Le Marxiste-Léniniste

Numéro 27 - 24 juin 2017

Les Forces canadiennes mobilisées pour l'occupation et les guerres d'agression

Condamnons la participation du Canada aux menaces américaines
contre la Corée!

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Les Forces canadiennes mobilisées pour l'occupation et les guerres d'agression
Condamnons la participation du Canada aux menaces américaines
contre la Corée!

Appui du gouvernement Trudeau à la nouvelle agression des États-Unis
contre la Syrie

Des soldats canadiens arrivent en Lettonie dans le cadre de la mission agressive de l'OTAN
La portée de la mission canadienne en Ukraine est élargie

Rivalité et collusion des grandes puissances pour le contrôle de l'Europe
Le Sommet du G7 met de l'avant des préoccupations impérialistes en matière de politique étrangère
La rivalité grandit entre les États-Unis et l'Allemagne
Nouvelles mesures de l'Union européenne pour étendre l'intégration militaire

Les résultats des élections législatives en France
Le faible mandat de Macron présenté comme un endossement enthousiaste
du peuple français
- Christian Legeais

Démolition de monuments commémoratifs antifascistes en Pologne
La classe dominante polonaise continue de promouvoir des falsifications
sur la libération de la Pologne du joug nazi
- Dougal MacDonald

Note aux lecteurs


Les Forces canadiennes mobilisées pour l'occupation
et les guerres d'agression

Condamnons la participation du Canada aux menaces américaines contre la Corée!


Des activistes protestent contre la base navale américaine sur l'île de Jeju en Corée du sud le 20 juin 2017 lors de l'arrivée des navires de guerre américains, canadiens et sud-coréens pour des exercices militaires.

Le Parti communiste du Canada (marxiste-léniniste) condamne le déploiement de navires de guerre canadiens vers la base navale occupée illégitimement par les États-Unis sur l'île de Jeju où vont se dérouler des exercices de guerre agressifs qui menacent la Corée, la Chine et les peuples de l'Asie-Pacifique. Le déploiement survient alors que les États-Unis ont augmenté leur présence navale hostile dans les eaux coréennes, dirigée spécifiquement contre la République populaire démocratique de Corée (RPDC) et sa résistance au diktat des États-Unis. La nouvelle administration américaine a intensifié les menaces du recours aux armes nucléaires contre la Corée et se sert de ce chantage contre le peuple coréen. La participation du Canada à l'agression américaine en Corée, sous la couverture d'une mission « expéditionnaire » en Asie, est inacceptable.

Le 22 juin, deux navires de guerre canadiens de classe Halifax, le NCSM Winnipeg et le NCSM Ottawa sont arrivés à la base navale américano-sud-coréenne à l'île de Jeju, en Corée. Ils rejoignent le USS Dewey, un destroyer américain équipé d'un système de défense antimissile balistique qui a accosté le 20 juin et un autre destroyer, le USS Stedham, qui est arrivé le 25 mars. Tous les quatre navires sont stationnés à la base de Jeju pour participer du 23 au 25 juin à des exercices navals américains agressifs dans les eaux coréennes. Les navires canadiens font partie d'un déploiement de six mois dans la région Indo-Asie-Pacifique, appelé POSEIDON CUTLASS 17.

Les résidents de l'île de Jeju ont condamné les exercices et la présence de navires américains et canadiens. Le 20 juin, l'Association du village de Gangjeong (représentant les résidents du village où se trouve la base), le Comité national des mesures provinciales pour les résidents pour mettre fin à la base navale de Jeju et réaliser une île de paix, et le Comité national pour les contre-mesures contre la base navale de Jeju ont tenu une conférence de presse devant la base, pour s'opposer à l'arrivée du Dewey et appeler à la fin des exercices militaires. Les groupes ont noté que l'utilisation de la base de Jeju pour les exercices de guerre des États-Unis rend cette base militaire des États-Unis « un fait accompli » qui « ne fera qu'aggraver la menace à la paix dans la péninsule coréenne et les frictions militaires en Asie du Nord-Est ».






Manifestations contre les navires de guerre américains et canadiens à l'île Jeju le 20 juin 2017, dont une équipe de kayakeurs qui se sont rendus jusqu'aux navires pour s'assurer que le message d'opposition du peuple à la base navale et à la présence de ces navires soit clairement entendue.

Les groupes ajoutent : « Le fait que même le Canada participe à ces exercices militaires combinés ne fait qu'ajouter à notre préoccupation. Nous allons poursuivre sans relâche notre résistance afin de sauvegarder Jeju comme une île de vie et de paix. »

La base de la marine américaine à l'île de Jeju a été complétée en 2016 en dépit d'une large opposition des habitants de l'île et de la Corée. Il a fallu près de 25 ans aux impérialistes américains et aux gouvernements sud-coréens pro-américains, après que le projet ait été annoncé pour la première fois en 1993, pour construire la base navale, principalement en raison de la forte résistance des Coréens et en particulier des résidents de Jeju. La construction n'a été approuvée qu'en 2007, sur le site du village de Gangjeong, sur la base d'un « vote » largement reconnu comme une fraude. Les Coréens ont à plusieurs reprises retardé sa construction en utilisant toutes les méthodes disponibles, y compris les poursuites devant les tribunaux, les blocus, les manifestations et les campagnes à travers le pays. En plus de la présence inacceptable des forces militaires américaines en Corée et de leur utilisation de l'île de Jeju pour faire avancer les intérêts géopolitiques impérialistes des États-Unis, les Coréens ont souligné les énormes dégâts environnementaux que causerait la circulation maritime et terrestre autour de la base dans une zone écologiquement vulnérable.

L'île de Jeju occupe une place historique dans ce mouvement de résistance. C'est là qu'a eu lieu, le 3 avril 1948, un soulèvement de masse des Coréens contre l'occupation militaire américaine de leur pays, qui a éclaté après la répression de ceux qui favorisent l'indépendance en opposition au régime militaire américain. Le soulèvement a été réprimé par le massacre par les États-Unis d'environ 80 000 insulaires sur une population de 250 000 habitants. Plus de 40 000 maisons ont été démolies et la majorité des villages de l'île ont été détruits. Jusqu'à ce jour des fosses communes sont encore découvertes. Malgré la réponse brutale des impérialistes américains, la résistance des résidents de Jeju a continué pendant des années, y compris par la guérilla.

L'arrivée le 25 mars du USS Stedham à l'île de Jeju a été le premier amarrage d'un navire naval américain à l'île de Jeju depuis le passage du destroyer USS Craig en mai 1948, lors de l'insurrection de l'île de Jeju.

La présence navale agressive du Canada en Asie


Les résidents de l'île de Jeju ont été particulièrement choqués d'être forcés d'accepter des tonnes d'eaux usées et d'ordures de vaisseaux canadiens, au point qu'un certain nombre de camions vidangeurs  (montrés sur la photo) ont été empêchés de quitter la base. Les autorités municipales ont rapporté qu'elles n'avaient pas été informées bien qu'elles soient chargées de veiller à ce qu'aucun organisme étranger ne soit introduit dans l'écosystème sensible de l'île.

Selon un article publié le 6 mars par le Times Colonist, la marine canadienne affirme qu'elle construit « systématiquement » sa capacité militaire en Asie-Pacifique. « Nous passons systématiquement d'une capacité inexistante dans l'Indo-Asie-Pacifique, à [la frégate] Vancouver l'année dernière, à [deux frégates], Ottawa et Winnipeg, cette année. L'année prochaine, nous retournerons avec deux frégates et un [navire d'approvisionnement] », a déclaré le contre-amiral Art McDonald.

Les missions du Canada en Asie sont « expéditionnaires », affirme McDonald. En termes militaires, « expéditionnaire » désigne le déploiement de forces armées pour combattre à l'étranger, par opposition à des fins défensives. L'article du Times Colonist est éloquent sur ce point : « La défense de la patrie est importante, mais le Canada dépense une grande partie de ses ressources militaires dans des missions à l'étranger. La portée et le prolongement des missions, a dit McDonald, sont une tradition et un talent que le reste du monde attendr de nous. » Le contre-amiral McDonald a ajouté : « Les tâches lourdes que les Forces canadiennes exécutent dans le monde entier font la réputation des Canadiens. »

Le PCC(M-L) appelle les Canadiens à dénoncer le déploiement de la marine ou des forces armées du Canada à des fins dites « expéditionnaires ». Ces missions ne contribuent pas à la paix et à la stabilité. L'expansion des missions navales « expéditionnaires » du Canada, y compris celles qui menacent les peuples d'Asie, ne font que montrer l'hypocrisie du gouvernement libéral qui prétend qu'il y a une nécessité urgente d'accroître la capacité navale du Canada et de dépenser d'énormes sommes pour de nouveaux navires de guerre. Les libéraux n'ont pas à l'esprit la défense du Canada ou de son peuple, mais de les mêler à une guerre.


Réunion publique à Toronto le 17 juin 2017 qui a appelé à la réunification pacifique et indépendante de la Corée

(Sources : Hankyoreh, LML. Photos: LML, D.H. Song,  E. Pang, H.Y. Choi.)

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Appui du gouvernement Trudeau à la nouvelle agression des États-Unis contre la Syrie

Le Parti communiste du Canada (marxiste-léniniste) condamne l'acte d'agression des États-Unis qui ont abattu un avion syrien dans la région d'al-Rasafah dans la région rurale de Raqqa dans le sud de la Syrie. Le PCC(M-L) demande que le Canada retire immédiatement tous ses avions de reconnaissance et ses avions ravitailleurs d'avions de chasse qui opèrent sous commandement américain en territoire syrien et qu'il cesse d'appuyer les actions agressives des États-unis en Syrie.

Le PCC(M-L) condamne aussi le mutisme complet du Canada sur cette question et ses efforts pour cacher le rôle que jouent présentement les troupes et les aéronefs militaires canadiens dans les hostilités des États-Unis en Syrie. Le mutisme devant des actes illégaux de guerre et d'occupation d'un pays souverain est inacceptable. Le Canada doit non seulement cesser d'appuyer les aventures militaires des États-Unis au Moyen-Orient mais il doit prendre position contre cette escalade intolérable des hostilités.

Au nom de la « diplomatie » impérialiste, l'administration Trump commet des actes d'agression non provoqués dans le but de semer la stupeur dans le monde entier et elle brandit la menace d'une guerre totale avec en main la « mère de toutes les bombes », comme celle déployée en Afghanistan le 13 avril ou même les armes nucléaires. Pour ce qui est de cette dernière attaque contre la Syrie, l'administration Trump en rejette le blâme sur la victime et prétend que l'attaque était un geste d'« auto-défense ». Le but est d'anéantir toute possibilité de résoudre les problèmes de façon favorable à l'humanité et non sur la base de la « raison du plus fort ».

Jusqu'ici, plutôt que de s'opposer au recours à la force dans les affaires internationales, le gouvernement Trudeau a appuyé toutes les attaques des États-Unis contre le gouvernement syrien. Alors que la ministre des Affaires étrangères Chrystia Freeland prétend que le gouvernement Trudeau mène le Canada sur le chemin de la « souveraineté », le gouvernement concilie avec chaque agression commise par les États-Unis et met les forces armées canadiennes à leur disposition. Le gouvernement Trudeau est un gouvernement délinquant et son bellicisme ne le rend pas apte à représenter les Canadiens et sa détermination à maquiller ce fait par des opérations de relations publiques le rend vraiment dangereux. Alors qu'il parle de rétablir le rôle du Canada comme « gardien de la paix », la coopération du gouvernement à cette situation dangereuse créée par les États-Unis en Syrie et dans les pays avoisinants crée une instabilité encore plus grande et force les gens à fuir leur pays par crainte qu'une guerre totale n'éclate dans la région entre les États-Unis et la Russie ou l'Iran.

Il n'existe aucune justification légitime pour l'agression des États-Unis contre un avion syrien au-dessus du territoire syrien. Les prétentions des États-Unis à l'effet qu'ils défendaient les soi-disant « forces démocratiques » contre les forces militaires « pro-régime » sont frauduleuses et ne servent qu'à masquer que les États-Unis escaladent le conflit militaire en Syrie pour s'assurer qu'aucune solution politique ou diplomatique ne prenne corps dans laquelle le peuple syrien décide lui-même du sort de son pays.

Les États-Unis ont entrepris d'intensifier leur agression contre la Syrie alors que les forces gouvernementales prenaient le dessus sur l'ÉI qu'on dit maintenant au bord de la défaite dans ce pays. Cet état de fait, combiné à cet exemple spécifique d'attaque contre les forces syriennes au bénéfice de l'ÉI montre comment les États-Unis défendent l'ÉI et sont prêts à tout pour accomplir leur objectif de changement de régime en Syrie ou à tout le moins pour empêcher que le peuple syrien ne transforme ses succès en victoire. La situation qui prévaut en Libye, suite à la réalisation de cet objectif de changement de régime, avec les bombardements aériens brutaux de l'OTAN et l'appui aux groupes terroristes, est une tragédie et illustre bien les conséquences du désespoir qui anime les États-Unis. Le Canada a lui aussi participé à ce crime et, pendant l'élection britannique, le rôle des agences du renseignement britannique dans l'instigation de la révolte armée contre l'État libyen par des terroristes a été mis en lumière après que les mêmes forces aient perpétré l'attaque à Manchester.

L'effet immédiat qu'a eu l'attaque américaine contre un avion syrien a été de pousser la Russie à mettre fin à sa coopération avec les États-Unis par le biais de son Mémorandum sur la sécurité et la prévention des incidents et la sécurité des vols en Syrie. La zone dite de « déconfliction » générale entre les forces armées des deux pays a été suspendue en avril suite à l'attaque au missile des États-Unis contre une base aérienne syrienne. Les autorités russes ont fait remarquer que les États-Unis n'ont pas eu recours au Mémorandum sur la sécurité des vols pour résoudre la question de l'avion syrien et ont commis une attaque non provoquée. Le ministre russe de la défense a déclaré ce qui suit : « Dans les zones de missions de combat de flottes aériennes russes dans le ciel syrien, tout objet aéroporté, y compris tout aéronef ou véhicule sans pilote de la coalition internationale (dirigée par les États-Unis) situé à l'ouest du fleuve de l'Euphrate sera pourchassé par les forces de Défense aérienne et terrestre russes et traité comme cible aérienne ». Il est clair que les actions des États-Unis créent une situation dangereuse et instable où tout peut arriver.

La destruction de l'avion syrien en plein ciel constitue une nouvelle escalade provocatrice mais elle n'est pas un incident isolé. Deux jours plus tard, le 20 juin, l'armée américaine a annoncé qu'elle avait aussi abattu un véhicule aérien sans pilote -- un drone -- en territoire syrien, sous prétexte qu'il était armé et qu'il se dirigeait vers ses forces avec une « intention hostile ». Entretemps, le meurtre de civils par la coalition dirigée par les États-Unis est chose fréquente. La nuit du 19 juin, une famille de douze personnes a été tuée par des frappes aériennes menées par la coalition dans la région de Tal al-Shayer dans la province de Hasaka, près de la frontière avec l'Irak. Des vidéos publiées les 8 et 9 juin montrent que les forces aériennes des États-Unis ont utilisé des munitions de phosphore blanc contre les quartiers civils de Jezra et d'el-Sebahiya à Raqqa, un acte que les organisations internationales ont qualifié de crime de guerre probable. Pendant ce temps, les États-Unis continuent d'augmenter leur présence militaire au pays, notamment le déploiement de Forces spéciales et d'artillerie lourde.

Pour sa part, le premier ministre Trudeau a émis une déclaration le 20 juin, Journée mondiale des réfugiés, où il affirme : « Aujourd'hui, on compte plus de 65 millions de personnes déplacées dans le monde, et plus de 22 millions d'entre elles sont des réfugiés. Ces gens fuient des situations invivables dans leur pays d'origine, et traversent des déserts et des mers, portés par le rêve d'une vie nouvelle, tout en vivant des pertes immenses. Ces difficultés sont particulièrement éprouvantes pour les femmes, qui subissent les conséquences du conflit et de l'insécurité de façon différente et démesurée. »

« Nous avons tous la responsabilité de réagir à cette crise et de venir en aide aux gens qui doivent partir de chez eux », a-t-il ajouté. « Nous devons nous attaquer aux causes premières de la migration forcée en trouvant des solutions diplomatiques aux conflits violents et en restant unis pour lutter contre le terrorisme. Nous devons aussi redoubler d'efforts dans la lutte contre les changements climatiques, afin de ne pas exacerber encore davantage l'insécurité dans le monde. »

Le peuple canadien en a assez de ce radotage moralisateur. Non seulement le gouvernement Trudeau reste-il muet face à des actes de guerre ouverts qui créent une plus grande instabilité en Syrie et dans le monde, mais il en appuie ouvertement les responsables. Un gouvernement qui s'inquiète vraiment du sort des réfugiés et des personnes déplacées par un conflit doit s'opposer au recours à la force dans les affaires internationales et ne doit pas permettre à son armée d'être mise à la disposition d'actes de guerre et d'agression contre d'autres pays peu importe les circonstances.

Non au recours à la force dans les affaires internationales !
Ne touchez pas à la Syrie !
Retirez l'armée canadienne du Moyen-Orient !

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Des soldats canadiens arrivent en Lettonie dans
le cadre de la mission agressive de l'OTAN


La direction par le Canada du bataillon de l'OTAN en Lettonie fait partie de la Présence avancée de l'Otan en Europe de l'Est qui vise à menacer la Russie (cliquer pour agrandir)

Les premiers 100 soldats du contingent de 450 qui va être déployé sont arrivés en Lettonie le 9 juin en provenance de la base militaire d'Edmonton et les autres vont être déployés bientôt en provenance de la base de Gagetown et d'autres bases. Selon le ministère de la Défense nationale, ils ont rejoint un détachement de 50 soldats qui se trouvait déjà en Lettonie. Le Canada dirige une mission militaire permanente de l'OTAN en Lettonie qui comprend des soldats d'Albanie, d'Italie, de Pologne, de Slovénie et d'Espagne. D'autres « bataillons » de l'OTAN en Estonie, en Lituanie et en Pologne, tous des pays ayant une frontière avec la Russie ou la Biélorussie, sont sous la direction du Royaume-Uni, de l'Allemagne et des États-Unis respectivement.

La mission de l'OTAN fait partie des efforts qui sont faits pour isoler la Russie, pour militariser encore plus les pays ayant une frontière avec elle et pour les mettre sous le contrôle des impérialistes américains. Ces efforts ont été marqués par l'expansion à l'est de l'OTAN depuis l'effondrement de l'Union soviétique et ils ont été grandement accélérés depuis le coup d'État de 2014 en Ukraine. En plus des soldats des pays membres de l'OTAN, l'Europe de l'est et les États baltes reçoivent aussi un flot d'armes et de véhicules militaires américains de même que des systèmes de défense antimissiles balistiques. Les États-Unis continuent de stationner près de 500 bombes nucléaires en Europe (c'est le nombre admis publiquement) qui peuvent être déployées sous le commandement de l'OTAN.

Le CBC News a publié un reportage le 12 juin en provenance de Lettonie sur des entrevues faites avec des résidents de la capitale Riga où il n'a pas été possible de trouver une seule personne qui était d'accord avec la position officielle à l'effet que le déploiement de l'OTAN est nécessaire pour contrer l' « agression russe ». Un homme a dit à CBC que la « peur est presque inexistante » alors que d'autres « considèrent l'arrivée du groupe tactique de l'OTAN comme une provocation inutile », souligne le reportage. Une personne a dit que « je ne pense pas qu'il soit nécessaire de contrarier les Russes » et une autre, que CBC a pris soin d'identifier comme « un homme parlant le russe », a dit que « je ne vois aucune menace ». La seule personne que la CBC a trouvée qui a parlé en faveur de la mission est son commandant, le lieutenant-colonel Wade Rutland, qui a dit que la mission « est entièrement défensive et proportionnée dans sa réponse aux actions russes ».

Dans un article subséquent du 16 juin sur la « propagande anti-canadienne » en Lettonie, le réseau CBC a tenté de clarifier le contenu du reportage précédent en disant que « l'article suggérait que la majorité des Lettons appuient la mission mais qu'il existait aussi [sic] de la dissidence ». L'article du 12 juin ne faisait aucunement mention d'une majorité de Lettons qui appuient l'occupation militaire de leur pays par le Canada. Le reportage du 16 juin a dit que « la Lettonie était inondée de programmes de télévision et de radio russes et que des blogues et sites web pro-Kremlin disséminent des messages chaque jour qui font paraître l'alliance militaire de l'OTAN sous un mauvais jour. »

L'article du CBC renvoyait à une nouvelle locale parlant de la tenue d'un débat parlementaire en Lettonie où les participants discutaient si les soldats de l'OTAN se promèneraient dans le pays avec des armes et dans quelles circonstances ils pourraient les utiliser comme un exemple de ces « nouvelles anti-OTAN » et de la « propagande anti-canadienne ».

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La portée de la mission canadienne
en Ukraine est élargie

Le Canada intensifie son intervention militaire illégale dans la guerre civile ukrainienne et ses troupes sont maintenant autorisées à se déployer dans n'importe quelle partie du pays, a annoncé la Presse canadienne le 14 juin. Lors d'une entrevue, le commandant de la mission, le lieutenant-colonel Mark Lubiniecki a déclaré que des restrictions visant à maintenir les soldats canadiens dans la moitié ouest du pays ont été supprimées lorsque la mission a été prolongée en mars. Lubiniecki a dit que les soldats canadiens doivent se tenir à une certaine distance de la frontière russe, mais ne révélera pas à quelle distance.

Les reportages sur le sujet n'ont pas mentionné que le déploiement militaire du Canada viole l'accord de cessez-le-feu de Minsk de 2015 et l'accord ultérieur de Minsk II qui interdit aux troupes étrangères de participer au conflit. En dépit de cette violation ouverte, le Canada, les États-Unis et la Grande-Bretagne ont continué à envoyer des troupes après l'entrée en vigueur des accords.

Les troupes Canadiennes sont en Ukraine pour l'opération UNIFIER, laquelle selon le ministère de la Défense nationale vise « à soutenir les forces armées ukrainiennes en Ukraine. Cette opération vise principalement à leur offrir de l'aide en matière d'instruction militaire. Cela les aidera à améliorer et à établir leur capacité militaire. Les FAC coordonnent leur instruction avec celle offerte par les États-Unis et par d'autres pays qui aident de la même façon. L'instruction militaire s'inscrit dans le soutien global du Canada à l'Ukraine. » Au sein des « forces armées ukrainiennes », il y a non seulement les forces régulières qui ont été réduites par les désertions et le faible moral depuis le coup d'État ukrainien soutenu par les États-Unis en 2014, mais aussi une « Garde nationale » composée de groupes paramilitaires fascistes formés après le coup d'État pour supprimer la résistance du peuple. Ils ont été largement accusés de crimes terribles contre le peuple et de crimes de guerre, ciblant en particulier les Ukrainiens qualifiés de pro-russes, les communistes et ceux qui s'opposent au gouvernement du coup d'État. Depuis le coup d'État, le Canada a fourni 700 millions $ à l'Ukraine, notamment pour le matériel militaire.

Le coup d'État de janvier 2014 et la guerre civile subséquente ont causé plus de 10 000 morts et déplacé des millions de personnes. Plus d'un million sont devenues des personnes déplacées à l'intérieur du pays alors que près de deux millions sont des réfugiés en Russie. Le Canada s'est joint à la guerre à la suite des États-Unis en appui au régime du coup d'État basé à Kiev, qui lutte et impose un blocus contre la région du Donbass qui a proclamé ses propres républiques qui recherchent un statut autonome et la protection de leurs droits.

L'augmentation de l'intervention du Canada en Ukraine fait partie de l'objectif déclaré des Libéraux que le Canada doit exercer un « leadership mondial », ce qui comprend les justifications selon lesquelles le Canada doit dépenser des dizaines de milliards de dollars en financement militaire pour se conformer aux exigences de l'alliance militaire agressive de l'OTAN pour des augmentations massives des dépenses militaires. Bien que le nombre de soldats pour Opération UNIFIER n'aient pas été augmenté à ce moment-ci, le Canada envoie des troupes en Lettonie avec le même but que l'opération UNIFIER -- l'encerclement et l'isolement de la Russie, justifiés sur la base de la désinformation sur « l'agression russe ».

Que fait le gouvernement Trudeau avec l'annonce surprise que les soldats peuvent être déployés dans toute l'Ukraine ? Comme en Irak, le Canada déclare officiellement qu'il ne fait pas partie d'une mission de combat en Ukraine. Il a été démontré à plusieurs reprises que c'est un mensonge en ce qui a trait à l'Irak et le même mensonge s'applique aux deux missions. Les Canadiens devraient exiger des réponses sur l'escalade inacceptable par le gouvernement Trudeau de la participation du Canada à l'intervention impérialiste en Ukraine.

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Rivalité et collusion des grandes puissances pour le contrôle de l'Europe

Le Sommet du G7 met de l'avant des préoccupations impérialistes en matière de politique étrangère

Manifestation contre la réunion du G7 à Taormina en Sicile le 7 mai 2017. On lit sur la bannière : « La Sicile marche contre les puissants de ce monde. »

Les 26 et 27 mai, les chefs d'État et de gouvernement des pays du G7 ( Canada, France, Allemagne, Italie, Japon, Royaume-Uni et États-Unis plus l'Union européenne) se sont réunis en Sicile à l'occasion du Sommet 2017 des dirigeants du G7. Selon le communiqué final qui a été émis, la réunion souhaitait « envoyer un message de confiance dans l'avenir, en veillant à ce que les besoins des citoyens soient au centre de nos politiques ». Les besoins des citoyens étaient tellement « au centre de nos politiques » que des milliers de personnes ont manifesté devant l'endroit où se tenait le Sommet pour dénoncer les États membres du G7 et la responsabilité qu'ils ont dans la crise des réfugiés, la pauvreté, la guerre et l'insécurité dans le monde.

La réunion a donné lieu à quatre communiqués officiels et différentes réunions privées se sont tenues en marge de l'événement. Les communiqués qui ont été émis sont :

- Déclaration sur la lutte contre le terrorisme et l'extrémisme violent ;

- Communiqué des dirigeants ;

- Plan d'action sur les gens consacré à l'innovation, aux compétences et à la main-d'oeuvre ;

- Feuille de route du G7 pour un environnement économique respectant l'égalité entre les sexes.

Le communiqué des dirigeants est largement centré sur les préoccupations des impérialistes américains en matière de politique étrangère. Le communiqué débute par un engagement à « renforcer un ordre international fondé sur des règles qui favorise la paix entre les nations, garantit la souveraineté, l'intégrité territoriale et l'indépendance politique de tous les États et assure la protection des droits de la personne ».

Le communiqué des dirigeants blâme le gouvernement syrien, la Russie et l'Iran pour le conflit en Syrie et appelle la Russie et l'Iran à « arrêter cette tragédie ». Il menace la République populaire démocratique de Corée qui selon lui est une « priorité absolue du programme international, pose de plus en plus de nouveaux niveaux de menace, tous très sérieux, pour la paix et la stabilité internationales et le régime de non-prolifération par ses violations répétées et constantes du droit international ». Le communiqué blâme également la Russie pour le conflit actuel en Ukraine et félicite le régime issu du coup en Ukraine pour son progrès dans la réalisation « de son programme de réforme ambitieux, mais nécessaire ».

Émis plusieurs jours avant que les États-Unis n'annoncent leur retrait de l' Accord de Paris sur le changement climatique, le communiqué indique : « Les États-Unis procèdent actuellement à un examen de leurs politiques sur le changement climatique et l'Accord de Paris. Ils ne sont donc pas en mesure de se rallier au consensus sur ces sujets. Pour témoigner leur compréhension à l'égard de ce processus, les chefs d'État et de gouvernement de l'Allemagne, du Canada, de la France, de l'Italie, du Japon et du Royaume-Uni, ainsi que les présidents du Conseil européen et de la Commission européenne, ont réitéré le ferme engagement qu'ils avaient pris lors du Sommet d'Ise-Shima consistant à mettre en oeuvre rapidement l'Accord de Paris. »

Le communiqué sur le terrorisme et l'extrémisme met l'accent sur le contrôle de l'internet, notamment sur le retrait des messages soi-disant extrémistes. On y lit : « Nous encourageons l'industrie à agir rapidement pour mettre au point et diffuser de nouvelles technologies et de nouveaux outils permettant d'améliorer la détection automatique du contenu qui incite à la violence, et nous nous engageons à soutenir les efforts de l'industrie à cet égard, notamment le forum dirigé par l'industrie qui a été proposé pour lutter contre l'extrémisme en ligne.

« Nous contribuerons à la promotion de discours différents et positifs fondés sur nos valeurs communes et respectant le principe de liberté d'expression. » La déclaration mentionne que « nous avons convenu de demander à nos ministres de l'Intérieur de se rencontrer, dès que possible, pour discuter de la mise en oeuvre des engagements qui suivent et de travailler en collaboration avec le secteur privé et la société civile pour vaincre le terrorisme. ».

Le Canada sera l'hôte du Sommet des leaders du G7 en 2018 qui se tiendra dans la région de Charlevoix au Québec au Fairmont Le Manoir Richelieu à une date qui demeure à déterminer.

Note

 1. Le communiqué des dirigeants comprend une section intitulée « Économie mondiale » qui appelle à « une croissance forte, durable, équilibrée et inclusive ». Le communiqué mentionne que « les inégalités, non seulement en matière de revenu, mais sous toutes leurs formes, représentent une grande source d'inquiétude » qui « sapent la confiance et limitent le potentiel de croissance future ». Il ajoute que « nous reconnaissons que le commerce et l'investissement libres, justes et mutuellement avantageux sont des moteurs clés de la croissance et de la création d'emplois » et que « nous réitérons notre engagement à maintenir nos marchés ouverts et à lutter contre le protectionnisme ». La déclaration appelle à « l'élimination de toutes les pratiques entravant le commerce — y compris le dumping, les obstacles non tarifaires discriminatoires, les transferts forcés de technologie, les subventions et d'autres formes de soutien par les gouvernements et les institutions connexes qui faussent les marchés — afin d'assurer une vraie égalité des chances ». Le communiqué salue « la mise en place du Forum mondial sur la surcapacité d'acier, créé par le G20 et animé par l'OCDE » et exhorte tous les membres « à trouver rapidement des solutions politiques efficaces qui amélioreront la fonction et l'ajustement du marché afin de répondre aux causes profondes de la surcapacité d'acier à l'échelle mondiale ».

(Photos : Centre Sociale Liotru, Sapienza Clandestina, Radio Ondad Urto, il Turpiloquio)

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La rivalité grandit entre les États-Unis et l'Allemagne

Bannière de la manifestation du 18 février 2017 contre la Conférence de Munich sur
la sécurité, disant : « La paix au lieu de l'OTAN -- Non à la guerre ! »  (V.K. Wurzburg)

Les réunions récentes entre les grandes puissances en Europe ont mis en lumière les contradictions qui s'aiguisent entre les États-Unis et l'Allemagne sur la question de qui va contrôler l'Europe. Cette rivalité interimpérialiste a été exprimée alors que l'Allemagne cherche à devenir le « porte-flambeau de l'Occident » face à des États-Unis qui ont soi-disant tourné le dos au « leadership moral et politique ».

Dans le cadre de son effort pour asseoir son hégémonie en Europe, l'Allemagne accroît la dimension de ses forces armées, augmente ses dépenses militaires et a placé sous son commandement militaire direct des brigades des Pays-Bas et de la République tchèque de même que des troupes roumaines en préparation d'une union militaire européenne dirigée par l'Allemagne. Selon des rapports, l'Allemagne serait aussi en train de négocier avec la France pour exercer son contrôle sur l'arsenal nucléaire français.

Aux acclamations de l'élite dominante allemande, la chancelière Angela Merkel a commencé à affirmer de façon plus musclée cette aspiration allemande à supplanter les États-Unis en Europe.

Suite aux rencontres de l'OTAN et du G7, la chancelière allemande a annoncé lors d'un événement de campagne le 28 mai en Bavière que « la période où nous pouvions compter entièrement sur d'autres semble révolue, comme je l'ai vécu ces derniers jours. Nous les Européens devons vraiment prendre notre destin en main. Bien sûr nous devons entretenir des relations amicales avec les États-Unis et le Royaume-Uni et avec d'autres voisins, y compris la Russie. Nous devons être conscients que nous devons lutter nous-mêmes pour notre avenir, pour notre destin en tant qu'Européens. »

Merkel a dit que la discussion avec Trump au G7 sur les changements climatiques avait été « très insatisfaisante ». Elle a dit : « Nous sommes dans une situation où six membres, sept si vous voulez ajouter l'Union européenne, font face à un membre. » Selon les rapports médiatiques, Merkel aurait dit à Trump lors des discussions entre les dirigeants du G7 qu'« advenant que la plus grande puissance économique du monde se retire, la Chine aura le champ libre ». Trump a annoncé peu après que les États-Unis vont se retirer de l'Accord de Paris sur le climat.

Guy Verhofstadt, un membre belge du Parlement européen qui est chargé des négociations du Parlement avec la Grande-Bretagne sur son retrait de l'UE, a dit, suite aux remarques de Merkel : « C'est le temps maintenant que l'UE se réinvente et aille de l'avant. »

Alors qu'il était en Europe, le président des États-Unis Donald Trump a critiqué le surplus commercial de l'Allemagne avec les États-Unis et menacé de bloquer les importations de voitures allemandes. Cela n'a fait que souligner l'irrationnalité des déclarations qui ont été faites car les fabricants automobiles américains et allemands ont parfois fusionné les uns avec les autres. Les fabricants automobiles allemands Opel et Ford-Werke par exemple sont tous deux de propriété américaine. S'en prendre à l'un c'est s'en prendre à l'autre. Cela n'a pas empêché Gary Cohn, le conseiller économique en chef de la Maison-Blanche et le directeur du Conseil économique national de dire ceci suite aux commentaires de Trump sur le surplus commercial allemand : « Nous agissons avec vous comme vous agissez avec nous. »

Les commentaires de Merkel sur la nécessité que l'Allemagne exerce le leadership « européen » rappellent les commentaires émis par d'autres membres de l'élite allemande, par des groupes de réflexion sur la politique étrangère et à la Conférence de Munich sur la sécurité en février 2017. [1]

Le 20 juin, le ministre des Finances de l'Allemagne Wolfgang Schaeuble a dit que « si les États-Unis commencent à adopter une position sceptique sur leur rôle de gardien de l'ordre mondial... je considérerais cela comme un appel à l'action de la part de l'Europe et notamment l'Allemagne ». Schaeuble a averti qu'on risque de donner à la Russie et à la Chine « le champ libre pour dominer les sphères d'influence qu'elles ont définies comme leur appartenant » et a ajouté que l'Europe et l'Allemagne doivent empêcher que « soit mis fin à notre ordre libéral mondial ».

Note

 1. Lire le numéro du 25 février 2017 du Marxiste-Léniniste

(Source : german-foreign-policy.com)

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Nouvelles mesures de l'Union européenne pour étendre l'intégration militaire

Un sommet des dirigeants de l'Union européenne tenu les 22 et 23 juin a approuvé formellement les propositions de la Commission européenne d'une intégration militaire plus poussée. Le sommet a notamment approuvé dans sa déclaration les propositions de financement conjoint de la recherche et du développement des industries de l'armement en Europe et le projet d'élaboration des détails du financement des bataillons militaires conjoints. Alors que la Grande-Bretagne, qui était opposée à l'union de la défense, quitte l'Union européenne, l'Allemagne et dans une moindre mesure la France voient une occasion de consolider une union militaire sous la direction des plus grandes puissances européennes. Le 13 juin, la chancelière Angela Merkel a dit : « Nous devons développer des capacités communes paneuropéennes » et elle a annoncé qu'elle travaille avec le président français Emmanuel Macron pour que cela se réalise.

En préparation au sommet, l'Union européenne a annoncé plusieurs nouvelles initiatives dont un nouveau financement pour les monopoles d'armements basés en Europe. Le 7 juin dernier, la Commission européenne, le Cabinet de 28 membres de l'Union européenne, a lancé un Fonds européen de la défense de 5,5 milliards d'euros (8,29 milliards $CDN) qui « coordonnera, complétera et renforcera les investissements nationaux dans la recherche en matière de défense, le développement de prototypes et l'acquisition d'équipements et de technologies de défense ».

Le jour suivant, le Conseil européen qui est formé des chefs d'État et de gouvernement des États membres de l'UE a décidé de créer la capacité militaire de planification et de conduite (MPCC) au sein de l'État-major de l'UE. La MPCC « assumera le commandement des missions militaires à mandat non exécutif de l'UE » qui comprennent présentement plusieurs missions de formation dans des pays africains. Selon la Commission européenne, la MPCC « sera la structure statique de commandement et de contrôle au niveau stratégique militaire, en dehors de la zone, chargée d'assurer la planification et la conduite opérationnelles des missions militaires à mandat non exécutif, et notamment de mettre sur pied, de lancer, de soutenir et de récupérer des forces de l'Union européenne ».

Le 9 juin, les dirigeants de l'UE se sont réunis à Prague, en République tchèque, pour discuter des prochaines étapes en vue de la formation d'une union pour la sécurité et la défense européennes sous le mot d'ordre « Une Europe qui défend et protège ». Le président de la Commission européenne Jean-Claude Juncker y a dit : « La protection de l'Europe ne peut plus être offerte en sous-traitance. Même nos plus grandes puissances militaires - et je pourrais les compter sur un ou deux doigts au maximum- ne peuvent à elles seules faire face à tous les défis et à toutes les menaces. » Juncker a dit que le besoin d'un réarmement et d'une intégration militaire européens n'a pas été créé par l'administration Trump. « Dans la dernière décennie, a-t-il dit, il est devenu très clair que nos partenaires américains considèrent qu'ils supportent un trop grand fardeau par rapport à leurs riches alliés européens. Nous n'avons pas d'autre choix que de défendre nos propres intérêts au Moyen-Orient, sur la question du changement climatique et des accords de commerce. »

Le vice-président pour l'Emploi, la Croissance, l'Investissement et la Compétitivité, Jyrki Katainen, a dit : « Dans le monde d'aujourd'hui, une OTAN forte et une UE forte sont plus importantes que jamais. Sans reproduire ce qui existe déjà, l'Europe doit prendre en main sa sécurité et sa défense afin d'être un partenaire plus fort pour nos alliés. »

En préparation à la réunion du 9 juin, la Commission européenne a publié un rapport dont les auteurs sont Jyrki Katainen, l'ancien premier ministre de la Finlande, et Federica Mogherini, vice-présidente et Haute représentante de l'Union pour les affaires étrangères et la politique de sécurité et ancienne ministre italienne des Affaires étrangères. Le « Document de réflexion sur l'avenir de la défense » affirme que « des premiers pas ambitieux sur la voie d'une Union de la Sécurité et de la Défense ont été accomplis ». Le document « décrit les principales tendances et défis qui façonneront l'avenir de notre sécurité et de notre défense et, à partir de là, définit les options dans le cadre de trois scénarios pour progresser vers une Union de la Sécurité et de la Défense ».

Le rapport présente différents résultats de sondages et des statistiques pour que la création d'un bloc militaire européen semble une réponse aux besoins et aspirations des citoyens. Il indique que l'Europe dépense 227 milliards d'euros (342 milliards $) pour la défense alors que les États-Unis dépensent 545 milliards d'euros (823 milliards $), ajoutant que les dépenses européennes représentent 1,34 % seulement du PIB de l'Europe par rapport à 3,3 % en ce qui concerne les dépenses américaines. Les pays membres de l'UE ont un personnel militaire actif d'environ 1,8 million de personnes comparativement à 1,4 million pour les États-Unis.

Dans son discours du 9 juin, le président de la Commission européenne Jean-Claude Juncker a dit que les membres de l'Union européenne dépensent seulement environ 30 000 $ par soldat contrairement à 120 000 $ par soldat en ce qui concerne les États-Unis. « Il ne faut pas se surprendre que moins de 3 % des soldats européens sont en état d'être déployés en ce moment. Cela démontre que nous devons investir davantage et investir d'une manière plus efficace », a dit Juncker.

Le document de réflexion prévoit trois scénarios possibles d'une union de la défense de l'UE.

1. Coopération en matière de sécurité et de défense

Il s'agirait d'une coopération plus poussée mais informelle en matière militaire entre les États membres de l'UE, où l'UE « aurait toujours la possibilité de déployer des missions civiles et des missions et opérations militaires à relativement petite échelle et axées sur la gestion de crises ». L'OTAN demeurerait l'organisation militaire première et « dans les situations où l'UE et l'OTAN interviennent tous les deux, l'OTAN continuerait de s'appuyer sur les capacités militaires plus étendues qui sont les siennes, tandis que l'UE exploiterait les outils plus variés dont elle dispose et relierait ses outils, instruments et actions plus 'doux' à ses missions et opérations militaires ciblées ».

2. Sécurité et Défense partagées

Les États membres de l'UE « feraient preuve d'une bien plus grande solidarité financière et opérationnelle dans le domaine de la défense, s'appuyant sur une compréhension plus vaste et plus poussée des menaces perçues et sur une plus grande convergence des cultures stratégiques ». Cela augmenterait la capacité de l'UE à « déployer ses forces militaires et à participer pleinement à la gestion de crises extérieures ainsi qu'au renforcement des capacités des partenaires en matière de sécurité et de défense ». L'UE et l'OTAN « coopéreraient de manière systématique et se coordonneraient pour mobiliser toute la palette de leurs outils et instruments respectifs ». Alors que l'OTAN serait la principale organisation à mobiliser en réponse aux enjeux de « défense collective » parmi les membres de l'OTAN, l'UE « interviendrait de manière plus décisive pour contrer les menaces et relever les défis se situant en-deçà du seuil de la clause de défense collective du traité de Washington ».

Dans le but de donner à l'UE la capacité d'assumer ce nouveau rôle militaire, « la prise de décision serait plus rapide et suivrait le rythme d'un contexte stratégique en évolution rapide. En fin de compte, l'UE deviendrait un garant de la sécurité plus fort et plus réactif, dotée de l'autonomie stratégique nécessaire pour agir seule ou aux côtés de ses principaux partenaires. » Le Fonds européen de la défense qui vient juste d'être établi est dépeint comme le fer de lance de l'augmentation de la capacité militaire de l'UE.

3. Défense et sécurité communes

Selon ce scénario, « la solidarité et l'assistance mutuelle entre les États membres en matière de sécurité et de défense deviendraient la norme, s'appuyant sur la pleine exploitation de l'article 42 du traité sur l'Union européenne, qui inclut la définition progressive d'une politique de défense commune de l'Union, conduisant à une défense commune ».

L'OTAN et l'UE seraient sur un pied d'égalité. La « protection de l'Europe » « deviendrait une responsabilité de l'Union européenne et de l'OTAN dont chaque partie tirerait profit. En complémentarité avec l'OTAN, la sécurité et la défense communes de l'Europe permettraient d'accroître la résilience de l'Europe et assureraient une protection contre les différentes formes d'agression contre l'Union, tout en fournissant aux citoyens les garanties qu'ils attendent ».

Selon ce scénario de « défense et sécurité communes », l'UE « serait en mesure de mener des opérations de haute intensité pour mieux protéger l'Europe ». Dans ce scénario, « les menaces pour la sécurité feraient systématiquement l'objet d'une surveillance et d'une appréciation conjointes » au niveau de l'UE. Cela « reposerait sur une intégration plus poussée des forces de défense des États membres ». Les forces armées de l'UE « seraient prépositionnées et disponibles de manière permanente, en vue d'un déploiement rapide au nom de l'Union ». Cela reposerait aussi sur « un véritable marché européen de la défense, doté d'un mécanisme européen de surveillance et de protection des activités stratégiques essentielles par rapport aux OPA hostiles externes ».

Selon le Document de réflexion de la Commission de l'UE, ces trois scénarios soulèvent la question à savoir « à quel rythme les États membres veulent-ils construire une réelle Union européenne de la Sécurité et de la Défense ? Dans quelle mesure sont-ils prêts à anticiper plutôt que réagir au contexte stratégique ? »

En conclusion, le document de la Commission de l'UE affirme que « l'avenir de l'Union européenne en tant que projet de paix pour les générations à venir repose désormais également sur la création d'une Union de la Sécurité et de la Défense : dans la perspective de 2025, les États membres devront décider de la voie qu'ils souhaitent suivre pour protéger nos citoyens et de la vitesse à laquelle ils veulent avancer. »

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Les résultats des élections législatives en France

Le faible mandat de Macron présenté comme un endossement enthousiaste du peuple français

Les élections législatives en France se sont tenues les 11 et 18 juin 2017 pour élire les 577 députés de l'Assemblée nationale pour un mandat de cinq ans. Les résultats des élections annoncés par le ministère de l'Intérieur français le 19 juin montrent que 27 127 488 électeurs inscrits se sont abstenus, soit un taux d'abstentions de 56, 36 %, le plus fort taux d'abstentions aux législatives sous la Ve République.

Dans la nouvelle Assemblée nationale, les sièges se répartissent ainsi :

- La République en Marche de Macron a 306 sièges, avec 16,55 % des électeurs inscrits. Ce n'est certainement pas « l'endossement massif d'Emmanuel Macron et de son mouvement » que présentent les milieux dirigeants et leurs médias. (Au premier tour des présidentielles, Emmanuel Macron avait eu 18,19 % des électeurs inscrits).

- Le Modem, le parti centriste allié de Macron, a 42 sièges avec 2,33 % des électeurs inscrits.

- Les Républicains ont 112 sièges avec 8,54 % des électeurs inscrits.

- Le Parti socialiste a 30 sièges.

- La France Insoumise de Jean- Luc Mélanchon a 17 sièges.

- Le Front national a 8 sièges.

Pourquoi, malgré le fort taux d'abstention, ces résultats sont-ils présentés comme un endossement d'Emmanuel Macron par le peuple français ? Ce qu'ils montrent réellement, c'est l'effondrement de l'illusion entretenue par les milieux dirigeants et leurs médias que Macron allait « sortir la France de la politique ancienne » avec son mouvement issu de la société civile, qui est défini comme étant « tout ce qui est hors partis ».

Quelques jours avant la tenue du premier tour, à la sortie du Conseil des ministres du 7 juin, Emmanuel Macron avait défini ainsi l'enjeu de ces élections. Il avait déclaré que pour assurer à son gouvernement et à la République en Marche une majorité absolue : « Les Français ont une réponse simple à apporter à une question simple. La question, c'est : stop ou encore (et) est-ce qu'on veut de l'action ou de l'impuissance ? »

Par « l'action contre l'impuissance », ce qu'Emmanuel Macron entend c'est la pérénisation des violations des droits, la constitutionalisation de l'état d'urgence et un renforcement des pouvoirs de police. C'est en même temps accélérer l'ordre du jour néolibéral qui a approfondi la crise dans laquelle l'État-nation français est plongé et un gouvernement par ordonnance. C'est aussi la poursuite de la politique belliciste et aventuriste de la France au sein de l'OTAN, de l'Union européenne en Afrique sub-saharienne et au Moyen Orient.

La nouvelle législature ouvrira le 27 juin, après l'élection du nouveau président de l'Assemblée nationale. Les premiers gestes de Macron et de son gouvernement seront d'imposer à l'Assemblée nationale la prorogation de l'état d'urgence et sa constitutionnalisation, et le gouvernement par ordonnance pour faire passer ses lois néolibérales, principalement la Loi Travail. Cette loi anti-ouvrière servira à criminaliser les revendications des travailleurs pour l'affirmation de leurs droits. La majorité du peuple français n'a pas voté pour cela.

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Démolition de monuments commémoratifs antifascistes en Pologne

La classe dominante polonaise continue de promouvoir des falsifications sur la libération
de la Pologne du joug nazi


Monument à Rzeszow qui célèbre la libération de la ville des nazis. En 2016, la ville a rejeté
la demande de l'institut du legs historique de la Pologne de retirer des monuments
comme celui-là.

Le 22 juin 2017, la Chambre basse du parlement polonais a élargi la « loi de la décommunisation » pour démolir tous les monuments commémoratifs de la libération de la Pologne du nazisme par l'Union soviétique. Le fait que les amendements aient été adoptés le jour du 76e anniversaire de l'invasion nazie de l'Union soviétique ne semble pas être un hasard. La majorité des partis du parlement polonais ont approuvé les amendements en première et deuxième lecture. Au total, 408 députés ont voté oui, sept ont dit non et 15 autres se sont abstenus. Le but de la guerre contre les monuments commémoratifs est clairement d'effacer de la mémoire du peuple polonais le fait que l'Armée rouge et les patriotes polonais, dont beaucoup étaient des communistes, ont sauvé le peuple de l'anéantissement total par les nazis d'Hitler. Mais les faits sont têtus et les faits historiques ne changent pas malgré les efforts des falsificateurs modernes de l'histoire.

Alors, quels sont les faits de la libération de la Pologne ? À 4h15, le 1er septembre 1939, l'Allemagne nazie lançait son invasion massive de la Pologne. La Wehrmacht d'Hitler, forte de 1 850 000 soldats, 3200 chars d'assaut, 2000 avions de combat et 11 navires de guerre, plus des deux tiers de toute la force de combat de l'Allemagne, a détruit l'État polonais et a massacré le peuple polonais.[1] Derrière la Wehrmacht suivaient les Einsatzgruppen SS de Himmler, des unités mobiles d'extermination, spécialisées dans les tueries de masse. Les Polonais étaient en nombre très inférieur, mais ils ont combattu avec bravoure. Les dirigeants de l'État polonais se sont enfuis en Roumanie le 17 septembre, mais l'esprit de résistance du peuple est demeuré fort. De nombreux Polonais ont combattu courageusement dans la résistance clandestine dirigée par les communistes. Les Polonais ont formé leurs propres divisions patriotiques et ont combattu aux côtés de l'Armée rouge contre les nazis, jusqu'à Berlin.


Pierres tombales portant étoile rouge dans un cimetière polonais en l'honneur des soldats de l'Armée rouge qui sont morts dans la libération de la Pologne

Les nazis ont perpétré en Pologne un des pires crimes que l'histoire n'ait jamais connus. De tous les pays européens, c'est la Pologne qui a connu le plus grand nombre de victimes par rapport à sa population. Un total d'environ six millions de personnes ont été tuées. L'extermination directe par des assassinats de masse, dans les camps de la mort et par d'autres moyens a coûté la vie à plus de 1 750 000 Polonais ; 2 700 000 juifs polonais ont été exterminés, 2 000 000 d'enfants et de jeunes ont été assassinés, plus de 50 000 Roms ont été exterminés, 12 000 personnes mentalement handicapées ont été assassinées, et des milliers de prisonniers de guerre, de soldats et d'officiers polonais ont été systématiquement exécutés.

La Schutzstaf (SS) a exécuté plus de 40 000 intellectuels, personnalités politiques et dirigeants polonais au cours des six premières semaines de l'occupation nazie.

Dès mai 1939, l'opération nazie Tannenberg, qui faisait partie du Generalplan Ost (terme allemand pour « Schéma directeur pour l'Est ») avait permis d'identifier et de recenser plus de 61 000 militants, membres de l'intelligentsia, universitaires, anciens officiers et catégories de gens qui devaient être internés ou exécutés, principalement par les Einsatzgruppen SS. Le massacre de 5000 à 6000 Polonais à Fordon, Bydgoszcz, en octobre et novembre 1939 est un exemple des nombreux massacres commis par les SS et la Werhmacht. Un autre exemple est l'assassinat de 4 143 officiers polonais retrouvés dans des fosses communes dans la forêt de Katyn,


Monument à Varsovie qui honore l'unité combattante de l'Armée rouge et de l'Armée polonaise dans la défaite des nazis et la libération de la Pologne

L'Armée soviétique a marché sur le territoire polonais le 17 septembre, après uniquement après l'effondrement de l'État polonais, la désintégration de l'armée, l'arrêt du fonctionnement du gouvernement et la fuite des dirigeants du pays. De plus, la partie de la Pologne dans laquelle l'Union soviétique est entrée était constituée des territoires de l'Ukraine et de la Biélorussie que la Pologne avait annexés par la force pendant la guerre russo-polonaise de 1919-1920 alors que la Pologne faisait partie de l'alliance des 14 pays envahisseurs impérialistes qui a tenté d'étrangler, sans y réussir, la République soviétique socialiste naissante.[2] Environ 8 % seulement de la population de l'Ukraine et de la Biélorussie était d'origine polonaise.

« Grâce à l'intervention opportune de l'Union soviétique dans ces territoires qui avaient appartenu à l'État polonais maintenant effondré, Hitler dut accepter une ligne de démarcation entre ses troupes et l'Armée rouge bien à l'ouest de la frontière russo-polonaise. L'Armée rouge a sauvé des millions d'habitants d'Ukraine et de Biélorussie du sort que Hitler réservait au reste du peuple polonais. » [3] Même Winston Churchill, un réactionnaire virulent, a justifié publiquement l'entrée des Soviétiques en Pologne orientale.

Les hitlériens d'aujourd'hui, dont les dirigeants de la Pologne, déguisés en démocrates, continuent de répandre les odieux mensonges que « l'Allemagne nazie et l'Union soviétique ont tout deux envahi la Pologne » et que « l'Allemagne nazie et l'Union soviétique ont secrètement conspiré pour se partager la Pologne ». Ces mensonges, qui visent à mettre l'Union soviétique et l'Allemagne nazie sur un pied d'égalité, ont été énoncés d'abord par Hitler lui-même dans le discours dans lequel il déclare la guerre à l'Union soviétique, lorsqu'il fait référence aux « protocoles secrets » sur le partage de la Pologne. Les criminels de guerre nazis jugés au procès de Nuremberg ont ressuscité les « protocoles secrets », mais leurs prétentions ont été rejetées par le Présidium comme étant des fabrications. C'est seulement lorsque les États-Unis ont pris le relais de l'hitlérisme après la Deuxième Guerre mondiale et sont devenus les maîtres modernes de la technique du gros mensonge que l'invention de Hitler sur les « protocoles secrets » est devenue un soi-disant fait historique. [4]

Les faits historiques réels clarifient pourquoi Hitler a attaqué la Pologne. En 1939, la Pologne était un pays impérialiste créé par la Grande-Bretagne et la France par le Traité de Versailles de 1919. L'État polonais « avait entre autres pour ambition de s'accaparer des riches régions agricoles de l'Ukraine et d'étendre le territoire polonais 'd'une mer à l'autre', soit de la mer Baltique à la mer Noire. [...] Les propriétaires fonciers et la bourgeoisie de la Pologne rêvaient de restaurer l'empire polonais du moyen âge. » [5] Financés et armés par les monopoles britanniques et français qui voulaient regagner leurs profits et leurs privilèges, [6] les dirigeants polonais ont attaqué l'Union soviétique en 1918, ont occupé de grandes parties de l'Ukraine, de la Biélorussie et de la Lituanie. Pendant les 18 années de domination polonaise semi-fasciste qui ont suivi, les travailleurs et les paysans de ces régions ont été exploités sauvagement par les propriétaires fonciers et les industriels polonais.

Alors que les menaces de guerre planaient au-dessus de l'Europe, les cercles dirigeants polonais considéraient la Grande-Bretagne et la France comme leurs alliés et l'Union soviétique comme leur ennemie déclarée. Les impérialistes anglo-américains et français voulaient assurer leur propre domination du monde. Ils adoptèrent la politique d'apaisement envers Hitler pour l'inciter à se tourner vers l'est et à attaquer l'Union soviétique au lieu d'organiser la sécurité collective avec l'Union soviétique. La Pologne espérait également qu'Hitler avance vers l'est et attaque l'Union soviétique et que la Pologne puisse également s'emparer du territoire soviétique. La Pologne a donc refusé de régler les questions frontalières en suspens, ce qui aurait permis une ligne de défense soviétique contre les nazis aussi profonde que possible en territoire soviétique, et a refusé aux Soviétiques la permission d'entrer en Pologne pour arrêter l'avancée nazie. Au lieu de prendre toutes les mesures nécessaires pour se défendre contre l'invasion nazie imminente, les dirigeants polonais voulaient manoeuvrer pour des avantages pour eux.

En attaquant la Pologne, Hitler suivait à la fois la politique anglo-américaine le poussant vers l'est et son plan, contenu dans Mein Kampf, consistant à accroître l'« espace vital » ( lebensraum ) de l'Allemagne en s'emparant de l'Ukraine pour ensuite asservir le monde entier. Hitler a fait connaître clairement ses intentions barbares envers la Pologne. Dix jours seulement avant l'attaque, dans son discours à l'Olbersalzberg, il a donné à ses généraux l'instruction « d'envoyer à la mort sans pitié et sans compassion tous les hommes, femmes et enfants d'origine et de langue polonaise. Ce n'est qu'ainsi que nous obtiendrons l'espace vital (Lebensraum) dont nous avons besoin. » [7] Tragiquement, la Pologne a fini par payer très cher ses ambitions impérialistes et son rejet de l'aide soviétique.


Le peuple polonais accueille chaleureusement les soldats de l'Armée rouge et de l'Armée polonaise qui viennent de libérer leur ville en 1945.

Aujourd'hui, les cercles dirigeants polonais réactionnaires continuent de répandre les mêmes mensonges qu'ont répandus les nazis et essaient de couvrir de boue les exploits de guerre de l'Union soviétique. Le 1er septembre 2009, le président de la Pologne, Lech Kaczynski, a appelé à « glorifier tous les soldats qui ont combattu pendant la Deuxième Guerre mondiale contre le nazisme allemand et le totalitarisme bolchevique ». Peu après, l'écrasement le 10 avril 2010 d'un avion polonais, près de Smolensnk, dans lequel Kaczynski et 95 autres personnes ont péri, a été utilisé par les dirigeants polonais et d'autres pour ressusciter le vieux mensonge selon lequel l'Union soviétique, et non les nazis, avait perpétré le massacre de la forêt de Katyn pendant la guerre. Cette désinformation délibérée ignore le fait que les nazis ont tué six millions de Polonais et que c'est l'Armée rouge, avec l'Armée populaire polonaise, qui a finalement libéré la Pologne de l'occupant nazi et rendu au peuple polonais le territoire perdu à l'Ouest pris auparavant par les nazis.

Notes

1. Une grande partie de l'équipement militaire utilisé dans l'invasion a été fabriquée par des entreprises à capitaux américains, comme Ford, General Motors et Focke Wulfe (I.T.& T.).

2. On estime que sept millions de Russes, hommes, femmes et enfants, ont été tués pendant l'invasion de 1918.

3. Hardial Bains, Les causes et les leçons de la Seconde Guerre mondiale, Institut Marx, Engels, Staline, Toronto, 1990.

4. La Pologne avait déjà conclu un pacte de non-agression avec l'Allemagne en janvier 1934, le premier État à conclure une alliance de ce genre avec le gouvernement nazi.

5. Hardial Bains, Les causes et les leçons de la Seconde Guerre mondiale, Institut Marx, Engels, Staline, Toronto, 1990.

6. Cela comprend entre autres le monopole pétrolier géant Royal Dutch Shell, le conglomérat de l'armement Metro-Vickers et les grandes banques comme Baring, Hambros et Crédit Lyonnais. Herbert Hoover, qui allait bientôt devenir le président des États-Unis, avait d'importants investissements en Russie tsariste.

7. E.L. Woodward & Rohan Riftlep (eds.), Documents on British Foreign Policy : 1919-1939, 3rd series (London : HMSO, 7 :258-260, 1954).

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