Numéro 47 - 25 novembre 2017
Supplément
Il y a un an nous perdions Fidel Castro
L'exemple révolutionnaire de Fidel
inspire des millions de personnes à combattre pour la
souveraineté et
à défendre les principes
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Il
y
a
un
an
nous
perdions
Fidel
Castro
• L'exemple révolutionnaire de Fidel
inspire des millions de personnes à combattre pour la
souveraineté et à défendre les principes
• Fidel Presente, Siempre! Fidel est toujours
présent! - Isaac Saney,
Réseau canadien pour Cuba
• La Révolution c'est... -
Yenia Silva
Correa
• Le peuple cubain rend hommage à Fidel
à l'occasion de l'anniversaire
de sa mort
• Fidel est honoré à Washington
• Conférence sur la pensée de
Fidel
Castro à Guantanamo
• Chaque mot est un concept, une idée
- Marta Rojas Rodríguez
• Fidel nous a lancés au combat -
Alejandra
Garcia
• Toujours Fidel - Ciro Pérez
Hebra
Il y a un an nous perdions Fidel Castro
L'exemple révolutionnaire de Fidel inspire des
millions de personnes à combattre pour la souveraineté et
à défendre les principes
En hommage à Fidel au moment de sa mort, des millions de Cubains
ont signé le serment d'allégeance au « Concept de
révolution » qui dit entre autres :
« La
Révolution veut dire unité ; c'est l'indépendance,
c'est lutter pour nos rêves de justice pour Cuba et pour le
monde, qui est le fondement de notre patriotisme, de notre socialisme
et de notre internationalisme. »
Le 25 novembre nous marquons le premier
anniversaire de la perte physique du dirigeant légendaire
historique de la
Révolution cubaine, le camarade Fidel Castro. Durant
l'année écoulée,
les Cubains ont su traduire leur grande tristesse devant la perte d'un
dirigeant bien aimée en une force et une
unité plus grandes dans la défense de leur
indépendance et
souveraineté contre l'ingérence impérialiste.
Affrontant les catastrophes naturelles comme les récents
ouragans qui ont fait des ravages partout sur l'île ainsi que le
blocus économique et financier toujours plus brutal des
États-Unis, les Cubains resserrent les rangs pour surmonter les
difficultés et protéger la révolution. L'esprit
révolutionnaire et la
très grande générosité de Fidel vivent dans
les faits et gestes des travailleurs, des jeunes et étudiants,
des professionnels de la santé, des intellectuels et des
enseignants qui ont démontré leur disposition à
faire tous les sacrifices et à surmonter toutes les
difficultés pour continuer de bâtir l'économie
socialiste pour que personne ne soit laissé pour
compte.
L'exemple et la fidélité aux principes de
Fidel continuent d'inspirer le peuple cubain sur la voie de
l'indépendance, de l'autodétermination et de la
dignité humaine. Il y a un an, des millions de Cubains ont
signé le serment d'allégeance au « Concept de
révolution » énoncé par Fidel
le 1er mai 2000. Le serment se lit entre
autres comme suit : « La Révolution veut dire
unité ; c'est l'indépendance, c'est lutter pour nos
rêves de justice pour Cuba et pour le monde, qui est le fondement
de notre patriotisme, de notre socialisme et de notre
internationalisme. »
On a vu durant l'année écoulée que
la vie et l'oeuvre de Fidel Castro vivent également dans le
coeur et la pensée de millions de personnes dans le monde qui
luttent pour la justice, la dignité et la liberté. Le
récent vote aux Nations unies contre
le blocus économique et financier illégal de Cuba par les
États-Unis a confirmé une fois de plus que le monde est
avec Cuba et que ce sont les États-Unis qui s'isolent, pas Cuba.
Comme le soulignait le président Raúl
Castro lors du grand rassemblement en hommage à Fidel à
Santiago de Cuba l'année dernière : « C'est
possible, tel est l'enseignement permanent de Fidel. Il nous a
montré que l'homme est capable de surmonter les conditions les
plus dures s'il reste inébranlable dans sa volonté de
vaincre, s'il fait
une évaluation correcte de chaque situation sans renoncer
à ses justes et nobles principes. »
C'est cet esprit révolutionnaire qui continue de
guider le peuple cubain dans sa bataille pour garantir sa
souveraineté et son indépendance.
Hasta la Victoria Siempre
Comandante ! Venceremos !
Fidel Presente, Siempre! Fidel est toujours
présent!
- Isaac Saney, Réseau canadien
pour Cuba -
Aujourd'hui, le 25 novembre 2017, est le
premier anniversaire du départ physique de Fidel Castro,
dirigeant de la Révolution cubaine. Conformément à
ses souhaits, aucun monument n'a été érigé
en son honneur, aucune rue, aucun édifice ni endroit ne porte
son nom.
La personne de Fidel n'a pas besoin de monuments
physiques. Il est présent dans chaque lutte contre la
domination, l'oppression et l'exploitation impériales. Ses
idées résonnent et vibrent dans les efforts pour traduire
les aspirations les plus profondes des peuples du monde pour une
société fondée sur la justice et la dignité
humaine.
Il est très à propos qu'au moment
où le monde souligne le premier anniversaire du
décès de Fidel, le peuple cubain se prépare une
fois de plus à aller aux urnes dans un autre geste d'affirmation
de sa détermination à continuer sur la voie ouverte par
Fidel. Le 1er janvier 1959, le peuple cubain sous la
direction de Fidel a pris
contrôle de son pays et de son destin. Sa résistance
victorieuse à l'empire est un reflet concret de la politique
fondée sur les principes et la dignité et du leadership
de Fidel.
Aucun mot ne peut transmettre la signification
transcendante et unique de Fidel. Elle transcende de loin les
frontières géographiques de Cuba. Depuis sa naissance, la
Révolution cubaine, sous la direction de Fidel, a établi
un legs sans parallèle d'internationalisme et d'humanitarisme.
José Marti déclarait : « Les tranchées
d'idées valent
plus que les tranchées de pierres » et « un
principe juste venant des profondeurs d'une grotte est plus puissant
qu'une armée ».
Fidel est toujours à nos côtés dans
les tranchées, il nous accompagne dans nos luttes pour
créer un monde meilleur, et il nous montre ce qui peut
être réalisé en tenant haut levées les
bannières de la Justice, de la Paix, du Socialisme, de
l'Internationalisme et de la Dignité humaine. Son legs sera
toujours un témoignage vivant et une
inspiration.
Dans cet esprit, nous déclarons en choeur avec
les peuples du monde :
Fidel Presente, Siempre ! Fidel est
toujours présent !
Au nom du Réseau canadien pour Cuba
Isaac Saney
Co-président et porte-parole national du RCC
Extraits du discours du président cubain Fidel
Castro à titre de président du mouvement des pays non
alignés, 34e Assemblée générale de l'ONU,
12 octobre 1979
« Je parle au nom des enfants qui, dans le monde,
n'ont même pas un morceau de pain ; je parle au nom des
malades qui n'ont pas de médicaments ; je parle au nom de
ceux auxquels on a refusé le droit à la vie et à
la dignité humaine. [...] Je suis venu avertir que si nous ne
trouvons pas de solutions pacifiques et sages aux
injustices et aux inégalités actuelles, l'avenir sera
apocalyptique. Le bruit des armes, du langage menaçant, de
l'arrogance dans l'arène internationale doit cesser. C'en est
assez de croire que les problèmes du monde peuvent se
régler à coups d'armes nucléaires ! Les
bombes pourront tuer les affamés, les malades, les ignorants,
mais elles ne
pourront tuer la faim, les maladies, l'ignorance. Elles ne peuvent non
plus tuer la juste rébellion des peuples, et le cataclysme
emportera aussi les riches, qui sont ceux qui ont le plus à
perdre en ce monde. Disons adieu aux armes et consacrons-nous comme des
personnes civilisées aux problèmes les plus
écrasants de notre époque. Voilà la
responsabilité et le devoir le plus sacré de tous les
hommes d'État du monde. C'est en outre la prémisse
indispensable de la survie de l'humanité. »
La Révolution c'est...
- Yenia Silva Correa -
Le Commandant en Chef Fidel Castro Ruz a annoncé son concept de
Révolution le 1er mai 2000.
Un an après la mort de Fidel Castro Ruz, Cuba
continue d'être un pays en révolution.
Un an après la mort du dirigeant historique de
la Révolution
cubaine, Fidel Castro Ruz, et le peuple cubain restent fidèles
aux idées
exprimées dans son concept de Révolution, annoncé
le 1er mai 2000 à La
Havane.
Les nombreuses leçons de son legs se sont
avérées essentielles à un
moment où le pays fait face à des
événements météorologiques
défavorables, entreprend les transformations nécessaires
et travaille
fort pour construire le genre d'avenir auquel nous aspirons.
Des situations les plus courantes aux situations les
plus
difficiles, les douze points clés du concept de
Révolution de Fidel
continuent de marquer l'évolution du pays alors qu'il regarde
vers
l'avenir.
Un sens du moment historique
Ce Cuba de 2017 a rendu un hommage bien
mérité à une figure
dont l'exemple a transcendé les limites du temps et de
l'espace : le
guérillero argentino-cubain Ernesto Guevara de la Serna.
Hommage à Che Guevera à Villa Clara, 8 octobre 2017
Au moment où les forces de droite revendiquent
de reprendre des
positions dans les gouvernements de la région, revenir aux
idées et aux
expériences que nous a laissées Fidel nous aide
à comprendre
l'histoire que Cuba partage avec les peuples des Amériques et la
menace
que l'impérialisme fait peser sur la région.
Changer tout ce qui doit être changé
Ce principe est illustré par les
améliorations apportées au
système d'éducation national (le troisième
processus de ce type à être
entrepris dans le pays).
Avec des objectifs bien définis
(améliorer la qualité du
processus d'enseignement, mettre davantage l'accent sur le rôle
des
étudiants dans le processus d'apprentissage et reconnaître
la figure de
l'enseignant), les écoles cubaines visent à se
transformer pour devenir
les centres éducatifs les plus importants dans la
communauté et
continuent à
assumer leur responsabilité de former les nouvelles
générations.
Les écoles cubaines, fidèles à la
Révolution et à la pensée de Fidel,
sont en train de « changer tout ce qui doit être
changé » afin de
s'améliorer.
Pleine égalité et liberté
Ce sont des droits qui sont
légitimés et défendus dans les
élections générales de 2017-2018 au pays, une
véritable expression de
la participation citoyenne. Cuba est l'un des cinq pays dans le monde
où l'âge minimum pour voter est de 16 ans, alors que
les individus
peuvent occuper une position au Parlement quand ils atteignent
l'âge de 18 ans.
Les élections générales de 2017-2018 sont une
authentique expression
des principes de pleine égalité et liberté qui
sont exprimés dans le
concept de Révolution de Fidel.
Cependant, les années de lutte qui ont permis
ces réalisations
pour les générations présentes et futures ont
été bien plus nombreuses
et elles doivent donc être préservées et
protégées.
Être traité et traiter les autres comme
des êtres humains
C'est un principe qui a été
présent dans le caractère
humaniste de la médecine cubaine, les exemples les plus
évidents étant
les médecins et les infirmières, qui depuis les
premières années de la
Révolution ont offert leur solidarité et leur aide dans
les
circonstances les plus difficiles partout dans le monde.
Le travail internationaliste des médecins cubains est l'un des
exemples
les plus évidents de ce que la Révolution signifie pour
les habitants
de l'île.
Le 31 janvier 2017, l'Organisation mondiale
de la Santé a remis la
bourse commémorative Dr. Lee Jong-wook pour la santé
publique à la
brigade médicale cubaine Henry Reeve - créée par
Fidel - en
reconnaissance de son travail pour combattre les catastrophes
naturelles et les épidémies graves dans le monde.
S'émanciper nous-mêmes et par nos propres
efforts
Depuis près de 60 ans de
révolution, Cuba a investi
beaucoup dans la formation de ressources humaines hautement
qualifiées,
dévouées aux principes du socialisme et du
développement du pays.
Pendant ce temps, l'informatisation de la
société cubaine, la
politique qui a été approuvée en février
dernier par le Conseil des
ministres, est l'un des processus les plus importants actuellement en
cours sur l'île et est l'un des efforts déployés
par les dirigeants du
pays pour s'émanciper « par nous-mêmes et par nos
propres efforts »,
en
donnant la priorité aux technologies de l'information et des
communications en tant que secteur stratégique
étroitement lié à la
croissance économique et au développement social de
l'île.
La contestation des forces dominantes puissantes dans
et au-delà de l'arène sociale et nationale
Pendant près de 60 ans, Cuba a
résisté à l'agression des États-Unis
qui ont eu recours à une variété de
méthodes pour écraser l'esprit du
peuple cubain et éliminer ses principaux dirigeants.
Afin de « nous émanciper nous-mêmes et par nos
propres efforts », le
pays s'engage dans un processus d'informatisation de la
société cubaine
et possède les ressources humaines hautement qualifiées
pour le faire.
L'application continue du blocus économique,
commercial et
financier ; les tentatives d'ingérence dans les affaires
intérieures du
pays ; les efforts pour isoler Cuba politiquement au sein de la
communauté internationale ; le développement et la
mise en oeuvre de
programmes subversifs et le refus de retourner le territoire
occupé illégalement par la base navale à
Guantánamo, ne sont que
quelques exemples des luttes auxquelles Cuba est confrontée, qui
ont
été difficiles et continuent de l'être.
La défense des valeurs auxquelles nous croyons
au prix
de tous les sacrifices
Les États-Unis ne peuvent s'attendre à ce
que Cuba « fasse des
concessions sur des questions inhérentes à sa
souveraineté et à son
indépendance, ni qu'elle accepte des conditions, de quelque
nature
qu'elles soient », affirmait la Déclaration
émise par le Gouvernement
révolutionnaire en juin dernier, suite à l'annonce par le
président des
États-Unis Donald Trump de l'élimination des voyages de
peuple-à-peuple, de prohiber des transactions
économiques,
commerciales et financières entre des compagnies
étasuniennes et des
entités cubaines affiliées aux Forces armées
révolutionnaires ou aux
services du renseignement et de sécurité.
Modestie, altruisme, solidarité et
héroïsme
Un excellent exemple de ces principes est les efforts
inlassables
des médecins et des enseignants cubains qui, même dans des
conditions
difficiles, s'assurent que le peuple jouisse de son droit à la
santé et
à l'éducation.
Un autre exemple est la détermination avec
laquelle Cuba fait face
aux défis quotidiens que cause le blocus économique,
commercial et
financier imposé par les États-Unis, la façon dont
nous partageons ce
que nous avons et non ce qui reste, notre sang froid alors que nous
nous préparons à faire face à l'avenir en tenant
bien haute la bannière
du socialisme.
Une lutte qui se mène avec courage, intelligence
et réalisme
Le fait que Cuba soit une île est une
réalité irréfutable qui rend le pays plus
vulnérable aux effets du changement climatique.
En mai dernier, le Conseil des ministres a
appuyé le projet
Tarea Vida (Mission de vie) du ministère de la Science, de la
Technologie et de l'Environnement, lequel, en tant que composante de la
stratégie du gouvernement pour combattre les changements
climatiques,
comprend des mesures qui visent à préserver la vie du
peuple dans les
zones vulnérables, la sécurité alimentaire et le
développement du
tourisme.
Non seulement les ressources humaines,
matérielles et naturelles
sont-elles importantes pour le développement du pays, mais
savoir s'en
servir avec sagesse est lui aussi important.
Jamais de mensonge ou d'infraction aux principes
éthiques
La réponse bien fondée des
autorités cubaines aux allégations d'«
attaques soniques » contre des diplomates de l'ambassade des
États-Unis
sur l'île confirme le sérieux avec lequel Cuba se conforme
aux ententes
internationales sur la santé et l'intégrité du
personnel diplomatique,
et comprend des arguments scientifiques qui prouvent
l'existence d'une campagne visant à renverser les progrès
qui ont été
faits dans la normalisation des relations entre Cuba et son voison du
nord.
Une profonde conviction qu'il n'existe aucun pouvoir
dans le monde qui puisse écraser le pouvoir de la
vérité et des idées
Les marches de masse qui ont eu lieu dans les
municipalités et les
villes du pays à l'occasion des célébrations
du 1er Mai démontrent à
quel point la défense de la vérité et de nos
idées est importante pour
le peuple cubain.
Suivant le principe que « Cuba ne renoncera pas
à ses idées
d'indépendance et de justice sociale », des centaines
de milliers de
travailleurs, accompagnés de leurs familles et de leurs amis
venus de
partout dans le monde, se sont rassemblés à la place
où Fidel a annoncé
son concept de Révolution il y a 16 ans.
L'unité, c'est l'indépendance, c'est
lutter pour nos rêves de justice pour Cuba et pour le monde, qui
est le fondement de notre patriotisme, de notre socialisme et de notre
internationalisme
Cette prémisse renferme à elle seule
l'appui
inconditionnel que Cuba exprime dans les forums internationaux pour les
causes les plus nobles, dont la lutte contre l'analphabétisme,
la
formation des étudiants étrangers dans le pays,
l'opposition à toutes
les
formes de colonialisme qui existent encore aujourd'hui dans le monde et
la solidarité avec les gouvernements progressistes et
élus
démocratiquement et les classes opprimées. Telle est
l'essence
humaniste qui a caractérisé Cuba tout au long de ce
processus de près
de 60 ans, qui n'aurait pas été possible sans Fidel.
L'image de Fidel se retrouvait sur toutes les places dans le pays lors
des célébrations du Premier Mai 2017 à La Havane.
Le peuple cubain rend hommage à Fidel à
l'occasion de l'anniversaire de sa mort
Un jeune Cubain dépose une rose devant la tombe de Fidel au
cimetière de Santa Ifigenia à Santiago de Cuba, le 23
novembre 2017.
Aujourd'hui, le 25 novembre et dans les jours qui
ont précédé le premier anniversaire de sa mort,
les Cubains rendent hommage à leur leader, Fidel Castro Ruz, par
des
activités qui expriment leur profond attachement à la
vision révolutionnaire qu'il incarne et qui continue de les
inspirer.
La presse cubaine publie des éditions spéciales et des
publications pour souligner cet anniversaire, y compris un volume
spécial de 100 pages publié par CubaDebate, qui est une
compilation de ses articles sur Fidel publiés du 26 au 29
novembre 2016.
Pour télécharger le livre, cliquez ici.
Le site Web de CubaDebate a
créé une page où
les Cubains peuvent écrire un hommage personnel à Fidel.
Cliquez ici.
Des jeunes et des étudiants rendent hommage à
l'Université de La Havane, où Fidel
a étudié, le 25 novembre 2017 dans le cadre d'un
événement appelé « Cantata por Fidel »
(Chansons pour Fidel).
Hommage à Fidel à l'ambassade de Cuba à Ottawa le
26 novembre. Des hommages semblables ont lieu dans les missions
diplomatiques partout dans le monde et dans d'autres endroits où
se rassemblent les Cubains qui participent à l'effort
internationaliste de Cuba.
Hommage à Fidel à l'ambassade de Cuba en Uruguay le 25
novembre.
Hommage à Fidel à l'ambassade cubaine en Uruguay le 25
novembre 2017
Des collaborateurs cubains en Angola rendent hommage à Fidel le
25 novembre 2017.
Des jeunes de Las Tunas préparent leur hommage à Fidel au
centre de la ville
le 25 novembre 2017
À Pinar del Río le 25 novembre 2017, un colloque s'est
tenu sur la marque laissée par Fidel
sur la province de Pinar del Río.
Les travailleurs de l'hôpital V.I. Lénine de Holguin
rendent hommage à Fidel,
le 25 novembre 2017.
La Confédération des travailleurs cubains (CTC) rend
hommage à Fidel le 24 novembre 2017 avec l'inauguration d'une
exposition de photos intitulée « Fidel parmi nous »
à son siège à
La Havane. Les photos montrent 64 des visites de Fidel à la CTC
à divers moments
historiques importants de l'histoire du pays et de la CTC.
À La Havane, le 24 novembre 2017, une exposition de peintures du
jeune artiste Reinier Saavedra Sotolongo, en hommage à Fidel,
intitulée « Semblanza » (ressemblance) s'ouvre au
Mémorial José Martí de la Place de la
Révolution. À gauche, le héros cubain René
González.
Un atelier sur « La pensée stratégique de Fidel
Castro Ruz : relations internationales et politique
étrangère » a eu lieu le 23 novembre 2017.
Oscar López Rivera, le combattant pour l'indépendance de
Porto Rico, rend hommage le 21 novembre 2017, accompagné du
héros cubain Fernando González Llort, également
président de l'Institut cubain d'amitié avec les peuples
(ICAP).
Le chanteur-compositeur cubain Raúl Torres présente une
nouvelle chanson écrite en
mémoire de Fidel, intitulée « Laureles y Olivos
» (lauriers et olives).
Fidel est honoré à Washington
- Radio Havana Cuba -
Des personnalités étasuniennes
réunies à Washington le 25 novembre ont mis en
exergue la volonté dont Fidel Castro, leader historique de la
Révolution cubaine, a toujours fait montre d'entretenir les
meilleures relations avec les États-Unis.
La chercheuse renommée Julia Sweig s'adresse
au panel consacré à Fidel. À sa gauche se trouve
l'avocat cubano-américain José Pertierra et à sa
droite se trouvent l'ambassadeur de Cuba aux États-Unis,
José Ramón Cabañas et l'activiste Gail Walker.
Devant un groupe de diplomates en poste aux
États-Unis et d'amis de Cuba, Gail Walker, directrice
exécutive des Pasteurs pour la Paix, organisation
oecuménique étasunienne, a souligné le
caractère altruiste du processus social amorcé par Cuba
en 1959 et l'appui offert à des pays de plusieurs
continents, y compris aux États-Unis.
Elle a cité en exemple la proposition que Fidel
a avancée peu après le passage de l'ouragan Katrina
en 2005 pour envoyer plus de 1 500 médecins
porter secours aux sinistrés, proposition que le
président Bush a refusée.
Gail Walker a également rappelé
que 170 jeunes étasuniens issus de familles pauvres ont
été formés à l'École
latino-américaine de Médecine de La Havane.
Panel dédié à Fidel à l'ambassade cubaine
à Washington
De son côté, Julia Sweig, experte en
études latino-américaines, a signalé qu'à
plusieurs reprises elle a vu le leader révolutionnaire
débattre avec quelques-uns de ses critiques les plus farouches
de sujets liés à Cuba.
L'ambassadeur de Cuba aux États-Unis José
Ramón Cabañas a servi de modérateur au panel qui
était formé d'experts étasuniens qui ont
discuté des efforts continuels de Fidel pour améliorer
les relations avec le voisin du nord et renforcer les liens avec les
citoyens des États-Unis.
Ex-membre du Conseil des relations extérieures
des États-Unis, Julia Sweig a signalé que Fidel Castro a
discuté avec des représentants de l'élite
économique, culturelle et politique des États-Unis et
toujours laissé la porte ouverte à la mise en place d'une
plateforme sur laquelle dresser les relations entre nos deux pays.
Dans des déclarations à l'agence Prensa
Latina, elle a plus tard indiqué qu'à l'heure actuelle,
tous les secteurs de la société américaine sont
favorables à la normalisation des relations.
Peter Kornbluh, directeur du Projet de documentation
sur Cuba aux Archives de la Sécurité nationale à
l'Université George Washington, s'est
référé à plusieurs tentatives de Fidel de
prendre contact avec les plus hautes autorités
étasuniennes.
Coauteur d'un livre sur l'histoire des
négociations secrètes entre Washington et La Havane,
Peter Kornbluh a souligné qu'à tout moment, Fidel a
exprimé clairement sa disposition au dialogue et qu'il demandait
seulement en échange le respect de la souveraineté de
Cuba.
Ceci
a
été
réaffirmé
par
le procureur
cubano-américain José Pertierra qui a dit que la seule
chose que Fidel rejetait d'emblée était l'imposition de
conditions.
Contrairement au gouvernement des États-Unis, Fidel était
prêt à maintenir de bonnes relations dès le
début. Le problème est venu des États-Unis, pas de
Cuba.
Conférence sur la pensée
de Fidel Castro à Guantanamo
L'Université de Guantanamo a accueilli
du 16 au 18 novembre le
premier événement scientifique national sur la
pensée de Fidel Castro à
l'époque contemporaine, visant à promouvoir
l'échange scientifique sur
la vie du dirigeant cubain et son importance internationale.
L'événement a lieu près d'un an
après la disparition physique du
commandant en chef. Plus de 150 professeurs et étudiants
universitaires
de presque tout le pays y ont participé, a déclaré
à ACN Elcira Favier
Pereira, présidente du comité d'organisation.
La réunion, la première du genre sur
l'île, à laquelle ont participé des experts
comme Francisca López Civeira, prestigieuse chercheuse à
l'Université
de La Havane, Katiuska Blanco, journaliste et étudiante de la
vie de
Fidel, et René González Barrios, président de
l'Institut d'Histoire de
Cuba.
L'événement a débuté avec
l'allocution « Être marxiste-léniniste
comme Fidel Castro », prononcée par le docteur en
sciences Rafael
Cervantes Martínez, directeur du département du marxisme
et de
l'histoire du ministère de l'Enseignement supérieur.
Le programme scientifique comprenait également
sept symposiums sur
des thèmes comme la pensée fondamentale de
l'idéologie de la Révolution
cubaine, l'influence de José Martí, Ernesto Guevara et le
marxisme-léninisme dans la pratique de Fidel Castro, ainsi que
la
portée de ses actions dans le contexte politique international.
Les débats ont également porté sur
le concept de la révolution
formulé par Fidel comme fondement d'un socialisme
prospère et durable,
et sur la transcendance de la pensée du dirigeant
révolutionnaire chez
les étudiants cubains. Ce dernier était
réservé aux étudiants.
Parmi les activités en marge de
l'événement, il y eu la plantation
d'un arbre caguairán dans les locaux du siège de l'UG
Raúl Gómez
García, un arbre de bois dur d'une dureté énorme
et considéré par les
Cubains comme un symbole comparable à la fermeté morale
du chef de la
Révolution cubaine.
L'événement était parrainé
par le ministère de l'Enseignement
supérieur, la Société culturelle José
Martí, l'Association des
pédagogues de Cuba ainsi que la Chaire d'honneur pour
l'étude de la
pensée et du travail de Fidel Castro Ruz et des Études
afro-caribéennes
de l'Université de Guantanamo, parmi d'autres institutions.
Chaque mot est un concept, une idée
- Marta Rojas Rodríguez -
Fidel livre son « Concept de révolution » lors du
discours du 1er Mai à La Havane en 2000.
La première fois que j'ai lu « Chaque mot
une idée », l'affiche du Concept de
révolution, exprimée par le Commandant en chef Fidel
Castro, le premier mot qui m'a frappé était «
modestie ». Je pensais à un moment où,
en 1955, tout le monde était d'accord, Fidel était
déjà considéré comme un homme
compétent. Après avoir été
diplômé de l'école de Belén, les louanges
des prêtres jésuites ne laissèrent aucun doute sur
le fait qu'il l'était et le deviendrait davantage plus tard.
En 1955, le jeune avocat avait déjà
prononcé son discours d'autodéfense indiscutablement
riche et éloquent connu sous le nom de « L'histoire
m'acquittera ».
Cependant, le mot « modestie » m'a
fait penser à un passage d'une lettre ou d'un document, je ne
sais plus exactement lequel, que Haydée Santamaría m'a
donné à lire en mai 1955. « Lisez ce passage
de Fidel, vous l'aimerez. » C'était juste une section
qui pouvait provenir d'un document sur ses projets, une lettre à
un ami
ou à Haydée et Melba sur leurs plans
révolutionnaires[1],
qui, logiquement, étaient de la plus grande discrétion.
J'ai lu le passage marqué. J'étais chez les parents de
Melba sur la rue Jovellar, où après la libération
des deux femmes de la prison de Guanajay, elles avaient installé
un bureau pour recevoir
tout ce qui avait été envoyé par Fidel pendant son
incarcération sur l'île de la Jeunesse, suite à
l'attaque de la Moncada.
J'ai pris le morceau de papier, qui était
plié pour ne montrer que le passage et daté du 19
mai. J'ai lu dans l'écriture de Fidel :
« Je suis obsédé par Cecilia
Valdés de Villaverde, ça ne m'intéressait pas
depuis des années mais maintenant je suis pressé de le
lire. J'ai vécu des jours heureux, captivé, inconscient
de tout, pratiquement transporté au siècle dernier, dans
les pages de cette formidable histoire de Cuba.
Pièce de théâtre cubaine d'après le roman
classique Cecilia Valdés de Villaverde
« Depuis un certain temps maintenant, j'ai voulu
en savoir plus sur notre passé, notre population et les gens
d'hier. Mon enthousiasme, mon intérêt et ma passion pour
tout ce que je suis en train de lire m'aident. Cette fois, je veux
parler
du travail de la personne qui a superbement peint cette période,
dont certains aspects sont encore vivants
dans la mentalité cubaine, surtout en ce qui concerne ce
problème intéressant de l'esclavage, parce que je me
rends compte que c'est la cause d'une grande partie de l'énorme
confusion et des vacillations qui ont caractérisé la
pensée politique cubaine en 1868.
« Quand il s'agit de lire un roman, c'est une
méthode qui me plaît car elle me permet de me reposer de
l'étude en redoublant d'intérêt, je me sens souvent
un peu tenté de pénétrer dans le champ de la
fiction, mais heureusement l'histoire m'occupe, et plus encore, quand
c'est sous cette forme, quand il n'y a pas que l'histoire politique,
économique, socioculturelle, mais l'histoire la plus large et
la plus profonde que l'on puisse demander.
« J'ai commémoré le 7
décembre en lisant, avec une profonde vénération,
les lettres et les documents de Maceo dans le volume de la
Société cubaine des études historiques en ma
possession. Quelques jours auparavant, j'ai passé des moments
charmants avec la biographie de Zweig, indiscutablement
supérieure à celle de Rourke. C'est ainsi
que les jours passent, assez facilement en fait. »[2]
Quelle modestie et quel intérêt pour
l'histoire !
Plus bas, presque à la fin du concept
désormais historique de la Révolution selon Fidel, j'ai
lu : « Lutter pour nos rêves de justice pour Cuba et
pour le monde, qui est le fondement de notre patriotisme, de notre
socialisme et notre internationalisme. » J'ai
été frappé par plus que juste un mot, et juste
comme cela, j'ai commencé à
me rappeler davantage de remarques de Fidel. C'était presque
comme si je l'entendais parler, comme lors du procès de la
Moncada quand il se référa au programme
révolutionnaire du Mouvement du 26 juillet et qui
deviendrait bientôt une victoire stratégique et un
triomphe définitif de la Révolution.
À cette époque (1953), il
déclara : « Nous déclarons également
que la politique de Cuba en Amérique latine sera une politique
de solidarité étroite avec les peuples du continent et
ceux politiquement persécutés par des tyrannies
sanglantes ... »
Ainsi, tout comme Martí, que Fidel a
proclamé comme l'auteur intellectuel de l'assaut de la Moncada,
chaque mot, discours ou concept, esquissé dans de brefs passages
par Fidel, est une expression éternelle de son sens du moment
historique.
Fidel (au centre) et d'autres rebelles de La Moncada sont
libérés de prison, en mai 1955, suite
à la tentative du 26 juillet 1953, qui a échoué,
de renverser la dictature du pantin Fulgencio Batista installée
par les États-Unis
Notes
1. Haydée Santamaria et Melba
Hernández sont deux vétérans de l'attaque contre
la caserne de Moncada en 1953 qui ont participé à la
Révolution cubaine.
2. Après le triomphe de la Révolution,
des documents et des lettres écrits par Fidel depuis sa cellule
sur l'île de la Jeunesse furent publiés ; y compris
celui faisant référence au roman de Villaverde.
Fidel nous a lancés au combat
- Alejandra Garcia, Granma -
Une garde d'honneur de jeunes à
l'Université de La Havane, le 28 novembre 2016, suite au
décès de Fidel
Le 17 novembre 2005 fut une journée
particulièrement agitée à l'Université de
La Havane. La célébration de la Journée
internationale des étudiants qui, à cette occasion,
marquait le 60e anniversaire de l'entrée du commandant en
chef Fidel Castro dans cette École de hautes études,
avait attiré sur la colline universitaire
des milliers d'étudiants de toute la ville qui attendaient
fébriles et impatients l'arrivée du leader de la
Révolution cubaine.
Cet événement changea nos vies pour
toujours, se souvient le Dr Elier Ramirez Cañedo qui, en
dépit de la fonction de président de la
Fédération des étudiants à
l'Université de La Havane qu'il occupait à
l'époque, eut beaucoup de mal à se faire une place parmi
l'auditoire. Il précise que le climat d'intimité qui
s'instaura était tel que
chaque étudiant avait l'impression que Fidel s'adressait
à lui en le regardant droit dans les yeux.
Ses premiers mots furent des paroles de reconnaissance
pour les jeunes venus nombreux, suivies par une présentation
d'excuses.
« Vous avez été très
aimables de rappeler ce jour très spécial, le 60e
anniversaire de ma timide entrée à cette
université [...]. Cela aurait été une immense
douleur de ne pas assister à une cérémonie
à laquelle vous m'auriez invité, spécialement en
ce moment, dans ce grand amphithéâtre »,
signala Fidel.
Fidel prenant la parole à l'Université de
La Havane le 17 novembre 2005
Cette rencontre fut un retour aux origines, explique le
jeune historien. À l'endroit qui vit naître ses
préoccupations pour cette île, cette « petite
île, aux temps où on ne parlait pas encore de
mondialisation, la télévision n'existait pas, l'Internet
non plus, pas plus que les communications instantanées d'un bout
à l'autre de la planète, c'est à peine
s'il y avait le téléphone [...] », faisait
remarquer le leader de la Révolution aux jeunes qui
s'étaient réunis en cet après-midi de novembre.
Ce n'est pas un hasard non plus si ses interlocuteurs
étaient précisément des jeunes. Selon Elier
Ramirez, « il s'adressa aux jeunes universitaires, en lesquels il
avait toujours eu confiance, pour leur dire certaines choses que, dans
un autre contexte, il ne se serait pas senti aussi à l'aise et
motivé pour les dire ».
Ce fut un discours très critique. Le commandant
en chef énonça ce 17 novembre une idée qui
soustend inévitablement la compréhension rationnelle de
tout processus historique : la réversibilité
possible des transformations qui ont été
réalisées.
Comme lorsqu'il a déclaré que «
parmi les nombreuses erreurs que nous avons tous commises, la plus
importante a été de croire que quelqu'un savait ce
qu'était le socialisme, ou comment on construit le
socialisme ». Ou de demander si les révolutions
étaient appelées à s'effondrer, ou encore :
« Est-ce que ce sont les humains qui font s'effondrer les
révolutions? Est-ce que les humains, ou la
société, peuvent empêcher les révolutions de
s'effondrer? [...] Cette Révolution-ci peut être
détruite... elle peut être détruite par nous, et ce
sera notre faute. »
Cependant, Fidel fut en même temps très
optimiste, souligne Ramirez. Il s'est dit confiant dans la
capacité du peuple, et en particulier des jeunes, qu'il a
appelés à affronter les principaux problèmes
internes de notre pays, ajoute-t-il.
« [...] si nous allons livrer une bataille, il
faut utiliser des projectiles de plus gros calibre, il faut faire la
critique et l'autocritique dans la salle de classe, dans la cellule du Parti et ensuite
hors de la cellule, et après dans la commune et
après dans le pays », leur dit le commandant
en
chef depuis l'estrade de l'imposant salon où
reposent, dans une urne de marbre, les restes du philosophe et
prêtre Félix Varela.
Ainsi, ses paroles « ont marqué un avant et
un après dans le cours de la Révolution ».
« Il se concentra sur nos
propres erreurs, celles qui sont plus dangereuses que toute la machine
de nos puissants ennemis. Car sans l'existence de ces erreurs
que Fidel a énoncées, comme le gaspillage, la corruption,
le bureaucratisme et autres maux, aucun ennemi, aussi puissant soit-il,
ne pourrait atteindre ses
objectifs », explique l'historien.
Ceci ne veut pas dire que Cuba doit négliger les
menaces externes, mais qu'« il faut en même temps accorder
plus
d'attention à nos propres maux qui peuvent détruire la
Révolution », ajoute-il.
Fidel ne pouvait pas être plus explicite dans son
intervention : « Ce pays peut s'autodétruire ;
cette Révolution peut se détruire. Aujourd'hui, ils [les
puissances impérialistes] me peuvent pas la détruire;
nous, en revanche, nous
pouvons la détruire, et ce sera de notre faute. »
Ce qui ne signifie pas que l'ennemi externe ait
cessé de représenter une menace, reconnaît Ramirez,
qui précise que Fidel nous a « appelés à
élargir notre vision de cet ennemi, notre voisin du Nord
possédant à l'intérieur de notre pays de dangereux
alliées prêts à lui faciliter la
tâche ». « Fidel nous a rappelé
que l'invulnérabilité
de la Révolution ne peut être atteinte qu'avec
l'éradication de ces maux internes », ajoute Ramirez,
visiblement ému à l'évocation de cette
commémoration fascinante et éclairante de la
Journée internationale des étudiants à
l'Université de La Havane.
Les paroles de Fidel furent magiques, et « nous
avons tous succombé à cette capacité
spéciale qu'il avait de nous mobiliser. Ce fut un cri de
ralliement », dit-il.
Fidel parmi les jeunes, le 12 septembre 2004
Toujours Fidel
- Ciro Pérez Hebra -
Le Cerro Pelado, le
navire
qui
a
transporté
les
athlètes
cubains
aux
10e
Jeux
d'Amérique centrale et des Caraïbes à San Juan,
à Porto Rico en 1966
Cette histoire débute plusieurs mois avant
les 10e Jeux d'Amérique centrale et des Caraïbes
à San Juan, à Porto Rico en 1966, lorsque le
département d'État américain informe le
président du Comité olympique cubain, Manuel Gonzalez
Guerra, que les demandes de visas des athlètes cubains qui
participeront à l'évènement ne
pourront pas être traitées par l'ambassade suisse à
La Havane.
Avery Brundage, président du Comité
international olympique (CIO), le général José
Jesus Clark Flores du Mexique et Felicio Torregrosa, président
du Comité portoricain, discutent de la situation et demandent
que les autorités étasuniennes approuvent les visas, mais
attendent en vain une réponse du Département
d'État. Le général Clark
Flores laisse entendre clairement que le parrainage officiel des Jeux
par Porto Rico sera retiré si la question de la
participation de Cuba aux Jeux n'est pas résolue.
Le directeur du Département d'État pour
les Affaires caraïbes et mexicaines, Allen Stewart, répond
que la procédure d'obtention des visas aura lieu à
l'ambassade des États-Unis au Mexique et le CIO recommande que
le Comité olympique cubain accepte cette proposition. Suite
à un semblant de procédure et dix jours avant la tenue
des Jeux,
le Département d'État annonce que les visas ne seront pas
émis, que les passeports des athlètes seront plutôt
munis d'un cachet spécial et que l'autorisation pour
l'atterrissage de l'avion de Cubana Airlines à San Juan est
refusée.
Le Comité olympique cubain dénonce cette
agression et demande que les normes et règlements internationaux
qui régissent l'organisation de jeux régionaux à
évènements multiples soient respectés. Notre droit
de participer aux Jeux d'Amérique centrale et des Caraïbes
est ainsi défendu.
Dans ce contexte, les actes héroïques
du 7 juin 1966 liés au Cerro Pelado sont une
vibrante expression de l'esprit combatif et de l'engagement du
mouvement sportif naissant de notre pays. Avec la
célérité et l'engagement qui lui sont propres, le
commandant en chef Fidel Castro Ruz est à la fois concepteur,
commandant
et dirigeant de cette bataille.
À Santiago de Cuba, un navire marchand est
préparé avec grand soin et équipé pour le
voyage à San Juan. On y trouve les accommodations de base pour
les athlètes cubains : des dortoirs, une cuisine, des
salles à dîner et de massage, ainsi que des aires de repos
et de relaxation. Trois cent soixante-cinq membres de la
délégation cubaine
sont prêts à entreprendre le voyage à bord du
navire — athlètes, entraîneurs, personnel médical,
dirigeants sportifs et journalistes.
Les participants de l'époque rappellent que ces
événements ont été vraiment
étonnants. Dans les jours qui ont précédé
les Jeux, les organisateurs ont travaillé d'arrache-pied pour
assurer la participation de la délégation à San
Juan, et plusieurs d'entre nous n'étions pas au courant des
détails de l'organisation.
Le groupe au complet quitte
l'aéroport international José Marti à la Havane
à bord des avions cubains, convaincu qu'il s'envole vers Porto
Rico. Nous atterrissons d'abord à Camaguey et ensuite à
Santiago de Cuba. À Santiago, on nous informe que le reste du
voyage ne se fera pas par voie aérienne mais par voie maritime.
Nous quittons donc cette ville héroïque à bord du Cerro
Pelado, son précieux « cargo » entre les
mains d'un équipage de première qualité
mené par le capitaine Onelio Pino.
Après de nombreuses heures en mer, nous nous
approchons des rives de Porto Rico. Pendant ce temps, des
athlètes s'exercent et s'entraînent sur le pont. Un avion
de la Garde côtière des États-Unis s'approche
à basse altitude du navire et largue une note pour signaler que
notre entrée dans les eaux territoriales américaines de
San Juan, Porto
Rico, est interdite. Le cinéaste Santiago Alvarez de l'Institut
cubain de l'art et de l'industrie cinématographique (ICAIC)
réussit à saisir la note et le caméraman Ivan
Napoles captera à tout jamais sur pellicule la manoeuvre de
l'avion au-dessus du navire.
Avant l'arrivée, nous nous assemblons sur le
pont du navire et nous approuvons à l'unanimité la
Déclaration du Cerro Pelado, dans laquelle sont
énoncés les principes présents et futurs du sport
cubain, après qu'elle ait été lue de vive voix par
José Llanusa Gobel, directeur de l'Institut national du sport,
de l'éducation physique et
des loisirs (INDER).
Le 10 juin, à trois milles de San Juan, le
général Clark Flores et le dirigeant sportif portoricain
German Rieckehoff Sampayo montent à bord du navire et
rencontrent José Llanusa Gobel, dirigeant de la
délégation, ainsi que Manuel Gonzalez Guerra,
président du Comité olympique cubain, pour prendre les
dispositions pour l'amerrissage
du navire et de sa délégation. Des requins rôdent,
ce qui rend l'opération difficile et dangereuse. Une centaine de
personnes descendent l'échelle pour passer au navire Reacok
qui vient d'accoster le Cerro Pelado.
Nous arrivons à la toute dernière minute
au stade Hiram Bithorn où l'inauguration doit avoir lieu. Nous y
paradons et sommes accueillis par les applaudissements du peuple
portoricain tandis qu'un groupe d'amis scandent en
solidarité : « Cuba, Cuba, Cuba ! ».
La couverture médiatique de notre arrivée est bonne et
l'amerrissage est diffusé en direct à la radio.
En dépit des difficultés, la performance
de la délégation cubaine est imprégnée de
dignité et de détermination avec comme
résultat 77 médailles, 34 d'or, 20
d'argent et 23 de bronze et une deuxième place au tableau
des médailles.
Un groupe d'ennemis de la Révolution attaque
physiquement et verbalement notre délégation, mais ne
réussit aucunement à miner les principes,
l'intégrité et la dignité de notre peuple.
Sur le chemin du retour vers Cuba, la bonne humeur
règne alors que nous discutons sur le pont pendant les
premières heures du voyage en mer. Un ami et annonceur
radiophonique, Eddy Martin, me dit : « Quelle
délégation ! » Le journaliste de Granma,
Juan
Marrero,
déclare :
«
Une
performance
à
la
hauteur
des
attentes », et Llanusa Gobel : « Un
heureux dénouement ! ».
Fidel aborde le Cerro Pelado.
|
Nous nous approchons de la côte de Santiago de
Cuba et je me souviens, cinquante ans plus tard, de cette petite
embarcation qui s'approche du Cerro Pelado. Une échelle
est déployée au flanc du navire et au beau milieu des
rafales de vent Fidel apparaît vêtu d'un
imperméable, accompagné d'autres dirigeants de la
révolution. Me
voilà ému jusqu'aux larmes qui se mêlent
à la pluie sur mon visage.
Le commandant en chef nous salue tous en disant :
« Je suis très fier de votre attitude
révolutionnaire et de votre performance
athlétique. » Il ajoute : « La patrie
salue votre loyauté et votre détermination. »
Plus tard il y a les évènements tels la
réception officielle, le 29 juin 1966, et Fidel y
prend la parole. Il demande : « Pourquoi tenter
d'empêcher la participation d'un pays où le sport n'est
plus le privilège de quelques riches exploiteurs, où
l'activité sportive n'est plus réservée aux
enfants des riches ?... »
Il ajoute : « Par cet
évènement, la révolution est sortie victorieuse
d'une nouvelle bataille contre l'impérialisme ».
Aussi : « Ce que le Comité olympique cubain a fait
est de dénoncer la coercition du gouvernement américain
qui exigeait des conditions politiques qui n'ont rien à voir
avec le sport et qu'il cherchait à imposer
à Cuba pour l'empêcher d'entrer à Porto Rico,
colonie des États-Unis. »
Un peu plus loin dans son discours, Fidel dit :
« Très rarement et peut-être même jamais
auparavant dans un évènement en Amérique centrale,
une délégation, un aussi grand nombre d'athlètes
d'un même pays, a-t-elle remporté autant de
médailles. » Et il ajoute : «
Peut-être qu'aucune autre délégation
représentant notre
patrie ne mérite autant de gratitude pour la bataille
engagée, pour les victoires remportées dans des
conditions aussi difficiles, pour la dignité exprimée
sans relâche. »
L'exploit du Cerro Pelado est venu confirmer
une fois de plus à quel point Fidel a toujours été
avec nous et comment il nous a toujours accompagnés dans la
victoire.
Ciro Pérez Hebra est un journaliste qui
était membre de la délégation cubaine aux 10e
Jeux d'Amérique centrale et des Caraïbes à San Juan,
à Porto Rico.
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