Numéro 32 - 15 septembre 2018
La session parlementaire reprend le
17 septembre
La fraude de l'existence
d'élections
« libres et équitables » au Canada
- Anna Di Carlo, dirigeante nationale du
Parti marxiste-léniniste du Canada -
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La
session
parlementaire
reprend
le
17
septembre
• La fraude de l'existence d'élections
« libres et équitables » au Canada - Anna
Di Carlo, dirigeante nationale du Parti marxiste-léniniste du
Canada
• Le besoin de financer le processus, pas
les partis
• Les activités de financement des
partis politiques et « l'égalité des chances
»
Fin des mises en
candidature pour l'élection générale du 1er
octobre au Québec
• Le Parti marxiste-léniniste du
Québec présente 25 candidates et candidats à
l'élection 2018 - Pauline Easton
Opposition à la
restructuration antisociale en Ontario
• Le gouvernement invoque la « clause
nobostant »
• Un ordre du jour pour détruire les
conseils municipaux - Janice Murray
• Les Torontois disent non à la
restructuration antidémocratique du gouvernement
À titre
d'information
• L'économie de l'Ontario
Le mouvement du peuple
de la Colombie-Britannique pour s'investir du pouvoir
• Les avancées du camp du Oui dans la
campagne référendaire en Colombie-Britannique -
Peter
Ewart
• Manifestation à Vancouver contre la
construction du pipeline Trans Mountain et le rachat de Kinder Morgan
par le gouvernement fédéral - Brian Sproule
• Donner la parole aux femmes autochtones
disparues ou assassinées le long de la route des larmes
L'anniversaire du 11
septembre
• Non à l'intégration du Canada
à la sécurité intérieure des
États-Unis ! Faisons du Québec et du Canada une zone de
paix ! - Geneviève Royer
Élections au
Brésil
• Le Parti des travailleurs désigne un
candidat pour remplacer Lula à la présidence du
Brésil
• Fernando
Haddad sera Lula pour des millions de Brésiliens! -
Lettre
de
Lula au peuple brésilien
La session parlementaire reprend
le 17 septembre
La fraude de l'existence d'élections «
libres et équitables » au Canada
- Anna Di Carlo, dirigeante nationale du
Parti marxiste-léniniste du Canada -
Le Parlement reprendra ses travaux le lundi 17
septembre 2018 à un moment où la
nécessité du renouveau démocratique est criante.
Une chose qui a été mise en évidence au cours de
l'ajournement d'été de la Chambre des communes est que
dans ce pays la notion que les élections sont « libres et
équitables » est une
fraude. Ce concept n'a rien à voir avec investir
l'électorat du droit souverain de prendre les décisions.
Ce qui est primordial, c'est trouver de nouvelles sources de
financement pour désinformer l'électorat et le montant
d'argent que les partis politiques et les candidats peuvent
dépenser pour se faire élire. Les médias nous
informent régulièrement
quel parti est en tête de la course effrénée au
financement.
Dire que tous les citoyens sont
égaux dans l'exercice de leur droit d'élire et
d'être élus ne fait pas de sens. On nous dit qu'un
ensemble de règles limite les dépenses électorales
et le montant que chaque personne peut contribuer aux partis politiques
et aux candidats, mais il y a tellement d'exceptions
intéressées à ces règles que toute
définition
d'égalité des chances ou d'élections libres et
équitables a perdu sa pertinence.
La Loi électorale du Canada nie
complètement la réalité que le corps politique est
divisé entre une caste dirigeante et une classe
dépossédée. La caste dirigeante comprend les
membres de la classe dominante et leur suite de courtisans. Elle dirige
le gouvernement, contrôle les partis politiques dits majeurs et
jouit d'une myriade de
privilèges à cause de sa propriété
privée des principaux moyens de production et de commerce et de
tous les principaux médias imprimés, de la
télévision et de la radio, ainsi que des fournisseurs
d'Internet qui permettent les médias sociaux. Cette caste au
pouvoir utilise ses positions d'influence sur toutes les prises de
décisions. Elle possède et
contrôle des entreprises qui jouent un rôle décisif
pour perpétuer le système de gouvernement des partis
cartellisés, comme les maisons de sondage, les
conglomérats de relations publiques et le nouveau secteur
multinational du marketing électoral qui lance des campagnes sur
demande.
Selon la Loi électorale canadienne, en dehors de
la période de campagne électorale officielle, les
activités des individus et des partis politiques ne sont
soumises
à aucune restriction. Cela est censé prouver que nous
jouissons au Canada de l'égalité pour exercer notre
liberté d'association et notre liberté d'expression. Ces
droits peuvent être exercés
par n'importe quel parti ou organisation, dit-on. Mais comment
s'exercent ces libertés pour les partis cartellisés, dont
tous les faits et gestes font la une des journaux et sont
rapportés aux heures de grande écoute, est très
différent pour les partis politiques enregistrés, les
organisations du peuple et les syndicats dont les activités,
jugées «
marginales » ou dangereuses pour l'économie par
l'élite dominante, ne reçoivent aucune attention et sont,
de manière générale, considérées
comme même pas dignes de mention.
Les machines de relations publiques des partis dits
majeurs admettent que, quelle que soit la couverture que leurs clients
reçoivent, négative ou positive, cela sert à faire
en sorte que les trois « partis politiques majeurs »
bénéficient d'être promus chaque jour et d'entrer
dans la conscience des Canadiens. Rien d'autre
ne compte.
La fraude d'une
période de « campagne électorale
officielle » de 30 à 40 jours au cours de
laquelle les dépenses sont soumises à un plafond afin de
contrôler l'influence des gros capitaux est en effet une fraude.
En dehors de cette période, la seule contrainte légale
visant à assurer l'équité électorale
consiste à limiter les
contributions politiques en interdisant les contributions des
sociétés, des syndicats ou d'individus qui ne sont ni
citoyens canadiens ni résidents permanents et en plafonnant les
contributions annuelles. La créativité des partis
cartellisés pour trouver des failles pour contourner les limites
imposées par la Loi électorale ou pour
l'interpréter de manière
intéressée est stupéfiante. Cela montre leur
degré de cynisme et de corruption. Cela montre également
que, à moins que les citoyens ne les obligent à rendre
des comptes en s'engageant sur une voie entièrement nouvelle,
celle du renouveau politique, ces partis politiques dits majeurs, avec
les
lois électorales qu'ils adoptent et interprètent,
continueront
d'être les gardiens du pouvoir politique de cette caste
dirigeante corrompue et en putréfaction.
La société est divisée entre la
classe dominante et la classe ouvrière. L'unique but de la caste
au pouvoir est de défendre les intérêts de la
classe dominante et de perpétuer un système qui utilise
toutes les ressources de la société sur lesquelles elle
exerce un contrôle pour payer les riches et en profiter
elle-même. C'est inadmissible. Il est grand
temps que les élections soient régies par des
règles modernes décidées directement par les
citoyens, débarrassées du rôle des
privilèges et du pouvoir et qui portent les citoyens au pouvoir,
et non les partis cartellisés qui forment des gouvernements
antipeuple et antinationaux pour gouverner au nom
d'intérêts privés supranationaux.
Le besoin de financer le processus, pas les partis
Depuis l'ajournement de la Chambre des communes
le 22 juin, le
Parti libéral au pouvoir, la loyale opposition conservatrice et
le NPD
ont tenu des réunions de caucus, des activités de
financement et des
congrès. Ces activités visaient à préparer
les prochaines élections
fédérales qui se tiendront dans un peu plus d'un an,
le 21
octobre 2019, conformément à la Loi sur les
élections à date fixe. La
frénésie électorale s'est emparée de ces
partis depuis longtemps au
grand dégoût de l'électorat qui est prisonnier de
leurs bouffonneries.
Pendant les vacances parlementaires d'été, les
activités les plus
notoires de ces partis ont été des activités de
financement et de
désinformation.
Les ministres du gouvernement Trudeau et le premier
ministre
Trudeau lui-même ont parcouru le pays et tenu des dîners
bénéfices
à 1 000 $ et 1 500 $ le couvert.
Qu'est-ce qu'un dîner avec le premier
ministre apporte de plus à un donateur que celui-ci ne recevrait
pas en
donnant tout simplement cette
somme directement au parti ? Les modifications apportées
à la Loi
électorale qui exigent que certaines activités de
financement
auxquelles participent le premier ministre et les membres du Cabinet
soient annoncées à l'avance et donc «
transparentes » n'ont pas
répondu à cette question.
À leur congrès en août, les
conservateurs ont tenu un atelier au
cours duquel les mesures créatives proposées par l'ancien
sénateur à la
retraite, Irving Gerstein, surnommé le «
collecteur de fonds » en chef du parti, ont
été présentées. Ces mesures
consistent à jouer avec le système de remboursement des
dépenses électorales et le plafonnement des
dépenses imposé aux partis
et aux candidats. Gerstein a expliqué que le parti voulait
assurer sa
sécurité financière après les
élections fédérales de 2019 en utilisant
un stratagème pour être admissible à un
remboursement de la TVH/TPS.
Les organismes sans but lucratif qui reçoivent plus
de 40 % de leur financement de sources gouvernementales ont
le droit de
demander un remboursement de 50 % de la TVH/TPS. Lorsque les
partis
politiques recevaient une subvention par vote, les partis
cartellisés
pouvaient facilement atteindre cette cible, car le financement public
représentait en
moyenne 45 % de leurs revenus. Depuis que le gouvernement
conservateur
de Harper a éliminé la subvention par vote, ce n'est plus
le cas.
Pour compenser cette perte, les conservateurs ont
introduit une
politique controversée à leur congrès. Selon cette
politique, les
candidats conservateurs devront remettre au parti 50 % des
remboursements de dépenses électorales qu'ils recevront
lors des
élections de 2019. Habituellement, ces remboursements sont
remis à
l'association de circonscription locale et conservés pour les
prochaines élections. Selon Gerstein, les associations de
circonscription du parti sont assises sur approximativement 23
millions
de dollars. Pour justifier cette nouvelle politique aux
délégués de la
convention, Gerstein a offert « un raisonnement à six
millions de
dollars ».
Gerstein a expliqué que le parti doit composer
avec une perte de 20
millions de dollars - la subvention par vote dont il disposait au cours
du dernier cycle électoral. Il a déclaré que pour
que le fonds
conservateur garde une longueur d'avance dans le jeu du financement
politique et sorte des élections de 2019 sans dette et avec
des
liquidités en banque, il doit « augmenter la proportion
[des revenus]
provenant du financement gouvernemental ». L'ironie est que
le parti
qui a éliminé la subvention par vote en affirmant que
« les partis
politiques ne devraient pas être financés par les deniers
publics »,
manoeuvre maintenant pour obtenir davantage de fonds publics.
Gerstein a expliqué sans honte que pour recevoir un
remboursement de
TPS/TVH, estimé à 6 millions de dollars, le parti
devait augmenter le
pourcentage de ses revenus provenant de sources gouvernementales
à un
seuil de 40 %. À première vue, le plan consiste
à traiter les
remboursements de dépenses électorales des candidats
qui sont transférés au parti non pas comme un «
transfert » d'un
candidat, mais comme un remboursement du gouvernement au parti. Les
conservateurs pensent que c'est une proposition défendable. Pour
y
arriver, ils doivent s'assurer que les candidats conservateurs
maximisent leurs dépenses et, par conséquent, leurs
remboursements
potentiels venant des fonds publics. Cela signifie également que
les
activités de financement des candidats conservateurs prennent
une
importance particulière.
Pour sa part, le NPD a enfin remis son rapport
financier
annuel 2017. Ce rapport montre que ses activités de
financement
traînent loin derrière celles des autres partis qui
siègent au
Parlement. Le NPD a annoncé qu'il résoudrait ce
problème en
investissant davantage dans les techniques de pointe de collecte de
fonds.
Rien de tout cela n'est considéré comme
un problème politique dû à
la dégénérescence du système de
gouvernement de parti et au fait que le
système appelé démocratie représentative ne
représente ni les citoyens
membres du corps politique ni le corps politique. Ce système
sert des
intérêts privés qui, aujourd'hui, sont
déterminés à détruire
l'obligation qu'a le gouvernement d'utiliser les ressources naturelles
et humaines pour répondre aux besoins des gens et de la
société au
niveau national et également international.
Le Parti communiste du Canada
(marxiste-léniniste), enregistré
auprès d'Élections Canada sous le nom de Parti
marxiste-léniniste du
Canada, soutient que la loi électorale devrait être
modifiée pour que,
par l'entremise d'Élections Canada, le processus
électoral soit financé
et non les partis. Le financement public des partis politiques prend la
forme de crédits d'impôt pour les contributions politiques
et de
remboursement des dépenses électorales.
À la suite de l'élection
fédérale de 2015, les partis politiques
qui satisfaisaient à l'exigence relative au seuil de vote requis
ont
reçu plus de 60 millions de dollars en remboursement des
dépenses
électorales, tandis que leurs candidats ont reçu 42
millions de
dollars. Les partis politiques qui reçoivent 2 % des
suffrages exprimés valides à l'échelle nationale,
ou 5 % des suffrages
valides dans les circonscriptions où ils ont
présenté des candidats,
reçoivent un remboursement de 50 %. Les candidats
reçoivent un
remboursement de 60 % s'ils obtiennent 10 % des
suffrages exprimés.
Cette subvention
publique donne clairement un avantage injuste et injustifiable qui rend
impossible toute égalité des chances.
Le crédit d'impôt pour contributions
politiques, qui prévoit un
remboursement d'impôt pouvant aller
jusqu'à 650 $, ne bénéficie qu'à
ceux qui doivent des impôts après toutes les autres
déductions et donc
avantage les mieux nantis. Entre 2011 et 2014, le coût
du crédit
d'impôt pour contributions politiques était en
moyenne de 25,2 millions de dollars par an. En 2015, la
dernière année
électorale, le coût était de 55 millions de
dollars et les projections
sont qu'il sera de 45 millions de dollars en 2019.
Dans son rapport
sur le coût du crédit d'impôt pour les fonds
publics, l'Agence du
revenu du Canada explique que « cette
mesure encourage une large participation des citoyens au processus
électoral ».
Cela ne fonctionne clairement pas. En 2017, tous
les partis
politiques enregistrés ont recueilli des contributions
politiques
totalisant 41,6 millions de dollars auprès
de 222 357 personnes, soit
moins de 0,82 % du nombre estimé des électeurs
canadiens admissibles.
Les crédits d'impôt pour les contributions
peuvent être supprimés,
mais surtout aucun parti ou candidat ne devrait être
remboursé pour des
dépenses électorales basées sur les
résultats passés. Les fonds publics
devraient être utilisés pour créer des conditions
dans lesquelles tous
les membres du corps politique peuvent participer aux processus
électoraux et politiques indépendamment de leur situation
financière ou
de leurs liens avec un parti politique.
Le stratagème de remboursement des
dépenses électorales et du
plafonnement des dépenses électorales force les partis
cartellisés à se
livrer à un numéro de funambule. D'une part, ils veulent
maximiser
leurs remboursements en faisant en sorte que la plus grande partie de
leurs dépenses pendant la « campagne électorale
officielle » soit
considérée comme des « dépenses
électorales » pouvant être
remboursées. D'autre part, ils veulent dépenser le plus
possible pour
battre leurs concurrents et ils doivent donc exclure les
dépenses
qui
leur feraient dépasser le plafonnement. Les modifications
intéressées à
la Loi électorale du Canada
et les interprétations intéressées de
la loi, encore plus nombreuses, abondent. C'est ce que l'on a vu avec
le scandale des transferts des conservateurs, avec le stratagème
de
transfert des dépenses du parti, assujetties au plafond des
dépenses,
aux candidats pour les rendre admissibles à un remboursement
de 60 %
plutôt que de 50 %. L'élaboration de telles
interprétations est devenue un art en soi qui sépare le
bon grain de
l'ivraie, les « bons » collecteurs de fonds et
planificateurs
budgétaires des partis dits majeurs des autres.
Avec sa Loi sur l'intégrité des
élections de 2014, le
gouvernement Harper a exclu les dépenses de collectes de
fonds des
dépenses électorales qui sont visées par le
plafond des dépenses. Le
Parti libéral, qui a promis d'annuler les dispositions injustes
de la Loi sur l'intégrité des élections,
n'a pas trouvé cela injuste, et le
NPD n'a pas jugé bon non plus de s'y opposer. Auparavant, les
partis
cartellisés qui dépensent des sommes énormes en
sondages - qu'ils
gardent pour eux ou rendent publics, selon que les résultats
leur sont
avantageux ou pas - ont décidé d'exclure les sondages de
la définition
d'une dépense électorale.
L'exclusion des dépenses de financement illustre
bien la nature corrompue de ces changements intéressés.
Lorsque la Loi
sur
l'intégrité des élections
a été déposée à la Chambre des
communes, Marc Mayrand, alors directeur
général des élections, s'est opposé avec
succès à une disposition qui
aurait exclu le coût des appels téléphoniques des
dépenses électorales pendant une élection, s'ils
étaient faits à des
fins de financement à une personne qui avait contribué
plus de 20 $ à
un parti politique dans le passé. M. Mayrand avait
souligné à l'époque
que cette disposition « compromettrait l'égalité
des chances » entre
les partis politiques. « Il ne faut guère d'imagination
pour comprendre que d'autres communications partisanes peuvent
être
déguisées en activité de financement »,
avait-il déclaré, et qu'il
serait également « difficile, voire
impossible » d'empêcher que cela se
produise.
La loi actuelle stipule que bien que les
activités de financement
sont exclues, le matériel promotionnel de financement est
assujetti au
plafond des dépenses électorales. Par exemple, le
coût de production
d'un dépliant faisant la promotion d'une activité de
financement est
considéré comme une dépense électorale.
Mais l'envoi de prospectus par
la poste a largement disparu. Les bases de données sont à
la fine
pointe de la technologie, mais les millions de dollars
dépensés pour la
construction des bases de données sont exclus parce que ces
dernières sont
classées
dans la catégorie de la « propriété
intellectuelle » !
Ces bases de données contiennent des
informations détaillées sur
les électeurs et sont devenues un élément central
de toutes les formes
de campagne électorale, notamment les communications
liées au
financement. Les partis politiques et les experts des campagnes
électorales parlent continuellement de l'importance de ces bases
de
données des
électeurs et qui selon eux sont essentielles pour le
microciblage.
Les dépenses de financement sont importantes.
En 2017, le Parti
conservateur a annoncé des contributions de 18,8 millions
de dollars et
des dépenses de financement de 7,1 millions de dollars. Le
Parti
libéral du Canada a recueilli 14 millions de dollars et
dépensé 2,7
millions de dollars pour la collecte de
fonds.
Au congrès d'orientation politique du Parti
conservateur, qui s'est
tenu en août 2018 à Halifax, le président du
Fonds conservateur,
Irving Gerstein, s'est vanté que l'utilisation de la base de
données
nationale des électeurs du parti était «
essentielle » à sa capacité de
recueillir des fonds. Le NPD a récemment déposé
son rapport
annuel de 2017 ; ce rapport montre que le NPD a
recueilli 4,8 millions
de dollars en contributions et dépensé 422 809
dollars en dépenses de
financement, ce qui représente une augmentation
de 100 000 dollars par
rapport à l'année précédente. La
porte-parole du NPD, Melissa Bruno, a
déclaré au Hill Times que le parti
élargissait et améliorait « les
stratégies d'engagement et de financement en utilisant nos
ressources
numériques et humaines ».
Avec tous ces millions dépensés par les
partis cartellisés pour
solliciter des contributions en 2017, ce sont 198 283
personnes qui ont
versé une contribution à ces trois partis. Cela
représente moins
de 0,73 % des électeurs canadiens admissibles,
soit 27 182 615
électeurs à la fin de 2017.
Il est clair que le processus électoral actuel ne mobilise pas
les
Canadiens en appui à ces partis politiques.
Ces partis cartellisés se moquent des
règles officielles qui
prétendent garantir l'égalité des chances lors des
élections. Tout cela
échoue lamentablement pour garantir le droit de tous les
citoyens
d'élire et d'être élus. Les partis qui forment le
système des partis
cartellisés ne sont plus en mesure d'attirer des
bénévoles parce qu'ils
n'ont plus
d'objectif social qui corresponde aux préoccupations de
citoyens. Le
bénévolat a été remplacé par des
entreprises d'appel, des sociétés
d'analyse de données, des compilateurs d'informations
personnelles,
etc. Les coûts des machines électorales montent en
flèche et leur «
solution » consiste à recourir à des moyens de
plus en plus créatifs et
frauduleux pour collecter des fonds par les microciblages et en
contournant les plafonds de dépenses. Ils ramassent de l'argent
en
ciblant les gens d'une manière qui dépolitise
complètement le corps
politique.
Les activités de financement des partis
politiques et « l'égalité des chances »
Le Parti marxiste-léniniste du Canada a
récemment présenté à Élections
Canada son opinion que les interprétations des dispositions de
la Loi électorale du Canada portant sur les
activités de financement ne devraient pas être
utilisées pour contourner le but déclaré des
règles du financement électoral d'établir «
l'égalité des
chances ». Les activités de financement sont un
élément du pouvoir et des privilèges qui
pèsent sur les processus électoraux et politiques, a
souligné le PMLC. Il a cité un document de recherche,
présenté au Congrès annuel de l'Association
canadienne de science politique de 2009, qui a pour titre «
La Loi sur le financement électoral
et la centralisation des partis au Canada ». Les auteurs
affirment que « l'aile nationale de chaque parti
bénéficiait ... d'un avantage naturel sur ses
entités locales dans la collecte de fonds ». Ils
expliquent :
Pour solliciter un grand
nombre de contributions relativement modestes de particuliers au Canada
actuellement, il faut utiliser des pratiques et des technologies comme
le publipostage, la sollicitation téléphonique et la
collecte de fonds sur Internet. Ces techniques réussissent
lorsque le contenu des appels est soigneusement conçu et
personnalisé ; les coûts fixes d'établissement
de l'infrastructure et d'attrait sont élevés, de sorte
qu'ils ne sont réalisables qu'en tant que grandes entreprises.
Les associations locales dirigées par des
bénévoles qui tentent de rejoindre les sympathisants dans
une zone géographiquement limitée se heurtent à
d'importants obstacles lorsqu'ils
cherchent à utiliser de ce type de techniques. [1]
Un des avantages qu'ont les partis nationaux pour leurs
activités de financement vient de leur accès aux listes
électorales nationales et de leurs bases de données sur
les électeurs. Le PMLC a souligné :
Un parti qui présente
des candidats dans tout le pays a accès à l'ensemble de
la liste nationale des électeurs. Les candidats
indépendants et les candidats des partis n'ont pas accès
à la liste nationale. Nous comprenons qu'il est tout à
fait légal d'utiliser la liste électorale à des
fins de financement, mais l'inégalité de cette situation
doit être prise
en considération. [...]
Le PMLC a souligné que de tels avantages
compromettent la capacité de tous les citoyens à
solliciter un soutien politique et financier pour leur candidature sur
un pied d'égalité :
C'est se moquer d'une loi
qui prétend avoir un ensemble de règles pour les
candidats et une autre série de règles pour la
compétition entre les partis. Le fait que cette distinction ait
été longtemps bafouée ne rend pas ce nouveau
développement plus acceptable. Cela ajoute à la
manière dont les candidats indépendants sont
désavantagés et
discriminés au motif que le but d'une élection est de
donner naissance à un gouvernement de parti et que, par
conséquent, les partis et les candidats d'un parti devraient
être favorisés par la loi. Bien qu'il soit
fréquemment dit que les candidats indépendants ne sont
pas « viables », les caractéristiques de la loi
électorale, qui favorise la viabilité
des candidats des partis par rapport aux candidats indépendants
et les partis représentés à la Chambre des
communes par rapport à ceux qui ne le sont pas, font que les
candidats indépendants ne reçoivent pas une
égalité de traitement.
Il y a d'autres aspects manifestement injustes dans les
activités de financement. Les candidats indépendants
à qui il reste des fonds de campagne à la fin d'une
élection sont obligés de les remettre au receveur
général. Les candidats des partis politiques, en
revanche, sont autorisés à conserver ces fonds pour les
prochaines élections.
Le temps que les membres du gouvernement et des partis
représentés à la Chambre consacrent aux
activités de financement, alors qu'ils sont censés
travailler pour le public, illustre bien les inégalités
de ce système qui favorise le pouvoir et le privilège.
C'est ce que l'on a vu pendant l'ajournement d'été des
travaux parlementaires du 22
juin au 17 septembre. Ces activités des partis politiques
et des députés, qui bénéficient d'un
financement public par leurs salaires et le financement public de leurs
bureaux de circonscription et de leurs bureaux de recherche, sont
censées être réglementées. Le Parlement a
des règlements parlementaires et Élections Canada a des
guides sur
l'utilisation des ressources parlementaires à des fins de
campagne électorale. Ceux-ci s'appliquent tant pendant qu'en
dehors de la période de campagne électorale officielle.
Mais la dégénérescence des institutions
parlementaires et du système des partis cartellisés et la
continuité entre les campagnes électorales et les autres
activités politiques font
que ces guides sont de plus en plus incohérents, non pertinents
et dénués de sens et pratiquement impossibles à
appliquer.
1. Election Finance Law and Party
Centralization in Canada, David Colleto, Harold Jansen, et Lisa
Young.
Fin des mises en candidature pour
l'élection générale du 1er octobre au
Québec
Le Parti marxiste-léniniste du Québec
présente
25 candidates et candidats à l'élection 2018
- Pauline Easton -
Le 15 septembre, après la clôture des
mises en candidature pour l'élection générale du
Québec 2018, le Parti marxiste-léniniste du
Québec (PMLQ) a accueilli ses amis et partisans, ainsi que ses
candidates et candidats, à son local de Montréal dans le
cadre d'une soirée portes ouvertes. Au son des applaudissements
et
acclamations, le chef du Parti Pierre Chénier a annoncé
que le PMLQ a fait inscrire 25 candidates et candidats pour
l'élection du 1er octobre.
Les candidats du Parti sont aux premières lignes
de la lutte du peuple pour ses droits et pour un projet
d'édification nationale élaboré par le peuple
lui-même, a dit Pierre. Ils se présentent dans les
régions de Montréal, la Rive-Sud, la Capitale-Nationale
et l'Outaouais.
Élections Québec a annoncé en
après-midi du 15 septembre, à la clôture de la
période de mises en candidature, qu'au total, 940
candidates et candidats se présentent dans les 125
circonscriptions du Québec. Cela représente 126
(26,5 %) de plus qu'à l'élection de 2014. Le
communiqué précise qu'il y a en
moyenne 7,5 candidats par circonscription. Les circonscriptions
Gaspé et Îles-de-la-Madeleine sont celles où il y a
le moins de candidatures, soit 4 chacune. C'est dans
Laurier-Dorion qu'il y en a le plus, soit 12.
Outre les 500 candidats en lice pour les quatre
partis qui siègent déjà à
l'Assemblée nationale, 440 candidats représentent
les 14 autres partis enregistrés et il y a 21
candidats indépendants (comparé à 11
en 2014). Ensemble, les candidats autres que ceux des partis qui
siègent à l'Assemblée nationale
représentent 46,8 % des candidats à cette
élection.
Cela montre la volonté des
Québécois et Québécoises de parler
directement de leurs préoccupations concernant la
société. Cela montre également la
nécessité d'organiser politiquement le peuple pour
renouveler le processus politique pour mettre fin au
système électoral qui divise le corps politique, qui
bloque tout discours
politique et qui réduit l'élection à une bagarre
de rue entre les partis de cartel. Attaques racistes contre les
minorités, les immigrants et les réfugiés,
exploitation de la situation des plus vulnérables comme
trophées pour se prétendre soucieux du bien-être de
la population — telles sont leurs armes dans cet échange de
coups.
Seuls les candidats qui ont déjà
été sélectionnés par la classe dirigeante
comme aptes à former un gouvernement sont entendus. Cela porte
atteinte à la conception que le gouvernement qui arrive au
pouvoir a un mandat et le consentement des gouvernés. Cela
montre que la division du corps politique entre les gouvernants et les
gouvernés est
anachronique et que, comme le dit le PMLQ, il est grand temps de mettre
en place des arrangements modernes qui confèrent le pouvoir
souverain, le pouvoir de décision, aux citoyens, au lieu de le
maintenir concentré entre les mains de cette caste dirigeante
asservie à des intérêts supranationaux.
Selon le communiqué d'Élections
Québec, l'âge moyen des candidats est de 45
ans, 168 candidats sont âgés de 18
à 29 ans et 189 autres ont entre 30 et 39
ans. Ce résultat contredit le refrain sempiternel que les jeunes
ne s'intéressent pas à la politique. Au Québec,
ils sont à l'avant-garde des efforts
pour humaniser l'environnement naturel et social et ils sont actifs
dans toutes les luttes pour la justice économique et sociale.
Élections Québec signale également
que 375 candidats sont des femmes, soit 40 %,
contre 29,4 % à l'élection de 2014. Plus
de 50 % des candidats de deux des partis sont des
femmes : Québec solidaire avec 66 femmes et la
Coalition avenir Québec avec 65 femmes. Le
PMLQ croit lui aussi que c'est significatif. Au
Québec, les femmes ont toujours pris leur place dans la lutte
pour l'égalité de tous et toutes et pour que les droits
soient garantis. Pour le PMLQ, ces résultats traduisent leur
volonté de s'investir du pouvoir de décider.
Nous vivons à une époque où, au
nom des droits des femmes et de l'égalité des hommes et
des femmes, la caste dirigeante et ses médias poussent la
politique identitaire. La politique identitaire divise le corps
politique en fonction des valeurs, de la nationalité, des
croyances religieuses et de la conscience. C'est un moyen odieux de
désinformer le
corps politique, ce qui signifie priver les gens d'une conception du
monde qui les favorise. Le travail le plus important actuellement pour
lutter contre cette désinformation est que dans les lieux de
travail, dans les établissements d'enseignement, dans les
communautés et les lieux où les personnes
âgées se rassemblent, les gens discutent ensemble de
comment les problèmes se posent et décident comment
intervenir pour changer la situation en leur faveur. Le PMLQ est d'avis
que plus il y a de travailleurs, de femmes et de jeunes qui se battent
pour obtenir ce qu'ils jugent nécessaire, meilleures sont les
chances de changer la situation en faveur du peuple.
À la soirée portes ouvertes, Pierre a
annoncé que le PMLQ se présente à
l'élection avec la plateforme « Pour un Québec
moderne qui défend les droits de tous et
toutes ! » et « Humanisons l'environnement
naturel et social : tous ensemble pour le renouveau
démocratique ! »
« La lutte pour humaniser l'environnement naturel
et social est au centre des luttes des travailleurs et du peuple au
Québec et ceci pose directement la question d'investir le peuple
du pouvoir de décider lui-même de toutes les affaires qui
le concernent, lui et sa société, et non les grands
intérêts privés supranationaux qui président
à la
destruction nationale », a dit le chef du PMLQ.
Il a félicité les travailleurs, les
organisations de justice sociale qui se préoccupent de la
préservation du tissu social et les personnes soucieuses de
l'environnement naturel qui, malgré le blackout d'information
contre eux dans cette élection, persistent à dire ce
qu'ils ont à dire par la parole et des actions.
Pierre a fait remarquer que
cette élection est telle qu'elle empêche
complètement le peuple d'exprimer ses vraies
préoccupations. Le système de partis de cartel qui a
usurpé les positions de pouvoir a éliminé le
discours politique et les échanges entre les partis
cartellisés sont réduits à une bagarre de rue. Il
a fait remarquer que durant le premier tournant de l'élection,
les
principaux prétendants, les soi-disant grands partis, et leurs
machines électorales et les médias ont recours aux
provocations racistes contre les minorités, les immigrants et
les réfugiés dans un effort
désespéré pour accaparer l'attention et faire les
manchettes. Il est possible de réorienter le débat,
a-t-il dit.
Le chef du PMLQ a lancé l'appel aux
travailleurs, aux femmes et aux jeunes à faire une
différence dans cette élection en ne permettant pas
l'élection d'un gouvernement majoritaire. Il faut 63
des 125 sièges à l'Assemblée nationale pour
avoir la majorité et les sondages donnent 68 sièges
à la Coalition avenir Québec (CAQ).
La proposition de Pierre que les électeurs identifient six ou
sept de ces circonscriptions où la CAQ peut être battue et
s'organisent pour qu'aucun des partis ne forme un gouvernement
majoritaire a suscité beaucoup d'intérêt parmi les
candidats, partisans et amis présents à la soirée.
Une action concertée dans ce sens exprimera le rejet de l'ordre
du
jour antisocial comme une expression de la volonté du peuple. En
agissant comme une force politique organisée, les
Québécois peuvent décidément
améliorer leur capacité de tenir en échec le
gouvernement qui sera porté au pouvoir.
Cette proposition place l'initiative entre les mains
des Québécois en leur donnant un moyen d'intervenir dans
l'élection en unissant leurs rangs dans une cause commune. C'est
une proposition qui provoque l'imagination et permet d'ouvrir la
perspective d'un peuple qui agit pour changer la situation en sa
faveur. Bref, même si les élections sont
organisées de manière à complètement
marginaliser le peuple, celui-ci peut trouver des façons
d'intervenir pour obtenir des résultats qui lui seront plus
favorables dans la situation donnée. Dans toutes les
circonscriptions
où les travailleurs peuvent faire une différence quant au
choix du député, dans le but d'empêcher
l'élection d'un gouvernement majoritaire,
le PMLQ interviendra pour organiser les travailleurs pour que cela se
fasse.
Avec cela comme programme pour les deux
dernières semaines de la campagne électorale, les
candidats et les partisans du PMLQ sont prêts à faire la
différence. Ils organiseront les gens en leur fournissant un
argument pour un gouvernement minoritaire, comme déclaration
claire de l'électorat contre l'ordre du jour antisocial. Le
peuple a ici la possibilité de vaincre la conception de
division,
bagarreuse et antihumaine que la caste dirigeante impose dans cette
élection.
Opposition à la restructuration
antisociale en Ontario
Le gouvernement invoque la « clause
nonobstant »
Rassemblement à l'hôtel de ville contre le projet de loi
5, le 27 juillet 2018.
Comme on pouvait s'y attendre, depuis que le Parti
progressiste-conservateur a pris en charge le gouvernement de l'Ontario
à la suite des élections provinciales du 7 juin, son
chef, Doug Ford, prétend que les élections lui ont
conféré le « mandat » d'intensifier
l'offensive antisociale. Ford utilise sa position majoritaire au sein
de la législature
pour faire passer un programme de saccage au nom de ce «
mandat ». Dès qu'il a pris ses fonctions, il a
immédiatement utilisé ses pouvoirs de prérogative
pour mettre au rancart le projet pilote de revenu de base, a
détourné 1,9 milliard de dollars affectés
à l'appui en santé mentale dans le cadre de la formation
policière ;
annoncé des fonds pour les services de police de la ville de
Toronto pour « combattre les armes à feu et les
gangs » ; annulé un nouveau financement pour des
programmes communautaires visant à réduire la
violence ; annulé 758 projets d'énergie
renouvelable et le programme de rabais du Fonds pour un Ontario vert
pour
les propriétaires ; introduit un curriculum provisoire
vague sur l'éducation sexuelle, suivi de menaces par M. Ford
allant à des conséquences pour ceux qui continuent
à utiliser le programme d'études de 2015, et
publicisé une ligne téléphonique pour signaler les
enseignants qui le font ; retiré le soutien de la province
aux
demandeurs d'asile qui veulent s'y établir ; annoncé
un gel de la fonction publique jusqu'à ce que les
progressistes-conservateurs effectuent un examen ligne par ligne ;
et a mis fin à toutes les dépenses
discrétionnaires (par exemple, pas de voyage non essentiel ou de
nourriture lors de réunions).
La première session de la 42e
législature a été convoquée pour une rare
séance estivale, avec le discours du trône le 12
juillet. Parmi les premiers points à l'ordre du jour du premier
ministre figuraient l'introduction le 16 juillet du projet de
loi 2 parmi lequel étaient inclus 3 mesures
législatives dont l'une est de
mettre fin à la grève de cinq mois du personnel
enseignant de l'Université York.
Le projet de loi 5, Loi de 2018 sur
l'amélioration des administrations locales, a
été déposé le 30 juillet afin de
modifier la Loi de 2006 sur la cité de Toronto -
une loi provinciale qui délègue expressément de
vastes pouvoirs à Toronto et qui reconnaît que c' «
est un gouvernement qui est capable
d'exercer ses pouvoirs de façon responsable et
redevable » ainsi que la Loi de 2001 sur les
municipalités et la Loi de 1996 sur les
élections municipales. Annoncé le 27 juillet,
le jour de clôture des mises en candidature pour les
élections du 22 octobre, le projet de loi 5 modifie
immédiatement les limites des districts municipaux
électoraux pour correspondre aux limites actuelles des
circonscriptions électorales fédérales et
provinciales, réduisant le nombre de conseillers de 47
à 25.
Face à un mur de résistance des Torontois,
Ford a déclaré à l'Assemblée
législative : « Les gens veulent un gouvernement plus
petit... Ils veulent une ville de Toronto qui soit fonctionnelle, une
ville de Toronto capable de construire des transports en
commun. » L'examen du projet de loi 5 a
été accéléré et le projet
adopté
le 14 août.
Un avis de demande auprès de la Cour
supérieure de justice de l'Ontario, demandant au tribunal de
réviser le projet de loi et de se prononcer sur sa
légalité, a été lancé par Rocco
Achampong, un avocat et candidat dans le district
électoral 13, quelques heures après le
dépôt du projet de loi. La ville de Toronto a lancé
sa propre
contestation juridique après que le Conseil eut voté
le 20 août pour lutter contre la loi et épuiser
toutes les voies de recours, y compris en appelant tout jugement
défavorable. Un troisième recours a été
lancé au nom des candidats et des électeurs du conseil
municipal. Les arguments juridiques portaient entre autres sur les
droits énoncés dans
la Charte canadienne des droits et libertés, les principes
constitutionnels et la question de la représentation effective.
Le 31 août, devant une centaine de personnes, le juge Edward
Belobaba, juge à la Cour supérieure de justice de
l'Ontario, a entendu toutes les contestations judiciaires durant une
journée entière d'audiences.
Le 10 septembre, le juge Belobaba a rendu sa
décision. Affirmant que la question dont il était saisi
était sans précédent et que le gouvernement
provincial avait « clairement franchi une ligne » avec
ce projet de loi, il a annulé les articles du projet de
loi 5 qui modifient le nombre de districts électoraux et de
conseillers.
Le premier ministre Ford a déclaré que
pour remplir le « mandat » de son gouvernement, il
fallait passer outre à la décision de la cour en
utilisant la « clause nonobstant » de
l'article 33 de la Charte. Lors d'une conférence de presse
le 10 septembre, il a déclaré que son gouvernement
interjetterait immédiatement appel
de la décision devant la Cour d'appel de l'Ontario (ce que le
gouvernement a fait le 12 septembre) et a
déclaré : « Notre priorité est de
déposer de nouveau le projet de Loi sur
l'amélioration des administrations locales et avec elle,
invoquer l'article 33 de la Constitution. »
« Je tiens à préciser que nous
sommes prêts à utiliser à nouveau l'article 33
à l'avenir. Nous sommes d'avis que si vous voulez adopter de
nouvelles lois en Ontario ou au Canada, vous devez d'abord demander un
mandat à la population et vous devez être élus
parce que ce sont les gens qui décideront de ce qui est dans
leur
intérêt », a déclaré Ford.
Ford s'est opposé à ce que des juges non
élus aient leur mot à dire sur des questions qui
relèvent vraisemblablement de sa compétence pour faire ce
qu'il veut au nom d'avoir été élu. « La
démocratie », a-t-il dit, « veut dire aller
tous les quatre ans pour élire un gouvernement sans
craindre que votre mandat soit réfuté ».
Le 12 septembre, Ford a convoqué
l'Assemblée législative, deux semaines plus tôt que
prévu, pour présenter à nouveau la loi antisociale
sur la restructuration des administrations municipales, invoquant la
« clause nonobstant », cette fois comme le projet de
loi 31, Loi de 2018 pour des administrations locales
efficaces. La législation a été
adoptée en première lecture à l'Assemblée
législative le 12 septembre par un vote de 63 voix
contre 17, avec un nombre important de 124 membres,
dont 12 membres des progressistes-conservateurs, absents. De
nombreux députés néo-démocrates ont
été escortés hors de la
législature après avoir refusé de se taire durant
la lecture du projet de loi. Les citoyens de Toronto
préoccupés par le projet de loi 31 avaient
été expulsés de la galerie des visiteurs plus
tôt dans la journée lorsqu'ils se sont opposés
à la loi et à l'utilisation de la « clause
nonobstant ».
Il est clair que le gouvernement Ford continuera
là où le gouvernement libéral s'était
arrêté, intensifiant la destruction de tous les
arrangements relevant d'une autorité publique, s'en tenant
à ses fonctions de police qu'il exercera en faisant appel
à son prétendu mandat de gouverner par décret.
C'est la voie dans laquelle la classe dirigeante s'est
engagée en Ontario depuis que Mike Harris a pris le pouvoir
en 1995. Que le gouvernement soit appelé de droite, du
centre ou de la gauche, tous ont suivi l'ordre du jour
néolibéral dicté par l'oligarchie
financière internationale. Le renouveau politique d'investir les
citoyens du pouvoir de décider est à l'ordre du jour.
Un ordre du jour pour détruire
les conseils municipaux
- Janice Murray -
Le gouvernement Ford mène un programme qui vise
à détruire les conseils municipaux qui ne manquera pas de
trouver des partisans à travers le pays. En effet, les
accords de libre-échange tels que celui que le Canada a
signé avec l'Europe et sans doute les arrangements
impliqués dans la renégociation de l'ALÉNA exigent
la
destruction d'autorités concurrentes qui interfèrent dans
l'usurpation de pouvoir des oligopoles engagés dans la livraison
des biens et services.
Les articles contestés du projet de loi 5
du gouvernement Ford, Loi
de 2018 sur l'amélioration
des administrations locales, ont réduit le nombre de
districts électoraux municipaux dans la ville de Toronto
de 47 à 25.[1]
Le juge Belobaba, de la Cour supérieure de
l'Ontario, a soutenu que la réduction du nombre de districts
électoraux municipaux au milieu d'une élection
constituait une violation du droit à la liberté
d'expression des candidats et des électeurs.
Dans sa décision, le juge Belobaba a
déclaré que la réduction de districts
électoraux municipaux violait le droit des candidats à la
liberté d'expression, ce qui entrave la capacité des
candidats à communiquer leur message politique à
l'électorat. Il a déclaré que les candidats se
voient forcer de passer une grande partie de leur temps avec les
électeurs à expliquer les problèmes liés au
projet de loi 5 plutôt que de présenter leurs
programmes.
Ce qui a été
obscurci par la couverture médiatique tout au long de ce fiasco,
c'est que cela n'a rien à voir avec un
mandat reçu des citoyens de l'Ontario, mais à tout
à voir avec le programme que l'oligarchie financière
internationale impose à ce moment-ci à tous les paliers
de gouvernements de tous les pays. La directive est de détruire
les
autorités au niveau municipal qui interfèrent avec la
capacité des oligopoles maraudeurs à privatiser tous les
services, à détruire les syndicats et à
marginaliser les citoyens.
Le but de ce programme qui vise à
détruire
les conseils municipaux et les arrangements actuels est de prendre le
contrôle de toutes les questions liées à la
propriété, y compris les taxes, les questions
immobilières et les contrats de construction d'infrastructures
et de services aux villes et aux municipalités. Lorsque Ford a
menacé d'utiliser la «
clause nonobstant », il a dit très clairement :
« Nous avons un mandat et nous allons aller de l'avant avec le
mandat et tenir nos promesses. Et le peuple... sera juge et partie. Je
peux vous assurer une chose, nous allons régler le
problème, nous allons construire le transport en commun, nous
allons construire des infrastructures et nous
allons régler le problème du logement. »
L'un des problèmes est le mythe
perpétué selon lequel les élections donnent aux
gouvernements néolibéraux des mandats de gouverner au nom
des citoyens. Sur la question de la violation de la liberté
d'expression des électeurs, le juge Belobaba a établi un
lien avec la « représentation efficace »,
déclarant que « la liberté d'expression de
l'électeur doit inclure son droit de voter de manière
significative et efficace ». Il a déclaré que
« le projet de loi 5 ayant presque doublé la taille
de la population des districts électoraux urbains
de 61 000 habitants en moyenne à 111 000, il
a violé le droit des électeurs municipaux de voter pour
une
représentation efficace ».
Un aspect important de cette décision,
cependant, est moins la législation elle-même que le
moment choisi. Le projet de loi 5 a été
adopté le 14 août malgré les nombreuses voix
d'opposition qui ont été rejetées du revers de la
main par les conservateurs au pouvoir. Des gens de tous les milieux et
représentant la diversité de la
sphère politique, les gens qui avaient appuyé le projet
de loi 5 ainsi que ceux et celles qui s'y étaient
opposés, ont dénoncé le mépris du
gouvernement envers les élections municipales elles-mêmes,
envers l'impartialité administrative et envers tous les citoyens
qui se sont présentés comme candidats. La
stratégie de réduire le conseil municipal
de Toronto a été annoncée le 27 juillet, date
limite pour enregistrer sa candidature dans le cadre de la
période électorale formelle ayant débuté
le 1er mai. L'adoption du projet de loi a passé par toutes
sortes de manoeuvres, y compris un processus
accéléré, un temps limité pour mener les
débats, l'élimination de l'étape des travaux en
comité, aucune audience en comité, aucune
possibilité d'amender le projet de loi et aucune audience
publique.
Réagissant aux critiques face à ces
agissements arbitraires, le leader parlementaire Todd Smith a
justifié la décision d'éliminer l'étape de
l'étude en comité en affirmant que son parti venait
d'obtenir un gouvernement majoritaire : « Ce qui est
démocratique c'est que le 7 juin le peuple de l'Ontario a
parlé haut et fort, il a fait un
choix clair...Il a choisi le premier ministre Doug Ford et le
gouvernement progressiste-conservateur. »
Puisque les règles du jeu ont changé en
plein milieu de l'élection, après que 509 candidats
eurent déposé leurs déclarations de candidature
dans chacun des 47 districts et que plusieurs avaient
déjà commencé leur campagne, les candidats et les
administrateurs électoraux ont été plongés
dans le chaos et la confusion. La secrétaire
municipale de Toronto Ulli Watkiss a dit aux journalistes qu'en moyenne
de huit à dix mois étaient nécessaires pour
préparer l'élection municipale et, avec l'adoption du
projet de loi 5, la période d'administration du nouveau
régime électoral avait été réduite
à moins de trois mois.
Le 13 septembre, elle a dit au Conseil municipal
que le nombre de sièges, 47 ou 25, importait peu,
puisque, de toute façon, le temps sera trop restreint pour
mener à bien cette élection, et qu'elle a avait
même retenu les services d'un avocat pour savoir si ses pouvoirs
administratifs lui permettaient de reporter
l'élection.
L'opposition à ces agissements
antidémocratiques est très répandue. Un des
opposants les plus acharné est sans doute le maire de Toronto
John Tory, qui était un des concurrents au leadership du Parti
conservateur de l'Ontario. Évidemment, depuis que la Ville de
Toronto relève de lui, il a parlé haut et fort contre le
projet de loi 5 et a
joué un rôle déterminant dans la contestation du
projet de loi. Pour ce qui est de Ford, il ne fait que
répéter que « les gens qui sont les plus
véhéments et combatifs [face à la
législation] ne constituent qu'un petit groupe de conseillers
municipaux de gauche qui ne cherchent qu'à se la couler douce
sur le dos des contribuables ou des groupes
d'activistes qui pérennisent leur pouvoir grâce au statu
quo ». Et c'est bien là le mantra de l'offensive
antisociale selon lequel « le peuple » réclame
« des mesures de droite » et quiconque s'y oppose est
à blâmer pour tous les problèmes de la
société.
Ce fiasco met en lumière la
nécessité pour les citoyens de démêler la
question de qui accorde un mandat et à quelle fin. Le slogan
« Pas en mon nom » est très à propos
puisqu'il soulève l'importance de parler en notre propre nom
pour veiller à trouver des solutions aux problèmes de la
société. Ainsi nous réglerons nos comptes avec ce
qui est au coeur du problème, c'est-à-dire, comment
retirer de leur poste d'influence tous ceux qui prétendent
frauduleusement avoir un mandat leur permettant d'agir au nom du peuple.
1.Une étude menée par la ville de Toronto
de 2014 à 2017 sur les limites des districts
électoraux municipaux a examiné puis a ensuite
rejeté l'option de 25 districts électoraux
municipaux. Plus de 900 personnes ont participé à la
première phase des consultations et la ville de Toronto a
augmenté le nombre de districts électoraux municipaux
de 44 à 47 pour les élections de 2018.
Le site Web Draw the Lines Ward Boundary Review, mis en
place pour cette consultation, explique les raisons de cette
révision : « En raison de facteurs tels que la
croissance démographique et les nouvelles constructions,
certains districts électoraux municipaux dépassent de
plus de 30 à 45 % la population moyenne
d'un district électoral municipal. Par conséquent, chaque
Torontois n'est pas représenté de manière
égale au conseil municipal. En d'autres termes, le vote d'une
personne n'a pas la même valeur ou le même poids que celui
de la personne suivante [...]
La nouvelle structure de 47 districts
électoraux municipaux a été contestée
à la Commission des affaires municipales de l'Ontario et
à la Cour divisionnaire de l'Ontario par des demandeurs
favorisant un système de 25 districts électoraux
municipaux. Dans les deux cas, la décision de la ville a
été confirmée. La décision de la
CAMO stipule que « la représentation efficace est le
principal objectif et la commission conclut que la structure de 47
districts électoraux municipaux, reflétée dans les
règlements, atteint cet objectif ».
Les Torontois disent non à la restructuration
antidémocratique du gouvernement
Rassemblement à l'hôtel de ville de Toronto, le 12
septembre 2018
Plus de 500 Torontois ont participé
à un rassemblement animé à l'hôtel de ville
de Toronto le 12 septembre pour s'opposer à la
restructuration arbitraire, dictatoriale et antidémocratique du
gouvernement municipal par le gouvernement de l'Ontario. Les mesures
que le gouvernement est prêt à prendre - en invoquant la
« clause
nonobstant » dans un projet de loi de remplacement, le
projet de loi 31, Loi de 2018 pour des administrations
locales efficaces - pour renforcer son programme
néolibéral ont considérablement élargi
l'opposition. Cette opposition est en action depuis le 27 juillet,
lorsque le projet de loi 5, Loi
de 2018 sur l'amélioration des administrations locales,
a été annoncé au milieu de la campagne
électorale municipale du 22 octobre.
Rassemblement à l'hôtel de ville de Toronto, le 12
septembre 2018
Plus tôt dans la journée, alors que
l'Assemblée législative se réunissait à
nouveau pour que le gouvernement conservateur puisse faire valoir sa
volonté à l'égard de la décision de la Cour
supérieure de l'Ontario qui a déclaré que le
projet de loi 5 contrevenait à la Charte des droits et
libertés, les gens se rassemblaient devant Queen's Park
afin de remplir la tribune publique pour la période des
questions. À l'intérieur, ils ont refusé de rester
silencieux face à l'arrogance du gouvernement. « Nous
sommes le peuple ! La démocratie ! »
ont-ils lancé. « C'est notre endroit. C'est notre
province. C'est notre ville », a crié une femme en
réponse à la décision du
gouvernement Ford de vider la tribune publique. Plusieurs personnes ont
été menottées lorsqu'elles ont refusé de
partir.
Queen's Park le 12 septembre 2018
Depuis l'annonce du projet de loi 5, les gens sont
en action. Ils se sont rassemblés à Queen's Park et ont
rempli les tribunes ; des centaines d'autres sont à
l'extérieur, incapables d'entrer, lors du débat sur la
législation. Ils ont rempli la tribune de l'hôtel de ville
et les salles de débordement en demandant au conseil municipal
et au
maire John Tory de contester le projet de loi, à la fois
politiquement et par des moyens légaux. Les conseillers ont
voté pour participer à des actions juridiques lors d'une
assemblée le 20 août. La fin de semaine avant que le
Conseil prenne la décision de lutter contre la
législation devant les tribunaux, des milliers de personnes ont
téléphoné,
envoyé des courriels et signé des pétitions pour
insister pour que le Conseil prenne des mesures. Le jour de
l'assemblée du Conseil, la salle était bondée.
Manifestation à Queen's Park durant le débat sur le
projet de loi 5, le 2 août 2018
Parmi ceux qui, dès le premier jour, se sont
opposés à l'ingérence arbitraire de la province
dans la gouvernance de la ville, et en particulier au « choc et
stupeur » de précipiter les élections
municipales dans le chaos, il y avait plusieurs conseillers municipaux
et candidats au poste de conseiller.
Une des caractéristiques des élections
municipales de cette année est qu'il y aurait trois nouveaux
districts et qu'un certain nombre de conseillers municipaux
chevronnés ne se présentent pas. En partie
encouragés par cette situation, car il est très difficile
de gagner contre un conseiller sortant, un nombre assez
important de jeunes et de
nouveaux candidats se sont présentés, parmi lesquels on
compte plusieurs femmes.
Nombreux sont ceux qui s'expriment sur les réseaux sociaux, lors
de réunions et d'entretiens, et appellent ceux qui sont dans
leurs quartiers à se joindre à eux pour faire
échec à la législation.
Des conseillers municipaux ont
organisé des assemblées de discussion ouverte pour
informer leurs électeurs de ce que la législation
signifie et se mobiliser contre elle. La conseillère Kristyn
Wong-Tam a parlé de l'importance de l'élection des
conseillers à cette élection, qui défendront les
services et les avoirs publics dans
une situation où les intérêts privés
exercent une influence grandissante à l'hôtel de ville. Il
y a une pression pour des projets d'infrastructures à grande
échelle, actuellement en cours de réalisation, à
construire de manière privée. La restructuration du
gouvernement municipal ne fera qu'accroître ces tendances,
a-t-elle souligné.
Assemblée publique, au centre communautaire situé au 519
rue Church, le 15 août 2018.
Le 16 août, une assemblée publique
attirant beaucoup de monde a été organisée par
plusieurs organismes communautaires en collaboration avec le Conseil du
travail du district de Toronto. Les groupes communautaires qui traitent
de questions telles que la défense des droits des travailleurs
précaires, de l'environnement et du logement
abordable ont évoqué le travail qu'ils accomplissent
auprès des conseillers locaux et leurs inquiétudes que,
avec des quartiers plus grands à représenter, les
conseillers ne pourront plus le faire.
Assemblée publique, Metropolitan United Church, le 16 août
2018.
Les gens se sont impliqués dans la discussion sur
les contestations judiciaires qui pourraient être lancées
pour bloquer la législation qui viole leur droit d'avoir un mot
à dire dans la gouvernance. Le premier à déposer
un recours en justice contre le projet de loi 5 était un
candidat au conseil municipal qui avait demandé une
révision
juridique du projet de loi quelques heures après sa
présentation. Une troisième contestation judiciaire a
ensuite été déposée au nom des candidats et
des électeurs. Une centaine de personnes ont assisté
le 31 août à l'audience devant la cour.
Que le gouvernement provincial puisse simplement
contourner la façon dont un gouvernement local s'organise et le
fait en pleine élection municipale, avec pour seul recours de
faire appel à un organe non élu qui fait partie des
pouvoirs de police - les tribunaux - pour se prononcer en faveur du
peuple et abroger le projet de loi démontre le
problème auquel le système politique est
confronté. Les gens n'ont pas leur mot à dire dans les
décisions qui affectent leur vie, parmi lesquelles une
très importante est d'avoir leur mot à dire sur la
façon dont ils sont gouvernés. C'est le problème
urgent qui nécessite une solution.
À
titre d'information
L'économie de l'Ontario
Le nouveau gouvernement de l'Ontario administre la plus
grande économie sous-nationale au sein du Canada. Le produit
intérieur brut (PIB) de l'Ontario pour 2017 était
de 830,446 milliards de dollars.
Le PIB de l'Ontario
représentait 38,7 % du PIB total du Canada, qui
s'élevait à 2 145,855 milliards de dollars.
(Note : Tous les totaux dans l'article sont pour
l'année 2017 en dollars canadiens courants, sauf indication
contraire.)
La production de biens
représentait 22,1 % du PIB de l'Ontario, tandis que
les services totalisaient 77,7 %.
Les ventes manufacturières (et non la production
réelle) ont totalisé 304,855 milliards de dollars,
soit 36,7 % du PIB ontarien.
Les ventes au détail à la consommation se
sont élevées à 216,318 milliards de dollars,
soit 26,05 % du PIB ontarien.
Le nombre d'unités de véhicules
automobiles neufs vendus était de 857 155.
Le commerce de gros se chiffrait à 377,719
milliards de dollars, soit 45,48 % du PIB.
La dette nette de l'Ontario envers les prêteurs
privés était de 301,6 milliards de dollars,
soit 36,3 % du PIB.
L'Ontario a déboursé 11,97 milliards
de dollars pour assurer le service de la dette aux prêteurs
privés en 2017, ce qui représente 8 % des
recettes totales et la quatrième en importance. Les recettes
publiques totales se sont élevées à 133,228
milliards de dollars.
La fabrication en Ontario
Les principales industries manufacturières en
Ontario comprennent l'automobile, l'acier, les technologies de
l'information et des communications, les aliments, la biotechnologie et
les produits pharmaceutiques et médicaux avec des livraisons
combinées de 300,8 milliards de dollars de produits sociaux
en 2016.
L'industrie du matériel de transport a vendu
à elle seule 105,6 milliards de dollars de produits
sociaux, tandis que la fabrication de produits alimentaires a
vendu 40,6 milliards de dollars. Selon ontario.ca, la province est
la plus grande juridiction infranationale d'assemblage automobile en
Amérique du
Nord.
L'industrie du matériel de transport
représentait 35,1 % des ventes des fabricants en
Ontario, tandis que la province représentait 49 % des
ventes totales du secteur de la fabrication au Canada en 2016,
soit 614,4 milliards de dollars.
Quatre-vingt-huit pour cent des produits sociaux
fabriqués en Ontario ont été exportés
(chiffres de 2011), la quasi-totalité de ces exportations
étant destinée aux États-Unis.
Après la Californie et le Texas, l'Ontario
compte le plus grand nombre d'employés manufacturiers au Canada
et aux États-Unis, totalisant 751 400 travailleurs
ontariens, soit environ 44,2 % de tous les travailleurs de la
fabrication au Canada.
L'emploi au niveau national dans le secteur de la
fabrication était de 1,7 million de travailleurs
en 2016, avec près d'un travailleur sur dix dans ce secteur
en 2016, un niveau relativement inchangé depuis 2009.
(Pour des caractéristiques
détaillées de la main-d'oeuvre de l'Ontario par
industrie, cliquez
ici.)
L'économie des ressources naturelles de l'Ontario
Les secteurs des ressources de l'Ontario comprennent
l'énergie, les forêts, les minéraux et
l'exploitation minière, ainsi que la chasse, la pêche et
l'eau.
Note : Statistique Canada définit les
activités liées aux ressources naturelles
« comme celles qui se traduisent par des biens et services
provenant d'actifs d'origine naturelle utilisés dans
l'activité économique, ainsi que par leur transformation
initiale (fabrication
primaire) ». Cette définition exclut les
activités telles que l'agriculture qui impliquent une culture
intensive.
Le PIB des ressources naturelles de l'Ontario, qui
s'élevait à 38,947 milliards de dollars,
représentait 4,9 % du PIB total de l'Ontario
en 2016, soit 794,835 milliards de dollars. Sur ce PIB,
l'énergie était de 47,5 % ;
minéraux et
mines 36,9 % ; chasse, pêche et
eau 9,8 % ; et forêt 5,9 %.
L'Ontario importe plus de ressources naturelles qu'il
n'en exporte. Notez que les exportations et les importations
provinciales comprennent d'autres régions du Canada. Les
produits miniers et miniers (50,9 %) et l'énergie
(42,4 %) représentaient la grande majorité des
importations de ressources
naturelles.
Les exportations de ressources naturelles ont
été menées principalement par les minéraux
et les industries extractives (68,3 %), suivies de
l'énergie (25 %) et de la foresterie (9,2 %).
Le ministère ontarien des Finances
écrit : « Les industries forestières et
minières en aval, qui comprennent la transformation secondaire
et tertiaire, sont également des secteurs importants et
amplifient l'impact global du secteur des ressources. La production
réelle de ces
industries en 2016 était de 14,0 milliards de dollars.
Les industries en aval ont contribué 30,3 milliards de
dollars aux exportations internationales et interprovinciales de
l'Ontario en 2016. »
Au cours de l'année, en
moyenne, 7 128 000 travailleurs occupés ont
produit et distribué le PIB de l'Ontario ou, d'une autre
manière, ont participé à l'économie
socialisée.
La population active totale de l'Ontario,
possédant un emploi et sans
emploi en 2017 était de 7 579 800, alors que
la population actuelle est de 14 374 084 personnes. Le
taux de participation au marché du travail en 2017 dans
l'économie socialisée de la population adulte
était de 64,9 %, dont environ 6 %
ou 451 800 travailleurs étaient officiellement au
chômage.
L'Ontario et l'Amérique du Nord
L'Amérique du Nord compte plus de 460
millions d'habitants. Les travailleurs génèrent un
produit intérieur brut combiné de plus de 18
billions de dollars. En 2011, plus de 1,4 milliard de dollars
ont traversé la frontière canado-américaine chaque
jour et
les échanges entre l'Ontario et les États-Unis ont
représenté environ 716 millions de dollars de ce
montant. (Source : ontario.ca)
Les importations en Ontario
Les importations internationales de marchandises en
Ontario, non pas du Québec et des autres provinces, ont
été évaluées à 346,962
milliards de dollars, soit 41,78 % du PIB ontarien.
Les États-Unis étaient le principal
fournisseur international d'importations, avec 55,4 % du
total des importations en Ontario, soit environ 191,176 milliards
de dollars.
Les États-Unis étaient suivis par la
Chine (12,4 %), le Mexique (8,2 %), le Japon (3,8 %) et
l'Allemagne (2,5 %). Notez que la Grande-Bretagne ne faisait pas
partie des cinq principaux fournisseurs d'importation.
Les cinq principales importations internationales en
pourcentage du total étaient les véhicules automobiles et
leurs pièces, à 22,6 %, les équipements
mécaniques 14,4 %, les machines
électriques 11,4 %, les produits en
plastique 3,9 % et les
produits pharmaceutiques 3,4 %.
Les exportations de l'Ontario
Les exportations internationales de marchandises de
l'Ontario, pas celles vers le Québec et les autres provinces, se
sont
chiffrées à 199,392 milliards de dollars,
soit 24,01 % du PIB ontarien.
Les États-Unis représentaient de loin le
principal marché d'exportation international,
soit 80,3 % des exportations totales de l'Ontario, soit
environ 160,121 milliards de dollars.
Les États-Unis ont été suivis par
le Royaume-Uni avec une part de 7,3 % du marché des
exportations, le Mexique 1,5 %, la Chine 1,4 % et
le Japon 0,8 %.
Les cinq principales exportations internationales de
l'Ontario en pourcentage du total étaient les véhicules
automobiles et les pièces de 35,3 %, le
matériel mécanique 10,1 %, les métaux
précieux et les pierres 9,8 %, les machines
électriques 3,9 % et les produits en
plastique 3,6 %. Notez que les exportations de
matières premières n'ont pas joué un rôle
significatif.
Le PIB combiné de l 'Ontario et du Québec
est plus important que celui de tous les États américains
sauf
quatre : la Californie, le Texas, New York et la Floride.
Tableaux et graphiques
Structure de l'économie de l'Ontario selon le
ministère des Finances
Tableaux du rapport à long terme sur
l'économie de l'Ontario de 2017, source :
ministère des Finances :
TABLEAU 2.4
Variation de la part de l’emploi selon les
principaux secteurs de l’Ontario
(en pourcentage)
Secteur |
1996 |
2006 |
2016 |
Secteur
producteur de biens (y compris les éléments 1
à 2 ci-dessous) |
26,4
|
24,6
|
20,3
|
1. Fabrication
|
17,5 |
15,4 |
10,7 |
2. Autres
industries productrices de
biens
|
8,9 |
9,1 |
9,5 |
Secteur
producteur de services privés
(y compris les éléments 1 à 10
ci-dessous) |
51,7
|
53,8
|
55,5
|
1. Commerce de
gros et de détail
|
15,0 |
15,7 |
14,8 |
2. Transport
et entreposage
|
4,7 |
4,6 |
4,7 |
3. Information
et culture
|
2,7 |
2,7 |
2,1 |
4. Services
financiers
|
5,2 |
5,4 |
5,8 |
5. Services
immobiliers et services de location et de location
à bail
|
2,0 |
1,9 |
2,1 |
6. Services
professionnels, scientifiques et techniques
|
6,1 |
7,0 |
8,5 |
7. Gestion,
services administratifs et de soutien
|
3,4 |
4,5 |
4,7 |
8. Arts,
spectacles et loisirs
|
1,8 |
2,2 |
2,4 |
9.
Hébergement et services de restauration
|
6,0 |
5,8 |
6,5 |
10. Autres
services
|
4,7 |
4,0 |
3,9 |
Services
du secteur public (y compris les éléments 1
à 3 ci-dessous) |
21,9
|
21,6
|
24,2
|
1.
Éducation
|
6,6 |
6,9 |
7,2 |
2. Soins de
santé et aide sociale
|
9,7 |
9,8 |
12,0 |
3.
Administration publique
|
5,6 |
4,8 |
5,0 |
|
Nota : Le poste Autres
industries productrices
de biens englobe les secteurs de l’agriculture, de la pêche, des
forêts, des mines, des services publics et de la construction.
Source : Statistique
Canada, Enquête sur la population active. |
Le mouvement du peuple de la
Colombie-Britannique
pour s'investir du pouvoir
Les avancées du camp du Oui dans la campagne
référendaire en Colombie-Britannique
-Peter Ewart-
Table pour un vote équitable au collège Okanagan à
Kelowna
|
Les gens de tous les coins de la Colombie-Britannique se
préparent fébrilement pour le référendum
sur la représentation proportionnelle (RP) qui se
déroulera du 22 octobre au 30 novembre par scrutin
postal. Au cours de l'été, les activistes qui
préconisent le scrutin de RP ont organisé des
évènements, des discussions et des
actions de toutes sortes. Comme la date du référendum
approche à grands pas, ils ont grandement intensifié
leurs activités, un signe de l'importance pour les
Britanno-Colombiens du renouveau démocratique et de s'investir
du pouvoir.
Par exemple, Fair Vote Canada BC (Pour un vote
équitable), qui est enregistré auprès
d'Élections Colombie-Britannique en tant que «
commanditaire », a mobilisé 27 équipes
locales dans toutes les régions de la province, de Vancouver et
l'Île de Vancouver, dans le sud, à Prince George,
Mackenzie et Terrace dans le nord. La
priorité de ces équipes est de s'organiser sur le terrain
et de favoriser la discussion dans les communautés. Selon son
site web, il a jusqu'ici 66 évènements à
venir, y compris des sessions d'information publique, des tables de
littérature, des rencontres, des représentations, du
porte-à-porte et des réunions d'équipes. D'autres
organisations et
commanditaires pro-RP aussi organisent, distribuent de l'information et
préparent des actions qui se tiendront à l'automne.
Dans un effort pour bloquer ce mouvement pour
s'investir du pouvoir, le camp du NON, appuyé par des
intérêts des grandes entreprises, propage de la
désinformation et tente de créer un climat de panique
comme quoi le ciel va s'écrouler si les électeurs
approuvent la RP. Un millionnaire, ancien PDG de l'industrie
forestière, a recours aux
appels robotisés, à Facebook, aux journaux et aux
publicités radiodiffusées contre la RP et le processus
référendaire. Une association d'entreprises a recours
à de la publicité négative pour déclarer
que la RP est trop complexe et qu'il pourrait même porter des
nazis au pouvoir. Un autre groupe d'entreprises prétend qu'un
scrutin de représentation
proportionnelle « ferait complètement dérailler
l'économie de la province ».
Le groupe qui
représente Vote No to Pro Rep (Votez NON à la RP) a
seulement trois évènements publics à l'horizon en
date du 10 septembre pour les mois de septembre, octobre et
novembre — un nombre considérablement inférieur au nombre
d'évènements organisés par le camp favorable
à la RP. Il semble évident que plutôt que
d'organiser sur le terrain, le camp du NON préfère faire
une campagne publicitaire au moyen des médias sociaux, de la
télévision, de la radio et des journaux, en plus des
reportages biaisés des médias monopolisés.
Face à cette désinformation et cette
tentative de créer la peur, l'accent mis par les activistes pour
le Oui à la RP sur la tenue de discussions sérieuses et
l'organisation à la base est la façon dont les gens vont
s'investir eux-mêmes du pouvoir
et réaliser ce qu'ils veulent depuis longtemps,
c'est-à-dire, se débarrasser du système
désuet de scrutin uninominal majoritaire à
un tour.
Tout en oeuvre dans les prochaines semaines pour voter
RP !
S'investir du pouvoir maintenant !
Table de littérature à la fête du Travail à
Gibson, C.-B., le 4 septembre 2018
Manifestation à Vancouver contre la construction
du pipeline Trans Mountain et le rachat de Kinder Morgan par le
gouvernement fédéral
- Brian Sproule -
Quelque 2000 personnes ont participé
le 8 septembre à une marche bruyante et militante ainsi
qu'à deux rassemblements contre la construction du pipeline
Trans Mountain et le rachat des actifs canadiens du monopole
américain Kinder Morgan par le gouvernement
fédéral. Bâtissons notre avenir et non un pipeline
a été le thème
de la manifestation de trois heures, une des centaines
d'événements tenus lors de la journée d'action
internationale « Debout pour le climat ».
Les participants ont commencé à arriver
à l'événement bien avant le début de la
marche, pour mettre en place des équipements, des kiosques
d'information et des bannières et engager la discussion. Des
personnes de tous âges et horizons sont venues - travailleurs,
professionnels, propriétaires de petites entreprises, jeunes,
étudiants, peuples
autochtones, minorités nationales, écologistes,
activistes communautaires et politiques, personnes de diverses
confessions et autres. Parmi eux, certains ont déjà
été arrêtés et condamnés pour «
outrage criminel » pour avoir défié une
injonction interdisant de bloquer l'accès au terminal de Burnaby
Mountain de Kinder Morgan. Il y avait une
absence presque complète de représentants élus.
Un bref rassemblement a réuni des batteurs et
des chanteurs autochtones qui étaient en avant et qui ont
donné le rythme aux manifestants. La marche était
bruyante et animée par des cris incessants de slogans. La
musique de deux cornemuseurs en son sein pouvait être entendue
très loin. Les automobilistes qui passaient ont klaxonné
et ils ont
montré de la main leur appui, tout comme de nombreux
piétons, dont certains ont pris des photos ou des vidéos.
Un certain nombre de piétons ont quitté les trottoirs
pour se joindre à la marche.
Parmi les banderoles, les pancartes et les slogans en
évidence, on pouvait lire : Bâtissons notre
avenir, pas un pipeline ! ; Pas de sauvetage
financier du pipeline Trudeau ! ; Pas de pipeline
Trudeau - pas maintenant, jamais ! ; Il n'y a pas
d'avenir dans les
fossiles ! ; C'est le temps pour des choix
éclairés ! ; Le pipeline Crudeau
(Crudeoil) ne sera pas construit ! ; Pour un Canada
moderne qui défend les droits de tous ! ; Tout
en
oeuvre
pour
bâtir
le
Nouveau ! ; Qui
décide ? Nous
décidons ! ; De l'argent pour les emplois
(en éducation, en soins de santé, etc.), pas pour les
pipelines ! ; Hé Trudeau, ton pipeline doit
disparaître ! ; Le pouvoir au peuple !
; Le traître Trudeau ! ; La justice
climatique maintenant ! ; et Changement de
système et non
les changements climatiques !
Quelques-uns des aînés « redoutables »
arrêtés pour avoir manifesté contre
le pipeline Kinder Morgan
|
Les manifestants se sont arrêtés pendant
plusieurs minutes devant le palais de justice où se
déroulent les procès et les condamnations de plus
de 200 personnes arrêtées à Burnaby Mountain.
À proximité se trouvent les cellules de détention
où ceux qui sont condamnés sont enfermés avant
d'être transportés en prison. Plusieurs des
personnes incarcérées sont des femmes âgées
que le juge a qualifiées de « redoutables
aînées » qui doivent être «
dissuadées ». Les femmes âgées ont
déclaré avoir été menottées,
enchaînées et placées dans de petites cages lors
d'un voyage de deux heures vers la prison dans la vallée du
Fraser. Elles ont également été victimes
d'indignités,
comme être forcés de porter des vêtements sales dans
la prison et se voir refuser un moment seul en privé.
Les marcheurs sont revenus à leur lieu de
rassemblement original, où les participants ont entendu une
longue liste de conférenciers, dont le vice-président de
l'Union des chefs indiens de la Colombie-Britannique, Bob Chamberlain.
Il a déclaré que la décision de la Cour d'appel
d'arrêter la construction du pipeline Trans Mountain était
inattendue, mais bien accueillie, même s'il ne s'agit que d'un
retard, le gouvernement fédéral ayant annoncé la
construction du pipeline. Le chef Chamberlain a déclaré
au rassemblement que le peuple avait le pouvoir d'arrêter le
projet et qu'il devait le faire.
Un article intitulé
« L'alimentation
de
la
machine
de
guerre
des
États-Unis » repris
du Marxiste-Léniniste, a été
distribué. L'article souligne que l'ALÉNA «
garantit l'accès des États-Unis aux ressources
énergétiques canadiennes aussi longtemps que
l'ALÉNA
reste en place. Essentiellement, cette obligation en vertu de
l'ALÉNA prévoit que les sables bitumineux soient
réservés en tant que source sécurisée
d'approvisionnement pour les États-Unis et leur machine de
guerre continuellement en expansion. Comment l'oléoduc de bitume
Trans Mountain de Kinder Morgan est lié à cet engagement
de
l'ALÉNA est caché derrière des discussions sur de
nouveaux marchés en Asie et une moins grande dépendance
du Canada envers le marché étatsunien. Comment les sables
bitumineux devraient être développés pour servir la
Forteresse Amérique du Nord, mener la guerre contre les
concurrents mondiaux et détruire ceux qui refusent de se
soumettre
au diktat des États-Unis a déjà été
décidé en vertu d'ententes secrètes dictées
par les intérêts impérialistes privés les
plus puissants. » L'article conclut que « les
travailleurs canadiens ne sont pas impuissants face à la
situation. Ils peuvent bâtir leurs propres institutions et faire
entendre leurs voix indépendantes. Ils peuvent s'unir dans la
discussion et les actions avec l'analyse pour s'opposer à ce
qu'ils considèrent comme faux et trouver ce qui doit être
fait pour que le pays se donne une nouvelle direction d'autosuffisance
et d'édification nationale qui défie
l'impérialisme américain et, grâce au renouveau
démocratique, donner au peuple le pouvoir de décider et
faire du Canada une
zone de paix avec un gouvernement antiguerre ».
Donner la parole aux femmes autochtones disparues ou
assassinées le long de la route des larmes
Le 9 septembre, dans le cadre de la campagne Robes
rouges, la famille, les amis et les résidents de Prince George
de tous les horizons se sont réunis pour rappeler les femmes et
les filles autochtones disparues et assassinées le long de la
route des larmes. Avec des robes rouges vides tenues haut, chacune
représentant un être cher
perdu et des passants klaxonnant leur soutien, une action de «
prise de position » puissante a eu lieu au coin des
routes 16 et 97. De là, les participants ont
déménagé au parc commémoratif Lheidli
T'enneh, où des robes rouges étaient suspendues à
des arbres et décoraient le nouveau pavillon du parc, une toile
de fond
émouvante et inspirante pour le programme qui comprenait des
orateurs, de la musique et de la danse, et qui soulignait le chagrin
de la perte de ces êtres chers et la volonté de travailler
ensemble pour changer la situation.
L'anniversaire du 11 septembre
Non à l'intégration du Canada à la
sécurité
intérieure des États-Unis !
Faisons du Québec et du Canada une zone de paix !
- Geneviève Royer -
Du 10 au 21 septembre, différents
secteurs de la ville de Montréal serviront de lieu pour des
« expériences en environnement urbain contesté
(EUC 18) ». Ces exercices de guerre sont sous
l'égide des Five Eyes (Cinq yeux), réseau mondial
d'espionnage dirigé par les États-Unis, dont font aussi
partie le Canada,
l'Australie, la Nouvelle-Zélande et le Royaume-Uni.
Créée en 1947 par les
États-Unis et le Royaume-Uni sous le nom d'ÉCHELON pour
entre autres choses espionner l'URSS, l'alliance des Five Eyes se
spécialise dans l'espionnage et la surveillance contre des
compagnies et des gouvernements étrangers, ainsi que contre
leurs citoyens respectifs. En 2013, l'ancien agent de la CIA,
Edward Snowden, décrivait les Five Eyes comme « une agence
de renseignement supranationale qui ne répond pas aux lois de
ses propres pays membres ». Le Canada, étant
intégré à la sécurité
intérieure des États-Unis, participe activement aux
efforts de guerre, d'espionnage et de déstabilisation
impérialistes. À titre d'exemple, le 6
octobre 2013, il a été révélé
que le Centre de la sécurité des
télécommunications Canada (CSTC) — agence membre des Five
Eyes — avait espionné le ministre et le ministère de
l'Énergie et des Mines au Brésil, ainsi que des
communications internes et diplomatiques entre le gouvernement
brésilien et d'autres organisations gouvernementales
et internationales.
Selon le journal La Presse, pas moins
de 150 scientifiques et une centaine de soldats mettront à
l'épreuve différentes technologies, dont une veste
balistique dite intelligente qui facilite les échanges
d'informations entre les soldats sur le terrain et leurs
supérieurs. Un prototype de « poste mobile
d'observation », alliant trois
types de caméras, sera aussi mis à l'essai ainsi qu'une
technologie d'exosquelette motorisée permettant aux soldats de
porter de lourdes charges ou de ménager leurs forces sur de
longues distances. Des technologies de communications et de
commandement et contrôle, comme des systèmes de
renseignement, de surveillance et de reconnaissance
terrestres, mais aussi aéroportées seront testées.
Le site 45e Nord cite aussi un système de «
surveillance et reconnaissance » (utilisé d'ailleurs
lors du récent sommet du G7 dans Charlevoix), un mur de
protection innovant censé remplacer les sacs de sable, un
système mobile de barrière pour véhicule ou bien
un camion mobile qui fait
la détection de matériel biologique grâce à
un laser.
Ces exercices de guerre ont lieu au
belvédère Kondiaronk, au sommet du Mont Royal,
près du Silo no 5, dans le Vieux-Port et sur la rue de la
Montagne. Le centre nerveux des opérations se trouvera au
manège militaire Côte-des-Neiges, où les
scientifiques analyseront l'ensemble des données
colligées par les capteurs dont seront
équipés les soldats.
Dans un communiqué de presse laconique, la
Défense nationale du Canada présente les exercices de
guerre comme une façon « d'appuyer l'avancement de la
recherche sur la meilleure façon de mener des opérations
militaires dans des environnements urbains. » Mis à
part cette déclaration irresponsable qui masque l'objectif
agressif et
belliciste de ces exercices, l'establishment du Canada et du
Québec a passé sous silence les exercices EUC.
Le fait que les gouvernements du Québec et du
Canada ne s'opposent pas aux exercices militaires menés ici pour
peaufiner les capacités d'espionnage et les capacités
militaires de ces grandes puissances agressives montre à quel
point il est important d'investir le peuple du pouvoir souverain. Loin
d'être un enjeu secondaire, le contrôle de la
prise de décision sur les affaires politiques contribue à
la cause de la paix à l'échelle internationale, freinant
l'intégration accrue de la sécurité du Canada et
du Québec à la sécurité intérieure
des États-Unis et à leurs guerres d'agression.
Cela fait partie des silences étouffants qui
sont imposés sur les véritables préoccupations du
peuple québécois en cette période
électorale qui mène au scrutin du 1er octobre. La
question d'un Québec moderne et d'un projet d'édification
nationale qui ne soit pas soumis aux intérêts bellicistes
des impérialistes des États-Unis est un aspect
central des préoccupations populaires. Elle ne peut pas
être abandonnée parce que l'élite dirigeante
présente comme un fait accompli que le Québec et le
Canada ont été placés sous la juridiction de la
sécurité intérieure des États-Unis et que
les jeunes n'ont d'autre choix que de participer aux guerres
d'occupation et d'agression des États-Unis.
Le Québec a une longue histoire d'opposition aux
guerres impérialistes. Sous une forme ou une autre, les
Québécois et leur jeunesse s'opposent aux agressions
contre les autres peuples. L'utilisation de leur territoire pour
préparer des agressions contre d'autres peuples ou contre les
habitants du Québec et du Canada ne passe tout simplement
pas. Le Québec et le Canada doivent devenir une zone de paix en
se retirant de toutes les alliances agressives telles que Five Eyes,
l'OTAN et NORAD. Les Québécois ont un rôle actif
à jouer pour empêcher que leurs ressources humaines,
naturelles et financières ne soient mises au service de la
guerre.
Élections au Brésil
Le Parti des travailleurs désigne un candidat
pour remplacer Lula à la présidence du Brésil
Le 11 septembre 2018, le Parti des travailleurs du Brésil
annonce
que Fernando Haddad sera candidat à la présidence, suite
à la décision des tribunaux qui empêche Luis
Inácio
Lula da Silva de se présenter.
Lula et Haddad durant la présidence Lula
|
Le 11 septembre, le Parti des travailleurs du
Brésil a annoncé qu'en raison des décisions
arbitraires et illégales des tribunaux brésiliens qui
visent à empêcher l'ancien président Luis Inacio da
Silva de se porter candidat aux élections d'octobre, et que la
date limite pour la soumission des noms des candidats arrivait à
grands pas, Lula et
le Comité exécutif national du parti ont
décidé de soumettre le nom de Fernando Haddad, le
colistier de Lula, comme nouveau candidat présidentiel du Parti
des travailleurs du Brésil. Manuela D'Avila du Parti communiste
du Brésil a été nommée colistière de
Haddad. Le lendemain, à partir de sa cellule à Curitiba
où il est détenu comme prisonnier
politique, Lula a fait parvenir une lettre à Fernando Haddad.
Lula y écrit :
Tu sais combien je t'admire
comme être humain pour ton courage, ton intelligence et ta
loyauté envers le peuple brésilien. Ensemble, nous avons
eu l'occasion de faire un tas de choses pour notre pays, en particulier
pour l'éducation de nos enfants et de notre jeunesse. Nous avons
rendu l'éducation possible pour des millions de
personnes grâce au ProUni [1],
le
système
de
quota,
les
nouvelles
universités
et
les
écoles
techniques fédérales, et en valorisant nos
enseignants et enseignantes, lorsque tu étais ministre de
l'Éducation.
Je suis extrêmement
fier de notre amitié et de notre partenariat.
Aujourd'hui, je te confie
l'énorme responsabilité d'à nouveau prendre en
main, pour le bien-être du peuple, le processus de transformation
du Brésil, processus que nous avons entamé lorsque nous
formions l'administration. Tu sais qu'il ne sera pas facile de
redresser tous les torts qu'ils ont faits à notre pays ces deux
dernières années. Il faudra
travailler jour et nuit, ouvrir le dialogue avec la
société, savoir quand écouter et savoir quand agir.
Ta grande expérience
te permettra de relever ces défis. Tu as l'appui du Parti des
travailleurs et de nos alliés. Tu as le Plan gouvernemental que
nous avons élaboré ensemble pour sortir notre pays de la
crise. Et tu peux toujours compter sur moi.
Tu visiteras tous les coins
du Brésil comme je l'ai fait. Ton regard se fixera sur celui du
peuple et tu verras ce que j'y ai vu : la volonté de
changer, de rêver une fois de plus et de réaliser ces
rêves, comme nous l'avons déjà fait. Tu me
représenteras sur cette voie vers la présidence de la
République, pour à nouveau réaliser le
gouvernement du peuple et de l'espoir.
D'abord et avant tout, nos
pensées doivent être avec le peuple, surtout avec ceux et
celles qui ont besoin de soutien pour vivre une vie meilleure.
Tout ce que je te demande,
cher ami, c'est de veiller sur le peuple brésilien avec le plus
grand soin, comme j'aimerais tant le faire.
Note
1.ProUni, le programme de l'Université pour
tous, a été inauguré en 2004 au cours de la
présidence de Lula pour offrir des bourses aux étudiants
en difficulté financière pour payer leurs frais de
scolarité dans des institutions postsecondaires privées,
puisque les universités et collèges publics du pays,
où il n'y a pas de frais de
scolarité, ne pouvaient accommoder toutes ces personnes
cherchant une éducation supérieure.
« Fernando Haddad sera Lula pour
des millions de Brésiliens! »
- Lettre de Lula au peuple
brésilien -
Fernando
Haddad à Fortaleza, 12 septembre 2018
Lula s'est aussi adressé par lettre ouverte
au peuple brésilien le 12 septembre. Il les exhorte
à élire « mon frère Fernando
Haddad » comme nouveau président du Brésil.
Voici ce qu'il dit :
***
Mes amis,
Comme vous le savez sans doute, les tribunaux ont fait
peser sur moi une interdiction de me présenter à la
présidence de la République. En réalité,
ils interdisent au peuple brésilien de voter librement pour
changer la triste réalité de notre pays.
Je n'ai jamais accepté l'injustice, et il en
sera toujours ainsi. Depuis plus de 40 ans, j'ai marché
avec le peuple brésilien pour réclamer
l'égalité et la transformation du Brésil en un
pays meilleur et plus juste. Et c'est en me promenant partout au pays
que j'ai pu constater de visu la souffrance dans l'âme du peuple,
mais aussi l'espoir dans
leurs yeux. J'ai vu l'indignation face aux nombreuses injustices qui se
produisent et le désir des gens d'améliorer à
nouveau leur vie.
C'est pour rétablir tant de torts et raviver
l'espoir dans l'avenir que j'ai décidé d'être
candidat présidentiel. Et en dépit des mensonges et de la
persécution, le peuple nous a embrassé dans les rues et
nous a placé à la tête des sondages.
Me voilà détenu depuis plus de cinq mois.
Je n'ai commis aucun crime et j'ai été condamné
par la presse bien avant mon procès. Je continue de contester
les procureurs de l'opération Car Wash, le juge Sergio Moro, et
la cour d'appel TRF-4, et je les somme de présenter la moindre
preuve contre moi, puisqu'on ne peut être coupable de
crimes non commis, de sommes non détournées ni d'actes
non déterminés.
Ma condamnation est une mascarade judiciaire, une
vengeance politique, basées sur des mesures exceptionnelles
prises contre moi. Ils ne veulent pas seulement arrêter et
interdire le citoyen Luiz Inacio Lula da Silva. Ils veulent
arrêter et interdire le projet brésilien que la
majorité a approuvé dans quatre élections
consécutives, et que seul un
coup d'État a pu interrompre, un coup contre une
présidente élue en toute légitimité- et qui
n'a commis aucun ‘crime de responsabilité' — un coup qui a
finalement plongé le pays dans le chaos.
Vous me connaissez et vous savez que je ne cesserai
jamais de me battre. J'ai perdu ma compagne Marisa, affligée par
tout ce qu'a subi notre famille, mais je n'ai pas abandonné,
aussi pour honorer sa mémoire. J'ai fait face aux accusations
selon les procédures judiciaires. J'ai dénoncé les
mensonges et les abus d'autorité devant chaque
tribunal, y compris la Commission des droits de l'homme des Nations
unies qui a reconnu mon droit d'être candidat.
La communauté judiciaire ici et à
l'étranger s'est indignée face aux aberrations commises
par Sergio Moro et la Cour de Porto Alegre. Des dirigeants partout dans
le monde ont dénoncé le fait que mon procès a
servi d'occasion pour porter des coups contre la démocratie. La
presse internationale a exposé mondialement ce que [le
conglomérat
médiatique] Globo a
tenté de dissimuler.
Malgré tout, les tribunaux brésiliens ont
refusé de reconnaître un droit garanti par la constitution
à tout citoyen, à condition de ne pas porter le nom de
Luiz Inacio Lula da Silva. Ils ont rejeté la décision de
l'ONU, ils ont rejeté le Pacte international relatif aux droits
civils et politiques auquel souscrit un Brésil souverain.
Par ses actions, ses omissions et ses retards, le
judiciaire brésilien a privé le pays d'un processus
électoral où participent toutes les forces politiques.
Ils ont aboli le droit du peuple de voter librement. Maintenant ils
veulent m'interdire de parler au peuple et même de participer
à des émissions télévisées. Ils me
censurent, comme ils l'ont fait
pendant la dictature.
Il est possible que tout cela ne se serait pas produit
si je n'avais pas été en avance dans tous les sondages.
Il est possible aussi que je ne me retrouverais pas derrière les
barreaux si j'avais décidé de laisser tomber ma
candidature. Mais je n'échangerai jamais ma dignité
contre ma liberté, contre mon engagement envers le peuple
brésilien.
On m'a accusé en vertu de la loi de la Ficha
Limpa pour me retirer de façon arbitraire de la course
électorale, mais je ne leur permettrai pas sous ce
prétexte d'emprisonner l'avenir du Brésil.
C'est le contexte dans lequel je dois prendre une
décision en fonction de l'échéancier arbitraire
qu'on nous impose. Je recommande au Parti des travailleurs et à
la coalition « O Pobo Felix de Novo » ( Le peuple
heureux à nouveau) de remplacer ma candidature par celle de mon
frère Fernando Haddad, qui a jusqu'ici, en toute loyauté,
mené à bien son mandat en tant que candidat à la
vice-présidence.
Fernando Haddad, qui était ministre de
l'Éducation sous mon gouvernement, est responsable d'une
transformation majeure de notre pays. Ensemble, nous avons ouvert les
portes de l'université à près de 4 millions
d'étudiants issus des écoles publiques, les Noirs, les
peuples autochtones, les enfants de travailleurs qui n'avaient jamais
pu
le faire. Ensemble, nous avons créé le PROUNI, le nouveau
FIES (Programme fédéral de prêts étudiants),
FUNDEB (Fonds d'assistance et de développement en
éducation de base et d'appréciation des professionnels en
éducation), ENEM (Examen national des écoles
secondaires), le Plan national de l'éducation, PRONATEC
(Programme national
pour l'accès à l'éducation technique et à
l'emploi). Ainsi, nous avons inauguré quatre fois plus
d'écoles techniques que dans les cent dernières
années. Nous avons créé l'avenir.
Haddad est le coordinateur de notre Plan gouvernemental
conçu pour extirper le pays de la crise. Ainsi, nous recevons
des contributions de milliers de personnes et il discute de chaque
question avec moi. Il sera mon représentant dans cette bataille
pour nous remettre sur la voie du développement et de la justice
sociale.
S'ils souhaitent étouffer nos voix et
détruire notre projet pour le pays, ils se trompent. Nous sommes
toujours vivants dans le coeur et dans la mémoire du peuple. Et
aujourd'hui, notre nom est Haddad.
À ces côtés, en tant que candidate
à la vice-présidence, est notre soeur Manuela D'Avila, ce
qui confirme notre alliance historique avec le PCdoB (Parti communiste
du
Brésil) et d'autres forces telles que le PROS (Parti
républicain de l'ordre social), le PSB (Parti socialiste du
Brésil), mais aussi d'autres secteurs et les dirigeants d'autres
partis,
mais en premier lieu, avec les mouvements sociaux, avec les
travailleurs dans les villes et dans les milieux ruraux, les forces
porteuses du projet démocratique et populaire.
Notre loyauté -- la mienne, celle de Haddad et
de Manuela -- est avant tout envers le peuple. Elle est envers les
rêves de ces gens qui veulent à nouveau vivre dans un pays
où tout le monde mange à sa faim, où il y a de
l'emploi, des salaires décents, la protection judiciaire pour
ceux qui travaillent, où les enfants ont des écoles et la
jeunesse,
un avenir, où les familles peuvent se permettre d'acheter une
automobile, une maison, et continuer de rêver et de se
réaliser. Un pays où tous ont des opportunités et
personne des privilèges.
Je sais qu'un jour la vraie justice sera rendue et mon
innocence reconnue. Et ce jour-là, je serai avec Haddad pour
mener à bien le gouvernement du peuple et de l'espoir. Nous
serons tous là ensemble pour que le Brésil retrouve son
bonheur.
Je veux remercier ceux et celles
qui ont fait preuve de solidarité en me faisant parvenir des
messages et des lettres, qui ont prié et organisé des
rassemblements pour ma liberté, qui manifestent partout dans le
monde contre la persécution et pour la démocratie, et en
particulier ceux et celles qui me tiennent compagnie de
l'extérieur.
Un homme peut être incarcéré de
façon injuste, mais non ses idées. Aucun oppresseur ne
peut être plus grand que le peuple. Voilà pourquoi nos
idées seront transmises aux autres par la voix du peuple qui se
fera entendre, plus forte que les mensonges propagés par Globo.
C'est pourquoi, du fond de mon coeur, je voudrais
demander à tous ceux qui auraient voté pour moi de voter
pour mon frère Fernando Haddad à la présidence de
la République. Dans le même esprit, je vous demande de
voter en faveur de nos candidats dans la course pour les postes de
gouverneurs et de sénateurs, pour que nous puissions
bâtir un pays plus démocratique, souverain, sans la
privatisation des sociétés d'État, avec plus de
justice sociale, plus d'éducation, de culture, de science et de
technologie, plus de sécurité, de logements et de
santé, et plus d'emplois, de salaires décents ainsi
qu'une réforme agraire.
Aujourd'hui, nous sommes devenus des millions de Lula
et, désormais, Fernando Haddad sera Lula pour des millions de
Brésiliens.
À bientôt, mes amis. Jusqu'à la
victoire !
Je vous embrasse. Votre compagnon de toujours,
Luiz Inacio Lula da Silva
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Marxiste-Léniniste
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Courriel: redaction@cpcml.ca
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