Dans la soirée du 7 juin, à la
veille de l'ouverture du Sommet du G7 à La Malbaie, plusieurs
centaines de personnes ont manifesté dans les rues de
Québec pour déclarer fermement que le G7 ne nous
représente pas. La manifestation était organisée
par le Réseau de résistance anti-G7, le Regroupement
d'éducation populaire en action communautaire des régions
de Québec et
Chaudière-Appalaches (RÉPAC), le Comité populaire
Saint-Jean-Baptiste, Eau Secours et Ni Québec, ni Canada :
projet anticolonial.
Les participants étaient principalement des
membres d'organisations communautaires qui défendent les gens
les plus vulnérables contre l'austérité
antisociale, comme les gens recevant de l'aide sociale et les
travailleurs
pauvres ; qui défendent les immigrants et les
réfugiés, demandent un statut légal pour tous et
s'opposent aux
déportations ; qui luttent pour le logement social, pour
l'environnement et sont du côté des peuples autochtones
dans l'affirmation de leurs droits. Le thème qui ressortait de
toutes les
interventions et de la marche était que le G7 ne nous
représente pas, mais représente le capitalisme dans ce
qu'il a de plus oppresseur, colonialiste et militariste,
camouflé
derrière des phrases qui sonnent bien à l'oreille.
« Avec le G7, les militaristes parlent de paix, les misogynes
parlent de l'égalité des femmes et les capitalistes de
l'environnement », a dit un représentant du
Réseau de résistance anti-G7.
La représentante du RÉPAC a dit que cette
action réunissait des gens de tous les horizons, actifs sur
différents fronts et qui se sont réunis pour livrer un
message d'unité contre le G7. Elle a dit que les opposants au G7
refusent de s'enfermer dans l'espace que l'élite dirigeante et
ses forces policières ont imposé comme la « zone de
libre
expression », un espace clôturé à La
Malbaie. Elle a dit que les actions vont se tenir en pleine rue, au vu
et au su de tous.
Une activiste innue a souhaité la bienvenue
à tout le monde dans ce qu'elle a appelé les territoires
innus, algonquins, cris, attikameks et autres connus sous le nom de
Québec. Elle a dit que le G7 poursuit aujourd'hui l'entreprise
colonialiste et génocidaire contre les peuples autochtones
des premiers temps de la colonisation. Elle a dénoncé en
particulier la « stratégie d'extinction des droits
ancestraux et du titre autochtone » qui se poursuit
aujourd'hui. Elle a dit que depuis le temps des missionnaires, en
passant par les réserves indiennes jusqu'à la
réconciliation aujourd'hui, ce sont les objectifs des
colonisateurs qui sont poursuivis au détriment des droits
ancestraux et de traité des peuples autochtones et de la
Terre Mère, qui est mise en
danger par ces objectifs. Elle a dénoncé les efforts des
pays du G7 pour envahir encore plus de terres autochtones en achetant
des chefs autochtones en leur faisant croire que la place des
peuples autochtones est à la table des chefs d'État
pendant que ceux-ci tentent d'éteindre leurs droits.
Un représentant du Réseau de
résistance anti-G7 a traité brièvement des cinq
thèmes proposés par le gouvernement Trudeau pour le
Sommet du G7 et a mis en lumière les contradictions flagrantes
entre les paroles ronflantes et ce qui se passe vraiment dans la
réalité. En ce qui concerne la prétention du
gouvernement que le G7 vise à «
construire un monde plus pacifique et plus sûr », il a
rappelé que les populations sont déplacées de
force par millions de leurs foyers et de leurs pays à cause des
guerres dans lesquelles les pays du G7 sont engagés et qu'elles
sont privées de leurs droits quand elles essaient de se faire
une vie dans les pays du G7 comme réfugiés et
immigrants. Il a dénoncé les ventes d'armes que font les
pays du G7 dans le monde pour sécuriser leurs investissements
privés.
D'autres orateurs ont mis en lumière
différents aspects qui démontrent que le G7 ne nous
représente pas.
À la suite des présentations, les
participants ont
entrepris une marche dans les rues du centre-ville de Québec.
Beaucoup de passants ont salué la manifestation de la main et
des gens sur leurs balcons ont tapé sur des casseroles en
souvenir de la lutte étudiante de 2012. Lorsque la
manifestation est passée devant un édifice
fédéral, des
fonctionnaires fédéraux sont sortis de l'édifice
avec les drapeaux et les pancartes de l'Alliance de la fonction
publique du Canada pour saluer les manifestants. Pendant une heure et
demie, les manifestants ont lancé des slogans contre le G7, le
capitalisme et le colonialisme, contre le déploiement policier
massif dans la ville et pour un statut pour
tous et contre les déportations et contre d'autres attaques des
pays du G7 contre les peuples.
La présence policière était des
plus envahissante, des policiers armés lourdement et portant
tout l'attirail antiémeute, souvent avec des chiens,
ressemblant au Robocop des films américains. Ils suivaient les
manifestants alors que d'autres étaient postés devant
tous les édifices officiels. Selon les rapports des
médias, trois arrestations ont été faites
pendant la marche, pour des motifs aussi arbitraires que d'avoir
« proféré des menaces ». Ce que les
manifestants ont vu de leurs yeux, ce sont des jeunes qui se sont fait
agripper par la police, se sont fait kidnapper de la manifestation et
ont été embarqués de force dans des voitures de
police. Les manifestants ont vigoureusement dénoncé les
arrestations tout en s'assurant de bien rester groupés et de
poursuivre la marche.
(Photos: I. Lévesque,
l'activiste, R.M. Mehreen)
Présence du NORAD à l'occasion du G7
Radio-Canada annonçait le dimanche 3 juin
que deux camps militaires temporaires ont été
érigés à Saint-Roch-des-Aulnaies et
Saint-André-de-Kamouraska pour faire de la surveillance
aérienne par radar. Ils ont été installés
par le NORAD. Gervais Darais, maire de Saint-André-de-Kamouraska
parle des militaires en ces mots : «
Ils ne s'identifient pas, ils n'ont pas eu de contact avec la
municipalité. Le seul contact qu'on a eu avec eux, c'est quand
ils ont demandé au mois de mars qu'on ouvre la route
saisonnière qui mène à ce
site-là. »
Le maire de Saint-Roch-des-Aulnaies dit que ce serait
une dizaine de soldats des armées américaines et
canadiennes qui ont été dépêchés. La
municipalité a loué l'un de ses terrains
pour 1000 $ par jour.
Les deux municipalités sont situées sur
la rive sud du fleuve.
(Radio Canada)
Des citoyens de La Malbaie disent Non au G7
Le 3 juin, des groupes communautaires de la
région de La Malbaie, où se tient le G7, dont
Centre-Femmes aux plurielles et Groupe action jeunesse de Charlevoix,
ont organisé une marche et formé une chaîne humaine
autour de la clôture entourant la « zone de
libre-expression ».
En entrevue, les organisateurs ont souligné
l'importance de cette action pour signifier leur opposition au
caractère antidémocratique du G7, les conséquences
des politiques antisociales des pays du G7 sur leur peuple
et le danger de guerre qu'ils représentent. La
représentante de Centre-Femmes aux plurielles a aussi
souligné en
entrevue que les immenses sommes injectées pour la tenue du G7,
dont pour la répression politique et la limitation au droit de
manifester pacifiquement, auraient dû être investies dans
les programmes sociaux.
Durant la manifestation, les citoyens ont exprimé
leur colère face à l'occupation de leur région par
les chefs d'État et leur pouvoir de police. Ils ont cité
l'imposition d'accréditation depuis le lundi 4 juin
pour 800 résidents et travailleurs (sur une population
de 8000 personnes) pour pouvoir traverser les divers points de
contrôle d'une longueur de 13 km le long de la
route 362, l'interdiction aux agriculteurs d'étendre du
fumier pendant la tenue du sommet, sans compter l'omniprésence
des forces policières dans les rues, les eaux et les airs.
Parlant de toutes les mesures de sécurité
dont l'immense clôture de 3,7 kilomètres de long et
de 3,5 mètres de haut, un participant a dit à la
presse : « Au quotidien, on a vu ça s'ériger,
c'est le cas de le dire, petit à petit, alors on se sent de plus
en plus emmurés, on se sent de plus en plus coincés, on
n'a pas de liberté
d'action [...]. Ça crée du stress, ça crée
de l'angoisse. »
Plusieurs des organisateurs et des participants ont dit
qu'ils allaient se joindre aux actions de la ville de Québec
pour continuer à dire que le G7 n'est pas le bienvenu au
Québec.
(Photos: CIHOFM, Centre-Femmes aux
plurielles,Comité populaire Saint-Jean Baptiste, @TheTocsin)
L'irrationalité des tarifs sur
l'acier et l'aluminium
L'échec du G7 à la lumière de
l'ordre du jour
sur le commerce international
- K.C. Adams -
Les commentateurs ont écrit et parlé
à profusion au sujet du
président Trump et de son imposition de tarifs sur l'acier et
l'aluminium et son refus de conclure une nouvelle entente de
l'ALÉNA.
Ce conflit commercial domine le Sommet du G7 dont les membres
prétendent être contre les barrières tarifaires et
les guerres
commerciales et pour
un système d'échange fondé sur les règles.
Cependant, tous sont unis
par la direction néolibérale qu'ils
imposent à leur
économie et par leur refus de reconnaître les
désastres que le G7
engendre dans le monde. Les leaders du G7 et les
médias parlent
comme si le ciel était en train de nous tomber sur la
tête, que nous
sommes
impuissants et que les actions de Trump sont incompréhensibles.
Le
commerce international est présenté comme quelque chose
d'impondérable
et d'incompréhensible pour le commun des mortels.
D'abord, tout est
connaissable par l'enquête scientifique, la
discussion et l'analyse, y compris les actions des humains. Les humains
agissent en fonction des conditions sociales, du niveau des forces
productives, de leur conception du monde, de leurs
intérêts et du
berceau historique dans lequel ils sont venus au monde. Trump agit
selon ses
conditions sociales, sa conception du monde, ses intérêts
privés et son
berceau historique impérialiste. Ses actions vis-à-vis le
commerce
international paraissent irrationnelles parce que le commerce
international impérialiste a sombré dans l'anarchie et le
chaos, deux
caractéristiques de l'irrationalité. Le commerce
international est
pris dans une
contradiction. Sa condition actuelle exige la coopération mais
c'est la
concurrence à outrance entre intérêts privés
pour dominer les marchés
et les sources de matières premières qui domine.
Cependant, dans
l'irrationalité des conditions et la descente de celles-ci dans
le
chaos et la crise, un sens se dégage, en particulier la
nécessité de
changement
et comment engendrer ce changement.
Les importations d'aluminium aux États-Unis et
le tarif de 10 %
Les oligarques qui contrôlent les secteurs de
l'acier et de
l'aluminium sont des acteurs mondiaux avec des intérêts
privés un peu
partout dans le monde. Les oligopoles tels ceux formés par le
producteur d'aluminium et l'extracteur de métaux Rio Tinto sont
plus
grands que certains États en termes de revenu brut et de
nouvelle
valeur que leurs
travailleurs produisent. La concentration de la richesse sociale et du
pouvoir entre les mains d'un petit nombre de personnes est sans
précédent. Un autre producteur mondial d'aluminium,
Alcoa, a des
intérêts privés aux États-Unis, au Canada et
ailleurs. Bien que ces
deux géants exportent de l'aluminium au marché
américain, ils semblent
bénéficier
du tarif de 10 % de Trump, puisque les prix de marché
pour l'aluminium
ont augmenté depuis que c'est devenu un sujet de discussion en
janvier
dernier.[1]
Pour l'acheteur, les tarifs ont le même effet que
la taxe de vente.
Le gouvernement fédéral américain recevra chaque
année plus de 2
milliards $ en revenus fiscaux des tarifs.
Généralement, la taxe est
ajoutée au prix du marché que paie le consommateur
américain. C'est
particulièrement le cas de l'aluminium puisque la production
et le potentiel de croissance de la production aux États-Unis
sont très
limités par rapport à la demande.
Les commentaires de Trump selon lesquels l'objectif des
tarifs
d'aluminium est de créer des emplois dans le secteur
américain ne
semblent pas tenir la route. En fait, ils paraissent irrationnels. La
capacité actuelle des fonderies aux États-Unis n'est pas
en mesure de
répondre à la demande. Rebâtir la capacité
des fonderies ne pourrait se
réaliser
qu'après plusieurs années et pourrait en soi être
une réponse
irrationnelle dans les conditions actuelles. La hausse des prix de
marché en raison des tarifs pourrait théoriquement
permettre à Alcoa de
renouveler plusieurs fonderies d'aluminium en perte de vitesse aux
États-Unis dont il est le propriétaire et qu'il
contrôle, mais il n'a
rien entrepris en
ce sens pour l'instant. La quantité potentielle de production
aux
États-Unis n'est pas énorme et, de toute façon,
la production
internationale d'Alcoa peut répondre à la demande et
l'augmentation de
la production aux États-Unis ne ferait que faire chuter les
prix. Les
prix plus élevés actuels pourraient stimuler un plus
grand recyclage
interne
d'aluminium mais encore, cette quantité ne pourrait aucunement
répondre
à la demande actuelle sans l'approvisionnement mondial provenant
du
Canada, de la Chine, de la Russie, et d'ailleurs.
Les producteurs d'aluminium Rio Tinto, Alcoa et
Alouette forment
ensemble l'Association de l'aluminium du Canada. Ensemble, les trois
grands, ou plutôt les deux grands, dominent la production
d'aluminium
primaire au Canada. Ils ont neuf usines au Québec et une
à Kitimat en
Colombie-Britannique et embauchent près
de 8 000 travailleurs. À elle seule, l'aluminerie
Alouette Inc. à
Sept-Îles, au Québec, produit 606 000 tonnes
métriques par année, alors
que la production primaire actuelle entière aux
États-Unis est
de 740 000 tonnes, soit seulement 134 000 tonnes de
plus qu'à
Sept-Îles. Rio Tinto est propriétaire
de 40 % de l'aluminerie Alouette. Les Canadiens, d'autre
part, ne
contrôlent aucun des trois grands.
Pour répondre à la demande, en
particulier pour leur économie de
guerre, les acheteurs américains d'aluminium importent plus
de 6
millions de tonnes métriques par année. Les
manufacturiers des
États-Unis ont grandement profité de
l'aluminium importé à plus bas
prix. Selon un rapport de statistiques de 2017 du gouvernement
des États-Unis, les principaux fournisseurs sont les suivants
(les
quantités comprennent à la fois les importations
d'aluminium primaire
et recyclé) :
1. Canada : 8,5
milliards $US (36,3 % des importations totales d'aluminium)
2. Chine : 3,5 milliards $ (15,1 %)
3. Russie : 1,6 milliard $ (7 %)
4. Émirats arabes unis : 1,5 milliard $
(6,5 %)
5. Mexique : 1 milliard $ (4,3 %)
6. Bahreïn : 621,1 millions $ (2,7 %)
7. Argentine : 570,8 millions $ (2.4 %)
8. Allemagne : 561,7 millions $ (2.4 %)
9. Inde : 484,1 millions $ (2,1 %)
L'Association de l'aluminium du Canada, avec d'autres
associations
homologues des États-Unis, de l'Europe et du Japon ont
organisé un
forum à Montréal les 3 et 4 juin juste avant la
tenue du sommet du G7.
L'objectif de ces producteurs d'aluminium primaire et recyclé
était,
semblerait-il, de former un front uni contre la
concurrence de la production chinoise, qui est devenue dominante
à
l'échelle mondiale.
Dans le communiqué émis par les
participants au forum, il n'y a
aucune mention du tarif de Trump mais uniquement de la
nécessité de
résister à la domination des compétiteurs chinois
dans le secteur. Ils
comptent présenter leur point de vue et leurs revendications au
sommet
du G7 et, plus tard, au sommet du G-20. Les participants au forum
n'ont pas précisé comment leurs membres comptent
résister à la
domination des compétiteurs chinois (et russes) dans le secteur
ni ce
qu'ils attendent des dirigeants du G7.
Production mondiale totale
d'aluminium pour 2017 = 63 404 000 tonnes
métriques
Production chinoise : Chine (estimation) = 35 905 000
tonnes métriques
Production totale Amérique du Nord
= 3 950 000 tonnes métriques
Les fonderies au Canada ont produit 3 210 000 tonnes
métriques
Les États-Unis ont produit 740 000 tonnes en 2017
et importé 6 000 000 tonnes métriques
d'aluminium primaire et recyclé.[2]
En 2012, les États-Unis ont
produit 2 070 000 tonnes métriques. Une
grande partie de cette capacité de production a
été déclassée, car
l'aluminium importé du Canada, de la Chine et de la Russie est
produit
à meilleur marché. La principale valeur
déjà produite pour la
production d'aluminium primaire est la bauxite et
l'électricité. La valeur transférée de
l'électricité représente environ
un tiers du prix final de production. Le prix de la production
d'électricité est beaucoup plus élevé aux
États-Unis qu'au Canada, en
Chine et en Russie.
Les tarifs douaniers de Trump imposés sur les
importations
d'aluminium ne feront que réduire légèrement
les 6 millions de tonnes
importées. Une plus grande partie de la production
américaine pourrait
provenir du recyclage. La plus grande différence sera le prix du
marché
plus élevé non seulement aux États-Unis mais dans
le monde
entier, du moins pour un temps. Le prix plus élevé est
également le
résultat de la reprise économique mondiale depuis la
crise de 2008, des
préparatifs de guerre sans cesse croissants et des ventes
mondiales
d'avions militaires, de missiles, de bombes, de navires et d'autres
moyens de destruction.
Les intérêts
privés concentrés au sein d'entreprises mondiales
caractérisées par des oligopoles et des cartels tels que
Rio Tinto et
Alcoa sont devenus des entités supranationales. Ils rassemblent
leur
pouvoir de privilèges, de contrôle, de la richesse sociale
et de
contacts pour manipuler en leur faveur les affaires des
économies et
des États. Ils
affrontent d'autres intérêts privés dans une
condition permanente de
concurrence et de collusion. La concurrence et la collusion pour servir
leurs intérêts privés et non le bien commun
réduisent toutes les autres
considérations à des questions secondaires pragmatiques
qui deviendront
seulement un sujet de préoccupations si elles affectent leur
objectif
principal et leur motif d'exproprier autant que possible la nouvelle
valeur produite par les travailleurs.
Par exemple, Rio Tinto et Alcoa ont mis en lock-out des
travailleurs de leur fonderie d'aluminium qu'ils possèdent en
commun à
Bécancour, au Québec, pour forcer des prix plus
élevés en Amérique du
Nord et faire pression sur les travailleurs et le gouvernement du
Québec d'accepter des concessions sur les conditions d'emploi et
les
tarifs
d'électricité. Cette action est en contradiction directe
avec les
intérêts des travailleurs de la fonderie, de leur
communauté et de tout
le Québec et du Canada.
Le monde entier se voit empêcher d'avancer. Le
contrôle par ces
intérêts privés, représentés par ces
riches oligarques regroupés dans
les oligopoles et les cartels, réduit les travailleurs à
des
spectateurs de leur propre économie, à des spectateurs
impuissants des
affaires qui affectent leurs vies. Les activités et les actions
principales des États ont
été réduites à servir les
intérêts privés des oligarques qui se font
concurrence, ce qui crée une condition continuelle de guerre
civile
pour le pouvoir et le contrôle politiques.
Rien de mal en soi d'avoir
un secteur de l'aluminium qui dépasse de
loin les besoins des Canadiens et qui est axé sur les
exportations.
Mais qui a pris cette décision d'investir de cette
manière, y compris
dans la production hydroélectrique, pour servir
l'économie de guerre
des États-Unis ? Les raisons de ceux qui exercent le
contrôle sont le
secret des cartels mondiaux. Même les gestionnaires canadiens
n'exercent pas de contrôle et encore moins les travailleurs. Les
décisions sont prises ailleurs dans les conclaves secrets des
oligarques. Par exemple, les gestionnaires locaux de l'aluminerie de
Rio Tinto/Alcoa à Bécancour, au Québec, affirment
qu'ils n'ont ni le
mandat, ni la permission
de ceux qui contrôlent de négocier et de régler les
différends avec
leurs travailleurs en lock-out et le gouvernement du Québec. Le
contrôle et les décisions supranationaux des oligarques
vont au-delà
même des secrets d'État, car la situation
dégénère en anarchie
mondiale, en crises récurrentes, en guerres constantes et en
irrationalité.
Les décisions de Trump, Trudeau et des autres
membres du G7 sur le
commerce sont de cette nature obscurantiste. Elles reflètent
l'irrationalité d'un monde devenu obsédé par la
compétition pour servir
de puissants intérêts privés dans une course
à la domination. La
concurrence impérialiste est en contradiction avec la
nécessité de
coopérer
pour résoudre les problèmes de l'économie et du
monde d'aujourd'hui.
Les oligarques au pouvoir et leur obsession de servir leurs
intérêts
privés, peu importe les conséquences, sont
déconnectés du monde moderne
et de ses forces productives socialisées. Le monde d'aujourd'hui
et ses
peuples sont interconnectés ; leurs économies sont
interdépendantes. Ils ont besoin de coopération pour
l'avantage et le
développement réciproques pour résoudre leurs
problèmes et permettre
aux forces productives de la grande production industrielle et du
produit social d'atteindre leur plein potentiel pour garantir le
bien-être et la sécurité de tous et non les
intérêts privés étroits de
quelques
privilégiés. Ils ont besoin du facteur humain/conscience
sociale et
d'investir les travailleurs du pouvoir de décider afin de mettre
en
place cette coopération et cette unité tant
nécessaires.
Ce monde de forces
productives socialisées a la capacité matérielle
de résoudre tous les problèmes auxquels sont
confrontés les êtres
humains et l'environnement social et naturel. Qu'est-ce qui
bloque ? On
ne débloquera sûrement rien à tenter de trouver une
raison dans
l'irrationalité des actions des oligopoles et de leurs
serviteurs
politiques et des États ainsi que leur concurrence
débridée pour
favoriser leurs intérêts privés étroits. Ce
qui est crucial, c'est
l'habilitation et le contrôle des producteurs, des travailleurs
dans
l'économie socialisée où ils travaillent et
vivent. L'objectif, la
conception et le contrôle potentiel prosociaux des travailleurs
sont
conformes aux conditions
sociales et productives modernes. Ils sont le facteur humain
nécessaire
pour régler les choses. La lutte est centrée sur investir
les
travailleurs du pouvoir de décider, en réaliser son
contrôle et son
objectif prosocial.
Le commerce international sous les forces productives
modernes
n'est compréhensible que dans une conception prosociale,
où ce sont les
intérêts et les conditions sociales des producteurs
réels qui créent la
richesse sociale et reproduisent leur propre condition humaine et
l'économie socialisée. Les travailleurs, les simples
mortels qui sont
le
facteur humain essentiel du monde moderne, doivent s'investir
maintenant du pouvoir de décider et sortir du contrôle et
de la
conception antisociale suffocante des oligarques impérialistes.
Ils
doivent devenir maîtres de leur propre matériel de
pensée, de leur
conception du monde et de leurs intérêts et étendre
leur contrôle à
toutes les affaires de
l'économie et de l'État qui affectent leur vie. C'est la
seule façon de
rendre le commerce international rationnel. C'est le seul moyen de
donner du sens à leur vie et d'ouvrir la voie vers l'avant.
Notes
1.
2. Chiffres de l'Institut international de
l'aluminium. Pour la liste des fonderies d'aluminium partout au monde
voir ici.
Opposition au rachat de Kinder Morgan par
le gouvernement Trudeau
Journée nationale d'action devant les bureaux
de circonscription des députés
Vancouver, 4 juin 2018
Une vaste opposition à l'achat par le
gouvernement libéral Trudeau du projet d'agrandissement du
pipeline Trans Mountain de Kinder Morgan se poursuit à travers
le pays. Le 4 juin, plus de 100 manifestations ont eu lieu
dans les bureaux de circonscription des députés d'un
océan à l'autre.
Avec leurs pancartes et slogans, les
manifestants ont décrié l'utilisation de fonds publics
pour payer un monopole pétrolier privé des
États-Unis, le fait que les Canadiens soient totalement exclus
de la prise de décision et que le gouvernement Trudeau ait
renié un autre engagement, à savoir que les nations
autochtones touchées seraient consultées et devront
consentir au projet. Les
gens ont rejeté la justification du premier ministre Trudeau qui
dit que ce système de rémunération des riches est
dans l'« intérêt national » et se sont
résolument opposés à ce que ces décisions
illégitimes soient prises en leur nom. Des copies d'une
pétition contre le projet et le rachat du gouvernement ont
également été livrées lors de
ces actions. Plus de 250 000 personnes ont signé cette
pétition.
Prince George, Colombie-Britannique
Comox Valley, Colombie-Britannique
Port Alberni, Colombie-Britannique
Parksville, Colombie-Britannique
Victoria, Colombie-Britannique, 31 mai
Sidney, Colombie-Britannique
Vancouver, Colombie-Britannique
Surrey, Colombie-Britannique
Maple Ridge, Colombie-Britannique
Mission, Colombie-Britannique
Chiliwack, Colombie-Britannique
Kelowna, Colombie-Britannique
Vernon, Colombie-Britannique
Nelson, Colombie-Britannique
Whitehorse,
Yukon
Red Deer, Alberta
Calgary, Alberta
Edmonton, Alberta, 5 juin
Saskatoon, Saskatchewan
Prince Albert,
Saskatchewean
Winnipeg, Manitoba
North Bay, Ontario
Guelph, Ontario
Lindsay, Ontario
Toronto, Ontario
Peterborough, Ontario
Ottawa, Ontario
Hull, Québec
Montréal, Québec
Fredericton, Nouveau-Brunswick
Antigonish, Nouvelle-Écosse
Bridgewater, Nouvelle-Écosse
Halifax, Nouvelle-Écosse
(Photos:
B. Appledorf, K. Balzer, M.
Youds, L. Collins, Rise Resist Kinder Morgan, H. Tuffs, Dogwood
Society, Peace Arch News, M. Fatur, J. Smith, M. Jacques, Saskatchewan
Climate Justice, S. Moreton, K. Armstrong, LeadNow, E. Bland, J. Green,
350 Canada, Council of Canadians, Cmry)
Le Canada participe aux exercices
bellicistes de l'OTAN
Faisons du Canada une zone pour la paix
- Yi Nicholls -
Le gouvernement Trudeau est un gouvernement de guerre
qui prend un
rôle de plus en plus important dans l'alliance militaire
agressive de
l'OTAN qui occupe l'Europe. Durant la première moitié du
mois de juin,
il participera à deux exercices de guerre du nom de code Opération
Réassurance en Europe centrale et occidentale dans
le but d'encercler la Russie et d'appuyer le régime
contre-révolutionnaire de l'Ukraine. L'un de ces exercices de
guerre est Summer Shield , qui aura lieu au Camp Adazi, en
Lettonie, du 2 au 13 juin avec les Forces armées
nationales lettones.
L'autre est Sabre Strike18 qui sera
déployé en Pologne
et dans les pays baltes. Ces exercices de guerre ont
débuté le 3 juin
et continueront jusqu'au 15 juin. Sabre Strike 18 sera
sous
le
commandement général de l'armée américaine
en Europe et sera composé
de 18 000 militaires provenant
de 19 pays organisés en quatre « groupements
tactiques de présence
avancée » dans la région. Les
États-Unis dirigent le groupement
tactique à partir de la Pologne, tandis que l'Allemagne, la
Grande-Bretagne et le Canada commandent les trois autres en Lituanie,
en Estonie et en Lettonie, respectivement. Sabre Strike18
est
coordonné avec l'exercice aéroporté Swift Response
en Lettonie
jusqu'au 8 juin. Y participeront 800 parachutistes des
États-Unis, de
la Lettonie, de la Lituanie, d'Israël et de la Pologne.
Cette intensification des préparatifs constitue
un véritable danger
pour la cause de la paix dans le monde. « L'exercice conjoint de
formation de longue date de l'Armée américaine
dirigé par l'Europe (Sabre Strike) a comme objectif
d'améliorer
la capacité et
l'interopérabilité des
alliés et de leurs partenaires régionaux »,
selon
l'Armée américaine. Bien qu'elle prétende ne pas
se préparer à une
agression et que ces exercices visent à « montrer la
détermination et
la capacité de l'alliance d'agir de façon unitaire pour
répondre à
toute agression », le fait demeure que ce sont les
États-Unis et les
puissances coloniales de la vieille Europe qui s'ingèrent dans
les
affaires
de pays souverains et commettent les agressions.
Cette année, il y a eu une inquiétante
hausse d'exercices de guerre
par l'OTAN et ses alliés dans la région comparativement
à l'année
précédente. L'alliance a déjà
organisé 100 exercices, 20 % de plus
comparativement à cette même période en 2017.
L'ampleur des exercices
augmente aussi. Le nombre de militaires
participant à Sabre Strike était
de 2 000 en 2013, de 4 700 en 2014,
de 6 000 en 2015, de 9 000 en 2016 et
en 2017, de 11 000.
En mai, l'OTAN a organisé l'imposant exercice Siil
(Hedgehog) en Estonie et dans le nord de la Lettonie avec la
participation de plus de 15 000 militaires.
Dans un communiqué de presse émis par
l'OTAN le 7 juin, celle-ci
dit : « En tout, 106 exercices de l'OTAN sont
prévus en 2018. Les
alliés dirigeront près de 180 exercices nationaux et
multinationaux
cette année. En 2017, l'OTAN a mené 108
exercices et les alliés ont
mené 162 exercices
nationaux et multinationaux.
« Parmi les exercices menés par l'OTAN et
ses alliés cette année,
près de 45 d'entre eux ont été principalement
terrestres, 12 ont été
principalement aériens et 15 ont été
principalement maritimes. D'autres
ont touché à la cyberdéfense, à la prise de
décision en temps de crise
et à des capacités spécifiques.
« Plus de 40 exercices de l'OTAN et de ses
alliés en 2018 auront
comme tâche de relever les défis provenant du sud.
Défendre ses alliés
de la section orientale de l'OTAN est ce que cherchent à
accomplir
les 30 autres exercices. Neuf exercices de l'OTAN et de ses
alliés
mettront un accent spécial sur le nord. »
Expansion des forces de l'OTAN en Europe et mise
à jour de la structure de commandement
Mis à part ces exercices de guerre, l'OTAN a
stationné près
de 6 000 militaires dans la région et l'armée
américaine occupe la
Pologne avec un nouveau quartier général européen
pour commander ces
forces. Pendant ce temps, le gouvernement polonais accueille
favorablement « une proposition visant à accueillir un
contingent
permanent de troupes américaines, comme le font
déjà l'Italie et
l'Allemagne ». Comme c'est le cas partout où les
États-Unis occupent un
pays, ils forcent celui-ci à défrayer les
coûts
tout en offrant
l'impunité aux militaires pour les crimes commis dans ce pays.
Un «
document d'information » du ministère de la
Défense de la
Pologne dont les agences de presse ont pris connaissance laisse
entendre que la Pologne pourrait dépenser de 1,5
à 2 milliards de
dollars « pour aider à défrayer les coûts
encourus par une base
permanente de chars d'assauts américains en Pologne. »
La réunion des ministres de la Défense de
l'OTAN a lieu les 8 et 9
juin à Bruxelles où on dressera l'ordre du jour du sommet
de l'OTAN qui
aura lieu cette année les 11 et 12 juillet à
Bruxelles, en Belgique.
Selon les analystes, l'Initiative pour la
disponibilité opérationnelle de l'OTAN
accroîtra la puissance de la force de réaction de l'OTAN
de 20 000
militaires à 50 000 en créant un bassin
de 30 000 militaires appuyés
d'aéronefs et de navires organiques prêts à passer
à l'action dans un
délai de 30 jours. Cette initiative est
celle des États-Unis, mais l'Allemagne en assume la direction.
Dans un aperçu préliminaire du 7
juin, le secrétaire général de
l'OTAN, Jens Stoltenberg, a dit de l'ordre du jour de la réunion
des
ministres de la Défense :
« Je pense que nous approuverons aussi une
initiative pour la
disponibilité opérationnelle de l'OTAN — les
'quatre 30'. Dans le cadre
de cette initiative, les alliés disposeraient, d'ici 2020,
de 30
bataillons mécanisés, de 30 escadrons et de 30
navires de combat prêts
à être employés dans un délai de 30
jours ou moins, parce qu'un haut niveau de préparation est
essentiel
dans un monde toujours plus imprévisible. »
« Nous discuterons aussi de progrès
concrets, tels que les alertes
en temps réel en cas de cyberattaque et les opérations
maritimes
complémentaires. Le partage des charges et les dépenses
de défense
figureront aussi parmi les sujets inscrits à l'ordre du
jour. »
Les préparatifs de guerre de l'OTAN contre la
Russie comprennent le
nouveau centre de commandement de la facilitation à Ulm, dans le
sud de
l'Allemagne, et un autre dans l'État de Virginie aux
États-Unis.
« Cette force ainsi que d'autres unités
deviendront partie
intégrante d'événements de formation et les
soldats seront déployés sur
une base temporaire, mais la tenue d'exercices réguliers
présuppose la
création d'infrastructures à la disposition des troupes
dès leur
arrivée pour qu'elles puissent se lancer dans des actions
offensives.
C'est pourquoi
la logistique doit être consolidée », a dit
Stoltenberg.
Les exercices de guerre à venir dans la
région
Parmi les autres exercices menés en 2018
à proximité des frontières de la Russie, il y a Trident
Juncture
en Norvège et les régions périphériques de
l'Atlantique Nord et de la
mer Baltique du 25 octobre au 7 novembre. Y participeront
près
de 35 000 militaires de plus de 30 pays (tous les pays
membres de l'OTAN plus les partenaires - la Suède, la Finlande
et
d'autres), 70 navires et près de 130 aéronefs.
La Pologne mènera les exercices de guerre
Anakonda en novembre,
avec la participation de 100 000 militaires, 5 000
véhicules, 150
aéronefs et 45 navires de combat. Selon le journal en ligne
Strategic
Culture
: « Le scénario Anakonda comprend des frappes
préventives. Si ce n'est
pas à la
guerre qu'on se prépare, alors à quoi se
prépare-t-on ? Le chef de
l'état-major de l'armée américaine, le
général Mark Milley, croit que
c'est bel et bien de cela qu'il s'agit. Selon lui : 'Nous voyons
des
forces de l'OTAN à grand déploiement dans les
États baltiques et en
Pologne ainsi qu'un manque flagrant de transparence - nous
voyons clairement d'importants préparatifs à une grande
guerre'. »
Des systèmes de missiles qui s'affrontent
L'expansion de l'agression
États-Unis/OTAN contre la
Russie prend aussi la forme de batteries antimissiles qui seront
déployées en Europe. On rapporte que les discussions vont
bon train
pour déployer le système de défense de missiles
balistiques THAAD des
États-Unis en Allemagne. « Cette action compenserait pour
le manque de
radars en raison du report du déploiement d'un deuxième
système Aegis
terrestre en Pologne. Le gouvernement a annoncé son intention de
se
procurer des systèmes de défense aérienne
américains Patriot PAC-3
MSE », écrit Strategic Culture . La
capacité des systèmes THAAD et Patriot est plutôt
limitée comparativement aux ICBM
sophistiqués mais l'Aegis terrestre est plus efficace, selon lui.
« Il y aura modernisation, et les missiles et
systèmes avancés
seront déménagés vers des sites existants.
L'important, c'est que
l'infrastructure, la base permettant de construire la capacité
de
défense de missiles balistiques et de frapper des cibles
terrestres
soit en place. Et l'unique cible sera la Russie. L'Aegis terrestre peut
lancer des missiles
sol-sol à portée intermédiaire contre le
territoire russe en violation
du Traité sur les forces nucléaires à
portée intermédiaire. Dans
quelques années, la Pologne aura ce système. Le radar
THAAD peut
augmenter de façon importante les capacités de l'Aegis
terrestre en lui
transmettant de l'information. L'AN/TPY-2 a une portée
évaluée
de 1 500 km (932 milles) à 3 000 km
(1 864 milles). La portée maximale
des instruments est de 2 000 km (1242 milles), ce qui leur
permet de
scruter de vastes régions du territoire russe. »
Sortons le Canada de l'OTAN et faisons
du Canada une zone pour la paix !
Les rapports sur les
préparatifs de guerre présentent ceux-ci
comme étant nécessaires pour répondre aux menaces
d'ennemis, et
cherchent à nous déstabiliser par la puissance
destructrice de leurs
tirs et par l'interopérabilité des forces armées
des « alliés » des
États-Unis. Mais malgré leur puissance destructrice et la
dévastation
qu'elles
peuvent engendrer, les armes ne sont jamais décisives dans une
situation de guerre. C'est le peuple qui est décisif et c'est
tout à
fait criminel de préparer la guerre en Europe, elle qui a tant
souffert
des deux grandes guerres, la Première Guerre mondiale et la
Deuxième
Guerre mondiale, dans lesquelles de nombreux Canadiens ont aussi
péri.
Les
Canadiens doivent rejeter la participation du Canada à ces
exercices de
guerre et toutes les tentatives de les justifier en évoquant
toute une
hystérie au sujet d'ennemis ou que les préparatifs de
guerre sont
nécessaires pour défendre l'intérêt
national. Les forces canadiennes
sont déjà intégrées aux forces
armées des États-Unis. Instiguer un
conflit au
nom de la paix est un crime contre la paix tel que stipulé par
le
Tribunal de Nuremberg.
Les Canadiens ne doivent pas permettre le gouvernement
de guerre de
Trudeau de dire qu'il agit en leur nom. Sortons le Canada de l'OTAN et
de NORAD et faisons du Canada une zone pour la paix !
(Sources : Forces armées
canadiennes, Radio Farda, navaltoday.com, l'OTAN, Strategic Culture et
agences de presse)
48e Assemblée
générale de l'Organisation des États
américains
Les États-Unis échouent encore une fois
à obtenir la suspension du Venezuela
À la 48e Assemblée
générale de l'Organisation des États
américains
(OÉA) tenue à Washington les 4 et 5 juin
dernier, les États-Unis et un
groupe de pays sous leur domination ont échoué dans leur
tentative de
suspendre la République bolivarienne du Venezuela de
l'organisation. La
résolution appelant à la suspension du
Venezuela basé sur une prétendue «
altération inconstitutionnelle de
l'ordre constitutionnel » de ce pays n'a pas obtenu
les 24 votes
nécessaires car quinze pays, plusieurs d'entre eux de petits
pays
insulaires des Caraïbes, ont voté contre ou se sont
abstenus, privant
les États-Unis et le « Groupe de Lima » d'un
mandat
institutionnel pour leurs activités malfaisantes contre le
Venezuela.[1]
En tant qu'hôte de
l'Assemblée générale, les États-Unis ont
précisé
que l'objectif principal de la réunion était d'amener
l'organisation et
ses membres à renvoyer le Venezuela — un acte symbolique dans
une
grande mesure visant à isoler le gouvernement du Venezuela pour
appuyer
le blocus économique, financier et politique de ce pays. En
fait, le Venezuela avait déjà annoncé le 27
avril 2017 qu'il se
retirait de son propre gré de cette organisation dominée
par les
États-Unis - un processus qui prend deux ans en vertu du
règlement
intérieur de l'OÉA.
En mai, une session extraordinaire du Conseil permanent
de l'OÉA a
été convoquée par les États-Unis dans le
seul but de lui donner une
tribune pour intimider les pays d'Amérique latine et des
Caraïbes qui
ont jusqu'à présent résisté aux pressions
visant à prendre des mesures
punitives contre le Venezuela. Lors de cette réunion, le
vice-président des États-Unis, Mike Pence, les a
appelés à suspendre le
Venezuela à l'Assemblée générale de
l'OÉA. Pence a réitéré sa harangue
lors d'une réception à la Maison-Blanche un mois plus
tard, en soirée
du 4 juin. Il a appelé « la communauté des
nations libres de ce Nouveau
Monde à expulser la dictature de Maduro de
l'Organisation des États Américains ». Il a
déclaré qu'en soutenant les
États-Unis dans cette initiative, ils prouveraient leur
engagement à «
forger des liens plus forts avec les États-Unis ». Il
leur a assuré
qu'en retour, ils recevraient des avantages « allant de nos
investissements financiers, la croissance économique,
l'énergie,
l'infrastructure, la sécurité et la
prospérité ».
On a rapporté que ces carottes ont finalement
cédé la place aux
menaces et à l'extorsion quand il est devenu évident que
les États-Unis
n'avaient pas l'appui des 24 pays membres que son ambassadeur
permanent
à l'OÉA, Carlos Trujillo, s'était enorgueilli
d'avoir à peine quelques
jours avant le vote.
Avant le vote, le président Evo Morales de
Bolivie, un des quatre
qui ont voté contre la résolution américaine
le 5 juin, a condamné
l'intention interventionniste du vice-président
américain. Les
États-Unis avaient été vaincus dans leur plan de
coup d'État contre le
Venezuela et essayaient maintenant d'utiliser l'assemblée de
l'OÉA
comme un « bâton répressif » pour
suspendre la nation soeur du
Venezuela, a dit Morales.
La suspension
immédiate du Venezuela de l'OÉA n'étant plus
à
l'ordre du jour après l'adoption de la résolution mais
sans l'appui
d'une majorité des deux tiers requise par la Charte
démocratique interaméricaine
de l'organisation, ses partisans ont déclaré qu'ils
demanderaient une
réunion spéciale de l'Assemblée
générale à une date
non précisée. Le ministre
vénézuélien des Affaires étrangères,
Jorge
Arreaza, a dit que les 19 pays qui ont appuyé la
résolution aident les
États-Unis à poursuivre leur guerre économique et
une possible
intervention militaire. « Vous l'aurez sur la
conscience », leur a-t-il
dit. Il a noté par ailleurs que même avec toute la
pression que les
États-Unis et leurs complices ont exercée sur les pays
membres, ils ne
sont pas venus à bout de la dignité et du courage des
peuples des
Caraïbes. Il a rappelé à tous ceux présents
que le Venezuela était déjà
à mi-chemin du processus de quitter l'OÉA, qu'il a
appelé ministère des
Colonies des États-Unis, comme l'appelle également Cuba,
et que
c'était par conséquent la dernière
assemblée générale à laquelle
participait le Venezuela. « Nous irons au peuple
vénézuélien et nous
résoudrons nos problèmes entre nous, sans votre
ingérence ou
intervention », a-t-il dit aux forts applaudissements dans
la salle.
Note
1. Les 19 pays qui ont voté en faveur
de la résolution proposée par les États-Unis avec
l'appui du Canada, de l'Argentine, du Brésil, du Chili, du
Mexique et du Pérou sont : Argentine, Bahamas, Barbade,
Brésil, Canada, Chili, Colombie, Costa Rica , République
dominicaine, Guatemala, Guyane,
Honduras, Jamaïque, Mexique, Panama, Paraguay, Pérou,
Sainte-Lucie et États-Unis.
Les 4 pays qui ont voté contre sont :
Bolivie, Venezuela, Saint-Vincent-et-les-Grenadines, Dominique.
Les 11 pays qui se sont abstenus sont : El
Salvador, Saint-Kitts-et-Nevis, Surinam, Trinité-et-Tobago,
Antigua-et-Barbuda, Belize, Grenade, Haïti, Équateur,
Uruguay et Nicaragua.
(Prensa Latina, TeleSUR, El Espectador)
18e anniversaire de la Déclaration
conjointe Nord-Sud du 15 juin 2000
Conférence pour la paix sur la péninsule
coréenne
D'importantes conférences ont lieu à
Toronto et Vancouver les 16 et 17
juin respectivement pour discuter de la question vitale de la paix sur
la péninsule coréenne. Mettre fin à l'état
de guerre dans la péninsule
coréenne n'est pas une affaire qui concerne seulement les
Coréens, elle
concerne toute l'humanité. Ces conférences ont
lieu à l'occasion du 18e anniversaire de la
Déclaration conjointe
Nord-Sud du 15 juin 2000 signée entre la
République populaire
démocratique de Corée (RPDC) et la République de
Corée (RDC). Cette
déclaration conjointe a ouvert la voie à
l'amélioration des relations
sur la péninsule coréenne pendant une décennie
avant d'être
sabordée par les régimes pro-États-Unis de Lee
Myung-bak et Park
Gyeun-hye en République de Corée.
La question de la paix est d'autant plus pressante
à la lumière du Sommet historique de Panmunjom du 27
avril 2018 et de la Déclaration de Panmunjom signée
par Kim Jong Un de la RPDC et Moon Jae-in de la République de
Corée. Elle doit être résolue dans l'esprit de
paix, de bonne volonté et de coopération. Pendant ce
temps, les peuples du monde attendent les résultats du sommet
RPDC-États-Unis à Singapour le 12 juin. Ils
souhaitent ardemment un accord de paix permanent et durable entre les
États-Unis, la RPDC et la République de Corée. La
Conférence examinera ces développements et ce qui peut
être fait pour s'assurer que le Canada soit un facteur
de paix dans la péninsule coréenne.
Toronto
Samedi
16
juin
2018
-
de
10
h
à
16 h Université
Ryerson, Pavillon Kerr, salle KHS 369, 50, rue Gould Organisée
par
la
Commission
pour
la
vérité
en
Corée
(chapitre
canadien) et
la Fédération coréenne du Canada.
Coparrainée par Science for Peace (chapitre de Toronto)
Information: (647) 907-7915 ou courriel : corfedca@yahoo.ca
Vancouver
Dimanche
17
juin
2018
-
de
18
h
à
21 h Centre communautaire
Britannia, 1655 rue William, salle Canucks Organisé
par:
Working
for
Peace
on
the
Korean
Penninsula.
Information: 778-846-3823
Le site d'essai nucléaire du nord
de la RPDC
démantelé
Le site d'essais nucléaires du nord de la
République populaire démocratique de Corée (RPDC)
a
été complètement démantelé
conformément à la décision prise lors de la
troisième réunion plénière du
Septième Comité central du Parti des travailleurs de
Corée (PTC). L'Agence de presse centrale de Corée
rapporte :
Après la publication de la décision du
Comité central du PTC sur le démantèlement du site
d'essais nucléaires, les institutions concernées,
notamment l'Institut des armes nucléaires de la RPDC, ont
immédiatement arrêté tous les préparatifs et
projets d'essais nucléaires et procédé au
démantèlement progressif.
Les tunnels et toutes sortes d'équipements, de
communications et de systèmes d'information, de construction et
d'exploitation, installés au centre d'observation, au centre de
contrôle et à l'institut de recherche du centre d'essais
nucléaires du nord, ont été démontés
et retirés.
Une cérémonie de
démantèlement complet du terrain d'essai nucléaire
du nord de la RPDC a eu lieu le 24 mai.
Le processus de démantèlement a
été couvert sur le terrain par des journalistes de Chine,
de Russie, des États-Unis, de Grande-Bretagne et de Corée
du sud.
Les membres de la presse internationale ont
été informés des méthodes et de l'ordre de
démantèlement du site d'essais et ont visité des
tunnels où des essais nucléaires avaient
été effectués par le passé, des tunnels
prêts pour des essais nucléaires puissants et sans danger
et les centres d'observation des essais.
Ensuite, un travail d'effondrement par explosion de tous
les tunnels du terrain d'essais nucléaires, la fermeture de
leurs entrées et l'explosion de toutes les structures au sol, y
compris les centres d'observation des essais, a été
réalisé dans l'ordre avec transparence.
À la fin des travaux, l'Institut des armes
nucléaires de la RPDC a publié une déclaration sur
place. Le démantèlement du terrain d'essais
nucléaires est une manifestation vivante de la volonté de
paix du gouvernement de la RPDC de s'associer aux aspirations et aux
efforts internationaux pour un arrêt total des essais
nucléaires et apporter une contribution positive à la
construction d'un monde dénucléarisé.
(KCNA, 25 mai 2018)
Déclaration d'unité des
Coréens-Américains
et alliés coréens au
sujet du Sommet intercoréen historique et du Sommet
États-Unis-RPDC
Le 7 juin 2018, un large éventail
de personnes et d'organisations coréennes-américaines et
leurs alliés ont publié une déclaration soutenant
la Déclaration de Panmunjom pour la paix, la
prospérité et la réunification et le prochain
sommet États-Unis-République démocratique
populaire de Corée (RPDC) qui se tiendra
le 12 juin 2018 à Singapour. Le texte de la
déclaration suit.
***
Depuis le sommet historique du 27 avril 2018
entre les dirigeants du nord et du sud de la Corée à
Panmunjom, les tensions et les menaces de guerre qui existent de longue
date dans la péninsule coréenne ont cédé la
place à la promesse de paix et de réconciliation.
Bientôt, un autre sommet historique, entre les États-Unis
et la
Corée du nord, aura lieu à Singapour. Les deux parties,
qui il n'y a pas si longtemps étaient au bord de la guerre, vont
enfin s'asseoir pour discuter d'un règlement pacifique de la
guerre de Corée. Les yeux du monde seront tournés vers
cet événement historique qui pourrait déterminer
non seulement le sort de la péninsule coréenne et de
l'Asie du
Nord-Est mais aussi la perspective d'une paix mondiale.
Nous, les Coréens-Américains qui luttons
depuis longtemps pour la paix et l'unification menée par les
Coréens de la péninsule coréenne, et les
alliés qui se tiennent du côté de la paix et de la
justice et partagent notre lutte pour la paix en Corée,
souhaitons exprimer clairement notre point de vue sur le récent
sommet intercoréen et le sommet
États-Unis-Corée du nord qui aura lieu bientôt.
1. Nous saluons la
Déclaration de Panmunjom pour la paix, la
prospérité et l'unification de la péninsule
coréenne.
Dans la Déclaration de Panmunjom, les dirigeants
du nord et du sud de la Corée « ont déclaré
solennellement aux 80 millions de Coréens et au monde
entier qu'il n'y aura plus de guerre et qu'une époque nouvelle,
époque de paix, est inaugurée dans la péninsule
coréenne. »
Les deux dirigeants se sont tenus la main en traversant
dans les deux sens la ligne de démarcation militaire,
démontrant que la ligne arbitraire n'a plus le pouvoir qu'elle
avait autrefois comme symbole de division et de confrontation. Si les
gouvernements du nord et du sud de la Corée ainsi que
les 80 millions de Coréens de la péninsule
et de la diaspora réunissent leurs efforts pour mettre en oeuvre
la Déclaration de Panmunjom, nous pouvons réaliser la
paix, la prospérité et l'unification de la
péninsule coréenne.
2. Nous saluons le
sommet États-Unis-Corée du nord.
Nous espérons que le sommet prévu entre les
États-Unis et la Corée du nord mettra fin à
sept décennies de relations hostiles entre les États-Unis
et la Corée du nord et inaugurera une nouvelle ère de
paix dans la péninsule coréenne, en Asie du Nord-Est et
dans le reste du monde.
Nous recommandons ce
qui suit :
1) Les États-Unis et la Corée du nord
devraient accepter de dénucléariser la péninsule
coréenne et d'exécuter fidèlement les dispositions
de l'accord.
Dans la Déclaration de Panmunjom, la
Corée du nord et la Corée du sud « ont
confirmé l'objectif commun d'aboutir à une
péninsule coréenne sans armes nucléaires
grâce à une dénucléarisation
complète ». La dénucléarisation de la
péninsule coréenne signifie non seulement
l'élimination des armes nucléaires de la Corée du
nord, mais
aussi la dénucléarisation de la terre, de l'air et des
mers de toute la péninsule. Ce n'est pas la seule obligation de
la Corée du nord. La Corée du sud et les
États-Unis, qui ont introduit et déployé par le
passé près de 1000 armes nucléaires tactiques
dans la moitié sud de la péninsule, doivent
également prendre des mesures concrètes pour créer
une péninsule dénucléarisée.
Le plan de « dénucléarisation de la
péninsule coréenne » est clairement
défini dans les accords passés suivants :
- la Déclaration
conjointe sur la dénucléarisation de la péninsule
coréenne signée par la Corée du nord et la
Corée du sud en 1992,
- le Cadre agréé entre les États-Unis
d'Amérique et la République populaire démocratique
de Corée de 1994, et
- la Déclaration conjointe du 4e tour des Pourparlers
à six de 2005.
Dans la Déclaration conjointe du 4e tour
des Pourparlers à six de 2005, la RPDC s'est engagée
« à abandonner toutes les armes nucléaires et les
projets nucléaires existants » tandis que la partie
américaine confirmait « que les États-Unis n'ont
pas d'armes nucléaires dans la péninsule coréenne
et qu'ils n'ont pas l'intention
d'attaquer ou d'envahir la RPDC avec des armes nucléaires ou
conventionnelles » et que la République de
Corée réaffirmait « son engagement de ne pas
introduire ni déployer d'armes nucléaire, pris
conformément à la Déclaration commune de la
dénucléarisation de la péninsule coréenne
de 1992, et confirme qu'il n'existe pas d'armes
nucléaires sur son territoire. »
Conformément au récent sommet
intercoréen, le sommet États-Unis-Corée du nord
devrait aboutir à un accord sur la «
dénucléarisation complète de la péninsule
coréenne » et interdire les essais, la production, le
déploiement, la possession, le stockage et/ou l'utilisation
d'armes nucléaires sur l'ensemble de la péninsule
coréenne. De
plus, les États-Unis devraient cesser toute action militaire et
exercices qui déploient ou introduisent sa capacité
stratégique dans la péninsule coréenne et
supprimer leur parapluie nucléaire sur la Corée du sud.
Une véritable paix dans la péninsule
coréenne, qui a abrité des armes nucléaires
à la fois au nord et au sud et qui a été le
théâtre de graves tensions militaire pendant des
décennies, devrait créer un précédent
historique et conduire au désarmement nucléaire mondial.
En commençant par les États-Unis, toutes les puissances
nucléaires devraient
prendre des mesures concrètes pour créer un monde
dénucléarisé.
2) Un traité de paix est nécessaire pour
un système de paix durable dans la péninsule
coréenne.
La Déclaration de Panmunjom souligne :
« Le Nord et le Sud ont convenus de promouvoir activement
l'ouverture de pourparlers tripartites entre le Nord, le Sud et les
États-Unis ou de pourparlers quadripartites entre le Nord, le
Sud, la Chine et les États-Unis en vue de proclamer la fin de la
guerre cette année marquée par le 65e
anniversaire de la conclusion de l'accord d'armistice, de convertir
celui-ci en un accord de paix et d'instaurer un système de paix
permanent et durable. »
Après la guerre de Corée, les
États-Unis et la Corée du nord ont signé un accord
d'armistice qui a instauré un système très
instable à l'origine de toutes les menaces de guerre qui ont
suivi dans la péninsule coréenne. Il est temps de
déclarer la fin de la guerre de Corée et de remplacer
l'accord armistice par un traité de paix pour construire un
système de paix stable et durable dans la péninsule
coréenne. Seul un traité de paix permettra
d'éviter de nouvelles menaces de guerre nucléaire et
conventionnelle dans la péninsule coréenne.
Les États-Unis et la Corée du nord
devraient prendre des mesures mutuelles immédiates pour
prévenir les conflits militaires et atténuer les
tensions. Ils devraient établir et maintenir une ligne
téléphonique militaire et un canal de communication et
arrêter tous les exercices militaires et autres actions
provocatrices. Les États-Unis devraient retirer
le système de défense antimissile THAAD en Corée
du sud. Et au même rythme que la Corée du nord et la
Corée du sud, qui ont accepté de « procéder
au désarmement par étapes » dans la
Déclaration de Panmunjom, les forces américaines en
Corée devraient prendre les mesures correspondantes pour
réduire leurs troupes.
3) Les États-Unis et la Corée du nord
devraient mettre fin aux hostilités et normaliser les relations.
Le Communiqué commun des États-Unis et de
la République populaire de Corée de 2000
souligne : « Reconnaissant que l'amélioration des
liens est un objectif naturel dans les relations entre les États
et que de meilleures relations profiteraient aux deux nations au XXIe
siècle tout en assurant la paix et la sécurité
dans la péninsule
coréenne et dans la région Asie-Pacifique, les
États-Unis et la RPDC déclarent qu'ils sont prêts
à prendre une nouvelle direction dans leurs
relations. »
Après avoir accepté de
dénucléariser la péninsule coréenne et de
remplacer l'accord d'armistice par un traité de paix, les
États-Unis et la Corée du nord devraient entamer des
négociations pour normaliser leurs relations. Comme ils l'ont
fait dans le Communiqué commun de 2000, les
États-Unis et la Corée du nord devraient
réaffirmer «
les principes du respect mutuel de la souveraineté et de la
non-ingérence dans leurs affaires intérieures
respectives » et « l'engagement de faire tous les
efforts des relations nouvelles libres de l'inimitié
passée ». Les États-Unis et la Corée du
nord devraient normaliser leurs relations et promouvoir les
échanges civils dans les domaines
de l'économie, de la culture, de la science, de
l'éducation, du sport et des voyages pour favoriser la
compréhension mutuelle entre les peuples des deux pays.
Surtout, les États-Unis doivent abolir leur
politique de sept décennies d'hostilité et de sanctions
qui isolent la Corée du nord. Ils devraient lever toutes les
sanctions liées au programme nucléaire de la Corée
du nord, retirer la Corée du nord de la liste des États
soutenant le terrorisme et débloquer les actifs de la
Corée du nord. Ils devraient
permettre aux citoyens américains de se rendre librement en
Corée du nord. Les États-Unis et la Corée du nord
devraient également coopérer pour récupérer
les dépouilles des militaires américains en Corée
du nord disparus au cours de la guerre de Corée afin de
résoudre les problèmes humanitaires non résolus et
de mettre fin aux relations
hostiles.
3. Nous exhortons les dirigeants politiques de
Washington à mettre de côté la politique des partis
au profit de l'instauration de la paix.
Les négociations passées entre les
États-Unis et la Corée du nord ont donné lieu
à des moments de coopération significatifs. Il y a eu des
moments où les deux parties ont fait des compromis significatifs
pour arriver à l'objectif commun de surmonter les
hostilités passées et de progresser vers la normalisation
des relations. Ils ont produit des
accords remarquables - la Déclaration conjointe de 1993, le
Cadre agréé de 1994, le Communiqué commun
de 2000 et la Déclaration conjointe du 4e tour des
Pourparlers à six de 2005 - qui indiquent la voie à
suivre pour résoudre la crise nucléaire dans la
péninsule coréenne, pour créer un système
de paix durable et
pour normaliser les relations entre les deux pays.
Toutefois, aucun de ces accords n'a été
mis en oeuvre. En conséquence, la méfiance entre les
États-Unis et la Corée du nord n'a fait que s'approfondir
et a fini par nous mener au bord de la guerre nucléaire.
À chaque changement de gouvernement aux États-Unis, les
accords gagnés si durement sous le gouvernement
précédent ont été
essentiellement abandonnés alors que le nouveau gouvernement
adoptait par défaut une position anti-nord-coréenne.
À la lumière de ce passé, nous nous
inquiétons si un accord issu du prochain sommet
États-Unis-Corée du nord sera honoré par les
gouvernements actuels et futurs. Le retrait de Trump de l'accord
nucléaire iranien rehausse cette
inquiétude.
Le gouvernement Trump devrait aborder avec
sincérité le prochain sommet avec la Corée du nord
et s'engager à exécuter tout accord qui pourrait
être conclu. Nous exhortons également le Congrès
à mettre de côté les intérêts
partisans dans l'intérêt historique de la paix en
Corée et dans le monde. Nous demandons instamment au
Congrès de
décider de soutenir la Déclaration de Panmunjom entre la
Corée du nord et la Corée du sud et le prochain sommet
États-Unis-Corée du nord.
4. Nous sommes avec tous ceux qui luttent pour un monde
juste et pacifique.
Les actions du gouvernement de Trump et des
gouvernements précédents ont été
préjudiciables à la paix dans le monde. Les
États-Unis sont responsables des guerres sans fin en
Afghanistan, en Syrie et au Yémen, du carnage à Gaza et
de l'escalade des tensions avec l'Iran. Alors que les États-Unis
déversent des milliards de dollars dans les
guerres et le maintien des troupes à l'étranger, leurs
citoyens font face à un chômage
généralisé et à des programmes
d'austérité qui les empêchent de
bénéficier d'une éducation, de soins de
santé et de logements décents. Le militarisme
américain à l'étranger a également
entraîné une militarisation accrue de la police et de la
violence sanctionnée
par l'État à l'encontre de communautés de couleur
et de personnes de genre non conforme.
Nous sommes avec des gens de conscience qui
défendent partout dans le monde la paix,
l'autodétermination et la justice. Nous espérons que la
péninsule coréenne - autrefois une terre de conflits,
brutalisée par plus d'un siècle de colonisation, de
division et de guerre - deviendra une source de force et d'inspiration
pour tous en tant que phare
de la paix, de la réconciliation et de l'unification au XXIe
siècle.
(Photo: Zoom in Korea)
Le 74e anniversaire du jour J
Le débarquement de Normandie
- Hilary LeBlanc -
Le débarquement du jour J en Normandie, 6 juin 1944
Le 6 juin 1944, pendant la Deuxième
Guerre mondiale, une force
d'invasion composée d'Américains, de Britanniques et de
Canadiens a
débarqué sur la côte de Normandie. Cette date est
maintenant connue
sous le nom de jour J qui renvoie au débarquement dans le
Nord-Ouest de
l'Europe pour ouvrir un second front contre les
forces nazies d'Adolf Hitler qui occupaient la France et la majeure
partie de l'Europe et menaient une guerre barbare contre l'Union
soviétique. Jusqu'alors, l'Union soviétique supportait
l'essentiel de la lutte
contre Hitler. De 1941 à 1945, les peuples
soviétiques ont combattu
plus de 75 % des forces allemandes et de l'Axe. Au cours de
la Deuxième
Guerre mondiale, les pertes de l'Union soviétique ont
été de plus de 20 millions de personnes.
Le débarquement
en Normandie serait la plus grande invasion amphibie de l'histoire.
Dans la cadre de l'opération Overlord, les alliés ont
réussi à établir
une tête de pont. La 1re Division d'infanterie des
États-Unis a attaqué
les plages portant le nom de code de Utah et Omaha. La 2e
Armée
britannique a attaqué les plages portant le nom de code de
Gold, Juno et Sword ; les Canadiens ont débarqué
à Juno au centre du
front britannique. L'entreprise était formidable parce que les
Allemands avaient transformé le littoral en une forteresse
ininterrompue munie de canons, de casemates, de barbelés, de
mines et
d'obstacles de toutes sortes sur les plages.
Près de 150 000 soldats alliés
ont débarqué ou ont été parachutés
dans la zone de débarquement le jour J, y
compris 14 000 Canadiens à la
plage Juno. La Marine royale canadienne a fourni 110 navires
et 10 000
marins et l'Aviation royale canadienne a fourni 15 escadrons de
chasse
et
chasseurs-bombardiers.
Le
jour
J,
les
pertes
alliées
ont
été
de
plus de 10 000
hommes. Il y a eu 1074
victimes canadiennes, dont 359 morts.
Onze mois de combats allaient suivre le
débarquement de Normandie.
En mai 1945, l'Armée rouge a marché sur Berlin et
les Allemands ont
capitulé le 9 mai 1945, qui est
célébré comme le Jour de la Victoire en
Europe pour honorer tous ceux qui ont donné leur vie pour
vaincre le
nazisme et le fascisme.
Le cimetière militaire canadien à Beny-sur-Mer, 2012. (R. Foot)
Historica Canada souligne :
« Pendant des
années, le dirigeant soviétique Joseph Staline
demande aux Britanniques et aux Américains d'ouvrir un nouveau
front de
guerre en envahissant la France par l'ouest. Ce n'est qu'à
l'été 1943
que les Alliés s'accordent enfin et prévoient l'invasion
pour l'année
suivante. On nomme ainsi le général américain
Dwight
Eisenhower commandant suprême de l'opération Overlord, nom
de code de
la plus grande invasion amphibie jamais réalisée.
« Les Alliés
ont besoin d'un port de ravitaillement français pour
soutenir adéquatement la Force d'invasion. Toutefois,
après le raid
désastreux du port de Dieppe, en 1942, durant lequel ont
été tués,
blessés ou capturés plus de 3369 Canadiens, les
stratèges militaires
savent bien qu'une attaque navale contre ce port bien défendu
est
de la pure folie. En fait, la majorité de la rive
française de La
Manche a été transformée en ce qu'on appelle le
‘mur de l'Atlantique',
constitué de kilomètres de fortifications, de nids de
mitrailleuses et
de bunkers allemands surplombant les estuaires et les plages,
eux-mêmes
couverts de barbelés, de fossés antichars et d'autres
obstacles. [...]
« La campagne de
Normandie arrive enfin à sa conclusion le 21
août 1944. Au même moment, la fermeture de la Poche de
Falaise, en
grande partie à cause des Canadiens, permet la capture
d'environ 150 000 soldats allemands. La poursuite de l'ennemi
en
Hollande, en Belgique et en Allemagne peut désormais
commencer. »
Aujourd'hui, il est courant d'entendre les
impérialistes
anglo-américains et européens rabaisser les exploits des
peuples
soviétiques pour vaincre Hitler en affirmant que c'est le
débarquement
historique de Normandie du 6 juin 1944 qui a brisé les
reins d'Hitler.
Cela permet d'affirmer que les États-Unis ont joué un
rôle décisif pour
sauver le monde de l'hitlérisme et de qualifier les guerres
d'agression
et d'occupation américaines de guerres de libération.
Toutes les
interventions militaires américaines depuis le
débarquement de
Normandie viseraient à contrer des dictatures et des tyrannies
semblables à celles d'Hitler, s'inscrivant ainsi
fidèlement dans la
tradition du
débarquement en Normandie.
Ce n'est pas le cas. C'est
à Stalingrad que l'Armée rouge a brisé
les reins d'Hitler et a ensuite chassé et refoulé ses
forces nazies
jusqu'à Berlin où elles ont été
forcées de capituler.
Cela n'enlève rien au
fait que le deuxième front a occupé au combat une bonne
partie des troupes nazies. Les pertes allemandes (tuées et
blessées) dans
la campagne de
Normandie sont estimées à plus de 200 000,
tandis que les
Alliés ont subi 209 000 pertes sur les plus de deux
millions de soldats
débarqués en France depuis le jour J. On compte plus de
18 700 Canadiens parmi les victimes, dont plus de 5 000 soldats
tués. Si les puissances anglo-américaines
s'étaient jointes au front antifasciste apppelé et
créé par l'Union soviétique sous Staline, les
pertes causées par l'occupation hitlériennes de l'Europe
et l'invasion de l'Union soviétique n'auraient pas
été aussi grandes. Mais leur motif principal était
de sortir de la guere avec un avantage sur
l'Union soviétique.
À l'occasion de cet anniversaire, LML
rend hommage à tous
les hommes et à toutes les femmes qui ont contribué
à la défaite du
fascisme, du nazisme et du militarisme japonais lors de la
Deuxième
Guerre mondiale. Leur cause pour la paix, la démocratie et la
liberté
n'est pas la même que celle pour laquelle les
impérialistes
américains et les grandes puissances mènent des guerres
aujourd'hui.
Aujourd'hui, la lutte pour la paix, la liberté et la justice
exige
l'établissement de gouvernements antiguerre et la garantie que
les pays
sont des zones de paix et non de guerre
(Sources:
Archives HBRS, Historica Canada)
Le débarquement de Normandie
et la réécriture de l'histoire
- François Lazure -
Dans un article publié à l'occasion
du 70e anniversaire du jour J,
l'historien militaire Benoît Lemay, du Collège militaire
royal de
Kingston, en Ontario, souligne : « Il y a plusieurs
idées reçues
concernant le débarquement de Normandie. On pense que c'est ce
qui a
permis aux Alliés de remporter la Deuxième Guerre
mondiale. Il
faut apporter des nuances. En fait, en juin 1944, l'Allemagne a
déjà
perdu. Le débarquement permet seulement
d'accélérer la fin de la
guerre. Ce sont les Russes, sur le front de l'Est, qui ont fait le gros
du travail. Pour des raisons de propagande, dans les années de
guerre
froide qui ont suivi, l'Ouest va tenter de minimiser l'effort
apporté
par les Soviétiques. On va véhiculer que ce sont les
Alliés qui ont
fait le gros du travail ».[1]
Benoît Lemay explique ainsi les motifs du
débarquement : « En
réalité, les Alliés ont débarqué en
France non seulement pour battre
les Allemands, mais aussi pour que l'Europe de l'Ouest ne tombe pas
sous la coupe soviétique. Il y avait un aspect politique et des
intérêts économiques. ».[2]
Lors de leur rencontre à Téhéran
fin-novembre 1943, les trois
dirigeants, Staline, Churchill et Roosevelt, s'entendent : un
second
front sera ouvert. C'est le débarquement en Normandie le 6
juin 1944
qui ouvre ce deuxième front dans ce contexte militaire
créé par l'Armée
rouge où l'Allemagne, qui a déjà perdu la
guerre à cause d'elle, doit dorénavant se battre sur deux
fronts à la
fois.
Selon les plans d'invasion, la ville de Caen devait
être
libérée le 6 juin au soir, mais les combats sont si
féroces qu'elle n'est libérée que 40 jours plus
tard, le 17 juillet.
L'historien français Claude Quétel explique :
« Le 22 juin 1944, un peu
plus de quinze jours après le Débarquement en Normandie -
et trois ans
jour pour jour après l'invasion de l'Union
soviétique par les armées nazies - Staline attaque, de
son côté, les
troupes hitlériennes. Objectif : maintenir un maximum de
divisions
allemandes à l'Est afin de faciliter la progression des
Alliés à
l'Ouest. Staline met le paquet. Pour cette opération, pas moins
de 166
divisions, 1 300 000 hommes, 5 000
avions, 2 700 chars sont mobilisés. Le front principal
n'est pas celui
qu'on croit en Normandie : il est à l'Est. »[3]
Cependant, écrit Quétel : «
Cette offensive soviétique, la plus
grande depuis le début de la guerre, a été souvent
occultée dans le
monde occidental pour cause de guerre froide et de
réécriture de
l'Histoire. »[4]
Quétel nous dit : « Les victoires
russes à Stalingrad et surtout à
Koursk changent la donne. Le risque majeur pour les Anglo-Saxons n'est
plus de voir Staline signer une paix séparée avec Hitler,
mais de le
voir remporter seul la victoire finale ! Il devient urgent de
discuter
de stratégie... avec les Soviétiques. La
conférence
de
Téhéran réunit pour la première fois dans
cette guerre Churchill,
Roosevelt et Staline. »
Joseph Staline, Franklin D.l Roosevelt et Winston Churchill à la
Conférence de Téhéran, tenue du 28 novembre au 1er
décembre 1943
L'historien Anthony Beevor résume ainsi ce qui
se passe
quelques jours
avant le débarquement de Normandie : « Roosevelt tint
à rappeler à ses
subordonnés que les Alliés ne libéraient pas la
France pour installer
le général de Gaulle au pouvoir ». Le but des
États-Unis consistait à «
imposer un gouvernement militaire le temps que des
élections soient organisées », ce qui
prendrait un certain temps. Voilà
pourquoi Roosevelt « insista sur la création d'une monnaie
d'occupation ». Les désaccords furent sérieux
dans l'entourage de
Roosevelt et « Churchill fit de son mieux pour le persuader qu'il
leur
fallait travailler avec de Gaulle ». [5]
Roosevelt céda. De Gaulle fut alors mis au courant du
débarquement
planifié à son insu dans son propre pays. Il l'apprend
le 4 juin,
soit... la veille du débarquement tel que prévu à
l'origine !
L'« occupation »
d'une partie de l'Europe aura ainsi lieu quand même, mais sans
« un
gouvernement militaire » des
États-Unis et sa « monnaie d'occupation » en
France.
Durant une entrevue, l'historien Beevor fit part de
l'inquiétude
des alliés anglo-américains à l'égard d'une
capitulation de l'Allemagne
seulement à l'Union soviétique si le débarquement
de leurs troupes
était retardé.
« La décision
d'Eisenhower de lancer, en dépit des avertissements
des spécialistes de la météo, les
opérations le 6 juin, après un
premier report le 5, n'a pas seulement été une
décision courageuse,
c'est une prise de position historique. S'il avait dit : on
repousse la
date, la prochaine fenêtre possible se situait exactement au
milieu de la grande tempête du 19 juin, une des pires qu'ait
connues la
Manche. Il aurait donc fallu à nouveau suspendre les
opérations
probablement jusqu'au printemps 1945. Cela aurait eu des
conséquences
inimaginables non seulement pour le secret des opérations et
pour le
maintien pendant une très longue période de l'armada
rassemblée en Grande-Bretagne, mais surtout, pendant ce temps,
l'Armée
rouge non seulement serait arrivée à Berlin, mais elle
aurait eu le
temps de dépasser le Rhin et d'aller, pourquoi pas ?
jusqu'à La
Rochelle...Vous imaginez le tableau ! »[6]
En juin 2014, lors de la commémoration
du 70e anniversaire du
débarquement en France, le président de la France
d'alors, François
Hollande, a déclaré que « Le sort de
l'humanité s'est joué le 6
juin 44. [...] Je voulais que cette cérémonie puisse
être utile, pas
simplement pour la mémoire, pas simplement pour
l'évocation du sacrifice, mais aussi parce que la paix est
menacée
aujourd'hui dans le monde. » Puis, il a utilisé le
jour J comme
justification de la violation des droits en France et la guerre
à
l'étranger : « C'est parce que la France a
elle-même
connu la barbarie
qu'elle fait son devoir pour préserver la paix partout, aux
frontières
de
l'Europe comme en Afrique. »[7]
La chancelière allemande Angela Merkel a
déclaré : « Ce 6 juin 44
[...] est le début de la libération »
puisqu'au moyen de ce
débarquement, ce sont les « Alliés qui ont
lancé ce mouvement de
libération pour nous libérer définitivement du
nazisme. »
Arriva ensuite le président des
États-Unis, Barack Obama : « C'est
ici, sur ces rives, que le combat commun pour la liberté a
changé de
tournure ». Pour lui, le débarquement de Normandie
devient « cette
petite bande de sable dont dépendait non pas simplement l'issue
d'une
guerre, mais le cours de l'histoire de
l'humanité ».[8]
En 2009, dans son discours du 65e
anniversaire du jour J en 2009,
Obama a déclaré : « Si les Alliés
avaient échoué ici, l'occupation de
ce continent par Hitler aurait pu se poursuivre indéfiniment.
[...] La
victoire a permis de prendre pied en France. [...] Et elle a rendu
possible les réussites qui ont suivi la libération de
l'Europe : le plan Marshall, l'OTAN, et la
prospérité et la sécurité
partagée qui en ont découlé. »[9]
Dans une déclaration publiée le 6
juin 2014 par le cabinet du
premier ministre de Stephen Harper, celui-ci a fait écho
à ces
faussetés en disant que le débarquement de Normandie
était « un moment
décisif dans l'histoire du monde ».[10]
Harper était tout aussi déterminé à
assimiler le débarquement de Normandie aux guerres d'agression
et d'occupations actuelles des États-Unis : les soldats
canadiens enterrés en France sont « un rappel
émouvant que notre pays
défendra toujours ce qui est bon et juste. C'était vrai
à cette époque,
et c'est toujours vrai depuis la fin de la Deuxième Guerre
mondiale,
notamment dans le cadre de nos missions en Corée, en Afghanistan
et en Libye. »
Le rôle décisif de l'Union
soviétique dans la défaite militaire de l'Allemagne
fasciste était chose admise par tout le monde à
l'époque, admise avant le suicide d'Hitler et la
fin de la guerre. En fait, chose admise avant même le
débarquement de Normandie par le président des
États-Unis. Franklyn D. Roosevelt, qui remet un diplôme
à la ville de
Stalingrad le 17 mai 1944, soit 20 jours avant le débarquement
de Normandie, déclarait :
« Au nom du peuple
des États-Unis d'Amérique, j'offre ce document à
la ville de
Stalingrad en témoignage d'admiration pour ses vaillants
défenseurs dont le courage, la force
d'âme et le dévouement, manifestés pendant les
journées du siège du 13 septembre 1942
jusqu'au 31 janvier 1943, inspireront éternellement les coeurs
de tous les hommes libres. Leur
glorieuse victoire a endigué le flot de l'invasion et
marqué le tournant décisif de la guerre des
Nations alliées contre les forces de l'agression ».[11]
Lettre au courage de Stalingrad reçue de Roosevelt, 17 mai 1944
Le « tournant décisif
de la guerre »
en janvier 1943 fut suivi sept mois
après par la victoire à Koursk en août 1943, qui
passe également à l'Histoire. Dans son
rapport présenté publiquement à Moscou le 6
novembre 1943 à l'occasion du 26e anniversaire
de la victoire de la Grande Révolution socialiste d'octobre,
Staline déclare: « Si la bataille de Stalingrad
annonçait le déclin de l'armée fasciste allemande,
la bataille de Koursk l'a placée devant une catastrophe ».
« La cause
du fascisme allemand est perdue, et le sanglant 'ordre nouveau'
créé par lui marche à sa
faillite. (...) Le temps où la clique hitlérienne
annonçait à grand tapage la conquête de la
domination mondiale par les Allemands est resté loin en
arrière. Aujourd'hui, on le sait, les
Allemands ne songent plus à la domination mondiale. Parbleu ! Il
s'agit de sauver sa
peau ! »[12]
Dans la Pravda du 1er mai,
publiée 36 jours avant le débarquement de Normandie,
Staline écrit: « Le bloc des États fascistes craque
et se désagrège sous les coups de l'Armée
rouge. [...] Aujourd'hui ces agents hitlériens [...] ne peuvent
pas ne pas se rendre compte que
l'Allemagne a perdu la guerre ».[13]
Staline souligne :
« Grâce à son offensive victorieuse, l'Armée
rouge a atteint nos frontières d'État sur une
longueur de plus de 400 kilomètres ; elle a libéré
du joug fasciste allemand plus des trois
quarts de la terre soviétique occupée. Il s'agit
maintenant de nettoyer des envahisseurs
fascistes toute notre terre et de rétablir les frontières
d'État de l'Union soviétique sur toute la
ligne, de la mer Noire à la mer de Barents ».[14]
Même s'il reste le quart du pays à libérer 36 jours
avant le débarquement en Normandie,
Staline note que déjà « l'Armée rouge a
débouché sur nos frontières d'État avec la
Roumanie et la Tchécoslovaquie ; elle continue aujourd'hui
à battre les troupes ennemies en
territoire roumain ». Car « on ne saurait borner notre
tâche à l'expulsion des troupes
ennemies hors des frontières de notre Patrie. [...] Pour sauver
du danger de l'asservissement
notre pays et les pays alliés, il faut traquer le fauve allemand
blessé, et l'achever dans sa
propre tanière ».[15]
Bref, la patrie soviétique envahie se
libère par elle-même et commence à libérer
les autres. Initiée
à Stalingrad, la marche vers la défaite des nazis se
poursuit désormais
au-delà des frontières
nationales jusqu'à Berlin. C'est au mépris des forces
antifascistes de Grande-Bretagne, des États-Unis, du Canada et
de l'Europe, qui ont combattu héroïquement pour faire leur
part dans la guerre, que les impérialistes
anglo-américains prétendent avoir défait Hitler
avec l'invasion de la Normandie. C'est fait pour faire croire que les
guerres d'agression et d'occupation d'aujourd'hui sont pour la
démocratie, la paix et la liberté et c'est un affront
encore pire à la contribution antifasciste des soldats qui ont
combattu sur le Second Front.
Notes
1. La Presse, 6 juin 2014
2. La Presse, op. cit.
3. Le Monde Hors-série : 1944/Débarquements,
résistances,
libérations ;
mai-juillet 2014 ; La bataille de
Normandie en neuf
points, p.20-23
4. Ibid
5. Antony Beevor, The Second World War,
Little, Brown and Company, New York, 2012
6. Le Point; Beevor : «
Ce n'était pas gagné d'avance » ; 5
juin 2014, pp 58-62
7. Le Monde, 6 juin 2014
8. Barack Obama, discours commémorant
le 70ème anniversaire du débarquement de
Normandie, 6 juin 2014
9. Discours de Barack Obama au cimetière
américain de Normandie, 6 juin 2009
10. La Presse, op. cit.
11. Staline, Oeuvres,
Tome
XVI,
Nouveau
Bureau
d'édition,
1975. note 148
12. Ibid, p. 56
13. Ibid, p. 66
14. Ibid, p. 41
15. Ibid, p. 66
(Abrégé pour publication
dans LML à l'occasion du 74e anniversaire du Jour J)
Lisez Le
Marxiste-Léniniste
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