Numéro
24 - 17 juin 2017
In
Memoriam
Charles
Boylan
18 mars 1943 - 17 juin 2017
C'est avec un profond chagrin que le Parti
communiste
du Canada
(marxiste-léniniste) vous informe que notre camarade Charles
Boylan
s'est éteint paisiblement un peu avant 23 heures ce 17
juin. Charles
est décédé avec à ses côtés sa
compagne bien-aimée Donna. Ses enfants
et ses proches camarades et amis étaient avec lui
toute la journée.
Charles a passé ses derniers jours
au Cottage Hospice de Vancouver Est, près de la maison où
il a
grandi. Le
centre surplombe le port où Charles a consacré une bonne
partie de sa
vie à humaniser l'environnemental social et naturel et à
faire du
Canada une zone de paix.
Avec un profond amour social et une immense
affection,
nous
transmettons nos condoléances à Donna, ses enfants
Brendan, Edana et
Thomas, son frère John, à toute la grande famille Boylan,
à tous les
camarades en Colombie-Britannique et partout au Canada et à ses
très
nombreux collègues et amis à qui il manquera
énormément.
Notre Charles a vécu la vie
pleinement, dans
toutes les conditions
et circonstances. Il a continué jusqu'à la fin de
communiquer
directement avec littéralement des centaines de personnes avec
qui il a
vécu, travaillé et partagé bonheurs et malheurs,
à cimenter l'unité du
peuple autour d'un projet d'édification nationale moderne. Il a
consacré sa
vie entière à l'émancipation de la classe
ouvrière, à l'abolition de
l'injustice coloniale et à faire du Canada une zone de paix.
Charles a donné son corps à
l'Université de la Colombie-Britannique
pour contribuer à l'enseignement. Une cérémonie
privée de
crémation aura lieu le moment voulu. Le Parti organisera une
Célébration de la
vie à
Vancouver en septembre. Un livre de condoléances en ligne sera
affiché
à www.cpcml.ca/charles
pour tous ceux et celles qui
désirent
partager leur peine et leurs expériences.
Charles a rendu le Parti fier. Notre perte
est
très grande. Il nous manquera réellement.
Comité
central
Parti
communiste du
Canada (marxiste-léniniste)
|
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Au
Parlement
• L'ordre du jour antisocial et antinational du
gouvernement Trudeau
• Projet de loi C-44, Loi No 1
d'exécution du budget de 2017
• Projet de loi C-22, Loi constituant le
Comité des parlementaires sur la sécurité
nationale et le renseignement
• Projet de loi C-23, Loi sur le
précontrôle 2016
Le gouvernement donne
des centaines de millions aux barons du bois d'oeuvre
• Non aux subsides d'État pour payer les
riches - K.C. Adams
• Des subsides pour les compagnies
forestières
• La dispute commerciale avec
les barons du bois aux États-Unis
Résultat de
l'élection générale en Grande-Bretagne
• Les élections et la situation qu'elles
ont créée
• Le peuple dit Non! à May et la crise
du système politique s'approfondit - Workers' Weekly
• Négocier avec le DUP: une autre
bévue des conservateurs
• Le voeu pieux du retour au bipartisme et
à la stabilité qu'il apporte prétendument
• Qui gouverne la Grande-Bretagne?
• La question irlandaise
47e
Assemblée
générale de l'Organisation des
États Américains
• Les pays d'Amérique latine et des
Caraïbes se préparent à contrer les manoeuvres
interventionnistes
Au Parlement
L'ordre du jour antisocial et antinational
du gouvernement Trudeau
Depuis qu'il a pris le pouvoir en novembre 2015,
le gouvernement
Trudeau a adopté 30 lois. La direction qu'il a
établie est antisociale
et antinationale et s'accompagne d'un effort pour cacher ce fait et
pour priver le peuple de toute capacité de rendre le
gouvernement
redevable de ses actions.
Mis à part l'orientation guerrière de la
politique militaire et
étrangère du gouvernement, que celui-ci
décrète sa prérogative, parmi
les plus notables des lois qu'il a adoptées il y a : des
changements au
Régime de pensions du Canada sans répondre aux
inquiétudes des
Canadiens concernant la perspective d'une retraite en
sécurité ;
une loi d'exécution du budget de 2016 pour payer les
riches ; une loi
qui met en oeuvre l'Accord économique et commercial global
(AÉCG) entre
le Canada et l'Union européenne, un accord de destruction
nationale, et
un accord de libre-échange avec l'Ukraine ; des changements
à la Loi sur la Citoyenneté qui ne
soutiennent pas les droits de citoyenneté sur une base
moderne ; des changements au Code canadien du travail
qui ne protègent pas les travailleurs qui sont attaqués
en ce moment et
n'habilitent pas les syndicats à défendre les
travailleurs mais
abrogent des restrictions probablement anticonstitutionnelles de
l'ère
Harper à la
syndicalisation, et une loi qui retire l'obligation d'Air Canada de
faire le travail d'entretien au Canada plutôt qu'à
l'étranger.
Le gouvernement cherche
maintenant à faire adopter à toute vapeur
certaines lois avant l'ajournement pour l'été. Il a
prolongé les heures
de séance du Parlement jusqu'à minuit pour les jours de
séance qu'il
reste à la Chambre des communes jusqu'à l'ajournement
du 23 juin. La
Chambre ne reprendra ses travaux qu'à la mi-septembre.
Les médias répandent beaucoup de rumeurs provenant
supposément d'«initiés » du Parti
libéral à l'effet
que Trudeau va modifier son
Cabinet et proroger (suspendre) le Parlement après
l'été afin de «
repartir à zéro » et « présenter
un nouvel ordre du jour et donner le
sentiment d'avoir un but en vue de l'élection
[d'octobre 2019] ».
Qu'ils parlent de « repartir à
zéro » montre bien le mépris des
conspirateurs libéraux et de toute l'élite dominante, y
compris les
médias, pour les normes reçues d'honnêteté
et de moralité et surtout
leur mépris pour les préoccupations des Canadiens et des
peuples du
monde.
Le programme néolibéral Changer
ensemble du Parti libéral
du Canada à l'élection fédérale
de 2015 comprenait des promesses qui
ont été présentées comme progressistes et
favorables aux Canadiens,
mais l'offensive antisociale et antinationale est telle que le plus
grand problème qui se pose au gouvernement libéral
aujourd'hui
est de faire avaler aux Canadiens l'image narcissique que le
gouvernement a de lui-même. Tout est fait pour détourner
l'attention de
la direction dangereuse dans laquelle les libéraux de Justin
Trudeau
mènent le Canada. Les autres partis du système de partis
cartellisés
participent à cet exercice partant chacun de leurs propres
positions
intéressées.
Ce sont donc la classe ouvrière et le peuple qui doivent donner
à la
société un but et un projet d'édification
nationale.
Les libéraux avaient promis de mettre en oeuvre
des réformes pour
changer le système uninominal majoritaire à un tour pour
faire en sorte
que « chaque vote compte ». N'ayant pas
été capables de vendre ce
qu'eux appelaient des réformes, ils essaient maintenant d'amener
les
partis politiques à coopérer avec les « agences du
renseignement » et à lutter contre l'«
ingérence étrangère » et les «
cyber-menaces au processus démocratique canadien ».
L'hypocrisie de
cette réforme électorale se voit dans le fait que le
gouvernement fait
de plus en plus intervenir des agences du renseignement dans le
processus électoral et embauche des consultants étrangers
payés pour mener des campagnes — tout cela au nom de la «
défense de la
démocratie ».
Justin Trudeau avait aussi promis pendant les
élections que son
gouvernement allait mettre fin à la mission de combat en Irak et
en
Syrie. La promesse a plutôt fait place à une expansion de
la mission au
Moyen-Orient et en Ukraine, à un nouveau déploiement
militaire
permanent en Lettonie et à une intensification des
préparatifs de
guerre et
des dépenses militaires de l'OTAN.
Les promesses
d'établir des relations de nation à nation avec les
peuples autochtones ont donné lieu à des
déclarations du Cabinet qu'il
va « décoloniser » la Loi sur les Indiens
et d'autres lois
alors qu'aucune réparation substantielle n'a été
accordée pour les
crimes commis dans le passé et qui sont commis aujourd'hui
contre les
peuples autochtones.
Les promesses de faire des investissements
nécessaires dans les
infrastructures ont fait place à la création de la
« Banque de
l'infrastructure » dont la mission première est de
privatiser les
infrastructures et de garantir les rendements privés sur les
grands
projets.
Sur ces questions, et sur l'effort pour
désarticuler l'opposition à
la Loi C-51, aux pouvoirs de la police secrète et à la
militarisation
par le biais de « consultations » menées par
des firmes-conseil
américaines, tout est fait pour priver les Canadiens d'une
conception
du monde qui leur permette de bâtir les mouvements pouvant tenir
les
gouvernements redevables de leurs actions. Les rumeurs à propos
de «
repartir à zéro » et la préoccupation
des libéraux pour leur image
contribuent à cet objectif. Pendant ce temps, les
libéraux continuent
de mettre en application leur ordre du jour antisocial et antinational
par le biais du Parlement et du pouvoir exécutif.
LML présente de l'information dans les
articles ci-dessous
sur les projets de loi que le gouvernement veut faire adopter en
priorité avant l'ajournement du Parlement pour
l'été.
Projet de loi C-44, Loi No 1 d'exécution
du budget de 2017
Le projet de loi C-44 est un projet de loi omnibus
de 300 pages qui modifie une trentaine de lois et en crée
au moins quatre autres, toutes censées faire partie de
l'exécution du budget fédéral 2017-2018.
Puisque toutes les mesures qu'il contient portent sur
l'exécution du budget, il n'y a que le Comité permanent
des finances de la Chambre
des communes qui l'a examiné jusqu'à
maintenant. Il est présentement débattu au Comité
sénatorial permanent des finances nationales. Un des
principaux éléments de ce projet de loi est qu'il
crée une « banque de l'infrastructure » dont la
mission est de faire la promotion de partenariats public-privé
dans les infrastructures
et d'assurer des retombées importantes pour les investisseurs.
Entre autres, le projet de loi C-44 apporte plusieurs
modifications aux crédits d'impôt (il abolit notamment le
crédit d'impôt pour le transport en commun) et aux taux de
taxation de l'alcool et des produits du tabac ; il modifie la Loi
sur
les
mesures
spéciales
d'importation, la Loi sur la
Société d'assurance-dépôt du
Canada, la Loi sur les banques, la Loi sur les Services
partagés Canada et la Loi fédérale sur
l'aide
financière aux étudiants, toutes à titre
d'exécution des mesures contenues dans le budget
fédéral 2017-2018.
Les mesures de destruction nationale enfouies dans le
projet de loi omnibus se constatent dans les amendements à la Loi
sur
Investissement
Canada, qui portent à un milliard de
dollars le seuil à partir duquel certains investissements
étrangers peuvent faire l'objet d'un examen du gouvernement.
Par son volume et par l'absence de débat public
ou parlementaire, bon nombre des mesures qu'il contient restent sans
explication. Par exemple, il modifie le Code canadien du travail
afin notamment de « transférer au Conseil canadien des
relations industrielles les attributions des agents
d'appel » sur les questions de santé et
sécurité et en matière de recouvrement des
salaires et autres indemnités et il touche aux congés
parentaux, aux heures de travail normatives, aux salaires et aux
congés et vacances. La loi sur le Programme de protection
des salariés est modifiée afin de «
transférer au Conseil canadien des relations industrielles les
attributions conférées aux
arbitres par cette loi ».
Le Conseil canadien des relations industrielles a
juridiction sur près d'un million de travailleurs dans les
secteurs de réglementation fédérale. Cet aspect du
projet de loi C-44 est présenté comme favorable aux
travailleurs et comme faisant suite à la promesse de «
moderniser » le Code du travail pour « renforcer et
moderniser les
dispositions relatives à la conformité et à
l'application de la loi » ; « accorder aux
employés sous réglementation fédérale le
droit de demander des modalités de travail plus
flexibles » ; « limiter le recours à des
stages non rémunérés dans les secteurs sous
réglementation fédérale ». Or, le
projet de loi ne fait aucune
référence spécifique à ces choses et se
contente de transférer l'autorité et d'accorder certains
pouvoirs ministériels, ce qui amène à se poser des
questions sur les intentions réelles du gouvernement avec tout
cela.
D'autres mesures qui semblent relatives aux annonces
budgétaires comprennent le prolongement de la période de
versement des prestations parentales à un taux réduit et
plusieurs modifications à la Loi sur les mesures de
réinsertion d'indemnisation des militaires et
vétérans des Forces canadiennes. Plusieurs
modifications sont
également faites à la Loi sur l'immigration et la
protection des réfugiés concernant les pouvoirs
ministériels ; à la Loi sur les aliments et
drogues pour « autoriser le ministre de la Santé
à fixer le prix à payer relativement à une drogue,
un instrument médical, un aliment ou un
cosmétique ».
Le projet de loi édicte la Loi sur la Banque
de l'infrastructure du Canada qui constitue la Banque de
l'infrastructure du Canada en société d'État pour
faire des investissements et attirer l'investissement privé dans
des projets privés « d'infrastructures qui
généreront des recettes » notamment dans les
systèmes de traitement des eaux usées, le transport
public, les routes et les services publics d'électricité.
La Banque de
l'infrastructure était une
proposition du Conseil consultatif en matière de croissance
économique du ministre des Finances Bill Morneau pour permettre
aux directeurs des grandes firmes
d'investissement et de conseil de décider de l'orientation de la
politique économique du Canada dans leur propre
intérêt. Ses recommandations sont
reprises par le ministre des Finances Bill Morneau, lui-même
fondateur de Morneau Shepell, une des plus grandes firmes canadiennes
de gestion privée des avantages sociaux des employés que
ce soit dans la santé ou les pensions et une firme qui cherche
également des occasions d'investir dans les infrastructures
privatisées. Selon Michael Sabia, pdg de la Caisse de
dépôt et de placement du Québec, les investisseurs
s'attendront de recevoir un taux de profit de 7
à 9 % de la Banque de l'infrastructure, ce qui
voudra dire une augmentation importante des coûts publics en
termes de taux d'intérêt sur le financement et les
emprunts publics.
La mission première de la banque sera
d'encourager les « partenariats public-privé »
et de répandre ces stratagèmes pour payer les riches
à toutes les grandes villes du Canada. Selon les
libéraux, les deux tiers de l'«
investissement » dans ces nouvelles infrastructures
privées ou nouvellement privatisées proviendront des
entreprises
privées ou des caisses de retraite et d'assurances. Les
investisseurs privés auront droit à un taux de rendement
garanti tandis que les coûts à long terme seront
portés par le trésor public et les Canadiens par
l'entremise des frais d'usager pour les infrastructures privées
comme les routes et les ponts. Les informations sur les investisseurs
et les
promoteurs des projets doivent être maintenues secrètes
aux termes de la loi, malgré la loi sur l'accès à
l'information puisque celle-ci exclut les aspects relevant de la
« confidentialité commerciale », en plus
d'exemptions spécifiques auxquelles aura droit la Banque de
l'infrastructure.
Enfin, le projet de loi C-44 modifiera également
la Loi sur le Parlement du Canada pour « prévoir
que le directeur parlementaire du budget rendra compte directement au
Parlement et aura le soutien d'un bureau ne relevant pas de la
Bibliothèque du Parlement » et que « la
nomination et la durée du mandat du directeur
parlementaire du budget sont celles d'un agent du
parlement ». Le directeur parlementaire du budget actuel,
Jean-Denis Frechette, dit que les modifications à la loi auront
pour effet pratique de limiter son pouvoir d'initier des rapports, de
restreindre la capacité des parlementaires de connaître
les estimés de coûts des projets du gouvernement
et d'exiger que le directeur du budget soumette les plans de
travail
annuels à l'approbation des présidents de la Chambre des
communes et du Sénat.
Projet de loi C-22, Loi constituant le Comité
des parlementaires sur la sécurité nationale
et le renseignement
Le projet de loi C-22, qui est présentement
débattu au Sénat, mettrait sur pied un «
comité de parlementaires sur la sécurité nationale
et le renseignement » constitué de neuf
députés et sénateurs, soit quatre
députés libéraux, deux sénateurs et des
députés des autres partis.
Le comité serait présidé par le
député libéral d'Ottawa-Sud, David McGuinty, le
frère de l'ancien premier ministre de l'Ontario, Dalton
McGuinty. Le député d'Ottawa-Sud a été
nommé en janvier 2016 alors que le comité n'a
pas encore été approuvé.
La création du
comité est présentée comme une mesure pour
améliorer la reddition
de comptes des agences de police et du renseignement du Canada dont les
pouvoirs ont été grandement consolidés, mais en
réalité elle institutionnalise l'arbitraire et le secret
dans la gouvernance et rend « légales » les
opérations qui ont lieu à l'extérieur de la
primauté du droit. Les membres du comité
doivent être approuvés par le Service canadien du
renseignement et de
sécurité
(SCRS) et d'autres agences de police et d'espionnage avant
d'accéder à leur poste, soit précisément
les agences dont le comité est censé surveiller les
agissements.
Le mandat du comité n'est pas de surveiller les
activités des agences mais d'examiner :
- « les cadres législatif,
réglementaire, stratégique, financier et administratif de
la sécurité nationale et du
renseignement » ;
- « à moins que le ministre
compétent ne détermine que l'examen porterait atteinte
à la sécurité nationale, les activités des
ministères liées à la sécurité
nationale ou au renseignement » ;
- « toute question liée à
la sécurité nationale ou au renseignement dont il est
saisi par un ministre ».
Les membres sont aussi tenus de prêter serment et
de « faire preuve de loyauté envers le Canada et son
peuple, dont je partage les convictions démocratiques, respecte
les droits et libertés et observe les lois » et
« je ne communiquerai à personne ni n'utiliserai des
renseignements obtenus à titre confidentiel en cette
qualité ». La
contradiction entre la loyauté au Canada, à son peuple et
à ses « convictions démocratiques »,
d'une part, et l'assujettissement des parlementaires aux pouvoirs de la
police secrète du Canada et leur engagement à ne pas
révéler ses actions perfides, de l'autre, est on ne peut
plus évidente.
Plutôt que de garantir une reddition de comptes,
le ministre de la Sécurité publique peut
déclarer n'importe quelle information un danger pour la
sécurité nationale et la divulgation de
cette information par les membres du Comité devient de facto un
acte criminel. En vertu du projet de loi, le ministre de la
Sécurité publique peut déclarer une information
hors d'atteinte et confidentielle et les membres peuvent être
traduits en justice s'ils divulguent cette information. Il y est
stipulé que « les membres ne peuvent pas avoir recours
à l'immunité parlementaire s'ils divulguent de
l'information dite
classifiée ». Le ministre de la
Sécurité publique sera autorisé à mettre
fin à une étude du comité s'il la déclare
« préjudiciable » à la
sécurité nationale et pourrait aussi refuser de divulguer
l'« information opérationnelle
spéciale ».
La raison pour classer l'information comme
secrète peut également être classée comme
secrète.
Devant le Comité sénatorial de la
sécurité nationale qui étudie présentement
le projet de loi, le ministre de la Sécurité nationale,
Ralph Goodale, a dit que la création du comité
était « un élément important de l'approche
du gouvernement en matière de sécurité nationale,
mais ce n'est d'aucune façon le seul
élément ». Goodale a dit que
le gouvernement « prépare actuellement des propositions
supplémentaires » suite à la publication du
rapport sur ses consultations dans le « cadre de la
sécurité nationale du Canada » qui font partie
des plans du gouvernement de « constitutionnaliser »
les pouvoirs de la police secrète contenus dans la Loi
C-51 du
gouvernement Harper, Loi antiterroriste de 2015. Dans ce
sens, le feuilleton de la Chambre des communes pour le lundi 19 juin
indique que le ministre Goodale va déposer un nouveau projet de
loi intitulé Loi concernant
les questions de sécurité nationale.
Projet de loi C-23, Loi sur le
précontrôle 2016
Le projet de loi C-23, Loi relative au
précontrôle de personnes et de biens au Canada et aux
États-Unis, accroît les pouvoirs et la présence
d'agents frontaliers américains au Canada, dans certains
aéroports et à certains points d'entrée sur terre
et sur mer, permet le précontrôle du fret par les agents
américains dans des usines
canadiennes, permet à des agents américains de porter une
arme et de détenir des Canadiens, de les soumettre à des
fouilles et à l'usage de la force dans les centres de
précontrôle au Canada.
Le projet de loi a été
déposé en juin 2016 mais le Comité permanent
de la Chambre des communes sur la sécurité publique et
nationale n'en a terminé l'examen que le 14 juin 2017.
Il met en application des mesures annoncées par les
gouvernements Harper et Obama en 2015 et
réitérées par Trudeau et Trump cette
année.
Le projet de loi n'a toujours pas été
débattu à la Chambre des communes ni au Sénat. Le
Parlement ajourne le 23 juin pour l'été.
Selon les médias, l'ambassadeur du Canada aux
États-Unis David MacNaughton a dit au Comité
sénatorial sur la sécurité publique et la
défense le 14 juin qu'il était «
embarrassé » que le Canada n'ait pas encore
adopté cette loi. Il a ajouté qu'il subit une pression
constante de la part des représentants du gouvernement
américain à
ce sujet.
Le commissaire à la protection de la vie
privée du Canada, Daniel Therrien, note dans une lettre
du 23 mai au Comité de la chambre qui a
étudié le projet de loi que l'administration
américaine a annoncé son intention d'introduire le
« contrôle extrême » de « tout
étranger qui désire entrer aux
États-Unis ». Il
ajoute : « Il semble que cette politique s'appliquerait
également aux zones de précontrôle au
Canada. »
Le commissaire conclut en disant: « Dans bien des
cas, toutefois, il semble que les Canadiens qui souhaitent se rendre
aux États-Unis devront faire un choix difficile aux zones de
précontrôle du Canada et aux postes frontaliers des
États‑Unis : accepteront-ils que leurs appareils soient
fouillés sans motif ou renonceront-ils à entrer aux
États-Unis? »
Selon un rapport du 15 juin de la Coalition pour
la surveillance internationale des libertés civiles, un
député libéral qui siège au comité
de la Chambre des communes a dit que le comité ne pouvait pas se
pencher sur les inquiétudes au sujet de violations des droits
des Canadiens à la frontière puisque les accords ont
déjà été signés entre
le Canada et les États-Unis. Le député a dit que
« les mains du parlement sont liées », rapporte
la Coalition. Des propositions d'amendement au projet de loi C-23 ont
été rejetés sous prétexte que la loi doit
respecter les dispositions de l'Accord
entre
le
gouvernement
du
Canada
et
le
gouvernement
des États-Unis relatif au
précontrôle dans les domaines du transport terrestre,
ferroviaire, mairitime et aérien.
Pour plus d'information sur le projet de loi C-23, voir «
Opposons-nous à tous les prétextes servant à
accroître l'autorité des États-Unis sur le Canada
et les Canadiens », LML 15
avril 2017
Le gouvernement donne des centaines de
millions
aux barons du bois d'oeuvre
Non aux subsides d'État pour payer les riches
- K.C. Adams -
Il ne se passe pas un mois sans qu'il y ait une annonce
d'un financement d'envergure de l'État pour payer les riches. Le
mois passé c'était l'annonce de l'inauguration de la
banque de l'infrastructure ; le mois d'avant, c'était
Bombardier qui recevait des millions et aujourd'hui ce sont les barons
du secteur du bois d'oeuvre qui vont
recevoir 867 millions $ de fonds fédéraux.
Ces manoeuvres pour payer les riches sont recouvertes
d'une rhétorique au sujet de la protection et de la
création d'emplois. Elles ne résolvent aucun
problème de l'économie ; en fait, elles
perpétuent tous les facteurs objectifs et subjectifs qui causent
les crises économiques récurrentes et les
difficultés que vivent la classe ouvrière et ses
communautés.
Les travailleurs forestiers produisent 22
milliards $ en valeur chaque année dont la plus grande
partie est possédée et contrôlée par
l'oligarchie financière. Mis à part la partie de la
valeur nouvelle que les travailleurs reproduisent sous forme de
salaires et d'avantages sociaux, la plus grande partie du reste est
retirée des économies
locales où elle est produite. Dans la dernière
décennie, les mêmes entreprises géantes du secteur
du bois d'oeuvre que le gouvernement fédéral gratifie
maintenant de près d'un milliard $ se sont
accaparées plus de 5 milliards $ de la valeur produite
dans les communautés forestières canadiennes et l'ont
utilisée pour acheter des
usines aux États-Unis.
CBC News écrit avec un certain cynisme :
« Des compagnies comme Canfor et West Fraser sont maintenant
protégées jusqu'à un certain point des droits
compensatoires américains sur le bois d'oeuvre parce qu'elles
possèdent plus de moulins et d'usines aux États-Unis
qu'au Canada. » Elles vont profiter des droits et des tarifs
que
les États-Unis imposent au bois d'oeuvre canadien à cause
du prix de marché plus élevé qu'elles vont toucher
sur le bois qu'elles vendent aux États-Unis et au Canada. Leurs
moulins aux États-Unis vont même recevoir leur quote-part
du montant annuel estimé de 1,7 milliard $ en droits
et tarifs sur le bois qui seront collectés à la
frontière, lorsque le gouvernement américain va les
distribuer.
L'État fournit des fonds qui ont
été amassés collectivement dans l'ensemble de
l'économie à des entreprises privées
spécifiques qui ne sont pas capables de résoudre leurs
problèmes. On a là l'exemple d'un système corrompu
et en faillite qui soutient une classe privilégiée de
détenteurs de richesse sociale au détriment du reste de
la population
et des besoins de l'économie et de la société.
Ce système qui paie les riches pour renforcer la
propriété privée et le contrôle de
l'oligarchie financière est en contradiction avec le
caractère socialisé et interconnecté de la
production de masse industrielle moderne et avec le facteur humain
central de l'économie, la classe ouvrière. L'intervention
de l'État au service des très riches montre la
nécessité d'une nouvelle direction de l'économie.
La valeur que les travailleurs produisent doit être placée
sous le contrôle des producteurs véritables. C'est ainsi
qu'ils pourront renforcer d'une manière planifiée,
méthodique et scientifique leurs secteurs, leurs
économies locales et la vaste économie canadienne
interconnectée et fournir la valeur
nécessaire à la satisfaction de l'intérêt
général de leurs communautés et de la
société.
Pourquoi les fonds publics canadiens sont-ils
utilisés de cette manière outrageante pour payer les
riches ? Quel problème cela règle-t-il ? Quelle
voie est-ce que cela ouvre aux travailleurs forestiers canadiens et
à leurs communautés ? Le gouvernement est
coincé et n'a pas d'autres solutions que de payer les riches et
attaquer
les travailleurs. La situation est biaisée en faveur des riches.
L'oligarchie financière refuse de renoncer à sa richesse
insensée, à son pouvoir, à son privilège,
à son contrôle et à son édification
d'empire. Les travailleurs doivent prendre l'initiative et prendre
contrôle de leur travail et de leur vie et placer
l'économie sur la voie d'une direction
nouvelle d'édification nationale qui règle les
problèmes qu'amène la production industrielle de masse.
L'économie a besoin d'un objectif moderne qui est de servir le
peuple au moyen de la coopération, de son habilitation politique
et de son contrôle sur les affaires économiques,
politiques et sociales qui le concernent.
Pour l'oligarchie financière, il n'existe rien
d'autre que servir ses intérêts privés en
compétition avec d'autres détenteurs de richesse sociale
et par l'exploitation des producteurs véritables, la classe
ouvrière. L'oligarchie financière n'est pas capable de
résoudre les problèmes de la production industrielle de
masse parce qu'elle divise
l'économie moderne en groupes concurrents qui se font la guerre
dans le cadre de l'édification d'empire et exploite ceux qui
font le travail.
Pour résoudre les problèmes de
l'économie moderne, on a besoin d'une coopération large.
La richesse sociale que produit la classe ouvrière ne doit pas
être retirée de l'économie et être
transférée à une élite
privilégiée. On a besoin de la valeur que les
travailleurs produisent pour la réinvestir dans
l'économie et la société. On ne peut pas
résoudre les problèmes si l'accumulation privée de
la richesse sociale demeure l'objectif d'une économie qui est
pourtant entièrement socialisée. Il faut établir
un nouvel objectif, soit de servir les producteurs véritables,
leur économie et le bien-être du peuple et de la
société, qui est conforme aux conditions
socialisées de la production et de la
distribution industrielles de masse.
Utiliser la richesse sociale que les travailleurs
produisent au sein d'une économie socialisée pour payer
une classe privilégiée de riches est quelque chose de
corrompu et insensé. Ceux qui possèdent et
contrôlent les forces productives essentielles et l'État
ne sont pas intéressés au changement. Ils utilisent leur
richesse sociale, leur privilège de
classe et l'État pour bloquer le changement et priver la classe
ouvrière de son droit de bâtir le Nouveau. Pour
transformer la situation, la classe ouvrière doit organiser ses
propres quartiers généraux politiques et ses propres
institutions afin de devenir suffisamment puissante pour priver
l'oligarchie financière et son État de son pouvoir de
perpétuer
ces manoeuvres scandaleuses pour payer les riches et de priver les
travailleurs de leur droit de résoudre les problèmes
économiques, politiques et sociaux de l'économie moderne.
Unissons-nous pour bâtir le
Nouveau !
Des subsides pour les compagnies forestières
Les barons américains du bois de construction
ont organisé une dispute commerciale autour des 7
milliards $ d'exportations annuelles de bois d'oeuvre en
provenance du Canada. Ils l'ont fait pour faire monter les prix du
bois, augmenter leur contrôle du marché du bois et
concentrer la production en un plus petit nombre de
mains. Le gouvernement américain a consenti à les
accommoder et a imposé un ensemble de droits compensatoires
à des entreprises canadiennes spécifiques qui se montent
à 20 % pour le bois exporté et comprennent un
tarif additionnel de 10 % à partir du 23 juin. En
réponse à cela, le gouvernement canadien a
mis 867 millions $ en fonds publics à la disposition
des compagnies forestières qui ont des établissements au
Canada.
L'oligarchie financière de la Forteresse
Amérique du Nord possède et contrôle les grandes
compagnies forestières canadiennes directement et par le biais
des grandes bourses. Sauf quelques exceptions, les grandes compagnies
qui ont des installations au Canada en possèdent aussi aux
États-Unis et vont bénéficier des prix plus
élevés et de
l'affaiblissement de leurs concurrents plus petits par les tarifs
américains. Les géants forestiers de la
Colombie-Britannique, Canfor Corporation et West Fraser Timber Co. Ltd.
possèdent maintenant plus de moulins et d'usines aux
États-Unis qu'au Canada. Weyerhaeuser, qui est de loin le plus
grand oligopole forestier des États-Unis, possède et
contrôle directement une filiale canadienne.
La plus grande partie des fonds fédéraux
va être constituée de garanties de prêts et d'aide
directe aux firmes de l'industrie forestière pour de
l'innovation et la mise en marché de leurs produits ailleurs
qu'aux États-Unis. « Innovation » veut dire
essentiellement l'introduction de machinerie dans la production et la
distribution pour
remplacer les travailleurs actifs. Environ 90 millions $ des
fonds publics promis vont être utilisés pour le partage de
travail et la formation de travailleurs forestiers dans le cadre du
régime de l'assurance-emploi. On s'attend à ce que
plusieurs milliers de travailleurs forestiers perdent leur emploi dans
les deux prochaines années suite à
la fermeture d'usines plus petites et au recours accru à la
machinerie et à la technique avancée dans les usines plus
grandes.
Le communiqué de presse du ministre des
Ressources naturelles
Les subsides ont été annoncés lors
d'une conférence de presse tenue conjointement le 1er juin
par le ministre des Ressources naturelles, Jim Carr, la ministre des
Affaires étrangères, Chrystia Freeland et le ministre du
Commerce international, François-Philippe Champagne. Les fonds
fédéraux s'ajoutent à différents fonds
provinciaux dont
un 7,7 millions $ de la part du gouvernement de la
Colombie-Britannique.
On lit ce qui suit dans un communiqué du
ministère fédéral des Ressources naturelles :
« Exportation et développement Canada disposera
de 500 millions de dollars pour offrir des solutions de gestion du
risque et de financement commercial, y compris des prêts et des
garanties d'emprunts, à des entreprises forestières
viables. La
Banque de développement du Canada mettra 105 millions de
dollars de financement commercial à la disposition des
entreprises forestières admissibles dans l'immédiat et
à moyen terme. »
[On remarquera les termes « viables »
et « admissibles » qui pourraient priver de
prêts plusieurs petits moulins ayant été grandement
affaiblis par l'infestation de dendroctone du pin ponderosa - LML]
« Le gouvernement pourrait décider de
débloquer des fonds pour des garanties d'emprunt
supplémentaires si la conjoncture le justifie...Les mesures
annoncées aujourd'hui comprennent de nouveaux investissements de
l'ordre de 260 millions de dollars visant à : appuyer
les efforts déployés pour développer les
marchés d'exportation
et promouvoir la diversification des produits du bois canadien,
au-delà de ceux qui sont visés par les droits des
États-Unis sur le bois d'oeuvre ; aider les
collectivités et les organisations autochtones à
améliorer le rendement de leurs initiatives dans le secteur
forestier ; prolonger temporairement la période maximale
des accords de
travail partagé, pour la faire passer de 38
à 76 semaines, en vue de réduire le nombre de mises
à pied ; apporter un soutien additionnel pour aider les
travailleurs touchés à mettre leurs compétences
à niveau et à se tourner vers de nouvelles
possibilités...Ces démarches protègent les
intérêts des Canadiens contre les droits imposés
sur le bois d'oeuvre canadien par le département du Commerce des
États Unis. Elles s'ajoutent aux efforts déployés
récemment pour assurer la croissance et le dynamisme continus de
ce secteur. Le gouvernement du Canada continue d'exhorter ses
homologues américains à annuler cette mesure commerciale
injuste et injustifiée. »
Faits en bref
« En 2016, l'industrie forestière a
représenté 22 milliards de dollars du PIB du Canada.
En 2015, l'industrie forestière du Canada a employé
plus de 200 000 Canadiens, dont 9 500 dans les
collectivités autochtones. Le secteur forestier est à
l'origine d'une portion considérable du revenu de plus
de 170 collectivités rurales, et on compte plus de 600
scieries qui produisent du bois d'oeuvre résineux au
Canada. »
« Les exportations canadiennes de bois
d'oeuvre résineux
« Le Canada exporte du bois d'oeuvre
résineux dans plus de 140 pays. Il en exporte aujourd'hui
pour 1,6 milliard de dollars en Chine, soit 25 fois plus
qu'en 2002. Pendant la même période nos exportations
vers la Corée du Sud, l'Asie du Sud-Est et le Royaume-Uni ont
bondi de plus de 200 %,
dépassant les 700 millions de dollars.
« Le commerce du bois d'oeuvre
résineux avec les États-Unis
« Aux États-Unis, 90 % des
maisons sont construites à l'aide de bois d'oeuvre
résineux. Or, la production intérieure ne répond
qu'à 70 % de la demande. Le reste est importé
presque entièrement du Canada. Les États-Unis sont la
première destination des exportations de produits forestiers du
Canada (18 milliards de
dollars américains en 2016). Selon les calculs de la
National Association of Home Builders des États-Unis, une
augmentation de 1 000 $ US du coût d'une maison
neuve empêche plus de 150 000 Américains et
leurs familles d'accéder à la propriété.
Depuis 2005, des entreprises canadiennes ont investi
plus de 5 milliards de dollars américains dans le secteur
forestier des États-Unis. »
[Les grandes compagnies forestières n'ont pas
investi ce 5 milliards $ de valeur dans les
communautés forestières du Canada où elle a
été produite, ce qui aurait renforcé et
diversifié les économies locales au-delà du seul
produit social forestier. Ce problème du contrôle de la
valeur produite et de la destination de son
investissement doit être abordé dans le cadre d'un projet
d'édification nationale qui donne une nouvelle direction
prosociale à l'économie - Note du LML]
« Aux États-Unis, le secteur de la
construction résidentielle emploie 3,8 millions
d'Américains. L'imposition de droits pourrait y compromettre
quelque 8 000 emplois et faire perdre des millions de dollars
en salaires. Le Canada est le principal acheteur des produits
forestiers de 27 États américains (7,2 milliards de
dollars américains en 2016). »
La dispute commerciale avec les barons
du bois aux États-Unis
L'ancien vice-président exécutif et
directeur général du Conseil du libre-échange pour
le bois d'oeuvre Carl Grenier a dit ceci à CBC News :
« Si le conflit dure, les États-Unis vont
collecter plus de droits compensatoires sur les produits
canadiens. » Soulignant que c'est la quatrième fois
que le département du Commerce des États-Unis impose de
tels droits compensatoires, il a ajouté qu'«
en 2006, 500 millions $ des sommes prévues par
l'accord final se
sont retrouvés dans les poches des producteurs de bois d'oeuvre
américains. La coalition américaine actuelle du bois
d'oeuvre est toujours aussi avide d'obtenir une rançon de ce
genre. Les États-Unis ont appris à déjouer le
système. Les autorités américaines se fichent bien
de la façon dont les forêts sont gérées.
Elles s'intéressent uniquement à la
possibilité de chasser du marché les exportateurs
canadiens de bois d'oeuvre quand les prix sont bas. »
L'annonce de la menace de droits compensatoires sur le
bois d'oeuvre en décembre dernier et leur imposition en mai
combinées à une demande élevée ont
mené à une forte hausse des prix de marché du bois
d'oeuvre. Selon plusieurs, l'objectif de la dispute commerciale, mis
à part l'élimination de concurrents et le coup d'argent
rapide au
moyen des droits compensatoires, est l'augmentation des prix du bois et
l'argent que cela procure. Le secteur américain du bois
d'oeuvre, qui comprend maintenant un grand nombre de compagnies
basées au Canada, ne peut approvisionner que 70 %
environ du marché du bois lorsque celui-ci est fort. Les
importations en provenance
du Canada empêchent les prix de marché de monter en
flèche quand la demande est élevée. Les droits et
les tarifs agissent comme contrepoids à la pression à la
baisse sur les prix qui provient de l'approvisionnement canadien.
Business in Vancouver rapporte que c'est bien
ce qui se passe. « En ce moment, les prix du bois aux
États-Unis sont si élevés qu'on s'attend à
ce que plusieurs producteurs de bois d'oeuvre canadiens vont être
capables de payer les droits sans avoir à réduire leur
production. Quelques scieries plus petites cependant, surtout dans la
région de l'Intérieur de la Colombie-Britannique,
pourraient être forcées de fermer leurs portes ou à
tout le moins de réduire leur production périodiquement.
Au début de l'année, les producteurs de bois d'oeuvre
canadien vendaient leur produit juste au-dessus de 300 $US le
mille pieds-planche. Avec les droits compensatoires, leur prix
se situe à environ 370 $US (le mille
pieds-planche). »
Le Globe and Mail cite Susan Yurkovich, la
présidente du Conseil du commerce du bois d'oeuvre de
Colombie-Britannique : « Les marchés en ce moment
continuent d'être forts et les prix du bois d'oeuvre
amoindrissent l'impact [des droits compensatoires] qui est largement
transféré aux consommateurs
américains. »
Yurkovich estime cependant qu'avec l'impact des droits
et du tarif additionnel de 10 % qui sera appliqué
le 23 juin « les fabricants de produits du bois du Canada
vont voir leurs profits avant impôt tomber de 1,8
milliard $ en 2016 à 1,4 milliard $ cette
année et à 1.1 milliard $
en 2018, alors que les États-Unis vont émettre des
droits qui vont s'approcher de 30 % sur le bois d'oeuvre du
Canada. Les droits pourraient se monter à 1,7
milliard $ par année ».
Ces droits, sauf si un accord est signé
prévoyant un remboursement des exportateurs canadiens, sont
distribués parmi les fabricants de bois d'oeuvre
américains, qui comprennent les grandes entreprises
basées au Canada qui possèdent maintenant des moulins aux
États-Unis.
CBC News écrit : « Des compagnies
comme Canfor et West Fraser sont maintenant protégées
jusqu'à un certain point des droits compensatoires sur le bois
d'oeuvre parce qu'elles possèdent maintenant plus de moulins et
plus d'usines aux États-Unis qu'au Canada, bien que leurs usines
canadiennes pourraient être forcées de réduire la
production à un moment donné. »
Résultat de l'élection
générale en Grande-Bretagne
Les élections et la situation qu'elles ont
créée
Le Marxiste-Léniniste publie dans ce
numéro des articles
sur les élections législatives qui ont eu lieu en
Grande-Bretagne le 8
juin tirés du numéro du 14 juin de Workers'
Weekly, une publication du Parti communiste révolutionnaire
de Grande-Bretagne (marxiste-léniniste).
Depuis que ces articles ont été
publiés, il a été confirmé que le
Discours du Trône, appelé Discours de la reine, qui devait
être
prononcé le 19 mai, a été reporté
au 21 juin. De plus, bien que des
rumeurs aient circulé que le discours allait être
retardé pour
permettre la conclusion d'une entente de « confiance et de
soutien »
avec le Parti unioniste démocrate (DUP) qui a fait élire
dix députés
dans des circonscriptions du nord de l'Irlande, aucun accord n'a
été
conclu jusqu'à présent.
Ce qui est certain, c'est que toute la « question
de l'Irlande »
est de retour au centre de l'arène politique. En effet, la
première
ministre conservatrice, Theresa May, a rencontré cinq partis du
nord de
l'Irlande à ce sujet dans la semaine qui a suivi
l'élection, puisqu'un
accord doit être conclu entre les partis du nord de l'Irlande
d'ici
le 29 juin sinon Westminster va imposer son administration directe
une
fois de plus. L'Assemblée du l'Irlande du Nord a
été suspendue depuis
que l'accord de partage des pouvoirs entre les républicains et
les
unionistes a été rompu en mars.
Lors de ces rencontres, le président du Sinn
Féin, Gerry Adams, a
dit à Theresa May que les négociations avec le DUP pour
l'amener à
soutenir le gouvernement conservateur violent l'Accord du Vendredi
saint. Suite à sa rencontre avec May le 15 juin, Adams a
déclaré : «
Nous avons dit à la première ministre May qu'elle et son
gouvernement ont enfreint l'Accord du Vendredi saint et fermé
les yeux
depuis longtemps sur les actions perturbatrices du DUP. » Il
a ajouté :
« Nous avons dit à la première ministre qu'à
notre avis elle joue avec
l'Accord du Vendredi saint dans un effort
désespéré pour s'accrocher au
pouvoir. Nous avons rappelé au gouvernement
britannique qu'il doit mettre en oeuvre dans leur entier les aspects de
l'accord qui ne l'ont pas encore été et les accords
subséquents.
L'Accord du Vendredi saint et les accords qui l'ont suivi ont
changé la
relation qui existe entre nos deux îles. C'est un exemple de
succès de
résolution de conflit dans le monde entier. » Pour sa
part, Theresa
May a dit que « si nous n'en arrivons pas à une
résolution de la
question, nous allons devoir considérer ce que nous devrons
faire pour
nous assurer que l'Irlande du Nord jouit de la stabilité
politique dont
elle a besoin. »
LML exprime aussi ses plus sincères
condoléances aux
victimes de la tragédie de la Tour Grenfell et condamne
l'irresponsabilité sociale de l'élite dominante qui a
mené à ce crime.
Aux premières heures du 14 juin, un complexe de logements
de 24 étages
a pris feu, causant la mort horrible d'un nombre encore
indéterminé d'occupants, probablement des centaines.
Jusqu'à présent le bilan officiel est de 79 morts.
Plusieurs ont dit
que la tragédie peut être attribuée à la
négligence criminelle du
gouvernement de Westminster et du Conseil du quartier de Kensington et
de Chelsea. Des manifestations de protestations ont été
organisées par
des résidents locaux accompagnées de demandes provenant
de tous les
milieux à l'effet que Theresa May doit démissionner. Son
manque
d'humanité et l'imposition d'un ordre du jour
d'austérité par son
gouvernement ont aussi poussé les gens à présenter
une telle demande.
Même la reine d'Angleterre a a rendu
visite aux survivants de la tragédie, ce que la première
ministre a
refusé
de faire.
Un facteur qui complique encore plus la situation et
démontre
l'ampleur de la crise politique qui frappe la démocratie
représentative
est que les négociations du Brexit doivent débuter lundi
le 19 juin et
que les négociateurs de l'UE s'impatientent devant la situation
dans
laquelle la Grande-Bretagne se trouve en ce moment.
Le peuple dit Non! à May et la crise
du système politique s'approfondit
- Workers' Weekly -
L'élection générale du 8 juin
a été une catastrophe pour Theresa May et le Parti
conservateur, voire pour l'ensemble des cercles dominants de
Grande-Bretagne qui doivent maintenant tirer les marrons du feu avec
les négociations du Brexit.
Le Parti conservateur a remporté 318
sièges alors qu'il en détenait 331 (y compris le
président d'assemblée), soit huit de moins qu'il en faut
pour former la majorité, tandis que le Parti travailliste a
remporté 262 sièges, soit 30 de plus qu'au
parlement
précédent. La classe dominante est dans un tel
désespoir qu'elle conseille à Theresa May de demeurer
première ministre même si sa stratégie pour obtenir
un mandat pour « un gouvernement fort et stable »
est dans une voie sans issue. May tente avec peine de conclure
une entente avec le Parti unioniste démocrate (DUP) du nord de
l'Irlande pour former le gouvernement. Cela n'est pas sans provoquer
dans certains milieux la peur que la « question
irlandaise » refasse surface et vienne bousculer les plans
de la classe dominante pour poursuivre en toute tranquillité son
offensive antisociale et antinationale.
Voici certaines observations concernant le
résultat de l'élection :
- Le vote contre le Parti conservateur est un vote
contre l'austérité néolibérale.
- Les jeunes ont participé à
l'élection et ont voté contre les conservateurs à
cause de leur programme d'austérité.
- Les régions métropolitaines, Londres
notamment, ont choisi le Parti travailliste.
- Les libéraux démocrates n'ont pas fait
de percée avec leur promesse de tenir un deuxième
référendum sur le Brexit. L'électorat les a
rejetés pour l'avoir trahi en formant une coalition avec les
conservateurs.
- Le Parti travailliste d'Écosse et le Parti
conservateur d'Écosse ont tous deux faits des gains aux
dépens du Parti national écossais (SNP) qui voulait
renverser la décision du référendum sur le Brexit.
Les travaillistes ont réussi à faire valoir que le SNP ne
s'oppose pas
à l'austérité tandis que les conservateurs ont
réussi à faire valoir qu'un deuxième
référendum sur l'indépendance de l'Écosse
serait une diversion. Les gains des conservateurs écossais ont
renforcé le vote conservateur à l'échelle de la
Grande-Bretagne mais pas suffisamment pour compenser les pertes
encourues ailleurs.
- Dans le nord de l'Irlande, le Sinn Féin et le
Parti unioniste démocrate (DUP) ont fait des gains aux
dépens du Parti travailliste social-démocrate (SDLP) et
des unionistes de l'Ulster respectivement. Ce virage est
également perçu comme l'expression de l'opposition aux
politiques
d'austérité.
- Le vote référendaire en faveur du
Brexit ne s'est pas traduit en un appui à la première
ministre May ni en un rejet de Jeremy Corbyn de l'opposition
travailliste.
- Les tentatives de détruire le Parti
travailliste à la veille de l'élection ont lamentablement
échoué. Le pari de ceux qui ont incité à la
révolte des députés travaillistes contre Corbyn
était tout aussi malavisé que le pari de ceux qui ont
conseillé
à Theresa May de déclencher une élection
hâtive.
- Les conséquences du
« pari » catastrophique qu'une élection
hâtive permettrait de remplacer la faible majorité
conservatrice par une majorité décisive restent
imprécises quant à l'avenir de Theresa May et du Parti
conservateur. Les conséquences
pour la classe dominante, mis à part la dérision
générale pour la première ministre, ne se sont pas
encore toutes manifestées.
- Les conservateurs ont
fait une bien mauvaise campagne avec les services d'une des firmes
privées que les cercles dominants embauchent pour gérer
les élections ces temps-ci. Ces firmes privées ont
remplacé les partis politiques comme organisations primaires
établissant le lien entre les
électeurs et le système de démocratie dite
représentative. Elles croient que la façon de gagner une
élection est de dépolitiser le corps politique, en optant
pour la stratégie du dénigrement de l'adversaire, bien
que tout le monde sache que les électeurs détestent les
publicités qui sont des attaques personnelles. Le refus du parti
au pouvoir de discuter des enjeux de fond fait qu'il est impossible
pour lui maintenant de créer l'impression que c'est le peuple
qui a décidé des enjeux de l'élection et
donné un mandat au prochain gouvernement. Dans cette
élection,
grâce en partie à la présence de Jeremy Corbyn qui
a su présenter avec éloquence le besoin d'un programme
d'opposition aux politiques d'austérité, le peuple a pu
exprimer son opposition à ces politiques. Il y a aussi le
Manifeste conservateur qui, au grand dam des conservateurs,
était « parsemé d'arsenic », pour
citer un membre désenchanté du Parti conservateur. Tout
cela montre à quel point les conservateurs sont
détachés des préoccupations des travailleurs et du
peuple de Grande-Bretagne qui ont vu dans Jeremy Corbyn un champion
de leur demande de changement en leur faveur plutôt qu'en faveur
des riches.
L'appel à une élection hâtive a
été une débâcle pour les cercles dominants,
y compris pour les pouvoirs de police utilisés en rapport avec
les attentats de Manchester et du Pont de Londres. Les pouvoirs de
police sont l'axe central du plan de « gouvernement fort et
stable » de Theresa May mais l'élection a fait
ressortir l'hypocrisie et l'irrationalité de cette approche.
Jeremy Corbyn a pu se présenter comme le champion de
l'opposition aux coupures dans les budgets des services policiers.
À cela s'ajoutent les révélations que les services
de
sécurité avaient eux-mêmes formé ces forces
terroristes pour intervenir en Libye et en Syrie, qui ont montré
que c'est l'État qui est derrière ces attentats.
Dans l'ensemble, les élections montrent que les
arrangements imposés à la société au milieu
du XIXe siècle maintiennent au pouvoir des représentants
de la classe capitaliste qui ne sont pas aptes à gouverner et
continuent de maintenir le peuple à l'écart du pouvoir.
Ces arrangements sont en crise parce qu'ils ne sont plus perçus
comme permettant d'établir un mandat qui est l'expression de la
volonté du peuple. Le système politique de
démocratie dite représentative est plongé dans une
telle crise qu'il ne permet plus de rien résoudre. Il n'a pas
donné à Theresa May le mandat pour le Brexit et un
gouvernement « fort et stable ». Bien au
contraire, il a montré que sa demande d'un mandat
« fort et stable » a été
rejetée. Entre-temps, une autre élection se
prépare et on ne saurait
rien prédire quant à ses résultats.
Beaucoup attribuent les résultats
d'élection aux personnalités mais cela empêche de
voir les enjeux de fond. La discussion sur les personnalités
sert à désinformer et dépolitiser le corps
politique. Au lieu de bâtir des institutions et des arrangements
qui sont sous leur
contrôle et de s'engager dans le renouveau démocratique,
les travailleurs et le peuple se font dire de se fier au courage et aux
convictions de gens comme Jeremy Corbyn, bien que ce soit le
système qui les marginalise et qu'il soit en mal de renouveau.
L'inaptitude de Theresa May ne fait que mettre en évidence la
crise
du système de démocratie représentative, elle n'en
est pas la cause. De même, pour donner suite aux promesses de
renverser l'offensive antisociale il faut une organisation qui habilite
le peuple. Le système électoral et de gouvernance qui
prétend représenter « le
peuple » et l'« intérêt
national » alors qu'en fait il représente les
intérêts privés d'oligopoles qui opèrent sur
le plan international doit être remplacé. Les
intérêts privés se livrent à une concurrence
à couteaux
tirés pour le contrôle des avoirs de différents
États dans leur quête de domination mondiale. Il est
crucial d'en tenir compte dans la discussion sur la voie vers l'avant
qui soit en faveur des travailleurs et du peuple.
Négocier avec le DUP:
une autre bévue des conservateurs
Le Parti conservateur a entrepris des
négociations avec le Parti unioniste démocrate (DUP),
une formation réactionnaire du nord de l'Irlande. C'est une bien
mauvaise décision. Le premier faux pas des conservateurs a
été de déclencher une élection
générale trois ans à l'avance dans l'espoir
d'aller chercher 50 sièges de plus. Ils
ont plutôt perdu 34 sièges. Cette décision de
négocier avec le DUP pour former un gouvernement est leur
deuxième faux pas.
Les conservateurs misent leurs espoirs sur les dix
sièges que détient le DUP. Celui-ci en profite pour
essayer d'obtenir des concessions concernant les arrangements dans le
nord de l'Irlande, arrangements établis par l'Accord du Vendredi
saint. Les conservateurs espèrent qu'une entente avec le DUP
leur redonnera le contrôle du parlement. Le chef
du Sinn Féin Gerry Adams a tout de suite fait remarquer que ce
geste des conservateurs ne fait qu'exposer la prétention du
gouvernement britannique d'être l'« intermédiaire
impartial » entre « deux traditions » en
Irlande. Il expose sa prétention de neutralité. Il faut
savoir que s'il n'y a pas, par ailleurs, d'entente entre le DUP et le
Sinn Féin d'ici le 29 juin, la suspension de
l'Assemblée de l'Irlande du Nord devra faire place au pouvoir
britannique direct. Alors si le DUP fait partie du gouvernement
conservateur à Londres, les choses vont décidément
se compliquer pour les pouvoirs en place.
Selon les informations en date du 13 juin, la chef
du DUP Arlene Foster n'était pas revenue à Belfast comme
prévu et il semble évident qu'on va bientôt
annoncer la conclusion d'un « accord de confiance mutuelle et
d'approvisionnement ». Madame Foster a indiqué que
l'accord devra comprendre une entente sur le Brexit et le «
contre-terrorisme » et un engagement à « faire
ce que doit » pour l'économie du nord de l'Irlande.
Il est connu que le DUP ne veut pas de « frontière
rigide » entre le nord et le sud et qu'il réclame
plus de dépenses publiques dans le nord, ce qui ne fait
qu'illustrer à quel point le gouvernement britannique n'est ni
impartial ni
neutre, comme ne cesse de le répéter Gerry Adams.
Être « neutre » et «
impartial » est ce que l'Accord du Vendredi saint demande du
gouvernement britannique. Ce n'est donc pas une décision sans
conséquence. Déstabiliser l'Irlande après avoir
déstabilisé l'ensemble des îles britanniques, c'est
passer du mauvais au pire.
La réalité est qu'il ne manque que trois
sièges à Theresa May pour avoir la majorité au
parlement britannique puisque les sept députés du Sinn
Féin refusent d'y siéger. Dans le système corrompu
de partis de cartel, une autre option serait de soudoyer trois
députés des autres partis par des négociations
secrètes tout en présentant cela comme
étant pour le plus grand bien et pour la stabilité
à l'approche des pourparlers du Brexit. Ce serait une
troisième bévue pour les conservateurs.
Le voeu pieux du retour au bipartisme et à
la stabilité qu'il apporte prétendument
L'opinion selon laquelle les élections
législatives en Grande-Bretagne marquent un retour à la
politique dominée par deux partis est un voeu pieux des cercles
dominants. Le système bipartite a été
instauré au XIXe siècle avec un parti qui
représentait des intérêts fonciers et un parti qui
représentait des intérêts commerciaux. Ensemble,
ils
représentaient la dictature des intérêts des
classes possédantes contre la classe ouvrière.
Beaucoup d'eau a coulé sous les ponts depuis
lors, notamment l'introduction du suffrage universel et la
création du Parti travailliste en 1906, conséquences
de la lutte des travailleurs pour se donner le pouvoir de
décision. Aujourd'hui, les libéraux ont été
écartés et la lutte semble se dérouler entre les
conservateurs et les travaillistes, mais
un système bipartite n'est pas seulement deux partis qui
changent de place périodiquement.
Pendant un siècle,
les partis au service de la classe dominante sont parvenus à
établir une base sociale parmi le peuple. Les associations
locales des partis, ainsi que les syndicats et d'autres organisations,
comme les organismes culturels, sociaux et économiques, ont agi
comme courroies de transmission de ces partis pour récolter des
votes et les
partis étaient le lien entre les gouvernants et les
gouvernés, entre les dirigeants et les dirigés.
Même les milliers d'organismes caritatifs que préside la
famille royale agissent comme courroies de transmission et liens avec
les partis au gouvernement. Avec la montée du
thatchérisme dans les années 1980, l'ancien but de
la société a été renversé.
Thatcher ne reconnaissait même pas que la société
existe et a exigé que chacun se débrouille seul. Avec la
domination du libre-échange néolibéral et la
destruction nationale, toutes les anciennes façons de faire les
choses sont devenues périmées. Les tentatives de les
ressusciter en permettant aux petits partis de jouer un rôle et
en espérant que la
formation de gouvernements de coalition réussisse n'ont pas
permis de surmonter le fait que le système de partis
dépolitise et désinforme le corps politique et le peuple
continue de réclamer le pouvoir de décider de ses
affaires.
Aujourd'hui, la démocratie électorale n'a
aucune crédibilité. Les partis politiques paient des
intérêts privés pour mener leurs campagnes qui
désinforment les électeurs. Ils les privent d'une
conception du monde qui leur est propre et les asservissent à ce
que d'autres décident en leur nom. Les élections ne sont
plus des moyens de traduire la «
volonté populaire » en « volonté
légale » sous forme d'un gouvernement de parti.
D'autre part, dans le passé les élections
servaient à résoudre les contradictions dans les rangs de
la classe dominante par un système d'accommodements
raisonnables. Elles établissaient une coexistence pacifique sous
forme d'un gouvernement de parti et permettaient ainsi d'avoir un
gouvernement stable. Si la majorité n'était pas atteinte,
alors
un gouvernement minoritaire éphémère servait
à rétablir l'équilibre entre les
intérêts contraires et un gouvernement majoritaire suivait.
Aujourd'hui, les conditions pour des «
accommodements raisonnables » et la stabilité
n'existent plus. L'anarchie règne dans la base économique
et imprègne toutes les affaires politiques, sociales,
culturelles, nationales et internationales. Les intérêts
privés des oligopoles n'acceptent aucune autorité
au-dessus de la leur. Les négociations,
qui comprennent les élections comme une forme de
négociations, ne sont plus la méthode utilisée
pour résoudre les différends dans les rangs de ces
intérêts privés et tous les arrangements du
passé ont été ou sont rejetés.
L'anarchie s'accompagne de
la violence et du recours croissant à un gouvernement de
pouvoirs de police, pas un gouvernement des lois. Tout comme dans
l'économie, en politique le pouvoir est concentré dans
les mains des oligopoles qui se sont emparés des institutions
étatiques et des fonctions sociales de l'État- les forces
armées, les
services de renseignement, le fonctionnement de la fonction publique,
les services de santé, l'éducation et même les
organismes caritatifs. Ces intérêts privés
gèrent tout pour le profit, pas le « bien
commun », et cela inclut les élections.
Bien qu'il est vrai que le Parti travailliste est
prêt à former un gouvernement minoritaire, non pas en
formant une « alliance progressiste », mais en
demandant le soutien des autres à son manifeste populaire, la
classe dominante ne permettra pas sans résistance un changement
de la direction de l'économie. Le peuple devra s'organiser
pour priver les cercles dominants de leur pouvoir de priver le peuple
de ce qui lui appartient de droit. Jeremy Corbyn a dit que le Parti
travailliste proposera un discours alternatif au Discours de la Reine
le 19 juin lorsque la Chambre des communes se réunira. La
revendication du peuple pour un ordre du jour contre
l'austérité et celle des
cercles dominants qui réclament la suprématie des
intérêts privés s'affrontent en Grande-Bretagne
comme jamais auparavant depuis que l'ordre du jour
d'austérité a été imposé dans les
années Thatcher et le New Labour est devenu son champion sous
Tony Blair. Les travailleurs doivent faire le bilan de cette
expérience pour que leur lutte pour
décider eux-mêmes de leurs affaires reste entre leurs
mains.
Notre sécurité est dans la lutte pour les
droits de tous ! C'est le temps d'intensifier notre travail pour
le renouveau du processus politique et d'exiger la reconnaissance des
droits de tous !
Notre
sécurité est dans la lutte pour les droits de tous!
C'est
le temps maintenant d'intensifier le travail pour le renouveau
politique
et de demander la reconnaissance de nos droits!
Qui gouverne la Grande-Bretagne?
Certains comparent la débâcle du Parti
conservateur aux dernières élections
générales de 1974 lorsqu'en février cette
année-là Edward Heath avait gagné une faible
majorité
sans pouvoir former un gouvernement. Heath avait posé sa
désormais célèbre question : « Qui
gouverne la Grande-Bretagne ? » et la réponse
avait été retentissante : ce n'était pas lui.
À cette époque les mineurs constituaient une puissante
force organisée et la lutte des mineurs pour la reconnaissance
de leurs droits avait forcé une autre élection tenue en
octobre 1974. Harold Wilson du Parti travailliste était
sorti vainqueur de cette élection et avait formé un
gouvernement
majoritaire. Ainsi, à la lumière de cet exemple certains
prédisent qu'une autre élection aura lieu cette
année et qu'on peut s'attendre à ce que le Parti
travailliste fasse des gains et forme un gouvernement majoritaire.
Évidemment, le problème avec ce
scénario est que les conditions de 2017 ne sont pas du tout
celles de 1974, quand l'économie keynésienne
était en crise et que l'État providence commençait
à s'effondrer. Aujourd'hui rien n'est prévisible puisque
les forces en présence et les intérêts
privés ne sont plus ce qu'ils étaient. Le défi qui
se pose pour la classe ouvrière est de devenir une force
politique organisée à part entière. Cela
nécessite de nouvelles organisations de base qui
élaborent la politique indépendante de la classe et qui
mobilisent la classe ouvrière pour réaliser cette
politique indépendante. La classe ouvrière ne peut pas se
permettre de simplement céder le pouvoir à
des représentants qu'elle ne choisit même pas et sur
lesquels elle n'exerce aucun contrôle. Nous n'avons qu'à
regarder les députés travaillistes qui se sont
révoltés contre Corbyn. De qui ont-ils obtenu leur
mandat ? Comment ont-ils été
réprimandés ? Qui décide ?
Aujourd'hui la classe ouvrière sait très
bien qui domine : c'est l'oligarchie financière. La
question est plutôt qui décide de qui gouverne ? Et
le défi qui se pose à la classe ouvrière est de
priver l'oligarchie financière du pouvoir de la priver de ce qui
lui appartient de droit, y compris le droit des travailleurs de se
gouverner
eux-mêmes et d'exercer un contrôle sur les décisions
qui affectent leurs vies. Pour y arriver, les travailleurs doivent
remplacer les partis politiques qui les divisent sur une base sectaire
par des organisations politiques de base dont le rôle ne se
limite pas à remplir un bulletin de vote pour céder le
pouvoir aux autres mais à avoir en main le pouvoir
de choisir des candidats et de contrôler l'ordre du jour.
Les travailleurs doivent s'organiser pour discuter des
résultats des élections. Ils doivent placer leurs propres
droits aux commandes de la discussion comme point de départ de
leurs analyses et de leurs plans d'action, et non les analyses
provenant des cercles dominants et de leurs médias. C'est ce que
doivent faire les travailleurs pour se préparer
aux luttes à venir.
La question irlandaise
Le gouvernement britannique négocie
présentement avec le Parti unioniste démocratique (DUP)
dans le but de former une majorité au parlement britannique et
former le gouvernement. Cependant, le dirigeant du Sinn Féin,
Gerry Adams, a mis les pendules à l'heure. Pour lui, il n'y a
rien à négocier avec le DUP. L'approche du
gouvernement britannique aux pourparlers dans le nord de l'Irlande est
intéressée et n'a rien de neutre ni d'impartial, a fait
valoir le dirigeant du Sinn Féin. Il a expliqué de
façon claire que les institutions politiques doivent être
établies sur la base des conditions acceptées et
contenues dans l'Accord du Vendredi saint et que rien de moins ne sera
accepté.
Gerry Adams et les candidats du Sinn Féin s'adressent à
la presse suite à l'élection.
|
Le Sinn Féin a remporté sept sièges
aux élections mais refuse de siéger parce qu'il ne
reconnaît pas le pouvoir britannique sur le nord de l'Irlande et
refuse de prêter allégeance à la reine.
Au lendemain des élections, Gerry Adams a
commenté les résultats de la campagne électorale
de Westminster :
« Toutes mes félicitations à
Michelle O'Neill et à notre équipe du nord, y compris
chacun de nos candidats et leurs familles pour leurs formidables
résultats dans ces élections. Nous avons augmenté
nos votes dans chaque circonscription. « Il s'agit d'un
véritable effort national du Sinn Féin et je tiens
à remercier tous nos activistes qui ont
voyagé de différentes régions de l'île pour
venir assurer ce résultat historique pour notre parti.
« Le Sinn Féin respecte le mandat que nous
avons obtenu ainsi que l'électorat qui a voté si
abondamment.
« Les nationalistes et les républicains
ont tourné le dos à Westminster et acceptent que ce
centre de gravité politique se trouve maintenant dans
l'île de l'Irlande.
« Le Taoiseach et le DUP doivent concentrer leurs
efforts sur la restauration des institutions politiques.
« Theresa May a demandé un mandat pour le
Brexit, l'austérité et l'érosion des droits
humains et elle a eu sa réponse.
« Le gouvernement irlandais doit saisir
l'initiative et exiger un statut spécial pour le Nord dans le
contexte des négociations du Brexit. »
Plus tard Adams a dit : « Il s'agit
d'élections très réussies pour le Sinn Féin.
« Nous sommes ici aujourd'hui à la
recherche d'une entente qui permettrait de rétablir
l'Exécutif et les institutions en fonction de
l'égalité, du respect et des droits de tous. Ceci peut et
doit être fait en mettant en oeuvre les ententes
déjà conclues.
« Le gouvernement britannique n'est pas neutre ni
impartial. Son approche aux pourparlers est complètement
intéressée.
« Toute entente avec le DUP et les conservateurs
ne bénéficiera pas au peuple du nord, à notre
économie, à nos services publics ni à obtenir un
statut spécial pour le nord au sein de l'Union européenne.
« Il est nécessaire que les partis
progressistes travaillent ensemble.
« Nous avons besoin d'un solide contrepoids au
Parti conservateur et au DUP. »
Au sujet des commentaires d'Enda Kenny, le Taoiseach
(premier ministre) de la République de l'Irlande, suite à
sa conversation avec Theresa May après les élections,
Adams a appelé le gouvernement irlandais et le nouveau Taoiseach
à « affirmer leur rôle et à protéger
l'Accord du Vendredi saint ainsi que les autres ententes ».
« Le Taoiseach a raison d'exprimer des
préoccupations au sujet de toute entente entre le DUP et le
Parti conservateur. Le point de vue du Sinn Féin est qu'une
telle entente ne saurait être dans les meilleurs
intérêts du peuple d'Irlande et en particulier du nord,
toutes allégeances politiques confondues.
« Le problème dans la position du
Taoiseach est son refus de reconnaître que le gouvernement
britannique n'a jamais été impartial ni objectif dans sa
relation avec l'Irlande.
« Le Sinn Féin n'a jamais reconnu que le
gouvernement britannique est impartial ou neutre.
« Les arrangements pour restaurer les
institutions politiques n'ont pas besoin de se prolonger. Les
problèmes sont bien connus, ils sont enracinés dans les
ententes existantes et il en relève au DUP de cesser son
opposition à la mise en oeuvre des questions touchant aux
droits, lesquelles sont au coeur des difficultés que nous
connaissons
présentement.
« La période de règne conservateur
ininterrompu depuis 2010 a été une source constante
d'instabilité pour le processus politique.
« La nature partisane et pro-unioniste du
gouvernement britannique a contribué directement à la
profonde crise politique actuelle dans le nord.
« Si le DUP ne se donne pas comme priorité
de restaurer les institutions et décide plutôt
d'être réduit à appuyer une minorité
dysfonctionnelle au gouvernement de Londres, alors les partis devraient
envisager d'inviter un président indépendant pour
superviser les procédures.
« Le Sinn Féin a soulevé cette
éventualité au début du processus de pourparlers
il y a déjà plusieurs mois. »
Pour Gerry Adams il est clair que le Sinn Féin
« continuera d'insister sur un retour rapide aux institutions
tout en ayant à l'oeil les machinations à
Londres ».
« Un aspect positif de ces élections est
que les médias britanniques ont parlé de la politique et
de l'histoire du DUP et ont ainsi contribué de façon
positive quoique tardive à l'éducation du peuple
britannique », a ajouté Adams.
47e Assemblée
générale de l'Organisation des États
Américains
Les pays d'Amérique latine et des Caraïbes
se préparent à contrer les manoeuvres interventionnistes
Marche à Mexico le 16 juin 2017. La bannière dit: Non
à l'impérialisme étasunien en Amérique
latine et dans les Caraïbes - Luis Almagro Persona Non Grata au
Mexique - Ça suffit, le cynisme de Luis Videgaray!
La 47e session ordinaire de l'Assemblée
générale de l'Organisation des États
Américains (OEA) aura lieu du 19 au 21 juin à
Cancun au Mexique sous le thème : « Renforcement du
dialogue et de la concertation au service de la
prospérité ». Elle devait se tenir à
Mexico mais le lieu a été changé le mois
dernier par le gouvernement hôte « pour des raisons
logistiques ». Un journal local, le Yucatan Times, a
rapporté que la raison principale du changement de
dernière minute de l'emplacement en était une de
sécurité du fait que le 26 avril, un groupe de
travailleurs agricoles est entré dans le palais
législatif de Saint Lazarus qui
abrite la Chambre des députés du Mexique et l'a
occupé pendant au moins 3 heures pendant lesquelles
personne n'a pu entrer dans l'édifice ou en sortir. [1]
La bannière déclare la réunion de
l'OÉA « close »
|
C'est probablement la possibilité de
manifestations de masse dans la capitale contre l'OEA et le rôle
servile joué par le Mexique face au projet américain de
changement de régime au Venezuela qui a inquiété
le gouvernement déjà profondément impopulaire
d'Enrique Peña Nieto et provoqué le changement de lieu.
Cancun, un centre de
tourisme dans la péninsule du Yucatan au Mexique, est moins
accessible que la ville de Mexico et les manifestations peuvent y
être plus facilement contenues par la police.
Le Mexique a annoncé le rôle qu'il jouerait
à l'Assemblée générale de l'OÉA peu
de temps après la réunion des ministres des Affaires
étrangères de l'OÉA le 31 mai à
Washington, soit celui « d'examiner la situation au
Venezuela » qui n'a pas donné les résultats
voulus par les États-Unis, le Canada et le Mexique. Lors de
cette
réunion, les 14 membres de la Communauté
caribéenne (CARICOM) et les pays appartenant à l'Alliance
bolivarienne pour les peuples de notre Amérique (ALBA) ont
refusé d'adopter une déclaration interventionniste
proposée par les États-Unis, le Canada, le Mexique et
deux autres États membres. Dans un communiqué, le
ministère des
Affaires étrangères du Mexique a déclaré
qu'il continuerait à faire pression pour que la
résolution soit adoptée à l'Assemblée
générale en exprimant sa «
préoccupation » face à une série
d'allégations fallacieuses contre le Venezuela qui sont
essentiellement identiques à l'opinion mise de l'avant par le
ministre des Affaires étrangères du
Mexique Luis Videgaray que le Venezuela « a cessé
d'être une démocratie fonctionnelle ». [2]
La réunion de Cancun, comme l'Assemblée
générale de l'OÉA l'an dernier tenue à
Saint-Domingue en République dominicaine, va être un forum
pour les forces qui soutiennent la souveraineté et le droit
à l'autodétermination du Venezuela pour lutter contre la
minorité dirigée par les États-Unis qui se donne
le droit de s'ingérer dans les
affaires du Venezuela. Les États-Unis vont chercher à
intimider les autres pour qu'ils appuient leur sale plan contre le
projet bolivarien du peuple Vénézuélien
commencé en 1999 sous le président Hugo Chavez.
« Ça suffit, l'interventionnisme de l'OÉA en
Amérique latine et dans les Caraïbes », Mexico, le 16
juin 2017
Cela est conforme à la façon dont les
États-Unis ont utilisé l'OEA depuis sa fondation
en 1947 en tant qu'instrument pour faciliter leur domination de
l'Amérique latine et des Caraïbes par des invasions
militaires, des occupations, des coups d'État militaires et
électoraux pour le changement de régime, le chantage
économique et plus
encore.
« Non à l'interventionnisme impérialiste
déguisé en démocratie »
|
En prévision de la réunion de Cancun, le
Secrétaire général de l'OEA, Luis Almagro, a
intensifié sa campagne personnelle contre le Venezuela,
utilisant le site Web et les comptes des réseaux sociaux de
l'organisation. Sans aucune autorisation des membres de l'OEA auxquels
il est censé rendre compte, il a publié des vidéos
de lui-même
lançant des accusations folles et sans fondement contre le
président Vénézuélien Nicolás
Maduro, des ministres du gouvernement et d'autres membres de la
direction du pays. Bien qu'il ait donné le feu vert aux forces
violentes de l'opposition qui sèment la mort et la destruction
dans les rues, les efforts d'Almagro pour briser l'opposition à
l'ingérence de l'OEA dans les affaires du Venezuela, telle
qu'exprimée par les États membres lors de la
réunion du 31 mai, ne seront pas facilement
couronnés de succès. Almagro a été
nommé pour un mandat de cinq ans en mai 2015. Il a
été fortement critiqué par les États
membres de l'OEA pour avoir utilisé le bureau du
Secrétaire
général afin de promouvoir l'ingérence
étrangère et le changement de régime au Venezuela.
Le Premier ministre de Trinité-et-Tobago, Keith Rowley, a
appelé le 31 mai Almagro à démissionner.
« Trinité-et-Tobago a enregistré une forte
objection au comportement de la direction de l'OÉA. Les
fonctionnaires de l'OEA ont pris sur eux de
traiter le gouvernement du Venezuela, le président en fait, de
manière très dérogatoire », a
déclaré Rowley. « En raison du comportement de la
direction de l'OÉA, l'OÉA s'est maintenant retirée
de toute participation significative. Et, en fait, elle a
abaissé son rôle à celui d'attaques partisanes et
menace d'avoir le même effet sur
CARICOM », a averti Rowley.
Le 14 juin, on a annoncé que la
réunion de consultation des ministres des Affaires
étrangères « pour examiner la situation au
Venezuela » sera reconvoquée à 14 heures
le lundi 19 juin. La réunion avait été
convoquée au siège de l'OEA à Washington, DC,
le 31 mai, mais elle a été suspendue sans qu'un vote
ait
été pris ou un consensus atteint sur deux projets de
déclaration très différents sur le Venezuela qui
étaient à l'étude.
Les séances plénières de
l'Assemblée générale de l'OEA doivent se tenir
les 20 et 21 juin. Les plénières de
l'année dernière ont été la scène de
luttes intenses entre ceux qui demandent une intervention
étrangère au Venezuela et ceux qui s'y opposent et dont
la position a prévalu à la fin. Dans un communiqué
publié à la fin de la
réunion de 2016 à Saint-Domingue, les États
membres de l'OEA ont exprimé leur soutien massif au dialogue
entre le gouvernement vénézuélien et l'opposition.
Ils ont aussi rejeté une tentative d'adopter des sanctions
contre ce pays.
En plus des délégations de chacun
des 34 États membres [1], 72
observateurs
permanents
ainsi
que
des
invités
spéciaux
et
des
représentants
de
la
société
civile
ont
été
invités
à
assister
à
la
réunion.
Notes
1. À l'origine composée de 35
États membres, l'OÉA a suspendu Cuba en 1962 sur une
base anticommuniste. Bien que la suspension ait été
levée en 2009, Cuba a indiqué qu'elle n'avait aucun
intérêt à revenir à l'OEA. Le Venezuela est
présentement inclus dans les 34 États membres, mais
il est en train
de se retirer de l'organisation. On peut consulter la liste des
invités ici
2. Lire: « La
manigance impérialiste est éventée à
l'Organisation des États américains », LML 3
juin 2017
Lisez Le
Marxiste-Léniniste
Site web: www.pccml.ca
Courriel: redaction@cpcml.ca
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