Numéro 36 - 9 septembre 2017
Conclusion de la deuxième
ronde de renégociations de l'ALÉNA
Les Mexicains s'opposent à
la braderie de leur pays
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Manifestation contre l'ALÉNA à Mexico le 1er septembre
2017
Conclusion
de
la
deuxième
ronde
de renégociations de l'ALÉNA
• Les Mexicains s'opposent à la
braderie de leur pays
• L'hypocrisie des demandes d'expansion des
institutions d'harmonisation réglementaire - Enver
Villamizar
À titre
d'information
• Des secteurs de collusion et de conflit
La Fête du
travail, pas la fête des libéraux
• Développons la politique
indépendante de la classe ouvrière! - K.C Adams
• MANA fait toujours fonctionner l'usine avec
des scabs! - Section locale 1005 du Syndicat des
Métallos
• Action vigoureuse des travailleurs de
l'aéroport
Pearson
• Franc succès de la marche et de la
célébration de la Fête du travail à Prince
George
• Photos de partout au Canada
Venezuela
• Les forces populaires à la
défense de la révolution bolivarienne
• Sommet et journées mondiales de
solidarité à la défense de la paix et de la
démocratie au Venezuela les 16 et 17 septembre
• Le peuple s'investit du pouvoir par les
travaux de l'Assemblée nationale constituante
• Les forces de changement de régime
conduites par les États-Unis poursuivent leur sale travail -
Margaret
Villamizar
Conclusion de la deuxième ronde de
renégociations de l'ALÉNA
Les Mexicains s'opposent à la braderie de leur
pays
Manifestation de dizaines de milliers de supporters du candidat
présidentiel mexicain
Andrés Manuel López Obrador contre l'ALÉNA et
à la défense de la dignité du
Mexique le 3 septembre 2017
Les négociations officielles de l'Accord de
libre-échange nord-américain ont repris au Mexique
du 1er au 5 septembre. On rapporte que des dizaines de
milliers de supporters du candidat présidentiel mexicain Andres
Manuel Lopez Obrador ont tenu une manifestation en opposition à
l'ALÉNA et à la défense de la dignité du
Mexique au cours de cette ronde. Le rassemblement a été
l'expression de l'opposition du peuple mexicain à la braderie de
son pays et aux attaques virulentes du président
américain Donald Trump contre sa dignité.
La désinformation au sujet des progrès et
des obstacles
Pendant cette ronde, une vingtaine de groupes de
travail composés d'experts en commerce et de responsables
techniques se sont
réunis. De façon générale, les nouvelles et
les déclarations officielles visent à engager les gens
dans discussions sur ce que les dirigeants affirment être les
axes
de « progrès » et les « obstacles
possibles
au
progrès » et sur des déclarations
sensationnalistes, en particulier celles du président
américain. Cette désinformation, semblable aux potins sur
les vedettes, vise à inciter tout le monde à appuyer une
section de la classe dirigeante contre une autre. Les
déclarations qui reflètent la collusion ou la contention
entre les dirigeants visent
aussi à rendre les enjeux réels difficiles à
saisir pour le peuple et à le décourager d'enquêter
lui-même la situation.
Une déclaration trilatérale vague a
été émise par les trois pays dans laquelle rien de
substantiel n'est soulevé : « Dans
plusieurs groupes, ce travail assidu a permis de fusionner plusieurs
propositions sous forme d'un seul texte, sur lequel les
différentes équipes continueront à travailler lors
du prochain cycle de négociations. » On affirme que
les trois pays
renouvellent leur engagement « envers une négociation
rapide et globale de l'accord, s'étant fixé comme
objectif commun de finaliser ce processus avant la fin de
l'année ».
Le Globe
and Mail rapporte que selon des
sources bien au fait du contenu des discussions à huis clos de
cette ronde, « les États-Unis ont laissé entendre
qu'ils exigeront une clause de contenu américain pour les autos
fabriquées dans la zone de l'ALÉNA. Ils exigeront aussi
un assouplissement du système protectionniste de la gestion
de l'offre en ce qui concerne le lait, les oeufs et la volaille. Ils
ont aussi prôné l'élimination du système de
résolution des litiges contenu dans le chapitre 19 que le
Canada et le Mexique veulent maintenir. » Cette ronde a pris fin
sans que les
États-Unis aient fourni des chiffres spécifiques quant
aux exigences liées au contenu américain, ni
expliqué la nature
des assouplissements dans la gestion de l'offre ou proposé une
exemption des lois « Acheter Américain » de la
règlementation de sous-traitance des gouvernements, selon
les «
sources » du
Globe and Mail.
Ces « signaux » de la part des
États-Unis sont présentés comme les principaux
« obstacles » pour le Canada auxquels se heurterait le
gouvernement Trudeau. En
réalité, en appuyant le Partenariat transpacifique et en
signant cet accord qui contient des mesures semblables à celles
proposées actuellement, le
gouvernement Trudeau a déjà démontré sa
volonté de se soumettre aux demandes des
États-Unis. La question centrale de la souveraineté
économique n'est jamais soulevée.
Ce qui est aussi dissimulé derrière les
sujets de conflit est l'unanimité qui règne entre les
trois exécutifs qui s'entendent pour dire que les prises de
décisions importantes en matière
d'économie et de territoires des trois pays doivent être
« harmonisées » pour répondre aux
exigences des monopoles.
La prochaine ronde de renégociations doit avoir
lieu à Ottawa du 23 au 27 septembre.
L'hypocrisie des demandes d'expansion des institutions
d'harmonisation réglementaire
- Enver Villamizar -
Rassemblement contre l'ALÉNA au lancement des
renégociations à Mexico
le 1er septembre 2017
Le PCC(M-L) a déclaré dans le
passé : « Ce que fait le gouvernement actuel sur la
question de la réglementation mérite l'attention de la
classe ouvrière et de ses alliés. Cela concerne les
pouvoirs discrétionnaires appartenant aux fonctionnaires et
agences gouvernementales découlant de leur mandat
spécifique au
service du droit public.
Quand il s'agit de l'interprétation et de l'application des
lois, si la loi repose sur la défense du bien public, c'est une
chose, mais si elle repose sur les intérêts des monopoles
et leur désir d'impunité, c'en est une autre. Qui
décide et qui contrôle le processus décisionnel est
crucial. Rappelons que les décisions autorisant la torture comme
celles des
administrations Bush et Obama aux États-Unis sont prises par
décret exécutif suivant la réglementation
établie ! Quand la réglementation ne défend
plus le citoyen ou le résident mais viole ses droits, la
société a un sérieux problème sur les
bras. »
Le Conseil de coopération en matière de
réglementation a été créé dans le
cadre de l'entente Par-delà la frontière
établissant un Périmètre de sécurité
nord-américain. Grâce à lui les monopoles
d'Amérique du Nord ont obtenu voix au chapitre directement sur
l'économie nord-américaine par l'entremise de
différents
conseils sectoriels. Ces conseils disent aux gouvernements ce qu'ils
doivent faire pour garantir la compétitivité
nord-américaine. Ce mécanisme a permis aux monopoles
d'organiser un coup contre les gouvernements nationaux et ce qu'on
appelle les gouvernements
infranationaux. Ils ont été capables de décider
quelles lois doivent être adoptées et quelles lois il faut
changer pour
donner davantage champ libre aux monopoles.
Tous les organismes
ministériels et gouvernementaux, qui supervisent tous les
aspects de la vie au Canada, ont été
intégrés à leurs contreparties américaines
et ont tenu des réunions régulières pour faire en
sorte que des décisions uniques soient prises au service des
monopoles nord-américains.[1]
Le gouvernement Harper par exemple a même
adopté une nouvelle loi concernant l'approbation de la
réglementation par le gouvernement. Cette loi autorise les
organismes décisionnels du gouvernement canadien à
déléguer et sous-déléguer des pouvoirs
réglementaires à d'autres organismes. De cette
façon, la prise de décision sur tous les
aspects de la vie des Canadiens peut être liée aux
organismes décisionnels des États-Unis. Une fois que
cette liaison est faite, si la réglementation américaine
change, la réglementation canadienne change elle aussi
automatiquement.[2]
Il existe déjà des Conseils de
coopération en matière de réglementation entre le
Canada et les États-Unis et entre le Mexique et les
États-Unis. Il est certain que ces trois pays souhaitent
l'établissement d'un conseil trilatéral. Il semble que le
Canada ait pris l'initiative de mettre cela de l'avant, sans doute pour
que la proposition n'ait pas l'air de
provenir des États-Unis.
Les monopoles ne sont pas opposés à ce
que les lois et les règlements soient appliqués en autant
qu'ils sont conçus pour soutenir le droit de monopole. Les
gouvernements canadiens ont démantelé plusieurs des
arrangements légaux et réglementaires qui soutenaient le
droit public et ont limité de différentes façons
les pouvoirs arbitraires des
ministères et des hauts fonctionnaires. Maintenant que le droit
public a été écarté, le gouvernement veut
que les lois et la réglementation qui soutiennent le droit de
monopole soient appliqués de manière stricte afin de
permettre aux monopoles d'agir comme bon leur semble en criminalisant
toute opposition ou entrave à leur capacité de le faire.
Une
loi à laquelle on a fréquemment recours maintenant est la
Loi sur les arrangements avec les créanciers des
compagnies (LACC) qui impose le droit de monopole d'une
façon particulièrement brutale et arbitraire. Quand les
gouvernements Trump et Trudeau parlent de leur détermination
à faire appliquer les lois du travail et
environnementales ils expriment en fait le
désir de faire appliquer les lois qui soutiennent le droit de
monopole.
Notes
1. Voir «
Le nouveau plan d'harmonisation réglementaire », LML, 21
octobre 2014
2. Voir «
Le gouvernement Harper veut changer la façon de faire la
réglementation », LML, 23
avril 2013
À
titre d'information
Des secteurs de collusion et de conflit
Selon les rapports de presse, les pourparlers sur
l'ALÉNA
progresseraient lentement et pourraient être dans une impasse sur
des
enjeux importants pour les trois parties. Cela semble en discordance
avec le fait qu'une bonne partie des nouveaux enjeux de l'ALÉNA
ont
déjà été négociés dans le
cadre du Partenariat transpacifique (PTP). En
fait, le PTP servira sans doute de cadre de référence
pour la «
modernisation » de l'ALÉNA à plusieurs
égards.
Le réseau CTV cite Robert Holleyman, du
département du commerce des
États-Unis du temps d'Obama : « Je crois que le
Canada agit
intelligemment. La ministre Freeland comprend que 80 % de ce
qui va
aller dans l'ALÉNA renégocié a déjà
fait l'objet d'ententes lors de la
conclusion du Partenariat transpacifique entre
les trois pays en octobre 2015. »
Peter Clark, président de Grey, Clark, Shih and
Associates et
stratège du commerce international, soutient que le
représentant
américain dans les négociations voudrait utiliser les
textes du PTP
comme référence pour tout conclure en temps. Selon lui,
« le Canada et
le Mexique ne sont pas si pressés de s'appuyer sur des textes en
grande
partie
dictés par les États-Unis, que le Canada a
acceptés en échange d'un
meilleur accès au Japon. »
Il semble ne pas voir la contradiction évidente
entre le fait que
les textes du PTP ont été en grande partie dictés
par les États-Unis et
la prétention des États-Unis d'être
hésitants à renégocier l'ALÉNA. Les
négociateurs canadiens savaient dès le départ que
tout ce qui allait
être négocié dans le cadre du PTP et de l'Accord
économique et
commercial global avec l'Europe fixerait la barre pour les demandes de
la partie américaine dans l'ALÉNA.
Demande d'expansion des institutions d'harmonisation
réglementaire
World Trade Online note : « Le gouvernement
canadien veut des
dispositions plus solides sur la coopération en matière
de
réglementation durant ce deuxième round de la
renégociation de l'ALÉNA,
dans l'espoir d'aller au-delà du Conseil de coopération
Canada-États-Unis créé par les gouvernements Obama
et Harper en 2011,
selon des intervenants canadiens. Le Canada voudra inclure dans
l'ALÉNA
les exigences d'un conseil de coopération en matière de
réglementation
qui est dirigé au niveau politique, qui se réunit
régulièrement et qui
fixe l'ordre du jour pour les développements
ultérieurs. » (Voir «
L'hypocrisie des demandes d'expansion des institutions
d'harmonisation réglementaire » ci-dessus)
Enchâsser les réformes
énergétiques du Mexique
pour qu'il ne puisse affirmer ses droits
Selon certaines informations, l'un des terrains
d'entente des
monopoles et des gouvernements qui les servent est l'objectif
d'enchâsser à même l'ALÉNA la privatisation
du secteur énergétique du
Mexique. Par exemple, Reuters affirme que selon le négociateur
en chef
du Mexique, Kevin Smith, « les négociateurs
américains, canadiens et
mexicains se concentrent sur les façons d'enchâsser les
imposantes
réformes énergétiques mises en oeuvre par le
président mexicain Enrique
Pena Nieto dans un Accord de libre-échange nord-américain
modernisé.
« Les réformes de 2014 ont
arraché le contrôle du secteur du
pétrole et du gaz des mains de l'État et l'ont ouvert
à
l'investissement privé. Le fait de les incorporer dans une
entente
vieille de 23 ans comme l'ALÉNA est perçu comme une
approche qui
permettrait de les conserver à long terme. »
Et Reuters d'ajouter : « Lorsque
l'ALÉNA a été adopté en 1994, le
secteur énergétique du Mexique était fermé.
Par ses réformes, Pena
Nieto a mis fin à un monopole de plusieurs décennies de
la compagnie
nationale de pétrole Pemex (PEMX.UL) et a assuré des
soumissions
concurrentielles pour le pétrole. Le fait d'enchâsser ces
réformes dans l'ALÉNA les protégerait contre de
futurs gouvernements
qui voudraient les abroger... Aussi le fait d'accroître le
commerce
énergétique et les investissements par le biais de
l'ALÉNA
contribuerait à réduire le déficit commercial
de 64 milliards $ des
États-Unis avec le Mexique, un véritable irritant pour le
président des
États-Unis Donald Trump, en partie par la hausse de ventes de
gaz et
d'équipement pétrolier des États-Unis au
Mexique. »
Reuters cite le négociateur en chef Kevin
Smith : « Nous
travaillons en ce sens, tout en analysant tous les
éléments qui doivent
être ajoutés à la discussion
énergétique pour qu'elle reflète la
réforme établie par le Mexique. »
L'Associated Press cite le secrétaire mexicain
de l'Économie : « Il
n'y a pas de points différents ou
controversés » (pour ce qui est des
renégociations de l'ALÉNA). La principale
préoccupation semble être si
l'énergie doit être traitée dans un chapitre qui
lui est réservée ou si
elle doit être répartie dans tous les chapitres.
Bloomberg News affirme ouvertement que les efforts
visant à
enchâsser les réformes mexicaines ont comme objectif
d'empêcher tout
futur gouvernement mexicain d'affirmer sa souveraineté
nationale : «
Les investisseurs dans le secteur énergétique craignent
qu'Andres Lopez
Obrador, un candidat bien en vue pour les élections
présidentielles de l'an prochain, ne cherche à abroger
certaines
clauses des réformes. Si nous incorporons ces dernières
dans l'ALÉNA et
les rendons redevables en vertu d'obligations internationales, ce
serait une garantie supplémentaire. »
Selon les informations, les associations qui
représentent les
monopoles de gaz et de pétrole et qui sont actives partout en
Amérique
du Nord ont intensifié leurs interventions dans ces
négociations.
Bloomberg News rapporte que ces monopoles « obtiennent des
rôles
formels dans les comités qui gèrent le processus,
déployant ainsi des
lobbyistes
qui peuvent influencer celui-ci et faire valoir leurs
priorités à
l'administration ».
Le rapport Bloomberg mentionne Chevron à titre
d'exemple, qui a obtenu un siège sur un comité
américain « de conseillers
énergétiques pour l'ALÉNA ».
À noter qu'au Canada, Sophie Brochu, la
présidente et PDG de Gaz
Métro, est membre du comité consultatif officiel de la
ministre
Chrystia Freeland, tandis que Lorraine Mitchelmore, l'ancienne
présidente canadienne de Shell Canada Limitée, est membre
du conseil
consultatif canadien de l'ALÉNA en matière
d'environnement.
Dans une lettre du American Petroleum Institute, de
l'Association
canadienne de producteurs pétroliers et de l'Association
mexicaine de
sociétés d'hydrocarbures, ces associations font valoir
qu'elles
cherchent « une plus grande certitude réglementaire et
l'harmonisation
des normes industrielles, des éléments compris dans
d'autres accords
commerciaux ».
Selon Bloomberg : « Les négociations
permettront peut-être au
Canada, par exemple, d'exiger une plus grande
prévisibilité en matière
d'approbation des oléoducs et des lignes électriques qui
traversent les
États-Unis, suite à des années de litiges touchant
au projet Keystone
XL de TransCanada Corp.
« Les compagnies énergétiques font
d'importantes pressions pour
préserver — et même consolider — les mécanismes de
règlement des
différends entre investisseurs et États dans
l'ALÉNA qui autorisent les
entreprises à contester juridiquement d'autres pays pour
discrimination.
« Les compagnies pétrolières
demandent aux négociateurs de
faciliter la mobilité des travailleurs et de l'équipement
pétroliers
par les frontières américaines avec le Mexique et le
Canada. Les grands
groupes commerciaux du pétrole et du gaz du Canada, du Mexique
et des
États-Unis prônent conjointement un nouveau «
programme de visa de
l'ALÉNA qui permettrait la mobilité de professionnels
compétents de
l'énergie ».
Pour mieux mettre en relief l'importance de
l'énergie, Bloomberg
affirme : « L'ALÉNA est la voie légale vers
des ventes accrues de gaz
au Mexique — 4 milliards de pieds cubes par jour l'an dernier, ou
près
de 60 % des exportations de gaz naturel des
États-Unis. »
Au sujet de l'intérêt des
États-Unis à enchâsser les réformes
énergétiques mexicaines, on rajoute dans le rapport
Bloomberg : « Au
Mexique, les entreprises américaines ont mis la main sur cinq
des huit
blocs pétroliers en eaux profondes suite aux soumissions en
décembre 2016. Andeavor, anciennement Tesoro Corp., vient
d'ouvrir sa première station-service portant le nom d'ARCO dans
le
nord-ouest du Mexique et la compagnie voit plus loin puisqu'elle
exploite des raffineries à El Paso, au Texas et à Los
Angeles qui
l'approvisionnent en pétrole tandis qu'elle compte sur ses
nouveaux
contrats d'oléoducs pour le transporter. »
Le conflit sur la question des droits des travailleurs
Selon des rapports de presse, le Canada cherche
à amener les
États-Unis et le Mexique sur le terrain des droits des
travailleurs
dans cette ronde de négociations. Le Canada et les
États-Unis ont
indiqué officiellement leur désir d'incorporer les
clauses sur les
normes du travail dans l'accord principal plutôt que dans un
accord
connexe. Selon des
sources anonymes citées par la Presse Canadienne, le Canada
cherche
spécifiquement à amener les États-Unis à
signer une série d'ententes
sur le travail qu'ils ont refusé d'approuver jusqu'à
maintenant et à
changer les lois du travail du Mexique afin d'augmenter les salaires
des travailleurs de l'automobile.[1]
Adrian Morrow rapporte dans le Globe and Mail
qu'en
ce qui a trait aux droits du travail, « le Canada veut que les
États-Unis adoptent une loi fédérale
empêchant les gouvernements des
États de mettre en oeuvre des lois dites de droit au travail.
Selon
cette source, les États-Unis n'ont pas accepté cette
requête. Le Canada
estime que
les normes du travail inférieures aux États-Unis et au
Mexique,
notamment celles des États, donnent à ces pays un
avantage inéquitable
dans l'attraction des emplois. »
Selon Morrow, le dirigeant d'Unifor Jerry Dias a
rencontré le chef
négociateur du Canada dans les pourparlers de l'ALÉNA,
Steve Verheul,
de même que des membres de l'équipe qui traitera de la
question du
travail quand celle-ci viendra à l'ordre du jour des
négociations.
Morrow rapporte que Dias et les négociateurs du Canada «
font
pression sur le Mexique en ce qui concerne les syndicats
parrainés par
les entreprises qui sont accusés de négocier des
conventions
collectives qui sont défavorables aux travailleurs ; qu'ils
demandent
aux deux pays d'offrir une année de congé familial
payé comme le fait
le Canada et qu'ils s'en prennent aux lois américaines du droit
au
travail qui permettent aux travailleurs dans les entreprises
syndiquées
de refuser de payer des cotisations syndicales, ce qui prive les
syndicats de revenus ».
Selon un communiqué de presse d'Unifor, Dias
agit comme conseiller
pour l'équipe de négociation du Canada dans les
pourparlers de l'ALÉNA.
« Je suis très content de la position que prend le
gouvernement
canadien au sujet des normes du travail, a-t-il dit aux journalistes en
marge des pourparlers. Le Canada fait face à deux
problèmes : les basses échelles de salaires au
Mexique et les États de
droit au travail aux États-Unis. »
Dias a aussi participé à un rassemblement
en faveur des droits des
travailleurs en marge des négociations et à une
conférence de Los
Mineros, le Syndicat national des travailleurs des mines, de la
métallurgie, de l'acier et affiliés de la
République du Mexique. Il a
demandé le retour du président du syndicat Los Mineros,
Napoleón Gómez
Urrutia, qui vit en exil au Canada. « Cette attaque à la
liberté
d'association et au droit des travailleurs de s'organiser doit cesser,
a dit Dias. Nous n'allons pas être écrasés et nous
n'allons pas nous
laisser intimider. »
Il a également dit aux
délégués qu'un mouvement syndical uni doit
faire en sorte que les besoins des travailleurs soient présents
à la
table de renégociations de l'ALÉNA.
Suite aux pourparlers, le président
général de la Fraternité
internationale des Teamsters, Jim Hoffa, et le président de
Teamsters
Canada, François Laporte, ont émis un communiqué
conjoint dans lequel
on lit : « « Nous félicitions la
délégation canadienne pour avoir
insisté sur de très bonnes propositions — surtout en ce
qui concerne
les
enjeux reliés au travail, qui ont été
relégués à des accords parallèles
inapplicables il y a 25 ans. Malgré le manque de
transparence du
gouvernement américain, nous savons que les propositions
canadiennes
pourraient mieux protéger les droits des travailleurs en
Amérique du
Nord que tout autre accord commercial précédent.
« Nous sommes d'accord avec nos gouvernements sur
le fait qu'un
ALENA modernisé deviendra un modèle pour de futurs
accords commerciaux.
C'est pourquoi l'élaboration d'un chapitre qui protège
les droits des
travailleurs est essentielle au succès de la
renégociation. Un tel
chapitre représente une condition préalable à
notre appui d'un
accord modernisé.
« En ce qui concerne le travail, nous sommes
d'accord que les
protections devraient être fondées dans les conventions de
l'Organisation internationale du Travail (OLT)[2] et que les violations
devraient être punies par des sanctions commerciales. Nous sommes
d'accord que les lois antisyndicales right to work (droit au
travail) de certains États américains
réduisent les salaires et, par conséquent, constituent
une subvention
pour les exportateurs américains qui déplacent la
production vers ces
juridictions.
« Nous félicitons la ministre canadienne
des Affaires étrangères
Chrystia Freeland et son équipe pour leur ambition. Nous
espérons que
les négociateurs américains et mexicains donneront
à la proposition
canadienne la considération qu'elle mérite. La
proposition canadienne
devrait être le point de départ pour poursuivre des
négociations qui
reposent sur le fait que, dans les chaînes d'approvisionnement
intégrées de l'Amérique du Nord, les salaires et
les conditions de
travail affectent toujours le commerce. »
Notes
1. Le Mexique est signataire de 79
des 179
conventions dont 7 des 8 conventions fondamentales. Il n'a
pas signé la
convention sur le droit d'organisation et de négociation
collective.
Les États-Unis ont signé 14 des 179 conventions
de l'Organisation
internationale du
travail dont 2 des 8 « conventions
fondamentales ». Ce non-respect se
produit au moment où le travail servile dans les prisons est
légal et
où de nombreux États possèdent des lois de droit
au travail qui
bloquent la formation de syndicats alors que d'autres États
adoptent de
nouvelles lois qui rendent les grèves illégales.
Le Canada a signé 36 des 179
conventions, dont les 8 conventions
fondamentales. C'est seulement le 14 juin dernier que le Canada a
signé
la convention fondamentale finale sur le droit d'organisation et de
négociation collective, bien que l'OIT l'ait adoptée
en 1949. La
convention n'entre cependant pas en
vigueur avant juin 2018.
2. Les huit conventions fondamentales sont :
Convention (n• 87) sur
la liberté syndicale et la protection du
droit syndical, 1948
Convention (n• 98) sur le droit d'organisation et
de négociation collective, 1949
Convention (n• 29) sur le travail
forcé, 1930
Convention (n• 105) sur l'abolition du travail
forcé, 1957
Convention (n• 138)
sur l'âge minimum, 1973
Convention (n• 182) sur les pires formes de
travail des enfants, 1999
Convention (n• 100) sur l'égalité de
rémunération, 1951
Convention (n• 111) concernant la discrimination
(emploi et profession), 1958
La Fête du travail, pas la
fête des libéraux
Développons la politique indépendante
de la classe ouvrière!
- K.C Adams -
La classe ouvrière a peu d'occasions de
présenter ses opinions et son ordre du jour indépendants.
Les impérialistes anglo-américains ont créé
la Fête du travail en opposition au Premier Mai, la
Journée internationale d'unité et de lutte de la classe
ouvrière, dans l'espoir que les travailleurs oublient le
communisme et le progrès social et
adoptent le chauvinisme canadien. Les conditions matérielles
sont telles cependant que peu importe ce que la classe dominante
invente, elle n'est pas capable d'amener les travailleurs de la base
à célébrer les attaques qui sont lancées
contre eux comme si elles représentaient quelque chose de
positif.
En tant que facteur humain essentiel dans
l'économie socialisée et producteur de toute la valeur
dont la société a besoin pour survivre, la classe
ouvrière a beaucoup de choses à dire sur sa situation et
à proposer pour un avenir libéré de
l'impérialisme et du privilège de classe. La classe
ouvrière n'apprécie pas que le peu d'espace officiel qui
lui a été donné soit usurpé pour faire
place à la promotion de l'ordre du jour libéral et des
personnalités libérales et pour mettre de
côté ses demandes et ses luttes. La Fête du travail
n'est pas la fête des libéraux. Plusieurs travailleurs
sont déterminés à ne pas permettre cette
subversion de leur espace.
Cette année,
à l'occasion de la Fête du travail, il y a eu un effort
pour balayer sous le tapis les opinions indépendantes de la
classe ouvrière et son ordre du jour prosocial à la
faveur d'expressions inappropriées de soulagement qu'au moins
nous sommes débarrassés de Stephen Harper. Ce hiatus
entre la réalité à laquelle les travailleurs font
face et le progrès proclamé n'avait rien pour plaire
à de nombreuses sections de la classe ouvrière qui
marchaient pour soutenir la dignité du travail.
En ce moment, le contrat social est en lambeaux. La
plupart des sections de la classe ouvrière, organisées et
non organisées, ne sont pas capables de négocier
librement des salaires et des conditions de travail qui leur sont
bénéfiques et qui apportent quelque chose au travail
qu'elles font. Les gouvernements, les agences de l'État et les
tribunaux
interviennent avec des lois qui imposent un ordre du jour
d'austérité et des décisions qui privent les
travailleurs de ce qui leur revient de droit, comme les pensions. Le
salaire minimum à 15 $ et le bannissement de l'amiante
sont utilisés pour suggérer que tout va pour le mieux au
Canada et que l'offensive antisociale a été
stoppée avec
la victoire des libéraux de Justin Trudeau. L'élite
dominante impérialiste trouve son réconfort dans
l'écrasement du mouvement politique de la classe ouvrière
à la défense de ses droits. Elle veut que le peuple reste
sous son emprise et son contrôle. Le mouvement ouvrier a fait
« des avances importantes... alors nous sommes plutôt
satisfaits de la
situation », a dit un dirigeant syndical libéral lors
de la Fête du travail.
Non, la classe ouvrière n'est pas «
plutôt satisfaite de la situation »
précisément parce que les illusions au sujet des
libéraux de Justin Trudeau et d'autres représentants de
l'élite dominante sapent l'esprit de combat et la force de
résistance de la classe ouvrière et la rendent
vulnérable aux attaques. Tous les efforts sont faits pour
empêcher
la classe ouvrière de bâtir et de renforcer sa voix
indépendante et sa présence organisationnelle au Canada,
ce qui a pour effet d'affaiblir la défense des droits de tous et
de l'aveugler aux préparatifs nécessaires pour s'investir
du pouvoir de décider dans une démocratie et un projet
d'édification nationale qui viennent d'elle.
Les travailleurs canadiens sont vulnérables aux
attaques s'ils ne préservent pas l'indépendance du
mouvement de la classe ouvrière. Celui-ci fait face à des
problèmes sérieux qui concernent le mouvement entier et
non simplement telle ou telle section de la classe ouvrière.
Plus de 50 membres de la section locale 1005 du Syndicat
des Métallos sont sous le coup du lock-out de MANA depuis plus
de 4 ans, et les pensions, les avantages sociaux et l'emploi font
l'objet d'un assaut ouvert. Le monopole Swissport a recours à
des briseurs de grève dans les aéroports canadiens et les
travailleurs n'ont accès à aucun mécanisme dans le
système en vigueur leur permettant de
protéger leurs salaires, leurs conditions de travail et
même leurs emplois. Les travailleurs à temps partiel et
à contrat se sentent encore plus vulnérables sans une
expression collective de leur voix indépendante de leurs
employeurs et de l'État, lequel n'est pas neutre et ne les
défend pas.
Les travailleurs peuvent
trouver la sécurité seulement en participant consciemment
à la défense de leurs droits dans le contexte de la
défense des droits de tous. La sécurité est dans
leur lutte pour les droits de tous, pas dans les illusions que les
élites dominantes ont leur intérêt à coeur.
C'est irrationnel. Il faut donc dans un sens immédiat
s'opposer aux illusions libérales et élaborer une ligne
de marche qui favorise les travailleurs.
Le monde moderne appartient aux vrais producteurs qui
sont déterminés à le changer et à aller de
l'avant sur la base de leurs propres efforts en opposition à
ceux qui sont heureux de la vie coussinée qu'ils mènent
parce qu'ils jouissent du privilège de classe. Les travailleurs
doivent occuper l'espace du changement avec leurs propres opinions,
institutions et ordre du jour indépendants qui favorisent la
classe ouvrière, sa défense active des droits de tous et
la naissance du nouveau, une humanité socialisée dans
laquelle les droits et le bien-être de tous sont garantis.
MANA fait toujours fonctionner l'usine
avec des scabs!
- Section locale 1005 du Syndicat
des Métallos -
Danse-bénéfice pour les
travailleurs de MANA en lock-out
Samedi
14
octobre
-
de
15 h à 22 h
Steelworkers
Banquet
Hall,
1031,
rue
Barton Est
Billets 10 $. Tous les profits seront versés aux banques
alimentaires
de la région de Hamilton
Pour
de
plus
amples
informations
visiter le site web de la section locale
1005 : www.uswa1005.ca
|
|
L'histoire tragique et répugnante de
MANA à Hamilton
Lorsque la compagnie allemande Max Aicher Corporation a
fait l'acquisition des usines de barres et de blooms de US Steel (USS)
en 2010, la ministre ontarienne du Développement
économique et du Commerce de l'époque, Sandra Pupatello,
avait dit qu'il s'agissait d'un « rajeunissement » de
l'industrie sidérurgique et d'une «
grande nouvelle pour l'économie de Hamilton ». Ce fut
plutôt le début d'une tragédie qui dure toujours
pour les travailleurs, la ville de Hamilton, le Syndicat des
Métallos et le mouvement syndical dans son ensemble. À la
honte des gouvernements de tous les niveaux, voilà qu'une autre
entreprise étrangère a fait l'acquisition d'un actif de
l'industrie manufacturière et a été
autorisée à bafouer les droits et éliminer le
gagne-pain de travailleurs canadiens.
US Steel avait pris le contrôle de Stelco
en 2007 et s'était rapidement révélé
un employeur brutal et cupide, mettant en lock-out Lake Erie Works
(LEW) en 2009 et l'usine de Hamilton en 2010. (USS a de
nouveau mis LEW en lock-out en 2013). L'acquisition des usines de
blooms et de barres par Max Aicher a donc
semblé une bénédiction. Ce ne fut pas le cas.
Max Aicher North America (MANA) était
intéressée à faire l'acquisition d'une usine en
Amérique du Nord dans le but d'approvisionner ses clients de
l'industrie de l'automobile. Les négociations avec USS allaient
bon train en 2010 et le 12 novembre la vente était
conclue. À ce moment-là, MANA A DÉCLARÉ QUE
LA
CONVENTION COLLECTIVE SIGNÉE EN 2006 AVEC LA SECTION
LOCALE 1005 NE LUI CAUSAIT AUCUN PROBLÈME.
La Fête du travail 2017 à Hamilton
US Steel avait cessé de faire fonctionner les
deux usines en janvier 2009 et les travailleurs avaient
été dispersés vers d'autres divisions de USS.
Lorsque l'entente a été conclue, 59 travailleurs des
usines de blooms et de barres ont été VENDUS comme
faisant partie du contrat de vente et ont reçu l'ORDRE de se
présenter au
travail le 15 novembre 2010. ILS N'AVAIENT PAS LE
CHOIX ! USS n'était plus leur employeur. Huit jours
auparavant, le 7 novembre, USS avait mis en lock-out l'usine de
Hamilton et il semblait que ces 59 travailleurs (ainsi que 54
retraités et 4 apprentis) avaient gagné la loterie
en échappant à la
brutalité de US Steel.
À la fin de 2010, l'usine tournait
à pleine capacité et cela a duré jusqu'en
septembre 2011, lorsque MANA a arrêté la production.
En juin 2011, 40 travailleurs ont été mis
à pied et en novembre il ne restait qu'une vingtaine de
travailleurs dans l'usine.
Les travailleurs mis à pied ont
été rappelés en avril 2010. Seulement 3
travailleurs ont pris une indemnité de départ. Plusieurs
parmi les autres n'avaient pas travaillé les 35 semaines
requises sur une période de 52 semaines pour avoir droit
à l'indemnité. Ce scénario a été
répété jusqu'à ce que toute la
main-d'oeuvre
soit mise à pied en décembre 2012.
MANA a adopté la même ligne dure qu'USS
dans les négociations avec la section locale 1005. Sa
première et dernière offre comprenait UNE
RÉDUCTION SALARIALE DE 30 %, AUCUNE CLAUSE
D'INDEXATION AU COÛT DE LA VIE, LE REMPLACEMENT DU RÉGIME
DE RETRAITE À PRESTATIONS
DÉTERMINÉES PAR UN RÉGIME À COTISATIONS
DÉTERMINEÉS, DES RÉDUCTIONS IMPORTANTES DANS LES
AVANTAGES SOCIAUX ET UN DÉPEÇAGE GÉNÉRAL DE
LA CONVENTION COLLECTIVE. Les travailleurs ont rejeté cette
offre par un vote de 73 % en juin 2012. En
mars 2013, alors
que tous les travailleurs actifs avaient été mis à
pied, ils ont rejeté une nouvelle offre à 86 %.
MANA n'a jamais voulu considérer les
contre-offres de la section locale 1005. La compagnie semblait
déterminée à casser le syndicat. La
deuxième fois que les travailleurs ont rejeté les offres
de MANA celle-ci a décidé de mettre le syndicat en
lock-out le 23 juin 2013, 6 JOURS AVANT QUE CERTAINS
TRAVAILLEURS AIENT DROIT À L'INDEMNISATION DE
DÉPART ! ! !
En octobre 2013, des actifs payés par les
contribuables canadiens ont été
déménagés aux installations européennes de
MANA pendant le lock-out. Le gouvernement ontarien a contribué
au financement de ce nouvel équipement par le biais d'un
prêt de 9 millions $ et la ville de Hamilton a
contribué 200 000 $ pour disposer de 18
transformateurs chargés de BPC.
MANA a commencé à faire rentrer des
briseurs de grève pour accomplir le travail de l'unité de
négociation et en mai 2014 a signé une convention
collective avec le Building Union of Canada (BUC), un groupe
renégat qui n'est pas affilié au CTC et qui a l'habitude
de marauder les syndicats et de fournir des briseurs de grève
pendant
des conflits de travail.
Depuis janvier 2015, MANA fait tourner l'usine au
moyen de scabs. Elle a mis fin au régime de retraite des
travailleurs, ce qui a été contesté par la section
locale 1005. Depuis ce temps, MANA n'a pas cessé de bafouer
les droits des travailleurs.
Ces travailleurs n'ont pas eu le choix. Ils ont
été vendus à MANA ! L'esclavage n'est-il pas
illégal au Canada ?
Respectez la ligne de piquetage de la
section locale 1005 !
Nous sommes
tous touchés !
Action vigoureuse des travailleurs
de l'aéroport Pearson
Le 3 septembre, près de 300
travailleurs en grève appartenant à la section
locale 419 des Teamsters, leurs collègues de travail
à l'aéroport et leurs alliés d'autres syndicats et
d'organisations politiques, dont un contingent du Centre ouvrier du
Parti
communiste du Canada (marxiste-léniniste), ont pris part
à une marche et à un
rassemblement militant de la Fête du travail à
l'aéroport international Pearson. L'action a été
organisée par le Conseil des travailleurs de l'aéroport
de Toronto. Les travailleurs ont convergé vers
l'aérogare no 1 et marché jusqu'à
l'aérogare no 3 pour y tenir un rassemblement, paralysant
la
circulation entre les aérogares.
Les travailleurs en grève sont les travailleurs
au sol, les manutentionnaires de fret et de bagages et les nettoyeurs
de cabines, qui aident les passagers et font d'autres travaux qui
permettent à l'aéroport de fonctionner sans accrocs et de
manière sécuritaire. Trente compagnies aériennes
sont desservies par ces travailleurs, des employés du
monopole Swissport auquel l'Autorité aéroportuaire du
Grand Toronto offre ce travail en sous-traitance.
Les travailleurs sont en grève depuis le 27
juillet pour appuyer leurs demandes d'augmentation des salaires et des
avantages sociaux et de respect du travail qu'ils accomplissent. Ils
ont voté à 95 % en faveur de la grève et
ont rejeté deux fois depuis les offres de la compagnie, rejetant
la tentative de Swissport d'imposer à la
majorité de ses travailleurs un gel des salaires de trois ans et
une réduction des avantages sociaux et de se donner le droit de
modifier à court préavis les horaires de travail.
La majorité des travailleurs gagnent moins
de 12 $ l'heure et un peu plus que le salaire minimum actuel
en Ontario de 11,40 $ l'heure. En mai, Swissport a
embauché 250 travailleurs temporaires, en partie pour faire
pression sur les travailleurs qui avaient déjà
débuté leurs négociations. Ces travailleurs sont
maintenant utilisés comme briseurs de grève, ce à
quoi s'opposent fermement les grévistes.
Les travailleurs en grève et d'autres
intervenants du Conseil des travailleurs de l'aéroport de
Toronto ont exprimé leur détermination à continuer
leur lutte jusqu'à ce que leurs justes revendications soient
satisfaites. Ils ont souligné l'importance de leur lutte pour
tous les travailleurs aéroportuaires du pays et
déclaré qu'ils n'acceptent pas la
détérioration des conditions de travail et le recours
à des travailleurs temporaires mal formés provenant
d'agences qui met en danger les travailleurs et les passagers des
lignes aériennes. Ils ont parlé des nombreux accidents
sérieux qui sont survenus au cours de la grève et
mentionné que ces travailleurs temporaires embauchés par
les agences privées
travaillent sans obtenir l'autorisation de sécurité
standard, ce qui est exigé des autres employés de
l'aéroport. Ils ont également réaffirmé que
les
aéroports ne doivent pas être privatisés.
Franc succès de la marche et de la
célébration de la Fête du travail à Prince
George
Plus de 1 500 personnes ont participé
aux célébrations de la Fête du travail à
Prince George, en Colombie-Britannique, sur la pelouse de l'hôtel
de ville L'événement a été organisé
par le Comité organisateur de la Fête du travail et le
Conseil du travail du Centre-Nord, et parrainé par plus
de 30 syndicats, organisations du
travail, entreprises et groupes communautaires. Le thème central
était : Le mouvement ouvrier - passé,
présent, et futur : luttons pour les droits de tous !
Les activités ont commencé par une marche
vigoureuse de 150 personnes dans le centre-ville de Prince George.
Le programme qui a suivi, qui a duré plusieurs heures,
comprenait orateurs, nourriture et divertissement musical.
Tout au long de l'après-midi, les groupes
Cottonwood et Far From Linear ont interprété pour la
foule des chansons populaires, folkloriques et axées sur le
travail. Divers syndicats, entreprises et groupes communautaires
avaient installé des kiosques et des tentes et ont tenu des
discussions et partagé de l'information avec les gens
présents tout
en offrant gratuitement des hotdogs, du maïs soufflé, des
fruits, du jus, du fudge, des biscuits, des bonbons et d'autres
friandises.
Natalie Fletcher, qui a présidé les
activités au nom du Comité organisateur de la
Fête du travail, a accueilli tout le monde avec enthousiasme et
remercié les organisations de leur parrainage et de leur appui
pour faire un succès de la marche et de la
célébration.
Victor Joseph a ensuite accueilli les participants sur
le territoire traditionnel de la Première nation Lheidli
T'enneh. Il a été suivi par Khast'an Drummers, un groupe
de joueurs de tambours composé de membres et d'amis de Lheidli
T'enneh, qui ont interprété plusieurs chansons
traditionnelles.
Le maire de la ville de Prince George, Lyn Hall, a
ensuite pris la parole, soulignant le rôle important que jouent
les travailleurs dans la communauté et il a remercié
spécifiquement les employés municipaux travaillant dans
les bureaux et à l'extérieur pour leur contribution au
fonctionnement de la ville.
Peter Ewart, du Comité Debout pour le Nord et du
Comité organisateur du Premier mai, a parlé de
l'importance du mouvement ouvrier qui lutte non seulement pour ses
propres droits mais aussi pour les droits de tous dans notre
société, deux objectifs qui donnent au mouvement sa force
et sa résilience pareilles à un câble d'acier.
Le président du SCFP-Colombie-Britannique, Paul
Faoro, a parlé de son optimisme face à l'avenir dans la
province maintenant qu'un nouveau gouvernement a été
élu. Il a également rendu hommage à Janet Bigelow,
la présidente bien connue et respectée des travailleurs
municipaux de bureau, qui est décédée
récemment de façon tragique.
Le conférencier principal pour la
célébration de la Fête du travail à Prince
George a été Aaron Ekman, le secrétaire
trésorier de la Fédération des travailleurs de la
Colombie-Britannique. Il a parlé du rôle crucial de la
solidarité ouvrière, alors que, depuis 100 ans, les
employeurs ont continuellement essayé de diviser les
travailleurs dans
la province sur la base de la couleur de la peau, du pays d'origine, de
la langue et de l'orientation sexuelle. Cela persiste aujourd'hui alors
que les travailleurs étrangers temporaires sont soumis à
des formes d'esclavage et de main-d'oeuvre captive qui leur nient leurs
droits fondamentaux. Il a conclu en soulignant qu'il incombe au
mouvement
ouvrier de se solidariser et d'assurer l'inclusion de tous les
travailleurs, qu'ils appartiennent à un syndicat ou non, qu'ils
viennent de ce pays ou non.
Le dernier orateur, Don Iwaskow, président du
Conseil du travail du Centre-Nord, a remercié tous les
participants d'avoir aidé à faire de la Fête du
travail 2017 un grand succès.
Encore une fois, les travailleurs et leurs
alliés au sein de la communauté ont travaillé dur
pour organiser cet événement très réussi.
Cela a généré beaucoup d'enthousiasme dans la
communauté et représente une autre étape
importante dans la construction à Prince George et dans la
région d'un mouvement syndical fort qui soutient et
défend les
droits de tous.
Photos de partout au Canada
Halifax
Ottawa
Sudbury
North Bay; Barrie
Toronto
Hamilton
Windsor
Winnipeg
Edmonton
Calgary
Vancouver
Victoria
Venezuela
Les forces populaires à la défense de
la révolution bolivarienne
Manifestation contre la menace d'une intervention militaire
étasunienne à Caracas,
Venezuela, le 14 août 2017
Le 14 août, des milliers de
Vénézuéliens sont descendus dans les rues de
Caracas pour dénoncer la menace d'intervention militaire des
États-Unis. Des manifestations ont également eu lieu
ailleurs en Amérique latine et dans le monde ces
dernières semaines en solidarité avec le Venezuela contre
les tentatives de l'impérialisme
américain et des forces qu'il met en mouvement à
l'intérieur et à l'intérieur du pays pour attaquer
la révolution bolivarienne. Le vice-président
étatsunien Mike Pence a été accueilli par des
manifestations partout où il est allé durant sa
récente tournée des pays d'Amérique latine pour
précisément les mobiliser en faveur d'une intervention
militaire
suite à la conférence « de
défense » du U.S. Southern Command au Pérou. (Voir
ci-dessous :
«
Les
forces
de changement de régime
dirigées par les États-Unis poursuivent leur sale
travail »)
Caracas, 14 août 2017
Manifestation en appui au Venezuela et contre la
visite du vice-président des États-Unis
Mike Pence à Buenos Aires, en Argentine, le 17 août 2017
À Toronto, le 29 août, il y a eu une
militante manifestation devant les bureaux de Radio-Canada pour dire
que « CBC doit dire la vérité sur le
Venezuela ! » Les manifestants ont
dénoncé la désinformation répandue par
Radio-Canada en faveur d'une intervention militaire
étrangère et un coup d'État contre le gouvernement
du président Nicolas Maduro.
Organiser pour gagner les élections
régionales
Depuis que le Conseil électoral national a
annoncé que les élections régionales de
l'Assemblée constituante nationale seront devancées, de
décembre à octobre, les forces populaires partout au pays
canalisent leurs énergies de façon organisée,
comme elles l'ont fait pour l'élection du 30 juillet. Elles
s'organisent pour élire des gouverneurs
d'État qui défendront les gains de la révolution
bolivarienne et son projet d'édification nationale en opposition
aux forces élitistes souvenues de l'étranger qui veulent
remettre le Venezuela dans les griffes de l'impérialisme. Des
dizaines de milliers de citoyens organisés par secteur, comme
des brigades de bénévoles et des missions sociales de
tout
genre, participent en masse à des cérémonies
d'« assermentation ». Des équipes de campagne
sont mises sur pied pour le porte-à-porte dans chaque quartier
pour convaincre les électeurs d'élire des candidats des
partis du Gran Polo Patriótico (Grand pôle patriotique)
comme gouverneurs des 23 États du Venezuela.
Des rassemblements d'assermentation des équipes de campagne ont
lieu partout au pays. Ici de
gauche à droite, de haut en bas : Delta Amacuro, Miranda,
Aragua, Apure et Portuguesa.
Plus de 80 000 bénévoles de
Somos Venezuela (Nous sommes le Venezuela) participent aux campagnes
électorales. Somos Venezuela fait des visites à domicile
(plus de 10 millions depuis juin) pour aider les familles
vulnérables et s'assurer que les besoins de base de tous soient
satisfaits. Les comités locaux de production
et de distribution, créés pour combattre les effets de la
guerre économique en distribuant des denrées alimentaires
et autres choses de première nécessité,
coordonnent eux aussi leurs efforts pour les campagnes
électorales, tout comme beaucoup de syndicats et de mouvements
sociaux et politiques, de femmes et de jeunes, la milice bolivarienne,
les
brigades sportives et médicales communautaires et bien d'autres.
Des bénévoles de la brigade Somos Venezuela à
l'oeuvre dans l'État de Carabodo
le 3 septembre 2017
Venezuela
Sommet et journées mondiales de
solidarité
à
la défense de la paix et de la démocratie au Venezuela
les 16-17 septembre
Un Sommet mondial de défense de la paix et de la
démocratie dans la République bolivarienne du Venezuela
se tiendra à Caracas et des Journées mondiales de
solidarité à la défense de la paix et de la
démocratie se tiendront à Caracas et ailleurs dans le
monde les 16 et 17 septembre.
Lors d'une réunion préparatoire tenue
le 26 août, le président Nicolás Maduro a
annoncé que « le monde entier est invité à
ces journées de dialogue, de paix et de solidarité avec
le peuple du Venezuela ». Les représentants de
gouvernements qui appuient le droit à l'autodétermination
du Venezuela et rejettent l'intervention
étrangère ainsi que les mouvements, organisations, fronts
et autres forces sociales qui défendent la paix dans la
région de l'Amérique latine seront invités
à y participer.
S'adressant aux médias internationaux le 22
août, le président Maduro a dit que ce que craint
l'impérialisme c'est le pouvoir plénipotentiaire «
de l'Assemblée constituante citoyenne, populaire, non
partisane » du Venezuela, ce qui signifie que ses pouvoirs
supplantent ceux de tout autre pouvoir.
Le 24 août, alors que le Commandement Sud
des États-Unis (SOUTHCOM) tenait sa conférence
sud-américaine de défense à Lima, au Pérou,
avec les chefs des forces militaires de l'Argentine, du Brésil,
du Chili, de la Colombie, du Paraguay, du Pérou et de l'Uruguay
pour « décider de nouvelles stratégies afin de
faire face à des
menaces militaires », le président Maduro a
déclaré qu'il était de son devoir de
défendre la souveraineté du pays face à la menace
d'une éventuelle intervention étrangère. Il a dit
que cette intervention pourrait se dérouler par étape et
par une série de provocations par opposition à une
invasion classique, possiblement en commençant par un
blocus naval du pays. Il a déclaré que les forces
militaires du pays seraient accrues pour défendre et garantir la
paix à l'échelle nationale, en Amérique du Sud et
dans les Caraïbes.
Maduro a profité de l'occasion pour annoncer que
la fin de semaine du 26 au 27 août, les exercices
civils-militaires de la souveraineté bolivarienne de 2017
auront lieu au Venezuela. Les exercices, qui ont mobilisé les
membres des forces armées du pays, les milices bolivariennes et
le peuple organisé, ont servi de test de la
capacité de l'armée et du peuple du Venezuela à
défendre le pays contre « la suffisance et l'arrogance de
l'impérialisme qui croit que nous allons être
effrayés, que nous allons vivre dans la peur et que nous avons
l'intention, quelque part dans notre esprit, notre coeur, de nous
rendre aux menaces impérialistes », a
déclaré Maduro.
Le PCC(M-L) appelle les Canadiens à participer
aux actions qui auront lieu dans le cadre des journées d'action
pour exprimer leur soutien au Venezuela et pour s'opposer à
l'ingérence du gouvernement canadien dans les affaires
intérieures de ce pays.
Journées mondiales de solidarité à
la défense de la paix et
de la démocratie au Venezuela
Le texte qui suit a été
affiché le 26 août sur le site Web du
ministère des Relations extérieures du Gouvernement de la
République bolivarienne du Venezuela.
***
Dans La Maison jaune Antonio José de Sucre
à Caracas a eu lieu ce samedi [26 août] la réunion
préparatoire de la Journée mondiale de solidarité
à la défense de la paix et de la démocratie de la
République bolivarienne du Venezuela, qui se tiendra les 16
et 17 septembre dans la capitale du pays [Caracas], face aux
menaces unilatérales et aux mesures prises par le gouvernement
des États-Unis contre le Venezuela.
Des représentants des mouvements sociaux, des
analystes, des sénateurs et des universitaires du Mexique, du
Chili, de la France, de la Bolivie, du Brésil, de l'Uruguay, des
États-Unis, du Salvador, de l'Italie, de la Russie, de Cuba, du
Pérou, de l'Équateur, du Venezuela et de l'Argentine
étaient présents.
Dans ses remarques d'ouverture, le sous-ministre de la
Communication internationale, William Castillo, a rappelé
l'appel du président Nicolás Maduro à la
solidarité à la défense du peuple
vénézuélien face aux attaques « par
l'impérialisme américain qui s'accroissent à
chaque jour ».
18 années d'agression contre le gouvernement
bolivarien
Au cours de la journée de
délibérations, le vice-président pour le
Développement social et ministre de l'Éducation,
Elías Jaua, a analysé la situation actuelle au Venezuela
et mis en lumière la lutte que le peuple bolivarien a
menée pour défendre le droit de décider de son
destin et exercer son droit à l'autodétermination de son
modèle politique,
économique, social et culturel.
« Ce furent 18 années d'agression
économique, d'agression diplomatique et militaire
internationale ; d'agression par la déstabilisation et la
violence », a dit le ministre.
Dans le même ordre d'idées, il a
dénoncé le fait que depuis le 1er avril dernier, la
décision a été prise dans les centres du pouvoir
impérial de renverser définitivement le gouvernement
révolutionnaire et constitutionnel dirigé par le
président Nicolás Maduro à tout prix.
« La première
offensive a été menée par des secteurs
organisés pour s'engager dans des actions de haine sociale, de
violence armée. Ce que le Venezuela a vécu les trois
derniers mois, ce ne sont pas des émeutes comme celles qui se
déroulent ailleurs dans le monde, ce sont des attaques de
groupes armés contre le droit de la majorité des
Vénézuéliens de vivre en paix et pour
déstabiliser et promouvoir la guerre civile au
Venezuela », a expliqué le ministre.
Cependant, a-t-il dit, ces actions ont
été vaincues par l'État
vénézuélien et les plus de 8 millions de
personnes qui, le 30 juillet, ont élu l'Assemblée
nationale constituante « pour défendre le droit de vivre
en paix. »
À ce sujet, et face à la campagne de
manipulation et d'ignorance des médias à propos de
l'Assemblée constituante, le vice-président pour le
Développement social a réaffirmé la
légalité du corps législatif qui a
été convoqué sur la base des
articles 374, 348 et 349 de la Constitution de la
République bolivarienne du
Venezuela.
« Nous sommes engagés dans un processus
profondément démocratique qui ne peut pas être
déformé ; un instrument puissant pour la
libération », a ajouté Jaua, qui a
également rejeté les mesures récentes prises par
l'administration Trump contre la République bolivarienne.
Plan d'action
À la réunion préparatoire, le
député de l'Assemblée constituante, Adán
Chávez, s'est référé au plan d'action du
« scénario de l'empire » qui vise à
créer des conditions propices au renversement du gouvernement
bolivarien : la guerre psychologique et médiatique ;
la guerre économique et l'intervention directe.
Cependant, a-t-il dit, le Venezuela possède les
mécanismes pour résister et faire face à cet
« assaut féroce. »
En même temps, il a remercié les peuples
du monde pour leur solidarité contre les décisions
unilatérales de Washington prises au détriment du
Venezuela.
« Alors que l'assaut de l'empire s'est
intensifié, il en est de même de la solidarité
internationale avec notre processus, la volonté de lutter pour
continuer à remplir l'un des mandats bolivariens rescapés
par le Commandant Chávez : l'union de notre
Amérique, l'union de nos peuples », a
déclaré Adán Chavez.
Parallèlement, le ministre de la Communication
et de l'Information, Ernesto Villegas, a souligné qu'il y a eu
un tournant dans la déclaration du président
américain Donald Trump, où il a déclaré
qu'il n'exclurait pas une intervention militaire au Venezuela et dans
le décret qu'il a signé le 25 août en tant que
président des États-Unis
contre le Venezuela. « Il s'agit d'une déclaration de
guerre économique. »
Face à cette situation, le ministre de la
Communication a appelé les peuples du monde à «
regarder ce qui se développe au Venezuela avec un oeil sur
l'histoire, sur la manière dont nos libérateurs ont vu
les choses... Le peuple Vénézuélien
développe un processus historique inspiré de leurs
exploits. »
Le peuple s'investit du pouvoir par les travaux de
l'Assemblée nationale constituante
La session du 29 août 2017 de l'Assemblée nationale
constituante du Venezuela
L'Assemblée nationale constituante (ANC) de la
République bolivarienne du Venezuela poursuit ses travaux
commencés depuis son élection le 30 juillet.
Après que les représentants de l'Assemblée
nationale contrôlée par l'opposition aient boycotté
une réunion appelée par l'ANC pour discuter de la
coordination des deux institutions,
l'ANC a approuvé un décret le 18 août qui lui
permettra, selon sa présidente Delcy Rodriguez, d'adopter une
loi sur des questions comme « la préservation de la paix,
de la sécurité, de la souveraineté, du
système socio-économique et financier ». La
présidente a précisé que le décret ne
dissoudrait pas l'Assemblée nationale, malgré ce
que prétendent les forces de changement de régime
à l'intérieur et à l'extérieur du
Venezuela, y compris au Canada.
Le 24 août, un statut a été
adopté à l'unanimité qui définit le
fonctionnement de l'ANC ainsi que le processus d'approbation d'un
nouveau projet de constitution. Il prévoit la création
de 21 commissions chargées de rédiger des
modifications à la constitution, portant notamment sur les dix
thèmes que le président Nicolás Maduro a
proposés lorsqu'il a convoqué l'assemblée
constituante le 1er mai.[1]
La loi établit que l'ANC sera en session du mardi au jeudi de
toutes les semaines et à tout autre moment que la
majorité des membres présents jugera nécessaire.
Des mécanismes seront mis à la disposition des citoyens
qui
souhaitent partager leurs idées avec l'ANC afin de pouvoir le
faire.
Toujours le 24 août, la Commission pour une
économie productive et diversifiée a été
créée et a été chargée de
créer un nouveau modèle pour le développement
économique du Venezuela. Treize sous-commissions seront
créées pour différents secteurs de
l'économie tels que les institutions bancaires et
financières, les services, la
construction, les mines et le pétrole et les industries de base.
Il y aura également un examen des pratiques de fixation des prix.
Une partie de ce travail sera consacrée à
concevoir les moyens de lutte contre la spéculation
financière et le stockage de biens qui visent à
créer délibérément des pénuries et
à provoquer l'inflation, des éléments clés
de la guerre économique menée contre le gouvernement et
le peuple vénézuéliens.
Le 31 août, les organisations qui
représentent tous les secteurs de l'économie et les
entreprises ont été invitées à
présenter leurs opinions et propositions à l'ANC dans le
cadre d'un dialogue national pour discuter des moyens
d'améliorer le modèle de production du pays, de renforcer
et de diversifier l'économie et de vaincre la guerre
économique qui continue d'être menée par des forces
extérieures et internes qui cherchent à renverser le
gouvernement du président Maduro.
Le même jour, l'ANC a condamné les
nouvelles sanctions américaines imposées le 25
août pour bloquer l'accès du Venezuela au crédit du
système financier des États-Unis et cibler
spécifiquement la compagnie pétrolière nationale
Petroleos de Venezuela (PDVSA).
« Nous condamnons et rejetons
catégoriquement l'arrêté illégitime et
illégal du président des États-Unis
d'Amérique imposant des sanctions économiques et
financières à l'encontre du peuple de la
République bolivarienne du Venezuela », souligne une
déclaration qu'a lue le député Diosdado Cabello.
« Ces sanctions que le président
américain Donald Trump a l'intention d'imposer... [ne sont pas]
contre la PDVSA... ce sont des sanctions [contre] notre peuple, parce
que lorsque nous avons repris possession de la compagnie
pétrolière, nous l'avons mise en service au
bénéfice de notre peuple, » a
déclaré Erika Farías, députée de
l'ANC.
Par ailleurs, la discussion a commencé sur le
projet de loi sur la coexistence pacifique face à
l'intolérance et la violence, proposé par le
président Maduro.
Une Commission de la vérité, de la
justice et de la paix qui tiendra des réunions publiques pour
donner la parole aux victimes des actes terroristes encouragés
par l'opposition vénézuélienne a également
été créée et a commencé ses travaux.
Elle se penchera sur les modifications à apporter au
système judiciaire pour mettre fin à l'impunité,
en
particulier en ce qui concerne la violence engagée dans un but
politique. Elle est dirigée par la présidente de l'ANC,
Delcy Rodriguez.
L'un des premiers actes de l'ANC a été de
suspendre la procureure générale Luisa Ortega Díaz
accusée de « violation grave de la loi » et
d'avoir participé activement à la campagne appuyée
de l'étranger pour déstabiliser le pays. Elle et son
mari, un député à l'Assemblée nationale,
qui fait également l'objet d'une enquête pour
participation présumée à un réseau de
corruption au sein du ministère que son épouse dirigeait,
ont fui en Colombie où le gouvernement de Juan Manuel Santos
leur a immédiatement offert l'asile.
Le lendemain, Ortega s'est envolée pour le
Brésil (où le gouvernement issu d'un coup d'État
lui aurait aussi offert, semble-t-il, l'asile immédiat) pour
rencontrer les procureurs généraux de l'Argentine, du
Chili, du Paraguay et de l'Uruguay du bloc commercial Mercosur.
À cette rencontre, elle a prétendu avoir des preuves
(sans en produire
une seule) que le président Maduro et d'autres hauts dirigeants
du gouvernement étaient impliqués dans la corruption.
Par ailleurs, le Conseil national électoral
(CNE) a confirmé que 76 partis politiques, y compris tous
les principaux partis d'opposition, ont demandé à
participer aux élections régionales pour les postes de
gouverneur d'État qui se tiendront en octobre dans les 23
États du pays. L 'ANC a ordonné que la date des
élections
du 10 décembre soit devancée. Il y a eu 800
demandes d'enregistrement de candidats, dont 226 satisfont les
critères de participation.
Note
1. Voir «
Au sujet de l'Assemblée constituante du Venezuela », LML
du 20 mai 2017, numéro 20
Les forces de changement de régime
dirigées par les États-Unis poursuivent leur sale travail
- Margaret Villamizar -
Le 8 août, un groupe de pays membres de
l'Organisation des États américains (OEA), dont le
Canada, se sont réunis à Lima, au Pérou, pour
continuer de comploter contre le Venezuela, en marge de l'OÉA.
Cette fois-ci, comme pour dissimuler qui dirige toute cette
opération, les États-Unis n'étaient pas
présents physiquement. Les douze
pays ont émis un document portant le nom de «
Déclaration de Lima »[1]
qui contient seize mesures à prendre dans le cadre de l'effort
continu pour isoler et sanctionner le Venezuela en réponse
à la tenue réussie de son élection d'une
assemblée constituante nationale en défi des demandes et
des
menaces de ces forces dirigées par les États-Unis. Entre
autres, le groupe de douze pays a déclaré qu'il va
continuer de mettre
en oeuvre ce qu'il a appelé la Charte démocratique
interaméricaine contre le Venezuela bien que les mesures qu'il
propose ou l'application même de la charte n'ont jamais
été approuvées par l'OEA après plus d'un an
de tentatives de la
part des forces interventionnistes.
Le groupe a aussi
affirmé qu'il ne reconnaîtrait pas l'Assemblée
constituante nationale, ni aucune de ses décisions, en raison de
sa soi-disant illégitimité, et qu'il n'appuierait
aucun candidat vénézuélien comme
représentant
à des organisations internationales ou régionales.
Les représentants des cinq autres pays
participants -- la Jamaïque, la Grenade, la Guyane et Sainte-Lucie
(les seuls pays des Caraïbes représentés à la
réunion) de même que l'Uruguay n'ont pas signé
cette « déclaration ».
Le même jour, le Conseil politique de l'Alliance
bolivarienne pour les peuples de notre Amérique (ALBA) s'est
réuni au Venezuela où il a réaffirmé son
appui au gouvernement du Venezuela. Le secrétaire
général de l'ALBA, David Choquehuanca, de Bolivie, a
dit : « Les autorités qui sont au Pérou ne
représentent pas le point de vue
de notre peuple. Notre peuple ne veut pas de guerre et ne veut pas de
conflit. »
À la réunion, le ministre des Affaires
étrangères de Cuba, Bruno Rodriguez, a souligné
que la bataille pour le Venezuela était « la bataille de
l'Amérique latine, la bataille du monde entier ».
La réunion de Lima et la «
déclaration » ont été suivies d'une
tournée d'une semaine de quatre pays latino-américains
par le vice-président des États-Unis, Mike Pence, suite
à laquelle les gouvernements néolibéraux de la
Colombie, de l'Argentine, du Chili et de Panama ont haussé le
ton envers le Venezuela tout en soutenant qu'ils
s'opposaient au recours à la force. Pendant que Pence
était en tournée, Donald Trump a déclaré
qu'il n'écartait pas l'« option militaire »
contre le Venezuela.
À la « Conférence de Défense
sud-américaine » tenue du 22 au 25
août au Pérou, où le Commandement Sud des
États-Unis a réuni les dirigeants militaires de sept pays
« pour des discussions sur comment combattre des réseaux
illicites et réagir aux cyberattaques et aux crises
humanitaires », l'amiral de la Marine,
Kurt Tidd, le commandant du Commandement Sud, a fait valoir que les
problèmes discutés à la réunion
étant de nature « véritablement
mondiale », « aucun pays ou aucune armée
n'était en mesure de les résoudre en agissant
seul ». Il a ajouté : « Nous devons tous
travailler ensemble, échanger librement l'information et nous
vouer une confiance implicite ». Il a dit de la
conférence qu'elle était « un forum important pour
discuter d'une coopération cruciale à l'affrontement des
menaces dans la région ».
Rappelons que le décret émis en 2015
par le président Obama et renouvelé par lui en tant qu'un
de ses derniers actes présidentiels accusait le Venezuela
d'être une « menace inhabituelle et
extraordinaire » à la sécurité
nationale des États-Unis.
Comme toutes les manigances des impérialistes
américains pour créer des prétextes à
l'intervention et la guerre, la Déclaration de Lima reprend les
fausses accusations et est teinte d'une hypocrisie embarrassante. Pour
ne donner qu'un exemple, pendant qu'il accueillait à Lima des
réunions du U.S. Southern Command et de représentants
d'une
minorité de pays membres de l'OÉA, pour comploter contre
le gouvernement du Venezuela en invoquant une prétendue «
rupture de l'ordre démocratique » et la «
violation systématique des droits humains et des libertés
fondamentales », le gouvernement du Pérou
était lui-même occupé à criminaliser les
enseignants péruviens en grève
en recourant aux pouvoirs de police. Plutôt que de
négocier avec les enseignants, qui étaient en
grève pour réclamer de meilleurs salaires et conditions
de travail et exiger des investissements adéquats dans le
réseau d'éducation publique, le 19 juillet le
président Pedro Pablo Kuczynski a décrété
l'état d'urgence, suspendu les droits
constitutionnels à la liberté et la
sécurité, autorisé des fouilles et des
arrestations sans mandat et suspendu la liberté
d'assemblée et de mouvement pendant 30 jours.[2]
Les enseignants péruviens en grève descendent dans la
rue le 10 août 2017.
Nouvelles sanctions étasuniennes
Le 25 août, le président Donald Trump
a signé un décret qui imposait une nouvelle série
de sanctions économiques contre le Venezuela. Le même
jour, Nikki Haley, l'ambassadrice des États-Unis aux Nations
Unies a dit ce qui suit lors d'une conférence de presse :
« Nous n'approuvons rien de ce que fait Maduro. Nous comptions
sur l'OEA mais elle a été incapable de faire quoi que ce
soit. Nous avons convoqué une réunion d'urgence du
Conseil de sécurité, mais celui-ci a conclu que la
question n'avait rien à voir avec la paix et la
sécurité. Maintenant nous avons imposé des
sanctions et nous allons voir s'il y a autre chose que nous pouvons
faire. »
Démontrant qu'il s'agit d'une campagne
orchestrée, le gouvernement Trudeau a tout de suite
exprimé son appui au décret de Trump et
déclaré par le biais du compte Twitter d'Affaires
mondiales Canada : « Le Canada salue l'action des
États-Unis visant à imposer des sanctions additionnelles
au Venezuela. Nous continuerons d'exiger un
retour à la démocratie. »
Notes
1. Déclaration
de Lima :
Les ministres des Affaires étrangères et
représentants de l'Argentine, du Brésil, du Canada, du
Chili, de la Colombie, du Costa Rica, du Guatemala, du Honduras, du
Mexique, du Panama, du Paraguay et du Pérou, se sont
réunis à Lima, le 8 août 2017, pour
examiner la situation critique qui prévaut au Venezuela et
trouver des
moyens de contribuer à la restauration de la démocratie
au pays grâce à une solution pacifique et
négociée ;
En se fondant sur l'esprit de solidarité qui
caractérise la région et sur notre conviction que la
négociation, dans le strict respect du droit international et du
principe de non intervention, ne contrevient pas aux droits de la
personne et ne bafoue pas la démocratie, et qu'elle est le seul
moyen d'assurer une solution durable aux
désaccords ;
Affirmons ce qui suit :
Notre condamnation de la
rupture de l'ordre démocratique au Venezuela.
Notre décision de ne
pas reconnaître l'Assemblée constituante nationale ni
aucune de ses décisions en raison de son
illégitimité.
Notre soutien et notre
solidarité sans réserve à l'Assemblée
nationale démocratiquement élue.
Que les poursuites
judiciaires, qui selon la Constitution exigent l'approbation de
l'Assemblée nationale, ne seront reconnues qu'une fois que lade
l'homme des
dite Assemblée les aura approuvées.
Notre rejet total de la
violence et de toute autre action qui implique le recours à la
force.
Notre soutien et notre
solidarité envers le procureur général et les
membres du bureau du procureur du Venezuela, et la réclamation
du respect des mesures de précaution établies par la
Commission interaméricaine des droits de l'homme.
Notre condamnation de la
violation systématique des droits de la personne et des
libertés fondamentales, de la violence, de la répression
et de la persécution politique, de l'existence de prisonniers
politiques et de l'absence d'élections libres et
équitables en présence d'observateurs internationaux
indépendants.
Que le Venezuela ne respecte
pas les obligations et les exigences des membres du Conseil des droits
de l'homme des Nations Unies.
Nos vives inquiétudes
concernant la crise humanitaire au Venezuela et notre condamnation du
gouvernement parce qu'il ne permet pas l'entrée de nourriture et
de médicaments au Venezuela.
Notre décision de
continuer d'appliquer la Charte démocratique
interaméricaine au Venezuela.
Notre appui à la
décision du MERCOSUR de suspendre les droits du Venezuela
conformément au Protocole d'Ushuaia relatif à
l'engagement démocratique.
Notre décision de
n'appuyer aucune candidature du Venezuela présentée
à des organisations et mécanismes régionaux et
internationaux.
Notre appel visant à
mettre un terme au transfert d'armes au Venezuela conformément
aux articles 6 et 7 du Traité sur le commerce des
armes.
Que, compte tenu de la
situation actuelle, nous demanderons à la présidence pro
tempore (PPT) de la Communauté d'États
latino-américains et caribéens (CELAC) et à
l'Union
européenne de reporter le sommet CELAC-UE prévu en
octobre 2017.
Notre engagement à
suivre la situation au Venezuela, au niveau ministériel,
jusqu'au rétablissement complet de la démocratie dans le
pays, et à nous réunir au plus tard pendant la prochaine
session de l'Assemblée générale des Nations Unies,
réunion à laquelle d'autres pays pourraient être
conviés.
Notre intention d'appuyer de
façon urgente, dans le strict respect de la souveraineté
du Venezuela, tous les efforts de négociation sérieux
déployés de bonne foi, qui font le consensus de toutes
les parties concernées, destinés à rétablir
pacifiquement la démocratie dans le pays.
Lima, le 8 août 2017
2. Plus récemment, le 29 août, le
président Kuczynski a émis un « décret
d'urgence » pour briser la grève. Le décret
stipulait que les enseignants qui ne serait pas de retour au travail
à la date fixée seraient congédiés et
remplacés. Le 2 septembre, après 80 jours de
grève durant lesquels
ils ont reçu l'appui actif des médecins et des
travailleurs de différents secteurs de l'économie, les
enseignants ont décidé de suspendre leur action
temporairement tout en laissant savoir que la lutte n'est pas
terminée. Si l'étude que le gouvernement s'est
engagé à faire sur leurs revendications ne donne pas de
résultat, la grève reprendra.
Lisez Le
Marxiste-Léniniste
Site web: www.pccml.ca
Courriel: redaction@cpcml.ca
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