Numéro 30 - 1er juillet 2017
Le Canada à 150 a besoin de
renouvellement
Le besoin de bâtir le Canada sur
une nouvelle base historique
- Parti communiste du Canada
(marxiste-léniniste) -
Le
Canada
à
150
a
besoin de renouvellement
• Le besoin de bâtir le Canada sur une
nouvelle base
historique - Parti communiste du Canada
(marxiste-léniniste)
• Faisons du Canada un facteur de paix, pas de
guerre et
d'agression! - Coalition de Windsor pour la paix
Canada 150: Ô
Canada, terre autochtone
• Les peuples autochtones établissent un
lieu de rassemblement sur la colline du Parlement
La militarisation des
ports canadiens et la promotion de l'
«interopérabilité»
avec la flotte de guerre des États-Unis
• Un porte-avion nucléaire des
États-Unis arrive à Halifax - Tony Seed
Ce à quoi
ressemble un gouvernement de pouvoirs de police
• Exprimez-vous contre les mesures
d'État policier
• Le Centre de la sécurité des
télécommunications fait une évaluation
inacceptable des cybermenaces - Anna Di Carlo
• Séance d'information pour les partis
politiques enregistrés sur
les menaces cybernétiques
• Ce que dit le rapport sur l'évaluation
des cybermenaces
Le Canada à 150 a besoin de
renouvellement
Le besoin de bâtir le Canada sur une
nouvelle base historique
- Parti communiste du Canada
(marxiste-léniniste) -
PDF
La Fête du Canada 2017 marque le 150e
anniversaire de la
Confédération établie par la Proclamation royale
de 1867. Les Canadiens
se retrouvent aujourd'hui devant le besoin de donner au Canada une
nouvelle constitution qui remplace celle utilisée pour fonder le
Canada
dans les conditions de 1867. Ils doivent
donner au Canada une constitution moderne qui abolit la
prérogative
royale sur laquelle est basée la constitution actuelle. Ils ont
besoin
d'une constitution qui investit le peuple du pouvoir souverain et qui
élimine les pouvoirs de police qui maintiennent des
privilèges au lieu
des droits.
Le Canada a besoin d'une constitution moderne qui met un
terme à
l'injustice coloniale et aux vieux arrangements qui étouffent
les
peuples autochtones. Cette constitution doit mettre en pratique le
principe de relations de nation à nation. Elle doit
reconnaître le
droit du Québec à l'autodétermination et les
droits qui appartiennent
aux citoyens
et résidents du fait qu'ils sont des êtres humains. Elle
doit garantir
ces droits et établir un processus politique moderne et des
formes de
gouvernance qui permettent aux membres du corps politique de se faire
entendre, d'avoir un contrôle sur leurs affaires et de tenir ceux
qui
sont au gouvernement redevables de leurs actes.
Il faut un Canada et une constitution modernes qui
arrêtent la
destruction nationale de ceux qui ont soumis le pays au pouvoir
décisionnel et à l'édification d'empire de
puissances étrangères et
d'intérêts financiers étrangers, à des
arrangements commerciaux
supranationaux et aux alliances militaires et aux guerres sous la
direction des
États-Unis. Le Canada a besoin d'indépendance pour que
les Canadiens
puissent développer des relations humaines modernes entre eux et
avec
le reste de l'humanité.
Le Canada a besoin d'une
constitution qui reconnaît les droits qui
appartiennent à tous du fait qu'ils sont des êtres
humains. Il a besoin
d'un processus politique moderne basé sur
l'égalité de tous les membres
du corps politique. Il faut un processus politique renouvelé qui
permette aux citoyens et résidents de décider directement
des affaires
qui les concernent et qui ont un impact sur leur vie, de
résoudre les
problèmes et d'entreprendre sérieusement d'humaniser
l'environnemental
social et naturel.
Le Canada a également besoin d'un gouvernement
antiguerre qui fait
de ce pays une zone de paix et qui exige que les problèmes dans
les
relations internationales soient résolus sans violence ni guerre.
L'histoire appelle les peuples du Canada et du
Québec et les
peuples autochtones à établir entre eux des arrangements
modernes basés
sur une union libre et égale d'entités souveraines. Les
défis sont
énormes mais les conditions actuelles nous appellent à
assumer la tâche
de bâtir un avenir brillant où les droits de tous sont
garantis.
Que la classe ouvrière se constitue en la nation
et investisse le
peuple du pouvoir souverain avec une constitution moderne qui
bâtit le
Canada sur une nouvelle base historique !
Tout en oeuvre pour bâtir le
nouveau !
Faisons du Canada un facteur de paix, pas
de guerre et d'agression!
- Coalition de Windsor pour la paix -
Le 1er juillet est le 150e anniversaire de
l'établissement de la confédération par
proclamation royale. En cette occasion, nous encourageons tout le monde
à affirmer ensemble que nous voulons que le Canada soit une
force pour la paix au présent et au futur, pas un instrument de
domination coloniale, de guerre et d'empire comme
ce fut le cas ces 150 dernières années.
Depuis 1867, les gouvernements qui se sont
succédés, qu'ils fussent libéraux ou
conservateurs, ont nié les droits ancestraux et les autres
droits des peuples autochtones, placé le territoire, les
ressources et les jeunes du Canada au service de guerres
d'expédition, imposé des arrangements coloniaux et
participé aux tentatives de supprimer la
Russie soviétique en 1918 et à la suppression des
mouvements anticoloniaux des peuples de l'Inde, d'Afrique et d'autres
pays luttant pour leur indépendance et libération.
Dans un premier temps, le Canada a agi au service des
impérialistes britanniques qui s'efforçaient de maintenir
leur empire. Durant la Deuxième Guerre mondiale, les Canadiens
se sont joints aux peuples du monde pour combattre le fascisme,
l'occupation et le militarisme. Par la suite, par contre, le Canada
s'est rangé du côté des impérialistes
américains quand ils ont déclenché la guerre
froide et, sous prétexte d'endiguer le communisme, le Canada est
devenu un dévoué serviteur des impérialistes
américains
par les alliances militaires et politiques agressives que sont l'OTAN
et NORAD. Cela a mené à la suppression du droit de
conscience au pays et au déploiement de l'armée
canadienne au service des visées américaines à
l'étranger, à commencer par la guerre de Corée et
allant jusqu'à la guerre en Irak et en Syrie et à
l'intervention en Ukraine et en Europe de l'Est.
Aujourd'hui le Canada est tellement lié au
projet de domination mondiale des États-Unis que notre
armée, nos ressources et notre territoire sont
considérés comme faisant partie du «
Homeland » américain, que les États-Unis
contrôlent et patrouillent par NORAD et d'autres arrangements
policiers et militaires nord-américains.
Aujourd'hui les États-Unis peuvent utiliser ouvertement leur
pouvoir en territoire canadien contre les Canadiens et contre quiconque
ils considèrent comme une menace à leurs visées de
domination mondiale.
Aujourd'hui le premier ministre «
célèbre » les tireurs d'élite canadiens
en Irak qui assassinent des gens à des kilomètres de
distance aux ordres du commandement américain. Le ministre de la
Défense se vante d'être l'« architecte »
d'une opération dirigée par les États-Unis en
Afghanistan qui a fait des milliers de morts. La
ministre des Affaires étrangères «
représente » le Canada à l'étranger en
s'ingérant dans les affaires de pays souverains tout en
étalant sa « fierté » que son
grand-père était un collaborateur nazi.
Ces gens ne reflètent
pas la personnalité d'un Canada moderne mais bien la
continuation du Canada au service de la guerre et de l'empire.
Au Canada nous avons les nations autochtones qui
représentent les meilleures traditions de luttes anticoloniales
et pour l'indépendance des XIX et XX siècles. Ils sont
rejoints par des personnes éprises de paix partout dans le
monde. Nous voulons tous un Canada qui reprend ce qu'il y a de mieux
de notre passé et qui contribue au
développement de tous les peuples, pas un Canada qui sert la
domination mondiale et présente cela comme un noble idéal.
Aujourd'hui, nous voulons des relations pacifiques et
fraternelles avec toutes les nations et tous les peuples à
l'intérieur comme à l'extérieur des
frontières du Canada. À l'occasion du 150e
anniversaire du Canada, la Coalition de Windsor pour la paix encourage
tout le monde à réfléchir au présent et au
futur du Canada et à faire
ensemble le pas audacieux de rejeter tous ces arrangements qui placent
le Canada en position de faciliter la guerre et l'agression et d'y
participer.
Canada 150: Ô Canada, terre
autochtone
Les peuples autochtones établissent un lieu de
rassemblement sur la colline du Parlement
Des jeunes autochtones ont allumé un feu
sacré sur le lieu de rassemblement sur la colline du Parlement
à la veille du 1er juillet, Fête du Canada. Ils
appellent toutes les nations à se joindre à eux
le 1er juillet dans une grande affirmation de leur droit
d'être. Le feu brûlera
jusqu'à la fin de leurs cérémonies après
le 1er juillet.
Le feu a été allumé après
que tous ceux qui sont venus se joindre à la Réoccupation
autochtone ont formé un mur pour défendre le tipi et les
jeunes qui jeûnent contre une possible attaque policière.
D'autres sont venus d'autres secteurs de la colline pour voir la
cérémonie. À cause du très grand appui
qu'ils ont eu, la police n'a pas pu les empêcher d'allumer un feu
sur la pelouse du Parlement.
Tout au long de la journée des gens de tous les
milieux venus sur la colline ont visité le lieu de rassemblement
et le tipi pour exprimer leur appui à l'initiative de planter le
drapeau des droits autochtones à l'occasion du 150e
anniversaire du Canada. Des centaines de personnes se sont
arrêtées
pour prendre des photos et se faire prendre en photo avec la
bannière « Our Home on Native Land » (jeu
de mots sur l'hymne national du Canada en anglais – « notre
foyer sur terre autochtone » plutôt que
« notre foyer et notre patrie »). Beaucoup
se sont arrêtés pour écouter les récits de
ceux qui prenaient part à la cérémonie.
Le premier ministre Justin Trudeau a visité le
lieu de rassemblement le matin du 30 juin avec un immense
entourage de journalistes, photographes et agents de
sécurité. À l'intérieur du tipi une des
jeunes de Sault Ste. Marie, Candace Day Neveau, a remercié le
premier ministre d'être
venu et lui a dit : « Nous allons rester ici et
n'allons plus reculer en tant que peuple autochtone. Nous allons
continuer d'affirmer notre droit inhérent. En tant que jeune
leader, je suis ici pour vous dire que nous allons vous tenir
redevable. »
Des dizaines de milliers de personnes sont attendues
sur la colline du Parlement le 1er juillet. Le feu sacré
continuera de brûler et tous sont encouragés à
aller exprimer leur appui tout au long de la journée.
Jour 1 : le lieu de rassemblement est
établi
Le Parti communiste du Canada
(marxiste-léniniste) salue les jeunes autochtones de Sault-Ste.
Marie et les protecteurs de l'eau de Bawaiting qui, malgré
l'assaut des forces policières qui ont tenté de les en
empêcher, ont réussi à ériger un tipi sur le
côté Est de la Colline
du Parlement à 2 h le 29 juin.
Des membres d'autres nations se sont joints à
eux ainsi que des Canadiens et des Québécois venus
défendre leur action pour établir un lieu de
rassemblement sur la colline du Parlement. L'action a commencé
avec un rassemblement au Monument des droits de la personne suivi d'une
marche. Les
marcheurs ont finalement réussi à établir une
tête de pont à l'intérieur des clôtures du
parlement malgré l'attaque policière, neuf arrestations
et une confrontation de plusieurs heures. Toutes les personnes
arrêtées ont été libérées plus
tard
dans la nuit une fois que la GRC et la police du parlement ont
été forcées de reculer.
L'établissement du lieu de rassemblement marque
le début d'une cérémonie et d'un jeûne de
quatre jours menés par les jeunes pour affirmer leur
souveraineté et leurs droits. Ils rejettent également la
glorification de l'État canadien et de ses relations coloniales
avec les peuples
autochtones exprimée dans les commémorations du 150e
anniversaire du Canada au coût de 500 millions $. Le
PCC(M-L) demande à tous ceux et celles qui se rendent au
Parlement de visiter le tipi, de rendre hommage à la juste cause
des peuples autochtones du Canada et de contribuer au
succès du lieu de rassemblement.
Jour 2 : Le lieu de rassemblement est
déplacé sur le côté
nord-ouest de la pelouse du Parlement
Le lieu de rassemblement et le tipi établis par
les femmes et jeunes autochtones sur la colline du Parlement ont
été déplacés tout près de la grande
estrade. Cela s'est fait dans la soirée du 29 juin
après une journée de négociations avec la GRC. Ils
resteront
à cet endroit toute la journée du 1er juillet.
Le tipi avait originalement été
placé tout juste à l'intérieur des clôtures
la nuit du 28 juin. Cela s'est fait grâce à la
détermination des femmes et des jeunes autochtones et de
supporters à établir une présence autochtone sur
la colline du Parlement.
Ils ont été confrontés à la police et il y
a eu neuf arrestations ce soir-là.
Ce lieu de rassemblement est un témoignage de la
détermination à affirmer le droit à l'existence
des peuples autochtones face à la perpétuation des
rapports coloniaux et la négation de leurs droits ancestraux par
le gouvernement fédéral. Au nom de la
réconciliation et
du redressement des torts historiques, les cercles dominants semblent
déterminés à traîner le passé dans le
présent à la poursuite des mêmes objectifs
génocidaires.
À l'occasion des célébrations
du 150e anniversaire du Canada, des événements ont
lieu partout au pays pour rejeter la glorification de la
dépossession des peuples autochtones. Le gouvernement
dépense 500 millions $ pour ces
célébrations et
différentes activités frivoles. Mais les peuples
autochtones partout au pays organisent des activités à la
défense de leurs droits. Ils sont rejoints par des Canadiens et
des Québécois de tous les milieux qui luttent aussi pour
un Canada moderne qui respecte la paix et la dignité du
travail.
La militarisation des ports canadiens et
la promotion de l' «interopérabilité»
avec la flotte de guerre des États-Unis
Un porte-avion nucléaire des États-Unis
arrive à Halifax
- Tony Seed -
« Le porte-avion
nucléaire américain USS Dwight D Eisenhower, et
deux navires de soutien arrivent aujourd'hui »,
annonçait l' Examiner de Halifax le 28 juin.
« L'administration de pilotage dit que le porte-avion sera
amarré à la zone de mouillage numéro un, juste au
nord de l'île McNab, mais j'ai aussi
entendu dire que le navire sera amarré au sud de l'île,
près de [la base des Forces canadiennes] Shearwater. Nous le
saurons à un moment donné. Les autres navires accosteront
au chantier naval de Halifax », écrit le journaliste.
Voilà comment les libéraux de Justin
Trudeau célèbrent le 150e anniversaire de la
Confédération - avec la militarisation des ports
canadiens et la promotion de l'«
interopérabilité » avec la flotte de guerre
des États-Unis.
Au cours des derniers 150 ans, les forces
militaires américaines ont développé un plan
exhaustif et détaillé pour l'invasion et la
conquête du Canada. On lit dans une ébauche
de 1924 : « L'intention des Bleus (les
États-Unis) est de détenir à
perpétuité tous les territoires pourpres (canadiens) et
rouges (britanniques) conquis.
La politique est de préparer les provinces et les territoires
pourpres et rouges à devenir des États et des territoires
de l'union bleue suite à une déclaration de paix. Le
gouvernement du Dominion sera aboli... » [1]
Du haut en bas, le USS Dwight D.
Eisenhower, le USS Winston S.
Churchill et le HMCS
Moncton tiennent ce que la Marine
américaine
appelle un exercice photo en route
vers Halifax le 27 juin 2017.
Ces plans ont été codifiés dans le
Plan de guerre rouge, un document qui n'a pas été
préparé pour rester dans le fond d'un tiroir.
En 1934, des modifications au plan ont été
approuvées par le secrétaire de la Guerre et le
secrétaire de la Marine des États-Unis qui ont
autorisé la destruction de Halifax, de Montréal et de la
ville de Québec
par « des opérations aériennes immédiates
sur une échelle la plus large possible » et par
l'utilisation immédaite de premier recours de gaz toxique contre
les Canadiens
afin d' « accroître nos avantages et
accélérer la fin victorieuse de la guerre ».
Les collèges de guerre de l'Armée et de
la Marine des États-Unis ont dressé des plans d'invasion
du Canada jusqu'à au moins 1939. Par exemple, on
envisageait qu'une « force expéditionnaire d'outre-mer
s'empare de Halifax pour l'arracher à la coalition
rouge-pourpre »(Grande-Bretagne rouge, Canada pourpre), dans
le cadre du
Plan de guerre rouge. Pendant et après la Deuxième Guerre
mondiale, l'occupation s'est poursuivie de l'intérieur, par le
biais de l'annexion et, aujourd'hui, l'«
intégration ».
Carte du Plan d'action rouge -- cliquer pour agrandir
Aussi récemment qu'en 1983, le Pentagone a
désigné la base navale militaire canadienne de
Shearwater, où se trouvent un aérodrome et un poste
d'amarrage naval pour les sous-marins nucléaires des
États-Unis, avant-poste de déploiement pour la «
défense » du centre des États-Unis. Les forces
militaires américaines ont tenu de
nombreux exercices à l'intérieur et à
l'extérieur du port de Halifax, faisant une
répétition générale par exemple du minage
illégal du port du Nicaragua (« Opération
Minex »), ce qui a été condamné par la
Cour internationale de La Haye. Shearwater sert aussi de base pour la
Force de réaction rapide, une décision prise par le
gouvernement
Harper.
Encore une fois cette année, le voilier chilien La
Esmeralda
est aussi arrivé à Halifax dans le cadre
du spectacle des « grands voiliers ». En 2015, le
quotidien britannique le Guardian a publié un reportage
qui disait que La Esmeralda avait servi de prison de torture
pendant les années Pinochet.
« Une série de rapports sur les droits
humains, dont des rapports de la Commission interaméricaine sur
les droits de la personne de l'Organisation des États
américains, Amnistie internationale, le sénat
américain et la Commission de Vérité et de
Réconciliation du Chili, ont révélé
qu'à l'automne de 1973 ce navire avait servi à la
détention et à la torture des victimes du régime
de Pinochet, dont le prêtre anglo-chilien, le père Michael
Woodward.
« On y apprend de
façon détaillée comment le navire a
été amarré dans le port de Valparaiso suite au
coup d'État d'Augusto Pinochet. Selon un rapport de 1986 du
Sénat américain, jusqu'à 112 personnes y
auraient été détenues dont 40 femmes.
À bord du vaisseau, on aurait commis des viols, eu recours
à des charges
électriques, des
simulacres d'exécution et des abus physiques.
Parmi les détenus se trouvait Woodward qui, après avoir
été torturé à terre, a été
transféré du navire à un hôpital naval pour
être traité mais a succombé à ses blessures
pendant le transfert. Ses restes seraient enfouis dans une fosse
commune sous une route.
« Claudio Correa, un ancien représentant
du gouvernement chilien qui vit à Londres, a été
détenu sur le navire avec Woodward. Il a dit au Observer
qu'il avait été transféré d'une
académie militaire au Esmeralda où des
équipes de spécialistes avaient été
déployées pour torturer les détenus pendant
plusieurs jours. « Ils
torturaient les gens sans exprimer la moindre émotion', a-t-il
dit. 'Ils aimaient cela. '
« Une campagne Facebook a été mise
sur pied pour appeler les gens à manifester contre
l'arrivée du navire à Londres et dans d'autres ports
européens. Une des manifestantes du nom de Carolita explique que
le fait qu'on se serve toujours de ce navire 'confirme à nouveau
le manque de respect de la marine chilienne envers les droits humains
et l'absence de remords pour des actes qui ont été
condamnés partout dans le monde'. Elle a ajouté qu''il
est injuste de penser que les victimes puissent pardonner et oublier
alors que les responsables de ces actes n'expriment aucun regret ni
remords' ». [2]
Si l' Examiner exprime avec raison ses
préoccupations au sujet du navire de torture chilien qui se fait
passer pour un « grand voilier », il trouve par contre
merveilleuse l'arrivée du porte-avion nucléaire USS
Dwight D Eisenhower, que les médias qualifient de «
ville flottante ». N'oublions jamais qu'une flotte des
États-Unis était amarrée près de la
côte chilienne pendant toute la durée du coup
d'État de 1973 sous prétexte d'y mener une manoeuvre
annuelle baptisée UNITAS dont la marine canadienne fait aussi
partie.
Notes
1. Richard Preston, « The Defence of the Undefended
Border : Plans for War in North
America », 1867-1939.
2. Tim
Bousquet,
«
The
Shipping
News:
Morning
File,
Wednesday,
June
28,
2017
»,
Halifax
Examiner, 18 juin 2017
Ce à quoi ressemble un
gouvernement de pouvoirs de police
Exprimez-vous contre les mesures d'État policier
Manifestation contre la Loi
antiterroriste (Loi C-51) du gouvernement Harper à Ottawa
le 14 mars 2015, parmi les plus de 70 actions qui ont eu lieu ce
jour-là partout au pays
Le 20 juin, le gouvernement Trudeau a
déposé au Parlement le projet de loi C-59, Loi
concernant des questions de sécurité nationale. Le
projet de loi de 130 pages propose l'octroi de nouveaux pouvoirs
draconiens aux organismes de renseignement comme le Service canadien du
renseignement de sécurité (SCRS) et le
Centre de la sécurité des
télécommunications (CST) pour imposer un État
policier.
Le Parti communiste du Canada
(marxiste-léniniste) (enregistré aux fins
électorales en tant que Parti marxiste-léniniste du
Canada) a publié une déclaration le 22 juin qui
traite des différentes mesures et des pouvoirs de police
secrète que le gouvernement cherche à légaliser.
Elle conclut que le projet de loi C-59 est encore plus dangereux
que la loi C-51 du gouvernement Harper, que les libéraux de
Justin Trudeau ont annoncé ne pas avoir l'intention d'abroger
malgré les demandes des Canadiens d'un océan à
l'autre.
LML fournit à la fin de cet article un
lien vers la déclaration du PCC(M-L) et appelle les
électeurs à s'informer sur ce développement. Les
mesures mises de l'avant dans le projet de loi C-59 comprennent le
renforcement des pouvoirs de « perturbation » et de
surveillance du SCRS, l'annulation de l'interdiction formelle au CST
de recueillir et stocker de l'information sur les Canadiens et l'octroi
au CST de vastes pouvoirs de mener des cyberattaques «
offensives » et « défensives ».
Selon les libéraux, ceux qui participent à des «
activités contre le système de gouvernement
constitutionnellement établi au Canada » sont des
cibles légitimes.
Il est inquiétant aussi que le gouvernement
prétende que ces mesures seront exercées sous
contrôle, surveillance et responsabilité civile. Ces
pouvoirs de police secrète sont par définition au-dessus
de l'État de droit. L'objectif du gouvernement Trudeau de
légaliser de telles activités dans le projet de loi C-59
en dépit de l'opposition des
Canadiens au projet de loi C-51 et à des lois semblables montre
que le pouvoir civil est subordonné à l'autorité
de police. Voilà à quoi ressemble un État policier.
Lisez la déclaration du PCC(M-L) : «
Opposons-nous au projet de loi d'État policier du gouvernement
Trudeau ! »
Le Centre de la sécurité des
télécommunications fait une évaluation
inacceptable des cybermenaces
- Anna Di Carlo -
Le 16 juin 2017,
quatre jours avant le dépôt du Projet de loi C-59,
Loi concernant des questions de sécurité nationale,
à la Chambre des communes, le Centre de la
sécurité des communications (CST) a publié un
rapport intitulé « Cybermenaces contre le processus
démocratique du Canada ».
La « ministre des Institutions
démocratiques », qui a commandé le rapport,
dit que « rendre disponible au public ce genre
d'évaluation des cybermenaces est une première
mondiale ». Avec ce rapport, les cybermenaces et les
allégations d'ingérence étrangère dans le
processus électoral ont été officiellement
ajoutées à l'arsenal de
désinformation pour contrer l'effort des Canadiens pour se
donner le pouvoir de décider.
Le Parti communiste du Canada
(marxiste-léniniste), enregistré auprès
d'Élections Canada sous le nom de Parti
marxiste-léniniste du Canada, s'oppose aux conclusions du
rapport du CST et à l'utilisation des pouvoirs de police pour
surveiller les élections et à l'ingérence dans ce
qu'on appelle le processus démocratique que le rapport tente de
justifier.
L'orientation énoncée dans le rapport
crée un scénario où les opinions politiques des
Canadiens seront ternies par des allégations d'influence
étrangère. Cela est fait en déclarant que parce
que le Canada est un pays qui fait partie de l'OTAN et du G7 et suit
des politiques qui servent à la fois cette alliance militaire et
l'oligarchie financière des
États membres du G7, toute opinion qui s'oppose à cette
situation s'oppose par conséquent au Canada. Ces politiques sont
un sujet de préoccupation pour les Canadiens, qui sont nombreux
à s'y opposer, et déclarer qu'elles font partie des
problèmes de sécurité policière est
inacceptable.
Il y a beaucoup de telles déclarations dans le
rapport. Par exemple, le rapport indique : « Toutefois,
à ce jour, nous n'avons pas encore constaté l'utilisation
de cybercapacités par des États-nations visant à
influencer le processus démocratique du Canada pendant des
élections. Nous croyons qu'en 2019, cette situation
pourrait être la
même ou changer, selon la perception qu'auront les
États-nations adversaires des politiques nationales et
étrangères du Canada ainsi qu'en fonction de l'ensemble
des politiques adoptées par les candidats aux élections
fédérales de 2019. »
Est-ce que le CST insinue que s'il y a un plus grand
« ensemble » de politiques lors des élections
de 2019, les cybermenaces vont augmenter ? Ou, ce qui revient
au même, que plus l'ensemble est petit, moindre est la
menace ? Comme le Canada est présenté comme un
État membre de l'OTAN et du G7, est-ce que le
CST nous dit que des campagnes électorales qui exigeraient le
retrait du Canada de l'OTAN et l'adoption de politiques prosociales
contraires à l'ordre du jour antisocial néolibéral
du G7 sont la source de cyberattaques potentielles ?
Le CST déclare également : «
Toutefois, les cybermenaces et les opérations d'influence sont
souvent réussies, car elles ne reposent pas uniquement sur les
vulnérabilités technologiques, mais exploitent des
comportements humains et des habitudes sociales profondément
ancrés. Pour défendre le processus démocratique du
Canada contre
les cybermenaces et les opérations d'influence connexes, il faut
se pencher sur les aspects techniques et sociaux du
problème. »
Cela conduit à une question troublante pour ceux
qui sont préoccupés par l'utilisation croissante de la
surveillance policière et des pouvoirs de police pour porter
atteinte à leur droit de conscience, à leur
liberté d'association et à leur liberté
d'expression, ainsi que, entre autres, leur droit à la vie
privée et leur droit de vivre en paix. Que veut
dire précisément le CST lorsqu'il exprime sa
préoccupation au sujet « des comportements humains et des
habitudes sociales profondément
ancrés » ? Et que veut dire
précisément le CST par « se pencher sur les aspects
techniques et sociaux du problème » ?
Le PCC(M-L) participe aux élections et,
quotidiennement, s'emploie à engager les Canadiens dans les
affaires politiques. Il défend des positions idéologiques
et politiques, comme exiger le retrait du Canada de l'OTAN, qui
sembleraient entrer dans la catégorie de ce que le CST dit
être des opinions défendues par des « adversaires du
processus
démocratique canadien ».
Dans son rapport le CST dit qu'il s'attaque à la
menace qui pèse sur le processus démocratique du Canada.
Toutefois, il n'est pas clair du tout ce qu'il entend par processus
démocratique du Canada ou pourquoi il pense que celui-ci est
menacé. Le processus démocratique est certainement le
droit du peuple de déterminer ses propres affaires, de
décider lui-même du gouvernement qu'il veut et des
politiques intérieures et étrangères qu'il
souhaite que son pays suive. Cela inclut des considérations
comme l'adhésion du Canada à l'OTAN et l'adhésion
du gouvernement aux politiques néolibérales et
antisociales du G7.
Le CST est-il en train de dire dans son rapport que le
Canada est membre du G7 et membre de l'OTAN à cause de certaines
caractéristiques immuables, comme la position du Canada sur le
continent nord-américain, et non à cause des choix
politiques du gouvernement actuel et des gouvernements
passés ? Il semble dire que, parce que
le Canada est membre du G7 et membre de l'OTAN avec un ensemble
donné d'alliés, ce qui est bon pour ces alliances est bon
pour le peuple canadien et que le CST doit protéger ce bien. Le
résultat final est que les Canadiens doivent respecter cela
s'ils ne veulent pas être considérés comme des
« adversaires ».
De la manière dont le rapport est
rédigé, il s'ensuit que ceux qui s'opposent à
l'adhésion du Canada à l'OTAN, ceux qui s'opposent aux
politiques néolibérales qui caractérisent les
gouvernements des États-nations membres du G7, sont des cibles
de suspicion parce qu'ils mèneraient des «
opérations d'influence » contre les
intérêts du
Canada.
Si c'est bien ce que dit le CST, alors c'est une
question inquiétante pas seulement pour le PCC(M-L) mais pour
tous les partis politiques ou les candidats qui demandent le
démantèlement de l'OTAN et disent que le G7 n'est pas bon
pour le Canada. C'est un sujet de préoccupation pour tous les
Canadiens.
Le gouvernement libéral de Justin Trudeau est en
train de camoufler ses intentions réelles avec son ordre du jour
des cybermenaces. Lors d'une conférence de presse sur le rapport
du CST, la ministre des Institutions démocratiques Karina Gould
s'est arrangée pour n'apporter absolument aucun
éclaircissement sur la question. « Nous prenons
très au sérieux les cybermenaces contre notre
démocratie, et aujourd'hui, nous faisons un pas
déterminant en vue de défendre notre démocratie
contre les auteurs de menaces », a-t-elle
déclaré. Dans son communiqué de presse, la
ministre annonce qu'elle va sensibiliser « les citoyens du Canada
en leur offrant les outils, les compétences et les
possibilités dont ils ont besoin pour pleinement participer au
processus démocratique ». Cela semble suggérer
que les bonnes connaissances en matière de
cybersécurité sont essentielles à l'exercice des
droits démocratiques.
Le ministre de la Défense nationale, Harjit
Sajjan, a ajouté : « Le Centre de la
sécurité des télécommunications a mis
à profit son expertise unique pour produire cette
évaluation approfondie et instructive des menaces contre nos
institutions démocratiques. J'encourage tous les Canadiens
à lire et à adopter les pratiques de base en
matière
de cybersécurité conseillées par le CST
puisqu'elles contiennent de nombreuses étapes simples
susceptibles de profiter à tous. »
Le PCC(M-L) invite les Canadiens à se renseigner
sur ce rapport et à dénoncer ses conclusions
inacceptables et les mesures que prend le gouvernement Trudeau pour
permettre au Centre sur la sécurité de s'immiscer dans le
processus électoral au nom d'idéaux supérieurs.
Séance d'information pour les partis politiques
enregistrés sur les menaces cybernétiques
Le 20 juin, le Bureau du conseil privé du
gouvernement du Canada a convoqué une réunion des partis
politiques enregistrés, annonçant que le Centre de la
sécurité des télécommunications (CST)
allait les informer des « meilleures pratiques en matière
de sécurité cybernétique ». Douze
des 16 partis politiques enregistrés
étaient présents à la séance dont le Parti
communiste du Canada (marxiste-léniniste). L'invitation à
la réunion a été faite quelques jours avant que le
CST publie son rapport intitulé « Cybermenaces contre le
processus démocratique du Canada ».
La séance a été animée par
Scott Jones, le chef adjoint de la Sécurité des
Technologies de l'information du CST qui était accompagné
de deux membres du personnel du CST. Il a présenté un
bref sommaire de l'évaluation que fait le CST de la menace
cybernétique, l'émaillant de conseils
élémentaires bien connus relatifs à la
cybersécurité tel
« le recours à des mots de passe différents pour
différents comptes » et « la
nécessité de sauvegarder vos données au cas
où vous seriez victime d'un rançongiciel ».
Les participants à
la séance ont soulevé plusieurs questions et fait des
commentaires qui contestaient le rapport du CST et sa conception du
danger qui est posé au processus démocratique. Un parti a
fait remarquer que tous les objectifs visés par les menaces
cybernétiques que décrit le CST sont déjà
poursuivis par les partis politiques
eux-mêmes en rivalité les uns avec les autres et non par
des adversaires étrangers. Suggérer par exemple que des
choses comme discréditer les adversaires électoraux et le
processus électoral lui-même font partie des
activités menées par des agents étrangers est
ridicule pour ne pas dire plus.
On a fait remarquer également qu'en ce qui
concerne l'expérience canadienne, le scandale des appels
robotisés de 2011 n'est pas mentionné dans le
rapport du CST. À ce moment-là, le Système de
gestion de l'information sur les circonscriptions du Parti conservateur
avait été utilisé pour faire des appels
robotisés disant aux électeurs
non-conservateurs d'aller voter au mauvais bureau de scrutin. Le CST
s'est fait demander pourquoi ce danger au processus démocratique
n'est pas mentionné dans le rapport.
La réponse du Centre a été que
celui-ci ne s'occupe que de menaces étrangères. Si le CST
ne s'occupe que d'ingérence étrangère, que
pense-il des compagnies de marketing politique étrangères
qui sont engagées par les partis politiques pour mener leurs
campagnes électorales ? Ces agences
étrangères font une vaste utilisation des
banques de données d'électeurs et sont connues pour leur
implication dans plusieurs des sales tours qui sont mentionnés
dans le rapport, tel le recours à des réseaux
d'ordinateurs contrôlés à distance (les «
botnets ») pour créer l'impression artificielle que
certains politiciens ou certaines politiques jouissent d'un vaste appui
public. Le nombre
de ces entreprises qui vont de pays en pays pour mener des campagnes
électorales est très petit. Ils fondent leur manipulation
des élections sur les techniques les plus avancées de
micro-ciblage et se spécialisent dans ce qu'on appelle de la
« publicité négative » et la promotion
de la désinformation.
Les représentants du Centre ont répondu
qu'il ne s'occupe pas des étrangers qui sont engagés par
des partis politiques canadiens.
On a demandé au CST d'expliquer ce qu'il veut
dire quand il lie la probabilité d'une cyberattaque à
l'élection fédérale de 2019 à «
l'ensemble des politiques adoptées par les candidats aux
élections fédérales de 2019 ».
C'est un des représentants du Centre qui a été
chargé de répondre à la question et il s'est
empressé de dire
que le Centre ne suggère pas qu'il ne devrait pas y avoir une
vaste diversité d'opinions et de positions dans cette
élection fédérale, ce qui n'avait rien à
voir avec la question posée. Celle-ci est
demeurée sans réponse.
En ce qui concerne ce que le CST entend quand il dit
vouloir traiter non seulement de l'aspect technologique du
problème mais de son « aspect social » et des
« comportements humains et des patterns sociaux qui sont
profondément ancrés », les
représentants du CST ont dit que cela signifie seulement que les
gens doivent utiliser
des mots de passe sécurisés, ne pas ouvrir des liens
potentiellement dommageables et pratiquer généralement
une bonne hygiène cybernétique.
On a aussi demandé au CST pourquoi il a choisi
de définir le Canada par son membership dans l'OTAN et le G7.
Jones a dit que puisqu'il s'agit de la politique du gouvernement
canadien actuel, le Centre se doit de défendre ce gouvernement
et ces politiques. Si un autre gouvernement adopte des politiques
différentes, le centre devra les
défendre elles aussi.
Ce que dit le rapport sur l'évaluation
des cybermenaces
Le 16 juin 2017, en réponse à
une requête de la ministre des Institutions démocratiques,
le Centre de la sécurité des
télécommunications (CST) a publié son rapport
intitulé « Cybermenaces contre le processus
démocratique du
Canada »
En expliquant comment il a formé son
évaluation des cybermenaces au processus démocratique, le
CST affirme que « la plupart des jugements » sont
basés sur des informations classifiées qui ne peuvent
être divulguées car le document est non classifié.
Les
renseignements proviennent d'un « ensemble de rapports
provenant de nombreuses sources » et « sur les
connaissances et l'expertise du CST en matière de renseignement
étranger et de cybersécurité ». Selon
le sous-ministre adjoint (Sécurité des
technologies de l'information) Scott Jones, l'évaluation non
classifiée est la seule existante. « Il n'y a pas de
version classifiée de ce rapport », a-t-il
déclaré.
Le rapport du CST indique que, bien qu'il existe une
« vaste gamme de cybermenaces contre les activités
politiques et électorales du Canada » à tous
les niveaux de gouvernement, le rapport se concentre principalement
sur le niveau fédéral et ne fournit pas « une
liste exhaustive des cybercapacités ou des moyens dont disposent
nos adversaires pour les déployer » car ceux-ci
« prendraient des centaines de pages à
cataloguer ».
L'évaluation se concentre sur trois aspects du
processus démocratique : « 1) les
élections, 2) les partis politiques et les politiciens,
et 3) les médias ». Le Centre note dans le
rapport que ces trois aspects du processus démocratique sont
tous
protégés par la Constitution canadienne et croit bon de
déclarer que les Canadiens jouissent du « droit de
liberté d'expression et de conscience [...], ce qui permet
notamment aux citoyens de présenter des idées en public,
de les propager et d'en débattre ».
Le rapport poursuit en disant que « pour
que la démocratie triomphe, les citoyens doivent pouvoir
être certains que le processus est juste, que les politiciens ne
sont pas redevables à des intérêts étrangers
ou criminels et que les médias ne sont pas influencés par
des
intérêts étrangers ou criminels qui tentent de
manipuler l'opinion des électeurs et le résultat du
processus démocratique ».
En ce qui concerne la composante électorale du
processus démocratique, le CST affirme que les cyberattaques
pourraient « empêcher les électeurs de
s'inscrire en ligne, empêcher les citoyens de voter, trafiquer
les résultats des élections, voler des bases de
données sur les
électeurs ».
En ce qui concerne les partis politiques et les
politiciens, leurs sites Web et leurs courriels peuvent être
attaqués. Les adversaires peuvent « mener des
activités de cyberespionnage contre une cible politique,
embarrasser ou discréditer une cible politique, exercer du
chantage contre une cible politique,
voler ou manipuler les bases de données du parti ou celles sur
les électeurs ».
Quant aux médias traditionnels et aux
médias sociaux, la menace réside dans une
manipulation qui serait faite afin « d'influencer le
discours politique ou pour amenuiser la confiance du public envers le
processus démocratique ».
Qui sont les adversaires
Le CST décrit« les
adversaires » comme « tout État, tout
groupe ou toute personne qui a utilisé ou qui pourrait utiliser
des cybercapacités pour menacer ou influencer le processus
démocratique du Canada ». Les « menaces
stratégiques » sont celles où les adversaires
« visent sciemment à influencer secrètement un
processus démocratique en particulier ». Les
« menaces indirectes » sont celles où le
résultat d'une élection est influencé
par ceux « qui peuvent y parvenir malgré
eux ». Les menaces indirectes proviennent d'adversaires qui
« ratissent large dans l'espoir d'exploiter une base de
données ou un réseau non sécurisé pour des
motifs financiers ou simplement pour se divertir ».
Le rapport du CST indique qu'il a examiné les
cyberattaques dans le monde au cours des dix dernières
années et a identifié six types d'adversaires qui
pourraient faire de même au Canada. Ceux-ci sont :
« 1. les États-nations motivés
par des intérêts économiques, idéologiques
ou géopolitiques.
2. les hacktivistes motivés par des
questions idéologiques.
3. les cybercriminels motivés par
l'appât du gain.
4. les groupes terroristes motivés par des
idéologies extrémistes et violentes.
5. les acteurs politiques motivés par le
désir d'être portés au pouvoir national.
6. les amateurs de sensations fortes
motivés par le désir de se faire une réputation ou
par l'atteinte d'une satisfaction personnelle découlant
d'activités de piratage réussies. »
L'objectif des adversaires
Le CST pose la question suivante :
« Pourquoi les États-nations font-ils appel à
des cybercapacités pour influencer les processus
démocratiques de pays étrangers ? »
Selon le Centre, l'objectif immédiat est de
réduire la confiance envers le processus démocratique et
nuire à la popularité des candidats ou au nombre de votes
qu'ils reçoivent. L'objectif à moyen terme
est de « déterminer l'orientation des politiques,
perturber les alliances internationales qui sont une menace pour ses
intérêts, affaiblir les leaders qui représentent
une menace ». L'objectif stratégique est de
promouvoir les intérêts économiques,
géopolitiques et idéologiques fondamentaux.
Pourquoi cibler le processus démocratique au
Canada ?
En ce qui a trait à son processus
démocratique, il y a plusieurs façons de décrire
le Canada. Dans un sous-chapitre de son évaluation
intitulé « Pourquoi cibler le processus
démocratique du Canada ? », le CST a choisi de
décrire le Canada comme un
pays qui fait partie « du G7 et de l'OTAN, et est un membre
influent de la communauté internationale ». Pour ces
raisons, le CST déclare:
« Par conséquent, les choix du gouvernement
fédéral du Canada en matière de
déploiements militaires, d’accords commerciaux et
d’investissements, de déclarations diplomatiques, d’aide
étrangère ou d’immigration sont influents et percutants.
»
Les
décisions gouvernementales, dit-il, peuvent
avoir une incidence sur « les alliés du Canada et les
intérêts fondamentaux d'autres pays, de groupes
étrangers et de particuliers ». De plus, il fait
remarquer que tous les niveaux de gouvernements déterminent les
dépenses et
adoptent des lois qui « touchent des dizaines de millions de
Canadiens et qui, dans certains cas (p. ex. politiques sur l'extraction
de ressources naturelles), peuvent avoir des répercussions sur
des intérêts étrangers ».
Ainsi les cybermenaces proviennent d'adversaires qui
« visent à concrétiser leurs
intérêts primordiaux qui sont habituellement liés
à la sécurité nationale, à la
prospérité économique et à des objectifs
idéologiques ». En outre, le CST déclare que
les États-nations peuvent utiliser les cybermenaces
« comme des démonstrations de force ou pour dissuader
d'autres États-nations ».
Selon le même raisonnement, le CST dit que
« les adversaires » peuvent chercher à
« modifier les résultats des élections, les
choix des responsables des politiques, les relations du gouvernement
avec ses partenaires étrangers et nationaux et à nuire
à la
réputation du Canada à l'échelle
mondiale ». De plus, ils peuvent tenter de
« saper la légitimité du concept de la
démocratie et d'autres valeurs qui vont à l'encontre de
leur vision idéologique du monde ».
La vulnérabilité du processus
démocratique du Canada
Le rapport du CST examine et évalue les
façons particulières par lesquelles le processus
électoral, les politiciens et les partis politiques de
même que les médias peuvent être ciblés.
Il évalue que les risques sont plus
élevés là où le processus de scrutin a
été plus informatisé et moins là où
le processus d'inscription des électeurs et le scrutin se
déroulent entièrement sur papier. Dans tous les cas,
déclare le CST,
l'objectif est de « mettre les organismes électoraux
dans l'embarras et de faire germer des doutes dans l'esprit des
électeurs. Elles peuvent aussi ralentir le processus de scrutin,
frustrer les électeurs ou leur donner un sentiment de
répression ». « Enfin, il est aussi
possible que les
bases de données sur les électeurs puissent être
volées, et comme elles contiennent les renseignements personnels
de millions de personnes, un tel cas représenterait une immense
violation de la vie privée », avertit-il.
Parce que les élections fédérales
au Canada se déroulent avant tout sur papier et
qu'Élections Canada a mis en place des mesures pour
atténuer les cybermenaces, le CST évalue
« qu'il est presque certain qu'en ce qui a trait au
processus démocratique
fédéral du Canada, les partis politiques, les politiciens
et les médias sont plus vulnérables que les
élections à proprement parler ».
Il met en garde contre les dangers de chantage et
d'activités qui peuvent embarrasser ou discréditer les
partis et les politiciens. « Les adversaires peuvent essayer
d'obtenir des renseignements préjudiciables pour manipuler les
personnes visées ou pour influencer l'opinion publique à
leur
sujet. » Le CST dit que cela pourrait avoir des
conséquences non seulement sur une élection en
particulier mais qu'à long terme « des candidats
qualifiés pourraient décider de ne pas se
présenter à des élections en raison de la myriade
de conséquences
négatives que cela pourrait avoir sur leur vie personnelle et
leur réputation ».
Il prédit également que les adversaires
pourraient voler ou modifier les bases de données des
électeurs et des partis soit pour obtenir une rançon,
soit pour saboter et rendre les bases de données inutilisables
lors d'une élection. « Les adversaires qui ciblent
ainsi un parti politique
peuvent influencer le cours des élections en empêchant le
parti politique en question d'utiliser un important outil d'approche et
d'engagement de l'électorat. »
La menace pour les médias est décrite
comme une manipulation possible des médias traditionnels et
sociaux « afin d'influencer le discours politique ou pour
amenuiser la confiance du public envers le processus
démocratique ». Le CST parle également du
recours aux
« usines de trolls » et aux zombies pour
répandre de la propagande et créer artificiellement
l'apparence d'un consensus public à l'appui d'un point de vue en
particulier. Il rappelle qu'à cet égard 22,4
millions de Canadiens accèdent quotidiennement à Facebook
et que 51 % consultent les actualités à partir
de sources numériques.
D'autres formes de cybermenaces sont
évoquées, telles qu'une attaque par déni de
service pour saboter la capacité d'un parti politique à
répondre à des demandes légitimes. D'autres
exemples consistent à dégrader le site Web d'un parti
politique ou dans
« l'harponnage » pour contrôler son
dispositif informatique. Le rançongiciel est aussi
mentionné comme une menace aux partis politiques et aux
candidats.
Le rapport fournit deux « études de
cas », dont un cas qui décrit des activités
conçues pour influencer l'opinion publique en défaveur
d'un candidat politique. « L'adversaire compte influencer
l'opinion des électeurs en menant une campagne de
désinformation dans les médias sociaux. » Dans
l'autre cas, le cyberespionnage est utilisé contre un candidat
pour transmettre l'information du candidat à son rival.
L'évaluation du CST de la menace actuelle et
future au processus démocratique canadien
Après avoir examiné les menaces
cybernétiques potentielles telles qu'elles existent à
l'échelle internationale, le CST examine le niveau de menace qui
existe au Canada. Il note que lors de l'élection
fédérale de 2015 le Canada « a
été ciblé
par une cybermenace peu sophistiquée ». Il se
réfère à la publication par le collectif
hacktiviste Anonymous d'un document du Bureau du conseil privé
sur le redéveloppement des centres diplomatiques en
Grande-Bretagne et les coûts supplémentaires que le
gouvernement
allait encourir. Le CST ne mentionne pas le scandale des appels
robotisés de 2011, où le Système de gestion
de l'information sur les circonscriptions du Parti conservateur a
été utilisé pour identifier les électeurs
non-conservateurs et leur envoyer des appels robotisés les
dirigeants
vers les mauvais bureaux de scrutin.
À cet égard, bien que le CST
prétende ne se préoccuper que de cyberattaques
étrangères, il a évalué le potentiel de
cyberattaques perpétrées au pays. Il écrit
qu'« à l'extérieur du Canada, des acteurs
politiques corrompus emploient
des cybercapacités pour influer sur les processus
démocratiques de leurs pays ». Il prédit
qu'« étant donné la popularité des
cybercapacités et les avantages qu'elles confèrent, les
acteurs politiques à l'étranger s'en serviront
probablement de plus
en plus pour façonner leur avenir politique ». Le CST
conclut que « puisque le taux de corruption est faible au
Canada », il est « plus probable que ce genre
d'activités se produise ailleurs dans le monde ».
Le CST affirme que « les
États-nations déploient constamment des
cybercapacités pour tenter d'accéder aux réseaux
du gouvernement du Canada et aux communications des
représentants du gouvernement fédéral »
mais qu'à ce jour
« rien n'indique que des États-nations aient
utilisé des cybercapacités en vue d'influencer le
processus démocratique du Canada au cours des
élections ». Il ajoute : « Nous
croyons qu'en 2019, cette situation pourrait être la
même ou changer selon
la perception qu'auront les États-nations adversaires des
politiques nationales et étrangères du Canada, au cours
des deux prochaines années, ainsi qu'en fonction de l'ensemble
des politiques adoptées par les candidats aux élections
fédérales de 2019. »
Finalement, le CST déclare que si les
cybermenaces peuvent être atténuées par des
méthodes techniques de sécurité et de meilleures
pratiques, « les cybermenaces et les opérations
d'influence sont souvent réussies, car elles ne reposent pas
uniquement sur les
vulnérabilités technologiques, mais exploitent des
comportements humains et des habitudes sociales profondément
ancrés. Pour défendre le processus démocratique du
Canada contre les cybermenaces et les opérations d'influence
connexes, il faut se pencher sur les aspects techniques et sociaux du
problème ».
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