Des sujets de préoccupations pour
le corps politique
L'élection générale au
Québec tire à sa fin
- Entrevue avec Pierre Chénier,
chef du Parti marxiste-léniniste du Québec -
Le Marxiste-Léniniste a demandé
à Pierre Chénier, chef du Parti
marxiste-léniniste du Québec (PMLQ), ce qu'il pense de
l'élection générale au Québec qui tire
à sa fin. Voici le texte de l'entrevue.
***
Le
Marxiste-Léniniste : Merci, Pierre, de nous
faire part de tes opinions sur l'élection
générale
au Québec qui se termine dans quelques jours. Que penses-tu de
cette
élection
et à quoi doit-on s'attendre ?
Pierre Chénier :
Cette élection a été
l'expression la plus vulgaire qu'on ait vue de chicanes entre les
principaux partis traditionnels qui forment le système de partis
cartélisés au Québec. On
assiste
à un effort désespéré de former un
gouvernement
sans présenter une
vision de société ou d'avenir. D'autres tentent de ne pas
être
rayés de la carte parce
que les
gens en ont plus qu'assez de leur absence de vision et
de projet pour le Québec.
Entre autres, on a vu à quel point les citoyens
ne jouent aucun
rôle dans l'élection à part voter. Et pourtant
l'élection est censée
être la garantie d'un système démocratique. Avoir
le simple statut
d'électeur dans un système où toutes les
décisions sont prises par une
caste dirigeante qui ne représente pas les intérêts
des citoyens ne
peut pas être
perçu comme démocratique, quoi qu'on en dise. Qui choisit
les
candidats ? Quels sont les enjeux ? Quels sont les
résultats
souhaitables ? Tout est décidé par les partis
politiques qui
représentent les intérêts privés
étroits d'une minorité, et les médias
monopolisés les reprennent avec allégresse.
Et malgré tout cela, on dit que ceux
qui représentent ces intérêts minoritaires peuvent
former un
gouvernement qui représente la majorité et qu'un petit
parti comme le
nôtre est marginal. C'est une mauvaise plaisanterie de la part de
ceux
qui contrôlent le pouvoir politique, qui font les lois et qui
sont
responsables de leur application. Le peuple est la cible dans tout
cela.
Les travailleurs sont les mieux placés pour
trouver des solutions
aux problèmes du peuple et de la société. Garantir
les soins de santé,
garantir le droit à l'éducation, comment dispenser les
services publics
ou faire fonctionner l'agriculture et l'industrie, tout cela n'a rien
de sorcier. Mais les travailleurs ne sont pas autorisés à
prendre ces
décisions. Et s'ils osent se prononcer, ils sont rabroués
par l'État.
Ce sont les monopoles et les intérêts supranationaux et
les
institutions financières
et les soi-disant investisseurs qui décident. Ce n'est rien de
nouveau, mais les dangers qui
pèsent sur
nos sociétés et sur le monde aujourd'hui sont plus graves
que jamais et
c'est pour cela qu'il est pressant de trouver une solution à ce
problème.
Le PMLQ considère que le renouveau du processus
politique est la
chose la plus pressante aujourd'hui. Il faut démocratiser le
processus
en éliminant le rôle du privilège et
l'inégalité entre ceux qui
gouvernent et ceux qui sont gouvernés. La souveraineté
doit reposer sur
les citoyens et non sur une élite qui représente des
intérêts
minoritaires
privés.
Les gens sont très préoccupés de
voir que tous leurs efforts pour
s'investir de pouvoir ne donnent pas de résultats justement
parce que
tout est fait pour qu'ils ne participent pas directement à la
vie
politique. Lorsqu'ils y parviennent, tout est fait pour les
criminaliser et criminaliser leur participation. La Loi
électorale est
conçue pour servir cet
objectif. Elle divise le corps politique entre gouvernants et
gouvernés. Autrement dit, le citoyen n'est pas un membre
à parts égales
du corps politique, avec des droits égaux. Ce n'est pas ce corps
politique qui est investi du pouvoir de décider, mais ceux qui
ont
usurpé le pouvoir et prétendent agir au nom du peuple.
LML : Il y a 22
partis politiques autorisés pour
l'élection québécoise et 940 candidats qui se
disputent les 125
circonscriptions. Tu as dit que le PMLQ est considéré
comme marginal.
Que veux-tu dire ?
PC : Nous ne nous
considérons évidemment
pas comme des marginaux. En fait, nous offrons aux travailleurs, qui
représentent la majorité, la possibilité de
s'exprimer en leur propre
nom. Ils utilisent leur parole pour expliquer les véritables
conditions
de vie et de travail et présenter leurs préoccupations.
Ils se font
entendre dans notre journal en ligne durant cette élection alors
que le
processus électoral criminalise les citoyens ordinaires et leurs
organisations. Que ce soit les organisations de défense des
travailleurs ou les organisations pour la justice sociale, s'ils
dépensent de l'argent pour se faire entendre dans une
élection, ils
sont tout de suite criminalisés
par la Loi électorale. Pour dépenser de l'argent dans une
élection, il
faut s'inscrire comme « tiers ». Imaginez, les
citoyens sont considérés
comme des « tiers », comme des intervenants dans
l'élection tandis que
les partis déjà au pouvoir ont tous les droits !
Quand l'élite
dirigeante et les médias monopolisés qualifient les
petits
partis de « marginaux », ils montrent leur
mépris pour la démocratie.
Ils respirent le privilège, le pouvoir et le mépris pour
le peuple, ça
leur vient naturellement.
Qui les a choisis pour qu'ils décident qui est
digne d'être élu et
qui ne l'est pas ? Personne. En utilisant le pouvoir que leur a
conféré
un système qui défend les intérêts
privés qui tiennent les leviers de
commande, ils ont créé un système de gouvernement
de partis et des lois
électorales qui décrètent que seuls les partis qui
sont au service
des riches peuvent former des gouvernements.
Et maintenant que ce sont les intérêts
supranationaux qui dictent
la direction de l'économie et la politique sociale et culturelle
et lui
impose une orientation antisociale et antinationale, ils ont eux aussi
perdu le contrôle de leurs législatures. Ils insistent
pour dire que
leurs gouvernements jouissent du consentement des gouvernés
alors que
tout est
dicté par les plus grands oligopoles mondiaux.
LML : Que cherche à faire
le PMLQ dans cette élection ?
PC : Le PMLQ souhaite
que le gouvernement
soit minoritaire. Nous pensons que ce serait un résultat plus
favorable
pour le peuple dans cette situation où aucun gouvernement de
parti ne
va cesser de payer les riches. Quel que soit le parti qui forme le
gouvernement, il ne va pas accroître les investissements dans les
programmes sociaux. Un gouvernement minoritaire tirerait le tapis sous
les pieds de ceux qui prétendent que les élections
donnent au
gouvernement le mandat d'appliquer des politiques antisociales et
antinationales avec le consentement des gouvernés. Ces
gouvernements
n'ont pas le consentement des gouvernés. C'est la pire fraude.
Nous
disons «
antinationales » parce que ces politiques resserrent
l'emprise
d'intérêts privés supranationaux sur le
Québec et accélèrent
l'intégration du Québec à la
sécurité intérieure des États-Unis et
à
leurs guerres d'occupation et d'agression. Nous ne pouvons pas
résoudre
les problèmes de l'économie ou les problèmes de
nature sociale,
culturelle et
politique quand les décisions sont prises par ces
intérêts privés,
étroits et minoritaires.
Nous sommes à la veille d'une élection
qu'on dit impossible à
prédire. Les résultats sont difficiles à
prédire parce que le système
du scrutin majoritaire uninominal à un tour signifie qu'il n'y a
pas de
corrélation entre qui obtient la majorité des voix et qui
obtient la
majorité des sièges. Il est difficile de savoir
également si les
conditions
permettront à la classe ouvrière de mettre son
génie à profit et
d'influencer le résultat, de voter de façon à
signifier le rejet de
tous ces partis et de leurs politiques néolibérales.
Il n'y a pas de doute que la classe dirigeante veut un
gouvernement
majoritaire pour pouvoir continuer de détruire tout arrangement
qui
défend l'intérêt public et pour
accélérer la privatisation des
programmes sociaux, le démembrement des syndicats et la
marginalisation
de toute organisation luttant pour la justice sociale, pour de
meilleurs
soins de santé et pour la protection de l'environnement. Elle
déclare
qu'ils font du tort à l'économie, qu'ils sont
extrémistes, et elle a
recours à tous les prétextes pour empêcher les
travailleurs
d'intervenir dans l'arène politique. La classe dirigeante a
beaucoup en
jeu dans cette élection et elle dispose de tous les moyens et de
toutes
les ressources
pour manipuler le vote et obtenir le résultat souhaité.
Mais, comme nous l'avons dit, les travailleurs
représentent les
intérêts de la majorité. Ils ont aussi un sens de
leur force et de
l'impact de leur intervention et savent agir même quand toutes
les
chances sont contre eux.
Le PMLQ présente 25 candidats dans cette
élection sur la base de sa
plateforme : Humanisons l'environnement naturel et social. En
travaillant tous ensemble pour le renouveau démocratique, les
travailleurs vont bâtir un Québec moderne qui
défend les droits de
toutes et de tous. Les droits sont défendus quand nous
agissons
comme un seul corps politique qui se donne pour tâche de
défendre les
droits de tous. Ce n'est pas en nous divisant en fonction des partis
des riches ou sur la base de la « politique
identitaire » qui cause
confusion, acrimonie et division qu'on défend les droits de
quiconque.
Il ne faut pas permettre à ces forces qui ne nous
représentent pas de
décréter les enjeux et l'ordre du jour de la discussion.
Notre journal quotidien, Chantier politique,
appelle à
travailler tous ensemble pour que ce soit le pepule qui soit investi du
pouvoir
décisionnel souverain sur toutes les affaires de la
société et non des intérêts supranationaux
privés qui se livrent à la destruction nationale.
Évidemment, c'est
une petite
initiative, mais la
qualité y est et quand la qualité est là, la
quantité peut suivre.
Chantierpolitique le fait de
manière concrète et
pratique en s'assurant que la voix et les préoccupations des
travailleurs soient entendues. Ceci est la première chose
à faire pour
répondre au besoin de mécanismes politiques qui donnent
un pouvoir au
peuple et lui permettent de jouer un rôle qui lui est favorable.
Le
journal est
publié sur le site du PMLQ à pmlq.qc.ca. La
plupart des articles sont également publiés en anglais.
Notre programme est disponible en plusieurs langues.
Quand les travailleurs parlent pour eux-mêmes, en
leur propre nom,
cela brise l'impasse qui leur est imposée par la Loi
électorale. La Loi
électorale est conçue pour qu'ils soient de simples
spectateurs d'une
course de chevaux entre les partis avec lesquels la classe dirigeante a
décidé de vivre pour former un gouvernement.
LML : C'est un fait que
le Québec est
toujours la première cible d'attaque par la classe dominante et
l'État
canadien. Est-ce que cela est un facteur dans cette
élection ?
PC : Oui bien sûr.
Au Québec, il y a une
cohésion sociale et nationale que la classe dirigeante
canadienne et sa
contrepartie québécoise essaient de briser par tous les
moyens. Tout
est fait dans cette élection pour susciter la crainte de
l'« autre »
chez les Québécois, un danger fictif, contre
l'immigration, comme
si l'élimination des immigrants va rétablir les droits du
peuple ! Ces
tentatives ont toujours échoué, pas parce que la carte
séparatiste ne
peut plus être jouée, mais parce que les travailleurs
luttent pour ce
qui leur revient de droit, à eux et à la
société. Nous allons voir ce
que les travailleurs vont être capables de réaliser dans
cette élection.
LML : Merci. Bon
succès.
La diversion en tant que tactique lors du
référendum en Colombie-Britannique sur la
représentation proportionnelle
- Peter Ewart -
Bannière suspendue à Victoria, Colombie-Britannique
Dans l'expression « donner le
change » le terme « change » vient du
monde de la chasse à courre et désigne la bête qui
n'est pas celle qui a été initialement levée par
les
chasseurs à cheval (c'est-à-dire la bête
changée)
et que l'on poursuit par erreur. Il signifie faire prendre une chose
pour une autre, tromper quelqu'un en lui donnant une fausse
impression/une fausse piste. Il est utilisé aujourd'hui pour
décrire une fausseté logique bien connue, un leurre
utilisé par des individus sans scrupules qui participent
à un débat
pour détourner du sujet traité.
Dans le
contexte du prochain référendum sur la
représentation proportionnelle (RP) en Colombie-Britannique, il
ne manque pas
de leurres qui sont lancés par le comité du Non à
la RP, qui plaide en faveur
du maintien du mode de scrutin majoritaire uninominal à un tour
(SMUT).
Par exemple, les tenants
du Non prétendent que la représentation
proportionnelle va avantager les néonazis, les racistes et les
autres « extrémistes » qui gagneront de
l'influence et peut-être même prendront le pouvoir. Pour
prouver leur
point de vue, ils sélectionnent ce
qui leur convient de l'histoire, mystifient les sources du racisme et
du fascisme et ignorent les faits historiques.
Un autre exemple est leur prétention que la RP
aboutira à des « listes fermées »
par lesquelles des « chefs de partis
provinciaux » nommeront des députés provenant
des Basses Terres de la Fraser pour ravir des sièges aux
régions qui
représentent le centre ou le nord de la province. En outre, des
annonces anonymes sont diffusées en ligne, affirmant que la
représentation proportionnelle signifie qu'il faudra dire
« adieu à vos députés
locaux ». Cela a lieu alors que personne dans le camp du
vote en faveur de
la RP, que ce soit à l'intérieur ou à
l'extérieur de la législature, ne préconise des
« listes fermées ». Dans le cadre de la
RP, les électeurs voteront directement pour les candidats locaux
et régionaux. Pourtant, malgré ces faits, les tenants du
Non
ne cessent de répéter lors d'entrevues la fausseté
que les électeurs « perdront » leur
député local.
Sans aucune preuve crédible, les tenants du Non
prétendent également que la représentation
proportionnelle « va complètement faire
dérailler l'économie de la province ». Ce
faisant, ils négligent d'expliquer pourquoi les économies
allemande,
scandinave et celles d'autres pays européens qui utilisent la
représentation proportionnelle n'ont pas
« déraillé ». Ils n'expliquent
pas non plus pourquoi aucun pays qui est passé du SMUT au PR n'a
décidé de revenir au SMUT.
Selon les tenants du Non, les systèmes de
représentation proportionnelle sont « trop
compliqués » pour que les Britanno-Colombiens les
comprennent. Pourtant, dans leur vie de chaque jour, les
Britanno-Colombiens font fonctionner quotidiennement une
économie moderne et
sophistiquée. Ils n'ont également aucune
difficulté
à remplir leurs formulaires d'impôt. Cela montre que
cette affirmation sous-entend implicitement que les gens de la province
sont moins intelligents que ceux d'autres pays qui
utilisent couramment la RP lors de leurs élections.
Dans le même ordre d'idées, des plaintes
sont faites au sujet du processus de consultation ayant mené
à la formulation de la question référendaire,
ainsi que de la nature de la question même. Certains, du
côté des tenants du Non, demandent même d'annuler le
référendum et de lancer plutôt un nouveau
processus, similaire à celui de l'Assemblée des citoyens
de 2004. Le vote se tient dans moins d'un mois et
ils savent qu'une annulation ne se produira pas. Ils savent
également qu'un gouvernement provincial n'est même pas
tenu
par la loi d'organiser un référendum pour changer le mode
de
scrutin, mais ils défendent quand même l'argument de
l'annulation afin de créer de la confusion et une
atmosphère d'hystérie.
Le but de ces diversions est d'empêcher le peuple
de s'organiser de manière à servir ses
intérêts. C'est pour les empêcher de tenir des
discussions sérieuses et de développer une analyse
éclairée de la question qui leur est
présentée à ce
référendum, c'est-à-dire d'adopter ou non la
représentation proportionnelle comme mode de scrutin. Cela vise
également à arrêter toute nouvelle discussion sur
la nécessité de renouveler l'ensemble du processus
électoral.
Près de 200 personnes ont participé à une
discussion sur la réforme électorale à Kelowna,
le 5 juillet 2018.
Les élites du monde des affaires et de la
politique se méfient de la participation de la population de la
Colombie-Britannique et du Canada à la modification ou à
la remise en
cause le statu quo du processus électoral actuel, même
à petite échelle. Et c'est pourquoi leur modus operandi
est la diversion
dans le but de priver les gens de leur propre perspective et
et de leur propre raisonnement.
D'autre part, les Britanno-Colombiens sont en train de
se donner du pouvoir en ne se laissant pas divertir, en s'informant et
en discutant sérieusement de la représentation
proportionnelle. C'est la voie à suivre pour ce
référendum et pour la suite des choses.
Pride Day à Nelson, en Colombie-Britannique
(Photos : Fair Vote Kelowna, Fair
Vote Vancouver)
Les amendements au processus d'évaluation
d'impact environnemental sont de la
poudre aux yeux
Le projet de loi C-69 qui apporte des amendements aux
règlements sur les évaluations fédérales de
l'impact environnemental, y compris le réaménagement de
l'Office national de l'énergie, est maintenant devant le
sénat. Les changements proposés ne sont rien de moins que
de la poudre aux yeux pour faire croire que les projets comme
l'oléoduc TransMountain seront dorénavant soumis à
des évaluations d'impact environnemental convenables et dignes
de confiance en autorisant une plus grande coordination provinciale et
en regroupant et en standardisant les évaluations sous
l'égide d'une seule agence, l'Agence canadienne
d'évaluation d'impact. Malgré tout, les groupes
représentant les investisseurs, l'industrie minière et
les constructeurs d'oléoducs se disent déçus du
projet de loi. Les problèmes concernent le pouvoir
décisionnel arbitraire que le ministre s'arroge qui le soustrait
à la primauté du droit et qui continue d'outrepasser
l'obligation constitutionnelle du gouvernement de consulter.
Grant Bishop, directeur associé à la
recherche de l'institut C.D. Howe, rappelle dans un article que le
gouvernement fédéral « doit tenir compte de
certaines inquiétudes que suscite le projet de loi C-69 afin
de dissiper l'incertitude que cela occasionne aux industries et aux
investisseurs ». L'Association minière du Canada a
souligné
qu'« il faut louanger le projet de loi pour ses efforts visant
à améliorer de plusieurs façons
l'évaluation de l'impact et à inspirer une plus grande
confiance du public vis-à-vis les approbations. En effet, le
projet de loi C-69 pourrait améliorer les évaluations
d'impact en permettant une plus grande coordination provinciale et en
regroupant et en
standardisant toutes les évaluations sous l'égide d'une
seule agence (la nouvelle Agence canadienne d'évaluation
d'impact). »
Cependant, selon Bishop : « Le projet de loi
brouille davantage les cartes quant au standard fixé pour
l'approbation des projets et la prévisibilité est une
autre source de préoccupation. Son approche universelle au cadre
d'évaluation des mines et des oléoducs linéaires
comporte d'importants inconvénients. Certains membres de
l'industrie
craignent que l'expertise et les pratiques bien établies de
l'Office national de l'énergie puissent être mises aux
rancarts dans le réaménagement. »
« Une préoccupation importante est que le
projet de loi C-69 ne parle pas de statut et abolit
'l'évaluation de la partie intéressée' visant
à
contrôler la participation aux audiences. La nouvelle agence
devra élaborer un standard de participation, et plusieurs
membres de l'industrie craignent une 'mort par noyade' face à
une inondation d'adversaires
politiques sans aucun lien direct avec le projet. »
Bishop mentionne aussi les « autres
problèmes » soulevés par l'Association du
Barreau canadien.
Il écrit :
« 'L'impact économique' d'un
projet n'est plus forcément un critère lorsqu'on
détermine l'intérêt public. Bien que dans le projet
de loi il y ait des échéanciers, la
législation ne limite pas la discrétion du cabinet face
aux prolongements indéfinis. Le projet de loi prévoit un
ensemble de 20 critères obligatoires dans
l'évaluation
d'impact tandis que le ministre ou le cabinet ne doit en prendre en
compte que cinq pour déterminer si un projet est dans
l'intérêt public. Ce qui n'est pas clair est comment
les critères doivent être évalués et si
certains aspects de l'évaluation d'impact peuvent simplement
être ignorés lorsqu'on détermine
l'intérêt public. Le projet de loi rend
obligatoire la considération des répercussions d'un
projet sur les obligations du Canada face aux changements climatiques.
Cependant, il omet de dire si cela comprend les émissions de gaz
à effet de serre en amont ou en aval, et ne dit pas non plus
comment la tarification du carbone doit être comptabilisée.
[Souligné parLML]
« Aussi, il y a un manque de
clarté
juridique sur la question de l'ampleur d'un 'projet
désigné'. Ceci est ressorti de l'erreur de l'ONÉ
sur la question de TransMountain où il n'était pas clair
si le projet tenait compte des effets potentiels du trafic maritime.
« De surcroît,
d'importants délais pour les projets ont été
occasionnés par l'obligation du gouvernement
fédéral de consulter, et le projet de loi C-69 ne
règle en rien les faux pas comme ceux de TransMountain. Il est
important de noter que l'obligation de consulter relève de la
couronne et non des promoteurs de projets. Il s'agit là d'une
obligation constitutionnelle qu'aucune législation ne peut
modifier.
« Il faut aussi noter que des 25
décisions de cours fédérales touchant à la Loi
canadienne
sur
l'évaluation
environnementale (2012), 14
étaient des contestations de l'obligation de consulter du
gouvernement fédéral. Les décisions touchant
uniquement aux évaluations environnementales et aux
contestations des règles de
procédure ont presque toutes été rejetées.
L'invalidation de l'approbation de Northern Gateway
a eu lieu parce que le gouvernement Harper n'avait pas consulté
adéquatement les groupes autochtones. Il en va de même
pour la récente décision sur TransMoutain où le
gouvernement Trudeau n'a pas respecté son obligation de
consulter. »
Ce projet de loi n'est pas sérieux et
n'est que de la poudre aux yeux. Il ne vise aucunement à faire
respecter l'obligation constitutionnelle de consulter ou de fixer des
principes directeurs précis qui sont dans l'intérêt
public puisque l'objectif est de servir les intérêts des
investisseurs privés, les minières, les
pétrolières, les compagnies de
construction et de haute technologie engagés dans ces projets.
C'est la lutte de la classe ouvrière et des peuples autochtones
unis qui met à nu les prétentions du gouvernement Trudeau
et qui
empêche le gouvernement de s'en sortir indemne.
Pas une disparue de plus!
Pas une assassinée de plus!
Vigiles des Soeurs par l'esprit le 4 octobre
Pour la 13e année consécutive, des
vigiles des Soeurs par l'esprit sont organisées partout au
Canada et au Québec pour commémorer et rendre hommage
aux femmes et aux filles assassinées ou disparues et pour exiger
que cesse cette violence sans fin. En dépit de toutes les belles
paroles du gouvernement Trudeau d'une nouvelle relation avec les
peuples autochtones, les assassinats et les disparitions ont toujours
lieu.
Dans leur annonce de la vigile de cette année
sur la Colline parlementaire, les familles des Soeurs par l'esprit
affirment : « Nous sommes en colère, car
après 12 ans de vigiles du 4 octobre et des millions
de dollars dépensés par ce gouvernement, rien n'a
changé.
La pauvreté, la dépossession, l'enlèvement des
enfants, la violence, la mort, les détentions de masse et la
criminalisation demeurent des réalités
quotidiennes. »
Plus loin, elles disent : « Depuis plus
de deux ans, les gens à la tête du gouvernement
fédéral, y compris le premier ministre du Canada, ont
participé à nos événements annuels et
accaparé l'espace offert comme tribune, une tribune qui ne leur
appartient pas
parce qu'ils s'en servent pour faire des gestes superficiels d'appui et
des promesses vides de sens. Pas cette année.
« Cette année nous allons lire les
noms de toutes les femmes, les filles et les personnes bispirituelles
qui ont été tuées et/ou disparues depuis que le
gouvernement Trudeau a accédé au pouvoir et depuis le
début de l'Enquête nationale. Le nombre est
stupéfiant et la
violence perpétrée contre les corps des filles, des
femmes et des personnes bispirituelles s'est poursuivie sans qu'on en
voie la
fin. » Aussi, déclarent-elles, « Si un
député ou un dirigeant privilégié veut se
joindre à nous, il devra le faire en tant que spectateur,
témoin ou comme personne à l'écoute et le faire
dans la foule. On ne leur offrira aucune tribune cette année
pour parler. »
Le gouvernement Trudeau est venu au pouvoir sur la base
d'une plateforme électorale de promesses d'action
immédiate pour mettre en oeuvre les 94 recommandations de
la Commission de Vérité et Réconciliation, en
commençant par la Déclaration des Nations unies sur les
droits des
peuples autochtones, et d'avoir une « relation
renouvelée, de nation à nation avec les peuples
autochtones, basée sur la reconnaissance, les droits, le
respect, la coopération et le partenariat ».
Après près de trois ans de ce gouvernement, les gens se
retrouvent face au statu quo
sur tous les fronts et même à des attaques encore plus
sournoises contre leurs droits sous prétexte de
« relation renouvelée de nation à nation avec
les peuples autochtones, basée sur la reconnaissance, les
droits, le respect, la coopération et le
partenariat ». Les décisions au sujet de
l'exploration de ressources sur les
territoires autochtones continuent d'être prises par le cabinet
fédéral sans le consentement ni la participation du
peuple. Les libéraux de Trudeau offrent aux peuples autochtones
une relation « renouvelée » de
subordination selon laquelle « c'est à
prendre ou à laisser ».
LML salue toutes les familles des Soeurs par
l'esprit qui refusent qu'on les réduise au silence et qui
rejettent le statu quo. Il appelle tous les Canadiens et Canadiennes
à
les appuyer alors qu'elles exigent des mesures concrètes pour
mettre fin à la violence contre les femmes et les filles
autochtones et à appuyer
les revendications des peuples autochtones pour la reconnaissance de
leurs droits et de leur souveraineté.
La candidature du Canada à un siège
au Conseil de sécurité
- George Allen -
Le premier ministre Justin Trudeau était
à New York pendant la
troisième semaine de septembre pour prononcer un discours devant
l'Assemblée générale des Nations unies. Il y
était également pour faire pression
sur d'autres pays afin d'obtenir leur appui à la candidature du
Canada
pour un siège non permanent au Conseil de sécurité
pour un
mandat de deux ans de 2021 à 2023. Les membres de
l'Assemblée générale
voteront sur les candidats à l'automne 2020 lors de
la 75e session de
l'Assemblée générale des Nations unies.
Le Canada est en concurrence avec la Norvège et
l'Irlande pour deux
des dix sièges non permanents au Conseil de
sécurité. Pour devenir
membre non permanent, le Canada doit être choisi par les membres
de son
groupe régional et confirmé par les 192 autres
membres de l'Assemblée
générale.
Un problème auquel le Canada est
confronté, c'est que les
États-Unis ont déjà un droit de veto au Conseil de
sécurité et que, en
tant que membre de l'OTAN et du NORAD et maintenant aussi de la
sécurité intérieure des États-Unis, le
Canada est totalement intégré à
la machine de guerre américaine. Non seulement le Canada ne sera
pas
une
voix indépendante au Conseil de sécurité, mais son
soi-disant intérêt
national — celui des États-Unis — se heurte souvent aux
intérêts de ses
rivaux européens pour le siège, la Norvège et
l'Irlande. Bien que le
Canada appartienne au groupe régional qui comprend l'Europe et
tente
d'obtenir le soutien des pays européens, et même si la
Norvège
appartient également à l'OTAN (l'Irlande n'a pas
officiellement demandé
à adhérer à l'OTAN en tant que membre à
part entière en raison
de sa politique traditionnelle de neutralité militaire), la
sécurité européenne face au
contrôle américain de l'Europe
est un sujet d'inquiétude pour
les pays
européens.
La dernière fois que le Canada a fait campagne
pour siéger au
Conseil de sécurité, c'était en 2010. Le
gouvernement Harper s'est
retiré après le deuxième tour de scrutin
après avoir été battu par le
vainqueur, le Portugal, par 113 voix contre78. Les experts
prédisent
qu'à moins d'un revirement radical, l'Irlande battra
également le
Canada lorsque viendra le temps de voter.
Le gouvernement Trudeau aime à penser qu'il est
considéré comme un
artisan de la paix, mais en fait, il suit les traces de l'ancien
premier
ministre, Stephen Harper, en entraînant de plus en plus le Canada
en
Irak, dans une guerre à laquelle le Canada ne participe pas
officiellement. Il forme des troupes irakiennes dans le nord,
travaille
avec les milices kurdes et assume le commandement d'une mission de
l'OTAN à Bagdad. En même temps, le Canada continue de
soutenir sans
réserve le programme militaire des États-Unis au
Moyen-Orient, en
Afrique, en Europe, en Asie et en Amérique latine ce qui,
encore une
fois, fait du monde un lieu moins sûr. Sa conception de la
sécurité
n'est certainement pas partagée par la majorité des
Canadiens ou par
les peuples du monde à un moment où le Conseil de
sécurité subit
l'intimidation des États-Unis.
Aux côtés des États-Unis, le Canada
dirige des groupes, comme le «
groupe de Vancouver » contre la Corée et le groupe de
Lima contre le
Venezuela, qui agissent de connivence pour parvenir à un
changement de
régime et s'opposer à ce que la Charte des Nations unies
représente.
Ces activités comprennent le soutien au terrorisme dans
des pays comme l'Ukraine, la Syrie et le Venezuela, entre autres. Ils
bloquent les règlements négociés aux guerres
d'agression et de guerres
civiles et s'immiscent dans les affaires souveraines des États
membres
de l'ONU. Ils soutiennent les sanctions, qui sont elles-mêmes un
acte
de guerre, contre la République populaire démocratique de
Corée,
l'Iran et la Russie. De plus, ils ne sont pas proactifs pour que soit
levé le blocus contre Cuba, dont les citoyens subissent les
graves
conséquences. Ils protègent Israël contre les
poursuites pour crimes de
guerre, et ainsi de suite.
Le Canada a également un piètre bilan
dans l'autre grand domaine de
préoccupation de l'ONU, qui est d'éradiquer la
pauvreté, les maladies,
l'analphabétisme et les dangers que posent la sécheresse
et les
changements climatiques et les guerres en Asie, en Afrique, en
Amérique
latine et dans les Caraïbes. L'aide au développement du
Canada
est actuellement de 0,28 % du revenu national brut (RNB),
à peine 40 %
de l'objectif de 0,7 % qui existe depuis longtemps. Au cours
des six
dernières années qu'il était au pouvoir, le
précédent premier ministre
du Canada, Stephen Harper, a en fait gelé l'aide
étrangère et
actuellement le gouvernement
Trudeau présente des excuses pour éviter d'atteindre
les objectifs de
l'ONU.
En règle générale, l'aide
étrangère du Canada est assortie de
conditions. À l'heure actuelle, cela comprend non seulement le
transfert d'argent aux monopoles de divers types chargés de
fournir
cette aide, mais également le financement des entreprises
engagées dans
des projets militaires. La plus grande partie de l'aide que le Canada a
accordée
à l'Afghanistan a été davantage axée sur
des objectifs militaires que
sur le développement humain. C'est une autre façon
ignoble de payer les
riches de l'industrie de guerre.
Le Canada a également réduit l'aide
à nombre de pays parmi les plus
démunis et augmenté son aide à des pays comme la
Colombie,dont il
cherche à obtenir des avantages économiques et politiques.
Les activités du Canada sur la scène
internationale illustrent ce
qui ne va pas avec le Conseil de sécurité de l'ONU qui
n'est pas guidé
par les décisions majoritaires prises par l'Assemblée
générale. Les
souhaits de la majorité ne comptent pour rien dans les calculs
géopolitiques des grandes puissances. Le Conseil de
sécurité est
anachronique, à
commencer par le fait que cinq de ses 15 membres peuvent opposer
leur
veto à ses décisions, même si elles ont reçu
le nombre requis de neuf
votes affirmatifs du Conseil de sécurité. Le statut de
cinq membres
permanents ayant droit de veto a été institué
après la Deuxième
Guerre mondiale pour faire face à une situation qui n'existe
plus.
L'ONU a été fondée à San
Francisco le 24 octobre 1945 dans le but
de prévenir un autre conflit comme la Deuxième Guerre
mondiale. À sa
création, elle comptait 51 États membres ; il y
en a maintenant 193.
L'ONU a besoin de réformes majeures pour que son mandat puisse
être
respecté. Au lieu de cela, le
Conseil de sécurité est soumis à l'intimidation et
au chantage des
grandes puissances et il ne défend pas les droits des pays et
des
peuples du monde.
Chaque fois que les États-Unis n'obtiennent pas
ce qu'ils veulent,
ils forment des coalitions dites de volontaires pour perpétrer
des
agressions contre tous ceux qui refusent leur domination et semer la
destruction. L'ajout du Canada au Conseil de sécurité ne
vise qu'à
donner plus de légitimité à l'impérialisme
américain qui s'efforce de
dominer
le monde, et non de garantir la paix.
Les Canadiens doivent intensifier leurs efforts pour
une réforme
des Nations unies afin qu'elle défende sa Charte. C'est le coeur
du
problème. La candidature du gouvernement Trudeau à un
siège au Conseil
de sécurité sous la prétention frauduleuse que le
Canada est un artisan
de la paix est une diversion de cette nécessité.
Les Canadiens n'ont pas besoin du Parti conservateur,
encore moins d'un deuxième
parti conservateur
- Anna Di Carlo, dirigeante nationale,
Parti marxiste-léniniste du Canada -
La saga entourant la défection du
député Maxime Bernier du Parti conservateur et son
annonce récente qu'il formait un nouveau parti «
véritablement conservateur » appelé «
Parti populaire du Canada » soulève des questions
évidentes. Pourquoi le Canada aurait-il besoin d'un
deuxième parti conservateur et qu'est que ce « parti
populaire » a de populaire ?
Les médias et les
experts de la classe dominante, notamment le Washington Post,
présentent des arguments pour suggérer que le nouveau
parti de Bernier est exactement ce qu'il faut. Pour détourner
l'attention de ce qu'il représente vraiment et à quel
besoin il répondrait, ce parti est présenté comme
une entité à la fois populaire et
viable.
Le 23 août, alors que le congrès du
Parti conservateur allait commencer, Bernier a annoncé sa
démission [1]. Il a
déclaré aux journalistes réunis en
conférence de presse : « Je suis maintenant convaincu
que ce que nous obtiendrons si Andrew Scheer devient premier ministre
ne sera qu'une
version plus modérée du désastreux gouvernement
Trudeau. » Il a dit qu'il voulait « faire de la
politique autrement » et trouver « une autre
façon de donner la parole à des millions de
Canadiens ». « Je servirai mieux les Canadiens si nous
commençons un nouveau parti », a-t-il
déclaré. À quoi Scheer a répondu que
Bernier avait choisi « d'aider Justin Trudeau » aux
élections de 2019, plutôt que les conservateurs.
Une semaine après sa défection,
le National Post a offert le 31 août à
Bernier un espace pour y publier une lettre d'opinion. Dans cette
lettre, Bernier répond à ses accusateurs en
déclarant qu'il n'est ni un « mauvais perdant »
ni intéressé à « diviser le vote
conservateur - garantissant la réélection de Justin
Trudeau ». Il écrit que la lecture de la «
théorie des choix publics », telle que
développée par James Buchanan, lauréat du prix
Nobel d'économie en 1986, permettait de comprendre ses
« motivations réelles ». Bernier écrit
que « la théorie des choix publics » explique
comment les groupes d'intérêts détournent les
débats politiques et influencent les politiciens et parviennent
à obtenir d'énormes avantages sous forme de subventions,
de protection commerciale, de privilèges fiscaux ou juridiques
et autres réglementations favorables. Ils sont prêts
à faire d'énormes efforts de lobbyisme et à
consacrer d'énormes sommes d'argent pour les
obtenir. »[2]
Bernier a déclaré que lorsqu'il
était ministre de l'Industrie dans le gouvernement conservateur
de Harper, il avait constaté que le Parti conservateur
était totalement en accord avec les subventions aux entreprises
et qu'il s'était dissocié de telles subventions. Il a dit
que chaque fois que Harper faisait une « annonce de subventions
aux grandes
entreprises », il demandait à l'un de ses
collègues de faire l'annonce officielle. Il a
écrit : « Certains se souviendront peut-être
qu'en 2010, je me suis dissocié publiquement avec mes
collègues de la région de Québec qui incitaient
notre gouvernement à subventionner un nouvel
amphithéâtre sportif dans la ville. Ils s'étaient
emparés de ce projet populaire dans quel but ? Acheter des
votes. Ils étaient furieux contre moi. Je pourrais mentionner le
sauvetage de Bombardier et de nombreux autres cas
similaires. »
Bernier conclut sa lettre en disant qu'au cours
des 12 dernières années, sa principale
préoccupation a été « comment concilier mon
désir de servir le public avec une dynamique politique
entièrement dominée par des stratégies de gagner
et acheter des votes. Les conservateurs jouent autant que les
libéraux, même si cela contredit
directement les principes du minimum d'intervention gouvernementale et
du libre marché que le parti prétend
défendre. »
Bernier a ajouté que la technologie des
médias sociaux lui avait donné confiance dans l'espoir de
créer un nouveau parti. « Avec l'internet, il est
maintenant beaucoup plus facile et moins coûteux de trouver des
informations pertinentes et de se mobiliser autour d'un
problème. Un petit groupe de citoyens motivés peut
potentiellement avoir
autant d'influence qu'un groupe de pression qui dépense des
millions de dollars. Je sais que beaucoup de Canadiens en ont assez de
la façon traditionnelle de faire de la politique. Nous verrons
si suffisamment d'entre eux sont prêts à me
suivre. »
Une source plus précise de la «
confiance » pour créer un nouveau parti pourrait bien
avoir été l'article intitulé « Global
Opinions » de J.J. McCullough paru dans le Washington
Post sur cette question. C'est le même journal
américain qui s'élève contre l'ingérence
étrangère dans les élections américaines.
Dans un article
dont le gros titre était que « Le conservatisme prudent au
Canada n'éclipsera pas Trudeau », il est dit
que « Andrew Scheer, le chef du Parti conservateur du Canada, est
un homme gentil, un homme brillant et, de manière objective, un
homme capable de diriger le pays ». Scheer a 14 mois
pour le prouver, a ajouté le journal. «
Les sondages révèlent que près de 30 %
des Canadiens n'ont pas vraiment d'opinion sur Scheer - et il est
raisonnable de croire que beaucoup des 70 % restants
mentent. » Il cite un sondage Ipsos qui indique que
basé sur une
foule de paramètres, allant de l'environnement au «
coût de la vie », une grande majorité
pense que le premier ministre Trudeau n'a fait aucune
amélioration ou aggravé les choses. « Si les
Canadiens votent pour réélire un homme qu'ils jugent si
insatisfaisant, cela éclaboussera leur réputation. Et
cela ne sera pas mieux pour un Parti conservateur qui n'arriverait pas
à se faire élire », a écrit le Washington
Post.
Soulignant que Scheer a essayé de se
présenter comme un modéré par rapport à
Harper, le journal américain affirme que « les
conservateurs prennent un gros risque en ne se présentant pas
comme plus dynamiques, plus qu'une solution raisonnable qui attend
d'avoir sa chance de monter sur scène ». Le
Washington Post a ensuite
affirmé qu'« une approche alternative pour les
conservateurs consisterait à positionner un candidat comme
Donald Trump ou Doug Ford » et suggéré que
Bernier était justement l'homme de la situation : «
le député dissident qui mène campagne dans les
médias sociaux pour se présenter comme l'anti-Scheer, et
qui s'en prend aux
platitudes progressistes telles que 'la diversité est
notre force' ou 'rendez vous compte de vos
privilèges' ».
De cette manière, sous couvert de discuter de
personnalités, la demande de l'oligarchie financière est
de faire d'un Trump ou d'un Ford un acteur non politique, un champion
« anti-establishment », capable de désinformer
l'opinion publique et de former le prochain gouvernement. Au nom du
« choix populaire », l'objectif est de
continuer à détruire les barrières et les
conventions qui entravent le contrôle des oligopoles sur
l'économie et toutes les ressources matérielles et
humaines, tout en réclamant le consentement des
gouvernés. Cette théorie bidon « des choix
publics » prétend que les préférences
individuelles peuvent être compilées sur la base
d'algorithmes
mathématiques pour extrapoler l'opinion collective «
populaire ». Tout cela dissimule le fait crucial que le
pouvoir politique est une question de savoir qui prend les
décisions, que ce soit les propriétaires de biens
privés ou le corps politique constitué de citoyens ayant
des droits égaux.
Dans cette optique, présenter la formation du
parti comme un choix populaire est important. Le 4 septembre,
près de deux semaines avant que Bernier annonce officiellement
la formation de son nouveau parti, le Globe and Mail a
commandé un sondage pour voir combien de personnes appuieraient
un nouveau parti
conservateur. « Dix-sept pour cent des Canadiens se disent
prêts à voter pour un nouveau parti conservateur
dirigé par Maxime Bernier, selon un sondage mené par
Nanos Research pour le Globe and Mail », a
rapporté le journal.
Le 14 septembre, Bernier a officiellement
annoncé que son nouveau parti s'appellera « Le Parti
populaire du Canada ». Le chroniqueur Andrew Coyne a
immédiatement écrit une lettre d'opinion sur la question
du nouveau parti.
« En principe, il y a de la place pour un nouveau
parti sur la scène politique canadienne ; on peut dire
qu'il en faut un », a déclaré Coyne. Un parti
« qui a proposé de mettre un terme aux manoeuvres - de
sevrer la classe d'affaires du pays, en particulier aux dépens
des
marchés publics, de fermer les robinets du 'développement
régional' et de briser les cartels qui derrière nos murs
protectionnistes, sont autorisés à venir gentiment piger
dans nos poches - serait donc un ajout significatif à notre
politique », a déclaré Coyne.
En plus du type de régime antipeuple mis en
place par l'oligarchie financière internationale dans le monde
entier, Coyne ajoute : « Un parti plus conservateur, en
particulier, moins accablé par le doute paralysant des
conservateurs, serait un ajout qui serait le bienvenu, même si je
n'aime pas toutes ses idées : des millions de
Canadiens y croient et ce n'est pas correct qu'ils ne soient pas
représentés. »
Se référant à la tentative
ratée de Bernier pour la direction du Parti conservateur, Coyne
a déclaré : « Bernier a failli gagner cette
campagne : il y a manifestement un marché pour ce qu'il
vend, du moins au sein du mouvement conservateur. Son équipe de
direction va vraisemblablement être le noyau derrière
l'organisation du
nouveau parti. Avec le temps, il peut commencer à se trouver des
donateurs, attirer des membres, recruter des candidats. Qui
sait ? »
Alex Marland, professeur de sciences politiques
à l'Université Memorial, a ajouté à la
désinformation en corroborant l'opinion selon laquelle un parti
politique n'a pas besoin d'être politique ; tout ce dont il
a besoin, c'est de faire bon usage de la technologie. « La
capacité de se connecter avec les gens est incroyablement plus
facile
qu'elle ne l'était », a-t-il déclaré au
Hill Times. Il y a vingt ans, le Parti vert faisait
face à un « grave obstacle » qui était
le coût élevé des appels
téléphoniques interurbains, a-t-il déclaré.
En entrevue, Bernier lui-même a comparé sa
situation à celle de Preston Manning, a qui il a fallu de
nombreuses années pour faire décoller son parti. Bernier
n'a mentionné ni que le propulseur crucial de Manning
était le soutien de l'industrie pétrolière au
Parti réformiste, ni qui est derrière lui. Au lieu de
cela, il a dit que « ces réseaux
[sociaux] n'existaient pas. Et nous utilisons ces réseaux pour
attirer l'attention ».
Selon les entretiens menés par le Hill Times
avec une poignée de partisans de Bernier, son parti, «
pourrait aller plus loin que les partis politiques naissants du
passé, avec les médias sociaux comme moyen d'attiser les
feux à la base ». Loin de s'assurer que le pouvoir
décisionnel est entre les mains des membres du corps
politique, « le peuple », le Hill Times
rapporte que Bernier réalisera sa « promesse de donner le
pouvoir au peuple » en remettant les rênes aux mains
de groupes régionaux sur Facebook, donnant ainsi une dimension
au premier parti politique virtuel au Canada. Le Hill Times
indique qu'il a des appuis évidents en
Ontario (1 511 membres Facebook), en Alberta (1 052) et en
Colombie-Britannique (639). Il dit que « les gens se rencontrent
par le biais des médias sociaux, ce qui conduit à des
rencontres, comme celle qui s'est tenue à Saskatoon le 16
septembre dans un hôtel de la région ». Le Hill
Times cite également des
recherches menées par Abacus Data selon lesquelles Bernier
pourrait obtenir de l'appui en Saskatchewan et au Manitoba.
Dans l'éventualité qu'il y ait confusion
sur quel genre de « parti populaire » il est question,
Bernier a répondu à un commentaire du chef du Parti
libertarien du Canada, Tim Moen, et donc un allié potentiel que
le nom était « un peu trop de gauche ». «
Tous ceux qui me connaissent savent que je ne suis pas socialiste. Je
ne suis
pas communiste », a-t-il déclaré dans un
entretien accordé le 19 septembre à Global News.
« C'est un nom, le Parti populaire, je travaille pour le peuple
et nous voulons redonner le pouvoir au peuple. »
Comme son parti n'est pas encore enregistré
auprès d'Élections Canada, Bernier n'est pas tenu de
respecter la Loi électorale du Canada qui limite les
contributions individuelles à un maximum annuel
de 1 575 $ par année et interdit le financement
venant des entreprises, syndicats et de l'étranger. Bernier a
déclaré
qu'il ne profiterait pas de cette liberté de financement, mais
que les médias lui offrent déjà des millions de
dollars en publicité et en promotion gratuites. Les firmes de
sondage font également la promotion de ce parti.
Tout cela montre que même si les élections
fédérales ont lieu dans un an, les représentants
des oligarques financiers des États-Unis et du Canada se
préparent à la relève pour s'assurer que rien ne
les empêche de contrôler les résultats en leur
faveur. Il est certain que des moyens frauduleux d'exercer un
contrôle sur le corps politique, par
exemple en colportant le parti politique virtuel de Bernier et sa
promesse vide de « remettre le pouvoir au peuple »,
vont se heurter à un mur comme la confiance désinvolte
des libéraux de Trudeau qui pensent qu'ils peuvent obtenir le
consentement du peuple avec leurs « voies
ensoleillées ». Tandis que les efforts
déployés par le
peuple pour s'investir du pouvoir trouvent de nouvelles façons
de s'exprimer pour transformer la situation en faveur du peuple, la
classe dirigeante montre son désespoir en poursuivant son
programme sinistre au nom du peuple. Loin de renouveler le processus
démocratique pour la prise de décision dans la
population, des
arguments fallacieux sont présentés pour dire que les
goûts et désirs individuels exprimés sur les
médias sociaux peuvent être agrégés pour
donner la mesure de l'opinion du corps politique et que c'est la
nouvelle façon de façonner un processus politique et de
gouverner.
Les théories « des choix
publics » sont des stratégies de marketing
basées sur les tentatives de la guerre froide qui visent
à nier le caractère élitiste de la
démocratie représentative qui est déjà
perçue comme élitiste depuis un demi-siècle. Cela
montre la faillite des dirigeants qui ne peuvent rien proposer de
nouveau pour perpétuer leur
pouvoir. Ce parti et les théories sur lesquelles il s'appuie ne
correspondent pas aux revendications du peuple pour des formes de
démocratie qui les placent au centre de la résolution des
problèmes. Ces théories n'ont convaincu personne quand
elles ont été concoctées en premier lieu pour
éviter le besoin de renouveler la démocratie. Elles ne
convaincront certainement personne aujourd'hui, à une
époque où les citoyens sont beaucoup plus instruits et
ont acquis l'expérience de lutter pour leurs droits qui leur
appartiennent à cause de leur humanité.
Le Canada n'a pas besoin d'un deuxième Parti
conservateur. Il n'a même pas besoin d'un premier, qui à
l'heure actuelle n'a aucun rôle à jouer dans
l'édification nationale. Pour le peuple, la destruction
nationale n'est pas envisageable.
Notes
1.Le projet de Bernier de mettre sur pied un parti
politique a été lancé officiellement dix jours
avant le début du congrès d'orientation des
conservateurs, qui s'est tenu du 23 au 25 août. Bernier
avait alors attaqué le premier ministre Justin Trudeau dans un
tweet dans lequel il affirmait que « Le
multiculturalisme extrême et le culte de la diversité de
Trudeau vont nous diviser en petites tribus qui ont de moins en moins
en commun, à part leur dépendance envers le gouvernement.
Des clientèles politiques qu'on achète avec l'argent
des contribuables et des privilèges ». Dans un autre
tweet, il déclarait : « Accueillir des
gens qui rejettent les valeurs fondamentales de l'Occident que sont la
liberté, l'égalité, la tolérance et
l'ouverture ne nous rend pas plus forts. Ceux qui refusent de
s'intégrer et veulent vivre dans leur ghetto ne rendent pas
notre société plus forte. »
Les conservateurs de Scheer se sont dissociés
des tweets de Bernier. Le député conservateur Tony
Clement, qui avait appuyé la candidature de Bernier à la
course à la direction contre Scheer qu'il a perdue (49,05 %
à 50,95 %) après 12 tours de vote, a
déclaré aux journalistes que « le Max Bernier que
j'ai appuyé lors
de la course à la direction n'aurait pas pris la position qu'il
prend maintenant ». Scheer a fait une déclaration
dans laquelle il déclarait que « Maxime Bernier ne joue
aucun rôle officiel au sein du caucus et ne parle pas au nom du
Parti conservateur du Canada sur aucune question ». Bernier
a été démis de ses fonctions porte-parole en
matière d'industrie et démis du Comité de la
Chambre des communes après avoir publié un chapitre de
son livre dans lequel il accuse Scheer d'avoir utilisé de
« faux conservateurs » pour le battre lors de la
course à la direction du Parti conservateur.
2. Il est généralement admis que la
théorie des choix publics a comme origine un article de Duncan
Black
publié en 1948, intitulé « On the Rationale of
Group Decision-Making » (Sur la justification de la prise de
décision en groupe), qui utilisait les mathématiques pour
faire valoir que, dans un éventail de
choix « gauche-droite », le peuple a tendance à
se positionner au centre et les politiciens en quête de votes
vont concevoir des politiques qui reflètent les souhaits de
« l'électeur médian ». De là, la
théorie des choix publics a été
développée par plusieurs «
écoles », notamment par James M. Buchanan de la
« Virginia
School ». Leur point commun est l'application de la
micro-économie à l'étude du comportement
politique, au sein de laquelle les électeurs, les politiciens,
les partis politiques, les bureaucrates et les organisations sont
considérés comme des agents intéressés qui
visent à la « maximisation de
l'utilité ».
Buchanan aurait eu une influence importante sur
l'administration Reagan. En 1986, il a reçu le prix Nobel
« pour son développement des bases contractuelles et
constitutionnelles de la théorie de la prise de décision
économique et politique ». Ses écrits font
écho à la proclamation de Margaret Thatcher selon
laquelle « il n'y a pas
de société, mais seulement des individus et des
familles ». « Selon l'âme du libéralisme
classique », écrit Buchanan, « Il n'y a pas et
il ne peut y avoir de but social ou collectif à atteindre selon
le processus d'interaction ; seuls des objectifs privés
sont réalisés, même sous la structure
idéalisée et même si les institutions
collectivisées peuvent être des instruments pour de telles
réalisations. » Dans The Calculus of Consent :
Logical Foundations of Constitutional Democracy, Buchanan et son
coauteur Gordon Tullock rejettent la « démocratie
idéaliste » et la « recherche similaire au
Saint Graal d'un 'intérêt public' indépendamment
des intérêts
distincts des participants à un choix social ». Ils
ajoutent : « ... nous rejetterons également toute
théorie ou conception de collectivité qui incarne
l'exploitation d'une classe dirigée par une classe dirigeante.
Cela inclut la vision marxiste, qui intègre la politique comme
moyen par lequel le groupe économiquement dominant impose sa
volonté aux opprimés ».
Résistance militante à
l'offensive antisociale en Ontario
40 000
élèves
débrayent
pour
dire
qu'ils ne consentent
pas aux mesures antisociales du gouvernement Ford
Rassemblement à Queen's Park le 23 septembre 2018
Le 21 septembre, plus de 40 000
élèves d'une centaine d'écoles ontariennes ont
participé à un débrayage sous la
bannière : « Nous, les étudiants, ne
consentons pas ». Les étudiants ont dit Non ! au
retrait par le gouvernement Ford du programme d'éducation
sexuelle de 2015, à l'arrêt des
modifications prévues au programme sur les études
autochtones et à une réduction de 100
millions de dollars des dépenses consacrées à
l'entretien des écoles. Une centaine d'étudiants de la
région de Toronto ont également tenu un rassemblement et
un sit-in à Queen's Park le 23 septembre pour
présenter leurs revendications à
l'assemblée législative.
D'autres actions ont eu lieu
dans des écoles de Toronto, Ottawa, Etobicoke, Mississauga,
Burlington, Oakville, Hamilton, Brantford, Guelph, Kitchener, St.
Catharines, Brockville, Fergus, Woodstock, Tilsonburg, London,
Muskoka, Huronia, Penetanguishene, Parry Sound, Port Perry et Thunder
Bay.
Dans d'autres endroits, les étudiants ont agi
autrement. Certains ont porté du violet pour symboliser leur
opposition aux attaques conservatrices, tandis que d'autres ont
organisé des projections de films, des collectes de fonds et des
débats. La mobilisation s'est faite en grande partie par les
médias sociaux et les étudiants ont publié des
photos
de leurs actions sous le mot-clic #WeTheStudentsDoNotConsent.
Dans l'appel à la marche, les étudiants
ont déclaré :
Le retour du programme
d'éducation sexuelle
de 2015 et le retour à celui enseigné en 1998
signifie que certains sujets seront éliminés comme le
mariage entre personnes de même sexe, l'identité de genre,
la cyberintimidation et le sextage.
La diminution de la
priorisation de
la Commission de
vérité et réconciliation met un terme aux efforts
de décolonisation du système éducatif en Ontario,
y compris l'intégration des connaissances et des enseignements
autochtones.
Nous étudiants devons
montrer à notre
gouvernement que nous ne consentons pas à cette action. Les
impacts de ces changements ont été identifiés
répétitivement par des centaines d'experts : ils ne
protégeront pas nos étudiants, nos femmes, notre
communauté LGBTQ + ou notre population autochtone. Il est temps
que nous nous levions
tous et que nous luttions pour notre droit à l'éducation.
C'est pourquoi le 21 septembre 2018, les étudiants de
tout l'Ontario sont invités à participer à un
débrayage.
Les débrayages étudiants en photos
Ottawa
Nepean
Penetanguishene
Toronto, Western Tech
Toronto, Parkdale
Toronto, Bloor Collegiate Institute
Toronto, Wexford Collegiate Institute
Toronto, Institut collégial
Riverdale
Institut collégial North Toronto
Toronto, Institut collégial Harbord
Toronto, école secondaire Earl Haig
Toronto, Institut collégial Malvern
Thornhill, Institut collégial
Westmount
Mississauga, école secondaire Port Credit
Burlington
Guelph, débrayage et
rassemblement à l'hôtel de ville
Waterloo; Bracebridge
Parry Sound
Port Perry
Rassemblement à Queen's Park
(Photo : LML, Isabel, I. Jansen, R.
Operi, B. Karpoche, M. Stiles, Jordanna, P. Tabuns, O. Wright, D. Ladd,
S. Tabasin, D. Matheson, N. Citron, S. Donegan, C. Smoolenaars, Benita
Van M, K. Fife, Emma, J. Thomson, G. Nore, Rayne)
La rue, la nuit, les femmes sans peur
Le mois de septembre a également
été marqué par les marches La rue, la nuit, les
femmes sans peur en Ontario, qui ont affirmé le droit des femmes
à participer pleinement à la vie de la
société et à marcher dans la rue jour et nuit sans
crainte. En particulier, elles ont affirmé le droit des femmes
de dire « Non » aux atteintes à
leur personne humaine, que ce soit par des individus ou par
l'État avec
l'application de lois qui dictent ce qu'elles peuvent ou ne peuvent pas
faire ou dire.
Ottawa
Kingston
Toronto
Peel
Durham
Hamilton
Cambridge
Ingersoll
London
Windsor
Haliburton
Sudbury
Timmins
Elliot Lake
(Photos: B. Reid, S. Sheldrick, S.
Charron, Sackingston, YWCA, L. Goodman, Samira, PWAWA, S. Denney, A.
Tennier, Alsamyname, J. Buckmaster, J. Watt, B. Miller, P. Mills, I.
Cote, NFF, Counselling Centre for East Algoma)
Sommet historique
intercoréen à Pyongyang
La cause de la réunification et de la paix
continue de progresser
- Philip Fernandez -
Les deux dirigeants après la signature de la Déclaration
de Pyongyang,
le 19 septembre 2018
Le troisième sommet entre Kim Jong-un,
président du Parti des travailleurs de Corée et de la
Commission des affaires d'État de la République populaire
démocratique de Corée (RPDC), et le président Moon
Jae-in de la République de Corée (RdC) a eu lieu à
Pyongyang, capitale de la RPDC, du 18 au 20 septembre.
Les deux dirigeants tiennent une copie signée de la
déclaration de Pyongyang,
le 19 septembre 2018.
Le sommet de Pyongyang et la déclaration de
Pyongyang, proclamée par les deux dirigeants à l'issue de
leurs réunions, s'appuient sur les deux sommets
précédents tenus les 27 avril et 26 mai
à Panmunjom, le long du 38e parallèle qui divise la
Corée.
Le peuple coréen et toutes les personnes
éprises de paix et de bonne volonté dans le monde se
réjouissent du succès du sommet de Pyongyang,
exprimé dans la Déclaration de Pyongyang. Ces sommets
montrent la détermination des deux dirigeants à
collaborer activement pour parvenir à la paix et à la
dénucléarisation de la péninsule coréenne
et à
ainsi jeter les bases d'une Corée indépendante, pacifique
et unie qui garantira la sécurité, la
prospérité et un avenir radieux au peuple coréen.
Comme l'a souligné le président Kim lors
de la conférence de presse conjointe à l'issue de la
Déclaration de Panmunjom, les deux dirigeants se sont
engagés à faire de la péninsule coréenne
une terre de paix et à mettre fin à la division et aux
difficultés qu'a endurées le peuple coréen.
Il s'agit du cinquième sommet intercoréen
entre les dirigeants de la RPDC et la RdC. Le premier a eu lieu en
juin 2000 et le deuxième sept ans plus tard, le 7
octobre 2007. Trois autres ont eu lieu en moins de cinq mois cette
année. C'est une indication d'un nouvel élan dans
l'effort pour surmonter les plus de soixante-treize
ans de division forcée de la Corée et les
difficultés créées au peuple coréen par les
États-Unis.
La déclaration de Pyongyang est une
déclaration du peuple coréen au monde entier. Elle
déclare que
son objectif est de garder l'initiative et d'aller de l'avant sans
ingérence extérieure. Cela se fait malgré les
provocations et les doutes semés par les États-Unis sur
les motivations de la RPDC. La noble voie suivie sous la direction du
président Kim et la main tendue à la paix, à
l'amitié et à la réconciliation avec les
États-Unis n'ont fait qu'améliorer la position morale et
la réputation de la RPDC et son leadership au sein de l'opinion
publique mondiale.
Avec chaque sommet intercoréen, ce sont les
États-Unis qui s'isolent et se révèlent être
les fauteurs de troubles sur la péninsule coréenne. Les
États-Unis doivent abandonner leur stratégie lamentable
dans la péninsule coréenne. Ils doivent répondre
à la
demande du peuple coréen en établissant une nouvelle
relation avec la RPDC, comme l'a exigé le
Sommet RPDC-États-Unis du 12 juin à Singapour. Ils
doivent
mettre fin à toutes les sanctions contre la RPDC pour permettre
à cette dernière de respirer et signer un traité
de paix avec la RPDC, qui est la demande du peuple coréen et de
tous les peuples épris de paix et de justice dans le monde.
Kim Jong-un, président du Parti des travailleurs de Corée
et de la Commission des affaires d'État de la République
populaire démocratique de Corée (RPDC), accueille le
président
Moon Jae-in de la République de Corée (RdC) à son
arrivée en RPDC, le 18 septembre 2018.
Rapport du sommet intercoréen de Pyongyang
Du 18 au 20 septembre, Kim Jong-un, le
président du Parti des
travailleurs de Corée et de la Commission des affaires de
l'État de la
RPDC, a rencontré le président Moon Jae-in de la
République de Corée
(RdC) pour le troisième sommet intercoréen historique
entre les deux
dirigeants en moins de cinq mois. Le sommet a eu
lieu à Pyongyang, la capitale de la RPDC. La
délégation de la RdC était
composée d'environ 200 personnes, y compris des
fonctionnaires de haut
niveau, le personnel de sécurité et aussi des hommes et
des femmes
d'affaires d'importantes compagnies de la RdC.
La première journée — le 18 septembre
Lorsque son avion a atterri à Pyongyang le matin
du 18 septembre,
le président Moon et sa conjointe Kim Jung-sook ont
été accueillis à
l'aéroport de Sunan à Pyongyang par le président
Kim et sa conjointe Ri
Sol-ju. Parmi les hôtes étaient aussi Kim Yong-nam, membre
du présidium
du Bureau politique du Comité central du Parti des
travailleurs de Corée (PTC) et président du
Présidium de l'Assemblée
populaire suprême de la RPDC ainsi que plusieurs hauts
fonctionnaires.
Après avoir échangé des
salutations chaleureuses, le président
Moon et le président Kim ont procédé à
l'inspection de la garde
d'honneur de l'Armée populaire coréenne. Le
président Moon a été honoré
d'une salve de 21 coups d'artillerie, la première fois
qu'un tel
honneur est accordé à un dirigeant de la RdC.
Sur la route menant de l'aéroport à la
ville, plus de 100 000
habitants de Pyongyang ont chaleureusement salué le
président Moon et
sa conjointe en leur première visite historique à
Pyongyang. Le
président Moon et sa conjointe ont été accueillis
à la villa de
Paekhwawon où ils ont demeuré pour la durée du
sommet.
Après le dîner, la première
réunion du sommet a eu lieu aux quartiers
généraux du Parti des travailleurs de Corée. Ont
aussi participé avec
le président Moon et le président Kim aux pourparlers du
sommet, du
côté de la RdC, Jong Ui-yong, dirigeant de la
Sécurité de l'État de la
RdC, et So Hum, directeur du Service de renseignements coréen
de la RdC, et du côté de la RPDC, Kim Yong-chol,
vice-président du
Comité central du PTC, et Kim Yo-jong, premier directeur adjoint
du
département du Comité central du PTC.
Le président Kim et le président Moon ont
longuement échangé sur
divers sujets d'intérêt commun y compris les
développements positifs
dans les relations intercoréennes depuis la Déclaration
de Panmunjom
du 27 avril. Ils ont discuté de comment consolider et
élargir ces
développements de façon pratique.
Plus tard en soirée a eu lieu un banquet
d'État offert par le président Kim Jong-un en hommage au
président Moon. Selon le Hankyoreh, le président
Kim a affirmé dans son allocution de
bienvenue : « Je
suis reconnaissant que le premier pas historique et audacieux de
Panmunjom ait sorti le peuple coréen d'une situation de
méfiance et de confrontation pour le mener sur le chemin de la
réconciliation, de la paix et de la prospérité, et
voilà que nous
entrons fièrement dans une nouvelle ère de
réconciliation nationale, de
paix et de prospérité que personne ne pourra
interrompre. »
Le président Moon a répondu, entre
autres, que lui et le président
Kim « discuteraient sérieusement de comment faire
d'importants progrès
dans tous les domaines — militaire, économique, social et
culturel — et
qu'ils chercheraient à résoudre une fois pour toutes les
tensions
militaires et à éliminer le spectre de la guerre entre le
sud et le
nord ». Il a ajouté : « La
dénucléarisation complète de la péninsule
coréenne et la réalisation de la paix sont aussi des
sujets importants.
Nous allons faire l'ébauche d'un projet plus ambitieux pour une
paix
permanente et pour la paix et la prospérité. »
Il a aussi souligné : «
Il s'agit d'une résolution tout à fait nouvelle, et il
se peut que nous soyons confrontés à divers défis
et difficultés. Mais
il règne une confiance et une amitié entre le
président Kim Jong-un et
moi. »
Après le banquet d'État, auquel ont
participé des fonctionnaires
des deux côtés, les invités ont participé
à un concert au Grand Théâtre
de Pyongyang, où les artistes ont présenté une
sélection de chansons et
d'airs coréens connus. Après la prestation, les deux
dirigeants sont montés sur la scène pour féliciter
les artistes.
La deuxième journée — le 19
septembre
La deuxième journée du sommet, des
pourparlers ont eu lieu à la
villa de Paekhwawon. Le président Kim et le président
Moon ont
réaffirmé que le nord et le sud étaient
résolus à travailler ensemble
dans l'esprit de coopération et de réconciliation afin
d'influencer
positivement les relations intercoréennes. Les deux dirigeants
se sont
engagés à
développer la confiance et les relations fraternelles dans le
respect
et à laisser loin derrière eux cette époque de
méfiance et de
confrontation.
Après la tenue de la deuxième
réunion du sommet, le président
Kim et le président Moon ont signé la Déclaration
historique de
septembre de Pyongyang. Lors du point de presse conjoint après
la
signature de la déclaration, le président Kim a dit que
la Déclaration
de septembre de Pyongyang était le fruit du travail
réalisé depuis la
Déclaration de Panmunjom, qui a ouvert une nouvelle ère
de
réconciliation et de paix pour le peuple coréen. Il a
affirmé que la
Déclaration de Pyongyang contribuerait à la
coopération entre les deux
côtés, en particulier dans le domaine militaire, et
qu'elle
favoriserait le progrès dans l'élimination de toute
menace de guerre
nucléaire et d'agression
dans la péninsule coréenne. Le président Kim a
aussi affirmé que la
Déclaration donnerait lieu à des mesures pratiques pour
cimenter les
relations intercoréennes en encourageant davantage de contacts
entre le
peuple du nord et du sud. Il a aussi souligné que la nouvelle
ère qui
voyait le jour dans la péninsule coréenne serait un
fondement solide
pour soutenir le désir du peuple coréen de
réconciliation et de
réunification nationales.
Le président Kim a aussi souligné qu'il
avait promis au président
Moon qu'il visiterait Séoul, la capitale de la RdC, dans un
avenir
rapproché.
Pour sa part, le président Moon a dit que la
création d'un « comité
militaire conjoint sud-nord » jouerait un rôle crucial
dans les
relations nord-sud et que des mesures seraient prises par les deux
côtés pour travailler avec la communauté
internationale pour
dénucléariser la péninsule coréenne. Il a
souligné que la RPDC avait
commencé à
démanteler son installation d'essais de moteurs de missiles
à
Donchang-ri et que d'autres mesures seraient prises en fonction de
mesures équivalentes de la part des États-Unis.
Moon a aussi dit qu'au cours de la prochaine
année, la RdC et la
RPDC participeraient ensemble à divers projets
économiques conjoints y
compris celui de relier les chemins de fer et les routes qui longent la
mer de
l'Est et la mer de l'Ouest, relançant la Zone industrielle de
Kaesong
et les visites au mont Kumgang dans la RPDC.
Aussi le président Moon a annoncé la
candidature commune de la RPDC
et la RdC aux Jeux olympiques d'été de 2032 et
qu'ils organiseraient
aussi ensemble le 100e anniversaire du Mouvement du 1er mars,
pour
commémorer le début de la résistance
organisée des Coréens patriotiques
contre l'annexion et l'occupation
japonaises de leur pays.
Le président Moon a dit que les semences de la
paix qui avaient été
plantées au printemps à Panmunjom avaient porté
fruit à l'automne à
Pyongyang et il s'est dit convaincu que les relations nord-sud
continueraient de croître et de s'épanouir.
En soirée, à la demande du
président Moon qui voulait souper dans
un restaurant local, le repas a eu lieu au restaurant de fruits de mer
Taedonggang à Pyongyang, à la grande surprise et au
plaisir des gens
dans le restaurant. Après le souper, les dirigeants ont
participé à un
spectacle artistique et de gymnastique de masse au stade du Premier
Mai. Le spectacle s'est déroulé devant un stade comble
de 150 000
personnes, y compris les fonctionnaires des divers ministères et
des
institutions nationales, des travailleurs, des jeunes et des
étudiants
de Pyongyang et des compatriotes coréens d'outre-mer. En
arrière-scène
on pouvait lire en lettres géantes : « Que la nation
entière oeuvre ensemble à l'édification d'un
puissant pays unifié. »
Spectacle de gymnastique de masse au stade du Premier Mai le 19
septembre 2018
Un numéro spécial du spectacle grandiose
a été consacré au président Moon en guise
de bienvenue.
Après le spectacle qui a été
grandement apprécié par tous,
le président Kim a livré un discours dans lequel il a
fait valoir que
la Déclaration de Pyongyang représentait un tournant
décisif dans les
relations intercoréennes. Il a remercié le
président Moon qui, grâce à
ses efforts inlassables et passionnés, a contribué
à tourner la page et
à
laisser derrière eux les relations intercoréennes
chancelantes et à
collaborer à la création d'une nouvelle ère de
paix et de
réconciliation dans la péninsule coréenne.
Le président Moon a remercié à son
tour le président Kim pour la
chaleureuse hospitalité qu'il lui avait réservée
ainsi qu'à sa
délégation à Pyongyang. C'était la
première fois qu'un chef d'État de
la RdC livrait un discours public au peuple de Pyongyang, un discours
qui a été accueilli avec enthousiasme et ponctué
d'applaudissements et
des
bravos des participants.
Le président Moon a rendu hommage au leadership
et à l'initiative du
président Kim Jong-un et a souligné que le peuple
coréen forme un seul
peuple dont les racines remontent à 5000 ans et que la
période de
division n'était que de 70 ans. Il a dit que malgré
d'immenses
difficultés, le peuple à Pyongyang avait bâti une
ville
magnifique et avait fait preuve de la force et de la
détermination qui
caractérisent le peuple coréen qui relève les
défis avec courage et
ténacité. Il a promis que lui et le président Kim
tiendraient fermement
« la main des 80 millions de Coréens pour former une
nouvelle patrie ».
La troisième journée — le 20
septembre
Le matin du 20 septembre, le président Kim
Jong-un et le président
Moon Jae-in et leurs conjointes ont visité le mont Paektu, le
foyer
spirituel du peuple coréen et le lieu où le fondateur de
la RPDC et de
la Corée moderne, Kim Il-sung, a organisé la
résistance aux occupants
japonais de la Corée. C'est aussi le lieu de naissance de Kim
Jong-il, né au coeur même de la résistance contre
le Japon, et qui a
dirigé une RPDC confrontée à de grandes
épreuves de 1994 à 2011 et
édifié la RPDC en un puissant pays socialiste. Au sommet
du mont
Paektu, les deux dirigeants ont levé leurs mains jointes,
marquant
ainsi de façon symbolique la fin d'un sommet très
réussi.
Plus tard dans la journée, le président
Moon et la délégation
sud-coréenne ont quitté Pyongyang pour Séoul. Le
président Moon a été
accompagné à l'aéroport par le président
Kim Yong-nam et d'autres hauts
fonctionnaires.
Déclaration commune de Pyongyang de septembre
Voici le texte de la déclaration commune de
Pyongyang signée par les dirigeants de la
République
populaire démocratique de Corée et de la
République de Corée le 19
septembre à Pyongyang.
***
Le Président Kim Jong Un du Comité des
affaires d'État de la
République populaire démocratique de Corée et le
Président Moon Jae In
de la République de Corée ont mené, du 18
au 20 septembre 2018, une
conférence au sommet Nord-Sud à Pyongyang.
Les deux dirigeants ont apprécié les bons
résultats obtenus
après l'historique Déclaration de Panmunjom, notamment la
tenue d'un
dialogue et de négociations étroits, des échanges
et la collaboration
non gouvernementale dans divers domaines et la prise de mesures
marquantes pour la détente militaire.
Les deux dirigeants ont revérifié les
principes de l'indépendance
nationale et de l'autodétermination nationale, sont convenus de
développer avec esprit de suite et de façon durable les
rapports
Nord-Sud en faveur de la réconciliation et de la collaboration
nationales, d'une paix stable et de la prospérité commune
et sont tombés d'accord pour
oeuvrer à réaliser, par leur politique, l'aspiration
et les voeux de
toute la nation désirant voir le développement des
actuels rapports
Nord-Sud aboutir à la réunification.
Les deux dirigeants ont conféré avec
franchise et en profondeur sur
les différents problèmes à résoudre et les
mesures pratiques à prendre
pour promouvoir les rapports Nord-Sud à un palier
supérieur par une
application stricte de la Déclaration de Panmunjom et sont
convenus que
la présente conférence au sommet de Pyongyang aura
marqué
un tournant important de l'histoire, déclarant comme suit :
1.Le Nord et le Sud sont convenus d'adopter
l'« Accord sur
l'application de la Déclaration de Panmunjom dans le domaine
militaire », conclu à l'occasion de la
présente conférence au sommet de
Pyongyang, à titre d'annexe de la Déclaration commune de
Pyongyang, de
le respecter strictement et de l'appliquer sincèrement ainsi
que de prendre des mesures pratiques pour la transformation de la
péninsule coréenne en une zone de paix permanente.
Le Nord et le Sud sont convenus de mettre au plus
tôt en
fonctionnement le Comité militaire conjoint Nord-Sud pour
contrôler
l'application de l'Accord dans le domaine militaire et maintenir les
liens et les consultations permanents pour prévenir les conflits
armés
accidentels.
2. Le Nord et le Sud sont convenus d'organiser
dans le courant de
l'année la cérémonie d'ouverture des travaux de
liaison et de
modernisation des voies ferrées et des routes des côtes
est et ouest.
Le Nord et le Sud sont convenus de procéder
d'abord à normaliser
le fonctionnement de la zone industrielle de Kaesong et le tourisme aux
monts Kumgang à mesure que les conditions nécessaires
seront réunies et
de se consulter sur la création d'une zone économique
spéciale commune
sur la côte ouest et d'une zone touristique spéciale
commune sur la côte est.
Le Nord et le Sud sont convenus de promouvoir
activement la
collaboration environnementale Nord-Sud pour la protection et la
restauration de l'écosystème naturel et de veiller en
priorité à
réussir effectivement la collaboration en cours dans le domaine
de
l'exploitation forestière.
Le Nord et le Sud sont convenus de resserrer la
collaboration dans
le domaine antiépidémique, sanitaire et médical,
notamment la prise des
mesures d'urgence requises pour prévenir l'entrée et la
diffusion de
maladies contagieuses.
3. Le Nord et le Sud sont convenus d'ouvrir dans
les meilleurs
délais le bureau de réception permanent de la zone des
monts Kumgang
pour les membres de familles et parents dispersés et, à
cette fin, d'en
remettre au plus tôt en état les installations.
Le Nord et le Sud sont convenus de se consulter en
priorité, par
des pourparlers des sociétés de la Croix-Rouge, pour
résoudre le
problème de l'entrevue et de la correspondance par
télévision des
membres de familles et parents dispersés.
4. Le Nord et le Sud sont convenus de promouvoir
davantage les
échanges dans les domaines culturel et artistique et, en premier
lieu,
d'organiser en octobre une tournée de la troupe artistique de
Pyongyang
à Séoul.
Le Nord et le Sud sont convenus de prendre part en
commun autant
que possible à des compétitions internationales,
notamment les Jeux
olympiques d'été 2020, et de collaborer pour
accueillir l'organisation
en commun des Jeux olympiques d'été 2032.
Le Nord et le Sud sont convenus d'ouvrir des
festivités
significatives pour célébrer solennellement le 11e
anniversaire de la
publication de la Déclaration du 4 octobre et de
célébrer en commun
le 100e anniversaire du soulèvement populaire du 1er
mars et, à cette
fin, de se consulter sur les mesures pratiques à prendre
à cet égard.
5. Le Nord a décidé d'abord de
détruire à jamais le champ d'essai
de moteurs et la rampe de lancement de fusées de la commune de
Tongchang en autorisant la visite d'experts des pays
intéressés.
Le Nord a exprimé son intention de continuer
à prendre des
dispositions supplémentaires, telles que celles concernant la
suppression perpétuelle des installations nucléaires de
Nyongbyon, si
les États-Unis prennent les mesures correspondantes selon
l'esprit de
la Déclaration commune du 12 juin RPDC-USA.
Le Nord et le Sud sont convenus de collaborer
étroitement pour la
promotion d'une dénucléarisation complète de la
péninsule coréenne.
6. Le président Kim Jong Un du
Comité des affaires d'État a convenu
de visiter Séoul dans un proche avenir sur invitation du
président Moon
Jae In.
Kim Jong Un président du Comité des
affaires d'État de la République populaire
démocratique de Corée
Moon Jae In président de la République de
Corée
Le 19 septembre 2018
(www.naenara.com.kp)
Une importante conférence à New York
Le Forum mondial de la paix 2018 sur la
Corée se tient à l'Université Columbia, à
New
York, les 29 et 30 septembre. Le thème
général de cette importante conférence est «
La paix et la prospérité pour la Corée et le
monde ». De nombreux participants échangeront des
idées et des points de vue sur le sujet. Selon le
comité organisateur, le Forum a pour objectif « de faire
progresser la paix réelle et durable sur la péninsule
coréenne par un dialogue véritable ».
Ce forum historique, le premier du genre, se
déroule dans le contexte d'événements importants
dans la péninsule coréenne. Le peuple coréen, au
nord comme au sud, avance vers la réconciliation, la paix et la
réunification, inspiré par la Déclaration
du 27 avril et la récente Déclaration de Pyongyang
du 19 septembre.
L'ancien président américain Jimmy Carter
prendra la parole à la séance d'ouverture. Il y aura des
tables rondes et des exposés suivis d'interventions
d'universitaires et d'experts de la Corée du nord et du sud, de
la Chine, du Japon, de la Russie et des États-Unis, sur les
nombreux aspects des événements qui se déroulent
dans la péninsule
coréenne. Les relations entre les États-Unis et la
République populaire démocratique de Corée seront
un sujet important.
Le programme du samedi comprendra trois séances :
1) paix et sécurité ;
2) relations inter et
intra-régionales ;
3) diplomatie des deuxième et
troisième volets.
Un banquet est prévu dans la soirée
du 29 septembre, auquel participeront des ambassadeurs des Nations
unies de différents pays, d'autres dignitaires et
invités. Un programme culturel « Concert pour la paix et
la prospérité » est également
prévu.
La conférence se terminera dimanche matin par
une session intitulée « Dialogue et échange entre
nos deux peuples », entre les participants à la
conférence et les présentateurs.
La délégation de la
Fédération coréenne
au Canada inspirée par les célébrations
du 70e anniversaire de la RPDC
Parade le 9 septembre à Pyongyang à l'occasion du 70e
anniversaire
de la fondation de la RPDC
Du 4 au 13 septembre, une
délégation de 12 membres de la
Fédération coréenne au Canada, qui fait partie
d'un réseau international de Coréens progressistes et
patriotiques vivant à l'extérieur de la péninsule
coréenne, a participé à des
événements célébrant le 70e
anniversaire de
la fondation de la République
populaire démocratique de Corée (RPDC) à Pyongyang.
Mme S.Y. Chun, ancienne présidente de la
Fédération coréenne au Canada, qui faisait partie
de la délégation canadienne, a informé LML
que cette visite avait été très inspirante pour
les membres de la délégation, car elle se
déroulait dans un contexte politique différent sur la
péninsule coréenne. Elle a souligné qu'à la
suite de la
Déclaration de Panmunjom et des efforts déployés
conjointement par le nord et le sud, la population coréenne se
sent optimiste et espère que la paix et la stabilité se
réaliseront dans la péninsule et, dans un avenir peu
lointain, la réunification de la Corée même.
Pendant son séjour en RPDC, la
délégation canadienne a participé à de
nombreux rassemblements et événements organisés
pour le 70e anniversaire de la fondation de la RPDC et a
également eu l'occasion de rencontrer d'autres sections de la
Fédération coréenne de l'Allemagne, la
Nouvelle-Zélande, l'Australie, le Japon, la Chine et la
Russie,et de partager leurs expériences. Des plans ont
été élaborés pour organiser un grand
rassemblement des Coréens d'outre-mer plus tard dans
l'année afin de discuter et d'adopter des mesures pratiques dans
leurs différents pays pour contribuer à la mise en oeuvre
de la Déclaration de Panmunjom.
Selon Mme Chun, la délégation canadienne
a pu observer que sous la direction du Parti des travailleurs de
Corée et du président Kim Jong Un, les divers secteurs de
l'économie de la RPDC se développaient rapidement
malgré les difficultés causées par les sanctions
économiques et politiques injustement imposées à
la RPDC. Cet objectif a été
atteint en appelant les travailleurs et en particulier les jeunes
à accroître leur production et à développer
l'économie.
Avant de quitter le pays, les membres de la
délégation canadienne, accompagnés par d'autres
délégués étrangers, ont pris une photo
commémorative avec Kim Yong Nam, le président de
l'Assemblée populaire suprême de la RPDC. La
délégation est rentrée au Canada,
déterminée à jouer son rôle dans la
promotion de la cause de la paix sur la
péninsule coréenne.
Parade à Pyongyang pour célébrer
le 70e anniversaire
de la fondation de la RPDC
(Photos: Xinhua)
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