Numéro 20 - 19 mai 2018
Pas de consentement, pas de pipeline!
Marche militante à Vancouver
contre l'expansion du pipeline Kinder Morgan
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Pas
de
consentement,
pas
de
pipeline!
• Marche militante à Vancouver contre
l'expansion du pipeline Kinder Morgan
• Le Canada a besoin d'une nouvelle direction
pour l'économie
• La crise du pipeline Trans Mountain de Kinder
Morgan
• Le gouvernement albertain adopte une loi
restreignant les livraisons
de pétrole à la Colombie-Britannique
• Le stratagème de l'État de
payer les riches - K.C. Adams
• Désinformation au sujet des
marchés asiatiques pour l'oléoduc
de bitume -
Peggy Morton
• Les affirmations contestables de
Cenovus
Les États-Unis
créent encore une fois des tensions dans la péninsule
coréenne
• Politique de provocation
• La RPDC rejette le modèle
américain de dénucléarisation unilatérale
• La finalisation des négociations
entre la Corée du nord et les États-Unis
avant le sommet - Lee Je-hun
• La RPDC démantèle un site
d'essais d'armes nucléaires à Punggye-ri
• Les exercices de combat aérien Max
Thunder ciblant la RPDC augmentent
les tensions dans la péninsule
• Trente-huitième
anniversaire du soulèvement populaire de Gwangju
• Calendrier d'événements
Élections
générales de 2018 au Mexique
• Sale guerre et préoccupations
populaires, face-à-face - Claude Brunelle
70e anniversaire de la
Nakba
• Des manifestations partout dans le monde
contre les crimes d'Israël et l'ouverture d'une ambassade
illégale des États-Unis à Jérusalem
Pas de consentement, pas de pipeline!
Marche militante à Vancouver contre l'expansion
du pipeline Kinder Morgan
Le 12 mai, environ 1000 personnes ont
participé à une marche de trois heures au centre-ville de
Vancouver pour réaffirmer leur détermination à
empêcher Kinder Morgan d'étendre son oléoduc Trans
Mountain de l'Alberta à son terminal à Burnaby. L'action,
organisée par le groupe de coordination environnementale Climate
Convergence, a attiré des personnes de tous les âges et de
divers horizons.
Dans un discours
passionné, une femme autochtone de l'Intérieur de la
Colombie-Britannique a parlé de l'impact négatif que
le projet aurait sur les communautés autochtones. Elle a
décrit les difficultés causées par les
inondations dans l'intérieur et l'indifférence du
gouvernement. Les manifestants se sont ensuite mis en marche
derrière des batteurs et une énorme banderole rouge qui
disait : « Pas de Kinder Morgan, pas de consentement, pas de
pipeline ! » Les manifestants ont scandé des
slogans, souvent avec poings levés. Les automobilistes qui
passaient klaxonnaient et levaient le poing pour signaler leur appui.
Des piétons ont rejoint la
marche et beaucoup d'autres ont pris des photos ou des vidéos.
Les marcheurs se sont arrêtés devant diverses banques qui
ont beaucoup investi dans Kinder Morgan et ont lancé l'appel
à les boycotter. Un arrêt a également
été fait devant le bâtiment abritant la salle
d'audience où plus de 200 personnes sont en procès
pour outrage criminel après
avoir défié une injonction interdisant à des
manifestants de s'approcher à moins de cinq mètres de la
propriété de Kinder Morgan.
Sur les nombreuses pancartes portées par les
marcheurs on pouvait lire : « Défendons la
souveraineté autochtone », « Un changement
du système, pas un changement climatique »,
« Élever les salaires, pas le niveau des
eaux », « Notre revendication est très modeste:
Ce monde nous appartient! » (slogan qui a suscité beaucoup
d'enthousiasme), « Qui décide ? Nous
décidons ! » Un article tiré du LML
intitulé « Qui profite du projet d'extraction, de
liquéfaction et d'expédition de gaz naturel de LNG
Canada » a été distribué aux marcheurs
et aux gens sur la rue.
Le Canada a besoin d'une nouvelle
direction pour l'économie
Le mouvement ouvrier au
Canada a créé de nombreux slogans exprimant le besoin
d'une nouvelle direction pour
l'économie : « Arrêtez d'expédier des emplois
dans les pipelines ! », « Nos ressources
n'appartiennent pas aux grandes pétrolières ! »,
« Affinez-le là où nous l'extrayons ! »,
« Non à
l'expédition sans transformation ! », « À qui
l'économie ? À nous ! », « Industrie
manufacturière Oui ! Destruction nationale Non ! » Ces
slogans expriment la détermination des
travailleurs à trouver des solutions aux problèmes de
l'économie socialisée et à changer la
direction de l'économie pour développer un projet
prosocial d'édification nationale et investir
le peuple du pouvoir souverain
Le gouvernement
fédéral libéral et le gouvernement
néo-démocrate de l'Alberta, de concert
avec les monopoles de l'énergie et les grandes banques, font
tout ce qu'ils peuvent pour
supprimer toute discussion sur la voie à suivre. Ils affirment
que le pipeline de bitume Trans
Mountain (TMX) est dans l'intérêt national et qu'aucune
solution de rechange n'est possible
ou devrait même être discutée. On dit aux gens que
les conséquences de ne pas construire le
pipeline et d'expédier le bitume brut sont si graves qu'elles ne
peuvent être envisagées. Des
allégations exagérées sont formulées
à propos de la façon dont le pipeline va
générer des
dizaines de milliers d'emplois, des milliards de dollars de redevances
et de recettes fiscales
pour financer les soins de santé, l'éducation et d'autres
programmes sociaux.
Maintenant, les gouvernements Trudeau et Notley sont en
négociations avec Kinder Morgan
pour indemniser ou, plus exactement, pour renflouer ou subventionner
son investissement
privé. Beaucoup ont dénoncé cela comme scandaleux.
Pourquoi les gouvernements sont-ils
prêts à débourser de vastes sommes d'argent public
à des intérêts privés extrêmement
riches ?
Comment cela est-il dans l'intérêt national de remettre
à Richard Kinder, qui sait combien de
millions ou de milliards $ et dont la fortune personnelle
dépasse le prix total estimé de la
production du TMX ? Pourquoi ne pas discuter de ce qui est vraiment
nécessaire en Alberta et
en Colombie-Britannique pour bâtir une économie
diversifiée et autosuffisante et investir
l'argent public dans l'entreprise publique ? Le refus de le faire est
ce qui nuit à l'intérêt
national.
La crise du pipeline Trans Mountain
de Kinder Morgan
Selon
plusieurs
commentateurs,
la
confrontation
entre la Colombie-Britannique
et le gouvernement fédéral sur la question de
l'oléoduc Kinder Morgan constitue une crise du
fédéralisme. En ce sens, les arrangements qui ont permis
dans le passé l'harmonisation des intérêts des
différents niveaux de gouvernement lorsque des contradictions se
sont manifestées n'existent plus. La crise est un
affrontement entre autorités et plus précisément
un affrontement des pouvoirs de police arbitraires au sein de chacune
de ces autorités. Sous le néolibéralisme, aucun
rôle n'est accordé aux compétences
fédérales, provinciales et municipales ou à quoi
que ce soit qui entrave les intérêts privés
supranationaux des plus puissants dans les plus hautes sphères
de la société. Lorsque Trudeau invoque
l'intérêt national en parlant des projets que les
impérialistes réclament, il se réfère
à la nécessité d'utiliser le trésor de
l'État pour garantir tout ce que les intérêts
privés ont planifié et pour faire exécuter la
décision par les pouvoirs de police. Au bout du compte, toute
autorité qui ne se soumet pas à cette réclamation
est détruite.
Avec le projet
d'expansion de l'oléoduc de Kinder Morgan, qui a
déjà reçu des millions de dollars de fonds publics
et un engagement de 1,5 milliard de dollars du « Plan de
protection des océans », le nouveau stratagème de
Trudeau, dans le vrai style libéral, est d'indemniser les
investisseurs privés contre les pertes, les risques et les
incertitudes, en mettant tout le poids des pouvoirs de police et toute
la puissance financière de l'État central derrière
le projet. Le projet devient officiellement conforme à
l'intérêt national, quelles que soient les preuves du
contraire, et aucune contestation ou même discussion n'est
tolérée.
Le
consentement
officiel
est
donné
par l'argent de l'État,
tandis que le refus du peuple de donner son consentement est
ignoré et condamné. Le projet sera réalisé
sous la protection de la capacité de dicter et d'en assurer sa
mise en oeuvre par le gouvernement central. Ce sont des «
pouvoirs de police » qui existent au-dessus des gouvernements des
lois. Ils sont exercés malgré l'opposition du
gouvernement de la Colombie-Britannique, des autorités
municipales, des nations autochtones et de tous ceux qui ne sont pas
convaincus que le projet est dans l'intérêt public.
Le
processus
des
consultations
et
des audiences de l'Office national de
l'énergie s'est révélé être une
fraude des plus contestables, qui n'a plus de raison d'être et
dont la décision officielle est irrévocable.
L'incertitude sous laquelle Kinder Morgan refuse d'opérer a
maintenant « disparu », toute opposition ayant
été contournée. Du moins c'est ainsi que le
gouvernement Trudeau présente la situation. Tel le roi
Canut, Trudeau déclare que le projet va maintenant aller de
l'avant sans confrontation directe avec les nations autochtones, les
gouvernements provinciaux et les autorités municipales ou sans
opposition des milliers de membres préoccupés du corps
politique qui n'ont pas donné de consentement
éclairé.
Les
gouvernements
au
service
des
puissants intérêts
privés qu'il représente accuseront les institutions, les
collectifs et les individus qui sont toujours fortement opposés
au projet, quelle que soit la raison de leur opposition, de
défier l'intérêt national et la volonté et
le mandat électoral du parti cartel au pouvoir. Quiconque
s'obstine à continuer de contester devra en payer le prix et
verra s'abattre le plein poids des pouvoirs de police sur lui, comme
l'ont déjà appris les centaines de gens ciblés par
les injonctions, les arrestations et les condamnations des tribunaux.
Une affaire classée qui discrédite et couvre de honte le
gouvernement Trudeau et n'apporte aucune résolution juste et
calme aux personnes qui contestent et s'opposent fermement à ce
projet sur plusieurs fronts.
Le gouvernement albertain adopte une loi restreignant
les livraisons de pétrole
à la Colombie-Britannique
Le 16 mai, l'Assemblée législative
de l'Alberta a adopté le projet de loi 12, Loi
préservant la prospérité économique du
Canada. Cette loi confère à l'exécutif des
pouvoirs étendus pour empêcher les livraisons de
pétrole de l'Alberta vers la Colombie-Britannique, ou pour
dicter comment les hydrocarbures peuvent être
transportés, par exemple par train plutôt que par
pipeline, ce qui augmente les coûts.
« Les Albertains, les Britanno-Colombiens et tous
les Canadiens devraient comprendre que si la voie à suivre pour
l'oléoduc à travers la Colombie-Britannique n'est pas
réglée bientôt, je suis prête et capable de
fermer les robinets », a déclaré la
première ministre de l'Alberta, Rachel Notley.
La cible du projet de loi est les livraisons de
pétrole raffiné à la Colombie-Britannique, ou le
pétrole brut à la seule raffinerie de la
Colombie-Britannique, située à Burnaby. L'oléoduc
existant de Trans Mountain
achemine régulièrement différents produits,
notamment le dilbit (bitume dilué) et les produits
raffinés comme l'essence. Seuls le brut et les condensats
nécessaires pour le diluer dans l'oléoduc sont
expédiés aux États-Unis. Le transport par
oléoduc de ces derniers va se poursuivre, mais les exigences
rattachées au permis de transport peuvent être
utilisées pour bloquer les expéditions à la
raffinerie de la Colombie-Britannique ou les livraisons de carburants
raffinés comme l'essence, le diesel et le
carburant pour les avions.
Le projet de loi 12 donne au ministre de
l'Énergie l'autorisation complète d'exiger qu'une
personne ou une catégorie de personnes obtienne un permis
d'exportation de gaz naturel, de pétrole brut ou de carburants
raffinés. Le ministre peut exiger un permis pour
déterminer si c'est « dans l'intérêt public
de l'Alberta » de faire ainsi
en tenant compte : a) de la capacité des oléoducs
à maximiser le rendement du pétrole brut et du bitume
dilué produit en Alberta ; b) de la disponibilité
suffisante des approvisionnements et des réserves de gaz
naturel, de pétrole brut et carburants raffinés pour les
besoins présents et futurs de l'Alberta et c) de tout autre
aspect jugé
pertinent par le ministre.
Une loi ne pourrait pas préciser plus clairement
que les intérêts des plus puissants et la maximisation de
leurs profits ont préséance sur les besoins et
intérêts de l'économie, de la classe
ouvrière et de la population canadiennes. La Loi stipule
explicitement que les « parties prenantes » seront
consultées avant que la Loi ne soit utilisée, ce
qui rend « légal » que les
intérêts privés dicteront si et quand les pouvoirs
de police autorisés par la Loi seront utilisés.
La Colombie-Britannique n'a qu'une seule petite
raffinerie produisant 55 000 barils par jour à
Burnaby, qui ne fournit que 30 % du marché de la
Colombie-Britannique. Le reste provient soit des raffineries
d'Edmonton, soit de l'État de Washington, qui sont
approvisionnées en partie par du pétrole de l'Alberta. La
raffinerie de BC Parkland (anciennement Chevron) n'a pas pu obtenir
suffisamment d'espace sur le pipeline actuel de Trans Mountain pour le
pétrole brut dont elle a besoin, et environ la moitié du
pétrole de l'Alberta nécessaire pour faire fonctionner la
raffinerie est transportée par chemin de fer. L'Office national
de l'énergie a refusé la demande
de la raffinerie de lui accorder la priorité pour le transport
de pétrole par oléoduc. La Colombie-Britannique est
obligée d'acheter des produits raffinés auprès des
raffineries de l'État de Washington, qui sont
considérées comme les plus rentables en Amérique
du Nord. Ces arrangements mènent à des prix de l'essence
très élevés en
Colombie-Britannique. Ils nuisent à l'économie de la
Colombie-Britannique, à la population de la Colombie-Britannique
et siphonnent la valeur ajoutée produite par la classe
ouvrière de la Colombie-Britannique au profit des monopoles
mondiaux qui possèdent les raffineries de l'État de
Washington.
La Loi 12 vise à autoriser
l'utilisation du pouvoir exécutif par les monopoles les plus
puissants pour contourner les lois et les accords existants tels que le
New West Partnership Trade Agreement (NWPTA) et l'Accord de
libre-échange canadien (ALEC). Le gouvernement de l'Alberta a
déclaré que « le New West Partnership
Trade Agreement (NWPTA) est « un partenariat économique
novateur entre les gouvernements de la Colombie-Britannique, de
l'Alberta et de la Saskatchewan ». S'appuyant sur le TILMA
(Accord sur le commerce, l'investissement et la mobilité de la
main-d'oeuvre), le NWPTA crée la plus grande zone de
libre-échange interprovinciale du
Canada « assurant la libre circulation des biens, services,
investissements et travailleurs ». L'article 301 de
l'Accord de libre-échange canadien dont l'Alberta est signataire
stipule qu' « une province n'adoptera ni ne maintiendra de
mesures qui restreignent ou empêchent le mouvement des
marchandises par-delà les frontières
provinciales ou territoriales ». Les deux ententes
prévoient des mécanismes de règlement des
différends.
Tous les Canadiens devraient s'inquiéter de
l'utilisation des pouvoirs de police pour s'adonner à la
destruction et punir les Britanno-Colombiens pour leur opposition
à l'expansion de Trans Mountain. Le Canada est tenu en vertu de
l'ALÉNA de ne pas réduire la proportion de sa production
totale destinée aux États-Unis. L'économie
socialisée
canadienne est ainsi subordonnée aux besoins de l'empire
américain, tandis que des lois sont adoptées pour
permettre que des Canadiens soient privés de produits
essentiels, tout en maintenant l'écoulement du pétrole
brut ou du bitume vers les États-Unis par l'oléoduc
actuel de Trans Mountain. Les Albertains et les Canadiens ne peuvent
accepter
cette définition de « l'intérêt
public » ou de « l'intérêt
national ».
Le stratagème de l'État de payer les
riches
- K.C. Adams -
Kinder Morgan a dit que deux conditions doivent
être remplies d'ici le 31 mai sinon il va abandonner son
projet de construire l'oléoduc Trans Mountain pour transporter
du bitume d'Edmonton à Vancouver : 1) une
clarification finale de sa capacité à construire le
projet passant par la
Colombie-Britannique ; 2) une protection adéquate des
actionnaires de Kinder Morgan Canada ltée (KML).
De nombreux commentateurs ont dénoncé la
bravade de Kinder Morgan comme un camouflage d'un projet voué
à l'échec ou un projet du moins dont les
intérêts privés pourraient tirer profit uniquement
avec l'addition de fonds publics, de garanties et d'infrastructure
publiques. Certains ont dit que
l'expansion
de l'oléoduc Trans Mountain a manqué de viabilité
commerciale dès le début et a nécessité des
subsides gouvernementaux à chaque étape du
développement, de même que de l'infrastructure
financée par l'État.
En ce qui concerne l'infrastructure, un
économiste mentionne spécifiquement au Plan de protection
des
océans du gouvernement fédéral qui va nettoyer
tout déversement de bitume dans la baie Burrard ou dans la mer
des Salish. La possibilité que du bitume gluant se retrouve dans
les eaux côtières inquiète beaucoup de gens. Afin
de dissiper la peur d'un
désastre ou pour être prêt si un désastre se
produit, le gouvernement Trudeau vante le Plan de protection des
océans comme une assurance que tout va finalement bien se
passer. Qui va payer pour l'assurance, cependant, si on accepte que
c'est une assurance ? Comme les autres investisseurs
impérialistes, Kinder Morgan est d'avis que
l'infrastructure nécessaire doit être fournie gratuitement
par l'État. Il considère l'infrastructure
nécessaire et l'investissement requis par le projet comme deux
choses séparées. En plus, ne pas fournir l'infrastructure
publique irait à l'encontre du diktat de Kinder Morgan que
l'État doit garantir ses profits provenant du projet.
La « clarification finale » et la
« protection adéquate » que demande Kinder
Morgan sont liées à l'absence de consentement pour le
projet de la part du corps politique de Colombie-Britannique et de
plusieurs en Alberta qui le considèrent comme un projet
d'« extraction-expédition » qui ne contribue
pas
à la diversification
de l'économie et rend la province encore plus vulnérable
face aux crises économiques récurrentes.
Le gouvernement Trudeau a répondu servilement en
s'engageant à « indemniser » les investisseurs
privés de Kinder Morgan contre le risque de ne pas toucher le
profit escompté de l'oléoduc de transport de bitume.
L'engagement du
gouvernement fédéral s'accompagne de lourdes menaces
contre tous les opposants à l'oléoduc que les pouvoirs de
police vont être intensifiés pour les faire taire et
écraser leur résistance. Avec les fonds publics qui sont
en péril si le pipeline n'est pas construit, le gouvernement
Trudeau a ajouté un élément d'urgence et de
nécessité à la réalisation du projet, le
déclarant une question d'intérêt national.
Les défenseurs de l'oléoduc
soulèvent la
question des emplois et des revenus perdus si le projet ne va pas de
l'avant. Cela vise à faire passer les opposants pour des
gens opposés à tout développement et aux
travailleurs et à leur besoin en travail et en revenus. En fait,
toute activité économique requiert des emplois et des
travailleurs pour faire
le travail. C'est le cas de tout projet, qu'il soit futil ou
criminel. Devrions-nous alors, en tant que Canadiens pensants et
préoccupés accepter n'importe quel projet parce qu'il
crée des emplois et nous taire quand les impérialistes
engagent des gens qui crient aux emplois ? La guerre et les
préparatifs de guerre créent des emplois.
Devrions-nous demander une guerre parce que cela va créer des
emplois ? La comparaison n'est pas farfelue. Plusieurs font
remarquer depuis des décennies que l'expédition de
matières premières n'est pas une façon de
bâtir une économie moderne. L'exportation de billots de
bois bruts est un exemple d'une activité en
Colombie-Britannique
qui n'a pas contribué à diversifier et solidifier
l'économie et à la rendre capable d'assurer sa
reproduction élargie sur la base de ses propres forces.
De toute façon, les gens doivent demander
comment il se fait que des fonds publics ont déjà
été accordés à un projet privé, que
de l'infrastructure financée par l'État est construite
pour appuyer ce projet privé, et pourquoi le gouvernement
fédéral a maintenant offert des fonds illimités
pour indemniser ce projet. Ces gestes ne vont pas atténuer
l'opposition. En fait, ils vont amener plus de gens à faire
enquête et à demander comment il se fait que l'État
fournit des fonds et permet à un projet privé de
parrainage américain d'extraire le bitume albertain et de
l'expédier par les eaux côtières de la
Colombie-Britannique.
Les stratagèmes pour payer les riches en faveur
de Kinder Morgan
Dans un article paru dans le Vancouver
Sun
le 30 avril, l'économiste Robyn Allan mentionne les
différents subsides
de type payer-les-riches que Kinder Morgan a déjà
reçus pour l'expansion de son oléoduc de bitume Trans
Mountain. Personne n'a remis en question ses données. Les fonds
publics et l'infrastructure fournis à Kinder
Morgan illustrent que le projet était précaire dès
le début et avait besoin de stratagèmes pour payer les
riches et d'infrastructure pour le soutenir. Elle écrit :
L'expansion du Trans Mountain
n'a jamais été viable commercialement. Elle a
nécessité un appui sans précédent
dès le début
en 2011 quand l'Office national de l'énergie (ONE) a
approuvé des frais spéciaux de 286 millions $
dont ne voulaient pas les producteurs canadiens de pétrole
[sic]. Chevron avait qualifié ceci à
l'époque de 'précédent extraordinaire... S'il
(Kinder Morgan) a besoin de financement, il doit aller le trouver sur
le marché'.
L'ONÉ a
approuvé plus tard une augmentation de plus du double du
péage sur l'oléoduc existant qui dessert la
Colombie-Britannique et l'État de Washington pour aider à
en financer un nouveau qui dessert les marchés outremer — un
subside de plus de 350 millions par année à partir
d'une canalisation vieille de 65 ans ...
Puis, il y a eu le 1,5
milliard $ provenant du Plan de protection des océans dont
le gouvernement Trudeau a confirmé qu'il s'agit d'un subside
quand il a menacé de l'annuler si le projet échoue.
La recherche par Kinder
Morgan
de financement gouvernemental n'est pas quelque chose de nouveau. La
compagnie a suivi cette voie ces cinq dernières années.
Alors qu'elle tenait
des rencontres avec l'Alberta pour obtenir de l'appui financier, la
compagnie a dit à l'ONÉ que le projet serait
financé entièrement par sa
société mère du Texas Kinder Morgan Inc. (KMI).
Dès la fin de 2014, KMI connaissait des difficultés
financières et ne pouvait plus livrer la marchandise.
En tant qu'intervenante
experte, j'ai averti l'ONÉ que le financement du projet
était compromis. L'ONÉ a ignoré l'avertissement.
Il a même effectué son examen sur la base d'un projet
périmé. L'ONÉ a maintenu son évaluation
d'un coût de 5,4 milliards $ pour le projet, inscrivant
ce montant dans son rapport de mai 2016
alors que Kinder Morgan avait annoncé en octobre 2015 que
le coût du projet avait maintenant atteint les 6,8
milliards $.
En mars 2017, les
coûts ont encore augmenté atteignant 7,4
milliards $, 40 % de plus que l'estimation initiale.
À ce moment-là, les marchés américains de
capital privé ont rejeté sommairement l'expansion. Kinder
Morgan a été incapable d'obtenir des prêts ou du
capital-actions et aucun partenaire ne s'est
présenté pour une coentreprise. Les investisseurs
américains savaient que les jeux étaient faits.
Kinder Morgan s'est alors
tourné vers le gouvernement canadien et les marchés de
capital canadiens. La compagnie a reconnu que sa recherche d'appui
financier comprenait aussi le Régime de pensions du Canada et le
Fonds sur l'infrastructure.
En mai 2017, Kinder Morgan a vendu 30 % de ses avoirs
canadiens dans un appel public. Les recettes n'avaient rien à
voir avec l'expansion. Le 1,7 milliard $ qui a
été amassé a été retiré de
l'économie canadienne pour payer la dette de la
société mère du Texas.
KMI a alors annoncé
que l'entité canadienne allait être responsable de la
collecte de tout le financement requis par le projet bien que KMI en
était encore propriétaire à 70 %. Aucune
mise à jour sur les négociations avec les sources
gouvernementales à Ottawa n'a été publiée.
La société mère s'était lavé les
mains de toute
responsabilité du financement tout en gardant la majorité
de tous les bénéfices pour les investisseurs
américains de KMI.
En juin, les banques
canadiennes ont alors conclu un emprunt de 4 milliards $ pour
la construction, assortie d'un milliard $ supplémentaire
éventuel si les coûts dépassaient 7,4
milliards $. Les banques canadiennes sont bien au fait que
l'estimation de capital nécessaire à l'expansion est
probablement beaucoup
trop basse.
Kinder Morgan a alors
amassé 550 millions $ en actions
privilégiées par le biais des mêmes banques
canadiennes. Les coûts actuels du projet et les frais financiers
démontrent qu'il reste encore 2 milliards $ en
capitaux non capitalisés.
Et ce n'est pas tout. Avant
que la construction commence, il faudra encore plus de capital-actions.
Kinder Morgan ne présente pas avec franchise l'escalade des
coûts du projet. Au lieu de cela, son ultimatum récent au
sujet de la date-butoir du 31 mai mentionne que 'KMI ne met pas
à jour son estimation des coûts et des
échéanciers
en ce moment'.
Pourquoi pas ? S'il n'y
a
jamais eu un moment où le public canadien a eu le droit de
savoir quel est le coût probable de l'expansion, c'est bien
maintenant. Surtout que les contribuables vont maintenant devoir payer
la note.
Compte tenu de la savante
stratégie de brouillage des coûts de Kinder Morgan et des
contrats qui doivent encore être finalisés, les
coûts directs du projet pourraient dépasser les 9
milliards $.
Les pourparlers privés
avec les politiciens dont le comportement
désespéré suggère qu'ils manquent de sens
des affaires nécessaire pour connaitre les coûts probables
du projet avant de les accepter mettent tous les Canadiens en
sérieux péril financier. Ou alors le gouvernement Trudeau
a l'intention de cacher les dépassements de coûts pour
justifier le sauvetage d'un projet qui a déjà
coulé depuis longtemps.
Désinformation au sujet des marchés
asiatiques pour l'oléoduc de bitume
- Peggy Morton -
Un conte a été savamment inventé
et constamment répété voulant que
l'expansion de l'oléoduc Trans Mountain de Kinder Morgan (TMX)
ouvrira l'accès aux marchés asiatiques et que les
États-Unis ne seront
plus l'unique marché pour le pétrole canadien. L'objectif
de cette
désinformation est de diviser le corps politique et d'attaquer
la
résistance contre le règne des oligarques en
suggérant que le projet va
réduire l'intégration du Canada dans la Forteresse
Amérique du Nord.
« Nous sommes déterminés à
ce que cet oléoduc soit construit. C'est
dans l'intérêt national. Cela n'a aucun sens pour nous de
continuer
d'offrir des rabais de 15 milliards $ sur nos ressources
pétrolières
parce que nous sommes pris au piège d'un marché
américain. Nous devons
trouver de nouveaux débouchés pour nos
ressources », a déclaré Trudeau.
Si l'objectif était l'accès aux
marchés asiatiques, le tracé de
l'oléoduc Northern Gateway vers le port britanno-colombien
à Kitimat
serait plus avantageux. Northern Gateway est une route plus rapide vers
l'Asie (16 jours par rapport à 17 jours en Chine). Northern
Gateway a
proposé de faire l'expédition avec de très gros
transporteurs de
brut (TGTB), qui peuvent contenir environ 2
millions de barils
de pétrole. Le plus grand transporteur que le terminal Kinder
Morgan
Westridge dans la baie de Burrard à Vancouver peut accueillir
est
l'Aframax, qui contient environ 750 000 barils de
pétrole.
Lorsque la Cour suprême a statué que le
gouvernement Harper avait
manqué à son devoir de consultation et d'accommodement
envers les
Premières nations dans le cas de Northern Gateway, le
gouvernement
Trudeau aurait pu mener des consultations et faire des accommodements
suffisants pour satisfaire la cour. Mais il a choisi d'abandonner
le projet et a appuyé de tout son poids le TMX.
Si la destination principale du bitume
expédié via Trans Mountain
n'est pas l'Asie, mais les raffineries de l'État de Washington
et
de la
Californie, Vancouver aurait alors l'avantage évident. Vancouver
est à
quelques pas seulement de certaines raffineries de l'État de
Washington
et un jour plus près de la Californie. L'oléoduc actuel
de Kinder
Morgan (KM) qui se rend à Burnaby est déjà
relié par oléoduc à Puget
Sound, dans l'État de Washington, l'une des régions les
plus
militarisées du monde. Avec TMX, les sables bitumineux
demeureraient
une réserve pour les États-Unis et leur objectif de
sécuriser l'énergie
pour la Forteresse Amérique du Nord, surtout en prévision
de
la guerre.
Que
l'Office national de l'énergie (ONE) ait approuvé le
projet sans même
avoir enquêté sur les affirmations douteuses de KM
concernant la hausse
des prix et l'augmentation des marchés en Asie, ne fait que
démontrer
la fraude du processus d'approbation.
Préoccupé par la croissance rapide de
l'extraction du schiste
bitumineux aux États-Unis, le Conseil canadien des chefs
d'entreprise
(CCCE) a déclaré en 2010 que l'accès aux
marchés asiatiques était
crucial en tant qu'outil de négociation. Dire à
l'administration
américaine que le pétrole peut être
commercialisé ailleurs est dénué de
sens
si aucun moyen n'existe pour le faire, a dit le CCCE, notant qu'un
oléoduc qui se rend jusqu'à la côte pourrait
être utilisé pour expédier
le bitume vers les marchés américains et asiatiques.[1]
La Californie, et non l'Asie, a été
citée par KM comme le principal
marché ciblé dans sa demande initiale à
l'ONÉ. Le consultant de KM,
Steven Kelly, a dit : « Il n'y a pas un butin d'or qui nous
attend, ce
n'est pas aussi simple que de dire 'si j'apporte mon brut en Asie,
j'obtiendrai ce prix' ». Cependant, après que le
gouvernement Harper ait fait de Kelly un membre du conseil à
temps
plein de l'ONÉ, la nouvelle firme-conseil de KM, Muse Stancil, a
mis
l'accent sur l'Asie comme marché primaire et a minimisé
la côte ouest
américaine. Les nouveaux consultants ont dit que la
réglementation
californienne sur la réduction des émissions de carbone
découragerait
l'accès à son marché pour le bitume dilué
ou les mélanges de pétrole
lourd de l'Alberta provenant des sables bitumineux.[2]
Contrairement à cette affirmation, le rapport de
l'ONÉ intitulé Projet d'agrandissement Trans
Mountain, en date du 20 mai 2016[3]
identifie les marchés potentiels pour le pétrole
expédié via le TMX
comme l'État de Washington, la Californie et l'Asie de l'Est,
selon les
preuves fournies par les expéditeurs et le consultant texan Muse
Stancil. Treize expéditeurs ont signé des contrats fermes
de 15 à 20
ans pour un montant de 710 000 barils/jour. Cela
représente 80 % de
l'espace disponible sur le tracé d'oléoduc,
les 20 % restants étant
réservés aux volumes
ponctuels requis par l'ONÉ. Aucun expéditeur avec un
contrat ferme n'a
fourni de preuve concernant les marchés asiatiques potentiels.
BP et
Tesero (un monopole américain du raffinage qui n'utilise pas les
sables
bitumineux comme matière première) voulaient un
accès garanti au
pétrole albertain pour leurs raffineries américaines.
Les obligations contractuelles des expéditeurs
avec KM les forcent
à payer du moment que l'oléoduc est construit, même
s'ils n'expédient
pas de pétrole. Aucun monopole ne va signer un tel contrat sans
être
certain de son marché. Mais l'ONÉ n'a pas posé de
questions sur les
détails des contrats fermes autres que l'argent mis en cause,
qu'il a
accordé à KM comme crédit. Même si
l'ONÉ est chargé d'enquêter sur les
projets énergétiques, il évite d'enquêter
sur les renseignements
fondamentaux sous prétexte de ne pas s'immiscer dans les «
décisions
d'affaires privées ».
Le marché de la côte ouest des
États-Unis
La côte ouest des États-Unis
(l'Administration du pétrole pour la
Défense district V — APDD5) n'a pas de liens par oléoduc
avec les
champs de pétrole et les raffineries américaines de la
côte du Golfe du
Mexique ou avec le pétrole provenant des schistes du Dakota du
Nord ou
des raffineries du Midwest américain. L'État de
Washington du nord-ouest a cinq raffineries ayant une capacité
combinée
de plus
de 630 000 barils par jour approvisionnées par
pétrolier, oléoduc ou
train. Environ la moitié provient des champs pétroliers
de l'Alaska où
la production diminue d'année en année. L'oléoduc
de Kinder Morgan qui
existe dans la vallée du bas Fraser en
Colombie-Britannique fournit près de 28 % de
pétrole dont une partie
est revendue au Canada, une fois raffiné. Ce qui reste est un
pétrole
de schiste grandement volatil qui est expédié par train
à partir du
Dakota Nord.
Les raffineries de Washington ont toutes
réservé une plus
grande capacité sur le TMX. Un de ces raffineurs, Tesero
(maintenant
Andeavor), qui exploite des raffineries à Washington et en
Californie, a
déposé un mémoire auprès de l'Office
national de l'énergie (ONÉ)
en 2011 contre la construction du TMX, affirmant que celui-ci
détournerait le pétrole des raffineries
américaines vers des acheteurs
à l'étranger. Andeavor est maintenant un
expéditeur contractuel ferme
avec TMX, bien qu'il n'ait aucune production en Alberta.[3]
Les sources traditionnelles de pétrole en
Californie, soit l'Alaska
et la production dans l'État même, sont à la
baisse. Les champs de
pétrole de l'État ne comptent plus que
pour 31 % de la consommation
totale de pétrole et les champs de l'Alaska,
pour 12 %. La plus grande
partie du pétrole consommé est importée,
les principales sources étant l'Arabie saoudite,
l'Équateur, la
Colombie et le Koweït. Le Canada en fournit moins de 4 %
en ce moment.
En termes de capacité de raffinage, la
Californie
est la troisième
en importance aux États-Unis. La Californie exige que tous les
véhicules consomment une essence reformulée, un
mélange spécial
d'essence produite uniquement en Californie, à Washington et sur
la
côte du Golfe. Les raffineries de la côte du Golfe n'ont
pas produit
d'essence
reformulée depuis 2011, donc le produit raffiné
intégral de la
Californie provient de l'État lui-même ou de l'État
du
Washington.
Le système californien de plafonnement et
d'échange sur le marché
du carbone exige des raffineurs qu'ils abaissent l'intensité des
émissions de carbone de leurs sources de pétrole brut ou
qu'ils
achètent des crédits. L'augmentation de pétrole
léger provenant de
l'Asie de l'Ouest et de l'Amérique latine a diminué les
taux d'émission
de carbone
dans son ensemble Cependant, cette augmentation d'importations va
à
l'encontre de la volonté des États-Unis de réduire
les importations de
pétrole étranger. Les États-Unis ne
considèrent pas le pétrole
provenant du Canada comme étant du pétrole
étranger.
Dans son rapport à l'ONÉ, la
firme-conseil de KM Muse Stancil a reconnu l'existence d'une forte
demande de pétrole brut lourd en Californie, alors que le brut
de la Californie et le pétrole du Canada ont plusieurs
caractéristiques communes. Cela veut dire que le bitume des
sables bitumineux convient bien aux raffineries de la Californie.
Cependant, selon la firme, son avantage économique est affaibli
par les Normes de carburant faible en carbone de la Californie. Alors
que le système de classement de la Californie décourage
les importations de pétrole valorisé de l'Alberta,
certaines variétés de bitume possèdent un
classement plus favorable que le pétrole de l'Alaska, et un
classement en intensité de carbone bien en-dessous de celui des
grands champs pétrolifères de la Californie. [5]
Ces
faits sont bien connus de KM et de sa firme-conseil.[6]
Le
classement favorable est toujours en vigueur bien que la Californie ait
récemment modifié à la hausse le classement de
plusieurs variétés de pétrole des sables
bitumineux..[7]
Pourquoi tout ce subterfuge au sujet d'ouvrir le
marché de l'Asie
par le biais du TMX ? Peut-être que déclarer
un « intérêt
national » pour le Canada sert à détourner des
investissements qui
pourraient servir à bâtir une économie canadienne
autosuffisante,
diversifiée et socialisée vers l'annexion à la
Forteresse Amérique du
Nord, et
que la mobilisation continue pour les préparatifs de guerre des
États-Unis sur la côte ouest du pays augmenteraient
l'opposition
au TMX.
Notes
1.Conseil canadien des chefs d'entreprise
(maintenant le Conseil
canadien des Affaires), croissance nette 2,0, 8
novembre 2010.
2.Andrew Nikiforuk dans The Tyee, 21
mars 2018
3. Pour le texte intégral du rapport de
l'ONÉ, cliquer ici.
4.Le Grand projet de Kinder Morgan, The
Tyee, 2 juin 2011
5. Les taux d'intensité de carbone qui suivent en
vertu du régime californien indiquent pourquoi
le dilbit ou un mélange de bitume provenant des sables
bitumineux pourrait se trouver un
marché en Californie. Alaska 12,23, Californie San Ardo 27,26,
California Midway Sunset
25,05, les sables bitumineux de Kearl Lake Alberta d'Imperial Oil
12,05, le mélange dilbit
des sables bitumineux de Cenovus Christina 13,34
6. Le gouvernement albertain a récemment versé
90 millions $ à neuf monopoles dans les projets
de sables bitumineux, qui visent prétendument à
réduire les émissions de carbone et les coûts
de production en réduisant la chaleur requise dans le processus
d'extraction in situ et en les
rendant plus concurrentiels mondialement.
7. Cliquer ici
Les affirmations contestables de Cenovus
Alex Pourbaix, le PDG du géant du secteur
énergétique Cenovus,
prétend que l'économie canadienne perd 15,6
milliards $ par année en
raison du bas prix du bitume. Cette affirmation est douteuse pour
plusieurs raisons. D'abord, le prix qu'il attribue au bitume est
plutôt
celui d'un mélange qui porte le nom de Western
Canadian Select. Ce mélange a été
créé en 2004 pour servir de standard
suite à la fermeture de l'oléoduc de Keystone aux
États-Unis en raison
d'un déversement qui a fait augmenter les stocks en Alberta.
Ensuite,
pour arriver au même chiffre que celui invoqué par le PDG,
il faut
compter chaque baril de pétrole produit au Canada comme
s'il était du bitume non transformé exporté aux
États-Unis, ce qui
n'est pas vrai. Enfin, ce prix est basé sur des
spéculations faites au
sujet du prix du pétrole exporté vers les marchés
asiatiques avant que
les États-Unis ne baignent dans le pétrole léger
issu de la
fracturation, que le gouvernement américain ne lève son
moratoire sur
l'exportation du
pétrole et que de nouvelles installations d'exportation
énergétique ne
soit complétées le long de la côte du Golfe du
Mexique. Comme les
exportations de pétrole produit à bon marché
à partir des États-Unis
sont sur le point d'augmenter, envisager un prix avantageux pour
l'exportation vers l'Asie de Western Canadian Select semble
plutôt
utopique.
Prétendre
perdre 15,6 milliards $ par
année parce qu'on empêche le
bitume d'être exporté en Asie est un subterfuge pour
obscurcir qui est
responsable des torts faits à l'économie canadienne, en
particulier la
récente crise économique en Alberta en raison de la chute
des prix du
pétrole en 2014 et de la nature
unidimensionnelle de l'économie.
Cenovus ne fait aucune transformation du pétrole
au Canada. Il a
plutôt obtenu une action dans deux raffineries dans le Midwest
des
États-Unis. Il se vend lui-même du bitume, ou plutôt
aux deux
raffineries dont il est en partie le propriétaire, à des
bas prix et
ensuite il l'affine et vend le produit raffiné pour en retirer
d'énormes
profits.
Cependant, l'extraction et l'expédition d'une quantité de
bitume qui
dépasse la capacité d'affinement des raffineries du
Midwest pose
problème. La faible capacité d'affinement est un
problème généralisé
aux États-Unis, il est difficile d'avoir accès aux
marchés californien
pour diverses raisons et le pétrole issu de fracturation offre
une
forte
concurrence. Tous ces facteurs rendent la vie difficile à
Cenovus. La
solution, selon Cenovus, serait TMX, mais surtout pas remettre en cause
la direction actuelle de l'économie.
Le fait que des intérêts se heurtent sur
la question de TMX ne veut
pas dire que celle-ci se résume à ceux qui sont «
pour » l'oléoduc et
ceux qui sont « contre ». La classe ouvrière et
les peuples autochtones
sont privés de leur droit de prendre les décisions qui
affectent leur
vie. Pour prendre des décisions il est nécessaire
d'être
informé à partir de faits pertinents et d'avoir un forum
public où les
choses peuvent être débattues et analysées,
après quoi on décide d'une
direction et d'actions à prendre pour résoudre le
problème. Ce n'est
pas ce qui se passe aujourd'hui. Aujourd'hui, de puissants
intérêts
privés et leurs représentants politiques prennent toutes
les décisions
en
huis-clos et ensuite les annoncent au monde entier comme des
vérités
qu'on ne peut remettre en cause et même comme s'il y allait de
l'intérêt national, comme avec TMX.
En 2017, Cenovus a rapporté un revenu brut
de ventes de 17,314
milliards $ et une valeur ajoutée brute (comprenant les
bénéfices de la
société et les intérêts) de 3,705
milliards $. Il n'a payé aucun impôt,
et dans son bilan financier il a indiqué un «
remboursement d'impôt ».
Cenovus a versé 230
millions $ en redevances sur les sables bitumineux, 41
millions $ en
redevances sur le pétrole conventionnel, et zéro
redevance sur le gaz
naturel. Ensemble, les redevances et les impôts comptent
pour 1,56 % du
revenu brut et 7,3 % du profit privé
déclaré de la société et des
intérêts. Mis à part les
redevances de 271 millions $, le bilan financier n'indique
pas ni ne
réalise (ne paie) la valeur estimée des subsides
reçus par Cenovus des
institutions publiques, y compris le droit d'exploiter les ressources
naturelles du Canada, la recherche et le développement publics,
l'approvisionnement continu en travailleurs ayant les
compétences,
l'éducation et la santé requises par la compagnie, sans
parler des
grands projets d'infrastructure publics sans lesquels aucune compagnie
ne peut fonctionner.
Que dire de la promesse d'emplois ? Cenovus a
augmenté sa capacité
de production des sables bitumineux de 102 510 barils par
jour en 2013
à une quantité prévue de 360 000
à 380 000 barils par jour tout en
réduisant la production conventionnelle de pétrole
d'environ 20 000
barils par jour. En même temps qu'il a triplé la
production brute, il a
décimé la main-d'oeuvre et il continue de le faire.
Lorsque ses
mise-à-pied actuelles seront terminées, Cenovus —
malgré une production
accrue — aura congédié près de 2 500
travailleurs depuis 2013, pour la
plupart ses propres employés mais aussi des
sous-traitants. Les riches oligarques comme le PDG de Cenovus
soulèvent
tout un tollé comme quoi ce sont eux qui vont créer les
emplois,
contribuer de l'argent sous forme de redevances et d'impôts, et
«
obtenir les meilleures ententes et les meilleurs prix » pour
les
ressources canadiennes. Aussi tout cela est sensé on ne sait
trop
comment
mener à de meilleurs programmes sociaux et services publics
même si
l'exigence incontournable de leurs représentants politiques est
l'austérité pour le peuple et des magouilles pour payer
les riches pour
les monopoles.
Rien de cela ne tient la route lorsqu'on examine les
faits. D'abord
et avant tout, l'objectif des oligarques est entièrement
intéressé et
n'a rien à voir avec l'intérêt public. Leur
objectif est le profit
maximum pour remplir leurs coffres et ceux de leurs empires. Les
ressources naturelles du Canada et les emplois ne sont que des objets
d'exploitation aux yeux des oligarques pour qu'ils puissent exproprier
leur livre de chair de la valeur nouvelle que les travailleurs
produisent. Rien sauf le profit privé n'a d'importance pour ceux
qui
contrôlent actuellement l'économie socialisée et la
politique au Canada
y compris le bien-être du facteur humain et la santé de la
Terre-Mère.
Note
Cenovus est un monopole énergétique
basé à Calgary. Il a récemment
obtenu la part des intérpets de Conoco-Phillip dans plusieurs
projets et est
maintenant l'unique propriétaire de trois projets de sables
bitumineux
— Foster Creek, Christina Lake et Narrows Lake. Il produit aussi du
pétrole conventionnel au Deep Basin, une région riche en
pétrole et
en gaz aux limites de la frontière entre l'Alberta et la
Colombie-Britannique. S'il produit du gaz naturel, c'est surtout pour
alimenter son exploitation des sables bitumineux.
Les États-Unis créent
encore une fois des tensions
dans la péninsule coréenne
Politique de provocation
Manifestation contre les manoeuvres militaires Max Thunder devant
l'ambassade des États-Unis à Séoul, le 16 mai 2018
La
Déclaration
de Panmunjom signée le 27 avril par les
dirigeants de la République populaire démocratique de
Corée (RPDC) et de la République de Corée (ROC) a
marqué des progrès importants par des mesures pour
trouver une solution pacifique aux problèmes de la division de
la nation coréenne et des dangers de guerre sur la
péninsule coréenne. La République populaire
démocratique de Corée (RPDC) a posé plusieurs
gestes proactifs à l'intention des États-Unis dans
l'intérêt de la paix et des relations bilatérales
positives. Par exemple, trois citoyens des États-Unis d'origine
coréenne incarcérés après avoir
été inculpés et condamnés de crimes contre
l'État ont été libérés le 9 mai. La
RPDC a aussi accepté la proposition américaine de tenir
le sommet entre les États-Unis et la RPDC, qui doit se tenir le
12 juin, à Singapour plutôt qu'à Pyongyang, la
capitale de la RPDC, comme celle-ci l'avait proposé. Surtout, la
RPDC s'est engagée à démanteler son site d'essais
de missiles nucléaires à Punggye-ri devant le monde
entier et les préparatifs du démantèlement ont
déjà commencé.
Au
moment
même où sont faites ces ouvertures diplomatiques et
de paix dans l'intérêt de relations positives et de la
cause de la paix dans la péninsule coréenne, les
États-Unis tiennent les exercices de guerre conjoints de combat
aérien Max Thunder 2018 en Corée du sud qui ont
débuté le 11 mai et se terminent le 25 mai. Ces exercices
mobilisent plus de cent avions. dont un bombardier nucléaire
stratégique B-52 et des avions de chasse furtifs Raptor F-22.
«
...
L'encre de l'historique Déclaration du 27 avril
n'était pas encore sèche que les autorités
sud-coréennes et les États-Unis débutaient cet
exercice de guerre contre la RPDC, réagissant à tous les
efforts en faveur de la paix et aux bonnes intentions exprimées
par la RPDC...a écrit le 16 mai l’Agence centrale de
presse coréenne (KCNA). « Cela a suscité beaucoup
de préoccupations et de déception parmi nos compatriotes
et la communauté internationale qui veulent que la
déclaration soit mise en œuvre », a-t-elle dit.
Elle
a
spécifiquement dénoncé l'utilisation d'actifs
stratégiques nucléaires dans les exercices, ce qui
souligne que la dénucléarisation est une voie à
double sens, et non une voie à sens unique comme le
suggèrent les États-Unis. La menace que cela
représente pour la sécurité de la RPDC et la paix
dans la péninsule coréenne est évidente.
Ces
exercices
de guerre ont ensuite été jumelés
aux conditions préalables mises de l'avant par les
États-Unis sur les négociations avec la RPDC, sous la
forme d'exigences qu'elle doit unilatéralement se
dénucléariser.
Ces
provocations
ne sont pas de nature à résoudre les
problèmes sur la péninsule coréenne. Ils
perpétuent les tensions et les dangers de guerre. Ces
provocations visent à saboter toute possibilité de paix
sur la péninsule coréenne et d'accuser la RPDC
d'être intransigeante.
Avec
ces
exercices de guerre qui ciblent la RPDC, la RPDC a
été contrainte de reporter les pourparlers
intercoréens prévus pour le 16 mai. Elle a
également averti que les exercices de guerre agressifs
compromettent également le sommet du 12 juin.
«
L'historique
Déclaration de Panmunjom ne peut pas être
mise en oeuvre par les efforts d'une seule partie et elle peut donner
de bons résultats seulement si les deux parties créent
des conditions et un climat favorables en unissant leurs efforts
», a écrit le 16 mai KCNA.
«
Nous
n'avons d'autre choix que de suspendre les pourparlers nord-sud de
haut niveau qui devaient se tenir le 16 mai […]. Les
États-Unis vont devoir repenser sérieusement à ce
qui va advenir de l'important sommet RPDC/États-Unis compte tenu
de ce vacarme militaire provocateur dirigé contre la RPDC de
concert avec les autorités sud-coréennes », a
ajouté KCNA.
A
maintes
reprises, la RPDC a été obligée de se
retirer des négociations sur la paix ou sur le nucléaire
lorsque les autorités américaines et/ou
sud-coréennes ont organisé des provocations similaires
qui montraient clairement que leurs objectifs n'étaient pas la
paix et que la RPDC n'avait pas d'interlocuteur consentant durant les
discussions. Il reste à voir si la Corée du sud et les
États-Unis vont faire marche arrière et se montrer
à la hauteur.
La
politique
de provocation est rejetée par les peuples du monde
qui ont accueilli la Déclaration de Panmunjom avec une grande
joie et veulent que les États-Unis signent un traité de
paix avec la RPDC pour mettre fin à la guerre de Corée et
arrêtent d'utiliser la péninsule coréenne pour leur
quête d'hégémonie dans la région pour
entraîner la Chine et la Russie dans leur objectif de guerre.
Les
peuples
du monde détestent la politique de provocation que
mènent les États-Unis dans la péninsule
coréenne et ils détestent le bellicisme des médias
impérialistes et de pays comme le Canada et d'autres qui ont
été des belligérants dans la Guerre de
Corée et suivent aujourd'hui la direction des
impérialistes américains et agissent sous leur
commandement.
Les
peuples
du monde veulent que les États-Unis se comportent bien
et mettent fin à ce comportement non diplomatique voyou et
provocateur qui ne fait que soulever des tensions et détruit
tout effort de trouver des solutions pacifiques aux problèmes
qui existent. Les peuples du monde veulent que les États-Unis
démontrent par leurs gestes à la face du monde qu'ils
sont sincères dans leur désir de paix dans la
péninsule coréenne. Une paix juste dans la
péninsule coréenne va se réaliser parce que la
nation coréenne tout entière désire sa
réunification et la paix dans la péninsule
coréenne. La fin de la guerre de Corée au moyen d'un
traité de paix va sauver le peuple coréen et les peuples
des pays de la région de même que l'humanité pour
qui la question de la Corée est centrale à la cause de la
paix mondiale. Cela va aussi mettre fin aux inquiétudes, aux
souffrances et à la possibilité d'autres épreuves.
Le
Marxiste-Léniniste
appelle les peuples épris de justice
du Canada et du monde à appuyer la juste position de la RPDC en
demandant la fin immédiate des exercices de guerre
États-Unis/Corée du sud Max Thunder et à
intensifier leur vigilance contre tout geste des fauteurs de guerre
impérialistes américains et de leurs alliés visant
à saboter les perspectives réelles de paix dans la
péninsule coréenne.
La RPDC rejette le modèle américain
de dénucléarisation unilatérale
Les activistes anti-guerre appellent à la
dénucléarisation bilatérale de la péninsule
coréenne, lors de la visite à Séoul du
secrétaire américain à la Défense James
Mattis, le 28 octobre 2017.
Les États-Unis tentent une fois de plus de
définir la question de la dénucléarisation de la
péninsule coréenne selon leur vision anticommuniste de
guerre froide. Selon celle-ci, leurs armes nucléaires ne doivent
pas être considérées comme la principale menace
pour la paix et la raison pour laquelle la République populaire
démocratique de Corée
(RPDC) a recours à la dissuasion nucléaire. De cette
manière, les États-Unis cherchent à se
dégager de leur propre responsabilité de
dénucléariser la péninsule coréenne et
à criminaliser la RPDC, mettant ainsi en péril
les progrès réalisés pour la réunification
de la Corée et la normalisation des rapports RPDC -
États-Unis.
Le premier vice-ministre des Affaires
étrangères de la RPDC, Kim Kye Gwan, a expliqué
le 16 mai 2018 la position de la RPDC sur les tentatives
américaines d'imposer ses objectifs hégémoniques
à la Corée en utilisant la question de la
dénucléarisation. Kim Kye Gwan a souligné que les
hauts fonctionnaires de la Maison-Blanche et du Département
d'État, notamment le conseiller de la
sécurité nationale, John Bolton, cherchent à
imposer un mode d'abandon nucléaire à la libyenne, une
« dénucléarisation complète,
vérifiable et irréversible », une «
suppression complète du nucléaire, du missile et de
l'arme biochimique », et que si la RPDC abandonne
d'abord sa dissuasion nucléaire, les États-Unis la
compenseront par la suite. Ce n'est pas un dialogue, a indiqué
Kim Kye Gwan, et la RPDC n'a pas l'intention de subir le même
sort que la Libye et l'Irak.
Kim Kye Gwan affirme que la RPDC a «
déjà manifesté sa volonté de
dénucléarisation de la péninsule coréenne,
et déclaré plusieurs fois qu'à cette fin, il faut
avant tout mettre un terme à la politique d'hostilité et
à la menace nucléaire des États-Unis contre notre
République.
«
Maintenant, les États-Unis voient dans notre magnanimité
et la générosité de nos mesures un signe de
faiblesse qu'ils tentent de présenter comme étant le
résultat de leurs sanctions et de leurs pression.
Quant à l'affirmation selon laquelle les
États-Unis offriraient une compensation et un bienfait
économiques à la RPDC comme incitatif à
renoncer à son programme nucléaire, plutôt que le
processus de « suspension double » ou étape par
étape qui garantit que les États-Unis contribuent eux
aussi à la dénucléarisation de la péninsule
coréenne, Kim Kye Gwan souligne que « Nous n'avons jamais
compté sur eux pour l'édification économique.
À
l'avenir aussi, nous ne le ferons jamais. » L'énorme
croissance économique et le développement, ainsi que le
processus scientifique et technologique observé en RPDC
malgré les sévères sanctions américaines
à son encontre
viennent le confirmer.
Kim Kye Gwan a conclu en disant :
« Si le Président Trump suit la voie
tracée par ses prédécesseurs, il connaître
un échenc encore plus terrible, lui qui prétendait
vouloir réussir là où les autres avaient
échoué.
« Si l'administration Trump s'engage dans lesdits
pourparlers au sommet avec sincérité pour
améliorer les relations coréo-américaines, elle
bénéficiera naturellement de notre soutien. Toutefois, si
elle cherche uniquement à nous imposer un abandon
nucléaire unilatéral en nous poussant dans un coin, nous
ne nous intéresserons plus à un tel
dialogue et nous serons obligés de reconsidérer notre
acceptation du prochain sommet
coréo-américain. »
La finalisation des négociations entre la
Corée
du nord et les États-Unis avant le sommet
- Lee Je-hun -
Bolton dit : « plus vite
ils dénucléariseront »,
plus vite la Corée du nord obtiendra ce qu'elle veut
L'approche de la dénucléarisation de la
Corée du nord décrite par John Bolton, conseiller
à la sécurité nationale de la Maison-Blanche, dans
une interview accordée à ABC le 13 mai, implique
essentiellement une
dénucléarisation complète et rapide et la remise
des armes nucléaires aux États-Unis.
Bolton a expliqué que la CVID
(c'est-à-dire, la dénucléarisation
complète, vérifiable et irréversible) signifie se
débarrasser des armes nucléaires, les démanteler
et les transporter à Oak Ridge, dans le Tennessee.
Tandis que la proposition de Bolton pour
expédier des dispositifs nucléaires à Oak Ridge
est largement considérée dans la presse nationale et
internationale comme étant identique à la solution
libyenne que la Corée du nord a rejetée, elle est en fait
différente. Alors que l'installation nucléaire de Oak
Ridge a disposé des 16 kg d'uranium
hautement enrichi et des centrifugeuses pendant le processus de
déclassement de la capacité nucléaire de la Libye
entre 2003 et 2006, c'est aussi le lieu où ont
été désassemblées les armes
nucléaires lorsque l'Ukraine, le Bélarus et le Kazakhstan
ont démantelé leurs programmes nucléaires
après la chute de l'Union soviétique au début
des années 1990.
Le problème n'est pas en soi l'idée de
transférer les composants d'armes nucléaires de la
Corée du nord à Oak Ridge. Les réactions de
Pyongyang au cours du processus de «
dénucléarisation complète » pourraient
varier en fonction du calendrier et de la séquence du
déménagement et de l'abandon des armes nucléaires
et des mesures
correspondantes de Washington. Dans une entrevue, Bolton a
déclaré : « Plus vite ils
dénucléariseront, plus vite [ce qu'ils veulent]
viendra », qualifiant la situation de question de
détermination stratégique de la part de la Corée
du nord.
Un haut responsable des affaires
étrangères et de la sécurité nationale, qui
connaît bien le processus de négociation entre la
Corée du nord et les États-Unis, a expliqué :
« Ce que dit Bolton, c'est que les États-Unis veulent
avant toute inspection ou vérification des installations
nucléaires nord-coréennes, c'est le
démantèlement et
l'abandon des ogives nucléaires nord-coréennes et des
ICBM qu'ils considèrent comme une menace majeure pour la
sécurité. »
« Bolton est fondamentalement le premier à
suggérer ouvertement le genre d'approche 'big deal' ou 'big
bang' dont les États-Unis ont parlé dans leurs
négociations en coulisse avec la Corée du
nord », a indiqué la source.
Les États-Unis plaident pour l'inversion du
processus
normal de dénucléarisation
Cela signifierait qu'il défend quelque chose qui
est dans l'ordre inverse du processus typique de
dénucléarisation, qui part du gel, passe par la
transmission d'information, les inspections et la vérification,
et se termine par l'abandon définitif des armes
nucléaires.
C'est également très
éloigné de l'approche historique de la
Corée du nord. Dans une déclaration du porte-parole du
gouvernement le 6 juillet 2016, la Corée du nord a
déclaré que « la dénucléarisation que
nous réclamons englobe la dénucléarisation de
toute la péninsule coréenne, l'abandon des
capacités nucléaires
sud-coréennes et la dénucléarisation de la
Corée du sud.
Plus fondamentalement, c'est très
différent de la solution décrite par le dirigeant
nord-coréen Kim Jong-un depuis que le sommet entre la
Corée du nord et les États-Unis est en pleine
préparation. Lors de sa rencontre du 7 au 8 mai
à Dalian avec le président chinois Xi Jinping, Kim a
déclaré que la Corée du nord « n'aurait pas
besoin de posséder des capacités nucléaires si les
politiques hostiles et la menace à la sécurité
étaient éliminées ».
Il a également décrit une
méthodologie qui incluait l'instauration d'une confiance
mutuelle grâce au dialogue entre la Corée du nord et les
États-Unis, la mise en oeuvre de mesures progressives et
simultanées et la poursuite d'un processus de résolution
politique global.
Dans la Déclaration de Panmunjom avec le
président sud-coréen Moon Jae-in après leur sommet
du 27 avril, Kim a promis une «
dénucléarisation complète » et une
« péninsule coréenne
dénucléarisée », mais les a
indiquées comme une sous-catégorie (point IV) de
l'article 3 sur la fin du régime d'armistice et
l'établissement d'une paix durable dans la péninsule
coréenne.
Pyongyang veut la prospérité en
échange de la dénucléarisation
L'approche est globale et réciproque. Dans la
déclaration du porte-parole du gouvernement de
juillet 2016, Pyongyang condense ses revendications en cinq
points : 1) divulgation des armes nucléaires
américaines présentes en Corée du sud, 2)
retrait et vérification des armes et des bases nucléaires
américaines en Corée
du sud, 3) interdiction du déploiement des capacités
nucléaires stratégiques américaines dans et autour
de la péninsule coréenne, 4) engagement à ne
pas utiliser d'armes nucléaires contre la Corée du nord
et 5) « déclarer » le retrait des troupes
américaines.
Ces derniers ont ensuite été
adaptés et développés par le nord lors des
récentes réunions préliminaires avec les
États-Unis, notamment le retrait des capacités
nucléaires stratégiques américaines de la
Corée du sud, l'arrêt du déploiement des ressources
nucléaires stratégiques lors des exercices conjoints
Corée du sud-États-Unis, le remplacement
des accords d'armistice par un accord de paix et l'établissement
des relations diplomatiques entre la Corée du nord et les
États-Unis.
Malgré ces différences superficielles,
les experts disent qu'il n'y avait aucune raison d'être trop
pessimiste, étant donné qu'il restait un mois de
négociation avant le sommet entre la Corée du nord et les
États-Unis.
« La Corée du nord et les
États-Unis sont parvenus à un consensus sur les objectifs
ultimes de la « dénucléarisation » et de
la « paix et prospérité », a
déclaré Kim Yeon-cheol, directeur de l'Institut
coréen pour l'unification nationale.
« Le problème est la méthode
d'échange, chaque partie propose des échanges qu'elle
veut voir réalisés», a ajouté Kim.
Un ancien haut fonctionnaire a conclu : «
S'ils veulent une dénucléarisation rapide et
complète de la Corée du nord, les États-Unis
devront prendre une décision stratégique correspondante
pour atteindre des résultats ».
Dans le même ordre d'idées, l'ancien
ministre de l'Unification, Lee Jong-seok, a offert des
prédictions optimistes.
« Kim Jong-un veut accélérer les
choses tout comme lui [le président des États-Unis]. Il y
a une chance qu'il puisse divulguer le nombre d'armes ou
d'installations nucléaires et/ou une liste d'ICBM pendant ou
juste après le sommet [Corée du nord-États-Unis]
afin de faire des progrès rapides avec la
dénucléarisation », a dit Lee.
La RPDC démantèle un site d'essais
d'armes nucléaires à Punggye-ri
Conformément aux décisions de la
Déclaration de Panmunjom signée entre Kim Jong Un,
président de la Commission des affaires de l'État de la
République populaire démocratique de Corée (RPDC)
et Moon Jae-in, président de la République de
Corée (RDC) le 27 avril 2018, le ministère des
Affaires étrangères de la RPDC a
annoncé le 12 mai que la RPDC prendrait « des mesures
techniques pour démanteler le site d'essai nucléaire nord
de la RPDC afin d'assurer la transparence dans la cessation d'essai
nucléaire ».
Il a déclaré que le site d'essai
nucléaire souterrain du Punggye-ri sera fermé et que les
médias internationaux de la Russie, de la Chine, des
États-Unis, de la Grande-Bretagne et de la Corée du sud
seront invités, les 23 et 25 mai, transportés
par avion, logés et emmenés sur le site afin de pouvoir
rendre compte de l'événement.
La RPDC fera venir des journalistes par avion entre
Beijing et Wonsan, d'où ils prendront le train pour le site
d'essai souterrain de Punggye-ri.
La déclaration du ministère des Affaires
étrangères indique que le démantèlement du
site d'essai nucléaire se fera dans l'ordre suivant :
1. Utilisation d'explosifs pour faire exploser tous les
tunnels souterrains
2. Blocage complet de toutes les entrées
3. Enlèvement de toutes les installations
d'observation, des instituts de recherche et des structures
d'unités de garde au sol
4. Les gardes et les chercheurs seront retirés du
site et des environs
5. Le terrain d'essai sera complètement
fermé.
La déclaration du ministère des Affaires
étrangères de la RPDC mentionne également que
« la RPDC favorisera également à l'avenir des
contacts et un dialogue étroits avec les pays voisins et la
société internationale afin de sauvegarder la paix et la
stabilité dans la péninsule coréenne et dans le
monde entier. »
Cette annonce de la RPDC a été accueillie
positivement dans le monde entier.
Le secrétaire général des Nations
unies, Antonio Guterres, a noté que l'annonce de la RPDC
était une « mesure de confiance » importante
qui soutiendra les efforts en faveur d'une paix durable et d'une
dénucléarisation vérifiable de la péninsule
coréenne.
« Les mesures prises par la RPDC
démontrent sa bonne volonté de faire progresser la
dénucléarisation de la péninsule et établir
une confiance mutuelle avec les parties liées », a
noté le ministère chinois des Affaires
étrangères.
Les exercices de combat aérien Max Thunder
ciblant la RPDC augmentent les tensions
dans la péninsule coréenne
Le 11 mai, les États-Unis, en collaboration
avec les forces armées sud-coréennes sous leur
commandement, ont lancé les exercices militaires de combat
aérien Max Thunder qui se poursuivent jusqu'au 25 mai. Sous
prétexte qu'il s'agit d'exercices annuels, les États-Unis
camouflent qu'ils sont dirigés contre la RPDC et
mobilisent des actifs nucléaires. Ils constituent une menace
pour la RPDC à un moment où des progrès ont
été accomplis pour résoudre les problèmes
qui existent dans la péninsule coréenne sur une base
pacifique.
Ces exercices annuels font partie des exercices
militaires conjoints menés en vertu des dispositions du
prétendu Traité de défense mutuelle que les
États-Unis ont forcé leur gouvernement fantoche de la
République de Corée à signer après la fin
de la guerre de Corée en 1953. Le traité
lui-même violait l'accord d'armistice coréen
du 27 juillet 1953 qui exigeait que les États-Unis
signent un traité de paix avec la République populaire
démocratique de Corée (RPDC) le plus tôt possible
pour mettre fin officiellement à la guerre et retirer leurs
troupes de la péninsule.
Le caractère menaçant de ces exercices,
qui sont organisés depuis 2009, est illustré par le
fait qu'ils mobilisent cette année 100 avions, dont huit
avions de chasse furtifs américains Raptor F-22 qui prennent
part à ces exercices pour la première fois, de même
que des bombardiers stratégiques B-52 stationnés sur
l'île de Guam dans
le Pacifique.
Selon le Pentagone, ce sont des « exercices de
défense » - « faisant partie de la routine de
l'Alliance RDC-États-Unis, un programme d'entraînement
annuel pour maintenir une base de préparation
militaire. »
Le 15 mai, l'Agence centrale de presse
coréenne (KCNA) de la RPDC notait : « Cet exercice,
qui nous cible à travers la Corée du sud, est un
défi flagrant à la Déclaration de Panmunjom et une
provocation militaire intentionnelle allant à l'encontre des
développements dans la péninsule
coréenne. »
La déclaration de Panmunjom a clairement
placé la question de la dénucléarisation conjointe
de la RPDC et des États-Unis à l'ordre du jour des
prochains pourparlers de paix. Pourtant, les États-Unis
utilisent ces exercices de guerre pour introduire divers atouts
stratégiques nucléaires dans la péninsule
coréenne, dont le bombardier nucléaire
stratégique B-52 et les chasseurs furtifs F-22 Raptor, souligne
KCNA dans un autre commentaire.
En raison de ces exercices, en plus d'annuler sa
réunion avec le gouvernement de la République de
Corée (RDC) le 16 mai, la RPDC a également averti
les États-Unis de « délibérer soigneusement
sur le sort » du sommet entre le président
américain Donald Trump et le dirigeant de la RPDC Kim Jong Un,
prévu pour le 12
juin à Singapour.
Ces exercices militaires annuels sont payés par
le peuple de la République de Corée, comme c'est le cas
des dépenses liées au personnel militaire
américain dans les bases de la République de Corée
et des États-Unis. Les exercices militaires entre la
Corée du sud et les États-Unis visent à saboter
les efforts sincères des gouvernements de la
RPDC et de la RDC pour résoudre pacifiquement le problème
de la division de leur nation et établir la paix dans la
péninsule coréenne. Le Canada n'a pas jugé bon de
condamner les exercices de guerre Max Thunder qui comprennent des
actifs nucléaires. Il continue de répandre la
désinformation impérialiste américaine pour
soutenir les États-Unis
qui luttent pour l'hégémonie dans la région.
Trente-huitième anniversaire du
soulèvement populaire de Gwangju
Les
manifestants contre la dictature militaire du général
Chun Doo-hwan se rassemblent
devant une fontaine devant le bâtiment du gouvernement provincial
de la province du
Jeolla du Sud à Gwangju, le 18 mai 1980, au lendemain de la
déclaration de la loi martiale. (Fondation
commémorative
du
18
mai)
Le 18 mai est le trentième-huitième
anniversaire de l'héroïque soulèvement populaire de
Gwangju qui s'est déroulé dans la ville de Gwangju en
Corée du sud du 18 au 28 mai 1980. Le soulèvement
populaire de Gwangju a été une action
révolutionnaire d'opposition à la dictature militaire
brutale du général Chun Doo-hwan. Il avait
été placé au pouvoir par un coup d'État
militaire orchestré par les États-Unis qui avait
renversé le gouvernement du président Choi Kyu-hah et
imposé la loi martiale en Corée du sud en mai 1980.
Mémorial
aux
victimes
du
soulèvement
populaire
de
Gwangju.
Cet anniversaire important est commémoré
en Corée et dans d'autres pays car il a marqué le
début de la fin en Corée du sud des dictatures militaires
soutenues par les États-Unis, qui ont débuté avec
la dictature de Park Chung-hee en 1961. Il a exprimé
l'opposition du peuple à la dictature militaire brutale du
général Chun Doo-hwan. Tous ces régimes ont
été mis en place pour maintenir la division de la
Corée imposée par les États-Unis, de
manière à bloquer l'aspiration du peuple à
l'indépendance et empêcher le peuple d'aller vers le
communisme à cause du grand prestige des forces communistes
dirigées par Kim Il Sung et la République populaire
démocratique de Corée (RPDC) dans le maintien de la
dignité et de la souveraineté de la nation
coréenne.
Le soulèvement populaire de Gwangju vit aujourd'hui dans la
détermination du peuple coréen de se débarrasser
une fois pour toutes des forces d'occupation et l'ingérence
économique dans leurs affaires, qui trouve également son
expression dans les derniers développements des relations
intercoréennes et le soutien aux pourparlers de paix entre la
RPDC et les États-Unis.
Les grands sacrifices du peuple coréen dans sa lutte pour la
démocratie et l'indépendance et les crimes terribles qui
ont été commis contre lui à Gwangju et dans
d'autres lieux sont de plus en plus mis en lumière.
L'administration Moon Jae-in qui est arrivée au pouvoir en mai
2017 portée par le rejet par le peuple de la corruption de
l'administration de Park Geun-hye et de sa soumission aux
intérêts privés et américains, a
officiellement commencé à commémorer le
soulèvement de Gwangju et a promis de mener une enquête
sur les crimes commis contre les habitants de Gwangju.
À propos du soulèvement de
Gwangju
Marche
des
étudiants
à
l'université
de
Chonnam,
le
18 mai
1980
Le
soulèvement
de Gwangju a été lancé par les
manifestations des étudiants au matin du 18 mai qui
défiaient le décret militaire qui ordonnait la fermeture
des universités et la répression de toute dissidence
politique. Les forces policières ont été
incapables de contenir la résistance organisée des gens
de Gwangju et on a alors fait appel à des unités
spéciales. Les unités spéciales ont eu
recours aux gaz lacrymogènes, aux matraques et aux balles de
caoutchouc mais les travailleurs, les petits commerçants et les
parents sont descendus dans la rue pour défendre leurs enfants.
Les militaires ont le feu, faisant 200 morts et des centaines de
blessés.
Le
20
mai, l'armée sud-coréenne a envoyé 3 000
parachutistes supplémentaires qui ont mené une vaste
campagne de violence et de terreur pour tenter de soumettre le peuple.
Les commandos des forces spéciales ont frappé les gens
avec des bâtons, les ont poignardés et mutilés
à la baïonnette et en ont tué plusieurs en les
jetant du haut des édifices. Les soldats ont utilisé des
gaz lacrymogènes et des balles réelles, tirant
aveuglément sur les foules. Vingt étudiantes ont
été abattues à l'école secondaire centrale
de Gwangju. Les chauffeurs de taxi et les ambulanciers qui tentaient
d'aider les blessés et les mutilés en les emmenant
à l'hôpital ont été abattus à vue.
Une centaine d'étudiants qui s'étaient abrités
dans le centre catholique ont été massacrés. Ceux
qui étaient capturés étaient souvent
exécutés sommairement.
Les participants au
soulèvement s'arment contre les attaques de l'armée.
|
Le
21
mai, les manifestants de Gwangju ont pénétré
dans les commissariats de police et saisi des armes et des munitions
pour se défendre. La police locale de Gwangju a refusé
d'aider l'armée et des officiers locaux ont été
battus jusqu'à l'évanouissement par des soldats pour
avoir tenté d'aider le peuple.
Des
batailles
rangées ont eu lieu entre les citoyens armés et
les forces militaires et, le 22 mai, l'armée a dû
retraiter entièrement de Gwangju.
Les
cinq
jours qui suivirent ont été sans pareil dans
l'histoire de la Corée du sud. Les résidents se sont
regroupés en comités de citoyens pour assurer le
bien-être et la sécurité de tous. Les
comités se sont chargés de la distribution de la
nourriture, des soins médicaux et du transport en commun et ont
organisé des discussions politiques vivantes où les gens
se rassemblaient pour discuter de leur avenir et de leur opposition
à l'occupation américaine et à la dictature
militaire.
Le
24
mai, plus de 15 000 personnes ont pris part à un service
funèbre à la mémoire de ceux qui avaient
été tués par les unités spéciales au
début du soulèvement. Le 25 mai, près de 50 000
personnes réunies à Gwangju ont adopté une
résolution exigeant l'abolition de la Loi martiale et la
libération de Kim Dae Jung. [1]
Les
familles en deuil pleurent les membres de leur famille qui ont
été tués
lors du soulèvement, mai 1980.
Le gouvernement américain de Jimmy Carter est
intervenu peu après ces événements parce que le
soulèvement de Gwangju menaçait les intérêts
stratégiques des États-Unis dans la péninsule
coréenne et en Asie. Les États-Unis ont ordonné au
régime de Chun de faire venir des troupes de la zone
démilitarisée (DMZ) qui sépare le nord et le sud
pour réoccuper Gwangju. À 3 h 30 le 27
mai, l'armée s'est lancée à l'assaut de Gwangju
dans le cadre de l'« Opération vacances
splendides ». La population de Gwangju résista
vaillamment à cet acte de terreur d'État.
Des milliers de civils furent tués et
près de 15 000 personnes furent blessées dans
la bataille. Plus de 1500 personnes furent faites
prisonnières et plusieurs d'entre elles furent torturées.
Sept personnes furent exécutées et 14
condamnées à vie pour s'être opposées
à la dictature militaire appuyée par les
États-Unis et pour
avoir revendiqué leurs droits.
Note
1. Kim Dae Jung, qui est
décédé en août 2009, était à
l'époque un prisonnier politique bien connu. Il est devenu plus
tard le 8e président de la République de Corée et
il a joué un rôle important dans l'établissement du
dialogue nord-sud pour la réunification. Avec le dirigeant de la
République démocratique populaire de Corée (RPDC)
Kim Jong Il, il a été le cosignataire de l'historique
Déclaration conjointe nord-sud du 15 Juin 2000 qui a
inauguré une nouvelle période dans la lutte pour la
réunification de la Corée.
Calendrier d'événements
Élections générales
de 2018 au Mexique
Sale guerre et préoccupations
populaires,
face-à-face
- Claude Brunelle -
Le candidat à
la présidence de l'alliance d'ALMO,
Andrés
Manuel
Lopez
Obrador,
prend
la
parole
lors d'un
rassemblement.
Le
premier
juillet
prochain
se
tiendront des élections
générales au Mexique. Au total 3400 postes
électifs devront être comblés. Cela comprend
l'élection du président, de 128 sénateurs dont 96
par vote direct et 32 par liste proportionnelle, de 500
députés dont 300 par vote direct et 200 par liste
proportionnelle. Neuf États éliront leur gouverneur, les
2,762 postes restants représentent les maires et conseillers des
villes et villages de toute la république mexicaine. Plus de 17
000 candidats se présentent à cette élection. Ce
nombre record de postes à combler et la conjoncture historique
particulière rendent cette élection très
importante.
Les
élections
générales
de
cette
année se
tiennent dans un contexte politique, économique et social des
plus difficiles pour le peuple mexicain. Plus de 60 % de la population
de la république vit sous le seuil de la pauvreté. Le
niveau d'insécurité est à son comble avec plus de
200 000 morts au cours des douze dernières années, des
milliers de personnes disparues et des agressions en nombre encore plus
grand. Selon les agences de défense des droits humains, chaque
minute, 11,7 femmes sont victimes d'agressions, de violence ou de
tentatives d'assassinat et sept d'entre elles en meurent chaque jour.
La jeunesse n'est pas épargnée, avec des milliers de
disparitions et d'assassinats dans les zones régionales les plus
politisées du pays. Les groupes de criminels organisés et
les cartels criminels liés à l'État mexicain ne
cessent d'augmenter.
Alors
que
le
PIB
a
augmenté de 2,1 %, les salaires ont baissé
de 3,5 %. Le niveau d'impunité en ce qui concerne tous les types
de crimes dans le pays est de 98 %. Le niveau d'intégration
à l'économie des États-Unis est à son
niveau le plus élevé. Le Mexique, premier producteur de
maïs, est devenu importateur de maïs des États-Unis,
et il en va de même pour les haricots. Les «
réformes » énergétiques du président
actuel Pena Nieto ont permis la privatisation du pétrole et fait
en sorte que les grands monopoles comme British Petroleum ont
maintenant pignon sur rue dans le pays. Le litre d'essence se vend
pratiquement le même prix qu'à Montréal. De pays
producteur de pétrole, le Mexique est devenu pays importateur de
pétrole et de gaz raffiné.
Depuis
le
début
de
la
précampagne électorale, la
présidence mexicaine a reçu la visite de l'ancien
secrétaire d'État des États-Unis
d'Amérique, Rex Tillerson, et de la secrétaire
américaine actuelle à la sécurité
intérieure, Kierstien Nielsen.
Bien
que
chaque
rencontre
avec
de hauts représentants mexicains se
soit tenue derrière des portes closes, les déclarations
respectives des deux paliers de gouvernement ont fait état de la
détermination à poursuivre la collaboration entre les
deux pays sur la question de la sécurité et de
l'immigration. Toutes les agences d'espionnage des États-Unis
ont pignon sur rue dans le centre-ville de la capitale mexicaine. Des
bases militaires américaines clandestines existent dans
plusieurs États de la république. Des milliers de
Mexicains sont déportés chaque année des
États-Unis vers le Mexique. Le commerce d'armes et de drogue de
part et d'autre de la frontière est contrôlé par
les agences américaines qui utilisent le prétexte de la
lutte à l'immigration illégale pour justifier
l'impunité. Le président Trump a récemment
déployé la garde nationale à la frontière
mexicaine.
Compte
tenu
de
tout
cela,
comment pourrait-on être surpris de la grande
préoccupation des États-Unis et des oligopoles qu'ils
servent pour le résultat des élections mexicaines ?
Face
à
cette
situation,
des
milliers de Mexicains résistent,
luttent et manifestent chaque jour afin d'exiger le respect de leur
droit comme êtres humains de vivre en sécurité et
dans des conditions économiques qui leur permettent de vivre
dignement.
La
préoccupation
du
peuple
mexicain
dans ces élections est
de chercher à élire ceux qui pourraient permettre de
provoquer une brisure dans le système d'impunité, de
corruption, de privatisation et d'intégration aux
intérêts impérialistes étasuniens. Dans ce
contexte, le peuple subit les plus grandes pressions possibles pour
qu'il ne puisse pas se concentrer sur ses véritables
intérêts.
Il
est
de
pratique
courante
que les différents partis des riches
déploient tout un arsenal de méthodes pour acheter le
vote des citoyens mexicains. Cela va du simple panier de provisions aux
matériaux de construction en passant par l'intimidation
jusqu'aux assassinats. Devant l'intérêt grandissant du
peuple mexicain pour élire l'Alliance d'AMLO à la
présidence de la république et Lopez Obrador
président, le cartel des partis des riches ne cesse de
multiplier les publicités, annonces, déclarations et
vidéos remplis de mensonges afin de créer une psychose de
peur parmi le peuple mexicain pour qu'il ne vote pas pour AMLO.
À chaque jour de la campagne électorale, le peuple est
soumis a une multitude de messages contradictoires de la part des
quatre candidats à la présidence contre AMLO et Lopez
Obrador. Dans le cadre de ce système, cela devient un
défi pour le peuple de réfléchir calmement
à qui serait le mieux placé pour servir ses
intérêts.
Cette
situation
est
créée
afin
d'effectuer une pression
énorme sur les travailleurs et le peuple mexicain sur leur
décision pour qui voter le premier juillet. Selon les
informations des agences de nouvelles contrôlées par les
médias monopolisés, la lutte se ferait entre d'une part
les alliances du PRI, du PAN et du candidat indépendant,
et d'autre part d'AMLO. Pourquoi cette hystérie et cette
préoccupation vis-à-vis l'élection possible de
AMLO à la présidence de la république ?
Les
deux
alliances
du
PRI
et du PAN, avec le candidat indépendant,
concentrent toutes leurs actions contre la possible élection
d'AMLO comme président de la République. AMLO
présente un projet d'édification nationale qui priorise
le développement de l'économie nationale et l'opposition
à la privatisation des services publics. Cela n'en fait pas un
projet révolutionnaire. Son projet ne s'oppose pas au
système capitaliste ou aux investissements étrangers. Sa
thèse est que le projet peut assurer le développement de
l'éducation, de la santé et la production de biens utiles
au peuple chaque année.
Il
semble
qu'en
ce
moment
l'intérêt général du
peuple mexicain soit pour l'alliance Juntos Haremos historia d'AMLO.
Selon les résultats récents des agences de sondage
nationales ou internationales, le candidat à la
présidence Andrés Manuel Obrador mène avec 46 %
des intentions de vote ou 20 points d'avance sur son proche rival
Ricardo Anaya qui suit avec 26 % et Jose Antonio Meade avec 20 % et El
Bronco 2 %. Margarita Zavala qui vient de se retirer de la course
était à 5 %. Ce pointage est demeuré le
même depuis la précampagne, l'intercampagne et reste le
même à un mois et demi du jour du scrutin. C'est la
troisième fois qu'AMLO se présente à la
présidence du pays. En 2006 et 2012, bien que tout indiquait
qu'il gagnerait l'élection, un processus de fraude ne lui a pas
permis de devenir président du pays. Ceci l'a mené
à constituer son mouvement MORENA en parti politique, et
à créer dans chaque ville et village de la
République des constituantes du parti qui compte
présentement quelque 2 millions de membres actifs.
Il
ressort
de
la
présente
campagne une grande préoccupation
du peuple mexicain pour l'avenir de sa nation et une
détermination à trouver comment aller de l'avant. Une
grande colère existe aussi parmi les travailleurs et l'ensemble
du peuple envers les partis et les médias de communications
parce qu'ils ne traitent pas de leurs préoccupations. Au
contraire, ils continuent de lutter entre eux pour qui dira le plus
grand mensonge sur l'autre ou qui fera le plus peur en criant le plus
fort au sujet d'une apocalypse qui va se produire si le peuple ne se
soumet pas aux intérêts des détenteurs du grand
capital.
Information
En
tout,
cinq
candidats
se
présentent à la présidence
de la république. Trois sont à la tête d'alliances,
soit Andrés Manuel Lopez Obrador, AMLO, pour Junto Haremos
Historia constitué de MORENA en alliance avec Partido del
Trabajo (Mexico) et Encuentro Social ; Ricardo Anaya du Frente por el
futuro, constitué du Partido Acion Nacional, PAN, en alliance
avec Partido de la Révolucion démocratica PRD et du
Movimiento Ciudadano ; Jose Antonio Meade pour Todos por Mexico
constitué du Partido Révolucionario Institucional, PRI,
(parti au pouvoir actuellement) en alliance avec Partido Verde
Ecologista de Mexico PVEM, et Nueva Alianza PANAL ; un candidat se
présente comme indépendant, Jaime Rodriguez
Caldéron, dit El Bronco, qui représente une section
dissidente du PRI dans le nord-est du pays. Margarita Zavala,
épouse de l'ex-président du PAN , Felipe Calderon, s'est
retirée de la course.
Des
127
millions
d'habitants
que
compte le Mexique, quelque 90 millions
auront droit de vote le premier juillet. Plus de 30 % d'entre eux sont
âgés entre 18 et 35 ans, ce qui fait de la jeunesse
mexicaine un facteur clé de cette élection.
70e anniversaire de la Nakba
Des manifestations partout dans le monde contre
les crimes d'Israël et l'ouverture d'une ambassade illégale
des États-Unis à Jérusalem
LML condamne la violence et les meurtres commis
par l'État sioniste d'Israël contre le peuple palestinien
dans la bande de Gaza et la culture d'impunité entretenue par
les impérialistes américains et leurs alliés, y
compris le Canada. Les attaques
criminelles de l'armée israélienne contre la population
de la bande de Gaza à l'occasion de la Journée de la
Nakba
et contre les protestations pour dénoncer la décision de
déménager l'ambassade des États-Unis à
Jérusalem ont fait 60 morts et plus de 2 400
blessés dans une population sans défense. La
décision du président des États-Unis, Donald
Trump, de déménager l'ambassade des États-Unis
à Jérusalem est en soi une violation du
fondement même de la résolution qui a autorisé
Israël à devenir membre des Nations unies en 1949.
Une solution globale, juste et durable à la
négation du droit du peuple palestinien à sa patrie est
la responsabilité de la communauté internationale, mais
celle-ci permet à Israël de rester membre de l'ONU
malgré ses actes criminels. Le droit du peuple
palestinien au retour et à un État souverain en vertu des
frontières qui
existaient avant 1967, ayant Jérusalem-Est comme capitale,
est non négociable.
Le 14 mai près de la
frontière entre Gaza et Israël
Communiqué de presse de Palestine House
- 14 mars 2018 -
À la lumière du meurtre de 58 civils
innocents et non armés de Gaza et des milliers de
blessés suite aux manifestations contre l'occupation
illégale qui se poursuit toujours après cinquante et un
ans sans lumière au bout du tunnel et des nombreux Palestiniens
blessés ou tués au cours des activités des
derniers jours, l'heure est venue de
soulever la question : pourquoi notre gouvernement est-il
silencieux ?
Nos représentants au parlement, les
organisations de droits humains et nos compatriotes canadiens sont
sourds et silencieux devant le massacre d'innocents dont le seul crime
est de résister de façon pacifique aux forces
d'occupation qui les ont emprisonnés et qui ont encerclé
leurs terres et leur eau et les ont privés de nourriture, de
médicaments et de ce dont ils ont besoin pour vivre.
Les Nations unies ont déclaré Gaza un
endroit invivable où les densités démographiques
sont parmi les plus élevées au monde et où il y a
pénurie des nécessités de base et de droits. Le
fait de présenter tous les citoyens de Gaza comme des membres de
Hamas est un stratagème malhonnête qui vise à les
déshumaniser et à justifier les
massacres.
Nous appelons tous les Canadiens et en particulier les
organisations qui prônent la justice et la paix à faire
entendre leur voix pour dénoncer ces crimes de guerre
humanitaires. Au point où nous en sommes, le silence n'est rien
de moins que complicité avec ces crimes. Les vies palestiniennes
comptent aussi.
Actions partout dans le monde en photos
Canada
Halifax, Nouvelle-Écosse
Montréal, 13 mai
Montréal, 14 mai
Toronto, 12 mai
Toronto, 18 mai
Windsor, 15 mai
Edmonton, 14 mai
Vancouver, 15 mai
Courtenay, Colombie-Britannique, 15 mai
Turquie
15 mai
17 mai
Yémen
Sana'a, 15 mai
Pakistan
Indonésie
Jakarta, 11 mai
Afrique du Sud
Capetown, 15 mai
États-Unis
New York, 17 mai
Washington, 14 mai
Milwaukee, 14 mai
New Haven, 15 mai
Angleterre
Londres, 15 mai
Sheffield, 15 mai
Cambridge, 15 mai
Irlande
Derry, Irlande, 14 mai
Derry, Irlande, 15 mai
Limerick, 15 mai
France
Cannes, France, 15 mai (au Festival de
Cannes)
Lyon le 14 mai
Norvège
Oslo le 16 mai
Italie
Rome le 14 mai
(Photos: LML, Great Return March, Z.
Woodford, Niks, Shehab News, Al
Nakba 70, Rida, S. Wilkinson, Ireland Palestine Solidarity Campaign,
Derry IPSC, Gaza Action Ireland, A-K Alkahlout)
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