Numéro 18 - 10 mai 2017
Sortons le Canada de l'ALÉNA!
Les arguments sur le commerce ne doivent
pas servir à nier le besoin de renouveau!
- Pauline Easton -
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Manifestation contre le
libre-échange néolibéral devant les bureaux de la
ministre des Affaires étrangères Chrystia Freeland
à Toronto le 26 novembre 2016 (A. Yang)
Sortons
le
Canada de l'ALÉNA!
• Les arguments sur le commerce ne doivent pas
servir à nier le besoin de renouveau! - Pauline Easton
Concurrence
inter-monopoliste sur le bois d'oeuvre
• Les travailleurs forestiers demandent une
nouvelle direction pour leur industrie - BC Worker
• Une attaque orchestrée de la part des
oligarques forestiers
• L'industrie du bois d'oeuvre et la crise
actuelle - K. C. Adams
Élections en
Grande-Bretagne le 8 juin
• Urgence de
développer la politique indépendante de la classe
ouvrière et de défendre les droits de tous! -
Parti communiste révolutionnaire de Grande-Bretagne
(marxiste-léniniste)
Sortons le Canada de l'ALÉNA!
Les arguments sur le commerce ne doivent pas servir
à nier le besoin de renouveau!
- Pauline Easton -
Depuis le milieu des années 1980, les
gouvernements canadiens qui se sont succédés ont
orienté toutes leurs politiques en fonction de la demande des
sections les plus puissantes du capital d'être concurrentielles
sur les marchés mondiaux. L'objectif a été de
faire en sorte que le développement économique du Canada
soit subordonné à
leurs objectifs et que tous les autres aspects de la vie au Canada
soient façonnés en conséquence. C'est en
réponse à cette demande que le Canada a signé
l'Accord de libre-échange avec les États-Unis
en 1987 (ALÉ) et l'Accord de libre-échange
nord-américain (ALÉNA) en 1994 entre le Canada, le
Mexique et les États-Unis. Le
Canada a également adopté d'autres mesures pour faire en
sorte que tout le développement économique et le
développement sur d'autres fronts soient subordonnés
à la volonté des sections les plus puissantes
économiquement.
Le Parti communiste du
Canada (marxiste-léniniste) s'est vigoureusement opposé
à l'accord de libre-échange avec les États-Unis et
à l'ALÉNA. Le PCC(M-L) a dénoncé toutes les
tentatives de diviser la classe ouvrière et le peuple selon
qu'on est pour ou contre les accords de commerce et d'ainsi les
aligner derrière l'une ou l'autre partie
engagée dans la lutte inter-monopoliste. Le Parti a
organisé des réunions et conférences sur
le sujet partout au Canada pour appeler la classe
ouvrière et le peuple à s'unir pour changer la direction
de l'économie. Il a critiqué en particulier la
position prise par certains adversaires de l'ALÉNA qui
soutenaient qu'il devait être rejeté parce qu'il
n'était pas « bon pour le Canada ». Il a
fait valoir qu'une position éclairée et
démocratique doit prendre en considération les conditions
et le bien-être des peuples du monde.
Lors d'une conférence sur l'économie
politique organisé par le Conseil national pour le Renouveau en
février 1993, le dirigeant national du Parti, Hardial
Bains, a expliqué que non seulement l'économie canadienne
allait souffrir des conséquences de l'ALÉNA mais que cet
accord
constituait un pas de plus dans la destruction de l'économie
nationale de tous les pays visée par cette offensive
menée sous l'enseigne qu'il y a « mondialisation de
l'économie ». Voilà pourquoi il faut s'y
opposer, avait-il dit. L'objectif de ces accords est de subordonner
l'économie nationale au capital financier international et de
faciliter le contrôle de l'économie par les grandes
sociétés. [1]
En octobre 1993, Hardial Bains expliquait :
« Les nationalistes dissent qu'il faut faire ce
qui est avantageux pour le Canada. Mais qu'est-ce qui est avantageux
pour le Canada ? Par exemple, il y a les grands monopoles dans le
secteur de l'extraction des ressources. Le Canada doit-il soutenir ces
monopoles et exiger qu'on leur accorde un traitement favorable dans
l'Accord de
libre-échange nord-américain ? S'il faut un accord
de libre-échange, il doit d'abord être
bénéfique aux peuples des trois pays, le Canada, les
États-Unis et le Mexique, sinon cela ne mènera à
rien de positif pour le Canada. Notre politique, et c'est une question
de principe pour les marxistes-léninistes, est que le commerce
se doit faire à l'avantage réciproque. Un accord de
libre-échange ne
sert à rien s'il est pas à l'avantage
réciproque. » [2]
Hardial Bains a fait remarquer que plusieurs groupes
disent qu'il faut protéger nos emplois et d'autres choses du
genre, mais que cette façon de poser le problème cache
une certaine réalité qu'on balaie sous le tapis : «
Il est important
d'éveiller les gens au fait que cette même propagande est
faite aux États-Unis et au Mexique, dit-il. De guerre
commerciales, ces conflits dans lesquels on veut entraîner
les peuples
mènent à des guerres véritables. Nous voulons
l'unité des peuples d'Amérique du Nord pour l'avantage
réciproque. »
La campagne de propagande
faite pour justifier le libre-échange
néolibéral s'est articulée autour d'un soi-disant
« leitmotive économique » que le PCC(M-L) a
qualifié de diversion. En 1984, le gouvernement
fédéral de Brian Mulroney a commencé à
changer le but de l'économie. De l'objectif d'assurer une
universalité
pancanadienne, on est passé à rendre les monopoles
concurrentiels sur les marchés mondiaux, un objectif nouveau que
les libéraux de Jean Chrétien ont proclamé
officiellement quand ils sont arrivés au pouvoir en 1993.
Pendant cette période, Ottawa a réduit les paiements de
transfert aux provinces. Par exemple, le montant destiné au
Québec
a été réduit unilatéralement de 14
milliards $. En 1983-1984, les paiements de transfert
fédéraux au Québec
représentaient 29 % du budget québécois.
En 1997-1998, avec les libéraux, ce montant ne
représentait plus que 13 %. Pendant ce temps, le
Québec a continué d'envoyer les mêmes montants
en impôt à Ottawa.
Dans les années 90, les libéraux
disaient ouvertement que l'époque de la souveraineté
nationale et des économies nationales était
révolue. Le PCC(M-L) s'y est à nouveau opposé dans
une Lettre ouverte au ministre des Finances, Paul Martin, dans laquelle
le Parti rejetait la campagne de propagande des libéraux de Jean
Chrétien selon
laquelle l'ALÉNA était important pour que
« le Canada soit concurrentiel dans l'économie
internationale ».
Cette propagande incendiaire visant à diviser
les gens sur l'économie était telle que Paul
Martin a promis aux Ontariens la création de deux millions et
demi d'emplois grâce à l'ALÉNA. Ces emplois se
sont-ils concrétisés avec l'ALÉNA ? Bien
sûr que non, mais ça n'a pas empêché le
même Paul Martin de s'ingérer dans
le référendum québécois de 1995 en
déclarant que si le peuple votait Oui à la
souveraineté du Québec un million d'emplois
disparaîtraient.
Tout ceci, a dit Hardial Bains, montre que la
soi-disant nouvelle économie internationale était
fondée sur la destruction des États-nations,
c'est-à-dire la destruction de leurs réalisations
positives. Il a expliqué que ces États-nations
étaient considérés comme étant
civilisés dans la mesure où ils assumaient la
responsabilité de la santé générale de
la population, de l'hygiène et des mesures sanitaires, de
l'éducation, des travaux publics, etc. Faute d'examiner ces
questions liées à l'État et à sa
responsabilité envers la société, on a
alimenté un débat sur la validité de deux
théories en faillite, la théorie économique
keynésienne et la théorie économique reaganienne
ou thatchérienne.
« On élude l'essentiel, soit que ces deux
théories n'ont pas su défendre l'État-nation.
L'État providence ne s'est pas attaqué au problème
de faire progresser la société à partir des
réalisations de l'État-nation moderne. La reaganomique,
telle que reprise par Mulroney et maintenant par les libéraux,
préconise la privatisation et l'abdication des
responsabilités de l'État », explique Hardial
Bains.[3]
Trente ans après la négociation du
premier accord de libre-échange, l'affirmation qu'il allait
mettre fin à la guerre commerciale entre le Canada et les
États a été réfutée par la vie plus
d'une fois.
En 1987, lorsqu'a été signé l'accord de
libre-échange avec les États-Unis, Hardial Bains
écrivait :
Brochure sur l'ALÉ publiée par la Compagnie
d'édition Le Nouveau Magazine en 1987
|
« On dit généralement que les
guerres
commerciales sont inhérentes à l'ordre économique
mondial actuel, et c'est connu également que les guerres
commerciales conduisent à la guerre. L'accord de
libre-échange, qu'on dit historique et qui a provoqué de
tells passions de part et d'autre, est un signe que les guerres
commerciales ont pris de
nouvelles dimensions. Il ne met pas fin à la guerre commerciale
entre le Canada et les États-Unis, il marque tout simplement un
niveau plus élevé. Les financiers, les banquiers, les
monopolistes, bref les géants de l'économie, ont
intensifié la lutte contre eux. De nombreuses fusions,
acquisitions et faillites ont marqué une nouvelle étape
de la
concentration de la production et du capital depuis la crise
de 1981-1982, et on s'est mis à réclamer des
marchés de tous côtés. Des guerres commerciales
toujours plus féroces devaient inévitablement
s'ensuivre. »[4]
Nous sommes maintenant en 2017 et on continue de
prétendre que le libre-échange garantit la
prospérité et élimine les guerres commerciales,
qui sont attribuées au protectionnisme, bien que le
libre-échange et le protectionnisme représentent les deux
faces d'une même pièce. En fait, les conflits actuels
touchant aux accords de
libre-échange indiquent les dimensions dangereuses qu'ont prises
les guerres commerciales. Il est plus important que jamais de ne pas
permettre qu'on utilise les arguments du libre-échange pour nier
le besoin
de changer la direction de l'économie et le besoin de renouveau.
Il est plus urgent que jamais de renforcer l'unité entre la
classe ouvrière du Canada, des
États-Unis et du Mexique pour que le commerce repose sur
l'avantage réciproque pour les peuples du monde et non sur les
molochs du capital financier qui luttent pour concentrer toujours plus
le pouvoir économique et politique entre leurs mains.
Sortons le Canada de
l'ALÉNA !
Oui à la base manufacturière ! Non à la
destruction nationale !
Notes
1. « La démission de Brian
Mulroney », Le Marxiste-Léniniste , 1er
mars 1993
2. Hardial Bains, « Que vont faire les
libéraux ? », Le Marxiste-Léniniste
, 19 octobre 1993
3. « Hardial Bains accuse les libéraux de
détruire l'État-nation du Canada », Le
Marxiste- Léniniste, 25 octobre 1994
4. Un accord historique de libre-échange ou
l'appui sur ses propres forces et des échanges égaux pour
l'avantage réciproque, La Compagnie d'édition Le
Nouveau Magazine, 1987
Concurrence inter-monopoliste sur le bois
d'oeuvre
Les travailleurs forestiers demandent une nouvelle
direction pour leur industrie
- BC Worker -
En mars, les travailleurs forestiers et les communautés
forestières du nord de la Colombie-Britannique ont tenu une
série de rencontres pour discuter des problèmes du
secteur et comment aller de l'avant. Ci-dessus: réunion à
Mackenzie le 14 mars 2017.
Les oligopoles du bois de
construction manipulent le secteur pour faire
un coup d'argent et étendre leur domination et leur
contrôle
Les travailleurs forestiers
canadiens dans le secteur du bois d'oeuvre sont en état de
siège une fois de plus. Les oligarques forestiers dominants en
Amérique du Nord ont initié une nouvelle fraude pour
accroître leurs profits et leur emprise sur ce secteur. Sous la
direction de l'oligopole Weyerhaeuser, les barons du bois de
construction sont en
train de manoeuvrer pour augmenter les prix de marché du bois et
causer l'effondrement des petites entreprises canadiennes afin de
renforcer leur domination. Alléguant qu'ils sont victimes de
prix injustes et du dumping du bois d'oeuvre canadien sur le
marché américain, les barons du bois qui opèrent
dans toute la Forteresse Amérique du Nord
veulent au moyen de tarifs gonfler artificiellement le prix de
marché du bois-d'oeuvre provenant du Canada pour faire un gros
coup d'argent grâce à des prix plus élevés
pour tout le bois de construction. On mesure l'ampleur de la fraude au
fait que Weyerhaeuser et d'autres qui vont tirer profit des prix
gonflés, comme les trois grandes entreprises
du bois en Colombie-Britannique, contrôlent des moulins dans
toute l'Amérique du Nord. Les victimes ne seront pas seulement
le marché du logement aux États-Unis, où les
maisons se vendront des milliers de dollars de plus cher et deviendront
largement inabordables, mais également les travailleurs
forestiers canadiens dont les moyens de
subsistance et les revenus sont gravement menacés et les
entreprises plus petites dont l'existence sera menacée.
Le bois d'oeuvre canadien fournit plus
de 30 % du marché des États-Unis. Les scieries
aux États-Unis ne seront pas capables de compenser la
pénurie si l'approvisionnement provenant du Canada est
réduit, causant une pression accrue à la hausse sur le
prix du bois d'oeuvre. Le département du Trésor des
États-Unis impose une
surtaxe moyenne de 20 % sur le bois d'oeuvre à la
frontière que la plupart des entreprises au Canada devront payer
à l'avance, ce qui va les forcer à chercher des prix de
marché plus élevés pour combler la
différence si bien sûr elles peuvent trouver des acheteurs
prêts à payer. Les experts prédisent qu'à
court terme, le marché
américain sera perturbé par une pénurie
orchestrée de bois d'oeuvre et que les acheteurs
hésiteront ou seront incapables de payer des prix plus
élevés. Les petites entreprises au Canada devront
peut-être réduire leur production, fermer leurs scieries
ou vendre leurs installations aux oligopoles qui dominent
déjà le secteur.
Weyerhaeuser et d'autres grands producteurs
bénéficieront des avantages des prix plus
élevés du bois d'oeuvre fourni par leurs usines
américaines et de la plus grande concentration de production au
Canada entre les mains des bâtisseurs d'empire, alors que les
petits producteurs seront expulsés du secteur.
Cette fraude est présentée comme un
conflit sur le bois d'oeuvre entre les États-Unis et le Canada,
mais ce n'est rien du genre. Le soi-disant litige est un assaut bien
orchestré d'une section de l'oligarchie financière contre
d'autres sections, contre ceux qui achètent du bois d'oeuvre,
les petites entreprises de bois d'oeuvre et les travailleurs
forestiers et leurs communautés. Les oligarques ont
conspiré et manigancé un système pour payer les
riches avec des prix plus élevés et une plus grande part
du marché et pour concentrer les usines de bois et la richesse
sociale entre les mains des oligopoles dominants.
Les travailleurs forestiers
et leurs alliés dans leurs communautés discutent de
comment transformer la situation en leur faveur. La question en jeu
c'est comment exercer un contrôle sur leur vie, ce qui exige
qu'ils exercent un contrôle sur leur secteur de l'économie
et sa direction. Sans que les producteurs réels aient voix au
chapitre sur les
décisions qui affectent leurs vies, de même que voix au
chapitre et un contrôle sur la production et la distribution du
produit social provenant des forêts et sur la valeur que les
travailleurs produisent et sur comment et où la valeur
ajoutée est investie, la domination de l'oligarchie
financière continuera de créer
régulièrement le chaos dans leur
vie.
Par contrôle on entend tout d'abord la
capacité de prendre des décisions sur les
problèmes qui affectent la vie des travailleurs, leurs
communautés et l'économie. Cela commence par l'exercice
d'un contrôle sur les gouvernements qui prennent les
décisions et un contrôle sur le secteur forestier et sa
direction, sur la production, la distribution, le
prix de production selon des normes établies et scientifiques,
et par la rétention et l'investissement de la valeur
ajoutée que les travailleurs produisent dans l'économie
locale et canadienne pour sa reproduction élargie. Le
contrôle signifie que les gens ont la capacité de
décider et de dire non si nécessaire, afin de
défendre leurs droits sur la base
d'une information et d'une discussion pleines et entières. Dans
le cas du bois d'oeuvre, cela commence par dire non ! au pillage
et à l'exploitation qui se font aux dépens des
travailleurs et de leurs communautés non seulement au Canada et
aux États-Unis, mais dans tout autre pays qui prévoit
recevoir du bois d'oeuvre du Canada.
Cette perturbation et cette destruction constantes de
la part des oligarques en position de contrôle doit cesser !
Le moment est venu de nous organiser en vue d'une
nouvelle direction pour l'économie sous le contrôle des
travailleurs !
(13 mai 2017.
Traduction: LML)
Une attaque orchestrée des oligarques forestiers
Rassemblement des travailleurs forestiers de Dolbeau le 30 avril,
à la veille du Premier Mai
Les oligopoles privés du secteur forestier, qui
opèrent dans toute la Forteresse Amérique du Nord, ont
demandé à l'État étasunien d'organiser une
fraude au sujet d'une dispute avec le Canada sur la question du bois
d'oeuvre. Ils ont déposé une requête au
département du Commerce des États-Unis l'an dernier, lui
demandant de faire enquête
sur le dumping sur le marché américain de bois de sciage
canadien subventionné. C'est la cinquième fois depuis les
années 1980 que les oligarques se livrent à une
escroquerie de la sorte. À chaque fois, ils font un grand coup
d'argent grâce à des prix de bois élevés et
accroissent leur domination du secteur en prenant le contrôle de
petits et
moyens producteurs de bois qui sont affaiblis par cette attaque.
La seule menace de tarifs sur le bois canadien depuis
la fin de l'entente canado-américaine du bois d'oeuvre en
octobre 2015 et l'incapacité à en arriver à
une nouvelle entente ont déjà contribué à
une augmentation de plus de 20 % des prix du bois sur le
marché américain. Les manipulateurs des contrats à
terme de bois de
sciage sur le marché des produits de base de Chicago ont vu la
richesse sociale de leurs opérations sur papier croître de
plus du cinquième et s'attendent à des gains encore plus
élevés par l'imposition de tarifs.
Selon des rapports, les compagnies les plus grandes qui
sont derrière cette fraude s'attendent à s'emparer juste
cette année d'au moins un pour cent de la partie de
marché importée de fournisseurs de bois de sciage
canadien plus petits. Un pour cent représente environ 60
millions $ en importations de bois annuellement. Si on se fie
à ce qui s'est passé les quatre premières fois
où la fraude du dumping a été mise en oeuvre, on
peut prédire que les exportations de bois de sciage canadien sur
le marché américain effectuées par toutes les
compagnies sauf les plus grandes d'entre elles vont faire l'objet de
vérifications sans fin de la part du département
américain du Commerce et
de grandes dépenses en avocats. Puisque toutes les compagnies
sauf le petit groupe sélectionné des plus grands
exportateurs vont devoir faire des dépôts en argent
comptant pour payer les tarifs, les oligarques du Canada et des
États-Unis vont en fait s'emparer de plus de 1 % du
marché des producteurs plus petits, forçant ceux qui sont
affectés à réduire la production et
peut-même à fermer boutique ou à vendre leurs
moulins aux oligarques. Que les tarifs à l'exportation soient
maintenus ou non selon les accords de commerce qui seront en vigueur,
les prix auront déjà augmenté au delà du
prix de production et la concentration du secteur dans les mains des
quelques oligopoles
dominants va s'accélérer.
La fraude la plus récente au sujet des
subventions et du dumping a duré plus de cinq ans, soit
d'avril 2001 (après l'expiration de l'Accord sur le bois
d'oeuvre de 1996) à la signature en 2006 de l'Accord
sur le bois d'oeuvre entre le Canada et les États-Unis. Quelques
mois à peine après l'imposition de tarifs
d'environ 27 % de la part des États-Unis
en 2001, 15 000 travailleurs forestiers canadiens
avaient été mis à pied et plusieurs moulins petits
et moyens avaient fermé leurs portes, réduit leurs
activités ou avaient été vendus.
Le secteur a rebondi quelques années plus tard
suite à l'expansion du marché du logement aux
États-Unis que l'oligarchie financière a promu de
manière irresponsable par le biais de prêts
hypothécaires à risque qu'elle a amassés en
paquets pour la vente et la revente en tant que richesse sociale sur
papier. La fraude perpétrée dans le secteur du
logement et sur le marché des obligations s'est effondrée
dans le chaos en 2008 quand il est devenu évident que la
plupart des prêts hypothécaires à risque (et les
prêts automobiles) et les obligations regroupées
étaient sans valeur, les individus ne pouvant faire leurs
paiements. L'effondrement du marché du logement aux
États-Unis et des
marchés de l'automobile et l'effondrement économique
général qui ont suivi ont créé une crise
profonde dans le secteur du bois d'oeuvre dont il ne s'est pas remis
pleinement.
Manifestation des travailleurs forestiers sur la colline du parlement
à Ottawa le 2 juin 2009
Depuis l'effondrement économique de 2008,
plus de 100 usines de sciage en Colombie-Britannique ont
fermé leurs portes, causant une perte de 35 000
emplois forestiers. La fermeture des usines a été
accompagnée d'une hausse dramatique d'exportations de bois brut
en Colombie-Britannique non seulement vers l'Asie
mais également vers les États-Unis, lesquelles ont
été organisées par les oligarques du bois avec la
complicité du gouvernement libéral de la province.
L'élite impérialiste dominante a
constamment bloqué toute voie menant à une
économie indépendante subvenant à ses besoins dans
les communautés forestières, qui pourrait utiliser la
valeur que les travailleurs forestiers produisent afin d'élargir
l'éventail de l'économie dans les régions de
l'intérieur et côtières de la Colombie-Britannique
de
même que dans tout le Canada et la doter d'un secteur
manufacturier viable et durable et de programmes sociaux et de services
publics. C'est sur la classe ouvrière que repose la
responsabilité sociale d'organiser et de mettre en oeuvre cette
direction d'édification nationale parce que les gens
présentement en position de contrôle se sont
avérés
inaptes à gouverner.
Les fanfaronnades actuelles du premier ministre Justin
Trudeau et de la première ministre de Colombie-Britannique
Christy Clark autour de cette cinquième fraude au sujet d'un
conflit du bois d'oeuvre ne font que jeter de la poudre aux yeux des
travailleurs forestiers et des communautés qui sont
affectés. Si on ne confronte pas directement les
oligarques du bois et si on ne les prive pas de leur domination et de
leur contrôle du secteur, les attaques contre l'économie
canadienne et les communautés forestières vont se
poursuivre. Les politiciens officiels au sein du système
vétuste de partis cartellisés représentent
l'oligarchie financière et ils ne feront rien de substantiel
pour priver
l'oligarchie de son pouvoir de priver les travailleurs Canadiens de
leur droit à leur projet d'édification nationale qui
garantit leur bien-être et leur sécurité et sert
l'intérêt général de la
société.
Lors des forums comme celui-ci à Prince George le 12 avril 2014,
les travailleurs
forestiers et leurs communautés discutent de solutions aux
problèmes de l'industrie qui
soient dans leur intérêt.
Les plus grands producteurs de bois en
Colombie-Britannique comme West Fraser Timber et Canfor font preuve de
cynisme en suggérant fortement qu'ils sont maintenant en bonne
position non seulement pour survivre à cette dispute
orchestrée mais pour en tirer profit. Ils ont grandement
étendu leur contrôle sur les usines de sciage aux
États-Unis et peuvent même faire usage des exportations de
bois brut de Colombie-Britannique pour approvisionner leurs usines,
éviter les tarifs américains et tirer un avantage direct
des prix du bois gonflés. La poussée des prix du bois
enrichit leur réclamation à la valeur ajoutée
produite dans leurs usines aux États-Unis.
Si rien n'est fait pour priver l'oligarchie
financière de son pouvoir, les travailleurs forestiers et leurs
communautés vont continuer de souffrir et les usines canadiennes
plus petites luttant pour leur survie face aux tarifs à
l'exportation et aux dépenses juridiques seront
vulnérables à la prise de contrôle. Il s'en suivra
une concentration accrue de la
production de bois de sciage canadien dans les mains des oligarques
dominants.
L'industrie du bois d'oeuvre et la crise actuelle
- K. C. Adams -
Les oligopoles forestiers sont en conflit constant les
uns contre les autres pour étendre leurs empires en accroissant
leur part du marché et contre les acheteurs américains de
bois d'oeuvre sur la question des prix de marché. Les plus
grands acheteurs de bois de sciage sont eux-mêmes de grands
oligopoles avec des tentacules dans la finance,
la construction et les secteurs manufacturier et du détail. La
lutte pour l'édification d'empire, la part du marché et
les prix est constante et elle est une source de plus de perturbation
et de chaos dans l'économie socialisée menant à
des crises récurrentes.
Le bois d'oeuvre canadien
représente plus de 30 % du marché
américain, ce qui lui permet d'exercer de l'influence sur le
prix de marché et fait de lui une cible de l édification
d'empire des oligopoles. Les oligarques forestiers
nord-américains s'ingèrent directement dans les affaires
du Canada en perturbant de façon périodique
l'équilibre du marché américain au moyen d'un
conflit sur le prix du bois canadien orchestré de toutes
pièces. Ils utilisent principalement pour cela la rente
foncière et le montant que réclament ceux qui
contrôlent les forêts à la valeur ajoutée que
les travailleurs forestiers produisent sous forme de bois d'oeuvre.
Au Canada, la plus grande partie de la forêt est
contrôlée comme terre de la Couronne appartenant à
l'État. La rente foncière attachée à la
production de bois de sciage, qui est une portion de la valeur
ajoutée ou du profit que les travailleurs produisent, est
réclamée en tant que droit de coupe basé sur le
nombre d'arbres ou de mètres cubes de
bois récoltés. Certains oligarques affirment que les
droits de coupe payés au Canada semblent inférieurs
à la rente foncière ou profit qui est
réclamée sur les forêts privées aux
États-Unis. Ils disent que la situation au Canada
représente une subvention par l'État, ce qui
réduit le prix de production et rend le bois de sciage canadien
moins cher.
Les subsides et les autres manoeuvres pour payer les
riches sont chose commune dans tous les secteurs au sein du
système impérialiste d'États. Ils sont très
profitables pour l'oligarchie financière et renforcent sa
domination sur l'économie. Les oligarques font une histoire
à propos des subsides ou des autres méthodes pour payer
les riches
uniquement quand cela sert leurs intérêts privés.
On le voit bien avec le conflit du bois d'oeuvre alors que ceux qui en
subissent les conséquences sont les oligarques rivaux qui
achètent le bois, les travailleurs forestiers et les petits
moulins qui perdent une part de leur marché et s'effondrent ou
sont absorbés sous les coups des oligopoles et de leur
édification d'empire.
Certains oligarques du bois ont déposé
une requête devant le département du Commerce des
États-Unis pour qu'une enquête soit faite sur les
programmes suivants qui sont spécifiques à la
Colombie-Britannique : la politique de détermination des
droits de coupe, la politique d'exportation de billots, le programme
PowerSmart de BC
Hydro, les accords sur les achats d'électricité de BC
Hydro et le Remboursement de la taxe sur le carburant utilisé
hors des autoroutes.
Ces programmes, quoi qu'on pense d'eux, relèvent
du droit souverain d'une nation qui les met en oeuvre selon le
système social en place et la classe au pouvoir. Une autre
nation qui se sent lésée par ces politiques a elle aussi
le droit souverain de les commenter, de s'en plaindre et même de
refuser d'importer les produits en question.
Cependant, les objections aux politiques économiques
intérieures d'une autre nation ne peuvent pas s'étendre
à l'ingérence contre son droit souverain d'appliquer les
politiques économiques intérieures de son choix.
Les Canadiens ne forcent pas les clients
américains à acheter du bois de construction canadien
moins cher tout comme les Chinois ne forcent pas les Américains
à acheter de l'acier, des produits textiles ou d'autres produits
chinois moins chers. Si les acheteurs américains de bois
canadien moins cher veulent faire affaire à une autre source
plus
chère aux États-Unis qui comble leurs besoins et les rend
heureux, grand bien leur fasse.
Le problème provient
du fait que ni le peuple américain ni le peuple canadien sont
souverains dans leur propre pays. Ils vivent au sein du système
impérialiste d'États mené par les
États-Unis et dominé par les oligarques au pouvoir. Ce
sont les oligarques qui contrôlent le commerce international et
décident de son exercice. Les décisions sur
quoi acheter et ne pas acheter, quoi vendre et ne pas vendre et les
décisions sur les prix sont prises par les oligarques au
pouvoir. Les luttes qu'ils mènent sont de nature
inter-impérialiste et le tapage qui les entoure détourne
la classe ouvrière de la réalité à savoir
que les oligarques au pouvoir ne peuvent pas et ne vont pas
résoudre les problèmes
auxquels leur pays fait face. Ce sont des bâtisseurs d'empire qui
se préoccupent de leurs propres intérêts
privés ; ce ne sont pas des bâtisseurs de nations.
Ils empêchent les travailleurs de discuter et de
prendre des décisions rationnelles concernant l'économie
y compris le commerce international et les conditions dans lesquelles
il doit s'exercer. Les oligopoles mondiaux sont en position de
contrôle et dictent quoi acheter ou ne pas acheter à
partir de leurs intérêts privés étroits de
bâtisseurs
d'empire. Leurs décisions et leurs conflits en ce qui concerne
le soi-disant libre-échange, le commerce bilatéral, le
commerce mutuel, les termes de l'échange, et l'achat et la vente
sont basés sur leurs intérêts privés et
l'édification d'empire. Leurs décisions n'ont rien
à voir avec l'intérêt large des travailleurs et
l'édification indépendante de la nation
au service du bien-être, des droits et de la
sécurité de tous de même que de la paix, du
développement et de l'amitié à l'échelle
internationale entre les peuples.
Les plaintes américaines au sujet du bois
d'oeuvre sont une affaire privée qui appartient à
certains oligopoles et leurs alliés. L'État se met au
service de ces intérêts privés. Le conflit ne
concerne pas l'intérêt national bien qu'il cause des
dommages substantiels au peuple et à l'économie non
seulement au Canada mais également aux
États-Unis.
Les plaintes au sujet du bois d'oeuvre portent la
marque de compagnies en particulier. Des compagnies qui opèrent
aux États-Unis initient la plainte, laquelle identifie des
entreprises spécifiques opérant au Canada et
déclenche une enquête sur elles et réclame des
pénalités spécifiques. Les compagnies plus petites
sont regroupées ensemble, se
font imposer une pénalité moyenne et doivent toutes
verser des paiements à l'avance en argent comptant. Par contre,
de grandes entreprises spécifiques opérant au Canada sont
exemptées du paiement des tarifs en avance en argent comptant et
sont même avantagées en raison des prix de marché
plus élevés et de la concentration de la richesse
sociale. .
Le 15 décembre 2016, le
département du Commerce des États-Unis a annoncé
qu'il procédait à une enquête sur quatre compagnies
qui exportent du bois de sciage canadien sur le marché
américain : Canfor, Résolu, Tolko et West Fraser.
J.D Irving qui possède des moulins dans les Maritimes et aux
États-Unis s'est joint
volontairement à l'enquête.
Canfor et Interfor contrôlent maintenant à
eux deux plus d'usines de sciage aux États-Unis qu'au Canada et
vont profiter des prix plus élevés du bois et de
l'opportunité d'étendre leurs empires en achetant des
usines de sciage canadiennes affaiblies par cette dispute
orchestrée.
En janvier 2017, la Commission américaine
du commerce international a statué que les exportations de bois
d'oeuvre canadien avaient affaibli l'industrie américaine.
Le 24 avril 2017, le département du Commerce des
États-Unis a rendu un jugement préliminaire assignant les
taux de tarifs compensatoires suivants : -
West Fraser, 24,12 % ; Canfor, 20,26 % ;
Tolko, 19,50 %, Résolu, 12,82 %, J.D. Irving
( qui était « défendeur
volontaire »), 3.02 % , et « tous les
autres » 19,88 %. Il a aussi émis une
conclusion préliminaire de « situation
critique » (une
augmentation substantielle d'exportations canadiennes de bois) en ce
qui concerne J.D. Irving et « tous les autres »
groupes de compagnies mais pas pour Canfor, Résolu, Tolko et
West Fraser.
Par « situation
critique », le département signifie qu'Irving et
toutes les autres compagnies sauf les quatre autres mentionnées
vont devoir payer en argent comptant des tarifs compensatoires sur
toutes leur exportations de bois aux États-Unis de
manière rétroactive, soit à partir du 31
janvier 2017 environ ( 90 jours
avant la publication de la note dans le registre fédéral
américain, attendue pour bientôt) et pour les quatre mois
suivants après cela. En vertu de ce jugement, toutes les petites
et moyennes entreprises doivent payer les tarifs en argent comptant sur
non seulement leurs nouvelles expéditions mais sur toutes celles
qui remontent aux environs
du 31 janvier. Une fois la période de quatre mois
écoulée, les dépôts en argent comptant pour
les tarifs compensatoires ne seront plus requis jusqu'au jugement final
qui sera émis en janvier 2018. À ce
moment-là, tous les tarifs devront être payés
lorsque fixés.
Les pénalités pour dumping seront
émises le 23 juin 2017. L'accusation de dumping est
traitée séparément de la question des subsides
d'État. Elle concerne l'allégation à savoir qu'un
produit est vendu en dessous de son prix de production estimé.
La département du Commerce établit son calcul du prix de
production à partir des
méthodes, normes et circonstances centrées sur le capital
en vigueur aux États-Unis et non sur celles qui sont
utilisées au Canada.
Un tarif compensatoire s'appliquant aux subsides
d'État « inéquitables » est un tarif qui
est fixé par le gouvernement des États-Unis sur les
exportations canadiennes de bois aux États-Unis. Selon les
États-Unis, le tarif est nécessaire pour effacer les
« subsides inéquitables que les gouvernements canadien et
provinciaux versent aux
compagnies de bois ». Les États-Unis
considèrent que les droits de coupe qui sont perçus pour
la récolte forestière sur les terres de la couronne au
Canada sont bien trop bas comparativement à ce que les
entreprises forestières doivent payer pour leurs coupes dans les
forêts américaines. Celles-ci sont presque exclusivement
privées et la
réclamation en rente foncière en tant que partie du
profit ou de la valeur ajoutée que les travailleurs produisent
par la coupe et la transformation du bois y est plus
élevée. Les principales réclamations à la
valeur ajoutée que les travailleurs produisent sont le profit en
intérêt, le profit d'entreprise (équité), la
rente et les réclamations du gouvernement.
La proportion de la réclamation à la valeur
ajoutée qui va à chacun ne devrait pas affecter le
montant total ou le prix de production. Cependant, les oligopoles ont
un tel pouvoir qu'ils sont capables de manipuler les prix de
marché à leur avantage et dénoncer comme
étant nocifs les réclamations des autres à la
valeur que les travailleurs produisent.
Ils ne prennent pas en considérations que leurs actions
pourraient bien endommager l'économie large et contribuer
à une crise économique.
Les exportations de bois d'oeuvre comprennent les
produits de toutes dimensions qui proviennent de conifères (les
arbres ayant des cônes comme l'épinette, le pin et le
sapin). Les biens produits comprennent notamment les planchers, les
revêtements de bois, les produits assemblés par entures
multiples et les produits de cèdre.
En 2016, la Colombie-Britannique a
expédié pour environ 4,6 milliards $ de
produits du bois d'oeuvre aux États-unis.
Statistiques
comparées
de 2006
et
de 2016 du ministère des
Forêts,
des Territoires et des Opérations des ressources naturelles |
2006
|
2016
|
Bois
récolté en Colombie-Britannique (millions de
mètres cubes) |
80,3 |
66,1
|
Production de bois
d'oeuvre en Colombie-Britannique (millions de mètres cubes) |
35,5 |
32
|
Mises en chantier
résidentielles aux États-Unis (millions) |
1,8 |
1,18
|
Exportations de bois
de Colombie-Britannique (en milliards de dollars
canadiens) : États-Unis |
4,30$ |
4,60$ |
Exportations de bois
de Colombie-Britannique (en milliards de dollars canadiens) : Chine |
0.08$ |
1,02$ |
Exportations de bois
de Colombie-Britannique (en milliards de dollars canadiens) : Autres |
1,46$ |
1,33$
|
Part du
marché de la Colombie-Britannique dans les ventes de bois aux
États-Unis (en pourcentage)
|
19,52%
|
17,51%
|
Part du
marché du Canada dans les ventes de bois aux États-Unis
|
33,2%
|
30,42%
|
Part de la
Colombie-Britannique dans les exportations canadiennes de bois d'oeuvre
aux États-Unis |
59%
|
55%
|
Le ministre des Forêts, des Territoires et des
Opérations des ressources naturelles de Colombie-Britannique a
dit ceci en réponse aux tarifs imposés par les
États-Unis : « Nous nous attendons à des
fermetures de moulins et à des réductions
d'activités pendant les cinq prochaines années alors que
les compagnies vont rationaliser leur
production en raison du déclin de l'approvisionnement en bois
causé par l'infestation du dendroctone du pin.
Il est possible que, dépendamment du montant des
tarifs imposés, des moulins ferment leurs portes ou
réduisent leur production plus tôt que
prévu. »
Élections en Grande-Bretagne le 8
juin
Urgence de développer la
politique indépendante
de la classe ouvrière et de
défendre
les droits de tous!
- Parti communiste révolutionnaire
de Grande-Bretagne (marxiste-léniniste) -
Le 18 avril, la première ministre Theresa
May a annoncé sa décision de tenir des élections
le 8 juin, décision qu'une majorité de
députés à la Chambre des communes ont
approuvée dès le lendemain. Le parlement a
été dissous le 3 mai.
Quel problème la première ministre
cherche-t-elle à résoudre en déclenchant des
élections ?
Permettront-elles de « consolider une direction forte
et stable pour affronter le Brexit et tout ce qui s'en
suit », comme le prétend la première
ministre ?
Le référendum
sur le Brexit n'a réglé aucune des contradictions au sein
de la classe dominante. Sur quelle base Mme May prétend-elle
donc
qu'une élection générale pourra le faire ?
C'est impossible. Il s'agit d'une autre
tentative désespérée de se servir de
son contrôle de l'appareil d'État pour éliminer
certaines factions
rivales au sein de l'oligarchie financière et de mettre en
échec la classe ouvrière et le peuple. Ce n'est pas ainsi
qu'on pourra ouvrir une voie pour répondre aux
besoins de la classe ouvrière vivant en Angleterre, en
Écosse, en Pays de Galles ou en Irlande ni donner à
la Grande-Bretagne une mission qui réponde aux demandes du
peuple qui réclame la paix et qu'on mette fin au pillage des
ressources et à la
destruction des forces productives, sans parler des besoins des peuples
du monde.
L'annonce d'une élection et la campagne qui
s'ensuit indiquent l'ampleur de la crise multilatérale dans
laquelle sont embourbés la Grande-Bretagne, la France et
d'autres membres de l'UE en raison de l'emprise des monopoles et de la
dangereuse rivalité inter-impérialiste pour le
contrôle de l'Europe. Suite au référendum sur l'UE
en juin de
l'année dernière qui a mené à la
démission de David Cameron et au «
couronnement » de Theresa May, le gouvernement a
continué de faire marcher la Grande-Bretagne au pas des
impérialistes étasuniens et de leurs efforts pour
contrôler l'Europe et pour faire main basse sur l'Asie.
Pour ce qui est des soi-disant
négociations du Brexit, cette élection ne réglera
pas les contradiction entre les différents secteurs
d'oligopoles et de monopoles qui sont en conflit ouvert, ne reculant
devant rien dans leurs luttes intestines. Pensons ici aux forces
armées, à l'OTAN, aux méthodes clandestines et
autres coups fourrés qui font partie
de l'arsenal de ce qu'on appelle les agences de renseignement. En ce
sens, Theresa May doit d'ailleurs faire face à de graves
divisions au
sein même du Parti conservateur, encore un autre problème
que les
élections ne sauront résoudre.
Ni les élections, ni le système de parti,
ni le parlement ne fonctionnent comme ils ont été
conçus il y a un peu plus d'un siècle. Ils devaient
à l'origine servir à régler les différends
entre
les factions de la classe dominante organisée dans deux grands
partis politiques traditionnels cherchant à
en arriver à des accommodements
raisonnables, tout en tenant à distance la classe
ouvrière et le peuple et les rendant dépendants de ces
institutions. Depuis ce temps, la classe ouvrière a obtenu le
droit de vote et a mis sur pied un parti politique qui lui est propre
mais le système dit représentatif se pose en obstacle et
empêche la classe ouvrière d'accéder au pouvoir.
Mais c'est bel et bien la volonté de la classe
ouvrière de s'investir elle-même du pouvoir qui a toujours
ouvert la voie au
progrès. Aujourd'hui plus que jamais la classe ouvrière
continue de lutter pour une économie qui répond aux
besoins de tous, y compris le besoin de justice, de paix et de
liberté. Voilà pourquoi l'élite dominante et ses
médias se servent de ces
élections, tout comme elle l'a fait par le biais du
référendum sur le Brexit, pour mener une campagne de
désinformation massive dans le but de priver la classe
ouvrière et le peuple de leur propre vision du monde, par
laquelle ils peuvent s'orienter et faire des progrès. La classe
ouvrière a besoin d'un mouvement politique qui soit l'expression
de ses
propres revendications, y compris exiger la fin d'un régime qui
refuse de reconnaître ses droits dans quelque domaine que ce soit
— qu'il s'agisse du droit à un moyen de subsistance, à la
sécurité à la retraite, à la santé,
à l'éducation, au logement et à une
tranquillité d'esprit, y compris celle qu'inspire une paix qui
ne pourra se matérialiser qu'en
retirant la Grande-Bretagne de l'OTAN et de toutes aventures militaires
dans le monde.
Dans le contexte du Brexit, Theresa
May a parlé de la « stabilité
économique » comme d'une priorité. C'est
à peu près la dernière chose que les
élections risquent d'engendrer. Les problèmes qui
tiraillent l'économie ne seront pas résolus par l'une des
factions rivales des oligarques, qui amassent leur fortune en pillant
le Trésor public, en
spéculant sur les marchés financiers et en
s'éliminant mutuellement. La revendication de la classe
ouvrière, que l'industrie manufacturière serve les
besoins de l'économie. n'est pas à l'ordre du jour et
cela
n'est pas le résultat de bonnes ou de mauvaises politiques ni de
bons ou de mauvais politiciens. Aussi l'élite dominante est-elle
préoccupée
par les suites de Brexit et par le fait qu'elle risque de perdre la
ville de Londres comme centre du capital financier. En
réalité, c'est un vieux problème qui refait
surface compte-tenu de la rivalité avec l'Allemagne et les
États-Unis pour le contrôle de l'Europe et
des marchés et des transactions financiers mondiaux.
Cela étant dit, le soleil ne rayonne plus depuis
longtemps sur l'empire britannique. Margaret Thatcher et Tony Blair
avaient promis de redorer le blason de la Grande-Bretagne en
détruisant la notion même d'une société qui
est responsable du bien-être de ses membres et en attaquant la
classe ouvrière britannique tout entière. Cette
démarche a
été accompagnée d'une dépossession des
peuples d'Écosse, du Pays de Galles, d'Irlande et du reste de
l'Europe et d'Asie, d'Afrique et même d'Amérique latine et
des Caraïbes.
Le soi-disant choix proposé par May entre, d'une
part, la stabilité et un gouvernement fort et, de l'autre, le
chaos, est le même qui avait été mis de l'avant par
David Cameron. Ainsi on espère
qu'en consolidant l'autorité
arbitraire des pouvoirs de police, le peuple abandonnera en toute
docilité sa richesse au moloch qu'est le
capital financier. Mais la classe ouvrière et les peuples
d'Angleterre, d'Écosse, du Pays de Galles et d'Irlande disent
Non ! Ils ont de façon répétée mis de
l'avant leurs propres revendications indépendantes des luttes
intestines qui déchirent les factions de la classe dominante.
Rejeter le blâme sur le peuple pour les croyances
idéologiques
rétrogrades des élites dominantes et le forcer à
choisir entre une faction ou l'autre ne réussiront pas à
éteindre le mouvement des peuples pour leur habilitation, pour
la justice et pour la paix.
Dans le but de désorienter le peuple et de le
diviser, les classes dominantes ont lancé une vile campagne pour
dénigrer les prises de position et la personnalité de
Jeremy Corbyn. Ainsi cherche-t-on à détruire le Parti
travailliste et à désorienter la classe ouvrière
et
le peuple, ce qui révèle que la classe ouvrière
est en effet la principale
cible visée ainsi que tous ceux qui veulent ouvrir la voie au
progrès et exiger leur droit d'avoir un mot à dire sur
tout ce qui affecte leurs vies. On vise à bloquer la propagation
du slogan pour
un changement dans la direction de l'économie et et à
faire en sorte que le mouvement contre la guerre soit
écrasé. L'appel à un « gouvernement
fort », au recours aux
pouvoirs de police illimités ne règlera rien au climat
d'anarchie et de violence qui joue un rôle dans la destruction de
l'autorité publique établie suite à la
Deuxième Guerre mondiale. Il faut s'opposer à tout effort
pour nier et criminaliser le droit de conscience du peuple sous
prétexte que c'est ce qui engendre l'instabilité.
Saisissons aussi l'occasion de ces élections
pour défaire tout effort visant à tenir la classe
ouvrière et le peuple responsables des prises de positions
bellicistes, chauvines, racistes et anti-peuple qu'épouse
elle-même la classe dominante. Accélérons la
cadence de nos
revendications pour le droit à la santé et à
l'éducation, pour le droit à des
régimes de retraite et à un niveau de vie décent,
pour un changement dans la direction de l'économie, contre les
diktats des ploutocrates et des oligopoles ainsi que de l'État
qui est à leur disposition, pour la sécurité du
peuple qui dépend de la lutte pour les droits de tous, et pour
la reconnaissance des droits de tous les citoyens et résidents
qui font
partie du Royaume-Uni et de tous les peuples d'Écosse, du Pays
de Galles et d'Irlande ainsi que pour un gouvernement anti-guerre. En
ces temps périlleux :
Tout en oeuvre pour développer la
politique indépendante de la classe
ouvrière
et pour défendre les droits de tous !
Travailleurs de tous les pays, unissez-vous !
Lisez Le
Marxiste-Léniniste
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Courriel: redaction@cpcml.ca
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