Le Marxiste-Léniniste

Numéro 36 - 9 septembre 2017

Conclusion de la deuxième ronde de renégociations de l'ALÉNA

Les Mexicains s'opposent à
la braderie de leur pays

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Manifestation contre l'ALÉNA à Mexico le 1er septembre 2017

Conclusion de la deuxième ronde de renégociations de l'ALÉNA
Les Mexicains s'opposent à la braderie de leur pays
L'hypocrisie des demandes d'expansion des institutions d'harmonisation réglementaire - Enver Villamizar

À titre d'information
Des secteurs de collusion et de conflit

La Fête du travail, pas la fête des libéraux
Développons la politique indépendante de la classe ouvrière! - K.C Adams
MANA fait toujours fonctionner l'usine avec des scabs! - Section locale 1005 du Syndicat des Métallos
Action vigoureuse des travailleurs de l'aéroport Pearson
Franc succès de la marche et de la célébration de la Fête du travail à Prince George
Photos de partout au Canada

Venezuela
Les forces populaires à la défense de la révolution bolivarienne
Sommet et journées mondiales de solidarité à la défense de la paix et de la démocratie au Venezuela les 16 et 17 septembre
Le peuple s'investit du pouvoir par les travaux de l'Assemblée nationale constituante
Les forces de changement de régime conduites par les États-Unis poursuivent leur sale travail - Margaret Villamizar


Conclusion de la deuxième ronde de renégociations de l'ALÉNA

Les Mexicains s'opposent à la braderie de leur pays


Manifestation de dizaines de milliers de supporters du candidat présidentiel mexicain
Andrés Manuel López Obrador contre l'ALÉNA et à la défense de la dignité du
Mexique le 3 septembre 2017

Les négociations officielles de l'Accord de libre-échange nord-américain ont repris au Mexique du 1er au 5 septembre. On rapporte que des dizaines de milliers de supporters du candidat présidentiel mexicain Andres Manuel Lopez Obrador ont tenu une manifestation en opposition à l'ALÉNA et à la défense de la dignité du Mexique au cours de cette ronde. Le rassemblement a été l'expression de l'opposition du peuple mexicain à la braderie de son pays et aux attaques virulentes du président américain Donald Trump contre sa dignité.

La désinformation au sujet des progrès et des obstacles

Pendant cette ronde, une vingtaine de groupes de travail composés d'experts en commerce et de responsables techniques se sont réunis. De façon générale, les nouvelles et les déclarations officielles visent à engager les gens dans discussions sur ce que les dirigeants affirment être les axes de « progrès » et les « obstacles possibles au progrès » et sur des déclarations sensationnalistes, en particulier celles du président américain. Cette désinformation, semblable aux potins sur les vedettes, vise à inciter tout le monde à appuyer une section de la classe dirigeante contre une autre. Les déclarations qui reflètent la collusion ou la contention entre les dirigeants visent aussi à rendre les enjeux réels difficiles à saisir pour le peuple et à le décourager d'enquêter lui-même la situation.

Une déclaration trilatérale vague a été émise par les trois pays dans laquelle rien de substantiel n'est soulevé : « Dans plusieurs groupes, ce travail assidu a permis de fusionner plusieurs propositions sous forme d'un seul texte, sur lequel les différentes équipes continueront à travailler lors du prochain cycle de négociations. » On affirme que les trois pays renouvellent leur engagement « envers une négociation rapide et globale de l'accord, s'étant fixé comme objectif commun de finaliser ce processus avant la fin de l'année ».

Le Globe and Mail rapporte que selon des sources bien au fait du contenu des discussions à huis clos de cette ronde, « les États-Unis ont laissé entendre qu'ils exigeront une clause de contenu américain pour les autos fabriquées dans la zone de l'ALÉNA. Ils exigeront aussi un assouplissement du système protectionniste de la gestion de l'offre en ce qui concerne le lait, les oeufs et la volaille. Ils ont aussi prôné l'élimination du système de résolution des litiges contenu dans le chapitre 19 que le Canada et le Mexique veulent maintenir. » Cette ronde a pris fin sans que les États-Unis aient fourni des chiffres spécifiques quant aux exigences liées au contenu américain, ni expliqué la nature des assouplissements dans la gestion de l'offre ou proposé une exemption des lois « Acheter Américain » de la règlementation de sous-traitance des gouvernements,  selon les « sources » du Globe and Mail.

Ces « signaux » de la part des États-Unis sont présentés comme les principaux « obstacles » pour le Canada auxquels se heurterait le gouvernement Trudeau. En réalité, en appuyant le Partenariat transpacifique et en signant cet accord qui contient des mesures semblables à celles proposées actuellement, le gouvernement Trudeau a déjà démontré sa volonté de se soumettre aux demandes des États-Unis. La question centrale de la souveraineté économique n'est jamais soulevée.

Ce qui est aussi dissimulé derrière les sujets de conflit est l'unanimité qui règne entre les trois exécutifs qui s'entendent pour dire que les prises de décisions importantes en matière d'économie et de territoires des trois pays doivent être « harmonisées » pour répondre aux exigences des monopoles.

La prochaine ronde de renégociations doit avoir lieu à Ottawa du 23 au 27 septembre.

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L'hypocrisie des demandes d'expansion des institutions d'harmonisation réglementaire


Rassemblement contre l'ALÉNA au lancement des renégociations à Mexico
le 1er septembre 2017

Le PCC(M-L) a déclaré dans le passé : « Ce que fait le gouvernement actuel sur la question de la réglementation mérite l'attention de la classe ouvrière et de ses alliés. Cela concerne les pouvoirs discrétionnaires appartenant aux fonctionnaires et agences gouvernementales découlant de leur mandat spécifique au service du droit public. Quand il s'agit de l'interprétation et de l'application des lois, si la loi repose sur la défense du bien public, c'est une chose, mais si elle repose sur les intérêts des monopoles et leur désir d'impunité, c'en est une autre. Qui décide et qui contrôle le processus décisionnel est crucial. Rappelons que les décisions autorisant la torture comme celles des administrations Bush et Obama aux États-Unis sont prises par décret exécutif suivant la réglementation établie ! Quand la réglementation ne défend plus le citoyen ou le résident mais viole ses droits, la société a un sérieux problème sur les bras. »

Le Conseil de coopération en matière de réglementation a été créé dans le cadre de l'entente Par-delà la frontière établissant un Périmètre de sécurité nord-américain. Grâce à lui les monopoles d'Amérique du Nord ont obtenu voix au chapitre directement sur l'économie nord-américaine par l'entremise de différents conseils sectoriels. Ces conseils disent aux gouvernements ce qu'ils doivent faire pour garantir la compétitivité nord-américaine. Ce mécanisme a permis aux monopoles d'organiser un coup contre les gouvernements nationaux et ce qu'on appelle les gouvernements infranationaux. Ils ont été capables de décider quelles lois doivent être adoptées et quelles lois il faut changer pour donner davantage champ libre aux monopoles.

Tous les organismes ministériels et gouvernementaux, qui supervisent tous les aspects de la vie au Canada, ont été intégrés à leurs contreparties américaines et ont tenu des réunions régulières pour faire en sorte que des décisions uniques soient prises au service des monopoles nord-américains.[1]

Le gouvernement Harper par exemple a même adopté une nouvelle loi concernant l'approbation de la réglementation par le gouvernement. Cette loi autorise les organismes décisionnels du gouvernement canadien à déléguer et sous-déléguer des pouvoirs réglementaires à d'autres organismes. De cette façon, la prise de décision sur tous les aspects de la vie des Canadiens peut être liée aux organismes décisionnels des États-Unis. Une fois que cette liaison est faite, si la réglementation américaine change, la réglementation canadienne change elle aussi automatiquement.[2]

Il existe déjà des Conseils de coopération en matière de réglementation entre le Canada et les États-Unis et entre le Mexique et les États-Unis. Il est certain que ces trois pays souhaitent l'établissement d'un conseil trilatéral. Il semble que le Canada ait pris l'initiative de mettre cela de l'avant, sans doute pour que la proposition n'ait pas l'air de provenir des États-Unis.

Les monopoles ne sont pas opposés à ce que les lois et les règlements soient appliqués en autant qu'ils sont conçus pour soutenir le droit de monopole. Les gouvernements canadiens ont démantelé plusieurs des arrangements légaux et réglementaires qui soutenaient le droit public et ont limité de différentes façons les pouvoirs arbitraires des ministères et des hauts fonctionnaires. Maintenant que le droit public a été écarté, le gouvernement veut que les lois et la réglementation qui soutiennent le droit de monopole soient appliqués de manière stricte afin de permettre aux monopoles d'agir comme bon leur semble en criminalisant toute opposition ou entrave à leur capacité de le faire. Une loi à laquelle on a fréquemment recours maintenant est la Loi sur les arrangements avec les créanciers des compagnies (LACC) qui impose le droit de monopole d'une façon particulièrement brutale et arbitraire. Quand les gouvernements Trump et Trudeau parlent de leur détermination à faire appliquer les lois du travail et environnementales ils expriment en fait le désir de faire appliquer les lois qui soutiennent le droit de monopole.

Notes

 1. Voir « Le nouveau plan d'harmonisation réglementaire », LML, 21 octobre 2014

 2. Voir « Le gouvernement Harper veut changer la façon de faire la réglementation », LML, 23 avril 2013 

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À titre d'information

Des secteurs de collusion et de conflit

Selon les rapports de presse, les pourparlers sur l'ALÉNA progresseraient lentement et pourraient être dans une impasse sur des enjeux importants pour les trois parties. Cela semble en discordance avec le fait qu'une bonne partie des nouveaux enjeux de l'ALÉNA ont déjà été négociés dans le cadre du Partenariat transpacifique (PTP). En fait, le PTP servira sans doute de cadre de référence pour la « modernisation » de l'ALÉNA à plusieurs égards.

Le réseau CTV cite Robert Holleyman, du département du commerce des États-Unis du temps d'Obama : « Je crois que le Canada agit intelligemment. La ministre Freeland comprend que 80 % de ce qui va aller dans l'ALÉNA renégocié a déjà fait l'objet d'ententes lors de la conclusion du Partenariat transpacifique entre les trois pays en octobre 2015. »

Peter Clark, président de Grey, Clark, Shih and Associates et stratège du commerce international, soutient que le représentant américain dans les négociations voudrait utiliser les textes du PTP comme référence pour tout conclure en temps. Selon lui, « le Canada et le Mexique ne sont pas si pressés de s'appuyer sur des textes en grande partie dictés par les États-Unis, que le Canada a acceptés en échange d'un meilleur accès au Japon. »

Il semble ne pas voir la contradiction évidente entre le fait que les textes du PTP ont été en grande partie dictés par les États-Unis et la prétention des États-Unis d'être hésitants à renégocier l'ALÉNA. Les négociateurs canadiens savaient dès le départ que tout ce qui allait être négocié dans le cadre du PTP et de l'Accord économique et commercial global avec l'Europe fixerait la barre pour les demandes de la partie américaine dans l'ALÉNA.

Demande d'expansion des institutions d'harmonisation réglementaire

World Trade Online note : « Le gouvernement canadien veut des dispositions plus solides sur la coopération en matière de réglementation durant ce deuxième round de la renégociation de l'ALÉNA, dans l'espoir d'aller au-delà du Conseil de coopération Canada-États-Unis créé par les gouvernements Obama et Harper en 2011, selon des intervenants canadiens. Le Canada voudra inclure dans l'ALÉNA les exigences d'un conseil de coopération en matière de réglementation qui est dirigé au niveau politique, qui se réunit régulièrement et qui fixe l'ordre du jour pour les développements ultérieurs. » (Voir « L'hypocrisie des demandes d'expansion des institutions d'harmonisation réglementaire » ci-dessus)

Enchâsser les réformes énergétiques du Mexique
pour qu'il ne puisse affirmer ses droits

Selon certaines informations, l'un des terrains d'entente des monopoles et des gouvernements qui les servent est l'objectif d'enchâsser à même l'ALÉNA la privatisation du secteur énergétique du Mexique. Par exemple, Reuters affirme que selon le négociateur en chef du Mexique, Kevin Smith, « les négociateurs américains, canadiens et mexicains se concentrent sur les façons d'enchâsser les imposantes réformes énergétiques mises en oeuvre par le président mexicain Enrique Pena Nieto dans un Accord de libre-échange nord-américain modernisé.

« Les réformes de 2014 ont arraché le contrôle du secteur du pétrole et du gaz des mains de l'État et l'ont ouvert à l'investissement privé. Le fait de les incorporer dans une entente vieille de 23 ans comme l'ALÉNA est perçu comme une approche qui permettrait de les conserver à long terme. »

Et Reuters d'ajouter : « Lorsque l'ALÉNA a été adopté en 1994, le secteur énergétique du Mexique était fermé. Par ses réformes, Pena Nieto a mis fin à un monopole de plusieurs décennies de la compagnie nationale de pétrole Pemex (PEMX.UL) et a assuré des soumissions concurrentielles pour le pétrole. Le fait d'enchâsser ces réformes dans l'ALÉNA les protégerait contre de futurs gouvernements qui voudraient les abroger... Aussi le fait d'accroître le commerce énergétique et les investissements par le biais de l'ALÉNA contribuerait à réduire le déficit commercial de 64 milliards $ des États-Unis avec le Mexique, un véritable irritant pour le président des États-Unis Donald Trump, en partie par la hausse de ventes de gaz et d'équipement pétrolier des États-Unis au Mexique. »

Reuters cite le négociateur en chef Kevin Smith : « Nous travaillons en ce sens, tout en analysant tous les éléments qui doivent être ajoutés à la discussion énergétique pour qu'elle reflète la réforme établie par le Mexique. »

L'Associated Press cite le secrétaire mexicain de l'Économie : « Il n'y a pas de points différents ou controversés » (pour ce qui est des renégociations de l'ALÉNA). La principale préoccupation semble être si l'énergie doit être traitée dans un chapitre qui lui est réservée ou si elle doit être répartie dans tous les chapitres.

Bloomberg News affirme ouvertement que les efforts visant à enchâsser les réformes mexicaines ont comme objectif d'empêcher tout futur gouvernement mexicain d'affirmer sa souveraineté nationale : « Les investisseurs dans le secteur énergétique craignent qu'Andres Lopez Obrador, un candidat bien en vue pour les élections présidentielles de l'an prochain, ne cherche à abroger certaines clauses des réformes. Si nous incorporons ces dernières dans l'ALÉNA et les rendons redevables en vertu d'obligations internationales, ce serait une garantie supplémentaire. »

Selon les informations, les associations qui représentent les monopoles de gaz et de pétrole et qui sont actives partout en Amérique du Nord ont intensifié leurs interventions dans ces négociations. Bloomberg News rapporte que ces monopoles « obtiennent des rôles formels dans les comités qui gèrent le processus, déployant ainsi des lobbyistes qui peuvent influencer celui-ci et faire valoir leurs priorités à l'administration ».

Le rapport Bloomberg mentionne Chevron à titre d'exemple, qui a obtenu un siège sur un comité américain « de conseillers énergétiques pour l'ALÉNA ».

À noter qu'au Canada, Sophie Brochu, la présidente et PDG de Gaz Métro, est membre du comité consultatif officiel de la ministre Chrystia Freeland, tandis que Lorraine Mitchelmore, l'ancienne présidente canadienne de Shell Canada Limitée, est membre du conseil consultatif canadien de l'ALÉNA en matière d'environnement.

Dans une lettre du American Petroleum Institute, de l'Association canadienne de producteurs pétroliers et de l'Association mexicaine de sociétés d'hydrocarbures, ces associations font valoir qu'elles cherchent « une plus grande certitude réglementaire et l'harmonisation des normes industrielles, des éléments compris dans d'autres accords commerciaux ».

Selon Bloomberg : « Les négociations permettront peut-être au Canada, par exemple, d'exiger une plus grande prévisibilité en matière d'approbation des oléoducs et des lignes électriques qui traversent les États-Unis, suite à des années de litiges touchant au projet Keystone XL de TransCanada Corp.

« Les compagnies énergétiques font d'importantes pressions pour préserver — et même consolider — les mécanismes de règlement des différends entre investisseurs et États dans l'ALÉNA qui autorisent les entreprises à contester juridiquement d'autres pays pour discrimination.

« Les compagnies pétrolières demandent aux négociateurs de faciliter la mobilité des travailleurs et de l'équipement pétroliers par les frontières américaines avec le Mexique et le Canada. Les grands groupes commerciaux du pétrole et du gaz du Canada, du Mexique et des États-Unis prônent conjointement un nouveau « programme de visa de l'ALÉNA qui permettrait la mobilité de professionnels compétents de l'énergie ».

Pour mieux mettre en relief l'importance de l'énergie, Bloomberg affirme : « L'ALÉNA est la voie légale vers des ventes accrues de gaz au Mexique — 4 milliards de pieds cubes par jour l'an dernier, ou près de 60 % des exportations de gaz naturel des États-Unis. »

Au sujet de l'intérêt des États-Unis à enchâsser les réformes énergétiques mexicaines, on rajoute dans le rapport Bloomberg : « Au Mexique, les entreprises américaines ont mis la main sur cinq des huit blocs pétroliers en eaux profondes suite aux soumissions en décembre 2016. Andeavor, anciennement Tesoro Corp., vient d'ouvrir sa première station-service portant le nom d'ARCO dans le nord-ouest du Mexique et la compagnie voit plus loin puisqu'elle exploite des raffineries à El Paso, au Texas et à Los Angeles qui l'approvisionnent en pétrole tandis qu'elle compte sur ses nouveaux contrats d'oléoducs pour le transporter. »

Le conflit sur la question des droits des travailleurs

Selon des rapports de presse, le Canada cherche à amener les États-Unis et le Mexique sur le terrain des droits des travailleurs dans cette ronde de négociations. Le Canada et les États-Unis ont indiqué officiellement leur désir d'incorporer les clauses sur les normes du travail dans l'accord principal plutôt que dans un accord connexe. Selon des sources anonymes citées par la Presse Canadienne, le Canada cherche spécifiquement à amener les États-Unis à signer une série d'ententes sur le travail qu'ils ont refusé d'approuver jusqu'à maintenant et à changer les lois du travail du Mexique afin d'augmenter les salaires des travailleurs de l'automobile.[1]

Adrian Morrow rapporte dans le Globe and Mail qu'en ce qui a trait aux droits du travail, « le Canada veut que les États-Unis adoptent une loi fédérale empêchant les gouvernements des États de mettre en oeuvre des lois dites de droit au travail. Selon cette source, les États-Unis n'ont pas accepté cette requête. Le Canada estime que les normes du travail inférieures aux États-Unis et au Mexique, notamment celles des États, donnent à ces pays un avantage inéquitable dans l'attraction des emplois. »

Selon Morrow, le dirigeant d'Unifor Jerry Dias a rencontré le chef négociateur du Canada dans les pourparlers de l'ALÉNA, Steve Verheul, de même que des membres de l'équipe qui traitera de la question du travail quand celle-ci viendra à l'ordre du jour des négociations. Morrow rapporte que Dias et les négociateurs du Canada « font pression sur le Mexique en ce qui concerne les syndicats parrainés par les entreprises qui sont accusés de négocier des conventions collectives qui sont défavorables aux travailleurs ; qu'ils demandent aux deux pays d'offrir une année de congé familial payé comme le fait le Canada et qu'ils s'en prennent aux lois américaines du droit au travail qui permettent aux travailleurs dans les entreprises syndiquées de refuser de payer des cotisations syndicales, ce qui prive les syndicats de revenus ».

Selon un communiqué de presse d'Unifor, Dias agit comme conseiller pour l'équipe de négociation du Canada dans les pourparlers de l'ALÉNA. « Je suis très content de la position que prend le gouvernement canadien au sujet des normes du travail, a-t-il dit aux journalistes en marge des pourparlers. Le Canada fait face à deux problèmes : les basses échelles de salaires au Mexique et les États de droit au travail aux États-Unis. »

Dias a aussi participé à un rassemblement en faveur des droits des travailleurs en marge des négociations et à une conférence de Los Mineros, le Syndicat national des travailleurs des mines, de la métallurgie, de l'acier et affiliés de la République du Mexique. Il a demandé le retour du président du syndicat Los Mineros, Napoleón Gómez Urrutia, qui vit en exil au Canada. « Cette attaque à la liberté d'association et au droit des travailleurs de s'organiser doit cesser, a dit Dias. Nous n'allons pas être écrasés et nous n'allons pas nous laisser intimider. »

Il a également dit aux délégués qu'un mouvement syndical uni doit faire en sorte que les besoins des travailleurs soient présents à la table de renégociations de l'ALÉNA.

Suite aux pourparlers, le président général de la Fraternité internationale des Teamsters, Jim Hoffa, et le président de Teamsters Canada, François Laporte, ont émis un communiqué conjoint dans lequel on lit : « « Nous félicitions la délégation canadienne pour avoir insisté sur de très bonnes propositions — surtout en ce qui concerne les enjeux reliés au travail, qui ont été relégués à des accords parallèles inapplicables il y a 25 ans. Malgré le manque de transparence du gouvernement américain, nous savons que les propositions canadiennes pourraient mieux protéger les droits des travailleurs en Amérique du Nord que tout autre accord commercial précédent.

« Nous sommes d'accord avec nos gouvernements sur le fait qu'un ALENA modernisé deviendra un modèle pour de futurs accords commerciaux. C'est pourquoi l'élaboration d'un chapitre qui protège les droits des travailleurs est essentielle au succès de la renégociation. Un tel chapitre représente une condition préalable à notre appui d'un accord modernisé.

« En ce qui concerne le travail, nous sommes d'accord que les protections devraient être fondées dans les conventions de l'Organisation internationale du Travail (OLT)[2] et que les violations devraient être punies par des sanctions commerciales. Nous sommes d'accord que les lois antisyndicales right to work (droit au travail) de certains États américains réduisent les salaires et, par conséquent, constituent une subvention pour les exportateurs américains qui déplacent la production vers ces juridictions.

« Nous félicitons la ministre canadienne des Affaires étrangères Chrystia Freeland et son équipe pour leur ambition. Nous espérons que les négociateurs américains et mexicains donneront à la proposition canadienne la considération qu'elle mérite. La proposition canadienne devrait être le point de départ pour poursuivre des négociations qui reposent sur le fait que, dans les chaînes d'approvisionnement intégrées de l'Amérique du Nord, les salaires et les conditions de travail affectent toujours le commerce. »

Notes

 1. Le Mexique est signataire de 79 des 179 conventions dont 7 des 8 conventions fondamentales. Il n'a pas signé la convention sur le droit d'organisation et de négociation collective. Les États-Unis ont signé 14 des 179 conventions de l'Organisation internationale du travail dont 2 des 8 « conventions fondamentales ». Ce non-respect se produit au moment où le travail servile dans les prisons est légal et où de nombreux États possèdent des lois de droit au travail qui bloquent la formation de syndicats alors que d'autres États adoptent de nouvelles lois qui rendent les grèves illégales.

Le Canada a signé 36 des 179 conventions, dont les 8 conventions fondamentales. C'est seulement le 14 juin dernier que le Canada a signé la convention fondamentale finale sur le droit d'organisation et de négociation collective, bien que l'OIT l'ait adoptée en 1949. La convention n'entre cependant pas en vigueur avant juin 2018.

 2. Les huit conventions fondamentales sont :

Convention (n• 87) sur la liberté syndicale et la protection du droit syndical, 1948
Convention (n• 98) sur le droit d'organisation et de négociation collective, 1949
Convention (n• 29) sur le travail forcé, 1930
Convention (n• 105) sur l'abolition du travail forcé, 1957
Convention (n• 138) sur l'âge minimum, 1973
Convention (n• 182) sur les pires formes de travail des enfants, 1999
Convention (n• 100) sur l'égalité de rémunération, 1951
Convention (n• 111) concernant la discrimination (emploi et profession), 1958

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La Fête du travail, pas la fête des libéraux

Développons la politique indépendante
de la classe ouvrière!

La classe ouvrière a peu d'occasions de présenter ses opinions et son ordre du jour indépendants. Les impérialistes anglo-américains ont créé la Fête du travail en opposition au Premier Mai, la Journée internationale d'unité et de lutte de la classe ouvrière, dans l'espoir que les travailleurs oublient le communisme et le progrès social et adoptent le chauvinisme canadien. Les conditions matérielles sont telles cependant que peu importe ce que la classe dominante invente, elle n'est pas capable d'amener les travailleurs de la base à célébrer les attaques qui sont lancées contre eux comme si elles représentaient quelque chose de positif.

En tant que facteur humain essentiel dans l'économie socialisée et producteur de toute la valeur dont la société a besoin pour survivre, la classe ouvrière a beaucoup de choses à dire sur sa situation et à proposer pour un avenir libéré de l'impérialisme et du privilège de classe. La classe ouvrière n'apprécie pas que le peu d'espace officiel qui lui a été donné soit usurpé pour faire place à la promotion de l'ordre du jour libéral et des personnalités libérales et pour mettre de côté ses demandes et ses luttes. La Fête du travail n'est pas la fête des libéraux. Plusieurs travailleurs sont déterminés à ne pas permettre cette subversion de leur espace.

Cette année, à l'occasion de la Fête du travail, il y a eu un effort pour balayer sous le tapis les opinions indépendantes de la classe ouvrière et son ordre du jour prosocial à la faveur d'expressions inappropriées de soulagement qu'au moins nous sommes débarrassés de Stephen Harper. Ce hiatus entre la réalité à laquelle les travailleurs font face et le progrès proclamé n'avait rien pour plaire à de nombreuses sections de la classe ouvrière qui marchaient pour soutenir la dignité du travail.

En ce moment, le contrat social est en lambeaux. La plupart des sections de la classe ouvrière, organisées et non organisées, ne sont pas capables de négocier librement des salaires et des conditions de travail qui leur sont bénéfiques et qui apportent quelque chose au travail qu'elles font. Les gouvernements, les agences de l'État et les tribunaux interviennent avec des lois qui imposent un ordre du jour d'austérité et des décisions qui privent les travailleurs de ce qui leur revient de droit, comme les pensions. Le salaire minimum à 15 $ et le bannissement de l'amiante sont utilisés pour suggérer que tout va pour le mieux au Canada et que l'offensive antisociale a été stoppée avec la victoire des libéraux de Justin Trudeau. L'élite dominante impérialiste trouve son réconfort dans l'écrasement du mouvement politique de la classe ouvrière à la défense de ses droits. Elle veut que le peuple reste sous son emprise et son contrôle. Le mouvement ouvrier a fait « des avances importantes... alors nous sommes plutôt satisfaits de la situation », a dit un dirigeant syndical libéral lors de la Fête du travail.

Non, la classe ouvrière n'est pas « plutôt satisfaite de la situation » précisément parce que les illusions au sujet des libéraux de Justin Trudeau et d'autres représentants de l'élite dominante sapent l'esprit de combat et la force de résistance de la classe ouvrière et la rendent vulnérable aux attaques. Tous les efforts sont faits pour empêcher la classe ouvrière de bâtir et de renforcer sa voix indépendante et sa présence organisationnelle au Canada, ce qui a pour effet d'affaiblir la défense des droits de tous et de l'aveugler aux préparatifs nécessaires pour s'investir du pouvoir de décider dans une démocratie et un projet d'édification nationale qui viennent d'elle.

Les travailleurs canadiens sont vulnérables aux attaques s'ils ne préservent pas l'indépendance du mouvement de la classe ouvrière. Celui-ci fait face à des problèmes sérieux qui concernent le mouvement entier et non simplement telle ou telle section de la classe ouvrière. Plus de 50 membres de la section locale 1005 du Syndicat des Métallos sont sous le coup du lock-out de MANA depuis plus de 4 ans, et les pensions, les avantages sociaux et l'emploi font l'objet d'un assaut ouvert. Le monopole Swissport a recours à des briseurs de grève dans les aéroports canadiens et les travailleurs n'ont accès à aucun mécanisme dans le système en vigueur leur permettant de protéger leurs salaires, leurs conditions de travail et même leurs emplois. Les travailleurs à temps partiel et à contrat se sentent encore plus vulnérables sans une expression collective de leur voix indépendante de leurs employeurs et de l'État, lequel n'est pas neutre et ne les défend pas.

Les travailleurs peuvent trouver la sécurité seulement en participant consciemment à la défense de leurs droits dans le contexte de la défense des droits de tous. La sécurité est dans leur lutte pour les droits de tous, pas dans les illusions que les élites dominantes ont leur intérêt à coeur. C'est irrationnel. Il faut donc dans un sens immédiat s'opposer aux illusions libérales et élaborer une ligne de marche qui favorise les travailleurs.

Le monde moderne appartient aux vrais producteurs qui sont déterminés à le changer et à aller de l'avant sur la base de leurs propres efforts en opposition à ceux qui sont heureux de la vie coussinée qu'ils mènent parce qu'ils jouissent du privilège de classe. Les travailleurs doivent occuper l'espace du changement avec leurs propres opinions, institutions et ordre du jour indépendants qui favorisent la classe ouvrière, sa défense active des droits de tous et la naissance du nouveau, une humanité socialisée dans laquelle les droits et le bien-être de tous sont garantis.


MANA fait toujours fonctionner l'usine
avec des scabs!

Danse-bénéfice pour les travailleurs de MANA en lock-out

Samedi 14 octobre - de 15 h à 22 h
  Steelworkers Banquet Hall, 1031, rue Barton Est
Billets 10 $. Tous les profits seront versés aux banques alimentaires
de la région de Hamilton

Pour de plus amples informations visiter le site web de la section locale 1005 : www.uswa1005.ca 

L'histoire tragique et répugnante de MANA à Hamilton

Lorsque la compagnie allemande Max Aicher Corporation a fait l'acquisition des usines de barres et de blooms de US Steel (USS) en 2010, la ministre ontarienne du Développement économique et du Commerce de l'époque, Sandra Pupatello, avait dit qu'il s'agissait d'un « rajeunissement » de l'industrie sidérurgique et d'une « grande nouvelle pour l'économie de Hamilton ». Ce fut plutôt le début d'une tragédie qui dure toujours pour les travailleurs, la ville de Hamilton, le Syndicat des Métallos et le mouvement syndical dans son ensemble. À la honte des gouvernements de tous les niveaux, voilà qu'une autre entreprise étrangère a fait l'acquisition d'un actif de l'industrie manufacturière et a été autorisée à bafouer les droits et éliminer le gagne-pain de travailleurs canadiens.

US Steel avait pris le contrôle de Stelco en 2007 et s'était rapidement révélé un employeur brutal et cupide, mettant en lock-out Lake Erie Works (LEW) en 2009 et l'usine de Hamilton en 2010. (USS a de nouveau mis LEW en lock-out en 2013). L'acquisition des usines de blooms et de barres par Max Aicher a donc semblé une bénédiction. Ce ne fut pas le cas.

Max Aicher North America (MANA) était intéressée à faire l'acquisition d'une usine en Amérique du Nord dans le but d'approvisionner ses clients de l'industrie de l'automobile. Les négociations avec USS allaient bon train en 2010 et le 12 novembre la vente était conclue. À ce moment-là, MANA A DÉCLARÉ QUE LA CONVENTION COLLECTIVE SIGNÉE EN 2006 AVEC LA SECTION LOCALE 1005 NE LUI CAUSAIT AUCUN PROBLÈME.


La Fête du travail 2017 à Hamilton

US Steel avait cessé de faire fonctionner les deux usines en janvier 2009 et les travailleurs avaient été dispersés vers d'autres divisions de USS. Lorsque l'entente a été conclue, 59 travailleurs des usines de blooms et de barres ont été VENDUS comme faisant partie du contrat de vente et ont reçu l'ORDRE de se présenter au travail le 15 novembre 2010. ILS N'AVAIENT PAS LE CHOIX ! USS n'était plus leur employeur. Huit jours auparavant, le 7 novembre, USS avait mis en lock-out l'usine de Hamilton et il semblait que ces 59 travailleurs (ainsi que 54 retraités et 4 apprentis) avaient gagné la loterie en échappant à la brutalité de US Steel.

À la fin de 2010, l'usine tournait à pleine capacité et cela a duré jusqu'en septembre 2011, lorsque MANA a arrêté la production. En juin 2011, 40 travailleurs ont été mis à pied et en novembre il ne restait qu'une vingtaine de travailleurs dans l'usine.

Les travailleurs mis à pied ont été rappelés en avril 2010. Seulement 3 travailleurs ont pris une indemnité de départ. Plusieurs parmi les autres n'avaient pas travaillé les 35 semaines requises sur une période de 52 semaines pour avoir droit à l'indemnité. Ce scénario a été répété jusqu'à ce que toute la main-d'oeuvre soit mise à pied en décembre 2012.

MANA a adopté la même ligne dure qu'USS dans les négociations avec la section locale 1005. Sa première et dernière offre comprenait UNE RÉDUCTION SALARIALE DE 30 %, AUCUNE CLAUSE D'INDEXATION AU COÛT DE LA VIE, LE REMPLACEMENT DU RÉGIME DE RETRAITE À PRESTATIONS DÉTERMINÉES PAR UN RÉGIME À COTISATIONS DÉTERMINEÉS, DES RÉDUCTIONS IMPORTANTES DANS LES AVANTAGES SOCIAUX ET UN DÉPEÇAGE GÉNÉRAL DE LA CONVENTION COLLECTIVE. Les travailleurs ont rejeté cette offre par un vote de 73 % en juin 2012. En mars 2013, alors que tous les travailleurs actifs avaient été mis à pied, ils ont rejeté une nouvelle offre à 86 %.

MANA n'a jamais voulu considérer les contre-offres de la section locale 1005. La compagnie semblait déterminée à casser le syndicat. La deuxième fois que les travailleurs ont rejeté les offres de MANA celle-ci a décidé de mettre le syndicat en lock-out le 23 juin 2013, 6 JOURS AVANT QUE CERTAINS TRAVAILLEURS AIENT DROIT À L'INDEMNISATION DE DÉPART ! ! !

En octobre 2013, des actifs payés par les contribuables canadiens ont été déménagés aux installations européennes de MANA pendant le lock-out. Le gouvernement ontarien a contribué au financement de ce nouvel équipement par le biais d'un prêt de 9 millions $ et la ville de Hamilton a contribué 200 000 $ pour disposer de 18 transformateurs chargés de BPC.

MANA a commencé à faire rentrer des briseurs de grève pour accomplir le travail de l'unité de négociation et en mai 2014 a signé une convention collective avec le Building Union of Canada (BUC), un groupe renégat qui n'est pas affilié au CTC et qui a l'habitude de marauder les syndicats et de fournir des briseurs de grève pendant des conflits de travail.

Depuis janvier 2015, MANA fait tourner l'usine au moyen de scabs. Elle a mis fin au régime de retraite des travailleurs, ce qui a été contesté par la section locale 1005. Depuis ce temps, MANA n'a pas cessé de bafouer les droits des travailleurs.

Ces travailleurs n'ont pas eu le choix. Ils ont été vendus à MANA ! L'esclavage n'est-il pas illégal au Canada ?

Respectez la ligne de piquetage de la section locale 1005 !
Nous sommes tous touchés !

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Action vigoureuse des travailleurs
de l'aéroport Pearson

Le 3 septembre, près de 300 travailleurs en grève appartenant à la section locale 419 des Teamsters, leurs collègues de travail à l'aéroport et leurs alliés d'autres syndicats et d'organisations politiques, dont un contingent du Centre ouvrier du Parti communiste du Canada (marxiste-léniniste), ont pris part à une marche et à un rassemblement militant de la Fête du travail à l'aéroport international Pearson. L'action a été organisée par le Conseil des travailleurs de l'aéroport de Toronto. Les travailleurs ont convergé vers l'aérogare no 1 et marché jusqu'à l'aérogare no 3 pour y tenir un rassemblement, paralysant la circulation entre les aérogares.

Les travailleurs en grève sont les travailleurs au sol, les manutentionnaires de fret et de bagages et les nettoyeurs de cabines, qui aident les passagers et font d'autres travaux qui permettent à l'aéroport de fonctionner sans accrocs et de manière sécuritaire. Trente compagnies aériennes sont desservies par ces travailleurs, des employés du monopole Swissport auquel l'Autorité aéroportuaire du Grand Toronto offre ce travail en sous-traitance.

Les travailleurs sont en grève depuis le 27 juillet pour appuyer leurs demandes d'augmentation des salaires et des avantages sociaux et de respect du travail qu'ils accomplissent. Ils ont voté à 95 % en faveur de la grève et ont rejeté deux fois depuis les offres de la compagnie, rejetant la tentative de Swissport d'imposer à la majorité de ses travailleurs un gel des salaires de trois ans et une réduction des avantages sociaux et de se donner le droit de modifier à court préavis les horaires de travail.

La majorité des travailleurs gagnent moins de 12 $ l'heure et un peu plus que le salaire minimum actuel en Ontario de 11,40 $ l'heure. En mai, Swissport a embauché 250 travailleurs temporaires, en partie pour faire pression sur les travailleurs qui avaient déjà débuté leurs négociations. Ces travailleurs sont maintenant utilisés comme briseurs de grève, ce à quoi s'opposent fermement les grévistes.

Les travailleurs en grève et d'autres intervenants du Conseil des travailleurs de l'aéroport de Toronto ont exprimé leur détermination à continuer leur lutte jusqu'à ce que leurs justes revendications soient satisfaites. Ils ont souligné l'importance de leur lutte pour tous les travailleurs aéroportuaires du pays et déclaré qu'ils n'acceptent pas la détérioration des conditions de travail et le recours à des travailleurs temporaires mal formés provenant d'agences qui met en danger les travailleurs et les passagers des lignes aériennes. Ils ont parlé des nombreux accidents sérieux qui sont survenus au cours de la grève et mentionné que ces travailleurs temporaires embauchés par les agences privées travaillent sans obtenir l'autorisation de sécurité standard, ce qui est exigé des autres employés de l'aéroport. Ils ont également réaffirmé que les aéroports ne doivent pas être privatisés.



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Franc succès de la marche et de la célébration de la Fête du travail à Prince George

Plus de 1 500 personnes ont participé aux célébrations de la Fête du travail à Prince George, en Colombie-Britannique, sur la pelouse de l'hôtel de ville L'événement a été organisé par le Comité organisateur de la Fête du travail et le Conseil du travail du Centre-Nord, et parrainé par plus de 30 syndicats, organisations du travail, entreprises et groupes communautaires. Le thème central était : Le mouvement ouvrier - passé, présent, et futur : luttons pour les droits de tous !

Les activités ont commencé par une marche vigoureuse de 150 personnes dans le centre-ville de Prince George. Le programme qui a suivi, qui a duré plusieurs heures, comprenait orateurs, nourriture et divertissement musical.

Tout au long de l'après-midi, les groupes Cottonwood et Far From Linear ont interprété pour la foule des chansons populaires, folkloriques et axées sur le travail. Divers syndicats, entreprises et groupes communautaires avaient installé des kiosques et des tentes et ont tenu des discussions et partagé de l'information avec les gens présents tout en offrant gratuitement des hotdogs, du maïs soufflé, des fruits, du jus, du fudge, des biscuits, des bonbons et d'autres friandises.

Natalie Fletcher, qui a présidé les activités au nom du Comité organisateur de la Fête du travail, a accueilli tout le monde avec enthousiasme et remercié les organisations de leur parrainage et de leur appui pour faire un succès de la marche et de la célébration.

Victor Joseph a ensuite accueilli les participants sur le territoire traditionnel de la Première nation Lheidli T'enneh. Il a été suivi par Khast'an Drummers, un groupe de joueurs de tambours composé de membres et d'amis de Lheidli T'enneh, qui ont interprété plusieurs chansons traditionnelles.

Le maire de la ville de Prince George, Lyn Hall, a ensuite pris la parole, soulignant le rôle important que jouent les travailleurs dans la communauté et il a remercié spécifiquement les employés municipaux travaillant dans les bureaux et à l'extérieur pour leur contribution au fonctionnement de la ville.

Peter Ewart, du Comité Debout pour le Nord et du Comité organisateur du Premier mai, a parlé de l'importance du mouvement ouvrier qui lutte non seulement pour ses propres droits mais aussi pour les droits de tous dans notre société, deux objectifs qui donnent au mouvement sa force et sa résilience pareilles à un câble d'acier.

Le président du SCFP-Colombie-Britannique, Paul Faoro, a parlé de son optimisme face à l'avenir dans la province maintenant qu'un nouveau gouvernement a été élu. Il a également rendu hommage à Janet Bigelow, la présidente bien connue et respectée des travailleurs municipaux de bureau, qui est décédée récemment de façon tragique.

Le conférencier principal pour la célébration de la Fête du travail à Prince George a été Aaron Ekman, le secrétaire trésorier de la Fédération des travailleurs de la Colombie-Britannique. Il a parlé du rôle crucial de la solidarité ouvrière, alors que, depuis 100 ans, les employeurs ont continuellement essayé de diviser les travailleurs dans la province sur la base de la couleur de la peau, du pays d'origine, de la langue et de l'orientation sexuelle. Cela persiste aujourd'hui alors que les travailleurs étrangers temporaires sont soumis à des formes d'esclavage et de main-d'oeuvre captive qui leur nient leurs droits fondamentaux. Il a conclu en soulignant qu'il incombe au mouvement ouvrier de se solidariser et d'assurer l'inclusion de tous les travailleurs, qu'ils appartiennent à un syndicat ou non, qu'ils viennent de ce pays ou non.

Le dernier orateur, Don Iwaskow, président du Conseil du travail du Centre-Nord, a remercié tous les participants d'avoir aidé à faire de la Fête du travail 2017 un grand succès.

Encore une fois, les travailleurs et leurs alliés au sein de la communauté ont travaillé dur pour organiser cet événement très réussi. Cela a généré beaucoup d'enthousiasme dans la communauté et représente une autre étape importante dans la construction à Prince George et dans la région d'un mouvement syndical fort qui soutient et défend les droits de tous.

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Photos de partout au Canada

Halifax


Ottawa


Sudbury


North Bay; Barrie


Toronto








Hamilton


Windsor

Winnipeg

Edmonton


Calgary


Vancouver

Victoria

(Photos: LML, Foundry Photography, CUPE, HEU, BCGEU, ONIWG, victorialabour.ca, N. Legualt, A. Farrow-Giroux, J. West, Unifor Local 444, OSSTF District 9)

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Venezuela

Les forces populaires à la défense de
la révolution bolivarienne


Manifestation contre la menace d'une intervention militaire étasunienne à Caracas,
Venezuela, le 14 août 2017

Le 14 août, des milliers de Vénézuéliens sont descendus dans les rues de Caracas pour dénoncer la menace d'intervention militaire des États-Unis. Des manifestations ont également eu lieu ailleurs en Amérique latine et dans le monde ces dernières semaines en solidarité avec le Venezuela contre les tentatives de l'impérialisme américain et des forces qu'il met en mouvement à l'intérieur et à l'intérieur du pays pour attaquer la révolution bolivarienne. Le vice-président étatsunien Mike Pence a été accueilli par des manifestations partout où il est allé durant sa récente tournée des pays d'Amérique latine pour précisément les mobiliser en faveur d'une intervention militaire suite à la conférence « de défense » du U.S. Southern Command au Pérou. (Voir ci-dessous : « Les forces de changement de régime dirigées par les États-Unis poursuivent leur sale travail »)


Caracas, 14 août 2017

Manifestation en appui au Venezuela et contre la visite du vice-président des États-Unis
Mike Pence à Buenos Aires, en Argentine, le 17 août 2017

À Toronto, le 29 août, il y a eu une militante manifestation devant les bureaux de Radio-Canada pour dire que « CBC doit dire la vérité sur le Venezuela ! » Les manifestants ont dénoncé la désinformation répandue par Radio-Canada en faveur d'une intervention militaire étrangère et un coup d'État contre le gouvernement du président Nicolas Maduro.



Organiser pour gagner les élections régionales

Depuis que le Conseil électoral national a annoncé que les élections régionales de l'Assemblée constituante nationale seront devancées, de décembre à octobre, les forces populaires partout au pays canalisent leurs énergies de façon organisée, comme elles l'ont fait pour l'élection du 30 juillet. Elles s'organisent pour élire des gouverneurs d'État qui défendront les gains de la révolution bolivarienne et son projet d'édification nationale en opposition aux forces élitistes souvenues de l'étranger qui veulent remettre le Venezuela dans les griffes de l'impérialisme. Des dizaines de milliers de citoyens organisés par secteur, comme des brigades de bénévoles et des missions sociales de tout genre, participent en masse à des cérémonies d'« assermentation ». Des équipes de campagne sont mises sur pied pour le porte-à-porte dans chaque quartier pour convaincre les électeurs d'élire des candidats des partis du Gran Polo Patriótico (Grand pôle patriotique) comme gouverneurs des 23 États du Venezuela.





Des rassemblements d'assermentation des équipes de campagne ont lieu partout au pays. Ici de gauche à droite, de haut en bas : Delta Amacuro, Miranda, Aragua, Apure et Portuguesa.

Plus de 80 000 bénévoles de Somos Venezuela (Nous sommes le Venezuela) participent aux campagnes électorales. Somos Venezuela fait des visites à domicile (plus de 10 millions depuis juin) pour aider les familles vulnérables et s'assurer que les besoins de base de tous soient satisfaits. Les comités locaux de production et de distribution, créés pour combattre les effets de la guerre économique en distribuant des denrées alimentaires et autres choses de première nécessité, coordonnent eux aussi leurs efforts pour les campagnes électorales, tout comme beaucoup de syndicats et de mouvements sociaux et politiques, de femmes et de jeunes, la milice bolivarienne, les brigades sportives et médicales communautaires et bien d'autres.


Des bénévoles de la brigade Somos Venezuela à l'oeuvre dans l'État de Carabodo
le 3 septembre 2017

(Photos : PSUV, TeleSUR, LML)

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Venezuela

Sommet et journées mondiales de solidarité à
la défense de la paix et de la démocratie au Venezuela les 16-17 septembre


Un Sommet mondial de défense de la paix et de la démocratie dans la République bolivarienne du Venezuela se tiendra à Caracas et des Journées mondiales de solidarité à la défense de la paix et de la démocratie se tiendront à Caracas et ailleurs dans le monde les 16 et 17 septembre.

Lors d'une réunion préparatoire tenue le 26 août, le président Nicolás Maduro a annoncé que « le monde entier est invité à ces journées de dialogue, de paix et de solidarité avec le peuple du Venezuela ». Les représentants de gouvernements qui appuient le droit à l'autodétermination du Venezuela et rejettent l'intervention étrangère ainsi que les mouvements, organisations, fronts et autres forces sociales qui défendent la paix dans la région de l'Amérique latine seront invités à y participer.

S'adressant aux médias internationaux le 22 août, le président Maduro a dit que ce que craint l'impérialisme c'est le pouvoir plénipotentiaire « de l'Assemblée constituante citoyenne, populaire, non partisane » du Venezuela, ce qui signifie que ses pouvoirs supplantent ceux de tout autre pouvoir.

Le 24 août, alors que le Commandement Sud des États-Unis (SOUTHCOM) tenait sa conférence sud-américaine de défense à Lima, au Pérou, avec les chefs des forces militaires de l'Argentine, du Brésil, du Chili, de la Colombie, du Paraguay, du Pérou et de l'Uruguay pour « décider de nouvelles stratégies afin de faire face à des menaces militaires », le président Maduro a déclaré qu'il était de son devoir de défendre la souveraineté du pays face à la menace d'une éventuelle intervention étrangère. Il a dit que cette intervention pourrait se dérouler par étape et par une série de provocations par opposition à une invasion classique, possiblement en commençant par un blocus naval du pays. Il a déclaré que les forces militaires du pays seraient accrues pour défendre et garantir la paix à l'échelle nationale, en Amérique du Sud et dans les Caraïbes.

Maduro a profité de l'occasion pour annoncer que la fin de semaine du 26 au 27 août, les exercices civils-militaires de la souveraineté bolivarienne de 2017 auront lieu au Venezuela. Les exercices, qui ont mobilisé les membres des forces armées du pays, les milices bolivariennes et le peuple organisé, ont servi de test de la capacité de l'armée et du peuple du Venezuela à défendre le pays contre « la suffisance et l'arrogance de l'impérialisme qui croit que nous allons être effrayés, que nous allons vivre dans la peur et que nous avons l'intention, quelque part dans notre esprit, notre coeur, de nous rendre aux menaces impérialistes », a déclaré Maduro.

Le PCC(M-L) appelle les Canadiens à participer aux actions qui auront lieu dans le cadre des journées d'action pour exprimer leur soutien au Venezuela et pour s'opposer à l'ingérence du gouvernement canadien dans les affaires intérieures de ce pays.

Journées mondiales de solidarité à la défense de la paix et
de la démocratie au Venezuela

Le texte qui suit a été affiché le 26 août sur le site Web du ministère des Relations extérieures du Gouvernement de la République bolivarienne du Venezuela.

***

Dans La Maison jaune Antonio José de Sucre à Caracas a eu lieu ce samedi [26 août] la réunion préparatoire de la Journée mondiale de solidarité à la défense de la paix et de la démocratie de la République bolivarienne du Venezuela, qui se tiendra les 16 et 17 septembre dans la capitale du pays [Caracas], face aux menaces unilatérales et aux mesures prises par le gouvernement des États-Unis contre le Venezuela.

Des représentants des mouvements sociaux, des analystes, des sénateurs et des universitaires du Mexique, du Chili, de la France, de la Bolivie, du Brésil, de l'Uruguay, des États-Unis, du Salvador, de l'Italie, de la Russie, de Cuba, du Pérou, de l'Équateur, du Venezuela et de l'Argentine étaient présents.

Dans ses remarques d'ouverture, le sous-ministre de la Communication internationale, William Castillo, a rappelé l'appel du président Nicolás Maduro à la solidarité à la défense du peuple vénézuélien face aux attaques « par l'impérialisme américain qui s'accroissent à chaque jour ».

18 années d'agression contre le gouvernement bolivarien

Au cours de la journée de délibérations, le vice-président pour le Développement social et ministre de l'Éducation, Elías Jaua, a analysé la situation actuelle au Venezuela et mis en lumière la lutte que le peuple bolivarien a menée pour défendre le droit de décider de son destin et exercer son droit à l'autodétermination de son modèle politique, économique, social et culturel.

« Ce furent 18 années d'agression économique, d'agression diplomatique et militaire internationale ; d'agression par la déstabilisation et la violence », a dit le ministre.

Dans le même ordre d'idées, il a dénoncé le fait que depuis le 1er avril dernier, la décision a été prise dans les centres du pouvoir impérial de renverser définitivement le gouvernement révolutionnaire et constitutionnel dirigé par le président Nicolás Maduro à tout prix.

« La première offensive a été menée par des secteurs organisés pour s'engager dans des actions de haine sociale, de violence armée. Ce que le Venezuela a vécu les trois derniers mois, ce ne sont pas des émeutes comme celles qui se déroulent ailleurs dans le monde, ce sont des attaques de groupes armés contre le droit de la majorité des Vénézuéliens de vivre en paix et pour déstabiliser et promouvoir la guerre civile au Venezuela », a expliqué le ministre.

Cependant, a-t-il dit, ces actions ont été vaincues par l'État vénézuélien et les plus de 8 millions de personnes qui, le 30 juillet, ont élu l'Assemblée nationale constituante « pour défendre le droit de vivre en paix. »

À ce sujet, et face à la campagne de manipulation et d'ignorance des médias à propos de l'Assemblée constituante, le vice-président pour le Développement social a réaffirmé la légalité du corps législatif qui a été convoqué sur la base des articles 374, 348 et 349 de la Constitution de la République bolivarienne du Venezuela.

« Nous sommes engagés dans un processus profondément démocratique qui ne peut pas être déformé ; un instrument puissant pour la libération », a ajouté Jaua, qui a également rejeté les mesures récentes prises par l'administration Trump contre la République bolivarienne.

Plan d'action

À la réunion préparatoire, le député de l'Assemblée constituante, Adán Chávez, s'est référé au plan d'action du « scénario de l'empire » qui vise à créer des conditions propices au renversement du gouvernement bolivarien : la guerre psychologique et médiatique ; la guerre économique et l'intervention directe.

Cependant, a-t-il dit, le Venezuela possède les mécanismes pour résister et faire face à cet « assaut féroce. »

En même temps, il a remercié les peuples du monde pour leur solidarité contre les décisions unilatérales de Washington prises au détriment du Venezuela.

« Alors que l'assaut de l'empire s'est intensifié, il en est de même de la solidarité internationale avec notre processus, la volonté de lutter pour continuer à remplir l'un des mandats bolivariens rescapés par le Commandant Chávez : l'union de notre Amérique, l'union de nos peuples », a déclaré Adán Chavez.

Parallèlement, le ministre de la Communication et de l'Information, Ernesto Villegas, a souligné qu'il y a eu un tournant dans la déclaration du président américain Donald Trump, où il a déclaré qu'il n'exclurait pas une intervention militaire au Venezuela et dans le décret qu'il a signé le 25 août en tant que président des États-Unis contre le Venezuela. « Il s'agit d'une déclaration de guerre économique. »

Face à cette situation, le ministre de la Communication a appelé les peuples du monde à « regarder ce qui se développe au Venezuela avec un oeil sur l'histoire, sur la manière dont nos libérateurs ont vu les choses... Le peuple Vénézuélien développe un processus historique inspiré de leurs exploits. »

(Ministerio del Poder Popular para Relaciones Exteriores. Photos : MPPRE, LML)

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Le peuple s'investit du pouvoir par les travaux de l'Assemblée nationale constituante


La session du 29 août 2017 de l'Assemblée nationale constituante du Venezuela

L'Assemblée nationale constituante (ANC) de la République bolivarienne du Venezuela poursuit ses travaux commencés depuis son élection le 30 juillet. Après que les représentants de l'Assemblée nationale contrôlée par l'opposition aient boycotté une réunion appelée par l'ANC pour discuter de la coordination des deux institutions, l'ANC a approuvé un décret le 18 août qui lui permettra, selon sa présidente Delcy Rodriguez, d'adopter une loi sur des questions comme « la préservation de la paix, de la sécurité, de la souveraineté, du système socio-économique et financier ». La présidente a précisé que le décret ne dissoudrait pas l'Assemblée nationale, malgré ce que prétendent les forces de changement de régime à l'intérieur et à l'extérieur du Venezuela, y compris au Canada.

Le 24 août, un statut a été adopté à l'unanimité qui définit le fonctionnement de l'ANC ainsi que le processus d'approbation d'un nouveau projet de constitution. Il prévoit la création de 21 commissions chargées de rédiger des modifications à la constitution, portant notamment sur les dix thèmes que le président Nicolás Maduro a proposés lorsqu'il a convoqué l'assemblée constituante le 1er mai.[1] La loi établit que l'ANC sera en session du mardi au jeudi de toutes les semaines et à tout autre moment que la majorité des membres présents jugera nécessaire. Des mécanismes seront mis à la disposition des citoyens qui souhaitent partager leurs idées avec l'ANC afin de pouvoir le faire.

Toujours le 24 août, la Commission pour une économie productive et diversifiée a été créée et a été chargée de créer un nouveau modèle pour le développement économique du Venezuela. Treize sous-commissions seront créées pour différents secteurs de l'économie tels que les institutions bancaires et financières, les services, la construction, les mines et le pétrole et les industries de base. Il y aura également un examen des pratiques de fixation des prix.

Une partie de ce travail sera consacrée à concevoir les moyens de lutte contre la spéculation financière et le stockage de biens qui visent à créer délibérément des pénuries et à provoquer l'inflation, des éléments clés de la guerre économique menée contre le gouvernement et le peuple vénézuéliens.

Le 31 août, les organisations qui représentent tous les secteurs de l'économie et les entreprises ont été invitées à présenter leurs opinions et propositions à l'ANC dans le cadre d'un dialogue national pour discuter des moyens d'améliorer le modèle de production du pays, de renforcer et de diversifier l'économie et de vaincre la guerre économique qui continue d'être menée par des forces extérieures et internes qui cherchent à renverser le gouvernement du président Maduro.

Le même jour, l'ANC a condamné les nouvelles sanctions américaines imposées le 25 août pour bloquer l'accès du Venezuela au crédit du système financier des États-Unis et cibler spécifiquement la compagnie pétrolière nationale Petroleos de Venezuela (PDVSA).

« Nous condamnons et rejetons catégoriquement l'arrêté illégitime et illégal du président des États-Unis d'Amérique imposant des sanctions économiques et financières à l'encontre du peuple de la République bolivarienne du Venezuela », souligne une déclaration qu'a lue le député Diosdado Cabello. « Ces sanctions que le président américain Donald Trump a l'intention d'imposer... [ne sont pas] contre la PDVSA... ce sont des sanctions [contre] notre peuple, parce que lorsque nous avons repris possession de la compagnie pétrolière, nous l'avons mise en service au bénéfice de notre peuple, » a déclaré Erika Farías, députée de l'ANC.

Par ailleurs, la discussion a commencé sur le projet de loi sur la coexistence pacifique face à l'intolérance et la violence, proposé par le président Maduro.

Une Commission de la vérité, de la justice et de la paix qui tiendra des réunions publiques pour donner la parole aux victimes des actes terroristes encouragés par l'opposition vénézuélienne a également été créée et a commencé ses travaux. Elle se penchera sur les modifications à apporter au système judiciaire pour mettre fin à l'impunité, en particulier en ce qui concerne la violence engagée dans un but politique. Elle est dirigée par la présidente de l'ANC, Delcy Rodriguez.

L'un des premiers actes de l'ANC a été de suspendre la procureure générale Luisa Ortega Díaz accusée de « violation grave de la loi » et d'avoir participé activement à la campagne appuyée de l'étranger pour déstabiliser le pays. Elle et son mari, un député à l'Assemblée nationale, qui fait également l'objet d'une enquête pour participation présumée à un réseau de corruption au sein du ministère que son épouse dirigeait, ont fui en Colombie où le gouvernement de Juan Manuel Santos leur a immédiatement offert l'asile.

Le lendemain, Ortega s'est envolée pour le Brésil (où le gouvernement issu d'un coup d'État lui aurait aussi offert, semble-t-il, l'asile immédiat) pour rencontrer les procureurs généraux de l'Argentine, du Chili, du Paraguay et de l'Uruguay du bloc commercial Mercosur. À cette rencontre, elle a prétendu avoir des preuves (sans en produire une seule) que le président Maduro et d'autres hauts dirigeants du gouvernement étaient impliqués dans la corruption.

Par ailleurs, le Conseil national électoral (CNE) a confirmé que 76 partis politiques, y compris tous les principaux partis d'opposition, ont demandé à participer aux élections régionales pour les postes de gouverneur d'État qui se tiendront en octobre dans les 23 États du pays. L 'ANC a ordonné que la date des élections du 10 décembre soit devancée. Il y a eu 800 demandes d'enregistrement de candidats, dont 226 satisfont les critères de participation.

Note

1. Voir « Au sujet de l'Assemblée constituante du Venezuela », LML du 20 mai 2017, numéro 20

(Photos : @ANC ve, PSUV)

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Les forces de changement de régime dirigées par les États-Unis poursuivent leur sale travail

Le 8 août, un groupe de pays membres de l'Organisation des États américains (OEA), dont le Canada, se sont réunis à Lima, au Pérou, pour continuer de comploter contre le Venezuela, en marge de l'OÉA. Cette fois-ci, comme pour dissimuler qui dirige toute cette opération, les États-Unis n'étaient pas présents physiquement. Les douze pays ont émis un document portant le nom de « Déclaration de Lima »[1] qui contient seize mesures à prendre dans le cadre de l'effort continu pour isoler et sanctionner le Venezuela en réponse à la tenue réussie de son élection d'une assemblée constituante nationale en défi des demandes et des menaces de ces forces dirigées par les États-Unis. Entre autres, le groupe de douze pays a déclaré qu'il va continuer de mettre en oeuvre ce qu'il a appelé la Charte démocratique interaméricaine contre le Venezuela bien que les mesures qu'il propose ou l'application même de la charte n'ont jamais été approuvées par l'OEA après plus d'un an de tentatives de la part des forces interventionnistes.

Le groupe a aussi affirmé qu'il ne reconnaîtrait pas l'Assemblée constituante nationale, ni aucune de ses décisions, en raison de sa soi-disant illégitimité, et qu'il n'appuierait aucun candidat vénézuélien comme représentant à des organisations internationales ou régionales.

Les représentants des cinq autres pays participants -- la Jamaïque, la Grenade, la Guyane et Sainte-Lucie (les seuls pays des Caraïbes représentés à la réunion) de même que l'Uruguay n'ont pas signé cette « déclaration ».

Le même jour, le Conseil politique de l'Alliance bolivarienne pour les peuples de notre Amérique (ALBA) s'est réuni au Venezuela où il a réaffirmé son appui au gouvernement du Venezuela. Le secrétaire général de l'ALBA, David Choquehuanca, de Bolivie, a dit : « Les autorités qui sont au Pérou ne représentent pas le point de vue de notre peuple. Notre peuple ne veut pas de guerre et ne veut pas de conflit. »

À la réunion, le ministre des Affaires étrangères de Cuba, Bruno Rodriguez, a souligné que la bataille pour le Venezuela était « la bataille de l'Amérique latine, la bataille du monde entier ».

La réunion de Lima et la « déclaration » ont été suivies d'une tournée d'une semaine de quatre pays latino-américains par le vice-président des États-Unis, Mike Pence, suite à laquelle les gouvernements néolibéraux de la Colombie, de l'Argentine, du Chili et de Panama ont haussé le ton envers le Venezuela tout en soutenant qu'ils s'opposaient au recours à la force. Pendant que Pence était en tournée, Donald Trump a déclaré qu'il n'écartait pas l'« option militaire » contre le Venezuela.

À la « Conférence de Défense sud-américaine » tenue du 22 au 25 août au Pérou, où le Commandement Sud des États-Unis a réuni les dirigeants militaires de sept pays « pour des discussions sur comment combattre des réseaux illicites et réagir aux cyberattaques et aux crises humanitaires », l'amiral de la Marine, Kurt Tidd, le commandant du Commandement Sud, a fait valoir que les problèmes discutés à la réunion étant de nature « véritablement mondiale », « aucun pays ou aucune armée n'était en mesure de les résoudre en agissant seul ». Il a ajouté : « Nous devons tous travailler ensemble, échanger librement l'information et nous vouer une confiance implicite ». Il a dit de la conférence qu'elle était « un forum important pour discuter d'une coopération cruciale à l'affrontement des menaces dans la région ».

Rappelons que le décret émis en 2015 par le président Obama et renouvelé par lui en tant qu'un de ses derniers actes présidentiels accusait le Venezuela d'être une « menace inhabituelle et extraordinaire » à la sécurité nationale des États-Unis.

Comme toutes les manigances des impérialistes américains pour créer des prétextes à l'intervention et la guerre, la Déclaration de Lima reprend les fausses accusations et est teinte d'une hypocrisie embarrassante. Pour ne donner qu'un exemple, pendant qu'il accueillait à Lima des réunions du U.S. Southern Command et de représentants d'une minorité de pays membres de l'OÉA, pour comploter contre le gouvernement du Venezuela en invoquant une prétendue « rupture de l'ordre démocratique » et la « violation systématique des droits humains et des libertés fondamentales », le gouvernement du Pérou était lui-même occupé à criminaliser les enseignants péruviens en grève en recourant aux pouvoirs de police. Plutôt que de négocier avec les enseignants, qui étaient en grève pour réclamer de meilleurs salaires et conditions de travail et exiger des investissements adéquats dans le réseau d'éducation publique, le 19 juillet le président Pedro Pablo Kuczynski a décrété l'état d'urgence, suspendu les droits constitutionnels à la liberté et la sécurité, autorisé des fouilles et des arrestations sans mandat et suspendu la liberté d'assemblée et de mouvement pendant 30 jours.[2]


Les enseignants péruviens en grève descendent dans la rue le 10 août 2017.

Nouvelles sanctions étasuniennes

Le 25 août, le président Donald Trump a signé un décret qui imposait une nouvelle série de sanctions économiques contre le Venezuela. Le même jour, Nikki Haley, l'ambassadrice des États-Unis aux Nations Unies a dit ce qui suit lors d'une conférence de presse : « Nous n'approuvons rien de ce que fait Maduro. Nous comptions sur l'OEA mais elle a été incapable de faire quoi que ce soit. Nous avons convoqué une réunion d'urgence du Conseil de sécurité, mais celui-ci a conclu que la question n'avait rien à voir avec la paix et la sécurité. Maintenant nous avons imposé des sanctions et nous allons voir s'il y a autre chose que nous pouvons faire. »

Démontrant qu'il s'agit d'une campagne orchestrée, le gouvernement Trudeau a tout de suite exprimé son appui au décret de Trump et déclaré par le biais du compte Twitter d'Affaires mondiales Canada : « Le Canada salue l'action des États-Unis visant à imposer des sanctions additionnelles au Venezuela. Nous continuerons d'exiger un retour à la démocratie. »

Notes

1. Déclaration de Lima :

Les ministres des Affaires étrangères et représentants de l'Argentine, du Brésil, du Canada, du Chili, de la Colombie, du Costa Rica, du Guatemala, du Honduras, du Mexique, du Panama, du Paraguay et du Pérou, se sont réunis à Lima, le 8 août 2017, pour examiner la situation critique qui prévaut au Venezuela et trouver des moyens de contribuer à la restauration de la démocratie au pays grâce à une solution pacifique et négociée ;

En se fondant sur l'esprit de solidarité qui caractérise la région et sur notre conviction que la négociation, dans le strict respect du droit international et du principe de non intervention, ne contrevient pas aux droits de la personne et ne bafoue pas la démocratie, et qu'elle est le seul moyen d'assurer une solution durable aux désaccords ;

Affirmons ce qui suit :

Notre condamnation de la rupture de l'ordre démocratique au Venezuela.

Notre décision de ne pas reconnaître l'Assemblée constituante nationale ni aucune de ses décisions en raison de son illégitimité.

Notre soutien et notre solidarité sans réserve à l'Assemblée nationale démocratiquement élue.

Que les poursuites judiciaires, qui selon la Constitution exigent l'approbation de l'Assemblée nationale, ne seront reconnues qu'une fois que lade l'homme des
dite Assemblée les aura approuvées.

Notre rejet total de la violence et de toute autre action qui implique le recours à la force.

Notre soutien et notre solidarité envers le procureur général et les membres du bureau du procureur du Venezuela, et la réclamation du respect des mesures de précaution établies par la Commission interaméricaine des droits de l'homme.

Notre condamnation de la violation systématique des droits de la personne et des libertés fondamentales, de la violence, de la répression et de la persécution politique, de l'existence de prisonniers politiques et de l'absence d'élections libres et équitables en présence d'observateurs internationaux indépendants.

Que le Venezuela ne respecte pas les obligations et les exigences des membres du Conseil des droits de l'homme des Nations Unies.

Nos vives inquiétudes concernant la crise humanitaire au Venezuela et notre condamnation du gouvernement parce qu'il ne permet pas l'entrée de nourriture et de médicaments au Venezuela.

Notre décision de continuer d'appliquer la Charte démocratique interaméricaine au Venezuela.

Notre appui à la décision du MERCOSUR de suspendre les droits du Venezuela conformément au Protocole d'Ushuaia relatif à l'engagement démocratique.

Notre décision de n'appuyer aucune candidature du Venezuela présentée à des organisations et mécanismes régionaux et internationaux.

Notre appel visant à mettre un terme au transfert d'armes au Venezuela conformément aux articles 6 et 7 du Traité sur le commerce des armes.

Que, compte tenu de la situation actuelle, nous demanderons à la présidence pro tempore (PPT) de la Communauté d'États latino-américains et caribéens (CELAC) et à l'Union européenne de reporter le sommet CELAC-UE prévu en octobre 2017.

Notre engagement à suivre la situation au Venezuela, au niveau ministériel, jusqu'au rétablissement complet de la démocratie dans le pays, et à nous réunir au plus tard pendant la prochaine session de l'Assemblée générale des Nations Unies, réunion à laquelle d'autres pays pourraient être conviés.

Notre intention d'appuyer de façon urgente, dans le strict respect de la souveraineté du Venezuela, tous les efforts de négociation sérieux déployés de bonne foi, qui font le consensus de toutes les parties concernées, destinés à rétablir pacifiquement la démocratie dans le pays.

Lima, le 8 août 2017

2. Plus récemment, le 29 août, le président Kuczynski a émis un « décret d'urgence » pour briser la grève. Le décret stipulait que les enseignants qui ne serait pas de retour au travail à la date fixée seraient congédiés et remplacés. Le 2 septembre, après 80 jours de grève durant lesquels ils ont reçu l'appui actif des médecins et des travailleurs de différents secteurs de l'économie, les enseignants ont décidé de suspendre leur action temporairement tout en laissant savoir que la lutte n'est pas terminée. Si l'étude que le gouvernement s'est engagé à faire sur leurs revendications ne donne pas de résultat, la grève reprendra.

(Sources : AVN, TeleSur, Prensa Latina, Correo del Orinoco, Minrex, Venezuelanalysis, US Southcom, Affaires mondiales Canada)

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