Le Marxiste-Léniniste

Numéro 5 - 18 février 2017

Notre sécurité est dans la défense des droits de tous

Un sommet des conceptions du
monde impérialistes

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In Memoriam
David Stuart Mackay


2 octobre 1947 - 15 février 2017

Notre sécurité est dans la défense des droits de tous
Un sommet des conceptions du monde impérialistes
Rejetons l'annexion du Canada aux États-Unis! Rejetons l'intégration au nom de la prospérité et de la sécurité! Non à la Forteresse Amérique du Nord!
Pour l'unité d'action des peuples et des travailleurs du Canada, du Mexique et des États-Unis

La rencontre Trudeau-Trump
Des accords Canada-États-Unis visant l'intégration plus poussée dans la Forteresse Amérique du Nord
Lettres à la rédaction

Les relations de prédateur du Canada avec le Mexique
Le ministre des Ressources naturelles conduit une mission
commerciale
- Margaret Villamizar
Grandes manifestations au Mexique contre la réforme énergétique néolibérale - Claude Brunelle
Chronique d'une privatisation à la dérobée - Crismar Lujano

À venir
Le Conseil canadien pour les Amériques tient une conférence
à Toronto
- Louis Lang


In Memoriam

David Stuart Mackay

C'est avec beaucoup de chagrin que le Parti communiste du Canada (marxiste-léniniste) vous informe que notre camarade David Mackay, un militant de longue date pour les droits des travailleurs et des démunis du Canada et de sa bien-aimée Écosse natale, nous a quittés subitement  le 15 février 2017 des suites d'un arrêt cardiaque. David est décédé à la suite d'une longue bataille contre le SIDA, qu'il a affronté avec dignité et résilience. Nous exprimons nos profondes sympathies à sa famille et à ses nombreux amis.

David a grandi à Vancouver où ses parents étaient politiquement engagés. Dans sa jeunesse, il a été actif dans le mouvement contre l'impérialisme américain et en appui aux peuples vietnamien, cubain, palestinien et aux autres peuples luttant pour la libération. Il a participé à l'occupation étudiante de l'Université Simon Fraser en 1968 pour la reconnaissance des acquis pour les étudiants du collégial. Sur les 114 personnes arrêtées, David est le seul à avoir été condamné à une peine de prison. Le juge l'a condamné à six mois pour violation d'une ordonnance de ne pas troubler la paix qui lui avait été imposée lors d'une protestation précédente. Avec le mépris typique de l'élite dominante pour les jeunes qui se battent pour le nouveau, le juge a commenté : « Certains apprennent par la méthode dure. »

David a travaillé longtemps à Postes Canada où il a milité dans le syndicat et défendu les intérêts des travailleurs. Plus récemment il a été enseignant d'anglais.

Dans les années 1990, il a été un participant actif aux forums organisés par le PCC(M-L) et a été candidat du Parti marxiste-léniniste du Canada aux élections fédérales de 2004, 2008, 2011 et 2015. Il est également retourné en Écosse pour contribuer au mouvement pour la souveraineté et l'indépendance, une cause qui lui a tenu à coeur toute sa vie.

Jusqu'à son dernier jour, il a poursuivi sa résistance aux projets des grands promoteurs immobiliers de Vancouver dont l'avidité est en train de détruire la ville et de la rendre inhabitable pour la classe ouvrière. Il a joint ses efforts à ceux qui s'opposent à la destruction de sites historiques partout dans la ville et surtout dans le quartier ouvrier où il a grandi. Cette année, lui et les autres résidents regroupés dans une association pour le contrôle communautaire du développement urbain ont entrepris des poursuites contre un grand projet immobilier de ce genre.

David s'est intéressé à l'histoire de la classe ouvrière toute sa vie. Il était bon archiviste et collectionnait méticuleusement les informations sur le mouvement ouvrier des 350 dernières années.

Lors d'une réunion organisée par le PCC(M-L) à Vancouver en mai dernier pour célébrer l'anniversaire de la victoire sur le fascisme à la conclusion de la Deuxième Guerre mondiale, il a parlé passionnément de l'internationalisme prolétarien et de la participation de sa famille à la lutte antifasciste.

David nous quitte en tant que militant sans compromis de la classe ouvrière. Il ne supportait pas la bêtise de ceux qui oublient le thème de l'immortelle Internationale  :

Nous ne sommes rien, soyons tout.
C'est la lutte finale, groupons-nous et demain
L'Internationale sera le genre humain.

Il y aura une commémoration de la vie et de la contribution de David à l'humanité dont la date sera bientôt annoncée.

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Notre sécurité est dans la défense des droits de tous

Un sommet des conceptions
du monde impérialistes

Trump accueille Trudeau avec un haussement d'épaules

Quel était le but de la rencontre du premier ministre Trudeau avec le président Trump à Washington le 13 février ? Il semblerait que, tout compte fait, rien n'ait été accompli, du moins publiquement. Trump se heurte à des défis sans précédent dans l'affirmation de ce qu'il considère comme son droit divin d'émettre des décrets et de recourir aux pouvoirs de police sans être entravé par les apparences de la constitution américaine, tandis que d'autres voudraient préserver ces apparences. Préoccupé par ces développements, il a à peine échangé avec Trudeau.

En fait, il y avait ce jour-même des signes que la guerre civile s'envenime entre les factions rivales de l'oligarchie financière américaine. Certains éléments des agences d'espionnage américaines et d'autres départements ont publié des informations classifiées qui révèlent que Michael Flynn, le conseiller à la sécurité nationale de Trump, a enfreint la loi. Flynn a démissionné de son poste plus tard dans la journée, ce qui a poussé Trump a déverser son fiel contre « la communauté du renseignement ». Sur son compte Twitter il a accusé les agences du renseignement d'avoir distribué « illégalement » des informations classifiées « comme des bonbons ». À la conférence de presse conjointe, Justin Trudeau est resté insipide pendant que Trump lançait ses épithètes racistes aux Mexicains et les accusaient de tous les maux. Et pour bien démontrer l'insignifiance de Trudeau pour l'élite politique américaine, le lendemain le secrétaire de presse de la Maison-Blanche Sean Spicer a parlé du premier ministre « Joe Trudeau ».

Qu'est-il advenu de la répétition incessante des fausses croyances idéologiques qui a précédé le sommet ? La presse canadienne avait parlé d'un Justin Trudeau qui « se tiendrait debout » devant Trump, qui allait « se battre pour les emplois canadiens » et insister pour que Trump épargne le Canada avec ses décrets présidentiels et sa politique commerciale agressive. D'autres avaient dit qu'au contraire, le premier ministre devait trouver un terrain d'entente et apaiser Trump, que ce serait une meilleure façon d'atteindre le même objectif. C'est ce dernier conseil que Justin Trudeau semble avoir suivi.

La grande absente des reportages médiatiques était la discussion politique des enjeux fondamentaux dans une situation pareille, comme le besoin d'affirmer la souveraineté du Canada devant la quête de domination mondiale de l'impérialisme américain et le danger de guerre croissant. Les oligarques qui contrôlent l'économie ont clairement laissé savoir qu'ils veulent que le Canada joue le rôle de réservoir captif de ressources naturelles pour l'impérialisme américain. Cette direction va-t-elle jamais mener le Canada à la prospérité et la sécurité ? L'imposition de fausses croyances idéologiques détourne l'attention du besoin d'examiner ce qui manque à l'économie canadienne pour affronter un partenaire commercial aussi dominateur et peu fiable que les États-Unis. Quelle direction faut-il donner à l'économie pour qu'elle puisse subvenir à ses besoins sans dépendre des exportations des ressources naturelles, qui la rendent vulnérable et la mettent en proie aux crises que les impérialistes américains ne cessent de provoquer ?

La promotion de fausses croyances idéologiques prive le peuple d'une conception du monde moderne lui permettant d'analyser le monde tel qu'il est et non pas à partir d'une réalité inventée par l'élite impérialiste dominante. Elle élimine la discussion sur les enjeux cruciaux de la guerre et de la paix en ce 21e siècle et sur la mobilisation nécessaire pour engager les Canadiens dans la lutte pour un gouvernement antiguerre et faire du Canada une zone de paix. Toutes les factions rivales de l'oligarchie financière américaine, y compris Trump et Clinton, veulent accroître les préparatifs de guerre et s'engager dans d'autres guerres d'agression et guerres interimpérialistes.

Dans leurs reportages sur la rencontre Trudeau-Trump, les médias de masse canadiens ont lâcher un soupir de soulagement de voir que rien ne s'était produit et que Trump ait épargné le Canada avec ses tirs dans toutes les directions. Trump a dit ne vouloir que des changements mineurs (« tweak ») à l'ALÉNA, comme si c'était d'un réconfort pour les Canadiens qui ont vu les oligopoles mondiaux resserrer leur emprise sur leur économie avec cet accord de libre-échange au service des intérêts privés étroits des oligarques les plus puissants. Le Canada maintient son rôle dans les alliances militaires agressives dominées par les États-Unis que sont l'OTAN et NORAD. Trump n'a pas demandé, du moins publiquement, comme lui et Clinton ont l'habitude de le faire, que les autres pays membres de l'OTAN contribuent 2 % de leur PIB aux coffres de l'OTAN. Pour le Canada, cela voudrait dire doubler ses dépenses militaires actuelles, à plus de 40 milliards $ par année, dans le cadre des préparatifs de guerre et des missions actuelles de l'OTAN, comme le déploiement massif de soldats et d'équipement près des frontières occidentales de la Russie.

Il n'y a pas eu de discussion dans les médias sur le pourquoi de l'OTAN et de NORAD et sur les menaces que ces alliances militaires représentent pour la souveraineté du Canada. Ils n'ont pas parlé non plus des préparatifs de guerre et de la participation active aux guerres d'agression et de pillage qui sont parfaitement contraires au désir de beaucoup de Canadiens de faire du Canada une zone de paix et d'arrêter les campagnes constantes d'ingérence des États-Unis dans les affaires des peuples et nations du monde.

La conception du monde de l'oligarchie financière domine la pensée des deux chefs d'État. Elle comprend une tendance à la guerre et à la concurrence brutale pour la domination au pays et à l'étranger. La conception du monde impérialiste est contraire au renouveau démocratique et au contrôle des peuples sur l'économie, les affaires politiques et leur vie. Elle le considère comme un affront au privilège de classe et une négation du droit divin de ceux qui possèdent la richesse sociale de prendre toutes les décisions. La conception impérialiste nie la définition moderne qui veut que tous ont des droits du fait qu'ils sont des êtres humains et que le Canada a des droits souverains en tant que nation moderne ayant la responsabilité de s'opposer à la recherche de domination mondiale de l'impérialisme américain.

Les fausses croyances idéologiques obscurcissent la façon dont les problèmes se posent du point de vue des travailleurs et de leur conception du monde, leurs délibérations et leurs actions avec analyse pour trouver une voie vers l'avant pour défendre les droits de tous.

LML écrivait avant la rencontre Trudeau-Trump : « La promotion des fausses croyances idéologiques détourne l'attention du fait que ce que Trudeau négocie, c'est la place des oligopoles dans le Nouvel Ordre que Trump est censé amener. »

Après le sommet de Washington, Justin Trudeau s'est envolé pour l'Europe pour y faire la promotion des intérêts privés des oligopoles favorisés par l'Accord économique et commercial global avec l'Union européenne. Beaucoup de Canadiens sont contre cet accord car ils le considèrent comme une autre arme aux mains des oligopoles pour fouler aux pieds les droits des travailleurs et la souveraineté du Canada.

Les Canadiens veulent exercer un contrôle sur leur travail, leur vie et leur avenir. Ils veulent enchâsser des définitions modernes dans une constitution moderne et un projet d'édification nationale qui garantit leurs droits et leur bien-être, sans la domination écrasante de l'oligarchie financière et le privilège de classe des riches.

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Rejetons l'annexion du Canada aux États-Unis! Rejetons l'intégration au nom de
la prospérité et de la sécurité!
Non à la Forteresse Amérique du Nord!

La rencontre entre le premier ministre Justin Trudeau et le président américain Donald Trump à Washington le 13 février s'est accompagnée d'un battage médiatique à propos de la prospérité et de la sécurité. Des rencontres ont eu lieu parallèlement entre les ministres canadiens des Affaires étrangères, de la Défense, de la Sécurité publique et des Finances et leurs homologues américains pour conclure des accords dont on connaît très peu de détails. Il y a aussi eu des rencontres de coulisses dans la confrérie des hommes riches, avec la participation notamment de l'ancien premier ministre Brian Mulroney, qui a négocié la vente aux enchères appelée ALÉNA dans les années 1990, et de Wilbur Ross, ce milliardaire notoire pour ses reventes d'usines et la liquidation des régimes de retraite et des emplois.

Dans l'ensemble, on louange tout effort fait pour éviter un chambardement dans les relations entre le Canada et les États-Unis.[1] Ce refrain constant sert à inculquer au corps politique la fausse croyance idéologique que l'ALÉNA a été une bénédiction pour l'économie canadienne, comme si elle n'était pas en crise, comme si les ressources naturelles du Canada n'étaient pas de plus en plus vendues à l'état brut, comme le pétrole et le billot dans la foresterie. Pendant ce temps, un des modèles les plus réussis de monopoles de gestion de l'offre, la Commission canadienne du blé, contrôlée par les agriculteurs eux-mêmes, a été démantelée et d'autres sont sous le couperet, comme celle des produits laitiers, pour placer la production alimentaire canadienne sous le contrôle des grands intérêts privés. Les services de santé, l'éducation et les autres services publics sont privatisés de plus en plus rapidement. On parle de relance économique mais sans reprise de l'emploi et les travailleurs subissent une offensive généralisée contre leurs pensions, leurs avantages sociaux et leur sécurité tandis que les riches s'enrichissent et que les pauvres s'appauvrissent. Les assemblées législatives et les tribunaux dictent les termes sur tous les fronts et la résistance est criminalisée.


Piquet devant les bureaux de Chrystia Freeland, qui était alors ministre du Commerce international, à Toronto le 26 novembre 2016 (A. Yang)

Il n'y a pas de discussion sur les véritables résultats de l'ALÉNA pour les travailleurs et les communautés. Sans la présentation de faits, comment peut-on disputer la fausse croyance idéologique que l'ALÉNA a été une bénédiction pour le Canada, que l'annexion du Canada dans la Forteresse Amérique du Nord et que l'intégration du Canada, des États-Unis et du Mexique dans de nouveaux États-Unis des oligopoles d'Amérique du Nord sont de bonnes choses pour les peuples concernés ? Ceux qui s'opposent à cette direction sont considérés comme des traîtres, qui méritent l'expulsion s'ils sont nés à l'étranger et l'incarcération s'ils sont nés ici.

Le message fondamental des cercles dominants est qu'il ne faut pas se méprendre sur qui a le droit de délibérer de toutes les questions qui concernent le peuple. Ce n'est pas ce dernier. C'est ce qui doit changer.

Note

1. Dans leurs reportages sur les rencontres entre les représentants canadiens et américains à Washington le 13 février, la presse monopolisée et ses experts cherchent à désorienter les peuples du Canada et des États-Unis pour les convaincre que leurs intérêts sont liés à ceux de l'oligarchie financière de ces pays. Ils déclarent qu'un « terrain d'entente » a été établi entre les deux gouvernements et que c'est une situation « gagnant-gagnant » pour le Canada et les États-Unis.

En voici quelques exemples :

Carlo Dade, directeur du Centre pour la politique sur le commerce et l'investissement de la Fondation Canada West, est cité par Reuters disant :

« J'ai pensé que c'était une immense réussite. Au pire, nous aboutirions avec une situation comme l'Australie, une relation solide qui vire mal. Or, nous avons en fait obtenu un appui pour des emplois nord-américains, pour des emplois au Canada et aux États-Unis, à travailler ensemble, pas ‘l'Amérique avant tout', mais le contraire. »

David Wilkins, ancien ambassadeur des États-Unis au Canada, selon Reuters :

« Les commentaires du président sur l'économie et la création d'emplois ont été un signe très positif pour les Canadiens, surtout ceux qui s'inquiétaient au sujet des relations commerciales. Je pense que c'est une situation gagnant-gagnant pour les deux pays. »

Walid Hejazi, professeur agrégé de l'école de gestion Rotman de l'Université de Toronto, parlant à un reporter de CBC News :

« Donald Trump et son administration ne voient pas le Canada comme faisant partie du problème qu'ils veulent régler. Le commerce entre les États-Unis et le Canada n'est pas une situation gagnant-perdant mais bien une situation gagnant-gagnant. »

Tasha Kheiriddin, chroniqueuse pour iPolitics :

« La rencontre s'est mieux déroulée que prévu. Ce n'était pas de la fiction, pas en public en tout cas. Les deux hommes ont même trouvé un terrain d'entente qui semblait peu probable : l'avancement des femmes en milieu de travail. Dans l'ensemble, la visite, la plus difficile de sa jeune carrière politique, a été un travail bien fait pour Justin Trudeau. Cela ne mènera peut-être pas à une belle amitié, mais Trudeau n'est pas à la recherche de l'amour mais bien du respect. Et sur ce, il semble être sur un bon départ. »

Margaret Wente, du Globe and Mail, écrit :

« Monsieur Trump ne nous a pas raccroché la ligne au nez comme il l'a fait avec les Australiens. Il ne nous a pas insultés comme il l'a fait avec le Mexique. Pour l'instant, nous semblons l'avoir persuadé que nous sommes son petit camarade inoffensif. Nos gars peuvent revenir à Ottawa et se verser un bon verre. L'idée du cabinet du premier ministre de créer un événement positif mettant en vedette des femmes d'affaires occupant des postes de direction était franchement un coup de génie. C'était un non-événement manufacturé qui fait du bien et que tout le monde, même les médias, peut applaudir pour remplir les ondes. Cela a donné à M. Trudeau la chance de redorer son image de féministe et à M. Trump la chance de réparer sa réputation de porc sexiste. Le sommet des femmes d'affaires a aussi donné aux deux hommes un prétexte pour trouver un terrain d'entente... »

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Pour l'unité d'action des peuples et des travailleurs du Canada, du Mexique et des États-Unis

Le discours agressif et chauvin de l’administration Trump contre la souveraineté du Mexique est une indication du caractère nocif des politiques commerciales des forces qui veulent établir les nouveaux États-Unis des oligopoles d’Amérique du Nord. Le gouvernement Trudeau soutient de façon éhontée les intérêts privés qui veulent piller le Mexique encore plus qu’en ce moment et reste silencieux devant les tirades du président américain contre le Mexique. Certains tentent de faire passer ce silence pour une vertu. On dit qu'un des accomplissements de Trudeau lors de son voyage à Washington le 13 février a été de convaincre Trump que le Canada n'est pas comme le Mexique et que les relations commerciales entre le Canada et les États-Unis profitent aux États-Unis. Des représentants de l'élite dominante au Canada ont crié victoire lorsque Trump a dit en conférence de presse que les relations commerciales entre le Canada et les États-Unis « présentent une situation beaucoup moins grave que ce que nous avons à la frontière sud ».

Pendant que le Canada jette ainsi le Mexique aux loups, il sert aussi de facilitateur pour l'entrée de monopoles nord-américains dans le secteur nouvellement privatisé de l'énergie au Mexique. Durant les jours précédant la rencontre avec Trump, le Canada a cherché à tirer avantage de la déstabilisation des relations entre le Mexique et les États-Unis en dépêchant une délégation de représentants de haut niveau des monopoles du secteur des mines et de l'énergie au Mexique. Les médias rapportent par ailleurs que le Canada a révisé les termes de l'ALÉNA dans son rapport avec les États-Unis et que le Canada espère honteusement « ne pas être pris dans la tourmente à la table de négociation quand les Américains vont s'en prendre au Mexique ».[1]

LML appelle les Canadiens à s'opposer aux tentatives de briser l'unité des peuples et des travailleurs du Canada, du Mexique et des États-Unis. Les travailleurs canadiens se font dire qu'ils profitent de l'ALÉNA et qu'ils doivent par conséquent se porter à sa défense. On leur dit qu'ils ne devraient pas s'inquiéter outre mesure de ce que fera l'administration Trump puisque c'est le Mexique qui écopera le plus. Le gouvernement et les médias canadiens alimentent la désinformation qui prétend que les travailleurs aux États-Unis seront avantagés par les mesures destructrices et agressives de Trump contre le Mexique et que les travailleurs américains et canadiens seront avantagés par une réorganisation de l'ALÉNA pour faciliter encore plus les choses pour les grandes entreprises.

Les travailleurs des trois pays savent très bien que l'ALÉNA n'est pas à leur avantage et que ce sont eux qui feront les frais de l'offensive de l'administration Trump et des oligopoles. Ces derniers considèrent l'ensemble de l'Amérique du Nord comme le territoire de leurs empires. Avec des arrangements comme l'ALÉNA, ils se sont donnés les moyens de forcer les travailleurs à rivaliser entre eux à l'échelle du continent pour exercer une pression à la baisse sur les salaires et les conditions de travail de tous, pour fermer et rouvrir des usines selon ce qui sert le mieux les bâtisseurs d'empire.

Donald Trump en tant que représentant de l'impérialisme américain demande maintenant que les termes de l'ALÉNA soient changés pour renforcer l'hégémonie américaine dans le contexte actuel et en particulier renforcer la domination américaine dans différents secteurs de l'économie liés à la production de guerre. Au Canada, cela signifie assurer le contrôle sur les ressources naturelles stratégiques, surtout l'énergie, retirer les mesures de protection toujours en place pour les produits laitiers, des mesures mises en place dans le passé pour empêcher l'inondation du marché par les produits américains. Cela veut dire autoriser la présence d'agents et d'équipements de sécurité américains dans les usines et les corridors de transport au Canada pour pré-autoriser les expéditions et d'autres mesures pour réaffirmer le rôle du Canada comme simple fournisseur de ressources naturelles. Pour le Mexique, les États-Unis veulent qu'il continue de produire des aliments frais et des denrées de base pendant que Trump fait pression sur les oligopoles américains qui ont des usines au Mexique pour qu'ils transfèrent la production aux États-Unis sous peine de pénalités sévères, qui peuvent par contre être amoindries s'ils investissent dans les projets de privatisation des infrastructures du nouveau président.

À cette fin, l'administration Trump encourage une âpre concurrence aux États-Unis entre les anciens États esclavagistes et les États qui ont passé des lois antisyndicales au nom du « droit au travail » pour permettre aux oligopoles de fermer et d'ouvrir les usines à volonté et uniformiser l'offensive contre les droits des travailleurs. Entretemps, les rencontres prévues entre Trump et le président du Mexique au début de février ont été annulées par la partie mexicaine après l'annonce des décrets présidentiels de Trump le 23 janvier sur la construction immédiate d'un mur à la frontière.

Il y a urgence à ce que les travailleurs du Canada, du Mexique et des États-Unis expriment leur unité d'action contre les tentatives d'imposer ces arrangements régressifs en Amérique du Nord qui visent à établir l'hégémonie des oligopoles impérialistes américains à la poursuite du plan pour « redonner sa gloire à l'Amérique ». La classe ouvrière du Canada, du Mexique et des États-Unis a une fière histoire de lutte pour ses droits et les droits de tous et refuse de se laisser diviser en permettant qu'une section soit ciblée pour le profit de l'autre.

Note

1. « Canada, United States will focus on bilateral NAFTA negotiations », Robert Fife, Globe and Mail, 15 février 2017

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La rencontre Trudeau-Trump

Des accords Canada-États-Unis visant l'intégration plus poussée dans la Forteresse Amérique du Nord

Le 13 février, le premier ministre Justin Trudeau s'est rendu à la Maison-Blanche pour y tenir des rencontres officielles avec le président américain Donald Trump. Il était accompagné notamment de ses conseillers principaux Gerald Butts et Katie Telford, de la ministre des Affaires étrangères Chrystia Freeland, du ministre de la Sécurité publique Ralph Goodale, du ministre des Finances William Morneau, du ministre des Transports Marc Garneau et du ministre de la Défense nationale Harjit Sajjan. Trudeau et Trump ont tenu deux rencontres bilatérales et une conférence de presse et participé à une table ronde avec des femmes PDG de grands monopoles principalement américains. Trudeau s'est également entretenu avec le président républicain de la Chambre des représentants Paul Ryan et le leader de la majorité au Sénat, Mitch McConnell.

Trudeau et Trump ont émis une déclaration commune qui décrit le caractère des relations bilatérales entre les deux pays sous l'administration Trump. La déclaration commune donne le ton sur ce que sera la teneur des relations bilatérales entre les deux exécutifs dans la période qui vient.[1]

Communiqué conjoint et questions connexes

Commerce

On lit dans la déclaration commune émise par Trudeau et Trump :

« Nous soulignons l'importance de bâtir sur cette solide fondation, en faveur du commerce et de l'investissement et pour approfondir davantage notre relation avec l'objectif commun de renforcer la classe moyenne. » 

Les médias se sont beaucoup intéressés à ce commentaire que Trump a fait lors de la conférence de presse : « Notre relation commerciale avec le Canada est vraiment remarquable. Nous allons l'ajuster. Nous allons faire certaines choses qui vont bénéficier aux deux pays. C'est une relation beaucoup moins difficile que celle que nous avons à la frontière sud. À la frontière sud, cela fait des années que la relation commerciale n'est pas équitable pour les États-Unis. C'est une relation très inéquitable. Nous allons travailler avec le Mexique, nous allons en faire une relation équitable pour les deux parties. Je pense que nous allons très bien nous entendre avec le Mexique ; ils comprennent la situation et nous la comprenons nous aussi. »

De tous les aspects de la visite, c'est celui-là que les médias présentent comme une victoire majeure de Trudeau. On spécule maintenant sur ce que le mot « ajuster » veut dire. Certains commentateurs et hauts fonctionnaires canadiens ont accueilli avec délices la nouvelle que c'est le Mexique qui semble être la cible principale de Trump. Dans un article du Globe and Mail , Robert Fife attribue ce commentaire à un « haut fonctionnaire canadien » : « Nous pensons qu'il y aura des choses qu'ils vont vouloir soulever et régler avec nous pour ensuite pouvoir dire aux Mexicains que 'nous avons négocié ceci avec le Canada, est-ce que ça vous convient ?' [...] il y a des choses qui peuvent être réglées uniquement par des négociations bilatérales. [...] Nous ne voulons pas faire partie du triumvirat quand le problème qui est mis sur la table ce sont les drogues mexicaines qui entrent aux États-Unis, ou l'immigration illégale ou la construction d'un mur », a dit le représentant canadien.

D'un autre côté, Fife cite l'avocat en matière de commerce John Weekes, dont on dit qu'il a aidé à négocier l'ALÉNA. Weekes a dit que « beaucoup de gens pensent que ce serait très profitable pour nous de nous asseoir et de négocier de façon bilatérale avec les Américains, mais ça n'est pas mon opinion. Si on a quelqu'un d'autre avec nous dans la salle, surtout si nous allons être pris à partie, l'attention va surtout être portée sur les Mexicains et ça c'est une bonne chose. »

Prétendre que les Canadiens devraient débattre de comment mettre l'oligarchie financière du Canada dans une meilleure position que celle du Mexique est quelque chose de méprisable et ne sert ni le peuple canadien ni le peuple mexicain.

Réglementation et standards

La déclaration commune réitère la direction qui a été établie par les gouvernements canadiens et américains précédents, à savoir le recours aux pouvoirs exécutifs pour harmoniser la réglementation et éliminer les règles qui peuvent entraver les oligopoles. Il s'agit en particulier d'aligner par défaut les standards prescrits par les organismes réglementaires canadiens à ceux des États-Unis, en ce qui a trait notamment à l'industrie pharmaceutique, à la pollution automobile et à l'emballage des produits. C'est notamment le cas des normes manufacturières, des mesures de protection de l'environnement, des normes du travail et de l'imposition.

On y lit :

« Nous poursuivrons notre discussion à l'égard des questions réglementaires et tenterons d'obtenir des résultats réglementaires communs qui sont adaptés aux entreprises et permettent de réduire les coûts et d'augmenter la rentabilité sans compromettre la santé, la sécurité et les normes environnementales. Nous travaillerons de concert sur la question de la mobilité de la main-d'oeuvre dans divers secteurs économiques. »

Infrastructure

L'accent est mis sur les grands projets d'infrastructure dans lesquels des milliards de dollars de fonds privés et publics vont être mis afin de faciliter le mouvement de plus grandes quantités de ressources, de biens et de gens.

La déclaration mentionne :

« En raison de notre intérêt commun à l'égard des investissements en infrastructure, nous encouragerons toute occasion pour les entreprises des deux pays de créer des emplois grâce à ces investissements. Plus particulièrement, nous attendons avec impatience l'achèvement dans les plus brefs délais du pont international Gordie-Howe, qui sera un lien économique crucial entre nos pays. »

Le pont international Gordie-Howe est un projet de 5 milliards de dollars qui va relier Windsor en Ontario et Détroit au Michigan. Le projet a été négocié par les administrations Harper/Obama et sera construit par le privé et administré par les péages. Alors qu'on fait tout un bruit sur qui va payer pour le mur que propose l'administration Trump le long de la frontière avec le Mexique, le pont Gordie-Howe est entièrement financé par les gouvernements du Canada et de l'Ontario et cela comprend même le U.S. Customs Plaza du côté de Détroit. Alors que c'est le gouvernement canadien qui va payer la note, au nom notamment de la « création d'emplois », il se pourrait bien que les règles exigeant d' « acheter américain » s'appliquent à la construction du côté américain.

Énergie

La déclaration mentionne ce qui suit en ce qui a trait à l'énergie.

« En effet, la sécurité énergétique, un réseau énergétique puissant et sûr et une infrastructure énergétique robuste et résiliente, qui favorise l'efficacité énergétique dans les deux pays, sont des objectifs importants à nos yeux. » 

On parle ici de l'intégration nord-américaine en cours des réseaux d'électricité et d'autres formes d'énergie afin de satisfaire aux demandes des oligopoles. Le Canada présentement ne possède pas son propre réseau de distribution d'électricité, pas même son propre « réseau » de transport du pétrole et du gaz pour sa transformation au pays et son exportation. Au lieu de cela, la distribution de l'électricité et des autres formes d'énergie est organisée sur une base nord-sud. À cet égard, l'infrastructure énergétique du Canada est considérée comme une partie de l' « infrastructure essentielle » de la sécurité intérieure des États-Unis, sujette à son autorité.

La déclaration poursuit :

« En raison de la nature intégrée de l'infrastructure critique qui appuie nos économies interreliées, les cybermenaces dirigées vers un pays peuvent avoir des incidences sur l'autre pays. Par conséquent, nous nous engageons à collaborer davantage afin d'accroître la sécurité de l'infrastructure critique, la gestion des cyberincidents, la sensibilisation du public, la participation du secteur privé et les initiatives de renforcement de la capacité. »

Le précontrôle et le déploiement d'agents américains en sol canadien

Le gouvernement Trudeau a exprimé son intérêt pour l'avenir des arrangements de « précontrôle » que son gouvernement et le gouvernement précédent ont négociés avec l'administration Obama. En vertu de ces arrangements, les voyageurs se rendant aux États-Unis à partir du Canada par voie de terre, par rail ou par bateau feront l'objet d'un « précontrôle » effectué par des agents américains installés en sol canadien.

Le projet de loi C-23 présentement débattu à la Chambre des communes permettrait aux agents des douanes américaines au Canada d'interroger, fouiller et même détenir des Canadiens désirant traverser la frontière, ce qui veut dire à toute fin pratique que les lois américaines s’appliqueraient au Canada de façon extraterritoriale, une atteinte flagrante à la souveraineté du Canada.

La déclaration confirme que ces arrangements vont se poursuivre et être élargis :

« ...nous sommes en train d'établir une frontière digne du 21e siècle au moyen d'initiatives, comme le précontrôle de voyageurs et les opérations transfrontalières intégrées d'application de la loi. De plus, nos pays se sont engagés à opérer un système coordonné de données sur les entrées et les sorties pour que les registres d'entrées par voie terrestre et aérienne dans un pays établissent des registres de sorties pour l'autre pays. »

La déclaration confirme aussi que la demande des oligopoles d'instaurer un précontrôle des marchandises à destination des États-Unis sera satisfaite :

« Étant donné le succès d'opérations de précontrôle de voyageurs, nous nous engageons à établir de telles opérations pour le fret [...] Dans le contexte d'une frontière plus efficace et plus sûre, nous étudierons des façons d'intégrer davantage nos opérations frontalières, notamment, analyser la possibilité de regrouper les autorités frontalières dans des installations de contrôle communes. »

On donne l'impression que ces arrangements ont un caractère réciproque, mais jusqu'à maintenant aucun précontrôle de la part d'agents canadiens installés en sol américain n'a été mis en place. En plus, la définition d' « installations de contrôle communes » n'est pas claire. Les travailleurs qui vont y être employés devront-ils obtenir des autorisations de sécurité ? En quoi ces installations seront-elles communes ?

Plus loin dans la déclaration nous apprenons que Trudeau et Trump se sont mis d'accord à l'effet que les deux pays « collaboreront afin de trouver des solutions communes afin de protéger notre population à l'égard du trafic d'opioïdes illicites ».

Le projet de loi C-37, Loi modifiant la Loi réglementant certaines drogues et autres substances et apportant des modifications connexes à d'autres lois, contient des clauses permettant aux agents de l'Agence des services frontaliers du Canada et à certains employés de Postes Canada d'ouvrir des lettres de moins de 30 grammes sans mandat.

La loi qui a été adoptée suite au septembre 2001 élargissait déjà les pouvoirs des agents d'ouvrir le courrier mais pas des paquets pesant moins de 30 grammes. Ce pouvoir est maintenant élargi au nom d'empêcher l'entrée au Canada d'opioïdes, surtout du fentanyl, prétendument en provenance de la Chine.

Le Canada sous le commandement militaire des États-Unis

Selon la déclaration commune, les deux administrations vont travailler à « la modernisation et à l'élargissement de notre partenariat au sein du NORAD dans ces domaines clés et les domaines cybernétique et spatial ».

Malgré le caractère vague de la déclaration, l'objectif visé est de placer le Canada encore plus sous commandement militaire américain. Cela comprend vraisemblablement l'installation de nouvelles générations de capteurs de NORAD sous contrôle américain en territoire canadien qui peuvent surveiller le déplacement des personnes et des biens. Cela comprend aussi le plan des cercles dominants du Canada de présenter comme nécessaire le déploiement de missiles et de capteurs au Canada dans le cadre du programme de défense antimissiles des États-Unis, en créant une hystérie au sujet d'attaques contre des villes canadiennes.

La mention du « cyber » dans le contexte de NORAD se réfère entre autres choses au Centre cybernétique conjoint (JCC) qui a été établi en 2012 par le U.S. Northern Command et NORAD. La guerre cybernétique est devenue une priorité de tout premier plan pour les forces armées américaines et les cyberattaques sont présentées comme étant une préoccupation constante des gens et une nouvelle forme de guerre à laquelle ils ont à faire face.

On a un exemple de comment les « cyberattaques » sont utilisées pour promouvoir le recours aux pouvoirs de police avec l'appel du gouvernement Trudeau à donner un plus grand rôle aux agences d'espionnage du Canada dans les élections afin de garantir la « cybersécurité » des partis politiques, de leurs banques de données et de leurs systèmes informatiques. Depuis qu'il a officiellement abandonné sa promesse de changer le système majoritaire uninominal, le gouvernement Trudeau a fait de la mobilisation accrue des agences du renseignement dans les élections sa réforme électorale principale.

La ministre des Institutions démocratiques Karina Gould a dit ceci à la Chambre des communes le 9 février : « Le gouvernement prendra également des mesures pour préserver l'intégrité du régime démocratique du Canada en protégeant le processus électoral contre le piratage et les cybermenaces. Si les partis politiques sont piratés ou compromis, ils pourraient mettre notre système démocratique en péril. Les partis politiques constituent une infrastructure démocratique essentielle. Nous assurerons une meilleure protection de la démocratie canadienne en aidant les partis politiques à protéger leurs renseignements. Nous demanderons au Centre de la sécurité des télécommunications d'analyser le risque actuel de piratage informatique lié aux partis politiques du Canada et d'en diffuser publiquement les résultats. Ce plan permettra de mieux protéger la démocratie canadienne en aidant les partis politiques à se protéger.

« De plus, le Centre de la sécurité des télécommunications communiquera aux partis politiques les meilleures pratiques en matière de protection contre le piratage », a dit Gould.

Le secrétaire parlementaire de la ministre Mark Holland a ajouté ceci : « Nous savons que la question de la cybersécurité, en particulier comme nous avons pu l'observer lors des récentes élections aux États-Unis, était d'une importance primordiale. En conséquence, dans sa nouvelle lettre de mandat, le ministre a obtenu le pouvoir de s'attaquer à cette question et de veiller à ce que notre cybersécurité soit assurée afin de protéger la démocratie canadienne et, par le fait même, les affaires de tous les partis. »

Le rôle du Canada dans les alliances militaires agressives des États-Unis

Les États-Unis mettent l'accent sur le rôle que joue le Canada dans leur Coalition internationale contre Daech (le nom du groupe de pays qui mènent la guerre en Irak et en Syrie sous commandement américain) et sur le leadership du Canada dans un bataillon de l'OTAN en Lettonie.

On lit dans la déclaration commune :

« Les États-Unis saluent les contributions militaires du Canada, notamment au sein de la Coalition internationale contre Daech et en Lettonie. »

Les États-Unis disent aussi avoir « accueilli favorablement » la décision du Canada d'étudier l'achat immédiat de 18 nouveaux avions Super Hornet, afin de suppléer provisoirement la flotte actuelle de CF-18 « jusqu'à ce que les appareils de remplacement permanent soient prêts ».

Dans la semaine qui a précédé la visite de Trudeau, le ministre canadien de la défense Harjit Sajjan a annoncé un montant de 404 millions $ pour moderniser les véhicules blindés légers pour les utiliser dans des opérations « domestiques et internationales ».

Selon un article du numéro du 16 février du Globe and Mail , « Le budget de la défense du Canada a atteint le 1 % du PIB ( le 10 février) grâce au contrat pour la modernisation des VBL III ».

Suite à la rencontre des ministres de la Défense des pays de l'OTAN le 16 février, le ministre de la Défense Sajjan a annoncé que le Canada va se pencher sur un accroissement de ses dépenses militaires afin d'atteindre la cible de 2 % du PIB fixée par les États-Unis. « Nous savions que les dépenses du gouvernement précédent étaient basses et l'examen de la politique de défense nous a permis de faire une analyse approfondie de ce qui est requis. Oui, de nouveaux investissements en défense vont être requis », a dit Sajjan.

« Nous les Canadiens devons être capables d'élaborer un plan complet et de démontrer quel type d'investissement en défense est nécessaire, parce qu'il s'agit d'un montant appréciable qui sera investi et que le contribuable canadien va nous demander de nous assurer que l'argent soit dépensé de manière efficiente », a-t-il dit.

Tout ceci montre que loin d'affirmer les sentiments antiguerre des Canadiens, le gouvernement Trudeau place le Canada , de la façon la plus servile, à la disposition des guerres agressives au Moyen-Orient et en Afrique et de l'accélération des préparatifs de guerre en Europe et en Asie.

Note

1. Depuis le 11 septembre 2001 on assiste à un effort concerté des impérialistes américains pour mettre en place de nouveaux arrangements à tous les niveaux. Au Canada, cette annexion à la Forteresse Amérique du Nord est considérée par l'élite dominante comme une affaire « non partisane ». Tous les partis politiques qui ont été au pouvoir ont poursuivi la mise en oeuvre de nouveaux arrangements sur la sécurité et les frontières, d'abord sur une base « temporaire » sous le gouvernement libéral de Jean Chrétien, qui disait qu'il s'agissait d'arrangements spéciaux avec une clause de « temporarisation » et une expiration. Ils ont commencé à assumer un caractère permanent sous le gouvernement de Paul Martin au nom de la « prospérité nord-américaine ». Sous le gouvernement conservateur de Stephen Harper et l'administration de George W. Bush, ces arrangements ont été élargis et ancrés plus profondément et maintenant le gouvernement libéral de Justin Trudeau pousse l'enveloppe encore plus loin, d'abord avec l'administration de Barack Obama et maintenant celle de Donald Trump.

Parmi les mécanismes établis à cette fin, il y a la « Déclaration sur la frontière intelligente » (2001), le « Partenariat pour la sécurité et la prospérité » (2005) et plus récemment l'accord « Par-delà la frontière » sur la sécurité et la compétitivité économique (2011). Ces accords et d'autres ont été négociés et appliqués par les pouvoirs exécutifs du Canada, des États-Unis et du Mexique. Ils ont à toute fin pratique placé le territoire, les côtes et l'espace aérien du Canada sous commandement militaire américain et donné à des agents de sécurité américains l'autorisation d'exercer leurs pouvoirs en sol canadien. Ces arrangements ont placé les ressources naturelles et humaines des pays de l'Amérique du Nord sous le contrôle direct des plus grands oligopoles. Les nouveaux arrangements sont faits sur la base de l'intégration de l'économie, des forces armées et des corridors de transport, d'énergie et de sécurité du Canada, du Mexique et des États-Unis.

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Lettres à la rédaction

Le gouvernement canadien se sert de la rencontre entre Trudeau et Trump pour rassurer les oligopoles que le Canada va continuer de sacrifier les intérêts de la classe ouvrière et de la nation sur l'autel du profit oligopoliste. Ce premier ministre est, comme son père, le prince des laquais de l'impérialisme américain. C'est un aplaventrisme sans gêne.

[Signé]

***

Par sa référence à Winston Churchill lors de la conférence de presse avec Donald Trump le 13 février, Trudeau a bien montré qu'il agit au service d'intérêts privés et de la trahison nationale et qu'il est un fervent défenseur de l'imposition des valeurs et du « mode de vie » anglo-américains au monde par des coups d'État et la violence.

Trudeau aurait pu citer n'importe qui, alors pourquoi Churchill ? C'est Churchill qui a lancé l'idée du « rideau de fer » et qui a ouvert la période de la guerre froide avec son discours du 5 mars 1946 à Fulton, au Missouri. Il a déclaré une guerre froide contre l'URSS. Il s'agissait essentiellement d'une campagne de désinformation contre le communisme pour mieux faire la promotion des valeurs et du mode de vie anglo-américains. Churchill avait une haine mortelle du communisme et comme Trump et Trudeau aujourd'hui, il cherchait par là à nier l'existence d'une crise du capitalisme. Il s'agissait dorénavant de tout mettre en oeuvre pour prouver la supériorité du capitalisme et de faire croire qu'il allait garantir le bonheur et la prospérité pour toute l'humanité. Et c'est pour cela que Churchill vient à l'esprit de Justin Trudeau, parce que lui et Trump ont décidé que devant la catastrophe du système capitaliste, ils veulent justifier le gouvernement des pouvoirs de police. C'est leur seule alternative et c'est triste à voir.

[Signé]

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Ce n'est pas du tout un bon présage quand le premier ministre du Canada cite Winston Churchill. Trudeau a dit : « Winston Churchill a déjà dit que la vaste frontière canadienne de l'Atlantique au Pacifique, protégée simplement par le respect et des obligations mutuelles, était un exemple pour tous les autres pays et un modèle pour le reste du monde. Voilà, chers amis, l'essence de la relation entre le Canada et les États-Unis. »

Au nom de l'unité des « peuples anglophones » contre le reste de l'humanité, Churchill a préconisé le pouvoir militaire brutal et les camps de concentration dans différents pays, à commencer par la Grèce et l'Irlande, pour « défendre la démocratie ». Cela a amené le monde à s'interroger sur la signification de la « démocratie » qui doit être défendue par de tels moyens. Ce n'est pas bon signe que Justin Trudeau ait soudainement la nostalgie de cette époque.

[Signé]

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La rencontre Trudeau-Trump a permis de voir que le « bon voisinage » qu'ils recherchent n'est pas du tout dans l'intérêt des Canadiens, des Amériques ou de quiconque autres que les puissants oligopoles.

« Avec un niveau d'intégration économique et sociale sans pareil dans le monde, le Canada et les États-Unis seront à jamais un modèle de bon voisinage », a dit Trudeau. Or, cette intégration économique et sociale qui émerveille le premier ministre se fait en violation des droits des Canadiens et crée une insécurité sans précédent. Elle se fait aux dépens des travailleurs canadiens et de la souveraineté du Canada.

[Signé]

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On apprend dans le communiqué de presse conjoint de Trudeau et Trump que tous les aspects de la sécurité frontalière vont être renforcés. C'est un engagement à renforcer les pouvoirs policiers dans le cadre de l'offensive récente contre les musulmans et les pays ciblés par les politiques de changement de régime, de la multiplication des mesures de surveillance contre les citoyens canadiens et américains et du déploiement d'agents américains au Canada pour précontrôler les expéditions. Le communiqué dit entre autres : « Chaque jour, nous démontrons que la sécurité et l'efficacité vont de pair, et nous sommes en train d'établir une frontière digne du 21e siècle au moyen d'initiatives, comme le précontrôle de voyageurs et les opérations transfrontalières intégrées d'application de la loi. De plus, nos pays se sont engagés à opérer un système coordonné de données sur les entrées et les sorties pour que les registres d'entrées par voie terrestre et aérienne dans un pays établissent des registres de sorties pour l'autre pays. »

J'accepte mal que les médias nous parlent du « bon travail » fait par Trudeau pour défendre les intérêts du Canada quand c'est tout le contraire de la vérité.

[Signé]

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Trudeau et Trump promettent de réduire la réglementation. Imaginez ça ! Si les riches ont pu s'enrichir en appauvrissant les pauvres avec une réglementation, imaginez ce qu'ils vont faire sans réglementation ! On dit dans la déclaration conjointe de Trudeau et Trump : « Les États-Unis et le Canada reconnaissent aussi l'importance de la coopération pour stimuler la croissance économique, offrir des avantages à nos consommateurs et entreprises et promouvoir un commerce libre et équitable. Nous poursuivrons notre discussion à l'égard des questions réglementaires et tenterons d'obtenir des résultats réglementaires communs qui sont adaptés aux entreprises et permettent de réduire les coûts et d'augmenter la rentabilité sans compromettre la santé, la sécurité et les normes environnementales. Nous travaillerons de concert sur la question de la mobilité de la main-d'oeuvre dans divers secteurs économiques. »

La classe ouvrière du Canada et des États-Unis est vue comme de simples consommateurs, et les entreprises aussi. Cela montre l'urgence de donner une nouvelle direction à l'économie. Les travailleurs et les agriculteurs de nos deux pays ont vu de leurs propres yeux ce que donne l'élimination des restrictions aux frontières. Ce sont des secteurs entiers de l'économie qui sont détruits. Les agriculteurs sont menacés et la gestion de l'offre est tout simplement abolie. Les travailleurs savent ce que veut dire plus d'efficacité et de « mobilité de la main-d'oeuvre » : ce sont leurs conditions de travail et leurs moyens de subsistance qui sont sacrifiés, tandis que les ressources sont mises au service de l'enrichissement des oligopoles et le tout exerce une pression énorme sur la classe ouvrière. Que veut dire « mobilité de la main-d'oeuvre » sinon que les travailleurs sont forcés de quitter leurs communautés et de vivre dans l'insécurité constante à courir les projets d'infrastructures et d'exploitation des ressources au Canada et aux États-Unis, pendant que les « indésirables » sont sacrifiés sur l'autel du capital ? Il est où leur droit à la mobilité ?

[Signé]

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Nous les travailleurs ne sommes pas du tout comme le prétend Trudeau quand il dit à Donald Trump : « Au bout du compte, le président et moi partageons un but commun. Nous voulons tous deux nous assurer que les gens qui travaillent fort puissent avoir de bons emplois, mettre de la nourriture sur la table pour leur famille et épargner pour aller en vacances de temps à autre. » Quelle condescendance ! Les travailleurs canadiens et américains luttent pour exercer un contrôle sur l'économie et sur tout ce qui les touche. Lui parle de « vacances de temps à autre » ! Cela montre comment il est frivole avec la vie des autres.

[Signé]

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Trump et Trudeau se qualifient d' « alliés indispensables au chapitre de la défense de l'Amérique du Nord et ailleurs dans le monde par l'intermédiaire de l'OTAN et d'autres organisations multilatérales ». Avec Trudeau le Canada lie son destin encore plus solidement aux intérêts stratégiques des États-Unis et à leurs plans de changement de régime dans le monde. Trump a dit que la Corée du Nord est un grand problème et Trudeau s'est empressé de rappeler la participation du Canada à l'agression de l'impérialisme américain contre la Corée dans les années 1950. Les dangers que posent pour les Canadiens et les peuples du monde l'intégration totale et la participation à la machine de guerre américaine signifie qu'il faut intensifier la lutte pour sortir le Canada de l'OTAN et de NORAD et exiger le démantèlement de ces deux alliances militaires agressives. Notre sécurité est dans la défense des droits de tous, pas dans l'intensification des préparatifs de guerre américains !

[Signé]

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Les relations de prédateur du Canada avec le Mexique

Le ministre des Ressources naturelles conduit une mission commerciale

En même temps que le Canada sacrifie le Mexique dans le cadre de ses relations avec les États-Unis, il cherche à consolider des relations prédatrices avec ce pays et à faciliter l'entrée des monopoles nord-américains dans le secteur de l'énergie nouvellement privatisé du Mexique.

Le ministre des Ressources naturelles du Canada, Jim Carr, a conduit une mission commerciale officielle au Mexique du 31 janvier au 3 février 2017. Le ministre était accompagné de l'une des plus grandes délégations commerciales jamais constituées au Canada, composée de représentants d'intérêts privés des secteurs de l'exploitation minière, des hydrocarbures et des « écotechnologies ».[1] Selon Ressources naturelles Canada, cette mission était censée « faire progresser les relations commerciales » entre le Canada et le Mexique. Dans une note paternaliste, Ressources naturelles Canada indiquait que les intérêts canadiens du secteur des mines et de l'énergie, reconnus pour leur corruption, l'enrichissement privé, la destruction de l'environnement et les attaques contre les droits du peuple, allaient « contribuer à l'atteinte des objectifs mexicains de réforme énergétique et d'exploitation minérale socialement responsable ». Ressources naturelles Canada a également déclaré : « Pour la première fois, des représentants des peuples autochtones feront partie de la délégation de Ressources naturelles Canada. »

Ressources naturelles Canada a indiqué que la visite avait « débouché sur de nouvelles alliances commerciales assortissant le savoir-faire, les technologies et les ressources du Canada aux besoins du Mexique ». Le ministre Carr et le secrétaire à l'Économie du Mexique, Ildefonso Guajardo, ont signé un protocole d'entente « en vue de collaborer à l'exploitation durable des ressources minérales. L'entente bénéficiera aux deux pays dans les années à venir en augmentant les échanges commerciaux, en stimulant la croissance et en créant de nouveaux emplois ».

L'Association canadienne de l'électricité et l'Asociación Mexicana de Energía du Mexique, qui comptent parmi leurs membres beaucoup des mêmes grands oligopoles de l' énergie et de services comptables américains et européens, ont signé également un protocole d'entente « qui améliorera encore davantage la collaboration entre les deux pays ». Aux termes de la constitution du Mexique, jusqu'en 2013, le secteur de l'énergie du Mexique était de propriété publique et opéré par le secteur public. Un amendement constitutionnel adopté par le gouvernement de Enrique Peña Nieto, avec le soutien du département d'État des États-Unis de Hillary Clinton, a ouvert le secteur aux investissements privés et aux investissements et prises de contrôle par des intérêts étrangers. Le résultat a été une hausse considérable des prix du carburant et, en 2016, pour la première fois, le Mexique est devenu un importateur net de pétrole des États-Unis. Un autre protocole d'accord a été signé concernant l'exploitation minière.

L'accent de cette visite mis sur « le dialogue avec les populations locales et les peuples autochtones » était encore plus indécent. Un exemple du dialogue avec les peuples autochtones que préconise le Canada est l'avertissement servi par le ministre des Ressources naturelles, Jim Carr, en novembre 2016 : « Si les gens [les manifestants contre les projets miniers et énergétiques] choisissaient de ne pas être pacifiques, alors le gouvernement du Canada, par ses forces militaires, par ses forces de police, s'assurera de la sécurité des gens », avait-il déclaré.

Selon le gouvernement néolibéral du Mexique, la délégation du Canada a été informée des « nouvelles opportunités » d'investissements dans les secteurs de l'énergie et des télécommunications à la suite de l'ouverture de la constitution mexicaine et de la privatisation des secteurs fondamentaux de l'économie. Le gouvernement du Mexique a indiqué que le Canada a convenu que « c'est un moment propice pour renforcer les relations entre le Mexique et le Canada, particulièrement dans les secteurs des mines, de l'énergie et des télécommunications ». Il a déclaré que le ministre Carr a été « agréablement surpris et a souligné le grand intérêt des entreprises canadiennes à investir dans les secteurs miniers et énergétiques du Mexique ».

Dans une interview publiée le 12 janvier par PanamericanWorld, David Robillard, président de la Chambre de commerce du Canada au Mexique (CanCham), a expliqué la participation des entreprises canadiennes au Mexique. Il a dit que les relations entre le Canada et le Mexique avaient augmenté exponentiellement au cours des 20 dernières années et qu'on s'attend actuellement à ce que ces investissements se multiplient dans des secteurs stratégiques, étant donné le bon climat qui existe pour cela en ce moment. Il a souligné que le Canada est déjà la principale source d'investissements étrangers dans le secteur minier du Mexique. Robillard a dit que son organisme est « très optimiste » au sujet du secteur de l'énergie, que l'investissement canadien dans ce secteur est « sur le point d'augmenter de manière significative. ... Je ne connais pas d'autre gouvernement qui a réalisé de telles réformes structurelles. »

Il a cité comme exemples de succès deux entreprises du secteur de l'énergie qui faisaient partie de la mission commerciale du gouvernement. TransCanada, dit-il, avait des investissements d'une valeur de 500 millions $ au Mexique il y a trois ans, et aujourd'hui ils sont de plus de 3 milliards $. Une autre entreprise, ADCO, vient d'entrer dans le marché mexicain et a déjà remporté deux projets d'une valeur de 1,3 milliards $ dans la production d'électricité et de transport de gaz, a-t-il dit. Une troisième entreprise est engagée dans l'exploration de puits de pétrole considérés comme producteurs marginaux et abandonnés par la société pétrolière d'État Pemex, à l'aide de la technologie conçue pour continuer l'extraction de ces puits, a-t-il expliqué. Robillard dit qu'il y a environ 3 000 entreprises canadiennes au Mexique. L'investissement direct est passé de 500 millions $ en 1992 à12,6 milliards $ en 2012, l'année avant que la privatisation la plus importante ait eu lieu. En 2015, l'investissement canadien direct au Mexique était de plus de 14,8 milliards $ selon Affaires mondiales Canada. Le ministère de l'économie du Mexique rapporte que le Canada est la troisième plus grande source d'investissements étrangers directs après les États-Unis et l'Espagne.

Les Canadiens soutiennent des relations de respect mutuel et d'avantage réciproque avec le Mexique. Les relations prédatrices qui convoitent les ressources et les secteurs fondamentaux du Mexique construits par la classe ouvrière de ce pays depuis qu'il a conquis son indépendance et par la suite créé une constitution pour défendre la nation ne sont pas acceptables et sont contraires aux intérêts du peuple du Mexique ou du Canada. De plus, le Canada n'a pas de leçons à donner au peuple mexicain en ce qui concerne les relations avec les peuples autochtones de leur pays. À cet égard, les délégations qui prétendent parler au nom de Canadiens et même des peuples autochtones du Canada alors qu'elles visent l'enrichissement privé d'une poignée et le pillage des ressources qui appartiennent de droit au peuple mexicain doivent être condamnées.

Note

1. Mission au Mexique -- Liste des délégués selon Ressources naturelles Canada :

Gouvernement provincial

Nouvelle-Écosse

Dirigeants et membres d'organisations autochtones

Sommet des Premières Nations, Le Ralliement national des Métis, Conseil canadien pour le commerce autochtone

Autorités de réglementation

Energy Regulator et Office national de l'énergie.

Secteur des minéraux

Canadian Association of Mining Equipment and Services for Export, Endeavour Silver, First Majestic Silver Corp., Goldcorp, Levon Resources, MAG Silver Corp., Association minière du Canada, Primero Mining Co., Association canadienne des prospecteurs et entrepreneurs, Starcore International Mines Ltd. et Torex Gold Resources Inc.

Secteur pétrolier et gazier

ATCO Group, Canadian Association of Petroleum Producers, Clearstone Engineering, Enbridge, Questor Technology et TransCanada.

Technologie propre/secteur de l'énergie renouvelable

Association canadienne de l'électricité, Association canadienne de l'Hydroélectricité, EnerDynamic Systems Inc., Hydro-Québec, Manitoba Hydro International et Northland Power Inc.

Autres participants

National Aboriginal Capital Corporations Association, New Gold Inc., Gran Tierra Energy Inc., Canadian Solar Inc. et oneGRID.

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Grandes manifestations au Mexique contre la réforme énergétique néolibérale


  « Non à la gasolinazo! À bas la corruption! », Mexico, 5 février 2017

Depuis le 1er janvier, le peuple mexicain est en action et résiste à la récente et très importante hausse du prix de l’essence et des autres combustibles effectuée dans le cadre de la réforme de l’énergie du gouvernement Peña Nieto. Cette hausse fait partie des réformes structurelles néolibérales du « Pacte pour le Mexique » signé par les trois principaux partis de l’élite dominante peu après qu'Enrique Peña Nieto du Parti révolutionnaire institutionnel (PRI) ait pris la présidence en 2012. La Réforme énergétique a été introduite sous  prétexte d’apporter des améliorations pour le peuple, notamment par la baisse des prix du carburant. Il a été nécessaire de changer la constitution pour ouvrir l'entreprise d'État des Pétroles mexicains (Pemex) au secteur privé, notamment aux investissements étrangers, et supprimer les subventions du carburant pour que les prix soient au « niveau du marché ». Jusqu'à présent cela a conduit à une hausse de 48 % du prix des combustibles sous Peña Nieto, ainsi que des coûts plus élevés pour de nombreux biens et services essentiels qui frappent plus durement les personnes les plus vulnérables. D’autres hausses sont prévues l’an prochain.

Le 9 février, la Coordination nationale des travailleurs de l’Éducation (CNTE) a tenu une journée nationale d’action contre la « gasolinazo » et les autres réformes structurelles néolibérales imposées par le gouvernement Peña Nieto avec l’appui des autres partis de l’élite dominante. Les  enseignants, dont la grève de deux mois l’an dernier pour défendre leurs droits et l’éducation publique a été brutalement réprimée, ont marché sur le Sénat national à Mexico où ils ont exigé l’abolition de la réforme énergétique et de la réforme  de l’éducation et ont livré des boîtes remplies de milliers de pétitions signées par des citoyens qui revendiquent l’éducation publique pour tous.


« Non à la hausse du prix de l'essence - Peña Nieto Out », Pachuca, 5 février 2017

De nombreuses  actions similaires continuent d’avoir lieu partout au pays. Les citoyens exigent l’annulation des mesures antisociales  introduites en faveur des monopoles mondiaux qui luttent pour les profits créés par l’ouverture de leurs services publics fondamentaux et des actifs nationaux à la privatisation et à la prise de contrôle étrangère.

Des représentants du  PRI et des autres partis de l’opposition représentant les sections de l’élite dirigeante du Mexique ont dû affronter la colère du peuple à l’intérieur et à l’extérieur des assemblées legislatives des États, dans les rues et autres lieux publics. Les routes, les stations-service et les autres installations de Pemex ont été bloquées et les points de contrôle et les postes de douanes aux point de passage de la frontière nord ont été occupés. Les médias sociaux sont  également devenus un forum pour les gens pour exprimer leur colère et présenter  leurs revendications. Pour tenter d’apaiser la colère populaire, deux hausses hebdomadaires des prix du carburant prévues pour le 4 février et le 7 février ont été reportées par le gouvernement. Le PDG de Pemex, José Antonio González Anaya, a expliqué que la décision de surseoir à la hausse a été prise à cause d’un  meilleur taux de change du peso par rapport au dollar américain et une hausse des prix internationaux du pétrole qui permettent d’« adoucir le processus de transition », mais il a aussi averti que cela ne pouvait « pas continuer pour toujours, », un défi auquel les gens sauront répondre et une indication que de nouvelles luttes sont à mener.

Selon plusieurs rapports, beaucoup des actes de vandalisme, de pillage et de violence largement repris par les médias monopolisés font partie des tentatives de l’État de discréditer et criminaliser les actions de protestation de la population et instaurer la peur. Des rapports indiquent que des membres de gangs ont été payés pour se livrer à ces « pillages » et en général créer un climat d’anarchie et de chaos pour justifier les tueries et les arrestations qui commencé  peu de temps après le début des manifestations.


Tlalpan, 13 février 2017

Une autre caractéristique des actions de protestation au Mexique, c’est qu’aucun des partis de l’élite dominante n’a été capable d’occuper l’espace ouvert par le profond mécontentement du peuple face à la destruction de la nation en cours sous couvert  de « progrès ». Malgré les tentatives de gens comme l’ancien président Vicente Fox, l’oligarque milliardaire Carlos Slim et Peña Nieto de se poser en défenseurs de la nation en lançant des appels intéressés à l’unité contre Trump, les Mexicains ne se laissent pas duper. Ils continuent à se battre pour l’annulation de la  gasolinazo, pour que le gouvernement fasse la lumière sur la disparition en 2014 de 43 élèves de l’école normale et d’exiger « Fuera Peña Nieto ! » (Peña Nieto dehors !), car ils savent que leur combat contre les attaques de l’impérialisme américain sous Trump passe nécessairement par régler ses comptes avec qui brade leur pays et viole leurs droits au pays.


Chalco, 13 février 2017

(Avec  La Jornada, Mexico News Daily. Photos: Sangre de Rebelde, S. Azpeita, SME)

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Chronique d'une privatisation à la dérobée


Tlalpan, 13 février 2017

Le Mexique a commencé une année 2017 que beaucoup souhaiteraient voir finir maintenant. Les douze coups qui ont sonné la nouvelle année - ou peut-être sonné l'ancienne - ont aussi annoncé la plus forte hausse des prix du carburant en près de deux décennies.

La nouvelle gasolinazo [hausse des prix de l'essence] qui a été annoncée quelques jours après Noël a suscité une vague d'indignation populaire qui dans la première semaine de manifestations, de mobilisations, d'occupation de stations-service, de grèves de transport et de pillages a fait au moins six morts, 15 blessés et plus de 1 500 arrestations.

De nombreux économistes soutiennent que cela est un coup dur pour les Mexicains. Et l'effet multiplicateur du coût de l'essence entraînera une hausse prédite de trois pour cent de l'inflation qui va inévitablement augmenter le coût de la vie de chacun, que l'on utilise un véhicule ou pas.

Quels sont les nouveaux prix par litre de carburant ?

L'essence Magna a augmenté de 13,98 à 15,99 pesos (0,77 $ US ), soit une augmentation de 14,2 %.

Le premium est passé de 14,81 à 17,79 pesos (0,85 $ US). C'est le type d'essence qui a subi la plus forte hausse, atteignant 20,1 %.

Enfin, le diesel a augmenté de 14,45 à 17,05 pesos (0,82 $ US), ce qui représente une augmentation de 16,5 %.

En rétrospective, nous voyons que ce n'est pas la première fois que le gouvernement mexicain a augmenté le prix de l'essence. Au cours du troisième trimestre de 2016, il y a eu trois hausses consécutives qui, avec d'autres appliquées depuis l'arrivée au pouvoir de Enrique Peña Nieto en décembre 2012, représentent une augmentation cumulative de 48 %.

La situation peut empirer

« Nous allons passer d'un environnement où nous avons eu une essence unique, un prix unique et un seul fournisseur, à un système où nous avons une plus grande liberté, plus de choix, et où les prix reflètent les fluctuations de coûts, comme n'importe quel autre prix dans l'économie », a insisté José Antonio Meade, secrétaire des Finances du Mexique.

Le nouveau système de vente d'essence n'a pas été pensé en une nuit. En fait, il fait partie d'un plan de libéralisation des prix que le gouvernement du président Enrique Peña Nieto a l'intention d'utiliser pour que le carburant soit vendu aux prix du marché dans tout le pays en janvier 2018. Cela signifie que le prix final du carburant reflétera au moins cinq variables : le prix international du pétrole, des transports et des frais de stockage, ainsi que le coût du raffinage, la majoration de chaque entreprise, les taxes (TVA et IEPS [taxe d'accise spéciale sur la production et de services]) et le taux de change entre le peso et le dollar américain.

Cela aura deux conséquences immédiates. Puisqu'il n'y aura pas de prix unique fixé par le gouvernement, les prix changeront quotidiennement. Il n'y aura plus de stations-service appartenant exclusivement à l'industrie nationale, donc de nouvelles entreprises privées étrangères seront également en mesure de fournir le carburant. N'oubliez pas que nous parlons d'un pays où la vente de l'essence génère des profits de plus de 65 milliards $ US par an.

L'allure trompeuse d'une réforme énergétique

Le 4 janvier 2015, le président Enrique Pena Nieto a donné l'assurance que grâce à la réforme du secteur de l'énergie, il n'y aurait plus de gasolinazos. Aujourd'hui nous savons que cette annonce n'est rien d'autre qu'une promesse brisée avec des ramifications encore plus sinistres.

De façon générale, la politique énergétique préconisée pendant des décennies par les différents gouvernements mexicains a préparé le terrain à l'ancien modèle de privatisation qui se caractérise par le transfert de la richesse à l'étranger et le démantèlement de l'économie nationale. Ce qui s'est passé avec l'industrie pétrolière, qui est au centre du débat depuis des années, est le meilleur exemple de ce phénomène.

La Réforme énergétique promulguée en 2014 a changé les règles du jeu et ouvert la porte à une entreprise de plusieurs millions de dollars. La loi a modifié les articles 25, 27 et 28 de la constitution dans le but d'autoriser la participation de compagnies privées, à la fois mexicaines et étrangères, à l'exploration et à l'exploitation de 17 % des champs pétrolifères ainsi qu'à la cession de droits à 79 % des blocs de réserves pétrolières sur le territoire mexicain. Selon les données de la Commission de réglementation de l'énergie, les ressources potentielles d'hydrocarbure du pays, le neuvième plus important producteur de pétrole au monde, seraient supérieures à 100 milliards de barils. Ce chiffre comprend aussi des gisements de pétrole brut connus et potentiels en eaux peu profondes, sur terre et en haute-mer, et le gaz naturel et des couches de gaz de schiste dont l'extraction se fait par fracturation hydraulique.

L'autre partie de la réforme concerne l'entreprise hydroélectrique. En vertu de la Réforme énergétique, le capital privé est lui aussi autorisé à servir d'importants consommateurs comme les industries et les compagnies qui représentent plus de 50 % des ventes totales de la Commission fédérale de l'électricité, et qui en 2013 généraient pour le Mexique des revenus de 13 milliards $ US.

Comme on peut le voir, le Mexique est en train de devenir un fournisseur stratégique de pétrole brut et d'autres formes d'énergie pour d'autres pays, mais c'est au prix de sa souveraineté nationale.

Une privatisation à la dérobée

Le déclin de la productivité de Petróleos Mexicanos, Pemex, a été utilisé en grande partie comme moteur de la Réforme énergétique.

La principale et seule société pétrolière publique du pays a des problèmes de solvabilité.

Selon les données de 2015, elle avait accumulé à ce moment-là des pertes de 40 milliards $US et une dette de presque 100 milliards $US. Pendant ce temps, le réinvestissement minimal des bénéfices dans l'industrie nationale a gâché la possibilité d'utiliser le pétrole comme levier du développement économique du Mexique.

De cette crise, on peut voir que sous le couvert d'assainir les comptes, de stimuler la productivité industrielle de Pemex et d'accroître la concurrence au sein de ce secteur, le gouvernement d'Enrique Peña Nieto a dissimulé son plan, qui est de moins en moins dissimulé, de privatiser l'industrie pétrolière.

À partir du milieu de 2015, la société pétrolière d'État a initié un processus d'appel d'offres par lequel les entreprises américaines et britanniques du secteur pétrolier ont été en concurrence les unes avec les autres pour tirer profit des contrats de production conjointe pour l'exploration et l'extraction d'hydrocarbures. Selon les estimations de l'exécutif, le processus d'ouverture au capital privé devait se traduire par une inondation d'investissements étrangers qui allait aider au développement économique du pays - une stratégie qui n'a pas connu de succès jusqu'à présent parce que le flot de l'investissement a été inférieur à ce que le gouvernement prévoyait.

Il convient de noter que Pemex fournit au gouvernement fédéral un tiers de son revenu annuel, alors que les revenus du pétrole représentent 6,8 % du PIB du pays. En d'autres termes, la privatisation de la société d'État se traduira par une réduction des ressources permettant de répondre aux besoins d'investissement public et, selon la logique du gouvernement actuel, va entraîner un renforcement des attaques contre les programmes sociaux, ce qui est très délicat à l'heure actuelle dans le contexte du vaste mécontentement populaire qui existe face à la gestion d'EPN [Enrique Peña Nieto].

Il ne faut pas oublier que tout ce contexte fait partie d'un scénario de déchirure profonde du tissu social. Selon les rapports du Conseil national pour l'évaluation de la politique mexicaine de développement social (CONEVAL), en 2014, des 127 millions d'habitants du Mexique, plus de 55 millions vivaient dans la pauvreté. De plus, selon une étude réalisée la même année par la Banque mondiale, un tiers de la population du pays a dû survivre avec moins de cinq dollars par jour.

Le coût de cette opération n'est cependant pas uniquement socio-économique ; la perte de souveraineté a aussi un prix politique. C'est sans aucun doute une victoire pour les intérêts pétroliers étrangers et leurs alliés au Mexique, qui ont essayé de démanteler ce qui restait de l'industrie et du pays.

(CELAG, 10 janvier 2017. Traduction: LML. Photos : SME, H. Gonzalez Bax)

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À venir

Le Conseil canadien pour les Amériques tient une conférence à Toronto

Le Conseil canadien pour les Amériques tient le 21 février une conférence sur le thème « Nouvelles stratégies pour une nouvelle Amérique du Nord » à l'hôtel Fairmont Royal York, à Toronto. [1]

Parmi les commanditaires figurent Barrick Gold, GoldCorp, Kinross, Lundin Mining, la Banque Scotia, la Caisse de dépôt et placement du Québec, la Banque Nationale, le Régime de retraite des enseignantes et des enseignants de l'Ontario, KPMG, la Bourse de Toronto, ATCO, Ellis Don et SNC Lavallin. Tous ont fait des superprofits depuis de nombreuses années en exploitant les ressources naturelles et le travail des peuples des Amériques et l'objectif de cette conférence est de faire en sorte que cela continue.

Le thème de la conférence suggère que les membres du CCA (les investisseurs dans les domaines miniers, de la construction, de l'énergie et les autres intérêts corporatifs) s'inquiètent de la nouvelle situation à laquelle ils font face dans l'hémisphère suite à l'élection de Donald Trump. Ce qui est nouveau, c'est que l'administration Trump prend des mesures pour démanteler les structures créées depuis cinq décennies par la mondialisation néolibérale. Ce bouleversement met en péril les perspectives économiques des oligopoles qui ont dominé l'Amérique du Nord, centrale et du Sud jusqu'à nos jours.

L'un des principaux orateurs à la conférence est l'ancien premier ministre Brian Mulroney dont le gouvernement a négocié l'accord de libre-échange avec le gouvernement américain sous l'administration Reagan. Cet accord a ensuite été élargi pour inclure le Mexique dans l'Accord de libre-échange nord-américain.

En ce moment, Brian Mulroney est promu comme celui dont les conseils sont si précieux pour Justin Trudeau, non seulement parce qu'il favorise le libre-échange mais aussi parce qu'il a des liens étroits avec le président Trump et certains membres importants de son administration. En fait, l'élite politique au Canada louange Brian Mulroney pour son « travail en coulisses » lors des préparatifs de la visite de Trudeau à Washington.

Le quotidien montréalais La Presse a publié un article intitulé « Préparer le terrain pour Trudeau », qui citait ce qui suit de Jean Charest, ancien premier ministre du Québec : « Le gouvernement Trudeau ne pouvait pas faire appel à une meilleure personne que Brian Mulroney pour établir de bonnes relations. Il connaît bien M. Trump et plusieurs membres de son administration. »

Un éloge aussi vide de Mulroney ne peut avoir d'autre but que de créer de la confusion au sujet de la situation actuelle et des problèmes que confrontent la vaste majorité des Canadiens. La discussion organisée par le CCA ne règlera pas les problèmes économiques ou politiques avec sa vision étroite comme quoi il faut tenter de trouver dans cette situation de nouvelles occasions permettant aux oligopoles de continuer d'exploiter les peuples de l'hémisphère. Le CCA refuse de reconnaître que les politiques néolibérales de mondialisation et ce qui est appelé le libre-échange sont en crise profonde. Toute tentative de le revitaliser est vouée à l'échec.

Le peuple canadien ne sera pas dupé et amené à prendre partie dans ce conflit parce que les deux parties ont tort. Les politiques dangereuses de Trump de mener des guerres économiques et politiques pour imposer la domination de l'impérialisme américain sont elles aussi vouées à l'échec.

Quant à Mulroney, les travailleurs n'ont jamais oublié et ne lui pardonneront jamais ses actions. Les arrangements mis en place avec l'instauration du libre-échange n'ont pas apporté de prospérité à la vaste majorité des Canadiens. Au contraire, les riches deviennent de plus en plus riches et les pauvres sont acculés à une pauvreté encore plus grande, et ce, à un rythme sans précédent. Il n'y a pas eu de croissance du secteur manufacturier, sans laquelle il ne peut y avoir d'économie équilibrée. Au lieu de cela, la tendance à l'extraction et l'expédition de l'énergie et des autres ressources naturelles s'est accrue, entraînant une économie sans emploi.

Ce n'est pas une coïncidence qu'avec l'avènement du libre-échange, les gouvernements à tous les niveaux aient imposé des mesures d'austérité qui ont réduit les soins de santé et tous les programmes sociaux, obligeant les couches les plus vulnérables de la société à se débrouiller seules. Les salaires et la sécurité des travailleurs, tant dans le secteur privé que dans le secteur public, ont été continuellement attaqués et les accords du passé garantissant des pensions et des avantages sociaux aux retraités ont été déchirés.

Les accords de libre-échange, sous prétexte d'éliminer les formalités administratives, ont permis aux compagnies de dicter aux gouvernements quelles réglementations doivent être éliminées parce qu'elles interfèrent avec les bénéfices. La réglementation environnementale et les lois du travail, et plusieurs autres formes de réglementation n'ont cessé d'être attaquées. Au même moment, la privatisation et la déréglementation des services et des biens publics ont été imposées parce que sous l'ALÉNA les grandes sociétés peuvent poursuivre les gouvernements pour toute mesure qui limite leur capacité à faire des profits.

C'est cela le legs de Mulroney, Chrétien, Martin, Harper et aujourd'hui Trudeau, qui veulent tromper le peuple en l'amenant à soutenir un système qui a créé de telles catastrophes pour le peuple et la société et se trouve maintenant face à une crise pour laquelle il n'y a pas de reprise.

Trudeau, Mulroney et leurs cohortes devraient avoir honte d'eux-mêmes pour avoir suggéré aux Canadiens que nous devons compter sur Wilbur Ross et Stephen Schwarzman ou tout autre vautour repu d'argent pour obtenir des faveurs de Donald Trump. Le fait même qu'un tel plan soit mis de l'avant démontre que l'élite dominante est rongée par une crise grave et sans espoir.

La vraie solution est dans l'établissement d'une définition moderne de la démocratie où le peuple exerce le contrôle et construit une économie qui le sert, lui et la société, de même que des relations étrangères qui reposent sur la souveraineté et le respect mutuel et non sur la domination économique, politique et militaire qui mène toujours à la guerre.

Notes

1. Les conférenciers qui ont été annoncés jusqu'à maintenant sont :

- Brian Mulroney, ancien premier ministre du Canada
- Chrystia Freeland, ministre des Affaires étrangères du Canada
- Luis Videgaray, ministre des Affaires étrangères du Mexique
- Ildefonso Guajardo, ministre de l'Économie du Mexique
- Kimberley Breier, sous-directrice du Programme des Amériques, Centre d'études stratégiques et internationales ; directrice, Amérique du Nord, au Conseil de la sécurité nationale sous l'administration George W. Bush.

Le site Web du Conseil canadien pour les Amériques décrit l'organisation comme « le forum de discussion par excellence sur les questions politiques et économiques dans l'hémisphère qui sont essentielles au commerce et à l'investissement canadiens ». Le CCA promeut l'appartenance à l'organisation en offrant « un accès direct aux représentants de haut niveau des secteurs privé et public du Canada » et offre également « de précieux contacts » à ses membres. Le conseil d'administration de CCA est composé de représentants des entreprises et des institutions financières énumérées ci-dessus.

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