Numéro 35 - 2 septembre 2017
Fête du travail 2017
Faisons un pas audacieux à
la défense des droits de tous!
Arrêtez de payer les riches –
Augmentez les investissements dans
les programmes sociaux!
Faisons du Canada une zone de paix!
PDF
Fête
du
travail
2017
• Faisons un pas audacieux à la
défense des droits de tous!
Arrêtez de payer les riches –
Augmentez les investissements dans les programmes sociaux! Faisons du
Canada une zone de paix!
• Le travail pour organiser la classe
ouvrière est le travail pour bâtir les Groupes de
rédacteurs et diffuseurs - Centre ouvrier du PCC(M-L)
• Confession d'un baron de l'industrie du bois
- K.C. Adams
Les
renégociations de l'ALÉNA
• Démantelons tous les traités de
libre-échange
impérialistes! - Parti communiste du Canada
(marxiste-léniniste)
• Les organisations de fermiers du Canada, des
États-Unis et du Mexique dénoncent l'ALÉNA
• Manifestations contre la renégociation
de l'ALÉNA et pour exiger un changement de direction de
l'économie
États-Unis
• La diversion, soeur jumelle de la politique
américaine de diviser
pour régner - Pauline Easton
• Trump est incapable d'unir la bureaucratie
militaire – Les conflits croissants entre les gens au pouvoir
accroissent le danger de guerre
civile - Voice of Revolution
• Des milliers de personnes manifestent
à Vancouver contre l'hystérie anti-immigrants et
anti-islam - Brian Sproule
Fête du travail 2017
Faisons un pas audacieux à la défense
des droits de tous!
Arrêtez de payer les riches – Augmentez les investissements dans
les programmes sociaux! Faisons du Canada une zone de paix!
À l'occasion de la Fête du
travail 2017, le Centre ouvrier du Parti communiste du Canada
(marxiste-léniniste) envoie ses salutations militantes à
tous les travailleurs qui luttent pour leurs droits et pour un Canada
qui défend les droits de tous.
La Fête du travail,
les travailleurs
organisés et leurs supporters participent à
différents événements pour honorer leur travail et
leurs contributions à notre vie collective et pour soutenir les
luttes qu'ils mènent à la défense de leurs droits.
Un salut militant à tous ceux qui sont engagés dans des
batailles intenses, comme les travailleurs des
aéroports de Toronto et Winnipeg, les travailleurs forestiers
dont la vie est routinièrement bouleversée par les
oligarques qui retirent des communautés la richesse sociale
que les travailleurs produisent, les mineurs, les travailleurs du
pétrole et
de la construction, du secteur manufacturier et de l'ensemble du
secteur public dans les provinces et au Québec qui
luttent pour défendre leurs droits. Un salut spécial aux
métallos de MANA Stelco à Hamilton qui sont en lockout
depuis quatre ans et aux métallos de Hamilton, d'Algoma et du
Québec qui refusent que le vol de leurs pensions et emplois
passe pour acceptable. Et à tous les autres qui sont
engagés dans des luttes difficiles, comme les travailleurs
accidentés qui réclament une indemnisation
équitable.
Beaucoup de travailleurs
vivent l'insécurité au quotidien alors que les
arrangements de la société civile sont en lambeaux et
l'élite impérialiste dominante menace de mettre le monde
à feu et à sang. Les pouvoirs de police
s'emparent de toutes les facettes de la vie et les bulletins de
nouvelles rapportent sans cesse des assassinats, des attentats
terroristes et des menaces d'annihilation nucléaire contre ceux
qui luttent pour la souveraineté et pour la paix. Les pouvoirs
de prérogative qu'exercent les ministres, les juges, les
administrateurs et les directeurs à tous les niveaux sont des
pouvoirs de police soumis à aucun contrôle et aucune
redevabilité. Les pouvoirs exercés directement par les
agences policières et d'espionnage et les mercenaires sont aussi
exercés en dehors de l'État de droit. Entre-temps, le vol
des terres autochtones se poursuit sous l'auspice d'un nouveau
ministère et les visées génocidaires contre les
peuples autochtones demeurent inchangées.
En même temps, la renégociation de
l'ALÉNA sert à poursuivre l'intégration du Canada,
des États-Unis et du Mexique en une Forteresse Amérique
du Nord qui fusionne les corridors du commerce, de l'énergie,
des communications et du transport au service de l'«
intérêt national » impérialiste
américain.
Une nouvelle orientation est nécessaire pour
humaniser l'environnemental naturel et social.
Unissons-nous dans l'action pour exiger que les
gouvernements Arrêtent de payer les
riches et augmentent les investissements dans les programmes sociaux
et pour Faire
du Canada une zone de paix !
Le travail pour organiser la classe ouvrière est
le travail pour bâtir les Groupes de
rédacteurs et
diffuseurs
- Centre
ouvrier du PCC(M-L) -
L'appel à établir les groupes de
rédacteurs et de diffuseurs composés de travailleurs de
secteurs particuliers de l'économie a été
lancé par le PCC(M-L) le 1er mai 1994. Le
problème auquel le PCC(M-L) s'attaquait était de
réaliser la tâche fondée sur l'analyse du PCC(M-L)
selon laquelle les travailleurs doivent être
organisés sur la base de leur propre ordre du jour, et non selon
l'ordre du jour établi par quelqu'un d'autre. L'ordre du jour
des travailleurs est celui qu'ils élaborent eux-mêmes et
l'appel à établir les groupes de rédacteurs et de
diffuseurs a été lancé pour les aider à
établir leur propre ordre du jour. Le Parti a souligné
qu'en organisant les
travailleurs dans les groupes de rédacteurs et de diffuseurs et
en bâtissant ces organisations, ce problème auquel fait
face la classe ouvrière peut être résolu.
Un autre objectif de ce travail était de mettre
fin aux tentatives de la classe dirigeante, de ses agents et de ses
médias d'information de marginaliser le PCC(M-L). Le Parti a
souligné que sans bâtir les groupes de rédacteurs
et de diffuseurs, la classe ouvrière restera vulnérable
face à la brutalité de l'offensive antisociale, et que
tant que le PCC(M-L) sera marginalisé par la bourgeoisie et son
processus
politique, les travailleurs et tous les collectifs du peuple seront
également marginalisés.
Le PCC(M-L) a souligné que pour mettre fin
à la marginalisation des travailleurs et pour gagner la lutte
pour la reconnaissance de leurs droits, il faut en finir avec la
tendance
à laisser les autres fixer l'ordre du jour à leur place.
Leur ordre du jour leur est imposé sous la forme d'opinions ou
de programmes d'un parti politique, d'un gouvernement
et d'organisations non gouvernementales sur lesquels ils n'exercent
aucun contrôle. On leur demande d'accepter ces points de vue ou
de les soutenir, au lieu de définir leurs propres
intérêts.
Nous le voyons clairement
avec les
renégociations de l'ALÉNA où aucune des
positions que les travailleurs sont appelés à soutenir ne
favorise leurs intérêts. Tant que les travailleurs sont
réduits au rôle de spectateur et qu'ils sont
appelés à accepter des points de vue qui viennent de
l'extérieur, cet obstacle à ce que la classe
ouvrière
devienne une force politique organisée dans ses propres
intérêts existera toujours.
Cet effort pour confiner les travailleurs à un
simple rôle de spectateur qui accepte ou refuse les opinions du
gouvernement de tel ou tel parti politique ou de tel ou tel organisme
est précisément ce qui dépolitise les travailleurs
et les exclut du processus décisionnel. Tout est fait pour
s'assurer que non seulement le mouvement politique du
peuple pour se donner le pouvoir est paralysé, mais aussi qu'il
soit écrasé et c'est ce qui rend le peuple
vulnérable face aux désastres qui le menacent. C'est le
problème auquel il faut s'attaquer.
Le point de départ de l'établissement et
de la construction des groupes de rédacteurs et de diffuseurs
est de reconnaître que le problème dans le mouvement
ouvrier est d'organiser les travailleurs pour défendre les
droits de tous dans toutes les conditions et circonstances. Il ne
s'agit pas de les « sensibiliser » aux
problèmes qu'ils vivent
quotidiennement, ni de décrire les problèmes pour eux
puisqu'ils peuvent les décrire mieux que quiconque. La seule
mesure de l'élévation de la conscience des travailleurs
que le PCC(M-L) reconnaît, c'est s'ils se joignent aux groupes de
rédacteurs et de diffuseurs. Cela permet d'établir dans
quelle mesure ils participent à la politique et affirment
leur droit d'avoir une voix dans les affaires qui les concernent.
L'intégration des travailleurs dans les groupes de
rédacteurs et de diffuseurs est la preuve qu'ils
élaborent leur propre ordre du jour.
Grâce à leur réunion du jeudi, les travailleurs et
retraités de
la section locale 1005 du Syndicat des Métallos peuvent discuter
de solutions aux problèmes et établir leur propre ordre
du jour.
Au lieu d'encourager les travailleurs à discuter
des affaires qui les concernent et à établir leur propre
ordre du jour, qui est la définition de l'acte politique, une
notion est présentée selon laquelle la politique doit
leur être fournie de l'extérieur, sous la forme d'une
multitude de positions qu'ils sont appelés à soutenir. Le
PCC(M-L) n'adhère pas
à cette conception. C'est la méthode de ceux qui ont des
intentions cachées. D'abord, l'ordre du jour est
décidé ailleurs, puis il est présenté aux
travailleurs à qui on demande de l'accepter. C'est la
méthode employée dans le mouvement ouvrier par ceux dont
l'objectif principal est d'amener les travailleurs à les
élire à un poste dans un syndicat ou
au gouvernement. Une fois en fonction, leur objectif principal est d'y
rester. Pour eux, se saisir des préoccupations des travailleurs
n'est qu'un moyen d'arriver à leurs fins parce qu'ils ne veulent
pas engager les travailleurs dans la discussion du programme qui les
favorise. Leur seul intérêt est de faire en sorte que les
travailleurs soient d'accord
avec leur programme pour obtenir un poste.
Le problème que le PCC(M-L) veut résoudre
est d'une nature totalement différente. Il s'agit de s'assurer
que la classe ouvrière est organisée comme une classe en
soi et pour soi et qu'elle devienne elle-même la nation et
investisse le peuple du pouvoir souverain. Pour cela elle doit fixer
ses propres buts plutôt que de soutenir un parti ou une
force politique qui va fixer les buts à sa place.
Ceux qui participent au travail pour bâtir les
groupes de rédacteurs et de diffuseurs doivent avoir comme point
de départ de définir le profil du groupe en question. Ils
doivent discuter de la nécessité de leur groupe de
rédacteurs et de diffuseurs dans le contexte de ce qui se
déroule à leur endroit de travail particulier, puis ils
doivent organiser
pour que les travailleurs se joignent à eux. Le PCC(M-L)
souligne que tant que l'élaboration du profil du groupe de
rédacteurs et de diffuseurs n'est pas prise comme la
première étape de l'organisation de la classe
ouvrière en tant que classe en soi et pour soi, la tâche
d'organiser la classe ouvrière ne sera pas prise en main.
Confession d'un baron de l'industrie du bois
- K.C. Adams -
Des assemblées ont eu lieu dans les communautés
forestières du centre et du nord de la Colombie-Britannique en
mars 2017 pour discuter de solutions aux problèmes de ce
secteur. Ci-dessus : Assemblée à Prince George.
Ted Seraphim, PDG de l'empire forestier West Fraser
Timber Co. Ltd., dont le siège social est à Vancouver, a
avoué au National Post que les droits punitifs
imposés par les États-Unis aux importations du bois
d'oeuvre sont une escroquerie et une manoeuvre pour faire grimper les
prix dans le secteur de la construction au Canada
et aux États-Unis. La compagnie, dont 43 % de la
production de bois provient des scieries qu'elle contrôle aux
États-Unis, empoche directement les profits de la hausse
importante des prix du bois vendu aux États-Unis. Les droits
imposés au bois importé de ses scieries canadiennes sont
tout simplement ajoutés au prix d'achat. Le prix
du bois a également augmenté de façon importante
au Canada.
Tout indique que la fraude des droits sur le bois
d'oeuvre et les hausses de prix ont profité immensément
aux empires forestiers qui ont des opérations à la fois
au Canada et aux États-Unis, comme West Fraser et Canfor et le
géant Weyerhaeuser dont la plupart des opérations se
trouvent aux États-Unis.
West Fraser rapporte des
revenus bruts records au
deuxième trimestre de 2017, c'est-à-dire
après l'imposition des droits punitifs par les
États-Unis. Ses revenus pour le trimestre ont augmenté
de 49 % par rapport à l'année dernière,
des profits de 174 millions $.
Le Financial Post cite Ted Seraphim :
« Nous avons été frappés par des droits
punitifs et nous venons de rapporter des bénéfices
records au deuxième trimestre », qu'il qualifie de
« signe encourageant pour notre compagnie ». Il laisse
entendre que les grandes forestières s'accommodent très
bien des droits
américains sur le bois d'oeuvre et qu'il n'est pas pressé
de trouver un règlement dans le conflit avec le gouvernement
américain sur cette question.
La participation aux capitaux de West Fraser telle que
mesurée par le prix de ses actions à la Bourse de Toronto
a augmenté de 34 %, soit à plus de 5
milliards $, depuis le début de l'année et depuis
l'entrée en vigueur des droits punitifs. Selon le Financial
Post, l'empire de la famille Ketcham conserve la
majorité des actions de West Fraser et son ancien PDG Hank
Ketcham est président du conseil d'administration.
En juillet dernier, West Fraser a annoncé un
projet d'expansion de son empire aux États-Unis avec l'achat des
entreprises Gilman et ses six scieries en Floride et en Géorgie
pour la somme de 538 millions $. L'empire achète et
exploite maintenant la capacité de travail d'environ 3900
travailleurs forestiers aux États-Unis
et 5100 au Canada.
Les travailleurs forestiers et leurs alliés au
Canada discutent de la situation actuelle dans le secteur. Ils
soulèvent la nécessité d'une nouvelle direction
pour l'industrie en opposition à l'édification d'empire
de West Fraser, Canfor et d'autres. L'édification d'empire et la
concentration de la richesse sociale sont en contradiction avec
l'édification
nationale. L'utilisation par West Fraser de 538 millions $ en
valeur ajoutée prise à la richesse sociale produite par
les travailleurs pour élargir son empire avec l'achat de moulins
aux États-Unis doit cesser. Les communautés
forestières ne peuvent se développer tant que la valeur
ajoutée produite par les travailleurs forestiers est
accaparée et sortie de l'économie locale et tant que les
travailleurs et les résidents restent privés de tout
contrôle sur les choses qui les touchent directement.
Rassemblement pour un secteur forestier durable à Victoria le 20
mars 2017 pour exiger que cesse l'exportation de bois brut à
destination des scieries aux États-Unis et ailleurs. (K. Wu)
L'édification d'empire s'applique aussi à
l'utilisation de la valeur ajoutée produite par les travailleurs
pour mécaniser et éliminer des emplois sans égard
aux conséquences ou à la responsabilité sociale
envers les travailleurs et les communautés forestières.
En plus de dépenser des millions de dollars en valeur
ajoutée pour acheter des scieries
aux États-Unis, West Fraser a dépensé
environ 2 milliards $, ne serait-ce qu'au cours des cinq
dernières années, pour la mécanisation de ses
scieries en Alberta et en Colombie-Britannique. La baisse dramatique du
nombre de travailleurs nécessaires pour produire la même
quantité de bois pour tous les empires forestiers au cours des
vingt dernières années a fait des ravages dans les
communautés forestières partout au pays.
Les travailleurs se rendent comptent que la partie de
la valeur nouvelle produite par eux qui reste dans leurs
communautés est principalement la valeur reproduite,
c'est-à-dire les salaires et les avantages sociaux qu'ils
réclament à la nouvelle valeur provenant de la vente de
leur capacité de travail. La réduction du nombre de
travailleurs
forestiers signifie une réduction correspondante de la nouvelle
valeur qui circule dans les communautés, même si la
même quantité de bois est produite et si le prix des
actions et les revenus bruts des empires forestiers augmentent.
Croire que la valeur ajoutée investie dans la
machinerie lourde pour récolter et scier le bois est un bienfait
pour la communauté forestière car cela accroît sa
capacité concurrentielle, c'est mal comprendre l'économie
à la base. La concurrence fait partie de l'édification
d'empire et d'ailleurs la presque totalité des machines
achetées à cette fin
sont produites et achetées à l'extérieur de la
communauté et même du Canada.
La valeur utilisée pour acheter cette machinerie quitte le
Canada. De plus, la nouvelle machinerie déplace les travailleurs
et remplace leur valeur reproduite par une valeur
transférée de l'achat des machines, laquelle valeur ne
circule pas dans la
communauté. L'introduction de la machinerie lourde sur une
grande échelle dans l'industrie forestière, de pair avec
l'achat de moulins aux États-Unis, se fait sans égard
à ce qui arrive aux travailleurs déplacés et aux
communautés forestières, et sans égard à ce
que veulent les travailleurs qui vivent et travaillent dans ces
communautés et qui
produisent la valeur dont il est question.
Assemblée à Williams Lake le 16 mars 2017, une des
assemblées organisées par le comité Debout pour le
Nord et d'autres associations pour discuter de l'état du
secteur forestier
et des conditions des communautés forestières
Joignez-vous à la discussion sur ce qu'il faut
faire face à cette situation en contactant le Centre ouvrier du
PCC(M-L) et en créant un groupe de discussion. Les travailleurs
ne peuvent permettre aux bâtisseurs d'empire de détruire
leur vie et leurs communautés impunément. On ne doit pas
laisser le PDG Seraphim se vanter de la grande richesse
sociale qu'il possède sans devoir rendre de compte aux
travailleurs forestiers et à leurs communautés. Tout ne
va pas bien dans ces communautés même si la compagnie fait
des profits records et que ses actions montent en valeur.
L'indifférence de Ted Seraphim envers les problèmes
très réels des communautés forestières et
son insouciance envers
les conséquences de la hausse actuelle du prix du bois pour
l'ensemble de l'économie ne sont pas sans importance quand on
sait que lui et ses représentants au gouvernement
décident de tout.
La dernière crise du
marché domiciliaire
aux États-Unis s'est produite en 2008 et les travailleurs
de la forêt et de la construction des États-Unis et du
Canada en ont payé le prix. L'industrie de la construction au
Canada et aux États-Unis ne peut survivre à
l'augmentation artificielle des prix du bois pour grossir les coffres
des barons de
l'industrie forestière. C'est une autre crise qui se
prépare. Pour la classe ouvrière, c'est un
problème sérieux et c'est un vice fondamental de la
direction actuelle de l'économie. Ted Seraphim se trompe s'il
croit que l'industrie du logement, qu'il appelle « mon
client », peut absorber la hausse importante du prix du bois
sans en subir de
conséquences graves. Le PDG et d'autres membres de sa classe
sociale placent leurs intérêts privés
étroits avant l'intérêt commun et pourtant ils
contrôlent l'économie et la politique du pays. La classe
ouvrière doit contester ce contrôle avec son propre projet
d'édification nationale qui investit le peuple du pouvoir
souverain et établit une nouvelle
orientation pour l'économie, dans une direction prosociale.
La crise de 2008 et l'effondrement du
marché du logement en partie à cause de l'escroquerie des
prêts hypothécaires à risque sont encore frais
à la mémoire. Cette escroquerie et la bulle du logement
étaient aussi accompagnées d'une fraude tarifaire pour
faire grimper les prix artificiellement. Certains experts
prédisent déjà une autre «
correction du marché ». Que ferez-vous alors, M.
Seraphim ? Fermer d'autres usines, réduire les emplois et
baisser les salaires, tout détruire comme l'ont toujours fait
les barons de l'industrie forestière quand il y a une
crise ?
En organisant des groupes de discussion sous la
direction des Groupes de rédacteurs et diffuseurs et en
développant le travail du Centre ouvrier du PCC(M-L), les
travailleurs peuvent trouver le moyen de se donner un pouvoir collectif
et acquérir l'expérience nécessaire pour priver
les bâtisseurs d'empire de leur pouvoir de priver la classe
ouvrière de ses droits, en particulier son droit de donner une
nouvelle direction à l'économie. Ils peuvent nous faire
avancer vers une économie stable au service des travailleurs et
des communautés qui libère le plein potentiel des forces
productives modernes sans être continuellement secoués par
des crises. Bâtissons le nouveau !
Les renégociations de
l'ALÉNA
Démantelons tous les traités
de
libre-échange impérialistes!
- Parti communiste du Canada
(marxiste-léniniste) -
Pendant que les élites dirigeantes du Canada, du
Mexique et des
États-Unis entreprennent dans le secret la renégociation
de l'Accord de
libre-échange nord-américain (ALÉNA), le peuple
élève la voix encore
une fois pour exiger que tous les accords de libre-échange
impérialistes soient abolis !
L'économie canadienne et les travailleurs ont
souffert énormément
de l'ALÉNA. S'il a été proposé et promu
sous la bannière de la
mondialisation et de la prospérité, l'ALÉNA est en
fait un stratagème
pour renforcer la domination des monopoles nord-américains et
détruire
l'économie nationale des trois pays concernés.
Dès le début, l'ALÉNA a
été conçu pour subordonner l'économie et
les peuples des trois pays au capital financier international. Il offre
aux grandes entreprises tous les outils nécessaires pour
contrôler les
populations, l'économie et les politiques de l'Amérique
du Nord et s'en
servir comme base pour renforcer l'armée américaine comme
force
de frappe pour dominer le monde.
Les travailleurs canadiens se sont opposés
à tous les accords de
libre-échange impérialistes parce que ces derniers sont
toujours
contraires aux intérêts des Canadiens et des peuples du
monde. Ils se
sont prononcés contre le premier accord de libre-échange
avec les
États-Unis en 1987, contre l'ALÉNA qui a suivi
en 1992 et contre
tous les accords ultérieurs, y compris l'Accord
économique et
commercial global entre le Canada et l'Union européenne
(AÉCG).
Dire qu'il peut y avoir un avantage à
renégocier l'intrigue qu'est
l'ALÉNA, c'est poser la question : un meilleur avantage
pour qui ?
Certainement pas pour les travailleurs canadiens, mexicains et
américains. Cela ne peut être un meilleur accord que pour
certaines
sections de l'élite impérialiste au pouvoir. Voilà
le premier point à
considérer quand on discute de la renégociation de
l'ALÉNA. Sans partir
de là on ne peut tirer aucune conclusion utile.
Pour comprendre ce qui se trame avec la
renégociation de l'ALÉNA,
il faut d'abord débroussailler le terrain et dissiper toute la
désinformation générée par les
négociateurs et les médias. Il faut
garder à l'esprit l'intégration profonde de
l'économie, des armées, de
la réglementation et des processus décisionnels des trois
pays qu'a
produit le
processus commencé en 1987 avec l'Accord de
libre-échange
Canada/États-Unis et poursuivi en 1992 avec l'ALÉNA.
Retirons-nous de l'ALÉNA !
Le Parti communiste du Canada
(marxiste-léniniste) appelle les
travailleurs du Canada, du Québec et de l'Amérique du
Nord à exiger et
à lutter pour le démantèlement de l'ALÉNA
et de tous les blocs
économiques et accords de libre-échange
impérialistes érigés par
l'oligarchie financière et ses représentants politiques.
Le Canada doit
se
retirer de l'ALÉNA et non pas le renégocier !
On dit que les dirigeants syndicaux sont inclus dans
les
consultations en vue des renégociations de l'ALÉNA, comme
si les
mécanismes soigneusement conçus pour servir les
intérêts économiques
les plus puissants pouvaient être transformés en
mécanismes pour servir
également la classe ouvrière et le peuple. Cette illusion
et cette diversion
dangereuses désarment les travailleurs en les privant de leur
propre
perspective sur la phase actuelle de l'intégration du Canada,
des
États-Unis et du Mexique en une Forteresse Amérique du
Nord.
Aujourd'hui nous assistons en fait à l'intégration des
armées et des
corridors commerciaux, énergétiques, de
sécurité et de communication au
nom de la
sécurité intérieure des États-Unis pour
l'hégémonie mondiale.
Nous avons vu les petits producteurs agricoles des
trois pays
élever la voix à la défense de la
souveraineté alimentaire. Les
travailleurs aussi doivent être vigilants et s'exprimer en leur
propre
nom. Ils peuvent ouvrir la voie vers l'avant et inspirer les
travailleurs du monde entier en faisant entendre leur voix
indépendante. La demande du retrait
du Canada de l'ALÉNA et de tous les blocs et accords commerciaux
économiques impérialistes exprime de ce que veulent les
travailleurs
dans le monde entier.
Les renégociations offrent aux Canadiens
l'occasion de discuter des
conditions concrètes, en commençant par le rejet de la
désinformation
et de l'illusion que l'ALÉNA peut en quelque sorte servir une
économie
canadienne indépendante et un projet d'édification
nationale. Les
monopoles et l'oligarchie financière mondiale dominés par
les
États-Unis ont détruit tout semblant
d'indépendance canadienne et ont
intégré le Canada à ce que les
impérialistes américains définissent
comme leur intérêt national.
Que s'est-il passé en 1993 ?
En 1993, lorsque les libéraux de Jean
Chrétien sont arrivés au pouvoir
en défaisant Brian
Mulroney et les progressistes-conservateurs, qui avaient conclu
l'ALÉNA
avec les États-Unis et le Mexique, ils ont
promis de rouvrir l'ALÉNA. Ils ont aussi promis de remplacer la
Taxe
sur les produits et services (TPS) mais ne l'ont jamais fait. Le
Marxiste-Léniniste écrivait en 1993 dans un
article intitulé « Que vont faire les
libéraux ? » :
« L'examen de l'Accord de
libre-échange nord-américain
est tout de même une occasion d'en discuter. Tous les
nationalistes
estiment que nous devrions réclamer ce qui est avantageux pour
le
Canada. Mais qu'est-ce qui est avantageux pour le Canada ? Par
exemple,
il existe de gros monopoles dans le secteur des ressources.
Les Canadiens devraient-ils se ranger derrière ces monopoles et
demander qu'ils reçoivent un traitement plus favorable dans le
cadre de
l'Accord de libre-échange nord-américain ?
« Ou bien l'accord de libre-échange
favorise les peuples des trois
pays, le Canada, les États-Unis et le Mexique, ou bien il n'a
pas lieu
d'être. Notre politique — et c'est une question de principe pour
les
marxistes-léninistes — est que le commerce doit être
mutuellement
avantageux pour tous les peuples concernés. Il ne sert à
rien d'avoir
un
accord commercial si ce n'est pas pour l'avantage réciproque.
Différents intervenants vont parler du besoin de protéger
nos emplois
et ainsi de suite, plutôt que de clarifier les enjeux. Il est
important
d'éveiller les gens au fait que la même propagande est
faite aux
États-Unis et au Mexique. C'est avec ce type de raisonnement que
les
guerres
commerciales mènent à des guerres réelles. Ce
n'est pas ce que nous
voulons. Nous voulons l'unité des peuples d'Amérique du
Nord pour
l'avantage mutuel. »[1]
Puis en octobre 1994 Le
Marxiste-Léniniste publiait
l'article « Hardial Bains accuse les libéraux de
détruire l'État-nation
du Canada ». Parlant de la promotion de l'ALÉNA au
nom de la
nécessité
de « faire concurrence sur les marchés
mondiaux », le dirigeant du
PCC(M-L) Hardial Bains a dit que la souveraineté
nationale et l'économie nationale deviennent chose du
passé dans la
nouvelle économie internationale fondée sur la
destruction des
États-nations, du moins de leurs réalisations positives.
« Les États-nations ont été
considérés comme civilisés dans la
mesure où ils assumaient la responsabilité des soins de
santé, de
l'hygiène, de l'éducation, des travaux publics et ainsi
de suite.
Plutôt que d'aborder ces questions relatives à
l'État et à sa
responsabilité envers la société, a fait remarquer
Hardial Bains, on
lance un débat sur la
validité des deux théories en faillite que sont
l'économie keynésienne
et la reaganomique, ou le thatchérisme. On élude
l'essentiel, à savoir
que ces deux théories n'ont pas su défendre
l'État-nation. L'État
providence ne s'est pas attaqué au problème de faire
progresser la
société à partir des réalisations de
l'État-nation moderne. La
reaganomique,
telle que reprise par Mulroney et maintenant par les libéraux,
préconise la privatisation et l'abdication des
responsabilités de
l'État. »[2]
Aujourd'hui, le rôle principal du gouvernement
dans la destruction
de l'État-nation et l'abdication de ses responsabilités
est d'intégrer
l'économie du Canada, des États-Unis et du Mexique en
établissant des
corridors communs pour le commerce, l'énergie, la
sécurité et les
communications, pour lesquels les règlements et les normes
doivent être
« harmonisés », c'est-à-dire
dictés par les impérialistes américains.
Les gouvernements négocient, ou plutôt
complotent, pour le compte
des plus grands intérêts financiers et entreprises et pour
le compte
des oligopoles dont ils se chargent de politiser les
intérêts privés.
Ils le font en dehors des règles de droit et des normes
établies. Ils
lancent une diversion après l'autre pour rallier les peuples
derrière
l'une ou
l'autre des factions de la bourgeoisie impérialiste et ainsi les
empêcher de développer leur point de vue
indépendant et tirer des
conclusions justifiées sur ce qui se passe.
Les gouvernements et les médias utilisent
également les attaques
racistes organisées par l'État pour diviser et assujettir
les peuples
et détourner leur attention de la crise
généralisée dans laquelle ces
trois pays sont embourbés, avec la crise économique
à la base. Le but
de ces attaques et de cette désinformation est de priver la
classe
ouvrière de
sa propre conception du monde, à partir de laquelle elle peut
formuler
ses propres solutions à la crise et ouvrir une voie vers l'avant.
L'avenir paraît sombre en l'absence d'un
mouvement de la classe
ouvrière pour diriger le peuple dans la formulation d'une
nouvelle
orientation de l'économie et des politiques qui servent le
peuple et la
société, qui garantissent les droits de tous et qui
ouvrent la voie à
l'humanisation à la fois de l'environnement social et de
l'environnement
naturel, jusqu'à l'émancipation de toutes les personnes
humaines de
l'oppression par le privilège de classe. Un bon point de
départ dans ce
sens est de rejeter ces renégociations de l'ALÉNA et de
plutôt exiger
le démantèlement de tous les blocs de
libre-échange impérialistes.
Non à
l'ALÉNA !
Non à l'intégration du Canada, des États-Unis et
du
Mexique à la sécurité intérieure des
États-Unis et à la Forteresse
Amérique du Nord !
Changeons la direction de l'économie !
Faisons du Canada une zone pour la paix et de commerce et de
développement pour l'avantage réciproque des peuples du
monde !
Notes
1. « What Are the Liberals Going to
Do ? », TML Daily Vol. 23 no 115-116,
le 29 octobre 1993
2. « Hardial Bains accuse les
libéraux de détruire l'État-nation du
Canada », Le Marxiste-Léniniste, 25
octobre 1994
Les organisations de fermiers du Canada, des
États-Unis et du Mexique dénoncent l'ALÉNA
L'Union nationale des fermiers (NFU) rapporte que
lorsque les
pourparlers officiels de la renégociation de l'ALÉNA
ont débuté à Washington, DC, le 15
août, les organisations de fermiers oeuvrant sur les fermes
familiales au Canada, aux États-Unis et au Mexique ont
dénoncé la direction que prenaient les pourparlers.
« En dépit des
demandes répétées des organisations de la
société civile des trois pays, les gouvernements ont
refusé d'ouvrir les pourparlers au public ou de publier les
textes proposés pour la négociation. Tout indique que les
négociations sont conçues pour accroître les
exportations de l'agro-industrie et le contrôle corporatif sur le
système alimentaire plutôt que
de soutenir un commerce juste et équitable et les
systèmes agricoles », écrit l'UNF. [1]
Selon l'UNF, l'administration Trump utilise le
même modèle qui a mené à l'échec du
Partenariat transpacifique (PTP) « afin de continuer sa tendance
à donner préséance aux intérêts
étroits des entreprises multinationales ». «
Les soumissions qui ont été faites aux pourparlers
comprennent des propositions visant à démanteler le
programme de la gestion de l'offre des produits laitiers, laquelle est
un succès, et à éliminer les restrictions sur le
commerce en ce qui a trait aux OGM et à d'autres biotechnologies
agricoles », écrit l'UNF.
« En vertu de l'ALÉNA et de son
prédécesseur l'ALÉ entre le Canada et les
États-Unis », poursuit le communiqué, «
les coûts des intrants agricoles ont augmenté et les prix
des biens ajustés à l'inflation sont tombés, et la
proportion du dollar d'épicerie qui revient au fermier est plus
petite. Nous exportons davantage mais les
importations ont augmenté encore plus vite ce qui fait que notre
part du marché domestique diminue », a dit Jan
Slomp, le président de l'Union nationale des fermiers. «
L'ALÉNA et l'ALÉ n'ont pas aidé les fermiers.
Depuis 1988, une ferme sur cinq est disparue et nous avons
perdu 70 % de nos jeunes fermiers,
bien que la population du Canada ait augmenté. »
« Les États-Unis ne peuvent pas
régler leur crise de l'industrie laitière en s'emparant
du marché des produits laitiers canadiens et en poussant nos
fermiers à la ruine », a dit Slomp. « Nous
avons besoin que le Canada résiste fermement à toute
tentative de négocier la perte de la gestion de l'offre. Notre
système fait en sorte que les
fermiers sont payés au coût de production, que les usines
de transformation peuvent fonctionner à pleine capacité
et que les consommateurs ont accès à un approvisionnement
fiable, complet et abordable en produits laitiers, volaille et en
oeufs,
et cela sans subsides gouvernementaux. »
Jim Goodman, un fermier du Wisconsin membre de la
Coalition nationale de la ferme familiale, est d'accord. « Les
gouvernements fédéral et des États et les Land
Grant Universities, à la demande de l'industrie laitière,
ont fait tout ce qu'ils ont pu pour encourager les producteurs laitiers
des États-Unis à produire plus de lait, sans jamais se
demander à quel moment on serait en surplus et comment la chute
subséquente des prix affecterait les fermiers. Nous ne pouvons
pas nous attendre à ce que le Canada nous sorte de cette
situation, au détriment de ses propres producteurs laitiers. Les
fermiers, qu'ils soient américains ou canadiens, ne sont rien de
plus que des composantes de la
machine de l'industrie et de l'ALÉNA. C'est comme cela que le
libre-échange fonctionne. »
Ben Burkett, président du conseil de direction
de la Coalition de la ferme familiale et fermier du Mississipi, a fait
remarquer que la seule augmentation des exportations n'élimine
pas le besoin de prix équitables. « Les exploitants de
ferme
familiale américains et les ranchers ont demandé que
l'administration restaure l'Étiquetage du pays
d'origine (le COOL) en ce qui concerne la viande, ce qui va fournir une
information plus exacte aux consommateurs tout en améliorant
notre accès aux marchés.»
Les exploitants de fermes familiales ont
été dévastés par les clauses de
l'ALÉNA en vertu desquelles leurs marchés ont
été inondés de grain à bon marché.
En ce qui concerne l'agriculture, ils disent que « le Mexique
doit garantir la souveraineté et la sécurité
alimentaire et exclure les grains de base, en particulier le maïs.
Les récoltes
transgéniques devraient être exclues et la capacité
des États nationaux à promouvoir l'agriculture durable
préservée. Le Mexique doit aussi maintenir son
adhésion à la loi de l'UPOV de 1978 [Union
internationale pour la protection des obtentions
végétales] et rejeter l'engagement à
adhérer à la Loi de l'UPOV de 1991 comme le
prévoyait le PTP. »
Victor Suarez, le directeur exécutif de
l'Association nationale mexicaine des producteurs ruraux (ANEC) a dit
ceci : « Tout ce processus devrait débuter par une
évaluation approfondie et indépendante des impacts
économiques, sociaux, environnementaux et de la gouvernance de
l'ALÉNA. L'objectif devrait être de restaurer la
souveraineté
nationale en ce qui a trait à la nourriture et à la
politique agricole, et d'appuyer les communautés agricoles
locales. »
« Cela fait des années que la Coalition
rurale revendique un « ALÉNA de peuple à peuple
» qui lie
les communautés rurales des trois pays en une collaboration
visant à améliorer leurs économies locales et la
souveraineté alimentaire. Une renégociation de
l'ALÉNA qui avantage encore plus les entreprises transnationales
en diminuant
l'autodétermination des communautés ne va que
précipiter l'effondrement de l'économie rurale, ce qui
est exactement la chose à éviter », a dit John
Zippert, le président de la Coalition rurale et un membre de
longue date de la Fédération des coopératives du
Sud en Alabama.
« L'ALÉNA a lié nos
économies ensemble d'une façon qui porte atteinte aux
exploitants de
fermes familiales, aux travailleurs et à notre
environnement », a dit Karen Hansen-Kuhn, la directrice des
Stratégies internationales à l'Institut d'agriculture et
de politique commerciale. « Nous avons besoin d'une nouvelle
approche du
commerce qui
avantage les systèmes alimentaires locaux et régionaux et
établit notamment des mécanismes dans les trois pays pour
protéger les récoltes alimentaires des marchés
volatils et du dumping. Les appels simplistes à l'augmentation
des exportations ne vont pas nous fournir le système alimentaire
et agricole équitable et durable dont nous avons
besoin. »
Afin de mieux comprendre ce qu'est l'ALÉNA,
l'institut a publié un document de réflexion
intitulé « La renégociation de
l'ALÉNA : qu'est-ce qui est en jeu en ce qui a trait
à la nourriture, aux fermiers et à la
terre ? » Il a aussi recueilli des données de
25 ans de
recherche dans un portail sur l'ALÉNA auquel on peut
accéder à www.iatp.org/collection/nafta-portal.
Note
1.
Union nationale des fermiers, 15 août 2017
Manifestations contre la renégociation de
l'ALÉNA
et pour exiger un changement de
direction de
l'économie
Des milliers de producteurs agricoles mexicains se sont
joints aux milliers de militants syndicaux, environnementaux,
communautaires et autres à Mexico le 16 août pour
dénoncer les pourparlers de renégociation de
l'ALÉNA et exiger une approche complètement
différente basée sur la complémentarité et
la coopération.
États-Unis
La diversion, soeur jumelle de la politique
américaine de diviser pour régner
- Pauline Easton -
Washington, le 13 août 2017
Une attaque raciste organisée par l'État
a eu lieu le 12 août à Charlottesville en Virginie
lorsque des éléments qui se proclamaient nazis et
membres du
KKK ont tenu un rassemblement qui s'est terminé par le meurtre
brutal d'une jeune femme et dans lequel plusieurs personnes ont
été blessées. Par la suite, plus de 700
manifestations ont eu lieu partout aux États-Unis ainsi que dans
plusieurs villes canadiennes en appui à la résistance
à Charlottesville. Partout, ceux qui
s'identifiaient aux nazis et au KKK ont été
excédés en nombre par ceux qui appuyaient la
résistance, souvent de 50 pour 5 000 ou de
quelques
centaines pour plusieurs centaines, ou, le 19 août à
Boston, de 50 pour 40 000.
Charlottesville, le 22 août 2017
|
À Charlottesville, les quelques centaines de
personnes qui y ont été transportées de
différents coins du pays ont fait face à plusieurs
centaines de manifestants qui s'opposaient au racisme et à
l'impunité de l'État. Les actions des policiers ont bien
mis en lumière le rôle de l'État. Plus ceux qui
s'identifiaient aux nazis et au KKK provoquaient
des bagarres, et plus celles-ci gagnaient en violence, plus les
policiers se retiraient. Les barricades de police et les lignes
de policiers qu'on voit toujours aux actions antiguerre et anti-KKK
étaient entièrement absentes
à Charlottesville lorsque l'auto a
foncé sur les manifestants antinazis et anti-KKK, tuant la jeune
femme et blessant plusieurs personnes.
Les événements de Charlottesville ont
été suivis d'une campagne massive de
désinformation dont le but est de priver le peuple
américain et les peuples du monde d'une conception du monde qui
leur permet de traiter des problèmes auxquels eux et la
société font face pour les résoudre. Le racisme
organisé par l'État ne vise pas seulement à
diviser pour régner. L'objectif de diviser pour régner
est de détourner le peuple de la tâche de traiter des
principaux problèmes que lui-même et la
société confrontent. Pour réaliser cette
diversion, il faut écraser le mouvement politique du peuple qui
repose sur sa propre politique indépendante. Le mouvement
politique du peuple est écrasé lorsque
c'est la soi-disant politique identitaire qui est mise de l'avant.
D'abord, ce sont les individus qui sont blâmés pour le
racisme afin de masquer le rôle joué par l'État
dans l'organisation de ces attaques racistes et puis les gens sont
divisés entre ceux qui sont pour et ceux qui sont contre la
liberté d'expression et d'autres diversions sont
soulevées pour justifier l'utilisation des pouvoirs de police au
nom de la défense de la Constitution. C'est pour cela que tous
les efforts ont été mis pour dépeindre Trump comme
un élément délinquant ayant des sympathies nazies
alors que le
gouvernement américain était dépeint comme
antiraciste, comme si les causes et les racines du racisme aux
États-Unis n'étaient pas ancrées dans la structure
politique et économique du pays.
Cette désinformation se concentre sur les
commentaires de Trump, comme si lui seul était raciste et que la
machinerie d'État, elle, ne l'était pas. Alors que
pendant la campagne électorale présidentielle, d'anciens
hauts gradés militaires s'étaient prononcés en
faveur de Hillary Clinton ou de Donald Trump, cette fois-ci des
représentants
militaires encore actifs ont publiquement exprimé leur
opposition à Trump en dépit du fait qu'il soit leur
commandant en chef. De nombreux politiciens sont aussi intervenus, dont
les deux anciens présidents républicains, Bush
père et Bush fils. Tout vise à dissimuler le fait que
ceux qui sont dans les rangs des formations racistes qui s'attribuent
le
nom de nazis et de KKK sont organisés par l'État. C'est
un fait bien connu qu'aux États-Unis ceux qui s'attribuent le
nom de nazis et de KKK sont organisés par le FBI. On crée
un mystère autour des racines et des causes du racisme et de la
terreur d'État dans le but d'adopter des lois encore plus
draconiennes, de restreindre les droits humains et
de justifier la prise de contrôle de la société
civile par ses pouvoirs policiers.
Boston, 20 août 2017
Le deuxième aspect de cette campagne de
désinformation est la diversion. Partout dans le monde, les
provocations terroristes font partie de la politique de diversion de
« diviser pour régner ». La principale
politique de l'État, côte-à-côte avec la
politique de diviser pour régner, a toujours été
la diversion. Sans la politique de diversion,
qui a comme objectif de priver le peuple d'une conception du monde lui
permettant de faire face à une situation et d'y intervenir, la
politique de diviser pour régner ne serait rien du tout.
Contrairement à ce que la constitution
américaine affirme, les gens ne sont pas égaux à
la naissance. Les habiletés naturelles des uns diffèrent
des habiletés naturelles des autres. Il existe aussi des
divisions entre eux en raison de différences économiques,
religieuses, linguistiques, ethniques, culturelles et physiques.
Voilà pourquoi ils ont besoin
d'arrangements qui leur permettent tous de s'épanouir en vertu
du fait qu'ils sont humains et de vivre en paix. Au contraire,
l'État exploite les divisions au sein du peuple à ses
propres fins, et la politique de diversion en est la pierre angulaire.
Elle est nécessaire pour la réussite de la politique de
diviser pour régner. Lorsque des problèmes
politiques et économiques surgissent dans quelque pays que ce
soit, comme aux États-Unis aujourd'hui, l'État cherche
à détourner l'attention de ces problèmes
plutôt que de les résoudre. Il ne manque pas de raisons en
ce monde à partir desquelles le peuple peut être
divisé. C'est la politique de diversion qui est la cause de tous
les
problèmes ; c'est ce qui fait obstacle à
l'unité du peuple et l'empêche de s'attaquer à ses
problèmes.
New York, 13 août 2017
Le gouvernement exacerbe les divisions au sein du
peuple pour ensuite inciter les gens à agir les uns contre les
autres en créant des situations violentes par le biais des
agences de l'État. Le terrorisme, l'anarchie, la violence et les
assassinats ont été développés en tant que
formes de politique de diversion partout dans le monde depuis
l'époque
de la Commune de Paris en 1871, en passant par la
Révolution russe et la police secrète tsariste.
C'était le modus vivendi des agences secrètes de
l'impérialisme pendant la guerre froide et c'est devenu la
politique officielle ouverte depuis que George W. Bush a lancé
la « Guerre contre la terreur » suite aux attentats
du 11
septembre 2001 à New York. Depuis plusieurs années,
une panoplie de diversions offre aux gouvernements l'occasion de
supprimer les manifestations, les agitations et la revendication du
peuple à l'effet que les gouvernements doivent s'attaquer
à ses problèmes. Plutôt que de traiter des
problèmes économiques et autres, ces gouvernements
ont criminalisé la politique. Ils tolèrent seulement ces
activités qui les aident à protéger leur
soi-disant intérêt national. L'État au niveau
central et au niveau de chaque État a aussi recours aux meurtres
et à d'autres méthodes criminelles pour résoudre
les conflits dans ses propres rangs. C'est l'objectif même de la
criminalisation de la politique.
La criminalisation de la politique aux
États-Unis, comme au Canada et dans d'autres pays, est le
symptôme d'un système économique et politique qui a
tourné le dos à une solution pacifique des
problèmes. Que ce soit dans un pays ou à l'échelle
mondiale, aucun gouvernement des grandes puissances n'a résolu
un seul problème de façon
pacifique au cours de la période actuelle. Au contraire, les
gouvernements ont remis l'administration de leurs tâches à
des agents mercenaires, à de puissants intérêts
financiers et à des oligopoles qu'ils peinent ensuite à
contrôler pour qu'ils agissent en leur faveur au pays et à
l'étranger.
Chicago, 13 août 2017
Au lendemain de Charlottesville, non seulement le
rôle joué par l'État dans l'organisation de telles
attaques racistes et provocations est-il censé être
camouflé, mais il en est de même aussi du fait qu'il
s'agit d'activités organisées en tant que diversion, en
tant qu'obstacle au mouvement politique du peuple qui entreprend de
résoudre les
problèmes économiques, sociaux, culturels et autres qui
rongent sa société. Alors que l'anarchie et la violence
qui sont déclenchées par le refus de trouver des
solutions aux problèmes sont indépendantes de la
volonté de quiconque, le recours par l'État à la
politique de diviser pour régner pour détourner le peuple
de l'unité dans l'action pour bâtir le
Nouveau est une politique de l'État. L'État
réactionnaire doit à tout prix se préserver
lui-même en évitant une guerre civile dans ses propres
rangs et en paralysant l'action du peuple.
Selon le gouvernement des États-Unis et les
médias monopolisés, l'État ne serait pas
l'instigateur et le promoteur de la suprématie blanche — un
concept qui a été initié par la classe dominante
des États-Unis comme justification pour l'esclavage et la
division du peuple. La violence raciste serait plutôt le fait
d'individus racistes qui ont des
valeurs extrémistes, et ceux qui s'y opposent seraient
également responsables de la violence parce qu'ils auraient eux
aussi des valeurs extrêmes. L'expression elle-même, la
suprématie blanche, est conçue pour évoquer des
individus qui sont blancs, en particulier la soi-disant classe
ouvrière blanche, tout en cachant le rôle de
l'État. Il en va de
même pour les rassemblements organisés sous la
bannière de la liberté de parole. Le rôle de la
parole dans le développement de la société humaine
est délibérément obscurci. La liberté de
parole est appelée un droit civil afin de détourner
l'attention du fait qu'il s'agit en fait d'un droit humain, que les
droits civils soient retirés ou non. La
criminalisation de la parole au nom de grands idéaux est
beaucoup plus qu'une indication que les droits reconnus dans la
constitution, qui ont créé la société
civile, sont finis. En fait, on assiste au retour à la loi de
l'esclavage où les êtres humains sont diffamés et
déclarés en dehors de la loi.
San Francisco, 12 août 2017
Au même moment, les attaques de l'État
contre des secteurs entiers de la population américaine sont
à la hausse. L'État est raciste. Son offensive comprend
à la ségrégation en matière de logement, la
discrimination à l'emploi, l'inégalité en
éducation, l'incarcération de masse, les
inégalités sociales
répandues et les agences de police qui
mettent en oeuvre le racisme d'État. Tout cela est gardé
dans l'ombre, mais, en plus, on tente de dissimuler le rôle que
joue l'État pour priver le peuple d'une conception du monde qui
lui permette de traiter de la crise multilatérale dont le
fondement est la crise économique et on tente aussi de
dissimuler le fait que les vielles formes du pouvoir de
la société civile ne fonctionnent plus et que les formes
nouvelles doivent être créées.
La nécessité de bâtir le mouvement
de résistance de la classe ouvrière et du peuple de nos
pays doit s'ancrer dans le mouvement du peuple pour s'investir du
pouvoir. Cela comprend la rédaction de nouvelles constitutions
et la création d'institutions qui investissent le peuple du
pouvoir décisionnel et non ceux qui ont usurpé le pouvoir
par la
force.
Minneapolis, 14 août 2017
Philadelphie, 13 août 2017
Trump est incapable d'unir la bureaucratie militaire –
Les conflits croissants entre les gens au pouvoir accroissent le danger
de guerre civile
- Voice of Revolution -
Une des tâches de la présidence est de
préserver l'union, ce qui requiert d'unir la bureaucratie
militaire. Cette bureaucratie, qui a maintenant atteint des proportions
massives, fait partie de la machinerie de l'État qui se
maintient d'un président à l'autre. C'est l'État
et le monopole qu'il a sur l'utilisation de la force qui assure la
continuité et le
pouvoir des riches tandis que le gouvernement change d'une
élection à l'autre. Dans les conditions actuelles
où les institutions de la gouvernance comme le Congrès,
les partis politiques et les élections sont dysfonctionnelles et
ne servent plus à résoudre les conflits, le
problème de la préservation de l'union et du maintien de
l'unité de la bureaucratie
devient toujours plus en plus aigu.
On l'a bien vu lors de l'élection
présidentielle de 2016 alors que des généraux
et de hauts gradés des forces armées, la plupart à
la retraite, ont fait campagne pour Trump ou pour Clinton. Cela
contrevenait aux standards militaires qui demandent aux
représentants militaires de demeurer neutres afin de
préserver leur engagement envers
quiconque devient commandant en chef. Plus récemment, des
membres du Comité des chefs d'États-majors
interarmées, de hauts commandants de la Marine, du Corps des
Marines, de l'Armée et de l'Armée de l'air, ont fait des
déclarations publiques contre le racisme en réponse aux
commentaires de Trump sur les manifestations et la violence des
nazis et du KKK à Charlottesville. Les déclarations des
commandants militaires ont été considérées
comme une rebuffade ouverte à Trump. Les rapports
médiatiques ont affirmé que les déclarations
« indiquaient un profond malaise au Pentagone » et une
« rupture dramatique d'avec la tradition » voulant que
les militaires ne fassent pas
de déclarations publiques qui contredisent le président.
« L'Armée ne tolère pas le racisme,
l'extrémisme ou la haine dans ses rangs », a
tweeté le 16 août le général Mark
Milley, chef d'état-major de l'armée. « Cela
contredit nos valeurs et tout ce que nous avons défendu
depuis 1775. » Le commandant de la Marine, le
général Robert B. Neller, a tweeté le 15
août
qu' « il n'y a pas de place pour la haine raciale ou
l'extrémisme dans le Corps des Marines ».
Le 13 août, l'amiral John Richardson, chef
des opérations navales, a affiché une déclaration
sur Twitter et Facebook qualifiant les événements de
Charlottesville de « honteux » et «
inacceptables ». Il y dit que « la Marine va toujours
dénoncer l'intolérance et la haine ». Le
général David L. Goldfein, chef d'état-major
de l'Armée de l'air, a tweeté le 16 août qu'il
se joignait « à mes collègues chefs
d'état-major pour dire que c'est ensemble que nous sommes
toujours plus forts ».
Des forces armées racistes jusqu'à la
moelle
Les forces armées sont notoires pour leur
racisme brutal à la fois dans leurs rangs et à
l'égard des peuples du monde. Les soldats sont
entraînés à considérer les peuples qui sont
la cible de l'agression des États-Unis comme étant moins
qu'humain, et différents qualificatifs racistes sont
utilisés à cet égard. La promotion de
l'intolérance et
de la haine pour convaincre les soldats de massacrer l'«
ennemi » est aussi une partie intégrante de
l'entraînement militaire. L'objectif des commentaires ne peut
donc être de prendre position contre le racisme qui
imprégne l'État américain et ses forces
armées « depuis 1775 » et qui a
été et demeure une pierre angulaire de son
génocide contre les peuples autochtones, les Africains
traînés en esclavage et maintenant les
Afro-Américains, et les peuples pris pour cible à
l'étranger tels ceux d'Irak et d'Afghanistan. Leurs commentaires
contre le racisme, comme les commentaires similaires de Trump et de
nombreux autres politiciens, ont pour but de masquer cette
réalité, de
détourner l'attention du fait que la classe dominante des
États-Unis est imprégnée de racisme et qu'elle
organise des attaques racistes et finance et arme des nazis et le KKK
pour maintenir son pouvoir et préserver son union. La violence
à Charlottesville était une provocation organisée
par l'État, visant à pousser les gens à se battre
les uns contre
les autres tandis que l'État s'en tire à bon compte.
En même temps, les
déclarations des hauts
gradés des forces armées et de politiciens de haut rang
illustrent le profond manque d'unité et les conflits qui
existent au sein des cercles dominants, que les représentants
des forces armées expriment clairement. Cela indique aussi le
grand danger de guerre civile qui existe et le danger potentiel d'une
guerre impérialiste plus vaste.
La guerre d'agression est une des façons que les
présidents du passé ont utilisée pour unir la
bureaucratie. La guerre en Irak, par exemple, a été en
partie lancée dans cet objectif. Il y a peu de preuves par
contre à l'effet qu'une invasion ouverte de la Syrie, ou de la
République populaire démocratique de Corée ou de
l'Iran, pourrait résoudre les
problèmes auxquels les gens au pouvoir font face.
Pour les États-Unis, unir la bureaucratie
militaire est quelque chose de particulièrement important car
les militaires ne constituent pas une force unique ou unifiée.
En fait, ce qui existe ce sont des branches rivales qui s'entendent et
se font la concurrence pour les ressources et le pouvoir. Il y a aussi
un grand nombre d'agences armées dans le
pays, que ce soit les agents frontaliers, le FBI ou la DEA ou plusieurs
autres, sans parler des
forces de police hautement militarisées. Elles doivent toutes
être contrôlées et unies derrière
la présidence, ce que Trump ne réussit pas à faire.
S'organiser pour établir
nous-mêmes une démocratie
C'est cette question de
préserver l'union et d'unir les forces armées qui
explique les différentes déclarations qui sont faites en
ce moment à propos de renverser Trump et des possibilités
de guerre civile. Différents politiciens parlent de destitution.
Un des principaux anciens
conseillers du président a averti que renverser Trump
mènerait à une « insurrection armée »
et violente. Lorsqu'on l'a interrogé
sur la possibilité d'une destitution, Roger Stone, un membre de
l'appareil républicain et un conseiller principal lors de la
dernière élection présidentielle, a dit :
« Nous allons connaître un spasme de
violence dans ce pays, une insurrection comme vous n'en avez jamais
vue. » Il a aussi averti que quiconque voterait pour la
destitution « mettrait sa propre vie en danger ».
Les gens au pouvoir font face
à des conditions
qui ne leur permettent pas de prédire les résultats, que
ce soit d'un renversement de Trump d'une manière ou d'une autre,
ou d'une invasion d'un autre pays, ou de la résistance
croissante et vaste qui demande une nouvelle direction pour le pays.
Tous les efforts sont faits par les forces au pouvoir
pour préserver l'union et sa forme constitutionnelle tout en
imposant un gouvernement des pouvoirs de police concentré dans
la présidence. La façade de démocratie et de
pouvoir civil doit demeurer mais les institutions de gouvernance qui
rendent cela possible sont en train d'être
éliminées, ce qui rend toujours plus difficile et
imprévisible le
maintien de ce pouvoir.
Le peuple doit donc s'organiser pour bâtir le
nouveau, une nouvelle direction des affaires politiques. Il ne s'agit
pas de choisir son camp parmi les gens au pouvoir ou de défendre
une constitution qui a fait son temps et qui enchâsse l'esclavage
et protège le droit de propriété et non les droits
humains. Il s'agit d'organiser maintenant pour
établir une démocratie qui est notre oeuvre à
nous, dans laquelle c'est nous qui décidons ! De nouvelles
institutions de gouvernance, une nouvelle constitution, peuvent
être établies dans le cours de la lutte pour investir le
peuple du pouvoir.
Des milliers de personnes manifestent à
Vancouver contre l'hystérie anti-immigrants et anti-islam
- Brian Sproule -
Le 19 août, quelque 4000 personnes ont
participé à un rassemblement devant l'hôtel de
ville de Vancouver pour contrer la fomentation d'une hystérie
contre les immigrants et les musulmans aux États-Unis et au
Canada. La manifestation a été appelée
après que la « Coalition mondiale contre
l'Islam » ait annoncé un
rassemblement ce jour-là. Les gens ont commencé à
arriver deux heures avant le départ prévu de la marche
raciste, déterminés à lui bloquer le passage. Le
parc devant l'hôtel de ville s'est vite rempli et la foule
débordait sur les trottoirs. Les principales artères
est-ouest du centre-ville de Vancouver ont dû être
fermées.
Bien en vue dans la foule il
y avait les drapeaux du
Syndicat des employés et du gouvernement de la
Colombie-Britannique et de plusieurs autres organisations syndicales.
Des groupes communautaires, religieux et étudiants
étaient aussi présents. Dans l'ensemble il y avait des
gens de tous les groupes d'âge et de toutes les origines et un
grand
nombre de personnes issues de minorités nationales. Beaucoup
avaient apporté leurs propres pancartes sur lesquelles ils ont
inscrit leur opposition aux tentatives de diviser le peuple et
affirmé l'unité contre le racisme, la haine et le
fascisme. On lisait entre autres : « Plus
jamais » en référence au verdict des
procès de Nuremberg à la
conclusion de la Deuxième Guerre mondiale contre les chefs nazis
accusés de crimes de guerre et de génocide.
L'humanité avait déclaré que « plus
jamais » on ne permettra au fascisme de s'implanter. Les
bannières « Pour un Canada moderne qui défend les
droits de tous », « Tous ensemble, bâtissons le
nouveau » et « Notre
sécurité est dans la défense des droits de
tous » ont été chaleureusement accueillies et
beaucoup sont venus les prendre en photo. Un homme qui a tenté
de distribuer des tracts anti-immigrants a immédiatement
été entouré de gens qui scandaient : «
Non à la haine, non à la peur. Les immigrants sont les
bienvenus ici. » Ses tracts
ont été déchirés et il a été
forcé de quitter.
Environ deux heures après le début du
rassemblement, une poignée de fanatiques sont apparus de l'autre
côté du parc dans l'intention de manifester mais ils ont
immédiatement été confrontés par des
centaines de personnes qui scandaient : « Non à la
peur, non à la haine. Les nazis ne sont pas les bienvenus
ici ». Plutôt que de
marcher sur la place comme ils l'avaient dit, les poltrons se sont
réfugiés derrière un cordon policier d'où
ils ont continué de lancer leurs injures.
Le rassemblement populaire a été une
répudiation de l'administration Trump aux États-Unis qui
cherche à créer des divisions, à fomenter la
violence et à créer le chaos. Les Vancouverois et les
Canadiens ont bien appris les leçons de l'histoire et ils
avertissent le gouvernement canadien qu'ils ne vont pas tolérer
la réconciliation avec les racistes
et les fascistes sous prétexte de « liberté de
parole ».
Calgary, 16 août
Edmonton, 26 août
Saskatoon, 14 août
Lisez Le
Marxiste-Léniniste
Site web: www.pccml.ca
Courriel: redaction@cpcml.ca
|