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Le rapport du Forum de Munich publié avant la
réunion porte le titre : « Post-vérité,
post-Occident, post-ordre ? ». Wolfgang Ischinger,
président du Forum et ancien ambassadeur allemand au Royaume-Uni
et aux États-Unis, ainsi qu'ancien vice-ministre allemand aux
Affaires étrangères, a expliqué que le
thème reflète la
préoccupation au sujet du déclin de la direction
américaine sous la présidence Trump. Pour Ischinger et
d'autres, face à cela l'Allemagne devrait augmenter son
rôle dirigeant dans l'Union européenne et remplir le vide
laissé par les États-Unis. La chancelière allemande Angela Merkel et son ministre des Affaires étrangères Sigmar Gabriel y ont fait écho à la conférence. Selon un rapport du 20 février de german-foreign-policy.com : « À la conférence de Munich sur la sécurité en fin de semaine dernière, le gouvernement allemand a assumé le rôle d'allié sur un pied d'égalité avec les États-Unis. La chancelière et plusieurs ministres allemands ont énoncé les conditions pour le maintien de la coopération avec le gouvernement américain tout en évoquant une ‘Europe plus forte' qui, selon le ministre allemand des Affaires étrangères, pourrait se charger indépendamment de la réalité des crises et des guerres à l'extérieur des frontières de l'Union européenne. Des mesures de réarmement sont prises dans ce sens. La chancelière prévoit une augmentation annuelle de 8 % du budget militaire pendant que se poursuivent les discussions sur les armes nucléaires allemandes-européennes. Des observateurs parlent de la possibilité d'un partage de l'influence de la Force de frappe (nucléaire française) par un financement conjoint des arsenaux nucléaires français. Berlin s'appuie toujours sur l'alliance avec Washington, du moins pour l'instant, parce que le réarmement et l'accès aux armes nucléaires prennent du temps. » Tout en s'engageant à augmenter les dépenses militaires de l'Allemagne, Merkel et son ministre ont dit que leurs autres initiatives, comme l'accueil de réfugiés de Syrie et d'autres pays, doivent être considérées comme une contribution de l'Allemagne en tant que pays membre de l'OTAN. Pour atteindre l'objectif de financement militaire de 2 % du PIB, l'Allemagne devra dépenser 25 milliards d'euros de plus au cours des prochaines années. La chancelière a réaffirmé l'engagement de l'Allemagne envers l'atteinte de cet objectif mais dit qu'il n'est pas réaliste d'avoir un échéancier si serré. Son ministre Gabriel a fait remarquer que l'Allemagne dépense déjà entre 30 et 40 millions d'euros par année pour loger les réfugiés provenant de Syrie, d'Irak et d'Afghanistan « qui inondent notre pays parce que les interventions militaires d'il y a quelques années ont horriblement mal tourné. Si nous accueillons ces réfugiés, les intégrons et les empêchons de se rendre dans d'autres parties du monde en tant que combattants étrangers, cela doit aussi faire partie du débat que nous avons ».
En même temps, l'allocution du vice-président américain Mike Pence à la conférence le 18 février aurait signalé aux participants que les États-Unis continueront de diriger l'OTAN et l'Europe des monopoles. Certains, dont le ministre britannique des Affaires étrangères, appellent les membres de l'OTAN en Europe à serrer les rangs autour des États-Unis et à prendre des mesures pour accroître le soutien à leur leadership dans le monde. Pence a dit : « Le président m'a demandé d'être ici aujourd'hui pour transmettre un message, l'assurance que les États-Unis soutiennent fermement l'OTAN et que nous n'hésiterons pas dans notre engagement envers cette alliance transatlantique. [...] Comme vous maintenez votre confiance en nous, sous la présidence Trump nous allons toujours garder notre confiance en vous... Les destinées des États-Unis et de l'Europe sont liées. Vos luttes sont nos luttes. Vos succès nos succès. Et au bout du compte, nous marchons ensemble vers l'avenir. » En référence à la demande des États-Unis concernant l'augmentation des dépenses militaires, il a dit : « Le président des États-Unis s'attend à ce que nos alliés gardent leur parole, respectent leur engagement, et pour la plupart d'entre eux cela veut dire que le temps est venu de faire plus. » L'effort du Canada pour concilier son soutien total à la politique étrangère américaine sous Trump avec l'humanitarisme impérialiste néolibéral qu'il épouse était évident dans la remarque de la ministre des Affaires étrangères Chrystia Freeland : « Notre pays continue d'être un ardent défenseur des droits de la personne et de l'état de droit. La conférence sur la sécurité de Munich sera une occasion inestimable pour le Canada de renforcer ses alliances de longue date. » Le 16 février, le premier ministre Trudeau a également loué l'approche de l'administration Trump dans des remarques au Parlement de l'Union européenne à Strasbourg en France. « Ce que j'ai vu du président américain est un effort pour accomplir des choses pour les gens qui l'ont soutenu et qui croient en lui, tout en démontrant que de bonnes relations avec ses voisins sont un excellent moyen de faire les choses », a déclaré Trudeau. Il a dit que c'est un « exemple positif qui va bénéficier à tout le monde ».
La promotion du réarmement comme solution
Malgré des différences dans l'évaluation du leadership américain et du leadership allemand, tous disent que la solution au problème est le réarmement allemand et des augmentations massives des dépenses en défense des pays de l'OTAN.
Le 21 février, la ministre de la Défense de l'Allemagne, Ursula von der Leyen, a annoncé une augmentation prochaine des forces armées allemandes d'environ 10 %, pour passer de 178 000 soldats à 198 000 d'ici 2024. Le premier jour de la conférence de Munich elle a dit : « Nous sommes conscients que nous devons assumer une plus grande part du fardeau de la sécurité transatlantique. Nous voulons grandir, nous voulons le faire en tant qu'Européens. » Le 16 février, la ministre a dit : « Nous Européens, nous Allemands, devons faire plus pour notre propre sécurité. Nous devons investir plus. Ce n'est pas juste que les Américains contribuent deux fois plus que tous les Européens pris ensemble. » Elle a dit que la politique étrangère de l'Allemagne peut être soutenue « seulement si nous investissons toujours plus dans la Bundeswehr ». D'histoire récente, des soldats allemands ont été déployés en Afghanistan, en Irak, au Kosovo, au Liban, en Lituanie, au Mali, au Soudan du Sud, au Soudan, en Syrie, en Turquie et en Ouzbékistan, ainsi qu'en Méditerranée et dans l'océan Indien. La Bundeswehr comprend aussi des brigades déployées dans les pays de l'OTAN plus petits, comme les Pays-Bas, la République tchèque et la Roumanie. Cela ferait partie des préparatifs pour l'intégration d'une union militaire européenne. Le président du Forum, Wolfgang Ischinger, a déclaré dans un entretien avec le quotidien allemand Handelsblatt : « L'accord précédent était que le projet de l'UE doit être protégé et que l'OTAN est le bouclier. » Selon lui l'UE doit maintenant « parler d'une seule voix et doit être plus capable d'agir militairement ». Il a en outre appelé à la création d'une union de défense et de sécurité au sein de l'UE et à la « mise en commun et au partage » des armes entre les États membres de l'UE. Ischinger a suggéré que la politique étrangère et les décisions de sécurité devraient être prises à la majorité des voix des pays de l'UE. Un article du 1er février de Handelsblatt indique : « L'Allemagne s'arme de nouveau, avec le soutien de tous les partis du courant dominant - une nouveauté dans l'histoire d'après-guerre du pays. Pourtant, en dépit de tous ces chiffres nets, il y a un nombre qui se profile sur l'armée allemande plus que tout autre : 2 %. » « Si le président américain Donald Trump réussit, l'Allemagne devrait consacrer 20 milliards supplémentaires par an à ses forces armées. Malgré l'élan de l'an dernier, le budget de la défense du pays ne représente actuellement que 1,2 % de son produit intérieur brut -- loin des 2 % que les 28 membres de l'OTAN se sont engagés à atteindre d'ici 2024. »[2]
Rivalité dans les cercles dominants américains
Le secrétaire américain à la Défense Mattis, dans ses remarques du 17 février à la conférence, a déclaré que le « lien transatlantique demeure notre plus puissant rempart contre l'instabilité et la violence. » Il a dit que l'OTAN existe pour protéger le « mode de vie » de ses États membres. Mattis a déclaré que le président Trump avait « appuyé pleinement l'OTAN et croit au besoin de l'OTAN de s'adapter à la situation stratégique d'aujourd'hui pour qu'elle reste crédible, capable et pertinente », selon un rapport du département de la Défense. Soulignant l'argument non seulement des grandes puissances, mais des milieux dirigeants des États-Unis, John McCain, le chef républicain du Comité des services armés du Sénat des États-Unis, a également pris la parole le premier jour de la conférence. Il a commencé en déclarant : « Tous les Américains ne comprennent pas le rôle absolument vital que l'Allemagne et son honorable chancelière, la chancelière Merkel, jouent à la défense de l'idée et de la conscience de l'Occident. Mais pour tous ceux qui comprennent, laissez-moi vous dire merci. » « La période sans précédent de sécurité et de prospérité que nous avons connue depuis sept décennies n'est pas par hasard. Elle a eu lieu non seulement en raison de l'attrait de nos valeurs, mais parce que nous les avons soutenues avec notre pouvoir et avons persévéré dans leur défense », a dit McCain. Le plus alarmant, a-t-il dit, est « l'impression que beaucoup de nos gens, y compris dans mon propre pays, abandonnent l'Occident ». Contrastant les positions du vice-président et des secrétaires de département à celles énoncées par Trump, McCain a dit : « Je sais qu'il y a une grande préoccupation partout en Europe et dans le monde que l'Amérique s'apprêter à déposer le manteau du leadership mondial. Je ne peux parler que pour moi-même, mais je ne crois pas que ce soit le message que vous entendrez de tous les dirigeants américains qui s'en soucient assez pour venir ici à Munich cette fin de semaine. Ce n'est pas le message que vous avez entendu aujourd'hui du secrétaire à la Défense Jim Mattis. Ce n'est pas le message que vous entendrez du vice-président Mike Pence. Ce n'est pas le message que vous entendrez du secrétaire du département de la Sécurité intérieure John Kelly. » Note1. Parmi les participants il y avait le nouveau secrétaire général des Nations unies António Guterres, le président du Conseil européen Donald Tusk, le secrétaire général de l'OTAN Jens Stoltenberg et une délégation américaine incluant le vice-président Mike Pence, le secrétaire d'État Rex Tillerson et le secrétaire à la Défense James Mattis. La délégation canadienne comprenait la ministre des Affaires étrangères Chrystia Freeland et le ministre à la Défense Harjit Sajjan. Environ 450 personnes, décrites comme des « décideurs chevronnés » par Affaire mondiales Canada, y ont assité. 2. Un éditorial de Handelsblatt par Donata Reidel daté du 16 février soutient que « L'amour de la paix des Allemands n'a pas été très honnête ces dernières décennies. En fait, le désarmement n'a été possible que dans la mesure où les États-Unis détenaient un parapluie militaire protecteur sur l'Europe. [...] Le souhait des partenaires de l'OTAN d'une plus grande implication allemande est pleinement justifié et nos partis politiques doivent convaincre leurs électeurs plus activement de cette nécessité. »
Reidel s'est plaint en disant : « Et bien que Berlin ait mis l'accent sur le réarmement depuis l'annexion de la Crimée par la Russie en 2014, les Allemands continuent d'ignorer joyeusement la réalité. La majorité des Allemands rejettent l'augmentation des dépenses militaires, selon une nouvelle enquête de l'Institut Forsa, commandé par le magasine Stern et Pew Research Center avant le Forum de Munich sur les politiques de défense. Tandis que 70 % des Allemands conviennent que leur pays devrait "assumer une responsabilité internationale", ils considèrent que cela signifie construire des écoles et des puits dans des pays en développement et déchirés par la guerre, et non une intervention militaire. Seuls 38 % des répondants ont déclaré croire que l'armée allemande devrait s'engager dans plus de missions de combat contre le groupe extrémiste État islamique. Quelque 55 % se sont opposés à une augmentation des dépenses militaires que Berlin a promise à l'OTAN il y a trois ans. » « Ce n'est plus juste une plaisanterie que les avions militaires allemands sont trop souvent incapables de voler, ou que les navires restent amarrés et que les soldats ne sont pas formés. Sauf pour les armes nucléaires, l'armée allemande doit rapidement correspondre aux capacités militaires des Britanniques et des Français », écrit Reidel. (Photos : DFG-VK Würzburg, H.M. Vilsmeier, RT)
L'Allemagne veut devenir le porteur
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Les ministres des Affaires étrangères des États-Unis, de France, d'Allemagne, de Grande-Bretagne et d'Arabie saoudite, des pays qui ont appelé à un changement de régime en Syrie et qui ont été exclus des récentes négociations de paix sur ce pays, se sont réunis le 17 février. Ils ont été rejoints par le ministre des Affaires étrangères de la Turquie, qui participe aux pourparlers de paix avec la Syrie, la Russie et l'Iran. Selon les reportages, les puissances discuteront de leur approche sur la question syrienne maintenant qu'il y a une nouvelle administration américaine en place et à la lumière de la libération d'Alep par les Forces armées syriennes en décembre. Entre autres, il y a des spéculations à savoir si l'administration Trump enverra des troupes en Syrie ou si elle donnera suite à la menace d'établir des « zones sécuritaires » dans ce pays. Une autre série de discussions sur le conflit syrien se poursuivra à Genève en Suisse le 23 février.
La réunion du G20 a aussi vu les premières rencontres bilatérales entre le nouveau secrétaire d'État américain, l'ancien PDG d'Exxon Mobil Rex Tillerson, et ses homologues russe, chinois, britannique, français et allemand.
Après avoir rencontré le ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov, Tillerson a déclaré : « Les États-Unis considéreront travailler avec la Russie là où nous pouvons trouver des zones de coopération pratique qui bénéficieront au peuple américain. Là où nous ne voyons pas d'accord, les États-Unis défendront les intérêts et les valeurs de l'Amérique et de ses alliés. Alors que nous cherchons de nouveaux points communs, nous attendons de la Russie qu'elle honore son engagement envers les accords de Minsk et travaille à désamorcer la violence en Ukraine. » Lavrov a qualifié la rencontre de « pragmatique » et déclaré aux médias que parmi les sujets discutés, il y avait l'Afghanistan, la Syrie et l'Ukraine et que « dès que les équipes du département d'État et des agences concernées sont formées, nous nous déclarons prêts à établir des contacts ».
L'utilisation de la réunion des ministres des Affaires étrangères du G20 pour s'ingérer dans les affaires souveraines de différents peuples a été illustrée par une déclaration conjointe des ministres des Affaires étrangères des États-Unis, du Japon et de la Corée du Sud émise lors de la réunion dénonçant la République populaire démocratique de Corée (RPDC). La déclaration appelle à une réponse hostile « encore plus forte » à l'exercice par la RPDC de son droit en tant que pays souverain de développer ses capacités de défense. Pendant ce temps, les ministres des Affaires étrangères de la Russie et de la Chine se sont réunis et ont appelé à la reprise des pourparlers sur la dénucléarisation de la péninsule coréenne. Le ministre chinois des Affaires étrangères, Wang Yi, a également déclaré à son homologue que la Chine et la Russie devaient se soutenir mutuellement au milieu de l'incertitude dans les relations internationales, selon les médias.
1. Le G20 se décrit comme « le forum central de la coopération internationale en matière financière et économique. » L'Allemagne, qui assume la présidence pour 2017, sera aussi hôte du Sommet des dirigeants du G20 en juillet. La rencontre des ministres des Affaires étrangères aura lieu à l'ancien siège du parlement de l'Allemagne de l'Ouest avant son déménagement à Berlin suite à l'annexion de l'Est.
Les membres du G20 sont : Afrique du Sud, Allemagne, Arabie saoudite, Argentine, Australie, Brésil, Canada, Chine, États-Unis, France, Inde, Indonésie, Italie, Japon, République de Corée, Mexique, Russie, Royaume-Uni, Turquie et Union européenne.
Provocations contre Cuba et le Venezuela
Le ministre des Affaires étrangères de Cuba a annoncé le 22 février qu'il a pris des mesures pour contrer une provocation anticubaine ourdie par le secrétaire général de l'Organisation des États américains (OÉA) dont le siège social est à Washington de connivence avec des mercenaires anticubains et leurs soutients étrangers. Un groupe lié à l'OÉA appelé « Network of Youth for Democracy in Latin America » a annoncé son intention d'offrir, à La Havane, un prix à Luis Almagro, secrétaire général de l'OÉA, pour sa prétendue dévotion à la « défense de la démocratie » et son intervention dans des pays dits en crise dont « la démocratie est en déclin » en Amérique latine. Le prix qui devait être remis porte le nom d'un « dissident » anticubain décédé dont la fille préside le réseau en question à partir de Miami comme contribution à la campagne des États-Unis pour « une transition vers la démocratie » à Cuba.
LML dénonce les tentatives du secrétaire général de l'OÉA d'institutionnaliser, de connivence avec des ennemis de Cuba aux États-Unis, l'opposition à Cuba par l'entremise de l'OÉA, une organisation fondée dans le but explicite de faciliter la domination des États-Unis en Amérique latine et dans les Caraïbes. Malgré l'affirmation risible de M. Almagro qu'en exerçant ainsi sa souveraineté Cuba montre qu'elle « n'est pas prête pour un retour à l'OÉA », Cuba choisit de défendre sa dignité et de ne pas abandonner sa souveraineté à ceux qui organisent des provocations en son sol. C'est plus que juste. De plus, le président cubain Raul Castro a affirmé à maintes reprises que Cuba ne se joindra jamais à l'OÉA et qu'elle ne reconnaît pas la légitimité.
Le secrétaire général de l'OÉA Luis Almagro est connu pour l'utilisation de ses fonctions pour s'ingérer dans les affaires de pays souverains qui refusent de se soumettre aux plans de l'impérialisme américain dans la région. En plus de ces tentatives grossières de provoquer Cuba, il poursuit son sale travail contre le Venezuela et son peuple en étroite relation avec les oligarques qui ont tenté maints coups d'État dans ce pays. C'est en plus d'avoir été vertement remis à sa place en juin 2016 pour avoir tenté de mobiliser des États membres de l'OÉA pour intervenir dans les affaires du Venezuela au nom de la « Charte démocratique interaméricaine ». Il a invoqué la clause de la charte qui autorise la suspension d'un pays membre en cas de violation de ce que la charte appelle les principes démocratiques. Lors d'une réunion extraordinaire convoquée par le Conseil permanent de l'OÉA le 1er juin les représentants de l'ensemble des 35 pays membres ont refusé de recevoir le rapport de 132 pages qu'il avait préparé ou de donner suite à sa proposition de punir le Venezuela. La réunion extraordinaire a plutôt adopté par consensus une résolution pressant le gouvernement et l'opposition au Venezuela à entreprendre un dialogue « dans le plein respect de la souveraineté du Venezuela ». Deux semaines plus tard, à l'Assemblée générale de l'OÉA à Saint-Dominique, malgré toutes les manoeuvres de coulisses des États-Unis et d'une poignée d'États membres sous leur influence, dont le Canada, les délégués ont voté à 19 contre 12 en appui à une requête du Venezuela que le Conseil permanent de l'OÉA se penche sur la conduite du secrétaire général et en particulier sur l'abus de ses fonctions et ses infractions aux statuts de l'organisation.
Pendant qu'il s'affairait à calomnier la République bolivarienne du Venezuela, Luis Almagro n'avait rien à dire au sujet du coup d'État des forces corrompues et détestées au Brésil contre la présidente Dilma Rousseff. Il ferme aussi les yeux sur la campagne de violence et d'assassinats qui se poursuit au Honduras, en Colombie et dans d'autres pays. Il n'avait rien à dire au sujet des décrets présidentiels de Donald Trump qui s'en prennent aux droits des immigrants, réfugiés et citoyens, dont de nombreux citoyens du Mexique et d'autres pays membres de l'OÉA.
L'impérialisme américain et ses instruments comme le secrétaire général de l'OÉA contestent les victoires des peuples d'Amérique latine et des Caraïbes et de leurs gouvernements, d'abord celles du peuple cubain mais aussi du Venezuela, de la Bolivie, de l'Équateur, du Nicaragua et d'autres. La lutte du peuple pour des arrangements prosociaux pour affirmer leur souveraineté et leur unité dans l'action dans toute la région se poursuit malgré les voeux et les déclarations arrogantes des États-Unis et de leurs agents, malgré les promesses de l'administration Trump d'intensifier l'agression contre eux. À la lumière de cette nouvelle provocation d'instigation américaine, le Canada doit continuer de respecter le droit de Cuba de décider de ses propres affaires, comme il le fait depuis l'établissement de relations diplomatiques avec Cuba en 1945. Il doit renoncer à toute idée de soutenir les activités illégitimes du secrétaire général de l'OÉA et des partisans du projet étasunien de changement de régime ou de « transition vers la démocratie » à Cuba.
Ces dernières semaines, plusieurs médias internationaux se sont fait l'écho de l'intention du secrétaire général de l'Organisation des États américains (OÉA), Luis Almagro Lemes, de se rendre à La Havane afin de recevoir un « prix » inventé par un groupuscule illégal anticubain, qui opère avec la complicité de l'organisation d'extrême droite Fondation pour la démocratie panaméricaine, créée pendant les journées du 7e Sommet des Amériques, au Panama, afin de canaliser les efforts et les ressources contre les gouvernements légitimes et indépendants dans Notre Amérique.
Ce plan, ourdi au cours de plusieurs voyages entre Washington et d'autres capitales de la région, consistait à organiser à La Havane une provocation grave et ouverte contre le gouvernement cubain, provoquer une instabilité interne, ternir l'image internationale du pays et, en même temps, entraver la bonne marche des relations diplomatiques de Cuba avec d'autres États. Certains ont peut-être mal calculé, en pensant que Cuba allait sacrifier les essences aux apparences.
Plusieurs personnes se sont laissées entraîner dans cette aventure, dont le propre Almagro et certains autres personnages de droite, membres de la dénommée Initiative démocratique pour l'Espagne et les Amériques (IDEA), qui a également agi de façon agressive ces dernières années contre la République bolivarienne du Venezuela et d'autres pays aux gouvernements progressistes et de gauche en Amérique latine et dans les Caraïbes.
Cette tentative s'est effectuée avec la connivence et le soutien d'autres organisations dont les références anticubaines sont bien connues, comme le Centre démocratie et communauté, et le Centre d'études et de gestion pour le développement en Amérique latine (CADAL), ainsi que l'Institut interaméricain pour la démocratie, du terroriste et agent de la CIA, Carlos Alberto Montaner. Par ailleurs, depuis 2015, on a pu confirmer les liens entre ces groupes et la Fondation nationale pour la démocratie (National Endowment for Democracy -- NED), des États-Unis, qui reçoit des fonds du gouvernement de ce pays pour la mise en oeuvre de ses programmes subversifs contre Cuba.
Après avoir pris connaissance de ces plans, et faisant valoir les lois qui sous-tendent la souveraineté de la nation, le gouvernement cubain a décidé de refuser l'entrée sur son territoire des citoyens étrangers impliqués dans les faits décrits.
Dans un geste irréprochable de transparence et d'attachement aux principes qui régissent les relations diplomatiques entre les États, les autorités cubaines se sont mises en contact avec les gouvernements des pays d'où ces personnes devaient voyager et les ont informés, ont tenté de les dissuader et d'empêcher la commission de tels actes.
Comme le stipulent les réglementations de l'aviation civile internationale, les compagnies aériennes ont annulé les réservations de ces passagers après avoir appris qu'ils ne seraient pas les bienvenus. Quelques-uns ont été réembarqués. Certains ont cherché à manipuler les faits en fonction d'étroits intérêts politiques dans leur propre pays, face aux processus internes qui y ont lieu.
Comme n'ont pas manqué non plus les déclarations de défenseurs des faux persécutés, de partenaires d'anciennes dictatures et de politiciens au chômage prêts à s'allier avec de vulgaires mercenaires au service et à la solde d'intérêts étrangers, qui ne jouissent d'aucune reconnaissance à Cuba, vivent de calomnies insoutenables, se posent en victimes et agissent contre les intérêts du peuple cubain et du système politique, économique et social que celui-ci a choisi librement et qu'il est prêt à défendre avec héroïsme.
Concernant Almagro et l'OÉA, leurs déclarations et leurs actes ouvertement anticubains sont loin de nous surprendre. Depuis le court laps de temps qu'il est à la tête de cette organisation, il s'est distingué par ses efforts pour générer, sans aucun mandat des États membres, un programme ambitieux d'autopromotion avec des attaques contre des gouvernements progressistes comme le Venezuela, la Bolivie et l'Équateur.
Durant cette période, nous avons assisté à un redoublement des agressions impérialistes et oligarchiques contre l'intégration latino-américaine et contre les institutions démocratiques de plusieurs pays. Cette offensive néolibérale a replongé des millions de Latino-Américains dans la pauvreté, des centaines de milliers ont perdu leur emploi, ont été forcés d'émigrer, ou ont été assassinés ou enlevés par les mafias et les trafiquants, alors que ne cessent de s'étendre les idées isolationnistes et protectionnistes, la dégradation environnementale, les déportations, la discrimination religieuse et raciale, l'insécurité et la répression brutale.
Où était l'OÉA, qui a toujours observé un silence complice face à ces réalités. Pourquoi se tait-elle ? Il faut être dérangé pour prétendre vendre aux Cubains les « valeurs et les principes du système interaméricain », face à la dure et antidémocratique réalité engendrée par ce même système. Il faut avoir la mémoire courte pour ne pas se souvenir qu'en février 1962, Cuba s'était dressée en solitaire contre ce « sommet immoral », comme l'avait qualifié Fidel dans la 2e Déclaration de La Havane. Cinquante-cinq ans plus tard et en compagnie de peuples et de gouvernements du monde entier, il est nécessaire de rappeler, comme l'a signalé le président Raul Castro, que Cuba ne retournera jamais à l'OÉA.
José Marti a averti que « ni les peuples ni les hommes n'ont de respect pour quiconque ne se fait pas respecter [...] hommes et peuples vont de par le monde en enfonçant le doigt dans la chair d'autrui pour voir si elle est molle ou si elle résiste, et il faut durcir la chair pour chasser les doigts insolents ».
À Cuba, nous n'oublions pas les leçons d'Histoire.
(22 février 2017)
L'administration Trump n'a pas tardé à intensifier la politique d'intervention dans les affaires souveraines de la République bolivarienne du Venezuela. Le 13 février, le Bureau du contrôle des avoirs étrangers (Office of Foreign Affairs Control -OFAC) [1] a déclaré le vice-président exécutif du pays, Tareck El Aissami, un « trafiquant de stupéfiants spécialement reconnu » en vertu de la Loi sur la désignation des barons de la drogue étrangers (Kingpin Act). Il est malicieusement accusé avec un autre citoyen vénézuélien qui est désigné comme son « homme de main » de faire partie d'un réseau international de trafic de drogue et de blanchiment d'argent, et les deux sont soumis à des sanctions. Aucune preuve n'a été présentée pour aucune des allégations ni aucune mention d'actes d'accusation criminels.
Sur son site Web, l'OFAC indique que les Américains « se voient généralement interdire de conclure des transactions ou de traiter autrement » avec ceux qu'il désigne en vertu du Kingpin Act et que tout bien ou entité qu'un particulier désigné peut avoir sous juridiction américaine est gelé.
Le président Nicolas Maduro a nommé
Tareck El-Aissami au poste de vice-président exécutif de
la République bolivarienne du Venezuela le 4 janvier et lui
a assigné un certain nombre de fonctions importantes, y compris
la direction d'une nouvelle unité gouvernementale de
contre-coup. Il était auparavant gouverneur de l'État
d'Aragua
et de 2008 à 2012 il a été ministre de
l'Intérieur dans le gouvernement de Hugo Chavez Frías. Le
vice-président El Aissami est censé être le plus
haut fonctionnaire étranger jamais ciblé en vertu du Kingpin
Act
des États-Unis.
Dans le cas où le président Maduro serait forcé de se retirer du pouvoir par un référendum de rappel avant la fin de son mandat actuel, dans moins de deux ans, la constitution du Venezuela exige que le vice-président remplisse le reste de son mandat jusqu'à la prochaine élection. Ce fut sans doute un facteur dans la décision des États-Unis d'agir maintenant contre Tareck El Aissami, peut-être dans l'espoir de se donner un « atout de négociation » lors de la « transition négociée vers un régime démocratique au Venezuela », a déclaré l'ancien pdg d'Exxon Mobil et secrétaire d'État, Rex Tillerson, lors des audiences confirmant son poste alors qu'il chercherait la coopération étroite avec « nos amis dans l'hémisphère, en particulier le Brésil et la Colombie, et une multitudes d'instances comme l'OÉA ».
Le gouvernement vénézuélien a immédiatement réfuté les accusations américaines et dénoncé les sanctions contre le vice-président en tant que « coup politique » contre les institutions démocratiques du Venezuela. Dans une déclaration du 14 février, il a fortement rejeté et condamné « les mesures arbitraires et extraterritoriales » prises par le gouvernement américain, affirmant que les sanctions étaient fondées sur des mensonges grotesques et cherchaient « à valider l'existence vulgaire et inadmissible d'une droite impériale qui accorde des pouvoirs de police spéciaux aux entités gouvernementales américaines ». Désigner le vice-président exécutif du pays comme un « trafiquant de drogue » et appliquer des sanctions contre lui représente une violation flagrante du droit international et des normes régissant les relations entre les nations et constitue un acte grave d'agression contre le Venezuela.
Delcy Rodriguez, la ministre du Pouvoir populaire pour les relations extérieures, a déclaré que les sanctions sont une tentative de détruire la confiance du peuple vénézuélien dans son gouvernement et de le discréditer à l'échelle internationale pour justifier un coup d'État et une intervention étrangère. Elle a également dénoncé le réseau CNN pour la « propagande belliciste » contre le Venezuela avec des reportages d'un soi-disant réseau de trafic de passeports vénézuéliens de son ambassade à Bagdad et accusant le vice-président El Aissami de soutenir des pays « liés au terrorisme international ». Tout un tapage a été fait par CNN et par certaines autres sources de médias appartenant à des monopoles à propos qu'El Aissami en tant que fils d'immigrants syriens et libanais afin d'éveiller des soupçons quant à des « liens au terrorisme au Moyen-Orient ».
Le 14 février, Rodriguez a initié une plainte diplomatique et fait parvenir une lettre de protestation au chargé d'affaires des États-Unis au Venezuela, et a demandé que soit accordé au vice-président de la République le respect qui lui revient de droit. Elle a précisé que l'ambassade des États-Unis à Caracas et le chargé d'affaires même s'immisçaient directement dans les affaires du Venezuela en violation du code de la diplomatie et que cela devait cesser.
Un rapport de l'agence de presse nationale vénézuélienne Agencia Venezolana de Noticias souligne l'hypocrisie flagrante des États-Unis qui tentent d'associer le gouvernement vénézuélien au trafic de drogue. Le rapport indique que depuis que la Drug Enforcement Administration (DEA) a été expulsée en 2005 pour être un front pour l'espionnage des États-Unis contre le Venezuela et le trafic de drogue, les États-Unis ont tenté de faire un lien entre le Venezuela et le trafic de drogue. Jusqu'au mois d'août 2016, le département du Trésor a également accusé l'actuel ministre des Relations intérieures, Justice et Paix, Nestor Reverol, de « collaborer » au trafic de drogue. De 2008 à 2010, Reverol a été le président du Bureau national antidrogue du Venezuela, une entité qui, avant l'expulsion de la DEA, opérait sous son contrôle, sans surveillance ni participation du gouvernement vénézuélien ou sans autorisation de ses agents antinarcotiques.
Le gouvernement vénézuélien a souligné que depuis l'expulsion de la DEA du Venezuela en 2005 par le président Hugo Chavez, les réalisations du pays dans la lutte contre le trafic de drogue ont considérablement augmenté, ce qui lui a valu la reconnaissance de l'ONU comme l'un des six pays avec la plus grande confiscation de stupéfiants dans le monde et dont le territoire national est exempt de cultures illicites.
Le président Nicolas Maduro a qualifié la désignation et les sanctions imposées à Tareck El Aissami, d'acte illégal et vil, sans précédent, et a dit croire qu'il s'agisse d'un acte de revanche de certains membres des agences gouvernementales américaines qui ne l'ont pas aimé et qui ont été touchés par les puissants coups livrés au trafic des stupéfiants au Venezuela après l'expulsion de la DEA. Maduro a déclaré que tous les moyens juridiques, diplomatiques et politiques seront utilisés pour contrer les sanctions.
Tareck El Aissami a rejeté avec véhémence toutes les accusations des États-Unis et a déclaré qu'il les considérait comme une reconnaissance de leur part qu'il est un révolutionnaire anti-impérialiste.
La désignation du deuxième titulaire au plus haut poste au Venezuela en tant que « chef de file de la drogue » par l'administration Trump fait partie d'un effort croissant et concerté pour ouvrir la voie à une attaque globale contre le gouvernement vénézuélien. Cela s'est passé une semaine après que 34 membres républicains et démocrates du Congrès des États-Unis aient envoyé une lettre à Donald Trump demandant des sanctions accélérées contre le Venezuela et en particulier contre Tareck El Aissami. Cela survient après le dernier voyage à Washington du chef d'un parti d'opposition opposé au dialogue avec le gouvernement vénézuélien, qui a essayé à plusieurs reprises mais sans succès de gagner le peuple vénézuélien à ses méthodes violentes de coup. Pendant son séjour à Washington, Freddy Guevara, le coordinateur de Voluntad Popular et actuel premier vice-président de l'Assemblée Nationale contrôlée par l'opposition, a conspiré avec Luis Almagro, secrétaire général de l'Organisation des États Américains (OÉA) et des représentants de l'administration Trump, pour définir les « prochaines étapes » pour un changement de régime au Venezuela.
Depuis qu'il a pris ses fonctions, Donald Trump a
exprimé sa « préoccupation » au sujet du
Venezuela et de la nécessité de répandre «
la démocratie » dans l'hémisphère lors
de conversations téléphoniques avec des présidents
de gouvernements néolibéraux sous tutelle
américaine en Amérique latine. Dans la transcription des
entretiens entre le président Trump et le président Pedro
Pablo Kuczyski du Pérou le 23 février, avant la rencontre
bilatérale, Trump dit: « Nous avons un problème
avec le Venezuela. Ils ne vont pas très bien. Alors nous allons
parler de différentes choses.» La lecture de sa
conversation
du 12 février avec le président péruvien
indique que Trump « a exprimé ses
préoccupations au sujet de l'évolution de la situation
humanitaire au Venezuela, y compris la situation humanitaire de ce
pays » et que les deux ont discuté de « la
nécessité de promouvoir la gouvernance
démocratique dans l'hémisphère
occidental ».
Une lecture de l'échange
téléphonique entre le président américain
et le président du Panama Juan Carlos Varela le 19
février révèle que « le président
Trump et le président Varela ont également discuté
du Venezuela, y compris de l'importance d'encourager le respect pour
les normes et les processus démocratiques dans ce pays ».
Le 13 février, il a parlé avec le président Juan Manuel Santos de la Colombie, exprimant une fois de plus son « souci par rapport à la situation au Venezuela », les deux discutant de « l'importance de promouvoir le respect des institutions et des normes démocratiques dans l'hémisphère occidental ».
Trump a parlé plus d'une fois avec le président néolibéral argentin, Mauricio Macri. Une lecture de leur conversation du 16 février ne présage rien de bon puisque Trump aurait parlé du « rôle de leadership que pourrait jouer » le président Macri dans la région. Dans une déclaration de son propre cru, Macri a souligné qu'il a partagé avec Trump son « souci » au sujet du Venezuela. Le site argentin Infobae rapporte que Trump et Macri ont parlé du Venezuela et qu'il a été confirmé par des « sources officielles » que Trump a exprimé sa préoccupation pour « la crise humanitaire » au Venezuela et que lui et Macri se sont entendus sur « des stratégies régionales pour contenir la situation au Venezuela ».
Macri qui, depuis son arrivée au pouvoir en 2015, a subi la colère des Argentins pour avoir déchaîné une foule de mesures de privatisations et d'austérité néolibérales brutales alors que des accusations de fraude et de corruption se répandent à son sujet, a déclaré son empathie pour « les Vénézuéliens qui souffrent » et dit qu'il fallait une position ferme.
Le sale travail de Macri est allé au-delà d'une campagne de diffamation publique. Il a également été le principal instigateur d'une campagne récente de la soi-disant triple alliance de l'Argentine, du Brésil et du Paraguay pour essayer d'expulser le Venezuela du bloc commercial sud-américain Mercosur.[2] Les trois pays, rejoints par l'Uruguay, ont voté en décembre pour suspendre le Venezuela et l'empêcher de tenir la présidence tournante d'un an du Mercosur qui lui revenait d'emblée à la fin juillet, alléguant le « non-respect de ses obligations en tant que membre, y inclus les ententes économiques et sur les droits humains ».
Dans une victoire pour le Venezuela, applaudie par le
gouvernement et les membres de l'opposition parlementaire, le 20
février, le conseil d'administration du Parlement du Mercosur
(Parlasur) a rejeté à l'unanimité la suspension du
pays du Mercosur comme étant illégitime, déclarant
qu'il n'y avait aucun fondement juridique pour cela,
ce que le Venezuela a toujours maintenu. Les parlementaires ont
affirmé que le Venezuela continuerait à exercer
pleinement ses droits et ses responsabilités au Parlasur et
à toutes ses commissions et qu'une proposition de
résolution serait mise aux voix de tous ses membres lors de sa
prochaine session plénière.
Le gouvernement vénézuélien a déclaré qu'il était regrettable et très dangereux pour la bureaucratie américaine, « en collusion criminelle avec des éléments violents et extrêmes de l'opposition vénézuélienne, de diriger les relations de la nouvelle administration en perpétuant les erreurs historiques commises contre le Venezuela par l'ancien président Barack Obama ».
Mark Feierstein, qui a été conseiller à la sécurité nationale pour l'Amérique latine dans le gouvernement Obama, a qualifié les sanctions de « mesure plus que nécessaire pour intensifier la pression sur le régime vénézuélien et lui faire comprendre que les hauts fonctionnaires feront face aux conséquences s'ils continuent à se livrer à la corruption massive, à abuser des droits de l'homme et à démanteler la démocratie ». Confirmant que le changement de régime a toujours été le but visé, même s'il n'a pas été accompli jusqu'à présent grâce à la résistance des Vénézuéliens et des peuples d'autres pays de la région qui rejettent les méthodes de coup d'État et les ingérences étrangères, Feierstein a déclaré : « Les sanctions en soi n'entraîneront pas une transition démocratique. Cela exigera de l'opposition vénézuélienne de mobiliser de nouveau ses partisans ainsi que les efforts diplomatiques américains pour rassembler les gouvernements dans la région pour isoler Maduro. »
L'un des derniers actes d'Obama avant de quitter ses fonctions le 20 janvier a été de prolonger pour la seconde fois son ordonnance du 9 mars 2015 déclarant « une urgence nationale à l'égard de la menace inhabituelle et extraordinaire à la sécurité nationale et à la politique étrangère des États-Unis posée par la situation au Venezuela ». Bien que le décret ne devait expirer qu'en mars 2017, un porte-parole du Conseil de la sécurité nationale aurait expliqué qu'Obama avait décidé de « renouveler toutes les urgences nationales » afin de garantir une « transition en douceur » pour l'administration Trump.
Immédiatement après que l'administration Trump ait imposé ces nouvelles sanctions, l'Assemblée nationale du Venezuela, dominée par un bloc d'opposition pro-États-Unis, a annoncé la tenue de sa propre « enquête » sur les allégations américaines. À cette fin, il a mis en place une Commission spéciale constituée entièrement de législateurs de la coalition d'opposition MUD, dirigée par Freddy Guevara de Voluntad Popular, fraîchement revenu de ses visites à Washington et au Pérou dans le cadre de l'effort international concerté pour essayer d'isoler le gouvernement vénézuélien.
Guevara et Luis Florido, un autre membre du même parti nommé à la Commission spéciale pour enquêter sur le vice-président El Aissami, ont fait tous deux partie d'une délégation de trois personnes qui se sont rendues au Canada l'année dernière pour tenter de trouver un appui à l'intervention internationale au Venezuela, basé sur des accusations frivoles et sans fondement et des mensonges ; ils ont parlé à deux comités parlementaires de l'existence d'une « crise humanitaire » et des « violations des droits humains » du gouvernement.
Le 15 février, Donald Trump a affiché une photo sur Twitter de lui-même et du vice-président Pence debout avec Lilian Tintori et le sénateur républicain de Floride, Marco Rubio pris dans le Bureau ovale après un dîner inopiné. Trump a tweeté que « le Venezuela devrait permettre à Leopoldo López, un prisonnier politique et mari de @liliantintori de sortir de prison immédiatement ».
López est le fondateur de Voluntad Popular et
est faussement présenté comme un « prisonnier
politique » purgeant une peine de 13 ans
d'emprisonnement pour l'incitation à la violence
découlant des actions violentes lancées par les forces
pro-coup
en 2014 avec l'intention de forcer « le
départ » du président Maduro. Ces actes ont
fait 43 morts et de nombreux blessés.
Les Canadiens doivent dénoncer sans équivote l'ingérence continue des États-Unis dans les affaires du Venezuela pour y forcer un changement de régime. Ils doivent aussi dénoncer la complicité du Canada dans cette activité illégitime au nom de la « diplomatie » et du « souci des droits de l'homme au Venezuela ». Nous donnons notre plein appui au peuple vénézuélien et à son gouvernement bolivarien dans leurs efforts courageux pour maintenir leur droit de choisir leur propre système politique et économique et de faire avancer leur projet d'édification nationale face aux attaques de l'impérialisme et ses agents à l'intérieur du Venezuela et à l'échelle internationale.
1. Selon son site Internet, « L'Office of Foreign Assets Control ('OFAC') du Département du Trésor américain administre et applique des sanctions économiques et commerciales fondées sur la politique étrangère et les objectifs de sécurité nationale des États-Unis contre des pays et régimes étrangers ciblés, des trafiquants internationaux de stupéfiants, des personnes engagées dans des activités liées à la prolifération des armes de destruction massive et d'autres menaces à la sécurité nationale, à la politique étrangère ou à l'économie des États-Unis. » Il est également l'agence qui administre le blocus économique, commercial et financier contre Cuba ainsi que les sanctions contre d'autres pays et individus.
2. L'Argentine, le Brésil, le Paraguay, l'Uruguay et le Venezuela sont membres du Mercosur, les quatre premiers étant membres fondateurs. Plusieurs autres pays sud-américains ont le statut de membres associés.
(Sources : AP, AFP, EFE, TeleSUR
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