Le Marxiste-Léniniste

Numéro 23 - 10 juin 2017

Non à la politique de défense guerrière du Canada

Intensifions la lutte pour faire du Canada une zone de paix

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Non à la politique de défense guerrière du Canada
Intensifions la lutte pour faire du Canada une zone de paix
Les conséquences antisociales et antinationales de la militarisation de l'économie
« Interopérabilité » - un euphémisme pour l'intégration et l'annexion des Forces canadiennes au service de l'édification d'empire - Tony Seed

Le sommet de l'OTAN avance le renforcement militaire en Europe
Le « partage du fardeau et la lutte au terrorisme » impérialistes accroissent le danger de guerre
Basse manoeuvre pour justifier l'augmentation des dépenses militaires - Charlie Vita
Annonces sur la présence militaire des États-Unis en Europe et la création d'une « cellule de renseignement sur le terrorisme »

Bellicisme de Trump au Moyen-Orient
La stratégie de diviser pour régner de l'administration américaine - Sam Heaton
Des accords qui ciblent la résistance au colonialisme, à l'impérialisme et à l'occupation - Hilary LeBlanc

17e anniversaire de la déclaration conjointe nord-sud en Corée
Un mouvement déterminé du peuple coréen pour la réunification - Yi Nicholls

Nouvelle mission de l'ONU en Haïti
L'intervention et l'occupation impérialistes sont la cause de l'instabilité et de l'insécurité, pas la solution - Enver Villamizar

L'ingérence antidémocratique du Canada dans les affaires du Venezuela
Un sous-comité parlementaire continue de produire des prétextes pour un changement de régime - Margaret Villamizar
Des forces canadiennes prennent part à des exercices militaires américains près des côtes du Venezuela


Non à la politique de défense guerrière du Canada

Intensifions la lutte pour faire du Canada
une zone de paix

Le Parti communiste du Canada (marxiste-léniniste) lance l'appel à tous à condamner la « nouvelle politique de défense » annoncée par les libéraux de Trudeau le 7 juin. Cette politique ne répond pas aux besoins du Canada en matière de défense mais aux exigences des impérialistes américains et des plus grands monopoles de la défense et d'autres intérêts privés qui demandent que les pays de l'OTAN augmentent leurs dépenses militaires et accélèrent leurs préparatifs de guerre. La nouvelle politique de défense comprend une hausse de 70 % du budget militaire du Canada au cours des dix prochaines années, l'accroissement des forces armées, l'adoption des méthodes de guerre par les drones et la guerre cybernétique, une plus grande militarisation de l'Arctique et l'achat de nouveaux avions et bateaux de guerre.

Les scénarios présentés par le gouvernement libéral dans lesquels des soldats canadiens seront déployés dans des guerres d'agression et d'occupation à l'étranger et l'imposition d'une « politique de défense » établie sur la base de consultations avec des « partenaires », à savoir l'industrie de l'armement et les puissances étrangères, posent de graves dangers. Dans l'approche de ce gouvernement pour qui la gouvernance est une affaire de relations publiques, la participation du Canada à la guerre est présentée comme un facteur « contribuant à la stabilité et à la paix dans le monde ». Ce qui est faux. La grande insécurité que ressentent les peuples aujourd'hui est une conséquence directe des guerres d'agression et d'occupation impérialistes qui ont ravagé et menacent de ravager des pays et des régions entières. La « nouvelle politique de défense » du Canada qui, par cette phraséologie à la mode, est appelée politique de « protection, sécurité, engagement » promet d'autres guerres en invoquant une suite étourdissante de prétextes qui mettront les Canadiens et les peuples du monde en danger.

Parmi les prétextes pour la guerre énoncés dans le document du ministère de la Défense nationale il y a :

- Détecter et dissuader les menaces ou les attaques visant le Canada et s'en défendre ;

- Détecter et dissuader les menaces et les attaques visant l'Amérique du Nord et s'en défendre en partenariat avec les États-Unis, notamment par l'entremise du NORAD ;

- Diriger des efforts de l'OTAN ou de coalitions visant à dissuader et à vaincre des adversaires, y compris des terroristes, à l'appui de la stabilité mondiale ou contribuer des forces à ces efforts ;

- Diriger des opérations de paix et des missions de stabilisation internationales avec les Nations Unies, l'OTAN et d'autres partenaires multilatéraux ou contribuer à celles-ci ;

- Participer au renforcement des capacités à l'appui de la sécurité d'autres pays et de leur capacité d'apporter une contribution à la sécurité à l'étranger ;

- Prêter assistance aux autorités civiles et aux organismes d'application de la loi, y compris ceux chargés de la lutte contre le terrorisme, à l'appui de la sécurité nationale et de la sécurité des Canadiens à l'étranger ;

- Prêter assistance aux autorités civiles et aux partenaires non gouvernementaux à la suite de catastrophes ou d'urgences majeures survenant au pays ou à l'étranger.

Cette orientation imprudente annoncée par le gouvernement Trudeau est ni plus ni moins qu'un coup d'État pour le compte de l'industrie de la défense. L'industrie de l'armement du Canada ne se distingue pas de celle des États-Unis. Les plus grandes entreprises ont leur siège social aux États-Unis. À tel point que les ventes d'armes directes du Canada aux États-Unis ne sont pas officiellement comptabilisées comme des ventes à l'étranger. Elles n'ont pas besoin de permis, contrairement aux ventes à d'autres pays. Il est futile d'essayer de déterminer où finit l'« industrie de la défense » du Canada et où commence celle des États-Unis. Les prétentions que ces ventes sont « bonnes pour l'économie » et vont « créer des emplois » n'ont aucun fondement.

Les plus de 30 milliards $ de dépenses militaires additionnelles annoncées pour les dix prochaines années, qui dans la plupart des cas seront versés aux plus grands monopoles de l'armement, sont une expression du parasitisme de l'économie canadienne et d'un énorme gaspillage de la richesse sociale du Canada. Ce chiffre ne comprend pas les coûts des déploiements militaires futurs ni des « décisions concernant la défense continentale et la modernisation du NORAD » qu'annonce le document du ministère. Si beaucoup ont déjà noté quelle grande différence ces sommes pourraient faire si elles étaient investies dans le soutien au bien-être des Canadiens, tout aussi significatif est le fait que cette richesse sociale est soustraite au développement de l'économie dans tous les secteurs et toutes les régions.[1]

L'insécurité que ressentent les Canadiens et les peuples du monde aujourd'hui est en grande partie l'expression d'un manque de contrôle sur leurs affaires, notamment sur la direction de leur société. Cette « politique de défense » est un exemple clair des conséquences de ce manque de contrôle par la vaste majorité et de l'usurpation de ce contrôle par une petite élite dominante dépravée. Le PCC(M-L) affirme que le peuple a le droit de délibérer des questions qui concernent la guerre et la paix. L'examen de la politique de défense et les consultations du gouvernement Trudeau habilitent plutôt des intérêts privés et laissent les impérialistes décider de la position du Canada sur ces questions, avec pour conséquence d'engager le Canada sur une voie toujours plus agressive et guerrière. Ce choix doit être rejeté.

Arrêtez de payer les riches monopoles de l'armement !
Le Canada a besoin d'un gouvernement antiguerre !
Intensifions la lutte pour faire du Canada une zone de paix !

Note

 1. À titre d'exemple, selon certaines études avec 10 milliards $ par année, le Canada pourrait financer entièrement l'enseignement postsecondaire et abolir les frais de scolarité. On estime que le service universel de garderie coûte 11 milliards $ par année. On connaît le besoin urgent d'investissements dans les services de santé du Canada.

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Les conséquences antisociales et antinationales de la militarisation de l'économie

La politique de défense du Canada Protection, Sécurité, Engagement a été dévoilée le 7 juin. Elle devait être présentée en décembre dernier mais son dévoilement a été retardé plusieurs fois. Une indication de qui cette politique sert est le fait qu'elle a été présentée au gouvernement américain plusieurs semaines avant d'être rendue publique au Canada.

Le thème « protection, sécurité, engagement » est expliqué comme suit dans le communiqué du ministère de la Défense :

« Protection au pays à l'aide de forces armées prêtes et aptes à défendre sa souveraineté, à apporter une aide en cas de catastrophe naturelle, à appuyer les opérations de recherche et sauvetage, ou à répondre à d'autres urgences ;

« Sécurité en Amérique du Nord active au sein du partenariat de défense renouvelé avec le NORAD et avec les États-Unis ;

« Engagement dans le monde en faisant participer la Défense dans les opérations canadiennes contribuant à la stabilité et à la paix dans le monde. »

Depuis la publication de la politique de défense, le ministre de la Défense Harjit Sajjan a entrepris une tournée pour en faire la promotion, notamment lors d'une réunion de la Chambre de commerce de Vancouver le 9 juin. Il a dit que l'essence de la « nouvelle politique », qui prévoit une augmentation massive des dépenses militaires, est de « faire notre part sur la scène internationale dans la protection de nos intérêts et en soutien à nos alliés, guidés par les valeurs d'inclusion, de compassion, de gouvernance responsable, de respect de la diversité et des droits humains ».

Le leitmotiv du gouvernement Trudeau est « Pour un gouvernement ouvert et responsable ». À qui est-il ouvert et envers qui est-il responsable ? On est censé comprendre qu'il est ouvert au peuple mais comment est-ce possible si les citoyens n'exercent aucun contrôle sur les décisions qu'il prend, surtout sur les questions concernant la guerre et la paix ? La politique de défense démontre clairement que le gouvernement Trudeau est responsable envers les intérêts de l'oligarchie financière qui va tirer des profits faramineux des dépenses militaires effrénées. La prétention que la militarisation renforce l'économie du Canada est tout aussi illusoire.

Selon le document du ministère, le budget militaire annuel du Canada va évoluer comme suit :

C'est plus de 62,3 milliards $ d'augmentation sur une période de 20 ans. Selon les données du ministère, le financement total de la défense pour les vingt prochaines années sera de 553 milliards $ mais en réalité l'augmentation sera beaucoup plus élevée. Le ministère dit que « bien que certaines opérations puissent être financées à même le budget de défense existant, d'autres exigeront que la Défense nationale présente une demande de fonds supplémentaires ». Et cela ne comprend pas « les décisions de financement nécessaires pour les déploiements futurs ainsi que les décisions concernant la défense continentale et la modernisation du NORAD ».

Les médias et les cercles officiels obscurcissent le but réel de la militarisation de l'économie en affirmant à tort qu'elle renforce l'économie, ou qu'elle sert à « défendre » et à garantir la paix. Elle n'a pas d'autre but que de soutenir l'agression et de produire le profit capitaliste maximum pour les entrepreneurs de la défense et les grands intérêts financiers. Les travailleurs doivent être particulièrement vigilants car ils se font constamment dire que la production militaire produit des bienfaits, comme la « création d'emplois », et que les avancées technologiques dans les domaines militaires leur apportent une sécurité d'emploi.

On voit aussi envers qui le gouvernement Trudeau est responsable dans le fait que les coûts de la nouvelle politique de défense ont été établis entièrement par des firmes privées. Le ministre de la Défense nationale dit s'appuyer principalement sur le travail « des spécialistes en établissement des coûts de défense à l'échelle mondiale de Deloitte ». De plus, les méthodes d'établissement des coûts « ont été soumises à l'examen par des tiers, effectués par cinq cabinets comptables externes, à savoir : Ernst & Young, KPMG, FMC, Samson et associés, et Raymond Chabot Grant Thornton ».

Au sommet de 2014, les pays membres de l'OTAN ont formellement accepté la demande des États-Unis que chacun consacre au moins 2 % de son produit intérieur brut (PIB) aux dépenses militaires, demande qui a été réitérée par le président Trump. Le ministre de la Défense annonce qu'« après consultation avec ses alliés », le Canada a modifié sa façon de calculer les dépenses militaires en pourcentage du PIB. Il dit que « le Canada a sous-déclaré ses dépenses militaires » pour l'OTAN, notamment en excluant « des dépenses militaires assumées par d'autres ministères ». Selon la nouvelle méthode de calcul, en 2016-2017 le Canada a consacré 1,19 % de son PIB à la défense et d'ici 2014-25 il y consacrera 1,4 % de son PIB. En 2024-25, l'achat d'équipements majeurs représentera 32,2 % de ses dépenses militaires, dépassant le 20 % demandé par l'OTAN.

Les effectifs des forces armées canadiennes seront augmentés. L'effectif total de la Force régulière passera de 3 500 à 71 500 personnes et celui de la Force de réserve de 1 500 à 30 000. Le Canada achètera 15 nouveaux navires de guerre et 88 avions de combat pour remplacer ses CF-18. Cela comprend l'achat des 66 avions à réaction déjà annoncé. La politique de défense ne dit pas si le gouvernement achètera les Super Hornets de Boeing ou les F-35 de Lockeed Martin comme remplacement. Le Canada a contribué environ 450 millions $ au développement des F-35 jusqu'à présent.

La « nouvelle politique » tend vers la spécialisation des forces armées canadiennes dans les opérations clandestines et la guerre cybernétique, dont la cible sont les Canadiens et les peuples étrangers. Le ministère de la Défense créera 120 nouveaux postes du renseignement militaire et 180 postes du renseignement civil et renforcera la capacité du « Commandement du renseignement des Forces canadiennes ». Il accordera la priorité à « l'expansion des capacités des FAC pour le commandement et le contrôle interarmées, le renseignement interarmées, la surveillance et la reconnaissance, tout en améliorant ses capacités de collecte, analyse et fusion de renseignement et en appuyant l'expertise du milieu universitaire en matière de défense et de sécurité ».

Le Canada achètera et utilisera des drones « capables de mener des opérations de surveillance et des frappes de précision ». La nouvelle politique annonce que le Canada va améliorer ses capacités de mener des « cyberopérations actives contre d'éventuels adversaires dans le contexte de la mission militaire autorisée par le gouvernement ».

Tout cela montre qu'en plus d'être une bénédiction pour les plus grandes entreprises privées du secteur de la défense en position de privilège, la nouvelle politique de défense du Canada va remettre ses universités et centres de recherche à la disposition de l'industrie de la défense. À cet égard, le ministère entend adopter un modèle de recherche qui s'appuie davantage sur la recherche et le développement conjoints des secteurs universitaires et privés. Cela comprend la surveillance, les outils de la cyberdéfense, l'espace, l'intelligence artificielle, les systèmes télépilotés, l'analyse des données et les contre-solutions aux engins explosifs improvisés.

Les conséquences négatives de la politique de défense ne s'arrêtent pas là. Le Globe and Mail rapporte que « si le document du ministère est censé être complet, plusieurs décisions n'ont pas encore été prises par les libéraux, comme si le Canada va adhérer ou pas au système de défense antimissile des Américains ». En fait, en référence à des rencontres prochaines sur la « modernisation » des arrangements du NORAD, le ministre Sajjan a laissé entendre que le Canada pourrait adhérer au bouclier antimissile des États-Unis. Sa réponse aux questions des journalistes laisse entendre que toutes les options sont sur la table : « Notre politique ne change pas concernant le bouclier antimissile. Nous allons examiner toutes ces menaces, des airs, des mers et sous-marines. »

Concernant le NORAD, le ministère affirme que le Canada va « accroître sa capacité à respecter ses engagements en vertu du NORAD en améliorant sa capacité de surveillance et de réaction dans les domaines aérospatial et maritime et en améliorant sa capacité de satellite. Nous allons également nous munir de chasseurs perfectionnés et nous assurer de demeurer interopérables avec nos alliés américains. »

Cette « nouvelle politique de défense » n'est pas pour la paix mais pour la guerre. Elle est antinationale et antisociale. Elle met le trésor public à la disposition de la militarisation sans retenue de l'économie avec toutes ses conséquences destructrices, malgré la propagande du ministre de la Défense et des médias monopolisés à l'effet que cela va créer des emplois et la stabilité. L'état de santé de l'économie est déterminé par ses assises, pas par des exercices de relations publiques de gouvernements qui ne rendent des comptes qu'à des intérêts privés. Une des conséquences de la militarisation de l'économie est l'inflation. Les lourdes dépenses à des fins militaires créent l'inflation parce qu'en dernière analyse l'augmentation de ces dépenses et la militarisation de l'économie en général représentent une réduction de la production de biens et services pour les travailleurs et donc une réduction de la circulation de ces biens. Des biens et services sont produits pour maintenir une armée permanente, des forces de répression et un arsenal militaire qui continue de grossir. Les armes produites ne circulent pas dans l'économie. Les dépenses militaires massives contribuent à créer des déficits budgétaires que les gouvernements cherchent à résorber en imprimant de l'argent, en plus d'augmenter les taxes et impôts, de couper les services, etc. Cela crée une disproportion inflationniste, une situation décrite par la formule « trop de dollars pour trop peu de biens ».

LML donnera d'autres informations sur les effets destructeurs de la militarisation de l'économie canadienne. LML appelle les Canadiens à s'opposer à cette militarisation de l'économie et à l'accélération des préparatifs de guerre. Multiplions les efforts pour faire du Canada une zone de paix !

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« Interopérabilité » -- un euphémisme pour l'intégration et l'annexion des Forces canadiennes au service de l'édification d'empire

La « nouvelle politique de défense » des libéraux de Trudeau appuie l'objectif d'une plus grande « interopérabilité » avec les opérations militaires des États-Unis et de l'OTAN. Cela est répété pas moins de 23 fois dans le document.

Pourtant le 6 juin les médias et l'élite dominante faisaient grand cas du discours du 6 juin de Chrystia Freeland selon qui le Canada veut « forger une nouvelle orientation souverainiste à la lumière d'un climat politique international turbulent » et contrer « l'isolationnisme ». Ce n'était que pour justifier une expansion militaire sans précédent sous prétexte de « fermeté » . « Se fier uniquement au bouclier protecteur des États-Unis ferait de nous un État client, a dit la ministre. Une telle dépendance ne serait pas dans l'intérêt du Canada. »

L'interopérabilité a un but précis. L'OTAN définit elle-même l'interopérabilité comme étant « la capacité des alliés à agir de manière cohérente, efficace et efficiente dans l'atteinte d'objectifs tactiques, opérationnels et stratégiques ».

L'interopérabilité a été un mantra des Forces armées canadiennes depuis que les libéraux de Pearson et de Paul Hellyer ont intégré les trois branches des forces dans les années 1960. En fait, l'installation au pouvoir des libéraux a été une opération de changement de régime des États-Unis suite au refus du gouvernement conservateur de John Diefenbaker de permettre aux États-Unis d'installer des missiles nucléaires Bomarc en sol canadien.

Les fonctionnaires utilisent cet euphémisme pour justifier le maintien et l'augmentation des budgets militaires, car des fonds importants sont exigés pour la technologie militaire utilisée par les États-Unis. Michael Byers a écrit en 2015 que « l'interopérabilité est un concept ambigu qui peut être facilement manipulé pour générer les résultats souhaités ».

C'est étroitement lié au diktat des États-Unis que les « alliés » de l'OTAN doivent adopter la soi-disant « normalisation » des armes et de la technologie de l'OTAN. Les États-Unis ont utilisé cette exigence pour tasser les monopoles d'armes rivaux d'Europe, accroître leur domination sur le marché mondial et intégrer toutes les forces militaires sous leur commandement stratégique. Un exemple de cela est la décision de la Marine royale canadienne de remplacer les torpilles britanniques Tigerfish sur les sous-marins de classe Victoria par des torpilles Mark 48 fabriquées aux États-Unis. La marine est la branche des forces canadiennes la plus intégrée aux forces armées américaines.

Aujourd'hui, les avions de combat Rafales français atterrissent sur des porte-avions américains, tandis que les avions de combat européens Typhoons sont utilisés par les forces aériennes britanniques, allemandes, italiennes et espagnoles durant leurs opérations avec les États-Unis.

L'interopérabilité est souvent invoquée pour justifier la participation aux exercices militaires et navals des États-Unis et de l'OTAN au Canada ou aux États-Unis mêmes, ainsi que dans le monde entier. Le commandant en chef des forces armées de l'OTAN issues des traités ainsi que de NORAD est toujours un Américain.

Selon la constitution des États-Unis, tous les commandants militaires des États-Unis sont subordonnés au commandant en chef des forces armées américaines, le président des États-Unis. En fait, cela signifie que, selon le traité NORAD, Donald Trump est le commandant en chef des forces canadiennes, l'homme contre qui, selon les médias, serait dirigée la politique de Justin Trudeau !

La nomination occasionnelle d'un officier canadien pour commander un exercice ici et là est présentée comme un exemple de comment une force armée colonisée fait le poids dans le panthéon romain et même comme un exemple de « bilatéralisme » et de « multilatéralisme » qui sert à maintenir la souveraineté.

L'interopérabilité est un principe de fonctionnement du ministère de la Défense nationale qui dicte la nomination des plus hauts gradés parmi les commandants les plus expérimentés des Forces canadiennes. Au cours des quinze dernières années ou plus, il n'y a pas eu un chef d'état-major qui n'a pas été approuvé ou formé par les forces armées américaines comme leur laquais.

Cela permet également leur intégration transparente à des postes lucratifs dans les monopoles d'armes américains basés au Canada. Le général Charles Bouchard, promu comme « héros » par le gouvernement proguerre de Stephen Harper durant une cérémonie indécente sur la colline parlementaire et durant la Coupe Grey pour sa bravoure lorsqu'il a commandé de destruction aérienne de la Libye par l'OTAN en 2011 - un crime de guerre - a été immédiatement nommé lobbyiste en chef pour le Canada par Lockheed Martin.

L'un des principaux objectifs de l'intégration des forces canadiennes ainsi que de celles du Mexique à l'armée américaine est de pouvoir opérer comme une seule unité au sein du continent des Amériques sous la bannière de « la sécurité continentale » et de l'intégration « binationale » ou « trinationale ». Cela permet aussi aux forces armées américaines d'entrer facilement au Canada et au Mexique sous un prétexte ou un autre sans faire face à une résistance significative. Depuis le 11 septembre et le reproche fait au Canada d'avoir soi-disant laissé entrer des terroristes aux États-Unis, les gouvernements successifs ont mené des projets détaillés à différents niveaux de l'État qui vont dans ce sens.

Aujourd'hui, il n'y a pas une journée sans que les forces armées américaines ne s'exercent en sol canadien au nom de « l'interopérabilité ». L'interopérabilité n'est pas réciproque. Les exercices militaires qui mettent en pratique « l'interopérabilité » visent à acquérir une « connaissance du domaine » (de la géographie, de la topographie, de la démographie, des systèmes de transport et des routes) et sont présentés comme des opérations « conjointes ». Aujourd'hui, le territoire canadien qui comprend les voies navigables et terrestres partagées avec les États-Unis, comme les Grands Lacs, et l'espace aérien, sont maintenant sous le commandement militaire des États-Unis. Les forces de sécurité des États-Unis opèrent au Canada sans même que les diverses agences de sécurité nationale du Canada soient au courant, alors qu'elles sont censées protéger les Canadiens contre les menaces internes et externes.

Mis à part la base de sous-marins nucléaires des États-Unis à Nanoose dans l'île de Vancouver, les États-Unis possèdent bien au-delà de cinquante autres installations au Canada, y compris des bases de la CIA, du FBI, de la Garde côtière et d'agents douaniers dont plusieurs sont inconnues du public. Au-delà du commandement militaire, le processus d'« intégration binationale » touche aux domaines de l'immigration, des douanes, de la police et du renseignement, des ports, y compris le déploiement d'unités d'agences connexes dont la CIA, le FBI, la Garde côtière et les agents douaniers sous le commandement du US Northern Command (USNORTHCOM) qui est à l'oeuvre au Canada de façon permanente. Ce nouveau commandement régional, USNORTHCOM, a été annoncé par l'ancien secrétaire de la Défense des États-Unis, Donald Rumsfeld, le 17 avril 2002 sous les auspices du Plan unifié de commandement américain (UCP).[1] NORTHCOM devait être « dirigé par le président ou le secrétaire de la Défense » dans le but de « fournir une assistance militaire aux autorités civiles y compris des opérations de gestion des conséquences », selon Rumsfeld.

On a conféré à NORTHCOM la responsabilité des États-Unis, du Canada et du Mexique, ainsi que des régions des Caraïbes, y compris la Jamaïque et Porto Rico, et les eaux contigües des océans Atlantique et Pacifique dans un rayon de 500 milles des côtes de l'Amérique du Nord. Pour sa part, USSOUTHCOM exerce son contrôle sur l'Amérique centrale et sur l'Amérique du Sud.

Des discussions secrètes ont eu lieu en 2013 dans le but de « pleinement intégrer les forces militaires » des États-Unis et du Canada. Les réunions pour un « programme de forces intégrées Canada-États-Unis » ont eu lieu « aux échelons supérieurs avec l'ancien chef d'état-major de la Défense, le général Tom Lawson, et le président des chefs d'état-major conjoint des États-Unis, le général Martin Dempsey (aujourd'hui à la retraite), et en de ‘nombreuses occasions' ils ont discuté de la possibilité de mettre en oeuvre des ‘forces pleinement intégrées' ». Selon la CBC : « Les préparatifs furent délibérés et soutenus et ont eu lieu aux échelons supérieurs des deux forces. » Manifestement, « leurs efforts ont éventuellement été suspendus pour ensuite se concentrer sur l'amélioration de l'interopérabilité des deux forces ».[2]

Lawson, un général de l'Armée de l'air, était anciennement commandant adjoint du NORAD du juillet 2011 à août 2012. En 1988, Lawson avait été promu major et envoyé à Montgomery en Alabama au United-States Air Force Air Command and Staff College. En 2000, il était diplômé du United States Air Force Air War College.[3]

Une entente inégale a été signée en décembre 2002 dans le contexte de l'hystérie suivant les attentats du 11 septembre et elle autorise les troupes étasuniennes à entrer au Canada pour répondre à une « menace, attaque ou urgence civile » affectant de l'infrastructure essentielle ou pour protéger des « cibles potentielles » telles que des centrales nucléaires ou des oléoducs ou gazoducs. De surcroît, des ententes en vertu de l'Accord sur le statut des forces (SOFA) de l'OTAN et du Visiting Warships Act accorde l'immunité contre toute accusation criminelle au personnel militaire étasunien et étranger au Canada.

L'examen de la politique de défense précurseur de la « nouvelle politique de la défense » des libéraux de Trudeau a mis l'accent sur l'équipement de l'armée et s'il était adéquat sans parler de l'objectif de l'armée et de qui elle sert. Cette approche est conforme à celle établie par les libéraux sous Chrétien en 1994-1995 qui ont eux aussi examiné la politique étrangère et de la défense sans remettre en cause le fait que le Canada est membre de l'OTAN et du NORAD. Depuis ce temps, les gouvernements respectifs ont tous été des gouvernements proguerre qui ont de façon systématique placé l'armée canadienne sous le contrôle direct de l'armée et des agences de renseignement et du bellicisme des États-Unis. L« 'interopérabilité » est l'un des mantras qui sert cet objectif perfide.

  Oui à la souveraineté, non à l'annexion !
Canada, hors de l'OTAN !
Il faut démanteler l'OTAN et NORAD !
Faisons du Canada une zone de paix !

Notes

 1. « Northern Command To Assume Defense Duties October 1 », American Forces Press Service, 25 septembre 2002

 2. James Cudmore, « Canadian Military Explored Plan to Fully Integrate Forces with U.S. », CBC News, 30 septembre 2015

 3. Biographie : T. J. Lawson, CMM, CD Forces canadiennes. NORAD.

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Le sommet de l'OTAN avance le renforcement militaire en Europe

Le « partage du fardeau et la lutte au terrorisme » impérialistes accroissent le danger de guerre


Le 24 mai dernier, le jour où les chefs d'État et de gouvernement des pays de l'OTAN arrivaient en Belgique, 10 000 personnes ont marché dans les rues de Bruxelles à l'appel des étudiants.

Les 24 et 25 mai, le premier ministre Justin Trudeau a pris part au Sommet de l'OTAN à Bruxelles, en Belgique, où l'organisation a son siège social. La rencontre, qui coïncidait avec l'ouverture d'un nouveau quartier général de l'OTAN en construction depuis décembre 2010, a exposé l'aiguisement des contradictions entre les atlantistes européens, du côté desquels s'est rangé le Canada, et le gouvenrement Trump qui veut forcer les pays de l'OTAN à financer ses préparatifs de guerre.[1]

Malgré les contradictions entre les pays membres, tous se rallient en pratique à l'appel des États-Unis d'augmenter les capacités militaires de l'Europe. Prenant la parole à Bruxelles le 25 mai, le président américain Donald Trump a décrit sa mission comme suit : « L'OTAN du futur doit se concentrer sur le terrorisme et l'immigration, ainsi que sur les menaces de la Russie et les frontières à l'est et au sud de l'OTAN. »

Les États-Unis ont réussi dans ce sens à faire du « terrorisme et partage du fardeau » le thème de la rencontre. Cela veut dire obtenir la participation officielle de l'OTAN à la mission américaine en Irak et en Syrie et dans d'autres initiatives dites de « lutte au terrorisme » ainsi qu'à l'intensification des préparatifs de guerre et à l'augmentation des dépenses militaires des pays de l'OTAN pour atteindre la cible fixée par les États-Unis, soit 2 % du produit intérieur brut (PIB) de chaque pays.

Le Canada a répondu à cette demande en annonçant une nouvelle politique de la défense le 7 juin qui prévoit une augmentation de 70 % de ses dépenses militaires au cours des dix prochaines années, pour se situer à 1,4 % du PIB. Le Canada consacre présentement 1 % de son PBI à ses forces armées, sans toutefois comprendre les dizaines de milliards de dollars présentement alloués à l'achat de nouvelles armes et de nouveaux véhicules.

Tous les pays de l'OTAN sont officiellement d'accord avec la demande d'augmenter leurs dépenses militaires jusqu'à 2 % du PIB depuis 2014 et ils ont réitéré cet engagement plusieurs fois. À cet égard, ils se sont engagés à « définir chaque année des plans nationaux afin d'augmenter progressivement leurs dépenses en matière de défense ». Ces plans comprendront trois volets : « moyens, capacités et contributions », a expliqué le secrétaire général de l'OTAN Jens Stoltenberg. Il a ajouté qu'en 2015 tous les pays membres avaient cessé de réduire leurs dépenses militaires et qu'en 2016 les dépenses militaires totales pour l'Europe et le Canada ont augmenté de milliards de dollars. Les plans nationaux annuels servent à « maintenir l'élan », a-t-il dit.

Chaque pays doit compléter son plan annuel d'ici décembre et doit dire comment il entend atteindre la cible du 2 % du PIB, dont 20 % doit servir à l'achat d'« équipements majeurs ». Les plans nationaux doivent comprendre le financement de capacités militaires clés et chaque pays doit dire comment il entend contribuer aux missions, opérations et autres engagements de l'OTAN.

La réunion de l'OTAN a également été l'occasion d'annoncer que le Monténégro, ancienne république yougoslave, est officiellement le 29e membre du bloc militaire.

Note

 1. Le Larousse définit l'« atlantisme » comme suit : « Attitude politique de ceux qui font du pacte de l'Atlantique Nord la base et le principe de leur action et qui s'alignent sur la politique des États-Unis au nom même de ces principes ».

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Basse manoeuvre pour justifier l'augmentation des dépenses militaires


À Bruxelles le 24 mai 2017

Une controverse a éclaté au Sommet des dirigeants de l'OTAN à Bruxelles les 24 et 25 mai après l'allocution du président américain Donald Trump à l'inauguration de deux monuments au nouveau quartier général de l'OTAN, le premier commémorant les attentats du 11 septembre 2001 et le deuxième dédié à l'article 5 de la Charte de l'OTAN concernant la défense mutuelle. L'incident et la réaction des pays membres ont démontré qu'en dépit de la rivalité au sein des cercles dirigeants et des entreprises privées du secteur de la défense et du renseignement alliés à des intérêts impérialistes rivaux, ils sont de mèche pour ce qui est d'agir au détriment des peuples du monde.

Selon les rapports de presse, M. Trump n'a pas prononcé le passage suivant de son discours écrit : « Nous affrontons plusieurs menaces, mais je suis ici avec vous avec un message clair : l'engagement des États-Unis envers l'alliance de l'OTAN et son article 5 est inébranlable. » Qu'il soit intentionnel ou pas, cette omission concernant l'article 5 est un écart par rapport à la coutume : les présidents américains font toujours une mention spéciale de cette clause lorsqu'ils s'adressent à leurs alliés de l'OTAN.

L'article 5 du Traité de l'Atlantique Nord qui établit l'OTAN, signé à Washington le 4 avril 1949, stipule que « les parties conviennent qu'une attaque armée contre l'une ou plusieurs d'entre elles survenant en Europe ou en Amérique du Nord sera considérée comme une attaque dirigée contre toutes les parties ». Les parties conviennent que dans le cas d'une telle attaque, elles prendront aussitôt, « individuellement et d'accord avec les autres parties, telle action qu'elles jugeront nécessaires, y compris l'emploi de la force armée, pour rétablir et assurer la sécurité dans la région de l'Atlantique Nord ». L'article 5 a été invoqué une seule fois, soit par les États-Unis suivant les attentats terroristes du 11 septembre 2001. L'OTAN a entrepris huit missions officielles en rapport avec l'article 5.

Les médias monopolisés, des analystes et des représentants de gouvernement ont sonné l'alarme, disant que l'absence de mention de l'article 5 dans le discours de Trump signale une nouvelle attitude des États-Unis. On a tout de suite laissé entendre que les pays membres de l'OTAN ne pouvaient plus désormais compter sur les États-Unis pour se défendre en cas d'attaque et devaient dorénavant prévoir se défendre seules. Par la suite, le secrétaire à la Défense de l'administration Trump, James Mattis, le conseiller à la sécurité nationale H.R. McMaster et d'autres représentants de la Maison Blanche ont réitéré que les États-Unis continuent d'adhérer à l'article 5.

La suggestion que les pays de l'OTAN ne pourraient pas compter sur le soutien des États-Unis en cas d'attaque s'est avérée une manoeuvre cynique. Elle est maintenant invoquée par le Canada, l'Allemagne et d'autres pour justifier précisément ce que les États-Unis demandaient : l'augmentation des dépenses militaires. En effet, Trump a lui-même utilisé l'occasion de son intervention à la réunion de l'OTAN pour réitérer que les pays membres doivent accroître le financement des préparatifs de guerre.

« Vingt-trois des 28 pays membres ne paient toujours pas ce qu'ils devraient payer » et « doivent des sommes massives », a dit Trump. « Nous devons reconnaître qu'avec ce sous-financement chronique et les menaces croissantes, même la cible de 2 % du PIB est insuffisante pour réduire les manques à gagner dans la modernisation, l'état de préparation et la grosseur des effectifs. Deux pour cent est le minimum absolu pour affronter les très réelles et nombreuses menaces d'aujourd'hui. »

La réponse du Canada est dans le discours belliciste de la ministre des Affaires étrangères Chrystia Freeland à la Chambre des communes le 6 juin. « Pourquoi dépensons-nous des milliards de dollars dans la défense nationale si nous ne sommes pas directement menacés ? », a-t-elle demandé. À cette question trompeuse elle a répondu en faisant référence au changement climatique, aux guerres civiles, à la pauvreté, à la sécheresse et aux catastrophes naturelles et dit que le Canada dépense des milliards de dollars pour son armée à cause « de la dictature en Corée du Nord, des crimes contre l'humanité en Syrie, des extrémistes monstrueux de Daech ainsi que de l'aventurisme militaire et de l'expansionnisme de la Russie » qui « présentent toutes des menaces stratégiques claires » pour ce qu'elle appelle le monde libéral démocratique.

Reprenant la controverse sur l'absence de mention de l'article 5 de la Charte de l'OTAN dans le discours de Trump, la ministre a dit : « C'est pourquoi il est si clairement nécessaire de faire notre juste part. [...] C'est en faisant notre part dans ce partenariat et dans tous nos partenariats internationaux que nous avons du poids. » Elle est même allée jusqu'à laisser entendre que le militarisme du Canada a pour but de faire en sorte que le Canada ne devienne pas un « État client » des États-Unis et « qu'une telle dépendance ne serait pas dans l'intérêt du Canada ». Elle a conclu en disant : « Il ne peut pas y avoir de signe plus clair que l'OTAN et l'article 5 sont au coeur de la politique de sécurité nationale du Canada. »

Les médias canadiens ont qualifié le discours de la ministre Freeland de « radical », « rebelle », « axé fortement sur les principes » et de rejet « des politiques nationalistes de Trump », une « rebuffade à l'isolationnisme de Trump », « un doigt dans l'oeil de Trump » et un « virage majeur en termes de politique ». La ministre a eu droit aux applaudissements de l'élite dominante du Canada pour son habileté à présenter l'exécution fidèle des demandes de l'impérialisme américain comme une rébellion contre les dirigeants des États-Unis, voire comme une « défense de la souveraineté » du Canada.

Cette « controverse » a aussi été reprise par l'Allemagne et d'autres membres du soi-disant camp des atlantistes qui prétendent maintenant que pour s'opposer à Trump les autres puissances de l'OTAN doivent appliquer fidèlement sa demande de hausser les dépenses pour les préparatifs de guerre.

Mis à part le fait que l'OTAN aurait dû être démantelée quand le prétexte officiel de son existence (la « menace communiste » incarnée par l'Union soviétique) est disparu, son expansion au-delà des frontières de l'Atlantique Nord depuis l'a plongée dans la crise et a accru le danger de guerre. Malgré la disparition de sa raison d'être antérieure, l'OTAN continue de ramener les pays limitrophes de la Russie sous le contrôle américain et de préparer les conditions d'un conflit meurtrier. De nouveaux prétextes comme l'hystérie au sujet de l'« expansionnisme russe » et la « défense de la démocratie » servent maintenant à justifier l'escalade des préparatifs de guerre partout en Europe.

L'histoire a prouvé au-delà de tout doute que l'OTAN est une alliance militaire agressive. Or, les arrangements passés qui plaçaient les puissances européennes sous le bâton des États-Unis, comme avec l'article 5 de la charte de l'OTAN, n'ont pas réussi à faire de l'OTAN le seul gendarme du monde. Ces arrangements sont en crise également. Quand les arrangements de l'après-Deuxième Guerre mondiale en vertu desquels le Conseil de sécurité de l'ONU devait être l'unique arbitre sur toutes les questions relatives à la guerre et à la paix ont cessé de fonctionner, la tentative de faire de l'OTAN l'unique gendarme du monde a également échoué à cause des rivalités dans les rangs des impérialistes et de leurs agences du renseignement et intérêts financiers et militaires. On le voit aujourd'hui dans l'aiguisement des contradictions entre les États-Unis et l'Allemagne et l'idée d'une « parité » avec les États-Unis avec l'unification des forces armées européennes.

L'administration Trump a choisi une autre voie : faire fi de tout État de droit, même en apparences, et du soi-disant ordre international basé sur des règles que prétendent défendre la ministre Freeland et les autres « atlantistes ». L'administration Trump s'attend à ce qu'ils se soumettent aux demandes américaines sous peine d'être plongés dans une guerre nucléaire. D'autres, comme l'Allemagne et le Canada, cherchent désespérément à donner à leurs préparatifs de guerre une apparence de légalité et de légitimité en les présentant comme humanitaires et bénéfiques pour l'économie. Quel que soit le prétexte, la rivalité et la collusion entre les puissances impérialistes posent de graves dangers pour les peuples du monde.

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Annonces sur la présence militaire des États-Unis en Europe et la création d'une « cellule de renseignement sur le terrorisme »

En dépit du subterfuge américain sur l'article 5, à la veille de la réunion de l'OTAN, le gouvernement des États-Unis a annoncé qu'il contribuerait 4,8 milliards $ à l'« Initiative de réassurance européenne », un fonds militaire spécial visant à « assurer une protection contre l'agression russe ». L'argent servira à accroître la présence de troupes américaines, à l'infrastructure militaire et aux exercices de guerre en Europe.

Le secrétaire général de l'OTAN, Jens Stoltenberg, a dit qu'il s'agissait d'une augmentation de 40 % du financement de la présence militaire américaine en Europe et que cette mesure signifie « plus de présence militaire des forces américaines, plus d'exercices, plus d'équipement, plus de formation, plus d'approvisionnements prépositionnés, plus d'armes, de munitions et d'investissements en infrastructure ». Il a ajouté : « Ainsi, après de nombreuses années d'un déclin de la présence militaire des États-Unis en Europe, nous constatons que pour la première fois depuis longtemps il y aura une augmentation. »

Le major général de l'Armée de l'air David W. Allvin a dit aux médias que cette augmentation assurerait aussi une plus grande « présence militaire rotative sur le théâtre des opérations européen capable de dissuader et, si nécessaire, de réagir à toute menace régionale », ainsi qu'une « installation stratégique d'équipements sur tout le théâtre des opérations », ce qui veut dire la présence plus grande d'armes lourdes et de destruction de masse partout en Europe.

Le secrétaire général a fait l'annonce suivante : « L'OTAN deviendra un membre à part entière de la Coalition mondiale de lutte contre l'État islamique dirigée par les États-Unis, dont 28 pays alliés sont déjà membres ». Stoltenberg a dit que l'OTAN ne « participera pas aux opérations de combat en Irak et en Syrie ». Cette annonce qui a été hautement médiatisée omet de dire que l'OTAN n'a pas sa propre force militaire mais compte sur la participation de ses pays membres qui sont déjà presque tous engagés militairement dans la mission des États-Unis en Irak et en Syrie. L'OTAN fournira donc un nouvel appui direct.

Lors de la réunion il a été aussi décidé que l'OTAN créerait une « cellule de renseignement sur le terrorisme au sein de notre nouvelle Division de renseignement » qui permettra un échange d'informations entre pays membres de l'OTAN y compris sur ce qu'on appelle « les ressortissants étrangers qui luttent avec l'État islamique »

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Bellicisme de Trump au Moyen-Orient

La stratégie de diviser pour régner de l'administration américaine


Manifestation lors du passage de Trump en Palestine le 23 mai 2017

Les 20 et 21 mai dernier, le président américain Donald Trump a visité l'Arabie saoudite à l'occasion de son premier voyage à l'extérieur des États-Unis depuis son assermentation. Après l'Arabie Saoudite, Trump a visité la Palestine occupée et le Vatican. Il a ensuite assisté aux réunions de l'OTAN et du G7 respectivement tenues à Bruxelles, en Belgique et en Sicile, en Italie. Selon le conseiller en sécurité nationale de Trump, H. R. McMaster, le voyage a visé à « réaffirmer le leadership mondial de l'Amérique ».

Depuis 1974, à l'époque de la présidence de Gerald Ford, les premiers voyages effectués par les chefs d'État américains ont été au Canada, au Mexique ou en Grande-Bretagne. Cependant, c'est bien connu que toute visite d'État de Trump dans l'un des trois pays entraînerait des manifestations monstres et des dénonciations des gouvernements hôtes.

Depuis sa création, le royaume de l'Arabie saoudite n'a pas seulement été un avant-poste britannique et américain dans la région mais il est largement accusé d'appuyer ouvertement et secrètement le terrorisme dans le monde entier.[1] Il joue également un rôle clé dans le blocus et la guerre criminels appuyés par les États-Unis et la Grande-Bretagne contre le Yémen, ce qui a provoqué une famine dans ce pays et la mort de plus de 10 000 civils. Malgré un appui massif aux groupes terroristes en Syrie et aux innombrables crimes qui en ont résulté, l'Arabie saoudite et les États-Unis ont été incapables d'atteindre leurs objectifs de changement de régime en Syrie en utilisant leurs forces mandatées. À cet égard, la visite de Trump a constitué un encouragement à une action militaire directe du royaume saoudien et d'autres sous la direction des États-Unis.

Trump a profité de l'occasion pour consolider les relations entre les États-Unis et l'Arabie saoudite au détriment des peuples du Moyen-Orient. Il s'agissait notamment de signer des accords sans précédent pour de l'armement, d'établir de nouveaux arrangements militaires entre les monarchies soutenues par les États-Unis dans la région et promouvoir la politique de diviser pour régner contre les pays et les peuples de la région. Malgré le rôle bien connu des États-Unis et de l'Arabie saoudite dans le parrainage du terrorisme, Trump a utilisé son voyage au Moyen-Orient pour cibler l'Iran, la Syrie et les mouvements de résistance, y compris en Palestine, et les accuser faussement de terrorisme. L'Iran a été désigné comme la principale source de terrorisme et d'insécurité dans la région.

La promotion de la coopération sioniste-saoudienne
contre la résistance des peuples

Les 22 et 23 mai, Trump s'est rendu à Jérusalem en Palestine occupée où il a rencontré le président et le premier ministre israéliens ainsi que le président de l'Autorité palestinienne. Quelques heures après avoir atterri en Israël, Trump a visité un quartier de Jérusalem qui a été sous occupation illégale depuis 1967 et qui n'est pas reconnue comme faisant partie d'Israël. C'était la première fois qu'un président des États-Unis visitait le site. Trump est arrivé en Israël par le premier vol direct entre l'Arabie saoudite et Israël.

Trump a appelé à une collaboration accrue entre les Saoudiens et les Israéliens contre les pays et les peuples qui ne sont pas soumis aux États-Unis, et il a agité le spectre de l'Iran. « Il y a une prise de conscience croissante parmi vos voisins arabes qu'ils ont une cause commune avec vous face à la menace posée par l'Iran », a déclaré Trump. « Ce qui s'est passé en ce qui concerne l'Iran a poussé beaucoup d'autres parties du Moyen-Orient vers Israël. » Il a également déclaré que, sous son administration, l'Iran ne serait pas autorisé à obtenir des armes nucléaires, faisant référence à la « menace » sans fondement qui est utilisée pour justifier les sanctions et d'autres mesures prises par le passé contre l'Iran.

La mise en place d'un plan américano-saoudien-israélien

L'Arabie saoudite et ses alliés régionaux ont ciblé une des monarchies du Golfe, le Qatar, pour sa prétendue coopération avec l'Iran et son appui aux mouvements de résistance palestiniens que les saoudiens et les sionistes déclarent être du terrorisme. Le 5 juin, l'Arabie saoudite, Bahreïn, les Émirats arabes unis, l'Égypte et d'autres ont mis fin à tous les liens diplomatiques ainsi qu'à toute circulation terrestre, aérienne et maritime avec le Qatar et lui ont imposé un blocus économique.

Le président américain Trump a rapidement pris tout le crédit pour ce développement, disant qu' « il est vraiment bon de voir que la visite en Arabie saoudite, avec ce geste du roi et de 50 pays, rapporte déjà des fruits ». Le 6 juin, lors d'un discours prononcé à Paris, le ministre saoudien des Affaires étrangères, Adel al-Jubeir, a demandé au Qatar de mettre fin à son appui à l'organisation de résistance palestinienne Hamas. Le Qatar abrite une base aérienne américaine qui comprend plus de 8 000 soldats.

Puis, le 7 juin, 17 personnes ont été tuées et 52 personnes blessées dans deux attaques terroristes contre l'Iran que l'État islamique a revendiquées. Une des attaques a été perpétrée contre le mausolée de feu l'Imam Khomeini. L'autre, menée par un tireur armé et un kamikaze, a été perpétrée contre le Parlement iranien (Majlis) alors qu'il était en session. L'attaque a eu lieu moins d'un mois après la réélection du président iranien Hassan Rouhani. Selon les médias, c'était la première attaque terroriste à l'intérieur de l'Iran en une décennie. La Maison-Blanche a émis une déclaration menaçante du président Trump :

« Nous sommes attristés et nous prions pour les victimes innocentes des attaques terroristes en Iran et pour le peuple iranien qui traverse des moments très difficiles. Nous soulignons que les États qui parrainent le terrorisme risquent d'être victimes du mal dont ils font la promotion. »

Le 2 juin, le New York Times a rapporté que la CIA a nommé Michael D'Andrea pour diriger son centre de mission iranien. Selon le rapport, D'Andrea a été une figure importante du programme de détention et de torture de l'après 11 septembre, a organisé des attaques terroristes qui ont visé des groupes de résistance en Syrie et a supervisé plus tard la guerre des drones du président Obama au Pakistan et au Yémen.

Note

1. Peu de temps après la visite de Trump, les médias britanniques ont signalé que le bureau de l'Intérieur du gouvernement britannique a supprimé un rapport sur le financement étranger des groupes soi-disant djihadistes concentrés en Arabie saoudite. Comme les États-Unis et le Canada, la Grande-Bretagne a considérablement augmenté ses ventes d'armes à l'Arabie Saoudite.

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Des accords qui ciblent la résistance au colonialisme, à l'impérialisme et à l'occupation

Pour cibler les peuples du Moyen-Orient et leurs mouvements politiques, Trump et le roi saoudien, Salman bin Abdulaziz Al Saud ont signé le 20 mai « une vision stratégique conjointe » pour « entreprendre de nouvelles initiatives pour contrer le message extrémiste violent, perturber le financement du terrorisme et faire progresser la coopération en matière de défense ». Un « Groupe stratégique conjoint consultatif » a été créé pour mettre en oeuvre « le partenariat stratégique » entre les États-Unis et l'Arabie saoudite.

Un accord de 460 milliards $ a été signé pour des ventes d'armes pendant dix ans par les États-Unis à l'Arabie saoudite, dont 110 milliards de dollars sont alloués immédiatement. Selon les médias, l'Arabie saoudite va acheter des navires de combat dits « Littoral Combat Ships » (pour des opérations près des côtes susceptibles de renforcer le blocus naval actuel du Yémen par l'Arabie saoudite ainsi que le contrôle des routes maritimes stratégiques autour de la mer Rouge et du golfe d'Aden), des systèmes de défense antimissile THAAD, des chars d'assaut, des véhicules blindés de transport de troupes, des missiles, des bombes et des munitions, des systèmes de communication et de la technologie en cybersécurité. Ce nouvel accord devrait augmenter de cent fois les achats annuels saoudiens d'armes provenant des États-Unis.[1]

Trump a prétendu que l'accord « est un appui à la sécurité à long terme de l'Arabie saoudite et de la région du Golfe face à une influence iranienne grandissante et aux menaces liées à l'Iran ». L'accord sur les armes va également « renforcer la capacité du royaume à assurer sa propre sécurité et à continuer de contribuer aux opérations de lutte contre le terrorisme dans toute la région, ce qui réduit le fardeau des forces militaires américaines », a déclaré Trump.

Trump a affirmé que l'Iran a été derrière tous les actes de « terrorisme » dans la région, qu'il a assimilé aux mouvements de résistance contre l'occupation israélienne Hezbollah au Liban et Hamas en Palestine. Parlant aux représentants du Bahreïn, du Koweït, d'Oman, du Qatar, de l'Arabie saoudite et des Émirats arabes unis, Trump a dit : « Aucune discussion sur l'élimination du terrorisme et de l'extrémisme ne serait complète sans mentionner le gouvernement qui fournit aux terroristes les trois ingrédients, un refuge sécuritaire, un soutien financier et une situation sociale nécessaire au recrutement. C'est un régime qui est responsable de tant d'instabilité dans la région. Je parle bien sûr de l'Iran ».

« Du Liban à l'Irak en passant par le Yémen, l'Iran finance, arme et forme des terroristes, des milices et d'autres groupes extrémistes qui répandent la destruction et le chaos dans toute la région. Pendant des décennies, l'Iran a alimenté le feu des conflits sectaires et la terreur. »

« Jusqu'à ce que le régime iranien soit disposé à être un partenaire pour la paix, tous les pays de conscience doivent oeuvrer ensemble pour isoler l'Iran, lui nier le financement servant le terrorisme et prier pour le jour où les Iraniens auront le gouvernement juste et vertueux qu'ils méritent. »

Les États-Unis et l'Arabie saoudite ont en outre annoncé leur intention d'établir au sein des pays du Moyen-Orient, une « structure de sécurité régionale intégrée » où les forces militaires et de sécurité des monarchies du Golfe et d'autres États appuyés par les États-Unis sont placées sous le contrôle conjoint américano-saoudien pour les déployer contre les peuples de la région.

Pour soutenir ces objectifs sinistres, deux autres institutions de « sécurité » ont été mises en place lors de la visite. Un « Centre qui cible le financement du terrorisme » sera coprésidé par les États-Unis et l'Arabie saoudite, auxquels doivent se joindre tous les membres du Conseil de coopération du Golfe. Un « Centre mondial pour lutter contre l'idéologie extrémiste » a également été établi. Les deux seront basés à Riyad, en Arabie saoudite. Trump et le roi saoudien ont également annoncé une plus grande coopération entre la « coalition mondiale contre l'EI » dirigée par les États-Unis et « l'Alliance militaire islamique pour lutter contre le terrorisme » dirigée par les Saoudiens.[2]

Pour saper la résistance à l'occupation sioniste, qui a eu le dessus lors de l'invasion israélienne du Liban en 2006, les États-Unis et l'Arabie saoudite ont annoncé qu'ils vont soutenir l'État libanais dans le « renforcement de sa souveraineté sur l'ensemble de son territoire, le désarmement des organisations terroristes comme le Hezbollah et le contrôle légitime de toutes les armes par l'armée libanaise ».

En plus de la signature d'accords militaires et de vente d'armes, de nombreux accords commerciaux ont été signés entre les monopoles américains et les entreprises d'État saoudiennes.

Notes

1. Afin de pleinement apprécier l'ampleur de l'accord d'achat d'armes par les Saoudiens, Valentin Katasonov a écrit dans Strategic Culture Foundation qu' « entre 2011 et 2015, les États-Unis ont vendu une variété d'armes à l'étranger, pour une valeur totale de 46,4 milliards $, ce qui représente près du tiers (32,8 %) de l'ensemble du marché international des armes. Pendant ce temps, l'Arabie saoudite a été le plus grand importateur d'armes au monde (presqu'exclusivement des États-Unis), avec des achats totalisant 4,57 milliards $, ce qui représente en moyenne près de 1 milliard $ par année.

2. L'Arabie saoudite a fondé « l'Alliance militaire islamique pour lutter contre le terrorisme » et l'annonce en a été faite la première fois en décembre 2015 par le ministre saoudien de la Défense Mohammad bin Salman Al Saud. L'alliance compte 39 membres dont les Émirats arabes unis, la Turquie, Bahreïn, le Bangladesh, la Tunisie, le Soudan, la Malaisie, le Pakistan, l'Égypte et le Yémen. Le centre de commandement conjoint de l'alliance est situé à Riyad et compte parmi ses dirigeants l'ancien chef de l'armée pakistanaise, le général Raheel Sharif. L'Iran, l'Irak et la Syrie ne font pas partie de l'alliance.

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17e anniversaire de la déclaration conjointe nord-sud en Corée

Un mouvement déterminé du peuple coréen
pour la réunification

Réunion publique à Toronto
Travaillons-tous à la paix et à la réunification
dans la péninsule coréenne


  Samedi 17 juin — 14 h à 17 h
Salle 2214, Ontario Institute for Studies in Education, rue 252 Bloor ouest
Orateurs : Hack Pil Chung et Philip Fernandez

Participez à cette réunion publique pour marquer le 17e anniversaire de la déclaration conjointe historique du 15 juin 2000 entre la République populaire démocratique de Corée (RPDC) et la République de Corée (ROC) qui a ouvert la voie à près de dix ans d'établissement de relations, de paix et de stabilité dans la péninsule coréenne. Informez-vous des développements récents et discutez du besoin de faire en sorte que les Canadiens soient un facteur de paix et que la Corée soit réunifiée pacifiquement.

Pour plus d'informations et annoncer votre participation : (647) 907-7915 ou corfedca@yahoo.ca Organisé par le Parti communiste du Canada (marxiste-léniniste) et la Fédération coréenne du Canada

Piquet contre les préparatifs de guerre américains sur la péninsule coréenne
Mercredi 14 juin - 17 h à 18 h
Station de métro Christie (Christie et Bloor)

Le 15 juin 2017 est le 17e anniversaire de la signature de la Déclaration conjointe nord-sud du 15 juin entre la Corée du nord et la Corée du sud. C'était là un moment historique qui a donné élan et espoir au mouvement du peuple coréen pour la réunification de son pays divisé, une réunification qu'il désire ardemment.


Le dirigeant de la RPDC Kim Jong-Il (à droite) et le président sud-coréen d'alors Kim Dae-jung lors du sommet historique des
deux Corées le 15 juin 2000

La Corée a été divisée par les États-Unis par la force des armes après la Deuxième Guerre mondiale et les États-Unis ont maintenu cette division jusqu'à aujourd'hui. Si les États-Unis mettaient fin à leur occupation de la Corée du sud et si le peuple coréen était laissé à lui-même pour régler ses propres problèmes sans ingérence étrangère, le pays en entier se tournerait vers la réunification. C'est ce que ne vont pas permettre les États-Unis et des pays comme le Canada qui lui-même a participé à la Guerre de Corée. Si les États-Unis refusent de conclure un traité de paix depuis ce temps, c'est pour empêcher que le peuple coréen exerce sa volonté souveraine et établisse des institutions qui la reflètent vraiment.

Les États-Unis ont divisé la Corée le long du 38e parallèle afin d'imposer leurs intérêts géopolitiques impérialistes durant la période de la Guerre froide. La Corée devait devenir un tremplin pour les guerres d'agression des États-Unis contre la Chine et la Russie tandis que le peuple coréen dans ce contexte allait servir de chair à canon. Le sud de la Corée a d'abord été occupé par le gouvernement militaire de l'armée américaine en Corée de 1945 à 1948 pour faire en sorte que les États-Unis prennent le contrôle des usines, des mines et d'autres industries que les Japonais avaient développées en Corée au service de leur propre machine de guerre pendant la Deuxième Guerre mondiale. Les États-Unis ont instigué la guerre de Corée en 1950 pour étendre leur occupation sur toute la Corée mais ce plan a été défait par le peuple coréen uni derrière l'Armée populaire de Corée qui a forcé les États-Unis à signer l'Accord d'armistice de 1953.

Les États-Unis continuent de maintenir une présence hostile dans la péninsule coréenne et leur refus répété de signer un traité de paix avec la République populaire démocratique de Corée (RPDC) conformément aux termes de l'Accord d'armistice qui avait mis fin aux hostilités de la Guerre de Corée révèle leurs véritables intentions. Non seulement la signature d'un tel traité contribuerait-elle à la paix et à la stabilité dans la péninsule coréenne, mais elle contribuerait à stabiliser la région, ce qui serait bénéfique à la fois pour le peuple coréen et pour les peuples d'Asie de l'Est et du monde. La signature d'un tel traité de paix serait aussi un pas important vers la réunification nationale. Les États-Unis, de même que le Canada, le Royaume-Uni et d'autres pays qui ont envahi la Corée en 1950 font tout pour bloquer la réunification car ils craignent comme la peste qu'une Corée réunifiée serait une importante puissance économique, défendrait l'indépendance et l'autodétermination de toutes les nations et de tous les peuples et sonnerait le glas de l'impérialisme anglo-américain.

Aujourd'hui, les États-Unis de même que le Canada battent les tambours de guerre contre la RPDC dans le but de garder le peuple coréen divisé et de maintenir les troupes et les armes de destruction massive des États-Unis dans le sud. Les États-Unis et le Canada propagent la désinformation au sujet du système, du peuple et du gouvernement de la RPDC dans le but de saborder le mouvement pour la réunification.

Le peuple coréen peut faire des progrès dans son désir de réunification de son pays aussi longtemps que les deux côtés sont guidés par l'esprit d'ouverture authentique et de coopération qu'on retrouve dans la Déclaration conjointe du 15 juin. Lorsque le gouvernement pro-américain de Lee Myung-bak a accédé au pouvoir en Corée du sud en 2007, les États-Unis ont réussi à nouveau à entretenir un esprit d'hostilité dans les relations nord-sud. Cette attitude hostile a aussi caractérisé le gouvernement de Park Geun-hye qui est venu au pouvoir en février 2013. La présidente Park, la première femme présidente de la Corée du sud, a été destituée en raison de sa corruption généralisée. Elle est la fille du dictateur anticommuniste et pro-américain Park Jung-hee qui a régné sur la Corée du sud avec une main de fer de 1961 à 1979 avant d'être assassiné par un responsable de sa propre unité de sécurité. La présidente Park était elle aussi hostile au mouvement indépendant de réunification coréenne et soutenait ouvertement que la Corée du sud devait forger des relations économiques et militaires bilatérales fortes avec les États-Unis. Elle a prolongé la structure de commandement militaire conjoint États-Unis-Corée du sud au-delà de décembre 2015, en violation d'une entente antérieure qui avait été conclue entre les États-Unis et la Corée du sud. Elle a agi ainsi pour que le commandement reste fermement entre les mains des États-Unis. Le gouvernement Park est allé plus loin en acceptant que la Corée du sud assume une plus grande part des coûts « non-militaires » encourus par la présence militaire des États-Unis en Corée du sud, ce qui représente aujourd'hui 1,5 milliard $ US. Sous son régime, la Corée du sud est devenue ce qui va être le plus grand acheteur d'armes américaines des années à venir. Le gouvernement Park a aussi intensifié ses efforts pour criminaliser le mouvement de réunification coréenne en vertu de la Loi sur la Sécurité nationale anticommuniste notoire introduite par les États-Unis en Corée du sud en 1948.

Cette année cependant, sous le nouveau gouvernement de Moon Jae-in, il y a des indications d'une volonté de raviver les relations nord-sud. Le président Moon a laissé entendre qu'il voulait rouvrir la Zone industrielle de Kaesong qui a fonctionné pendant plus de dix ans en tant que projet économique nord-sud conjoint à avantage réciproque jusqu'à ce qu'il soit mis aux rancarts de façon unilatérale par le gouvernement Park en mars 2016. Le nouveau gouvernement de Moon a jusqu'ici approuvé près de dix requêtes d'organisations humanitaires désireuses de se lier avec des organisations au nord et d'autres demandes sont en attente d'approbation. Autre développement important, cent membres du Comité sud-coréen pour la mise en oeuvre de la Déclaration conjointe du 15 juin ont été autorisés à se rendre à Pyongyang pour célébrer le 17e anniversaire de la Déclaration conjointe nord-sud. Il s'agit là de développements positifs qui encouragent le peuple coréen à travailler ensemble pour résoudre le problème de la réunification de la Corée et arrêter le bras des impérialistes américains.

Pour atteindre la réunification nationale il est nécessaire de chasser les occupants impérialistes américains de la Corée du sud. En dépit des défis qu'il doit surmonter, le peuple coréen, comptant sur la justice de sa cause, sur son unité politique et sur ses propres efforts pacifiques, déploie fièrement la bannière de la réunification nationale et avance d'un pas ferme jusqu'à ce que celle-ci devienne réalité.

Troupes américaines, hors de Corée !
La Corée est une !

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Nouvelle mission de l'ONU en Haïti

L'intervention et l'occupation impérialistes
sont la cause de l'instabilité et de l'insécurité,
pas la solution

Le 11 avril, le Conseil de sécurité des Nations Unies a tenu une session d'information sur la situation en Haïti et a annoncé qu'un plan a été adopté pour convertir la mission de maintien de la paix de l'ONU en Haïti (MINUSTAH) en une nouvelle mission policière. Sandra Honoré, représentante spéciale et chef de la Mission de stabilisation des Nations Unies en Haïti a informé le Conseil des développements d'octobre 2016 et a annoncé que la mission de maintien de la paix (MINUSTAH) qui devait se terminer le 15 avril sera prolongée de six mois et qu'une transition a commencé vers une nouvelle mission sous un nouveau nom. La nouvelle force serait « une plus petite opération de maintien de la paix axée sur l'État de droit et le développement de la police ... [et] la surveillance des droits de l'homme », a déclaré Sandra Honoré. Selon un rapport du secrétaire général de l'ONU Antonio Guterres, la nouvelle force armée serait composée de près de 300 agents de police de l'ONU pour « soutenir la stabilité politique [et] la bonne gouvernance, y compris la surveillance et la réforme électorales ». La présence actuelle de troupes d'occupation étrangères viole la constitution d'Haïti qui interdit tout « autre corps armé » que ses propres forces policières et armées sur le territoire national.

Le représentant du Canada à la session d'information du Conseil de sécurité a appuyé avec enthousiasme le projet de transition. Marc-André Blanchard a déclaré que les récentes élections haïtiennes (à laquelle 2 % du million d'électeurs inscrits a participé sur une population de six millions de personnes ayant droit de vote) ont été « l'occasion de faciliter la transition vers une nouvelle mission des Nations Unies ». En d'autres termes, le Canada, les États-Unis et la France, qui ont orchestré le coup d'État contre le gouvernement démocratiquement élu d'Haïti en 2004, ont obtenu le résultat qu'ils souhaitaient avec cette élection et maintenant il est temps de déplacer la mission. Sans tenir compte de la conduite notoire des soi-disant pacificateurs en Haïti, et sans aucun sentiment de honte, Bouchard a déclaré qu'une opération de paix plus compacte et ciblée doit jouer un rôle clé dans le renforcement des capacités de la Police nationale haïtienne. Faisant fi des crimes de la police canadienne en Haïti qui ont été mis en lumière, en particulier contre les femmes et les enfants, Bouchard a ajouté que la paix et la sécurité dans la nation insulaire sont vitales pour tous les Haïtiens, en particulier les femmes, les enfants et les plus vulnérables. « Les progrès réalisés, bien qu'indéniables, restent fragiles et incomplets », a dit Bouchard, soulignant qu'ils doivent être maintenus et consolidés grâce à une transition efficace et responsable qui prendrait en compte la situation sur le terrain. « Les prochains mois seront décisifs dans la préparation et donc dans le succès de cette transition », a-t-il dit.

En mars 2016, Le Devoir rapportait que le gouvernement Trudeau cherchait à prendre le commandement de la mission de l'ONU en Haïti lorsqu'il devait être prolongé en octobre de cette année.[1] Le refus des Haïtiens d'accepter des élections frauduleuses tout au long de 2016 a retardé les plans de « transition » vers une nouvelle mission. Les remarques du Canada au Conseil de sécurité indiquent que le Canada pourrait maintenant chercher à se placer à la tête de la nouvelle mission afin de s'ingérer encore plus dans les affaires internes d'Haïti, y compris en réformant son système électoral à un moment où le système électoral du Canada est largement vu comme antidémocratique et nécessitant un renouvellement en profondeur. Le Canada a tardé à annoncer où il engagera les quelque 600 soldats qu'il a dédié aux « opérations de paix », tel qu'annoncé peu après les élections fédérales de 2015. Cet engagement était prétendument une preuve d'un « retour au maintien de la paix », tandis que l'élection de Donald Trump en tant que président des États-Unis obligeait les libéraux à reporter les annonces de l'endroit où ces soldats seraient envoyés.

Le Canada a formé et commandé la police nationale haïtienne depuis la création de la force de la MINUSTAH. Il travaille au sein du gouvernement haïtien qui supervise la réforme du système judiciaire et finance de nouvelles prisons. La « démocratie de l'escadron de la mort » dans laquelle la GRC canadienne et d'autres forces policières canadiennes ont formé d'anciens membres de l'escadron de la mort en tant que policiers pour mener les mêmes attaques contre les personnes a été la contribution du Canada en Haïti. Il est inacceptable qu'un tel rôle soit renforcé aujourd'hui. C'est le comble de l'hypocrisie que le gouvernement Trudeau parle de son soutien aux réfugiés alors que ses actions criminelles et les violations du droit international en Haïti, en particulier sous le gouvernement Chrétien et depuis, ont créé des milliers de réfugiés et de personnes déplacées d'Haïti. Plusieurs de ces réfugiés ont été persécutés ou se sont vus empêchés d'obtenir la citoyenneté au Canada en raison de leur affiliation politique avec le gouvernement démocratiquement élu en Haïti, que le Canada a aidé à renverser. Que le gouvernement canadien présente maintenant une participation de la police canadienne comme moyen d'aider la démocratie d'Haïti est inacceptable et ne doit pas passer. Le Canada doit plutôt payer réparation aux Haïtiens et cesser de s'ingérer dans leurs affaires. Il faut également tenir responsable la police canadienne qui a commis des crimes de nature sexuelle en Haïti et veiller à ce que les victimes obtiennent réparation.

Les impérialistes cherchent à se dégager
de leur responsabilité pour leurs crimes

Tandis que les Haïtiens connaissaient les crimes commis contre eux par les forces de la MINUSTAH depuis des années, les détails sont maintenant mis en lumière à l'échelle internationale, alors que l'ONU cherche à « passer » à une nouvelle mission. Le 31 mars, il a été signalé que des représentants des États-Unis savaient, à partir du début de l'épidémie de choléra en Haïti qui a tué plus de 10 000 personnes, que la responsabilité incombait aux forces de l'ONU, qu'ils ont tenté de contenir et détourner les informations à ce sujet et ont empêché l'identification des responsables.[2]

Cela vient après l'admission en décembre 2016 par l'ancien secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon, du rôle de l'organisation dans la contamination de l'eau d'Haïti par le choléra. En présentant des excuses, Ban a proposé un plan pour mettre fin à l'épidémie. Les États membres de l'ONU, y compris les États-Unis, ont refusé de fournir les 400 millions $ promis à cette fin. Entre-temps, de la manière la plus hypocrite, les États-Unis ont accusé de divers crimes sexuels des forces militaires et policières qui servent avec la force d'occupation de l'ONU, MINUSTAH, pour cacher le rôle décisif des États-Unis dans la supervision de l'occupation et de la répression en Haïti.

Une enquête de l'Associated Press sur les crimes commis par des Casques bleus de l'ONU dans le monde a révélé que quelque 150 allégations d'abus et d'exploitation par les soldats de la paix et autres personnels de l'ONU ont été signalées en Haïti seulement entre 2004 et 2016. Un rapport interne de l'ONU a établi que 134 soldats de la paix srilankais ont exploité neuf enfants dans un cercle d'exploitation sexuelle de 2004 à 2007. Il a également signalé de nombreux cas de viol et d'autres crimes sexuels commis par d'autres forces de l'ONU. Cependant, les Nations Unies n'ont commencé qu'en 2015 à documenter officiellement les pays d'origine des soldats de l'ONU accusés de crimes. Ce rapport et d'autres ont été cités par des responsables américains pour détourner l'attention de leurs propres crimes contre le peuple haïtien en demandant la réforme du maintien de la paix de l'ONU comme prétendue façon d'arrêter les violences sexuelles et les abus.

Notes

 1. « Oppose Canada's Decision to Send Troops to Haiti ! », TML Weekly, 26 mars 2016

 2. Jonathan M. Katz, « What they knew, when they knew it », Slate.com, 31 mars 2017

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L'ingérence antidémocratique du Canada dans les affaires du Venezuela

Un sous-comité parlementaire continue de produire des prétextes pour un changement de régime


Piquet à Toronto le 2 juin 2017

Le 16 mai, le Sous-comité des droits internationaux de la personne du Comité permanent des affaires étrangères et du développement international s'est réuni pour entendre des témoins parler de la « détérioration de la situation au Venezuela ». Une grande partie de la discussion a porté sur comment le Canada peut contribuer à « rescaper la démocratie » dans ce pays. La réunion s'est tenue un jour après la publication d'une lettre ouverte dans le Globe and Mail intitulée « Le Canada peut contribuer à sauver la démocratie au Venezuela ». L'auteur de cette lettre est Lilian Tentori, qui représente une section des forces de l'opposition liées aux États-Unis qui appellent à une intervention internationale pour les aider à effectuer un changement de régime au Venezuela.

Tintori est la femme du criminel vénézuélien Leopoldo Lopez, qui a participé au coup d'État de 2002 et qui purge présentement une peine pour incitation à la violence qui a mené à la mort de 43 personnes en 2014. Elle a été le témoin principal à ce que le comité a qualifié de session d'information sur la situation des droits humains au Venezuela. Elle était accompagnée de la mère de Lopez et de son avocat basé à Washington, DC, Jared Genser, et de l'ancien député et ministre libéral Irwin Cotler qui a été appelé à mousser la fausse affirmation à l'effet que Lopez est un « prisonnier de conscience ».

Dans la biographie de Genser sur le site web de la firme d'avocats, on lit qu'il est un membre du Conseil des relations étrangères. Plus tôt cette année le directeur pour l'Amérique latine du Conseil des affaires étrangères a témoigné devant le Comité sénatorial des États-unis sur les affaires étrangères et y a présenté une série d'actions et de mesures que pourraient prendre les États-Unis pour effectuer un changement de régime au Venezuela. [1]

« Sauver la démocratie » au Venezuela

Personne au sous-comité n'a fait remarquer qu'un appel à des gouvernements étrangers à « contribuer à sauver la démocratie au Venezuela » est un appel à s'engager dans un changement de régime, ce que le Canada ne doit pas faire.

Personne n'a dit que pour soutenir les droits humains au Venezuela il faut mettre fin à l'ingérence étrangère dans les affaires du Venezuela, laquelle comprend le rôle sordide que le Canada a joué à l'Organisation des États américains (OÉA) et ce que fait le sous-comité lui- même. La discussion a plutôt été centrée sur ce que le Canada peut faire à l'OÉA pour servir plus efficacement la cause des forces antidémocratiques putschistes avec lesquelles le gouvernement Trudeau s'est associé. On en a vu les résultats à la déclaration hostile que le Canada a mise de l'avant contre le Venezuela de concert avec les États-Unis, le Mexique, le Pérou et Panama, mais qu'ils n'ont pu faire adopter lors de la Réunion consultative des ministres des Affaires étrangères de l'OÉA le 31 mai dernier. [2]

En dépit de l'échec qu'il a subi à cette réunion grâce au front uni des États caribéens et de plusieurs États d'Amérique latine et centrale qui ont défendu la dignité de leur pays face aux chantages des États-Unis et aux tentatives de les acheter, le Canada va vraisemblablement continuer à mettre de l'avant le complot impérialiste de changement de régime contre le Venezuela à l'Assemblée générale de l'OÉA qui aura lieu à Cancun au Mexique du 19 au 21 juin.

Quelle sorte d'étude ?

Il est intéressant de constater que l'« étude » du sous-comité en vue de recommandations au gouvernement Trudeau n'a entendu que des personnes qui depuis 18 ans sont des opposants virulents au progrès social au Venezuela. Non seulement les représentants du gouvernement du Venezuela et des partis qui gouvernent n'ont-ils pas été invités à témoigner mais la myriade d'organisations représentant les ouvriers et les autres collectifs du peuple vénézuélien qui font partie depuis longtemps de la majorité qui appuie la Révolution bolivarienne n'ont pas été jugées dignes d'être entendues non plus.

Une fois que les travailleurs et le gouvernement constitutionnel du Venezuela sont exclus, que reste-t-il au sous-comité sauf les suppositions, les allégations et les demandes de l'élite et des forces réactionnaires qui n'ont cessé de paraître devant lui comme témoins. En plus de cela, le comité est inondé d'opinions de soi-disant experts qui sont payés pour justifier la politique étrangère toujours plus agressive du Canada et qui servent de conseillers au sous-comité, l'aidant à décider « quoi faire avec le Venezuela ».

Les députés canadiens doivent refuser de se prêter aux manigances impérialistes contre les pays et les peuples souverains que ce soit au nom des droits humains, de la démocratie, de l'aide humanitaire ou de tout autre soi-disant noble idéal. Ils se couvrent eux-mêmes et le Canada de honte en dissimulant l'ingérence, la déstabilisation et le changement de régime qui sont les véritables objectifs du Canada et de l'impérialisme américain au Venezuela.

Notes

 1. Pour de plus amples informations, lire « Qui est derrière la tentative de coup du département d'État américain au Venezuela ? », dans le numéro du 3 juin 2017 du Marxiste-Léniniste

 2. Lire « Dénonçons le sale rôle joué par le Canada ! Ne touchez pas au Venezuela ! » dans le numéro du 22 avril 2017 du LML et « La manigance impérialiste est éventée à l'Organisation des États américains » dans le numéro du 3 juin 2017 du LML

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Des forces canadiennes prennent part à des exercices militaires américains près des
côtes du Venezuela

Du 6 au 17 juin, des membres du personnel de l'armée canadienne participent à l'Opération Tradewinds, un exercice militaire dans les Caraïbes parrainé par le U.S. Southern Command (USSOUTHCOM). L'opération se déroule en deux phases : la première du 6 au 12 juin à la Barbade et l'autre du 13 au 17 juin à Trinité-et-Tobago.

Le ministère de la Défense nationale décrit l'opération Tradewinds comme « un exercice multinational et interinstitutions d'interception maritime et de sécurité terrestre mené par le USSOUTHCOM qui se concentre sur la lutte au crime transnational organisé et à la prestation d'aide humanitaire et de secours aux sinistrés pour promouvoir la collaboration en matière de sécurité régionale. » Selon le ministère, environ 90 marins et soldats canadiens vont participer à cet exercice du USSOUTHCOM en plus d'un navire de défense maritime côtière, le NCSM Kingston. Le communiqué mentionne qu'une équipe d'évaluation des désastres des Forces canadiennes et d'Affaires mondiales Canada a également été déployée et que l'équipe va « s'entraîner à la réponse aux crises humanitaires ».

En incluant les États-Unis, 20 pays participent à l'exercice dont le Canada, la Grande-Bretagne, la France, le Mexique et différents États des Caraïbes. Environ 2500 militaires vont y participer.

Trinité-et-Tobago est situé tout près des côtes du Venezuela. Ces exercices d'assistance humanitaire et de secours aux sinistrés se tiennent près du Venezuela au moment où les forces de l'opposition alliées aux États-Unis cherchent à créer l'anarchie et le chaos dans les rues, espérant dépeindre une situation où le Venezuela serait « ingouvernable » et où la population aurait un urgent besoin « d'assistance humanitaire ».

En avril, le commandant en chef du USSOUTHCOM, Kurt Tidd a dit que « la crise humanitaire grandissante au Venezuela pourrait bien exiger une réponse régionale ».

En novembre prochain, les États-Unis participeront à des exercices conjoints avec le Brésil, le Pérou et la Colombie dans la région amazonienne du Brésil qui a une frontière commune avec le Venezuela. Les exercices comprendront l'installation d'une base militaire temporaire à la triple frontière qui borde ces pays. Les États-Unis ont été invités à participer aux exercices par Michel Temer, le dirigeant du Brésil placé au pouvoir en août par un coup d'État appuyé par les États-Unis contre la présidente élue Dilma Rousseff.

(Source : DND, Mint Press News)

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