Numéro 21 - 27 mai 2017
L'exercice de relations publiques des
libéraux sur la sécurité publique et la Loi C-51
Une autre tentative d'échapper
à la demande des Canadiens que soient abrogés les
pouvoirs de la police secrète
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Journée d'acton pancanadienne contre le projet de loi C-51 le 14
mars 2015, peu après son dépôt aux Communes, parmi
les nombreuses actions exprimant l'opposition populaire
L'exercice
de
relations
publiques
des
libéraux
sur
la
sécurité publique
et la Loi C-51
• Une autre tentative d'échapper
à la demande des Canadiens que soient abrogés les
pouvoirs de la police secrète
• Une déformation des opinions des
Canadiens et des Canadiennes sur les questions de sécurité
- Sam Heaton
Grève
générale des travailleurs de la construction du
Québec
• Tous en appui aux travailleurs de la
construction!
• Non à une loi de retour au travail du
gouvernement!
• Des attaques organisées par
l'État
Les travailleurs de
l'Alberta s'opposent à la législation du travail
antiouvrière et antisyndicale actuelle
• Pour des règles du jeu non
truquées! Non c'est Non! Ne rendez pas légales des
mesures antiouvrières! - Peggy Morton
• Les travailleurs réclament des lois du
travail qui reconnaissent leurs droits!
• Notes historiques sur l'assaut
néolibéral et antiouvrier contre les travailleurs de la
construction en Alberta - Alberta Worker
Des appels à
exiger des comptes du gouvernement pour les dommages
des inondations
• Il faut une enquête sur les
ratés lors des inondations au Québec
• Le gouvernement ne tient pas compte de
l'expérience de ses propres ingénieurs
• L'intervention de l'armée canadienne
et l'irresponsabilité du gouvernement
• La classe ouvrière est le facteur
humain essentiel à la vie moderne
• Le gouvernement fait fi des résultats
d'enquêtes scientifiques approfondies sur les
phénomènes naturels prévisibles - Fernand
Deschamps
Résultats des
élections en Colombie-Britannique
• Les élections et le droit de
conscience
• Intensifions la lutte à la
défense des droits de tous!
Actions contre la
réunion de l'OTAN à Bruxelles
• Expression militante de l'opposition
à l'OTAN
L'exercice de relations publiques des
libéraux sur la sécurité
publique et la Loi C-51
Une autre tentative d'échapper à la
demande
des Canadiens que soient abrogés les pouvoirs
de la police secrète
Centième piquet hebdomadaire à Vancouver pour exiger
l'abrogation de la loi C-15
(31 janvier 2017)
Le 19 mai, le gouvernement Trudeau a publié
un rapport intitulé Ce que nous avons appris sur sa
consultation sur le « Cadre de sécurité
nationale » du Canada qui s'est tenue du 10 septembre
au 1er décembre 2016. Le rapport a été
produit par l'agence de relations publiques Hill+Knowlton
Stratégies
(anciennement Hill & Knowlton), dont le siège social est
à New York et qui est qualifiée par le Ottawa Citizen
comme étant « le cabinet de lobbying le
plus occupé d'Ottawa pour les prises de contrôle par les
intérêts étrangers ».[1] Hill & Knowlton est connu pour son
rôle criminel en tant
qu'architecte d'une campagne de relations publiques pour
détruire l'opposition lors de la première guerre en Irak
en 1990. Cette agence est responsable de la fabrication et de la
distribution du mensonge que des soldats irakiens ont tiré des
bébés de couveuses et les ont laissé mourir sur le
sol.[2]
C'est le même travail
que ce monopole privé de relations publiques fait pour le
gouvernement Trudeau et les agences de renseignement canadiennes et
américaines qui agissent en toute impunité. Cette fois,
la cible est l'opposition des Canadiens à la Loi C-51, la Loi
antiterroriste, 2015
qui a codifié de nouveaux
pouvoirs de la
police secrète, souvent déjà exercés,
utilisés pour violer les droits et criminaliser la conscience.
Le ministre de la Sécurité publique,
Ralph Goodale, a honteusement tenté de camoufler les
conséquences pour les Canadiens de confier les «
consultations » à des intérêts
privés, comme Hill+Knowlton Stratégies, lorsqu'il a
déclaré dans un langage étudié que ce
rapport a
été « produit par une tierce partie
indépendante » et offre
donc « un aperçu objectif de ce que les Canadiens ont
dit ».
Avant le début de la consultations sur la
sécurité nationale, beaucoup s'en méfiaient et se
demandaient si le gouvernement fournirait des informations qui
permettraient au corps politique de tirer les conclusions qui
s'imposent. Les antécédents des libéraux de
fausses consultations sur d'autres sujets de préoccupation et
leur défense du projet de
loi C-51 et de ses pouvoirs de police ne laissaient présager
rien de très prometteur. La consultation n'a pas bien
démarré, car le Livre vert sur la sécurité
nationale du gouvernement faisait dévier la discussion sur la
nécessité d'éliminer les mesures qui violent les
droits sur une autre voie, celle de la discussion sur les nouveaux
pouvoirs inscrits et
les menaces alléguées posées par des individus
« radicalisés ».[3]
Alors la confier à une agence internationale de relations
publiques de réputation douteuse, réputée pour sa
disposition à faire n'importe quoi en autant qu'elle soit
payée un prix élevé, est le comble de l'insulte.
L'essence du rapport des libéraux et de
Hill+Knowlton Stratégies est de cacher l'opposition claire et
cohérente des Canadiens à la législation
adoptée au nom de la lutte au terrorisme après les
attentats du 11 septembre 2001. Le gouvernement Harper a
peaufiné cette législation antiterroriste en 2015
avec la Loi C-51 dont la
principale caractéristique était d'inscrire de
façon encore plus nette dans la loi le recours aux pouvoirs de
police qui, par définition, sont au-dessus de la loi. Le recours
aux pouvoirs de police secrète est une caractéristique de
l'État bourgeois depuis que le Canada a été
fondé en 1867 et avant. Depuis le déclenchement de
la guerre froide,
après la Deuxième Guerre mondiale, ces pouvoirs ont
été utilisés de manière constante pour
détruire le mouvement du peuple pour la justice, la paix et la
liberté.
Le fait que plus
de 300 000 Canadiens ont signé des pétitions
exigeant l'abrogation de la Loi C-51 -- environ quatre fois plus de
personnes que celles qui ont participé aux consultations --
n'est pas mentionné dans le rapport. Pratiquement tous les
secteurs de la société -- les travailleurs, les peuples
autochtones, les experts dans les
domaines des droits, du droit et de la sécurité, des
journalistes, des jeunes et bien d'autres -- ont dénoncé
les pouvoirs contenus dans la Loi C-51 comme une violation de
l'état de droit et ont exigé qu'ils soient
éliminés. À Vancouver, des piquets hebdomadaires
se tiennent sans relâche depuis le 2 mars 2015 pour
exiger l'abrogation de
la Loi C-51 et continuent de recevoir un soutien de l'écrasante
majorité des gens.
Cette opposition déclarée des Canadiens
à la Loi C-51 et à sa légalisation des
opérations occultes contre eux est l'explication probable de la
raison pour laquelle les libéraux n'ont pas tenu de
consultations sur la Loi C-51 comme telle, mais plutôt sur un
« Cadre de sécurité nationale ». Le fait
indubitable que la majorité de ceux qui ont
participé aux consultations sur la sécurité
nationale ont exigé l'abrogation de la Loi C-51 est admis
à contrecoeur par cette phrase : « La plupart des
intervenants et des experts [non seulement se sont opposés
à de nouveaux pouvoirs, mais] ont demandé la
réduction ou l'annulation complète de mesures existantes,
en particulier le projet de loi
C-51, la Loi antiterroriste de 2015. » De cette
façon, les libéraux et Hill+Knowlton Stratégies
sont
parvenus à produire un rapport qui n'affirme pas clairement que
les Canadiens continuent d'exiger l'abrogation de la Loi C-51, qu'ils
s'opposent au renforcement des pouvoirs de police au nom de la
sécurité et qu'ils exigent que
les droits soient défendus.
Pour désinformer le public, le problème
auquel le gouvernement est confronté et pour lequel il a
lancé la consultation est présenté comme un
« niveau croissant de méfiance envers les principales
institutions qui jouent un rôle en matière de
sécurité nationale et d'application de la
loi ». Pour contrer ce « niveau croissant de
méfiance », les questions graves de
sécurité et de droits sont réduites à des
objets de relations publiques.
L'agence de relations publiques bien payée des
libéraux déclare également que le problème
auquel font face les Canadiens est qu'« il faut respecter un
équilibre délicat entre le secret et la dissimulation
dans la lutte contre le terrorisme et les droits et libertés des
Canadiens protégés par la Constitution. »
Parler d'établir un « équilibre
délicat » camoufle le fait que les pouvoirs de police
contenus dans la Loi C-51 sont déjà en dehors de la
primauté du droit et qu'ils sont exercés en toute
impunité contre ceux qui défendent leurs droits,
notamment les peuples autochtones qui affirment leur droit de
décider du développement de leurs
territoires, les travailleurs et les forces politiques progressistes.[4] Les pouvoirs de police secrète
au Canada sont encore subordonnés aux intérêts
néfastes des services de renseignement de l'impérialisme
américain et aux intérêts privés qui ont
pour but de les contrôler et ne sont pas subordonnés
à un
gouvernement de lois sur lequel le peuple peut exercer un
contrôle.
La déclaration du
ministre et tout le rapport sont irrationnels et prennent les Canadiens
pour des imbéciles (ce qu'ils ne sont pas) et cela pose un
problème réel aux libéraux qui par cet exercice de
relations publiques veulent « rétablir la
confiance ». Comme tout exercice des relations publiques,
celui-ci s'avère être un autre exemple du
mode qui consiste à payer les riches pour leurs services sans
rien contribuer à la solution des graves problèmes des
institutions politiques archaïques du Canada.
Quel qu'en ait été le prix, cet exercice
de relations publiques des libéraux et de Hill + Knowlton ne
saurait cacher le fait que le « Cadre de sécurité
nationale » des libéraux vise à inscrire
davantage les violations croissantes de l'état de droit en
« légalisant » le recours aux pouvoirs
arbitraires. Le fait que le gouvernement veuille
introduire des modifications pour s'assurer que ces pouvoirs contenus
dans la Loi C-51 soient « constitutionnels »
démontre clairement leurs objectifs odieux.
Au Canada, ce sont les privilèges et non les
droits qui sont inscrits dans la Constitution de 1867, dont
le 150e anniversaire est célébré cette
année avec beaucoup de tapage. À chaque étape du
développement du Canada, ces privilèges et à qui
ils sont accordés sont considérés comme une
question de définition décidée par les
pouvoirs de la police, et non les citoyens du pays. Cette Constitution,
notamment sa Charte des droits et libertés, ne garantit
pas les droits et ne place pas la souveraineté et le pouvoir
décisionnel dans les mains des citoyens. Elle est en effet
archaïque et a besoin d'être renouvelée.
Les droits ne sont pas aujourd'hui une question qui
doit être tranchée par les pouvoirs de police et ceux qui
engagent des agences privées pour exécuter un
délicat numéro d'équilibriste pour promouvoir
leurs propres intérêts. Les droits appartiennent à
tous du fait qu'ils sont des êtres humains, et pour la grande
majorité parce qu'ils sont les
producteurs réels de la richesse de la société,
ceux de qui son bien-être dépend. Les peuples autochtones
dont la terre et les ressources sont occupés de force par des
intérêts privés et leur État et qui par leur
défense de leurs droits, de leur bien-être et de
l'environnement naturel protègent tous les travailleurs, ont
également des droits du fait de leur
existence en tant que peuples autochtones. Cela inclut l'affirmation de
leur souveraineté contre laquelle les pouvoirs de police ne
doivent pas être utilisés. Les êtres humains ont des
droits du fait de leur humanité et ces droits doivent être
reconnus et affirmés.
De ce point de vue, le droit humain le plus important
est le droit de conscience. La conscience et la faculté
d'abstraction -- de voir ce qui manque et de saisir ce qui doit
être fait pour répondre à la
nécessité -- sont ce qui différencie les
êtres humains de toutes les autres espèces animales. La
plus haute expression du droit de conscience
aujourd'hui est le droit du peuple de prendre toutes les
décisions qui le concernent, tant individuellement que
collectivement, et qui concernent l'environnement naturel et social.
Sans défendre ces droits et les droits de tous, la «
sécurité » promise dans le « Cadre
national de sécurité » n'est pas la
sécurité du peuple, de son bien-être et
de sa société, mais une défense
intéressée des pouvoirs de police secrète aux fins
privées de ceux qui les exercent.
LML appelle les Canadiens à
persévérer dans la défense de leur revendication
claire et cohérente que la Loi C-51 soit abrogée et dans
leur lutte contre l'impunité.
Exigeons l'abrogation de la loi
C-51 !
Notre sécurité est dans notre
lutte pour défendre les droits de toutes et de tous !
Manifestation sur la colline du Parlement le 30 mai 2015 pour exiger
l'abrogation de la Loi C-51
Notes
1. Hill + Knowlton
Stratégies est
la propriété de WPP plc (Wire and Plastic Products), une
société britannique de publicité et de relations
publiques au nom trompeur qui possède diverses autres grandes
agences de relations publiques, dont IMRB, Millward Brown, Gray,
Burson-Masteller, Hill + Knowlton, JWT, Ogilvy et Mather, TNS,
Young & Rubicam et Cohn & Wolfe. Son chiffre d'affaires annuel
est de plus de 18 milliards de dollars.
2. Hill & Knowlton a
été embauché pour orchestrer la campagne de
l'association « Citoyens pour le Koweït libre »
et a organisé le témoignage de Nayirah Al-Sabah, la fille
de l'ambassadeur koweïtien aux États-Unis à
l'époque, devant le Comité des droits de l'homme du
Congrès des États-Unis. Nayirah Al-Sabah n'a pas
révélé
son identité, ne donnant que son prénom, et a fait la
déposition mensongère qu'elle avait vu des soldats sortir
des bébés des couveuses. Ce témoignage a
été cité à maintes reprises par le
président américain, George H. W. Bush, et d'autres pour
justifier la guerre.
3. L'Association pour les
libertés civiles de la Colombie-Britannique a
déclaré le 28 novembre 2016 que le Livre vert
« se lit comme s'il avait été rédigé
par un cabinet de relations publiques chargé de vendre
l'état actuel des pouvoirs extraordinaires et sans reddition de
comptes »,ce qui est confirmé par ce dernier
rapport.
4. Pour un exemple, voir les
articles du LML
sur les activités du SCRS, de la GRC, du gouvernement
fédéral et des monopoles de l'énergie et la
coordination de l'application de la Loi C-51 à
l'Université Carleton.
Une déformation des opinions des Canadiens et
des Canadiennes sur les questions de sécurité
- Sam Heaton -
L'objectif de la « modernisation » des
lois de sécurité nationales canadiennes depuis la
première Loi antiterroriste après le 11
septembre 2001 et avant a été d'éliminer les
restrictions légales qui entravent l'action des services de
renseignement, c'est-à-dire tous les obstacles qui existent dans
la loi. Cela a été la
demande constante des plus grands intérêts privés,
de leurs représentants politiques et des services de
sécurité pour renforcer les pouvoirs de police qui sont
au coeur de l'État afin de servir leurs intérêts.
Les services de sécurité en particulier
exigent que soient légalisées les pratiques qui sont
déjà en vigueur. C'est le cas de la Loi C-51 et des
pouvoirs de « perturbation » qu'elle donne au SCRS
alors que cet organisme est reconnu pour son harcèlement des
Canadiens et pour se livrer depuis des décennies à des
activités ignobles,
notamment l'organisation de « complots terroristes ».
Le récent rapport du gouvernement sur ses consultations sur la
sécurité nationale note qu'actuellement « les
organismes gouvernementaux et les services de police veulent une plus
grande collaboration et communication d'information... »
Malgré cela, le
rapport est obligé de reconnaître l'opposition des
Canadiens aux « mesures de sécurité »
existantes ainsi qu'aux mesures nouvelles. Pour neutraliser cette
opposition, divers thèmes ont été établis
et la question est présentée comme un débat sur
les diverses façons dont ces pouvoirs pourraient être
maintenus ou amendés.
Ainsi le rapport dit que les Canadiens « sont divisés sur
la question de savoir si les modifications devraient être
abrogées, modifiées ou conservées ».
Les diverses mesures de la Loi C-51, au lieu
d'être traitées comme un tout fondé sur le rejet
par les Canadiens de l'utilisation des pouvoirs de police, sont
traitées de manière parcellaire. Pour créer de la
confusion, les réponses aux questions fallacieuses du sondage
sont présentées d'une façon qui conclut que les
Canadiens sont divisés et que
le gouvernement est justifié de ne pas abroger la Loi C-51.
Au sujet des résultats du sondage sur
l'infraction au Code criminel de la Loi C-51 qui criminalise le
discours qui « ferait la promotion du terrorisme », le
rapport indique que : « Près de la moitié
(47 %) des réponses en ligne indiquent que l'infraction
consistant à préconiser des actes de terrorisme devrait
être clarifiée afin
qu'elle ressemble plus clairement à l'infraction actuelle qui
consiste à « conseiller » la
perpétration de tels actes, mais pratiquement le quart
(23 %) des répondants ne sont pas d'accord, et un
répondant sur cinq (21 %) pense que la Loi
antiterroriste de 2015 devrait être abrogée
dans son intégralité ou que des
articles du Code criminel relatifs à l'acte consistant à
préconiser ou à fomenter la perpétration
d'infractions liées au terrorisme devraient être
abrogés. »
Malgré le fait que la
plupart des personnes qui ont participé à la consultation
ont demandé que la Loi C-51 soit abrogée -- et une
majorité écrasante de celles qui ont participé aux
réunions publiques -- les questions ont été
présentées séparément pour savoir si
certains aspects de la Loi C-51, comme la Loi sur la communication
d'information
ayant trait à la sécurité du Canada (LCISC),
devraient faire l'objet d'une surveillance accrue. L'appui à la
surveillance est alors présenté de manière
à donner de la crédibilité à l'idée
que, plutôt que d'abroger la loi, « il convient de
renforcer la surveillance . . . pour protéger la vie
privée et ... les institutions recevant de l'information sur la
sécurité ne devraient utiliser celle-ci que de
façon licite et conformément aux règles
... »
Au sujet des « pouvoirs de
perturbation » étendus octroyés par la Loi
C-51 au SCRS et la capacité d'utiliser la force, qui sont parmi
les aspects les plus largement opposés de la loi, le rapport
prétend que les répondants étaient «
essentiellement partagés entre la nécessité de
diminuer les pouvoirs du SCRS et la nécessité de les
maintenir... »
Le recours aux consultations pour désamorcer
l'opposition à la Loi C-51 devient encore plus clair par les
questions posées sur la façon d'améliorer
l'« efficacité » de la douteuse « liste
de surveillance des terroristes ». À nouveau, le
rapport déclare que les Canadiens sont divisés sur cette
question même s'ils ont exprimé leur
opposition à l'abus de pouvoir que le gouvernement cautionne
avec de telles listes arbitraires. Toutefois, ce thème,
présenté comme une question sur la manière
d'améliorer une chose illégitime, « a eu tendance
à générer moins de commentaires, les
réponses reçues laissant supposer une certaine
ambivalence collective », lit-on dans le
rapport.
Loin de donner une
cohérence ou de refléter la conscience collective des
Canadiens, les consultations et les rapports sur la
sécurité nationale détournent l'attention des
attaques continues organisées par l'État contre les
droits de tous. Aux consultations fallacieuses s'ajoutent la
criminalisation et la perturbation des luttes ouvrières, la
surveillance
et le harcèlement de ceux et celles qui s'opposent à la
guerre et défendent l'environnement naturel et la violence
contre les peuples autochtones qui affirment leur droit de
décider de leur vie sur leurs territoires.
En même temps, les gouvernements, les «
groupes de réflexion » et les organismes
universitaires introduisent des définitions régressives
des droits qui prétendent que les actions collectives des
défenseurs des droits sont une violation des droits individuels
qui doivent être criminalisées.
Tout cela est une preuve que les pouvoirs de police
continuent d'agir en toute impunité, peu importe les lois
adoptées. Les Canadiens doivent s'assurer de bâtir leur
propre opinion publique comme mur de défense continuellement
renforcé et à l'abri d'une brèche. Cela peut se
faire en s'unissant dans l'action pour défendre les droits de
tous et
par la légitime défense collective.
Grève générale des
travailleurs de la construction du Québec
Tous en appui aux travailleurs de la construction!
Marche des travailleurs de la construction en grève à
Montréal le 24 mai 2017
À minuit, le 24 mai, les 175 000
travailleurs de la construction au Québec ont
déclenché une grève générale contre
les demandes de concessions inacceptables des organisations
représentant les employeurs de la construction. Les travailleurs
de tous les secteurs sont en grève, soit les secteurs
industriel,
institutionnel/commercial, résidentiel et génie
civil/voirie. Les travailleurs de la construction sont organisés
en cinq syndicats, la FTQ-Construction, le Conseil provincial
(International), le Syndicat québécois de la construction
(SQC), la CSD -Construction et la CSN-Construction.
Rassemblement à Montréal au début de la
grève le 24 mai 2017
L'enjeu principal qui a poussé les travailleurs
à la grève est la demande inacceptable des organisations
patronales de chambarder les horaires de travail. Elles ont
demandé que les travailleurs travaillent selon un horaire flou
sans règles strictes applicables à tous, une demande que
les travailleurs ont déjà rejetée en 2013 en
faisant la grève
à la défense de leurs droits.
Les organisations d'employeurs ont demandé que
les travailleurs soient disponibles pour le travail de 5 heures du
matin à 20 heures cinq jours par semaine. En cas de jours
de travail perdus à cause du mauvais temps, les employeurs
veulent que les travailleurs reprennent le temps perdu le samedi
à temps simple. L'extension des
horaires de disponibilité des travailleurs et leur
caractère flou permettraient aux employeurs de décider
selon leur bon plaisir l'horaire exact d'un quart de travail
déterminé ce qui perturberait beaucoup la vie des
travailleurs.
Les travailleurs ont tout
de suite dénoncé ce geste régressif en ce qui a
trait aux horaires de travail. Ils ont dit que le travail dans la
construction se doit d'avoir des règles strictes de temps de
travail y compris en ce qui concerne le temps supplémentaire
parce que sinon tout cela est une fraude. Les travailleurs de la
construction n'ont pas de
sécurité d'emploi et peuvent être
congédiés, ou ne pas être rappelés ou
même être refusés lors d'un prochain contrat s'ils
ne se « comportent » pas bien et ne travaillent pas
aux horaires assignés bien que le travail du samedi pour
remplacer le temps perdu soit soi-disant volontaire.
Les travailleurs rejettent fermement cette demande
arbitraire inacceptable des organisations des employeurs qui perturbe
leur repos et leur vie hors des chantiers. Ils font valoir que les
travailleurs de la construction ont besoin d'être reposés
et alertes en tout temps dans un contexte où le taux de
décès et d'accidents dans leur secteur est très
élevé. Les travailleurs considèrent ces
règles floues et soi-disant volontaires au sujet du temps de
travail comme une provocation irresponsable de la part des
organisations des employeurs qui doivent être
dénoncées comme étant régressives et une
attaque à leur dignité et à leurs droits. Les
travailleurs de la construction savent très bien que les
concessions sur des sujets aussi fondamentaux que les salaires et le
temps de travail ne font qu'exciter l'appétit des oligarques qui
en demandent toujours plus.
Les travailleurs de la construction ont dit Non !
en 2013 à la perturbation de leurs vies et de leurs
horaires de travail ! Non ! veut encore dire Non !
en 2017 !
Tous les travailleurs doivent appuyer fermement les
travailleurs de la construction et leur fournir tout l'appui
possible !
Québec, 24 mai 2017
Trois-Rivières, 25 mai 2017
Saguenay, 25 mai 2017
Montréal, 24 mai 2017
Non à une loi de retour au travail du
gouvernement!
Ligne de piquetage des travailleurs de la construction à
Montréal le 24 mai 2017
Le gouvernement libéral de Philippe Couillard a
annoncé son intention de criminaliser les travailleurs de la
construction et de les forcer à mettre fin à leur
grève. La classe ouvrière et ses alliés partout au
Québec et au Canada doivent dénoncer fermement le
gouvernement libéral comme un laquais des oligarques de la
construction qui n'est
pas apte à gouverner.
Une telle action injuste serait une
répétition de ce qui s'est produit en 2013 lorsque
le gouvernement du Québec a criminalisé le droit des
travailleurs de la construction de faire la grève à la
défense de leurs conditions de travail et de vie. Le
gouvernement Couillard et ses complices serviles dans les médias
de masse sont opposés au droit
des travailleurs de négocier leurs conditions d'emploi et de
retirer leur capacité de travail jusqu'à ce qu'on trouve
un équilibre qui leur est acceptable. Il s'agit d'un droit
fondamental des travailleurs qui sont forcés par les relations
de production actuelles de négocier les termes de la vente de
leur capacité de travailler aux employeurs. Le fait qu'une
grève perturbe l'économie et la création de la
valeur montre le caractère essentiel de la classe
ouvrière moderne et sa position en tant que productrice
véritable de la valeur dont le peuple et la
société dépendent pour leur existence.
Au lieu de soutenir les droits de la classe
ouvrière et de lui montrer le respect auquel elle a droit, le
gouvernement, les oligarques de la construction et les médias
monopolisés sont sur un sentier de guerre et criminalisent les
travailleurs de la construction et s'attaquent à eux. Ils
utilisent le fait que les travailleurs de la construction et leur
industrie jouent un rôle central dans l'économie du
Québec pour s'attaquer à la grève et ordonner aux
travailleurs de reprendre le travail ou bien faire face aux
pénalités sanctionnées par l'État. La
classe ouvrière et ses alliés au Québec et au
Canada dénoncent cet assaut organisé par l'État
contre les droits.
Dénonçons le gouvernement
libéral du Québec pour ses attaques contre le
droit de grève ! Ne touchez pas aux travailleurs de la
construction !
Leur cause est juste !
Appuyons fermement les travailleurs de la
construction et leur juste lutte !
Des attaques organisées par l'État
Le secteur de la construction fournit 12 % du
PIB du Québec et 255 600 emplois directs, soit un
emploi sur 20, de même que des milliers d'emplois dans les
secteurs connexes. Le gouvernement et les médias
monopolisés n'utilisent pas ces faits pour faire preuve de
respect envers des travailleurs qui
produisent une valeur aussi immense pour la société. De
la manière la plus intéressée possible, ils
utilisent ce caractère essentiel des travailleurs de la
construction dans la vie moderne comme un motif pour attaquer leur
droit de se défendre et de négocier leurs conditions de
travail et une réclamation à la valeur qu'ils produisent
qui est acceptable
pour eux.
Le gouvernement et les médias monopolisés
utilisent l'importance du secteur de la construction pour créer
de l'hystérie et un sentiment d'urgence pour mettre fin à
la grève non pas selon des termes acceptables aux travailleurs
mais selon les termes qu'exigent les oligarques de la construction.
Cela ne doit pas passer !
Les travailleurs de la construction font
déjà face à des conditions spéciales en ce
qui concerne les lois du travail au Québec qui enfreignent leurs
droits. Par exemple, ils ne sont pas admissibles à des
augmentations de travail rétroactives au jour où leur
convention collective se termine. Leur convention collective a pris fin
le 30 avril et
toute augmentation de salaire qu'ils vont obtenir ne s'appliquera
qu'à partir du moment où la nouvelle convention
collective entre en vigueur.
La loi dite « antiscab » ne
s'applique pas aux travailleurs de la construction ce qui veut dire que
les associations d'employeurs ont le champ libre pour garder les
chantiers ouverts et utiliser des briseurs de grève. Quand les
travailleurs interviennent pour fermer les chantiers, ils peuvent
être accusés d'« intimidation » et
même de
violence s'ils résistent aux attaques organisées contre
eux par des agents de sécurité engagés et des
mercenaires.
Il existe une clause spéciale dans la loi qui
gouverne les relations de travail dans la construction qui leur
interdit de faire de l'« intimidation » et qui a une
portée très vaste. La clause ne s'applique qu'à
eux et non aux employeurs et à tout geste de leur part.
L'accusation d'intimidation peut être utilisée pour
attaquer des travailleurs qui
encouragent d'autres travailleurs de la construction à refuser
de faire un travail dangereux ou qui s'occupent d'autres
problèmes sur les chantiers ou qui défendent leur
grève. Le recours à l'accusation d'«
intimidation » contre les travailleurs est une attaque
à leur droit de conscience et à leur droit d'organiser
leurs collègues de travail dans
des actions collectives avec analyse. Les médias
monopolisés ont souvent recours à cette accusation large
d'intimidation pour dépeindre les travailleurs comme des
criminels lorsqu'ils s'organisent à la défense de leurs
droits.
Ces attaques organisées par l'État
doivent cesser !
Les travailleurs de l'Alberta s'opposent
à la législation du
travail antiouvrière et antisyndicale actuelle
Pour des règles du jeu non truquées! Non
c'est Non! Ne rendez pas légales des mesures
antiouvrières!
- Peggy Morton -
Manifestation pour des règles du jeu non truquées au
Parlement albertain le 30 avril 2017
Le 24 mai, le gouvernement NPD de l'Alberta a
déposé le projet de loi 17, le Fair and
Family-Friendly Workplaces Act (Loi pour des endroits de travail
équitables et pro-familles). Le projet de loi 17 modifie la
Loi sur les normes du travail et le Code du
travail de l'Alberta.
La Loi sur les normes du travail va maintenant
accorder des congés non payés avec assurance de retrouver
son emploi pour des raisons de maladie personnelle ou de membres de la
famille, de décès d'un membre de la famille et de
violence conjugale. Elle prévoit des mesures de mise en oeuvre
de ces changements si les employeurs
les enfreignent. Les changements d'importance au Code du travail
de l'Alberta ne comprennent pas l'élimination du «
double volet » demandé d'urgence par les travailleurs
en vertu duquel les entrepreneurs peuvent établir des
entreprises dérivées afin de nier les conventions
collectives.
Le mouvement ouvrier
organisé demande depuis plusieurs années des changements
majeurs au Code du travail de l'Alberta et cette demande de
changements a été mise de l'avant avec force par le
mouvement ouvrier organisé et ses alliés ces
dernières semaines et derniers mois avec la campagne «
Pour des règles du jeu non
truquées ! » (Unstack the deck !).
Certaines de ces demandes, dont celle sur le double volet, remontent au
Code du travail de 1988. D'autres remontent
encore plus loin et sont à l'ordre du jour du mouvement ouvrier
depuis environ 60 ans. Elles comprennent :
- l'accès garanti aux endroits de travail non
syndiqués aux organisateurs syndicaux. C'est
particulièrement important en Alberta où les travailleurs
vivent souvent dans des campements où seuls sont admis ceux qui
ont une autorisation de l'employeur ;
- le droit à la certification syndicale
lorsqu'une majorité de travailleurs signent une carte
d'adhésion à un syndicat. La loi actuelle requiert un
vote et donne ainsi l'occasion aux employeurs, qui s'en saisissent
souvent, de menacer, intimider et congédier les travailleurs et
de mener des opérations clandestines contre eux ;
- l'arbitrage de première convention collective
si l'unité de négociation en fait la demande. Les
employeurs refusent souvent de signer une première entente,
prolongeant les grèves pendant des semaines et même des
mois ;
- l'abolition du recours aux briseurs de
grève ;
- le droit des travailleurs protégés par
la loi de refuser de traverser une ligne de piquetage. À l'heure
actuelle, quand les travailleurs respectent une ligne de piquetage,
leur syndicat fait face à une injonction et à des menaces
d'amendes élevées et même de
décertification ;
- la fin du double volet et des entreprises
dérivées dans l'industrie de la construction ;
- l'interdiction des syndicats de compagnies comme
l'Association travailliste chrétienne du Canada (CLAC) ;
- une loi d'équité salariale qui
s'applique à tous les travailleurs.
Le projet de loi 17 fait des changements qui
concernent trois de ces demandes. Il prescrit l'arbitrage de
première convention collective après 90 jours. La
demande d'arbitrage peut être faite par le syndicat ou
l'employeur et la décision est prise par la Commission des
relations de travail et rend illégale la grève ou le
lockout si la
demande est accordée. La certification syndicale par signatures
de cartes sera autorisée si 65 % des travailleurs en
signent une. Un vote sera toujours requis si entre 40
et 64 % des travailleurs signent une carte. La Commission des
relations du travail peut ordonner la certification automatique d'un
syndicat dans les
cas de pratiques de travail inéquitables pendant une campagne de
syndicalisation et elle peut aussi décertifier un syndicat
trouvé coupable de pratiques de travail inéquitables. La
Commission des relations de travail peut également ordonner que
le syndicat ait accès aux travailleurs sur des sites
éloignés où l'accès au logement est
contrôlé par
l'employeur ou une tierce partie. Le projet de loi 17 étend
la loi sur les services essentiels à tout le secteur
privé de soins de longue durée, aux services de soins
continus et aux services de maintien à domicile de même
qu'aux services de laboratoire et de fourniture de sang, ce qui va
grandement restreindre le droit des travailleurs de ces
secteurs de faire la grève pour défendre leurs salaires
et leurs conditions de travail.
Ni la Loi sur les normes du travail ni le Code
du
travail
de
l'Alberta n'ont été
révisés depuis 1988 alors que l'offensive
antisociale néolibérale prenait son élan et
suscitait l'opposition militante des travailleurs défendant
leurs droits. Ils ont été adoptés à ce
moment-là pour satisfaire aux demandes des oligarques du
pétrole, du gaz, de la construction et d'autres secteurs et la
législation a ainsi été pipée contre les
travailleurs et leurs collectifs depuis.
Même avant que le
projet de loi soit introduit, le gouvernement a déclaré,
en réponse à la campagne demandant « des
règles du jeu non truquées », que bannir la
pratique du double volet « déstabiliserait »
l'industrie de la construction. Ces monopoles font des fortunes en
temps d'essor à même la richesse que les travailleurs
produisent et utilisent ensuite les bas prix du pétrole et la
récession pour lancer des attaques brutales contre les
travailleurs et s'emparer d'une portion encore plus grande de la
richesse produite par la classe ouvrière. On ne peut obtenir la
« stabilité » en attaquant les droits des
travailleurs.
Le gouvernement a dit que le projet de loi
représente un « compromis ». Cela n'a pas de
sens parce que le maintien de lois antiouvrières sert les
intérêts des oligopoles. On sait par exemple que la loi
qui permet la pratique du double volet a été
écrite par les monopoles de la construction. L'ancien contrat
social reposait sur la
reconnaissance du droit des travailleurs de se syndiquer en
échange de l'abandon de différents droits par les
travailleurs. Les lois actuelles cependant ont comme objectif ouvert
d'empêcher les travailleurs de s'organiser. Il ne peut exister
d'équilibre lorsque les droits des travailleurs ne sont
même pas reconnus. Les détenteurs du capital et
l'élite
dominante semblent déterminés à en finir une fois
pour toutes avec le contrat social et l'ancien équilibre et
à bafouer
les droits et la dignité des travailleurs.
Cette lutte cependant est loi d'être
terminée ! Non c'est Non ! quand il est question
d'antisyndicalisme, de double volet, ou de collusion entre les
employeurs et les syndicats de compagnie ou d'autres lois servant
à nier le droit
des travailleurs d'organiser leurs collectifs et à utiliser des
briseurs de grève ou d'autres lois antiouvrières du
genre.
Les demandes des travailleurs ne visent pas seulement
la défense de leurs droits mais la défense
des droits de tous. C'est le temps maintenant de mettre tout notre
poids derrière la lutte pour des « règles du jeu
non truquées ».
La classe ouvrière dans son action est
déjà en train de dépasser les limites du contrat
social de
l'après-Deuxième guerre mondiale. Les décisions de
la Cour suprême ont soutenu le droit à un processus de
négociation collective mais l'objectif de la défense des
droits a été retiré du processus. En plus, tous
peuvent voir ce qui se produit quand les décisions au
sujet de l'économie sont laissées dans les mains des
monopoles et oligopoles mondiaux qui ne reconnaissent que leur propre
cupidité et leurs intérêts étroits.
Les 210 000 travailleurs en chômage en Alberta nous
rappellent que le statu quo n'est pas une option. Les travailleurs
doivent
discuter de comment établir un nouvel équilibre avec les
détenteurs du capital dans lequel les droits des travailleurs
sont reconnus.
Pour des règles du jeu non
truquées !
Défendons les droits des
travailleurs !
Défendons les droits de tous !
Non c'est Non ! quand il est
question de lois antiouvrières !
Les travailleurs réclament des lois du travail
qui reconnaissent leurs droits!
Des centaines de travailleurs de la construction ont
tenu une manifestation militante le 30 avril dernier devant le
Parlement albertain avec les délégués qui
participaient au Congrès de la Fédération des
travailleurs de l'Alberta (FTA). Les travailleurs se sont
rassemblés pour demander que le gouvernement garantisse dans la
loi le droit
des travailleurs d'organiser leurs collectifs et de se joindre au
syndicat de leur choix. Le Code du travail de l'Alberta qui
est en vigueur depuis 1988 contient des clauses qui non seulement
entravent la syndicalisation mais permettent aux gros entrepreneurs
d'ignorer impunément leurs obligations découlant des
conventions collectives.
Le 24 mai, le gouvernement du NPD a
déposé un projet de loi qui modifie la Loi sur les
normes du
travail et le Code du travail de l'Alberta. Le projet de
loi ne
s'attaque pas aux clauses les plus virulemment antisyndicales comme la
politique du double volet dans l'industrie de la construction. Avant
que la loi ne soit déposée, le
mouvement ouvrier organisé a dit de manière claire que le
refus d'agir est inacceptable. ! Non c'est Non ! quand il est
question de lois qui bafouent les droits des travailleurs et ces lois
doivent être abrogées. La loi doit aider les travailleurs
à s'organiser à la défense de leurs droits et non
leur mettre des bâtons dans les roues.
Le Marxiste-Léniniste publie
ci-dessous les positions exprimées par le mouvement ouvrier
organisé le 30 avril devant le Parlement sur le besoin
d'une législation du travail qui reconnaît les droits des
travailleurs.
Le président de la FTA Gil McGowan
Le rassemblement a été animé par
Gil McGowan le président de la Fédération des
travailleurs de l'Alberta. Il a dit que si nous assistions à un
match de hockey dont les règles ont été faites
pour favoriser délibérément une équipe,
nous dirions que ces règles sont illégitimes. Nous sommes
ici pour faire cesser cette fraude, pour dire que les
règles du jeu qui gouvernent nos endroits de travail et nos
relations avec les employeurs et qui sont censées nous permettre
de nous joindre au syndicat de notre choix sont truquées. Nous
demandons au gouvernement d'émettre des règles du jeu non
truquées.
Le Code du travail de l'Alberta a
été écrit à l'époque des Margaret
Thatcher, Ronald Reagan et Brian Mulroney, a dit McGowan. Leur ordre du
jour en était un de privatisation, de
dérèglementation, de baisses d'impôts pour les
riches et d'attaques contre les travailleurs. Ils ont cherché
surtout à attaquer le pouvoir des travailleurs qui
vient de l'action collective, quand nous agissons ensemble dans nos
syndicats et nos fédérations et que nous
établissons des objectifs et des priorités et travaillons
à les réaliser, a-t-il dit. Le code de 1988 ne
reconnaissait même pas l'existence des syndicats dans son
préambule. Son but, a dit McGowan, était d'entraver la
syndicalisation et la
négociation collective.
Scott Crichton du IBEW
Scott Crichton de la Fraternité internationale
des ouvriers en électricité (IBEW) a expliqué ce
qu'il en est de la pratique du double volet et pourquoi le gouvernement
doit abroger la loi qui le permet. La politique du double volet permet
aux entrepreneurs de créer des entreprises
dérivées afin de rendre difficile aux travailleurs de
s'organiser et
elle permet de créer des entreprises non syndiquées qui
paient des salaires inférieurs. Cela fait trente-trois ans que
cette pratique est en vogue en Alberta et il est temps d'y mettre fin,
a-t-il dit. Il a rappelé que le père de la
première ministre actuelle, Grant Notley, avait appuyé au
Parlement les travailleurs des métiers de la construction. Il
avait dit
que le changement à la législation du travail allait
priver les travailleurs de leur pouvoir économique et c'est bien
ce qui s'est produit. En 1982, 70 % des travailleurs des
métiers de la construction étaient syndiqués.
Dès 1984, le pourcentage avait baissé
à 8 % et on n'a cessé depuis d'essayer de
remonter la
côte.
Martyn Piper des Charpentiers de l'Alberta
Martyn Piper des Charpentiers de l'Alberta a dit que ce
sont les travailleurs qui créent la richesse et fournissent les
services essentiels à la société. Dans ce
rassemblement, a-t-il dit, nous représentons tous les
travailleurs à qui on doit donner la possibilité de
choisir le syndicat de leur choix et de le garder jusqu'à ce
qu'ils en décident
autrement.
Il y a de cela trente-quatre ans, nous nous sommes
rassemblés ici en face de ce Parlement pour protester contre une
loi inéquitable et profondément injuste qui en une
soirée a autorisé les entreprises de construction
syndiquées à ouvrir des entreprises affiliées non
syndiquées, à se faire la concurrence à
elles-mêmes et à violer leurs obligations.
Les employeurs ont recours aujourd'hui à l'Association
travailliste chrétienne du Canada (CLAC) pour empêcher les
travailleurs de se syndiquer. C'est une insulte à tout
honnête travailleur et à toute honnête travailleuse
qui recherche une représentation légitime. Ces
frauduleuses entreprises à double volet n'existent pas ailleurs
au Canada, a dit
Piper. Cette pratique et la loi qui la permet sont une honte et
l'expression d'un mépris flagrant pour la liberté des
travailleurs de s'associer au syndicat de leur choix, a-t-il dit.
Piper a conclu ses remarques en disant que la pratique
du double volet est une stratégie bien conçue et
systématique qui vise à détruire d'abord les
syndicats de la construction puis tous les syndicats. C'est une
idéologie qui nous vient de la Côte du Golfe des
États-Unis où les travailleurs gagnent moins
de 15 $ l'heure et n'ont pas
d'avantages sociaux, ce qui les met à risque à chaque
jour. Il est temps que le gouvernement prenne une décision
courageuse et mette fin à cette loi.
Heather Smith, présidente de l'UNA
Heather Smith, la présidente des
Infirmières unies de l'Alberta a dit que la Loi sur les
normes du travail est aussi en train d'être examinée.
Cette loi établit les conditions de travail minimales de ceux
qui n'ont pas de syndicat et de convention collective. Il est important
que cette loi respecte les droits des travailleurs, a-t-elle dit.
La présidente de l'UNA a dit que les
infirmières sont souvent venues au Parlement et toujours pour
protester contre une ordonnance injuste : une ordonnance de retour
au travail, le retrait du droit de grève et la criminalisation
des infirmières. Alors que la loi qui interdisait les
grèves a maintenant été retirée, de
nombreux autres
changements promulgués dans les années 1980
demeurent en vigueur, notamment celui qui permet la politique à
deux volets et qui est peut-être le pire de tous.
Le gouvernement doit imposer de véritables
pénalités aux employeurs qui enfreignent les normes et
les codes du travail. Lorsque les employeurs s'engagent dans des
pratiques inéquitables, la loi doit prévoir la
certification automatique des syndicats. Elle doit prévoir
également l'arbitrage de première convention collective
pour empêcher les
employeurs d'avoir recours à l'intimidation et aux menaces en
toute impunité a dit Smith.
McGowan a lancé l'appel à tous à
consulter le site UnstacktheDeck.ca pour obtenir plus d'information sur
la campagne et à envoyer une lettre à leur
député, à la ministre du Travail et à la
première ministre. Dites au gouvernement que le nouveau Code
du travail doit comprendre des clauses qui rendent
illégale la pratique du double
volet, a-t-il dit.
L'esprit manifesté au rassemblement a bien
démontré la détermination des travailleurs
à mettre fin à la législation antiouvrière
et antisyndicale présentement en vigueur en Alberta. La classe
ouvrière ne va pas accepter une Loi des normes du travail
et un Code du travail de l'Alberta qui ne reconnaissent pas
leurs droits dans la
loi et en pratique.
Notes historiques sur l'assaut néolibéral
et antiouvrier contre les travailleurs de la construction en Alberta
- Alberta Worker -
Les travailleurs de la construction participent à la
manifestation de la Fédération des travailleurs de
l'Alberta en 1986 pour demander des changements aux lois du
travail de l'Alberta.
L'assaut contre les syndicats dans l'industrie de la
construction a commencé de façon significative
en 1982 alors qu'une importante récession a subitement
freiné la période d'essor en Alberta. Les entrepreneurs
ont lancé une offensive tout azimut contre les salaires et les
conditions de travail des travailleurs de la construction et pour
détruire les syndicats. Un grand nombre de travailleurs se
souviennent bien de cette période amère, tant des
épreuves qu'elle a causées que des luttes courageuses
menées à la défense des droits de tous.
En 1979, les compagnies non syndiquées
étaient engagées dans des projets relativement petits,
notamment dans le secteur résidentiel. Entre 70
et 80 % de la construction commerciale, industrielle et
institutionnelle était réalisée par des compagnies
qui avaient été syndiquées dans la période
d'avant la récession de 1981. Les monopoles de la
construction ont alors conçu une manoeuvre pour déchirer
les conventions collectives qu'ils avaient signées, en mettant
sur pied des compagnies dérivées, où selon eux ne
s'appliquaient pas les conventions collectives qu'ils avaient
signées.
Le 1er mai 1982, pas moins de 805
entrepreneurs de la construction non syndiqués faisaient affaire
à Calgary et à Edmonton. Certains étaient des
affiliés d'entrepreneurs syndiqués, d'autres
étaient des arrangements de « partenariat » qui
servaient à dissimuler les véritables
propriétaires. Les entrepreneurs syndiqués ont
mis en place des compagnies sans nom, des compagnies à
numéro avec listes de paie, pour embaucher et
rémunérer les travailleurs. Ces compagnies pouvaient
être enregistrées et fonctionner pendant un certain temps,
avant d'être remplacées par une nouvelle compagnie
dérivée sur papier. La pratique a été
baptisée « double-breasting », ou la
pratique du double volet.
Le Code du Travail de l'époque accordait
à la Commission des relations du travail de l'Alberta le pouvoir
discrétionnaire de déclarer l'existence d'un employeur
commun. Une déclaration d'employeur commun avait comme
conséquence que la certification syndicale et les ententes
collectives existantes s'appliquaient à la nouvelle
entité.
En 1983, les entrepreneurs ont insisté pour que le
gouvernement change la loi et qu'il élimine ce pouvoir
discrétionnaire. Le gouvernement Lougheed s'est conformé
et a adopté le projet de loi 10.
Les travailleurs des
métiers de la construction ont organisé de grandes
manifestations devant l'Assemblée législative et
mené des actions sur les chantiers de construction. Ils
étaient reconnus comme une force qui ne faisait qu'un avec les
travailleurs de tous les secteurs qui luttaient pour leurs droits. Par
exemple, en 1986, des centaines de
travailleurs de la construction sans emploi sont venus quotidiennement
participer à la bataille historique dite de la « 66e
rue » pour défendre la grève à l'usine
de transformation de viande Gainer et empêcher les briseurs de
grève d'entrer à l'usine. Le projet de loi 10 a
été adoptée mais la résistance massive des
travailleurs et de leurs
syndicats a fait en sorte qu'elle n'a jamais été
promulguée. Presque toutes les conventions collectives pour les
travailleurs du bâtiment dans la construction industrielle,
commerciale et institutionnelle avaient une date d'expiration commune,
soit le 30 avril 1984. Dès le moment où les
conventions collectives sont arrivées à terme, les
entrepreneurs monopolistes ont mis les travailleurs syndiqués en
lockout pendant 25 heures. Ils ont ensuite offert de «
réembaucher » les travailleurs dans leurs compagnies
dérivées à des salaires jusqu'à 30
et 50 % inférieurs et encore plus bas si on compte les
avantages sociaux.
Bien que la loi qui permettait cette pratique n'a pas
été adoptée à ce moment-là, le
gouvernement Lougheed a eu recours à ses pouvoirs arbitraires ou
de police pour arriver au même résultat. La Commission des
relations du travail (ALRB) a fait marche arrière sur des
pratiques de longue date et modifié son interprétation de
la loi existante
pour déclarer que la pratique du double volet était
parfaitement légale et que les conventions collectives
existantes ne s'appliquaient plus.
Les entrepreneurs n'avaient qu'à déclarer
qu'ils n'étaient pas des employeurs mais des compagnies de
gestion de projets et l'ALRB disait « d'accord, vous avez
créé une entreprise fictive pour engager et
rémunérer des travailleurs. Vous n'êtes donc pas un
employeur. La loi cependant s'applique uniquement aux employeurs alors
notre
Commission n'a pas juridiction. Faites comme vous voulez. Octroyez-vous
des contrats au moyen d'une compagnie sans nom et à
numéro que vous avez créée
précisément pour éliminer le
syndicat. »
Cette farce a d'abord été soutenue par
les tribunaux, mais les entrepreneurs craignaient que la Commission
refuse éventuellement d'autoriser l'établissement des
compagnies dérivées. Ainsi, en 1988, le gouvernement
adoptait un nouveau Code du travail qui accordait aux
monopoles exactement ce qu'ils voulaient.
Les syndicats ont continué de faire leur
travail d'organisation dans ces conditions difficiles et la tactique
des monopoles a été de reconnaître l'Association
travailliste chrétienne du Canada (CLAC) ou bien de s'organiser
pour que la CLAC tienne un « vote » même s'il
n'y avait par moment que deux travailleurs sur le chantier. Pour
ajouter à l'injure, la loi a déclaré que la
responsabilité revenait au syndicat de prouver que les deux
compagnies n'en formaient qu'une seule et, même s'ils
réussissaient, la décision n'était pas
rétroactive. Ainsi, même si une démarche
auprès de l'ALRB était approuvée, plus souvent
qu'autrement le projet était déjà terminé
quand la décision était
émise.
Lorsque le Syndicat des menuisiers a demandé la
certification en 2001 afin de représenter les menuisiers
qui travaillaient pour J. V. Driver et ainsi remplacer la CLAC, la
collusion entre la CLAC, les employeurs et l'ALRB a été
exposée au grand jour. La CLAC avait conclu une entente avant
que l'ancienne n'arrive à échéance de sorte
qu'il n'y aurait pas de période ouverte et que les travailleurs
ne pourraient pas voter pour le Syndicat des menuisiers. Les
travailleurs n'avaient même pas été informés
qu'une entente avait été signée alors bien
sûr le vote ne faisait même pas partie du paysage. La
Commission des relations du travail n'y a rien vu de mal
mais les
tribunaux ont décidé que c'était manifestement
déraisonnable, mais la décision avait été
déclarée sans objet pour d'autres raisons.
Il faut retourner en 1974 et à la
construction de Syncrude pour retrouver un autre legs des années
Lougheed qui a servi à attaquer le droit des travailleurs de
s'organiser collectivement. Syncrude tenait à conclure une
entente avec les syndicats de la construction ayant une clause
interdisant la grève sur les chantiers sans quoi le projet
n'irait pas de l'avant. Le gouvernement Lougheed a alors changé
la loi pour autoriser une déclaration de statut spécial
pour les projets qui a fait en sorte que les conventions collectives ne
s'appliquaient pas.
Le but et le résultat de cette
législation ont été de donner libre cours au droit
des monopoles du pétrole et de la construction d'imposer la
« paix syndicale » dans les chantiers des sables
bitumineux. Ce projet de loi n'offrait aucune garantie que lorsqu'un
projet était le résultat d'une entente distincte, il
serait un chantier syndiqué.
Canadian Natural Resources Limited a eu recours à ce statut de
projet spécial pour éliminer les syndicats sur les
chantiers des sables bitumineux de Horizon et signer une entente avec
la CLAC.
De toute évidence, les vieux arrangements avec
la classe ouvrière étaient détruits. L'offensive
antisociale néolibérale a commencé
sérieusement avec l'avènement au pouvoir de Margaret
Thatcher en Grande-Bretagne, de Ronald Reagan aux États-Unis et
de Brian Mulroney au Canada. Les oligopoles ont déclaré
qu'ils n'avaient aucune
responsabilité envers la société et n'avaient pas
à respecter leurs engagements dans le cadre des arrangements
existants avec la classe ouvrière. L'objectif de la
société était de rendre les monopoles
concurrentiels, et cela, par tous les moyens nécessaires. Si les
syndicats ne pliaient pas l'échine, ils seraient réduits
à une partie insignifiante du «
marché » de la main-d'oeuvre, dans lequel leur
rôle de fournir des travailleurs compétents et
d'expérience dans leurs bureaux d'embauche serait
sollicité au besoin.
Des appels à exiger des comptes du
gouvernement pour les
dommages des inondations
Il faut une enquête sur les ratés lors des
inondations au Québec
Importantes inondations à Gatineau au début de mai 2017
Organisons-nous pour bâtir le
nouveau !
Il n'y a pas d'enquête
officielle ou d'évaluation sérieuse du rôle des
gouvernements du Canada et du Québec dans les inondations qui
ont causé d'énormes dommages au Québec. Les
médias et les commentateurs politiques se sont portés
à la défense de l'élite dominante, allant
jusqu'à dire que le gouvernement Couillard a fait « un
bon travail » et « tout ce qu'il fallait
faire » dans cette crise. L'affaire est
présentée de façon superficielle et le
phénomène est mesuré en termes de «
performance » des partis politiques du système de
cartel, ce qui bloque toute enquête sérieuse sur ce qui
n'a pas marché et ce qu'il faut faire pour éviter une
répétition.
L'Association professionnelle des ingénieurs du
gouvernement du Québec a sonné l'alarme et soulevé
plusieurs questions décidément pertinentes pour
comprendre pourquoi les crues printanières ont fait tant de
dommages. Ce qu'elle dit met aussi en relief l'ampleur de la
responsabilité du gouvernement dans la destruction des avoirs
publics et
du bien public qui enlève aux gens la possibilité de se
défendre et de se protéger.
Ces crises sont l'occasion de réfléchir
aux moyens de diminuer l'impact et d'harnacher les forces de la nature
mais aussi et surtout à comment la classe ouvrière et ses
alliés peuvent et doivent s'organiser pour placer le facteur
humain/conscience sociale au centre de la vie économique,
politique et sociale en renouvelant la démocratie et en
donnant une direction prosociale à l'économie. Pour
placer la science et l'énergie prosociale sans borne de
l'être humain au centre, les gens doivent avoir un contrôle
sur les décisions et les arrangements qui affectent leur vie.
Pour cela il faut partir des conditions données et bâtir
le nouveau pour priver l'élite impérialiste dominante du
pouvoir de
nous arrêter !
Laval-sur-le-lac le 8 mai 2017
Le gouvernement ne tient pas compte de
l'expérience de ses propres ingénieurs
Les ingénieurs du Québec avaient
décidé avant les inondations d'aller en grève pour
défendre leurs droits face à l'assaut du gouvernement du
Philippe Couillard. Lorsque les inondations ont commencé
à déchaîner leur force destructive, l'Association
professionnelle des ingénieurs du gouvernement du Québec
(APIGQ) a annoncé que la grève
était reportée d'au moins une semaine.
Les ingénieurs du Québec négocient
leurs conditions d'emploi depuis deux ans et demi sans obtenir
d'entente qui leur soit satisfaisante. Le président de l'APIGQ a
dit : « On n'ira pas faire la grève pendant que les
gens ont le plus besoin de nous. »
Une des principales revendications des
ingénieurs est d'ailleurs directement liée aux
inondations et au danger pour la population. Ils insistent pour que le
gouvernement arrête de donner en sous-traitance des secteurs
liés à la sécurité publique et qu'il
renforce l'expertise du ministère des Transports du
Québec. Ils font valoir que la sous-traitance
réduit la capacité de suivi et de contrôle
nécessaire à l'acquittement de son mandat concernant la
sécurité publique et le bien-être de la population.
Un des mandats publics du ministère des
Transports est la sécurité des barrages. Dans un
communiqué du 4 mai, l'APIGQ déplore le fait que
même les médias doivent recourir à la firme
privée Hydro Météo pour connaître les
détails des inondations et des dangers pour la santé et
la sécurité publiques. Aussi, le ministère du
Développement durable, de l'Environnement et de la Lutte contre
les changements climatiques refuse de rendre public toute l'information
nécessaire pour bien informer la population et les
municipalités leur permettant de mieux se préparer face
aux dangers très réels des inondations, dit l'APIGQ. Elle
explique : « La population et les
municipalités sont ainsi privées d'informations
importantes des phénomènes d'inondation, pourtant connues
à l'avance par le ministère. Aucun renseignement minimal
n'est accessible sur le site Web du gouvernement concernant cet enjeu
ou les causes réelles qui expliqueraient un tel déluge
qui couvre une grande partie du Québec.
« Il faut savoir que 12 ingénieurs du
ministère effectuent en continue les calculs hydrologiques en
fonction des prévisions météorologiques et
opèrent les nombreux barrages servant à la
régulation des eaux. Les ingénieurs du
ministère sont ainsi mieux placés et en mesure d'informer
très adéquatement la population pour qu'elle
connaisse l'évolution de la situation (notre
souligné). D'ailleurs, une équipe de garde
d'ingénieurs, sur le qui-vive depuis plusieurs semaines,
recommande aux autorités les manoeuvres à effectuer pour
limiter les dommages.
« L'information est disponible au
ministère, c'est pourquoi nous cherchons à comprendre les
raisons du manque d'information pour la population. À certains
endroits le niveau d'eau a monté subitement sans
avertissement. »
Puis dans un communiqué du 9 mai, l'APIGQ
dit que des notes internes obtenues par elle datant de 2015
et 2016 décrivent le caractère non
sécuritaire des appareils d'évacuation mécaniques
ainsi que de la difficulté de respecter, en tout en ou partie,
le Plan d'action sur la gestion des barrages du Québec, y
incluant la Loi sur la sécurité des barrages.
« Les documents font explicitement état
qu'à défaut d'obtenir les ressources demandées
pour le budget 2017-2018, il faudrait cesser l'exploitation de
certains barrages dès le printemps 2017 en ouvrant
complètement leurs vannes et en abaissant le plan d'eau,
étant donné que les appareils de levage ne sont plus
fiables. Et ce,
jusqu'à une régularisation des ressources
nécessaires pour assurer l'entretien mécanique correctif
puis préventif des appareils d'évacuation de ces
barrages », affirme-t-elle.
Le jour où l'APIGQ a annoncé le report de
la grève, le président du Conseil du trésor du
Québec Pierre Moreau a semblé bien accueillir la
décision, disant que « ça souligne le
professionnalisme des ingénieurs du gouvernement, leur grand
sens des responsabilités et la conscience sociale qui est
partagée par tout le monde au
Québec ».
Par contre, le ministère de l'Environnement a
immédiatement rejeté du revers de la main les
préoccupations soulevées concernant les barrages.
L'attachée de presse du ministre David Heurtel a
déclaré carrément sans aucune preuve scientifique
à l'appui : « Il n'y a aucun enjeu de
sécurité pour ces barrages. La stabilité
structurale des
barrages est assurée. »
Le mépris du gouvernement pour l'expertise de
ses propres ingénieurs et même pour les informations
internes recueillies par son propre ministère est
révélateur. D'ailleurs, la sous-traitance des services
publics à des intérêts privés dont le seul
but et la préoccupation première est de faire des profits
et non pas de servir la population est contraire
à l'intérêt public.
Au lieu de prendre au sérieux les
préoccupations des ingénieurs, les représentants
du gouvernement et certains médias ont cherché à
détourner l'attention du manque de préparation face aux
inondations et à rejeter la faute des dommages causés sur
les forces incontrôlables de la nature et du changement
climatique. On dit que les gens « doivent
s'habituer » et qu'« on ne peut rien contre les forces
de la nature ».
Ce crétinisme n'est pas digne d'une
société moderne et montre que l'élite dominante et
ses institutions démocratiques ne sont pas aptes à
gouverner. La vie humaine et la société ont
évolué par des luttes opiniâtres et des actes pour
découvrir et comprendre les forces de la nature, pour les
harnacher et les mettre au service de l'être humain. Les
humains n'ont jamais jeté l'éponge et ne sont jamais
restés passifs face aux éléments destructeurs de
la nature ou de la société de classes.
Les déclarations de passivité devant la
lutte contre la nature et dans la lutte de classes visent à
empêcher les gens d'aller au fond des choses, de résoudre
les problèmes, d'aller de l'avant et, si nécessaire,
d'exiger des comptes des responsables des échecs.
L'intervention de l'armée canadienne et
l'irresponsabilité du gouvernement
Des véhicules blindés de l'armée Canadienne sont
déployés dans les rues de Gatineau au nom de la
« sécurité publique » durant les inondations.
Empruntant un style devenu familier aux
États-Unis, le premier ministre du Québec Philippe
Couillard a tenu plusieurs de ses conférences de presse sur les
inondations entourés de ministres et d'officiers militaires pour
bien faire passer le message que le gouvernement et l'armée sont
là pour « assurer la sécurité de la
population ».
Non sans rappeler les mesures de confinement militaire
à Ottawa lors de la fusillade sur la colline du parlement en
octobre 2014, les 8 et 9 mai derniers le gouvernement et
l'armée ont ordonné la fermeture de tous les immeubles,
écoles et autres institutions gouvernementales. Les gens se sont
fait dire de rester à la maison
ou de limiter leurs déplacements. C'était un exercice de
contrôle de la population pour démobiliser le peuple, pour
l'empêcher d'envisager une action organisée collective
pour se défendre et défendre la propriété
personnelle et publique et exiger une économie et une
société qui conviennent à l'existence humaine.
Le rôle premier de l'armée permanente est
la guerre et la répression. Le fait qu'elle soit
mobilisée pour les inondations est signe d'un manque de
préparation du gouvernement et une manifestation des
conséquences de ses attaques socialement irresponsables contre
les travailleurs des services publics et les services et programmes
sociaux qu'ils
fournissent et qui sont essentiels.
Avec une propagande constante sur les vertus de
l'équilibre budgétaire, les gouvernements du Canada et du
Québec ont sabré les investissements dans les programmes
sociaux et les services publics. Avec leurs appels incessants à
l'austérité, l'élite dominante et les
médias attaquent la fonction publique et transforment les
services et les
programmes sociaux nécessaires à une économie et
une société modernes en véhicules pour payer les
riches, par la privatisation, par l'utilisation des fonds publics pour
soutenir les intérêts privés des oligarques et par
l'expansion des institutions d'État qui servent à la
guerre et à la répression.
Avec le secteur manufacturier et l'extraction des
ressources, les infrastructures publiques, les services publics et les
programmes sociaux, en particulier l'éducation publique et les
services de santé, sont les piliers nécessaires d'une
économie et d'une société modernes. Ne pas
augmenter les investissements dans les programmes sociaux et les
services publics, c'est nécessairement inviter les catastrophes
naturelles et sociales.
La classe ouvrière est le facteur humain
essentiel à la vie moderne
Des travailleurs d'urgence évacuent des résidents de
Cartierville à Montréal le 8 mai 2017,
près de la Rivière-des-Prairies. (Exile on Ontario St)
Les travailleurs doivent être
au centre des prises de décisions et en
contrôle de leur travail et de leur vie.
Les inondations au Québec et la réaction
des gouvernements témoignent du besoin de changements en
profondeur. La façon dont les gouvernements du Québec et
du Canada ont géré la crise montre que les institutions
démocratiques actuelles servent à bloquer l'initiative
des citoyens, à empêcher le peuple de prendre les
décisions cruciales pour
lui et à lui enlever les ressources collectives
nécessaires pour se protéger d'une manière
consciente et organisée. Ces institutions démocratiques
placent les intérêts des riches et leur richesse sociale
et propriété au-dessus de toute autre
considération, même la sécurité du public en
cas de catastrophes naturelles ou de crises économiques et
sociales.
Malgré la négligence et même
l'ingérence des gouvernements, les travailleurs municipaux des
régions touchées par les inondations ont
déployé des efforts héroïques pour limiter
les dommages et les dangers pour la population. Et maintenant que le
niveau de l'eau redescend, les travailleurs et les
bénévoles se consacrent inlassablement au
nettoyage, aux réparations et au rétablissement des
routes et des autres infrastructures. Les bénévoles qui
ont aidé à remplir et à déplacer les sacs
de sable sont souvent eux-mêmes des travailleurs mus par un sens
de conscience sociale.
Dans le climat antisocial actuel au Québec, les
travailleurs municipaux et tous ceux et celles qui ont combattu les
inondations vont-ils être salués comme des intervenants
indispensables et loués pour leur courage et
dévouement ? C'est le contraire qui est la règle
pour l'élite dominante et ses institutions dites
démocratiques. Le silence
entourant le rôle des travailleurs fait partie du profond
mépris de l'élite économique et politique à
leur égard. La préoccupation première de la classe
dominante est de bloquer le renouveau démocratique et la
création de formes modernes de gouvernance qui permettent aux
travailleurs de prendre eux-mêmes les décisions qui les
concernent et de
disposer des ressources collectives de l'État à cette fin.
Le mépris et la haine de l'élite
dominante et des institutions démocratiques qu'elles
contrôlent pour les travailleurs se manifestent dans les rapports
de production. Lorsque les travailleurs du secteur public sont
forcés d'aller en grève pour défendre leurs
conditions de travail, leurs salaires et leurs pensions, l'élite
dominante les traite
d'irresponsables et d'égoïstes et se sert du pouvoir des
institutions démocratiques pour attaquer leur droit de se
défendre, pour les criminaliser et les forcer à accepter
le diktat de l'État.
L'élite dominante
déclare que les travailleurs du secteur public fournissent un
service essentiel mais du même souffle elle leur enlève
leur droit de se défendre et de négocier leurs salaires,
pensions et conditions de travail sans coercition, bien que leurs
conditions de travail soient une condition nécessaire à
la livraison des services essentiels dont
le public a besoin et sans lesquels l'économie ne peut pas
fonctionner.
L'élite dominante se sert du pouvoir de ses
institutions démocratiques non pas pour négocier de bonne
foi les salaires, pensions et conditions de travail dans le secteur
public et établir un équilibre avec les travailleurs du
secteur public, mais bien pour les intimider et criminaliser leurs
luttes et leurs organisations de défense et pour les forcer
à
accepter la détérioration de leurs conditions d'emploi.
Ceux qui détiennent le pouvoir politique dans le système
de partis de cartel refusent de reconnaître le rôle
essentiel que jouent dans la société les travailleurs du
secteur public et tous les travailleurs. Au contraire, l'élite
dominante a déclaré la chasse ouverte contre les services
publics et les
travailleurs dans l'intérêt des riches et de leurs
immenses monopoles qui cherchent des occasions de profit et
d'investissement par la privatisation et la prise de contrôle des
avoirs publics.
L'intérêt privé des riches est
d'élargir leur richesse sociale et c'est la considération
première dans la conclusion des accords de libre-échange,
dans la privatisation des avoirs et des travaux publics et dans tous
les actes antisociaux des partis de cartel et des gouvernements
à leur service. L'intérêt privé des riches
mène la société en arrière avec
cette insistance sur l'austérité pour les travailleurs
pendant que les oligarques milliardaires font étalage de leurs
produits de luxe, de leur abondance et de leurs modes de vie
dégénérés.
L'époque moderne appartient à ceux qui
font le travail. Ceux-ci doivent devenir les décideurs et
doivent exercer un contrôle sur tous les choses qui les
concernent. La classe ouvrière peut ainsi bâtir la nation,
investir le peuple du pouvoir souverain et garantir les droits de tous.
Le gouvernement fait fi des résultats
d'enquêtes scientifiques approfondies sur les
phénomènes naturels prévisibles
- Fernand Deschamps -
Les crues printanières anormalement élevées sur la
rivière des Outaouais telles que vues ici
du pont des Chaudières à Gatineau le 10 mai 2017
Depuis les premières inondations qui datent
du 5 avril, près d'un mois s'est écoulé avant
que les gouvernements fédéral et du Québec
n'interviennent de façon massive pour porter secours aux
milliers de personnes dont la résidence principale a
été
inondée suite aux précipitations de pluie importantes qui
ont balayé le centre et le Nord-Est de l'Ontario, le Sud-Ouest,
le centre et l'Est du Québec ainsi que le Nouveau-Brunswick
durant tout le mois d'avril.
Ainsi, durant des semaines ce sont les pompiers, les
travailleurs municipaux et les bénévoles qui ont
été à pied d'oeuvre nuit et jour pour porter
secours aux sinistrés dans les plus de 125 villes et
villages du Québec affectés par la crue importante des
eaux.
Suite à la demande du gouvernement Couillard,
les forces armées canadiennes ont été
appelées en renfort durant la première semaine de mai et
le maire de la métropole de Montréal a annoncé
le 7 mai qu'il décrétait l'état d'urgence
pour une
période d'au moins deux semaines dans les quartiers du nord de
l'île de Montréal affectés par les inondations du
lac des Deux-Montagnes et de la Rivière-des-Prairies, deux
affluents de la rivière des Outaouais.
Le maire de Montréal est habilité
à recourir à des pouvoirs extraordinaires et à
décréter l'état d'urgence lorsqu'une des
conditions suivantes existe :
- la
municipalité est aux prises avec un sinistre majeur, réel
ou imminent,
- la
municipalité doit agir immédiatement pour protéger
la vie, la santé ou l'intégrité des personnes
- le
plan de sécurité civile de la
municipalité ou ses règles habituelles de fonctionnement
ne lui permettent pas de réaliser adéquatement les
interventions nécessaires.
Avec ses mesures d'urgence, les forces
policières et l'armée ont le pouvoir, entre autres, de
forcer les résidents à quitter leur domicile, ce qui a
été fait dans plusieurs villes inondées du
Québec ainsi que dans le quartier de Roxboro-Pierrefonds de
l'île de Montréal.
En ce qui a trait à la demande du gouvernement
du Québec d'aide de l'armée canadienne, le premier
ministre Trudeau a déclaré qu'il était
« content » que son gouvernement puisse
« aider » le Québec et l'Ontario.
« Quand
il y a des situations de catastrophes naturelles, on se
rassemble », a-t-il ajouté.
La science au service d'intérêts
privés
Les réservoirs Gouin et Baskatong.
Cliquer pour agrandir.
|
De nombreux résidents affectés par les
inondations ont critiqué le fait que les gouvernements ont agi
trop tard et que ces inondations auraient pu être
évitées.
On pointe entre autres du doigt le fait que la
société d'État qu'est Hydro-Québec aurait
pu délester avant même que les pluies abondantes d'avril
débutent des quantités importantes d'eau
emprisonnées dans ses réservoirs de Gouin et Baskatong
qui alimentent
respectivement les rivières Saint-Maurice, Gatineau et des
Outaouais, simplement sur la base des données scientifiques
existantes :
- les quantités importantes d'accumulation de
neige au sol durant l'hiver 2016-2017, - le fait que cette neige
ne s'est pas évaporée à cause de la couverture
nuageuse importante durant les mois de février et mars, ce qui a
minimisé l'ensoleillement durant cette période de
changement
de saison alors que le rayonnement solaire permet normalement
d'accélérer la fonte de la neige au sol, contribuant
à répartir le ruissellement de l'eau sur une plus longue
période ; - les températures en mars ont
été plus basses que la normale, ce qui a aussi
retardé la fonte
de la neige accumulée au sol.
Tout cela mis ensemble a contribué à
créer au départ les conditions favorables à des
inondations, avant même que les pluies importantes d'avril ne
s'abattent sur le territoire québécois.
Un simple examen des données
pluviométriques pour la région de Montréal
de 2011 à 2017 comparées à la moyenne
des trente dernières années permet déjà de
constater que la tendance générale est à une
augmentation des
précipitations de neige et eau durant les mois de février
et mars ainsi qu'une accumulation totale accrue des
précipitations liquides et solides de janvier à avril.
Précipitations totales de janvier à avril
dans la région de Montréal, 1980-2017 (en mm)
* Moyenne historique
(Source: Environnement Canada)
Ce que ces données semblent indiquer, c'est que
durant la période de 1980 à 2017 les
précipitations totales durant les mois d'hiver ont eu tendance
à augmenter plutôt qu'à régresser.
Cette tendance est confirmée par des chercheurs
qui s'intéressent aux phénomènes du
réchauffement de l'atmosphère terrestre. Le directeur de
la chaire de recherche stratégique sur les risques
hydrométéorologiques liés aux changements
climatiques à
l'Université du Québec à Montréal, Philippe
Gachon, a expliqué dans une entrevue accordée dans le
cadre du congrès annuel de l'Association francophone pour
le savoir (ACFAS), que toute augmentation moyenne de 1
degré Celsius de l'atmosphère terrestre
entraîne nécessairement une augmentation moyenne de
l'humidité de l'atmosphère de 7 %, ce qui
éventuellement va se traduire par plus de précipitations.
Dans le cas du sud du Québec cette augmentation peut varier
de 5 à 9 % selon le chercheur qui
s'appuie sur les lois de la thermodynamique, en particulier de la
relation de Clausius-Clapeyron, formule énoncée par
l'ingénieur français du XIXe siècle du même
nom établissant l'équation des différentes phases
(solide, liquide et gazeux) d'un corps donné selon la pression
et la température de ce corps. Dans le cas qui nous
intéresse, soit le taux d'humidité dans l'air, la masse
volumique de l'eau liquide est plus grande que celle de la glace.
À cause de cela, l'eau présente des anomalies importantes
qui lui donnent ce rôle particulier de régulateur
thermique dans la
nature.
Monsieur Gachon explique par ailleurs que sa chaire ne
reçoit aucune forme de financement provenant du gouvernement du
Québec ou du gouvernement fédéral. De plus, il
rappelle que la Fondation canadienne pour les sciences du climat et de
l'atmosphère (FCSCA) a été mise sur pied
en 2000 par le gouvernement fédéral pour justement
s'attaquer à ce besoin d'analyser les changements climatiques
afin de mieux prédire les phénomènes
météorologiques qui les accompagnent. Cette fondation a
vu ses activités réduites de manière
significative par le gouvernement Harper en 2011 lorsqu'il a
imposé des coupures importantes à la FCSCA. Dans le
dernier budget du gouvernement Trudeau, aucun nouvel apport d'argent
n'a été fait pour la FCSCA, selon le chercheur.[1]
Aussi, le Canada est un chef de file lorsqu'il est
question de télédétection. Les chercheurs
employés par les agences du gouvernement du Canada avaient
contribué à la conception et la fabrication du satellite
RADARSAT qui permet de créer rapidement grâce à la
technologie
de l'imagerie radar des cartes complètes du territoire canadien
à une résolution de 1 mètre et qui permet
d'observer et de cartographier les zones inondables autour des cours
d'eau. Tout cela a été privatisé par le
gouvernement fédéral et est maintenant
commercialisé
pour servir des intérêts privés. Ainsi, au lieu que
cette technologie de télédétection d'avant-garde
soit utilisée pour aider les ministères qui gèrent
le territoire du Québec à minimiser les risques
d'inondation en suivant l'évolution dans le temps de
l'aménagement du territoire, elle devient un outil parmi tant
d'autres pour vanter les mérites de sa commercialisation
privée à l'échelle des Amériques.
L'importance d'un projet d'édification nationale
qui
défend les droits de tous
Gatineau
Ce qui ressort des événements entourant
cette inondation de 2017, c'est que, malgré leurs
déclarations à l'effet qu'ils « ont tout
fait » pour minimiser l'impact de ces inondations les
différents paliers de gouvernements ne sont pas
intéressés à
défendre les droits des citoyens.
Ainsi, ceux qui font la gestion des cours d'eau sur le
territoire québécois, au sein du ministère de
l'Environnement et des Changements climatiques, et des
sociétés d'État tels qu'Hydro-Québec, ont
besoin de pouvoir prédire ces tendances avec le plus
d'exactitude possible. Mais les
porte-paroles d'Hydro-Québec sont muets lorsque vient le temps
d'expliquer pourquoi ils n'ont pas commencé dès cet hiver
des opérations de délestage à même ses
réservoirs alors même que tous les faits indiquaient des
crues printanières exceptionnelles. Serait-ce que la
société d'État craint qu'en abaissant le niveau de
ses réservoirs au printemps elle ne sera pas en mesure de
fournir l'eau qui
alimentera ses centrales situées en aval durant la
période estivale ? Il est bien
connu qu'Hydro-Québec a entre autres comme mandat de verser
annuellement au gouvernement du Québec une part
importante de ses profits tirés de ses revenus
d'opérations de génération
d'électricité. Ces mêmes profits sont
réacheminés aux prêteurs d'argent de Wall Street et
d'ailleurs pour soi-disant rembourser la dette.
Le ministère québécois de
l'Environnement et des Changements climatiques n'a pas pris les mesures
nécessaires pour préparer les riverains à parer
aux inondations printanières qui sont un phénomène
bien connu de tous. Il aurait pu exiger d'Hydro-Québec qu'elle
déleste dès le mois de mars l'eau accumulée dans
ses réservoirs situés en amont des rivières
Gatineau, des Outaouais et Saint-Maurice. Il aurait pu faire appel
à une PME
située à Victoriaville au Québec qui a
conçu et qui produit des pontons qui se transforment en digues
en
l'espace de quelques minutes et dont l'efficacité est reconnue
à l'échelle mondiale au point que l'armée
américaine les a certifiés pour son propre usage. Il a
choisi d'attendre que les inondations se produisent et qu'il soit
« forcé » de faire appel à
l'armée et aux bénévoles pour ensacher et
transporter des centaines de sacs de sable, une opération lente
et coûteuse qui, pour bon nombre de personnes concernées,
était « top peu trop tard ».
Note
1. Pour l'entrevue de Philippe Gachon à
Radio-Canada, cliquer ici.
Résultats des élections en
Colombie-Britannique
Les élections et le droit de conscience
La première victime des élections en
Colombie-Britannique a été le droit de conscience des
électeurs. L'offensive idéologique des machines
électorales des grands partis et des médias durant et
après les élections vise à jeter de la poudre aux
yeux pour que les gens votent et pensent d'une manière
particulière dans un but précis. L'objectif est
de maintenir le statu quo, de renforcer l'offensive antisociale et de
diviser l'électorat sur une base sectaire. L'offensive
idéologique vise à faire en sorte que le corps politique
ne puisse même pas réfléchir et au lieu de cela
qu'il succombe à l'attentisme pour voir ce que les autres feront
« en leur nom ». Un climat est créé pour
faire croire aux
gens qu'il n'y a pas d'alternative.
Au cours de l'élection, les outils entre les
mains des machines électorales, en plus des sommes
phénoménales canalisées dans la publicité,
ont inclus plusieurs coups bas pour contraindre l'électorat
à voter pour les libéraux ou le NPD ou un autre parti
présenté comme une alternative. Tous les arguments des
machines électorales de ces partis et
des médias servent à priver les gens d'une conception du
monde et d'une orientation, pour qu'ils ne puissent pas lutter pour
leurs propres intérêts et s'unir avec d'autres dans ce
contexte.
Tout le tapage électoral assourdissant sert
à empêcher les électeurs de décider comment
occuper l'espace du changement qui existe présentement en
Colombie-Britannique. C'est pourquoi tout est fait pour
détourner l'attention des conséquences de l'offensive
antisociale pour les travailleurs et des solutions à ces
problèmes. Tout est fait pour
contrer toute discussion sur un programme pour mettre fin à
l'offensive antisociale et habiliter la classe ouvrière et le
peuple. Cela se fait en attaquant la conscience des membres du corps
politique.
Durant les élections on a cherché
à faire croire aux électeurs que le but des
élections était de défaire les libéraux.
Mais cela se fait sans considérations stratégiques ou
sans envisager une alternative. Le plan se résume à
établir des tactiques pour vaincre les libéraux et non
pour favoriser la cause des travailleurs. En revanche, vaincre
l'offensive
antisociale est une considération stratégique et les
tactiques pour atteindre cet objectif deviennent une
préoccupation importante. En d'autres termes, le fait de
participer à une élection basée sur la demande que
chacun doit voter en fonction du but étroit d'élire ce
parti ou un autre, n'aide pas du tout à s'attaquer au
problème posé et à résoudre :
comment mettre fin à l'offensive antisociale. Les gens sont
censés se croiser les bras et attendre voir ce que les
manoeuvres des partis cartéllisés auront donné
comme résultat.
La spéculation actuelle à savoir lequel
des partis cartéllisés peut obtenir suffisamment de
sièges pour avoir la majorité à l'Assemblée
législative est l'aboutissement d'un opportunisme crasse. Quel
que soit le résultat, cela ne va pas créer des conditions
favorables pour que les travailleurs avancent leur cause. Les partis
qui se félicitent maintenant
d'être à la table de négociation n'ont pas
d'objection à ce que le système demeure basé sur
le privilège, ce qui continue d'engendrer la corruption. Les
manoeuvres et tractations pour décider qui formera le
gouvernement ne sont pas fondées sur des principes. Une position
fondée sur des principes reconnaitrait que ce système
électoral bloque l'exercice
du droit du peuple de décider de toutes les questions qui le
concernent.
Le peuple ne peut se permettre d'être
placé dans une position passive d'attentisme, à regarder
ceux qui prétendent avoir le mandat de gouverner conclure des
alliances sans principes. Les trois partis s'opposent à la
construction de l'unité politique du peuple sur la base d'une
vision politique moderne d'une société qui sert le peuple
et garantit
son bien-être et ses droits, en particulier son droit fondamental
à la conscience.
Intensifions la lutte à la défense des
droits de tous!
Les résultats de la 41e élection
générale en Colombie-Britannique
tenue le 9 mai reflètent la crise dans laquelle
l'élite dominante est
embourbée. Aucun parti cartellisé n'a été
en mesure d'obtenir une
majorité de 44 sièges: le Parti libéral au
pouvoir a remporté 43
sièges (il en avait pris 47 à l'élection
précédente), le NPD est passé de 35 à 41 et
le Parti vert est passé d'un à trois sièges, tous
sur l'île de Vancouver. Le taux de
participation est passé
de 57,1 % en 2013 à environ 60 %, selon
Elections BC.
Les résultats ont été très
serrés dans de nombreuses
circonscriptions. Elections BC a accordé deux des six demandes
de
dépouillement judiciaire. Le dépouillement judiciaire
s'est tenu dans
les circonscriptions de Courtenay-Comox et Vancouver-False Creek. Les
résultats du vote final, y compris les dépouillements
judiciaires et le
dépouillement
des bulletins de vote des électeurs absents, ont
été annoncés après que
le dépouillement ait été complété
le 24 mai. Elections BC a publié les
résultats du vote final qui ne modifient pas le nombre de
sièges
détenus par les libéraux, le NPD et le Parti vert, soit
respectivement 43, 41 et 3. Les résultats
publiés montrent que les
libéraux ont reçu 40,36 % (796 672 votes),
le NPD 40,28 % (795 106
votes) et le Parti vert 16,84 % (332 387 votes). Ces
résultats tiennent
compte du dépouillement des bulletins de vote des
électeurs absents et
du recomptage judiciaire approuvé dans deux circonscriptions. Un
recomptage
judiciaire dans certaines circonstances peut encore être
demandé dans
les six jours suivant la publication des résultats finaux des
élections
par le directeur du scrutin d'une circonscription, mais il est peu
probable qu'il y ait des demandes de ce genre. Le recomptage judiciaire
dans les deux circonscriptions a permis au NPD d'augmenter sa marge
dans Courtenay-Comox de neuf voix dans le dépouillement initial
à 189
dans le dépouillement final. Dans l'autre circonscription
où s'est tenu
un dépouillement judiciaire, Vancouver-False Creek, les
libéraux ont
gagné par 415 voix plutôt que par la marge originale
annoncée de 560
voix.
Puisque 44 sièges sont requis pour obtenir
une majorité, les
libéraux ont besoin du soutien du Parti vert pour continuer de
former
le gouvernement, avec une coalition de 46 sièges. Si le NPD
pouvait
réussir à amadouer les Verts, leur coalition gouvernerait
avec
la plus petite majorité possible soit 44
sièges. Les
libéraux et les néo-démocrates «
négocient » avec le Parti vert dont le
chef, Andrew Weaver, a déclaré le 24 mai qu'il
prendra une décision
d'ici le 31 mai ou peut-être avant. Le Globe and Mail
a rapporté que Weaver a dit qu'il « écoute de bonne
foi ce que
proposent les libéraux et les néo-démocrates en
ajoutant que '
tout est sur la table ' ». Le même article dit que
Weaver a mis de
l'avant trois « questions ouvrant la voie à un
accord » : un statut
officiel pour son parti (la législation actuelle fixe à
quatre sièges
le nombre requis pour un statut officiel de parti), la réforme
du
financement des campagnes et la représentation proportionnelle,
et
qu'il y a d'autres questions susceptibles d'être prises en compte
durant les négociations en cours.
Le chef du NPD, John Horgan, a dit aux journalistes que
les
négociations avec les Verts continuaient et que « je suis
optimiste,
nous pourrons présenter un cadre de référence qui
ralliera la majorité
à l'Assemblée législative ». Un point
de conflit dans les négociations
entre les deux partis semble exister au sujet de la réforme
électorale
alors que les Verts veulent une réforme électorale sans
référendum et
le NPD souhaite un référendum. Aucun des partis n'est
allé plus loin
dans sa proposition d'une « forme de représentation
proportionnelle ».
Le 10 mai, la première ministre
libérale Christy Clark a rencontré
la lieutenant-gouverneur de la Colombie-Britannique, Judith Guichon,
qui a accordé à Clark l'autorisation de continuer d'agir
en tant que
première ministre en attendant l'issue du dépouillement
et du
marchandage final entre les partis cartellisés afin de
déterminer
lequel
gouvernera pour le moment. Pour l'instant, les libéraux
continuent de
former le gouvernement et la première ministre Christy Clark a
émis une
déclaration après les résultats définitifs
du scrutin selon lesquels «
avec 43 candidats libéraux de la Colombie-Britannique
élus députés et
une pluralité à l'assemblée législative,
nous avons la
responsabilité d'aller de l'avant et de former un
gouvernement ». En
réponse, Weaver a proféré des menaces à
peine voilées en disant qu'«
[e]n fait, la première ministre a commis une erreur dans sa
déclaration. La première ministre a la
responsabilité de s'assurer
qu'elle gagne la confiance de l'Assemblée législative
pour former le
gouvernement ... Je dirais que c'était un peu
prématuré de sa part.
Elle n'a pas encore obtenu la confiance de
l'assemblée ».
Pendant l'élection, les libéraux et le
NPD ont concentré leurs
efforts électoraux dans le delta de la vallée du fleuve
Fraser ainsi
que dans quelques circonscriptions choisies sur l'île de
Vancouver
ainsi qu'au centre et dans l'Est de la Colombie-Britannique. Dans
l'ensemble, huit circonscriptions sont passées des
libéraux au NPD ;
toutes,
sauf une, se trouvent dans la région métropolitaine de
Vancouver. La
seule exception a été la circonscription de
Courtenay-Comox sur l'île
de Vancouver gagnée par le NPD.
Opposition à la direction actuelle de la province
L'opposition contre l'offensive antisociale continue de
grandir
parmi les travailleurs de plusieurs secteurs, de la foresterie à
l'éducation, du camionnage et de la santé. Ils sont
contre le programme
néolibéral consistant à mettre à la
disposition de l'oligarchie
financière toutes les ressources humaines et naturelles de la
province.
Dans cette
élection, les travailleurs de nombreux secteurs ont repris
l'appel de
défaire les libéraux, et il en a été de
même des nations autochtones et
des activistes pour l'environnement, et d'autres qui se battent contre
le projet d'agrandissement de l'oléoduc Kinder Morgan et le
projet de
barrage sur le site C. Défaire les libéraux a
été présenté comme un «
faible espoir » que quelque chose de positif allait venir
d'un des
autres partis cartellisés. À tout le moins, un vote
contre les libéraux
a exprimé l'opposition du peuple à l'offensive
antisociale et le désir
d'une alternative, mais il faudra faire beaucoup plus pour organiser
l'opposition ouvrière et c'est possible de le faire.
Durant toute cette élection, les partis
cartellisés ont été et
sont encore déterminés à assurer leur victoire
et/ou se maintenir au
pouvoir. La nouvelle situation où aucun parti cartellisé
n'a obtenu une
majorité décisive des sièges a été
promue comme une accalmie et le
moment d'« attendre pour voir ce qui va se passer ».
Les résultats
finaux indiquent encore que ni les libéraux ni le NPD ne peuvent
déclarer
avoir un « mandat ».
Pour les travailleurs et toux ceux qui sont
préoccupés par la
direction que doit prendre la province, la situation est propice pour
intensifier la lutte pour une nouvelle direction de l'économie
et pour
des solutions aux problèmes qui favorisent le peuple et non les
oligopoles en position de contrôle. Le moment est venu de mettre
de
l'avant avec
plus de force la demande de briser l'emprise de l'oligarchie
financière
sur l'économie, qu'on voit de façon très claire
avec les grands projets
du site C, de Kinder Morgan, de gaz naturel liquéfié et
de TransLink,
de même que dans les secteurs du logement, du transport et de la
foresterie. Les gens exigent que les droits de tous à la
santé, l'éducation et à un moyen de subsistance
soient garantis.
L'élite dominante fait tout pour s'assurer que
les gens demeurent
passifs face à la crise et s'appuient sur ceux qui gouvernent
pour
trouver une solution. Cela ne devrait pas être le cas. C'est
seulement
quand les solutions aux problèmes sont entre les mains de la
classe
ouvrière et de ses alliés que la voie au progrès
de la société va être
libérée
de l'obstruction de l'oligarchie financière qui utilise
présentement sa
richesse sociale et son pouvoir politique pour empêcher les
travailleurs d'exercer leur contrôle sur les affaires politiques,
économiques et sociales qui les concernent.
Les électeurs de la région
métropolitaine de Vancouver
se détournent des libéraux
Les électeurs de la région
métropolitaine de Vancouver ont
abandonné le Parti libéral au pouvoir. Les travailleurs
de la région
métropolitaine de Vancouver sont de plus en plus
confrontés à une
situation intenable. La crise du logement à elle seule en oblige
plusieurs, en particulier les jeunes travailleurs, à payer plus
de 50 %
de
leur salaire pour un domicile habituellement loin du travail ou, si
possible, à vivre avec leurs parents. La grave situation du
logement
est associée à des bouchons de circulation constants, en
particulier
dans le tunnel Massey et sur les ponts, dont deux des plus
utilisés ont
des péages coûteux. Le système de transport en
commun totalement
inadéquat
et anti-peuple est de plus en plus considéré non comme un
service
public fiable, efficace et confortable, mais comme une source de luttes
intestines au sein de l'élite dominante et un moyen de payer les
riches.
L'assaut du gouvernement libéral contre
l'éducation publique a
également suscité une grande colère au sein du
corps politique, en
particulier à Surrey et à Vancouver-Est. Les gens du
delta de la vallée
du Fraser sont également confrontés à la
proposition des gouvernements
libéraux de Trudeau et Clark d'agrandir la capacité de
l'oléoduc
Kinder Morgan et d'ainsi tripler la circulation de pétroliers
dans le
passage de Burrard, près de Vancouver, ce qui a suscité
d'énormes
passions et une vive opposition. Ces questions sont devenues le centre
de convergence des promesses électorales du NPD et des
libéraux et de
leurs énoncés de politique pour la région
métropolitaine de Vancouver,
en plus de leurs publicités négatives constantes qui
attaquent et
dénigrent les deux dirigeants en tant qu'individus
intéressés et
corrompus.
Quatre ministres de la région métropolitaine de Vancouver
ont perdu
leurs sièges à l'Assemblée
législative : la procureure générale Suzanne
Anton ; le ministre responsable de TransLink (transport collectif)
Peter Fassbender (qui était auparavant le ministre de
l'Éducation) ; la
ministre d'État pour la protection civile Naomi
Yamamoto et le ministre de la Technologie, de l'Innovation et des
Services aux citoyens Amrik Virk. La première ministre Clark a
perdu
son siège dans la circonscription de Vancouver-Point Gray
à l'élection
précédente et a depuis trouvé refuge loin dans la
vallée de l'Okanagan
dans la circonscription soi-disant « sûre » de
Westside-Kelowna.
Actions contre la réunion de
l'OTAN à Bruxelles
Expression militante de l'opposition à l'OTAN
Les 24 et 25 mai, les rues de Bruxelles ont
été remplies de gens de tous horizons, de toute l'Europe
et du monde entier venus exprimer l'opposition des peuples du monde
à l'alliance belliciste qu'est l'OTAN, qui tenait son sommet des
dirigeants dans cette ville. Ils se sont également
opposés aux campagnes organisées par les
États-Unis et par l'Europe qui visent des groupes de personnes
en fonction de leur race et de leur religion. Les actions au cours des
deux jours ont eu lieu à l'appel d'investir dans la paix et non
pas dans la guerre et de démanteler l'OTAN. Les gens ont
également précisé que le président des
États-Unis, Donald Trump, n'était pas le bienvenu
à
Bruxelles, une ville qu'il qualifiait de « trou à
rats » pour attiser le sentiment antimusulman lors de sa
campagne électorale présidentielle. Les Belges ont
dénoncé cette caractérisation de leur capitale
avec de nombreuses pancartes indiquant que ce sont l'OTAN, les fauteurs
de guerre comme Trump et ses complices qui représentent une
menace réelle à la paix et à la
sécurité.
Le 24 mai, le jour où les chefs
d'État et de gouvernement de l'OTAN sont
arrivés, 10 000 personnes ont participé
à un rassemblement et une marche #TrumpNotWelcome à
l'appel des collégiens. Des milliers d'autres personnes ont
marché le 25 mai.
24 mai
25 mai
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