Numéro 21 - 26 mai 2018
Besoin urgent de renouveau du
processus démocratique
Les libéraux limitent le
débat sur les amendements à la Loi électorale
- Anna Di Carlo -
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Besoin
urgent
de
renouveau
du
processus
démocratique
• Les libéraux limitent le débat
sur les amendements
à la Loi électorale - Anna Di Carlo
• Le discours antidémocratique sur les
privilèges des partis politiques
• Le
financement de l'État fait des partis politiques des appendices
de l'État
Un
élément majeur des négociations de l'ALÉNA
• L'alimentation de la machine de guerre des
États-Unis - K.C. Adams
Préoccupations
pour le mouvement ouvrier
• Le groupe Rio Tinto préoccupé
par le « retour en force du nationalisme
lié aux ressources »
- André Bédard
• Criminalisation des travailleurs de la
construction au Québec: la vision antiouvrière des partis
formant le gouvernement et l'opposition - Pierre Chénier
Dangereuse escalade
des préparatifs de guerre
• Le plus grand mouvement de troupes en Ontario
depuis la crise
du verglas de 1998
• La marine américaine remet à
neuf sa
deuxième flotte pour contrôler les Caraïbes et
l'Atlantique Nord
• Les États-Unis augmentent leur
présence militaire en Scandinavie
• L'État de New York finance un
corridor de drones
• Un entrepreneur militaire ouvre une nouvelle
installation à Buffalo
Besoin urgent de renouveau du processus
démocratique
Les libéraux limitent le débat
sur les amendements à la Loi électorale
- Anna Di Carlo -
Le 23 mai, le gouvernement libéral a
utilisé ses pouvoirs d'attribution de temps pour limiter le
débat à la Chambre des communes sur le
projet de loi C-76, Loi modifiant la Loi électorale du
Canada et d'autres lois et apportant des modifications
corrélatives à d'autres textes législatifs.
Le projet de loi a été renvoyé au Comité de
la procédure et des affaires de la Chambre le même jour,
sans débat réel en deuxième lecture. Les
échanges ont porté surtout les raisons pour lesquelles
les libéraux introduisent ces modifications à ce
moment-ci, l'abandon de la promesse de modifier le mode de vote et la
limitation du débat.
Commentant la limitation du débat et le
fait que les libéraux n'ont pas amené les autres partis
cartellisés à participer à la rédaction du
projet de loi, le député néodémocrate
Robert Aubin a dit : « Toutefois, j'ai
malheureusement l'impression de jouer dans un vieux film historique,
puisqu'on a maintenant tenu pour acquis qu'on n'est pas à la
recherche d'un consensus. En effet, on est en train d'utiliser ce que
permet notre vieux système parlementaire, c'est-à-dire de
faire en sorte qu'un parti politique qui détient la
majorité à la Chambre des communes
puisse 'bulldozer' - je pense que le terme n'est pas trop fort - le
programme, plutôt que de rechercher le consensus. »
L'opposition officielle conservatrice a
présenté une motion pour refuser de donner
deuxième lecture au projet de loi. La motion, qui a
été défaite, soutenait que
« le projet de loi ne prévoit aucune mesure pour
résoudre le nombre élevé d'erreurs dans le
Registre national des électeurs et le nombre élevé
d'erreurs dans les cartes d'information de l'électeur, qui
aurait atteint le chiffre de 986 613 lors de
l'élection de 2015, et ne prévoit aucune mesure pour
contrer l'ingérence étrangère dans les
élections canadiennes, puisque le projet de loi propose de
doubler le montant total maximal que pourront dépenser les
tierces parties pendant la période électorale et de
continuer d'autoriser les
contributions illimitées au cours de la période
précédant la période
préélectorale ».
L'opposition conservatrice au rétablissement par
le Parti libéral des exigences en matière
d'identification des électeurs qui existaient avant
Ha«rper permet aux libéraux de se
présenter comme les défenseurs de la démocratie
qui écoutent le peuple. Ils osent le faire bien qu'ils soient
revenus sur leur promesse d'abolir le système de vote uninominal
à un tour pour rendre le
scrutin plus représentatif. Le ministre intérimaire des
Institutions démocratiques, Scott Brison, a eu le culot de dire
à la Chambre des communes : « Les conservateurs de
Harper n'ont pas entendu raison.[...] Contrairement aux conservateurs,
nous sommes à l'écoute des Canadiens. Nous voulons qu'ils
puissent participer à la démocratie du
pays. »
Scott Brison a rappelé que les libéraux
s'étaient opposés à la Loi sur
l'intégrité des élections de 2014. Il a
noté qu'à l'époque, 160 universitaires avaient
signé un éditorial dans le National Post
affirmant que la législation conservatrice « aurait un
effet néfaste sur l'institution qui est au coeur de la
démocratie dans
notre pays : les élections
fédérales ». Il a cité le directeur
général des élections, Marc Mayrand, qui avait dit
que cela « irait à l'encontre de l'objectif visé et
ne servirait pas bien les Canadiens ». Il a fait
référence à cinq éditoriaux du Globe
and Mail qui demandaient le retrait de la Loi sur
l'intégrité des élections.
Par contre, il est resté muet sur les
éditoriaux et les commentaires contre l'actuel projet de loi
C-76, notamment en ce qui concerne le refus d'exiger que les partis
politiques respectent les normes de confidentialité, en
commençant par le consentement éclairé. Dans un
entretien accordé au Huffington Post, l'ancien
directeur général des
élections, Marc Mayrand, a contesté le refus des partis
politiques de se soumettre aux lois sur la protection de la vie
privée : « Comment prétendre imposer toutes
sortes de règles sur Facebook et Google quand ils refusent de
les appliquer à eux-mêmes ? » Il a
rappelé qu'il existe des « principes universels sur la vie
privée »
que le gouvernement refuse de respecter. Il a évoqué le
scandale des appels automatisés (« robotcall »)
aux élections générales
de 2011, où une liste de non-supporteurs du Parti
conservateur a été utilisée pour les diriger vers
de mauvais endroits pour voter. Les « robotcalls », a
déclaré Mayrand, « étaient une violation de
la
vie
privée quand on y pense, c'est quelqu'un qui
télécharge une liste à partir d'une base de
données d'un parti et donc c'était une violation
significative ». « Nous avons tous entendu parler de
personnes signant des pétitions et dont le nom se retrouve
soudainement dans la base de données des partis politiques. Je
ne pense pas que les signataires
d'une pétition aient nécessairement voulu consentir
à ce que leurs données soient collectées et
utilisées par les entités politiques », a-t-il
ajouté.
Au sujet de la vie privée, le ministre Brison a
déclaré à la Chambre des communes qu'il
espère que les membres du Comité de la procédure
et des affaires de la Chambre réexamineront la question de
« la vie privée dans le contexte des partis politiques et
formuleront des recommandations à ce sujet ». Il y a
moins d'un an, le comité a
étudié la question et « n'avait alors
recommandé aucun changement », a-t-il
déclaré. « Les députés conviendront
toutefois que les choses ont évolué depuis et qu'il
serait bon que le comité réexamine cette question. Comme
le comité représente tous les partis, il serait logique
de lui confier la responsabilité d'examiner ce dossier plus en
profondeur », a-t-il dit.
Le projet de loi C-76 introduira l'exigence que les
partis politiques publient leurs politiques de confidentialité
sur leur site Web afin d'obtenir leur enregistrement. Cela ne
réglera pas le problème de la vie privée et
l'utilisation de données provenant des électeurs, et
l'introduction de règlements plus sévères
subordonnant les partis politiques aux
lois sur la protection de la vie privée (LPRPDE) ne le
réglera pas non plus. Le problème est que le processus
électoral est dominé par un cartel de partis politiques
financés par l'État dont l'objectif est de se maintenir
au pouvoir. Ils dépolitisent l'électorat en le
manipulant contre l'adversaire. Une réglementation plus
sévère sur la protection de la
vie privée sera tout au plus un autre front de bataille entre
les partis rivaux au sein du cartel et un moyen de marginaliser et de
criminaliser les
petits partis et les candidats indépendants sur une question ou
une autre.
Le Parti
marxiste-léniniste du Canada se base sur
le principe que les partis politiques ne doivent pas être
portés au pouvoir du tout. Leur fonction devrait être de
politiser et d'engager les citoyens dans les
affaires politiques et dans les prises de décision sur ce qui se
passe dans la société. Les Canadiens sont de plus en plus
dégoûtés par ces manoeuvres et reconnaissent qu'il
faut quelque chose de différent pour sortir de ce marasme.
L'avis de motion de clôture et le renvoi du projet
de loi C-76 au Comité de la procédure pour l'examen sont
une autre
tentative malavisée des libéraux de balayer sous le tapis
ce qu'ils veulent soustraire à l'attention des Canadiens, ce qui
est devenu une habitude chez eux. Ils espèrent qu'en niant
l'existence d'un problème, celui-ci disparaîtra, bien que
cela n'arrivera jamais.
À titre d'exemple, le gouvernement
libéral de l'Ontario a cherché à empêcher le
débat sur les réformes des lois électorales
provinciales qu'il a présentées en 2016 en faisant
passer les changements au comité avant même la
deuxième lecture. Le débat public sur la
législation a été pratiquement
éclipsé et ce n'est que maintenant, grâce à
l'intervention des travailleurs, des syndicats et des candidats
indépendants dans la campagne électorale provinciale en
cours, que le caractère antidémocratique de ces
changements est révélé. Ces derniers se heurtent
à des limitations de toutes sortes à leur participation
à l'élection comme telle et aux dépenses
électorales, sous peine d'amendes et de
menaces, alors que les partis du cartel se sont accordé un
financement public sous forme de subventions par vote à la
hauteur de 20 millions $ ![1]
À cet égard, la participation des petits partis et des
candidats indépendants à la campagne mérite notre
attention et soutien. L'expérience en Ontario montre
combien il est important de s'opposer aux réformes
électorales qui renforcent le pouvoir et le privilège des
partis de cartel tout en élargissant les pouvoirs de police pour
limiter la participation des citoyens, des petits partis et des
candidats
indépendants. Soutenir ceux qui se battent pour faire entendre
la voix des travailleurs, c'est faire une déclaration
précise contre ce que fait présentement le gouvernement
Trudeau.
Note
1. En Ontario, la subvention en fonction du vote a
été introduite au début de 2017. Les partis
présents à l'assemblée législative et le
Parti vert ont obtenu au total 12 873 915 $ en subventions ne serait-ce
qu'en 2017. Le montant que chacun a reçu est calculé en
fonction du nombre de votes reçus à l'élection
provinciale de 2014. Les libéraux, les
progressistes-conservateurs et les néodémocrates ont
accepté d'entendre le Parti vert sur cette question pour donner
l'apparence d'un modèle démocratique de financement. Les
17 autres partis politiques enregistrés de l'Ontario n'ont pas
eu voix au chapitre.
Le discours antidémocratique sur les
privilèges des partis politiques
« Les partis politiques jouent un rôle
précieux au sein de la
démocratie canadienne, en éduquant et en mobilisant
l'électorat », dit
l'un des documents d'information du gouvernement libéral
à
propos du
projet de loi C-76, Loi modifiant la Loi électorale du
Canada et d'autres lois et apportant des modifications
corrélatives à d'autres
textes législatifs. Cette définition sommaire du
rôle que les partis politiques sont
censés remplir dans un système de gouvernance des partis
est tellement
dénuée de substance qu'elle montre
précisément que les partis
cartellisés n'éduquent pas l'électorat. Elle est
méprisable aussi parce
qu'elle omet de mentionner que la seule chose pour laquelle
les partis de l'establishment mobilisent l'électorat est de
voter.
Ayant
affirmé le rôle unique des
partis politiques dans l'éducation et la mobilisation de
l'électorat,
le document d'information laisse entendre que ce rôle serait
entravé
s'ils ne jouissent pas de privilèges spéciaux en ce qui
concerne la
collecte de données sur les électeurs.
« Historiquement, ils se sont toujours
fiés à l'information fournie
par les électeurs et par Élections Canada pour
communiquer avec les
citoyens au sujet d'enjeux, d'événements et d'occasions
d'engagement.
Si C-76 est adopté, les partis politiques collaboreront à
la protection
des renseignements personnels des Canadiennes et des Canadiens, ce
qui se traduira par une plus grande transparence de la façon
dont les
partis politiques recueillent les données, les sécurisent
et les
utilisent », dit le document d'information du gouvernement.[1]
L'information offerte dans ce document
d'information du
gouvernement est si pitoyable qu'on peut se demander si le gouvernement
veut même qu'on le prenne au sérieux. Mais, étant
donné le
contenu du
projet de loi C-76, le gouvernement semble penser qu'il peut ainsi
justifier le privilège sans restriction des partis de
l'establishment
de
compiler des données sur l'électorat et d'être
au-dessus des lois en la
matière. Tout en étant les plus grands contrevenants au
droit au
consentement éclairé, les partis politiques vont
être transformés en
protecteurs des données personnelles. Pendant ce temps, tous les
partis
politiques, même ceux qui ne construisent pas de bases de
données
électorales et ne se livrent pas à la surveillance des
électeurs,
seront soumis à une autre réglementation et à un
contrôle de leurs
affaires politiques.
À cet égard, le projet de loi C-76
exigera des partis politiques
qu'ils déposent des déclarations de
confidentialité auprès d'Élections
Canada et qu'ils les publient sur leur site Web. [2].
La doctrine officielle sur le rôle des partis
politiques a commencé
à être élaborée dans les
années 1970. À cette époque, les partis
politiques ont commencé à recevoir une reconnaissance
légale dans les
lois électorales parce qu'ils étaient
discrédités. Il était devenu
évident que les partis politiques ne pouvaient pas recueillir
suffisamment
de fonds auprès de leurs membres pour se faire
élire et
ils ont donc commencé à faire pression pour que les lois
électorales
soient modifiées d'une manière qui leur accorderait toute
une série de
privilèges. Cela a inclus le temps d'antenne gratuit et le
remboursement des dépenses électorales provenant des
fonds publics,
attribués de
préférence aux partis au service de l'establishment.
Voici comment le rôle des partis politiques a
été défini dans le
système parlementaire britannique à la fin des
années 1970 : « Sans
[partis politiques], la démocratie s'effrite et se
désintègre. Leur
rôle est omniprésent. Ils fournissent les hommes et les
femmes, et les
politiques pour tous les niveaux de gouvernement ... Les partis
dans l'opposition ont la responsabilité d'examiner et de
vérifier
toutes les actions de l'exécutif. Les partis sont les gardiens
du
peuple, le gardien de nos libertés. En période
électorale, ce sont eux
qui dirigent les campagnes et dont le travail consiste à donner
aux
électeurs un choix clair entre différents hommes et
différentes
mesures. Ils sont en tout
temps le lien vital entre le gouvernement et les gouvernés. Leur
fonction est de maximiser la participation des gens à la prise
de
décision à tous les niveaux de gouvernement. Bref, ils
sont le moteur
de tout le processus démocratique. Si les partis
échouent, que ce soit
par manque de ressources ou de vision, la démocratie
elle-même
échouera. »[3]
Au Canada, en 1992, des déclarations
similaires ont été faites pour
faire valoir la nécessité d'un financement public accru
des partis
politiques. Une augmentation du financement de l'État pour les
partis
politiques a été proposée pour remédier au
problème de la mauvaise
réputation des partis et restaurer la crédibilité
de la démocratie dite
représentative.
Une étude de la Commission royale sur la
réforme électorale et le
financement des partis de 1992 a noté les lacunes des
partis canadiens
à éduquer et à mobiliser la population en faveur
d'une
vision de la
société et a suggéré que cela était
dû au manque de ressources. « Si
les partis n'ont pas de ressources pour réfléchir
à ce que seront les
concepts autour d'une société libérale,
conservatrice ou socialiste,
qui fera une telle réflexion ? Pour avoir un débat
politique riche,
nous avons besoin de programmes de parti réfléchis. La
subvention
publique des activités d'un parti devrait donc s'étendre
au-delà de la
période électorale pour inclure l'activité
régulière des partis. En
particulier, le rôle de « réflexion » ou
d'énoncés de politique des
partis doit être mis en valeur, en veillant à ce qu'une
part plus
importante de la subvention publique annuelle soit consacrée aux
fondements des partis dont l'activité principale serait de
réfléchir
aux énoncés de politique plutôt que d'organiser les
circonscriptions. »[4]
Notes
1. « Donner aux partis politiques les moyens de
mieux protéger la
vie privée des Canadiennes et des Canadiens »,
document d'information, ministère des Institutions
démocratiques, le 30
avril 2018
2. Le document d'information du gouvernement
déclare : « En effet, si le projet est adopté,
la Loi sur la modernisation des élections
exigera que les partis politiques adoptent une politique sur la
protection des renseignements personnels. Facile à comprendre et
accessible au public, le code devra
contenir les éléments suivants :
- un énoncé dans lequel sont
indiqués les renseignements recueillis
et la procédure utilisée pour les recueillir ;
- un
énoncé décrivant
comment le parti protégera les renseignements personnels ;
- un énoncé informant les Canadiens de la
façon dont les
renseignements personnels seront utilisés et des circonstances
dans
lesquelles les renseignements personnels pourraient être
vendus ;
- un énoncé concernant la formation des
employés sur la collecte et l'utilisation de renseignements
personnels ;
- un énoncé sur la collecte et
l'utilisation de renseignements
personnels sur le Web, et l'utilisation de témoins par le parti
sur son
site Web ;
- les noms et coordonnées d'une personne
à qui toute question relative à la politique peut
être posée.
En outre, le projet de loi C-76 exigera des partis
politiques
qu'ils incluent leur politique de protection des renseignements
personnels dans la demande d'enregistrement qu'ils présentent
à
Élections Canada et devront la maintenir à jour pour
continuer d'être
enregistrés. Ils devront également afficher la politique
sur leur site
Web pour que le
public puisse la consulter. »
3. Report of the Committee on Financial Aid to
Political Parties, Grande-Bretagne, 1976
4. Issues in Party and Election Finance in Canada,
Volume 5
of
the
Research
Studies,
Commission
royale
sur
la
réforme
électorale
et
le
financement
des
partis.
Le financement de l'État fait des partis
politiques
des appendices de l'État
La Loi
électorale du Canada établit les conditions et
les règles régissant l'enregistrement des partis
politiques. Les amendements des libéraux introduisent une
nouvelle condition: les partis politiques doivent soumettre des
déclarations sur le respect de la vie privée à
Élections Canada avant de pouvoir être enregistrés.
Les autres conditions et règles ne changent pas. Tous les partis
doivent
avoir 250 membres,
un chef, un agent officiel et vérificateur et se conformer aux
exigences en
matière
d'information financière, notamment communiquer à
Élections Canada
toutes les contributions de plus de 20 $. Toutefois, la
première étape
est que pour être enregistré, un parti politique doit
avoir
un objectif
électoral. La Loi électorale du Canada
exige qu'un
parti politique qui demande le statut officiel déclare que
« l'un des
objectifs essentiels consiste à participer aux affaires
publiques en
soutenant la candidature et en appuyant l'élection d'un ou de
plusieurs
de ses membres ». Un parti politique qui a un autre but,
comme éduquer et mobiliser les membres du corps politique pour
qu'ils se représentent eux-mêmes et s'investissent
eux-mêmes du pouvoir, ne serait pas admissible au statut de parti
enregistré.
Une fois enregistrés, tous les partis politiques
sont censés être égaux devant la loi. En
réalité, la Loi électorale du Canada
favorise les partis qui ont des chances de former un gouvernement
majoritaire sur la base d'un ensemble de préjugés
établis dans le dos
des Canadiens. Elle divise les partis en partis «
majeurs » et «
mineurs », et catégorise en plus ces derniers de
partis « marginaux », «
extrémistes », ou tout simplement sans
intérêt. Ceux qui ont reçu le
statut de « majeur » sont admis dans le sanctuaire des
privilégiés,
et les individus et les organisations qui acceptent de
promouvoir ces préjugés sont également admis dans
les
cercles fermés de l'élite et travaillent collectivement
pour priver le
corps politique de sa propre conception. D'autres sont mis à
l'écart
pour les raisons énoncées par le premier ministre Justin
Trudeau qui a
déclaré qu'il ne pouvait pas mettre fin au système
uninominal à un tour
parce cela risquait de mettre en péril le système de
privilèges.[1]
Toute la corruption que nous voyons dans la
sphère politique a son
origine dans cet objectif fixé par l'État aux partis
politiques. La
corruption commence par le financement des partis «
majeurs » par
l'État. Ce financement a été institué parce
que les partis n'arrivaient
pas à réunir assez d'argent pour se financer sans
dépendre
de riches
donateurs, d'entreprises ou de syndicats, ces dons étant
considérés
comme une influence corruptrice. Le financement public des partis
politiques a été
présenté comme un moyen de renforcer le processus
démocratique et de
lutter contre la corruption. Il continue d'être
présenté ainsi, même si
la corruption n'a fait que s'aggraver et a pris de nouvelles
formes.
Divers stratagèmes ont été mis en place pour que
les partis majeurs
deviennent à la charge de l'État. Alors que des
crédits d'impôt pour
les contributions sont accordés à tous les partis
politiques
enregistrés, d'autres programmes de financement direct ont
été mis en
place auxquels seuls les partis de l'establishment ont accès.
Ceux-ci
allaient d'un
remboursement généreux et sans cesse croissant des
dépenses des
campagnes électorales à des allocations par vote. Les
ressources
publiques comprennent non seulement les fonds provenant du
Trésor
public, mais également l'utilisation des ondes publiquement
subventionnées, qui sont actuellement réglementées
par le Conseil de la
radiodiffusion et
des télécommunications canadiennes.
Parce que l'État finance les partis, il exige
qu'ils rendent des
comptes à Élections Canada selon des critères
fixés par l'État.
Élections Canada, qui administre l'enregistrement des partis
politiques
et l'allocation des fonds, doit veiller à ce que les partis ou
les
organisations frivoles qui se font passer pour des partis n'aient pas
accès aux fonds de
l'État. Élections Canada administre la façon dont
les partis politiques
s'acquittent de leurs exigences d'enregistrement qui permettent
à un
parti d'émettre des reçus d'impôt pour contribution
politique, avoir
son nom sur le bulletin de vote et recevoir des fonds de l'État
s'il
est admissible. La Loi stipule, par exemple, combien de membres un
parti
politique doit avoir pour être admissible à
l'enregistrement.
Élections Canada doit
vérifier la liste
des membres soumise par l'envoi de lettres aux membres du parti leur
demandant de confirmer qu'ils sont vraiment membres du parti. Pour
plusieurs raisons, cela est offensant et intimidant et va à
l'encontre
du droit fondamental à la liberté de conscience et
à la liberté d'association sans surveillance de
l'État.
Plus les partis politiques ont été
consacrés détenteurs de privilèges
spéciaux par la Loi électorale, plus
l'ingérence de l'État dans les affaires internes des
partis politiques
a augmenté. Les exemples de cela abondent. Ainsi, quand un parti
politique enregistré élit un chef, il est tenu de faire
rapport à
Élections Canada et les candidats
à la direction d'un parti doivent déposer des rapports
financiers
auprès d'Élections Canada. Les contributions aux
candidats à la
direction du parti, totalisant des millions de dollars, sont
déductibles d'impôt et tous les donateurs de plus
de 200 $ doivent être
déclarés et leurs noms rendus public. Toute cette
ingérence dans les
affaires
internes d'un parti politique est justifiée par le motif que le
chef
peut
devenir le premier ministre du pays et que les partis politiques sont
plus qu'enclins à accepter une telle ingérence en raison
des privilèges
qu'ils reçoivent. Le principe démocratique
organisationnel moderne
dicte qu'un parti politique ne devrait rendre des comptes qu'à
ses
membres, et
non à des intérêts extérieurs, en
particulier, pourrait-on ajouter, à
l'État. Toutefois, le processus par lequel un individu peut
devenir le
premier ministre d'un pays en tant que dirigeant d'un parti qui
détient
la majorité des sièges est incompatible avec un corps
législatif qui
prétend être démocratique. Son chef devrait
être élu par ses membres.
Toute cette ingérence et cette
réglementation des partis politiques
et de leurs membres sont une violation du principe démocratique
de la
liberté d'association et de la non-ingérence de
l'État dans les
affaires des partis politiques. Cela vient du fait que les partis
politiques de l'establishment sont devenus des appendices de
l'État,
fortement
tributaires du financement de l'État. Même si
généralement seuls les
partis politiques « majeurs » jouissent des
privilèges du financement
de l'État, les répercussions des règles et
règlements et de l'ingérence
de l'État dans les affaires intérieures touchent tous les
partis
politiques. Cela montre que la liberté politique d'association
et
d'organisation a besoin d'un système dans lequel c'est le
processus
électoral qui est financé publiquement et non les partis
politiques.
Tant
que
des
ressources
publiques
sont
accordées
à
tout
parti
politique
enregistré, le Parti marxiste-léniniste du
Canada considère que le principe
démocratique clé à respecter est que tous les
candidats sont égaux et que les ressources publiques devraient
être fournies sur une base égale, et non sur la base d'une
formule intéressée décidée par certains
partis en vertu de laquelle ces partis reçoivent un financement
plus important que celui accordé à d'autres.
Ce qui existe au Canada est un système de
préférences hiérarchiques
accordé aux partis politiques à la Chambre des communes
par un écheveau
de lois et règlements électoraux et de règlements
en matière de
radiodiffusion qu'ils ont eux-mêmes promulgués. Les partis
politiques
représentés au Parlement jouissent de positions
privilégiées. Le fait
qu'ils puissent utiliser ces positions privilégiées pour
prendre des
décisions intéressées pour se donner des
ressources plus importantes
qu'aux autres est rejeté avec mépris par les Canadiens
qui, chaque jour
de leur vie, souffrent de l'abus des positions
privilégiées de pouvoir.
Le fait que cette démocratie soit appelée
représentative sert à
camoufler
qui représente précisément qui. Les faits
contredisent l'argument que
les candidats et les représentants et gouvernements élus
représentent «
le peuple ». Toute enquête impartiale
révélera la vérité sur qui
définit l'ordre du jour, quelles sont les questions prioritaires
et
comment les préoccupations et les problèmes des gens et
leurs
aspirations au
progrès social sont écartés, empêchés
d'occuper la place qui leur
revient dans la sphère publique. Les faits montrent que les
Canadiens
ne sont pas égaux devant la loi au Canada. Aux fin des
élections, ils
sont divisés entre ceux qui sont gouvernés et ceux qui
sont
censés être
les gouvernants et, quand les électeurs votent, ils remettent
leur pouvoir de
prendre
des décisions aux représentants du «
souverain ».
Au Canada, le « souverain » n'est pas
« le peuple », ni d'ailleurs
ses assemblées législatives, comme on le laisse croire.
Le «
souverain » est celui qui exerce le pouvoir souverain par la
prérogative
royale. Il s'agit des pouvoirs discrétionnaires exercés
au nom de la
sécurité nationale, de l'intérêt national et
des valeurs
canadiennes. Ceux-ci sont en réalité incorporés
dans ce qu'on appelle
la personne de l'État, nominalement la reine d'Angleterre, mais
ce sont
en fait les intérêts privés supranationaux,
principalement ceux du camp
des impérialistes anglo-américains qui se battent pour le
contrôle au pays et à l'étranger.
Ces pouvoirs discrétionnaires sont
également appelés « pouvoirs de
police ». Ce sont les pouvoirs discrétionnaires qui
sont entre les
mains de l'exécutif - le premier ministre et les ministres et
toutes les
personnes nommées, ainsi que la Cour suprême du Canada
qui émet des
jugements qui interprètent la Constitution. Ces pouvoirs de
police établissent les potiliques, en particulier la
définition des droits, la direction
de
l'économie et la participation du Canada aux questions
liées à la
guerre et à la paix, ainsi que les règlements et
l'information. Pour ce qui est de la participation du peuple aux
affaires du corps politique, ils établissent ce que constituent
des « limites raisonnables » sur les droits et les
activités diverses. Ils le font aussi pour éliminer des
rivaux.
Note
1. Le premier ministre Justin
Trudeau, quand il a expliqué pourquoi
les réformes électorales promises ne seraient pas mises
en oeuvre, a
déclaré : « Si nous faisions un changement ou
risquions un changement
qui augmente les voix individuelles — qui augmenterait les voix
extrémistes et les voix activistes qui ne siègent pas au
parlement
pour débattre de ce qui est dans le meilleur
intérêt de l'avenir de
l'ensemble du pays, comme le font les trois partis actuels —, je crois
que nous ouvririons une période d'instabilité et
d'incertitude. Et nous
mettrions en péril cette chose qui fait que nous sommes plus
chanceux
que quiconque sur la planète. »
Questionné sur ses propos, il a
ajouté : « Si vous avez un parti
qui représente des voix marginales, ou à la
périphérie de nos
perspectives et qui détient 10, 15, 20
sièges à la Chambre, en fin de
compte il détient la balance du pouvoir. La force de notre
démocratie
est que nous devons rassembler les gens dans les grands
partis qui représentent toute la diversité du Canada et
qui apprennent
à travailler ensemble. Vous n'apprenez pas en amplifiant les
petites
voix, vous apprenez en écoutant toutes les voix. Et c'est
pourquoi nous
avons un système qui fonctionne si bien. »
Un élément majeur des
négociations de l'ALÉNA
L'alimentation de la machine de guerre
des États-Unis
- K.C. Adams -
L'intégration plus poussée de
l'infrastructure et des ressources énergétiques de
l'Amérique du Nord sous le contrôle de monopoles
énergétiques dominés par les États-Unis est
un des principaux points à l'ordre du jour des
renégociations de l'ALÉNA. En vertu de l'ALÉNA, le
Canada est déjà tenu de maintenir des exportations
énergétiques
vers les États-Unis proportionnellement à la
totalité de sa production énergétique. C'est ce
qui garantit l'accès des États-Unis aux ressources
énergétiques canadiennes aussi longtemps que
l'ALÉNA reste en place. Essentiellement, cette obligation en
vertu de l'ALÉNA prévoit que les sables bitumineux soient
réservés en tant que source sécurisée
d'approvisionnement pour les États-Unis et leur machine de
guerre continuellement en expansion. Comment l'oléoduc de bitume
Trans Mountain de Kinder Morgan est lié à cet engagement
de l'ALÉNA est caché derrière des discussions sur
de nouveaux marchés en Asie et une moins grande
dépendance du Canada envers le marché étatsunien.
Comment les sables
bitumineux devraient être développés pour servir la
Forteresse Amérique du Nord, mener la guerre contre les
concurrents mondiaux et détruire ceux qui refusent de se
soumettre au diktat des États-Unis a déjà
été décidé en vertu d'ententes
secrètes dictées par les intérêts
impérialistes privés les plus puissants. En 2006
ont eu lieu deux sommets secrets, l'un à Houston, au Texas, et
l'autre à Banff, en Alberta, où a été
discuté et décidé le rôle du Canada dans la
défense de la « sécurité
énergétique nord-américaine ».
À Houston, des dirigeants de
sociétés pétrolières et des
représentants gouvernementaux canadiens ont
élaboré un programme permettant de quintupler la
production des sables bitumineux de l'Alberta. Entre autres choses, les
sables bitumineux remplaceraient l'approvisionnement provenant du
Venezuela aux raffineries de la côte du Golfe aux
États-Unis. À la réunion de Banff tenue plus tard
la même année, se sont assis autour de la table des
dirigeants des sociétés pétrolières et
autres ainsi que de l'establishment militaire des États-Unis, du
Canada et du Mexique. Ces deux réunions secrètes ont
fixé l'ordre du jour pour l'avenir économique du Canada,
où des décisions ont été prises pour
canaliser des milliards de dollars de l'économie
socialisée vers les investissements dans les sables bitumineux
afin de sécuriser l'approvisionnement d'énergie de la
Forteresse Amérique du Nord ainsi que les préparatifs de
guerre de l'impérialisme américain.
La côte ouest des États-Unis, une
région importante de bases militaires et de production d'armes
de destruction massive, n'est pas liée par des oléoducs
aux principaux champs pétroliers américains au Texas et
au Dakota du Nord. Ses sources traditionnelles en Californie et en
Alaska sont en régression. La Californie en particulier compte
pour
la majorité de son pétrole sur des importations provenant
de l'Asie de l'Ouest et de l'Amérique du Sud. Alors que les
États-Unis ont doublé leur production
pétrolière ces dix dernières années,
principalement à cause de la fracturation de schiste bitumineux,
cette production accrue se situe principalement au Texas et au Dakota
du Nord. Puisque la
production pétrolière sur la côte ouest est en
régression, l'oléoduc existant de Kinder Morgan et son
expansion offrent un accès aux sables bitumineux de l'Alberta.
L'armée des États-Unis est à elle
seule la plus grande consommatrice d'énergie au monde. C'est le
cas même sans tenir compte des quantités massives
additionnelles de pétrole et d'autres formes d'énergie
requises pour la production de ses armes, de ses véhicules
militaires, de ses aéronefs et de ses navires de combat, etc.
L'armée étatsunienne,
en vertu du règlement d'exception pour la sécurité
nationale et l'information classifiée, bénéficie
d'une dérogation totale pour ce qui est des ententes
internationales sur le climat. Aussi son empreinte carbone ne peut
être retracée.
La machine de guerre des États-Unis et la
production d'armes de destruction massive sont des facteurs importants
de consommation énergétique sur la côte ouest des
États-Unis, surtout en Californie, mais aussi dans l'État
de Washington. La Californie est deuxième seulement
derrière la Virginie en termes de dépenses militaires
officielles
à 49,6 milliards $ par année, et Washington est
septième à 12,6 milliards $ par année.
La Californie et
l'État de Washington comprennent d'importantes bases navales, y
compris un chantier naval à Washington. San Diego et Puget Sound
sont parmi les centres les plus militarisés au monde. Une
importante production militaire se fait dans les deux États,
dont la fabrication d'avions de combat et de missiles balistiques par
des
fabricants d'armes monopolistes tels Boeing, Lockheed Martin, Raytheon,
Northrop Grumman et d'autres qui ont des installations tentaculaires
sur la côte ouest des États-Unis.
La Loi sur l'autorisation de la Défense
nationale 2018 prévoit 700 milliards $ pour
le budget de guerre des États-Unis, une augmentation de 619
millions $ comparativement à l'année
précédente. Cela comprend de nouveaux navires de guerre,
des avions de combat, des véhicules, des missiles, des
bombes et des munitions, lesquels augmentent la demande de
pétrole autant pour la production de guerre que pour le service
actif.
Les décisions prises dans le dos des Canadiens
et
des Albertains pour détourner des milliards de dollars de
l'économie socialisée canadienne afin de fournir des
matières premières et la sécurité
énergétique de la machine de guerre étatsunienne
dans le cadre d'une Forteresse Amérique du Nord
intégrée ne servent pas un projet d'édification
nationale canadien ni le droit de décider de la classe
ouvrière et des peuples autochtones.
Dans un tel contexte d'annexion et d'asservissement
politique, l'État canadien à tous les niveaux garantit
les profits des grandes sociétés
pétrolières au moyen de subventions, d'exemptions
fiscales, du contrôle des matières premières du
Canada, de la provision de travailleurs instruits et compétents
et de l'infrastructure nécessaire. L'intention du
gouvernement Trudeau d'indemniser Kinder Morgan contre toute perte
potentielle suite à la construction et à la mise en
oeuvre du projet d'expansion de Trans Mountain est une autre magouille
pour payer les riches. C'est également une indication de ce qui
se passe vraiment dans les renégociations de l'ALÉNA.
De puissants
intérêts privés ont décidé en secret
de la direction du secteur énergétique du Canada. Le
gouvernement fédéral a été mobilisé
pour mettre en oeuvre cette décision au moyen de son
autorité et de ses pouvoirs de police. L'opposition à la
direction et spécifiquement à l'expansion de
l'oléoduc de Kinder Morgan est criminalisée alors
que Trudeau déclare que le projet est dans
l'intérêt national.
La conception du monde des Canadiens est
désinformée et ils sont amenés à croire que
les gouvernements formés par différents partis
établissent des politiques qui servent l'intérêt
national. Il devient difficile pour le peuple de saisir ce qui se passe
vraiment dans le secteur énergétique, dans
l'économie en général et quel rôle est
appelé à jouer
l'expansion de l'oléoduc. Les médias se servent de leur
pouvoir pour faire la promotion de ce que les intérêts
privés ont décidé et pour dépolitiser
l'opinion publique et l'empêcher de se regrouper autour d'une
nouvelle direction en opposition à la guerre, aux
préparatifs de guerre et à l'annexion au système
impérialiste d'États des États-Unis.
Mais les travailleurs canadiens ne sont pas impuissants
face à la situation. Ils peuvent bâtir leurs propres
institutions et faire entendre leurs voix indépendantes. Ils
peuvent s'unir dans la discussion et les actions avec l'analyse pour
s'opposer à ce qu'ils considèrent comme faux et trouver
ce qui doit être fait pour que le pays se donne une nouvelle
direction d'autosuffisance et d'édification nationale qui
défie l'impérialisme américain et, grâce au
renouveau démocratique, donner au peuple le pouvoir de
décider et faire du Canada une zone de paix avec un gouvernement
antiguerre.
Préoccupations pour le
mouvement ouvrier
Le groupe Rio Tinto préoccupé par le
« retour
en force du nationalisme lié aux ressources »
- André Bédard -
Le cartel financier/industriel mondial Rio Tinto, de
concert avec Alcoa, a mis en lockout 1 030 travailleurs de
l'aluminium à Bécancour au Québec. Les deux
entreprises font pression sur les travailleurs pour qu'ils acceptent de
faire des
concessions sur une foule de questions, mais ce n'est pas tout. Le
lockout vise également à contraindre le
gouvernement du Québec à réduire encore plus les
prix de l'électricité fournie par l'État et
à faire d'autres concessions, et il vise à limiter
à court terme l'offre d'aluminium sur les marchés
mondiaux pour forcer une hausse des prix.
Le groupe Rio Tinto n'est pas un oligopole
impérialiste de moindre importance. « L'année
dernière, Rio
Tinto a été responsable de la moitié du rendement
total en liquidités dans le secteur minier », s'est
récemment vanté le PDG Jean-Sébastien Jacques.
Toujours à l'affût de façons d'élargir son
empire, Rio Tinto s'engage dans des activités aussi
sinistres qu'un lockout au Québec et des menaces contre les
gouvernements partout dans le monde pour qu'ils se rangent du
côté de l'entreprise sous peine de conséquences non
précisées.
Rio Tinto exproprie la valeur que les travailleurs
produisent et l'utilise ensuite en partie pour défendre ses
intérêts privés en opposition aux
intérêts des peuples. La politique est l'expression
concentrée de l'économie et là où
résident les intérêts économiques
privés de Rio Tinto on trouve aussi ceux qu'il soutient et
finance en tant que
représentants politiques de l'oligopole. Et si cela
s'avère insuffisant, il peut faire appel aux services des
militaires et des agences d'espionnage des impérialistes
anglo-américains et à leurs mercenaires pour
procéder à un changement de régime violent pour
chasser toute personne ou toute force politique qui cherche une
nouvelle direction ou même
qui veut améliorer le bien-être du peuple et garantir ses
droits comme le droit de bénéficier de ses terres, de ses
ressources et de ses droits.
Lors d'une conférence à Miami le 15
mai organisée par la Bank of America Merrill Lynch, le PDG de
Rio Tinto a exprimé son inquiétude face à le
« retour en force du nationalisme lié aux
ressources » et aux efforts de certains gouvernements
« pour obtenir une plus grande part de leur richesse
minérale - la plupart du temps au
détriment des entreprises privées ».
« De la RDC
(République démocratique du Congo) et l'Afrique du Sud
à la Mongolie et l'Australie, le nationalisme lié aux
ressources prend de l'ampleur », a-t-il dit, ajoutant qu'il
était « optimiste que le bon sens va
prévaloir ».
Il a déclaré lors de la conférence
que les grandes sociétés minières privées
qui sont actives en RDC, notamment Rio Tinto, le premier producteur de
cuivre en Afrique et la source de plus de 60 % de l'offre
mondiale de cobalt, « luttent vigoureusement contre un nouveau
code minier ». Il a dit que la nouvelle législation
supprime une
clause de stabilité protégeant les investissements
existants des modifications au régime fiscal et douanier
pendant 10 ans, introduit un impôt de 50 % sur les
profits exceptionnels et donne au ministre des Mines le pouvoir
d'augmenter les redevances sur les minéraux jugés
stratégiques.
« Tout a commencé en
Indonésie », a déclaré le PDG, «
qui a imposé au début de l'année dernière
de nouvelles règles sur les exportations de minerai non
traité. La Tanzanie a emboîté le pas imposant deux
mois plus tard une interdiction des exportations de concentrés
d'or. La même chose s'est produite en Afrique du Sud qui a
dévoilé
l'an dernier un code minier révisé qui aurait
imposé une taxe de 1 % sur les revenus des
sociétés minières et non sur leurs profits comme
c'est l'habitude. »
Il a appelé les autres cartels de ressources
impérialistes à s'unir dans des oligopoles encore plus
vastes et plus puissants ou dans une sorte de « Nations unies de
l'industrie minière pour lutter contre le nationalisme croissant
lié aux ressources » et affronter fermement certaines
« juridictions contestataires ». Les rapports de la
conférence n'expliquent pas en détail le plan de
bataille de Jean-Sébastien Jacques pour vaincre le
« retour en force du nationalisme lié aux
ressources », mais les menaces sont palpables.
Le PDG a omis de mentionner que les cartels mondiaux
comme Rio Tinto payent rarement des impôts sur les
sociétés et seulement de minimes redevances. Les
oligopoles embauchent des centaines de comptables fiscaux qui sont des
experts en matière de transfert de revenus bruts au sein de
centaines de sociétés appartenant à une entreprise
afin de réduire les profits particuliers apparents de
l'entreprise à presque zéro. Dans certains cas, un cartel
emprunte à un taux d'intérêt généreux
auprès de ses propres établissements de crédit
situés à l'extérieur du pays, parfois dans un
paradis fiscal. Dans la comptabilité impérialiste, le
profit d'intérêt exproprié de la nouvelle valeur
produite par les
travailleurs est calculé comme un «
coût » pour les propriétaires d'actions et
imposable dans le pays d'origine du prêt.
Le PDG de Rio Tinto a dénoncé le
gouvernement de Mongolie qui affirme qu'Oyu Tolgoi, une coentreprise
de cuivre gérée par Rio, doit payer plus cher
l'électricité fournie par l'État et doit 155
millions $ en impôts impayés. Le cartel réfute
la réclamation fiscale et refuse de payer, et, comme il le fait
au Québec, exige que
l'électricité soit fournie par l'État à des
tarifs subventionnés inférieurs au prix de production.
Note
Bank of America a une participation importante dans le
groupe Rio
Tinto, ce qui fait que les paroles du PDG Jacques à la
conférence de la
banque revêtent une importance particulière pour ses
intérêts privés.
Criminalisation des travailleurs de la construction au
Québec: la
vision antiouvrière des partis formant le gouvernement et
l'opposition
- Pierre Chénier -
L'Assemblée
nationale au Québec est en train d'adopter le projet de
loi 152, qui modifie différentes lois du travail afin de
renforcer la
criminalisation des travailleurs qui défendent leurs droits.
Après deux
jours de consultations particulières, le principe du projet de
loi a
été adopté à l'unanimité à
l'Assemblée nationale le 22
février. La Commission de l'économie et du travail a tenu
trois
journées d'étude article par article du projet de loi et
a adopté tous
ses articles et a fait quelques légers amendements. La
Commission a
remis son rapport à l'Assemblée nationale le 10 mai
et celle-ci
poursuit maintenant ses procédures menant à l'adoption du
projet de
loi.
Le projet de loi et les discussions à
son sujet à
l'Assemblée nationale illustrent jusqu'où la classe
dominante entend
aller pour priver les travailleurs de la construction du Québec
de leur
capacité de faire valoir leurs droits en pratique. De
façon honteuse,
les membres de l'Assemblée font des pieds et des mains pour
servir les
employeurs de
la construction en criminalisant les travailleurs et leurs
organisations.
Le projet de loi et les discussions mettent en
lumière certains traits frappants. On n'y trouve aucune
référence aux conditions de
travail et aux
conditions d'emploi des travailleurs québécois de la
construction. On
n'y présente aucun contexte matériel ou historique
expliquant
l'industrie de la construction et le facteur humain
engagé dans la production de la valeur et la lutte de classe
menée
depuis longtemps pour défendre les droits de la classe
ouvrière et
établir des normes et des standards en ce qui concerne les
conditions
d'emploi et les conditions aux endroits de travail.
Rien n'est dit au sujet des conditions
extrêmement dangereuses
qui existent sur les chantiers de construction au Québec. Rien
sur le
fait que le secteur de la construction est le secteur ayant le plus
grand nombre de décès au travail, de blessures ou de
maladies
contractées au travail. Rien non plus sur le fait que les
travailleurs
de la
construction n'ont aucune sécurité d'emploi d'un chantier
à l'autre, ce
qui les rend vulnérables aux congédiements arbitraires,
au non-rappel
au travail lorsqu'ils défendent leurs droits, au travail au noir
sans
chèques de paie légaux dont sont déduites les
cotisations au régime de
retraite ou à l'assurance-emploi, au vol de leurs heures
travaillées,
sans
paiement des heures supplémentaires ou même sans mention
qu'ils ont
travaillé, etc.
Ces phénomènes sont connus et
documentés. Cela fait des années que
les travailleurs de la construction luttent pour obtenir des
changements qui vont améliorer leurs conditions de travail et
bénéficier au secteur lui-même. Rien de tout cela
n'est évoqué dans le
projet de loi. Rien n'en a transpiré pendant les
délibérations ou a
même été
mentionné en passant par un membre du parti au pouvoir ou des
partis de
l'opposition. On pourrait dire que le projet de loi et les membres de
l'Assemblée nationale ont fait disparaître la
réalité de l'industrie de
la construction, surtout des conditions réelles en ce qui
concerne le
facteur humain.
Le thème d'ensemble du projet de loi et des
discussions à
l'Assemblée nationale est l' « intimidation ».
Par « intimidation », le
gouvernement et les membres de l'opposition entendent la lutte
organisée des travailleurs de la construction pour changer les
conditions mentionnées ci-dessus et spécifiquement les
pratiques et les
actions
des travailleurs pour défendre leurs droits sur les chantiers de
construction.
Le gouvernement invoque
effrontément la Commission Charbonneau pour
attaquer les travailleurs de la construction. Cette commission
était
censée porter sur la lutte contre la corruption et la
présence du crime
organisé dans l'octroi des contrats publics de construction et
sur le
lien entre cette corruption et le financement de plusieurs des
mêmes partis politiques qui aujourd'hui mettent de l'avant le
projet de
loi 152. Au lieu de traiter du mandat de cette commission, les
membres
de l'Assemblée nationale, par crainte peut-être de se
faire accuser de
corruption, ont présenté le projet de loi 152. Cela
a détourné
l'attention de leur propre rôle dans l'octroi des contrats
gouvernementaux et l'a portée sur l'accusation que les
travailleurs de
la construction font de l'intimidation quand ils se défendent.
Un signe
d'égalité a été mis entre leurs syndicats
et le crime organisé.
Les membres de l'Assemblée nationale ont fait
tout un saut, de
l'intimidation criminelle qui se produit dans l'octroi des contrats
publics, vers les activités des travailleurs qui se
défendent contre
les employeurs et leur personnel qui se donnent le droit d'agir comme
bon leur semble. Ce droit de gérance
dégénère souvent en une sorte de
Far
West agissant en dehors de toute loi sur les chantiers de construction
et créant le chaos dans la vie des travailleurs et dans le
secteur. La
Commission Charbonneau a dévoilé des exemples
réels de corruption et
d'intimidation dignes du Far West dans l'obtention de contrats publics
et le retour d'ascenseur sous forme de versement d'argent à
certains
partis politiques au pouvoir et dans l'opposition, mais cela
n'apparaît
pas dans le projet de loi 152.
La véritable intimidation du crime
organisé et la corruption
impliquant même des partis politiques ont disparu dans le projet
de
loi 152. Au lieu de cela, les membres et les partis de
l'Assemblée
nationale ont créé une fiction pour attaquer les
travailleurs et leurs
collectifs et détourner l'attention d'eux-mêmes et des
conditions
réelles
vécues par les travailleurs que ceux-ci essaient de corriger par
leur
lutte organisée.
On en a tout un exemple dans ces paroles honteuses de
la ministre
du Travail Dominique Vien qui parle elle-même comme un employeur
appelant à la répression de la lutte des travailleurs au
moyen des
pouvoirs de police :
« Actuellement, il
faut comprendre qu'il
est interdit à quiconque
d'imposer à un employeur l'embauche d'un travailleur de la
construction... il faut toujours se mettre dans le contexte aussi,
...que, même si ces articles-là ne sont pas
nécessairement une demande
de la commissaire Charbonneau, nous sommes quand même dans la
mouvance
des
travaux que la commissaire Charbonneau a tenus, qui a donné lieu
à un
rapport en 2015. Ce qu'on veut faire...c'est de venir
préciser, parce
que la Commission de la construction du Québec en a besoin, de
ces
précisions. Alors, on ne va pas qu'imposer, on va venir aussi
ajouter
les notions de menaces, on va venir aussi ajouter la notion
d'intimidation, et je continue, pas seulement dans l'embauche de
personnel, mais aussi dans tout le droit de gérance, et
ça, c'est
nouveau, dans tout le droit de gérance d'un employeur dans le
domaine
de la construction. Ça veut dire que tu ne pourras pas faire de
l'intimidation, tu ne pourras pas faire de menace en vue, par exemple,
de venir jouer
dans le droit de gérance de l'employeur concernant, par exemple,
un
congédiement, des mesures disciplinaires, un licenciement, un
déplacement.. Alors, on n'est plus uniquement circonscrit
à la notion
d'embauche, mais on élargit donc à d'autres situations
qui peuvent
survenir, essentiellement, c'est ça. »
La corruption dans l'octroi des contrats publics a
totalement
disparu dans ce discours et le tout fait place à la promotion
d'un
régime policier contre les travailleurs de la construction pour
servir
les intérêts privés étroits des mêmes
entreprises de construction dont
on a dit qu'elles étaient impliquées dans des pratiques
de corruption.
La ministre
leur promet l'impunité lorsque les travailleurs se blessent,
meurent au
travail et subissent de mauvais traitements. Les travailleurs et leurs
collectifs qui dénoncent les blessures, les décès
et le mauvais
traitement qu'ils subissent sont déclarés coupables
d'intimidation
contre ceux-là mêmes qui ont commis ces crimes et ces
abus. Les membres
de
l'Assemblée nationale ne vont pas permettre aux travailleurs de
la
construction de défendre leurs droits, leur vie et leur moyen de
subsistance parce qu'ils sont entièrement du côté
des employeurs. Ils
jurent de soutenir le « droit de gérance » et
ne vont pas permettre que
les employeurs et leur personnel soient intimidés par les
travailleurs
qui
luttent pour leur vie et leur moyen de subsistance.
Tous les partis de l'Assemblée nationale
appuient la
criminalisation des travailleurs de la construction. Lors de
l'étude
article par article, les représentants du Parti libéral,
du Parti
québécois et de la Coalition Avenir Québec ont
parlé longuement et
appuyé les attaques contre les travailleurs de la construction
au nom
de la lutte contre
l'intimidation et la perturbation des activités sur les
chantiers.
Certains ont dit que le projet de loi va trop loin dans la
criminalisation, mais c'était une question de degré
seulement. Ils ne se
sont pas opposés au projet de loi en principe et n'ont rien
fait pour
s'y opposer.
Il n'y avait pas de différence dans
l'affirmation de base de tous
les partis que la lutte organisée des travailleurs constitue de
l'intimidation à l'égard des employeurs et menace la
production,
l'économie et les intérêts privés des
entreprises de la construction.
Le quatrième parti, Québec solidaire, n'était pas
représenté à la
Commission.
Cependant, il a voté en faveur du principe du projet de loi. Son
co-porte-parole a qualifié le projet de loi d' « effort
législatif »
pour assainir les pratiques sur les chantiers de construction afin de
mettre fin à la corruption et à l'intimidation. Il a
parlé des actions
des travailleurs ces dernières années comme d'une «
dérive » tout en
critiquant le projet de loi qui selon lui brime le droit d'association
des travailleurs. C'est le discours libéral typique qui parle
des
droits des travailleurs en théorie, mais s'oppose à
l'exercice de ces
droits en pratique et dénonce les actions des travailleurs
à la défense
de leurs droits comme de l'intimidation contre les employeurs et une
restriction à la
liberté de commerce.
La Commission de l'économie et du travail et
l'Assemblée nationale
refusent de reconnaître les conditions de travail réelles
qui règnent
dans le secteur de la construction et la nécessité que
les travailleurs
de la construction s'organisent à la défense de leurs
droits, de leur
vie et de leur moyen de subsistance. L'Assemblée nationale veut
priver
les
travailleurs de leurs droits en ayant recours aux pouvoirs de police de
l'État au service des intérêts privés
étroits des entreprises de
construction.
Cette attaque ne va pas dissuader les travailleurs
d'organiser et
de défendre leurs droits parce qu'agir ainsi serait suicidaire
et une
capitulation devant les diktats des riches oligarques et de leurs
représentants politiques. Priver les travailleurs de leurs
droits est
intenable et va uniquement mener à l'intensification de la lutte
de
classe et à plus de
perturbations. Un équilibre peut exister dans la lutte de
classe,
mais
il requiert que ceux qui achètent la capacité de
travailler des
travailleurs reconnaissent que ceux-ci vont travailler seulement s'ils
peuvent obtenir des conditions d'emploi qui leur sont acceptables et si
ces conditions sont respectées et mises en pratique.
Dangereuse escalade des
préparatifs de guerre
Le plus grand mouvement de troupes en Ontario depuis la
crise du verglas de 1998
Le 30 avril dernier, la Ville du Grand Sudbury a
reçu la visite d'un convoi de 37 véhicules des
Forces armées canadiennes (FAC), pour la plupart des
véhicules blindés légers LAV-6 ainsi que 200
militaires. Basées à Petawawa, les troupes ont fait
escale
pour la nuit dans la foulée d'un voyage de six jours et
de 1 300
kilomètres en préparation pour leur déploiement en
Lettonie en juillet sous les auspices de l'OTAN. Ils ont voyagé
de Petawawa jusqu'à North Bay, faisant des détours pour
se rendre à Temagami et à Sudbury. Ils vont poursuivre
leur chemin jusqu'à Peterborough, Kingston et Toronto pour
terminer à Meaford. Il s'agit du plus grand mouvement de
troupes en Ontario depuis la tempête du verglas de 1998.
Un journaliste a fait des blagues au sujet de la visite
du convoi à Sudbury, disant que les troupes venaient
s'entraîner à Sudbury en raison des fameux nids de poule
de cette ville. Pour sa part, un porte-parole des FAC a comparé
l'exercice à un voyage touristique et de relations publiques,
puisqu'ils arboraient les couleurs officielles du Canada
dans différentes communautés et permettaient aux
résidents des villes de voir de l'équipement militaire
qu'on voit habituellement seulement dans des régions rurales ou
éloignées. Il a aussi lancé que les troupes
avaient hâte de partir en mission en Lettonie où le hockey
est à l'honneur.
Les questions de guerre et de paix ne sont pas à
prendre à la légère. Le gouvernement canadien de
Justin Trudeau, comme celui de Stephen Harper avant lui, agit comme un
lèche-botte de l'impérialisme américain en Europe
de l'Est. Cette visite d'un convoi des FAC à Sudbury est partie
intégrante des préparatifs de guerre de
l'impérialisme
américain et de ses efforts de domination mondiale. Les gens de
Sudbury veulent un gouvernement antiguerre pour veiller à ce que
le Canada ne participe pas à ces préparatifs de guerre et
agisse plutôt en force pour la paix.
La marine américaine remet à neuf sa
deuxième
flotte pour contrôler les Caraïbes et l'Atlantique Nord
Piquet contre les navires de guerre dans le port d'Halifax le 29
mai 2012
La marine américaine est en train de
rétablir sa deuxième flotte afin de contrôler
l'Atlantique Nord, selon un rapport de la marine. Elle sera
opérationnelle d'ici le 1er juillet et aura son quartier
général à Norfolk, en Virginie. Selon les
rapports, les plans des États-Unis
sont d'augmenter leur flotte et de réactiver dans ce cadre les
frégates de classe Oliver Hazard Perry. La durée de vie
des navires déjà en service pourrait être
prolongée afin de répondre à l'objectif d'une
marine comprenant 355 navires. Il est prévu d'installer des
systèmes de lancement verticaux sur au moins six ponts de
navires de débarquement de classe San Antonio et six navires
auxiliaires, afin d'accroître la capacité de frappe en
missiles de la marine.
La flotte a été dissoute en 2011,
car rien ne menaçait la US Navy dans l'océan Atlantique
à cette époque. Cependant, la stratégie de
défense nationale de 2018 inscrit la mission de contrer la
Russie et la Chine comme une priorité absolue et l'annonce de la
marine
américaine indique clairement que la compétition entre
les principales puissances navales du monde est de retour. Les efforts
de modernisation de la Russie ont fait de sa marine une force
redoutable pour les États-Unis, estiment des sources militaires.
Les navires et les avions américains ont récemment
intensifié leurs activités dans l'océan Atlantique
et dans la mer Baltique.
Le Commandement
proposé des forces conjointes de l'OTAN (CFJ), qui
opèrent elles aussi à Norfolk, en Virginie, sera
responsable de la même région. Protéger les voies
maritimes pour transférer des troupes et du matériel est
devenu une mission d'une importance capitale. À
cet égard, les États-Unis sont également en train
de réactiver et de moderniser leur base aéronavale
à Keflavik, en Islande, ce qui comprend la rénovation
d'un hangar pour accueillir les avions de patrouille maritime P-8A
Poseidon conçus pour la chasse aux sous-marins russes. L'Islande
en soi est un porte-avions insubmersible. Une présence militaire
dans
ce pays permet de contrôler le secteur
Groenland-Islande-Royaume-Uni, que les navires de surface et les
sous-marins de la flotte du Nord de la Russie doivent traverser en
direction de l'océan Atlantique. Environ 300 marines
américains sont
basés en Norvège.
La Strategic Culture Foundation basée en Russie
a publié une analyse qui dit :
Après avoir
traversé l'Atlantique, les navires de la deuxième flotte
rejoindront la sixième flotte en Méditerranée. Le
groupe d'attaque du porte-avions Harry S. Truman est entré dans
la zone d'opérations de la sixième flotte le 18
avril, ce qui
constituait un changement par rapport au plan précédent
visant à opérer dans le golfe Persique. C'est la
première fois qu'un porte-avions est déployé en
Méditerranée depuis juillet 2017. Il semble
qu'à partir de maintenant, un porte-avions sera toujours
présent dans la région, comme à l'époque de
la guerre froide. Après tout, toutes les forces basées en
Europe pourraient facilement se déplacer vers d'autres
théâtres d'opérations, si besoin est. Le groupe
primaire est entraîné dans des opérations de
combat sur le sol syrien. La sixième flotte a
considérablement augmenté sa puissance de feu.
Aujourd'hui, elle peut lancer environ 90 avions et plus
de 1 000 missiles de croisière mer-sol à longue
portée.
Après que la
Crimée se soit jointe à la Russie en 2014, les
États-Unis ont considérablement accru leur
présence militaire en Europe en déployant une
équipe de combat de brigade blindée soutenue par une
brigade d'aviation de combat. L'armée a
également prépositionné du matériel pour
une autre brigade blindée.
Depuis 2015, quatre
destroyers équipés de missiles guidés Aegis sont
basés à Rota, en Espagne, dans le cadre de la
défense antimissile balistique de l'OTAN. Ils peuvent toujours
se déplacer vers la Méditerranée. Pendant ce
temps, le bloc a intensifié ses
activités d'entraînement naval dans la région.
La marine américaine
a doublé ses déploiements dans la mer Noire. L'OTAN a
suivi.
Le commandement du transport
maritime militaire (MSC) augmente son soutien logistique à la
sixième flotte alors que davantage de navires de guerre sont
déployés pour contrer la Russie. L'année
dernière, le commandement a transporté deux fois plus de
munitions, trois fois plus de
pièces critiques et 33 % plus de marchandises en
Europe et en Afrique qu'en 2016. C'est un fait très
important qui illustre une tendance.
Selon le chef des
opérations navales, l'amiral John Richardson, la marine
« passe beaucoup plus de temps maintenant sur la
scène européenne ». Elle
« travaille à contrer la présence
russe » là-bas. L'Institut naval des
États-Unis sonne
l'alarme, affirmant que ces pauvres Européens ont
été laissés aux prises avec des opérations
russes 'agressives'. Et la US Navy doit à contrecoeur faire
quelque chose à propos de la 'menace russe' imminente.
En réalité, la
relance de la deuxième flotte fait partie d'une
préparation bien planifiée pour une éventuelle
guerre contre la Russie qui pourrait avoir lieu sur terre, sur mer et
dans les airs. Ce sont des opérations offensives - et non
défensives - auxquelles le bloc dirigé par les
États-Unis se prépare. L'occident est engagé dans
une campagne multifront et multidomaines contre Moscou. Il vient de
faire un autre pas dans cette direction. Avec tant de problèmes
qui menacent son existence, l'Occident a besoin de quelqu'un pour
l'unir et détourner l'attention du public de ses autres
problèmes avec lesquels la Russie n'a aucun rapport. Une menace
imaginaire justifiant toutes les mesures qui ont été
prises pour renforcer ses capacités militaires correspond bien
à ce projet.
Note
1. La deuxième flotte a joué un
rôle crucial lors de la crise des missiles à Cuba
en 1962 et elle a envahi la Grenade en 1983.
Les États-Unis augmentent leur présence
militaire
en Scandinavie
Manifestation contre les exercices militaires « Arctic Challenge
» à Rovaneimi,
Finlande,
le 23 mai 2017
Les États-Unis, la Suède
et la Finlande ont conclu une nouvelle alliance militaire le 8 mai
lorsque leurs ministres de la
Défense ont signé une Entente de principe trilatérale
dans
le
but
d'accroître
leur
coopération
défensive
sur
tous
les
fronts.
Chacun
des
deux
pays
scandinaves
avait
déjà
signé
une entente de principe séparée avec les
États-Unis. Maintenant ils ont signé un document
commun dans le but de consolider ces ententes antérieures et
augmenter leur interopérabilité,
selon les agences de nouvelles.
Selon l'entente, l'accent est mis sur les exercices
communs de ces pays et sur l'uniformisation
des procédures établies pour les gérer. En
transformant des ententes bilatérales en ententes de
coopération trilatérale améliorée, une
nouvelle alliance de défense dirigée par les
États-Unis
est créée qui élude le fait que ni la Suède
ni la Finlande ne sont devenues membres de
l'OTAN en raison de l'opposition de leurs peuples.
D'autres questions établies
par l'entente de principe sont l'organisation de réunions
trilatérales
régulières à tous les niveaux, l'échange
d'information (y compris au sujet de systèmes
d'armement), l'interaction pratique accrue et la promotion du
partenariat stratégique UE-OTAN. Celui-ci transformera par le
fait même les deux pays scandinaves en un maillon
connecteur qui éliminera toute possibilité que l'Europe
puisse jouer un rôle dissuasif
réellement indépendant des États-Unis. Un des
objectifs des États-Unis est de veiller à ce que
l'Entente de coopération structurée permanente
(ECSP), qui est partie
intégrante de la politique de sécurité et de
défense de l'Union européenne, ne puisse protéger
l'industrie de la défense européenne des compagnies
étatsuniennes.
La Suède a parrainé l'exercice militaire Aurora en
septembre 2017, le plus grand événement
de ce genre sur son territoire. Les États-Unis ont fourni le
plus grand nombre de troupes
étrangères. L'armée américaine a aussi
participé récemment à de nombreuses manoeuvres en
Finlande. La Finlande sera l'hôte d'un exercice de grande
envergure de l'OTAN dès 2020 ou
2021. Les États-Unis sont déjà parmi les
invités. La militarisation de la péninsule scandinave
avance à toute vapeur.
Dans l'analyse de ces développements mise de l'avant par le
journal en ligne Strategic
Culture, celui-ci s'inquiète du fait que « la cadence
accrue des exercices voudra dire une
plus grande présence des États-Unis. Les ramifications
sont nombreuses. Alors que le
personnel militaire américain entrera et sortira de la
Suède et de la Finlande, toute action
offensive contre un de ces pays deviendrait par le fait même une
attaque contre un membre de
l'OTAN. Cela enclencherait une réaction telle que prévue
dans l'article 5 du traité de
Washington. Pour la Russie, toute présence militaire
américaine en ce lieu est une
provocation. Les États-Unis ne sont pas un pays scandinave. Si
un incident se produisait qui
mènerait à un conflit entre les forces russes et
étatsuniennes, les deux pays scandinaves
seraient mêlés malgré eux à un conflit qui
ne relèverait peut-être même pas d'eux. Les soldats
américains sur leur territoire ne seront jamais soumis aux
commandements nationaux
respectifs. Plus de présence étatsunienne signifie moins
de souveraineté et plus de
risques. »
Manifestation anti-OTAN à Göteborg, Suède, le 16
septembre 2017.
Strategic Culture fait valoir que, puisque la
Suède et la Finlande sont membres de
l'UE, « ils n'ont pas besoin de l'article 5 (du traité de
Washington) puisque l'article 42.7 du
traité de l'UE comprend aussi une clause d'assistance mutuelle
contraignante. La France elle-même l'avait invoquée lors
des attaques terroristes de Paris en 2015. »
« En
réalité, la Suède et la Finlande font
déjà partie de l'OTAN par le biais d'autres
groupes et d'ententes. Cela s'est fait de façon informelle, sans
la tenue de référendums et sans
la procédure parlementaire pertinente propre à chaque
pays. Cela doit être examiné dans un
contexte plus vaste. Au début d'avril, le premier sommet
États-Unis-pays baltes a eu lieu à
Washington. Il s'agissait d'un événement sans
précédent qui pour une raison quelconque a
été
oublié par les médias.
« L'année
dernière, la Suède et la Finlande ont participé
à la Force expéditionnaire commune
(FEC) dirigée par le Royaume-Uni. Tous les autres participants
à cette formation composée de
neuf pays sont membres de l'OTAN. Cela veut dire qu'en cas d'urgence
les Forces armées de
ces pays agiront sous le commandement de l'OTAN, devenant ainsi partie
prenante d'un conflit
qu'ils auraient pu éviter s'ils étaient neutres. Les deux
pays coopèrent aussi avec Washington
dans le cadre du Groupe nordique (GN), qui est composé de douze
pays, bien que la Suède et
la Finlande en soient les deux seuls participants qui ne font pas
partie de l'OTAN. Cette
organisation a ses propres échanges avec les États-Unis.
Une autre instance est le Groupe des
cinq pays nordiques qui comprend aussi ces deux membres
non alignés. »
Les États-Unis ont déjà
déployé des forces en Norvège et en Pologne et
comptent maintenant
remplacer les troupes américaines par le biais des pays baltes.
La Pologne et les pays baltes
sont au coeur de la stratégie de l'OTAN d'encercler la Russie et
de se préparer à la guerre en
dépit de l'Acte fondateur OTAN-Russie (1997), qui
déclare qu'aucune force
d'importance ne devrait être déployée à
proximité des frontières de la Russie. Ce document a
déjà été violé par l'OTAN. Aussi la
Lituanie a-t-elle commencé à importer du gaz naturel
liquéfié (GNL) des États-Unis. La Pologne a aussi
construit un terminal de GNL pour
augmenter l'expédition de gaz étatsunien vers l'Europe,
lequel gaz est en concurrence avec les
approvisionnements énergétiques de la Russie.
La nouvelle alliance militaire entre les
États-Unis, la Suède et la Finlande vise à
consolider
l'hégémonisme étatsunien en Europe alors que la
France et l'Allemagne ont pris leurs propres
mesures pour augmenter d'eux-mêmes
l'interopérabilité défensive de l'Europe. «
L'Europe du
Nord est à même d'être transformée en un nid
de guêpes, alors que sa politique de bon
voisinage est remplacée peu à peu par une de
confrontation qui, tout en étant bénéfique aux
États-Unis, rend la région moins sécure »,
affirme Strategic Culture.
L'État de New York finance un corridor de drones
Il y a un corridor de gestion de la circulation
aérienne sans
pilote (UTM) dans le centre de l'État de New York. Il va du
centre de
l'État de New York jusqu'à la vallée Mohawk. C'est
le couloir de test
de drones le plus avancé aux États-Unis et il est le
premier de ce
genre.
Le 1er mai, le gouverneur de
New York, Andrew
Cuomo, a annoncé que
« Gryphon Sensors, un leader mondial de la détection
intelligente par
drones, et Raytheon, un leader de la technologie et de l'innovation
spécialisé dans les solutions pour la défense, les
gouvernements civils
et la cybersécurité, ont tous deux reçus des
contrats pour
compléter le corridor de drones. Le projet dans son ensemble
consistera
en l'élaboration, la conception, la mise en oeuvre, la mise en
service
et le soutien opérationnel d'un système d'infrastructures
permettant la
recherche, le développement, la mise à essai et
l'évaluation d'un UTM à
la fine pointe de la technologie.
Cuomo se vantait que le « couloir de plusieurs
millions de dollars
crée une capacité de test de drone
inégalée ». Au nom du « renforcement
de l'économie », le couloir servira principalement
à la guerre et
l'espionnage par des drones et à l'usage de la police à
l'intérieur du
pays.
Le développement du corridor de drones est un
projet de plusieurs
millions de dollars financé par l'État de New York. Son
développement
fait partie du « Central NY Rising » par lequel
l'État a déjà investi
plus de 4,7 milliards $ depuis 2012. Cela
inclut 500 millions $ dans le
cadre de l'initiative de
revitalisation de la région nord de l'État (Upstate New
York), annoncée
par le gouverneur Cuomo en décembre 2015. Une autre somme
de 30
millions $ en fonds publics a été fournie
en 2016 spécifiquement pour
le développement du système de gestion du trafic
aérien de 80 km de
long entre Syracuse et l'aéroport
international Griffiss à Rome, dans l'État de New York.
Bien qu'il
existe des utilisations commerciales potentielles pour le corridor de
drones, la participation de Raytheon indique qu'il sera largement
utilisé pour développer la guerre par des drones et
l'utilisation de
drones pour la « sécurité publique » -
ce qui signifie espionner et
perturber
les protestations, les grèves et les organisations similaires.
New York abrite déjà
deux bases
militaires d'où décollent des
drones, l'une près de Syracuse. Ce n'est certainement pas un
hasard si
le couloir des drones est dans ce voisinage. La base aérienne de
Niagara près de Buffalo est également impliquée
dans la guerre par des
drones. Les drones sont des armes de guerre illégales, car ils
sont
utilisés
pour commettre des agressions contre de nombreux pays du Moyen-Orient
et de l'Afrique qui n'ont pas attaqué les États-Unis et
ne représentent
aucune menace, comme le Yémen. En effet, la base du Niagara est
actuellement utilisée pour ravitailler des avions saoudiens
fournis par
les États-Unis qui bombardent le Yémen et commettent des
massacres et d'autres crimes de guerre contre les populations locales.
Raytheon est l'un des plus grands monopoles militaires,
avec des
ventes de 24 milliards $ en 2016 seulement. Il se voit
octroyer
annuellement des contrats garantis par le Pentagone - ce qui signifie
des paiements garantis de fonds publics pour la guerre. C'est aussi un
fabricant d'armes impliqué dans la vente d'armes de
guerre à l'étranger. Maintenant Raytheon et Gryphon
Sensors obtiennent
des fonds publics au niveau de l'État pour faire leur recherche
à des
fins de guerre. Il ne fait aucun doute que les universités de
New York
également fourniront gratuitement des chercheurs et des
ingénieurs en
développement qualifiés.
Un entrepreneur militaire ouvre une nouvelle
installation à Buffalo
Le 26 avril, le
gouverneur de New York, Andrew Cuomo, a
annoncé que
l'entrepreneur militaire Research and Engineering Development, ou
RED-INC inaugurera une nouvelle installation à Buffalo. Le
communiqué
mentionne que « depuis 1998, RED-INC a fourni des services
de
recherche, d'ingénierie et de développement pour des
systèmes d'armes militaires et des solutions militaires dans les
domaines de la guerre conventionnelle et
irrégulière ». Le gouverneur
explique que « la nouvelle division, connue sous le nom
d'équipe 2,
développe des technologies nouvelles et émergentes. Cela
inclut la
réalité amplifiée, la réalité
virtuelle, l'intelligence artificielle et
d'autres solutions », à des fins militaires. Cette
compagnie militaire
fournira une quarantaine d'emplois tout en profitant de la formation
gratuite et du développement éducatif fournis par
l'Université de
Buffalo. La plupart de leurs employés sont des
diplômés de cette
université.
Le communiqué précise également
que RED-INC est un entrepreneur
important pour la marine américaine, qu'il développe des
technologies
pour la guerre et que ses employés, dont certains sont d'anciens
militaires, seront embauchés pour soutenir l'effort de guerre.
Elle
mentionne que « RED-INC s'est ... positionné comme une
ressource
précieuse autant pour les clients du département de la
Défense que pour les
sociétés commerciales. Les nouveaux employés
seront des experts dans
des domaines tels que le développement de produits, la physique
et de
nombreuses disciplines d'ingénierie dont le génie
logiciel, le génie
informatique, le génie mécanique et le génie
aéronautique. Ils sont
d'anciens membres du personnel militaire ayant une expérience
de
mission spécifique et pertinente. Ils travaillent actuellement
sur des
outils et des systèmes pour soutenir le MQ-8C appelé
« Fire Scout » de
la marine américaine, un système
d'hélicoptère autonome qui a fait ses
preuves au combat. Ce système fournit l'intelligence, la
surveillance, la reconnaissance et l'acquisition de cible (ISR&T)
en temps réel, la reconnaissance par laser et la gestion de
combats aux
utilisateurs tactiques, sans dépendre des aéronefs
pilotés ou de
ressources géospatiales.
Le gouverneur Cuomo a également promis de
continuer à attirer des
entreprises de haute technologie comme RED-INC, ce qui signifie que
plus d'entrepreneurs militaires iront s'installer à Buffalo.
Lisez Le
Marxiste-Léniniste
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Courriel: redaction@cpcml.ca
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