Le Marxiste-Léniniste

Numéro 34 - 29 septembre 2018

Des sujets de préoccupations pour le corps politique

L'élection générale au Québec
tire à sa fin

Des sujets de préoccupations pour le corps politique
L'élection générale au Québec tire à sa fin - Entrevue avec Pierre Chénier, chef du Parti marxiste-léniniste du Québec
La diversion en tant que tactique lors du référendum en Colombie-Britannique sur la représentation proportionnelle - Peter Ewart
Les amendements au processus d'évaluation d'impact environnemental sont de la poudre aux yeux
Pas une disparue de plus! Pas une assassinée de plus! Vigiles des Soeurs par l'esprit le 4 octobre
La candidature du Canada à un siège au Conseil de sécurité - George Allen

Commentaire
Les Canadiens n'ont pas besoin du Parti conservateur, encore moins d'un deuxième parti conservateur - Anna Di Carlo, dirigeante nationale, Parti marxiste-léniniste du Canada

Résistance militante à l'offensive antisociale en Ontario
40 000 élèves débrayent pour dire qu'ils ne consentent pas aux mesures antisociales du gouvernement Ford
La rue, la nuit, les femmes sans peur

Un autre historique sommet intercoréen à Pyongyang
La cause de la réunification et de la paix continue de
progresser - Philip Fernandez
Rapport du sommet intercoréen de Pyongyang
Déclaration commune de Pyongyang de septembre
Une importante Conférence à New York
La délégation de la Fédération coréenne au Canada inspirée par les célébrations du 70e anniversaire de la RPDC


Des sujets de préoccupations pour le corps politique

L'élection générale au Québec tire à sa fin

Le Marxiste-Léniniste a demandé à Pierre Chénier, chef du Parti marxiste-léniniste du Québec (PMLQ), ce qu'il pense de l'élection générale au Québec qui tire à sa fin. Voici le texte de l'entrevue.

***

Le Marxiste-Léniniste : Merci, Pierre, de nous faire part de tes opinions sur l'élection générale au Québec qui se termine dans quelques jours. Que penses-tu de cette élection et à quoi doit-on s'attendre ?

Pierre Chénier : Cette élection a été l'expression la plus vulgaire qu'on ait vue de chicanes entre les principaux partis traditionnels qui forment le système de partis cartélisés au Québec. On assiste à un effort désespéré de former un gouvernement sans présenter une vision de société ou d'avenir. D'autres tentent de ne pas être rayés de la carte parce que les gens en ont plus qu'assez de leur absence de vision et de projet pour le Québec.

Entre autres, on a vu à quel point les citoyens ne jouent aucun rôle dans l'élection à part voter. Et pourtant l'élection est censée être la garantie d'un système démocratique. Avoir le simple statut d'électeur dans un système où toutes les décisions sont prises par une caste dirigeante qui ne représente pas les intérêts des citoyens ne peut pas être perçu comme démocratique, quoi qu'on en dise. Qui choisit les candidats ? Quels sont les enjeux ? Quels sont les résultats souhaitables ? Tout est décidé par les partis politiques qui représentent les intérêts privés étroits d'une minorité, et les médias monopolisés les reprennent avec allégresse.

Et malgré tout cela, on dit que ceux qui représentent ces intérêts minoritaires peuvent former un gouvernement qui représente la majorité et qu'un petit parti comme le nôtre est marginal. C'est une mauvaise plaisanterie de la part de ceux qui contrôlent le pouvoir politique, qui font les lois et qui sont responsables de leur application. Le peuple est la cible dans tout cela.

Les travailleurs sont les mieux placés pour trouver des solutions aux problèmes du peuple et de la société. Garantir les soins de santé, garantir le droit à l'éducation, comment dispenser les services publics ou faire fonctionner l'agriculture et l'industrie, tout cela n'a rien de sorcier. Mais les travailleurs ne sont pas autorisés à prendre ces décisions. Et s'ils osent se prononcer, ils sont rabroués par l'État. Ce sont les monopoles et les intérêts supranationaux et les institutions financières et les soi-disant investisseurs qui décident. Ce n'est rien de nouveau, mais les dangers qui pèsent sur nos sociétés et sur le monde aujourd'hui sont plus graves que jamais et c'est pour cela qu'il est pressant de trouver une solution à ce problème.

Le PMLQ considère que le renouveau du processus politique est la chose la plus pressante aujourd'hui. Il faut démocratiser le processus en éliminant le rôle du privilège et l'inégalité entre ceux qui gouvernent et ceux qui sont gouvernés. La souveraineté doit reposer sur les citoyens et non sur une élite qui représente des intérêts minoritaires privés.

Les gens sont très préoccupés de voir que tous leurs efforts pour s'investir de pouvoir ne donnent pas de résultats justement parce que tout est fait pour qu'ils ne participent pas directement à la vie politique. Lorsqu'ils y parviennent, tout est fait pour les criminaliser et criminaliser leur participation. La Loi électorale est conçue pour servir cet objectif. Elle divise le corps politique entre gouvernants et gouvernés. Autrement dit, le citoyen n'est pas un membre à parts égales du corps politique, avec des droits égaux. Ce n'est pas ce corps politique qui est investi du pouvoir de décider, mais ceux qui ont usurpé le pouvoir et prétendent agir au nom du peuple.

LML : Il y a 22 partis politiques autorisés pour l'élection québécoise et 940 candidats qui se disputent les 125 circonscriptions. Tu as dit que le PMLQ est considéré comme marginal. Que veux-tu dire ?

PC : Nous ne nous considérons évidemment pas comme des marginaux. En fait, nous offrons aux travailleurs, qui représentent la majorité, la possibilité de s'exprimer en leur propre nom. Ils utilisent leur parole pour expliquer les véritables conditions de vie et de travail et présenter leurs préoccupations. Ils se font entendre dans notre journal en ligne durant cette élection alors que le processus électoral criminalise les citoyens ordinaires et leurs organisations. Que ce soit les organisations de défense des travailleurs ou les organisations pour la justice sociale, s'ils dépensent de l'argent pour se faire entendre dans une élection, ils sont tout de suite criminalisés par la Loi électorale. Pour dépenser de l'argent dans une élection, il faut s'inscrire comme « tiers ». Imaginez, les citoyens sont considérés comme des « tiers », comme des intervenants dans l'élection tandis que les partis déjà au pouvoir ont tous les droits !

Quand l'élite dirigeante et les médias monopolisés qualifient les petits partis de « marginaux », ils montrent leur mépris pour la démocratie. Ils respirent le privilège, le pouvoir et le mépris pour le peuple, ça leur vient naturellement.

Qui les a choisis pour qu'ils décident qui est digne d'être élu et qui ne l'est pas ? Personne. En utilisant le pouvoir que leur a conféré un système qui défend les intérêts privés qui tiennent les leviers de commande, ils ont créé un système de gouvernement de partis et des lois électorales qui décrètent que seuls les partis qui sont au service des riches peuvent former des gouvernements.

Et maintenant que ce sont les intérêts supranationaux qui dictent la direction de l'économie et la politique sociale et culturelle et lui impose une orientation antisociale et antinationale, ils ont eux aussi perdu le contrôle de leurs législatures. Ils insistent pour dire que leurs gouvernements jouissent du consentement des gouvernés alors que tout est dicté par les plus grands oligopoles mondiaux.

LML  : Que cherche à faire le PMLQ dans cette élection ?

PC : Le PMLQ souhaite que le gouvernement soit minoritaire. Nous pensons que ce serait un résultat plus favorable pour le peuple dans cette situation où aucun gouvernement de parti ne va cesser de payer les riches. Quel que soit le parti qui forme le gouvernement, il ne va pas accroître les investissements dans les programmes sociaux. Un gouvernement minoritaire tirerait le tapis sous les pieds de ceux qui prétendent que les élections donnent au gouvernement le mandat d'appliquer des politiques antisociales et antinationales avec le consentement des gouvernés. Ces gouvernements n'ont pas le consentement des gouvernés. C'est la pire fraude. Nous disons « antinationales » parce que ces politiques resserrent l'emprise d'intérêts privés supranationaux sur le Québec et accélèrent l'intégration du Québec à la sécurité intérieure des États-Unis et à leurs guerres d'occupation et d'agression. Nous ne pouvons pas résoudre les problèmes de l'économie ou les problèmes de nature sociale, culturelle et politique quand les décisions sont prises par ces intérêts privés, étroits et minoritaires.

Nous sommes à la veille d'une élection qu'on dit impossible à prédire. Les résultats sont difficiles à prédire parce que le système du scrutin majoritaire uninominal à un tour signifie qu'il n'y a pas de corrélation entre qui obtient la majorité des voix et qui obtient la majorité des sièges. Il est difficile de savoir également si les conditions permettront à la classe ouvrière de mettre son génie à profit et d'influencer le résultat, de voter de façon à signifier le rejet de tous ces partis et de leurs politiques néolibérales.

Il n'y a pas de doute que la classe dirigeante veut un gouvernement majoritaire pour pouvoir continuer de détruire tout arrangement qui défend l'intérêt public et pour accélérer la privatisation des programmes sociaux, le démembrement des syndicats et la marginalisation de toute organisation luttant pour la justice sociale, pour de meilleurs soins de santé et pour la protection de l'environnement. Elle déclare qu'ils font du tort à l'économie, qu'ils sont extrémistes, et elle a recours à tous les prétextes pour empêcher les travailleurs d'intervenir dans l'arène politique. La classe dirigeante a beaucoup en jeu dans cette élection et elle dispose de tous les moyens et de toutes les ressources pour manipuler le vote et obtenir le résultat souhaité.

Mais, comme nous l'avons dit, les travailleurs représentent les intérêts de la majorité. Ils ont aussi un sens de leur force et de l'impact de leur intervention et savent agir même quand toutes les chances sont contre eux.

Le PMLQ présente 25 candidats dans cette élection sur la base de sa plateforme : Humanisons l'environnement naturel et social. En travaillant tous ensemble pour le renouveau démocratique, les travailleurs vont bâtir un Québec moderne qui défend les droits de toutes et de tous. Les droits sont défendus quand nous agissons comme un seul corps politique qui se donne pour tâche de défendre les droits de tous. Ce n'est pas en nous divisant en fonction des partis des riches ou sur la base de la « politique identitaire » qui cause confusion, acrimonie et division qu'on défend les droits de quiconque. Il ne faut pas permettre à ces forces qui ne nous représentent pas de décréter les enjeux et l'ordre du jour de la discussion.

Notre journal quotidien, Chantier politique, appelle à travailler tous ensemble pour que ce soit le pepule qui soit investi du pouvoir décisionnel souverain sur toutes les affaires de la société et non des intérêts supranationaux privés qui se livrent à la destruction nationale. Évidemment, c'est une petite initiative, mais la qualité y est et quand la qualité est là, la quantité peut suivre.

Chantier politique le fait de manière concrète et pratique en s'assurant que la voix et les préoccupations des travailleurs soient entendues. Ceci est la première chose à faire pour répondre au besoin de mécanismes politiques qui donnent un pouvoir au peuple et lui permettent de jouer un rôle qui lui est favorable. Le journal est publié sur le site du PMLQ à pmlq.qc.ca. La plupart des articles sont également publiés en anglais. Notre programme est disponible en plusieurs langues.

Quand les travailleurs parlent pour eux-mêmes, en leur propre nom, cela brise l'impasse qui leur est imposée par la Loi électorale. La Loi électorale est conçue pour qu'ils soient de simples spectateurs d'une course de chevaux entre les partis avec lesquels la classe dirigeante a décidé de vivre pour former un gouvernement.

LML : C'est un fait que le Québec est toujours la première cible d'attaque par la classe dominante et l'État canadien. Est-ce que cela est un facteur dans cette élection ?

PC : Oui bien sûr. Au Québec, il y a une cohésion sociale et nationale que la classe dirigeante canadienne et sa contrepartie québécoise essaient de briser par tous les moyens. Tout est fait dans cette élection pour susciter la crainte de l'« autre » chez les Québécois, un danger fictif, contre l'immigration, comme si l'élimination des immigrants va rétablir les droits du peuple ! Ces tentatives ont toujours échoué, pas parce que la carte séparatiste ne peut plus être jouée, mais parce que les travailleurs luttent pour ce qui leur revient de droit, à eux et à la société. Nous allons voir ce que les travailleurs vont être capables de réaliser dans cette élection.

LML : Merci. Bon succès.

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La diversion en tant que tactique lors du
référendum en Colombie-Britannique sur la représentation proportionnelle


Bannière suspendue à Victoria, Colombie-Britannique

Dans l'expression « donner le change » le terme « change » vient du monde de la chasse à courre et désigne la bête qui n'est pas celle qui a été initialement levée par les chasseurs à cheval (c'est-à-dire la bête changée) et que l'on poursuit par erreur. Il signifie faire prendre une chose pour une autre, tromper quelqu'un en lui donnant une fausse impression/une fausse piste. Il est utilisé aujourd'hui pour décrire une fausseté logique bien connue, un leurre utilisé par des individus sans scrupules qui participent à un débat pour détourner du sujet traité.

Dans le contexte du prochain référendum sur la représentation proportionnelle (RP) en Colombie-Britannique, il ne manque pas de leurres qui sont lancés par le comité du Non à la RP, qui plaide en faveur du maintien du mode de scrutin majoritaire uninominal à un tour (SMUT).

Par exemple, les tenants du Non prétendent que la représentation proportionnelle va avantager les néonazis, les racistes et les autres « extrémistes » qui gagneront de l'influence et peut-être même prendront le pouvoir. Pour prouver leur point de vue, ils sélectionnent ce qui leur convient de l'histoire, mystifient les sources du racisme et du fascisme et ignorent les faits historiques.

Un autre exemple est leur prétention que la RP aboutira à des « listes fermées » par lesquelles des « chefs de partis provinciaux » nommeront des députés provenant des Basses Terres de la Fraser pour ravir des sièges aux régions qui représentent le centre ou le nord de la province. En outre, des annonces anonymes sont diffusées en ligne, affirmant que la représentation proportionnelle signifie qu'il faudra dire « adieu à vos députés locaux ». Cela a lieu alors que personne dans le camp du vote en faveur de la RP, que ce soit à l'intérieur ou à l'extérieur de la législature, ne préconise des « listes fermées ». Dans le cadre de la RP, les électeurs voteront directement pour les candidats locaux et régionaux. Pourtant, malgré ces faits, les tenants du Non ne cessent de répéter lors d'entrevues la fausseté que les électeurs « perdront » leur député local.

Sans aucune preuve crédible, les tenants du Non prétendent également que la représentation proportionnelle « va complètement faire dérailler l'économie de la province ». Ce faisant, ils négligent d'expliquer pourquoi les économies allemande, scandinave et celles d'autres pays européens qui utilisent la représentation proportionnelle n'ont pas « déraillé ». Ils n'expliquent pas non plus pourquoi aucun pays qui est passé du SMUT au PR n'a décidé de revenir au SMUT.

Selon les tenants du Non, les systèmes de représentation proportionnelle sont « trop compliqués » pour que les Britanno-Colombiens les comprennent. Pourtant, dans leur vie de chaque jour, les Britanno-Colombiens font fonctionner quotidiennement une économie moderne et sophistiquée. Ils n'ont également aucune difficulté à remplir leurs formulaires d'impôt. Cela montre que cette affirmation sous-entend implicitement que les gens de la province sont moins intelligents que ceux d'autres pays qui utilisent couramment la RP lors de leurs élections.

Dans le même ordre d'idées, des plaintes sont faites au sujet du processus de consultation ayant mené à la formulation de la question référendaire, ainsi que de la nature de la question même. Certains, du côté des tenants du Non, demandent même d'annuler le référendum et de lancer plutôt un nouveau processus, similaire à celui de l'Assemblée des citoyens de 2004. Le vote se tient dans moins d'un mois et ils savent qu'une annulation ne se produira pas. Ils savent également qu'un gouvernement provincial n'est même pas tenu par la loi d'organiser un référendum pour changer le mode de scrutin, mais ils défendent quand même l'argument de l'annulation afin de créer de la confusion et une atmosphère d'hystérie.

Le but de ces diversions est d'empêcher le peuple de s'organiser de manière à servir ses intérêts. C'est pour les empêcher de tenir des discussions sérieuses et de développer une analyse éclairée de la question qui leur est présentée à ce référendum, c'est-à-dire d'adopter ou non la représentation proportionnelle comme mode de scrutin. Cela vise également à arrêter toute nouvelle discussion sur la nécessité de renouveler l'ensemble du processus électoral.


Près de 200 personnes ont participé à une discussion sur la réforme électorale à Kelowna,
le 5 juillet 2018.

Les élites du monde des affaires et de la politique se méfient de la participation de la population de la Colombie-Britannique et du Canada à la modification ou à la remise en cause le statu quo du processus électoral actuel, même à petite échelle. Et c'est pourquoi leur modus operandi est la diversion dans le but de priver les gens de leur propre perspective et et de leur propre raisonnement.

D'autre part, les Britanno-Colombiens sont en train de se donner du pouvoir en ne se laissant pas divertir, en s'informant et en discutant sérieusement de la représentation proportionnelle. C'est la voie à suivre pour ce référendum et pour la suite des choses.


Pride Day à Nelson, en Colombie-Britannique

(Photos : Fair Vote Kelowna, Fair Vote Vancouver)

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Les amendements au processus d'évaluation d'impact environnemental sont de la
poudre aux yeux

Le projet de loi C-69 qui apporte des amendements aux règlements sur les évaluations fédérales de l'impact environnemental, y compris le réaménagement de l'Office national de l'énergie, est maintenant devant le sénat. Les changements proposés ne sont rien de moins que de la poudre aux yeux pour faire croire que les projets comme l'oléoduc TransMountain seront dorénavant soumis à des évaluations d'impact environnemental convenables et dignes de confiance en autorisant une plus grande coordination provinciale et en regroupant et en standardisant les évaluations sous l'égide d'une seule agence, l'Agence canadienne d'évaluation d'impact. Malgré tout, les groupes représentant les investisseurs, l'industrie minière et les constructeurs d'oléoducs se disent déçus du projet de loi. Les problèmes concernent le pouvoir décisionnel arbitraire que le ministre s'arroge qui le soustrait à la primauté du droit et qui continue d'outrepasser l'obligation constitutionnelle du gouvernement de consulter.

Grant Bishop, directeur associé à la recherche de l'institut C.D. Howe, rappelle dans un article que le gouvernement fédéral « doit tenir compte de certaines inquiétudes que suscite le projet de loi C-69 afin de dissiper l'incertitude que cela occasionne aux industries et aux investisseurs ». L'Association minière du Canada a souligné qu'« il faut louanger le projet de loi pour ses efforts visant à améliorer de plusieurs façons l'évaluation de l'impact et à inspirer une plus grande confiance du public vis-à-vis les approbations. En effet, le projet de loi C-69 pourrait améliorer les évaluations d'impact en permettant une plus grande coordination provinciale et en regroupant et en standardisant toutes les évaluations sous l'égide d'une seule agence (la nouvelle Agence canadienne d'évaluation d'impact). »

Cependant, selon Bishop : « Le projet de loi brouille davantage les cartes quant au standard fixé pour l'approbation des projets et la prévisibilité est une autre source de préoccupation. Son approche universelle au cadre d'évaluation des mines et des oléoducs linéaires comporte d'importants inconvénients. Certains membres de l'industrie craignent que l'expertise et les pratiques bien établies de l'Office national de l'énergie puissent être mises aux rancarts dans le réaménagement. »

« Une préoccupation importante est que le projet de loi C-69 ne parle pas de statut et abolit 'l'évaluation de la partie intéressée' visant à contrôler la participation aux audiences. La nouvelle agence devra élaborer un standard de participation, et plusieurs membres de l'industrie craignent une 'mort par noyade' face à une inondation d'adversaires politiques sans aucun lien direct avec le projet. »

Bishop mentionne aussi les « autres problèmes » soulevés par l'Association du Barreau canadien.

Il écrit :

« 'L'impact économique' d'un projet n'est plus forcément un critère lorsqu'on détermine l'intérêt public. Bien que dans le projet de loi il y ait des échéanciers, la législation ne limite pas la discrétion du cabinet face aux prolongements indéfinis. Le projet de loi prévoit un ensemble de 20 critères obligatoires dans l'évaluation d'impact tandis que le ministre ou le cabinet ne doit en prendre en compte que cinq pour déterminer si un projet est dans l'intérêt public. Ce qui n'est pas clair est comment les critères doivent être évalués et si certains aspects de l'évaluation d'impact peuvent simplement être ignorés lorsqu'on détermine l'intérêt public. Le projet de loi rend obligatoire la considération des répercussions d'un projet sur les obligations du Canada face aux changements climatiques. Cependant, il omet de dire si cela comprend les émissions de gaz à effet de serre en amont ou en aval, et ne dit pas non plus comment la tarification du carbone doit être comptabilisée. [Souligné par LML]

« Aussi, il y a un manque de clarté juridique sur la question de l'ampleur d'un 'projet désigné'. Ceci est ressorti de l'erreur de l'ONÉ sur la question de TransMountain où il n'était pas clair si le projet tenait compte des effets potentiels du trafic maritime.

« De surcroît, d'importants délais pour les projets ont été occasionnés par l'obligation du gouvernement fédéral de consulter, et le projet de loi C-69 ne règle en rien les faux pas comme ceux de TransMountain. Il est important de noter que l'obligation de consulter relève de la couronne et non des promoteurs de projets. Il s'agit là d'une obligation constitutionnelle qu'aucune législation ne peut modifier.

« Il faut aussi noter que des 25 décisions de cours fédérales touchant à la Loi canadienne sur l'évaluation environnementale (2012), 14 étaient des contestations de l'obligation de consulter du gouvernement fédéral. Les décisions touchant uniquement aux évaluations environnementales et aux contestations des règles de procédure ont presque toutes été rejetées. L'invalidation de l'approbation de Northern Gateway a eu lieu parce que le gouvernement Harper n'avait pas consulté adéquatement les groupes autochtones. Il en va de même pour la récente décision sur TransMoutain où le gouvernement Trudeau n'a pas respecté son obligation de consulter. »

Ce projet de loi n'est pas sérieux et n'est que de la poudre aux yeux. Il ne vise aucunement à faire respecter l'obligation constitutionnelle de consulter ou de fixer des principes directeurs précis qui sont dans l'intérêt public puisque l'objectif est de servir les intérêts des investisseurs privés, les minières, les pétrolières, les compagnies de construction et de haute technologie engagés dans ces projets. C'est la lutte de la classe ouvrière et des peuples autochtones unis qui met à nu les prétentions du gouvernement Trudeau et qui empêche le gouvernement de s'en sortir indemne.

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Pas une disparue de plus!
Pas une assassinée de plus!
Vigiles des Soeurs par l'esprit le 4 octobre


Pour la 13e année consécutive, des vigiles des Soeurs par l'esprit sont organisées partout au Canada et au Québec pour commémorer et rendre hommage aux femmes et aux filles assassinées ou disparues et pour exiger que cesse cette violence sans fin. En dépit de toutes les belles paroles du gouvernement Trudeau d'une nouvelle relation avec les peuples autochtones, les assassinats et les disparitions ont toujours lieu.

Dans leur annonce de la vigile de cette année sur la Colline parlementaire, les familles des Soeurs par l'esprit affirment : « Nous sommes en colère, car après 12 ans de vigiles du 4 octobre et des millions de dollars dépensés par ce gouvernement, rien n'a changé. La pauvreté, la dépossession, l'enlèvement des enfants, la violence, la mort, les détentions de masse et la criminalisation demeurent des réalités quotidiennes. »

Plus loin, elles disent : « Depuis plus de deux ans, les gens à la tête du gouvernement fédéral, y compris le premier ministre du Canada, ont participé à nos événements annuels et accaparé l'espace offert comme tribune, une tribune qui ne leur appartient pas parce qu'ils s'en servent pour faire des gestes superficiels d'appui et des promesses vides de sens. Pas cette année.

« Cette année nous allons lire les noms de toutes les femmes, les filles et les personnes bispirituelles qui ont été tuées et/ou disparues depuis que le gouvernement Trudeau a accédé au pouvoir et depuis le début de l'Enquête nationale. Le nombre est stupéfiant et la violence perpétrée contre les corps des filles, des femmes et des personnes bispirituelles s'est poursuivie sans qu'on en voie la fin. » Aussi, déclarent-elles, « Si un député ou un dirigeant privilégié veut se joindre à nous, il devra le faire en tant que spectateur, témoin ou comme personne à l'écoute et le faire dans la foule. On ne leur offrira aucune tribune cette année pour parler. »

Le gouvernement Trudeau est venu au pouvoir sur la base d'une plateforme électorale de promesses d'action immédiate pour mettre en oeuvre les 94 recommandations de la Commission de Vérité et Réconciliation, en commençant par la Déclaration des Nations unies sur les droits des peuples autochtones, et d'avoir une « relation renouvelée, de nation à nation avec les peuples autochtones, basée sur la reconnaissance, les droits, le respect, la coopération et le partenariat ». Après près de trois ans de ce gouvernement, les gens se retrouvent face au statu quo sur tous les fronts et même à des attaques encore plus sournoises contre leurs droits sous prétexte de « relation renouvelée de nation à nation avec les peuples autochtones, basée sur la reconnaissance, les droits, le respect, la coopération et le partenariat ». Les décisions au sujet de l'exploration de ressources sur les territoires autochtones continuent d'être prises par le cabinet fédéral sans le consentement ni la participation du peuple. Les libéraux de Trudeau offrent aux peuples autochtones une relation « renouvelée » de subordination selon laquelle « c'est à prendre ou à laisser ».

LML salue toutes les familles des Soeurs par l'esprit qui refusent qu'on les réduise au silence et qui rejettent le statu quo. Il appelle tous les Canadiens et Canadiennes à les appuyer alors qu'elles exigent des mesures concrètes pour mettre fin à la violence contre les femmes et les filles autochtones et à appuyer les revendications des peuples autochtones pour la reconnaissance de leurs droits et de leur souveraineté.

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La candidature du Canada à un siège
au Conseil de sécurité

Le premier ministre Justin Trudeau était à New York pendant la troisième semaine de septembre pour prononcer un discours devant l'Assemblée générale des Nations unies. Il y était également pour faire pression sur d'autres pays afin d'obtenir leur appui à la candidature du Canada pour un siège non permanent au Conseil de sécurité pour un mandat de deux ans de 2021 à 2023. Les membres de l'Assemblée générale voteront sur les candidats à l'automne 2020 lors de la 75e session de l'Assemblée générale des Nations unies.

Le Canada est en concurrence avec la Norvège et l'Irlande pour deux des dix sièges non permanents au Conseil de sécurité. Pour devenir membre non permanent, le Canada doit être choisi par les membres de son groupe régional et confirmé par les 192 autres membres de l'Assemblée générale.

Un problème auquel le Canada est confronté, c'est que les États-Unis ont déjà un droit de veto au Conseil de sécurité et que, en tant que membre de l'OTAN et du NORAD et maintenant aussi de la sécurité intérieure des États-Unis, le Canada est totalement intégré à la machine de guerre américaine. Non seulement le Canada ne sera pas une voix indépendante au Conseil de sécurité, mais son soi-disant intérêt national — celui des États-Unis — se heurte souvent aux intérêts de ses rivaux européens pour le siège, la Norvège et l'Irlande. Bien que le Canada appartienne au groupe régional qui comprend l'Europe et tente d'obtenir le soutien des pays européens, et même si la Norvège appartient également à l'OTAN (l'Irlande n'a pas officiellement demandé à adhérer à l'OTAN en tant que membre à part entière en raison de sa politique traditionnelle de neutralité militaire), la sécurité européenne face au contrôle américain de l'Europe est un sujet d'inquiétude pour les pays européens.

La dernière fois que le Canada a fait campagne pour siéger au Conseil de sécurité, c'était en 2010. Le gouvernement Harper s'est retiré après le deuxième tour de scrutin après avoir été battu par le vainqueur, le Portugal, par 113 voix contre78. Les experts prédisent qu'à moins d'un revirement radical, l'Irlande battra également le Canada lorsque viendra le temps de voter.

Le gouvernement Trudeau aime à penser qu'il est considéré comme un artisan de la paix, mais en fait, il suit les traces de l'ancien premier ministre, Stephen Harper, en entraînant de plus en plus le Canada en Irak, dans une guerre à laquelle le Canada ne participe pas officiellement. Il forme des troupes irakiennes dans le nord, travaille avec les milices kurdes et assume le commandement d'une mission de l'OTAN à Bagdad. En même temps, le Canada continue de soutenir sans réserve le programme militaire des États-Unis au Moyen-Orient, en Afrique, en Europe, en Asie et en Amérique latine ce qui, encore une fois, fait du monde un lieu moins sûr. Sa conception de la sécurité n'est certainement pas partagée par la majorité des Canadiens ou par les peuples du monde à un moment où le Conseil de sécurité subit l'intimidation des États-Unis.

Aux côtés des États-Unis, le Canada dirige des groupes, comme le « groupe de Vancouver » contre la Corée et le groupe de Lima contre le Venezuela, qui agissent de connivence pour parvenir à un changement de régime et s'opposer à ce que la Charte des Nations unies représente. Ces activités comprennent le soutien au terrorisme dans des pays comme l'Ukraine, la Syrie et le Venezuela, entre autres. Ils bloquent les règlements négociés aux guerres d'agression et de guerres civiles et s'immiscent dans les affaires souveraines des États membres de l'ONU. Ils soutiennent les sanctions, qui sont elles-mêmes un acte de guerre, contre la République populaire démocratique de Corée, l'Iran et la Russie. De plus, ils ne sont pas proactifs pour que soit levé le blocus contre Cuba, dont les citoyens subissent les graves conséquences. Ils protègent Israël contre les poursuites pour crimes de guerre, et ainsi de suite.

Le Canada a également un piètre bilan dans l'autre grand domaine de préoccupation de l'ONU, qui est d'éradiquer la pauvreté, les maladies, l'analphabétisme et les dangers que posent la sécheresse et les changements climatiques et les guerres en Asie, en Afrique, en Amérique latine et dans les Caraïbes. L'aide au développement du Canada est actuellement de 0,28 % du revenu national brut (RNB), à peine 40 % de l'objectif de 0,7 % qui existe depuis longtemps. Au cours des six dernières années qu'il était au pouvoir, le précédent premier ministre du Canada, Stephen Harper, a en fait gelé l'aide étrangère et actuellement le gouvernement Trudeau présente des excuses pour éviter d'atteindre les objectifs de l'ONU.

En règle générale, l'aide étrangère du Canada est assortie de conditions. À l'heure actuelle, cela comprend non seulement le transfert d'argent aux monopoles de divers types chargés de fournir cette aide, mais également le financement des entreprises engagées dans des projets militaires. La plus grande partie de l'aide que le Canada a accordée à l'Afghanistan a été davantage axée sur des objectifs militaires que sur le développement humain. C'est une autre façon ignoble de payer les riches de l'industrie de guerre.

Le Canada a également réduit l'aide à nombre de pays parmi les plus démunis et augmenté son aide à des pays comme la Colombie, dont il cherche à obtenir des avantages économiques et politiques.

Les activités du Canada sur la scène internationale illustrent ce qui ne va pas avec le Conseil de sécurité de l'ONU qui n'est pas guidé par les décisions majoritaires prises par l'Assemblée générale. Les souhaits de la majorité ne comptent pour rien dans les calculs géopolitiques des grandes puissances. Le Conseil de sécurité est anachronique, à commencer par le fait que cinq de ses 15 membres peuvent opposer leur veto à ses décisions, même si elles ont reçu le nombre requis de neuf votes affirmatifs du Conseil de sécurité. Le statut de cinq membres permanents ayant droit de veto a été institué après la Deuxième Guerre mondiale pour faire face à une situation qui n'existe plus.

L'ONU a été fondée à San Francisco le 24 octobre 1945 dans le but de prévenir un autre conflit comme la Deuxième Guerre mondiale. À sa création, elle comptait 51 États membres ; il y en a maintenant 193. L'ONU a besoin de réformes majeures pour que son mandat puisse être respecté. Au lieu de cela, le Conseil de sécurité est soumis à l'intimidation et au chantage des grandes puissances et il ne défend pas les droits des pays et des peuples du monde.

Chaque fois que les États-Unis n'obtiennent pas ce qu'ils veulent, ils forment des coalitions dites de volontaires pour perpétrer des agressions contre tous ceux qui refusent leur domination et semer la destruction. L'ajout du Canada au Conseil de sécurité ne vise qu'à donner plus de légitimité à l'impérialisme américain qui s'efforce de dominer le monde, et non de garantir la paix.

Les Canadiens doivent intensifier leurs efforts pour une réforme des Nations unies afin qu'elle défende sa Charte. C'est le coeur du problème. La candidature du gouvernement Trudeau à un siège au Conseil de sécurité sous la prétention frauduleuse que le Canada est un artisan de la paix est une diversion de cette nécessité.

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Les Canadiens n'ont pas besoin du Parti conservateur, encore moins d'un deuxième
parti conservateur

La saga entourant la défection du député Maxime Bernier du Parti conservateur et son annonce récente qu'il formait un nouveau parti « véritablement conservateur » appelé « Parti populaire du Canada » soulève des questions évidentes. Pourquoi le Canada aurait-il besoin d'un deuxième parti conservateur et qu'est que ce « parti populaire » a de populaire ?

Les médias et les experts de la classe dominante, notamment le Washington Post, présentent des arguments pour suggérer que le nouveau parti de Bernier est exactement ce qu'il faut. Pour détourner l'attention de ce qu'il représente vraiment et à quel besoin il répondrait, ce parti est présenté comme une entité à la fois populaire et viable.

Le 23 août, alors que le congrès du Parti conservateur allait commencer, Bernier a annoncé sa démission [1]. Il a déclaré aux journalistes réunis en conférence de presse : « Je suis maintenant convaincu que ce que nous obtiendrons si Andrew Scheer devient premier ministre ne sera qu'une version plus modérée du désastreux gouvernement Trudeau. » Il a dit qu'il voulait « faire de la politique autrement » et trouver « une autre façon de donner la parole à des millions de Canadiens ». « Je servirai mieux les Canadiens si nous commençons un nouveau parti », a-t-il déclaré. À quoi Scheer a répondu que Bernier avait choisi « d'aider Justin Trudeau » aux élections de 2019, plutôt que les conservateurs.

Une semaine après sa défection, le National Post a offert le 31 août à Bernier un espace pour y publier une lettre d'opinion. Dans cette lettre, Bernier répond à ses accusateurs en déclarant qu'il n'est ni un « mauvais perdant » ni intéressé à « diviser le vote conservateur - garantissant la réélection de Justin Trudeau ». Il écrit que la lecture de la « théorie des choix publics », telle que développée par James Buchanan, lauréat du prix Nobel d'économie en 1986, permettait de comprendre ses « motivations réelles ». Bernier écrit que « la théorie des choix publics » explique comment les groupes d'intérêts détournent les débats politiques et influencent les politiciens et parviennent à obtenir d'énormes avantages sous forme de subventions, de protection commerciale, de privilèges fiscaux ou juridiques et autres réglementations favorables. Ils sont prêts à faire d'énormes efforts de lobbyisme et à consacrer d'énormes sommes d'argent pour les obtenir. »[2]

Bernier a déclaré que lorsqu'il était ministre de l'Industrie dans le gouvernement conservateur de Harper, il avait constaté que le Parti conservateur était totalement en accord avec les subventions aux entreprises et qu'il s'était dissocié de telles subventions. Il a dit que chaque fois que Harper faisait une « annonce de subventions aux grandes entreprises », il demandait à l'un de ses collègues de faire l'annonce officielle. Il a écrit : « Certains se souviendront peut-être qu'en 2010, je me suis dissocié publiquement avec mes collègues de la région de Québec qui incitaient notre gouvernement à subventionner un nouvel amphithéâtre sportif dans la ville. Ils s'étaient emparés de ce projet populaire dans quel but ? Acheter des votes. Ils étaient furieux contre moi. Je pourrais mentionner le sauvetage de Bombardier et de nombreux autres cas similaires. »

Bernier conclut sa lettre en disant qu'au cours des 12 dernières années, sa principale préoccupation a été « comment concilier mon désir de servir le public avec une dynamique politique entièrement dominée par des stratégies de gagner et acheter des votes. Les conservateurs jouent autant que les libéraux, même si cela contredit directement les principes du minimum d'intervention gouvernementale et du libre marché que le parti prétend défendre. »

Bernier a ajouté que la technologie des médias sociaux lui avait donné confiance dans l'espoir de créer un nouveau parti. « Avec l'internet, il est maintenant beaucoup plus facile et moins coûteux de trouver des informations pertinentes et de se mobiliser autour d'un problème. Un petit groupe de citoyens motivés peut potentiellement avoir autant d'influence qu'un groupe de pression qui dépense des millions de dollars. Je sais que beaucoup de Canadiens en ont assez de la façon traditionnelle de faire de la politique. Nous verrons si suffisamment d'entre eux sont prêts à me suivre. »

Une source plus précise de la « confiance » pour créer un nouveau parti pourrait bien avoir été l'article intitulé « Global Opinions » de J.J. McCullough paru dans le Washington Post sur cette question. C'est le même journal américain qui s'élève contre l'ingérence étrangère dans les élections américaines. Dans un article dont le gros titre était que « Le conservatisme prudent au Canada n'éclipsera pas Trudeau », il est dit que « Andrew Scheer, le chef du Parti conservateur du Canada, est un homme gentil, un homme brillant et, de manière objective, un homme capable de diriger le pays ». Scheer a 14 mois pour le prouver, a ajouté le journal. « Les sondages révèlent que près de 30 % des Canadiens n'ont pas vraiment d'opinion sur Scheer - et il est raisonnable de croire que beaucoup des 70 % restants mentent. » Il cite un sondage Ipsos qui indique que basé sur une foule de paramètres, allant de l'environnement au « coût de la vie », une grande majorité pense que le premier ministre Trudeau n'a fait aucune amélioration ou aggravé les choses. « Si les Canadiens votent pour réélire un homme qu'ils jugent si insatisfaisant, cela éclaboussera leur réputation. Et cela ne sera pas mieux pour un Parti conservateur qui n'arriverait pas à se faire élire », a écrit le Washington Post.

Soulignant que Scheer a essayé de se présenter comme un modéré par rapport à Harper, le journal américain affirme que « les conservateurs prennent un gros risque en ne se présentant pas comme plus dynamiques, plus qu'une solution raisonnable qui attend d'avoir sa chance de monter sur scène ». Le Washington Post a ensuite affirmé qu'« une approche alternative pour les conservateurs consisterait à positionner un candidat comme Donald Trump ou Doug Ford » et suggéré que Bernier était justement l'homme de la situation : « le député dissident qui mène campagne dans les médias sociaux pour se présenter comme l'anti-Scheer, et qui s'en prend aux platitudes progressistes telles que 'la diversité est notre force' ou 'rendez vous compte de vos privilèges' ».

De cette manière, sous couvert de discuter de personnalités, la demande de l'oligarchie financière est de faire d'un Trump ou d'un Ford un acteur non politique, un champion « anti-establishment », capable de désinformer l'opinion publique et de former le prochain gouvernement. Au nom du « choix populaire », l'objectif est de continuer à détruire les barrières et les conventions qui entravent le contrôle des oligopoles sur l'économie et toutes les ressources matérielles et humaines, tout en réclamant le consentement des gouvernés. Cette théorie bidon « des choix publics » prétend que les préférences individuelles peuvent être compilées sur la base d'algorithmes mathématiques pour extrapoler l'opinion collective « populaire ». Tout cela dissimule le fait crucial que le pouvoir politique est une question de savoir qui prend les décisions, que ce soit les propriétaires de biens privés ou le corps politique constitué de citoyens ayant des droits égaux.

Dans cette optique, présenter la formation du parti comme un choix populaire est important. Le 4 septembre, près de deux semaines avant que Bernier annonce officiellement la formation de son nouveau parti, le Globe and Mail a commandé un sondage pour voir combien de personnes appuieraient un nouveau parti conservateur. « Dix-sept pour cent des Canadiens se disent prêts à voter pour un nouveau parti conservateur dirigé par Maxime Bernier, selon un sondage mené par Nanos Research pour le Globe and Mail  », a rapporté le journal.

Le 14 septembre, Bernier a officiellement annoncé que son nouveau parti s'appellera « Le Parti populaire du Canada ». Le chroniqueur Andrew Coyne a immédiatement écrit une lettre d'opinion sur la question du nouveau parti.

« En principe, il y a de la place pour un nouveau parti sur la scène politique canadienne ; on peut dire qu'il en faut un », a déclaré Coyne. Un parti « qui a proposé de mettre un terme aux manoeuvres - de sevrer la classe d'affaires du pays, en particulier aux dépens des marchés publics, de fermer les robinets du 'développement régional' et de briser les cartels qui derrière nos murs protectionnistes, sont autorisés à venir gentiment piger dans nos poches - serait donc un ajout significatif à notre politique », a déclaré Coyne.

En plus du type de régime antipeuple mis en place par l'oligarchie financière internationale dans le monde entier, Coyne ajoute : « Un parti plus conservateur, en particulier, moins accablé par le doute paralysant des conservateurs, serait un ajout qui serait le bienvenu, même si je n'aime pas toutes ses idées : des millions de Canadiens y croient et ce n'est pas correct qu'ils ne soient pas représentés. »

Se référant à la tentative ratée de Bernier pour la direction du Parti conservateur, Coyne a déclaré : « Bernier a failli gagner cette campagne : il y a manifestement un marché pour ce qu'il vend, du moins au sein du mouvement conservateur. Son équipe de direction va vraisemblablement être le noyau derrière l'organisation du nouveau parti. Avec le temps, il peut commencer à se trouver des donateurs, attirer des membres, recruter des candidats. Qui sait ? »

Alex Marland, professeur de sciences politiques à l'Université Memorial, a ajouté à la désinformation en corroborant l'opinion selon laquelle un parti politique n'a pas besoin d'être politique ; tout ce dont il a besoin, c'est de faire bon usage de la technologie. « La capacité de se connecter avec les gens est incroyablement plus facile qu'elle ne l'était », a-t-il déclaré au Hill Times. Il y a vingt ans, le Parti vert faisait face à un « grave obstacle » qui était le coût élevé des appels téléphoniques interurbains, a-t-il déclaré.

En entrevue, Bernier lui-même a comparé sa situation à celle de Preston Manning, a qui il a fallu de nombreuses années pour faire décoller son parti. Bernier n'a mentionné ni que le propulseur crucial de Manning était le soutien de l'industrie pétrolière au Parti réformiste, ni qui est derrière lui. Au lieu de cela, il a dit que « ces réseaux [sociaux] n'existaient pas. Et nous utilisons ces réseaux pour attirer l'attention ».

Selon les entretiens menés par le Hill Times avec une poignée de partisans de Bernier, son parti, « pourrait aller plus loin que les partis politiques naissants du passé, avec les médias sociaux comme moyen d'attiser les feux à la base ». Loin de s'assurer que le pouvoir décisionnel est entre les mains des membres du corps politique, « le peuple », le Hill Times rapporte que Bernier réalisera sa « promesse de donner le pouvoir au peuple » en remettant les rênes aux mains de groupes régionaux sur Facebook, donnant ainsi une dimension au premier parti politique virtuel au Canada. Le Hill Times indique qu'il a des appuis évidents en Ontario (1 511 membres Facebook), en Alberta (1 052) et en Colombie-Britannique (639). Il dit que « les gens se rencontrent par le biais des médias sociaux, ce qui conduit à des rencontres, comme celle qui s'est tenue à Saskatoon le 16 septembre dans un hôtel de la région ». Le Hill Times cite également des recherches menées par Abacus Data selon lesquelles Bernier pourrait obtenir de l'appui en Saskatchewan et au Manitoba.

Dans l'éventualité qu'il y ait confusion sur quel genre de « parti populaire » il est question, Bernier a répondu à un commentaire du chef du Parti libertarien du Canada, Tim Moen, et donc un allié potentiel que le nom était « un peu trop de gauche ». « Tous ceux qui me connaissent savent que je ne suis pas socialiste. Je ne suis pas communiste », a-t-il déclaré dans un entretien accordé le 19 septembre à Global News. « C'est un nom, le Parti populaire, je travaille pour le peuple et nous voulons redonner le pouvoir au peuple. »

Comme son parti n'est pas encore enregistré auprès d'Élections Canada, Bernier n'est pas tenu de respecter la Loi électorale du Canada qui limite les contributions individuelles à un maximum annuel de 1 575 $ par année et interdit le financement venant des entreprises, syndicats et de l'étranger. Bernier a déclaré qu'il ne profiterait pas de cette liberté de financement, mais que les médias lui offrent déjà des millions de dollars en publicité et en promotion gratuites. Les firmes de sondage font également la promotion de ce parti.

Tout cela montre que même si les élections fédérales ont lieu dans un an, les représentants des oligarques financiers des États-Unis et du Canada se préparent à la relève pour s'assurer que rien ne les empêche de contrôler les résultats en leur faveur. Il est certain que des moyens frauduleux d'exercer un contrôle sur le corps politique, par exemple en colportant le parti politique virtuel de Bernier et sa promesse vide de « remettre le pouvoir au peuple », vont se heurter à un mur comme la confiance désinvolte des libéraux de Trudeau qui pensent qu'ils peuvent obtenir le consentement du peuple avec leurs « voies ensoleillées ». Tandis que les efforts déployés par le peuple pour s'investir du pouvoir trouvent de nouvelles façons de s'exprimer pour transformer la situation en faveur du peuple, la classe dirigeante montre son désespoir en poursuivant son programme sinistre au nom du peuple. Loin de renouveler le processus démocratique pour la prise de décision dans la population, des arguments fallacieux sont présentés pour dire que les goûts et désirs individuels exprimés sur les médias sociaux peuvent être agrégés pour donner la mesure de l'opinion du corps politique et que c'est la nouvelle façon de façonner un processus politique et de gouverner.

Les théories « des choix publics » sont des stratégies de marketing basées sur les tentatives de la guerre froide qui visent à nier le caractère élitiste de la démocratie représentative qui est déjà perçue comme élitiste depuis un demi-siècle. Cela montre la faillite des dirigeants qui ne peuvent rien proposer de nouveau pour perpétuer leur pouvoir. Ce parti et les théories sur lesquelles il s'appuie ne correspondent pas aux revendications du peuple pour des formes de démocratie qui les placent au centre de la résolution des problèmes. Ces théories n'ont convaincu personne quand elles ont été concoctées en premier lieu pour éviter le besoin de renouveler la démocratie. Elles ne convaincront certainement personne aujourd'hui, à une époque où les citoyens sont beaucoup plus instruits et ont acquis l'expérience de lutter pour leurs droits qui leur appartiennent à cause de leur humanité.

Le Canada n'a pas besoin d'un deuxième Parti conservateur. Il n'a même pas besoin d'un premier, qui à l'heure actuelle n'a aucun rôle à jouer dans l'édification nationale. Pour le peuple, la destruction nationale n'est pas envisageable.

Notes

1.Le projet de Bernier de mettre sur pied un parti politique a été lancé officiellement dix jours avant le début du congrès d'orientation des conservateurs, qui s'est tenu du 23 au 25 août. Bernier avait alors attaqué le premier ministre Justin Trudeau dans un tweet dans lequel il affirmait que « Le multiculturalisme extrême et le culte de la diversité de Trudeau vont nous diviser en petites tribus qui ont de moins en moins en commun, à part leur dépendance envers le gouvernement. Des clientèles politiques qu'on achète avec l'argent des contribuables et des privilèges ». Dans un autre tweet, il déclarait : « Accueillir des gens qui rejettent les valeurs fondamentales de l'Occident que sont la liberté, l'égalité, la tolérance et l'ouverture ne nous rend pas plus forts. Ceux qui refusent de s'intégrer et veulent vivre dans leur ghetto ne rendent pas notre société plus forte. »

Les conservateurs de Scheer se sont dissociés des tweets de Bernier. Le député conservateur Tony Clement, qui avait appuyé la candidature de Bernier à la course à la direction contre Scheer qu'il a perdue (49,05 % à 50,95 %) après 12 tours de vote, a déclaré aux journalistes que « le Max Bernier que j'ai appuyé lors de la course à la direction n'aurait pas pris la position qu'il prend maintenant ». Scheer a fait une déclaration dans laquelle il déclarait que « Maxime Bernier ne joue aucun rôle officiel au sein du caucus et ne parle pas au nom du Parti conservateur du Canada sur aucune question ». Bernier a été démis de ses fonctions porte-parole en matière d'industrie et démis du Comité de la Chambre des communes après avoir publié un chapitre de son livre dans lequel il accuse Scheer d'avoir utilisé de « faux conservateurs » pour le battre lors de la course à la direction du Parti conservateur.

2. Il est généralement admis que la théorie des choix publics a comme origine un article de Duncan Black publié en 1948, intitulé « On the Rationale of Group Decision-Making » (Sur la justification de la prise de décision en groupe), qui utilisait les mathématiques pour faire valoir que, dans un éventail de choix « gauche-droite », le peuple a tendance à se positionner au centre et les politiciens en quête de votes vont concevoir des politiques qui reflètent les souhaits de « l'électeur médian ». De là, la théorie des choix publics a été développée par plusieurs « écoles », notamment par James M. Buchanan de la « Virginia School ». Leur point commun est l'application de la micro-économie à l'étude du comportement politique, au sein de laquelle les électeurs, les politiciens, les partis politiques, les bureaucrates et les organisations sont considérés comme des agents intéressés qui visent à la « maximisation de l'utilité ».

Buchanan aurait eu une influence importante sur l'administration Reagan. En 1986, il a reçu le prix Nobel « pour son développement des bases contractuelles et constitutionnelles de la théorie de la prise de décision économique et politique ». Ses écrits font écho à la proclamation de Margaret Thatcher selon laquelle « il n'y a pas de société, mais seulement des individus et des familles ». « Selon l'âme du libéralisme classique », écrit Buchanan, « Il n'y a pas et il ne peut y avoir de but social ou collectif à atteindre selon le processus d'interaction ; seuls des objectifs privés sont réalisés, même sous la structure idéalisée et même si les institutions collectivisées peuvent être des instruments pour de telles réalisations. » Dans The Calculus of Consent : Logical Foundations of Constitutional Democracy, Buchanan et son coauteur Gordon Tullock rejettent la « démocratie idéaliste » et la « recherche similaire au Saint Graal d'un 'intérêt public' indépendamment des intérêts distincts des participants à un choix social ». Ils ajoutent : « ... nous rejetterons également toute théorie ou conception de collectivité qui incarne l'exploitation d'une classe dirigée par une classe dirigeante. Cela inclut la vision marxiste, qui intègre la politique comme moyen par lequel le groupe économiquement dominant impose sa volonté aux opprimés ».

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Résistance militante à l'offensive antisociale en Ontario

40 000 élèves débrayent pour dire qu'ils ne consentent pas aux mesures antisociales du gouvernement Ford


Rassemblement à Queen's Park le 23 septembre 2018

Le 21 septembre, plus de 40 000 élèves d'une centaine d'écoles ontariennes ont participé à un débrayage sous la bannière : « Nous, les étudiants, ne consentons pas ». Les étudiants ont dit Non ! au retrait par le gouvernement Ford du programme d'éducation sexuelle de 2015, à l'arrêt des modifications prévues au programme sur les études autochtones et à une réduction de 100 millions de dollars des dépenses consacrées à l'entretien des écoles. Une centaine d'étudiants de la région de Toronto ont également tenu un rassemblement et un sit-in à Queen's Park le 23 septembre pour présenter leurs revendications à l'assemblée législative.

D'autres actions ont eu lieu dans des écoles de Toronto, Ottawa, Etobicoke, Mississauga, Burlington, Oakville, Hamilton, Brantford, Guelph, Kitchener, St. Catharines, Brockville, Fergus, Woodstock, Tilsonburg, London, Muskoka, Huronia, Penetanguishene, Parry Sound, Port Perry et Thunder Bay.

Dans d'autres endroits, les étudiants ont agi autrement. Certains ont porté du violet pour symboliser leur opposition aux attaques conservatrices, tandis que d'autres ont organisé des projections de films, des collectes de fonds et des débats. La mobilisation s'est faite en grande partie par les médias sociaux et les étudiants ont publié des photos de leurs actions sous le mot-clic #WeTheStudentsDoNotConsent.

Dans l'appel à la marche, les étudiants ont déclaré :

Le retour du programme d'éducation sexuelle de 2015 et le retour à celui enseigné en 1998 signifie que certains sujets seront éliminés comme le mariage entre personnes de même sexe, l'identité de genre, la cyberintimidation et le sextage.

La diminution de la priorisation de la Commission de vérité et réconciliation met un terme aux efforts de décolonisation du système éducatif en Ontario, y compris l'intégration des connaissances et des enseignements autochtones.

Nous étudiants devons montrer à notre gouvernement que nous ne consentons pas à cette action. Les impacts de ces changements ont été identifiés répétitivement par des centaines d'experts : ils ne protégeront pas nos étudiants, nos femmes, notre communauté LGBTQ + ou notre population autochtone. Il est temps que nous nous levions tous et que nous luttions pour notre droit à l'éducation. C'est pourquoi le 21 septembre 2018, les étudiants de tout l'Ontario sont invités à participer à un débrayage.

Les débrayages étudiants en photos

Ottawa




Nepean


Penetanguishene

Toronto, Western Tech


Toronto, Parkdale

Toronto, Bloor Collegiate Institute


Toronto, Wexford Collegiate Institute

Toronto, Institut collégial Riverdale


Institut collégial North Toronto


Toronto, Institut collégial Harbord


Toronto, école secondaire Earl Haig


Toronto, Institut collégial Malvern

Thornhill, Institut collégial Westmount


Mississauga, école secondaire Port Credit


Burlington

Guelph, débrayage et rassemblement à l'hôtel de ville


Waterloo; Bracebridge


Parry Sound


Port Perry

Rassemblement à Queen's Park





(Photo : LML, Isabel, I. Jansen, R. Operi, B. Karpoche, M. Stiles, Jordanna, P. Tabuns, O. Wright, D. Ladd, S. Tabasin, D. Matheson, N. Citron, S. Donegan, C. Smoolenaars, Benita Van M, K. Fife, Emma, J. Thomson, G. Nore, Rayne)

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La rue, la nuit, les femmes sans peur

Le mois de septembre a également été marqué par les marches La rue, la nuit, les femmes sans peur en Ontario, qui ont affirmé le droit des femmes à participer pleinement à la vie de la société et à marcher dans la rue jour et nuit sans crainte. En particulier, elles ont affirmé le droit des femmes de dire « Non » aux atteintes à leur personne humaine, que ce soit par des individus ou par l'État avec l'application de lois qui dictent ce qu'elles peuvent ou ne peuvent pas faire ou dire.

Ottawa


Kingston


Toronto


Peel

Durham


Hamilton



Cambridge


Ingersoll

London


Windsor

Haliburton

Sudbury



Timmins


Elliot Lake

(Photos: B. Reid, S. Sheldrick, S. Charron, Sackingston, YWCA, L. Goodman, Samira, PWAWA, S. Denney, A. Tennier, Alsamyname, J. Buckmaster, J. Watt, B. Miller, P. Mills, I. Cote, NFF, Counselling Centre for East Algoma)

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Sommet historique intercoréen à Pyongyang

La cause de la réunification et de la paix
continue de progresser


Les deux dirigeants après la signature de la Déclaration de Pyongyang,
le 19 septembre 2018

Le troisième sommet entre Kim Jong-un, président du Parti des travailleurs de Corée et de la Commission des affaires d'État de la République populaire démocratique de Corée (RPDC), et le président Moon Jae-in de la République de Corée (RdC) a eu lieu à Pyongyang, capitale de la RPDC, du 18 au 20 septembre.


Les deux dirigeants tiennent une copie signée de la déclaration de Pyongyang,
le 19 septembre 2018.

Le sommet de Pyongyang et la déclaration de Pyongyang, proclamée par les deux dirigeants à l'issue de leurs réunions, s'appuient sur les deux sommets précédents tenus les 27 avril et 26 mai à Panmunjom, le long du 38e parallèle qui divise la Corée.

Le peuple coréen et toutes les personnes éprises de paix et de bonne volonté dans le monde se réjouissent du succès du sommet de Pyongyang, exprimé dans la Déclaration de Pyongyang. Ces sommets montrent la détermination des deux dirigeants à collaborer activement pour parvenir à la paix et à la dénucléarisation de la péninsule coréenne et à ainsi jeter les bases d'une Corée indépendante, pacifique et unie qui garantira la sécurité, la prospérité et un avenir radieux au peuple coréen.

Comme l'a souligné le président Kim lors de la conférence de presse conjointe à l'issue de la Déclaration de Panmunjom, les deux dirigeants se sont engagés à faire de la péninsule coréenne une terre de paix et à mettre fin à la division et aux difficultés qu'a endurées le peuple coréen.

Il s'agit du cinquième sommet intercoréen entre les dirigeants de la RPDC et la RdC. Le premier a eu lieu en juin 2000 et le deuxième sept ans plus tard, le 7 octobre 2007. Trois autres ont eu lieu en moins de cinq mois cette année. C'est une indication d'un nouvel élan dans l'effort pour surmonter les plus de soixante-treize ans de division forcée de la Corée et les difficultés créées au peuple coréen par les États-Unis.

La déclaration de Pyongyang est une déclaration du peuple coréen au monde entier. Elle déclare que son objectif est de garder l'initiative et d'aller de l'avant sans ingérence extérieure. Cela se fait malgré les provocations et les doutes semés par les États-Unis sur les motivations de la RPDC. La noble voie suivie sous la direction du président Kim et la main tendue à la paix, à l'amitié et à la réconciliation avec les États-Unis n'ont fait qu'améliorer la position morale et la réputation de la RPDC et son leadership au sein de l'opinion publique mondiale.

Avec chaque sommet intercoréen, ce sont les États-Unis qui s'isolent et se révèlent être les fauteurs de troubles sur la péninsule coréenne. Les États-Unis doivent abandonner leur stratégie lamentable dans la péninsule coréenne. Ils doivent répondre à la demande du peuple coréen en établissant une nouvelle relation avec la RPDC, comme l'a exigé le Sommet RPDC-États-Unis du 12 juin à Singapour. Ils doivent mettre fin à toutes les sanctions contre la RPDC pour permettre à cette dernière de respirer et signer un traité de paix avec la RPDC, qui est la demande du peuple coréen et de tous les peuples épris de paix et de justice dans le monde.


Kim Jong-un, président du Parti des travailleurs de Corée et de la Commission des affaires d'État de la République populaire démocratique de Corée (RPDC), accueille le président
Moon Jae-in de la République de Corée (RdC) à son arrivée en RPDC, le 18 septembre 2018.

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Rapport du sommet intercoréen de Pyongyang

Du 18 au 20 septembre, Kim Jong-un, le président du Parti des travailleurs de Corée et de la Commission des affaires de l'État de la RPDC, a rencontré le président Moon Jae-in de la République de Corée (RdC) pour le troisième sommet intercoréen historique entre les deux dirigeants en moins de cinq mois. Le sommet a eu lieu à Pyongyang, la capitale de la RPDC. La délégation de la RdC était composée d'environ 200 personnes, y compris des fonctionnaires de haut niveau, le personnel de sécurité et aussi des hommes et des femmes d'affaires d'importantes compagnies de la RdC.

La première journée — le 18 septembre

Lorsque son avion a atterri à Pyongyang le matin du 18 septembre, le président Moon et sa conjointe Kim Jung-sook ont été accueillis à l'aéroport de Sunan à Pyongyang par le président Kim et sa conjointe Ri Sol-ju. Parmi les hôtes étaient aussi Kim Yong-nam, membre du présidium du Bureau politique du Comité central du Parti des travailleurs de Corée (PTC) et président du Présidium de l'Assemblée populaire suprême de la RPDC ainsi que plusieurs hauts fonctionnaires.

Après avoir échangé des salutations chaleureuses, le président Moon et le président Kim ont procédé à l'inspection de la garde d'honneur de l'Armée populaire coréenne. Le président Moon a été honoré d'une salve de 21 coups d'artillerie, la première fois qu'un tel honneur est accordé à un dirigeant de la RdC.

Sur la route menant de l'aéroport à la ville, plus de 100 000 habitants de Pyongyang ont chaleureusement salué le président Moon et sa conjointe en leur première visite historique à Pyongyang. Le président Moon et sa conjointe ont été accueillis à la villa de Paekhwawon où ils ont demeuré pour la durée du sommet.

Après le dîner, la première réunion du sommet a eu lieu aux quartiers généraux du Parti des travailleurs de Corée. Ont aussi participé avec le président Moon et le président Kim aux pourparlers du sommet, du côté de la RdC, Jong Ui-yong, dirigeant de la Sécurité de l'État de la RdC, et So Hum, directeur du Service de renseignements coréen de la RdC, et du côté de la RPDC, Kim Yong-chol, vice-président du Comité central du PTC, et Kim Yo-jong, premier directeur adjoint du département du Comité central du PTC.

Le président Kim et le président Moon ont longuement échangé sur divers sujets d'intérêt commun y compris les développements positifs dans les relations intercoréennes depuis la Déclaration de Panmunjom du 27 avril. Ils ont discuté de comment consolider et élargir ces développements de façon pratique.

Plus tard en soirée a eu lieu un banquet d'État offert par le président Kim Jong-un en hommage au président Moon. Selon le Hankyoreh, le président Kim a affirmé dans son allocution de bienvenue : « Je suis reconnaissant que le premier pas historique et audacieux de Panmunjom ait sorti le peuple coréen d'une situation de méfiance et de confrontation pour le mener sur le chemin de la réconciliation, de la paix et de la prospérité, et voilà que nous entrons fièrement dans une nouvelle ère de réconciliation nationale, de paix et de prospérité que personne ne pourra interrompre. »

Le président Moon a répondu, entre autres, que lui et le président Kim « discuteraient sérieusement de comment faire d'importants progrès dans tous les domaines — militaire, économique, social et culturel — et qu'ils chercheraient à résoudre une fois pour toutes les tensions militaires et à éliminer le spectre de la guerre entre le sud et le nord ». Il a ajouté : « La dénucléarisation complète de la péninsule coréenne et la réalisation de la paix sont aussi des sujets importants. Nous allons faire l'ébauche d'un projet plus ambitieux pour une paix permanente et pour la paix et la prospérité. » Il a aussi souligné : « Il s'agit d'une résolution tout à fait nouvelle, et il se peut que nous soyons confrontés à divers défis et difficultés. Mais il règne une confiance et une amitié entre le président Kim Jong-un et moi. »

Après le banquet d'État, auquel ont participé des fonctionnaires des deux côtés, les invités ont participé à un concert au Grand Théâtre de Pyongyang, où les artistes ont présenté une sélection de chansons et d'airs coréens connus. Après la prestation, les deux dirigeants sont montés sur la scène pour féliciter les artistes.

La deuxième journée — le 19 septembre

La deuxième journée du sommet, des pourparlers ont eu lieu à la villa de Paekhwawon. Le président Kim et le président Moon ont réaffirmé que le nord et le sud étaient résolus à travailler ensemble dans l'esprit de coopération et de réconciliation afin d'influencer positivement les relations intercoréennes. Les deux dirigeants se sont engagés à développer la confiance et les relations fraternelles dans le respect et à laisser loin derrière eux cette époque de méfiance et de confrontation.

Après la tenue de la deuxième réunion du sommet, le président Kim et le président Moon ont signé la Déclaration historique de septembre de Pyongyang. Lors du point de presse conjoint après la signature de la déclaration, le président Kim a dit que la Déclaration de septembre de Pyongyang était le fruit du travail réalisé depuis la Déclaration de Panmunjom, qui a ouvert une nouvelle ère de réconciliation et de paix pour le peuple coréen. Il a affirmé que la Déclaration de Pyongyang contribuerait à la coopération entre les deux côtés, en particulier dans le domaine militaire, et qu'elle favoriserait le progrès dans l'élimination de toute menace de guerre nucléaire et d'agression dans la péninsule coréenne. Le président Kim a aussi affirmé que la Déclaration donnerait lieu à des mesures pratiques pour cimenter les relations intercoréennes en encourageant davantage de contacts entre le peuple du nord et du sud. Il a aussi souligné que la nouvelle ère qui voyait le jour dans la péninsule coréenne serait un fondement solide pour soutenir le désir du peuple coréen de réconciliation et de réunification nationales.

Le président Kim a aussi souligné qu'il avait promis au président Moon qu'il visiterait Séoul, la capitale de la RdC, dans un avenir rapproché.

Pour sa part, le président Moon a dit que la création d'un « comité militaire conjoint sud-nord » jouerait un rôle crucial dans les relations nord-sud et que des mesures seraient prises par les deux côtés pour travailler avec la communauté internationale pour dénucléariser la péninsule coréenne. Il a souligné que la RPDC avait commencé à démanteler son installation d'essais de moteurs de missiles à Donchang-ri et que d'autres mesures seraient prises en fonction de mesures équivalentes de la part des États-Unis.

Moon a aussi dit qu'au cours de la prochaine année, la RdC et la RPDC participeraient ensemble à divers projets économiques conjoints y compris celui de relier les chemins de fer et les routes qui longent la mer de l'Est et la mer de l'Ouest, relançant la Zone industrielle de Kaesong et les visites au mont Kumgang dans la RPDC.

Aussi le président Moon a annoncé la candidature commune de la RPDC et la RdC aux Jeux olympiques d'été de 2032 et qu'ils organiseraient aussi ensemble le 100e anniversaire du Mouvement du 1er mars, pour commémorer le début de la résistance organisée des Coréens patriotiques contre l'annexion et l'occupation japonaises de leur pays.

Le président Moon a dit que les semences de la paix qui avaient été plantées au printemps à Panmunjom avaient porté fruit à l'automne à Pyongyang et il s'est dit convaincu que les relations nord-sud continueraient de croître et de s'épanouir.

En soirée, à la demande du président Moon qui voulait souper dans un restaurant local, le repas a eu lieu au restaurant de fruits de mer Taedonggang à Pyongyang, à la grande surprise et au plaisir des gens dans le restaurant. Après le souper, les dirigeants ont participé à un spectacle artistique et de gymnastique de masse au stade du Premier Mai. Le spectacle s'est déroulé devant un stade comble de 150 000 personnes, y compris les fonctionnaires des divers ministères et des institutions nationales, des travailleurs, des jeunes et des étudiants de Pyongyang et des compatriotes coréens d'outre-mer. En arrière-scène on pouvait lire en lettres géantes : « Que la nation entière oeuvre ensemble à l'édification d'un puissant pays unifié. »


Spectacle de gymnastique de masse au stade du Premier Mai le 19 septembre 2018

Un numéro spécial du spectacle grandiose a été consacré au président Moon en guise de bienvenue.

Après le spectacle qui a été grandement apprécié par tous, le président Kim a livré un discours dans lequel il a fait valoir que la Déclaration de Pyongyang représentait un tournant décisif dans les relations intercoréennes. Il a remercié le président Moon qui, grâce à ses efforts inlassables et passionnés, a contribué à tourner la page et à laisser derrière eux les relations intercoréennes chancelantes et à collaborer à la création d'une nouvelle ère de paix et de réconciliation dans la péninsule coréenne.

Le président Moon a remercié à son tour le président Kim pour la chaleureuse hospitalité qu'il lui avait réservée ainsi qu'à sa délégation à Pyongyang. C'était la première fois qu'un chef d'État de la RdC livrait un discours public au peuple de Pyongyang, un discours qui a été accueilli avec enthousiasme et ponctué d'applaudissements et des bravos des participants.

Le président Moon a rendu hommage au leadership et à l'initiative du président Kim Jong-un et a souligné que le peuple coréen forme un seul peuple dont les racines remontent à 5000 ans et que la période de division n'était que de 70 ans. Il a dit que malgré d'immenses difficultés, le peuple à Pyongyang avait bâti une ville magnifique et avait fait preuve de la force et de la détermination qui caractérisent le peuple coréen qui relève les défis avec courage et ténacité. Il a promis que lui et le président Kim tiendraient fermement « la main des 80 millions de Coréens pour former une nouvelle patrie ».

La troisième journée — le 20 septembre

Le matin du 20 septembre, le président Kim Jong-un et le président Moon Jae-in et leurs conjointes ont visité le mont Paektu, le foyer spirituel du peuple coréen et le lieu où le fondateur de la RPDC et de la Corée moderne, Kim Il-sung, a organisé la résistance aux occupants japonais de la Corée. C'est aussi le lieu de naissance de Kim Jong-il, né au coeur même de la résistance contre le Japon, et qui a dirigé une RPDC confrontée à de grandes épreuves de 1994 à 2011 et édifié la RPDC en un puissant pays socialiste. Au sommet du mont Paektu, les deux dirigeants ont levé leurs mains jointes, marquant ainsi de façon symbolique la fin d'un sommet très réussi.

Plus tard dans la journée, le président Moon et la délégation sud-coréenne ont quitté Pyongyang pour Séoul. Le président Moon a été accompagné à l'aéroport par le président Kim Yong-nam et d'autres hauts fonctionnaires.

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Déclaration commune de Pyongyang de septembre

Voici le texte de la déclaration commune de Pyongyang signée par les dirigeants de la République populaire démocratique de Corée et de la République de Corée le 19 septembre à Pyongyang.

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Le Président Kim Jong Un du Comité des affaires d'État de la République populaire démocratique de Corée et le Président Moon Jae In de la République de Corée ont mené, du 18 au 20 septembre 2018, une conférence au sommet Nord-Sud à Pyongyang.

Les deux dirigeants ont apprécié les bons résultats obtenus après l'historique Déclaration de Panmunjom, notamment la tenue d'un dialogue et de négociations étroits, des échanges et la collaboration non gouvernementale dans divers domaines et la prise de mesures marquantes pour la détente militaire.

Les deux dirigeants ont revérifié les principes de l'indépendance nationale et de l'autodétermination nationale, sont convenus de développer avec esprit de suite et de façon durable les rapports Nord-Sud en faveur de la réconciliation et de la collaboration nationales, d'une paix stable et de la prospérité commune et sont tombés d'accord pour oeuvrer à réaliser, par leur politique, l'aspiration et les voeux de toute la nation désirant voir le développement des actuels rapports Nord-Sud aboutir à la réunification.

Les deux dirigeants ont conféré avec franchise et en profondeur sur les différents problèmes à résoudre et les mesures pratiques à prendre pour promouvoir les rapports Nord-Sud à un palier supérieur par une application stricte de la Déclaration de Panmunjom et sont convenus que la présente conférence au sommet de Pyongyang aura marqué un tournant important de l'histoire, déclarant comme suit :

 1.Le Nord et le Sud sont convenus d'adopter l'« Accord sur l'application de la Déclaration de Panmunjom dans le domaine militaire », conclu à l'occasion de la présente conférence au sommet de Pyongyang, à titre d'annexe de la Déclaration commune de Pyongyang, de le respecter strictement et de l'appliquer sincèrement ainsi que de prendre des mesures pratiques pour la transformation de la péninsule coréenne en une zone de paix permanente.

Le Nord et le Sud sont convenus de mettre au plus tôt en fonctionnement le Comité militaire conjoint Nord-Sud pour contrôler l'application de l'Accord dans le domaine militaire et maintenir les liens et les consultations permanents pour prévenir les conflits armés accidentels.

 2. Le Nord et le Sud sont convenus d'organiser dans le courant de l'année la cérémonie d'ouverture des travaux de liaison et de modernisation des voies ferrées et des routes des côtes est et ouest.

Le Nord et le Sud sont convenus de procéder d'abord à normaliser le fonctionnement de la zone industrielle de Kaesong et le tourisme aux monts Kumgang à mesure que les conditions nécessaires seront réunies et de se consulter sur la création d'une zone économique spéciale commune sur la côte ouest et d'une zone touristique spéciale commune sur la côte est.

Le Nord et le Sud sont convenus de promouvoir activement la collaboration environnementale Nord-Sud pour la protection et la restauration de l'écosystème naturel et de veiller en priorité à réussir effectivement la collaboration en cours dans le domaine de l'exploitation forestière.

Le Nord et le Sud sont convenus de resserrer la collaboration dans le domaine antiépidémique, sanitaire et médical, notamment la prise des mesures d'urgence requises pour prévenir l'entrée et la diffusion de maladies contagieuses.

 3. Le Nord et le Sud sont convenus d'ouvrir dans les meilleurs délais le bureau de réception permanent de la zone des monts Kumgang pour les membres de familles et parents dispersés et, à cette fin, d'en remettre au plus tôt en état les installations.

Le Nord et le Sud sont convenus de se consulter en priorité, par des pourparlers des sociétés de la Croix-Rouge, pour résoudre le problème de l'entrevue et de la correspondance par télévision des membres de familles et parents dispersés.

 4. Le Nord et le Sud sont convenus de promouvoir davantage les échanges dans les domaines culturel et artistique et, en premier lieu, d'organiser en octobre une tournée de la troupe artistique de Pyongyang à Séoul.

Le Nord et le Sud sont convenus de prendre part en commun autant que possible à des compétitions internationales, notamment les Jeux olympiques d'été 2020, et de collaborer pour accueillir l'organisation en commun des Jeux olympiques d'été 2032.

Le Nord et le Sud sont convenus d'ouvrir des festivités significatives pour célébrer solennellement le 11e anniversaire de la publication de la Déclaration du 4 octobre et de célébrer en commun le 100e anniversaire du soulèvement populaire du 1er mars et, à cette fin, de se consulter sur les mesures pratiques à prendre à cet égard.

 5. Le Nord a décidé d'abord de détruire à jamais le champ d'essai de moteurs et la rampe de lancement de fusées de la commune de Tongchang en autorisant la visite d'experts des pays intéressés.

Le Nord a exprimé son intention de continuer à prendre des dispositions supplémentaires, telles que celles concernant la suppression perpétuelle des installations nucléaires de Nyongbyon, si les États-Unis prennent les mesures correspondantes selon l'esprit de la Déclaration commune du 12 juin RPDC-USA.

Le Nord et le Sud sont convenus de collaborer étroitement pour la promotion d'une dénucléarisation complète de la péninsule coréenne.

 6. Le président Kim Jong Un du Comité des affaires d'État a convenu de visiter Séoul dans un proche avenir sur invitation du président Moon Jae In.

Kim Jong Un président du Comité des affaires d'État de la République populaire démocratique de Corée

Moon Jae In président de la République de Corée

Le 19 septembre 2018

(www.naenara.com.kp)

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Une importante conférence à New York

Le Forum mondial de la paix 2018 sur la Corée se tient à l'Université Columbia, à New York, les 29 et 30 septembre. Le thème général de cette importante conférence est « La paix et la prospérité pour la Corée et le monde ». De nombreux participants échangeront des idées et des points de vue sur le sujet. Selon le comité organisateur, le Forum a pour objectif « de faire progresser la paix réelle et durable sur la péninsule coréenne par un dialogue véritable ».

Ce forum historique, le premier du genre, se déroule dans le contexte d'événements importants dans la péninsule coréenne. Le peuple coréen, au nord comme au sud, avance vers la réconciliation, la paix et la réunification, inspiré par la Déclaration du 27 avril et la récente Déclaration de Pyongyang du 19 septembre.

L'ancien président américain Jimmy Carter prendra la parole à la séance d'ouverture. Il y aura des tables rondes et des exposés suivis d'interventions d'universitaires et d'experts de la Corée du nord et du sud, de la Chine, du Japon, de la Russie et des États-Unis, sur les nombreux aspects des événements qui se déroulent dans la péninsule coréenne. Les relations entre les États-Unis et la République populaire démocratique de Corée seront un sujet important.

Le programme du samedi comprendra trois séances :

 1) paix et sécurité ;

 2) relations inter et intra-régionales ;

 3) diplomatie des deuxième et troisième volets.

Un banquet est prévu dans la soirée du 29 septembre, auquel participeront des ambassadeurs des Nations unies de différents pays, d'autres dignitaires et invités. Un programme culturel « Concert pour la paix et la prospérité » est également prévu.

La conférence se terminera dimanche matin par une session intitulée « Dialogue et échange entre nos deux peuples », entre les participants à la conférence et les présentateurs.

Pour voir le programme détaillé, cliquez ici.

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La délégation de la Fédération coréenne
au Canada inspirée par les célébrations
du 70e anniversaire de la RPDC


Parade le 9 septembre à Pyongyang à l'occasion du 70e anniversaire
de la fondation de la RPDC

Du 4 au 13 septembre, une délégation de 12 membres de la Fédération coréenne au Canada, qui fait partie d'un réseau international de Coréens progressistes et patriotiques vivant à l'extérieur de la péninsule coréenne, a participé à des événements célébrant le 70e anniversaire de la fondation de la République populaire démocratique de Corée (RPDC) à Pyongyang.

Mme S.Y. Chun, ancienne présidente de la Fédération coréenne au Canada, qui faisait partie de la délégation canadienne, a informé LML que cette visite avait été très inspirante pour les membres de la délégation, car elle se déroulait dans un contexte politique différent sur la péninsule coréenne. Elle a souligné qu'à la suite de la Déclaration de Panmunjom et des efforts déployés conjointement par le nord et le sud, la population coréenne se sent optimiste et espère que la paix et la stabilité se réaliseront dans la péninsule et, dans un avenir peu lointain, la réunification de la Corée même.

Pendant son séjour en RPDC, la délégation canadienne a participé à de nombreux rassemblements et événements organisés pour le 70e anniversaire de la fondation de la RPDC et a également eu l'occasion de rencontrer d'autres sections de la Fédération coréenne de l'Allemagne, la Nouvelle-Zélande, l'Australie, le Japon, la Chine et la Russie,et de partager leurs expériences. Des plans ont été élaborés pour organiser un grand rassemblement des Coréens d'outre-mer plus tard dans l'année afin de discuter et d'adopter des mesures pratiques dans leurs différents pays pour contribuer à la mise en oeuvre de la Déclaration de Panmunjom.

Selon Mme Chun, la délégation canadienne a pu observer que sous la direction du Parti des travailleurs de Corée et du président Kim Jong Un, les divers secteurs de l'économie de la RPDC se développaient rapidement malgré les difficultés causées par les sanctions économiques et politiques injustement imposées à la RPDC. Cet objectif a été atteint en appelant les travailleurs et en particulier les jeunes à accroître leur production et à développer l'économie.

Avant de quitter le pays, les membres de la délégation canadienne, accompagnés par d'autres délégués étrangers, ont pris une photo commémorative avec Kim Yong Nam, le président de l'Assemblée populaire suprême de la RPDC. La délégation est rentrée au Canada, déterminée à jouer son rôle dans la promotion de la cause de la paix sur la péninsule coréenne.

Parade à Pyongyang pour célébrer le 70e anniversaire
de la fondation de la RPDC






(Photos: Xinhua)

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