Numéro 42 - 21 octobre 2017
Deuxième anniversaire de
l'élection
du gouvernement libéral majoritaire
L'hypocrisie libérale cause de
graves
torts sur tous les fronts
- Anna Di Carlo -
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Deuxième
anniversaire
de
l'élection
du
gouvernement
libéral
majoritaire
• L'hypocrisie libérale cause de graves
torts sur tous les fronts - Anna Di Carlo
• Maintien de la politique de l'ère
Harper de remettre la prise de décision aux
États-Unis - Charlie Vita
• Un examen serré du projet de loi C-49
révèle l'atteinte à la dignité et aux
droits des travailleurs derrière les prétentions
hypocrites - Pierre
Chénier
La 4e ronde des
négociations de l'ALÉNA
• Des alternatives doivent être
trouvées à la soumission à l'impérialisme
américain
• Les peuples ont le droit de décider
des questions qui affectent leur vie! Retirons-nous de l'ALÉNA!
- Enver Villamizar
• Harmonisation et annexion dans les coulisses
• Pas de remède des dieux de la peste!
Les Mexicains
dénoncent l'hypocrisie du gouvernement Trudeau
• Les sociétés minières
dépossèdent les peuples autochtones et les
collectivités paysannes au Mexique - Réseau
mexicain des personnes touchées par l'industrie minière
• Trudeau: frivole et décevant -
Juan
Carlos
Ruiz
Guadalajara
Bas les pattes du
Venezuela!
• Non aux sanctions du Canada contre
le Venezuela! - Parti communiste du Canada
(marxiste-léniniste)
• Communiqué du gouvernement du
Venezuela sur les sanctions du Canada
• La grande participation aux élections
régionales est une gifle aux
forces interventionnistes - Yi Nicholls
Sale travail des
États-Unis et de leurs alliés
• Les impérialistes tentent
désespérément d'empêcher des solutions
politiques
• La position honteuse du gouvernement canadien
- Margaret Villamizar
• La Chambre des communes adopte une motion de
changement de régime
• Canada, auteur illégitime de
sanctions et sinistre empoisonneur
des peuples - Herman Mena Cifuentes
Rapports
• Les Canadiens dénoncent les positions
interventionnistes
Deuxième anniversaire de
l'élection du gouvernement libéral majoritaire
L'hypocrisie libérale cause de graves torts
sur tous les fronts
- Anna Di Carlo -
Le 19 octobre 2017 était le
deuxième anniversaire de l'élection du
gouvernement Trudeau. Dans les jours qui avaient
précédé l'élection
fédérale de 2015, les sondages indiquaient
que 70 % des Canadiens
voulaient un changement par rapport à l'ordre du jour
néolibéral du
gouvernement conservateur de
Stephen Harper. La préoccupation première de
l'élite politique et
économique était de trouver les moyens de manipuler le
désir et
l'exigence de changement pour décourager les travailleurs
d'occuper
l'espace du changement par la lutte active pour une orientation
prosociale de l'économie, de la politique et du pays. C'est
à cela que
devait servir
l'élection d'un gouvernement libéral majoritaire.
L'élection du gouvernement Trudeau a
déplacé le pouvoir au sein du
système de partis cartellisés sans remettre en cause
aucun des aspects
de l'ordre du jour néolibéral en matière
d'économie et de relations
internationales. Ce gouvernement se livre depuis deux ans à une
duperie
après l'autre. Il parle de prospérité pour la
classe moyenne pour
essayer en vain de cacher les mesures brutales qui ont privé la
classe
ouvrière de pensions, d'avantages sociaux, d'indemnisation en
cas
d'accident ou de maladie et de sécurité. Il nous parle de
paix mais
chacune de ses décisions a pour effet d'entraîner toujours
plus le
Canada sur le chemin de la guerre sous commandement américain.
Il parle
de
son souci pour l'environnement et les changements climatiques, mais les
discours valent peu quand on sait qu'il permet la fracturation
hydraulique et d'autres pratiques destructrices et laisse les monopoles
s'autoréglementer. Il parle de corriger les torts historiques
commis
envers les peuples autochtones, mais le fait que les torts et les
conditions
subsistent toujours montre que le gouvernement libéral continue
comme
les autres avant lui de tout simplement chercher les moyens de leur
voler leurs terres et d'éteindre leurs droits ancestraux. En
tout et
pour tout, l'hypocrisie libérale cause des torts sérieux
sur tous les
fronts.
Un des principaux objectifs du gouvernement Trudeau a
été de
s'assurer que la classe ouvrière et le peuple ne s'organisent
pas en
une force politique indépendante sur la base de l'opposition
à la
politique de payer les riches et à l'intégration du
Canada à la
Forteresse Amérique du Nord. Son but est d'empêcher la
classe
ouvrière et
le peuple
d'avancer leur propre programme prosocial pour la reconnaissance et la
réalisation des droits de tous et pour une politique
étrangère basée
sur la résolution des conflits par des moyens pacifiques et la
reconnaissance des droits souverains de toutes les nations.
Une des méthodes insidieuses utilisées
pour atteindre cet objectif
est de constamment présenter des « choix »,
tous
basés sur le maintien
de l'orientation générale décidée d'avance
par les riches et les
impérialistes américains. Il s'agit ensuite de mettre
à profit les
vastes ressources de l'État pour mener des campagnes de
relations
publiques
pour faire accepter ces choix. Par exemple, les libéraux ont
échoué à
convaincre les Canadiens de se rallier à leur proposition de
vote
préférentiel comme méthode de comptage des votes
lors d'une élection.
Ils ont consacré des millions de dollars à une campagne
pour créer un
appui populaire à l'idée que les citoyens peuvent
s'investir de pouvoir
en changeant la méthode par laquelle un des partis
cartellisés est
choisi plutôt qu'un autre et en laissant le système de
partis
cartellisés déterminer lequel livrera réellement
la réforme électorale.
Cet exercice de réforme électorale sous
les libéraux nous a montré
que l'élite capitaliste dominante ne veut pas perdre le
contrôle du
corps politique. Elle a mis au point un système électoral
qui réduit la
participation des citoyens à choisir lequel des partis
cartellisés
dominera la politique et administrera les affaires du pays en faveur de
certains
monopoles et de leurs intérêts privés.
L'hypocrisie libérale est exposée
à tous les jours, et d'autant
plus depuis l'élection de Donald Trump à la
présidence des États-Unis
et avec l'intégration accélérée du Canada
à la Forteresse Amérique du
Nord. Les faux « choix » que les libéraux
offrent sous l'enseigne de «
voies ensoleillées » cachent les décisions
antisociales qui
sont prises lorsque Donald Trump refuse de jouer le jeu et
déclare que
ses décisions à lui sont « à prendre ou
à laisser ». Le Canada est
devenu si profondément intégré à la
Forteresse Amérique du Nord qu'il
ne peut plus déroger à l'orientation fixée par les
États-Unis. Il en
résulte que les libéraux ont de plus en plus de
difficulté à légitimer
leur pouvoir. Le pouvoir décisionnel américain est un
pouvoir
d'agression et de guerre et parce que le Canada est maintenant soumis
à
ce pouvoir décisionnel, le gouvernement de Justin Trudeau est de
plus
en plus mêlé aux luttes factionnelles au sein de la classe
dominante
aux États-Unis.
Bien que l'hypocrisie libérale soit de plus en
plus exposée et rejetée,
les libéraux continuent de recourir à la politique de
diversion pour
s'assurer que la classe ouvrière ne s'engage pas dans son propre
projet
d'édification nationale. Les deux années de pouvoir
libéral ont
démontré la nécessité du renouveau
démocratique et que la classe
ouvrière
doit prendre les devants et avancer sa politique indépendante.
C'est
seulement avec sa propre pensée, sa propre théorie et sa
propre
politique pratique que la classe ouvrière peut déjouer
les manoeuvres
de l'élite dominante et réaliser le renouveau
démocratique,
l'habilitation politique du peuple et une direction prosociale
conséquente pour
l'économie et le pays, avec le pouvoir de restreindre le droit
de
monopole et d'humaniser l'environnement naturel et social. Pour les
travailleurs, la sécurité est dans la défense des
droits de tous et
toutes.
Maintien de la politique de l'ère Harper de
remettre la prise de décision aux États-Unis
- Charlie Vita -
Le 9 octobre, les libéraux ont
annoncé une nouvelle consultation sur une ébauche de
directive du Cabinet sur la gestion de la réglementation. Il
s'agit d'une nouvelle ébauche de la directive mise en place par
le gouvernement Harper en 2012 qui devait être
réexaminée après cinq ans.
Une des activités principales de l'élite
dominante sous le gouvernement majoritaire de Stephen Harper a
été le recours à la dictature majoritaire
conservatrice à la Chambre des communes et au Sénat pour
mettre en place de nouveaux arrangements pour politiser les
intérêts privés en détruisant ce qui reste
d'un contrat social qui servait ce
qui était considéré comme le bien public. La
destruction brutale par les
conservateurs de la Commission canadienne du blé en est un
exemple.
Les conservateurs ont utilisé leur pouvoir
législatif pour modifier les objectifs de diverses lois et les
définitions qu'elles contiennent de manière à
donner au gouvernement des pouvoirs arbitraires renforcés pour
faire ce qu'il veut sans craindre les contestations judiciaires. Cela
était nécessaire pour faire en sorte que les
règlements adoptés à titre de lignes directrices
ou de décrets ministériels qui maintiennent le droit de
monopole ou servent des intérêts étrangers ne
contreviennent pas directement à la loi. Par exemple, le
gouvernement Harper a modifié les objectifs de la Loi sur le transfèrement
international des délinquants, soit la
réadaptation et l'administration de la justice, en y incluant la
« sécurité publique ». Cela a
été utilisé pour légaliser le refus du
Canada d'accorder la demande de transfert au Canada d'Omar Khadr du
camp de torture des États-Unis à Guantánamo, ainsi
que le refus d'autres demandes de transfert de Canadiens détenus
dans des prisons américaines, que les États-Unis ne
voulaient pas transférer. Le critère nébuleux de
la «sécurité publique» permet au gouvernement
de déclarer qu'une personne est une menace et de bloquer son
transfert.
Autre exemple : le gouvernement Harper a
émis des lignes
directrices qui modifient la définition d'entreprises
d'État ou
gouvernementales dans la Loi sur Investissement Canada pour
bloquer l'investissement dans les sables bitumineux par certains
monopoles d'Asie, et de Chine en particulier.
En même temps, des changements ont
été apportés à la façon dont la
réglementation est émise, surtout en ce qui concerne
l'harmonisation des standards entre le Canada et les États-Unis.
Les standards ont notamment été
éliminés par l'adoption par le gouvernement Harper de la
règle du « Un pour un » qui est entrée
en vigueur en avril 2012 et qui prévoyait que pour chaque
nouveau règlement, il fallait en éliminer un. Cela lui a
permis d'éliminer des standards selon son bon plaisir. Plus
tard, en avril 2013, le
gouvernement Harper a adopté la Loi sur l'incorporation par
renvoi dans les règlements. L' « incorporation par
renvoi » est une technique de rédaction qui permet
d'incorporer le texte, les matériaux et concepts exprimés
ailleurs (dans une loi d'un autre pays par exemple) sans les reproduire
dans le texte. Cette loi a rendu légal
le fait de déléguer ou subdéléguer
l'autorité en matière de réglementation. Cela
signifie qu'une fois délégués à un
organisme décisionnel étranger, les règlements
pouvaient aussi être laissés « ouverts »
afin qu'un organisme
décisionnel étranger puisse éliminer ou changer un
règlement dans son pays et ce changement s'appliquerait de
facto au Canada.[1]
Plusieurs sénateurs ont soulevé des
préoccupations sérieuses concernant ces modifications au
régime de réglementation. Le sénateur
libéral désigné Marc Harb a
déclaré : « L'incorporation par renvoi ouvert
revient à subdéléguer le pouvoir de
réglementer, ce qui est contraire à l'esprit de la
Constitution et de nos lois. [...]
« Depuis 2007, le gouvernement conservateur
a eu recours à l'incorporation par renvoi ouvert à plus
de 300 reprises. C'est donc en partie pour mettre fin au
débat et légitimer leur façon de faire que les
conservateurs ont présenté au Sénat le projet de
loi S-12 qui autorisera les autorités réglementaires
à subdéléguer le pouvoir de
réglementer sans devoir obtenir préalablement
l'autorisation du Parlement. [...]
« Le Parlement du Canada perdra une partie du
contrôle de la réglementation, puisque des entités
étrangères détermineront parfois le contenu de
notre réglementation. Autrement dit, le Canada perdra une partie
de sa souveraineté lorsque les documents incorporés par
renvoi ouvert proviendront d'entités à l'extérieur
du Canada. Cette
souveraineté que nous perdrons, d'autres l'obtiendront, comme
notre principal partenaire commercial, les États-Unis. Nous
devons bien souvent coordonner notre réglementation avec ce
partenaire, mais avec ce projet de loi, ce sera parfois notre voisin
qui déterminera directement le contenu de notre
réglementation sans que le gouvernement
canadien n'intervienne. »[2]
Lors du débat au Parlement, le
député libéral Massimo Pacetti a
présenté la position officielle des libéraux et
fait écho aux préoccupations exprimées par Harb,
soulignant le caractère probablement anticonstitutionnel de la
loi. Il a dit :
« Nous croyons que le Parlement, qui
représente l'ensemble des Canadiens, ne peut accepter une
subdélégation du pouvoir de réglementer telle que
permise par le projet de loi S-12, à moins qu'il l'ait
expressément autorisée lors de la
délégation de ce pouvoir de réglementer par une
loi habilitante. »
Les libéraux ont changé leur fusil
d'épaule maintenant qu'ils sont au pouvoir. Ils ont
délibérément maintenu toutes les lois qui
permettent la délégation et la
subdélégation de pouvoirs de même que la
règle du « Un pour un » et tous les
arrangements qui remettent le pouvoir décisionnel à des
intérêts privés et à une puissance
étrangère.
En fait, ils vont encore plus loin. Si les gouvernements Harper et
Obama ont établi le Conseil de coopération en
matière de réglementation en tant qu'organisme
supranational en vertu duquel le pouvoir décisionnel en
matière de réglementation nord-américaine est
remis à des intérêts privés en coordination
avec les ministères et les départements des
gouvernements nationaux, le gouvernement Trudeau veut étendre
cet arrangement au Mexique afin que les changements à la
réglementation ou l'élimination de règlements
soient « harmonisés » dans toute
l'Amérique du Nord.
La directive du Cabinet sur la gestion de la
réglementation
L'ébauche actuelle de la directive du Cabinet
sur la gestion de la réglementation réaffirme la
direction d'ensemble établie par le gouvernement Harper. Elle
est conforme à tous les changements juridiques que le
gouvernement Harper a faits pour politiser les intérêts
privés et remettre la prise de décision dans les mains
d'entités étrangères. Elle
requiert en particulier, comme ce fut le cas de la politique de Harper,
que toute nouvelle réglementation soit alignée par
défaut sur les « autres juridictions, à
l'échelle nationale et internationale », ce qui veut
dire que la réglementation sera la même. Elle requiert
aussi que tous les ministères et toutes les agences du
gouvernement coopèrent
avec les pays étrangers pour évaluer « la
faisabilité de projets visant à harmoniser les approches
ou les résultats réglementaires avec les principaux
partenaires commerciaux afin de réduire le fardeau
réglementaire imposé aux entreprises canadiennes, tout en
maintenant ou en améliorant la santé publique, la
sécurité et la sûreté des Canadiens, ainsi
que l'environnement. »
La destruction de la Commission canadienne du
blé à la demande des entreprises géantes de
l'agroalimentaire et l'élimination de règlements
environnementaux concernant des centaines de cours d'eau montrent bien
comment ce discours libéral sert à masquer les
intérêts qui sont derrière le système cartel
de partis et qui prennent les décisions
en vase clos. Ils utilisent leur pouvoir pour réduire les
standards qui protègent « la santé publique, la
sécurité et la sûreté des Canadiens, ainsi
que l'environnement » tout en affirmant que les Canadiens et
l'environnement vont mieux se porter si ces standards sont «
compétitifs » et « flexibles ».
Là où le gouvernement Trudeau a
agi un peu différemment de Harper, c'est en demandant que tous
les ministères et toutes les agences :
1) utilisent « des plates-formes et des outils
modernes, numériques, accessibles et
sécurisés » pour la consultation au sujet de
nouveaux règlements ;
2) procèdent à une «
évaluation des effets potentiels sur l'environnement de chaque
proposition de règlement, en conformité avec la directive
du Cabinet sur l'évaluation environnementale des projets de
politiques, de plans et de programmes » ;
3) entreprennent « une évaluation des
impacts socioéconomiques de chaque proposition
réglementaire sur divers groupes de Canadiens,
conformément à l'engagement du gouvernement du Canada
à appliquer l'analyse comparative entre les sexes ».
Par le recours à ces consultations à la
fine pointe de la technologie, les libéraux espèrent
institutionnaliser leur capacité à présenter les
« choix » dans le cadre néolibéral
requis afin que la direction d'ensemble ne soit pas contestée et
qu'ils soient capables de « pousser » les gens vers
leur option préférée. En même temps, en
introduisant la question de l'environnement, des peuples autochtones et
de « l'analyse comparative entre les sexes », ils
espèrent pouvoir diviser les Canadiens de toutes les
manières possibles afin que la braderie du pays, de ses
ressources et de son peuple ne soit pas contestée.
Notes
1. « Le
gouvernement Harper veut changer la façon de faire la
réglementation » - Numéro du 23
avril 2013 du Marxiste-Léniniste
2. Hansard
révisé
-
Numéro 210
-
Mercredi 13
février
Un examen serré du projet de loi C-49
révèle l'atteinte à la dignité et aux
droits des travailleurs derrière les prétentions
hypocrites
- Pierre Chénier -
Le 3 octobre, le Comité permanent des
transports, de l'infrastructure et des collectivités a tenu une
session d'étude article par article du projet de loi C-49, Loi
apportant des modifications à la Loi sur les transports au
Canada et à d'autres lois concernant les transports ainsi que
des modifications connexes et corrélatives à d'autres
lois.[1] La rencontre du
comité a été un exercice de duplicité de la
part du gouvernement qu'on pourrait qualifier de criminel. Elle a servi
à cacher ce qui se passe réellement dans l'industrie
ferroviaire et à faire des travailleurs ferroviaires la cible de
l'espionnage et de la criminalisation de la part des monopoles de ce
secteur. Comme ce fut le
cas lors des audiences organisées par le comité,
du 11 au 14 septembre dernier, une grande partie de la
session d'étude a été consacrée aux
enregistreurs audio-vidéo de locomotive (EAVL). Le projet de loi
oblige les sociétés ferroviaires à installer ces
enregistreurs et leur
permet d'avoir accès au contenu des enregistrements. Bien que
les travailleurs ferroviaires dénoncent cette mesure
comme une atteinte à leurs droits et à leur
dignité et l'aient exprimé très clairement lors
des
audiences, le comité a entériné sans amendements
cette section du projet de loi lors de l'étude article par
article.
Lorsqu'un membre du comité lui a demandé
pourquoi le contenu des enregistrements audio-vidéo devait
être mis à la disposition des sociétés
ferroviaires (et de Transport Canada) en plus du Bureau de la
sécurité des transports, la sous-ministre
déléguée des Transports, Helena Borges, a
dit :
« En fait, cela vient des recommandations du
Bureau de la sécurité des transports, pour lequel la
sécurité est primordiale et qui considère que
trois parties jouent un rôle important dans la
sécurité ferroviaire. Il y a d'abord le bureau de la
sécurité, parce que c'est lui qui nous recommande des
mesures pour améliorer la sécurité en fonction des
accidents qui sont survenus. Il y a ensuite Transports Canada, parce
que c'est le ministère qui établit les normes
législatives et réglementaires de la
sécurité ferroviaire. Il y a enfin les compagnies
ferroviaires proprement dites, qui sont dotées de
systèmes de gestion de la sécurité leur permettant
de créer une culture de la sécurité. »
Quel univers imaginaire le gouvernement Trudeau est-il
en train de créer pour justifier le fait qu'il confère de
nouveaux pouvoirs de police aux monopoles ferroviaires ? Il est
impossible qu'une personne comme la sous-ministre
déléguée des Transports qui, selon le site web de
Transports Canada, est un haut fonctionnaire dans ce
ministère depuis le début des années 2000, ne
sache pas que les travailleurs parlent en fait d'une « culture de
la peur » chez les monopoles ferroviaires et non d'une
« culture de sécurité ». Lorsqu'ils
dénoncent le manque de sécurité dans le secteur
ferroviaire, les travailleurs pointent du doigt ces systèmes de
gestion de la sécurité
(SGS), qui sont des systèmes d'autoréglementation des
monopoles ferroviaires. Ces systèmes sont si
problématiques que les travailleurs ferroviaires, les hommes et
les femmes qui font rouler les trains et sont au centre de la question
sécuritaire n'ont même pas le droit de savoir ce
que ces systèmes contiennent.
Le gouvernement lui-même déclare que les
enregistreurs vont faire partie des systèmes de gestion de la
sécurité qui sont élaborés et mis en oeuvre
derrière des portes closes ! Ce gouvernement, qui se
prétend préoccupé de la situation à
laquelle les travailleurs font face, n'a même pas la
décence de reconnaître que les collectifs organisés
des travailleurs ferroviaires, les collectifs de ceux qui font le
travail, soulèvent des questions sérieuses relatives
à la sécurité ferroviaire et sont opposés
à ces mesures et que, par conséquent, ces
préoccupations devraient faire l'objet d'une enquête
sérieuse à la lumière de ce qui se passe
réellement dans ce secteur. Le gouvernement ne peut pas cacher
sa hâte de mettre en action sa structure de pouvoir formée
de Transports Canada, du Bureau de la sécurité des
transports et des monopoles ferroviaires (les « trois
parties » qui « jouent un rôle important dans la
sécurité ») pour fournir de nouveaux pouvoirs
arbitraires aux monopoles du rail et placer les travailleurs dans une
situation où
ils auront encore moins de tranquillité d'esprit et encore moins
de contrôle sur le travail qu'ils accomplissent quotidiennement.
Prétendre que cela va améliorer la sécurité
ferroviaire, c'est pousser la duperie très loin.
La sous-ministre des Transports a ensuite parlé
des « mesures de contrôle » qui vont accompagner
la loi dans la réglementation relative à la protection de
la vie privée. Elle a dit qu'il y aura des limites à la
façon dont les données peuvent être
sélectionnées, que les règlements vont
préciser comment les données doivent être
traitées,
comment elles vont être stockées, qui y aura accès
dans la compagnie, quand les données devront être
supprimées, etc. Cela ne change rien à la chose parce que
les sociétés ferroviaires vont tout de même obtenir
le pouvoir arbitraire d'espionner les travailleurs au moyen des EAVL.
Une fois qu'elles ont ces enregistrements en main, elles peuvent
utiliser leur contenu de multiples façons sans même se
référer ouvertement à leur contenu. Et ces
arrangements qui seront établis par la réglementation
vont être faits dans le dos des travailleurs par ceux qui ont le
pouvoir de décider ce qui va se passer, et quand et comment
cibler les travailleurs.
La partie de la loi qui dit que des mesures
disciplinaires peuvent être prises contre les travailleurs si les
enregistrements révèlent l'existence d'un « risque
pour la sécurité ferroviaire » a
été entérinée sans changement lors de
l'étude article par article.
Pendant ce temps, les activités aventuristes et
potentiellement dangereuses des monopoles ferroviaires, telles que le
recours à du personnel de bureau pour conduire les trains afin
d'attaquer les luttes des travailleurs et réduire la
main-d'oeuvre
syndiquée, ne sont même pas discutées. Elles sont
considérées comme des décisions d'affaires
privées
légitimes dans lesquelles les parties qui « jouent un
rôle important dans la sécurité » ne
doivent pas s'ingérer.
Cela nous en dit long sur l'état des choses en
ce qui concerne les droits des travailleurs et l'usurpation de
l'autorité publique par les monopoles privés mondiaux et
sur le besoin que les travailleurs intensifient leurs luttes pour leurs
droits et pour changer la situation en faveur du public.
Note
1. Pour de plus amples informations sur le projet
de loi C-49, lire «
L'objectif véritable du projet de loi C-49 » dans le
numéro du 28 septembre 2017 de Forum ouvrier.
La 4e ronde des négociations
de l'ALÉNA
Des alternatives doivent être trouvées
à la soumission à l'impérialisme américain
Les négociations en cours dans le cadre de
l'Accord de libre-échange
nord-américain (ALÉNA) font qu'il est de plus en plus
évident pour
plusieurs que des solutions de rechange à la soumission aux
États-Unis
doivent être envisagées. Au lieu d'explorer cela comme une
option
alternative viable, les cercles dirigeants et leurs médias
concentrent leurs efforts à générer de la peur
face aux « bombes »
lancées par Trump. Le ministre iranien des Affaires
étrangères Javad
Zarif a comparé la décision de Trump de ne pas
recertifier les
États-Unis en tant que partie à l'accord nucléaire
multilatéral avec
l'Iran à son attitude dans les négociations sur
l'ALÉNA et d'autres
ententes
internationales :
« Cette
administration se retire de tout. Quelqu'un a invoqué 'la
doctrine du retrait' pour caractériser cette administration.
Elle se retire de
l'ALÉNA, elle se retire du Partenariat transpacifique et elle se
retire de l'UNESCO.
« Donc, les gens ne peuvent plus faire confiance
à la parole des États-Unis. Vous voyez, pour inciter les
États-Unis à adhérer à bon nombre de ces
accords internationaux, beaucoup de gens ont fait beaucoup de
concessions. Maintenant personne ne fera de concessions aux
États-Unis parce qu'ils savent que le prochain président
américain
viendra et dira : 'Ce n'était pas assez'. »
La crise de l'élite dirigeante canadienne qui
bénéficie de son annexion à la traîne de
l'impérialisme américain s'est amplifiée avec les
luttes intestines au sein de la classe dirigeante américaine.
Cela a suscité la crainte parmi l'élite dirigeante
canadienne et ses médias que la situation échappe
à tout contrôle, une crainte qu'elle cherche à
imposer
aux travailleurs.
Exprimant l'impasse à laquelle font face les
impérialistes américains avec les «
bombes » lancées par leurs dirigeants, un journaliste
a écrit :
« Les négociateurs commerciaux et les
décideurs devraient comprendre les transgressions de leur pays
et le fait qu'ils s'exposent à des contre-mesures. Si les
États-Unis poussent trop fort, la réaction ne sera pas
sans conséquence. »[1]
Le journaliste donne les exemples suivants du secteur
agricole :
« Le cheptel porcin américain a atteint un
niveau record - et une forte demande est essentielle pour
éliminer l'inventaire.
« La baisse de 9 % des exportations de
porc vers le Japon en août est importante. L'Union
européenne et d'autres qui ont un accès
préférentiel vont forcer les éleveurs de porcs aux
États-Unis à se disputer de nouveaux marchés pour
leur cheptel record.
« L'octroi au Canada d'un accès
préférentiel au Japon n'aidera pas à rehausser
l'image de Trump auprès des producteurs de porcs
américains. Le Mexique est la destination la plus importante
pour le porc américain en termes de volume, et le Japon est la
deuxième en termes de valeur à l'exportation. Il y a
d'autres fournisseurs potentiels.
« Le Brésil a récemment fourni
d'importants volumes de maïs au Mexique et les États-Unis
ont cherché à obtenir l'assurance que leur position
dominante en matière de fournisseurs de maïs ne sera pas
compromise ... Il pourrait continuer ses exportations vers le Mexique
et les élargir. Le soja pourrait être aussi sur la liste
des items pour lesquels on cherche des fournisseurs plus amicaux.
« Les États-Unis sont le plus grand
fournisseur de produits laitiers au Mexique. Est-ce que des quotas
exempts de tarifs douaniers mexicains sont hors de question pour les
produits laitiers canadiens sous le PTP des Onze [à l'exclusion
des États-Unis] ?
« Le ministre des Finances du
Mexique, José Antonio Meade, a déclaré que le
gouvernement travaillait sur des plans visant à modifier les
tarifs et à identifier des marchés de substitution au cas
où les négociations de l'ALÉNA
échoueraient. »
Cela confirme qu'il n'y a rien de libre dans le
libre-échange. Ce sont des luttes entre factions monopolistes
qui s'inscrivent dans des conflits interimpérialistes. La
classe ouvrière ne peut permettre à l'élite
dirigeante impérialiste de l'entraîner dans les luttes de
factions et les crises qu'elle a elle-même créées
parce que ses intérêts sont
toujours et dans tous les cas sacrifiés sur l'autel du capital.
Les travailleurs et leurs organisations doivent élaborer leurs
propres positions et lutter pour une nouvelle direction prosociale de
l'économie. Les vastes ressources naturelles et humaines du
Canada doivent être mises à la disposition d'un nouveau
projet d'édification nationale qui sera
l'oeuvre des travailleurs.
Que les travailleurs ne craignent pas un seul instant
l'effondrement de ces négociations de l'ALÉNA et ne
soient
pas intimidés par la crise que traverse le système
impérialiste américain. Que les travailleurs
d'Amérique du Nord deviennent les champions de leur propre
cause : une nouvelle société qu'ils créeront
eux-mêmes !
Sortons de l'ALÉNA et du
système impérialiste d'États dominé par les
États-Unis !
Notre sécurité est dans la défense des droits de
tous !
Une humanité ! Une lutte !
Note
1. Peter Clark, National Newswatch
, « NAFTA 2.0 - Opening Pandora's Box »,
le 13 octobre 2017
Les peuples ont le droit de décider des
questions qui affectent leur vie! Retirons- nous de l'ALÉNA!
- Enver Villamizar -
Un des faits saillants de la 4e ronde des
négociations de
l'ALÉNA à Arlington, en Virginie, qui s'est
officiellement
terminée le 16 octobre, est que les quelques personnes qui
y
participent
directement décident du sort de plus
de 450 millions de Nord-Américains. Les personnes les plus
touchées sont réduites au rôle de spectateurs non
informés. Ce
spectacle de négociations secrètes de l'ALÉNA
illustre l'importance de constitutions nouvelles et
modernes pour les trois pays pour mettre fin à cette
contradiction entre les gouvernés et les gouvernants qui se
placent au-dessus d'eux grâce au privilège et au pouvoir
décisionnel. La prise de décision
doit être entre les mains des travailleurs et les constitutions
modernes doivent enchâsser leur droit de décider de toutes
les affaires qui les concernent.
La classe ouvrière produit toute la richesse
sociale nécessaire à une société moderne
mais elle est privée de son droit de décider de la
direction de la société. La contradiction entre le
caractère social de
l'économie moderne et une société paralysée
par le contrôle d'une infime élite riche qui sert ses
intérêts privés étroits doit être
résolue. La classe ouvrière
est la seule force sociale capable de le faire.
Recours à la désinformation pour
désorienter et confondre
Cette ronde de
l'ALÉNA a pris fin avec des reportages qui citent des sources
anonymes ayant « une connaissance directe des
pourparlers », qui disent ceci ou cela ou rien, autrement
dit des ragots. Les ouï-dire et les rumeurs qui nous proviennent
de ces sources obscures nous montrent à quel point sont
privées de pouvoir les centaines de
millions
de personnes dont le sort et les moyens de subsistance font l'objet de
tractations
à huis clos.
Tout ceci n'est pas une façon moderne
d'organiser les affaires
d'une nation et de s'engager dans des pourparlers entre États.
Cela met en évidence la marginalisation des peuples face aux
affaires de l'État, contrôlées par une petite
élite au service d'intérêts privés. Aucun
mécanisme politique moderne n'existe pour débattre,
discuter et informer
afin d'harmoniser les intérêts individuels et collectifs,
mobiliser l'opinion publique et décider de ce qui doit
être discuté au niveau de l'État avec les autres
États et des arrangements nécessaires pour faciliter et
développer le commerce sur la base de l'avantage et du
développement mutuels. La situation actuelle laisse les gens
dans l'ignorance de ce
qui est discuté au sujet d'un accord international qui est
dénoncé depuis longtemps comme étant au service
des monopoles mondiaux et dont les peuples de l'Amérique du Nord
n'ont jamais voulu.
Le cirque des négociations et le moulin à
rumeurs autour de l'ALÉNA visent à désinformer et
à détruire toute opinion publique ou toute
cohérence face à ce qui se passe véritablement et
ce qui est en jeu. La réalité est que nous assistons
à un effort
désespéré pour masquer que les riches
et leurs monopoles s'organisent pour détruire tout
semblant de souveraineté des trois pays. Ils conspirent pour le
compte des riches et des puissants contre
leurs intérêts et leurs droits. Le Hill Times cite
par exemple un ancien diplomate canadien de haut rang devenu
consultant selon qui des « groupes de
conseillers » de différents secteurs d'affaires sont
assis à l'extérieur des salles où se
déroulent les négociations, chacun possédant ses
avocats qui examinent les formulations des accords et étant bien
au fait des « sensibilités ». Ce que sont ces
sensibilités et sensibles pour qui n'est pas
discuté. « C'est pour cela que ces choses durent
trois ou quatre jours : parce que vous devez
constamment sortir de la salle pour aller faire des
vérifications », a dit le consultant.
La vision de Trump d'humiliation nationale et de
domination de l'Amérique du Nord par les monopoles
La quatrième ronde a exposé la
vision impérialiste
américaine pour un nouvel ALÉNA. Cette vision est une
demande de soumission complète du Canada et du Mexique à
la Forteresse Amérique du Nord dominée par les monopoles
les plus puissants.[1]
Les principales propositions officiellement
déposées par les impérialistes américains
sont :
- une clause de réexamen de l'ALÉNA dans
cinq ans ;
- la destruction du système canadien de la
gestion de l'offre des produits laitiers, par l'augmentation des
importations américaines au-delà de ce que les
libéraux et les conservateurs avaient accepté dans le
Partenariat transpacifique et une demande que le Canada accorde un veto
aux autorités américaines et un pouvoir
décisionnel sur la
réglementation future qui va régir le secteur laitier ;
- des règles d'origine dans le secteur
automobile selon lesquelles tous les véhicules vendus sans
droit de douane en Amérique du Nord doivent
avoir 85 % de contenu nord-américain et 50 %
de contenu américain, ainsi qu'une liste détaillée
des pièces, ce qui n'existait pas en 1994 lors de la mise
en place de
l'ALÉNA ;.
- une plus grande latitude pour les États-Unis
par rapport aux règles de
l'OMC pour
établir le prix de certains biens ;
- des
mécanismes non contraignants ou volontaires de résolution
de différends ayant trait
aux chapitres 11, 19 et 20 où il est question des
différends entre les États et entre les États et
les investisseurs. Ces mesures de résolution des
différends
sont souvent présentées comme ayant joué un
rôle clé dans la signature de
l'ALÉNA par le Canada.
Les médias monopolisés concentrent leur
attention sur
ces propositions afin d'obscurcir la signification de l'ensemble et
de créer le sentiment qu'on s'y perd dans tous ces
détails. La couverture ad nauseam de ces questions
dans les
médias et par les commentateurs de l'élite dominante nous
rappelle la campagne électorale américaine qui a
porté
Trump au pouvoir. Ses déclarations à
l'emporte-pièce et grossières ont fait la une à
chaque fois, brouillant toute possibilité d'avoir un climat
politique dans
lequel les électeurs pouvaient discuter de façon calme et
rationnelle de
ce qui se passe et de ce qu'il faut faire.
L'élite dominante au Canada utilise le fait que
Trump demande l'abolition de l'ALÉNA pour rallier les
travailleurs derrière l'État canadien. L'impression est
créée que le ciel est en train de s'effondrer sur nos
têtes et que nous devons tous nous unir pour sauver
l'ALÉNA, comme s'il y allait de l'affirmation des droits
souverains et du bien-être du Canada. Le
gouvernement libéral espère créer un climat
de panique pour
que les travailleurs ne pensent pas une seconde qu'ils peuvent vivre
sans que leurs suzerains américains et européens
concluent des ententes pour résoudre leurs querelles pour le
contrôle de la richesse sociale qui est produite par les
travailleurs. Cela s'exprime par exemple par le fait que le
monopole européen Airbus a pris le contrôle de la division
aérospatiale de Bombardier sans même y mettre un sou et
que les Canadiens se retrouvent encore plus embourbés dans dans
la lutte intermonopoliste pour le
contrôle de ce secteur de l'économie impérialiste
mondiale.
Le moulin à rumeurs de l'ALÉNA et les
sources qui les alimentent disent maintenant que Trump essaie
délibérément de provoquer une crise, de faire
échouer les négociations et s'en retirer ou bien
rapiécer l'accord comme un héros sur une base
bilatérale ou
multilatérale. Les spéculations abondent dans les
médias. [1] Les Nord-Américains sont
censés arrêter de respirer en attendant le point culminant
d'une pièce de théâtre qui est jouée par
d'autres. Ils sont censés espérer qu'un
champion vienne sauver
la situation.
Le premier ministre Trudeau dit que le Canada a
l'intention de « tenir le coup » et de «
considérer sérieusement » les propositions
américaines. Les médias présentent l'image d'un
homme d'État responsable qui se bat pour
les intérêts du Canada et qui est un véritable
contraste par rapport au maniaque de Washington. Cela
cache les intérêts de classe de l'un et de l'autre et les
raisons réelles pour lesquelles le Canada veut « tenir
le coup » tandis que les États-Unis veulent un
meilleur accord ou pas d'accord du tout.
Au lieu d'engager les Canadiens dans une discussion sur
les alternatives à l'humiliation
nationale et à l'assujettissement au pouvoir de monopole,
Trudeau et les médias laissent entendre que le Canada est
tellement
intégré et subordonné aux États-Unis que la
fin de l'ALÉNA nuirait autant à l'oppresseur qu'au
Canada. Selon
eux, le seul véritable problème est le Mexique. Si les
monopoles américains pensent qu'ils peuvent mieux imposer leur
domination sans l'ALÉNA, l'élite dominante canadienne
leur propose avec un clin d'oeil et un sourire en coin que les
États-Unis et le Canada pourraient signer un
accord bilatéral de libre-échange et unir leurs forces
contre le Mexique.
Toute cette farce de l'ALÉNA n'a rien à
voir avec l'édification nationale à l'ère moderne.
Les peuples sont témoins de l'édification d'empires
mondiaux au service des monopoles qui se gavent des débris des
États-nations souverains. Il est temps maintenant de passer
à quelque chose de nouveau, à un projet
d'édification nationale qui sert le
peuple au moyen d'une économie nationale diversifiée et
subvenant à ses besoins et dans lequel les travailleurs sont
investis du pouvoir politique par des méthodes modernes de
gouvernance et par une constitution qui garantit le bien-être et
les droits de tous.
Notes
1. Les trois pays ont
accepté « d'avoir une période intersessionnelle
plus
longue avant la prochaine ronde de négociations pour pouvoir
examiner toutes les propositions ».
Le Mexique va accueillir la 5e ronde de
pourparlers à Mexico du 17 au 21 novembre 2017 et
des rondes ultérieures vont se tenir au premier semestre
de 2018, ce qui dépasse l'échéancier
arbitraire que le gouvernement Trump avait établi en
décembre.
2. Peter Clark, National
Newswatch -- « The predicted nightmares are becoming
reality ».
CBC -- « Le premier sujet de discussion durant
cette ronde est de savoir si l'équipe de Melle [le
négociateur en chef des États-Unis] a reçu des
directives de saboter les pourparlers afin que le président
Donald Trump puisse déclarer que l'ALÉNA a
échoué.
Alexander Panetta de la Presse canadienne :
« L'équipe américaine a lancé une
demi-douzaine de grenades que les autres parties sont incapables
d'affronter et qui ont anéanti tout espoir d'une
négociation rapide et facile. »
CBC cite une source anonyme : « Les
négociateurs (américains) sont comme des avocats qui
détestent leurs clients. »
Harmonisation et annexion dans les coulisses
À la fin de la 3e ronde de
négociations de l'ALÉNA, la ministre des Affaires
étrangères du Canada, Chrystia Freeland, a dit que
malgré l'emphase des médias sur « les pilules
empoisonnées » qui pourraient compromettre une
entente, les négociations dans les coulisses sur
l'intégration du Canada à la Forteresse Amérique
du
Nord avancent rapidement par l'harmonisation avec ceux des
États-Unis de toutes les normes et tous les règlements.
C'est
pourquoi le gouvernement Trudeau parle « d'aller jusqu'au
bout ».
« Je pense que les Canadiens pourraient avoir
l'impression que nous ne parlons pas encore de tout ; ce n'est pas
le cas, nous avons 28 tables où les gens négocient
et travaillent activement. Nous travaillons actuellement sur tous les
aspects de la négociation », a déclaré
Freeland aux journalistes. « Nous avons bien progressé
en ce qui concerne certaines des véritables questions
économiques dont les Canadiens nous ont fait part durant les
négociations. »
« Ce ne sont peut-être pas les questions les
plus séduisantes mais ce sont les questions qui importent
vraiment aux gens d'affaires canadiens, comme les formulaires
électroniques, les déclarations d'origine automatiques,
l'harmonisation des règlements. Ce sont les choses comme
ça qui font qu'un accord de libre-échange comme celui de
l'ALÉNA fonctionne vraiment, c'est vraiment
important. »
« Ce sont les choses qui sont au coeur de la
modernisation de l'ALÉNA ... Cela va grandement faciliter la vie
des gens d'affaires canadiens », a-t-elle dit en conclusion.
Il faut savoir que l'harmonisation de la
réglementation signifie la modification des lois canadiennes,
américaines et mexicaines pour servir les riches sans la
participation des instances élues du pays. Cela concerne les
normes de santé et de sécurité des
travailleurs, ce qu'on peut mettre dans les aliments et notre eau
et comment les pensions
devraient être structurées. Ce sont là des mesures
qui relèvent de décisions souveraines d'un
gouvernement. Pourtant, leur changement ou leur élimination
à des niveaux supranationaux où les lobbyistes des
entreprises vont d'une chambre d'hôtel à l'autre pour
prendre des décisions sont
présentés comme étant quelque chose qui va de soi.
Ce sont précisément ces
modifications qui sont apportées aux lois canadiennes et
à la
façon dont elles sont mises en place, nouvel accord de
l'ALÉNA ou non. Par exemple, deux jours après la fin de
cette ronde de négociations, le 18 octobre, l'Agence
canadienne d'inspection des aliments et la Food and Drug
Administration des États-Unis ont signé une entente sur
le « partage de l'information » et la «
collaboration dans des projets de recherche ». L'entente
prévoit entre autres que les parties se consultent avant toute
prise de décision concernant la réglementation à
partir des informations partagées. Cela fait partie de la
demande de «
transparence » dans les négociations par le
gouvernement américain, au point où celui-ci se donne un
droit de regard sur l'évolution de la réglementation
canadienne, ce qui lui permet d'imposer de facto ses demandes
concernant la production laitière.
Ces enjeux sont au coeur de la négation de la
souveraineté du Canada et de l'annexion du pays à la
Forteresse Amérique du Nord dominée et
contrôlée par les monopoles, des choses que les Canadiens
rejettent chaque fois qu'on on leur demande leur avis.
Pas de remède des dieux de la peste!
Les porte-paroles officiels de la classe
ouvrière, du moins ceux
désignés comme tels par certains dirigeants, sont
profondément intégrés
aux gouvernements canadien et américain. C'est source
d'inquiétude
puisque c'est une façon d'imposer les préoccupations
antisociales et la
conception du monde de la classe dirigeante aux Canadiens et à
leurs
organisations de défense et d'étouffer toute
préoccupation et
conception du monde indépendante de la classe ouvrière.
De par leurs
positions officielles, ils sont mêlés à des
campagnes pour que « leurs
travailleurs » agissent en tant que meneurs de claques pour
leurs
gouvernements respectifs.
Ces porte-parole officiels ne peuvent pas se
résoudre à rompre avec les positions de l'élite
impérialiste au pouvoir. Avec cette pratique, ils
détournent les travailleurs parmi lesquels ils ont de
l'influence de la tâche de s'activer comme force
indépendante ayant sa propre pensée, ses propres demandes
et son ordre du jour bien à elle. Beaucoup de
travailleurs dans les deux pays
pensent qu'il est grand temps que ces porte-paroles officiels
arrêtent ces absurdités et rallient les travailleurs
à une approche proactive de la défense de leurs droits.
Cela romprait avec la passivité prédominante qui rend la
classe ouvrière vulnérable aux menaces et au chantage des
monopoles et de leurs représentants politiques. Avec la
disparition
possible de l'ALÉNA, le chantage s'intensifie pour que la classe
ouvrière jette l'éponge sur toute position
indépendante à la défense des droits et pour une
édification nationale prosociale.
L'appel d'Unifor à manifester partout au pays
le 20 octobre pour créer de l'appui aux propositions
secrètes du gouvernement canadien pour «
améliorer » l'ALÉNA et la rendre plus «
progressiste » montre qu'il prend comme point de
départ les préoccupations et la conception du monde de
l'élite dominante. Ces propositions
vont dans le sens de resserrer l'emprise des monopoles mondiaux sur les
syndicats et leur rôle dans la vie de la classe ouvrière
et de la société en partant d'une conception du monde
impérialiste des droits des travailleurs et en favorisant
l'imposition d'une réglementation standardisée
nord-américaine de l'environnement. En l'absence de positions
indépendantes de la classe ouvrière, ces propositions
créent l'illusion que les droits des travailleurs et
l'environnement peuvent être défendus par ceux-là
même qui les attaquent.
Tout cela désavoue la classe ouvrière en
tant que force sociale indépendante avec ses propres
intérêts en opposition à ceux des employeurs et
dictateurs impérialistes. Cela embrouille la pensée des
travailleurs, leur vision et leur programme prosocial. C'est insultant
pour les travailleurs d'être vus comme meneurs de claques pour
l'élite
dirigeante !
L'appel d'Unifor dit : « Les
négociations s'intensifient en vue de renouveler l'Accord de
libre-échange nord-américain (ALÉNA). Le Canada
s'est fermement positionné pour une amélioration des
normes du travail et de l'environnement dans un nouvel accord, et des
dispositions à inclure sur le genre et les questions
autochtones, mais
nous devons continuer d'exercer des pressions.
« Joignez-vous à nous pour exercer des
pressions auprès des députés afin que le Canada
reste déterminé à améliorer l'ALÉNA
pour tous les travailleurs et travailleuses. Un meilleur ALÉNA
doit viser à renforcer les communautés et à rendre
la société plus équitable. »
Parler d'« un meilleur ALÉNA »
c'est laisser entendre que le présent est un bon ALÉNA ou
à tout le moins un ALÉNA qu'il vaut mieux
préserver.
Qui a autorisé un tel changement dans la position du mouvement
syndical canadien, qui a longtemps estimé que l'ALÉNA
était un outil des monopoles pour dicter leurs
intérêts privés étroits sur le Canada, le
Mexique et les États-Unis et détruire
tout droit souverain de gouverner leurs affaires ?
Les dieux de la peste déclarent maintenant qu'ils
représentent directement les travailleurs, et certains de ces
dirigeants en sont réduits à boire ces paroles.
Peter Clark de National
Newswatch rapporte que
le représentant américain au Commerce Lighthizer a
dit « aux décideurs et aux dirigeants du secteur de
l'automobile qu'il représente les travailleurs dans ces
négociations ».
Les travailleurs doivent-ils croire qu'une personne si
entièrement intégrée à l'élite
dirigeante américaine a quelque chose en commun avec la classe
ouvrière ? Sur le site Web du gouvernement américain
on lit : « Robert E. Lighthizer a été choisi
par le président Trump pour servir de représentant des
États-Unis pour le commerce
(USTR) .... [Depuis plus de 30 ans, il a travaillé pour
s'assurer] que les entreprises [partout au monde] dans la fabrication
lourde, l'agriculture, la haute technologie et les services financiers
ouvrent des marchés aux exportations américaines ... [Il]
était un défenseur bien connu du type de politiques
commerciales de 'l'Amérique d'abord'
soutenues par le président Trump ... [Il] a occupé le
poste d'USTR-adjoint pour le président Ronald Reagan. Au cours
de son mandat, il a également été
vice-président du conseil d'administration de l'Overseas Private
Investment Corporation .... [Avant cela] il a été chef de
cabinet du président du Comité sénatorial
américain des finances, Bob
Dole. À ce titre, il a joué un rôle clé dans
la promulgation du Economic Recovery Tax Act of 1981 (Loi
fiscale de 1981 pour la reprise économique), qui
constituait la réforme fiscale la plus importante depuis des
décennies, ainsi que sur les autres éléments
fondamentaux du programme économique de Reagan. »
Tout un champion de la classe ouvrière et des
droits
des peuples du monde entier ! ! Cet homme a été
un bouledogue de la pénétration impérialiste
américaine dans tous les pays, piétinant
allègrement les droits des peuples et les menaçant de
tous les maux.
La Fraternité internationale des Teamsters a
envoyé à Washington des représentants de ses
divisions qui traitent de politique américaine et canadienne
pour « influer sur les négociations» visant «
certains dossiers prioritaires pour les Teamsters, notamment la
sécurité routière, la gestion de l’offre dans
l’industrie laitière et les droits des travailleurs ».
Les Teamsters indiquent que le président
général Jim Hoffa et le président des Teamsters au
Canada, François Laporte, « ont exprimé leur
soutien aux négociateurs américains et canadiens sur ces
questions et les autres ayant été soulevées. Plus
précisément, les Teamsters saluent la décision du
délégué commercial général des
États-Unis de régler la disposition de l’ALENA concernant
le camionnage transfrontalier ».
« Les Teamsters et nos alliés parmi les
camionneurs indépendants et les défenseurs de la
sécurité routière seront ravis de la position
américaine sur les services transfrontaliers, a expliqué
Hoffa. « L’approche du délégué commercial
général des États-Unis représente une
solution créative à cette controverse de longue date.
Sans entrer dans les détails du texte proposé, je suis
convaincu que la position des États-Unis permettra au
Congrès et au ministère des Transports de protéger
les emplois des camionneurs américains et la
sécurité personnelle des familles sur les routes dans le
cadre de la version 2.0 de l’ALENA. »
« Sous la direction de l'ambassadeur, le
personnel de l'USTR a proposé une révision audacieuse de
la portée et de la compétence de ces tribunaux de
commerce controversés », a déclaré M.
Hoffa. « La clause 'd'adhésion' annoncée est une
bonne étape pour satisfaire la promesse de l'USTR de refondre le
chapitre sur
l'investissement. »
« Nous remarquons et approuvons la consternation
des chambres de commerce par rapport à cette réforme
importante qui aurait dû avoir lieu il y a longtemps », a
ajouté Hoffa. « La communauté des employeurs s’y
oppose avec véhémence, ce qui indique combien ils n’ont
pas l’habitude de ne pas faire adopter leur programme dans les accords
commerciaux. Il était temps que cela soit
démontré! »
Le président canadien des Teamsters,
François Laporte, a dit: « La ministre canadienne des
Affaires étrangères, Chrystia Freeland, et les
négociateurs canadiens ont une position progressiste et
favorable aux travailleurs dans ces discussions. Nous souhaitons que
les autres parties s’engagent envers un chapitre solide et
exécutoire sur le travail, fondé sur la proposition
initiale du Canada, qui servirait de modèle pour protéger
les droits des travailleurs lors de futurs accords commerciaux . »
Sur la demande spécifique des États-Unis
de détruire la gestion de l'offre laitière et leur
accorder un droit de veto sur la réglementation canadienne, il a
dit : « Les États-Unis se sont violemment
attaqués au système canadien de gestion de l’offre des
laiteries. À moins que le gouvernement Trudeau continue de
défendre les travailleurs des laiteries et les agriculteurs, des
dizaines de milliers d’emplois sont menacés, a indiqué
M. Laporte. Ne soyez pas surpris si les propositions
américaines concernant les laiteries font dérailler les
discussions de l’ALENA. C’est comme si une force irrépressible
rencontrait un objet immuable. »
Leo Gerard, président du Syndicat international
des Métallos, a accueilli favorablement une clause de
réexamen de l'ALÉNA, affirmant aux journalistes que si
l'entente initiale comprenait une telle clause, le pacte commercial ne
serait pas en vigueur aujourd'hui. La renégociation de
l'ALÉNA « doit faire l'objet d'un réexamen, car
s'il ne
respecte pas les engagements, il devrait revenir à la case
départ ou bien disparaître », a
déclaré M. Gerard.
Les travailleurs doivent sérieusement
réfléchir à ces propos et se demander pourquoi ces
porte-parole officiels parlent en leur nom. Leurs faits et gestes
s'opposent à l'émergence d'un mouvement ouvrier
indépendant avec sa propre voix et son propre programme en
faveur de projets d'édification nationale prosociaux dans les
trois pays
nord-américains.
Les Mexicains dénoncent
l'hypocrisie du gouvernement Trudeau
Les sociétés minières
dépossèdent
les peuples autochtones et les collectivités paysannes au
Mexique
- Réseau mexicain des personnes
touchées par l'industrie minière,
le 17 octobre 2017 -
La mine d'or à ciel ouvert Los Filos dans l'État de
Guerrero au Mexique. (C.
Leyva)
À l'occasion de la visite
d'État de Justin Trudeau au Mexique, le
Réseau mexicain des personnes touchées par l'industrie
minière exige
l'arrêt de l'invasion des sociétés minières
canadiennes et leur retrait
de notre pays.
Le premier ministre canadien Justin Trudeau s'est
présenté sur la scène
internationale comme un démocrate, un défenseur des
libertés et des
droits de la personne et s'est engagé à respecter la
Déclaration des
Nations unies sur les droits des peuples autochtones. Bien que sur ce
dernier point, il soit important de mentionner que le
gouvernement a pris une position de faiblesse, limitant son appui
à la
déclaration de ce qui relève du champ d'application de la
Constitution
canadienne,
ce qui n'est pas une question mineure, surtout si le Canada continue de
refuser de ratifier la Convention 169 de l'Organisation
internationale
du
travail [relative aux peuples indigènes et tribaux — ndlr]
et
ne
respecte pas dans la pratique l'autodétermination des
peuples autochtones.
La visite de Trudeau dans notre pays a
été annoncée comme une occasion de
renforcer les liens commerciaux entre le Mexique et le Canada, ce qui
est une mauvaise nouvelle pour les peuples et les collectivités
qui ont été gravement touchés par les
activités des
sociétés minières canadiennes. Aujourd'hui, le
Canada est devenu la plus importante source d'investissements
étrangers dans l'exploitation minière au monde et au
Mexique, à un point tel que 65 % des entreprises
minières étrangères du Mexique sont cotées
en bourse au Canada. Pour le Canada, le Mexique est devenu la
deuxième destination la plus importante pour des investissements
miniers canadiens à l'étranger, après les
États-Unis, de sorte que 11,3 % des actifs miniers
canadiens sont au Mexique.
Le pouvoir que les minières canadiennes exercent
en Amérique latine a été encouragé
ouvertement et arbitrairement par le corps diplomatique du Canada dans
le cadre de la politique de « diplomatie
économique » par l'entremise de ses ambassades qui,
en bons
colonisateurs, continuent de propager le racisme et la haine envers les
peuples autochtones et les communautés paysannes lorsqu'elles
encouragent les investissements miniers dans une région comme
Guerrero -- où il y a d'énormes investissements miniers
canadiens -- et
ensuite émettent des alertes aux touristes canadiens de
s'abstenir de voyager dans cette région,[1] à cause de la violence et des
risques qui y existent.
Le poids politique et financier des
sociétés minières canadiennes et du gouvernement
canadien est une réalité qui a été
utilisée pour influencer la promotion de réformes
constitutionnelles, de lois et de règlements dans le secteur de
l'extraction afin de faciliter les
investissements étrangers, et amenuiser ou faire
disparaître les compensations pour les dommages, le paiement des
impôts, ou toute autre situation susceptible d'affecter les
bénéfices des entreprises.
Au Mexique, cela a conduit à un cadre juridique
inconstitutionnel qui viole les droits humains parce qu'entre autres
choses, il donne une priorité absolue à l'exploitation
minière qui, bien qu'elle soit entreprise presque
exclusivement par des sociétés privées, est
considérée comme étant dans l'intérêt
public. Cela s'est traduit par la dépossession et le
déplacement forcé de propriétaires
légitimes, et quand ils tentent de défendre leurs droits,
ceux-ci leur sont refusés par les mêmes entreprises, soit
directement, soit
par les structures de leurs groupes armés illégaux, ou en
collusion avec différents acteurs du gouvernement mexicain.
Les dommages à la santé, la contamination
et la destruction de l'environnement, la criminalisation des luttes
sociales, les menaces, le harcèlement, les campagnes de
diffamation, la persécution, les détentions arbitraires
et l'assassinat des défenseurs sont la formule du progrès
et du
développement que les investissements miniers canadiens ont
apportée à notre pays. Pour contrebalancer leur
brutalité, dans les médias et dans les sphères du
pouvoir, les entreprises se vantent de leur responsabilité
sociale, de leur accréditation d'industrie propre ou
l'utilisation
sécuritaire du cyanure, ou de leur adhésion à
l'absurde « norme relative à l'exploitation
aurifère sans conflit » qui sont soutenues et
certifiées par des organisations créées en grande
partie par ces mêmes entreprises. Pour trouver les preuves des
dépossessions, du pillage, des déplacements et de la
violence des sociétés minières canadiennes, il
suffit de visiter les communautés de Carrizalillo[2] et de Nuevo Balsas[3] dans l'État de Guerrero, de
Chalchihuites[4] et de Mazapil[5], dans l'État de Zacatecas, les
hauts plateaux du Nord de Puebla,[6]
Tetlama à Morelos,[7] ou
Sierrita de Galeana dans
l'État de Durango[8],
ainsi que Chicomuselo au Chiapas[9],
où
Mariano
Abarca
a
été
assassiné à
cause de sa lutte contre une société minière
canadienne alors que l'ambassade du Canada au
Mexique avait été alertée des risques qu'il
courait à mesure qu'elle surveillait cette lutte.
Les abus des sociétés minières
canadiennes sont constants, répétés et sont des
violations des droits humains comme les droits aux territoires,
à la propriété, à un environnement
sûr, le droit à la participation, à la consultation
et au
consentement, à
la légalité et à la sécurité
juridique. Par exemple, nous avons vu la même
société (Goldcorp) enfreindre la loi avec cynisme et de
façon répétée en achetant des terres
collectives d'abord à Carrizalillo, Guerrero, puis, trois ans
plus tard, à
Mazapil, Zacatecas. Aujourd'hui au Mexique, les entreprises canadiennes
exploitent 65 % des projets miniers, soit plus de 850,
qui sont à différentes étapes d'exploration, de
développement et d'exploitation.
Il est important de mentionner, monsieur Justin
Trudeau, que la seule chose que l'investissement minier de votre pays
nous garantit est la dépossession et le risque que de nombreuses
collectivités et des milliers de personnes puissent perdre leur
culture et leur identité à la suite de la destruction de
leur
territoire ; l'arrivée du crime organisé (que les
entreprises souscrivent ou non à la pompeuse norme relative
à l'exploitation aurifère sans conflit) ; ainsi que
l'escalade de la violence, de la répression et de la
criminalisation de ceux qui défendent leurs territoires et leur
vie.
Dans ce contexte, le Réseau mexicain des
personnes touchées par l'industrie minière exige que le
gouvernement canadien cesse l'appui institutionnel et politique qu'il
apporte, par l'entremise de son appareil diplomatique, aux
investisseurs privés canadiens pour qu'ils accumulent des
richesses par la
dépossession. Nous exigeons également qu'il cesse de
promouvoir des politiques et des lois laxistes qui légalisent
les activités de ces sociétés minières,
notamment les codes de conduite volontaires connus sous le nom de
responsabilité sociale des entreprises, au lieu de la
conformité obligatoire. Au contraire, des mesures de reddition
de comptes des grandes entreprises sont urgentes pour arrêter
les atrocités et les illégalités persistantes qui
sont en violation des droits humains des peuples autochtones et des
collectivités paysannes.
De plus, au-delà des bilans positifs
présentés par les milieux d'affaires et les
représentants du gouvernement pour défendre l'Accord de
libre-échange nord-américain (ALÉNA), il est
important de mentionner que cet accord n'a contribué qu'à
légaliser la
dépossession, à permettre à ce que plus de
richesses soient accumulées par des secteurs déjà
riches et au déplacement progressif des produits et des
économies locales pour stimuler une nouvelle forme
d'accumulation et de contrôle du capital et une augmentation de
la
déréglementation de la propriété
foncière de manière à dégrader les mesures
de protection de l'intérêt public et du bien public, ce
qui a donné lieu à plus de pillage privé. En
somme, l'objectif principal de l'ALÉNA a été de
faire disparaître les campagnes et les paysans.
Enfin, monsieur Trudeau, nous tenons à vous
rappeler qu'il y a plus d'un an, le 26 avril 2016, peu
après que vous ayez assumé vos fonctions de premier
ministre lorsque vous vous êtes engagés, vous et votre
parti, à appuyer les droits de la personne, diverses
organisations, y compris la
nôtre, vous ont envoyé une lettre[10] dans laquelle nous avons
attiré votre attention sur le contexte des violations des
droits humains par les entreprises canadiennes au Mexique et en
Amérique latine. À ce jour, nous n'avons pas reçu
de réponse
à cette lettre, ni vu aucune action concrète pour
protéger les droits humains.
Les investissements miniers canadiens
détruisent notre pays.
Les
sociétés minières canadiennes violent les droits
humains.
Nous nous
battrons pour des territoires libres des mines !
Réseau mexicain des personnes touchées
par l'industrie minière (REMA)
Notes
1. http://www.radioformula.com.mx/notas.asp?idn=681829&idFC=2017
2. http://www.elfinanciero.com.mx/nacional/oro-y-narco-aumentan-violencia-en-guerrero.html
3. http://suracapulco.mx/2/instalan-pescadores-de-nuevo-balsas-un-segundo-bloqueo-a-la-mina-media-luna-%20para-que-los-indemnice/
4. http://www.jornada.unam.mx/2017/01/31/estados/025n1est
5. http://ljz.mx/2016/10/07/indolencia-institucional-violencia-una-lucha-la-vida-en-mazapil/
6.
http://www.jornada.unam.mx/2017/07/03/sociedad/032n2soc
7. http://www.eluniversal.com.mx/articulo/estados/2016/07/26/advierten-danos-ambientales-en-morelos-porminera-alamos-gold
8. http://www.animalpolitico.com/2016/07/pueblo-seco-la-plata/
9. http://www.proceso.com.mx/341143/embajada-canadiense-encubrio-a-minera-vinculada-a-asesinato-demariano-abarca
10. https://miningwatch.ca/sites/default/files/letter_to_trudeaueng_0.pdf
Trudeau: frivole et décevant (extraits)
- Juan Carlos Ruiz Guadalajara -
[...] C'est Harper qui a eu abondamment recours à
la diplomatie de son pays pour
servir les sociétés minières canadiennes
éparpillées dans le monde, surtout dans les pays
d'Afrique et d'Amérique latine. L'un des cas les plus scandaleux
est survenu en 2009, lorsque la diplomatie canadienne est
entrée dans les égouts de la
corruption mexicaine sous le PAN [Parti action nationale] pour
écraser la lutte juridique victorieuse des citoyens qui
défendaient le patrimoine environnemental et historique de la
vallée de San Luis Potosi. En novembre 2009, après
des années de résistance, la société civile
de Potosi a obtenu un jugement définitif qui forçait le
ministère de
l'Environnement et des Ressources naturelles à notifier
l'entreprise canadienne New Gold-Minera San Xavier (MSX) que son projet
prédateur de Cerro de San Pedro était illégal
parce qu'il avait été annulé en 2005. Le
même mois, dans la nuit du 27 novembre 2009, Mariano
Abarca Roblero a été assassiné à
Chicomuselo, au
Chiapas, à cause de sa lutte contre une autre entreprise
minière canadienne, Blackfire.
En réponse, les autorités canadiennes et
leur lobby minier, par l'intermédiaire de Guillermo Rishchynski,
alors ambassadeur du Canada au Mexique, se sont organisés avec
Felipe Calderón [1] et
ses partenaires pour contourner l'ordre juridique de fermeture
immédiate de la MSX et pour tenter de
minimiser les dommages suite à l'assassinat de Mariano Abarca.
Quelques jours plus tard, le 6 décembre 2009, la
gouverneure générale du Canada, Michaëlle Jean, est
arrivée au Mexique. Felipe Calderon lui a publiquement
déclaré que le Mexique et le Canada étaient
pleinement d'accord sur la protection de l'environnement.
Le dernier jour de sa visite, Michaëlle Jean a été
accueillie par Margarita Zavala[2]
à la basilique Notre-Dame-de-Guadalupe pour lui montrer l'image
de la Vierge Marie. Quelques jours plus tard, le mystérieux
miracle s'est produit : un tribunal itinérant de San Luis
Potosí a accordé à MSX une
injonction qui était juridiquement sans fondement et qui
suspendait la fermeture de la mine en attendant le résultat de
l'appel sur l'annulation définitive du projet minier. Le plus
déplorable de l'affaire est que, depuis juillet de cette
année, Margarita Zavala avait entre ses mains la preuve que MSX
opérait dans l'illégalité et que Vicente Fox[3] et Marcelo de Los
Santos[4] (l'allié
actuel de Zavala) avaient été impliqués dans cette
activité illégale depuis 2005. Malgré cela,
Calderón a garanti l'impunité absolue pour le pillage et
la destruction des terres de Potosí.
Cependant, Margarita Zavala n'était pas la seule
personne qui connaissait les opérations criminelles de la MSX.
Depuis 2007, les opposants au projet minier se sont rendus
à plusieurs reprises au Parlement canadien à Ottawa pour
informer et obtenir l'appui des divers acteurs politiques canadiens.
À la fin de 2008, l'activiste Enrique
Rivera, qui s'était réfugié à
Montréal après avoir été
persécuté par la MSX et ses alliés à San
Luis Potosí, a informé Justin Trudeau directement des
graves violations des droits humains et de la loi, que les
sociétés minières canadiennes perpétraient
en toute impunité au Mexique (voir un extrait
sur
Youtube - de 4 m 48 s à 5 m 30 s). Justin
Trudeau, alors député du Parti libéral, a
répondu : « Même si nous présentions
des projets de loi contre ces sociétés, les choses ne
changeront pas. Nous avons besoin d'un gouvernement qui est prêt
à agir. Est-ce que ces problèmes vont être
réglés sous ce
gouvernement conservateur ? Je ne le pense pas. »
En novembre 2015, Justin Trudeau est devenu
premier ministre du Canada et cela a suscité beaucoup d'espoir
dans les mouvements des Amériques qui défendent les
territoires de nos peuples contre l'avancée des
mégaprojets du secteur
minier. Malheureusement, après deux ans au pouvoir, Justin
Trudeau maintient une inaction complice face à la
destruction et aux décès causés par les
sociétés minières canadiennes, toujours aussi
efficaces dans leur dépossession grâce à l'aide
qu'elles reçoivent d'une légion d'individus corrompus
spécialisés dans la vente de notre patrimoine
bioculturel. Face à cela, la voie à suivre est
déjà tracée ; il y a déjà
beaucoup de peuples au Mexique qui se sont
organisés pour déclarer leurs territoires libres de ces
mégaprojets mortels, notamment les mégaprojets
d'exploitation minière. De Justin Trudeau, nous ne devrions rien
attendre de plus, si ce n'est l'énorme déception qu'il a
provoquée.
Notes
1. Felipe de Jesús Calderón Hinojosa --
ancien président du Mexique du PAN (2006-2012)
2. Margarita Zavala de Calderón -- politicienne,
membre du PAN, épouse de Felipe Calderón et ancienne
première dame du Mexique (2006-2012). En octobre 2017,
Margarita Zavala s'est inscrite comme candidate indépendante
à la présidence du Mexique.
3. Vicente Fox Quesada -- ancien président du
Mexique du PAN (2000-2006)
4. Jesús Marcelo de los Santos Fraga -- ancien
gouverneur du PAN de l'État de San Luis Potosí (2003-2009)
Juan Carlos Ruiz
Guadalajara est chercheur au Colegio de San Luis.
Bas les pattes du Venezuela!
Non aux sanctions du Canada
contre le Venezuela!
- Parti communiste du Canada
(marxiste-léniniste) -
Le 22 septembre, Chrystia Freeland, ministre
des Affaires étrangères, a annoncé que le Canada
imposait des sanctions ciblées qui entrent en vigueur
immédiatement, au Venezuela, en particulier à des
« membres du régime de Maduro et à des personnes
qui gravitent autour ». Parmi
les 40 personnes nommées figurent le président
Nicolas Maduro, le vice-président exécutif Tareck El
Aissami, des membres récemment élus de l'Assemblée
constituante nationale, notamment son président et ancien
ministre des Relations extérieures, Adama Rodriguez, ainsi que
ses
vice-présidents. Sont également visés les
fonctionnaires du Conseil électoral national, des membres des
Forces armées bolivariennes, plusieurs juges de la Cour
suprême et d'autres personnes. Les sanctions criminalisent toute
transaction de la part de Canadiens « relative à des biens
détenus par ces individus, ou de leur fournir des services
financiers
ou des services connexes ».
Le PCC(M-L) condamne
résolument cet acte d'agression contre le gouvernement
vénézuélien et contre le droit de conscience et la
liberté d'association des Canadiens. Les sanctions sont une
tentatives de criminaliser l'appui des Canadiens au droit souverain
d'un peuple frère de décider de ses affaires et de
créer un climat dans lequel des Canadiens peuvent devenir la
cible d'espionnage et d'interventions policières en raison de
leurs actions politiques.
Ces sanctions constituent une agression flagrante du
gouvernement du Canada contre un autre État membre de l'ONU pour
la seule raison qu'il ne se soumet pas au diktat des États-Unis
ou du Canada dont l'objectif est de provoquer un changement de
régime afin de prendre le contrôle du territoire et des
richesses du peuple vénézuélien
et utiliser le Venezuela comme une base pour la guerre et d'autres
agressions dans les Amériques plutôt que d'une base pour
l'unité et l'intégration des peuples comme il l'est
devenu.
S'adressant aux médias en marge de
l'Assemblée générale des Nations unies à
New York, Chrystia Freeland a déclaré : « Le
Canada est
un pays qui a une solide réputation dans le monde en tant que
pays qui a des valeurs démocratiques très claires qui lui
sont chères, comme un pays qui défend les droits de
l'homme. Être sanctionné par le
Canada a, je pense, une signification symbolique
réelle. »
Ce discours
prétentieux sortant de la bouche d'une admiratrice ouverte de
collaborateurs nazis, d'une personne qui incite
à la guerre et à l'ingérence en tandem avec
l'impérialisme américain partout dans le monde, donne un
sens particulier à la phrase « défendre les droits
de la
personne et la démocratie partout dans le monde ».
Elle parle ainsi alors qu'au Canada le gouvernement
célèbre les
arrangements constitutionnels anachroniques qui servent depuis 150 ans
la
domination d'une reine étrangère sur ses sujets, des
relations coloniales avec les peuples autochtones et donnent des
pouvoirs accrus aux agences de sécurité de l'État
pour criminaliser les opinions politiques et
l'organisation.
Il est évident que le mea culpa
de Trudeau
à l'ONU pour les crimes commis par l'État canadien contre
les peuples autochtones avait comme objectif de jeter les bases de
nouvelles attaques contre d'autres pays et les Canadiens au nom de
« la
démocratie et des droits de la personne ». Il l'a
à toute fin pratique avoué aux journalistes
après
son discours lorsqu'ils lui ont demandé
pourquoi
il avait décidé de parler à l'ONU du traitement
honteux des peuples autochtones du Canada. Il a dit: « Dans des
conversations ces dernières années, lorsque j'ai
suggéré que certains pays doivent faire mieux au sujet
des droits de la personne, de leurs propres défis internes, la
réponse a été, 'Eh bien,
Parlez-moi de la situation des peuples autochtones.' »
Autant les Canadiens n'acceptent pas les actions
hostiles du gouvernement américain contre le peuple cubain,
autant ils n'acceptent pas que le Canada ou quiconque s'ingère
dans les affaires du Venezuela ou de tout autre pays pour avancer les
visées hégémoniques de l'impérialisme
américain.
Non
aux sanctions du Canada contre le
Venezuela !
Communiqué du gouvernement du Venezuela sur
les sanctions imposées par le Canada
1. La République bolivarienne du Venezuela
condamne catégoriquement la décision du Gouvernement du
Canada d'imposer des sanctions illégales à de
hauts fonctionnaires de l'État vénézuélien,
en violation flagrante des buts et des principes de la Charte des
Nations unies, de la Charte de l'OÉA, du droit international et
des
règles censées régir les relations d'amitié
et
de coopération entre les États.
2. Le Venezuela
dénonce devant la communauté internationale ces mesures
inamicales et hostiles qui portent atteinte, entre autres, au principe
de non intervention dans les affaires intérieures des
États et qui visent à saper la paix et la
stabilité
sociale finalement créée dans notre pays après la
formation de
l'Assemblée nationale constituante ainsi
que les efforts permanents du gouvernement national en faveur du
dialogue et de l'entente politique entre les différents secteurs
qui existent dans le pays. Ce sont des sanctions destinées
à miner les efforts du gouvernement
vénézuélien et de l'opposition pour entamer, avec
le soutien et l'accompagnement de membres de la communauté
internationale, le dialogue.
3. Le but de cette agression est de ne pas
reconnaître les institutions de l'État
vénézuélien et de continuer à soutenir la
violence des groupes extrémistes que le gouvernement du Canada
lui-même a protégés et encouragés dans des
forums internationaux. Une fois la paix obtenue par la défaite
des agents violents, les intérêts antinationaux
cherchent à fabriquer une crise depuis l'étranger.
Le 5 septembre 2017, le gouvernement du Canada a
établi une aberrante association de subordination avec le
gouvernement du président Donald Trump dans le but explicite de
renverser le gouvernement constitutionnel du Venezuela en utilisant des
sanctions économiques comme arme
politique.
4. La République bolivarienne du Venezuela, dans
l'exercice de ses droits souverains, condamne les conduites
impériales des États qui croient avoir le pouvoir de
bafouer le droit international et dénonce le faux discours
progressiste du gouvernement canadien qui s'associe au porte-parole le
plus rétrograde du suprémacisme blanc américain
qui agresse la plupart des pays de l'hémisphère. Cette
décision du gouvernement canadien porte profondément
atteinte
aux liens d'amitié et de respect qui ont guidé pendant
des années les relations entre nos pays et, en
conséquence, le Venezuela envisagera toutes les mesures
nécessaires pour défendre notre intérêt
national et notre souveraineté.
République bolivarienne du Venezuela
Ministère du pouvoir populaire pour les relations
extérieures
Caracas, 22 septembre 2017
La grande participation aux élections
régionales
est une gifle aux forces interventionnistes
- Yi Nicholls -
Un climat de calme règne le jour des élections
régionales au Venezuela, 15 octobre 2015.
Dans toutes les régions du Venezuela, les gens
de tous les milieux sont allés voter dans un climat de calme le
dimanche 15 octobre pour élire les gouverneurs des 23
États. Le taux de participation de 61,14 % est sans
précédent. Au moins 10 millions
des 18 094 065 d'électeurs citoyens ayant droit
de vote sont allés aux urnes. C'est une hausse
considérable par rapport à l'élection
régionale précédente (53,9 % en 2012) et
c'est une expression du fait que le peuple est en action pour affirmer
son droit de
décider de ses affaires sans ingérence
étrangère. C'était la première
élection régionale depuis la mort du comandante Hugo
Chavez décédé le 5 mars 2013 et un
témoignage de la confiance qu'il vouait au peuple
vénézuélien et de son leadership.
En annonçant le taux de participation et les
résultats préliminaires le soir du 15 octobre,
avec 95,8 % des votes dépouillés, le
président de la Commission électorale nationale, Tibisay
Lucena, a dit que les Vénézuéliens ont
envoyé un puissant
message sur leur désir de paix, de souveraineté, de
démocratie et de dignité. Le président Nicolas
Maduro a plus tard déclaré que « la paix, la
patrie, le Venezuela bolivarien l'ont emporté »,
ajoutant : « J'appelle à la paix car je crois
que c'est la seule façon de rétablir la
prospérité économique et la stabilité
sociale. »
La grande participation aux élections
régionales poursuit la tendance établie à
l'élection de 545 représentants sectoriels et
territoriaux à l'Assemblée constituante nationale
le 30 juillet, signe que les Vénézuéliens
optent pour la résolution
politique de leurs différends. Environ trois millions
d'électeurs de plus ont pris part à l'élection
régionale qu'à l'élection de l'Assemblée
constituante tenue deux mois et demi auparavant malgré le
boycott de l'opposition dans un climat de violence et de sabotage. On
dit que c'est
un taux de participation record à des élections
régionales dans ce pays. Ce taux de participation a
été réalisé en grande partie grâce
aux forces patriotiques et révolutionnaires qui, au lendemain de
l'élection de l'Assemblée constituante, ont entrepris une
grande
mobilisation du peuple par le porte-à-porte pour s'assurer que
les élections régionales expriment un rejet de
l'ingérence étrangère et se déroulent dans
un climat politique plutôt qu'un climat de violence.
Cliquer pour agrandir
|
Les résultats du vote montrent que les forces
bolivariennes ont tenu le coup malgré la campagne tous efforts
déployés de violence, de désinformation et de
guerre économique dirigée par les États-Unis et
leurs alliés à l'intérieur et à
l'extérieur
du Venezuela. Dans 18 des 23 États, les candidats du
Parti socialiste unifié (PSUV), qui étaient
également désignés pour représenter le
Grand Pôle patriotique (GPP), une alliance comprenant le PSUV,
ont été élus gouverneurs.
Au Venezuela, les partis politiques ont la
possibilité d'avoir leur nom inscrit sur les bulletins de vote
à côté d'un candidat unique ou de plusieurs
candidats qu'il décide d'appuyer (et que d'autres partis
pourraient également appuyer). Le GPP a su mettre à
profit ce mécanisme qui n'a pas d'équivalent dans le
système électoral canadien, où tous les partis
rivalisent pour gagner le pouvoir au détriment des autres. Les
partis qui en sont membres ont pu maintenir leur identité tout
en canalisant leurs votes en appui à un candidat
sélectionné conjointement avec d'autres pour mieux
défendre les acquis de la révolution bolivarienne dans
les élections.
La
coalition de l'opposition appelée Table ronde
démocratique (MUD) n'a pas réussi à unir ses
forces de la même façon. Certains partis membres ont
présenté des candidats soutenus seulement par certains
partis membres tandis que d'autres ont boycotté les
élections et appelé les électeurs à ne pas
voter. Les partis Action démocratique et Justice d'abord
respectivement ont
remporté quatre et un États, un gain de
deux États.
Les candidats du GPP ont remporté 54 % du
suffrage tandis que les candidats des partis de l'opposition ont
remporté 45 % du suffrage. La
défaite des gouverneurs de Miranda, Lara et Amazonas, qui
étaient considérés comme des bastions de
l'opposition, représente une victoire significative pour les
forces révolutionnaires.
Les forces de l'opposition ayant échoué
à faire une percée significative et ayant
échoué maintes et maintes fois à orchestrer un
coup d'État, il va sans dire que les secteurs violents seront
plus désespérés encore à provoquer le chaos
et
l'instabilité comme prétexte pour l'agression
américaine, voire une intervention militaire, contre le
gouvernement bolivarien. Les partis de l'opposition qui ont
participé à l'élection ont été
incapables de répéter leur exploit de 2015, lorsque
la coalition MUD a
remporté une majorité de sièges à
l'Assemblée nationale. Sans surprise, un peu après que la
Commission électorale nationale ait annoncé les
résultats préliminaires, le MUD a annoncé qu'il ne
reconnaîtra pas les résultats de l'élection en
déclarant sans preuve à l'appui qu'il y a eu des
irrégularités et fraudes. Ayant prévu le coup, le
président Maduro avait déjà demandé
à l'Assemblée nationale de demander à la
commission électorale de faire un recomptage complet des votes
pour
dissiper tout doute quant aux résultats. Depuis
l'élection, plusieurs candidats, vainqueurs ou perdants, ont
annoncé qu'ils acceptaient le résultat du vote, tandis
que d'autres continuent de répéter la rengaine de leurs
patrons à Washington, Ottawa et dans certaines capitales
européennes que
l'élection n'était pas « libre et
équitable ». Tous dans l'opposition ne s'entendent
pas non plus à savoir si leurs cinq gouverneurs élus
devraient ou non être assermentés par l'Assemblée
constituante, ce qui est un prérequis pour assumer leur
fonction,
puisque la MUD et ses supporters interventionnistes étrangers
considèrent cette instance
« illégitime ».
Les Vénézuéliens et leurs
dirigeants méritent des félicitations pour leur victoire
à se mobiliser sur la base de la recherche de solutions
politiques aux différends. Le PCC(M-L) appelle les Canadiens
à multiplier les efforts d'appui au Venezuela, notamment en
demandant que le
Canada respecte les résultats de l'élection et cesse tout
de suite son ingérence dans les affaires intérieures du
Venezuela pour le compte des États-Unis et des
intérêts privés qu'il représente.
(Photos and graphics:
TeleSUR, VTV,
Venezuelan Embassy)
Sale travail
des États-Unis et de leurs alliés
Les impérialistes tentent
désespérément
d'empêcher des solutions politiques
Les Vénézuéliens continuent de
s'attaquer à leurs problèmes de façon interne et
par des moyens politiques, y compris par le dialogue qui, selon
l'annonce du président Nicolas Maduro, va se poursuivre entre
son gouvernement et les membres de la coalition de l'opposition suite
aux élections régionales. Les impérialistes
américains, par
contre, essaient de plus en plus désespérément
d'imposer leur diktat au Venezuela et de détourner l'attention
de la crise qui les ronge dans leur pays. Ils continuent de recourir
à l'Organisation des États américains (OÉA)
et à l'abus de pouvoir de son secrétaire
général Luis Almagro pour répandre de la
désinformation et des mensonges sur la
situation au Venezuela.
Les impérialistes essaient en ce moment
d'établir un « gouvernement en exil », à
commencer par le juridique. L'objectif est de recréer un climat
d'anarchie et de violence après le calme qui a
régné depuis l'installation de l'Assemblée
constituante nationale et grâce à son travail pour
mobiliser le peuple dans la solution des problèmes
économiques et politiques du Venezuela.
Une cérémonie a eu lieu aux quartiers
généraux de l'OÉA à Washington le 13
octobre, où Almagro a « assermenté » une
« Cour suprême de justice en exil »
composée de juges que les forces de l'opposition avaient
tenté en vain de nommer au Venezuela.
La Colombie est également mobilisée comme
une base d'attaque contre la Révolution bolivarienne et la
souveraineté du peuple vénézuélien alors
que cette frauduleuse Cour suprême est censée tenir des
sessions dans la Colombie voisine et aux quartiers
généraux de l'OÉA. On a dit également que
dans les jours qui ont précédé les
élections
régionales du 15 octobre au Venezuela, la Colombie
préparait une « crise des
réfugiés » dans le cadre des efforts pour
donner l'impression que le Venezuela est en train de s'effondrer,
persécute le peuple et les force à fuir, ce qui aurait
mené à une soi-disant intervention humanitaire.
La position honteuse du gouvernement canadien
- Margaret Villamizar -
Le Canada a refusé de reconnaître les
résultats officiels des élections
régionales du 15 octobre au Venezuela tels que
publiés par le Conseil
électoral national et n'a cessé de répéter
des prétentions fallacieuses
et non fondées au sujet d'irrégularités. Les
résultats de l'élection
ont servi une rebuffade à la tentative de longue date du Canada
de prétendre que le peuple vénézuélien est
opprimé par son gouvernement
et vit sous une « dictature ».
La ministre des Affaires étrangères du
Canada, Chrystia Freeland, a dit que « les élections de
dimanche ont été caractérisées par de
nombreuses irrégularités qui soulèvent des
préoccupations importantes et justifiées quant à
la validité des résultats.
« Ces irrégularités
démontrent que le CNE n'agit pas comme une institution
indépendante dans le cadre des élections, mais qu'il se
conforme plutôt en tous points aux souhaits du gouvernement.
« Les Vénézuéliens ont
constitutionnellement le droit de choisir leurs dirigeants dans le
cadre d'élections libres, équitables et transparentes.
Nous félicitons les Vénézuéliens qui ont pu
voter et qui ont exercé leurs droits démocratiques,
malgré les nombreux obstacles rencontrés.
« Le Canada continuera d'appuyer le peuple
vénézuélien et de veiller à la
défense et à la restauration de la démocratie au
Venezuela. »
Ces paroles malhonnêtes servent à masquer
la crise à
laquelle le Canada
fait face. La ministre Freeland félicite ceux qui ont
voté « malgré les
nombreux obstacles », affirmant sans donner de preuve qu'il
y a eu des
« irrégularités » et que le Canada a des
« préoccupations légitimes »
quant aux résultats. Freeland et d'autres
comme elle ont été forcés de s'abaisser à
de telles affirmations sans
fondement parce que le Canada, les États-Unis leurs autres
alliés, dont
le seul but est le changement de régime, ont été
totalement discrédités
par la grande participation populaire à l'élection et par
l'incapacité
des forces qui agissent en leur nom au Venezuela de faire des
progrès.
Les déclarations hyperboliques et extravagantes
de la ministre
Freeland n'ont rien à voir avec un souci pour les
Vénézuéliens. Leur
but est de détourner l'attention du rôle de premier plan
que joue le
Canada pour cacher la main des impérialistes américains
alors que
ceux-ci poursuivent leur campagne pour organiser un changement de
régime
au Venezuela en fomentant la contre-révolution ou une invasion
américaine.
Réunion du Groupe de Lima à Toronto
Le 26 octobre prochain à Toronto, le Canada
va être l'hôte d'une
rencontre du « Groupe de Lima ». Le regroupement
de 12 pays a été réuni par
les États-Unis après avoir échoué à
isoler le Venezuela au sein de
l'OÉA et à imposer leur volonté en invoquant la
Charte démocratique
interaméricaine. Suite au résultat électoral
positif qu'a connu la Révolution bolivarienne le 15
octobre, ce groupe
demeure isolé et continue maintenant de mettre de l'avant un
processus
parallèle à l'extérieur de l'OÉA pour
réaliser un changement de régime.
Plus tard dans la même journée, Affaires
mondiales Canada va tenir
une réunion au titre arrogant de « Résoudre la
crise au Venezuela »
avec la participation de Chrystia Freeland et de l'ancien
député
libéral Irwin Cotler, qui sera l'orateur principal. Cet ancien
député
libéral est un conseiller autoproclamé des forces de
l'opposition
vénézuélienne. Il a été nommé
par le secrétaire général de l'OÉA à
un
panel de l'OÉA formé d' « experts internationaux
indépendants sur le
Venezuela ». Ce panel a tenu des audiences publiques
à Washington pour,
dit-on, examiner la « possibilité de l'existence de crimes
contre
l'humanité » au Venezuela et déterminer si les
renseignements recueillis doivent être envoyés à la
Cour pénale
internationale. « Crimes contre l'humanité » est le
prétexte vertueux des impérialistes pour justifier une
« intervention
humanitaire ».
Les Canadiens rejettent avec un mépris complet
ces tentatives d'ingérence dans les affaires du Venezuela. Le
gouvernement de Justin Trudeau agit de façon
éhontée en reprenant à
son compte la politique étrangère impérialiste des
États-Unis.
La Chambre des communes adopte une motion
de changement de régime
Le 27 septembre, les libéraux et les
conservateurs ont adopté la motion suivante qui fait suite aux
sanctions imposées par le gouvernement canadien à 40
représentants de haut niveau du gouvernement et de l'État
vénézuéliens.
« Que, de l'avis de la Chambre, les politiques
socialistes extrêmes et la corruption du Président Nicolas
Maduro et de son prédécesseur, le président Hugo
Chavez, imposent des souffrances considérables à la
population du Venezuela et, pour ces raisons, la Chambre demande au
gouvernement de :
a) créer un plan pour offrir de l'aide
humanitaire directement au peuple du Venezuela, particulièrement
pour soulager la pénurie sévère de nourriture et
de fournitures médicales ;
b) condamner l'emprisonnement continu et le traitement
injuste des opposants politiques qui, selon les propos tenus le 14
mars 2017 par Luis Almagro, secrétaire
général de l'Organisation des États
américains, « craignent la répression, la torture
et même la mort » ;
c) demander au gouvernement du Venezuela de respecter
le droit du peuple vénézuélien de tenir une
élection libre et équitable pour rétablir la
démocratie dans leur pays ;
d) reconnaître que la politique
étrangère du Canada devrait toujours être
ancrée dans la protection et la promotion de la liberté,
de la démocratie, des droits de la personne et de la
primauté du droit. »
La motion qui a été
présentée par le député conservateur Peter
Kent constitue une ingérence inacceptable dans les affaires d'un
pays pacifique et amical à la demande de forces qui prennent
leurs instructions des États-Unis. Elle démontre à
quel point la Chambre des communes est devenue une tribune d'attaques
contre les normes des relations
internationales et un centre de débats sur la meilleure
façon que le Canada peut agir en tant qu'arme du programme
impérialiste américain d'attaquer tous ceux qui ne se
soumettent pas à son diktat.
La motion originale a été amendée
en réponse à une objection soulevée par la
porte-parole du NPD en matière d'affaires
étrangères Hélène Laverdière
lorsqu'elle a été déposée le 1er juin.
Laverdière avait dit qu'elle ne pouvait accepter le fait que la
résolution, en demandant un référendum
révocatoire plutôt qu'une élection, allait porter
à
la présidence, si le résultat était positif, le
vice-président exécutif du Venezuela Tareck El Aissami
qu'elle a calomnié en répétant l'accusation sans
fondement des États-Unis qu'il est un « baron de la
drogue ». Les États-Unis ont eu recours à
cette accusation sans fondement pour placer El Aissami sur leur liste
de personnes faisant l'objet de
sanctions dans le cadre de leurs efforts pour isoler et attaquer la
Révolution bolivarienne et justifier une intervention militaire.
La recommandation de Laverdière de demander une
nouvelle élection plutôt qu'un référendum a
été reprise par le député conservateur Erin
O'Toole qui a présenté un amendement. Tous les
députés du NPD sauf deux ont voté en faveur de
l'amendement de changement de régime.[2] En fin de compte, les
députés du NPD, du Bloc québécois
et du Parti vert se sont opposés à la motion
amendée. Personne de quelque parti que ce soit n'a parlé
contre la motion.
Notes
1. Lire « Bas
les pattes du Venezuela » dans le numéro du 25
février 2017 du Marxiste-Léniniste
2. Les députés qui ont voté contre
l'amendement sont : Don Davies (NPD, Vancouver Kingsway), Fin
Donnelly (NPD, Port Moody -- Coquitlam) et Elizabeth May (Parti vert,
Saanich -- Gulf Islands).
Canada, auteur illégitime de sanctions et
sinistre empoisonneur des peuples
- Herman Mena Cifuentes -
Manifestation en 2012 contre les compagnies minières canadiennes
présentes au Guatemala. Sur la bannière : « Les
compagnies minières canadiennes détruisent le tissu
social ».
Tout comme il y a des oiseaux qui imitent la voix des
humains,
il y a des États qui imitent les autres, comme l'ont fait le
Canada [le 22 septembre], imitant les États-Unis son
maître, et le reste de cette légion d'États vassaux
en Amérique latine et en Europe qui ont imposé des
sanctions au gouvernement bolivarien du Venezuela pour
avoir soi-disant violé les droits de la personne alors que ce
sont eux qui les violent de manière flagrante à chaque
jour.
Le Canada le fait de la façon la plus cruelle en
tant que première puissance minière au monde, avec des
dizaines d'entreprises exploitant l'or, l'argent et
d'autres métaux et minéraux, empoisonnant les peuples
autochtones du Canada sur leurs terres ancestrales et des milliers
d'habitants des Caraïbes, de l'Amérique latine et
d'autres régions de la planète avec les produits
chimiques mortels qu'ils déversent dans leurs forêts,
leurs lacs et leurs rivières.
C'est une mort silencieuse qui fauche lentement des
vies malgré les plaintes des représentants locaux, des
villes et
des gouvernements où ces sociétés minières
agissent sous le nez d'un gouvernement canadien laxiste qui fait
l'aveugle, le sourd et le muet, car mettre un terme à cela
signifierait abandonner les importantes recettes fiscales qu'il
reçoit
des transnationales canadiennes.
Ou le problème serait-il que leurs
protestations sont adressées à ceux qui ne se soucient
pas de
les servir et de chercher les solutions que ceux qui font ces demandes
ont le droit et raison de faire ?
Et puis, comme l'explique Wikipedia : «
La monarchie canadienne est un système de monarchie
parlementaire dans lequel les monarques héréditaires
britanniques sont les souverains du Canada, ce qui explique que la
reine Élisabeth II est le monarque et le chef de
l'État. »
Le gouvernement canadien a la mentalité des
gouverneurs de ces anciennes colonies, obéissant docilement
à leur maître, bien que le Canada le fasse symboliquement,
adorant un souverain étranger.
Quelle étrange forme de souveraineté, et
quel traitement inhumain et cruel par lequel les sociétés
minières canadiennes ont assassiné et continuent
d'assassiner les peuples autochtones du pays et les peuples à
l'étranger où elles ont des activités.
Quiconque lit Hidden from History, un livre qui
relate le génocide perpétré par les compagnies
minières contre les peuples autochtones du Canada en
complicité avec le gouvernement, sera horrifié par le
martyre de ces personnes, un crime qui demeure impuni à ce
jour, caché du monde jusqu'à la publication de cet
ouvrage qui
exposait cet acte d'extermination, une « solution
finale » dans le meilleur style hitlérien.
C'est un génocide qui continue d'être
commis et qui s'est propagé du Canada vers l'Amérique
latine, les Caraïbes et d'autres pays de la planète,
où des centaines d'êtres humains périssent
quotidiennement, victimes des poisons qui sortent des mines
exploitées par ces entreprises qui taisent avec des balles les
voix qui protestent et sont étouffées
sans que personne puisse les sauver de ce silence.
Le gouvernement canadien est complice de ce silence, un
silence qui permet à ceux qui meurent d'emporter leurs
dénonciations dans la tombe avec leurs droits, entendus
seulement par certains défenseurs de la vie humaine. Pendant ce
temps, les organisations aux ressources limitées,
confrontées à des risques et des dangers,
dénoncent les
crimes des sociétés minières qui ont payé
des assassins pour faire taire ceux qui osent les dénoncer.
« La piste des entreprises minières
canadiennes en Amérique latine » est un rapport de
l'organisation non gouvernementale Observatoire des conflits miniers en
Amérique latine (OCMAL) qui, entre autres choses, déclare
que « l'extraction de minéraux par des puissances
extérieures à la région est quelque chose qui a
toujours été présent
en Amérique latine. De nos jours, les sociétés
minières canadiennes sont une grande source d'exploitation
minière dans la région. [...]
« En Amérique latine, il y a beaucoup de
conflits en raison de la résistance des communautés aux
modèles miniers qui affectent l'environnement et violent les
droits humains. [...]
« Parmi ceux-ci, 39 sont au
Pérou, 37 au Chili, 37 au Mexique, 27 en
Argentine et 20 au Brésil. »
Au Pérou, en septembre 2013, le Bureau de
l'ombudsman a recensé 107 conflits sociaux dans le secteur
minier sur un total de 148 conflits socioenvironnementaux. Les
sociétés minières canadiennes exercent leurs
activités dans tous ces pays. Entre 50 et 70 % de
l'activité minière en Amérique latine est
assurée par des entreprises canadiennes.
Dans un autre travail similaire, OCMAL note que
l'expansion internationale des sociétés minières
canadiennes était l'un des piliers de la politique
étrangère du gouvernement conservateur de Stephen Harper.
Ces entreprises jouissent du fort soutien d'Ottawa tout en profitant
des failles dans les lois des pays d'Amérique latine pour
augmenter
leurs profits.
« Comme le souligne le rapport [de la Fondation
pour une procédure régulière], les
autorités canadiennes sont conscientes des problèmes mais
continuent de fournir un soutien politique, juridique et financier aux
entreprises qui commettent ou tolèrent des violations des droits
humains. »
« Le gouvernement du Canada ne fait pas
enquête ni ne rend responsables les puissantes
sociétés minières du pays des violations des
droits de la personne en Amérique latine », ont
dénoncé les militants devant la Commission
interaméricaine des droits de la personne.
Un article de Leonora Chapman, écrit en
juillet 2015 pour Radio-Canada International, mentionne que
« la réputation du Canada en tant que leader mondial des
droits de la personne a pris un grand coup ».
« Une étude de 10 ans menée
par les Nations unies conclut que le Canada non seulement ne respecte
pas les objectifs et les obligations internationales mais fait de plus
en plus marche arrière. » Avec quelle autorité
morale,
puisqu'il n'en a aucune, le gouvernement canadien ose-t-il sanctionner
le gouvernement vénézuélien, où la
Révolution bolivarienne - le projet politique et
idéologique d'Hugo Chávez poursuivi par Nicolas Maduro,
son fils politique et héritier de son amour de la liberté
- avance contre vents et marées, accomplissant la mission
élaborée par l'éternel commandant
suprême : donner le plus haut degré de bonheur au
peuple ? Le
travailleur-président accomplit cette tâche malgré
l'action démente de l'empire et de ses laquais européens,
latino-américains et du gouvernement canadien. Comme les oiseaux
qui imitent la parole humaine, ils imitent leur maître,
sanctionnant le gouvernement bolivarien, tandis que, comme des chiens,
ils hurlent à la lune au passage de la caravane
triomphante de la Révolution bolivarienne.
Rapports
Les Canadiens dénoncent les positions
interventionnistes
Le 18 octobre, suite aux élections
régionales au Venezuela, des actions militantes ont
été organisées par les Canadiens pour
déclarer aux gouvernements du Canada et des
États-Unis : « Bas les pattes du
Venezuela ! » Des rassemblements
militants ont eu lieu à l'ambassade des États-Unis
à Ottawa et au bureau de circonscription de Chrystia Freeland,
la ministre des Affaires étrangères, à Toronto.
L'action de Toronto, organisée par le Comité de
solidarité avec le Venezuela, a été
chaleureusement
accueillie et massivement appuyée par les passants. Ils ont
demandé que le gouvernement canadien cesse son ingérence
dans les affaires internes du Venezuela et accepte les résultats
des élections régionales.
Toronto, 16 octobre 2017
Le 15 octobre, à Ottawa, beaucoup de gens
sont venus prendre des photos à la ligne de piquetage et ont
pris la
déclaration du Front de défense des peuples Hugo Chavez.
Ottawa, 15 octobre 2017
Les travailleurs de Windsor vont amener leur
résolution contre l'ingérence au Congrès de la
Fédération des travailleurs de l'Ontario
Le 11 septembre, le Conseil du travail du district
de Windsor a voté en faveur de soumettre la résolution
suivante au 14e
Congrès biennal de la Fédération des travailleurs
de l'Ontario (FTO) qui aura lieu du 20 au 24 novembre
à Toronto :
« Il est résolu que la FTO s'oppose
à toute ingérence par le gouvernement canadien dans les
affaires internes du Venezuela, y compris tout appui aux tentatives
d'invoquer la Charte démocratique interaméricaine de
l'Organisation des États américains contre ce pays ;
« Il est aussi résolu que la FTO
encourage ses affiliés et le CTC (Congrès du travail du
Canada) à élever la voix contre les tentatives du
gouvernement canadien de justifier un changement de régime au
Venezuela sous prétexte de droits humains ou de
« prévenir une crise humanitaire ».
La résolution reflète la position
adoptée par le Conseil du travail lors de la réunion
mensuelle de ses membres en mai 2016 et réaffirmée
en mai 2017 en raison de l'appui actif accordé par le
Canada aux forces antigouvernementales au Venezuela qui
réclament une
intervention étrangère et un changement de régime.
À ces deux reprises, le Conseil du travail a écrit au
premier ministre Justin Trudeau et au ministre des Affaires
étrangères ainsi qu'aux dirigeants de tous les autres
partis à la Chambre des communes et aux députés
locaux pour les informer de la position du Conseil du travail.
De retour du Sommet mondial de solidarité
« Todos Somos Venezuela »
Le Sommet mondial «Nous sommes tous le Venezuela: Dialogue pour
la paix, la solidarité et la démocratie
bolivarienne», au Venezuela du 16 au 19 septembre 2017
Deux activistes de la région d'Ottawa,
Maricarmen Guevara et Don Foreman, ont été
délégués au Sommet mondial à la
défense de la paix et de la démocratie « Todos
Somos Venezuela » (Nous sommes tous le Venezuela) à
Caracas
les 16 et 17 septembre. Ils étaient parmi les 200
délégués de soixante pays qui ont pris part
au sommet, où ils ont délibéré et
décidé d'un plan d'action pour dire aux peuples de leur
pays la vérité au sujet du Venezuela et pour mobiliser
l'appui à son droit à l'indépendance et
à la souveraineté et s'opposer à ceux qui
conspirent pour intervenir dans ses affaires internes.
Rapport à Ottawa, le 12 octobre 2017. En haut : Don Foreman ; en
bas à gauche :
Maricarmen Guevara ; en bas au centre : Son Excellence Wilmer
Barrientos, ambassadeur
du Venezuela au Canada.
Le 10 octobre, Don Foreman a participé via
Skype à un compte-rendu à la bibliothèque publique
du Grand Sudbury organisé par le Comité ad hoc pour la
fondation du Conseil de la paix de Sudbury. Maricarmen et lui ont aussi
pris la parole le 12 octobre au Friends House à
Ottawa. À cet événement, les
délégués canadiens ont présenté une
entrevue qu'ils ont menée avec le théoricien et historien
politique Luis Britto qui a décrit avec éloquence la
situation actuelle au Venezuela et le travail mené par le peuple
et son
gouvernement à la défense de leur souveraineté. Un
des participants à cette réunion était Son
Excellence l'ambassadeur du Venezuela au Canada Wilmer Barrientos. Les
participants ont discuté de comment bâtir le mouvement de
solidarité et ils ont exprimé leur confiance
que les Canadiens vont répondre favorablement si on les informe
sur ce qui se passe vraiment au Venezuela.
Journées de solidarité avec le Venezuela
En conjonction avec le Sommet mondial de
solidarité « Todos Somos Venezuela »
à Caracas les 16 et 17 octobre il y a eu des
activités dans plusieurs villes canadiennes.
Ottawa
À Ottawa le 16 septembre, des membres de
groupes de solidarité, de partis politiques et d'autres gens
venus de Gatineau, Ottawa, Montréal, Québec et Toronto
ont pris part à une rencontre à l'ambassade du Venezuela
à l'invitation de son excellence Wilmer Barrientos,
l'ambassadeur
du Venezuela au Canada. Celui-ci a présenté un bref
rapport de la situation au Venezuela et de la bataille de son
gouvernement contre les menaces, les sanctions et l'ingérence
américaine, pour défendre sa souveraineté
nationale. Il a expliqué que face à cela le Venezuela a
cessé
d'accepter des dollars américains pour son pétrole
à compter du 14 septembre et qu'il utilise maintenant les
monnaies d'autres pays. Il a également dénoncé la
campagne de désinformation et le deux poids, deux mesures contre
le Venezuela et appelé au renforcement des liens entre
l'ambassade et les groupes de solidarité. Les participants ont
ensuite discuté de différentes initiatives pour renforcer
et développer le mouvement de solidarité avec le
Venezuela.
Toronto
Une centaine de personnes ont manifesté devant
le consulat des États-Unis à Toronto le 16 septembre
dans le cadre des Journées mondiales de solidarité avec
le Venezuela. Les orateurs ont dénoncé la menace
d'intervention militaire ainsi que les sanctions imposées par le
gouvernement américain. Ils ont aussi dénoncé le
soutien du gouvernement du Canada à ces mesures et ont
demandé que le Canada s'oppose aux efforts des États-Unis
pour faire tomber le gouvernement élu du président
Nicolas Maduro. Après les discours et les chansons, les
participants ont marché sur la rue University puis sont revenus
au consulat y chanter L'Internationale .
Des actions ont également eu lieu à
Halifax, Montréal, Windsor, Edmonton, Calgary et Vancouver.
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Windsor
Edmonton
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