Publication de la lettre dévoilant l'autorisation du déploiement de la GRC par le solliciteur général de la Colombie-Britannique
- Communiqué de presse conjoint -
Un véhicule de la GRC photographié sur le
territoire des Wet'suwet'en le 27 février, en
contravention de l'entente en vertu de laquelle la
GRC s'engageait à cesser les patrouilles pendant
les négociations entre le gouvernement et les
chefs héréditaires
Les chefs héréditaires wet'suwet'en,
l'Association des libertés civiles de
Colombie-Britannique et l'Union des chefs indiens
de la Colombie-Britannique publient une lettre
datée du 27 janvier 2020 du ministre de
la Sécurité publique et du solliciteur général de
la Colombie-Britannique, Mike Farnworth, adressée
à la commissaire adjointe de la GRC, Jennifer
Strachan.
Dans la lettre, Farnworth a déclaré une « urgence
provinciale » en vertu de l'Entente pour la
prestation de services de police provinciale et a
explicitement autorisé le « redéploiement interne
des ressources au sein du service de police
provincial ». L'article 9 de l'Entente
pour la prestation de services de police
provinciale stipule que si, de l'avis du ministre
provincial il existe une urgence dans un domaine
de responsabilité provinciale, le service de
police provincial sera redéployé à la demande
écrite du ministre provincial et la province
paiera les coûts du redéploiement.
Cette révélation explosive du
solliciteur général de la Colombie-Britannique qui
autorise des ressources supplémentaires et un
redéploiement de la GRC fait suite à des
déclarations répétées du gouvernement provincial
selon lesquelles il n'avait ni la compétence ni
l'autorité sur les actions de la GRC dans les
territoires wet'suwet'en. Le 20 janvier, le
premier ministre John Horgan aurait déclaré :
« Notre gouvernement n'a pas le pouvoir de
modifier cette injonction ni de diriger la GRC
dans l'exercice de ses responsabilités. »
Le 10 février, Horgan a de nouveau
déclaré : « Les gouvernements ne donnent
d'ordres aux tribunaux, ni à la GRC. »
Selon le chef héréditaire wet'suwet'en Na'Moks, «
le gouvernement provincial est responsable du
déploiement intensif de la GRC et du contrôle
policier de notre peuple sur notre propre
territoire. Dans bon nombre de nos discussions, la
province a renvoyé la balle en ce qui a trait aux
opérations de la GRC, mais cette lettre l'explique
en détail. Le gouvernement provincial ne peut plus
nier sa responsabilité envers les droits des
autochtones et les violations des droits humains
qui se produisent sur nos territoires. Nous sommes
venus à la table avec respect et vérité, mais le
gouvernement ne fait pas preuve de conduite
respectueuse ou sincère. Nous avons toujours
affirmé pacifiquement nos lois et notre présence,
malgré cela la province a autorisé le déploiement
supplémentaire de la GRC contre nous. Le Canada et
la Colombie-Britannique doivent répondre à cette
distorsion de la vérité et doivent absolument
changer leurs façons de faire. »
« Il est extrêmement troublant et choquant que le
gouvernement provincial déclare l'affirmation
pacifique de la loi et de la juridiction des
Wet'suwet'en comme une urgence policière
provinciale. Le peuple wet'suwet'en et le peuple
de la Colombie-Britannique ont le droit de savoir
sur quelle base cette autorisation sans précédent
a été accordée. Il est incohérent pour le
gouvernement provincial, d'une part, de légiférer
en faveur de la Déclaration des Nations unies sur
les droits des peuples autochtones ainsi que la
non-ingérence de l'État dans les opérations de
maintien de l'ordre et, d'autre part, d'autoriser
un déploiement de la GRC qui vise à des
interventions policières excessives et à
criminaliser les peuples autochtones sur leurs
propres territoires », a déclaré Harsha
Walia, directrice exécutive de l'Association des
libertés civiles de Colombie-Britannique.
Le grand chef Stewart Phillip de
l'Union des chefs indiens de la
Colombie-Britannique a déclaré : « Cette
lettre de Mike Farnworth révèle l'hypocrisie
flagrante et les mensonges du gouvernement
provincial du NPD sur la crise wet'suwet'en.
Farnworth est resté assis en silence pendant que
le premier ministre Horgan mentait sans vergogne
que la province n'avait pas ordonné les actions de
la GRC. Il s'agit d'un acte de tromperie
gouvernementale non seulement contre les
Wet'suwet'en, mais contre le grand public. La
rhétorique de la province sur la réconciliation
sonne encore plus creux. Nous demandons la
démission immédiate de Mike Farnworth pour
conduite déshonorante et pour avoir déclaré que le
peuple wet'suwet'en constitue un cas
d'intervention policière urgente et une menace sur
son propre territoire. »
Cet article est paru dans
Volume 50 Numéro 14 - 14 mars 2020
Lien de l'article:
Publication de la lettre dévoilant l'autorisation du déploiement de la GRC par le solliciteur général de la Colombie-Britannique - Communiqué de presse conjoint
Site Web: www.pccml.ca
Courriel: redaction@cpcml.ca
|