Le Parti bolchévik
prépare et
accomplit la Révolution socialiste d'Octobre
Le retour d'exil forcé de Lénine
Voici un extrait du
chapitre 7 « Le Parti bolchévik prépare
et
accomplit la Révolution socialiste d'Octobre » de
L'Histoire du Parti communiste (bolchevik) de l'URSS, 1939.
* * *
Alors qu'il était encore
en Suisse, Lénine, touché par les premières
nouvelles de la révolution, avait écrit au Parti et
à la classe ouvrière de Russie dans ses Lettres de
loin :
« Ouvriers !
Vous avez accompli des prodiges d'héroïsme
prolétarien et populaire dans la guerre civile contre le
tsarisme. Vous devez accomplir des prodiges d'organisation
prolétarienne et populaire pour préparer votre victoire
dans
la seconde étape de la
révolution ».
Lénine arriva à Pétrograd dans la
nuit du 3 avril. À la gare de Finlande et sur la place, des
milliers d'ouvriers, de soldats et de matelots s'étaient
rassemblés pour le recevoir. Un enthousiasme indescriptible
s'empara des masses, quand il descendit de wagon. Elles
portèrent en
triomphe leur chef dans le grand hall, où les menchéviks
Tchkhéidzé et Skobélev tentèrent bien de
prononcer, au nom du Soviet de Pétrograd, des discours de
« bienvenue », dans lesquels ils
« exprimaient l'espoir » que Lénine
saurait
trouver une « langue commune » avec eux. Mais
Lénine ne les écouta pas. Passant outre, il alla droit
à la masse des ouvriers et des soldats. Monté sur une
auto blindée, il prononça le célèbre
discours dans lequel il appelle les masses à la lutte pour faire
triompher la révolution socialiste. « Vive la
révolution socialiste ! », c'est ainsi que
Lénine termina son discours, le premier depuis de longues
années d'exil.
Rentré en Russie, Lénine s'adonna de
toute son énergie au travail révolutionnaire. Au
lendemain de son arrivée, il fit un rapport sur la guerre et la
révolution à une réunion de
bolchéviks ; puis il reprit les thèses de son
rapport dans une réunion
où, en plus des bolchéviks, assistaient
également
des menchéviks. C'étaient les célèbres
thèses d'Avril qui donnèrent au Parti et au
prolétariat une claire ligne révolutionnaire, pour passer
de la révolution bourgeoise à la révolution
socialiste.
Les thèses de Lénine eurent une
importance énorme pour la révolution, ainsi que pour
l'activité ultérieure du Parti. La révolution
marquait un tournant prodigieux dans la vie du pays, et le Parti, dans
les nouvelles conditions de lutte, -- le tsarisme une fois
renversé, --
avait besoin d'une orientation nouvelle pour s'engager hardiment et
d'un pas assuré dans la voie nouvelle. Ce furent les
thèses de Lénine qui donnèrent cette orientation
au Parti.
Les thèses d'Avril dressaient un plan
génial de lutte du Parti pour passer de la révolution
démocratique bourgeoise à la révolution
socialiste, pour passer de la première étape de la
révolution à la seconde étape ; à
celle de la révolution
socialiste. Toute l'histoire antérieure du Parti l'avait
préparé à cette grande tâche.
Dès 1905, Lénine, dans sa brochure Deux
tactiques de la social-démocratie dans la révolution
démocratique, avait dit qu'après le renversement du
tsarisme, le
prolétariat procéderait à l'accomplissement de la
révolution socialiste. L'élément nouveau, dans les
thèses, c'était qu'elles donnaient un plan concret,
fondé théoriquement, pour s'engager dans la voie de la
révolution socialiste.
Dans le domaine économique, les mesures de
transition étaient les suivantes : nationaliser toutes les
terres du pays, les terres des grands propriétaires fonciers
devant être confisquées ; fusionner toutes les
banques en une seule banque nationale et instituer le contrôle du
Soviet des
députés ouvriers sur cette banque ; établir
le contrôle de la production sociale et de la répartition
des produits.
Dans le domaine politique, Lénine proposait de
passer de la république parlementaire à la
république des Soviets. .... Lénine proposait de
remplacer la république parlementaire par la république
des Soviets, comme étant la forme la plus indiquée
d'organisation politique de la
société, dans la période de transition du
capitalisme au socialisme.
« Ce qu'il y a d'original dans
l'actualité russe, était-il dit dans les thèses,
c'est la transition de la première étape de la
révolution, qui a donné le pouvoir à la
bourgeoisie par suite du degré insuffisant de conscience
et d'organisation du prolétariat, à sa deuxième
étape, qui doit donner le pouvoir au prolétariat et aux
couches pauvres de la paysannerie. »
Et plus loin :
« Non pas une république parlementaire
– y retourner après les Soviets des députés
ouvriers, ce serait un pas en arrière, – mais une
république des Soviets des députés ouvriers,
salariés agricoles et paysans
dans le pays entier, de la base au sommet. »
La guerre, disait Lénine, même sous le
nouveau gouvernement, sous le Gouvernement provisoire, demeure une
guerre de rapine, une guerre impérialiste. La tâche du
Parti est de l'expliquer aux masses, de leur montrer qu'il est
impossible, à moins
de renverser la bourgeoisie, de finir la guerre, non par une paix
imposée de force, mais par une paix véritablement
démocratique. En ce qui concerne le Gouvernement provisoire,
Lénine formulait ce mot d'ordre : « Aucun
soutien au Gouvernement provisoire ! » Lénine
indiquait encore, dans ses thèses, que notre Parti se trouvait
pour l'instant en minorité dans les Soviets ; que le bloc
des menchéviks et des socialistes-révolutionnaires y
dominait, servant de véhicule à l'influence de la
bourgeoisie sur le prolétariat. Aussi le Parti devait-il :
« Expliquer aux masses que le Soviet des
députés ouvriers est la seule forme possible de
gouvernement révolutionnaire, et que par conséquent,
notre tâche, tant que ce gouvernement-là se
laisse influencer par la bourgeoisie, ne
peut être que d'expliquer aux masses patiemment, avec
méthode et persévérance, les erreurs de leur
tactique, en nous adaptant surtout aux besoins pratiques de ces masses.
Tant que nous sommes en minorité, nous faisons un travail de
critique et d'éclaircissement des erreurs, en affirmant en
même
temps la nécessité du passage de tout le pouvoir
d'État aux Soviets des députés
ouvriers »
Autrement dit, Lénine n'appelait point à
l'insurrection contre le Gouvernement provisoire, qui jouissait alors
de la confiance des Soviets ; il ne demandait pas qu'il fût
renversé, mais il voulait, par un travail
d'éclaircissement et de recrutement, conquérir la
majorité dans les Soviets, modifier leur politique.[...]
C'était s'orienter vers le développement
pacifique de la révolution.
Lénine demandait ensuite qu'on se
débarrassât du « linge sale », que
l'on renonçât à l'appellation de parti
social-démocrate. Les partis de la IIe Internationale, comme
aussi les mencheviks russes, s'intitulaient
social-démocrates. Ce nom avait
été souillé, déshonoré par les
opportunistes, traîtres au socialisme. Lénine proposa donc
d'appeler le Parti bolchévik Parti communiste, ainsi que Marx
et
Engels avaient appelé leur parti.[...]
Lénine demandait enfin dans ses thèses la
création d'une nouvelle, d'une IIIe Internationale,
l'Internationale communiste, dégagée de l'opportunisme,
du social-chauvinisme.[...]
Le 14 avril se tint la conférence
bolchévique de Pétrograd-ville. Elle approuva les
thèses de Lénine et les prit pour base de ses travaux.
Quelque temps après, les organisations locales du Parti
approuvaient à leur tour les thèses de Lénine.
Le Parti tout entier, à l'exception de quelques
individus [....] adopta les thèses de Lénine avec une
immense satisfaction.
De février à octobre 1917 --
Résumé
Le
résumé suivant apparaît à la fin du chapitre
sept « Le Parti bolchévik prépare et accomplit la
Révolution socialiste d'Octobre » de L'histoire du Parti
communiste (bolchevik) de l'URSS, 1939.
* * *
En huit mois, de février à
octobre 1917, le Parti bolchévik s'acquitte d'une
tâche des
plus difficiles : il conquiert la majorité dans la classe
ouvrière, dans les Soviets ; il fait passer du
côté de la révolution socialiste des millions de
paysans. Il arrache ces masses
à l'influence des partis petits-bourgeois
(socialistes-révolutionnaires, mencheviks,
anarchistes) ; il démasque pas à pas la politique de
ces partis dirigée contre les intérêts des
travailleurs. Le Parti bolchévik déploie une
activité
politique intense sur le front et à
l'arrière, préparant les masses à la
Révolution socialiste d'Octobre.
Facteurs décisifs dans l'histoire du Parti
pendant cette période : retour de Lénine de
l'émigration, thèses d'Avril de Lénine,
conférence d'Avril et VIe congrès du Parti. La classe
ouvrière puise dans les décisions du Parti la force et la
certitude de la
victoire ; elle y trouve une réponse aux plus graves
problèmes de la révolution. La conférence d'Avril
oriente le Parti vers la lutte pour le passage de la révolution
démocratique bourgeoise à la révolution
socialiste. Le VIe congrès aiguille le Parti sur l'insurrection
armée contre la bourgeoisie et son Gouvernement provisoire.
Les partis conciliateurs,
socialiste-révolutionnaire et menchevik, les anarchistes et les
autres partis non communistes achèvent leur
évolution : dès avant la Révolution
d'Octobre, ils deviennent tous des partis bourgeois ; ils
défendent l'intégrité du régime
capitaliste. Le Parti bolchévik dirige à lui seul la
lutte des
masses pour le renversement de la bourgeoisie et l'instauration du
pouvoir des Soviets. En même temps, les bolchéviks
brisent les
tentatives des capitulards à l'intérieur du Parti, —
Zinoviev, Kaménev, Rykov, Boukharine, Trotski, Piatakov
— pour faire dévier le Parti de la route de la révolution
socialiste.
Sous la direction du Parti bolchévik, la
classe
ouvrière, alliée aux paysans pauvres et soutenue par les
soldats et les matelots, renverse le pouvoir de la bourgeoisie,
instaure le pouvoir des Soviets, institue un nouveau type
d'État, l'État soviétique socialiste ; elle
abolit la propriété
seigneuriale sur la terre, remet la terre en jouissance à la
paysannerie, nationalise toutes les terres du pays, exproprie les
capitalistes, réussit à sortir de la guerre, à
signer la paix, obtient la trêve nécessaire et crée
ainsi les conditions requises pour une ample construction socialiste.
La Révolution socialiste d'Octobre a battu le
capitalisme ; elle a enlevé à la bourgeoisie les moyens de production et fait des fabriques,
des usines, de la terre, des chemins de fer, des banques une
propriété du peuple entier, une propriété
sociale. Elle a
instauré la dictature du prolétariat et remis la
direction d'un immense État à la classe ouvrière,
dont elle a fait la classe dominante. La Révolution socialiste
d'Octobre a inauguré ainsi une ère nouvelle dans
l'histoire de l'humanité, l'ère des révolutions
prolétariennes.
En images
À l'occasion du centième anniversaire de
la Grande Révolution socialiste d'Octobre, LML
présente une sélection de photos, tableaux et images qui
capturent l'esprit de cet exploit historique du peuple russe sous la
direction de Lénine et du Parti bolchévik. Les dates
sont
celles du calendrier julien.
La révolution de février : 23 février - 3 mars
1917. Le rationnement alimentaire par le gouvernement tsariste exacerbe
les pénuries alimentaires en cours. Les femmes qui manifestent
pour la Journée internationale des femmes le 23 février
sous les mots d'ordre « La paix et le pain » sont rejointes
par les grévistes et les révolutionnaires. Plus de 500
000 manifestants descendent dans les rues de Pétrograd.
Ci-dessus, les
ouvriers de l'usine de Poutilov. Les mots d'ordre expriment le rejet
par le peuple de la participation de la Russie au carnage
impérialiste de la Première Guerre mondiale et des
pénuries alimentaires provoquées par le gouvernement
tsariste.
« Les travailleurs se soulèvent », tableau d'un
artiste anonyme. Bien que la majorité des chefs du Parti
bolchévik était emprisonnée ou en exil, l'action
collective des femmes et des ouvriers a été
l'étincelle du soulèvement de masse qui allait renverser
le tsar tandis. Les événements de la révolution
de 1905 étaient toujours présents à l'esprit du
peuple. En janvier 1917, plus de 140 000 ouvriers s'étaient mis
en grève en commémoration du 12e anniversaire du Dimanche
sanglant, qui a marqué le début de la révolution
de 1905, et un mois plus tard, lors de la Journée internationale
des femmes, 100 000 ouvriers étaient encore en grève. (Le
Dimanche sanglant, les troupes et la police tsariste avaient ouvert le
feu sur une manifestation pacifique contre le tsar qui se dirigeait
vers le Palais d'hiver. Plus de 1000 ouvriers ont été
tués et plus de 2000 blessés.)
Manifestation à la place Znamenskaïa de Pétrograd.
Cinquante manifestants ont été tués sur cette
place le 26 février. Le 27 février, les soldats refusent
de tirer sur les manifestants et beaucoup désertent.
Le 27 février également, un Comité provisoire de
la Douma d'État et de Pétrograd est créé.
Le
Comité exécutif de la Douma forme un Comité
provisoire, composé principalement de cadets, des membres du
Parti constitutionnel démocrate, et annonce qu'il prendra la
direction du pays. Entre-temps, à Pétrograd, les
menchéviks et les socialistes-révolutionnaires forment le
Soviet des députés des ouvriers et soldats, donnant ainsi
naissance à « la dualité de pouvoir »
décrite par Lénine.
Le 2 mars, le tsar Nicolas abdique en faveur de son frère, le
grand-duc Michel. Le Comité de la Douma annonce la formation du
gouvernement provisoire avec comme chef le prince Gueorgui Lvov pour
gouverner jusqu'à la convocation de l'Assemblée
constituante. La peine de mort est abolie.
Lénine est en exil en Suisse lors de l'éclatement de la
révolution de Février et du renversement du tsar. Il
écrit ses « Lettres de loin », dont la
première paraît dans la Pravda,
dans
lesquelles
il
expose
le
caractère
bourgeois
du
gouvernement
provisoire
et
appelle
le
prolétariat
russe
à marcher vers
la révolution socialiste. Lénine écrit : «
Ouvriers, vous avez accompli des prodiges d'héroïsme
prolétarien et populaire dans la guerre civile contre le
tsarisme, vous devez accomplir des prodiges d'organisation
prolétarienne et populaire pour préparer votre victoire
dans la seconde étape de la révolution. »
Le dirigeant bolchévik Joseph Staline arrive d'exil à
Pétrograd le 12 mars 1917. Dans son article « À
propos des
Soviets des députés ouvriers et soldats »,
écrit au lendemain de son arrivée et publié dans
la Pravda, le 14 mars, il
lance cet appel : « Ouvriers, paysans,
soldats ! Unissez-vous partout dans les Soviets des
députés ouvriers et soldats, organes de l'alliance et du
pouvoir des forces révolutionnaires de Russie ! C'est là
le gage de la victoire complète sur les forces sombres de la
vieille Russie. »
Après de longues années d'exil, Lénine arrive
à Pétrograd dans la nuit du 3 avril. Son retour est d'une
importance capitale pour le Parti bolchévik et la
révolution. À la gare de Finlande, et sur la place, des
milliers d'ouvriers, de soldats et de matelots sont rassemblés
pour le recevoir. Un enthousiasme indescriptible s'empara des masses
quand il descendit du wagon.
Tableau de M. Sokolov.
Tableau de V. Serov représentant le premier discours de
Lénine à son arrivée à Pétrograd
après son retour en Russie. Sur la place devant la gare de
Finlande, Lénine, monté sur le toit d'une auto
blindée, s'adresse au peuple et l'appelle à se battre
pour la victoire de la révolution socialiste. « Vive la
révolution socialiste », c'est ainsi que Lénine
termina son discours. À sa gauche se trouve Staline, qui l'a
rencontré à Byelo Ostrov.
Lénine a écrit les célèbres Thèses
d'Avril la nuit de son retour à Pétrograd. Ci-dessus :
fac-similé des thèses publiées dans la Pravda le 7 avril sous le titre
« Les tâches du prolétariat dans la présente
révolution ». Les Thèses d'Avril ont donné
au Parti et au prolétariat une claire ligne
révolutionnaire pour passer de la révolution bourgeoise
à la révolution socialiste. À droite,
Lénine présente les Thèses d'Avril le 4 avril.
« La crise d'avril » : 18 avril - 2 mai. La nature
capitaliste bourgeoise du gouvernement provisoire et son rejet de la
revendication du peuple pour le retrait immédiat de la Russie de
la Première Guerre mondiale sont confirmés par un
télégramme secret envoyé par le ministre Pavel
Milioukov aux puissances alliées de la Russie. Dans sa note,
Milioukov promet le soutien de la Russie jusqu'à ce que la
guerre soit gagnée et revendique Constantinople et le
détroit des Dardanelles comme butin de guerre pour la Russie. Ce
télégramme a été divulgué et le 20
avril, des masses d'ouvriers et de soldats descendirent dans les rues
avec des mots d'ordre comme « À bas les dix ministres
capitalistes ». Le soutien aux bolchéviks se
développe. Milioukov démissionne et un nouveau
gouvernement provisoire est formé le 5 mai.
Viatcheslav Molotov, Staline et Lénine dans le bureau de
la rédaction de la Pravda,
dessin
de
P.
Vasilyev.
La
Pravda, le mot
russe pour «
vérité » était le lien clé entre la
direction du Parti bolchévik et les masses.
Du 3 au 24 juin. Le Ier congrès des Soviets des
députés ouvriers et soldats de Russie se réunit.
Une grande partie des délibérations porte sur les
relations entre les Soviets et le gouvernement provisoire et la
participation de la Russie à la Première Guerre mondiale.
Ce dessin de P. Vasilyev montre le moment où après que le
dirigeant menchevik, Irakli Tsereteli, ait déclaré du
haut de la tribune du congrès qu'il n'y avait pas de parti
politique en Russie qui se déclare prêt à assumer
la plénitude du pouvoir, Lénine se lève et
déclare haut et fort : « Si, un tel parti existe ! C'est
le Parti bolchévik ! »
Les bolchéviks mènent un vaste travail d'organisation
dans l'armée, tant sur les fronts qu'à l'arrière.
En juin 1917, une conférence panrusse des organisations
bolchéviques de l'armée est appelée. À
cette conférence, deux rapports sont présentés par
Lénine (montré ici sur un tableau de B. Vladimirsky), un
sur la situation actuelle et l'organisation du pouvoir, et l'autre sur
la question agraire. Staline présente un rapport sur la question
nationale.
Le ministre de la Guerre, Alexander Kérenski, lance l'offensive
de juin le 18 juin contre les forces autrichiennes et hongroises en
Galicie. Bien que l'offensive connaisse un succès initial,
bientôt les soldats refusent de se battre. Les comités des
soldats discutent les ordres et encouragent les soldats à
désobéir aux officiers. De nombreux soldats
désertent pour participer à la redistribution des terres.
L'offensive s'effondre quatre jours plus tard et les Autrichiens et les
Allemands ripostent par une contre-offensive. L'échec de
l'offensive de juin affaiblit davantage le gouvernement provisoire.
Ci-dessus : manifestation de soldats à Pétrograd le 18
juin.
Plus de 400 000 personnes ont manifesté ce jour-là avec
des bannières portant des mots d'ordre bolchéviques.
Le Parti bolchévik a fait des préparatifs
énergiques pour la manifestation de masse du 18 juin à
Pétrograd. Dans la Pravda
le
17 juin, Staline invite les travailleurs et les soldats à
participer sous les mots d'ordre du Parti bolchévik : «
À bas les dix ministres capitalistes ! », « Tous les
pouvoirs aux Soviets des députés ouvriers, soldats et
paysans ! », « Il est temps de faire cesser la guerre ! Que
le Soviet des députés proclame des conditions
équitables de paix ! », « Ni paix
séparée avec Guillaume, ni traités secrets avec
les capitalistes français et anglais ! », « Le pain
! La paix ! La liberté ! ».
Fort des décisions de la Conférence nationale d'avril du
Parti bolchévik, le Parti développe un travail
considérable dans les Soviets, dans l'armée, dans les
casernes, dans les quartiers ouvriers et parmi les paysans. Ci-dessus :
« Lénine parlant aux ouvriers de l'usine de Poutilov
à Pétrograd », tableau de I. Brodsky. Un ouvrier de
l'usine de Poutilov se rappelle le discours de Lénine : «
Ses paroles nous ont émus, enflammés. La peur a disparu ;
la fatigue a disparu.
Et il semblait que ce n'était pas seulement la voix de
Lénine, mais celle de tous les 40 000 travailleurs, assis,
debout, accrochés au toit, une voix qui exprimait leurs
pensées
les plus profondes. »
Les « Journées de juillet » : 3 juillet - 7 juillet.
Un demi-million de manifestants ont participé aux manifestations
armées des ouvriers industriels et des soldats à
Pétrograd contre le gouvernement provisoire, dont 20 000
matelots et un
régiment de mitrailleurs. Ci-dessus : Lénine parle au
balcon de l'hôtel Kchessinskaïa, tableau de A. Moravov.
Le président du gouvernement provisoire, le prince Gueorgui
Lvov, démissionne et Alexander Kérenski le remplace. Il
réprime violemment les manifestations en utilisant des troupes
loyales au gouvernement provisoire. Le 7 juillet, Kérenski
devient premier ministre et ramène les cadets au sein du
gouvernement provisoire.
Après l'échec du soulèvement de juillet, les
Soviets deviennent des appendices du gouvernement provisoire. C'est la
fin de la « dualité de pouvoir ». Kérenski
émet des mandats pour l'arrestation de Lénine et d'autres
dirigeants bolchéviks. Les locaux de la rédaction du
journal bolchévik Pravda,
le
siège
du
Comité
central
bolchévik,
sont
saccagés.
Plusieurs
dirigeants
bolchéviks
sont arrêtés. Le Parti bolchévik
passe au travail clandestin et cache Lénine qui doit s'exiler en
Finlande. Ci-dessus : les faux papiers de Lénine pendant la
clandestinité en Finlande.
Du 25 juillet au 3 août. Le VIe Congrès du Parti
bolchévik se réunit clandestinement. Il y avait au
congrès plus de 150 délégués. Traqué
par les limiers du gouvernement provisoire, Lénine n'avait pu
assister au congrès, mais il le dirigea du fond de sa retraite
par l'intermédiaire de ses compagnons d'armes et disciples de
Pétrograd : Staline, Sverdlov, Molotov, Ordjonikidzé. Les
éléments essentiels du congrès furent le rapport
politique du Comité central et la situation politique. Staline a
présenté les deux rapports sur ces questions. Ci-dessus :
tableau de S.V. Semenovich.
Toutes les décisions du VIe Congrès visaient à
préparer le prolétariat et la paysannerie pauvre à
l'insurrection armée. Le congrès aiguilla le Parti sur
l'insurrection armée, sur la révolution socialiste. Le
manifeste lancé par le congrès au nom du Parti appelait
les ouvriers, les soldats, les paysans, à se préparer aux
combats décisifs contre la bourgeoisie.
Il se terminait par ces mots :
« Préparez-vous aux nouvelles batailles, camarades de
combat ! Avec fermeté, courage et calme, sans vous laisser
prendre à la provocation, accumulez les forces, formez-vous en
colonnes de combat ! Sous le drapeau du parti, prolétaires et
soldats ! Sous notre drapeau, opprimés des campagnes ! »
À la fin d'août, le général Kornilov,
commandant de l'armée russe, tente un coup de force pour
s'emparer du pouvoir qui sera appelé plus tard l'affaire
Kornilov. Kornilov envoie des troupes vers Pétrograd pour
attaquer les bolchéviks. « Nous faisons et nous
continuerons de faire
la guerre à Kornilov, déclare Lénine ; mais nous
ne soutenons pas Kérenski, nous dévoilons au contraire sa
faiblesse. » Kérenski est obligé d'accepter cette
alliance et libère plusieurs dirigeants bolchéviks et
fournit des armes aux forces bolchéviks. La tentative de coup
d'État est écrasée et les ouvriers et les soldats
perdent davantage confiance dans le gouvernement provisoire. Ci-dessus
: les marins de Kronstadt et de Vyborg arrivent à
Pétrograd pour
combattre le coup de force de Kornilov.
La tentative de coup de Kornilov est écrasée et ses
forces désarmées. Peu de temps après, le
deuxième gouvernement de coalition est dissous. Le nouveau
gouvernement provisoire de Kérenski proclame la
République russe. Elle dure moins de six semaines avant que
n'éclate la Grande Révolution socialiste d'Octobre. Au
début du mois de septembre, les délégués du
IIe Congrès des Soviets de Russie sont élus. Cent
vingt-six Soviets exigent que le pouvoir soit remis au Soviet de
Pétrograd, qui adopte une résolution soutenant les
bolchéviks à 279 voix contre 115. Le 4 septembre, de
nombreux dirigeants bolchéviks sont libérés de
prison sous la pression des masses. Kérenski tente de dissoudre
le Comité militaire et forme un nouveau gouvernement
de coalition. Le 8 septembre, les marins de la flotte de la Baltique,
par l'intermédiaire de leurs organes élus,
déclarent qu'ils ne reconnaîtront pas l'autorité du
gouvernement provisoire ni n'exécuteront ses ordres. Le 11
septembre, le Comité central de la flotte de la mer Noire exige
: « Tout le pouvoir aux Soviets ! ». À la fin de
septembre, les bolchéviks recueillent la majorité dans
les Soviets des députés ouvriers et soldats de
Pétrograd
et de Moscou.
Alors que la révolution avance, Lénine fait constamment
le bilan de l'expérience des bolchéviks et du peuple,
pour s'assurer que les forces révolutionnaires sont
armées de la théorie et des perspectives
nécessaires pour les mener à la victoire. Voici la
réponse mordante que Lénine a donnée en septembre
aux partis bourgeois et petits-bourgeois, les ennemis du
bolchévisme, qui prétendaient que même si les
bolchéviks prenaient le pouvoir, ils ne pourraient jamais le
conserver : « La victoire, une victoire solide, est plus que
jamais, plus qu'en aucun endroit, assurée aujourd'hui au
prolétariat en Russie, s'il prend le pouvoir. »
Lénine arrive illégalement de Finlande à
Pétrograd
le 7 octobre à un moment critique de la lutte
révolutionnaire. Le Comité central du Parti
bolchévik se réunit le 10 octobre pour décider
le
déclenchement prochain de l'insurrection armée. Deux
membres du Comité central, Lev Kamenev et Grigori Zinoviev,
s'élèvent contre cette décision historique et
votent contre. Léon Trotski ne vote pas directement contre la
résolution mais présente un amendement qui aurait fait
échouer, réduit à néant l'insurrection.
Toutefois, le Comité central adopte la résolution
historique rédigée par Lénine. Ci-dessus :
fac-similé du manuscrit de la résolution.
Réunion du Soviet de Pétrograd, le 22 octobre. Le 20
octobre, le
Soviet de Pétrograd établit un Comité militaire
révolutionnaire pour guider la révolution dont la date
est fixée au 26 octobre. Le 21 octobre, les commissaires du
Comité militaire révolutionnaire sont
dépêchés avec des instructions précises dans
toute les unités révolutionnaires, dont celle du
cuirassé Aurora
à qui est donné un rôle
clé.
L'Institut Smolny, siège du Soviet de Pétrograd et du
Comité central bolchévik, devient l'état-major
de
la révolution d'Octobre. En haut : Lénine à
l'Institut Smolny pendant les jours
de la révolution d'Octobre, tableau de M. Sokolov. En dessous :
l'état-major de la révolution d'Octobre : Lénine,
Staline, Sverdlov, Félix Dzerjinski et Moïsseï
Ouritski,
tableau de V. Kuznetsov.
À
21
h
45,
le
25
octobre,
le
cuirassé
Aurora pointe
ses canons sur
le Palais d'hiver, et tire
la salve qui annonce l'assaut du Palais d'hiver et le début de
la révolution d'Octobre.
En haut : tableau d'artiste anonyme. En dessous : tableau de V.
Kuznetsov .
Conduites par le Comité militaire
révolutionnaire, les unités armées des ouvriers et
les soldats s'emparent des édifices importants de
Pétrograd, les
centrales postales et téléphoniques, les gares, les
centrales électriques, la Banque d'État et les principaux
bâtiments gouvernementaux. Tableau de K. Drozdov. Le IIe
Congrès des Soviets de Russie s'ouvre.
La déclaration historique du 25 octobre du Comité
révolutionnaire militaire auprès du Soviet des
députés ouvriers et soldats de Pétrograd : «
Le
Gouvernement provisoire est destitué. Le pouvoir de
l'État est passé aux mains de l'organe du Soviet des
députés ouvriers et soldats de Pétrograd, le
Comité révolutionnaire militaire qui est à la
tête du prolétariat et de la garnison de Pétrograd.
La
cause pour laquelle le peuple a lutté : proposition
immédiate de paix démocratique, abolition du droit de
propriété sur la terre des propriétaires fonciers,
contrôle ouvrier de la production, création d'un
gouvernement des Soviets, cette cause est assurée. Vive la
révolution des ouvriers, des soldats et des paysans ! »
Le 26 octobre. Les bolchéviks s'emparent du Palais d'hiver, le
dernier refuge du gouvernement provisoire, à 2 heures du matin.
Kérenski s'enfuit de Pétrograd. Lénine proclame le
pouvoir soviétique à la réunion historique du IIe
Congrès des Soviets de Russie à l'Institut Smolny, le 26
octobre. Tableau de D. Nalbandian.
Les premiers décrets adoptés par le IIe Congrès
des Soviets de Russie et le nouveau gouvernement : le décret sur
la terre (à gauche) qui abolit le droit de
propriété privée et remet les terres aux paysans ;
le décret sur la paix (à droite) invite les pays
belligérants à conclure sur-le-champ un armistice d'au
moins trois mois pour engager des pourparlers de paix et demande le
retrait immédiat de la Russie de la guerre mondiale. D'autres
décrets adoptés par la suite établissent la
journée de travail de huit heures, le salaire minimum et le
fonctionnement des usines. La peine de mort est à nouveau
abolie.
Dans son oeuvre importante « L'État et la
révolution », Lénine examine les
événements clés
de 1917 et rétablit la doctrine marxiste révolutionnaire
de l'État, qui avait été avilie et
déformée par les opportunistes. Il développe la
théorie de la dictature du prolétariat et montre que les
Soviets sont la forme de l'État de la dictature du
prolétariat. Ci-dessus : fac-similés des notes
manuscrites
de Lénine concernant la révolution de Février
écrite pendant son exil en Suisse et de la couverture de la
première édition publiée en 1918.
(Photos,
texte et images:
Lenin (V.I.
Ulyanov), State Publishing House
of Political Literature, 1939; sources en ligne du domaine public)
Affiches historiques
Voici quelques-unes des très nombreuses affiches
produites en Russie et en Union soviétique durant les
années qui ont suivi la Grande Révolution socialiste
d'Octobre. Elles célèbrent les anniversaires de cet
événement historique et captent l'optimisme et l'esprit
du peuple en tant que bâtisseur du socialisme sous la direction
du Parti bolchévik.
Célébration de la
Grande Révolution d'Octobre
Gauche : Une année de dictature du prolétariat,
1917-1918. Droite : Octobre 1917-1920
Gauche : 10 ans de la Révolution d'Octobre. Droite : Vers
Octobre : 15 ans de lutte
pour le socialisme.
Gauche : Vive la révolution socialiste mondiale. Droite : Vive
le 30e anniversaire de la Grande Révolution socialiste d'Octobre
À la défense de la Grande
Révolution d'Octobre
Gauche : Mort à l'impérialisme mondial. Droite :
Défendons l'Union soviétique, 1930
Portons haut levée la bannière de Marx, Engels,
Lénine et Staline, 1933.
Premier Mai : journée internationale de lutte et
d'unité
de la classe ouvrière
Affiche du Premier Mai : « Vive le cinquième anniversaire
de la Grande Révolution prolétarienne »
célébrant l'unité des travailleurs du monde
Les femmes
Gauche : Les femmes libérées construisent le socialisme.
Droite : Affiche des années 1920 encourageant les femmes
tartares à se joindre aux femmes soviétiques
prolétariennes
Gauche : Dans notre collectif il n'y a pas de place pour les
prêtres et les koulaks.
Droite : Journée internationale de la femme
Gauche : Affiche encourageant les paysannes à se joindre
à la campagne d'alphabétisation
et à consolider l'unité des ouvriers et paysans. Droite :
Nous reconstruirons, 1946
Développement de l'industrie et
de l'agriculture
Victoire sur le fascisme
Gauche : L'appel de la patrie. Droite : Non au fascisme !
Gauche : L'ennemi n'échappera
pas à la vengeance du peuple, 1941. Droite : Le fascisme est
le pire ennemi des femmes. Tout pour combattre le fascisme.
Gauche : Battez-les, mon fils ! Droite : Gloire aux partisans
héroïques qui affaiblissent les arrières fascistes
Gauche : Vive le Parti de Lénine et de Staline, organisateur de
nos grandes victoires, 1946. Droite : Nous allons bâtir un monde
nouveau, 1942
(Affiches de sources en ligne du
domaine public)
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