Numéro 27 - 24 juin 2017
Les Forces canadiennes
mobilisées pour l'occupation et les guerres d'agression
Condamnons la participation du Canada aux
menaces américaines
contre la Corée!
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Les
Forces
canadiennes
mobilisées
pour
l'occupation
et
les
guerres
d'agression
• Condamnons la participation du Canada aux
menaces américaines
contre la Corée!
• Appui du gouvernement Trudeau à la
nouvelle agression des États-Unis
contre la Syrie
• Des soldats canadiens arrivent en Lettonie
dans le cadre de la mission agressive de l'OTAN
• La portée de la mission canadienne en
Ukraine est élargie
Rivalité et
collusion des grandes puissances pour le contrôle de l'Europe
• Le Sommet du G7 met de l'avant des
préoccupations impérialistes en matière de
politique étrangère
• La rivalité grandit entre les
États-Unis et l'Allemagne
• Nouvelles mesures de l'Union
européenne pour étendre l'intégration militaire
Les résultats
des élections législatives en France
• Le faible mandat de Macron
présenté comme un endossement enthousiaste
du peuple français - Christian Legeais
Démolition de
monuments commémoratifs antifascistes en Pologne
• La classe dominante polonaise continue de
promouvoir des falsifications
sur la libération de la Pologne du joug nazi - Dougal
MacDonald
• Note aux lecteurs
Les Forces canadiennes mobilisées
pour l'occupation
et les guerres d'agression
Condamnons la participation du Canada aux menaces
américaines contre la Corée!
Des activistes protestent contre la base navale américaine sur
l'île de Jeju en Corée du sud le 20 juin 2017 lors de
l'arrivée des navires de guerre américains, canadiens et
sud-coréens pour des exercices militaires.
Le Parti communiste du Canada
(marxiste-léniniste) condamne le déploiement de navires
de guerre canadiens vers la base navale occupée
illégitimement par les États-Unis sur l'île de Jeju
où vont se dérouler des exercices de guerre agressifs qui
menacent la Corée, la Chine et les peuples de l'Asie-Pacifique.
Le déploiement survient alors que
les États-Unis ont augmenté leur présence navale
hostile dans les eaux coréennes, dirigée
spécifiquement contre la République populaire
démocratique de Corée (RPDC) et sa résistance au
diktat des États-Unis. La nouvelle administration
américaine a intensifié les menaces du recours aux armes
nucléaires contre la Corée et se sert de ce chantage
contre le peuple coréen. La participation du Canada à
l'agression américaine en Corée, sous la couverture d'une
mission « expéditionnaire » en Asie, est
inacceptable.
Le 22 juin, deux navires de guerre canadiens de
classe Halifax, le NCSM Winnipeg et le NCSM Ottawa
sont arrivés à la base navale
américano-sud-coréenne à l'île de Jeju, en
Corée. Ils rejoignent le USS Dewey, un destroyer
américain équipé d'un système de
défense antimissile balistique qui a accosté
le 20 juin et un autre destroyer, le USS Stedham, qui est
arrivé le 25 mars. Tous les quatre navires sont
stationnés à la base de Jeju pour participer du 23
au 25 juin à des exercices navals américains
agressifs dans les eaux coréennes. Les navires canadiens font
partie d'un déploiement de six mois dans la région
Indo-Asie-Pacifique, appelé POSEIDON CUTLASS 17.
Les résidents de l'île de Jeju ont
condamné les exercices et la présence de navires
américains et canadiens. Le 20 juin, l'Association du
village de Gangjeong (représentant les résidents du
village où se trouve la base), le Comité national des
mesures provinciales pour les résidents pour mettre fin à
la base navale de Jeju et réaliser une île
de paix, et le Comité national pour les contre-mesures contre la
base navale de Jeju ont tenu une conférence de presse devant la
base, pour s'opposer à l'arrivée du Dewey et
appeler à la fin des exercices militaires. Les groupes ont
noté que l'utilisation de la base de Jeju pour les exercices de
guerre des États-Unis rend cette base militaire
des États-Unis « un fait accompli » qui «
ne fera qu'aggraver la menace à la paix dans la péninsule
coréenne et les frictions militaires en Asie du
Nord-Est ».
Manifestations contre les navires de guerre américains et
canadiens à l'île Jeju le 20 juin 2017, dont une
équipe de kayakeurs qui se sont rendus jusqu'aux navires pour
s'assurer que le message d'opposition du peuple à la base navale
et à la présence de ces navires soit clairement entendue.
Les groupes ajoutent : « Le fait que même
le Canada
participe à ces exercices militaires combinés
ne fait qu'ajouter à notre préoccupation. Nous allons
poursuivre sans relâche notre résistance afin
de sauvegarder Jeju comme une île de vie et de paix. »
La base de la marine américaine à
l'île de Jeju a été complétée
en 2016 en dépit d'une large opposition des habitants de
l'île et de la Corée. Il a fallu près de 25
ans aux impérialistes américains et aux gouvernements
sud-coréens pro-américains, après que le projet
ait été annoncé pour la première fois
en 1993, pour
construire la base navale, principalement en raison de la forte
résistance des Coréens et en particulier des
résidents de Jeju. La construction n'a été
approuvée qu'en 2007, sur le site du village de Gangjeong,
sur la base d'un « vote » largement reconnu comme une
fraude. Les Coréens ont à plusieurs reprises
retardé sa construction en
utilisant toutes les méthodes disponibles, y compris les
poursuites devant les tribunaux, les blocus, les manifestations et les
campagnes à travers le pays. En plus de la présence
inacceptable des forces militaires américaines en Corée
et de leur utilisation de l'île de Jeju pour faire avancer les
intérêts géopolitiques impérialistes des
États-Unis, les
Coréens ont souligné les énormes
dégâts environnementaux que causerait la circulation
maritime et terrestre autour de la base dans une zone
écologiquement vulnérable.
L'île de Jeju occupe une place historique dans ce
mouvement de résistance. C'est là qu'a eu lieu, le 3
avril 1948, un soulèvement de masse des Coréens
contre l'occupation militaire américaine de leur pays, qui a
éclaté après la répression de ceux qui
favorisent l'indépendance en opposition au régime
militaire américain. Le
soulèvement a été réprimé par le
massacre par les États-Unis
d'environ 80 000 insulaires sur une population
de 250 000 habitants. Plus de 40 000 maisons ont
été démolies et la majorité des villages de
l'île ont été détruits. Jusqu'à ce
jour des fosses communes sont encore découvertes. Malgré
la réponse brutale des
impérialistes américains, la résistance des
résidents de Jeju a continué pendant des années, y
compris par la guérilla.
L'arrivée le 25 mars du USS Stedham
à l'île de Jeju a été le premier amarrage
d'un navire naval américain à l'île de Jeju depuis
le passage du destroyer USS Craig en mai 1948, lors de
l'insurrection de l'île de Jeju.
La présence navale agressive du Canada en Asie
Les
résidents de l'île de Jeju ont été
particulièrement choqués d'être forcés
d'accepter des tonnes d'eaux usées et d'ordures de vaisseaux
canadiens, au point qu'un certain nombre de camions vidangeurs
(montrés sur la photo) ont été
empêchés de quitter la base. Les autorités
municipales ont rapporté qu'elles n'avaient pas
été informées bien qu'elles soient chargées
de veiller à ce qu'aucun organisme étranger ne soit
introduit dans l'écosystème sensible de l'île.
Selon un article publié le 6 mars par le Times
Colonist, la marine canadienne affirme qu'elle construit «
systématiquement » sa capacité
militaire en Asie-Pacifique. « Nous passons
systématiquement d'une capacité inexistante dans
l'Indo-Asie-Pacifique, à [la frégate] Vancouver
l'année dernière, à [deux frégates], Ottawa
et Winnipeg, cette année. L'année prochaine,
nous retournerons avec deux frégates et un [navire
d'approvisionnement] », a déclaré le
contre-amiral Art McDonald.
Les missions du Canada en Asie sont «
expéditionnaires », affirme McDonald. En termes
militaires, « expéditionnaire » désigne
le déploiement de forces armées pour combattre à
l'étranger, par opposition à des fins défensives.
L'article du Times Colonist est éloquent sur ce
point : « La défense de la patrie est
importante, mais le Canada dépense une grande partie de ses
ressources militaires dans des missions à l'étranger. La
portée et le prolongement des missions, a dit McDonald, sont une
tradition et un talent que le reste du monde attendr de
nous. » Le contre-amiral McDonald a ajouté :
« Les tâches lourdes que les Forces
canadiennes exécutent dans le monde entier font la
réputation des Canadiens. »
Le PCC(M-L) appelle les Canadiens à
dénoncer le déploiement de la marine ou des forces
armées du Canada à des fins dites «
expéditionnaires ». Ces missions ne contribuent pas
à la paix et à la stabilité. L'expansion des
missions navales « expéditionnaires » du
Canada, y compris celles qui menacent les peuples d'Asie, ne font
que montrer l'hypocrisie du gouvernement libéral qui
prétend qu'il y a une nécessité urgente
d'accroître la capacité navale du Canada et de
dépenser d'énormes sommes pour de nouveaux navires de
guerre. Les libéraux n'ont pas à l'esprit la
défense du Canada ou de son peuple, mais de les mêler
à une guerre.
Réunion
publique
à
Toronto le 17 juin 2017 qui a appelé à
la réunification pacifique et indépendante de la
Corée
Appui du gouvernement Trudeau à la nouvelle
agression des États-Unis contre la Syrie
Le Parti communiste du Canada
(marxiste-léniniste) condamne l'acte d'agression des
États-Unis qui ont abattu un avion syrien dans la région
d'al-Rasafah dans la région rurale de Raqqa dans le sud de la
Syrie. Le PCC(M-L) demande que le Canada retire immédiatement
tous ses avions de reconnaissance et ses avions ravitailleurs d'avions
de chasse qui opèrent sous commandement américain en
territoire syrien et qu'il cesse d'appuyer les actions agressives des
États-unis en Syrie.
Le PCC(M-L) condamne aussi le mutisme complet du Canada
sur cette question et ses efforts pour cacher le rôle que jouent
présentement les troupes et les aéronefs militaires
canadiens dans les hostilités des États-Unis en Syrie. Le
mutisme devant des actes illégaux de guerre et d'occupation d'un
pays souverain est inacceptable. Le Canada
doit non seulement cesser d'appuyer les aventures militaires des
États-Unis au Moyen-Orient mais il doit prendre position contre
cette escalade intolérable des hostilités.
Au nom de la « diplomatie »
impérialiste, l'administration Trump commet des actes
d'agression non provoqués dans le but de semer la stupeur dans
le monde entier et elle brandit la menace d'une guerre totale avec en
main la « mère de toutes les bombes », comme
celle déployée en Afghanistan le 13 avril ou
même les
armes nucléaires. Pour ce qui est de cette dernière
attaque contre la Syrie, l'administration Trump en rejette le
blâme sur la victime et prétend que l'attaque était
un geste d'« auto-défense ». Le but est
d'anéantir toute possibilité de résoudre les
problèmes de façon favorable à l'humanité
et non sur la base de la « raison du plus
fort ».
Jusqu'ici, plutôt que de s'opposer au recours
à la force dans les affaires internationales, le gouvernement
Trudeau a appuyé toutes les attaques des États-Unis
contre le gouvernement syrien. Alors que la ministre des Affaires
étrangères Chrystia Freeland prétend que le
gouvernement Trudeau mène le Canada sur le chemin de la «
souveraineté », le gouvernement concilie avec chaque
agression commise par les États-Unis et met les forces
armées canadiennes à leur disposition. Le gouvernement
Trudeau est un gouvernement délinquant et son bellicisme ne le
rend pas apte à représenter les Canadiens et sa
détermination à maquiller ce fait par des
opérations de relations
publiques le rend vraiment dangereux. Alors qu'il parle de
rétablir le rôle du Canada comme « gardien de la
paix », la coopération du gouvernement à cette
situation dangereuse créée par les États-Unis en
Syrie et dans les pays avoisinants crée une instabilité
encore plus grande et force les gens à fuir leur pays par
crainte qu'une guerre
totale n'éclate dans la région entre les
États-Unis et la Russie ou l'Iran.
Il n'existe aucune justification légitime pour
l'agression des États-Unis contre un avion syrien au-dessus du
territoire syrien. Les prétentions des États-Unis
à l'effet qu'ils défendaient les soi-disant «
forces démocratiques » contre les forces militaires
« pro-régime » sont frauduleuses et ne servent
qu'à masquer que les États-Unis
escaladent le conflit militaire en Syrie pour s'assurer qu'aucune
solution politique ou diplomatique ne prenne corps dans laquelle le
peuple syrien décide lui-même du sort de son pays.
Les États-Unis ont entrepris d'intensifier leur
agression contre la Syrie alors que les forces gouvernementales
prenaient le dessus sur l'ÉI qu'on dit maintenant au bord de la
défaite dans ce pays. Cet état de fait, combiné
à cet exemple spécifique d'attaque contre les forces
syriennes au bénéfice de l'ÉI montre comment les
États-Unis défendent
l'ÉI et sont prêts à tout pour accomplir leur
objectif de changement de régime en Syrie ou à tout le
moins pour empêcher que le peuple syrien ne transforme ses
succès en victoire. La situation qui prévaut en Libye,
suite à la réalisation de cet objectif de
changement de régime, avec les bombardements aériens
brutaux de l'OTAN et l'appui aux groupes terroristes, est une
tragédie et illustre bien les conséquences du
désespoir qui anime les États-Unis. Le Canada a lui aussi
participé à ce crime et, pendant l'élection
britannique, le rôle des agences du
renseignement britannique dans l'instigation de la révolte
armée contre l'État libyen par des terroristes a
été mis en lumière après que les
mêmes forces aient perpétré l'attaque à
Manchester.
L'effet immédiat qu'a eu l'attaque
américaine contre un avion syrien a été de pousser
la Russie à mettre fin à sa coopération avec les
États-Unis par le biais de son Mémorandum sur la
sécurité et la prévention des incidents et la
sécurité des vols en Syrie. La zone dite de «
déconfliction » générale entre les
forces armées des deux pays a
été suspendue en avril suite à l'attaque au
missile des États-Unis contre une base aérienne syrienne.
Les autorités russes ont fait remarquer que les
États-Unis n'ont pas eu recours au Mémorandum sur la
sécurité des vols pour résoudre la question de
l'avion syrien et ont commis une attaque non provoquée. Le
ministre russe de la défense a déclaré
ce qui suit : « Dans les zones de missions de combat de
flottes aériennes russes dans le ciel syrien, tout objet
aéroporté, y compris tout aéronef ou
véhicule sans pilote de la coalition internationale
(dirigée par les États-Unis) situé à
l'ouest du fleuve de l'Euphrate sera pourchassé par les forces
de Défense aérienne et terrestre russes et traité
comme cible aérienne ». Il est clair que les actions
des États-Unis créent une situation dangereuse et
instable où tout peut arriver.
La destruction de l'avion syrien en plein ciel
constitue
une nouvelle escalade provocatrice mais elle n'est pas un incident
isolé. Deux jours plus tard, le 20 juin, l'armée
américaine a annoncé qu'elle avait aussi abattu un
véhicule aérien sans pilote -- un drone -- en territoire
syrien, sous prétexte qu'il était armé et qu'il se
dirigeait vers ses
forces avec une « intention hostile ». Entretemps, le
meurtre de civils par la coalition dirigée par les
États-Unis est chose fréquente. La nuit du 19 juin,
une famille de douze personnes a été tuée par des
frappes aériennes menées par la coalition dans la
région de Tal al-Shayer dans la province de Hasaka, près
de la frontière avec l'Irak.
Des vidéos publiées les 8 et 9 juin montrent
que les forces aériennes des États-Unis ont
utilisé des munitions de phosphore blanc contre les quartiers
civils de Jezra et d'el-Sebahiya à Raqqa, un acte que les
organisations internationales ont qualifié de crime de guerre
probable. Pendant ce temps, les États-Unis continuent
d'augmenter
leur présence militaire au pays, notamment le déploiement
de Forces spéciales et d'artillerie lourde.
Pour sa part, le premier ministre Trudeau a émis
une déclaration le 20 juin, Journée mondiale des
réfugiés, où il affirme : «
Aujourd'hui, on compte plus de 65 millions de personnes
déplacées dans le monde, et plus de 22 millions
d'entre elles sont des réfugiés. Ces gens fuient des
situations invivables dans leur pays
d'origine, et traversent des déserts et des mers, portés
par le rêve d'une vie nouvelle, tout en vivant des pertes
immenses. Ces difficultés sont particulièrement
éprouvantes pour les femmes, qui subissent les
conséquences du conflit et de l'insécurité de
façon différente et démesurée. »
« Nous avons tous la responsabilité de
réagir à cette crise et de venir en aide aux gens qui
doivent partir de chez eux », a-t-il ajouté. «
Nous devons nous attaquer aux causes premières de la migration
forcée en trouvant des solutions diplomatiques aux conflits
violents et en restant unis pour lutter contre le terrorisme. Nous
devons aussi
redoubler d'efforts dans la lutte contre les changements climatiques,
afin de ne pas exacerber encore davantage l'insécurité
dans le monde. »
Le peuple canadien en a assez de ce radotage
moralisateur. Non seulement le gouvernement Trudeau reste-il muet face
à des actes de guerre ouverts qui créent une plus grande
instabilité en Syrie et dans le monde, mais il en appuie
ouvertement les responsables. Un gouvernement qui s'inquiète
vraiment du sort des réfugiés et des personnes
déplacées par un conflit doit s'opposer au recours
à la force dans les affaires internationales et ne doit pas
permettre à son armée d'être mise à la
disposition d'actes de guerre et d'agression contre d'autres pays peu
importe les circonstances.
Non au recours à la force dans
les affaires internationales !
Ne
touchez pas à la Syrie !
Retirez l'armée canadienne du Moyen-Orient !
Des soldats canadiens arrivent en Lettonie dans
le cadre de la mission agressive de l'OTAN
La direction par le Canada du bataillon de l'OTAN en Lettonie fait
partie de la Présence avancée de l'Otan en Europe de
l'Est qui vise à menacer la Russie (cliquer pour agrandir)
Les premiers 100 soldats du contingent de 450
qui va être déployé sont arrivés en Lettonie
le 9 juin en provenance de la base militaire d'Edmonton et les
autres vont être déployés bientôt en
provenance de la base de Gagetown et d'autres bases. Selon le
ministère de la Défense nationale, ils ont rejoint un
détachement
de 50 soldats qui se trouvait déjà en Lettonie. Le
Canada dirige une mission militaire permanente de l'OTAN en Lettonie
qui comprend des soldats d'Albanie, d'Italie, de Pologne, de
Slovénie et d'Espagne. D'autres « bataillons »
de l'OTAN en Estonie, en Lituanie et en Pologne, tous des pays ayant
une frontière avec la Russie ou la Biélorussie, sont sous
la direction du Royaume-Uni, de
l'Allemagne et des États-Unis respectivement.
La mission de l'OTAN fait partie des efforts qui sont
faits pour isoler la Russie, pour militariser encore plus les pays
ayant une frontière avec elle et pour les mettre sous le
contrôle des impérialistes américains. Ces efforts
ont été marqués par l'expansion à l'est de
l'OTAN depuis l'effondrement de l'Union soviétique et ils ont
été grandement
accélérés depuis le coup d'État
de 2014 en Ukraine. En plus des soldats des pays membres de
l'OTAN, l'Europe de l'est et les États baltes reçoivent
aussi un flot d'armes et de véhicules militaires
américains de même que des systèmes de
défense antimissiles balistiques. Les États-Unis
continuent de stationner près de 500 bombes
nucléaires en Europe (c'est le nombre admis publiquement) qui
peuvent être déployées sous le commandement de
l'OTAN.
Le CBC News a publié un reportage le 12 juin
en provenance de Lettonie sur des entrevues faites avec des
résidents de la capitale Riga où il n'a pas
été possible de trouver une seule personne qui
était d'accord avec la position officielle à l'effet que
le déploiement de l'OTAN est nécessaire pour contrer l'
« agression russe ». Un
homme a dit à CBC que la « peur est presque
inexistante » alors que d'autres « considèrent
l'arrivée du groupe tactique de l'OTAN comme une provocation
inutile », souligne le reportage. Une personne a dit que
« je ne pense pas qu'il soit nécessaire de contrarier les
Russes » et une autre, que CBC a pris soin d'identifier
comme « un homme parlant le russe », a dit que «
je ne vois aucune menace ». La seule personne que la CBC a
trouvée qui a parlé en faveur de la mission est son
commandant, le lieutenant-colonel Wade Rutland, qui a dit que la
mission « est entièrement défensive et
proportionnée dans sa réponse aux actions
russes ».
Dans un article subséquent du 16 juin sur
la « propagande anti-canadienne » en Lettonie, le
réseau CBC a tenté de clarifier le contenu du reportage
précédent en disant que « l'article
suggérait que la majorité des Lettons appuient la mission
mais qu'il existait aussi [sic] de la dissidence ».
L'article du 12 juin ne faisait
aucunement mention d'une majorité de Lettons qui appuient
l'occupation militaire de leur pays par le Canada. Le reportage
du 16 juin a dit que « la Lettonie était
inondée de programmes de télévision et de radio
russes et que des blogues et sites web pro-Kremlin disséminent
des messages chaque jour qui font paraître l'alliance militaire
de
l'OTAN sous un mauvais jour. »
L'article du CBC renvoyait à une nouvelle locale
parlant de la tenue d'un débat parlementaire en Lettonie
où les participants discutaient si les soldats de l'OTAN se
promèneraient dans le pays avec des armes et dans quelles
circonstances ils pourraient les utiliser comme un exemple de ces
« nouvelles anti-OTAN » et de la « propagande
anti-canadienne ».
La portée de la mission canadienne
en Ukraine est élargie
Le Canada intensifie son intervention militaire
illégale dans la guerre civile ukrainienne et ses troupes sont
maintenant autorisées à se déployer dans n'importe
quelle partie du pays, a annoncé la Presse canadienne le 14
juin. Lors d'une entrevue, le commandant de la mission, le
lieutenant-colonel Mark Lubiniecki a déclaré que des
restrictions visant à maintenir les soldats canadiens dans la
moitié ouest du pays ont été supprimées
lorsque la mission a été prolongée en mars.
Lubiniecki a dit que les soldats canadiens doivent se tenir à
une certaine distance de la frontière russe, mais ne
révélera pas à quelle distance.
Les reportages sur le sujet n'ont pas mentionné
que le déploiement militaire du Canada viole l'accord de
cessez-le-feu de Minsk de 2015 et l'accord ultérieur de
Minsk II qui interdit aux troupes étrangères de
participer au conflit. En dépit de cette violation ouverte, le
Canada, les États-Unis et la Grande-Bretagne ont continué
à envoyer
des troupes après l'entrée en vigueur des accords.
Les troupes Canadiennes
sont en Ukraine pour l'opération UNIFIER, laquelle selon le
ministère de la Défense nationale vise « à
soutenir les forces armées ukrainiennes en Ukraine. Cette
opération vise principalement à leur offrir de l'aide en
matière d'instruction militaire. Cela les aidera à
améliorer et à établir leur capacité
militaire. Les FAC
coordonnent leur instruction avec celle offerte par les
États-Unis et par d'autres pays qui aident de la même
façon. L'instruction militaire s'inscrit dans le soutien global
du Canada à l'Ukraine. » Au sein des « forces
armées ukrainiennes », il y a non seulement les
forces régulières qui ont été
réduites par les désertions et le faible moral
depuis le coup d'État ukrainien soutenu par les
États-Unis en 2014, mais aussi une « Garde
nationale » composée de groupes paramilitaires
fascistes formés après le coup d'État pour
supprimer la résistance du peuple. Ils ont été
largement accusés de crimes terribles contre le peuple et de
crimes de guerre, ciblant en particulier les
Ukrainiens qualifiés de pro-russes, les communistes et ceux qui
s'opposent au gouvernement du coup d'État. Depuis le coup
d'État, le Canada a fourni 700 millions $ à
l'Ukraine, notamment pour le matériel militaire.
Le coup d'État de janvier 2014 et la guerre
civile subséquente ont causé plus de 10 000
morts et déplacé des millions de personnes. Plus d'un
million sont devenues des personnes déplacées à
l'intérieur du pays alors que près de deux millions sont
des réfugiés en Russie. Le Canada s'est joint à la
guerre à la suite des
États-Unis en appui au régime du coup d'État
basé à Kiev, qui lutte et impose un blocus contre la
région du Donbass qui a proclamé ses propres
républiques qui recherchent un statut autonome et la protection
de leurs droits.
L'augmentation de l'intervention du Canada en Ukraine
fait partie de l'objectif déclaré des Libéraux que
le Canada doit exercer un « leadership mondial », ce
qui comprend les justifications selon lesquelles le Canada doit
dépenser des dizaines de milliards de dollars en financement
militaire pour se conformer aux exigences de l'alliance
militaire agressive de l'OTAN pour des augmentations massives des
dépenses militaires. Bien que le nombre de soldats pour
Opération UNIFIER n'aient pas été augmenté
à ce moment-ci, le Canada envoie des troupes en Lettonie avec le
même but que l'opération UNIFIER -- l'encerclement et
l'isolement de la Russie, justifiés sur la base de la
désinformation sur « l'agression russe ».
Que fait le gouvernement Trudeau avec l'annonce
surprise que les soldats peuvent être déployés dans
toute l'Ukraine ? Comme en Irak, le Canada déclare
officiellement qu'il ne fait pas partie d'une mission de combat en
Ukraine. Il a été démontré à
plusieurs reprises que c'est un mensonge en ce qui a trait à
l'Irak et le même mensonge
s'applique aux deux missions. Les Canadiens devraient exiger des
réponses sur l'escalade inacceptable par le gouvernement Trudeau
de la participation du Canada à l'intervention
impérialiste en Ukraine.
Rivalité et collusion des grandes
puissances pour le contrôle de l'Europe
Le Sommet du G7 met de l'avant des
préoccupations
impérialistes en matière de politique
étrangère
Manifestation contre la réunion du G7
à Taormina en Sicile le 7 mai 2017. On lit sur la
bannière : « La Sicile marche contre les puissants de ce
monde. »
Les 26 et 27 mai, les chefs d'État et
de gouvernement des pays du G7 ( Canada, France, Allemagne, Italie,
Japon, Royaume-Uni et États-Unis plus l'Union européenne)
se sont réunis en Sicile à l'occasion du Sommet 2017
des dirigeants du G7. Selon le communiqué final qui a
été émis, la réunion souhaitait «
envoyer un
message de confiance dans l'avenir, en veillant à ce que les
besoins des citoyens soient au centre de nos politiques ».
Les besoins des citoyens étaient tellement « au centre de
nos politiques » que des milliers de personnes ont
manifesté devant l'endroit où se tenait le Sommet pour
dénoncer les États membres du G7 et la
responsabilité
qu'ils ont dans la crise des réfugiés, la
pauvreté, la guerre et l'insécurité dans le monde.
La réunion a
donné lieu à quatre communiqués officiels et
différentes réunions privées se sont tenues en
marge de l'événement. Les communiqués qui ont
été émis sont :
- Déclaration sur la lutte contre le terrorisme
et l'extrémisme violent ;
- Communiqué des dirigeants ;
- Plan d'action sur les gens consacré à
l'innovation, aux compétences et à la main-d'oeuvre ;
- Feuille de route du G7 pour un environnement
économique respectant l'égalité entre les sexes.
Le communiqué des dirigeants est largement
centré sur les préoccupations des impérialistes
américains en matière de politique
étrangère. Le communiqué débute par un
engagement à « renforcer un ordre international
fondé sur des règles qui favorise la paix entre les
nations, garantit la souveraineté, l'intégrité
territoriale et l'indépendance
politique de tous les États et assure la protection des droits
de la personne ».
Le communiqué des dirigeants blâme le
gouvernement syrien, la Russie et l'Iran pour le conflit en Syrie et
appelle la Russie et l'Iran à « arrêter cette
tragédie ». Il menace la République populaire
démocratique de Corée qui selon lui est une «
priorité absolue du programme international, pose de plus en
plus de nouveaux niveaux de
menace, tous très sérieux, pour la paix et la
stabilité internationales et le régime de
non-prolifération par ses violations
répétées et constantes du droit
international ». Le communiqué blâme
également la Russie pour le conflit actuel en Ukraine et
félicite le régime issu du coup en Ukraine pour son
progrès dans la réalisation « de son
programme de réforme ambitieux, mais
nécessaire ».
Émis plusieurs jours avant que les
États-Unis n'annoncent leur retrait de l' Accord de Paris sur le
changement climatique, le communiqué indique : « Les
États-Unis procèdent actuellement à un examen de
leurs politiques sur le changement climatique et l'Accord de Paris. Ils
ne sont donc pas en mesure de se rallier au consensus sur ces
sujets. Pour témoigner leur compréhension à
l'égard de ce processus, les chefs d'État et de
gouvernement de l'Allemagne, du Canada, de la France, de l'Italie, du
Japon et du Royaume-Uni, ainsi que les présidents du Conseil
européen et de la Commission européenne, ont
réitéré le ferme engagement qu'ils avaient pris
lors du Sommet d'Ise-Shima
consistant à mettre en oeuvre rapidement l'Accord de
Paris. »
Le communiqué sur le terrorisme et
l'extrémisme met l'accent sur le contrôle de l'internet,
notamment sur le retrait des messages soi-disant extrémistes. On
y lit : « Nous encourageons l'industrie à agir
rapidement pour mettre au point et diffuser de nouvelles technologies
et de nouveaux outils permettant d'améliorer la détection
automatique du contenu qui incite à la violence, et nous nous
engageons à soutenir les efforts de l'industrie à cet
égard, notamment le forum dirigé par l'industrie qui a
été proposé pour lutter contre l'extrémisme
en ligne.
« Nous contribuerons à la promotion de
discours différents et positifs fondés sur nos valeurs
communes et respectant le principe de liberté
d'expression. » La déclaration mentionne que «
nous avons convenu de demander à nos ministres de
l'Intérieur de se rencontrer, dès que possible, pour
discuter de la mise en oeuvre des engagements
qui suivent et de travailler en collaboration avec le secteur
privé et la société civile pour vaincre le
terrorisme. ».
Le Canada sera l'hôte du Sommet des leaders du G7
en 2018 qui se tiendra dans la région de Charlevoix au
Québec au Fairmont Le Manoir Richelieu à une date qui
demeure à déterminer.
Note
1. Le communiqué des dirigeants comprend
une section intitulée « Économie
mondiale » qui appelle à « une croissance
forte, durable, équilibrée et inclusive ». Le
communiqué mentionne que « les inégalités,
non seulement en matière de revenu, mais sous toutes leurs
formes, représentent une
grande source d'inquiétude » qui « sapent la
confiance et limitent le potentiel de croissance future ».
Il ajoute que « nous reconnaissons que le commerce et
l'investissement libres, justes et mutuellement avantageux sont des
moteurs clés de la croissance et de la création
d'emplois » et que « nous réitérons
notre engagement à
maintenir nos marchés ouverts et à lutter contre le
protectionnisme ». La déclaration appelle à
« l'élimination de toutes les pratiques entravant le
commerce — y compris le dumping, les obstacles non tarifaires
discriminatoires, les transferts forcés de technologie, les
subventions et d'autres formes de soutien par les gouvernements et les
institutions connexes qui faussent les marchés — afin d'assurer
une vraie égalité des chances ». Le
communiqué salue « la mise en place du Forum mondial sur
la surcapacité d'acier, créé par le G20 et
animé par l'OCDE » et exhorte tous les membres
« à trouver rapidement des solutions politiques efficaces
qui amélioreront la fonction
et l'ajustement du marché afin de répondre aux causes
profondes de la surcapacité d'acier à l'échelle
mondiale ».
La rivalité grandit entre les États-Unis
et l'Allemagne
Bannière de la manifestation du 18
février 2017 contre la Conférence de Munich sur
la sécurité, disant : « La paix au lieu de l'OTAN
-- Non à la guerre ! » (V.K.
Wurzburg)
Les réunions récentes entre les grandes
puissances en Europe ont mis en lumière les contradictions qui
s'aiguisent entre les États-Unis et l'Allemagne sur la question
de qui va contrôler l'Europe. Cette rivalité
interimpérialiste a été exprimée alors que
l'Allemagne cherche à devenir le « porte-flambeau de
l'Occident » face à des
États-Unis qui ont soi-disant tourné le dos au «
leadership moral et politique ».
Dans le cadre de son effort pour asseoir son
hégémonie en Europe, l'Allemagne accroît la
dimension de ses forces armées, augmente ses dépenses
militaires et a placé sous son commandement militaire direct des
brigades des Pays-Bas et de la République tchèque de
même que des troupes roumaines en préparation d'une union
militaire
européenne dirigée par l'Allemagne. Selon des rapports,
l'Allemagne serait aussi en train de négocier avec la France
pour exercer son contrôle sur l'arsenal nucléaire
français.
Aux acclamations de l'élite dominante allemande,
la chancelière Angela Merkel a commencé à affirmer
de façon plus musclée cette aspiration allemande à
supplanter les États-Unis en Europe.
Suite aux rencontres de l'OTAN et du G7, la
chancelière allemande a annoncé lors d'un
événement de campagne le 28 mai en Bavière
que « la période où nous pouvions compter
entièrement sur d'autres semble révolue, comme je l'ai
vécu ces derniers jours. Nous les Européens devons
vraiment prendre notre destin en main. Bien sûr
nous devons entretenir des relations amicales avec les
États-Unis et le Royaume-Uni et avec d'autres voisins, y compris
la Russie. Nous devons être conscients que nous devons lutter
nous-mêmes pour notre avenir, pour notre destin en tant
qu'Européens. »
Merkel a dit que la discussion avec Trump au G7 sur les
changements climatiques avait été « très
insatisfaisante ». Elle a dit : « Nous sommes
dans une situation où six membres, sept si vous voulez ajouter
l'Union européenne, font face à un membre. »
Selon les rapports médiatiques, Merkel aurait dit à Trump
lors des
discussions entre les dirigeants du G7 qu'« advenant que la plus
grande puissance économique du monde se retire, la Chine aura le
champ libre ». Trump a annoncé peu après que
les États-Unis vont se retirer de l'Accord de Paris sur le
climat.
Guy Verhofstadt, un membre belge du Parlement
européen qui est chargé des négociations du
Parlement avec la Grande-Bretagne sur son retrait de l'UE, a dit, suite
aux remarques de Merkel : « C'est le temps maintenant que
l'UE se réinvente et aille de l'avant. »
Alors qu'il était en Europe, le président
des États-Unis Donald Trump a critiqué le surplus
commercial de l'Allemagne avec les États-Unis et menacé
de bloquer les importations de voitures allemandes. Cela n'a fait que
souligner l'irrationnalité des déclarations qui ont
été faites car les fabricants automobiles
américains et allemands ont parfois
fusionné les uns avec les autres. Les fabricants automobiles
allemands Opel et Ford-Werke par exemple sont tous deux de
propriété américaine. S'en prendre à l'un
c'est s'en prendre à l'autre. Cela n'a pas empêché
Gary Cohn, le conseiller économique en chef de la Maison-Blanche
et le directeur du Conseil économique national de dire ceci
suite
aux commentaires de Trump sur le surplus commercial allemand :
« Nous agissons avec vous comme vous agissez avec
nous. »
Les commentaires de Merkel sur la
nécessité que l'Allemagne exerce le leadership «
européen » rappellent les commentaires émis
par d'autres membres de l'élite allemande, par des groupes de
réflexion sur la politique étrangère et à
la Conférence de Munich sur la sécurité en
février 2017. [1]
Le 20 juin, le ministre des Finances de
l'Allemagne Wolfgang Schaeuble a dit que « si les
États-Unis commencent à adopter une position sceptique
sur leur rôle de gardien de l'ordre mondial... je
considérerais cela comme un appel à l'action de la part
de l'Europe et notamment l'Allemagne ». Schaeuble a averti
qu'on risque de
donner à la Russie et à la Chine « le champ libre
pour dominer les sphères d'influence qu'elles ont
définies comme leur appartenant » et a ajouté
que l'Europe et l'Allemagne doivent empêcher que « soit mis
fin à notre ordre libéral mondial ».
Note
1. Lire le
numéro du 25 février 2017 du Marxiste-Léniniste
Nouvelles mesures de l'Union européenne pour
étendre l'intégration militaire
Un sommet des dirigeants de l'Union européenne
tenu les 22 et 23 juin a approuvé formellement les
propositions de la Commission européenne d'une
intégration militaire plus poussée. Le sommet a notamment
approuvé dans sa déclaration les propositions de
financement conjoint de la recherche et du développement des
industries de l'armement en Europe et le projet d'élaboration
des détails du financement des bataillons militaires conjoints.
Alors que la Grande-Bretagne, qui était
opposée à l'union de la défense, quitte l'Union
européenne, l'Allemagne et dans une moindre mesure la France
voient une occasion de consolider une union militaire sous la
direction des plus grandes puissances européennes. Le 13
juin, la chancelière Angela Merkel a dit : « Nous
devons développer des capacités communes
paneuropéennes » et elle a annoncé qu'elle
travaille avec le président français Emmanuel Macron pour
que cela se réalise.
En préparation au sommet, l'Union
européenne a annoncé plusieurs nouvelles initiatives dont
un nouveau financement pour les monopoles d'armements basés en
Europe. Le 7 juin dernier, la Commission européenne, le
Cabinet de 28 membres de l'Union européenne, a lancé
un Fonds européen de la défense de 5,5 milliards
d'euros (8,29 milliards $CDN) qui « coordonnera,
complétera et renforcera les investissements nationaux dans la
recherche en matière de défense, le développement
de prototypes et l'acquisition d'équipements et de technologies
de défense ».
Le jour suivant, le Conseil européen qui est
formé des chefs d'État et de gouvernement des
États membres de l'UE a décidé de créer la
capacité militaire de planification et de conduite (MPCC) au
sein de l'État-major de l'UE. La MPCC « assumera le
commandement des missions militaires à mandat non
exécutif de l'UE » qui
comprennent présentement plusieurs missions de formation dans
des pays africains. Selon la Commission européenne, la MPCC
« sera la structure statique de commandement et de contrôle
au niveau stratégique militaire, en dehors de la zone,
chargée d'assurer la planification et la conduite
opérationnelles des missions militaires à mandat non
exécutif, et notamment de mettre sur pied, de lancer, de
soutenir et de récupérer des forces de l'Union
européenne ».
Le 9 juin, les dirigeants de l'UE se sont
réunis à Prague, en République tchèque,
pour discuter des prochaines étapes en vue de la formation d'une
union pour la sécurité et la défense
européennes sous le mot d'ordre « Une Europe qui
défend et protège ». Le président de la
Commission européenne Jean-Claude Juncker y a
dit : « La protection de l'Europe ne peut plus être
offerte en sous-traitance. Même nos plus grandes puissances
militaires - et je pourrais les compter sur un ou deux doigts au
maximum- ne peuvent à elles seules faire face à tous les
défis et à toutes les menaces. » Juncker a dit
que le besoin d'un réarmement et d'une intégration
militaire européens n'a pas été créé
par l'administration Trump. « Dans la dernière
décennie, a-t-il dit, il est devenu très clair que nos
partenaires américains considèrent qu'ils supportent un
trop grand fardeau par rapport à leurs riches alliés
européens. Nous n'avons pas d'autre choix que de défendre
nos propres intérêts au Moyen-Orient, sur la
question du changement climatique et des accords de
commerce. »
Le vice-président pour l'Emploi, la Croissance,
l'Investissement et la Compétitivité, Jyrki Katainen, a
dit : « Dans le monde d'aujourd'hui, une OTAN forte et une
UE forte sont plus importantes que jamais. Sans reproduire ce qui
existe déjà, l'Europe doit prendre en main sa
sécurité et sa défense afin d'être un
partenaire plus fort pour
nos alliés. »
En préparation à la réunion
du 9 juin, la Commission européenne a publié un
rapport dont les auteurs sont Jyrki Katainen, l'ancien premier ministre
de la Finlande, et Federica Mogherini, vice-présidente et Haute
représentante de l'Union pour les affaires
étrangères et la politique de sécurité et
ancienne ministre italienne des Affaires étrangères. Le
« Document de réflexion sur l'avenir de la
défense » affirme que « des premiers pas
ambitieux sur la voie d'une Union de la Sécurité et de la
Défense ont été accomplis ». Le
document « décrit les principales tendances et
défis qui façonneront l'avenir de notre
sécurité et de notre défense et, à partir
de là, définit les options dans le
cadre de trois scénarios pour progresser vers une Union de la
Sécurité et de la Défense ».
Le rapport présente différents
résultats de sondages et des statistiques pour que la
création d'un bloc militaire européen semble une
réponse aux besoins et aspirations des citoyens. Il indique que
l'Europe dépense 227 milliards d'euros (342
milliards $) pour la défense alors que les
États-Unis dépensent 545 milliards d'euros
(823 milliards $), ajoutant que les dépenses
européennes représentent 1,34 % seulement du
PIB de l'Europe par rapport à 3,3 % en ce qui concerne
les dépenses américaines. Les pays membres de l'UE ont un
personnel militaire actif d'environ 1,8 million de personnes
comparativement à 1,4 million pour
les États-Unis.
Dans son discours du 9 juin, le président
de la Commission européenne Jean-Claude Juncker a dit que les
membres de l'Union européenne dépensent seulement
environ 30 000 $ par soldat contrairement
à 120 000 $ par soldat en ce qui concerne les
États-Unis. « Il ne faut pas se surprendre que
moins de 3 % des soldats européens sont en état
d'être déployés en ce moment. Cela démontre
que nous devons investir davantage et investir d'une manière
plus efficace », a dit Juncker.
Le document de réflexion prévoit trois
scénarios possibles d'une union de la défense de l'UE.
1. Coopération en matière de
sécurité et de défense
Il s'agirait d'une coopération plus
poussée mais informelle en matière militaire entre les
États membres de l'UE, où l'UE « aurait toujours la
possibilité de déployer des missions civiles et des
missions et opérations militaires à relativement petite
échelle et axées sur la gestion de crises ».
L'OTAN demeurerait l'organisation militaire
première et « dans les situations où l'UE et l'OTAN
interviennent tous les deux, l'OTAN continuerait de s'appuyer sur les
capacités militaires plus étendues qui sont les siennes,
tandis que l'UE exploiterait les outils plus variés dont elle
dispose et relierait ses outils, instruments et actions plus 'doux'
à ses missions et opérations militaires
ciblées ».
2. Sécurité et Défense
partagées
Les États membres de l'UE « feraient
preuve d'une bien plus grande solidarité financière et
opérationnelle dans le domaine de la défense, s'appuyant
sur une compréhension plus vaste et plus poussée des
menaces perçues et sur une plus grande convergence des cultures
stratégiques ». Cela augmenterait la capacité
de l'UE à « déployer
ses forces militaires et à participer pleinement à la
gestion de crises extérieures ainsi qu'au renforcement des
capacités des partenaires en matière de
sécurité et de défense ». L'UE et
l'OTAN « coopéreraient de manière
systématique et se coordonneraient pour mobiliser toute la
palette de leurs outils et instruments respectifs ». Alors
que
l'OTAN serait la principale organisation à mobiliser en
réponse aux enjeux de « défense
collective » parmi les membres de l'OTAN, l'UE «
interviendrait de manière plus décisive pour contrer les
menaces et relever les défis se situant en-deçà du
seuil de la clause de défense collective du traité de
Washington ».
Dans le but de donner à l'UE la capacité
d'assumer ce nouveau rôle militaire, « la prise de
décision serait plus rapide et suivrait le rythme d'un contexte
stratégique en évolution rapide. En fin de compte, l'UE
deviendrait un garant de la sécurité plus fort et plus
réactif, dotée de l'autonomie stratégique
nécessaire pour agir seule ou aux côtés
de ses principaux partenaires. » Le Fonds européen de
la défense qui vient juste d'être établi est
dépeint comme le fer de lance de l'augmentation de la
capacité militaire de l'UE.
3. Défense et sécurité communes
Selon ce scénario, « la solidarité
et l'assistance mutuelle entre les États membres en
matière de sécurité et de défense
deviendraient la norme, s'appuyant sur la pleine exploitation de
l'article 42 du traité sur l'Union européenne, qui
inclut la définition progressive d'une politique de
défense commune de l'Union, conduisant à une
défense
commune ».
L'OTAN et l'UE seraient sur un pied
d'égalité. La « protection de l'Europe »
« deviendrait une responsabilité de l'Union
européenne et de l'OTAN dont chaque partie tirerait profit. En
complémentarité avec l'OTAN, la sécurité et
la défense communes de l'Europe permettraient d'accroître
la résilience de l'Europe et assureraient une
protection contre les différentes formes d'agression contre
l'Union, tout en fournissant aux citoyens les garanties qu'ils
attendent ».
Selon ce scénario de « défense et
sécurité communes », l'UE « serait en
mesure de mener des opérations de haute intensité pour
mieux protéger l'Europe ». Dans ce scénario,
« les menaces pour la sécurité feraient
systématiquement l'objet d'une surveillance et d'une
appréciation conjointes » au niveau de l'UE. Cela
«
reposerait sur une intégration plus poussée des forces de
défense des États membres ». Les forces
armées de l'UE « seraient prépositionnées et
disponibles de manière permanente, en vue d'un
déploiement rapide au nom de l'Union ». Cela
reposerait aussi sur « un véritable marché
européen de la défense, doté d'un mécanisme
européen
de surveillance et de protection des activités
stratégiques essentielles par rapport aux OPA hostiles
externes ».
Selon le Document de réflexion de la Commission
de l'UE, ces trois scénarios soulèvent la question
à savoir « à quel rythme les États membres
veulent-ils construire une réelle Union européenne de la
Sécurité et de la Défense ? Dans quelle
mesure sont-ils prêts à anticiper plutôt que
réagir au contexte stratégique ? »
En conclusion, le document de la Commission de l'UE
affirme que « l'avenir de l'Union européenne en tant que
projet de paix pour les générations à venir repose
désormais également sur la création d'une Union de
la Sécurité et de la Défense : dans la
perspective de 2025, les États membres devront
décider de la voie qu'ils
souhaitent suivre pour protéger nos citoyens et de la vitesse
à laquelle ils veulent avancer. »
Les résultats des élections
législatives en France
Le faible mandat de Macron présenté comme
un endossement enthousiaste du peuple français
- Christian Legeais -
Les élections législatives en France se
sont tenues les 11 et 18 juin 2017 pour élire
les 577 députés de l'Assemblée nationale pour
un mandat de cinq ans. Les résultats des élections
annoncés par le ministère de l'Intérieur
français le 19 juin montrent que 27 127 488
électeurs inscrits se sont
abstenus, soit un taux d'abstentions de 56, 36 %, le
plus fort taux d'abstentions aux législatives sous la Ve
République.
Dans la nouvelle Assemblée nationale, les
sièges se répartissent ainsi :
- La République en Marche de Macron a 306
sièges, avec 16,55 % des électeurs inscrits. Ce
n'est certainement pas « l'endossement massif d'Emmanuel Macron
et de son mouvement » que présentent les milieux
dirigeants et leurs médias. (Au premier tour des
présidentielles, Emmanuel Macron avait
eu 18,19 % des électeurs inscrits).
- Le Modem, le parti centriste allié de Macron,
a 42 sièges avec 2,33 % des électeurs
inscrits.
- Les Républicains ont 112 sièges
avec 8,54 % des électeurs inscrits.
- Le Parti socialiste a 30 sièges.
- La France Insoumise de Jean- Luc Mélanchon
a 17 sièges.
- Le Front national a 8 sièges.
Pourquoi, malgré le fort taux d'abstention, ces
résultats sont-ils présentés comme un endossement
d'Emmanuel Macron par le peuple français ? Ce qu'ils
montrent réellement, c'est l'effondrement de l'illusion
entretenue par les milieux dirigeants et leurs médias que Macron
allait « sortir la France de la politique ancienne »
avec
son mouvement issu de la société civile, qui est
défini comme étant « tout ce qui est hors
partis ».
Quelques jours avant la tenue du premier tour, à
la sortie du Conseil des ministres du 7 juin, Emmanuel Macron
avait défini ainsi l'enjeu de ces élections. Il avait
déclaré que pour assurer à son gouvernement et
à la République en Marche une majorité
absolue : « Les Français ont une réponse
simple à apporter à une question
simple. La question, c'est : stop ou encore (et) est-ce qu'on veut
de l'action ou de l'impuissance ? »
Par « l'action contre l'impuissance »,
ce qu'Emmanuel Macron entend c'est la pérénisation des
violations des droits, la constitutionalisation de l'état
d'urgence et un renforcement des pouvoirs de police. C'est en
même temps accélérer l'ordre du jour
néolibéral qui a approfondi la crise dans laquelle
l'État-nation français est plongé et un
gouvernement par ordonnance. C'est aussi la poursuite de la politique
belliciste et aventuriste de la France au sein de l'OTAN, de l'Union
européenne en Afrique sub-saharienne et au Moyen Orient.
La nouvelle législature ouvrira le 27 juin,
après l'élection du nouveau président de
l'Assemblée nationale. Les premiers gestes de Macron et de son
gouvernement seront d'imposer à l'Assemblée nationale la
prorogation de l'état d'urgence et sa constitutionnalisation, et
le gouvernement par ordonnance pour faire passer ses lois
néolibérales, principalement la Loi Travail. Cette loi
anti-ouvrière servira à criminaliser les revendications
des travailleurs pour l'affirmation de leurs droits. La majorité
du peuple français n'a pas voté pour cela.
Démolition de monuments
commémoratifs antifascistes en Pologne
La classe dominante polonaise continue de promouvoir
des falsifications sur la libération
de la Pologne du joug nazi
- Dougal MacDonald -
Monument à Rzeszow qui célèbre la
libération de la ville des nazis. En 2016, la ville a
rejeté
la demande de l'institut du legs historique de la Pologne de retirer
des monuments
comme celui-là.
Le 22 juin 2017, la Chambre basse du
parlement polonais a élargi la « loi de la
décommunisation » pour démolir tous les
monuments commémoratifs de la libération de la Pologne du
nazisme par l'Union soviétique. Le fait que les amendements
aient été adoptés le jour du 76e anniversaire
de l'invasion nazie de
l'Union soviétique ne semble pas être un hasard. La
majorité des partis du parlement polonais ont approuvé
les amendements en première et deuxième lecture. Au
total, 408 députés ont voté oui, sept ont dit
non et 15 autres se sont abstenus. Le but de la guerre contre les
monuments commémoratifs est clairement d'effacer de la
mémoire du peuple polonais le fait que l'Armée rouge et
les patriotes polonais, dont beaucoup étaient des communistes,
ont sauvé le peuple de l'anéantissement total par les
nazis d'Hitler. Mais les faits sont têtus et les faits
historiques ne changent pas malgré les efforts des
falsificateurs modernes de l'histoire.
Alors, quels sont les faits de la libération de
la Pologne ? À 4h15, le 1er septembre 1939,
l'Allemagne nazie lançait son invasion massive de la Pologne. La
Wehrmacht d'Hitler, forte de 1 850 000
soldats, 3200 chars d'assaut, 2000 avions de combat
et 11 navires de guerre, plus
des deux tiers de toute la force de combat de l'Allemagne, a
détruit l'État polonais et a massacré le peuple
polonais.[1] Derrière la
Wehrmacht suivaient les Einsatzgruppen SS de Himmler, des unités
mobiles d'extermination, spécialisées dans les tueries de
masse. Les Polonais étaient en nombre très
inférieur, mais ils ont combattu avec bravoure. Les dirigeants
de l'État polonais se sont enfuis en Roumanie le 17
septembre, mais l'esprit de résistance du peuple est
demeuré fort. De nombreux Polonais ont combattu courageusement
dans la résistance clandestine dirigée par les
communistes. Les Polonais ont formé leurs propres divisions
patriotiques et ont combattu aux côtés de l'Armée
rouge contre les nazis, jusqu'à Berlin.
Pierres tombales portant étoile rouge dans un cimetière
polonais en l'honneur des soldats de l'Armée rouge qui sont
morts dans la libération de la Pologne
Les nazis ont perpétré en Pologne un des
pires crimes que l'histoire n'ait jamais connus. De tous les pays
européens, c'est la Pologne qui a connu le plus grand nombre de
victimes par rapport à sa population. Un total d'environ six
millions de personnes ont été tuées.
L'extermination directe par des assassinats de masse, dans les camps de
la
mort et par d'autres moyens a coûté la vie à plus
de 1 750 000 Polonais ; 2 700 000
juifs polonais ont été
exterminés, 2 000 000 d'enfants et de jeunes ont
été assassinés, plus de 50 000 Roms ont
été exterminés, 12 000 personnes
mentalement handicapées ont
été assassinées, et des milliers de prisonniers de
guerre, de soldats et d'officiers polonais ont été
systématiquement exécutés.
La Schutzstaf (SS) a exécuté plus
de 40 000 intellectuels, personnalités politiques et
dirigeants polonais au cours des six premières semaines de
l'occupation nazie.
Dès mai 1939, l'opération nazie
Tannenberg, qui faisait partie du Generalplan Ost (terme allemand pour
« Schéma directeur pour l'Est ») avait permis
d'identifier et de recenser plus de 61 000 militants, membres
de l'intelligentsia, universitaires, anciens officiers et
catégories de gens qui devaient être internés ou
exécutés, principalement par les Einsatzgruppen SS. Le
massacre de 5000 à 6000 Polonais à Fordon,
Bydgoszcz, en octobre et novembre 1939 est un exemple des nombreux
massacres commis par les SS et la Werhmacht. Un autre exemple est
l'assassinat de 4 143 officiers polonais retrouvés
dans des fosses
communes dans la forêt de Katyn,
Monument à Varsovie qui honore l'unité combattante de
l'Armée rouge et de l'Armée polonaise dans la
défaite des nazis et la libération de la Pologne
|
L'Armée soviétique a marché sur le
territoire polonais le 17 septembre, après
uniquement après l'effondrement de l'État polonais, la
désintégration de l'armée, l'arrêt du
fonctionnement du gouvernement et la fuite des dirigeants du pays. De
plus, la partie de la Pologne dans laquelle l'Union soviétique
est entrée était constituée des territoires de
l'Ukraine et de la Biélorussie que la Pologne avait
annexés par la force pendant la guerre russo-polonaise
de 1919-1920 alors que la Pologne faisait partie de l'alliance
des 14 pays envahisseurs impérialistes qui a tenté
d'étrangler, sans y réussir, la République
soviétique socialiste naissante.[2]
Environ 8 % seulement de la population de l'Ukraine et de la
Biélorussie était d'origine polonaise.
« Grâce à l'intervention opportune
de l'Union soviétique dans ces territoires qui avaient appartenu
à l'État polonais maintenant effondré, Hitler dut
accepter une ligne de démarcation entre ses troupes et
l'Armée rouge bien à l'ouest de la frontière
russo-polonaise. L'Armée rouge a sauvé des millions
d'habitants d'Ukraine et de Biélorussie du
sort que Hitler réservait au reste du peuple
polonais. » [3]
Même Winston Churchill, un réactionnaire virulent, a
justifié publiquement l'entrée des Soviétiques en
Pologne orientale.
Les hitlériens d'aujourd'hui, dont les
dirigeants de la Pologne, déguisés en démocrates,
continuent de répandre les odieux mensonges que «
l'Allemagne nazie et l'Union soviétique ont tout deux envahi la
Pologne » et que « l'Allemagne nazie et l'Union
soviétique ont secrètement conspiré pour se
partager la Pologne ». Ces
mensonges, qui visent à mettre l'Union soviétique et
l'Allemagne nazie sur un pied d'égalité, ont
été énoncés d'abord par Hitler
lui-même dans le discours dans lequel il déclare la guerre
à l'Union soviétique, lorsqu'il fait
référence aux « protocoles secrets » sur
le partage de la Pologne. Les criminels de guerre nazis jugés au
procès de
Nuremberg ont ressuscité les « protocoles
secrets », mais leurs prétentions ont
été rejetées par le Présidium comme
étant des fabrications. C'est seulement lorsque les
États-Unis ont pris le relais de l'hitlérisme
après la Deuxième Guerre mondiale et sont devenus les
maîtres modernes de la technique du gros mensonge que
l'invention de
Hitler sur les « protocoles secrets » est devenue un
soi-disant fait historique. [4]
Les faits historiques réels clarifient pourquoi
Hitler a attaqué la Pologne. En 1939, la Pologne
était un pays impérialiste créé par la
Grande-Bretagne et la France par le Traité de Versailles
de 1919. L'État polonais « avait entre autres pour
ambition de s'accaparer des riches régions agricoles de
l'Ukraine et d'étendre le territoire
polonais 'd'une mer à l'autre', soit de la mer Baltique à
la mer Noire. [...] Les propriétaires fonciers et la bourgeoisie
de la Pologne rêvaient de restaurer l'empire polonais du moyen
âge. » [5]
Financés et armés par les monopoles britanniques et
français qui voulaient regagner leurs profits et leurs
privilèges, [6] les
dirigeants polonais ont attaqué l'Union soviétique
en 1918, ont occupé de grandes parties de l'Ukraine, de la
Biélorussie et de la Lituanie. Pendant les 18 années
de domination polonaise semi-fasciste qui ont suivi, les travailleurs
et les paysans de ces régions ont été
exploités
sauvagement par les propriétaires fonciers et les industriels
polonais.
Alors que les menaces de guerre planaient au-dessus de
l'Europe, les cercles dirigeants polonais considéraient la
Grande-Bretagne et la France comme leurs alliés et l'Union
soviétique comme leur ennemie déclarée. Les
impérialistes anglo-américains et français
voulaient assurer leur propre domination du monde. Ils
adoptèrent la politique
d'apaisement envers Hitler pour l'inciter à se tourner vers
l'est et à attaquer l'Union soviétique au lieu
d'organiser la sécurité collective avec l'Union
soviétique. La Pologne espérait également
qu'Hitler avance vers l'est et attaque l'Union soviétique et que
la Pologne puisse également s'emparer du territoire
soviétique. La Pologne a donc refusé de
régler les questions frontalières en suspens, ce qui
aurait permis une ligne de défense soviétique contre les
nazis aussi profonde que possible en territoire soviétique, et a
refusé aux Soviétiques la permission d'entrer en Pologne
pour arrêter l'avancée nazie. Au lieu de prendre toutes
les mesures nécessaires pour se défendre contre
l'invasion nazie
imminente, les dirigeants polonais voulaient manoeuvrer pour des
avantages pour eux.
En attaquant la Pologne, Hitler suivait à la
fois la politique anglo-américaine le poussant vers l'est et son
plan, contenu dans Mein Kampf, consistant à
accroître l'« espace vital » ( lebensraum
) de l'Allemagne en s'emparant de l'Ukraine pour ensuite asservir le
monde entier. Hitler a fait connaître clairement ses
intentions barbares envers la Pologne. Dix jours seulement avant
l'attaque, dans son discours à l'Olbersalzberg, il a
donné à ses généraux l'instruction «
d'envoyer à la mort sans pitié et sans compassion tous
les hommes, femmes et enfants d'origine et de langue polonaise. Ce
n'est qu'ainsi que nous obtiendrons l'espace vital (Lebensraum) dont
nous avons besoin. » [7]
Tragiquement, la Pologne a fini par payer très cher ses
ambitions impérialistes et son rejet de l'aide soviétique.
Le peuple polonais accueille chaleureusement les soldats de
l'Armée rouge et de l'Armée polonaise qui viennent de
libérer leur ville en 1945.
Aujourd'hui, les cercles dirigeants polonais
réactionnaires continuent de répandre les mêmes
mensonges qu'ont répandus les nazis et essaient de couvrir de
boue les exploits de guerre de l'Union soviétique. Le 1er
septembre 2009, le président de la Pologne, Lech Kaczynski,
a appelé à « glorifier tous les soldats qui ont
combattu
pendant la Deuxième Guerre mondiale contre le nazisme allemand
et le totalitarisme bolchevique ». Peu après,
l'écrasement le 10 avril 2010 d'un avion polonais,
près de Smolensnk, dans lequel Kaczynski et 95 autres
personnes ont péri, a été utilisé par les
dirigeants polonais et d'autres pour ressusciter le vieux mensonge
selon lequel l'Union soviétique, et non les nazis, avait
perpétré le massacre de la forêt de Katyn pendant
la guerre. Cette désinformation délibérée
ignore le fait que les nazis ont tué six millions de Polonais et
que c'est l'Armée rouge, avec l'Armée populaire
polonaise, qui a finalement libéré la Pologne de
l'occupant nazi et rendu au peuple polonais le
territoire perdu à l'Ouest pris auparavant par les nazis.
Notes
1. Une grande partie de
l'équipement militaire utilisé dans l'invasion a
été fabriquée par des entreprises à
capitaux américains, comme Ford, General Motors et Focke Wulfe
(I.T.& T.).
2. On estime que sept millions de Russes, hommes,
femmes et enfants, ont été tués pendant l'invasion
de 1918.
3. Hardial Bains, Les causes et les leçons de
la Seconde Guerre mondiale, Institut Marx, Engels, Staline,
Toronto, 1990.
4. La Pologne avait déjà conclu un pacte
de non-agression avec l'Allemagne en janvier 1934, le premier
État à conclure une alliance de ce genre avec le
gouvernement nazi.
5. Hardial Bains, Les causes et les leçons de
la Seconde Guerre mondiale, Institut Marx, Engels, Staline,
Toronto, 1990.
6. Cela comprend entre autres le monopole
pétrolier géant Royal Dutch Shell, le conglomérat
de l'armement Metro-Vickers et les grandes banques comme Baring,
Hambros et Crédit Lyonnais. Herbert Hoover, qui allait
bientôt devenir le président des États-Unis, avait
d'importants investissements en Russie
tsariste.
7. E.L. Woodward & Rohan Riftlep (eds.),
Documents on British Foreign Policy : 1919-1939, 3rd
series (London : HMSO, 7 :258-260, 1954).
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