institutions financières internationales. Dans son
article, il discute des récentes réunions de ces
institutions et des décisions qu'elles prennent
qui ne sont aucunement favorables aux pays en
développement.
Avec des revenus grandement réduits et des coûts
accrus liés aux mesures d'urgence pour prévenir et
contenir le coronavirus, plusieurs pays des
Caraïbes vont avoir beaucoup de difficultés à
verser les prestations aux régimes de retraite et
les salaires de leurs établissements de services
publics, écrit Sanders. Le 16 avril, les
chefs de gouvernement de la Communauté des
Caraïbes (CARICOM) ont demandé aux Institutions
financières internationales (IFI), en particulier
le Fonds monétaire international (FMI) et le
Groupe de la Banque mondiale (GBM) d'obtenir une «
aide permettant de faire face aux défis financiers
engendrés par la crise ». Elles ont tous
besoin d'une injection d'argent pour qu'elles
puissent couvrir leurs coûts budgétaires des neuf
prochains mois au moins, et de la suspension du
remboursement de la dette aux autres gouvernements
et aux prêteurs privés à qui elles ont emprunté,
explique Sanders. Il écrit :
« Mais, clairement, les pays qui contrôlent les
leviers de l'économie mondiale, y compris les
instances de prise de décisions du FMI, du GBM et
du Club de Paris n'ont pas la moindre intention
d'autoriser la suspension de la dette encourue par
les pays des Caraïbes à revenus moyens et élevés,
même si le critère utilisé est une fausse
évaluation de nos capacités développementales et
financières.
« Les ministres des Finances du G20 – les
représentants des nations les plus riches au monde
– lors d'une réunion tenue le 15 avril – ont
publié un communiqué riche en contenu, mais pauvre
en engagements pour répondre aux besoins d'un seul
pays à revenu modeste. C'est comme si ces pays
sont punis pour leurs meilleures politiques et
performances économiques.
« La pandémie de la COVID-19 a encore une fois
mis en relief l'inégalité des nations mais, plus
encore, les conséquences néfastes d'un ordre
économique injuste. Alors que les nations riches
souffriront d'un déclin économique et du chômage,
elles ont toutes les ressources leur permettant de
se relever de cette situation. Les pays en
développement par contre – en particulier les
petits pays en développement – n'ont pas ces
ressources.
« À l'échelle mondiale, il y a maintenant la
perspective d'une grave crise de la dette, et les
Caraïbes n'y échappent pas. Si le problème n'est
pas réglé, il y aura plus de 100 milliards de
dollars en fuites de capitaux des économies en
développement. Ce chiffre, calculé par des
organisations réputées, est presque cinq fois plus
élevé qu'en 2008 alors que la récession
mondiale commençait en raison de la faillite des
grandes banques américaines.
« Au bout des effets désastreux de la pandémie –
peu importe leur caractère imprévisible – les
petits pays en développement, pour la plupart, se
retrouveront dans une plus grande pauvreté, une
dette immense et avec peu de marge de manoeuvre
fiscale, après le service de la dette, de
retrouver les prévisions de croissance de
janvier 2020. La COVID-19 a engendré une
tempête encore plus brutale que tous les ouragans
ayant frappé les Caraïbes.
« Les dirigeants du G20 ont dit qu'ils feraient «
tout ce qui est nécessaire » pour empêcher
les entreprises et les ménages de leurs pays de
subir une lourde perte de revenu. Mais en dépit de
leurs déclarations à l'effet que 'l'action
mondiale, la solidarité et la coopération
internationales sont plus nécessaires que jamais',
ils n'ont pas envisagé de telles mesures pour les
pays autres que leurs propres nations, sauf pour
des pays à revenus modestes comme Haïti dans les
Caraïbes.
« La Conférence des Nations unies sur le commerce
et le développement (CNUCD) tenue le 30 mars a
annoncé une mesure pour contrer le coronavirus
de 2,5 billions de dollars pour les pays en
développement. La CNUCD a défendu que ce montant
était l'équivalent de la somme de 0,7 %
de leur produit intérieur brut que les pays en
développement s'étaient engagés à rembourser au
cours des dix dernières années, mais n'ont pas
réussi à le faire. Seulement cinq d'entre eux –
tous en Europe – ont honoré leur engagement.
« La CNUCD a élaboré les trois façons dont les
fonds allaient être utilisés : une injection
de liquidité de 1 billion de dollars – une
sorte de largage d'argent pour ceux qu'on a
oubliés ; une espèce de grande fête de
l'endettement pour les économies en détresse, y
compris un gel immédiat de la dette sur le
remboursement de la dette souveraine ; et un
Plan Marshall pour le rétablissement de la santé,
surtout sous forme de subventions.
« Alors que tous les pays en développement
devraient agiter pour que soit acceptée cette
proposition de la CNUCD, les nations les plus
puissantes s'y opposeront avec véhémence. Déjà, le
conseil d'administration du FMI a été empêché par
les pays ayant les plus grands droits de vote
d'accorder un prêt au Venezuela et à l'Iran.
Aussi, le retrait du financement de l'Organisation
mondiale de la santé (OMS) par les États-Unis
parce qu'ils y perçoivent l'influence de la Chine
sur l'organisation en ce qui a trait à la
pandémie, est la conséquence de considérations
politiques et non humanitaires ou même
financières.
« Ce que la réponse à la pandémie de la COVID-19
a montré à nouveau c'est que les politiques
existantes du FMI et du GBM n'aident aucunement la
majorité des nations du monde, y compris les
Caraïbes, qui sont catégorisées comme des nations
à revenus moyens et élevés, ne tenant aucunement
compte des nombreux autres facteurs de leur
sous-développement et de leur vulnérabilité. Par
exemple, les propositions du FMI/Banque n'ont pas
tenu compte des nouveaux échéanciers ni de
l'annulation de la dette ni de la dette due aux
banques privées.
« Les pays des Caraïbes recevront des prêts du
FMI et du GBM après avoir surmonté de nombreuses
embûches, mais le processus ne sera pas rapide et
les conditions seront pénibles. Dans une telle
situation, les gouvernements des Caraïbes, le
secteur privé, les partis politiques et les
syndicats doivent collaborer pour déterminer les
actions qu'ils peuvent entreprendre conjointement
pour affronter la tempête qui est en train de se
former. Ils doivent aussi se préparer pour le long
terme. »
(« Se préparer pour le long
terme : la tempête n'a pas fini de se
former », Sir Ronald Sanders, 16 avril
2020. Photo: E.M. Enrique)

Campagne internationale aux
Philippines

Le 25 avril, le Comité de Toronto pour les droits
humains dans les Philippines et la Coalition
internationale pour les droits humains dans les
Philippines — Canada (ICHRP) ont organisé un
événement en ligne pour souligner la lutte du
peuple des Philippines, et plus particulièrement
dans l'île de Negros, contre la violence du régime
Duterte. Après Mindanao, Negros est la région où
la présence militaire et la violence perpétrée
contre le peuple par le régime Duterte appuyé par
les États-Unis sont le plus concentrées. Negros,
la quatrième île la plus grande des Philippines,
est la région productrice de sucre la plus
importante du pays et la région la plus décisive
pour la lutte du peuple dirigée par le Parti
communiste des Philippines et la Nouvelle Armée du
peuple (NAP) visant à libérer le pays des griffes
de l'impérialisme américain et de la domination
étrangère ainsi que des riches propriétaires
locaux.
Clarizza Singson, la secrétaire générale de
l'Alliance nationale pour les droits humains aux
Philippines et une activiste de première ligne
dans plusieurs autres organisations, dont
l'Alliance Nord des défenseurs des droits humains
pour Negros, était la principale oratrice. En
raison de son travail à la défense des droits du
peuple aux Philippines, Clarizza fait l'objet de
surveillance étatique, et elle et sa famille ont
été menacées de mort à plusieurs reprises par
l'État. Ces menaces sont prises très au sérieux
puisque plusieurs de ses collègues ont été
exécutés par des forces paramilitaires. Elle est
présentement au Canada pour discuter de la
situation dramatique dans Negros.
Elle a expliqué que
Negros est le centre de la fabrication du sucre
aux Philippines et 90 % de la
population est engagée dans la production du
sucre. Des 28 raffineries de sucre aux
Philippines, 12 sont à Negros. Plus de la
moitié des 750 000 travailleurs du sucre
aux Philippines vivent à Negros et produisent plus
de la moitié du sucre philippin.
L'adhésion des Philippines à l'Organisation
mondiale du commerce dans les années 1990
avec son programme d'ajustement structurel (PAS) a
eu de graves répercussions pour les travailleurs
du sucre et pour l'industrie. Le sucre a commencé
à être importé de l'étranger, ce qui a exercé une
pression vers le bas sur les salaires et les
conditions de travail. Les travailleurs du sucre
de Negros gagnent moins que la moitié du salaire
minimum fixé par le gouvernement.
Quatre-vingt-quinze pour cent de la production est
réalisée selon un système de travail à la pièce et
les travailleurs, à titre de sous-traitants
individuels, sont forcés d'embaucher leurs enfants
et les membres de leur famille pour respecter les
quotas requis pour subsister. Le système du
travail à la pièce et les bas salaires encouragent
le recours au travail des enfants. La pauvreté et
la faim pèsent à chaque jour sur la majorité du
peuple de Negros.
Pendant la saison morte, les travailleurs du
sucre doivent se rendre en ville pour gagner de
l'argent dans le domaine de la construction, ou en
tant que domestiques ou autres, vivant ainsi en
marge de la société.
Dans l'île de Negros et ailleurs aux Philippines,
le Parti communiste des Philippines et la NAP ont
établi ce qui s'appelle les « Bungkalans »,
issus de la campagne pour la réforme agraire.
Après la récolte du sucre, les paysans prennent
possession de la terre pour y cultiver leurs
propres aliments. Ceux qui travaillent la terre
peuvent se mériter des points qui leur permettent
d'obtenir une part du fruit de leur propre
travail. Dans Negros, plus de 200 Bungkalans
ont été établis, ce qui ébranle les système
exploiteur et féodal des haciendas sur l'île.
L'État philippin, dirigé par Duerte, qui
représente les hacienderos et les seigneurs de
guerre, a déchaîné la violence fasciste pour
écraser la résistance du peuple, au nom de
programmes de « contre-insurrection » basés
sur le modèle américain.
Plusieurs massacres par les forces de Duerte ont
été bien documentés par les organisations de
défense de droits, dont le Massacre de Sagay qui a
eu lieu le 20 octobre 2018 et qui a
fauché la vie de neuf personnes. Le secrétaire
général du Syndicat national des avocats des
Philippines, Ben Ramos, a été tué le 6
novembre 2018, alors que le syndicat
préparait une campagne devant les tribunaux pour
obtenir justice pour le Massacre de Sagay. Il y a
présentement 99 prisonniers politiques.
Negros est en État
d'urgence depuis le 22 novembre 2018 et
un « Groupe de travail national pour mettre fin au
conflit communiste armé local » a été mis sur
pied en décembre 2018, ce qui a engendré un
nombre accru d'assassinats sommaires et de
violence étatique. C'est à Negros que le nombre
d'assassinats sommaires aux Philippines a été le
plus élevé pour la première année de l'État
d'urgence : 87 personnes y ont été
brutalement abattues.
En même temps, l'armée a mené une campagne
organisée de raids contre les bureaux de Bayan et
d'autres organisations de défense du peuple dans
le but de perturber le travail de ces
organisations à la défense de droits juridiques du
peuple.
Il se mène aussi une campagne massive de
désinformation contre les forces populaires, dont
des rumeurs de capitulation et de confessions,
dans le but de les désorganiser et perturber leur
essor. La présence militaire soutenue et
l'occupation de Negros et d'autres îles forcent
les gens à fuir leur maison suite aux menaces, aux
intimidations et aux assassinats sommaires. Les
maisons des gens soupçonnés d'appuyer la NAP sont
rasées, un des nombreux actes de violence et de
terreur fascistes commis contre le peuple.
En dépit de la terreur et de la violence
soutenues et de tous les efforts déployés par le
régime Duterte appuyé par les États-Unis pour
mater sa lutte, le mouvement du peuple philippin
pour son autodétermination et sa libération dans
Negros et dans d'autres îles continue de prendre
de l'ampleur. LML appelle ses lecteurs à
appuyer cet important travail de la Coalition
internationale pour les droits humains aux
Philippines - Canada et à intensifier l'appui à
l'héroïque lutte du peuple philippin pour
l'émancipation, l'autodétermination,
l'indépendance et la paix.

Action à Washington, DC, contre les assassinats
dans l'île de Negros, 10 avril 2019
(Photos: LML, Bayan, Negres
14)

Mise à jour sur la COVID-19
Le Bureau de la coordination des affaires
humanitaires (BCAH) des Nations unies a sonné
l'alarme cette semaine sur la nécessité d'appuyer
les pays qui ont des moyens plus limités pour
lutter contre la COVID-19. « Le pic de la
maladie dans les pays les plus pauvres au monde
est attendu au cours des trois à six prochains
mois. Cependant, il existe déjà des preuves de la
chute des revenus et de la disparition des
emplois, d’un ralentissement des
approvisionnements alimentaires et d’une flambée
des prix. Par ailleurs, les enfants manquent de
vaccins et de repas », peut-on lire dans un
communiqué de presse des Nations unies le 7 mai.
Mark Lowcock, sous-secrétaire des Nations Unies
pour les affaires humanitaires et coordonnateur
des secours d'urgence, a appelé à une action
rapide et déterminée pour éviter les effets les
plus déstabilisants de la pandémie de la COVID-19
dans ces pays. « La pandémie de Covid-19 nous
affecte tous, dit Mark Lowcok, mais les effets les
plus dévastateurs et les plus déstabilisateurs se
feront sentir dans les pays les plus pauvres au
monde. Dans les pays fragiles, nous pouvons déjà
observer l’effondrement économique, alors que les
recettes d’exportation, les envois de fonds et le
tourisme disparaissent. Si nous n’agissons pas
maintenant, nous devrons nous attendre à une
augmentation importante des conflits, de la faim
et de la pauvreté. Le spectre de famines multiples
se profile. »
Le BCAH appelle tous les pays à contribuer un
montant supplémentaire de 6,7 milliards de dollars
américains au Plan d’aide humanitaire mondial
contre le Covid-19, pour qu'il puisse poursuivre
son travail jusqu'à la fin de 2020. Le plan
mondial est le principal mécanisme international
de collecte de fonds permettant de répondre à
l'impact humanitaire du virus sur les pays à
revenu faible ou intermédiaire et d'appuyer ses
efforts pour le combattre. Le plan unit les
efforts de l'OMS et d'autres agences humanitaires
de l'ONU. Il a été mis à jour et élargi pour
inclure neuf autres pays vulnérables : le Bénin,
le Djibouti, le Libéria, le Mozambique, le
Pakistan, les Philippines, le Sierra Leone, le
Togo et le Zimbabwe, ainsi que des programmes
visant à répondre à l'insécurité alimentaire
croissante.
En ce sens, l'Organisation internationale du
travail (OIT) a récemment publié un rapport qui
indique que la pandémie et les mesures de
confinement menacent d'accroître les niveaux de
pauvreté relative dans le monde des travailleurs
de la soi-disant économie informelle (généralement
les travailleurs autonomes ou non organisés)
jusqu'à 56 % dans les pays à faible
revenu.[1]
Dans les pays à revenu supérieur, on estime que
les niveaux de pauvreté relative parmi les
travailleurs augmenteront de 52 %,
tandis que dans les pays à revenu intermédiaire
supérieur, l'augmentation est évaluée
à 21 %. Dans un communiqué de presse
du 7 mai, l'OIT souligne : « Dans le
monde, pas moins de 1,6 milliard de travailleurs
informels sur deux milliards sont affectés par les
mesures de confinement et de restriction. La
plupart d'entre eux travaillent dans les secteurs
les plus durement touchés ou dans de petites
entreprises plus vulnérables aux chocs.
« Il s'agit de travailleurs des secteurs de
l'hébergement et de la restauration, de
l'industrie manufacturière, de la vente de gros et
de détail, et des plus de 500 millions
d'agriculteurs qui approvisionnent les marchés
urbains. Les femmes sont particulièrement
affectées dans les secteurs à haut risque, selon
le rapport.
« En outre, comme ces travailleurs ont besoin de
travailler pour nourrir leur famille, les mesures
de confinement liées au COVID-19 ne peuvent pas
être mises en oeuvre avec succès dans de nombreux
pays. Ce qui met en péril les efforts déployés par
les gouvernements pour protéger la population et
lutter contre la pandémie, et pourrait devenir
source de tensions sociales dans les pays où
l'économie informelle est importante, indique le
rapport.
« Plus de 75 % de l'emploi informel
total concerne des entreprises employant moins de
dix personnes, y compris 45 % de
travailleurs indépendants sans employés.
« La plupart des travailleurs informels n'ayant
pas d'autres moyens de subsistance, ils sont
confrontés à un dilemme presque insoluble :
mourir de faim ou du virus, selon la note
d'information. Cette situation a été exacerbée par
les perturbations de l'approvisionnement
alimentaire qui ont particulièrement affecté les
travailleurs de l'économie informelle.
« Quant aux 67 millions de travailleurs
domestiques dans le monde, dont 75 %
sont des travailleurs informels, le chômage est
devenu aussi dangereux que le virus lui-même.
Beaucoup d'entre eux n'ont pas pu travailler, que
ce soit à la demande de leur employeur ou en
application du confinement. Ceux qui continuent de
se rendre au travail sont confrontés à un risque
élevé de contagion puisqu'ils s'occupent de
familles à leur domicile privé. Pour les 11
millions de travailleurs domestiques migrants, la
situation est encore pire. [...]
« Les pays où l'économie informelle est la plus
importante et où ont été prises des mesures de
confinement total sont ceux qui souffrent le plus
des conséquences de la pandémie. La part des
travailleurs de l'économie informelle gravement
affectés par le confinement varie
de 89 % en Amérique latine et dans les
États arabes à 83 % en
Afrique, 73 % en Asie et le Pacifique,
et 64 % en Europe et Asie
centrale. »
Les travailleurs syndiqués sont aussi confrontés
à l'incertitude et l'insécurité en raison du
manque d'équipement de protection individuelle et
de mesures de sécurité que les employeurs doivent
fournir et que les gouvernements ne mettent pas à
exécution. La Confédération syndicale
internationale (CSI) a mené sa troisième enquête
sur la COVID-19 du 20 au 23 avril, à
laquelle ont participé 140 syndicats
dans 107 pays, y compris 17 pays du G20
et 35 des pays de l'OCDE. Selon le sondage, «
dans à peine un pays sur cinq (21 %), les
syndicats jugent que les mesures en place pour
protéger les travailleurs de la propagation du
coronavirus au travail sont ‘bonnes'. La majorité
d'entre eux (dans 58 pays ou 54 %)
qualifient ces mesures de ‘correctes' et
dans 26 pays (24 %), ils estiment
qu'elles sont ‘faibles' ? »
La CIS souligne : « Pour les travailleurs,
il faut reconnaître officiellement que la COVID-19
est une maladie professionnelle et les
gouvernements doivent exiger le signalement et
l'enregistrement des cas qui surviennent dans un
cadre professionnel. Ils doivent également prévoir
des régimes d'indemnisation et des soins médicaux
pour les victimes de la maladie professionnelle
COVID-19, ainsi qu'un soutien aux familles
endeuillées. »
Alors que plusieurs pays s'apprêtent à « rouvrir
peu à peu leurs économies », la CSI informe
que la sécurité dans les lieux de travail est
toujours extrêmement défaillante partout dans le
monde : « Sur le continent américain, les
mesures en place pour garantir des lieux de
travail sûrs sont jugées ‘mauvaises'
dans 44 % des pays et en Afrique, la
sécurité au travail est vue comme ‘mauvaise'
dans 41 % des pays. Dans
seulement 25 % des pays européens, les
syndicats estiment que les mesures adoptées pour
protéger les travailleurs de la propagation du
virus sont ‘bonnes'.
« Alors que de nombreux pays sont toujours
confrontés à un nombre considérable d'infections
et de décès, les pénuries d'équipement de
protection individuelle (ÉPI) pour les
travailleurs de la santé et des services à la
personne constituent un sérieux problème dans
nombre d'entre eux.
« Dans moins de la moitié des pays (49 %),
les syndicats affirment qu'ils disposent
‘toujours' ou ‘très souvent' d'ÉPI en suffisance
pour tous les travailleurs de la santé et des
services à la personne engagés dans la lutte
contre le virus. Dans 51 % des pays, les
ÉPI sont ‘parfois', ‘rarement', voire ‘jamais'
disponibles en quantité suffisante, ce qui met
directement en danger des millions de travailleurs
de la santé et des services à la personne engagés
dans la lutte contre la pandémie. »
Note
1. Il existe diverses
définitions de l'économie informelle. Celle de la
CSI, basée sur les diverses conditions nationales,
est quelque peu complexe. L'organisation Femmes
dans l'emploi informel : Globalisation et
Organisation propose cette définition relativement
concise et informative : « L'économie
informelle est l'ensemble diversifié des activités
économiques, des entreprises, des emplois et des
travailleurs qui ne sont pas réglementés ou
protégés par l'État. Initialement, le concept
correspondait au travail autonome dans de petites
entreprises non immatriculées. Il a été élargi
pour inclure le travail salarié dans des emplois
non protégés. »

Nombre de cas dans le monde
Au 9 mai, les statistiques mondiales sur la
pandémie de COVID-19 telles que rapportées par
Worldometer étaient les suivantes :
- Nombre total de cas
signalés : 4 005 655.
C'est 579 273 de plus que le total
déclaré le 2 mai de 3 426 382.
L'augmentation du nombre de cas par rapport à la
semaine précédente était de 570 683.
- Total des cas
actifs : 2 353 895.
C'est 261 951 de plus que le nombre
déclaré le 2 mai de 2 091 944.
L'augmentation du nombre total de cas actifs par
rapport à la semaine précédente était
de 250 668.
- Total des dossiers
fermés : 1 651 760.
C'est 317 322 de plus que le nombre
annoncé le 2 mai de 1 334 438.
Cela se compare à une augmentation
de 320 015 par rapport à la semaine
précédente.
- Total des décès : 275 669. Il
s'agit de 35 181 décès additionnels par
rapport au 2 mai, alors que le bilan était
de 240 488. Cela se compare à une
augmentation de 41 956 par rapport à la
semaine précédente.
- Total des cas
rétablis : 1 376 091. Cela
représente une augmentation de 282 141
par rapport au chiffre de 2 093 950
enregistré le 2 mai et se compare à une
augmentation de 278 059 rétablissements
la semaine précédente.
Il y a eu 96 262 nouveaux cas du 7
au 8 mai. Cela se compare à l'augmentation
d'une journée du 30 avril au 1er mai
de 94 550 nouveaux cas.
La maladie était présente dans 212 pays et
territoires, une situation similaire à la semaine
précédente. Parmi ceux-ci, 56 avaient moins
de 100 cas, comparés à 63 pays avec
moins de 100 cas au 2 mai. Il y a huit pays
ou territoires sans cas actifs, contre quatre la
semaine précédente.
Ces pays sont le Belize (18 cas ; 16 rétablis ; 2
décès); la Nouvelle-Calédonie (18 cas, tous
rétablis) ; les Malouines (13 cas, tous rétablis)
; le Groenland (11 cas, tous rétablis) ; le
Suriname (10 cas ; 9 rétablis ; 1 décès) ; la
Papouasie-Nouvelle-Guinée (8 cas, tous rétablis) ;
Saint-Barth (6 cas, tous rétablis) ; Anguilla (3
cas, tous rétablis).
Voici la situation dans les cinq pays avec le
plus grand nombre de cas au 9 mai,
accompagnée par le nombre de cas et de décès par
million d'habitants :
États-Unis : 1 318 686
(1 018 180
actifs ; 222 008
rétablis ; 78 498 décès)
et 3 984 cas par million ; 237
décès par million
- 2 mai : 1 131 030
(903 714 actifs ; 161 563
rétablis ; 65 753 décès)
et 3 417 cas par million ; 199
décès par million
Espagne : 260 117
(65 410 actifs ; 168 408
rétablis ; 26 299 décès)
et 5 563 cas par million ; 562
décès par million
- 2 mai : 242 979 (75 714
actifs ; 142 441
rétablis ; 24 824
décès) ; 5 197 cas par
million ; 531 décès par million
Italie : 217 185
(87 961 actifs ; 99 023
rétablis ; 30 201 décès)
et 3 592 cas par million ; 500
décès par million
- 2 mai : 207 428
(100 943 actifs ; 78 249
rétablis ; 28 236 décès)
et 3 431 cas par million ; 467
décès par million
Royaume-Uni : 211 364
(179 779 actifs ; rétablis (non
disponible) ; 31 241 décès)
et 3 114 cas par million ; 460
décès par million
- 2 mai : 177 454
(149 600 actifs ; rétablis (non
disponible) ; 27 510 décès)
et 2 614 cas par million ; 405
décès par million
Russie : 187 859
(159 528 actifs ; 26 608
rétablis ; 1 723 décès)
et 1 287 cas par million ; 12
décès par million
- 2 mai : 114 431
(100 042 actifs ; 13 220
rétablis ; 1 169 décès) et 784
cas par million ; 8 décès par million
Les États-Unis à eux seuls comptent
environ 33 % de tous les cas dans le
monde, contre 33,28 % le 2 mai. Les cas
en Europe représentent 39,48 % de tous
les cas dans le monde, contre 41,16 le 2
mai.
Un changement notable est que la Russie a connu
une forte augmentation des cas au cours de la
semaine dernière et est maintenant le pays avec le
cinquième plus grand nombre de cas signalés dans
le monde.
Cas dans les cinq premiers pays par région
En Europe, le 9 mai, les pays avec le
quatrième et le cinquième plus grand nombre de cas
signalés après les trois énumérés ci-dessus sont
la France et l'Allemagne :
France : 177 079 (94067
actifs ; 55782
rétablis ; 26230 décès)
et 2 698 cas par million ; 402
décès par million
- 2 mai : 167 346 (92 540
actifs ; 50 212
rétablis ; 24 594 décès)
et 2 564 cas par million ; 377
décès par million
Allemagne : 170 678
(21 468 actifs ; 141 700
rétablis ; 7 510 décès)
et 2 037 cas par million ; 90
décès par million
- 2 mai : 164 077 (30 441
actifs ; 126 900
rétablis ; 6 736 décès)
et 1 958 cas par million ; 80 décès
par million
En Italie, le premier pays d'Europe à appliquer
un confinement national, plus de 4 millions
de personnes ont été autorisées à retourner
travailler le 5 mai. Elles ont également été
autorisées à rendre visite à des proches pour la
première fois depuis mars, pourvu qu'elles le
fassent en petits groupes et ne voyagent pas en
dehors de leur région d'origine. Les restaurants
et les cafés, jusque-là limités aux services de
livraison, étaient autorisés à proposer des plats
à emporter. Les parcs et les espaces publics ont
rouvert. Les personnes en deuil pouvaient assister
aux funérailles, mais seulement jusqu'à 15
personnes à la fois. Les règles de distanciation
sociale restent en vigueur. Le gouvernement du
premier ministre Giuseppe Conte prévoit à l'avenir
d'alléger davantage le confinement de l'Italie par
incréments de deux semaines à la fois. Mais il a
averti que si les taux d'infection du coronavirus
ou le nombre de morts commençaient à empirer, ce
calendrier pourrait être repoussé.
En Eurasie le 9 mai :
La Russie arrive en tête de liste, comme indiqué
ci-dessus, suivie de :
Turquie : 135 569
(45 484 actifs ; 86 396
rétablis ; 3 689 décès)
et 1 607 cas par million ; 44
décès par million
- 2 mai : 122 392 (65 326
actifs ; 53 808
rétablis ; 3 258 décès)
et 1 451 cas par million ; 39
décès par million
Kazakhstan : 4 834
(3 172 actifs ; 1 631
rétablis ; 31 décès) et 257 cas par
million ; 2 décès par million
- 2 mai : 3 597 (2 650
actifs ; 922 rétablis ; 25
décès) et 192 cas par million ; 1
décès par million
Arménie : 3 029 (1 768
actifs ; 1 218
rétablis ; 43 décès) et 1 022
cas par million ; 15 décès par million
- 2 mai : 2 148 (1 138
actifs ; 977 rétablis ; 33
décès) et 725 cas par million ; 11
décès par million
Ouzbékistan : 2 325 (540
actifs ; 1 775
rétablis ; 10 décès) et 69 cas par
million ; 0,3 décès par million
- 2 mai : 2 086 (865
actifs ; 1 212
rétablis ; 9 décès) et 62 cas par
million ; 0,3 décès par million
En Asie occidentale le 9 mai :
Iran : 104 691 (14 313
actifs ; 83 837
rétablis ; 6 541 décès)
et 1 246 cas par million ; 78
décès par million
- 2 mai : 95 646 (13 237
actifs ; 76 318
rétablis ; 6 091 décès)
et 1 139 cas par million ; 73
décès par million
Arabie saoudite : 35 432
(26 083 actifs ; 9 120
rétablis ; 229 décès) et 1 018
cas par million ; 7 décès par million
- 2 mai : 24 097 (20 373
actifs ; 3 555
rétablis ; 169 décès) et 692 cas
par million ; 5 décès par million
Qatar : 20 201 (17 819
actifs ; 2 370
rétablis ; 12 décès) et 7 012
cas par million ; 4 décès par million
- 2 mai : 14 096 (12 648
actifs ; 1 436
rétablis ; 12 décès) et 4 893
cas par million ; 4 décès par million
Émirats arabes unis : 16 793
(12 782 actifs ; 3 837
rétablis ; 174 décès) et 1 698
cas par million ; 18 décès par million
- 2 mai : 13 038 (10 384
actifs ; 2 543
rétablis ; 111 décès) et 1 318
cas par million ; 11 décès par million
Israël : 16 436 (4 962
actifs ; 11 229
rétablis ; 245 décès) et 1 899
cas par million ; 28 décès par million
- 2 mai : 16 101 (6 720
actifs ; 9 156
rétablis ; 225 décès) et 1 860
cas par million ; 26 décès par million
Alors que l'Iran continue d'avoir le plus de cas
en Asie occidentale, sa situation s'améliore
généralement malgré le régime brutal de sanctions
des États-Unis. Il a ramené le taux de nouveaux
cas quotidiens à moins de 2 000 depuis
le 8 avril, contre un sommet
de 3 186 nouveaux cas le 30 mars.
Le nombre de cas actifs a culminé le 5 avril
à 32 612 cas. Le taux de décès
quotidiens a culminé le 4 avril à 158 et
a diminué depuis lors, demeurant inférieur à 100
par jour depuis le 14 avril, et atteignant le
taux le plus bas en 11 semaines de 55
décès le 8 mai. Malgré les sanctions inhumaines,
l'Iran a envoyé 40 000 trousses de
dépistage de la COVID-19 en Allemagne, en Turquie
et dans d'autres pays.
Au Qatar, le nombre d'infections continue
d'augmenter. Le journal qatari The Peninsula a
rapporté le 27 avril que « la plupart des
nouveaux cas enregistrés sont dus à des
travailleurs expatriés travaillant dans
différentes professions qui ont été en contact
avec des cas précédemment découverts, ainsi qu'à
l'enregistrement de nouveaux cas de la COVID-19
parmi des groupes de travailleurs en dehors des
zones industrielles qui ont été identifiés par des
tests effectués par le ministère de la Santé
publique. » Sur les 2,8 millions
d'habitants du Qatar, seulement 300 000
à 400 000 sont des citoyens ; les
autres sont des travailleurs migrants et des
expatriés. Quelque 60 % de la population
du Qatar sont des travailleurs migrants à bas
salaires vivant dans des « camps de travail »
où ils ne bénéficient pas de conditions dignes.
Ils sont incapables de maintenir une distanciation
sociale et une hygiène adéquate.
L'un des pays les plus vulnérables du monde est
le Yémen, rapportent les agences de presse. Avant
la pandémie, il était déjà affecté par la guerre
de l'Arabie saoudite menée de connivence avec les
États-Unis et le Canada, ainsi que par la famine
et le choléra. Le premier groupe d'infections au
coronavirus a été confirmé au Yémen le 10
avril, et les responsables humanitaires craignent
que le virus ne se propage avec une vitesse et une
gravité sans précédent. « Les facteurs sont tous
réunis : de faibles niveaux d'immunité
générale, des niveaux élevés de vulnérabilité
aiguë et un système de santé fragile et
débordé », a déclaré la semaine dernière Lise
Grande, coordinatrice humanitaire des Nations
unies pour le Yémen.
En Asie du Sud le 9 mai :
Inde : 59 693 (39 821
actifs ; 17 887
rétablis ; 1 985 décès) et 43
cas par million ; 1 décès par million
- 2 mai : 37 257 (26 027
actifs ; 10 007
rétablis ; 1 223 décès) et 27
cas par million ; 0,9 décès par million
Pakistan : 26 435
(18 306 actifs ; 7 530
rétablis ; 599 décès) et 120 cas
par million ; 3 décès par million
- 2 mai : 18 092 (13 324
actifs ; 4 351
rétablis ; 417 décès) et 82 cas par
million ; 2 décès par million
Bangladesh : 13 134
(10 827 actifs ; 2 101
rétablis ; 206 décès) et 80 cas par
million ; 1 décès par million
- 2 mai : 8 238 (7 894
actifs ; 174 rétablis ; 170
décès) et 50 cas par million ; 1
décès par million
Afghanistan : 3 778
(3 197 actifs ; 472
rétablis ; 109 décès) et 97 cas par
million ; 3 cas par million
- 2 mai : 2 335 (1 957
actifs ; 310 rétablis ; 68
décès) et 60 cas par million ; 2
décès par million
Sri Lanka : 824 (575
actifs ; 240 rétablis ; 9
décès) et 38 cas par million ; 0,4
décès par million
- 2 mai : 690 (521
actifs ; 162 rétablis ; 7
décès) et 32 cas par million ; 0,3
décès par million
Dans le cas de l'Inde, les statistiques ne sont
pas fiables en raison de la marginalisation des
centaines de millions de salariés migrants
journaliers qui ont été déplacés. L'élite
dirigeante et son État, utilisant le prétexte de
la pandémie, ont exigé que la journée de travail
soit portée à 12 heures. Quatre États ont déjà
émis des notifications à cet effet. Les
travailleurs luttent contre cette dernière attaque
contre leurs droits. En décembre dernier,
environ 250 millions de personnes se sont
mises en grève pour s'opposer à ces mesures. La
Reserve Bank of India a révélé qu'elle avait
annulé des prêts de 68 000 crores Rs
(12,56 milliards de dollars canadiens) à une
poignée de défaillants, tous de grands acteurs de
la classe dirigeante. Pendant ce temps, des
centaines de millions de salariés n'ont pas de
nourriture. L'État a déployé l'armée, la police,
les forces paramilitaires, le parlement et les
tribunaux pour voler le travail et les ressources
de la population. Tel est le sens de la
proclamation que l'Inde est la « plus grande
démocratie du monde », c'est-à-dire qu'elle
est la plus efficace et la plus avancée dans le
pillage des fonds publics à hauteur de billions de
dollars chaque année, ce qui est le modèle de
l'élite dirigeante indienne.
Toujours en Inde, de nombreux militants des
droits humains ont été arrêtés par les autorités
sous des accusations forgées de toutes pièces pour
sédition à cause de leurs affichages sur les
réseaux sociaux ou leurs discours lors de
manifestations contre la Loi d'amendement sur
la citoyenneté, qui a été promulguée en
décembre 2019. De nombreux journalistes sont
soit arrêtés, soit menacés, des étudiants ont
également été détenus. Le poison communal est
répandu par les affiliés du parti au pouvoir et
une section des grands médias incitant à la haine
bestiale fondée sur la religion. Les rapports
indiquent que l'élite dirigeante veut organiser un
bain de sang, l'anarchie et la violence parce que
cela la sert très bien. Elle veut diviser l'unité
et la solidarité des masses laborieuses, les
Dalits (les soi-disant Intouchables), les
agriculteurs, les travailleurs, les enseignants,
les employés de bureau, les agents de santé, etc.
Plongés dans le chômage par la pandémie, la
majorité des travailleurs se rendent à pied à
leurs villages, avec leurs enfants, car ils n'ont
pas d'argent pour acheter de la nourriture ou un
billet de train. Le gouvernement fait un énorme
exercice de relations publiques pour affirmer
qu'il ramène les gens à la maison dans les trains
tandis que les Forces aériennes présentent des
programmes acrobatiques dans le ciel, avec des
vidéos sur les réseaux sociaux dépeignant cette
grande image de l'Inde tel un « vishav guru »
- un enseignant du monde .
Au Bangladesh, la fédération syndicale
internationale IndustriALL appelle le premier
ministre Sheikh Hasina à s'attaquer immédiatement
à l'impact de la COVID-19 sur les travailleurs et
à consulter les syndicats, notamment le Conseil
IndustriALL Bangladesh (IBC), sur la voie à
suivre. IndustriALL rapporte que :
« Voulant se précipiter à contenir la propagation
de la COVID-19 au Bangladesh, le gouvernement a
déclaré une semaine de congé du 30 mars
au 5 avril, qui a ensuite été prolongé
jusqu'au 14 avril. À quelques exceptions
près, le confinement a été prolongé
jusqu'au 3 mai.
« La confusion avant le confinement général a
provoqué du stress et de la panique, car un grand
nombre de travailleurs, principalement des femmes,
n'ont pas été payées, des milliers ont été
licenciées et beaucoup sont parties à pied et par
des modes de transport dangereux pour quitter
Dacca.
« Malgré le confinement, de nombreuses usines
fonctionnent désormais, exposant les travailleurs
à l'infection. Il y a eu des protestations de
travailleurs qui exigeaient le paiement des
salaires pendant le confinement.
« Selon la Bangladesh Garment Manufacturers and
Exporters Association (BGMEA), des commandes à
l'exportation de 982 millions de pièces,
d'une valeur de 3,18 milliards de dollars,
ont été annulées ou suspendues,
affectant 2,28 millions de travailleurs
dans 1 150 usines. Alors que l'action
mondiale pour soutenir l'industrie du vêtement est
en cours, la crise s'aggrave au Bangladesh.
« Le secrétaire général d'IndustriALL, Valter
Sanches, a exprimé de sérieuses inquiétudes
concernant la santé et la sécurité, les impacts
économiques et sociaux de la COVID-19 sur les
travailleurs du Bangladesh :
« 'Aucun travailleur dans aucune industrie ne
devrait être mis à pied/licencié/renvoyé pendant
la période de confinement. Tous les travailleurs
doivent être payés en totalité sans déduction de
salaire et les primes de l'Aïd doivent être
versées avant le 15 mai. Le gouvernement
devrait consulter les syndicats et mettre en place
un comité tripartite pour surveiller et évaluer la
situation et recommander des mesures au besoin.
« 'Le gouvernement devrait veiller à ce que les
propriétaires d'usine fournissent des
désinfectants pour les mains, du savon et des ÉPI
aux travailleurs. Dans le cas où les travailleurs
sont diagnostiqués avec le coronavirus, leur
traitement doit être effectué
gratuitement.' »
Dans une lettre à la délégation européenne à
Dacca, IBC souligne : « Selon les rapports
préliminaires, plus de 500 000
travailleurs de l'habillement ne recevront aucun
paiement en raison des licenciements injustes en
cours, ce qui entraînera une crise sociale
massive.
« 'Nous avons exhorté la délégation de l'UE à
fournir un soutien possible aux travailleurs
bangladais et à veiller à ce qu'aucun propriétaire
de marque de vêtement, aucun acheteur ne reporte
ou n'annule l'es commandes de travail et qu'ils
paient leurs fournisseurs. Afin d'éviter la crise
humanitaire, le gouvernement, les propriétaires de
marques de commerce et les employeurs doivent
prendre la responsabilité partagée de veiller à ce
que les salaires et les avantages sociaux des
travailleurs soient payés, que les emplois soient
garantis et qu'ils bénéficient d'une protection
sociale », a déclaré China Rahman, secrétaire
générale du IBC
En Asie du Sud-Est le 9 mai :
Singapour : 21 707
(19 647 actifs ; 2 040
rétablis ; 20 décès) et 3 710
cas par million ; 3 décès par million
- 2 mai : 17 101 (15 817
actifs ; 1 268
rétablis ; 16 décès) et 2 923
cas par million ; 3 décès par million
Indonésie : 13 112
(9 675 actifs ; 2 494
rétablis ; 943 décès) et 48 cas par
million ; 3 décès par million
- 2 mai : 10 551 (8 160
actifs ; 1 591
rétablis ; 800 décès) et 39 cas par
million ; 3 décès par million
Philippines : 10 463
(8 033 actifs ; 1 734
rétablis ; 696 décès) et 95 cas par
million ; 6 décès par million
- 2 mai : 8 772 (7 109
actifs ; 1 084
rétablis ; 579 décès) et 80 cas par
million ; 5 décès par million
Malaisie : 6 535
(1 564 actifs ; 4 864
rétablis ; 107 décès) et 202 cas
par million ; 3 décès par million
- 2 mai : 6 071 (1 758
actifs ; 4 210
rétablis ; 103 décès) et 188 cas
par million ; 3 décès par million
Thaïlande : 3 000 (161
actifs ; 2 784
rétablis ; 55 décès) et 43 cas par
million ; 0,8 décès par million
- 2 mai : 2 960 (187
actifs ; 2 719
rétablis ; 54 décès) et 42 cas par
million ; 0,8 décès par million
Le nombre de cas à Singapour continue
d'augmenter, en raison des mauvaises conditions de
vie imposées à sa grande main-d'oeuvre étrangère.
John Gee, ancien président de Transient Workers
Count Too, a fait remarquer dans un article
du 28 avril que « la vulnérabilité des
travailleurs migrants masculins à l'infection
n'est pas principalement due à tout ce qui s'est
passé depuis le début de l'épidémie, mais à une
condition préexistante : le statut établi
pour eux durant des années avant l'apparition de
la COVID-19. Ce statut était établi à partir de
politiques, de pratiques et d'attitudes qui ont
conduit à l'hébergement des travailleurs migrants
de sexe masculin dans des logements surpeuplés,
qui ont maintenu leurs salaires bas et les ont
rendus dépendants de la bonne volonté de leurs
employeurs afin de conserver leur emploi. Les
travailleurs toléraient de mauvaises conditions
d'hébergement et de transport et d'autres mauvais
traitements, y compris souvent pour endurer la
maladie plutôt que de consulter un médecin et de
s'absenter, ce qui a été le prix à payer pour
conserver un emploi.
« Il ne suffira pas de modifier les conditions
existantes pour redresser la situation : un
peu plus d'espace de vie et quelques douches de
plus ne le corrigeront pas. Une refonte de la
politique des travailleurs migrants est attendue
depuis longtemps, mais maintenant au moins, il
peut y avoir un soutien public plus fort que
jamais et une volonté d'accepter que, quels que
soient les moyens de dépenser ou les inconvénients
qui peuvent être faits, il existe des normes
minimales pour le traitement de ces êtres humains
qui doivent être affirmées, dans les actes comme
dans les mots. »
Au Vietnam, alors que le pays passe 21 jours
sans aucune transmission communautaire de la
COVID-19, le premier ministre Nguyen Xuan Phuc a
autorisé les localités à organiser des événements
avec de grands rassemblements, y compris des
événements sportifs et des festivals, dans des
lieux publics, mais il est toujours conseillé aux
gens de porter masques faciaux et utiliser des
désinfectants pour les mains. La plupart des
services non essentiels peuvent reprendre, à
l'exception des salons de karaoké et des
discothèques. L'assouplissement des restrictions
intervient deux semaines après que le premier
ministre a publié une directive demandant aux
localités d'arrêter tous les rassemblements
religieux, les événements sportifs et les
festivals bondés dans les lieux publics, et de
prolonger la fermeture des services commerciaux «
non essentiels ». Le gouvernement a également
levé l'obligation pour les élèves de porter des
masques faciaux pendant leurs études en classe et
certaines mesures de distanciation physique dans
les salles de classe. De nombreuses écoles avaient
divisé les heures d'étude en créneaux le matin et
l'après-midi, chaque classe étant répartie entre
deux salles et un seul élève par table.
Le premier ministre a ordonné aux localités de
poursuivre la mise en oeuvre de mesures visant à
prévenir les risques d'infections provenant de
l'étranger. Tous ceux qui reviennent de pays
étrangers seront mis en quarantaine
pendant 14 jours. La suspension de l'entrée
pour les ressortissants étrangers en place depuis
le 22 mars reste en vigueur - seuls ceux qui
ont un passeport diplomatique ou officiel, ou qui
viennent pour des projets économiques spéciaux,
sont autorisés à entrer dans le pays sous stricte
surveillance médicale.
Le 7 mai, le Vietnam a repris le transport
local et levé toutes les restrictions de
distanciation sociale sur les autobus, les taxis,
les avions et les trains. Mais tous les passagers
sont toujours priés de porter des masques.
Le principal objectif du Vietnam sera désormais
de reconstruire son économie. « Accélérer la
reprise économique et construire le pays est une
tâche prioritaire importante qui doit être
concentrée à tous les niveaux sans ignorer les
mesures anti-pandémiques », a déclaré le
premier ministre.
Il a demandé aux localités et aux agences
compétentes d'aider à éliminer les obstacles pour
les entreprises et à accélérer le soutien
financier aux pauvres et aux entreprises touchées
par la pandémie de la COVID-19.
Le gouvernement a adopté un programme de soutien
financier de 62 billions de VND (2,6
milliards de dollars) pour soutenir 20
millions de pauvres et de personnes durement
touchées par la crise de la COVID-19. Du montant
total, 12 400 milliards de VND (530,7
millions de dollars) ont été distribués.
Au 9 mai, le Vietnam avait signalé un total
de 288 cas, dont 241 rétablis, 47
cas actifs et aucun décès.
En Asie de l'Est le 9 mai :
Chine : 82 886 (260
actifs ; 77 993
rétablis ; 4 633 décès) et 58
cas par million ; 3 décès par million
- 2 mai : 82 874 (599
actifs ; 77 642
rétablis ; 4 633 décès) et 58
cas par million ; 3 décès par million
Japon : 15 575 (9 839
actifs ; 5 146
rétablis ; 590 décès) et 123 cas
par million ; 5 décès par million
- 2 mai : 14 305 (10 875
actifs ; 2 975
rétablis ; 455 décès) et 113 cas
par million ; 4 décès par million
Corée du Sud : 10 822
(1 082 actifs ; 9 484
rétablis ; 256 décès) et 211 cas
par million ; 5 décès par million
- 2 mai : 10 774 (1 454
actifs ; 9 072
rétablis ; 248 décès) et 210 cas
par million ; 5 décès par million
Taïwan : 440 (79
actifs ; 355 rétablis ; 6
décès) et 18 cas par million ; 0,3
décès par million
- 2 mai : 429 (99
actifs ; 324 rétablis ; 6
décès) et 18 cas par million ; 0,3
décès par million
En Amérique du Nord le 9 mai :
États-Unis : 1 318 686
(1 018 180
actifs ; 222 008
rétablis ; 78 498 décès)
et 3 984 cas par million ; 237
décès par million
- 2 mai : 1 131 030
(903 714 actifs ; 161 563
rétablis ; 65 753 décès)
et 3 417 cas par million ; 199
décès par million
Canada : 66 326
(31 811 actifs ; 29 948
rétablis ; 4 567 décès)
et 1 757 cas par million ; 121
décès par million
- 2 mai : 55 061 (28 919
actifs ; 22 751
rétablis ; 3 391 décès)
et 1 459 cas par million ; 90
décès par million
Mexique : 29 616
(8 874 actifs ; 17 781
rétablis ; 2 961 décès) et 230
cas par million ; 23 décès par million
- 2 mai : 19 224 (5 942
actifs ; 11 423
rétablis ; 1 859 décès) et 149
cas par million ; 14 décès par million
La crise politique aux États-Unis - un État
échoué dont l'élite dirigeante ne peut pas
gouverner avec légitimité ni subvenir aux besoins
de son peuple - continue d'aggraver la situation
pandémique dans ce pays. La crise de légitimité et
de crédibilité de l'ensemble du statu quo s'est
aggravée, le président suggérant publiquement que
les gens peuvent boire et s'injecter des
désinfectants ménagers. Les gens recherchent des
solutions aux problèmes auxquels ils sont
confrontés, sur la base de l'affirmation des
droits de tous.
Tout en se félicitant d'avoir fait un « excellent
travail », le président Trump a admis dans
une entrevue du 3 mai que le nombre total de
morts aux États-Unis en raison de la pandémie
pourrait dépasser 100 000. Pendant ce
temps, la désinformation, la tromperie et la
fraude de l'élite dirigeante se poursuivent. Le
secrétaire d'État Mike Pompeo affirme que le
gouvernement a « des preuves accablantes »
que le virus de la COVID-19 a été fabriqué dans un
laboratoire à Wuhan, en Chine. Ils ne veulent pas
que le peuple américain examine son propre système
économique, son processus politique et les
conditions inhumaines qui lui sont imposées. Tout
comme avant l'élection présidentielle
de 2016, lorsque le Parti républicain a blâmé
la Chine et les immigrants pour le chômage et les
immigrants pour le chômage, il a demandé aux
membres et partisans de ne pas exiger des comptes
de Trump pour les centaines de mensonges qu'il
raconte, mais de s'en prendre à la Chine. Trump
suggère qu'il pourrait appliquer des tarifs
douaniers à la Chine et les républicains disent
que l'administration pourrait ne pas honorer la
dette de plus de 3000 milliards de dollars
que les Chinois détiennent sous la forme de bons
du Trésor et d'autres instruments de dette.
Les travailleurs des usines de transformation de
la viande ouvertes par le décret du 28 avril
de Trump appellent les gens à se joindre à une
campagne pour les lundis sans viande afin de
mettre en évidence les conditions de travail
dangereuses, où ils doivent travailler sans
équipement de protection individuelle. Au 1er
mai, il y avait des épidémies de la COVID-19 dans
au moins 115 usines dans 19 États,
avec 4 913 travailleurs malades
et 20 décès, des chiffres qui sont considérés
comme conservateurs car certaines usines ne
fournissent pas d'informations.
L'un des PDG de ces entreprises de viande a blâmé
les travailleurs et leur « culture » pour la
propagation du virus. Le chef de la majorité
républicaine au Sénat, Mitch McConnell, présente
un projet de loi afin que les entreprises ne
puissent être tenues responsables des violations
des règles de santé-sécurité sur les lieux de
travail. Les entreprises utilisent le prétexte de
la pandémie pour éliminer les recours juridiques
pour leur conduite flagrante et leur manque de
normes. Telle est la sordide réalité des
institutions démocratiques libérales et pour
lesquelles les idéologues des monopoles chantent
des hosannas.
En Amérique centrale et dans les Caraïbes,
le 9 mai :
République dominicaine : 9 376
(6 710 actifs ; 2 286
rétablis ; 380 décès) et 864 cas
par million ; 35 et décès par million
- 2 mai : 7 288 (5 588
actifs ; 1 387
rétablis ; 313 décès) et 672 cas
par million ; 29 décès par million
Panama : 7 868 (6 757
actifs ; 886 rétablis ; 225
décès) et 1 824 cas par million ;
52 décès par million
- 2 mai : 6 532 (5 768
actifs ; 576 rétablis ; 188
décès) et 1 514 cas par
million ; 44 décès par million
Cuba : 1 741 (589
actifs ; 1 078
rétablis ; 74 décès) et 154 cas par
million ; 7 décès par million
- 2 mai : 1 537 (759
actifs ; 714 rétablis ; 64
décès) et 136 cas par million ; 6
décès par million
Honduras : 1 685
(1 426 actifs ; 154
rétablis ; 105 décès) et 170 cas
par million ; 11 décès par million
- 2 mai : 804 (617
actifs ; 112 rétablis ; 75
décès) et 81 cas par million ; 8
décès par million
Guatemala : 832 (719
actifs ; 90 rétablis ; 23
décès) et 46 cas par million ; 1
décès par million
- 2 mai : 644 (556
actifs ; 72 rétablis ; 16
décès)
En Amérique du Sud le 9 mai :
Brésil : 145 328
(80 081 actifs ; 55 350
rétablis ; 9 897 décès) et 684
cas par million ; 47 décès par million
- 2 mai : 92 109 (47 660
actifs ; 38 039
rétablis ; 6 410 décès) et 433
cas par million ; 30 décès par million
Pérou : 61 847 (41 121
actifs ; 19 012
rétablis ; 1 714 décès)
et 1 876 cas par million ; 52
décès par million
- 2 mai : 40 459 (28 206
actifs ; 11 129
rétablis ; 1 124 décès)
et 1 227 cas par million ; 34
décès par million
Équateur : 30 298
(25 211 actifs ; 3 433
rétablis ; 1 654 décès)
et 1 717 cas par million ; 94
décès par million
- 2 mai : 26 336 (23 360
actifs ; 1 913
rétablis ; 1 063 décès)
et 1 493 cas par million ; 60
décès par million
Chili : 25 972 (13 518
actifs ; 12 160
rétablis ; 294 décès) et 1 359
cas par million ; 15 décès par million
- 2 mai : 17 008 (7 756
actifs ; 9 018
rétablis ; 234 décès) et 890 cas
par million ; 12 décès par million
Colombie : 9 456
(6 749 actifs ; 2 300
rétablis ; 407 décès) et 186 cas
par million ; 8 décès par million
- 2 mai : 7 006 (5 141
actifs ; 1 551
rétablis ; 314 décès) et 138 cas
par million ; 6 décès par million
Au Brésil, les actions intéressées et la
corruption du gouvernement de Bolsonaro sont le
principal facteur de l'aggravation de la situation
liée à la pandémie, où le taux quotidien de
nouvelles infections et de décès quotidiens
continue d'augmenter fortement. Le président Jair
Bolsonaro continue de réitérer son rejet de la
distanciation sociale et de l'isolement pour
contenir la pandémie. De nombreux spécialistes
estiment que le nombre total de personnes
infectées par la COVID-19 pourrait être 15
fois supérieur à celui signalé par les autorités
car seuls les cas graves sont en cours de
dépistage.
Le 18 mars, une demande de mise en
accusation a été déposée contre Bolsonaro par les
législateurs du Parti du socialisme et de la
liberté, affirmant que le président ne suivait pas
les procédures sanitaires nécessaires au milieu de
la pandémie de laCOVID-19, ce qui rend la
population brésilienne plus vulnérable au
coronavirus. La demande de mise en accusation est
intervenue deux jours après la participation du
président à un rassemblement appelant à la
fermeture de la Chambre des représentants et au
retour du régime militaire. Jusqu'à présent, la
demande de mise en accusation a été signée par
plus d'un million de personnes. En avril,
Bolsonaro a licencié le ministre de la Santé pour
avoir suivi les directives de l'Organisation
mondiale de la santé afin de mettre fin à la
pandémie, et est également accusé de miner les
tentatives des gouverneurs et des autorités
municipales de mettre en oeuvre des mesures de
distanciation sociale.
Le 1er mai, dans une vidéo publiée sur les
réseaux sociaux, l'ancien président Luiz Inacio
Lula da Silva a déclaré que le monde après la
pandémie du coronavirus devait transformer les
relations sociales au Brésil.
« L'histoire nous apprend que les énormes
tragédies ont tendance à donner lieu à d'énormes
transformations. Ce que nous espérons, ce que
j'espère, c'est que le monde qui vient après le
coronavirus soit une communauté universelle dans
laquelle les hommes et les femmes, en harmonie
avec la nature, soient au centre de celui-ci, avec
la technologie et l'économie travaillant pour eux
et non l'inverse, comme cela s'est produit jusqu'à
aujourd'hui. Dans le monde après la pandémie du
coronavirus que j'espère, que le collectif
triomphe de l'individu et que la générosité et la
solidarité triomphent du profit. »
Lula a souligné que le capitalisme était
responsable de la crise et a souligné que ce sont
les travailleurs qui garantissent la production
mondiale. » Trois cent mille cadavres ont été
nécessaires pour que l'humanité voie la vérité que
nous, les travailleurs, avons connue depuis notre
naissance. La tragédie du coronavirus a mis en
lumière une vérité immuable : ce qui soutient
le capitalisme n'est pas le capital. C'est nous,
les travailleurs. C'est cette vérité, que nous
connaissons depuis longtemps, qui conduit les
principales publications économiques du monde, les
bibles de l'élite mondiale, à affirmer que les
jours du capitalisme sont comptés. C'est
certainement le cas. C'est moribond. Maintenant,
la tâche de construire le nouveau monde à venir
est entre nos mains, entre les mains des
travailleurs. »
Faisant référence à Jair Bolsonaro, Lula a
suggéré que les grandes tragédies révèlent « la
vraie nature des personnes et des choses »,
ajoutant que « je ne fais pas seulement référence
à la banalisation par le président de la mémoire
de plus de 5 000 Brésiliens décédés de
la COVID. La pandémie a mis le capitalisme à
nu. »
L'ancien président a également parlé de
l'importance de la solidarité au sein de la classe
ouvrière en ce moment. « Le Brésil a toujours été
une terre d'espoir. Indépendamment des difficultés
extrêmes, nous qui sommes nés et avons grandi ici
savons comment y faire face et comment nous
réinventer pour grandir. La haine et l'ignorance
se nourrissent les unes des autres et c'est à
l'opposé de ce qui anime l'âme brésilienne. En
tant que Brésilien, je suis certain que nous
allons surmonter cette tragédie et entrer dans un
monde meilleur, un meilleur Brésil. C'est
maintenant, au milieu de la tempête, que les
Brésiliens montrent qui ils sont vraiment, que
nous sommes généreux, tolérants et solidaires.
C'est avec cet esprit, cette joie et cette
créativité que nous nous battons pour sortir des
ténèbres et faire naître le plus rapidement
possible l'aube de la justice sociale, de
l'égalité et de la liberté. »
Bien que les prévisions d'emploi en Amérique
latine et dans les Caraïbes n'étaient pas bonnes
avant la propagation de la COVID-19, depuis la
pandémie, elles n'ont fait qu'empirer.
« Nous sommes confrontés à une destruction
massive d'emplois, ce qui pose un défi d'une
ampleur sans précédent sur les marchés du travail
d'Amérique latine et des Caraïbes », a
déclaré le directeur régional de l'Organisation
internationale du travail, Vinicius Pinheiro. «
Désormais, nous savons que dans le même temps une
fois l'urgence sanitaire surmontée, nous devrons
faire face à une véritable reconstruction de nos
marchés du travail. »
L'impact catastrophique de la pandémie sur la
région, selon l'OIT, entraînerait la perte d'au
moins 14 millions de travailleurs à temps
plein, un chiffre qui reflète à la fois les
licenciements et la réduction temporaire du temps
de travail.
Le soi-disant marché du travail informel est un
problème en Amérique latine et dans les Caraïbes.
Il y a au moins 140 millions de personnes
dans la région qui travaillent « de manière
informelle », ce qui représente
environ 54 % des travailleurs, qui n'ont
pas d'emplois reconnus, enregistrés, réglementés
ou protégés en vertu de la législation du travail
et de la protection sociale. Maintenant, tous ces
gens sont confrontés à des conditions encore pires
avec la crise.
« Parmi les travailleurs de l'économie parallèle
fortement touchés par la crise », selon
l'OIT, « les femmes sont surreprésentées dans les
secteurs à haut risque : 42 % des
travailleuses travaillent dans ces secteurs, en
comparaison à 32 % des hommes ».
Selon la secrétaire administrative de la
Commission économique pour l'Amérique latine et
les Caraïbes (CELAC) Alicia Barcena, la crise de
la COVID-19 pourrait porter le nombre de pauvres
de la région à 220 millions, tandis que le
nombre de personnes vivant dans l'extrême pauvreté
pourrait atteindre 90 millions.
Pour sa part, l'Organisation des Nations unies
pour l'alimentation et l'agriculture (FAO) a
averti que si des milliers de personnes perdent
leur emploi à cause des mesures prises pour
contrer la COVID-19, la faim et la pauvreté
devraient augmenter dans la région qui avait déjà
des problèmes de sécurité alimentaire.
En Afrique le 9 mai :
Afrique du Sud : 8 895
(5 564 actifs ; 3 153
rétablis ; 178 décès) et 150 cas
par million ; 3 décès par million
- 2 mai : 5 951 (3 453
actifs ; 2 382
rétablis ; 116 décès) et 100 cas
par million ; 2 décès par million
Égypte : 8 476 (6 028
actifs ; 1 945
rétablis ; 503 décès) et 83 cas par
million ; 5 décès par million
- 2 mai : 5 895 (4 029
actifs ; 1 460
rétablis ; 406 décès) et 58 cas par
million ; 4 décès par million
Maroc : 5 711 (3 201
actifs ; 2 324
rétablis ; 186 décès) et 155 cas
par million ; 5 décès par million
- 2 mai : 4 569 (3 315
actifs ; 1 083
rétablis ; 171 décès) et 124 cas
par million ; 5 décès par million
Algérie : 5 369 (2 414
actifs ; 2 467
rétablis ; 488 décès) et 122 cas
par million ; 11 décès par million
- 2 mai : 4 154 (1 880
actifs ; 1 821
rétablis ; 453 décès) et 95 cas par
million ; 10 décès par million
Ghana : 4 012 (3 671
actifs ; 323 rétablis ; 18
décès) et 129 cas par million ; 0,6
décès par million
- 2 mai : 2169 (1922
actifs ; 229 rétablis ; 18
décès)
Au 9 mai, le continent africain dans son
ensemble avait signalé 58 528 cas au
total. La pandémie de COVID-19 pourrait «
couver » en Afrique pendant plusieurs années
après avoir tué pas moins de 190 000
personnes au cours des 12 prochains mois,
selon l'OMS, sur la base de recherches menées
dans 47 pays de la Région africaine de l'OMS
avec une population totale d'un milliard.
L'OMS a averti le mois dernier qu'il pourrait y
avoir 10 millions d'infections sur le
continent d'ici six mois, bien que les experts
aient déclaré que l'impact de la pandémie
dépendrait des actions des gouvernements.
Une étude publiée par l'organisation cette
semaine prédit qu'entre 29 et 44
millions de personnes pourraient être infectées au
cours de la première année de la pandémie si les
mesures de confinement échouaient. Cela «
dépasserait la capacité médicale disponible dans
une grande partie de l'Afrique » où il n'y a
que neuf lits d'unités de soins intensifs par
million d'habitants.
« Bien que la COVID-19 ne se propage probablement
pas de manière aussi exponentielle en Afrique
qu'ailleurs dans le monde, elle risque de couver
dans les points chauds de transmission », a
déclaré le 7 mai le directeur de la région
Afrique de l'OMS, le Dr Matshidiso Moeti. « La
COVID-19 pourrait devenir un élément
incontournable de notre vie au cours des
prochaines années, à moins qu'une approche
proactive ne soit adoptée par de nombreux
gouvernements de la région. Nous devons tester,
tracer, isoler et traiter. »
« Dans l'ensemble, nous examinons la propagation
communautaire dans certains pays. [...] Nous
estimons que cela atteindra un pic dans quatre à
six semaines si rien n'est fait », a déclaré
Moeti aux journalistes.
La plupart des pays ont imposé des confinements
de sévérité variable qui semblent avoir ralenti la
propagation du virus.
« Nous devons reconnaître que les gouvernements
africains font beaucoup », a déclaré Stephen
Karingi, directeur à la Commission économique des
Nations unies pour l'Afrique à Addis-Abeba. « On
prévoyait que nous serions dans une situation de
guerre à l'heure actuelle, mais en raison des
mesures prises par les gouvernements et les
communautés, les taux de transmission sont
inférieurs à ceux que nous avons vus
ailleurs. »
En Océanie le 9 mai :
Australie : 6 914 (738
actifs ; 6 079
rétablis ; 97 décès) et 271 cas par
million ; 4 décès par million
- 2 mai : 6 767 (929
actifs ; 5 745
rétablis ; 93 décès) et 265 cas par
million ; 4 décès par million
Nouvelle-Zélande : 1 490
(122 actifs ; 1 347
rétablis ; 21 décès) et 309 cas par
million ; 4 décès par million
- 2 mai : 1 479 (208
actifs ; 1 252
rétablis ; 19 décès) et 307 cas par
million ; 4 décès par million
Guam :
- 2 mai : 142 (5 décès)
Polynésie française : 60 (4
actifs ; 56 rétablis) et 214 cas
par million
- 2 mai : 58 (7
actifs ; 51 rétablis) et 206 cas
par million
Nouvelle-Calédonie : 18 (1
actif ; 17 rétablis)
- 2 mai : 18 (1
actif ; 17 rétablis)

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