Numéro 27 - 7 juillet 2018
Le Fonds national des corridors
commerciaux
Des fonds publics utilisés pour
accroître
l'intégration du Canada à des intérêts
privés mondiaux
- K.C. Adams -
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Le
Fonds
national
des
corridors
commerciaux
• Des fonds publics utilisés pour
accroître l'intégration du Canada à des
intérêts privés mondiaux
• Des fonds fédéraux pour
l'importation d'automobiles européennes directement en
Colombie-Britannique
• Le port de Nanaimo sera un point de
manutention de véhicules importés
• Les différents projets de corridors
pour payer les
riches à Vancouver
Cinquième
anniversaire de la tragédie de Lac-Mégantic
• Les monopoles ferroviaires et les
gouvernements doivent rendre
des comptes! - Pierre
Chénier
Les élections
du 1er juillet au Mexique
• Expression d'une irrésistible
volonté de changement! - Claude Brunelle
• Mouvement du peuple peuple mexicain pour
s'investir du pouvoir souverain - Correspondant du
LML
La résistance
continue de grandir aux États-Unis
• Les manifestations du 30 juin dans tous les
États défendent les droits des immigrants, des
réfugiés, des familles et des enfants
• La rivalité des autorités
contribue au
danger de guerre civile
Deuxième
anniversaire du référendum sur le Brexit
• Hystérie et division
• Le gouvernement britannique ne peut
concilier sa direction antisociale et proguerre avec les besoins du
peuple - Workers' Weekly
Le Fonds national des corridors
commerciaux
Des fonds publics utilisés pour
accroître l'intégration du Canada à des
intérêts privés mondiaux
- K.C. Adams -
Port de Vancouver avec les voies ferrées à l'avant-plan
Deux sociétés ferroviaires
privées, le Canadien National et le Canadien Pacifique, vont
recevoir 200 millions de dollars de fonds fédéraux
du Fonds national des corridors commerciaux de Transports Canada. Cet
argent de l'État va servir à la modernisation de
l'infrastructure ferroviaire qui dessert le port de Vancouver. Une
valeur fixe
sera ainsi ajoutée à l'infrastructure que
possèdent et contrôlent ces sociétés
ferroviaires privées, toutes deux possédées et
contrôlées internationalement, principalement à
partir des États-Unis. Cet argent de l'État pour payer
les riches fait baisser l'investissement privé des
sociétés privées dans les moyens de production
fixes qu'elles utilisent dans
leurs opérations, avec pour effet d'augmenter leur taux de
profit.
L'infrastructure financée par l'État sert
aussi les importateurs et les exportateurs actifs dans le commerce
mondial. Le financement fédéral des moyens de transport
des corridors commerciaux pour l'importation et l'exportation consolide
et renforce la direction de l'économie canadienne axée
sur l'importation et l'exportation. Cette direction
laisse les travailleurs à la merci des oligarques de
l'économie mondiale qui achètent les biens que produisent
les Canadiens, en particulier la matière première
extraite et certains biens comme les véhicules. La grande
dépendance sur le commerce international représente des
risques pour les Canadiens comme on le voit à la chute soudaine
du secteur
du pétrole à l'échelle internationale ces
dernières années[1] et
aux tarifs imposés par les États-Unis sur le
bois-d'oeuvre, l'acier et l'aluminium et à la menace de tarifs
sur les véhicules assemblés au Canada. Les Canadiens ne
contrôlent pas leur bien-être et leur
sécurité économique car ce contrôle
dépend de ce que veulent les oligarques mondiaux et leurs
représentants politiques comme le président des
États-Unis.
Une économie qui dépend des exportations
et des importations ne peut pas garantir les droits et le
bien-être des Canadiens et leur contrôle sur les affaires
qui les concernent parce que l'économie dont tous
dépendent est entre les mains d'oligarques mondiaux et de ce qui
sert leurs intérêts privés. Pour réaliser la
sécurité économique à la base
des droits et du bien-être du peuple, il faut développer
une économie diversifiée qui subvient à ses
besoins et qui repose sur la circulation des biens dans le pays, en
particulier les biens et les services qui élèvent le
niveau de vie, d'éducation et de santé des Canadiens. Les
exportations et les importations doivent servir l'économie qui
subvient à ses
besoins en venant la renforcer au moyen de l'avantage et du
développement mutuels apportés par le commerce
international avec d'autres peuples et leurs États.
Le Fonds national des corridors commerciaux de
Transports Canada constitué de milliards de dollars pour payer
les riches n'est pas conçu pour construire une économie
diversifiée subvenant à ses besoins, mais pour servir
l'intégration de l'économie canadienne au système
impérialiste d'États et pour accroître le
contrôle des oligarques
mondiaux sur le Canada et sur les Canadiens. Les ressources du Canada
et le temps de travail des Canadiens sont utilisés pour la
concurrence violente que se livrent les cartels internationaux
cherchant à dominer leur secteur et à étendre
cette domination au-delà du secteur. La concurrence entre les
oligarques
pour le contrôle ne peut mener qu'à des
guerres et à la destruction et l'insécurité
constantes.
Les stratagèmes pour payer les riches
concentrent encore plus la richesse sociale, le pouvoir et le
privilège dans les mains de quelques-uns au détriment de
la majorité. Seule la classe ouvrière organisée,
investie de pouvoir et déterminée à
défendre les droits de tous et à bâtir une nation
moderne subvenant à ses besoins peut donner naissance à
une nouvelle direction de l'économie marquée par la
stabilité. C'est le temps maintenant de prendre en main cette
tâche !
Arrêtez de payer les
riches !
Augmentez les investissements dans les programmes
sociaux !
Donnons-nous du pouvoir pour prendre
contrôle de nos vies et de la direction
de
l'économie !
Note
1. De concert avec la guerre ouverte et les
conspirations pour imposer des changements de régime, les
impérialistes américains ont décidé suite
à la crise économique de 2008 de déclencher une
guerre économique destructrice contre tout État aspirant
à utiliser ses ressources pétrolières comme moyen
de bâtir une économie indépendante et
diversifiée. Le front impérialiste mené par les
États-Unis a entrepris de détruire ou de perturber
l'éconmie de la Russie, du Venezuela, du Brésil, du
Nigéria et de l'Équateur et d'accroître la pression
sur l'Iran, l'Angola, le Mexique, le Canada, l'Indonésie,
l'Argentine, la Norvège et bien d'autres. La production
pétrolière du Canada, surtout celle des sables bitumineux
de l'Alberta, a été sérieusement touchée.
Des fonds fédéraux pour l'importation
d'automobiles européennes directement en Colombie-Britannique
Port de Nanaimo
Le 20 juin, le gouvernement fédéral
a annoncé que 6,3 millions de dollars issus du Fonds
national des corridors commerciaux serviraient à la construction
d'un centre de traitement des véhicules importés au Port
de Nanaimo sur l'île de Vancouver. Ce centre de traitement de
l'importation des véhicules en provenance de l'Europe
est une coentreprise des compagnies privées Western Stevedoring
et de la division automobile de SSA Marine. Les deux compagnies
appartiennent à FRS Capital Corp. et sont
contrôlées
par ce cartel mondial dont le siège social est à Seattle.
Selon l'annonce faite par le gouvernement, les fonds
fédéraux serviront à «
réaménager le quai général existant en
terminal de marchandises multifonction avec un centre de traitement des
véhicules d'importation de 5 574 mètres
carrés, où les automobiles arrivant au Canada en
provenance de l'Europe seront améliorées pour
répondre aux standards canadiens - on prévoit que
de 10 000 à 12 000 véhicules y seront
traités annuellement ». Aucune information n'est
disponible sur qui va gérer le centre et quand il sera
construit,
mais FRS, par le biais de ses filiales, gère déjà
des centres portuaires partout dans le monde, y compris le port de
Vancouver.
Le ministre fédéral des Transports, Marc
Garneau, a dit que le projet serait financé par les fonds
publics en vertu du Fonds national des corridors commerciaux. Dans un
communiqué de presse, le gouvernement dit que le projet va
améliorer la chaîne d'approvisionnement d'automobiles
importées au Canada en réduisant les importants goulots
d'étranglement. Entretemps, il existe des inquiétudes
très réelles au sujet de la sécurité de la
production automobile au Canada.
Selon Garneau : « Les projets individuels
sont évalués au mérite et nous avons trouvé
que ce projet a beaucoup de mérite et qu'il sera bon au niveau
local et qu'il rendra notre système de transport, surtout pour
ce qui est des véhicules importés, plus
efficace. »
Comment l'octroi de fonds publics à une
compagnie étrangère pour qu'elle construise et
gère possiblement un centre d'importation de véhicules
fabriqués à l'étranger contribue à
l'économie canadienne n'est pas expliqué. Cette annonce
est faite dans un contexte de haute incertitude où les usines de
fabrication d'automobiles et de pièces
automobiles de même que la production de bois d'oeuvre,
d'aluminium et
d'acier sont menacées par les États-Unis.
Les Canadiens doivent discuter d'une direction
alternative pour l'économie qui commence par la construction
d'une économie canadienne diversifiée et autonome qu'ils
contrôlent. Une économie ne devrait pas et ne peut pas
dépendre du commerce international pour sa stabilité, sa
sécurité de base et sa reproduction élargie.
Le gouvernement fédéral prétend
protéger l'intérêt national et l'industrie
manufacturière en imposant des tarifs en riposte aux produits
américains, mais il se sert néanmoins des fonds publics
pour élargir les importations de véhicules en provenance
de l'Europe. Ces mesures et d'autres actions de ce genre exposent les
libéraux en tant que combinards opposés à
l'édification d'une économie
nationale stable et sécurisée. C'est seulement sur la
base de la stabilité et de la diversité au niveau de
l'économie domestique - en particulier des secteurs de base
comme l'industrie manufacturière, l'extraction et la
transformation des matières premières à des fins
domestiques et au développement des
services publics et des programmes sociaux - que le Canada peut
entretenir un commerce international avec les pays qui le
désirent sur la base de l'avantage et du développement
réciproques.
Plutôt que de chercher une nouvelle direction
pour l'économie, le gouvernement fédéral a
cédé les relations commerciales internationales aux
cartels mondiaux qui se font la lutte dans des conflits souvent brutaux
pour des marchés, des matières premières, des
travailleurs à bon marché qu'ils peuvent exploiter et des
régions qu'ils cherchent à
contrôler par des guerres prédatrices. Aux yeux des
cartels mondiaux, le Canada est un vaste territoire dont ils peuvent
exploiter les matières premières, ou encore un
marché de consommation pour leurs produits fabriqués par
leurs filiales partout dans le monde. Ils s'opposent à tout pas
vers l'avant pour un développement indépendant,
diversifié et
stable d'une
économie canadienne subvenant à ses besoins et
contrôlée par les Canadiens.
Les cartels mondiaux contrôlent
complètement la production canadienne de véhicules,
d'acier et d'aluminium, ce qui rend les travailleurs canadiens dans ces
secteurs et l'économie entière particulièrement
vulnérables aux rivalités intenses et continuelles entre
les oligopoles mondiaux et leur lutte pour l'hégémonie.
En Colombie-Britannique, le gouvernement Trudeau et le
gouvernement provincial considèrent la province avant tout comme
une source d'extraction de matières premières pour
l'exportation, et les basses terres du fleuve Fraser un havre où
les
oligarques déposent - certains diraient blanchissent - leur
richesse sociale excédentaire. Le gouvernement
Trudeau fournit des fonds publics pour intensifier l'exportation de
matières premières tel le bitume brut par
l'oléoduc Trans Mountain et l'importation de biens
manufacturés comme les véhicules européens.
L'heure est venue d'une nouvelle direction pour l'économie.
Le port de Nanaimo sera un point de manutention
de
véhicules importés
Michelle Corfield, présidente de
l'Administration portuaire de Nanaimo, fait le commentaire douteux que
le point de manutention de véhicules européens
importés, qui sera financé par le gouvernement
fédéral et sera construit et probablement exploité
par un cartel mondial basé à Seattle, est « un
projet d'initiative locale ». Quel
rapport ce projet entretient-il avec une initiative locale si ce n'est
le temps de travail des travailleurs locaux ? Tout ce qui est
associé au projet, à l'exception du temps de travail des
travailleurs locaux, n'a rien de local et ne constitue pas un facteur
de stabilité et de sécurité pour l'économie
régionale ou canadienne. Mis à part les salaires et
les avantages sociaux pour les travailleurs locaux, presque toute la
nouvelle valeur sera drainée de l'économie de la
Colombie-Britannique avec l'argent utilisé pour acheter les
véhicules. Dès le départ, les fonds
d'investissement du gouvernement fédéral doivent
être cédés à des intérêts
privés situés à l'extérieur de la
région dans le but d'importer
des voitures fabriquées en Europe. Le seul aspect local sera le
temps de travail de la classe ouvrière de Nanaimo.
Le conseiller Ian Thorpe, maire suppléant de
Nanaimo, ne voulant pas être en reste quant à la «
création d'emplois », a dit : « C'est un
formidable coup de pouce à notre économie locale, aux
emplois locaux et c'est exactement ce dont nous avons besoin. Ce sont
de très bonnes nouvelles pour Nanaimo. »
Il convient de noter que l'économie de la
Colombie-Britannique ne possède pratiquement pas de secteur de
fabrication d'acier ou de véhicules. L'économie de la
Colombie-Britannique n'a presque pas de secteur manufacturier sauf la
construction et le développement de logiciels. L'économie
de la Colombie-Britannique est fortement axée sur
l'extraction de matières premières pour l'exportation. Le
secteur forestier de l'Île de Vancouver est en proie à des
pressions terribles depuis des années et a connu son lot de
fermetures d'usines de pâtes et papier et de scieries.
À titre d'information
« Une nouvelle installation de traitement de
véhicules d'importation européenne est prévue au
quai général de Nanaimo - Les voitures destinées
aux concessionnaires de la Colombie-Britannique seront
importées, traitées et livrées via
Nanaimo. » - Extraits d'un article d'avril du Bulletin
de Nanaimo, avec les commentaires du LML entre
parenthèses doubles :
« L'élargissement du canal de Panama a
augmenté les possibilités industrielles et d'emploi
à Nanaimo grâce à une nouvelle installation
d'importation et de traitement d'automobiles qui entrera en service
au quai général de l'Administration portuaire de Nanaimo
en janvier.
« L'Administration portuaire de Nanaimo, Western
Stevedoring et son organisation affiliée, la division automobile
de SSA Marine aux États-Unis, ont annoncé [le 17
avril] une coentreprise qui réaménagera le quai
général de Nanaimo en un terminal polyvalent qui abritera
une installation de traitement des véhicules d'importation
où les
voitures importées d'Europe au Canada subiront des modifications
pour qu'elles respectent les normes canadiennes ...
« Ewan Moir, président et chef de la
direction de l'Administration portuaire de Nanaimo, a dit :
« Ce [grand entrepôt] est l'installation où les
véhicules entrent en tant que véhicules européens
de fabrication standard et - je ne dirais pas qu'ils sont convertis -
sont transformés en un véhicule canadien. Les
autocollants français-anglais sont
apposés, le logiciel [GPS] est mis à jour avec toutes les
cartes particulières à l'Amérique du Nord, et
toute autre activité requise pour rendre les automobiles
canadiennes se fera dans le centre de traitement des véhicules.
((Selon Moir, mettre des autocollants
français-anglais et ajouter des cartes nord-américaines
rendent les véhicules canadiens !))
« Le fait d'avoir un centre à Nanaimo
soulage les problèmes de distribution que rencontrent les
constructeurs européens en étant limités à
Halifax en Nouvelle-Écosse comme endroit pour débarquer
des véhicules destinés au marché canadien, ce qui
signifie que les véhicules doivent être transportés
par camion ou par train vers les destinations
canadiennes. Les nombreuses étapes de chargement et de
déchargement peuvent créer des goulots
d'étranglement logistiques coûteux en argent et en temps
durant le processus de livraison. Et les concessionnaires de
véhicules se sont plaints du coût des terrains dans les
basses terres pour entreposer leurs voitures en inventaire.
((Cela laisse supposer que l'installation de traitement
de Nanaimo subventionnée par le fédéral soustraira
des emplois à Halifax et ailleurs dans l'économie
canadienne pour faciliter l'importation de véhicules
fabriqués à l'étranger vers la
Colombie-Britannique et les Prairies.))
« Le transport maritime direct de
véhicules destinés à des concessionnaires de
l'Île de Vancouver, des basses terres du Fraser (Lower Mainland)
et de l'Ouest canadien en
provenance d'Europe vers Nanaimo est devenu possible lorsque le canal
de Panama a été élargi, ce qui a permis à
de grands navires de transport de véhicules de l'emprunter en
route vers les ports de
la côte ouest.
« Moir dit que la première phase du projet
utilisera environ sept hectares de terrain du quai
général et commencera à traiter
environ 10 000 à 12 000 véhicules par
an. La deuxième phase du projet doublera la taille de
l'installation qui pourrait traiter jusqu'à
environ 40 000 véhicules par an
dès 2024.
« Les voitures seront traitées ici
à Nanaimo, puis les concessionnaires se feront livrer les
voitures qu'ils recherchent pour leurs clients de Nanaimo vers les
basses terres du Fraser », a dit Moir.
Les différents projets de corridors pour payer
les riches à
Vancouver
Dans son budget 2017, le gouvernement Trudeau a
fourni au Fonds national des corridors commerciaux deux milliards de
dollars d'argent fédéral disponible qui s'ajoutent
aux 5 milliards de la Banque de l'infrastructure du Canada, en
tant que stratagèmes pour payer les riches pour construire
l'infrastructure et faciliter le
commerce des oligarques mondiaux et l'intégration militaire aux
États-Unis.
Les projets de corridors de commerce du port de
Vancouver comprennent :
- l'amélioration du système de
ventilation existant du tunnel ferroviaire Thornton pour que davantage
de trains puissent emprunter le tunnel ;
- l'amélioration du
corridor ferroviaire en construisant 5,5 kilomètres de voie
ferrée à côté du corridor à deux
voies existant ;
- la conception et la surélévation de
Douglas Road de manière à ce que cette dernière
passe au-dessus du corridor ferroviaire existant du Canadien National
pour que les trains puissent passer plus souvent et plus
rapidement ;
- la construction d'une nouvelle voie
d'évitement de 9,4 km et la reconfiguration des
opérations de triage dans le corridor ferroviaire du Canadien
Pacifique le long de la rive sud de la baie Burrard dans les villes de
Vancouver et Burnaby ;
- un investissement additionnel de
l'Administration portuaire de Vancouver-Fraser, une agence
fédérale, pour la conception et la construction d'une
voie secondaire de 4,2 km du
Canadien National parallèle à la ligne existante de la
baie Burrard, dans la ville de Vancouver ;
- toujours pour faciliter
les opérations ferroviaires, la construction du pont
d'étagement de la Centennial Road, une structure de viaduc
surélevée à deux voies de 600 mètres
de longueur, le prolongement de 600 mètres des deux
voies existantes de Waterfront Road et le réalignement
de 350 mètres de la rue Commissioner.
Cinquième anniversaire de la
tragédie de Lac-Mégantic
Les monopoles ferroviaires et les gouvernements doivent
rendre des comptes!
- Pierre Chénier -
Le 6 juillet 2018 est le cinquième
anniversaire de la tragédie de Lac-Mégantic, une des
pires catastrophes ferroviaires de l'histoire du Canada. Dans la
soirée du 5 juillet, la communauté de
Lac-Mégantic a participé à une marche silencieuse
qui s'est terminée au cimetière où sont
enterrées plusieurs des victimes de la
tragédie. Le 6 juillet au matin, une messe
commémorative a été suivie de l'inauguration de
l'« Espace de mémoire », un site où les
gens pourront se rassembler et discuter de ce qu'ils ont vécu
depuis cette nuit fatidique et discuter de leur avenir. Les gens de
Lac-Mégantic ont lutté sans relâche depuis la
tragédie du 6
juillet 2013 pour rebâtir leur vie, une chose qui est
impossible si la sécurité ferroviaire n'est pas
améliorée. À cet égard, les gouvernements
fédéral et du Québec ont finalement
confirmé qu'une voie de contournement, une des revendications de
la communauté que les gouvernements avaient d'abord
ignorée, va être construite pour que des
produits dangereux ne passent plus par le centre-ville de
Lac-Mégantic. Les communautés ferroviaires
affectées par des déraillements de train qui continuent
de se produire de façon régulière au
Québec, au Canada et aux États-Unis sont inspirés
par la détermination qu'a manifestée la communauté
de Lac-Mégantic, avec l'appui des gens de partout
au Québec.
Il y a cinq ans, en fin de soirée le 5
juillet, un convoi de trains de marchandises constitué de cinq
locomotives et de 72 wagons non conçus pour transporter le
type de pétrole brut qu'ils contenaient, a été
laissé sans surveillance pour la nuit à Nantes, en
Estrie. Vers une heure du matin, le train s'est mis à descendre
de lui-même la
pente menant à Lac-Mégantic. Il a fallu peu de temps pour
que 63 wagons déraillent en plein centre-ville,
déversant leur contenu et entraînant une série
d'incendies et d'explosions d'envergure catastrophique. Quarante-sept
personnes ont été tuées, de nombreuses autres
blessées et le centre-ville a été rasé. Les
sols ainsi que la rivière
Chaudière et le lac Mégantic lui-même ont
été lourdement contaminés par les
déversements de pétrole brut. Cinq ans plus tard, de
nombreux résidents de Lac-Mégantic souffrent toujours de
syndromes post-traumatiques causés par la catastrophe.
Il y a eu de nombreux déraillements de trains
transportant du pétrole brut depuis la tragédie du 5
juillet 2013. Qu'on pense à celui de Casselton au Dakota du
Nord en décembre 2015, à celui qui s'est produit
près de Plaster Rock au Nouveau-Brunswick en janvier 2014
et à cet autre près de Gogama dans le nord de
l'Ontario en mars 2015. Tous étaient des
Lac-Mégantic en puissance et l'absence de pertes de vie est due
uniquement au fait que les déraillements et les explosions se
sont produits à quelques kilomètres de zones
densément peuplées.
Dans un rapport récent sur les accidents
ferroviaires au Canada en 2017, le Bureau de la
sécurité des transports du Canada (BST) écrit
que 1091 accidents ferroviaires lui ont été
signalés cette année-là, ce qui représente
une hausse de 21 % par rapport aux 900 accidents
enregistrés en 2016, et un nombre
égal à la moyenne décennale (2007
à 2016) de 1092 accidents.
En 2017, 115 accidents de train transportant
des marchandises dangereuses ont eu lieu. Ce nombre est en hausse
comparativement
à 101 en 2016, mais en baisse comparativement à
la moyenne décennale de 138. Il y a eu 4 accidents
avec déversement de marchandises dangereuses en 2017, par
rapport à 1
en 2016, et ce nombre correspond à la moyenne sur dix ans.
Les accidents ferroviaires ont entraîné la mort de 77
personnes en 2017. Ce nombre est en hausse par rapport
à 2016 (66) et est comparable à la moyenne
décennale de 76. En 2017, il y a eu 206 accidents
en voie principale, ce qui constitue
une hausse de 18 % par rapport aux 175
enregistrés en 2016 et de 9 % par rapport
à la moyenne décennale de 190. Le taux d'accidents
en voie principale en 2017 était de 2,6 accidents par
million de trains-milles en voie principale ; il s'agit d'une
hausse de 12 % par
rapport au taux de 2,3 en 2016 et de 7 % par
rapport à la moyenne décennale de 2,4. Il est
également troublant que les cas de trains partant à la
dérive a augmenté de 10 % durant les cinq
dernières années. La majorité s'est produit
dans les cours de triage mais certains se sont aussi produits hors des
cours, dont un près de Toronto en 2016 où des
produits liquides hautement inflammables faisaient partie du convoi.
Le fait demeure que trois ans après la
tragédie de Lac-Mégantic, les dangers à la vie
humaine, aux maisons et aux installations et à l'environnement
sont plus grands aujourd'hui que jamais à cause de la
négligence criminelle des monopoles ferroviaires. Ceux-ci
reconnaissent comme leur responsabilité première et leur
tâche la plus urgente
d'accroître leur capacité concurrentielle face aux autres
transporteurs nationalement et internationalement, et cela à
n'importe quel prix, et le gouvernement refuse de les rendre redevables
de leurs actions. De plus en plus, ils disent aussi que c'est le
facteur humain qui est la cause des accidents et des tragédies
et que, si l'on ne mécanise pas le
processus à 100 %, en éliminant les
travailleurs, la sécurité ferroviaire va continuer de se
détériorer et d'être sujette à l' «
erreur humaine ».
Cette propagande qui blâme les travailleurs pour
les accidents criminalise leur comportement et sert à justifier
l'élimination d'une grande quantité de travailleurs du
secteur ferroviaire. Elle expose la conception du monde
antiouvrière et antihumaine des monopoles ferroviaires et des
gouvernements qui
leur donnent tout pouvoir d'agir comme bon leur semble. La technologie
nouvelle ne pourra pas rendre le secteur ferroviaire plus
sécuritaire tant que l'industrie est mue par le profit
privé réalisé sur la base de l'activation du
facteur antihumain et de l'anticonscience. Par exemple, l'augmentation
des cas de trains qui partent à la dérive se produit
alors que les sociétés ferroviaires utilisent des
travailleurs avec peu d'expérience équipés de
systèmes informatisés de commande à distance,
appelés lococommandes, qui fonctionnent le long des trains pour
assembler et désassembler les wagons. Ce travail devrait
être fait par des ingénieurs de locomotive
expérimentés dirigeant l'opération de la
locomotive elle-même.
Les monopoles ferroviaires comme le CP exercent une
pression énorme sur leurs employés de bureau pour qu'ils
deviennent ingénieurs de locomotive. Cela prend des
années d'expérience à des travailleurs avant
qu'ils ne puissent devenir des ingénieurs de locomotive capables
d'assumer leurs responsabilités. On demande aux employés
de
bureau de participer à un programme de formation comprenant des
simulateurs à la technologie de pointe qui recréent les
différentes situations auxquelles ils pourraient avoir à
faire face. Pourquoi ne pas former les ingénieurs de locomotive
avec ces technologies de pointe ? On exerce un
préjugé contre les travailleurs plus âgés en
disant que
les jeunes maîtrisent mieux ces technologies, mais cela
n'explique
pas pourquoi le développement d'une nouvelle technologie est
utilisé pour dresser une section des travailleurs contre
l'autre, attaquer les syndicats et abaisser le niveau de vie de tous
les travailleurs et mettre en danger la sécurité des
travailleurs et du public. Ces travailleurs, qui pour
la plupart sont des employés de bureau, sont formés puis
forcés de conduire les trains sans qu'ils puissent profiter du
facteur humain clé que représente l'appui organisé
de leurs collègues de travail et de leurs syndicats. Ces
travailleurs rapportent qu'ils sont très
préoccupés d'être forcés de conduire des
trains longs et lourds à des vitesses rapides,
parfois avec du matériel dangereux dans le convoi, sans avoir le
support humain adéquat. Ils rapportent qu'il y a eu de nombreux
quasi accidents qui auraient pu causer des morts parmi eux et dans le
public si l'accident s'était produit.
Un autre exemple de la pression exercée sur les
travailleurs est celui où, au nom de la
sécurité, certains monopoles ferroviaires aux
États-Unis ont recours à des drones pour espionner les
employés pendant qu'ils travaillent, ce qui est très non
sécuritaire parce que cela prive les travailleurs de la
tranquillité d'esprit et de la concentration dont ils ont besoin
pour faire leur travail.
Pendant ce temps, tandis que tout cela se
déroule, les gouvernements fédéral et provinciaux
refusent de prendre les mesures nécessaires pour restreindre la
capacité des monopoles ferroviaires d'agir de façon aussi
aventurière et d'attaquer le facteur humain. Plus les monopoles
et les gouvernements parlent du « chagrin » qu'ils
ressentent
face à ces tragédies et prétendent prendre des
« mesures », plus leur discours est en contradiction
directe avec le diktat qu'ils appliquent en pratique. Ils mettent les
intérêts privés des monopoles ferroviaires
au-dessus de la société, là où ils n'ont
pas de comptes à rendre à des gens
déterminés et organisés pour leur faire rendre des
comptes,
comme les gens de Lac-Mégantic.
Lac-Mégantic a produit un éveil tragique
et profond au fait que c'est la vision et la pratique
néolibérales voulant que toutes les ressources de la
société soient mises à la disposition des
monopoles mondiaux menant directement à
l'autoréglementation des entreprises ferroviaires et à la
négligence criminelle qui causent anarchie et chaos. Il en
est de même des efforts concertés des propriétaires
privés et du gouvernement pour blâmer les travailleurs.
Les gens de Lac-Mégantic n'ont pas accepté cet
état de fait et ils ont persisté dans la lutte pour
obtenir des mesures immédiates, menant finalement à
l'obtention de la voie de contournement pour éviter que la voie
ferrée traverse la ville. C'est
par cette politique pratique que la sécurité peut
être renforcée selon les normes les plus
élevées en ce qui concerne les conditions de travail, les
effectifs requis, l'entretien et les autres aspects pertinents.
Les résidents soulignent le 3e anniversaire de la
tragédie avec la demande d'une voie de
contournement, le 10 juillet 2016.
Les monopoles ferroviaires privés et les
gouvernements à leur service créent des dangers pour la
vie des travailleurs des communautés ferroviaires et du public.
Cela ne doit pas passer !
En ce cinquième anniversaire de la
tragédie de Lac-Mégantic, nos pensées sont avec la
communauté de
Lac-Mégantic et tous ceux au Québec qui ont
perdu des parents ou des amis dans cette tragédie.
Les élections du 1er juillet
au Mexique
Expression d'une irrésistible volonté
de
changement!
- Claude Brunelle -
Célébration de la victoire sur la place El Zócalo
à Mexico le soir le l'élection, le 1er juillet 2018
Dans ce que plusieurs qualifient de véritable
tsunami électoral, le peuple mexicain a manifesté son
désir de changement le 1er juillet en élisant
Andrés Manuel López Obrador (AMLO) et sa coalition Juntos
Haremos Historia (« Ensemble nous ferons l'histoire »)
à la
présidence de la République. En plus de favoriser AMLO
comme
président du pays, les Mexicains ont également
donné une majorité absolue dans les chambres du
Congrès à la coalition formée de de Mouvement pour
la régérération nationale (MORENA), du Parti
des travailleurs (PT) et du Encuentro Social (PES). De plus, la
coalition d'AMLO
a remporté cinq des neufs postes de gouverneurs d'État
en jeu.
Le même phénomène s'est reproduit
à
travers tout le
pays pour ce qui est des maires et des conseillers. Plus
de 50 %
des quelques 17 000 postes contestés à ce
niveau de gouvernement ont été remportés par les
candidats de la coalition Juntos Haremos Historia.
C'est ainsi que plus de 63 % des
quelques 89 millions de citoyens inscrits au registre
électoral (45 % d'entre eux âgés de 18 à 35
ans, dont beaucoup qui votaient pour la première fois) ont
décidé de mettre un terme
à 78 années de domination du Parti
révolutionnaire institutionnel (PRI), dont 36 années
de politiques néolibérales imposées au peuple
mexicain par le PRI et le Parti action national
(PAN).
Le peuple a dit Assez ! aux vieux partis qui ont
détruit le tissu social, pactisant avec le crime
organisé, imposant une politique de peur, d'enlèvements
et
d'assassinats à l'encontre des leaders sociaux, des
communautés, des journalistes d'enquête ou des candidats
aux postes de gouvernement locaux. L'expression du désir de
changement a été
telle que le PRI, le PAN et leurs alliés comme le Parti de la
révolution démocratique (PRD), Nueva Alianza et Parti
vert écologiste (PVEM) se retrouvent complètement
décimés à l'échelle nationale de la
République.
En rejetant ces partis, le peuple a rejeté les
politiques antipeuple et antinationales appliquées depuis des
décennies. Au cours des 36 dernières années,
les citoyens du Mexique ont vu leurs ressources naturelles
livrées aux pillages des minières, principalement
canadiennes, à qui plus de 25 % du territoire national
a été donné
en concessions au détriment des droits ancestraux des
communautés autochtones qui y habitent. L'agriculture du pays a
été détruite à tel point que le Mexique
créateur des diverses espèces de maïs doit
maintenant importer ses semences des États-Unis. Les ressources
énergétiques ont toutes été
privatisées et remises entre les mains des grandes
multinationales étrangères. La dernière
privatisation en liste fut celle des ressources
pétrolières, point d'orgueil des Mexicains, dont les
revenus servaient à garantir un système
d'éducation et de santé moderne. De pays producteur, le
Mexique est devenu pays importateur de pétrole raffiné,
de sorte que des quelques 850 000 barils
quotidiens nécessaires à la consommation
intérieure,
il doit maintenant en importer plus de 650 000 des
États-Unis. S'ajoute à cela le fait que les Mexicains ont
dû affronter une restructuration des arrangements
étatiques affectant les lois du travail, la santé,
l'éducation, les pensions, la sécurité et la
justice, tous allant dans la direction de
favoriser les droits des grandes multinationales au détriment de
ceux du peuple.
Le rejet du vieux régime est également et
surtout le rejet d'un système de corruption et d'impunité
à un degré inimaginable, étendu dans toutes les
sphères gouvernementales et les institutions publiques autant au
niveau fédéral qu'au niveau des États et
des municipalités. Plus de la moitié du peuple vit dans
la pauvreté extrême dans laquelle la
dignité humaine est bafouée et la vie d'un être
humain a
moins de valeur qu'une poignée de pesos.
C'est donc les yeux bien ouverts que le peuple mexicain
a décidé de dire qu'il voulait un changement et
opté pour le projet national d'Andrès López
Obrador. Ce dernier affirme qu'il mettra fin à la corruption,
créera des emplois en favorisant le développement
d'une économie axée sur une production nationale,
universalisera dès sa prise de
pouvoir en décembre une pension mensuelle pour les
personnes âgées, offrira des bourses d'études et de
travail à la jeunesse, pour ne nommer que ces quelques mesures,
en plus d'une politique extérieure de non-ingérence dans
les affaires de pays souverains, de résolution pacifique des
conflits et de relations d'amitié avec tous les peuples et
gouvernements.
Il ne fait aucun doute que dans la marche qu'il a entreprise pour que
se réalise un changement, le peuple sera dès plus
attentif.
Nos félicitations au peuple fraternel du
Mexique ! Il a en effet exprimé un désir de
changement d'une façon décisive. C'est son engagement
continuel dans l'activation du facteur humain/conscience sociale qui
garantira la réalisation de ce changement.
Mouvement du peuple mexicain pour s'investir
du pouvoir souverain
- Correspondant du LML -
Célébrations des résultats de l'élection
dans les rues de Mexico, le
soir des élections,
le 1er
juillet 2018.
Si, de manière générale, on
pouvait sentir pendant toute la campagne qu'Andrès Manuel
López Obrador (AMLO) se dirigeait vers une victoire à la
présidence de la République, attirant à chacun de
ses passages dans les grandes villes du pays des milliers de personnes,
l'inattendu a été la force avec laquelle s'est
exprimé le désir de
changement à l'intérieur de toutes les structures de
gouvernement du pays, que cela soit aux niveaux fédéral,
des États ou des municipalités.
À la présidence, AMLO a
remporté 31 des 32 États de la
République, récoltant un peu plus de 24 millions de
votes, soit 53 % du suffrage exprimé. Parmi ses
trois rivaux, celui qui a obtenu le plus de votes n'a remporté
que 22 % du suffrage. C'est dans les États les plus
conservateurs comme
en Basse-Californie et dans les États du nord tel que Sinaloa,
jusque
dans le nord-est avec Nueva Leon, que les Mexicains ont rejeté
de manière écrasante des décennies de domination
du Parti révolutionnaire institutionnel (PRI) et du Parti action
national (PAN), optant à plus de 60 % pour la
coalition Juntos Haremos Historia (« Ensemble
nous ferons l'histoire ») dirigée par Mouvement de
régénération nationale (MORENA), le parti d'AMLO.
Dans les bastions même du PRI, comme
dans l'État de Mexico et l'État de Coahuila, c'est par
centaines de milliers de votes en faveur de la coalition d'AMLO que les
citoyens ont rejeté les vieux partis.
Ce suffrage en faveur de la coalition d'AMLO a
changé complètement la donne dans les deux chambres
formant le Congrès mexicain. Avant l'élection du 1er
juillet, la composition du Sénat était la suivante :
PRI 55, PAN 34, PT 19, PRD 7,
indépendants 7,
PVEM 6.[1] Après
l'élection, sa composition est la suivante :
MORENA 55, PAN 24, PRI 13, PRD 8, PVEM 7,
MC 7, Encuentro social 7, PT 6 et Panal 1. Ce qui
donne la majorité à la coalition formée du MORENA,
du Parti du travail
(PT) et Encuentro Social, avec 68 sénateurs sur un total
de 128. Le même scénario se répète
à la chambre des députés dans laquelle avant
l'élection la représentation était :
PRI 204, PAN 107, PRD 53, MORENA 47, PVEM 38,
MC 21, NA 12, PES 12, SP 5, IND 1.
La nouvelle représentation sera : MORENA 191,
PAN 82, PT 61, Encuentro social 55, PRI 45,
MC 27, PRD 21, PVEM 16, Panal 2. Ceci
confère une majorité absolue à la coalition Juntos
Haremos Historia avec 307 députés sur un total
de 500.
Le désir de changement s'est également
manifesté dans l'élection des Gouverneurs des huit
États et du chef d'État pour ce qui est de Mexico devant
procéder au renouvellement de la gouvernance. Cinq des neuf
postes de gouverneur contestés ont été
remportés par la coalition d'AMLO soit : Tabasco, Ciudad de
Mexico, Chiapas, Morelos et
Veracruz et il est fort probable que l'État de Puebla glissera
également du côté de la coalition après un
recomptage en raison d'une fraude de grande envergure. Il est à
noter qu'avec la victoire dans Veracruz, l'État
considéré comme le
grenier du Mexique avec sa grande production d'agrumes, de café,
de canne à sucre et de pétrole, c'est plus de 78
années de domination et de politique antipeuple du PRI qui
prend fin.
La volonté du peuple à rejeter des
décennies de menaces,
d'assassinats, de corruption et de campagnes de peur s'est
étendue dans la majorité des gouvernements au niveau
local, autant au nord comme au sud, donnant le contrôle du
pouvoir législatif au MORENA et sa coalition dans l'État
de Mexico, Oaxaca,
Veracruz, Sinaloa, Michoacan, Guerrero, Durango, Baja California Sur,
et dans plus de la moitié des mairies du pays. C'est dire
qu'autant les États du nord à forte concentration de
production minière, industrielle et d'élevage de boeufs
que les États du sud et sud-est avec leur grande production
pétrolière, de café et de denrées
alimentaires ont dit
Non ! à la continuité du mépris du PRI et du
PAN envers le peuple et manifesté leur désir de
changement. Des exemples éloquents témoignent de cette
volonté de briser avec le passé, comme à
Mezquital, communauté de l'extrême sud de l'État de
Durango, où les communautés autochtones ont marché
des kilomètres à travers les montagnes
avec le matériel électoral à dos d'âne et
n'hésitant pas à traverser à la nage des
rivières avec ce matériel afin de s'assurer que la
population allait pouvoir exercer son droit de vote librement.
Ou encore les milliers d'appels que les familles se sont faits d'un
État à l'autre pour rappeler à tous et chacun
l'importance d'aller voter pour mettre fin
à 78 années de mépris et de domination du PRI
sur le pays.
Les capitales d'État et les grandes villes du
pays n'ont pas été épargnées par ce vent du
désir de changement. Ainsi, 11 capitales d'État du
nord au sud ont opté pour la coalition Juntos Haremos Historia,
dont La Paz, Tuxtla Gutierrez, Toluca, Morelia, Cuernavaca, Oaxaca,
Culiacan, Hermosillo, Villahermosa y Zacatecas, tout
comme
les
grandes
villes d'Acapulco et Ciudad Juarez à la
frontière avec les États-Unis, malheureusement connue
pour les
enlèvements, viols et assassinats massifs des femmes de la
région.
Ce raz de marée pour le changement s'est
également manifesté dans la capitale du pays avec
l'élection de la candidate de la coalition dirigée par le
MORENA, Claudia Sheinbaum, comme cheffe de gouvernement ainsi que le
gain de 11 des 16 mairies d'arrondissement que compte la
ville de Mexico récemment élevée au rang
d'État membre de la République.
Le fait que plus de 63 % des quelques 89
millions de citoyens avec droit de vote soient sortis voter
malgré le haut niveau de violence caractérisé par
plus de 100 assassinats de candidats et de leaders sociaux au
cours des derniers mois, ou encore des centaines de lettres des grandes
entreprises envoyées à des milliers de
travailleurs pour les intimider en laissant planer une grande
catastrophe économique et des pertes d'emplois s'ils ne votaient
pas du bon côté, pour ne mentionner que ceux-ci,
démontre à quel point le peuple mexicain était
prêt à oser dire à travers son vote : assez
c'est assez, il faut un changement. En cela, sa participation ne s'est
pas limitée
à sortir pour aller voter, elle s'est également
manifestée par des actions pour s'assurer de faire échec
aux tentatives de fraude électorale et ainsi faire en sorte que
son vote soit respecté. C'est plus de trois millions de
citoyens, incluant des centaines de milliers de jeunes, qui ont
répondu à l'appel des partis politiques à les
représenter dans les bureaux
de vote. Ajoutez à cela les quelques 350 000 citoyens
de tout âge qui ont accepté d'être fonctionnaires
officiels de l'Institut national électoral pour
l'élection, et c'est un véritable mouvement citoyen d'un
bout à l'autre du pays qui s'est levé dans un esprit de
responsabilité et de préoccupation pour l'avenir du pays.
C'est cette
préoccupation caractérisée par un profond amour
pour la patrie qui a été ressentie dans toute la
République.
Note
1. Liste des partis politiques :
MC, Movimiento Ciudadano
MORENA, Movimiento de
Regeneracion Nacional
NA, Nueva Alianza
PRI, Partido Révolucionario Institucional
PAN, Partido Acion Nacional
PRD, Partido de la Revolucion Democratica
PT , Partido del Trabajo
PVEM, Partido Verde Ecologista de Mexico
PES, Partido Encuentro Social
PANAL, faction du Partido Nueva Alianza
La résistance continue de grandir
aux États-Unis
Les manifestations du 30 juin dans tous les
États défendent les droits des immigrants,
des
réfugiés, des familles et des enfants
Washington, DC
Le 30 juin, des centaines de milliers de personnes
de tous les horizons ont participé à des manifestations
dans tout le pays, affirmant les droits humains des enfants, des
réfugiés et des immigrants et rejetant les attaques
brutales et de grande envergure contre eux. Partout, la position
était claire : la séparation des familles est un
crime contre l'humanité ; la séparation est de la
maltraitance des enfants ; les enfants ne sont pas des
criminels ; aucun être humain n'est illégal ;
l'asile est un droit ; réunion des familles
MAINTENANT ! la terreur gouvernementale contre les familles doit
cesser ; la détention pour Trump, pas pour les
enfants ; mettre des enfants en cage est un crime ; pas de
camps de concentration ; mettons fin à la détention.
De nombreuses familles ont participé avec leurs
jeunes enfants qui ont souvent préparé les affiches. De
Juneau, en Alaska, à Orlando, en Floride, les gens ont pris
position dans de vastes actions qui les ont réunis dans les
petites et grandes villes. Plus de 35 000 personnes ont
défilé à Washington, 30 000 à New
York, 60 000 à Chicago et 70 000 à
Los Angeles, avec au total plus de 750 actions. Plus de 180
organisations ont participé à la mobilisation.
Les nombreuses familles d'immigrants et de
réfugiés directement touchées ont joué un
rôle important dans l'organisation et la participation aux
actions, en prenant ouvertement position et en réclamant
justice. Les femmes et les jeunes filles ont également
joué un rôle important. Il en a été de
même d'un grand nombre de travailleurs blancs,
métallos, travailleurs de la santé, teamsters et bien
d'autres. Comme l'a dit un organisateur, il n'avait jamais vu autant de
personnes de divers horizons se présenter pour défendre
les droits des immigrants et des réfugiés. De cette
façon, la désinformation répandue avec
l'élection de Trump, que les travailleurs blancs sont
arriérés, qu'ils sont des
partisans racistes de Trump et de la brutalité du gouvernement,
a été démasquée. La position commune de
tous, des nationalités diverses qui forment la classe
ouvrière unique des États-Unis, était
claire : ces attaques sont inacceptables et nous ne garderons pas
le silence !
Ce n'est pas notre président, notre
Amérique ni notre démocratie
Un autre trait de ces nombreuses actions était
la position qu'essentiellement il y a deux Amériques qui
s'opposent : celle représentée par les gouvernants
et leur représentant Trump, et celle du peuple
représentée par ses actions organisées multiples
et variées, dont des manifestations, des réunions, des
pétitions, et plus encore. Beaucoup
d'affiches dans différents endroits reflétaient cette
lutte : la question n'est pas qui nous sommes ou devrions
être ; enchaîner des bébés, ça
n'est pas mon Amérique ; nous sommes ce que nous faisons,
qui sommes-nous alors ? (avec deux photos, une personne qui met un
enfant en prison et une autre qui accueille des
réfugiés). Depuis l'élection de Trump, qui a
été largement dénoncée par la grande
majorité, l'opinion est de plus en plus répandue selon
laquelle le pays s'en va dans la mauvaise direction et que cela porte
préjudice aux peuples, ici et à l'étranger. Comme
beaucoup l'ont dit : ce n'est pas notre président, notre
Amérique ou notre
démocratie.
C'est un sérieux problème qui se pose aux
gouvernants qui veulent maintenir leur pouvoir. L'État
américain demande une population passive et conciliante au pays
afin de mieux mener la guerre à l'étranger tout en
augmentant la répression et l'impunité au pays.
L'immigration est l'un des fronts où les gouvernants s'efforcent
de faire en
sorte que les gouvernés s'identifient à eux et à
ce qu'ils présentent comme étant l'intérêt
national. Tous doivent appuyer l'idée que la frontière
doit être militarisée, les familles et les
communautés terrorisées, les enfants criminalisés,
au nom de la protection de l'intérêt national ou de la
sécurité nationale.
La Cour suprême a récemment agi comme un
bras de l'exécutif en mettant de l'avant le même point de
vue : elle a statué à 5 contre 4 que
l'exécutif a imposé une interdiction d'entrée aux
musulmans conformément à l'exercice de l'autorité
du
président pour protéger l'intérêt national.
Les gouvernants ont besoin
que les gens s'identifient à l'intérêt national tel
que déterminé par eux. Ils ne veulent certainement pas
que les gens s'identifient plutôt à leurs propres
intérêts, individuels, collectifs et aux
intérêts généraux de la
société, tels que la défense des droits humains
de tous, ici et à l'étranger. Ils ne veulent pas que les
gens envisagent une société à l'image
de la classe ouvrière, avec son identité prosociale,
pro-égalité et visant à investir le peuple du
pouvoir de décider. Tous les efforts sont donc faits pour
diviser, détourner et empêcher le peuple de faire avancer
la lutte pour les droits de tous. Les manifestations du 30 juin,
comme celles des étudiants avant eux, sont une indication que
les gens
n'accepteront pas la direction arriérée des gouvernants
et s'efforcent de devenir eux-mêmes les décideurs et
d'avoir un pays qui sert leurs intérêts et ceux de toute
l'humanité.
La démocratie existante ne fournit manifestement
pas cela et ne fonctionne plus. Les conditions montrent clairement
qu'une nouvelle démocratie est nécessaire. Le fait que
deux fois au cours des trois derniers mois des centaines de milliers de
personnes aient exprimé leur détermination à mener
le pays dans une direction différente montre
qu'une telle démocratie peut et doit être construite.
Les actions du 30 juin aux États-Unis
Washington, DC
Portland, Maine
Boston, Massachusetts
Stamford, Connecticut
Greenwich, Connecticut
Newark, New Jersey
New York
Dayton, Ohio
Chicago, Illinois
Minneapolis, Minnesota
Indianapolis, Indiana
Jackson, Tennessee
Atlanta, Géorgie
Tupelo, Mississippi
Kansas City; Dodge City, Kansas
Houston, Texas
Austin, Texas; Brownsville, Texas
Arizona
Los Angeles, Californie
San Franscisco, Californie
Oakland, Californie
Santa Maria, Californie
San Jose, Californie
Portland, Orégon
Edmonds, Washington
Spokane, Washington
Juneau, Alaska
Actions au Canada
Caravane de bienvenue pour les
réfugiés à la frontière, à Roxham,
au Québec
Huntingdon, Sutton et Dunham, au
Québec
Ottawa, Ontario
Toronto, Ontario
Hamilton, Ontario
Kitchener-Waterloo, Ontario
Guelph, Ontario
London, Ontario
Winnipeg, Manitoba
Edmonton, Alberta
Lethbridge, Alberta
Victoria, Colombie-Britannique
Les autorités rivales contribuent au danger
de
guerre civile
Dix-sept États, dont la Californie, l'Illinois,
l'État de New York et l'État de Washington, de même
que le district de Columbia à Washington, ont intenté
le 25 juin une poursuite contre le gouvernement
fédéral. La poursuite vise à forcer
l'administration Trump à réunir plus de 2 000
enfants avec leurs parents. Elle est la
première poursuite intentée par les États pour
contrer la politique de « tolérance
zéro » qui vise à criminaliser tous ceux qui
entrent dans le pays et à séparer les enfants de leurs
parents. Il est dit dans cette poursuite que le gouvernement
fédéral agit en violation des droits constitutionnels des
immigrants et des réfugiés, en particulier du droit
à
une procédure régulière, et qu'il inflige
illégalement un traumatisme aux enfants. Les procureurs
généraux de la Californie, de Washington et du
Massachusetts mènent la charge. L'État de New York devait
déposer sa propre poursuite mais il s'est rallié aux
autres. Les autres États sont le Maryland, l'Oregon, le
Nouveau-Mexique, la Pennsylvanie,
le New Jersey, l'Iowa, le Minnesota, le Rhode Island, la Virginie, le
Vermont, la Caroline du Nord et le Delaware.
Le jour suivant, dans le cadre d'un recours collectif
intenté plus tôt par l'Union américaine pour les
libertés civiles (ACLU), un tribunal fédéral a
décidé que Trump devait réunir dans les trente
jours toutes les familles séparées et dans les quatorze
jours les familles ayant des enfants de moins de cinq ans.
Néanmoins,
la poursuite intentée par les États
va de l'avant. C'est une indication que les conflits au sein des
cercles dirigeants s'intensifient alors qu'ils luttent pour le pouvoir
et le contrôle des nombreuses agences de maintien de l'ordre
sur lesquelles ils veulent asseoir leur autorité.
Une partie de ce qui est en jeu est de savoir si le
gouvernement fédéral peut dicter aux États, en
particulier aux plus grands d'entre eux, les questions relatives au
maintien de l'ordre. La poursuite a lieu alors que plusieurs de ces
mêmes États refusent d'envoyer des gardes nationaux
à la frontière comme l'exige Trump et où certains,
comme
l'État de New York et la Californie, ont des lois sanctuaires
qui empêchent les forces de l'ordre locales de coopérer
avec les agents fédéraux, comme le Service de
l'immigration et de l'application des règles douanières
(ICE), sur certaines questions. Dans ce cas, les soins et la
détention des enfants et des réfugiés sont
également un enjeu. Beaucoup
de centres de détention gérés par le gouvernement
fédéral sont, par exemple, en violation des lois de
l'État concernant l'émission de permis, la
sécurité et les exigences médicales pour le
logement des enfants.
Les États sont en conflit avec le gouvernement
fédéral quant à savoir qui aura autorité
dans une situation où l'État de droit a été
effectivement éliminé, comme le montrent les actions
entourant l'immigration. Le gouvernement fédéral agit en
toute impunité contre la Loi sur les droits humains que les
États-Unis sont tenus de respecter. Les États
semblent penser que s'appuyer sur la constitution résoudra le
conflit et tenir l'exécutif en échec, mais il n'y a pas
de
base pour cela. En fait, ce sont les arrangements mêmes de la
constitution qui ont permis à l'exécutif d'usurper de
plus en plus le pouvoir et de le concentrer dans le bureau du
président. Comme l'affirme le serment du président,
il doit « remplir fidèlement les fonctions de
président des États-Unis ». À moins
d'être destitué, le président peut utiliser les
pouvoirs de police de l'exécutif comme bon lui semble. Le point
a été atteint où ces pouvoirs de police sont tout
ce qui reste de l'autorité publique et où tout semblant
de gouvernement qui défend le bien public et
maintient l'État de droit a été
éliminé. Cela est évident non seulement en
matière d'immigration, mais plus largement sur les questions des
droits des travailleurs, des femmes, des étudiants, des
questions de racisme et d'inégalités provenant du
gouvernement, etc.
Cependant, une telle situation mine aux yeux du peuple
la légitimité du gouvernement fédéral, y
compris sa capacité d'avoir le monopole de
l'usage de la force. Cela crée les conditions pour une
rivalité entre les différents niveaux d'autorité,
en l'occurrence ceux du gouvernement fédéral et des
États. Dans une situation où beaucoup de ces
États, comme New York et la Californie, pourraient être
des pays à part entière, une telle rivalité
signifie que les conditions d'une guerre civile qui couve toujours sous
la surface pourraient donner naissance à la violence ouverte.
Dans le conflit actuel, que Trump respecte ou pas la décision de
la Cour fédérale, que les États persistent et
parviennent
à obtenir ou pas une décision qui leur est favorable, que
les gardes nationaux se plient à la volonté des
gouverneurs ou à celle de Trump, tous ces exemples sont des
indications de la
gravité de la situation créée par les conditions
d'une guerre civile.
Les factions rivales de l'élite dirigeante
aimeraient que les gens se rangent derrière l'une ou l'autre
faction de manière à empêcher la grande
majorité, les travailleurs, de s'arroger du pouvoir politique.
Mais les nombreuses actions indiquent déjà que les gens
n'acceptent pas un tel rôle. Ils cherchent une nouvelle
direction. Ils luttent pour un
gouvernement qui défend les droits de tous, pour un
gouvernement antiguerre et une économie de paix. Une telle
direction peut résoudre les guerres à l'étranger
et les conflits au pays en faveur des intérêts du peuple.
Deuxième anniversaire du
référendum sur le Brexit
Hystérie et division
Le 23 juin était le deuxième
anniversaire du référendum organisé par le premier
ministre David
Cameron sur la question de quitter ou de continuer de faire partie de
l'Union européenne. Le 8 juin était aussi le premier
anniversaire de l'élection anticipée annoncée par
la premère ministre actuelle Theresa May, laquelle
élection devait être garante d'un
gouvernement fort et
stable suite à la démission de Cameron en raison du
résultat référendaire favorable à quitter
l'Union européenne (UE).
Le référendum n'avait pas comme objectif
de résoudre la question de quitter ou de continuer de faire
partie de l'UE. Ni cette question ne se posait-elle ainsi à la
classe ouvrière de la Grande-Bretagne. Les problèmes avec
lesquels la société était aux prises ne pouvaient
être réduits à une question de quitter ou de
continuer de faire partie de
l'UE.
Les problèmes auxquels la
société fait face ne seront pas résolus non plus
par un Brexit du « no deal », un Brexit du « bad
deal », ou un « soft Brexit ». L'anarchie
sévit dans les sphères de la production et dans
l'économie mondiale dans son ensemble. Une «
économie souveraine » de la Grande-Bretagne, qui
«
reprend le contrôle » de l'UE, n'est rien de moins
qu'un fantasme. Les impérialistes mondiaux dominent
l'économie.
À la question : « À
qui appartient la Grande-Bretagne ? », certains
analystes répondent qu'il faut tenir compte du fait que pas
moins de
la moitié des entreprises en Grande-Bretagne font partie de
cartels, de monopoles ou de conglomérats internationaux.[1] Cela montre qui servent
les politiques commerciales néolibérales aujourd'hui. Les
grandes puissances qui contrôlent l'UE se
livrent à une rivalité féroce entre elles et, que
la Grande-Bretagne reste ou sorte, il est clair qu'elle « veut le
beurre et le pain du beurre ». Par contre, ce que veulent
les peuples de toute l'Europe, y compris de Grande-Bretagne,
c'est de pouvoir exercer un contrôle sur les décisions
concernant leur économie.
La première ministre Theresa May et sa coterie
sont complètement paralysées par cette question de
quitter
l'UE avec leurs discours sur la
préservation d'un « ordre international fondé sur
des règles ». Même au sein du Parti
conservateur, il y a des intérêts privés rivaux qui
empêchent tout consensus « par le dialogue ».
L'oligarchie financière de la ville de Londres est parmi les
plus puissantes du monde, comme le sont aussi les manufacturiers
britanniques de l'armement qui veulent faire de la Grande-Bretagne le
centre du commerce de la guerre.
Les travailleurs de Grande-Bretagne, d'Irlande,
d'Écosse et du pays de Galles sont engagés dans la
formulation d'arrangements qui bénéficieront au peuple et
les élites dominantes de Grande-Bretagne et de l'UE en sont
très préoccupées.
L'UE est en crise à cause des
contradictions dans ses rangs sur qui bénéficiera
des relations commerciales et des processus décisionnels mis en
place.
Basé sur un éditorial paru dans
Workers' Weekly, une publication en ligne du Parti communiste
révolutionnaire de Grande-Bretagne (marxiste-léniniste),
le 23 juin 2018.
Note
1.Voir « Who
Owns
Britain ?
openDemocracy
Le gouvernement britannique ne peut concilier
sa
direction antisociale et proguerre
avec les besoins du peuple
- Workers' Weekly -
D'autres événements qui se sont produits
cette semaine montrent que le gouvernement de Theresa May ne peut pas
concilier sa direction antisociale et proguerre avec le
bien-être et les besoins du peuple. Le 17 juin, Theresa May
a annoncé que le NHS (National Health Service, le système
de la santé publique) en Angleterre recevra 20 milliards de
livres supplémentaires par an
d'ici 2023 pour son « 70e anniversaire ».
Jeudi, après avoir été critiquée par ses
chefs militaires, elle s'est vantée devant le secrétaire
général de l'OTAN, Jens Stoltenberg, que « nous
avons le plus grand budget de défense en Europe » et
a ajouté que « nous
continuerons à contribuer de diverses manières dans le
domaine des capacités conventionnelles, cybernétiques et
nucléaires ».
Cette déclaration du 15 juin de la
première ministre au sujet du NHS ne comprenait pas de
détails et a été faite à un moment
où le gouvernement a annoncé qu'il va lancer un Livre
vert qui va présenter les dépenses futures en
matière de santé et de protection sociale. Bien
sûr, il n'y avait aucune mention de l'investissement
supplémentaire désespérément
nécessaire au NHS en Écosse, au Pays de Galles et dans le
nord de l'Irlande dont la responsabilité du financement incombe
au gouvernement de Westminster. Il n'y avait pas non plus de
reconnaissance de la profondeur de la crise du NHS en raison de la
direction néolibérale imposée par les grandes
sociétés de santé
et les institutions étatiques sous leur contrôle, ou
des 3 % « économies
d'efficacité », les coupes imposées à
toutes les fiduciaires du NHS annuellement. Commentant l'entrevue, le
reportage de la BBC a mentionné que le budget de 114
milliards de livres sterling du NHS en Angleterre « augmentera en
moyenne
de 3,4 % par an, mais cela reste inférieur à la
hausse moyenne de 3,7 % du NHS depuis 1948. La
première ministre a dit dans l'entrevue que cela serait
financé en partie par un 'dividende Brexit', mais a aussi fait
allusion à des hausses d'impôts. » Cela a
suscité des commentaires au Parlement mercredi,
notamment de la part du chef de l'opposition Jeremy Corbyn, qui, dans
les PMQ (questions à la premier ministre), a questionné
le «
dividende Brexit » et a demandé : «
Quelles taxes augmentent et pour qui ? »
Il a également été rapporté
dans le Financial Times et d'autres documents que Theresa May
avait dit aux « chefs militaires stupéfaits »
et au secrétaire à la Défense Gavin Williamson que
« le ministère de la Défense devrait faire des
coupures et mettre fin à toute une gamme de capacités
militaires. » Les reportages ont
indiqué que cela a envoyé « des ondes de choc dans
tout le ministère de la Défense » que le
Trésor ne trouvera pas d'argent supplémentaire pour les
forces armées quand un examen des capacités britanniques
se terminera à l'automne.
Le 17 juin, en visite en Grande-Bretagne avant le
sommet de l'OTAN du mois prochain à Bruxelles avec les chefs de
gouvernement, Jens Stoltenberg a appelé la
Grande-Bretagne à maintenir son rôle comme l'un des plus
grands dépensiers militaires du monde. Il a également
rencontré Theresa May et a tenu une conférence de
presse conjointe où elle a déclaré que « les
rapports que vous avez lus ne sont pas exacts. » Elle a dit
que la Grande-Bretagne continuera d'être le principal
contributeur à l'alliance de même qu'une « nation de
la défense » de premier plan et continuera de
dépenser 2 % du PIB dans le secteur militaire.
Tableau 3 : Les dix principaux
exportateurs de la Défense (en fonction des commandes et des
contrats conclus) : 2007-15 (milliards $)
Le NHS est une partie essentielle du bien-être
des personnes dans une économie socialisée. Ce fait doit
être reconnu et ne pas être réduit à un
« coût » pour l'économie à
être mis en concurrence avec les ambitions de l'élite
dirigeante de s'ingérer dans d'autres pays et de faire la
guerre. Les travailleurs de la santé créent de la valeur
dans
l'économie socialisée. L'immense valeur qu'ils produisent
doit être revendiquée par le gouvernement en grande partie
des monopoles et des oligopoles qui consomment et profitent de cette
valeur pour avoir une main-d'oeuvre en bonne santé. La crise du
financement du NHS montre que le NHS ne peut pas être
réconcilié avec un système fiscal si
archaïque qui ne réclame pas cette valeur. Il ne peut pas
non plus être réconcilié avec les ambitions
proguerre de l'élite impérialiste dirigeante et sa
volonté de maintenir l'ingérence militaire britannique et
de mener des guerres d'agression avec l'objectif impérial de
faire de la Grande-Bretagne une « puissance
dirigeante » dans le monde pour
servir ses intérêts et les intérêts du
système impérialiste d'États.
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