Exposition lettone à Ottawa
Dénonçons le Musée canadien de la guerre et comment il dénature ce que représentent les Canadiens
Exposition au Musée canadien de la guerre à Ottawa
(Ambassade de Lettonie)
Le Musée canadien de la guerre à Ottawa présente
une exposition spéciale portant le titre « La
tragédie lettonne — 1941 ». La date de
l'exposition coïncide avec le 16 mars, qui
rend hommage aux collaborateurs nazis de ce pays
qualifiés de combattants de la liberté et déclare
qu'en 1941 l'Union soviétique, qui fut le
premier pays à se préparer à repousser résolument
l'agression nazie contre elle et dans toute
l'Europe, était l'envahisseur et non l'Allemagne
hitlérienne. L'exposition a lieu du 3
au 20 mars 2020.[1]
Cette exposition est une exposition réalisée par
le Musée de l'occupation de la Lettonie et le
Musée « Juifs en Lettonie », présentée au
Musée canadien de la guerre par l'ambassade de la
Lettonie. Les historiens lettons qui ont créé
l'exposition prétendent dans un dépliant
promotionnel que l'exposition vise d'abord à
déclarer que la « République de Lettonie, rétablie
en 1991, condamne tous ceux qui ont commis
des crimes contre l'humanité au cours de
l'année 1941, marquée par la tragédie. »
En fait, l'exposition met de l'avant des
déformations grossières et des falsifications de
l'histoire de la Lettonie et des batailles menées
par l'Union soviétique et les peuples d'Europe de
l'Est contre les agresseurs fascistes allemands.
L'interprétation opportuniste de la persécution
brutale des juifs lettons témoigne de cette
malhonnêteté. Plus de 80 % des Juifs
lettons ont été sauvagement assassinés au cours de
cette période mais l'exposition oublie
consciemment de mentionner que lorsque les nazis
allemands ont envahi la Lettonie en
juin 1941, ils ont trouvé des complices
dévoués des rafles et de l'assassinat de juifs
dans une organisation lettone du nom de
Sonderkommando Arajs. Cette organisation était
dirigée par Victor Arajs, un anticommuniste et
antisémite enragé qui non seulement a aidé les
fascistes allemands à exterminer les juifs mais a
aussi été responsable des crimes les plus atroces
contre les Roms et les personnes souffrant de
problèmes de santé mentale.
Un des panneaux de l'exposition explique
l'histoire de Frida Michelson, une des rares
survivantes du terrible massacre de Rumbula.
L'exposition déplore le fait que plus
de 28 000 Juifs ont été assassinés dans
la forêt de Rumbula près de Riga du 30
novembre 1941 au 8 décembre 1941,
mais il n'est pas expliqué que ce massacre de
masse des juifs de Riga a été perpétré par des
membres du Sonderkommando Arajs en collaboration
avec les nazis allemands. Lors de son témoignage
au procès de Karlis Detlays à New York
en 1979, Mme Michelson l'a identifié comme
étant le collaborateur letton nazi qui lui avait
ordonné de se dévêtir et de se départir de ses
objets de valeur avant d'être conduite à la fosse
où avaient lieu les exécutions de masse. Mais il
n'y a pas eu que le massacre dans la forêt de
Rumbala. Le Sonderkommando Arajs est responsable
des massacres de masse de Jelgava, Daugavpils,
Liepaja et Riga. Rien de cela n'est mentionné dans
l'exposition qui vise d'abord à présenter les
collaborateurs nazis comme des héros nationaux
luttant pour la liberté de la Lettonie contre la
prétendue agression soviétique. L'idéologie
libérale canadienne officielle est anticommuniste
et répand également le mythe que la Russie était
l'agresseur et collaborait avec Hitler en raison
du pacte de non-agression qu'elle avait conclue
avec l'Allemagne en 1939, tout en gardant le
silence sur la collaboration anglo-française à
Munich qui fut une trahison des peuples d'Europe
et a ouvert la porte aux agressions, aux
occupations et aux assassinats perpétrés par les
nazis.
Des collaborateurs lettons avec les nazis
détiennent des juifs de Riga avant de les mener à
leur exécution et à leur enterrement en masse en
1941.
En 1943, le Sonderkommando Arajs a été
incorporé dans la Légion lettonne qui est devenue
la Légion lettonne de la Waffen SS. En
juillet 1943, lors de la mission «
Winterzauber » (« charme d'hiver »), en
collaboration avec sept bataillons de la police
lettone, cette légion a participé à la destruction
d'une région rurale large de 40 kilomètres le
long de la frontière lettonne. Plusieurs centaines
de villages ont été détruits et des dizaines de
milliers d'habitants tués. C'est la Légion lettone
qui en fut pleinement responsable. En raison de
ses nombreux crimes de guerre, Arajs a été arrêté,
jugé et condamné à l'emprisonnement à perpétuité.[1] L'exposition
omet de mentionner que c'est cette même Légion
Waffen SS lettone à qui est rendu hommage
le 16 mars de chaque année en paradant dans
les rues de Riga. L'année dernière, le ministre
des Affaires étrangères de la Lettonie, Artis
Pabriks, s'est attiré le mépris international pour
avoir déclaré que la légion SS lettonne était une
unité héroïque. Le docteur Efraim Zuroff,
dirigeant du Centre Simon Wiesenthal à Jérusalem,
a condamné les événements du 16 mars à Riga.
Il a dit : « En réalité, la cérémonie n'était
en quelque sorte que la pointe de l'iceberg, car
on assiste à une tentative de réécrire les livres
d'histoire et de créer une fausse symétrie ou
égalité entre les crimes nazis et communistes.
Bien que la marche n'ait pas été organisée par le
gouvernement, il n'y a aucun doute qu'elle reçoit
un fort appui des dirigeants lettons. »
Loin de condamner ceux qui ont commis ces crimes
haineux, le Musée canadien de la guerre, en
collaboration avec le gouvernement letton, est un
joueur actif dans la falsification de l'histoire
pour couvrir les crimes des collaborateurs nazis,
préparant ainsi de nouveaux crimes au nom de la
défense de « l'indépendance de la Lettonie ».
Les tentatives d'assimiler l'Allemagne nazie et
l'Union soviétique en accusant cette dernière
d'avoir attaqué et occupé la Lettonie ou tout
autre pays au cours de la Deuxième Guerre mondiale
sont une falsification pure et simple de la
vérité. C'est l'impérialisme déchaîné du fascisme
allemand et son objectif de domination mondiale
qui constituait la plus grande menace aux peuples
de l'Europe de l'Est et ce sont les actions de
l'Union soviétique à cette époque qui ont préparé
le terrain pour la défaite des envahisseurs nazis.
Loin d'être l'agresseur comme le prétend cette
exposition, l'Union soviétique pendant la période
du pacte de non-agression avec l'Allemagne conclu
le 3 septembre 1939 a déplacé des
troupes de l'Armée rouge vers la Pologne, la
Biélorussie occidentale et l'Ukraine occidentale
pour y mettre en place des lignes de défense.
L'Union soviétique a aussi conclu des pactes
d'assistance mutuelle avec les États baltes et
certaines garnisons de l'armée soviétique ont été
stationnées sur le territoire de l'Estonie, de la
Lettonie et de la Lituanie.
Dans un note publiée par le Bureau d'Information
soviétique en février 1948 portant le titre
Falsificateurs de l'Histoire, on explique
l'importance d'établir un « Front de
l'Est » : « Il n'était guère difficile
de comprendre que la constitution d'un front «
Est » était non seulement une contribution
importante à l'oeuvre d'organisation de la
sécurité de l'URSS, mais aussi un apport sérieux à
la cause commune des États pacifiques qui menaient
la lutte contre l'agression hitlérienne.
Néanmoins, les milieux anglo-franco-américains ont
dans leur écrasante majorité répondu par une
campagne antisoviétique haineuse à cette action du
Gouvernement Soviétique, la qualifiant
d'agression. »
Quiconque voit l'exposition du Musée de la Guerre
constatera que son contenu n'est que la
continuation de cette campagne antisoviétique
malicieuse. En fait, les mesures adoptées par
l'Union soviétique sous la direction de Staline et
les énormes sacrifices faits par l'Armée Rouge
soviétique face à tout moment à 85 % de
l'élite de la Wehrmacht allemande, ont mené à la
victoire et à la libération de toute l'Europe de
l'Est et ont changé le cours de l'histoire
mondiale. En accueillant cette exposition, le
gouvernement du Canada et le Musée de la guerre
font la promotion ouverte du nazisme au nom de la
défense de la liberté et les droits humains. Ils
se condamnent eux-mêmes en tant qu'extrémistes et
fomenteurs de haine malgré leurs prétentions
d'opposer tous les extrémismes. Ils trahissent
ainsi tous les Canadiens, en particulier les
anciens combattants canadiens antifascistes de la
Deuxième Guerre mondiale ainsi que toutes les
Forces armées alliées et les combattants de la
résistance qui ont combattu et sont morts dans les
combats pour vaincre le fascisme. Plus important
encore, ce n'est pas une question qu'on relègue au
passé, mais qui est bien actuelle. Aujourd'hui, le
Canada a un contingent de troupes en Lettonie qui
fait partie d'un déploiement de l'OTAN et on fait
participer ces troupes à ces cérémonies en hommage
à des collaborateurs nazis sous prétexte que
ceux-ci sont des combattants pour la liberté et
qu'il ne s'agit que d'une responsabilité
officielle. Cela ne doit pas passer !
Dénonçons le Musée de la guerre pour cette
exposition qui dénature ce que défendent les
Canadiens.
Notes
1. Le Musée canadien de la
guerre a anoncé sur son site web que « En raison
du virus COVID-19, les musées nationaux ont pris
la décision de fermer leurs portes aux visiteurs
et à tous les autres groupes dès le samedi 14
mars, et ce jusqu'à nouvel ordre. [...] »
2. Article — Riga, Viktor Arajs, le 16 mars,
la Légion lettonne et l'Holocauste par Clemens
Heni, 22 mars 2020 (Wissenschaft unds
Publizistik als Kritic)
3. Falsificateurs de l'Histoire — texte d'un
communiqué publié par le Bureau d'Information
soviétique, Moscou, Février, 1948
Cet article est paru dans
Volume 50 Numéro 14 - 14 mars 2020
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Exposition lettone à Ottawa: Dénonçons le Musée canadien de la guerre et comment il dénature ce que représentent les Canadiens
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