Numéro 41 - 14 octobre 2017
Troisième et quatrième
rondes de négociation de l'ALÉNA
Le bavardage sur les droits des
travailleurs et les « pilules
empoisonnées » cache l'extension
de l'autorité américaine au Canada
- Enver Villamizar -
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Troisième
et
quatrième
rondes
de
négociation
de l'ALÉNA
• Le bavardage sur les droits des travailleurs
et les « pilules empoisonnées » cache l'extension de
l'autorité américaine au Canada - Enver
Villamizar
Extension de
l'autorité des États-Unis sur le Canada
• Les audiences sur le réseau
électrique n'ont pas pour objet un environnement naturel sain
- Louis Lang
• Un nouveau poste frontalier privé est
approuvé - Margaret Villamizar
• C-21, Loi modifiant la Loi sur les Douanes
- Charlie Vita
• La Chambre des communes adopte un projet de
loi de sanctions
américaines - Mira Katz
L'origine de la
violence et de l'anarchie aux États-Unis
• À la recherche d'un mobile pour le
massacre de Las Vegas - K.C. Adams
• La violence organisée de l'État
et le berceau idéologique - Ken Tanner
Actions contre la
guerre à l'occasion du 16e anniversaire de l'invasion de
l'Afghanistan
• Mettons fin à l'occupation
immédiatement! États-Unis et OTAN hors de l'Afghanistan!
Canada hors de l'OTAN!
• Rapatriez immédiatement toutes les
troupes américaines! -
Voice of Revolution
• Le Sénat américain adopte la
Loi sur l'autorisation de la défense
nationale 2018
Porto Rico
• La militarisation du secours aux victimes de
l'ouragan - Voice of Revolution
• Les États-Unis ont une
responsabilité qu'ils n'ont pas assumée - Digna
Sánchez Jiménez -
• Les ouragans illustrent la force
destructrice du colonialisme américain à Porto Rico -
Entrevue
avec
Jose
E.
López
Cuba
• Cuba répond aux allégations
non fondées des États-Unis « d'attaques »
contre la santé du personnel de leur ambassade à La
Havane
• Les résidents de Santa Clara rendent
hommage au Che
• Hommage au Che à Ottawa
• Événements
Troisième et quatrième
rondes de négociation de l'ALÉNA
Le bavardage sur les droits des travailleurs et les
« pilules empoisonnées » cache l'extension de
l'autorité américaine au Canada
- Enver Villamizar -
La quatrième ronde de négociation de
l'ALÉNA se poursuit du 11 au 15 octobre à
Arlington, Virginie, pour faire suite à la troisième
ronde du 22 au 27 septembre à Ottawa.
La ronde d'Ottawa
La ronde d'Ottawa de négociations de
l'ALÉNA a permis de voir à l'oeuvre un effort
concerté de la classe dominante du Canada, des États-Unis
et du Mexique pour diviser la classe ouvrière des trois pays par
de la désinformation au sujet des droits des travailleurs. Le
gouvernement Trudeau en particulier demande aux travailleurs des trois
pays de se rallier à sa conception
néolibérale des droits contenue dans le Partenariat
transpacifique, en opposition à celle du président
américain Donald Trump.
Le gouvernement Trudeau semble s'être donné
pour tâche de convaincre la classe ouvrière de laisser les
prises de décision aux monopoles et à leurs
représentants et de se fier à la bonne volonté de
ceux qui l'exploitent pour obtenir ce qu'elle veut. Il crée des
illusions, c'est le moins qu'on puisse dire. La seule façon
d'avoir des
décisions favorables à la classe
ouvrière est que celle-ci se donne les moyens de faire valoir sa
réclamation à ce qui lui appartient de droit et mette
à profit la force du nombre et de l'organisation pour
défendre les droits de tous.
Les tentatives des gouvernements du Canada, des
États-Unis et du Mexique de se faire passer pour les
défenseurs des travailleurs montrent à quel point les
travailleurs sont dépossédés du pouvoir en cette
période de
repli de la révolution. Cela montre l'urgence d'organiser la
classe ouvrière et de la doter de ses propres institutions,
d'institutions qui parlent
en son nom et qui exposent l'imposture des chefs impérialistes
partout où elle se manifeste.
Plusieurs chefs syndicaux canadiens de même que
des représentants du Parti démocrate et des syndicats aux
États-Unis se sont donnés pour rôle d'applaudir les
propositions du gouvernement Trudeau concernant les droits des
travailleurs et même de s'en faire les porte-paroles officiels.
Ces propositions comprendraient l'interdiction aux États
américains d'adopter des lois antiouvrières sur le
« droit au travail ».[1]
Elles sont présentées comme des mesures d'«
égalisation des chances » entre les États-Unis
et le Canada pour les monopoles.
Le gouvernement Trudeau mène
cette campagne à l'heure où, de plus en plus, les
gouvernements
et les entreprises du Canada refusent de négocier et choisissent
de dicter les salaires et les conditions de travail. En plus, des
milliers de travailleurs étrangers temporaires sont
amenés de pays comme le Mexique pour travailler dans les serres
de l'Ontario, par exemple, où ils n'ont pas le droit de se
syndiquer et n'ont pas droit à l'indemnisation en
cas d'accident ou de maladie, ils ne sont pas protégés
par les normes sur le salaire minimum, le nombre maximal d'heures de
travail par jour et les pauses et congés.
Or, l'administration Trump se pose elle aussi en
défenseur des travailleurs. Ses demandes à ce sujet dans
les négociations s'inspireraient des dispositions du Partenariat
transpacifique sur le travail et de l'accord de 2007
entériné par le Congrès américain comme
partie des accords commerciaux conclus avec plusieurs pays
d'Amérique
centrale et du sud. La porte-parole du département du Commerce
américain Emily Davis dit que les propositions
américaines favorisent les travailleurs canadiens et mexicains
autant que les travailleurs américains.
« Le président Trump étant un des
plus grands supporters des travailleurs, les États-Unis ont
présenté une proposition détaillée pour
remplacer l'approche édentée de l'ALÉNA sur le
travail par des clauses exécutoires au profit des travailleurs
de toute l'Amérique, dit-elle. La défense des
travailleurs par les États-Unis comprend l'obtention
d'engagements de la part du Mexique et du Canada de respecter la
négociation collective et d'autres normes fondamentales du monde
du travail. »
Les différentes factions de l'élite
dominante en Amérique du Nord prétendent être les
vrais défenseurs et amis de la classe ouvrière. Il
faudrait accepter de croire que la classe ouvrière n'a pas de
problème et n'a pas besoin de ses propres organisations, de sa
propre conception du monde et de sa propre voix puisque la
contradiction qui l'oppose
à l'élite impérialiste dominante aurait disparu
comme par magie.
Le Partenariat transpacifique dit que les pays membres
doivent adopter et faire respecter les droits énoncés par
l'Organisation mondiale du travail (OMT). Il prévoit aussi que
les pays
membres abolissent le travail des enfants et le travail forcé et
permettent aux travailleurs de se syndiquer et de participer à
la négociation collective. Il demande un
salaire minimum et des normes de santé et sécurité
interdisant l'entassement dans les endroits de travail, les risques
d'incendie et l'exploitation abusive. « Par contre, le document
ne précise pas comment ces mesures sont censées
s'appliquer », fait remarquer The Atlantic. Ni le
Partenariat transpacifique, ni les documents de
l'Organisation mondiale du travail ne précisent que sans un
mouvement fort et indépendant de la classe ouvrière pour
faire respecter la reconnaissance et la défense des droits des
travailleurs en pratique, les accords et les belles paroles des
politiciens impérialistes ne valent rien.
Ces textes grandiloquents au sujet des droits des
travailleurs ne sont rien de nouveau pour l'impérialisme
américain. En fait, ils font partie de son arsenal pour forcer
certains pays à se soumettre aux demandes des États-Unis
à la demande des monopoles les
plus puissants. Ils servent à saper la souveraineté et le
développement
indépendant des nations. Ils le font entre autres en incorporant
les travailleurs de pays en développement dans un marché
international de la main-d'oeuvre où les travailleurs doivent se
faire concurrence pour vendre leur capacité de travail et
où les monopoles embauchent des travailleurs instruits des pays
en développement sans reconnaître les institutions
responsables de l'éducation des jeunes et sans verser de
compensation à ces institutions et à ces pays pour la
valeur additionnelle qu'ils confèrent aux travailleurs instruits.
Ces prétentions au
sujet des droits des travailleurs sont absurdes puisque le but de
l'ALÉNA est d'établir la Forteresse Amérique du
Nord en éliminant les normes du travail dans chacun des pays
concernés au nom de la « flexibilité »
et de la « compétitivité ».
Les intérêts de la classe ouvrière
sont diamétralement opposés à ceux des monopoles
impérialistes. Ceux qui se disent des dirigeants syndicaux
feraient bien
d'organiser leurs membres contre l'offensive antisociale
néolibérale de manière concrète et cesser
d'essayer de démobiliser les luttes de résistance avec
des appels à laisser les prises de décision
aux monopoles mondiaux et aux gouvernements impérialistes qu'ils
représentent.
La classe ouvrière a la responsabilité de
faire en sorte que les résultats soient dans ses
intérêts. Elle ne doit pas aller mendier auprès de
ceux qui font des profits par l'exploitation de sa capacité de
travailler et espérer qu'il en sorte quelque chose de bon. La
classe ouvrière peut et doit se donner un pouvoir de faire ses
propres réclamations à ce
qui lui appartient de droit et mettre à profit sa
supériorité numérique et la force de
l'organisation pour ce faire.
Quatrième ronde : sonnettes d'alarme et
« pilules empoisonnées »
La quatrième ronde de négociation a
été la scène d'une lutte factionnelle au sein de
la classe dominante du Canada, des États-Unis et du Mexique. Une
faction sonne l'alarme que Donald Trump est en train de mettre des
« pilules empoisonnées » dans le texte
présentement négocié pour tuer dans l'oeuf
l'ALÉNA renégociée. Cela
comprend la demande que soient changées les règles sur
l'origine des automobiles, l'abolition des mécanismes de
résolution de conflit (Chapitre 19) et l'ouverture du
secteur de gestion de l'offre au Canada.[2]
« Je suis d'avis que l'ALÉNA devra
être terminée si nous voulons de bons résultats, a
dit le président américain en entrevue avec Forbes
le 10 octobre. Sinon je ne crois pas que nous puissions
négocier un bon accord. » Il a ajouté que le
Partenariat transpacifique « aurait été une version
grande échelle de l'ALÉNA. Cela
aurait été un désastre. C'est un grand honneur que
d'y avoir mis fin. Je crois que c'est un grand accomplissement et
beaucoup de gens sont d'accord avec moi. C'est comme les accords
bilatéraux. »
Au Canada ce discours anti-ALÉNA sert à
semer l'inquiétude et à rallier les Canadiens
derrière
une des factions de l'élite dominante. On crée une peur
irrationnelle de perdre l'ALÉNA pour empêcher les gens de
penser différemment et de s'organiser derrière une
alternative prosociale, un projet d'édification nationale
prosocial en opposition à
l'ALÉNA contrôlée par les monopoles et la
Forteresse Amérique du Nord.
Le gouvernement de Justin
Trudeau n'est pas différent des autres gouvernements qui se sont
succédés depuis que l'ALÉNA a été
conclue en 1994. Il facilite la domination américaine.
Aujourd'hui il essaie de détourner l'attention du fait qu'il
soumet le Canada à l'autorité américaine et
à une juridiction transfrontalière. Le fait qu'avant de
parler à Donald Trump le premier ministre Trudeau se soit rendu
à Washington pour s'adresser au Comité des voies et
moyens du Congrès américain, où l'autorité
de Trump à abroger l'ALÉNA est contestée, montre
à quel point le Canada est entraîné dans la lutte
intestine que se livrent les monopoles et leurs représentants
politiques dans la
Forteresse Amérique du Nord.[3]
Les rapports que nous publions cette semaine montrent
que la prétention du Canada de vouloir tracer « une ligne
rouge » à ne pas traverser dans les
négociations de l'ALÉNA ne sert qu'à cacher la
réalité : le fait que ces négociations
concernent l'intégration plus poussée du Canada dans la
Forteresse Amérique du Nord. La
création de corridors de différents types, le fait de
laisser les États-Unis exercer leur autorité sur le
territoire et sur les citoyens du Canada et l'expansion du
contrôle militaire américain du Canada exposent
l'imposture du gouvernement Trudeau qui prétend être le
défenseur des intérêts du Canada. Ces
développements montrent qu'il est important que la
classe
ouvrière et le peuple ne soient pas en proie aux tentatives de
les entraîner dans les querelles sur l'ALÉNA, que ce soit
pour la rendre « plus équitable », pour
l'abolir ou la sauvegarder.
Notes
1. Le président d'Unifor Jerry Dias a dit
que le Canada « fait aussi pression sur le Mexique sur la
question des syndicats sanctionnés par les entreprises [...] et
sur les deux pays pour qu'ils accordent à leurs travailleurs une
année de congé familial payé, comme le fait le
Canada ».
Le 26 septembre, Christopher Monette, porte-parole
des Teamsters Canada, a dit que « les États-Unis
continuent de qualifier la proposition du Canada en matière de
travail de non substantielle et de non sérieuse ». Le
président d'Unifor a reproché la même chose
à la partie américaine en disant : « Je ne
crois pas que
l'équipe canadienne soit emballée [avec le texte
américain] parce qu'il comporte plusieurs lacunes. »
Le président des Teamsters International James
Hoffa, de Washington, qui est membre des deux comités
consultatifs auprès du représentant du Commerce des
États-Unis, a dit : « J'ai vu la première
ébauche de la proposition américaine concernant les
droits des travailleurs et elle est inadéquate. [...] Le texte
canadien, par contre, va plus
loin et traite même des lois américaines sur le ‘droit de
travailler' qui exercent une pression à la baisse sur les
salaires et entraînent donc les entreprises dans une course
‘libre-échangiste' vers le bas. J'invite les négociateurs
américains à travailler avec nous et avec leurs
homologues canadiens pour formuler une clause du travail qui rehausse
les
normes et les salaires partout en Amérique du Nord. Rien de
moins ne peut être le point départ de ces
négociations. Il est impératif que l'accord qui va
remplacer l'ALÉNA vise juste pour ce qui est des droits des
travailleurs. »
Celeste Drake, spécialiste de la politique
commerciale auprès de la Fédération
américaine du travail et du Congrès des organismes
industriels (AFL-CIO), a dit : « Ce que le Canada
amène à la table semble plus répondre aux
problèmes du monde réel. »
Le représentant américain Sander Levin,
un démocrate du Michigan, a dit que des normes du travail
supérieures semblables à ce que propose le Canada sont un
prérequis pour les démocrates pour entériner une
ALÉNA renégociée. « Je crois que le point de
vue canadien à ce sujet est très clair et j'espère
que le point de vue américain sera
exactement le même, a-t-il dit. En fait, si nous n'avons pas
quelque chose de semblable à cela, qui touche à la
question d'une politique industrielle sur le dos des travailleurs, je
ne crois pas que beaucoup de démocrates vont voter pour une
ALÉNA renégociée, peu importe ce qu'elle contient
dans ses autres clauses. »
2. Tom Donohue de la Chambre de commerce des
États-Unis a dit : « Il y a plusieurs propositions de
type pilule empoisonnée sur la table qui peuvent saborder
l'accord. Toutes ces propositions sont non nécessaires et
inacceptables. [...] Mesdames et messieurs, nous avons atteint un point
critique. Et la
Chambre n'a pas d'autre choix que de sonner l'alarme. »
L'organisme a l'intention d'envoyer à l'administration Trump une
lettre signée par plus de 300 chambres de commerce
exprimant leur appui à l'ALÉNA.
Le spécialiste du commerce international
américain Dan Ujczo, de la firme Dickinson Wright, a dit :
« Je suis de plus en plus d'avis que les propositions que nous
avons vues sont des pilules empoisonnées. Ce sont des
propositions que ni le Canada ni le Mexique ne pourront
accepter. »
Robert Zoellick, ancien président de la Banque
mondiale et ex-représentant du Commerce des États-Unis
dans l'administration de George W. Bush, a dit au sujet de l'insistance
du Canada à inclure un Chapitre 19 dans le premier accord
de libre-échange Canada-États-Unis : « Les
Canadiens ont payé cher pour le faire accepter.
C'est très difficile d'imaginer à mon avis qu'un
gouvernement canadien puisse conclure un accord sans une disposition de
type Chapitre 19. »
Le président d'Unifor Jerry Dias a fait
écho à ce sentiment en disant : « Cela ne va
nulle part. C'est clair. Les États-Unis ont des positions
ridicules sur la table. Vous ne mettez ce genre de propositions sur la
table que si vous ne voulez pas vraiment d'un accord. »
3. Avec le Trade Promotion Act (TPA)
de 2015, le Congrès américain a
délégué le pouvoir de négocier des accords
commerciaux à l'administration Obama, mais il expire le 1er
juillet 2018. Si Trump veut modifier l'ALÉNA il doit en
aviser le Congrès 180 jours avant l'entrée
en vigueur des changements. Tout changement unilatéral du
président doit être fait avant le 1er
juillet 2018 à moins que la loi ne soit
révisée par le Congrès. Par ailleurs, de plus en
plus de voix s'élèvent au sein de la classe dominante
américaine pour exiger que le Comité des voies et moyens
affirme son autorité et bloque l'annulation
de l'ALÉNA.
Extension de l'autorité des
États-Unis sur le Canada
Les audiences sur le réseau électrique
n'ont pas pour objet un environnement naturel sain
- Louis Lang -
Le réseau électrique est organisé
en grandes régions de l'Amérique du Nord sous les
auspices de la North American Electric Reliability Corporation. (cliquer pour élargir)
Le gouvernement Trudeau veut faire du Canada un acteur
majeur dans le domaine de l'énergie renouvelable ou dans ce
qu'on appelle l'énergie verte. Ceci est présenté
comme une mesure importante pour abaisser les émissions de gaz
à effets de serre du Canada. Une discussion tenue
récemment par le Comité permanent des ressources
naturelles, qui portait officiellement sur l'environnement naturel, a
montré que ce qui est à l'ordre du jour c'est
l'établissement de nouveaux corridors et de nouvelles
interconnexions au Canada et entre le Canada et les États-Unis
pour servir des intérêts privés et attacher le
Canada encore plus aux États-Unis. Ce sont ces
mêmes intérêts qui ont pris le contrôle des
ressources naturelles en foulant
aux pieds les droits des peuples autochtones.
L'électricité
comme d'autres formes de ressources énergétiques du
Canada relève de la compétence de l'ALÉNA et
circule sans tarif entre le Canada et les États-Unis. En fait,
les réseaux principaux de production et de transmission
d'électricité du Canada ont dans l'ensemble
été construits pour servir les États-Unis. Une
contradiction s'est fait jour cependant, maintenant que certaines
provinces
canadiennes ont déjà fermé ou sont en voie de
fermer leurs centrales électriques au charbon, ou
dépendent fortement des combustibles fossiles pour la
génération d'électricité, mais ne
possèdent pas l'infrastructure requise pour importer de
l'énergie hydroélectrique des provinces
voisines. La raison en est que les provinces qui produisent un
excédent de pouvoir hydroélectrique en exportent la plus
grande partie aux États-Unis et n'ont pas en ce moment la
capacité requise pour l'expédier aux provinces voisines.
Le réseau électrique principal est
organisé sur une base nord-américaine et les
différentes régions sont régies par la North
American Electric Reliability Corporation (NERC), l'organisme
international de réglementation dont la mission est de garantir
« la fiabilité et la sécurité du
réseau de production-transport d'électricité de
l'Amérique du
Nord ». En ce moment, cet arrangement ne comprend que le
Canada et les États-Unis mais en janvier dernier le Mexique a
signé un accord en vertu duquel il va être placé
sous sa juridiction.[1]
On dit qu'une des principales questions au sujet
desquelles les trois gouvernements qui négocient l'ALÉNA
en ce moment sont d'accord, c'est l'importance de verrouiller dans un
nouvel ALÉNA la déréglementation récente
par le Mexique de son électricité et de ses autres
secteurs énergétiques. On se réfère
notamment au fait que le Mexique
s'est exempté lui-même des articles 605 et 607
du Chapitre 6 de l'ALÉNA qui traitent de la restriction de
la capacité du Canada ou des États-Unis de limiter leurs
exportations d'énergie. On s'attend à ce que dans le
cadre de la négociation de l'ALÉNA, le Mexique
s'intègre officiellement aux articles 605 et 607 du
Chapitre 6, se liant ainsi au « marché
nord-américain de l'énergie », dans l'espoir
d'empêcher tout gouvernement futur d'affirmer sa
souveraineté en ce qui a trait à l'utilisation et
à la transmission de l'énergie mexicaine.
Les preneurs de décision ne prennent pas du
tout en considération la question de la souveraineté
énergétique. Le fait que les États-Unis utilisent
leur contrôle des ressources naturelles du Canada et du Mexique
pour imposer aux autres leur volonté et leur
intérêt national n'est pas soumis à la discussion.
L'expansion de la transmission
d'électricité aux États-Unis au nom de la
réduction de la dépendance des États
américains envers les combustibles fossiles sert entre autres
choses à libérer les combustibles fossiles des
États-Unis pour qu'ils puissent servir d'arme économique
contre les autres pays et alimenter leur vaste machine de guerre qui
est le plus grand émetteur de gaz à
effets de serre au monde.
Les travailleurs du Canada, des États-Unis et du
Mexique veulent que les liens de transport et les abondantes ressources
naturelles soient utilisés à l'avantage des peuples et de
l'humanité. Il n'est pas acceptable que le Canada et le Mexique
soient intégrés au US
Northern Command et utilisés comme une source sûre de
carburant et
de chair à canon dans les guerres économiques et
militaires contre les pays et les peuples qui refusent de se soumettre
à l'impérialisme américain. Il faut prendre une
position indépendante qui affirme les droits de tous. Un point
de départ c'est de demander que le Canada se retire de
l'ALÉNA et que des relations soient établies sur la base
de
l'égalité et de l'avantage mutuels.
Note
1. La compétence de la NERC couvre les
États-Unis, le Canada et la portion nord de Baja California, au
Mexique. Ses régions sont :
Florida Reliability Coordinating Council (FRCC)
Midwest Reliability Organization (MRO)
Northeast Power Coordinating Council (NPCC)
ReliabilityFirst (RF)
SERC Reliability Corporation (SERC)
Southwest Power Pool, RE (SPP RE)
Texas Reliability Entity (Texas RE)
Western Electricity Coordinating Council (WECC)
Un nouveau poste frontalier privé est
approuvé
- Margaret Villamizar -
Le 31 août, à la veille de
l'ouverture du deuxième cycle de négociation officielle
de l'ALÉNA au Mexique, le gouvernement Trudeau a émis un
décret ministériel approuvant la construction d'un
nouveau pont international privé entre Windsor (Ontario) et
Détroit (Michigan), par la Detroit International Bridge Company
(DIBC),
propriété du milliardaire américain du transport
Matty Maroun et de sa famille.
Le décret du
gouvernement Trudeau donne à la Detroit International Bridge
Company, qui possède l'Ambassador Bridge Company, cinq
ans pour construire la nouvelle travée et pour démolir
l'actuel pont Ambassador, bien que plusieurs au sein de la
communauté ne croient pas qu'il démolira le pont actuel
puisque la compagnie a souvent défié les ordonnances de
gouvernements à tous les niveaux émises contre elle. En
fait, on apprend maintenant que les permis du côté
américains prévoient que le pont actuel reste en place.
Le décret remet également de nouvelles terres
publiques autour du pont Ambassador à l'usage des
propriétaires privés américains.
On estime que 25 % de tous les
échanges commerciaux entre le Canada et les États-Unis
traversent la frontière entre Windsor et Détroit sur le
pont Ambassador. Selon les télégrammes
de 2005 de l'ambassade des États-Unis à Ottawa et du
département d'État des États-Unis publiés
par Wikileaks, les deux traversées sont « sans
doute les deux plus importantes infrastructures essentielles sur toute
la frontière ». On appelle « infrastructure
essentielle » aux États-Unis l'infrastructure
considérée comme étant
liée à la sécurité nationale des
États-Unis et sur cette base ces infrastructures doivent
être sous leur contrôle, du moins à toutes fins
pratiques. Il va de soi que toute décision du gouvernement
canadien
concernant ce poste frontalier respectera les demandes du gouvernement
des États-Unis et ne pourrait être prise par le
gouvernement
canadien sans la
permission du premier. Le fait qu'il ait approuvé ce
décret avant le début des négociations de
l'ALÉNA au Mexique montre clairement que cela fait partie de ces
négociations.
Malgré son importance, l'annonce a
été faite sans fanfare par le gouvernement du Canada et
aucun ministre n'a prévu une conférence de presse. Au
lieu de cela, le député local Brian Masse, dans la
circonscription où se trouve la nouvelle travée du pont
Ambassador, a été informé de cette décision
par un appel téléphonique provenant des
médias. Le gouvernement n'a pas donné d'explication
légitime au sujet de la concession faite à l'Ambassador
Bridge Company.
L'autorisation est un volte-face significatif du
gouvernement. Le gouvernement fédéral et le gouvernement
de l'Ontario ont tenté de bloquer la construction d'un nouveau
passage par la DIBC et sont censés utiliser 4,8
milliards $ en fonds publics pour construire un autre passage, le
poste frontalier Gordie Howe et une esplanade
pour les douanes américaines. Le pont Gordie Howe doit
être
financé par l'État, mais il doit être construit et
exploité dans le cadre d'un partenariat public-privé.
Alors que certains dénoncent les tentatives de Trump d'exiger
que le Mexique paie pour un mur le long de sa frontière
septentrionale, les
gouvernements fédéral et ontarien du Canada paient la
facture pour l'ensemble du projet, y compris le poste douanier des
États-Unis. Cela montre encore dans quelle position humiliante
les gouvernements conservateur et libéral successifs ont
placé le Canada et les Canadiens.
En 2012, le gouvernement libéral de
l'Ontario et le gouverneur du Michigan avaient même
préparé ce qu'ils appelaient une entente «
inter-locale » entre le gouvernement de l'Ontario de Dalton
McGuinty et le
Michigan Fund pour construire le pont afin de le soustraire à la
compétence de l'assemblée législative du Michigan.[1]
La DIBC, aussi récemment que le 14
septembre, a continué de s'opposer à l'approbation du
passage frontalier Gordie Howe par le gouvernement
fédéral des États-Unis parce que la
décision a été prise de manière
inappropriée et qu'elle porte atteinte à leur droit de
tirer le maximum de profits de leur poste frontalier. La DIBC a
intenté
une poursuite similaire contre le gouvernement canadien en vertu du
chapitre 11 du mécanisme de règlement des
différends entre investisseurs et États de
l'ALÉNA, bien qu'elle ait été rejetée en
avril 2015 parce que le tribunal de l'ALÉNA n'avait pas
compétence puisque l'affaire était entendue devant un
tribunal du district de
Columbia, aux États-Unis.
Le volte-face de la position
du gouvernement montre que les ententes conclues dans le cadre des
négociations de l'ALÉNA sur les routes commerciales
stratégiques entre le Canada et les États-Unis sont
conclues sans la participation, voire à l'insu, des Canadiens.
Rappelons que le gouvernement Trudeau se hâte d'adopter son
projet de loi
C-23, Loi relative au précontrôle de personnes et de
biens au Canada et aux États-Unis, qui servira
assurément à autoriser le placement d'agents de la
Sécurité intérieure des États-Unis sur le
sol canadien pour dédouaner les biens et les personnes qui
cherchent à traverser l'actuel pont Ambassador et
l'éventuel pont Gordie Howe, si ce n'est
pas complètement abandonné. Il est fort probable qu'une
partie de l'autorisation des permis pour la DIBC est liée
à des transactions secrètes afin de mettre en place le
plus rapidement possible un précontrôle à la
frontière entre Windsor et Détroit et sur cette base
remettre aux États-Unis le contrôle de l'un des postes
frontaliers les plus stratégiques
entre le Canada et les États-Unis.
Dans tout cela, les préoccupations des
résidents qui vivent autour du pont et dans la partie ouest de
Windsor et qui souffrent depuis longtemps de cancers et d'autres
maladies liées à des niveaux élevés de
pollution de l'air produits par les émissions de diesel de
milliers de camions, ont été rejetées du revers de
la main. Depuis le 11
septembre 2001, la population exige du gouvernement canadien
qu'aucune expansion du pont Ambassador ne soit envisagée.
Lorsque les douaniers américains ont
délibérément ralenti la circulation sur le pont
après les attentats du 11 septembre, ainsi qu'après
le refus du Canada de se joindre à la guerre en Irak, cela a
créé un
embouteillage monstre de camions jusque dans les rues de Windsor. Les
résidents de ces régions ont exigé que la
circulation des camions soit déplacée hors de leurs
quartiers et de la ville de façon à réduire les
niveaux de pollution et de circulation qu'ils doivent subir.
Le gouvernement Trudeau a effectivement
abandonné les citoyens à leur sort et a même remis
des tronçons de routes publiques et de quartiers à un
milliardaire américain qui tentera sans doute de les faire
sécuriser en tant qu'« infrastructure
essentielle » par la Sécurité
intérieure des États-Unis et hors de la juridiction
canadienne. Le
gouvernement Trudeau aime se présenter comme le champion de la
consultation et de l'écoute, mais sa volte-face dans cette
affaire montre qu'il s'agit d'une imposture pour cacher qui prend les
décisions importantes sur ce qui se passe au Canada.
Note
1. Voir : «
L'Accord de passage entre le Canada et les États-Unis pour la
rivière de Détroit - Le partenariat
privé-public : un scandale et une entreprise
criminelle », LML no. 81, 1er juillet 2012
C-21, Loi modifiant
la Loi sur les Douanes
- Charlie Vita -
Le 18 septembre, le Parlement a repris ses
activités après les vacances d'été. Il a
repris au milieu des négociations officielles sur l'ALÉNA
et la priorité évidente du gouvernement à
l'ouverture du Parlement a été de s'assurer que tous les
arrangements exigés par les gouvernements successifs des
États-Unis pour humilier et subjuguer le
Canada soient en place de crainte qu'ils deviennent une « pomme
de discorde » dans les relations canado-américaines
et contreviennent à ce qu'il espère obtenir en
retour.
Le projet de loi C-21, Loi modifiant la Loi sur les
douanes, a été le premier projet de loi du
gouvernement que les libéraux ont voulu débattre. La Loi
est le résultat d'un accord signé lors de la
première visite officielle du premier ministre Justin Trudeau
à la Maison-Blanche sous la présidence américaine
de Barack Obama. Cette
entente a mené au dépôt du projet de loi C-23,
Loi relative au précontrôle de personnes et de biens au
Canada et aux États-Unis, qui étend
considérablement les pouvoirs du ministre de la
Sécurité publique pour poster des agents de
sécurité américains dans les installations
manufacturières et les ports canadiens pour faire respecter la
juridiction des États-Unis ainsi que le projet de loi C-21. Les
deux lois sont une combinaison de mesures qui renforcent le pouvoir et
la compétence des États-Unis à exercer leurs
pouvoirs de police au Canada. En particulier, le projet de loi C-21
permet aux agences de renseignement canadiennes de recevoir et de
recueillir de l'information des
États-Unis sur les Canadiens lorsqu'ils quittent le Canada pour
se rendre aux États-Unis.[1]
C'est également lié à la façon dont le
Canada remettra aux États-Unis cette même information sur
les citoyens américains et sur toute autre personne qui quitte
le Canada vers les États-Unis. Grâce à ces
arrangements, un système de contrôle des frontières
nord-américaines « transparent » est en cours
d'être finalisé sous le contrôle des
États-Unis, dans le cadre duquel les agences frontalières
canadiennes et mexicaines deviennent des appendices de la
Sécurité intérieure des États-Unis et
fonctionnent sur la base de leurs systèmes,
réglementation et définitions.
Selon un document d'information du gouvernement
publié au moment du dépôt du projet de loi
C-21 : « Lorsque la loi sera adoptée, le Canada saura
à quel moment et à quel endroit une personne est
entrée au pays, et à partir de quel moment et de quel
endroit elle a quitté le pays. ». De cette
façon, il s'agit de « remédier à cette
lacune » selon laquelle le Canada n'avait pas obtenu cette
information des États-Unis sur leurs propres citoyens ou sur
d'autres. Cela cache délibérément pourquoi ils
veulent savoir cela et quels sont les intérêts qui se
dissimulent derrière cette législation.
Le projet de loi repose sur la fausse prémisse
que les Canadiens, les Américains et les Mexicains menacent la
Forteresse de l'Amérique du Nord et que les gouvernements des
trois pays doivent renforcer leurs pouvoirs de police contre leurs
propres citoyens afin de défendre la sécurité
nord-américaine. Avec ce projet de loi et d'autres textes de
loi, le gouvernement élimine les arrangements qui existaient
selon lesquels le Canada ou le Mexique sont des pays souverains.
Aujourd'hui, les informations qui seront transmises aux
États-Unis et vice-versa sont utilisées pour remplir les
bases de données supervisées par les États-Unis,
afin de cibler les êtres humains en fonction de leurs habitudes
de voyage, de leurs antécédents, de leur âge, etc.
et de
présenter certains comme un « risque
potentiel ». Au nom du
partage de l'information et de la coopération pour la
sécurité, l'État canadien travaille avec les
agences de sécurité américaines pour renforcer
leurs pouvoirs de police afin de cibler les êtres humains en
fonction de leur identité et non d'un crime qu'ils ont commis ou
qu'ils sont accusés d'avoir commis. Cela permet aux agences de
sécurité de cibler
les personnes sur la base de la discrimination, du harcèlement
et de la persécution, et c'est inacceptable. De telles mesures
ont été mises en place sous les régimes d'Obama et
de Harper et elles sont maintenant appuyées par les
régimes de Trudeau et de Trump. Indépendamment de quel
gouvernement a supervisé ces mesures, elles sont en
contradiction avec l'idée moderne que la sécurité
des gens est dans l'affirmation de leurs droits.
La seule objection soulevée par les conservateurs
est qu'on ne leur donne pas le crédit qui leur est dû pour
avoir préparé le
terrain pour ce projet de loi sous Harper et que les libéraux
prennent trop de temps à faire adopter le projet de loi. Le NPD
demande que le projet de loi soit remis en question en disant que ce
genre de mesures
n'étaient pas un problème fondamental lorsque
c'était fait avec l'administration Obama mais que la situation a
changé avec Trump au pouvoir. De cette façon,
le principe de la souveraineté canadienne et du droit du Canada
de décider de ses affaires est éliminé de la
discussion et la base même du « débat » vise
à masquer la nature de l'impérialisme américain et
la soumission continue du Canada envers lui. Un tel «
débat » n'informe pas les gens sur ce qui se passe afin
qu'ils soient capables de s'unir dans l'action pour défendre
leurs droits nationaux, collectifs et individuels.
La classe ouvrière du Canada et du Québec
et les Premières Nations sont constituées d'êtres
humains ayant des droits, le plus important étant le droit de
décider des affaires qui affectent leur vie. Toute illusion que
cette loi et d'autres comme elle constituent un problème
uniquement à cause de la présidence de Trump vise
à détourner l'attention du besoin de
remettre directement en question le programme de l'impérialisme
américain qui consiste à éliminer tout processus
souverain de prise de décision au Canada. Ces mesures font
partie intégrante des négociations sur l'ALÉNA
parce qu'elles ont tout à voir avec l'établissement de la
Forteresse Amérique
du Nord qui soumet les plus de 450 millions de personnes du
Canada, des États-Unis et du Mexique à l'autorité
de l'impérialisme américain à tous les niveaux.
Les gouvernements et les députés
fédéraux et provinciaux qui facilitent cette violation
des droits des peuples des trois pays ou qui la dissimulent par
différentes astuces sont inaptes à gouverner. Ils
agissent au mépris de leurs devoirs envers leurs
électeurs en tant que représentants. Ils doivent
être remplacés par un mouvement politique du
peuple pour une indépendance et une souveraineté
véritables qui met de l'avant des politiciens et des
gouvernements qui défendent le principe moderne selon lequel
notre sécurité est dans la lutte pour les droits de tous.
Note
1. Les renseignements suivants doivent être
partagés par les États-Unis avec le Canada et, dans
certains cas, ils sont déjà partagés par le
gouvernement canadien avec les États-Unis.
« Données
biographiques
sur
les
entrées (mode terrestre)
« Les données biographiques comprennent le
prénom, le second prénom, le nom de famille, la date de
naissance, la citoyenneté ou la nationalité, le sexe, le
type de document de voyage, le numéro du document et le pays de
délivrance du document. En plus des données biographiques
que le Canada et les États-Unis recueillent à l'heure
actuelle sur les voyageurs aux points d'entrée, la date et
l'heure de l'entrée, ainsi que le bureau où le voyageur
est entré au pays seront échangés dans le cadre
de l'Initiative sur les entrées et les sorties.
[Note du LML ) : En autorisant la
divulgation de la citoyenneté ou de la nationalité, le
gouvernement canadien ouvre la porte à la transmission
d'informations sur le lieu de naissance des personnes plutôt que
de leur citoyenneté. Le seul but de donner cette information
serait de discriminer contre eux en fonction de leur origine
nationale, de leur race et de leur religion.]
« Données
biographiques
sur
les sorties
(mode aérien)
« Les données biographiques comprennent le
prénom, le second prénom, le nom de famille, la date de
naissance, la citoyenneté ou la nationalité
[les caractères gras sont du LML],
le
sexe,
le
type de document de voyage, le numéro du document et le pays de
délivrance du document. En outre, les transporteurs
aériens devront fournir la date, l'heure et le lieu de
départ, ainsi que
les renseignements sur le vol pour tous les passagers qui quittent le
Canada à bord de vols internationaux. »
La Chambre des communes adopte un projet de loi de
sanctions américaines
- Mira Katz -
Le 4 octobre, la Chambre des communes du Canada,
avec l'appui de tous les partis, a adopté à
l'unanimité le projet de loi S-226 : Loi
prévoyant la prise de mesures restrictives contre les
étrangers responsables de violations graves de droits de la
personne reconnus à l 'échelle internationale et
apportant des
modifications connexes à la Loi sur les mesures
économiques spéciales et à la Loi sur l'immigration
et
la protection des réfugiés. Son titre
abrégé est Justice pour les victimes de dirigeants
étrangers corrompus (la Loi Sergueï Magnitski).
La législation est une copie presque mot pour
mot d'une loi américaine intitulée Global Magnistky
Human Rights Accountability Act, promulguée par l'ancien
président des États-Unis, Barack Obama, juste avant
l'entrée en fonction du président actuel.[1] Cette loi américaine est le
prolongement des pouvoirs arbitraires du président pour imposer
des sanctions à tout ressortissant étranger
soupçonné d'être un contrevenant aux droits de
la personne ou corrompu. Le fait qu'une telle loi provienne du plus
grand
contrevenant au monde des droits humains montre le niveau
d'avilissement auquel les députés canadiens se sont
abaissés
en présentant leur copie conforme canadienne de cette loi comme
une contribution aux droits humains internationaux. Une fois
adopté au Sénat d'où il a débuté et
où il sera assurément reconduit, le projet de loi recevra
la sanction royale et deviendra loi.
La copie canadienne de la
loi américaine prévoit « la prise de mesures
restrictives contre les étrangers responsables de violations
graves de droits de la personne reconnus à l'échelle
internationale ». Elle modifie la Loi sur les mesures
économiques spéciales et la Loi sur
l'immigration et la protection des réfugiés afin
d'établir une nouvelle échappatoire par laquelle le
premier ministre et le Cabinet peuvent cibler les ressortissants
étrangers et les Canadiens qui leur fournissent des services
financiers ou autres services liés aux allégations
d'actes répréhensibles de cette personne.
Elle élargit les pouvoirs arbitraires du
gouvernement d'imposer des sanctions aux ressortissants
étrangers et aux Canadiens qui se livrent à des
transactions concernant des biens appartenant à ces personnes ou
qui leur offrent des services au-delà de ce qui est actuellement
autorisé par la Loi sur les mesures économiques
spéciales qui
limite la capacité du gouvernement à imposer des
sanctions dans l'une ou l'autre des situations suivantes :
- lorsqu'une organisation ou une association
internationale à laquelle le Canada appartient fait appel
à ses membres de prendre des mesures économiques contre
un État étranger ; ou
- lorsqu'une grave violation de la paix et de la
sécurité internationales s'est produite et risque
d'entraîner une grave crise internationale.
Cela tient au fait que de plus en plus l'État
canadien veut utiliser le territoire et les ressources du Canada comme
une arme contre ceux que les États-Unis déclarent
être leurs ennemis. En vertu de cette nouvelle loi, des sanctions
économiques et une interdiction de voyager
(inadmissibilité au Canada) peuvent être imposées
à toute personne
fichée en vertu de la Loi Sergei Magnitski, ce qui accroît
la capacité des agences frontalières, policières
et d'espionnage qui marchent main dans la main avec la
Sécurité intérieure des États-Unis de
cibler les ressortissants étrangers et les membres de leur
famille ainsi que les Canadiens.
La législation reflète la loi
américaine qui autorise le gouvernement à émettre
des ordonnances relatives aux biens d'un ressortissant étranger
désigné par le gouvernement comme « responsable ou
complice de violations flagrantes des droits de l'homme
internationalement reconnus contre les lanceurs d'alerte ou les
défenseurs des droits de
l'homme. » À l'instar des États-Unis, les
ordonnances relatives à la propriété peuvent
également être émises contre un ressortissant
étranger qui est un représentant du gouvernement d'un
État étranger et qui est responsable de, ou de se rendre
complice de commettre, d'ordonner, de contrôler ou sinon de
commander des « actes de corruption
importants ». Des exemples de cette corruption sont
tirés directement de la législation
américaine : l'expropriation d'actifs privés ou
publics à des fins personnelles ; la corruption liée
à des contrats gouvernementaux ou à l'extraction de
ressources naturelles ; la corruption ; ou faciliter ou
transférer des produits de la
corruption vers des juridictions étrangères.
La Loi permet au gouvernement de s'ingérer dans
la capacité des citoyens ou des entités canadiennes de
fournir des services financiers ou connexes aux ressortissants
étrangers énumérés dans la Loi. Elle oblige
également les entreprises à vérifier si elles sont
en possession ou sous le contrôle de biens ou fournissent des
services assujettis à une
ordonnance en vertu de la loi.
La Loi prévoit que la Chambre des communes et le
Sénat, par l'entremise de comités désignés,
examineront la loi et ceux recensés annuellement par cette loi
et leur permettront de recommander des ajouts et des suppressions.
Qui a dit quoi ?
Après l'adoption en 3e lecture du
projet de loi, Chrystia Freeland, ministre des Affaires
étrangères, a déclaré à la Chambre
des communes que la loi « autorisera le Canada à imposer
des sanctions aux responsables de corruption importante et de
violations flagrantes des droits de la personne, à leur imposer
des interdictions de
voyager et à leur demander des comptes. Cela permettra de
veiller à ce que les instruments de politique
étrangère du Canada soient efficaces et adaptés au
contexte international actuel, et complétera de manière
utile les ressources existantes du Canada en matière de droits
de la personne et de prévention de la corruption ».
James Bezan a parlé au nom du Parti
conservateur pendant le débat avant le vote de mercredi, en
disant que le projet de loi « serait un autre moyen pour le
gouvernement fédéral de projeter les valeurs canadiennes
et de veiller à ce que le pays ne constitue pas un refuge pour
des dirigeants étrangers corrompus et des individus coupables de
violation des droits de la personne ». Il a souligné
la portée mondiale du projet de loi, rappelant qu'il
s'étend bien au-delà de la Russie. En plus de remercier
Chrystia Freeland pour son appui, il a déclaré :
« Je pense que nous nous en voudrions tous de ne pas remercier
les membres des importantes diasporas présentes au
Canada : la diaspora ukrainienne, les Russes pro-démocratie
au Canada, la communauté vietnamienne, la communauté
iranienne et la communauté chinoise, dont les adeptes du Falun
Gong. Ils croient que l'adoption de cette loi au Canada, la Loi de
Sergueï Magnitski, permettrait au gouvernement de tenir
responsables les coupables de
violation des droits de la personne dans leur pays d'origine. Le
gouvernement veillerait à ce qu'ils ne cachent pas leur argent
ou qu'ils ne fassent pas venir leur famille pour les protéger en
sol canadien. Ainsi, nous ne tolérerions pas que le Canada serve
de refuge. Je les remercie tous de leur appui, des pétitions
qu'ils ont présentées, de leur
militantisme, des séminaires qu'ils ont organisés et de
leurs efforts pour faire connaître l'importance du projet de loi
S-226. »
Bezan a également
pointé du doigt le Venezuela. Le Canada a récemment mis
en place des sanctions unilatérales contre 40 hauts
fonctionnaires et représentants du gouvernement
vénézuélien. Alors qu'il n'avait pas encore la Loi
Magnitsky à sa disposition, le gouvernement a dû recourir
à
une manoeuvre avec les États-Unis pour créer
l'apparence qu'il appliquait des sanctions «
multilatérales » puisque la législation
canadienne en vigueur en matière de sanctions, la Loi sur
les mesures économiques spéciales, a
été principalement conçue pour mettre en place des
sanctions imposées par le Conseil de sécurité de
l'ONU. Après avoir cité ce qui est devenu la litanie des
mensonges répétés par ceux qui préconisent
un changement de régime au Venezuela, il a déclaré
que la nouvelle loi permettrait de mettre en place des sanctions
économiques et des interdictions de voyage pour « envoyer
un message à Maduro et à son régime ».
M. Bezan a fait l'éloge des libéraux en
disant que leurs contributions allaient aidé à «
clarifié le
projet de
loi, renforcé les mesures et prévu plus d'outils et de
mécanismes », y compris par le biais d'une
disposition, « puisqu'il y a un juste équilibre et un
droit de recours » pour ceux dont les noms sont
ajoutés à la liste.
Linda Duncan, députée
néodémocrate, a exprimé sa satisfaction que le
projet de loi bénéficie de l'appui de tous les partis et
a rappelé que son adoption est attendue depuis longtemps. Elle a
dit que ce qui était important maintenant, c'est « qu'il
faudra continuer de surveiller le gouvernement de près pour
qu'il passe maintenant à
l'acte ». Un autre député
néodémocrate, Wayne Stetski (Kootenay-Columbia), a
déclaré « Je suis fier de dire que le NPD
prône depuis longtemps l'adoption de sanctions ciblées
contre les auteurs de violations des droits de la personne. Il ne cesse
de demander au Canada d'harmoniser son régime de sanctions avec
ceux des États-Unis et de
l'Union européenne et de corriger les grandes failles de ces
régimes en imposant des sanctions plus rigoureuses. »
Note
1. La loi américaine autorise le
président des États-Unis à imposer des
interdictions d'entrée et des sanctions contre les biens de
toute personne (ou entité) étrangère qui, selon
les États-Unis, est impliquée dans la corruption ou
impliquée dans la persécution de quelqu'un qui
dénonce la corruption du
gouvernement. La loi définit la corruption comme incluant
« l'expropriation de biens privés ou publics à des
fins personnelles, la corruption liée à des contrats
gouvernementaux ou l'extraction de ressources naturelles, le chantage
ou de faciliter ou de transférer des produits de la corruption
vers des juridictions étrangères ».
La loi autorise « des interdictions de visa et un
gel des biens américains de représentants gouvernementaux
partout dans le monde qui violent les droits de l'homme, commettent ou
aident à une corruption 'importante', faisant de la magouille
par
un fonctionnaire étranger punissable par les sanctions
américaines ».
La législation américaine a
été présentée par le sénateur
démocrate américain Ben Cardin du Maryland, alors membre
du Comité sénatorial des relations extérieures. En
adoptant la loi, Cardin a déclaré : « Les
États-Unis ont ajouté un outil essentiel à nos
moyens diplomatiques, précisant que les contrevenants graves aux
droits de
l'homme et ceux qui commettent de graves actes de corruption ne peuvent
échapper aux conséquences de leurs actes lorsque leur
propre pays n'agit pas », a déclaré M. Cardin.
L'origine de la violence et de l'anarchie
aux États-Unis
À la recherche d'un mobile pour le massacre
de Las Vegas
- K.C. Adams -
Les autorités américaines et les
médias semblent en proie à l'angoisse de ne pas pouvoir
trouver le mobile de la récente fusillade de masse à Las
Vegas. Ils doivent identifier un mobile clair afin d'exonérer
l'État américain de toute responsabilité et garder
le couvert sur la source de l'anarchie, de la violence et du chaos dans
toutes les sphères
de l'existence aux États-Unis et dans la conduite des affaires
étrangères.
Après chaque
massacre dans cette succession presque continuelle d'actes de violence
dans les villes américaines, un mobile ténu est
attribué à l'auteur ou aux auteurs. Un mobile est
censé expliquer l'acte, possiblement lui donner un sens et
apporter un certain réconfort à ceux qui pleurent la
perte de leurs proches dans des conditions aussi
horribles. Quand une intention maléfique est identifiée,
la recherche d'un mobile inspire la vengeance et pousse à
demander le renforcement des pouvoirs de police. Mais quel que soit le
mobile, la vie et la violence continuent comme avant parce que la loi
du plus fort sanctionnée par l'État à la
défense du privilège de classe et de l'édification
d'empire ne permet pas d'alternative, elle ne permet pas la recherche
d'une nouvelle direction ou d'un but prosocial pour l'économie
et la société.
Le mobile expliquant la violence devient une excuse
pratique pour ne pas enquêter les raisons pour lesquelles les
États-Unis sont une société si violente, notamment
en ce qui concerne les rapports entre les pouvoirs de police de
l'État et les membres de la société, les personnes
et les collectifs en général, et pourquoi les
relations de l'État
américain avec les peuples et pays étrangers sont si
violentes elles aussi. La recherche d'un mobile de la violence au pays
et dans les rapports avec l'étranger sert à
détourner l'attention de la question évidente :
comment se fait-il qu'une société qui peut produire tant
ne peut pas s'occuper de ses membres, ne peut pas établir des
rapports
modernes et des méthodes de gouvernance qui soient en accord
avec les conditions sociales modernes de la grande production
industrielle ? Pourquoi est-elle continuellement en guerre avec
les peuples à l'étranger et rejette-t-elle
catégoriquement la résolution des problèmes par
des moyens pacifiques.
« Détruire totalement la Corée du
Nord ! »
Lors de son discours à l'ONU, le commandant en
chef des armées des États-Unis Donald Trump a
menacé de « détruire totalement la Corée du
Nord ». Lors d'une réunion avec les principaux
dirigeants militaires des États-Unis à la Maison-Blanche,
le président a expliqué aux journalistes que cette
réunion est peut-être « le calme avant
la tempête », mais il a refusé de dire quelle
nouvelle tempête les États-Unis s'apprêtent à
déclencher. Le président appelle les forces
policières à faire preuve de plus de vigueur lors
d'arrestation de suspects. Son prédécesseur a
déclenché la guerre des drones et envoyé les
forces spéciales contre les peuples du monde en succession
rapide et
l'escalade se poursuit.
Lorsqu'il a entendu dire que son secrétaire
d'État ouvrait des voies de communication avec la
République populaire démocratique de Corée, le
commandant en chef l'a publiquement réprimandé et lui a
dit d'arrêter de perdre son temps. Les États-Unis ont
indiqué clairement qu'ils n'avaient pas l'intention de signer un
traité de paix avec la
RPDC ni de retirer leurs milliers de soldats ni leurs armes de
destruction massive de la péninsule coréenne et du Japon.
La force fait le droit est la justification pour défendre les
privilèges de classe et l'édification d'empire par la
violence, l'anarchie et la guerre.
Le but de l'économie
Le but de l'économie américaine est de
maximiser les profits privés pour la poignée qui
possèdent et contrôlent l'économie
socialisée aux dépends de la majorité. Ce but
entre en contradiction violente avec la nécessité d'une
économie moderne socialisée qui répond aux besoins
de tous et garantit leurs droits de la naissance à la mort. Le
but de
maximiser les profits privés pour une poignée entre en
conflit avec le but moderne d'une économie de grande production
industrielle qui répond aux besoins de tous et humanise les
endroits de travail et l'environnement social et naturel.
Les individus sont encouragés, voire
exhortés, à pourvoir à leurs besoins chacun de son
côté, ce qui est contraire à la
réalité d'une économie complètement
socialisée dont tous dépendent pour leur subsistance
et leur existence. Ceux qui réussissent à construire un
empire personnel par le droit du sang ou par le droit «
naturel » se
voient accorder des privilèges de classe et profitent du pouvoir
de classe qui s'élève au-dessus des membres de la
société. Les rapports entre les membres de la
société sont déterminés par le besoin de
maximiser les profits des quelques-uns au détriment de la
majorité et de bâtir des empires individuels ou de groupe
basés sur les privilèges de classe.
Les pouvoirs de police de l'État et l'endoctrinement culturel et
idéologique de masse assurent les privilèges de classe et
qu'aucun autre but pour l'économie ou la société
n'émerge ; ils veillent à ce que les citoyens soient
privés de la conscience sociale et de l'opinion publique
nécessaires pour changer la situation, et souvent cela
mène à la
folie où à l'indifférence.
Quand c'est la loi du plus fort qui est invoquée
pour maximiser les profits d'une poignée au détriment de
la majorité, la conséquence inévitable est que la
violence et l'anarchie envahissent tous les aspects de la vie.
Vingt-huit jours séparent le massacre de 58 personnes
à Chicago du massacre de Las Vegas, 68 jours de celui de
Baltimore, 118 jours de celui de Houston — cette violence
intérieure continue pendant que des navires de guerre se
dirigent vers la péninsule coréenne pour des manoeuvres
en octobre et en vue d'une éventuelle invasion de la RPDC. On
apprend par ailleurs que des membres des forces spéciales
américaines ont été tués dans des
affrontements
violents loin là-bas au Niger, en Afrique.
Les gens ne veulent pas entendre dire que le tireur de
Las Vegas avait un mobile inconnu ou un problème psychologique
pour expliquer ce massacre. Le mobile de ses actions est nourri et
formé dans le cocon culturel et idéologique de
l'impérialisme américain. Quelle autre source pourrait-il
avoir ? Il ne tombe pas du ciel et ne surgit
pas spontanément dans le cerveau. Non, le peuple veut qu'on lui
parle d'une nouvelle direction pour l'économie et le pays,
guidée par un motif nouveau et un but prosocial, digne de
l'époque moderne et qui mettra fin à l'anarchie et
à la violence au pays et à l'étranger.
Les États-Unis sont
déchirés par des contradictions internes : un but et
un mode de vie désuets qui reposent sur les privilèges de
classe et l'édification d'empire. Et dans leur chute ils
entraînent le monde entier. Le temps est venu pour la classe
ouvrière des États-Unis, du Canada et du Mexique et ses
alliés de se dresser contre
l'impérialisme américain, de s'engager sur la grande voie
de l'humanité et de déclarer avec force conviction leur
détermination à construire le nouveau avec une
économie moderne, dont le but est de garantir les droits et les
besoins de tous, dans une société guidée par
l'amour social et les relations pacifiques entre les peuples
d'Amérique du Nord et
les peuples du monde entier. Il est nécessaire et urgent de
mettre un terme aux privilèges de classe et à
l'édification d'empire, de retirer toutes les armées des
États-Unis des pays étrangers pour que l'humanité
avance et puisse résoudre les problèmes de manière
pacifique.
La nécessité du changement est
évidente pour tous ! Il faut rejeter l'anarchie et la
violence qui protègent les privilèges de classe et
l'édification d'empire. Il est temps maintenant de construire le
nouveau, de donner une nouvelle direction à l'économie et
au pays avec un motif moderne et un but prosocial, de garantir les
droits et le
bien-être de tous et de vivre en paix avec les peuples du
monde !
La violence organisée de l'État et
le berceau idéologique
- Ken Tanner -
Les impérialistes font tout ce qu'ils peuvent
pour masquer le lien entre les actes violents de Las Vegas et la
violence organisée
par l'État américain au pays et à
l'étranger. Ils qualifient la tuerie d'acte de violence
insensée tandis que la violence que
déploient chaque jour les forces militaires
des États-Unis contre les peuples du monde serait sensée
parce qu'elle est commise au nom de la paix et de la démocratie.
De la même manière, la violence des pouvoirs de police
organisée par l'État contre le peuple aux
États-Unis serait sensée parce qu'elle est commise au nom
de la protection de la loi et de l'ordre de l'État, à la
défense du
privilège de classe et de la propriété
privée de l'économie socialisée.
L'État américain a
déchaîné l'anarchie, la violence et le militarisme
partout dans le monde par ses décennies de guerres de
conquête et de domination contre les intérêts des
peuples du monde, leurs droits souverains et le progrès humain.
L'État américain est le plus grand producteur d'armements
et le plus grand vendeur d'armes dans le
monde ; il possède le plus gros inventaire d'armes de
destruction massive, les plus grandes forces militaires avec plus
de 1 000 bases militaires à l'étranger et ses
navires qui sillonnent les mers, et il est aussi le plus grand
utilisateur de ces armes dans le monde et aux États-Unis
où les forces de police sont fortement
militarisées.
L'État américain utilise ses armes
partout dans le monde et a tué des millions de personnes depuis
la Deuxième Guerre mondiale et détruit l'infrastructure
et les moyens de subsistance dont les peuples dépendent pour
leur bien-être et leur existence. Par la conquête et
l'imposition du changement de régime, l'État
américain s'empare de la valeur
qui est produite par d'autres, en particulier des pays qui luttent
pour réaliser leur transition de la petite production à
la production industrielle moderne de masse.
Aux États-Unis, des communautés
entières font face à la brutalité policière
de l'État sous la forme du personnel chargé de
l'application des lois qui est armé jusqu'aux dents et a le
pouvoir de tuer, tout cela pour intimider le peuple. Au lieu de
s'attaquer aux problèmes sociaux, politiques et
économiques qui affligent depuis longtemps
l'économie et la société américaines et ses
relations avec les autres à l'étranger, l'État
américain déchaîne la guerre et la brutalité
policière et traite tous les êtres humains au pays et
à l'étranger comme des problèmes de loi et d'ordre
qui gênent l'édification d'empire des États-Unis.
Aux États-Unis, l'incarcération en masse
dans des prisons géantes de 2,5 millions de personnes est
présentée comme une guerre nécessaire contre la
drogue et pour faire en sorte que le privilège de classe
maintienne son pouvoir et son monopole sur la richesse sociale produite
par les travailleurs. L'impact social d'une économie dont
l'objectif est le profit maximum pour une poignée aux
dépens de la majorité n'est jamais remis en question. Les
gens sont
censés subvenir eux-mêmes à leurs besoins. Un tel
diktat qui provient de l'élite qui domine une économie
dont l'objectif bénéficie seulement à quelques-uns
ne peut que marginaliser des millions de gens et les laisser dans le
désespoir et en pousse plusieurs vers une situation de mort
civile. Des activités se développent qui sont à
l'extérieur du cadre du vol sanctionné légalement
de ce qui appartient de droit aux producteurs véritables. Les
individus qui doivent trouver le moyen de subvenir eux-mêmes
à leurs besoins au sein d'une économie dont l'objectif
leur nie le
droit d'y participer sauf si leur temps de travail produit le profit
maximum, sont criminalisés et traités avec grande
brutalité.
L'État américain se consacre à la
défense du statu quo pour une petite minorité
privilégiée, laissant des millions de personnes supporter
tout le poids d'une économie dont l'objectif n'est pas de
garantir leur bien-être et qui est bouleversée
régulièrement par des crises économiques. La
notion du « chacun pour soi » imprègne la
société
américaine, laquelle a été fondée et
bâtie pour défendre la propriété
esclavagiste et d'autres formes de propriété
privée des moyens de production dans le cadre du droit
général, sanctionné par l'État,
accordé à certains êtres humains d'en exploiter
d'autres comme esclaves ou esclaves salariés qui doivent vendre
leur capacité de travailler pour gagner
leur vie.
Ceux qui contrôlent les
États-Unis ont depuis le début été
obsédés par leur objectif d'étendre leur richesse
sociale au détriment de la majorité et d'étendre
leur
empire dans le monde. Ils l'ont fait tout d'abord en expropriant
violemment et en volant les terres des peuples autochtones et en
faisant des Africains leurs esclaves, puis en étendant
leur empire graduellement dans d'autres régions de
l'Amérique du Nord et au-delà jusqu'à ce qu'ils
étendent la domination et le contrôle de l'empire
américain partout dans le monde.
Le désordre qui est inhérent à une
société aussi violente et instable a engendré une
culture décadente où la personne humaine est
humiliée et subit de la violence sous toutes ses formes. Une
explication psychologique est donnée aux actions alors qu'elles
sont causées par le fait qu'un être social vit dans un
pays qui est fondé sur le vol,
l'asservissement, l'exploitation, la violence et l'édification
d'empire.
La dépravation sans précédent de
la culture américaine et le sens du désespoir qui
provient du privilège de classe et de l'édification
d'empire sanctionnés par l'État ont laissé des
millions de gens aux prises avec non seulement l'anxiété
physique qui vient d'avoir à subvenir à leur besoins mais
avec la maladie mentale, l'anxiété et la
dépendance
aux drogues. Ces phénomènes sociaux ne sont pas reconnus
comme des problèmes qui sont ceux d'un être social qui vit
dans une société qui sanctionne officiellement le
privilège de classe, la violence de l'État,
l'exploitation et la demande absurde d'avoir à subvenir
soi-même à ses besoins au sein d'une économie
entièrement socialisée. Au lieu de
cela, ces problèmes sont identifiés comme étant
principalement psychologiques, des problèmes qui proviennent
d'un cerveau qui ne fonctionne pas bien ou d'événements
traumatiques qui ont marqué la vie d'un individu. Les gens
reçoivent des prescription de médicaments contre
l'anxiété ou la dépression pour faire face
à cette insécurité et cette
incertitude quotidiennes ou ils sont criminalisés.
La base sociale de l'être social n'est jamais
examinée car si elle l'était, cela menacerait le
privilège de classe et l'édification d'empire. Un examen
de la racine sociale de l'être social remettrait en question le
fondement idéologique du privilège de classe et de
l'édification d'empire selon lequel les gens sont censés
subvenir eux-mêmes à leurs
besoins simplement parce que c'est là le mode de vie
américain depuis sa fondation par les propriétaires
d'esclaves et le vol des terres autochtones. Le manque d'égard
pour le bien-être des autres dans la société est
l'ethos originel. Comment expliquer sans cela l'acceptation de
l'esclavage et du vol continuel de ce qui appartient de droit aux
travailleurs salariés.
L'objectif du profit maximum pour l'infime
minorité au détriment de la majorité est ce qui
donne son impulsion à l'édification d'empire
américaine et qui
pousse inévitablement l'économie vers les crises
violentes et la guerre. L'ordre social et l'idéologie de la
compétition, de l'anarchie, de la violence et du militarisme
sont aussi américains que la tarte
aux pommes. Ils imprègnent le mode de vie américain et la
pensée américaine de l'élite dominante et se
répandent dans le cerveau de chacun et jusqu'au cerveau de la
personne la plus dominée, intimidée et
désespérée. La culture est essentiellement celle
d'un chauvinisme obscène, du militarisme, de la violence et de
la pornographie, de la
dégradation de la personne humaine, en particulier des femmes,
mise de l'avant par la violence de l'État et le contrôle
idéologique au nom de la nécessité de briser toute
résistance et tout mouvement qui s'organisent pour
bâtir le nouveau.
L'élite dominante
vante la liberté de l'individu. Cet individu cependant est pris
au piège d'un berceau idéologique d'anticonscience et on
ne lui permet pas de se rebeller. Les gens sont libres de chercher le
bonheur, libres d'accumuler la propriété et la richesse
privées, libres de crever de faim, de subvenir eux-mêmes
à leurs besoins, mais ils
ne sont pas libres de se rebeller, de rejeter les chaînes
idéologiques de l'impérialisme américain et de
s'engager dans une voie nouvelle par des actes de participation
consciente, des actes de découverte de la façon de se
rebeller et de s'organiser pour bâtir le nouveau.
L'absurdité du berceau idéologique et
d'un être social enraciné dans le privilège de
classe, l'exploitation, l'oppression, le vol, la violence et
l'édification d'empire se manifeste de différentes
manières. Elle se manifeste parfois de manière
pathétique, parfois de manière spectaculaire ou encore de
manière morbide et sombre par des appels au fer
et au feu et à la destruction de tout un peuple, menant à
la guerre et à d'autres gestes méprisables comme le
massacre de Las Vegas. Elle se manifeste aussi dans des fantaisies
religieuses, des actes de charité et des descriptions moralement
élevées des souffrances du peuple et de ses rêves
d'un monde meilleur. Tout cela fait partie du même être
social emprisonné dans l'anticonscience et l'idéologie
de l'impérialisme américain. Ce ne sont pas des actes de
gens qui luttent et organisent leurs pairs pour échapper
à ce berceau idéologique et bâtir le nouveau au
moyen de l'acte conscient de découvrir. Cette personne nouvelle
doit se rebeller contre l'ancien dans l'ici et le maintenant, se
rebeller
contre la vieille idéologie en la rejetant, en s'engageant dans
des actes de participation consciente pour s'organiser et bâtir
le nouveau. Ces actes visent la création des conditions pour
édifier une économie qui est capable d'harnacher le
produit social massif de la production industrielle de masse et le
faire servir à un objectif nouveau et moderne,
celui de garantir les droits et le bien-être de tous, de
bâtir le nouveau doté d'une constitution moderne et des
formes de gouvernance qui investissent le peuple du pouvoir et rendent
les dirigeants redevables, de bâtir le nouveau en rejetant la
violence et les guerres de l'élite dominante et de s'organiser
pour la priver de son pouvoir de priver le
peuple de son droit de s'engager dans des actes conscients de
participation qui bâtissent le nouveau.
Actions contre la guerre à
l'occasion du 16e anniversaire de
l'invasion de l'Afghanistan
Mettons fin à l'occupation immédiatement!
États-Unis et OTAN hors de l'Afghanistan!
Canada hors de l'OTAN!
Piquet antiguerre à Vancouver le 7 octobre 2017 à
l'occasion de l'invasion de l'Afghanistan menée par les
États-Unis
Le 8 octobre était le 16e anniversaire
de l'invasion de l'Afghanistan par les États-Unis et l'OTAN.
Cette invasion et cette occupation illégales ont
été initiées par les États-Unis au
lendemain des attaques terroristes du 11 septembre 2001 aux
États-Unis. Sans fournir aucune preuve, les impérialistes
américains ont
déclaré que certaines forces en Afghanistan en
étaient les responsables. Utilisant ce prétexte, les
États-Unis ont invoqué la soi-disant clause de
défense collective de la charte de l'OTAN au nom de « la
guerre au terrorisme ». La présidence d'Obama a
ensuite intensifié les actions criminelles des États-Unis
sous la bannière du « pivot vers
l'Asie ». Elle y a augmenté ses troupes de
façon massive et y a mis en oeuvre un programme de guerre par
drone qui a été étendu au Pakistan, alors que
l'invasion par l'OTAN créait la déstabilisation,
l'anarchie et la violence. En tout, plus de 100 000 personnes
ont été tuées en Afghanistan et dans la
région depuis le début de
l'invasion de l'OTAN.
En 2001, le gouvernement libéral de Jean
Chrétien a immédiatement engagé le Canada dans des
opérations de combat, non seulement en acceptant le
prétexte donné par les États-Unis pour l'invasion,
mais en attribuant à sa propre participation un impératif
moral humanitaire frauduleux pour justifier les crimes de guerre au nom
de la «
défense, de la diplomatie et du
développement ». Au nom du «
développement » ont été mis de l'avant
toutes sortes de grands idéaux comme la défense des
droits des femmes et des filles afghanes. Malgré l'expression
massive de sentiments antiguerre des Canadiens qui ont demandé
la fin de la mission et le rapatriement immédiat des
troupes canadiennes, les gouvernements canadiens subséquents,
avec l'appui de tous les soi-disant grands partis au Parlement, ont
maintenu le rôle du Canada dans l'occupation de l'Afghanistan par
l'OTAN. En 2011, le gouvernement canadien a dit que la
participation du Canada dans les opérations de combat avait pris
fin et que le Canada
ne ferait plus que de la « formation ». Il a dit
en 2015 que les troupes canadiennes avaient été
retirées.
Avec l'élection en 2016 de Donald Trump
à la présidence des États-Unis, le recours sans
précédent au Massive Ordnance Air Blast (« la
mère de toutes les bombes ») en Afghanistan
le 13 avril et les menaces lancées contre les peuples du
monde par Trump dans son discours aux Nations unies sont autant
d'indications claires
que l'Afghanistan est toujours à l'ordre du jour et que le
mouvement antiguerre au Canada doit continuer de prendre position
contre les États-Unis et l'intervention étrangère
de l'OTAN dans ce pays.
Piquetage à Toronto le 16 avril 2017 contre le largage de la
« mère de toutes les bombes »
sur l'Afghanistan
Seulement dans les six premiers mois de 2017, la
Mission d'assistance des Nations unies en Afghanistan a rapporté
un total de 1 662 civils tués entre le 1er
janvier
et le 30 juin, y compris 174 femmes dont le
décès a été confirmé, et 462
blessés, ce qui représente une augmentation
générale
de 23 % relativement à la même période
en 2016. En tout, 436 enfants ont perdu la vie
et 1 141 ont été blessés.
L'Afghanistan est
présentement occupée par 13 459 soldats de
l'OTAN et 11 000 soldats américains. Les
États-Unis se préparent à y
expédier 3 000 soldats supplémentaires pour un
total de 14 000 soldats américains et de près
de 28 000 soldats étrangers. Le secrétaire
américain à
la Défense, James Mattis, et le secrétaire
général de l'OTAN, Jens Stoltenberg, se sont
réunis récemment à Kaboul où ils ont
affirmé l'engagement de l'OTAN envers la mission en Afghanistan
et les États-Unis se mobilisent avec d'autres pays dans le but
de poursuivre l'occupation par l'OTAN et l'ingérence
étrangère dans ce pays.
De son côté, le Canada a
déjà dit oui à la pression des États-Unis
de renforcer l'OTAN par une nouvelle politique de la défense et
des milliards $ supplémentaires en dépenses
militaires. Les libéraux de Justin Trudeau font aussi des
efforts pour que le Canada s'affirme sur le plan international, pour
qu'il soit chargé d'une mission de
maintien de la paix dans le but ultime d'obtenir un siège au
Conseil de sécurité de l'ONU. Le Canada pourrait alors
mettre de l'avant des valeurs humanitaires pour paraître
opposé aux visées des impérialistes
américains tout en agissant de façon à consolider
l'impérialisme américain. Il est loin d'être
certain que les troupes canadiennes ne
retourneront pas en Afghanistan. Personne ne devrait se laisser duper
non plus par ce discours sur la « formation » versus
les « opérations de combat ».
À l'occasion du 16e anniversaire de la
guerre contre l'Afghanistan, le Parti communiste du Canada
(marxiste-léniniste) appelle tous les Canadiens à
réaffirmer leur opposition de longue date à cette guerre
et aux agressions, changements de régime et
occupation impérialistes. Appuyons tous le peuple
d'Afghanistan ! Faisons
du Canada une zone pour la paix !
OTAN, hors d'Afghanistan !
Canada, hors de l'OTAN !
Rapatriez immédiatement toutes
les troupes
américaines!
- Voice of Revolution -
Le 6 octobre est le 16e anniversaire de
l'invasion de l'Afghanistan par les États-Unis, une guerre
criminelle d'agression qui a dévasté le pays et
tué un nombre incalculable d'enfants, de femmes et d'hommes.
Des manifestations antiguerre se tiennent dans les
grandes villes et dans plusieurs universités lors de
journées d'actions nationales du 6 au 8 octobre. Les
manifestants demandent qu'on mette fin à toutes les guerres des
États-Unis y compris celles contre le Yémen, l'Irak et la
Syrie et s'opposent à une guerre contre la Corée. Le mot
d'ordre « Rapatriez
immédiatement toutes les troupes
américaines ! » se fait entendre. Pour
contribuer à la paix
et à la sécurité, il faut rapatrier les troupes et
non en augmenter le nombre. C'est au peuple d'Afghanistan à
décider de son gouvernement et de son avenir, pas aux
États-Unis. La guerre continuelle ne fait qu'accroître la
violence, l'anarchie et l'insécurité, comme
l'ont montré les seize dernières années. La guerre
n'a résolu aucun problème car on a besoin d'une solution
politique et non militaire. Les États-Unis ont recours à
la guerre et à la violence car ils refusent de moderniser la
démocratie et de laisser les peuples décider de leur
destinée, au pays comme à l'étranger.
New York, 7 octobre 2017
Un des principaux objectifs des manifestations est de
donner une expression publique à la position antiguerre de la
majorité. C'est un moyen de rejeter le financement massif du
Pentagone qui est présentement débattu au Congrès
et qui pourrait atteindre un 80 milliards $ additionnel.
C'est un moyen de défendre le principe que les
guerres d'agression sont des crimes passibles de châtiment et que
l'occupation par les États-Unis doit cesser
immédiatement. C'est aussi un moyen de s'unir dans l'action et
de rassembler les nombreux groupes et les forces actives. S'engager
dans l'action unie est le moyen de bâtir des relations de travail
et de consolider l'unité et le caractère
organisé de la résistance. Consolider le mouvement
antiguerre en mobilisant l'appui du public et en travaillant ensemble
dans l'action est particulièrement important au moment où
les États-Unis accroissent leurs plans de guerre. Voice of Revolution appelle
les
étudiants,
les enseignants et toutes les
personnes préoccupées par la situation à s'unir
et à prendre position : « États-Unis, hors
d'Afghanistan immédiatement ! » «
Rapatriez immédiatement toutes les troupes
américaines ! » Plusieurs saisiront aussi
l'occasion pour dénoncer les menaces de guerre des
États-Unis contre la République populaire
démocratique de Corée. La diplomatie, notamment la
conclusion d'un traité de paix et l'acceptation de la
proposition coréenne d'un gel pour un gel, le gel par les
Coréens de leur développement nucléaire pour le
gel par les États-Unis de leurs exercices de guerre massifs, est
la voie vers l'avant.
St. Paul's,
7 octobre 2017
Dans son discours aux
Nations unies, Donald Trump a indiqué que les États-Unis
se préparent à intensifier la guerre. Il a
spécifiquement menacé la République populaire
démocratique de Corée en disant que si les
États-Unis étaient « forcés à se
défendre ou de défendre leurs alliés, nous
n'aurions d'autre choix que de détruire totalement la
Corée du Nord ». Il a ensuite menacé le monde
entier, disant qu'« à partir de maintenant, ce sont nos
intérêts de sécurité qui vont dicter la
durée et l'ampleur de nos opérations militaires et non
des normes et des horaires arbitraires établis par des
politiciens. J'ai aussi changé entièrement les
règles d'engagement dans notre lutte contre les
Talibans et d'autres groupes terroristes. » Cela signifie
que les États-Unis multiplieront leurs attaques et justifieront
le recours aux drones et aux Forces spéciales partout et en tout
temps au nom de la lutte contre les « groupes
terroristes ». La souveraineté n'est pas le droit de
chaque pays de déterminer ses propres affaires, mais le «
droit » des États-Unis de dicter et de décider
du gouvernement de chaque pays.
Il est évident que les États-Unis
planifient et préparent d'autres guerres, ce qui en soi est un
crime. Cela met au premier plan la nécessité de discuter
et d'organiser pour un gouvernement antiguerre. Organiser le peuple
pour un gouvernement antiguerre est un objectif unificateur qui
contribue directement à la revendication des peuples ici et
dans le monde pour la paix. Il faut faire des États-Unis un
facteur pour la paix. Tout en manifestant ensemble, saisissons
l'occasion pour discuter ensemble de la nécessité d'un
gouvernement antiguerre.
États-Unis hors d'Afghanistan
maintenant !
Rapatriez immédiatement
toutes les troupes américaines !
Pas de guerre contre la Corée !
Manifestation contre la guerre à Los Angèles, 7 octobre
2017
Le Sénat américain adopte la Loi sur
l'autorisation de la défense nationale 2018
Le 18 septembre, le Sénat américain
a adopté un projet de loi d'autorisation de la défense
qui demande à l'administration d'accroître sa
capacité de dissuasion et de sécurité dans la
région de l'Asie-Pacifique. Le projet de loi, qui s'applique
à l'exercice financier de 2018, a été
approuvé par un vote de 89 à 8.
La Loi d'autorisation de la défense
adoptée par le Sénat stipule que le secrétaire
à la Défense doit soumettre des plans dans les 30
jours qui suivent sa promulgation afin d'améliorer les
capacités de dissuasion et de sécurité des
États-Unis dans la région de l'Asie-Pacifique. La Loi
indique que le plan devrait inclure une augmentation des
ventes d'armes aux alliés dans la région et une
coopération militaire élargie, des exercices et une
défense intégrée avec les alliés.
La Loi demande en outre un
plan de déploiement et de formation aux armes
stratégiques, y compris des avions stratégiques à
double capacité pouvant porter à la fois des armes
conventionnelles et nucléaires, et des capacités de
défense accrues en Asie-Pacifique et une présence visible
d'actifs militaires américains clés dont les forces
d'attaque
de moyenne à longue portée.
Un ajout réaffirme l'engagement des
États-Unis à déployer un système
antimissile THAAD sur la péninsule coréenne et d'autres
moyens de défense pour ses alliés régionaux et
à déployer les moyens de dissuasion existants par
l'utilisation de toutes les capacités de défense
disponibles pour garantir la sécurité, y compris le
parapluie nucléaire.
Le plan ne comprend pas le redéploiement en Asie-Pacifique des
missiles de croisière nucléaires lancés par des
sous-marins, une possibilité qui avait été
soulevée à un moment donné.
La Loi a également omis des demandes
spécifiques liées aux sanctions contre la Corée du
Nord. Les changements ont été perçus comme un
reflet de l'humeur au Sénat lequel, contrairement à la
Chambre des représentants, considère que la
législation actuelle de sanctions contre la Corée du Nord
est suffisante.
La Loi sur l'autorisation de la défense a
été adoptée en juillet par la Chambre des
représentants et a été peaufinée par les
deux chambres du Congrès. Mais le fait d'avoir inclus dans les
deux projets de loi un contenu presque similaire en ce qui a trait
à la région Asie-Pacifique et les dispositions pour
accroître la pression militaire contre la
Corée du Nord et la Chine, suggère que les tensions
risquent de s'accroître dans la région.
Porto Rico
La militarisation du secours aux
victimes de l'ouragan
- Voice of Revolution -
Pancartes lors d'un rassemblement d'urgence en appui à Porto
Rico à Philadelphie le 29 septembre 2017
La communauté portoricaine de New York et de
Buffalo, de même que celle de Boston et Chicago et des gens de
partout au pays ont mobilisé de l'appui aux millions de
personnes laissées sans courant, sans eau potable et faisant
face à une vaste dévastation à Porto Rico. C'est
le peuple américain et le peuple portoricain qui mettent sur
pied
des pages Facebook pour donner de l'information sur les conditions dans
différentes villes, rejoindre leurs familles à Porto Rico
là où le manque de courant empêche les moyens de
communication de fonctionner, lancer des campagnes de levées de
fonds et s'organiser ensemble pour le rétablissement du pays.
Suite au passage d'Irma, qui a causé 1
milliard $ de dommages aux maisons et aux édifices,
l'ouragan Maria, avec ses vents de 155 milles à l'heure, et
un gouvernement qui n'a pas fourni l'infrastructure et la
sécurité requises avant, pendant et après ces
tempêtes, a créé une crise humanitaire d'envergure
à Porto Rico. La
plus grande partie de l'île est toujours privée de moyens
de communication. Des villes entières sont isolées. Des
dizaines de milliers de personnes ont dû fuir des inondations
massives lorsque le barrage de Guajataca a cédé. On
savait que cela allait se produire mais très peu a
été fait à l'avance pour le prévenir. Ce
barrage de 90 ans, comme
ce fut le cas des digues de la Nouvelle-Orléans lors du passage
de Katrina en 2005, n'a pas été renforcé et
modernisé comme il aurait dû l'être.
Le Service national de la météo avait
averti que le barrage allait bientôt céder et que cela
pourrait causer des inondations immédiates « dangereuses
pour la vie » des quelque 70 000 personnes qui
vivent dans les environs immédiats. « C'est une situation
très dangereuse », écrivait le Service.
« Tous les secteurs qui
sont situés près de la rivière Guatajaca doivent
être évacués maintenant. Vos vies sont en
danger. » Le jour suivant, des torrents d'eau ont fait
irruption dans les municipalités d'Isabela et de Quebradillas
après que le barrage ait cédé.
Le bris du barrage aurait pu être prévenu
et il s'agit donc d'un désastre à porter au compte du
gouvernement. En plus, alors que le gouvernement lance souvent des
appels à l'évacuation, comme il l'a fait à Houston
et à Miami, il n'a aucun plan pour garantir que les
évacuations peuvent se faire. Les familles sont laissées
à elles-mêmes. Si elles
n'ont pas les moyens financiers d'évacuer les lieux ou les
moyens techniques, elles restent sur place.
Porto Rico était particulièrement
vulnérable, étant décimée par le
colonialisme, surtout suite à l'imposition de la Commission de
contrôle qui a réduit massivement le financement des
programmes sociaux et de l'infrastructure. Elle n'a pas d'argent pour
la reconstruction et est toujours sous le diktat de la Commission de
contrôle qui exige que
les paiements sur la dette passent avant tout. C'est aussi le
gouvernement qui est responsable des conditions actuelles car le
financement de l'infrastructure est insuffisant. Si Trump a finalement
déclaré Porto Rico zone sinistrée, ce qui
libère le financement fédéral, les ressources
immédiates sont toujours en deçà du niveau requis.
En
fait, l'Agence
fédérale des situations d'urgence (en anglais la FEMA)
entrave l'aide et crée une situation où les secours qui
sont arrivés ne sont pas distribués.
La même chose peut être dite des efforts de
reconstruction à Houston et dans le sud de la Floride. Alors que
le Pentagone a reçu un budget additionnel de 80
milliards $, ce qui porte son budget annuel à 700
milliards $, les fonds pour le secours et la reconstruction sont
bien inférieurs à ce montant. Ici aussi, le
désastre est l'oeuvre du gouvernement. Un financement entier et
immédiat est requis.
En plus, les États-Unis bloquent les efforts de
Cuba et du Venezuela pour apporter de l'aide. Le président du
Venezuela Nicolas Maduro a promis de mettre en oeuvre un « plan
spécial d'appui et de solidarité » pour Porto
Rico. Le vice-ministre cubain des Affaires étrangères
Rogelio Sierra a offert d'envoyer 39 médecins pour «
venir
en aide à notre peuple frère ». Les
États-Unis refusent de permettre aux médecins de venir
à Porto Rico, démontrant une fois plus son statut
colonial, alors que les gens de Porto Rico veulent recevoir cet appui.
Un exercice militaire en guise de secours aux
sinistrés
Un grand sujet de préoccupation est aussi le
rôle des militaires dans les opérations d'urgence au
Texas, en Floride et maintenant à Porto Rico. Plusieurs
considèrent cette présence militaire comme une occupation
plutôt que comme une aide. Des soldats armés d'armes
automatiques gèrent les points de contrôle alors que les
civils pourraient très
bien le faire.
Toutes les branches des forces armées,
l'Armée, la Marine, l'Air Force, le Corps des marines et la
Garde côtière, ont déployé des contingents
importants dans la région de Houston, envoyant parfois le genre
d'équipement spécialisé qui sert normalement aux
opérations de combat majeures. La réponse combinée
représente une mobilisation
extraordinaire d'actifs militaires dans cette région
inondée massivement. Elle comprend des dizaines de milliers de
membres de la Garde nationale et des troupes régulières,
des milliers de Humvees et d'autres véhicules militaires, des
centaines d'hélicoptères, des dizaines d'avions-cargos et
tout un assortiment de navires. Juste au moment où les
opérations commençaient à diminuer au Texas, le
Pentagone a entrepris une mobilisation similaire à grande
échelle pour l'ouragan Irma puis pour Maria.
En dépit de cette mobilisation militaire
massive, l'objectif principal de l'opération n'était pas
de rétablir le courant et de fournir de l'eau potable aux gens
affectés par les ouragans. Les militaires sont capables de
rétablir le courant rapidement et de fournir l'eau et la
nourriture pour qu'une petite ville puisse fonctionner. Ils pourraient
le faire
rapidement dans les nombreuses villes qui ont été
laissées à elles-mêmes dans l'isolement à
Porto Rico. Ils ne l'ont pas fait. Au lieu de cela, ce sont des points
de contrôle qui ont été établis et les
régions affectées sont patrouillées par des gardes
armés. Lorsque le secours fédéral arrive sous
forme de troupes armées de la Garde nationale
patrouillant les devantures de magasins des rues inondées et
qu'on a recours aux armes sur des résidents locaux au nom du
« maintien de l'ordre civil », il est clair qu'on a
affaire à une occupation militaire. Les gens sont traités
comme s'ils étaient une menace et non des êtres humains
ayant le droit à de l'eau et à un abri.
La réponse militaire à l'ouragan Harvey a
commencé par des troupes de première ligne : la
Garde nationale, la Garde côtière américaine et des
unités du Commandement Nord des États-Unis, le NORTHCOM,
la force interarmées chargée de la défense du
territoire des États-Unis. Le gouverneur du Texas, Greg Abbott,
a mobilisé toute la
Garde nationale du Texas forte de 10 000 personnes et des
contingents de la garde provenant d'autres États ont aussi
été mobilisés. La Garde du Texas est
arrivée équipée de ses propres
hélicoptères, de Humvees et d'autres véhicules
tout-terrain ; la Garde côtière a fourni 46
hélicoptères et des dizaines de bateaux naviguant
en eau peu profonde et le NORTHCOM a fourni 87
hélicoptères, quatre avions-cargos Hercules et 100
véhicules nautiques naviguant en eau profonde.
La U.S. Air Force a fourni des avions, dont sept
avions-cargos C-17 et, chose très inhabituelle, un
aéronef du système aéroporté d'alerte et de
contrôle E 3 Sentry ou AWACS. Cet aéronef
extrêmement sophistiqué a été conçu
originellement pour superviser les opérations de combat
aériennes en Europe dans le cas d'une guerre totale
avec l'Union soviétique. Dans ce cas-ci, cet avion AWACS a
mené des opérations de contrôle de trafic
aérien et de surveillance autour de Houston, amassant des
données sur les régions inondées et fournissant de
la « connaissance situationnelle » aux unités
militaires engagées dans le « rétablissement de
l'ordre ».
La Marine quant à elle a déployé
deux grands navires de surface, le USS Kearsarge, un navire
d'assaut amphibie, et le USS Oak Hill, un ravitailleur
héli-plateforme . « Ces navires », a
rapporté la Marine, « ont des capacités en
matière d'aide médicale, d'appui aux opérations
maritimes civiles, de sécurité maritime,
d'appui logistique expéditionnaire et de transport moyen et
lourd. » Ils ont été accompagnés de
plusieurs centaines de Marines du 26e corps expéditionnaire
de Marines basé à Camp Lejeune en Caroline du Nord
appuyés de véhicules d'assaut amphibies, d'une dizaine
d'hélicoptères et d'un aéronef à rotors
basculants MV-22.
Lorsque l'ouragan Irma a frappé, le Pentagone a
ordonné une mobilisation similaire de troupes et
d'équipement. Le Kearsarge et le Oak Hill,
transportant Marines et hélicoptères, ont
été redirigés de Houston vers les eaux près
des côtes de Porto Rico et des Îles vierges. Cette fois-ci
cependant, la Marine a déployé une flottille
beaucoup plus grande, comprenant le USS Abraham Lincoln (le
porte-avions sur lequel le président George W. Bush a
prononcé sa célèbre tirade de la « mission
accomplie »), le destroyer lance-missiles USS Farragut,
le navire d'assaut amphibie USS Iwo Jima et le navire de
débarquement amphibie USS New
York. Au lieu de transporter son contingent habituel d'avions de
chasse, le Abraham Lincoln est parti de sa base de Norfolk en
Virginie chargé d'hélicoptères de transport
lourd ; le Iwo Jima et le New York
transportaient eux aussi des hélicoptères pour des
opérations de secours et de contrôle.
La présence militaire ayant pour but le «
contrôle civil » et la protection de la
propriété rappellent l'occupation militaire de la
Nouvelle-Orléans suite à Katrina. Des camps de
concentration avaient été mis en place pour les
résidents, les familles avaient été
séparées et forcées d'évacuer les lieux et
des troupes armées avaient été utilisées
pour protéger la propriété privée pendant
que des familles étaient abandonnées à
elles-mêmes sur leur toit. Le brigadier-général
Gary Jones, le commandant de la Force interarmées de la Garde
nationale de Louisiane avait dit à ce moment-là :
« Cette place va ressembler à la Petite Somalie. Nous
allons reprendre cette ville. Ce sera une
opération de combat pour prendre le contrôle de cette
ville. » Ayant reçu l'ordre de leurs officiers de
confronter les pilleurs et de tirer pour tuer, les soldats et la police
locale s'en étaient pris aux résidents de la
Nouvelle-Orléans, surtout dans les secteurs principalement
afro-américains. De nombreuses personnes à Porto Rico,
qui est déjà une
colonie des États-Unis, sont inquiètes que cette
présence
militaire accrue pourrait devenir permanente.
Le rétablissement de longe haleine dont ont
besoin Porto Rico et tous les secteurs ravagés par l'ouragan va
vraisemblablement mener à une présence militaire
continue. Ce qu'il faut au contraire c'est un financement
immédiat pour répondre aux besoins de la population et
lui donner les ressources et le pouvoir de décider de la
meilleure façon
d'utiliser les fonds. Ce qu'il faut c'est défendre les droits du
peuple, pas la propriété d'une petite minorité.
Comme aide immédiate à Porto Rico, on devrait
immédiatement annuler sa dette et faire payer le
rétablissement aux financiers de Wall Street qui ont
imposé cette dette et en ont bénéficié.
Rassemblements d'urgence en appui à Porto Rico
New York, 28 septembre 2017
Chicago, 30 septembre 2017
San Francisco, 3 octobre 2017
Los Angeles
Long Beach
Les États-Unis ont une responsabilité
qu'ils
n'ont pas assumée
- Digna Sánchez Jiménez -
Présentation
au Bureau de coordination du Mouvement des pays non alignés
(MNA) par Digna Sánchez Jiménez, membre du Comité
exécutif du Mouvement indépendantiste national hostosien
de Porto Rico, le 29 septembre 2017, Nations unies.
***
Chers membres du Bureau de coordination du MNA,
Je m'appelle Digna Sánchez Jiménez. Je
suis membre du Comité exécutif du Mouvement
indépendantiste national hostosien de Porto Rico (MINH). Nous
sommes reconnaissants d'avoir l'occasion d'apporter ici la voix de mon
peuple qui traverse une crise catastrophique qui n'est pas seulement
causée par l'ouragan María ou l'ouragan Irma la
semaine précédente.
L'invasion de Porto Rico par les États-Unis
en 1898, avec comme prétexte la guerre
hispano-américaine, a marqué le début de
l'histoire de la domination colonialiste de Porto Rico par ce pays.
Depuis ce début de mauvais augure, notre pays a
été utilisé pour les plans du capitalisme sauvage
qui n'a cherché qu'à profiter aux capitalistes
de la métropole. Nous avons donc été
utilisés pour divers plans qui ont détruit notre
agriculture au point où nous importons 85 % de ce que
nous consommons, ce qui rend notre approvisionnement alimentaire
très précaire, d'autant plus que nous sommes une
île.
«Commission de contrôle fiscal, esclavage colonial »
|
Pendant ce temps, en ce qui concerne l'économie,
les États-Unis projettent l'image que leur gouvernement
fédéral est bienveillant envers nous, mais en
réalité, ils extraient des milliards de dollars de Porto
Rico. La politique économique qu'ils ont promue dans la colonie
a entraîné une situation où notre économie
s'est rétrécie pendant plus
d'une décennie. En conséquence, en 2016, ils ont
imposé la Commission de contrôle des finances pour assurer
le paiement de la dette à Wall Street et aux fonds
spéculatifs. Ils ne sont pas préoccupés par le
développement futur de Porto Rico au profit des Portoricains.
Les trois branches du gouvernement des États-Unis ont finalement
reconnu en 2016 que Porto Rico « appartient aux, mais
ne fait pas partie des États-Unis ». C'est une
colonie, et malgré les mensonges, eux-mêmes ont reconnu
cette réalité.
Cette Commission de contrôle des finances a
refusé de faire une vérification de la dette de 70
milliards de dollars. Son seul but est le paiement des obligations dont
beaucoup sont maintenant entre les mains des fonds spéculatifs.
Mais une grande partie de cette dette n'était pas conforme aux
exigences légales. Néanmoins, pour assurer
son paiement, le Commission de contrôle des finances a
imposé des mesures d'austérité qui font couler une
économie locale déjà faible. Les gens ont
lutté contre cette commission, mais la situation est devenue
extrêmement difficile et un des résultats a
été la migration massive des Portoricains principalement
aux États-Unis où il y a maintenant plus
de Portoricains qu'à Porto Rico !
Nous avons maintenant été frappés
par les ouragans María et Irma. La dévastation est
incroyable. Notre magnifique archipel est blessé et notre peuple
souffre. Les États-Unis ont une responsabilité qu'ils
n'ont pas assumée et le président Trump a eu l'audace de
dire que Porto Rico est dévasté mais qu'il doit payer la
dette. C'est seulement hier
que Porto Rico a été temporairement exempté,
pendant dix jours, des lois maritimes des États-Unis
imposées à Porto Rico par le biais de la Loi Jones,
qui
prescrit
depuis 1917
que seuls les navires construits aux
États-Unis et pilotés par des équipages
américains peuvent amener des marchandises à Porto Rico
et en sortir des
marchandises. Ces lois doivent être invalidées en
permanence. Face à la crise humanitaire actuelle à Porto
Rico, nous devrions être en mesure de recevoir de l'aide d'autres
pays et de faire du commerce avec d'autres pays sans avoir à
utiliser la flotte marchande américaine qui est la plus
chère au monde.
Les États-Unis ont
répondu à la critique qui leur est faite de leur lenteur
à assumer leur responsabilité de fournir du secours en
disant que c'était le problème des Portoricains. Ils ont
maintenant assigné un général pour coordonner
l'aide. Nous sommes très préoccupés par la
militarisation de Porto Rico. Les forces pro-indépendance ont
historiquement été persécutées et cette
terreur faisait partie du scénario que les forces armées
ont suivi à Porto Rico.
Nous demandons que nos amis nous aident. La
solidarité est puissante. Lorsque l'ouragan Irma a frappé
les petits pays des Caraïbes, des navires de Porto Rico sont
allés à l'aide de nos voisins des Caraïbes avant que
les gouvernements américain et européen n'apportent leur
aide. Porto Rico, mon peuple, va se lever et nous comptons sur votre
soutien.
Merci.
Les ouragans illustrent la force destructrice du
colonialisme américain à Porto Rico
- Entrevue avec Jose E. López -
Action contre la visite du président américain Donald
Trump le 3 octobre 2017 à
San Juan à Porto Rico
Voici des extraits d'une entrevue menée
le 12 octobre par Molly Osberg de Splinternews.com avec Jose E.
López du Centre culturel portoricain de Chicago au sujet de la
situation actuelle à Porto Rico et de sa relation coloniale avec
les
États-Unis. Lopez est le frère de l'illustre combattant
pour l'indépendance portoricaine et
ancien prisonnier politique Oscar Lopez Rivera et est lui aussi un
activiste du mouvement portoricain pour l'indépendance.
***
Molly Osberg : Quels étaient
certaines des principales préoccupations du mouvement avant que
Maria ne frappe ?
Jose E. Lopez : Ce que nous -- le secteur
radical de la communauté portoricaine si je puis dire --
faisions à Porto Rico était surtout beaucoup de travail
contre
la commission de contrôle et contre l'imposition de la Loi
PROMESA [qui a restructuré la dette de Porto Rico sous
l'administration Obama]. Quant à la communauté
aux États-Unis, depuis plusieurs années nous travaillons
sur le lien entre la situation coloniale des Portoricains et la
marginalisation des Portoricains aux États-Unis. Je peux parler
plus spécifiquement du travail que nous accomplissons à
Chicago depuis cinquante ans, qui nous a permis de créer une
série d'institutions parallèles qui servent les
besoins de notre communauté.
Cela comprend la question
du logement, de l'éducation, de la santé et de l'emploi —
toutes ces choses qui sont reléguées aux oubliettes quand
vous n'êtes pas considéré comme une partie
intégrante de la société et n'êtes pas
autorisé à y participer pleinement comme citoyen à
part entière.
L'ouragan en tant que phénomène naturel a
permis de lever le voile sur les causes essentiellement non naturelles
de la situation à Porto Rico.
L'ouragan Maria et son impact sur l'île doivent
être considérés dans le contexte de l'entreprise
coloniale des États-Unis à Porto Rico. Et de ce que cela
a signifié depuis 1898 : que les Portoricains n'ont
jamais pu se réaliser pleinement ni affirmer leur
autodétermination. Et maintenant, si on considère le
mépris du président Trump
envers le peuple portoricain, la réalité coloniale est
vraiment révélée au grand jour. Cette lutte a
été une lutte cachée et nous avons finalement
réussi à percer le mur et les gens qui n'étaient
pas vraiment au courant parlent maintenant de Porto Rico et de sa
relation contre nature avec les États-Unis
MO : Quelle est la relation entre le
travail que vous faites à Chicago et la lutte plus large pour
l'indépendance de Porto Rico ?
JEL : La plupart des gens comprennent, ou
du moins ont une certaine idée de ce qu'est une colonie directe.
Le colonialisme en tant que système est omniprésent dans
le monde. La plupart des pays du monde ont une relation
néocoloniale avec les États-Unis. Et puis il y a les
colonies internes au sein même des colonies
dominantes. Par exemple, si j'examine les conditions des Portoricains
au sud du Bronx, des Afro-Américains dans le delta du
Mississipi, des autochtones d'Amérique qui vivent dans les
terres occupées du Nouveau-Mexique, il y a tant de gens qui
connaissent le même manque de logements, d'éducation et de
qualité de vie. Il y a quelque chose de
fondamental qui ne va pas aux États-Unis en ce qui concerne leur
relation avec ces peuples. Ce n'est pas seulement une question de
classe ou de la relation des États-Unis avec les gens de
couleur. Pour ces populations, il s'agit aussi d'une question coloniale.
MO : Comment pensez-vous que les
récents événements vont affecter cette relation
coloniale ?
JEL : Il est assez clair qu'un des
aspects les plus importants en ce moment, en particulier pour les gens
progressistes de ce pays, c'est de réaliser que Porto Rico est
une colonie directe des États-Unis et qu'une grande partie du
mouvement progressiste de ce pays a de plusieurs manières par le
passé ignoré totalement la question
de Porto Rico. Il est temps de vraiment commencer à analyser
cela et de dire que 'nous avons été complices de cette
entreprise coloniale, même dans la gauche'. Je crois qu'il est
extrêmement difficile pour les gens, même les gens
progressistes, de considérer les États-Unis comme une
puissance impériale. L'histoire des États-Unis s'est
développée avec en arrière-plan le déni
d'une culture d'empire. Nous n'étudions jamais le mouvement et
l'assassinat des autochtones en tant qu'entreprise coloniale. Nous ne
considérons pas la prise de contrôle d'Hawaï par les
États-Unis comme un dessein impérial. Même chose
pour l'Alaska. Nous ne voyons pas, non plus, le Porto Rico dans le
contexte de ce dessein impérial. Quand nous ne reconnaissons pas
ce phénomène, nous avons de la difficulté à
nous y attaquer.
MO : Est-ce que vous vous attendez
à ce que la réponse désastreuse du gouvernement
américain par rapport à l'ouragan revigore le mouvement
pour l'indépendance ou en change certains
aspects ?
JEL : Il existe à Porto Rico une
longue histoire de résistance au pouvoir colonial des
États-Unis. Elle a commencé au moment même
où les États-Unis ont établi leur contrôle
sur Porto Rico en 1898. Nous avons une liste de 2 000
personnes qui à travers l'histoire de Porto Rico ont
été incarcérées dans ce
pays en raison de leur activisme pour le mouvement
d'indépendance portoricain et pour la lutte pour la justice
sociale. Et si nous y ajoutons par exemple le taux
d'incarcérations dans les années cinquante lorsque Porto
Rico s'est soulevé contre le pouvoir colonial dans une
insurrection armée, la liste va être beaucoup plus longue.
Il y a une longue histoire d'incarcérations pour
des raisons politiques, une longue histoire de persécution
politique, qui a été menée par le gouvernement
américain, en particulier par le FBI et son programme COINTEL,
qui existe depuis la fin des années cinquante. Mais,
malgré tout, l'année dernière nous avons
réussi à libérer mon frère, qui
était le dernier prisonnier politique. Il a été
emprisonné pendant 36 années de sa vie pour son
activisme, pour sa défense de l'indépendance portoricaine
et le travail qu'il a mené sur cette question.
Je crois que le mouvement est déjà
revigoré. Les gens de Porto Rico, dont plusieurs ne voyaient pas
la réalité coloniale, s'éveillent au fait que la
seule chose sur laquelle ils peuvent compter présentement
à Porto Rico sont les efforts du peuple portoricain
lui-même.
En l'absence d'aide de la part des autorités gouvernementales,
les Portoricains comptent les uns sur les autres et montrent leur
résilience et leur ingéniosité.
Le président Trump parle comme si la Federal
Emergency Management Agency (FEMA) était présente et
avait fait de grandes choses. Comment peut-on dire cela en parlant
d'une île qui vient d'être dévastée,
où les gens sont très malades et où ils
étaient malades avant même l'arrivée de l'ouragan,
où si peu de gens ont reçu de
l'aide ?
En ce moment, il y a des approvisionnements dans le
port de San Juan qui n'ont toujours pas été
distribués à la population. Rien n'a été
mis en place pour le faire. Si au Texas et en Floride la FEMA et le
gouvernement avaient un plan de comment gérer la catastrophe,
ici, il n'y avait rien de tel.
MO : Selon vous, qu'est-ce
qui
devrait être fait d'un point de vue politique ?
JEL : Il faut éliminer la dette.
C'est la première chose que nous devons revendiquer. Cette dette
ne pourra jamais être remboursée et elle n'a jamais
été encourue par le peuple portoricain, et elle n'a
jamais été vérifiée. Nous ne savons pas
exactement combien nous devons, et cette dette ne fera que remplir les
coffres des fonds
spéculatifs et des banquiers. Elle ne rapportera rien à
Porto
Rico.
Nous devons aussi venir à bout de la Loi
Jones, qui limite les expéditions de marchandises qui se
font vers Porto Rico et qui partent de Porto Rico. Porto Rico devrait
pouvoir recevoir des navires, des denrées et des
approvisionnements de toutes les régions du globe. En ce moment,
cette législation fait en sorte que les Portoricains
déboursent un excédent d'au moins 15
à 20 % sur tout produit qui est transporté par
navire à Porto Rico. Nous devons aussi démanteler cette
commission de contrôle. En plus, il doit y avoir un processus qui
garantit l'équité pour le Porto Rico en ce qui a trait
à Medicare et de Medicaid.
MO : Comment voyez-vous le
développement de ce mouvement ?
JEL : Dans
toutes les communautés portoricaines, il y a eu un immense
effort
de fait dans le travail d'organisation et cet effort doit mener
à quelque chose qui va durer. C'est un engagement à
rebâtir Porto Rico, rebâtir le genre
d'infrastructure qui garantit un processus par lequel on investit dans
l'avenir de Porto Rico. Je crois que Carmen Yulin Cruz est sans doute
la seule voix qui a un impact à Porto Rico aujourd'hui — elle
est devenue un symbole, une voix qui a su confronter la voix
impériale des États-Unis telle que personnifiée
par le président Trump. Je crois qu'elle
saisit bien où le Porto Rico en est rendu et où il s'en
va.
Il y a 3, 5 millions de Portoricains à
Porto
Rico et 5,5 millions de Portoricains dans la diaspora. Je crois
que cette dernière va jouer un rôle essentiel pour
l'avenir de Porto Rico, pour le développement et la mise en
oeuvre d'un ordre du jour qui va garantir qu'un nouveau Porto Rico va
émerger de cette situation terrible.
Cuba
Cuba répond aux allégations non
fondées des États-Unis « d'attaques »
contre la santé du personnel de leur ambassade à La
Havane
Le 29 septembre, le gouvernement américain
a annoncé qu'il retirerait de son ambassade à La Havane
« tout le personnel non urgent », en affirmant que des
« attaques » avaient eu lieu contre la santé de
ses fonctionnaires dans les résidences diplomatiques et des
hôtels américains à Cuba fréquentés
par des citoyens
américains. Le même jour, Josefina Vidal, directrice
générale pour les États-Unis au ministère
des Affaires étrangères de Cuba, a publié la
déclaration suivante en réponse à la
décision des États-Unis :
« Aujourd'hui, nous avons pris connaissance d'un
communiqué du Département d'État qui rapporte la
décision du gouvernement des États-Unis de réduire
le personnel de son ambassade à La Havane.
« Comme nous l'avons signalé le 26
septembre dernier lors d'une réunion tenue ce jour-là
avec le secrétaire d'État Rex Tillerson, à
l'initiative de la partie cubaine, notre ministre des Affaires
étrangères, Bruno Rodríguez Parrilla :
« - l'a conseillé de ne pas prendre de
décisions hâtives qui ne sont pas fondées sur des
preuves ou des résultats concluants des enquêtes ;
« - lui a lancé l'appel d'éviter de
politiser un problème de cette nature ;
« - a réitéré notre demande
de coopération effective de la part des autorités
américaines pour mener à bien l'enquête en cours
sur les présumés incidents qui impliquent des diplomates
américains à La Havane.
« Il a souligné que le gouvernement de
Cuba n'a aucune responsabilité pour les actes
allégués et s'acquitte rigoureusement des obligations qui
lui incombent en vertu de la Convention de Vienne de 1961 sur les
relations diplomatiques pour protéger l'intégrité
physique des agents diplomatiques accrédités dans le pays
et les membres de
leur famille, sans exception.
« Nous pensons que la décision
annoncée par le Département d'État est peu
judicieuse et affectera les relations bilatérales, en
particulier la coopération sur des questions
d'intérêt mutuel et des échanges de nature diverse
entre nos deux pays.»
Vidal a conclu en déclarant : « Je
voudrais réitérer la volonté de Cuba de poursuivre
activement une coopération entre les autorités de nos
deux pays, afin de clarifier pleinement ces événements,
ce qui exige une participation plus productive de la part des
États-Unis. »
Le ministère cubain des Affaires
étrangères répond
Puis, le 3 octobre, lorsque le gouvernement
américain a annoncé sa décision d'ordonner le
départ de 15 fonctionnaires de l'ambassade de Cuba à
Washington, le ministère des Affaires étrangères
de Cuba a publié une nouvelle déclaration exprimant sa
vive protestation et sa condamnation de la « décision sans
fondement et
inacceptable » du gouvernement américain ainsi que
« le prétexte utilisé pour le
justifier », se référant à
l'affirmation des États-Unis selon laquelle le gouvernement
cubain n'avait pas pris les mesures appropriées pour
empêcher l'occurrence des incidents allégués.
La déclaration du ministère rappelle
également ce que le ministre des Affaires
étrangères Bruno Rodriguez a déclaré au
secrétaire d'État américain Rex Tillerson lors de
la réunion tenue à la demande de Cuba une semaine plus
tôt, le conseillant contre toute décision hâtive non
appuyée par des preuves et contre la politisation de la
question,
tout en appelant à la coopération effective des
autorités américaines pour clarifier les faits et
conclure l'enquête.
La déclaration souligne que c'était la
seconde fois depuis le 23 mai 2017 que le département
d'État a ordonné à deux diplomates cubains de
quitter le pays, que le gouvernement des États-Unis « a
réagi de façon hâtive, inappropriée et
irréfléchie, sans avoir de preuves de l'occurrence des
faits invoqués, pour lesquels Cuba n'a
aucune responsabilité, et avant la conclusion de l'enquête
qui est toujours en cours ».
Il a souligné que des membres du
personnel diplomatique de Cuba ont été victimes par le
passé d'attentats, ont disparu, été tués,
enlevés et attaqués dans l'exercice de leurs fonctions et
que Cuba a scrupuleusement respecté ses obligations en vertu de
la Convention de Vienne de 1961 sur les relations diplomatiques
concernant la
protection et l'intégrité des agents diplomatiques
accrédités dans le pays. Le bilan de Cuba à cet
égard est « impeccable », a noté le
ministère.
La déclaration indique que depuis le 17
février 2017, lorsque l'ambassade des États-Unis et
le département d'État ont notifié Cuba de «
l'occurrence présumée d'incidents contre certains
fonctionnaires de cette mission diplomatique et de leurs proches
à partir de novembre 2016, faisant valoir que cela leur a
causé des
blessures et d'autres troubles, les autorités cubaines ont agi
avec le plus grand sérieux, professionnalisme et la plus grande
promptitude pour clarifier cette situation et ont ouvert une
enquête exhaustive et prioritaire selon les directives
émanant du plus haut niveau gouvernemental ».
Il a ensuite décrit les mesures prises par Cuba
pour traiter la plainte des États-Unis, y compris le
renforcement des mesures adoptées pour protéger le
personnel diplomatique américain, leurs familles et leurs
résidences, l'établissement de « nouveaux canaux de
communication rapides » entre l'ambassade américaine
et le Département de
la sécurité diplomatique, et la création d'un
comité d'experts cubains composé de représentants
de la loi, de médecins et de scientifiques pour effectuer une
analyse complète des faits.
Cependant, en raison de l'information « tardive,
morcelée et insuffisante » fournie par les
États-Unis, les autorités cubaines ont dû demander
des informations et des éclaircissements supplémentaires
à l'ambassade des États-Unis pour mener une enquête
sérieuse et approfondie. Même après que le
Président Raúl Castro ait personnellement
réitéré au Chargé d'Affaires de la mission
diplomatique américaine combien il est important que les
autorités compétentes des deux pays coopèrent et
échangent davantage d'informations, les États-Unis n'ont
toujours pas fourni les détails ou les descriptions
nécessaires pour établir les faits ou permettre
l'identification des auteurs potentiels, s'il y en
a, dit-il.
La déclaration énumère les
principaux obstacles identifiés par le comité d'experts
cubains chargé de mener l'enquête comme
l'impossibilité d'avoir un accès direct aux
blessés et aux médecins qui les ont
examinés ; la livraison tardive des preuves et
l'insuffisance des données fournies, y compris l'absence
d'informations fiables de
première main et vérifiables ; et
l'impossibilité d'échanger avec des experts
américains qui connaissent bien ce type
d'événements qui auraient présumément eu
lieu et la technologie qui aurait pu être impliquée, bien
que les experts cubains aient déclaré à maintes
reprises que cela était nécessaire pour faire avancer
l'enquête.
La déclaration a mentionné
également les progrès accomplis lorsque les
États-Unis ont autorisé certains de leurs propres experts
à travailler avec les Cubains pour enquêter sur ce qui
aurait pu arriver :
« Seulement après que des demandes
répétées ont été transmises au
gouvernement américain, certains représentants des
agences spécialisées de ce pays se sont enfin rendus
à La Havane en juin dernier, ont rencontré leurs
homologues cubains et ont exprimé leur intention de
coopérer de manière plus substantielle à
l'enquête sur les allégations
Ils ont de nouveau visité Cuba en août et en septembre, et
pour la première fois en plus de 50 ans, ils ont
été autorisés à travailler sur le terrain,
ce qui leur a permis de bénéficier de toutes les
facilités, y compris la possibilité d'importer du
matériel, comme un signe de bonne volonté et de
l'intérêt marqué du gouvernement cubain à
conclure
l'enquête.
« Les autorités cubaines ont hautement
apprécié les trois visites effectuées par les
agences spécialisées américaines qui ont reconnu
le haut niveau professionnel de l'enquête initiée par Cuba
et son important volet technique et scientifique, et qui a conclu
à ce stade que jusqu'à présent, d'après les
informations disponibles et les données fournies
par les États-Unis, il n'y aurait aucune preuve de l'occurrence
des incidents allégués ou des causes et de l'origine des
troubles de santé rapportés par les diplomates
américains et leurs proches. De même il n'a pas
été possible d'identifier les auteurs potentiels ou les
personnes ayant des motivations, des intentions ou des moyens de
commettre ce
type d'actions, et il n'a pas été possible
d'établir la présence de personnes ou de moyens suspects
aux endroits ou à proximité de ces endroits où ces
faits ont été signalés. Les autorités
cubaines ne sont pas familières avec l'équipement ou la
technologie qui pourrait être utilisé à cette fin
et n'ont pas d'informations indiquant leur présence dans le
pays. »
Le ministère des Affaires
étrangères a déclaré qu'il nie
catégoriquement toute responsabilité du gouvernement
cubain dans ces incidents allégués et a affirmé
avec insistance que « Cuba n'a jamais perpétré
d'attaques d'aucune sorte, ou ne le fera à l'avenir, contre les
représentants diplomatiques ou leurs proches, sans exception. Il
n'a jamais non
plus permis et ne permettra jamais que son territoire soit
utilisé par des tiers à cette fin. »
En conclusion, il a qualifié la décision
des États-Unis d'ordonner le retrait du personnel diplomatique
de l'ambassade de Cuba à Washington avant la conclusion de
l'enquête et sans preuve de ce qui s'était passé
comme une geste éminemment politique, car cela pourrait
provoquer une escalade indésirable qui compliquerait et
contribuerait
encore plus à faire marche arrière dans les relations
bilatérales qui avaient déjà été
affectées par l'annonce, en juin dernier, de la nouvelle
politique du président Donald Trump.
La déclaration s'est terminée par une
réitération de la volonté de Cuba de continuer
à promouvoir une coopération sérieuse et objective
entre les autorités des deux pays pour clarifier les faits et
conclure l'enquête en ajoutant que pour y parvenir il est
essentiel de pouvoir compter sur la coopération productive des
agences américaines
compétentes.
Les résidents de Villa Clara rendent
hommage au Che
Des milliers de personnes ont rendu hommage au
Guérillero héroïque et à ses compagnons,
morts au combat en Bolivie, lors d'une cérémonie
où les jeunes générations ont renouvelé
leur engagement
En ce matin du 8 octobre, sur la place Che Guevara
de la ville de Santa Clara, 60 000 personnes, en
représentation du peuple cubain, ont rendu un hommage vibrant au
Guerrier héroïque et à ses compagnons,
tombés au combat il y a 50 ans, le 8
octobre 1967, à La Quebrada del Churo, en Bolivie.
La cérémonie était
présidée par le général d'armée Raul
Castro Ruz, premier Secrétaire du Comité central du Parti
et président du Conseil d'État et du Conseil des
ministres, qui quelques minutes avant le début de l'acte
politique et culturel, accompagné d'autres membres du Bureau
politique, a rendu hommage au Che et au détachement de
renfort dans la crypte où reposent les restes du
guérillero et de ses compagnons.
Les paroles de Fidel, lorsqu'il annonça au
peuple cubain la triste nouvelle de la mort du Che durant une
veillée solennelle, ont résonné une fois de plus
sur la place et bouleversé les présents.
« Si nous voulons un modèle d'homme, un
modèle d'homme qui n'appartient pas à ces temps, un
modèle d'homme qui appartient à l'avenir, je dis de tout
mon coeur que ce modèle sans aucune tâche dans sa
conduite, sans une seule tache dans son attitude, sans une seule tache
dans son comportement, ce modèle, c'est le Che. Si nous voulons
exprimer comment nous désirons que soient nos enfants, nous
devons dire de tout notre coeur de révolutionnaires
véhéments : nous voulons qu'ils soient comme le
Che ! »
À cette occasion, une cinquantaine d'enfants ont
fait le serment « d'être comme le Che » et ont
reçu le foulard bleu, un attribut qui les confirme comme membres
de l'Organisation des pionniers José Marti.
Leyanis Aguila, une élève de
collège et Sara Mary Vega, de lycée, ont pris la parole
au nom des jeunes générations, qui ont grandi avec
l'exemple de Che et ont l'énorme responsabilité de
poursuivre l'un de ses héritages les plus importants : la
Révolution.
Des artistes de la province ont ponctué chaque
intervention par des ballets, des chansons et des poèmes
dédiés au Che.
Des membres du Bureau politique du Parti, du
Secrétariat du Comité central et des
vice-présidents du Conseil d'État et du Conseil des
Ministres assistaient à la cérémonie, ainsi que
des dirigeants du Parti, de l'État, des organisations de jeunes
et de masse, des Forces armées révolutionnaires (FAR), du
ministère de l'Intérieur (MININT) et
autres.
Étaient également présents des
proches du Che et d'autres combattants morts au combat en Bolivie,
ainsi qu'une représentation des combattants de la
guérilla.
L'exemple immense du Che perdure et se multiplie chaque
jour
Miguel Díaz-Canel
Bermúdez, membre du Bureau politique du Comité central du
Parti communiste de Cuba et premier vice-président des Conseils
d'État et des ministres, a prononcé une allocution
à l'occasion des commérations à Santa Clara dans
laquelle il a parlé de Che et de son héroîsme, de
sa dévotion et de ses principes en tant que modèle par
excellence du peuple cubain.
***
C'est avec une émotion profonde que nous sommes
réunis sur cet
espace sacré de la Patrie pour rendre hommage aux protagonistes
de
l'un des gestes internationalistes d'une signification extrême,
exemple de lutte pour la libération des peuples soumis à
l'impérialisme.
L'épopée
écrite par le commandant Ernesto Guevara et son armée,
peu
nombreuse mais aguerrie, durant les onze mois de campagne en Bolivie
bouleverse aujourd'hui les hommes et les femmes sensibles du monde
entier, a déclaré le membre du Bureau politique du Parti
et premier
vice-président du Conseil d'État et du Conseil des
ministres,
Miguel Díaz Canel-Bermudez.
« Parcourir les lieux où il s'est
débattu entre la vie et la mort,
déterminé dans son engagement rédempteur, nous
montre son altruisme, la
profondeur de ses convictions, sa lignée, sa dimension
révolutionnaire
et internationaliste », a-t-il ajouté.
« Aujourd'hui, nous commémorons
le 50e anniversaire de sa chute en
combat, qui eut lieu le 8 octobre 1967. Sans se rendre,
après une
résistance héroïque, blessé, avec une arme
inutilisable, il a fini par
être capturé. Ses geôliers n'ont pas
hésité face à la dignité de sa
lignée révolutionnaire, et l'ont vilement
assassiné, mais,
l'Histoire ne garde de ces meurtriers que leur lâcheté,
tandis que
l'exemple immense du Che perdure et se multiplie chaque
jour. »
En annonçant l'amère et douloureuse
nouvelle au peuple de Cuba,
Fidel a qualifié avec pertinence le Che comme le plus
extraordinaire de
nos compagnons de la Révolution, a rappelé Diaz-Canel.
Il unissait à ses caractéristiques
personnelles des convictions et
des valeurs forgées dans la lutte, qui en faisaient, sans
vouloir
l'idéaliser, un révolutionnaire exceptionnel, un homme
spécial avec une
façon très originale de faire face à la vie,
a-t-il ajouté.
Fidel, Raul, Almeida, Camilo, Ramiro, d'autres
compagnons de la
lutte au sein de la guérilla et dans le travail, ainsi que le
peuple
cubain, ont apprécié et reconnu chez Ernesto sa
simplicité, sa
sincérité, sa camaraderie, sa disposition
téméraire à toujours faire le
plus difficile, son prestige en tant que chef, maître et artiste
de la
guerre
révolutionnaire, infatigable dans son dévouement et sa
volonté de
lutter jusqu'à vaincre ou mourir pour la liberté des
peuples, a déclaré
le premier vice-président cubain dans son discours.
Le Che n'est pas mort comme le souhaitaient ses
assassins, dit-il.
Sa figure ne cesse de croître avec le temps alors que de
nouvelles
générations de Cubains, qui grandissent sous son
influence et celle de
son héritage, découvrent, reconnaissent et assument son
paradigme de
révolutionnaire. Ils s'approprient son appel constant à
la consécration
à
l'étude, au travail et à l'accomplissement du devoir. Son
modèle
d'homme altruiste devient un idéal à suivre.
En tant que dirigeant et ministre, le Che a
été capable d'appliquer
de nouvelles méthodes de direction dans l'industrie, d'impliquer
ses
subordonnés par son exemple et avec un rigoureux système
de contrôle et
de discipline. En outre, il a constamment favorisé la
qualification des
travailleurs et le perfectionnement des cadres. Il a créé
des usines
et il a également formé des révolutionnaires, a
déclaré Diaz-Canel.
Ce fut un chercheur infatigable des
vérités et des raisons pour
aller de l'avant dans la construction socialiste. En plus d'être
un
chef et un guérillero, ce fut un penseur révolutionnaire,
un humaniste,
un intellectuel, qui a compris la nécessité de
réfléchir à la
révolution, le socialisme, la société et l'homme
à Cuba, a-t-il déclaré
en faisant
référence au commandant Guevara.
« Il s'est impliqué dans notre Histoire en
tant que héros du
[débarquement] du Granma, de la Sierra [Maestra], de l'invasion
[par
Playa Giron] et de la bataille de Santa Clara, comme l'un de ses
dirigeants les plus visionnaires et les plus prestigieux et aussi comme
un chroniqueur et un spécialiste de celle-ci, car il avait
compris que
l'Histoire
est riche en enseignements. »
Le Che nous a alertés que le présent ne
pouvait pas devenir le
retour du passé et que, pour construire l'avenir, nous devions
rester
toujours unis, a-t-il ajouté.
C'est une réalité, a-t-il poursuivi, que
de nos jours le Che
constitue un géant moral pour des personnes d'âges divers
et pour les
jeunes dans le monde, lesquels trouvent dans sa volonté de fer,
dans
son sens de l'honneur et de la dignité, dans l'audace et
l'austérité
qui l'ont caractérisé l'inspiration pour construire un
monde meilleur.
« C'est pourquoi Fidel, lors de la veillée
solennelle organisée à
l'occasion de sa chute en combat, présenta le Che comme un
véritable
modèle de révolutionnaire, comme l'homme nouveau auquel
nous devions
aspirer. »
Ce que nous ne devons permettre en aucun cas, c'est
qu'il devienne
un slogan vide, une simple répétition de mots. Il doit
être assumé par
engagement, par inspiration, par conviction. Il faut donner un
véritable contenu à l'exhortation d'être comme lui,
qui nous permette
d'assumer chaque défi dans la vie.
Nous avons grandi en sachant qu'il avait
été assassiné, qu'il était
tombé héroïquement, toujours en combat, digne et
résolu face à ses
geôliers, avec sa dernière pensée pour Fidel et
pour ce peuple qui
l'aime comme un fils et qui était dans l'incertitude de savoir
où il se
trouvait, tout en conservant l'espoir qu'un jour il reviendrait, a
déclaré
Díaz-Canel.
« Et il est revenu, après des recherches
intenses, bouleversantes,
réalisées par une formidable équipe de
scientifiques. Ses restes ont
été trouvés et ramenés dans la Patrie
le 12 juillet 1997. »
Le vice-président cubain a également
rappelé les paroles de la
fille du Che, Aleidita et de Fidel à cette occasion, lorsque ses
restes
et ceux des autres guérilleros ont été
inhumés sur cette Place il y
a 20 ans.
Par ailleurs, a-t-il dit, nous vivons dans un monde
plein de
contradictions et d'incertitudes, dans une situation
caractérisée par
des menaces croissantes à la paix, où prévalent
des intérêts puissants
de domination, où on porte atteinte à la survie de
l'espèce humaine, où
l'ordre économique est injuste et excluant. Dans cet état
de crise, le
capitalisme néolibéral tente de s'implanter, en
transformant les
valeurs des peuples en quelque chose d'ancien et d'inutile.
Ce qui se passe en Amérique latine est un
exemple de ces processus
de colonisation et, dans le cas de notre pays, cela exprime
l'intérêt
marqué d'une reconquête politique et économique qui
ouvre la porte au
capitalisme brutal, a déclaré le membre du Bureau
politique.
Dans la République soeur du Venezuela, des
intérêts politiques
tentent d'empêcher le libre exercice de la détermination
des
Vénézuéliens, alors que les États-Unis
appliquent des sanctions
injustes. Fidèles à notre vocation internationaliste,
nous renouvelons
une nouvelle fois la solidarité de Cuba au peuple bolivarien et
chaviste et au
gouvernement dirigé par Nicolas Maduro, a-t-il
déclaré.
« Ensemble, ces événements sont un
exemple clair de ce que le Che
avait déclaré à savoir que l'on ne peut pas faire
confiance à
l'impérialisme, pas même un tout petit peu,
rien. »
Fidèles à son héritage et à
Fidel, nous réaffirmons que Cuba ne
fera aucune concession concernant sa souveraineté et son
indépendance
et ne négociera pas ses principes et n'acceptera pas non plus de
conditions, car c'est le peuple cubain qui décide des
changements,
a-t-il déclaré.
Cet hommage traditionnel est effectué pour la
première fois sans la présence physique de Fidel, a-t-il
rappelé.
Fidel et le Che seront toujours présents car, du
fait qu'ils
partagent leurs idées, la connaissance approfondie des
souffrances du
monde, la rébellion, l'anti-impérialisme et le
latino-américanisme, ils
apparaissent comme de solides et inébranlables exemples pour
livrer les
batailles de notre temps en faveur de la souveraineté et la paix
de
tous les
peuples du monde, l'égalité de tous les êtres
humains, la justice
sociale, la véritable émancipation et le socialisme, a
déclaré
Díaz-Canel.
Ainsi, l'héritage de leurs exemples est
présent dans l'attitude de
notre peuple lors du passage de l'ouragan Irma et de la phase
postérieure de récupération, expression de valeurs
reçues en héritage,
a-t-il ajouté.
Aujourd'hui, en ce lieu, depuis cette Place et ce
mémorial, un
espace pour s'engager et rendre hommage à travers des
résultats et un
site de visite obligée pour ceux qui croient, aspirent et se
battent
pour un monde meilleur, nous pouvons affirmer que l'exemple peut
multiplier les volontés et que l'avenir nous appartient, a-t-il
affirmé.
Hommage à Ottawa
Au Canada, l'ambassade cubaine à Ottawa a
été l'hôte d'un
hommage au Che le 8 octobre qui comprenait des discours, de la
musique
et de la poésie et une vaste participation d'amis de Cuba
d'Ottawa, de
Gatineau, de Toronto et de Montréal.
Événements
Vancouver
Charles Boylan -- Célébration de la vie
Dimanche
15
octobre
--
14
h
à 16 h
Maritime Labour Centre,
1800, rue Triumph, Vancouver
Pour
information,
contactez
Joseph
Thériault
au
778-846-3823
Ottawa
Non à l'ingérence étrangère dans les
élections régionales au Venezuela
Dimanche
15
octobre
- 13 h à 14 h
Ambassade des
États-Unis, 490, chemin Sussex
Toronto
Respectez la souveraineté du Venezuela
Lundi
16
octobre
--
15 h 30
Devant le bureau de
circonscription de la ministre Chrystia Freeland, 344, rue Bloor O.
Information: Facebook
Toronto
Célébration du centenaire de la Grande Révolution
socialiste d’Octobre
Samedi,
4
novembre
--
19
h
84, rue South Service
(église Unitarian), Mississauga
Pour information, pour vous joindre au comité organisateur ou
pour des billets,
téléphoner à Ann au 416-996-7979 ou écrire
à centenary1917@gmail.com
Lisez Le
Marxiste-Léniniste
Site web: www.pccml.ca
Courriel: redaction@cpcml.ca
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