Numéro 3 - 4 février 2017
Développements depuis
l'assermentation du
nouveau président des États-Unis
Tout en oeuvre pour défendre les
droits
de tous et toutes!
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Fusillade
au
Centre
culturel
islamique
de
Québec
• Tout en oeuvre pour défendre les
droits de tous et toutes!
• Vigiles et rassemblements au Québec et
au Canada
Les décrets présidentiels
américains
• Unissons-nous dans l'action à la
défense des droits de tous et toutes!
• Opposition immédiate partout aux
États-Unis et dans d'autres pays
Tentatives de mobiliser le Canada pour la guerre et l'agression
• Non au déploiement de personnel
américain au Canada!
Sortons le Canada de NORAD! Le Canada ne doit pas se joindre
au système de défense antimissile américain!
- Enver Villamizar
Dangereux
préparatifs de guerre des États-Unis en Europe
• Des milliers de soldats américains
entrent en Pologne - Margaret Villamizar
Information sur les
décrets présidentiels
• « Améliorations à la
sécurité
frontalière et à l'application des lois en matière
d'immigration »
• Les villes sanctuaires et le conflit
croissant entre les autorités
fédérales et étatiques
• Le décret présidentiel
restreignant l'entrée des ressortissants étrangers
et des réfugiés - Sam Heaton
In memoriam
William McQueen
C'est avec beaucoup de chagrin que le Parti communiste
du Canada
(marxiste-léniniste) vous informe du décès du
camarade William (Bill)
McQueen le matin du 3 février 2017 des suites d'une
hémorragie
cérébrale. Le Parti fait part de ses sincères
condoléances à son
partenaire bien-aimé Bon, son frère Jim et sa belle-soeur
Beth ainsi qu'à ses camarades,
collègues
et amis.
Bill McQueen est né à Alva, en Oklahoma,
aux
États-Unis, dans une famille
de musiciens. Il est déménagé à New York
à la fin de ses études
secondaires pour y poursuivre ses études collégiales.
C'est là qu'il a
connu le travail du camarade Hardial Bains et des Internationalistes,
réorganisés
en
organisation
marxiste-léniniste
de
la jeunesse et
des étudiants à Montréal en 1968.
Par la suite Bill s'est spécialisé dans
l'étude de la politique de
la guerre froide des impérialistes américains et en a
acquis une
expertise. Inspiré par Paul Robeson et d'autres personnes
progressistes
et démocratiques qui se sont dressées pour leurs droits
et les droits
de tous, Bill a pris fermement position contre la persécution
organisée
par l'État
et l'hystérie anticommuniste et a épousé la cause
de la justice et de
la paix.
L'esprit profondément anti-impérialiste
de Bill, son grand intérêt
pour le communisme et son opposition militante à la guerre
d'agression
américaine au Vietnam l'ont mené à la
décision de quitter les
États-Unis pour le Canada en 1969. Là il a fait
sienne l'analyse Nécessité de changement et s'est
joint aux Internationalistes, qui ont mené à la
fondation du PCC(M-L) le 31 mars 1970.
Bill a mis à contribution ses nombreux talents
dans le travail du
Parti sur différents fronts. En tant que membre du Front du
peuple dans
les années 1980, il a participé à la
mobilisation de l'opposition aux
attaques racistes organisées par l'État et à
toutes les batailles du
peuple canadien pour ses droits. Dans les années 1990 et
depuis l'avènement du nouveau millénaire, il s'est
engagé dans le
travail pour le renouveau politique et une constitution moderne.
Vidéographe de talent, Bill a aidé à documenter
les délibérations de
nombreux congrès, plénums et autres rencontres
importantes du Parti.
D'un intérêt particulier est sa
contribution à la défense des
droits de ceux et celles que la société écarte
parce que « handicapés »
et qu'elle oblige à se débrouiller seuls sous
prétexte qu'ils sont un
fardeau puisqu'il y aurait prétendument un manque de ressources.
Avec
les camarades Judith Snow, Marsha Forest et plusieurs autres, de
grands progrès ont été réalisés pour
s'assurer que les membres les plus
vulnérables de la société ne soient pas
abandonnés à leur sort et pour
exiger des comptes de ceux qui occupent les positions de pouvoir.
Avec d'autres collègues, Bill a fondé
Fireweed Media Productions,
un organisme qui se spécialise dans le «
développement communautaire,
les stratégies d'apprentissage et la transformation humaine par
les
récits racontés à la première
personne ». De ce travail est sorti la
série documentaire The Disability Network
diffusée sur
le réseau CBC de 1990 à 1997, décrite
comme étant « la première
émission en Amérique du Nord sur les déficiences
réalisées par des
personnes avec des déficiences ». Par son engagement
envers
l'habilitation de ceux et celles étiquetés comme «
handicapés » pour
qu'ils s'expriment eux-mêmes et participent aux médias de
masse, à la culture et à la société en
général il est devenu un
facilitateur et un développeur de la Media Access and
Participation
Initiative et un organisateur et fondateur de Group4Access.
À la fin des années 1990, le
camarade Bill a reçu un diplôme
d'études supérieures en éducation des adultes du
Ontario Institute for
Studies in Education. Il a été pendant des années
le rédacteur en chef
du journal de l'Association canadienne des études en
éducation des
adultes et a contribué à organiser différentes
conférences et réunions
dans tout le Canada pour mobiliser les étudiants et les
professeurs
dans le domaine de la promotion de la citoyenneté
démocratique et de la
formation permanente.
Le talent de Bill comme musicien l'a amené
notamment à devenir un
membre fondateur du Counterpoint Community Orchestra qui était
logé au
Centre communautaire du 519 rue Church à Toronto. Il y a
été
clarinettiste et y a occupé différentes fonctions
à titre de membre du
conseil d'administration et président de 1987
à 2016.
Tous ceux qui ont eu l'occasion de connaître et
de travailler avec
Bill ont le plus grand respect pour son engagement, sa
fidélité et son
approche concrète en ce qui a trait à ouvrir la voie au
progrès de la
société. Il nous manquera énormément. Une
cérémonie à la mémoire de la
vie et de la contribution de Bill se tiendra à une date
ultérieure.
Fusillade au Centre culturel islamique de
Québec
Tout en oeuvre pour défendre les droits
de tous et toutes!
Le soir du 29 janvier, six personnes ont
été tuées par un tireur lors de la prière
au Centre culturel islamique de Québec et 19 autres
personnes ont été blessées. Un homme a
été arrêté peu après et il fait
maintenant face à six chefs d'accusation de meurtre au premier
degré. Les Québécois et les Canadiens se sont
immédiatement
ralliés pour exprimer leur vive inquiétude face à
ces actes violents dans l'esprit d'un seul peuple à la
défense des droits de tous et toutes. Les vigiles,
rassemblements et cérémonies ont exprimé des
condoléances et l'appui aux familles, amis et communautés
des victimes et à toutes les communautés musulmanes du
pays qui ont été la cible
d'islamophobie organisée et inspirée par l'État.
Le peuple de ce pays ne pouvait exprimer plus clairement son rejet des
tentatives de le diviser, que ce soit au nom de la
sécurité nationale ou au nom de la tolérance, de
la « force dans la diversité » ou de tout autre
mot d'ordre avancé pour continuer de diviser les gens sur
différentes bases et
bloquer l'unité d'action à la défense des droits.
Nous reproduisons ci-dessous la déclaration du
PCC(M-L) émise le lendemain de la fusillade au Centre culturel
islamique de Québec ainsi qu'un reportage photo des actions qui
ont lieu à travers le pays à la défense des
droits, notamment des vigiles et des manifestations contre les
décrets présidentiels destructeurs,
déstabilisateurs, bellicistes et
racistes émis par le président des États-Unis
durant la semaine suivant son assermentation.
Déclaration du Parti communiste du Canada
(marxiste-léniniste)
- 30 janvier 2017 -
Le Parti communiste du Canada
(marxiste-léniniste) condamne le crime qui a été
commis au Centre culturel islamique de Québec. Nous offrons nos
sincères condoléances aux familles, amis et
collègues des victimes et à la communauté
musulmane qui est ciblée par cette violence.[...]
Le crime violent commis
à Québec nous indique une fois de plus que ces attaques
sont organisées et inspirées par l'État,
nonobstant les tentatives de blâmer le peuple aux
États-Unis et au Canada. L'attentat s'est produit quelques jours
après la publication du décret présidentiel
raciste, belliciste, déstabilisateur et destructeur aux
États-Unis,
lequel, au nom de la lutte contre le terrorisme, interdit à des
citoyens de sept pays d'entrer aux États-Unis et ferme les
frontières américaines aux réfugiés. Les
pays ayant des populations et des communautés musulmanes sont
pris comme cibles spécifiques du terrorisme d'État
américain. Un climat toxique est créé dans lequel
tout peut arriver. Cela
crée un climat d'anarchie et de violence totales qui est
utilisé pour permettre le recours sans entraves aux pouvoirs de
police contre le peuple et contre toute notion de société
civile.
C'est la résistance du peuple à la
défense des droits de tous et toutes qui ouvre la voie au
progrès de la société. Dans le contexte de la
situation dangereuse qui a été créée par la
quête de domination mondiale des impérialistes
américains et celle de leurs alliés de l'OTAN, y compris
le Canada, les peuples doivent prendre en main de mettre fin
à cet état de chose en intensifiant leur lutte à
la défense des droits de ceux et celles qui sont attaqués
et des droits de tous et toutes.
Opposons-nous à l'hégémonisme
impérialiste américain et à la politique de
changement de régime contre les pays qui sont dans sa mire.
Mettons fin à la participation du Canada à l'agression,
aux guerres et à la violation des normes internationales des
États-Unis. Le Canada ne peut pas participer à ces crimes
au nom de la paix et d'autres
idéaux élevés puis se laver les mains et verser
des larmes sur les conséquences de ses gestes. Condamnons les
crimes organisés et inspirés par l'État contre les
peuples, qu'ils soient commis au nom de la diversité, de la
sécurité nationale ou de tout autre idéal
élevé.
Le PCC(M-L) transmet à nouveau ses
condoléances les plus sincères aux familles et amis
éplorés et lance l'appel à tous à prendre
position et à agir pour changer les choses d'une manière
qui va bénéficier au peuple et à sa juste cause.
Vigiles et rassemblements
au Québec et au Canada
Des milliers de personnes se sont rassemblées
dans de grandes et petites communautés à travers le
Québec et le Canada à partir du 30 janvier pour
rendre hommage aux victimes de la fusillade du 29 janvier à
Québec et pour offrir leurs condoléances aux familles et
à la communauté musulmane. Plus de 5 000
personnes ont pris part à une vigile dans le stationnement de
l'Église Notre-Dame-de-Foy, près du Centre culturel
islamique, à Québec le 30 janvier. Le 2
février quelque 10 000 personnes ont rempli
l'aréna Maurice-Richard à Montréal pour rendre
hommage à trois des victimes de la fusillade : Abdelkrim
Hassane,
Khaled Belkacemi et Aboubaker Thabti Le lendemain, des
funérailles ont eu lieu au Centre des congrès de
Québec pour les trois autres victimes : Mamadou Tanou
Barry, Ibrahima Barry et Azzeddine Soufiane.
Québec
Rimouski
Montréal
Saint-Jérôme
St. John's
Halifax
Fredericton
Moncton
Ottawa
Kingston
Sudbury
Toronto
Mississauga
Burlington
Hamilton
St. Catharines
Guelph
Kitchener
Windsor
Winnipeg
Régina
Calgary
Edmonton
Slave Lake
Fort McMurray
Kelowna
Vancouver
Iqaluit
Yellowknife
Whitehorse
Les décrets présidentiels
américains
Unissons-nous dans l'action à la défense
des droits de tous et toutes!
Manifestation à l'aéroport international de San Francisco
le 30 janvier 2017
Le 25 janvier, Donald Trump a émis deux
décrets présidentiels, le
premier concernant l'immigration et la sécurité et la
détention aux
frontières et le deuxième retirant le financement
fédéral aux villes
sanctuaires. Les villes et les comtés sanctuaires sont ceux qui
refusent de coopérer avec l'application des lois
fédérales sur
l'immigration, notamment les requêtes de détention
d'immigrants « sans
papier ». Le 27 janvier, un autre décret
présidentiel a été émis qui
interdit l'entrée aux États-Unis à tout
non-citoyen détenant un
passeport iranien, irakien, libyen, syrien, somalien, soudanais ou
yéminite et qui suspend l'accueil de réfugiés aux
États-Unis. Les trois
décrets s'en prennent spécifiquement aux droits des
immigrants et à la
conception et la responsabilité de la citoyenneté. Ils
ont aussi pour
effet d'accentuer les conflits entre les autorités
fédérales et d'État,
lesquelles ont toutes leurs propres forces policières
armées, et
d'enfreindre les principes régissant les relations de nation
à nation
sur lesquelles
repose la primauté du droit international établie et
reconnue. Les
décrets présidentiels trahissent l'intention du
président américain
d'agir impunément. Mis à part le caractère raciste
et destructeur de
ces mesures, la méthode qui consiste à créer le
chaos et ainsi
bouleverser la vie des institutions, des individus et de leurs
collectifs sert aussi à resserrer
les pouvoirs de police dont la présidence Trump vient de
s'emparer.
C'est pourquoi la
résistance a tant de signification. Des
manifestations ont eu lieu immédiatement dans de nombreuses
villes, dont New York, Chicago et Los Angeles, pour défendre les
droits des
immigrants et des résidents et les droits de citoyenneté
et pour
affirmer qu'aucun être humain n'est illégal. Elles
faisaient suite à de
nombreuses manifestations avant et durant l'assermentation de Trump qui
appelaient à défendre les droits des immigrants et
à s'opposer à leur
criminalisation. La classe ouvrière et le peuple des
États-Unis sont
constitués de gens de toutes les nationalités qui sont
aujourd'hui
attaqués. Il est on ne peut plus clair qu'on assiste à un
affrontement
entre
les conditions qui existent et l'autorité en place. La
définition des
droits contenue dans la Constitution américaine est anachronique
puisque l'autorité publique et les arrangements de la
société civile
qu'ils sont censés maintenir n'existent plus à toutes
fins pratiques.
Selon le Immigrant Legal Resource Centre, au
moins 39 villes et 364
comtés se considèrent comme des juridictions sanctuaires.
Cela comprend
Seattle, Portland, San Francisco, Las Vegas, Salt Lake City, Phoenix,
Santa Fe, Denver, Houston, Dallas, Miami, Philadelphie, Baltimore, New
York et Washington. Toutes les juridictions
fédérales, d'État et municipales disposent de
corps policiers
imposants, lesquels sont tous très militarisés. Les corps
policiers des
plus grandes villes ont des blindés, des
hélicoptères et des armes
automatiques. S'il est probable que Trump émette ces
décrets
présidentiels comme tactique de négociation, pour voir
qui se soumettra
et qui négociera,
comme semblent l'indiquer différents commentaires, ils servent
aussi à intensifier les conflits entre les autorités
fédérales et
locales dans la mesure où le gouvernement fédéral
conteste les droits
des États et cherche à les anéantir.
Cela veut dire que les conflits qui opposent les
puissants
regroupements des cercles dominants dans leurs efforts pour maintenir
leur base deviennent de plus en plus âpres et que les
Américains sont
appelés à prendre le parti de l'un ou de l'autre. Cela
montre que la
définition des droits telle que contenue dans les arrangements
à la
base de la
Constitution américaine n'est plus adéquate car elle ne
permet plus de
résoudre les différends au sein des cercles dominants. Ce
sont des
conditions de guerre civile et cela représente un grave danger
pour le
peuple américain et pour les peuples du monde sur le dos de qui
se font
les affrontements.
Prendre le parti de l'une ou
l'autre autorité fédérale ou locale
n'est pas une option viable si cela est fait au lieu de lutter pour
établir des arrangements qui favorisent le peuple. Autrement
dit,
prendre parti ne doit pas saper les luttes de résistance et il
faut
toujours garder à l'esprit que les gouvernements à tous
les niveaux et
les agences d'État
sont foncièrement racistes. En se battant pour ses droits, le
peuple
doit saisir l'initiative pour établir des arrangements modernes
sur
lesquels il exerce un contrôle. L'appui sur un congrès
dysfonctionnel
et sur les tribunaux ne mènera pas à la
sécurité. Le peuple peut agir
sur ce front seulement si c'est fait pour avancer sa propre cause,
celle de créer
des arrangements modernes.
Il est crucial s'intensifier le travail pour
défendre les droits de
tous sur la base de la politique indépendante de la classe
ouvrière,
laquelle doit être amenée à toutes les sections de
la société qui
bénéficient de l'ouverture de la voie au progrès
de la société. La voie
de la résistance a toujours été la fière
tradition de la classe
ouvrière américaine.
Aujourd'hui le peuple américain entame un autre important
chapitre de
son histoire de lutte à la défense des droits de tous et
toutes.
Notre avenir est dans la lutte pour les
droits de tous et toutes !
Unissons-nous dans l'action à la défense des droits de
tous et toutes !
Opposition immédiate partout aux
États-Unis
et dans d'autres pays
Les gens partout aux États-Unis ont
répondu rapidement et
vigoureusement à l'attaque contre les droits que constitue
l'interdiction de séjour par l'administration Trump. Des
milliers de
personnes se sont rendues dans les aéroports américains
pour exiger la
libération immédiate de tous ceux qui avaient
été détenus à leur
arrivée aux
États-Unis. Des Américains de tous les horizons se sont
tenus debout
pour rejeter sans équivoque le racisme organisé par
l'État et les
tentatives de diviser le peuple. Des contestations judiciaires sont en
cours pour renverser l'interdiction, alors que de nombreux
détenus ont
maintenant été libérés et autorisés
à vaquer à leurs occupations aux
États-Unis.
Boston, Massachusetts
New York
New Brunswick, New Jersey
Washington, DC
Chicago, Illinois
Indianapolis, Indiana
Minneapolis, Minnesota
Raleigh, Caroline du Nord
Dallas-Fort Worth, Texas
Los Angeles, Californie
San Francisco, Californie
San Diego, Californie
Portland, Oregon
Seattle, Washington
Canada
Les manifestations ont exigé que le gouvernement
canadien condamne immédiatement le décret
présidentiel et mette fin aux arrangements de
sécurité avec les États-Unis, tels que l'Entente
sur les tiers pays sûrs. Selon cette dernière conclue en
décembre 2002 par le gouvernement libéral de Jean
Chrétien et l'administration de George W. Bush, tout
réfugié aux États-Unis ou au Canada doit faire sa
demande d'asile dans le premier de ces deux pays dans lequel il arrive.
Aucun réfugié arrivant au Canada en provenance des
États-Unis, le seul pays avec lequel le Canada a une
frontière commune, ne peut demander le statut de
réfugié sauf si une exception est accordée. Les
manifestants ont également exprimé leur appui à
tous ceux aux États-Unis qui résistent au décret
présidentiel.
Ottawa
Toronto
Montréal
Journée d'action du 4
février
D'autres actions se sont tenues le 4 février,
où des milliers de personnes ont dénoncé le chaos
et le racisme que l'État a déchaînés et
appelé le gouvernement canadien à répondre aux
mesures du gouvernement américain en défendant les droits
des citoyens, des résidents et des réfugiés
canadiens et en s'opposant à l'islamophobie. Les manifestants
ont demandé que le gouvernement canadien condamne
immédiatement le décret présidentiel du 27
janvier, révoque l'Entente sur les tiers pays et la Liste des
pays d'origine désignés, mette fin à la
détention indéfinie d'immigrants et accorde la
résidence permanente aux travailleurs migrants. Ils ont
exigé du gouvernement qu'il abroge la loi C-51 de même que
Loi sur la
tolérance zéro face aux pratiques culturelles barbares
et cesse de recourir aux Certificats de sécurité.
Charlottetown
Montréal
Ottawa
Toronto
London
Owen Sound
Calgary
Vancouver
Grande-Bretagne
Des manifestations se tiennent également à
l'échelle internationale. De grandes manifestations ont eu lieu
en Grande-Bretagne, où a également été
dénoncée la visite récente de la première
ministre Theresa May au président Trump. Trump doit faire une
visite d'État en Grande-Bretagne plus tard cette année,
mais celle-ci suscite une vaste opposition, exprimée par exemple
dans une pétition signée par plus d'un million de
personnes qui dit que Trump devrait être autorisé à
faire sa visite, mais à un niveau de protocole inférieur
à celui d'une visite d'État.
Londres
Manchester
Écosse
Glasgow
Édimbourg
Tentatives de mobiliser le Canada pour la
guerre et l'agression
Non au déploiement de personnel américain
au Canada! Sortons le Canada de NORAD!
Le Canada ne doit pas se joindre au système de défense
antimissile américain!
- Enver Villamizar -
Dans le cadre de la lutte qu'ils mènent à
la défense de leurs droits et des droits de tous, les Canadiens
doivent demander que le gouvernement Trudeau mette fin à
l'adoption ou à la mise en oeuvre par voie de
réglementation de toute mesure qui permette aux
États-Unis de décider quoi que ce soit sur ce qui se
produit au Canada. Ils doivent
aussi demander que toutes les mesures qui placent le personnel de
sécurité et militaire ou n'importe quel personnel
américain en position de contrôle sur ce qui se produit au
Canada soient immédiatement suspendues. Cela permettra aux
Canadiens d'examiner jusqu'où notre souveraineté a
été compromise et de prendre des mesures pour changer la
situation.
Des lois dangereuses au Parlement
Les libéraux espèrent adopter deux lois
durant la présente session qui proviennent de
négociations avec l'administration Obama au sujet du
déploiement de forces de sécurité des
États-Unis en sol canadien. Ils disent que cela vise à
rendre plus aisés les voyages et le commerce à la
frontière canado-américaine et à assurer la
« sécurité du
continent ».
Le projet de loi C-23, Loi relative au
précontrôle de personnes et de biens au Canada et aux
États-Unis, et le projet de loi C-21, Loi modifiant
la Loi sur les douanes, en sont tous deux à l'étape
de la deuxième lecture.
Le projet de loi C-23 vise à faciliter le
déploiement d'agents de sécurité américains
en sol canadien afin de procéder au «
précontrôle » des voyageurs avant qu'ils ne
montent à bord d'un avion, d'un bateau ou d'un train à
destination des États-Unis. Il donnerait le droit au ministre de
la Sécurité publique d'augmenter la présence des
agents des douanes américains à des points
d'entrée canadiens. Si le
projet de loi est adopté, les agents américains vont
être déployés dans un plus grand nombre d'endroits
pour y faire appliquer les politiques racistes du gouvernement
américain au Canada. Pour que le C-23 devienne une loi, il
fallait qu'une loi soit adoptée aux États-Unis, ce qui a
été fait le 8
décembre, pavant la voie à la mise en oeuvre des mesures
au Canada.
Le projet de loi C-21 permettrait aux agents des
douanes canadiens de savoir qui quitte le Canada aux points de passage
frontaliers par voie de terre, ce qu'ils ne pouvaient faire auparavant.
Cela fait partie des tentatives qui ont été faites par
les États-Unis et le Canada après le 11
septembre 2001 d'établir un Périmètre de
sécurité
nord-américain au sein duquel le mouvement des personnes et des
biens est suivi à la trace et les agences de services
frontaliers américaines et canadiennes peuvent persécuter
les gens sur la base de leur race, de leur religion, de leurs opinions
politiques, de leur style de vie et de leurs aptitudes.
Le ministre de la Sécurité publique Ralph
Goodale a bien démontré que le seul but des
libéraux est de servir les monopoles et qu'ils ont
renoncé à toute prétention à l'effet que le
Canada est un pays indépendant et souverain quand il a dit en
entrevue le 26 janvier qu'il cherchait avec le projet de loi C-23
à étendre les arrangements concernant le
précontrôle non seulement aux gens mais aux marchandises.
« La question qui se pose maintenant c'est si
nous pouvons appliquer cette extension aux marchandises afin
d'accélérer ce passage si important à la
frontière. » Il a ajouté : « J'ai
soulevé la question brièvement avec des
représentants de l'administration Trump... et ils semblent
très intéressés. » Il faisait
référence à la
demande que les monopoles mettent de l'avant depuis longtemps de placer
les agents américains dans les usines canadiennes pour
procéder au précontrôle des marchandises qui sont
ensuite transportées le long des corridors ferroviaires et
autres, lesquels sont surveillés et contrôlés par
le département de la Sécurité intérieure
des États-Unis et
deviennent d'office une partie « intérieure »
des États-Unis.[1]
À cet égard, la ministre canadienne des
Affaires étrangères Chrystia Freeland a discuté
le 3 février avec son homologue américain le
secrétaire d'État Rex Tillerson. Selon un rapport
qu'Affaires mondiales Canada a publié de la conversation,
« Tous deux ont mis en relief les récents progrès
relatifs aux mesures de prédédouanement, de
même que le besoin d'avoir une frontière
sécuritaire permettant la circulation fluide des marchandises et
des personnes ».
Des efforts pour étendre le NORAD et faire
participer le Canada au Système de défense antimissile
des États-Unis
Tandis que les Canadiens sont préoccupés
des relations qui existent entre le Canada et les États-Unis et
cherchent à affirmer leurs droits dans toutes les circonstances,
des sections de l'élite au pouvoir au Canada utilisent
l'occasion pour demander qu'une plus grande partie du territoire et des
forces armées du Canada soit placée sous le
contrôle des États-Unis. Cela est présenté
comme une façon d'apaiser Trump
alors qu'en fait c'est ce que cherche à faire l'élite au
pouvoir depuis longtemps parce qu'elle voit l'avenir du Canada
uniquement comme celui d'un instrument consentant de
l'impérialisme américain et de ses préparatifs de
guerre.
Un des personnages clés en ce moment de
l'élite au pouvoir au Canada en ce qui concerne les relations
avec le gouvernement américain est Derek Burney.[2] Selon le
Globe and Mail, cet ancien chef de cabinet de Brian Mulroney et
Mulroney lui-même ont été enrôlés par
le gouvernement Trudeau pour « ouvrir des portes »
à
Washington. Burney travaille présentement pour Norton Rose
Fullbright, une des plus grandes firmes d'experts-conseils du monde.
Le 24 janvier, Burney a demandé au
gouvernement libéral de Justin Trudeau de considérer
d'étendre le contrôle américain sur l'espace
aérien et le territoire du Canada par le biais de NORAD et
d'amener le Canada à accepter de confier une fois pour toutes
son territoire aux États-Unis pour qu'ils y installent leurs
missiles et leurs
capteurs au nom de la « protection du Canada ».
Dans une entrevue au réseau CBC, Burney a dit
que « nous avons bien réagi aux attentats du 11
septembre, mais c'était quelque chose de spontané et de
volontaire. Il n'y avait pas d'arrangements déjà en place
pour permettre à tant d'avions américains d'atterrir
à Terre-Neuve. Cela s'est fait simplement en vertu du
caractère de notre
relation. On ne devrait plus considérer ces choses comme allant
de soi. Peut-être que nous devrions codifier les choses un peu
plus. » En fait, le jour où les tours jumelles de
New York on été attaquées, tout le trafic
aérien aux États-Unis et au Canada a été
arrêté. En plus, les avions de combat canadiens et
américains ont été mobilisés
d'urgence pour escorter les avions jusqu'à leur atterrissage,
ceux notamment qui étaient considérés comme des
cibles d'attaques possibles. Ce à quoi Burney se
réfère quand il parle de quelque chose de «
spontané et volontaire » n'est pas très clair.
Le ministre de la Défense Harjit Sajjan a donné une
idée de la direction que prennent les
choses quand il a répondu à une série de questions
à la Chambre des communes le 30 janvier, l'une du ministre
libéral de la Citoyenneté et l'autre d'un
député conservateur, sur ce qui s'est produit dans
l'espace aérien du Canada le 11 septembre 2001. Les
questions portaient entre autres sur la provenance des avions de
chasse, à savoir s'ils faisaient partie des avions
alloués au commandement de l'OTAN ou à celui de NORAD.
Sajjan a dit que ce jour-là, NORAD « a pris le
contrôle » de l'espace aérien du Canada. Que ce soit
l'un ou l'autre, il est clair qu'il y a des choses qui sont
décidées derrière des portes closes en ce qui
concerne NORAD qui montrent que le territoire et l'espace aérien
du Canada sont de plus en plus mis à la disposition des
préparatifs de guerre des États-Unis. Les remarques de
Burney indiquent que le Canada, qui est déjà à
100% sous commandement américain, va être utilisé
d'une manière que les Canadiens désapprouvent.
Burney a aussi dit que le Canada devrait se joindre au
système continental américain de défense
antimissile et que cela constituerait un « terrain
d'entente » permettant au Canada d'être « plus
présent à la table ».
« La Corée du Nord possède la
capacité de lancer un missile aussi loin qu'en Amérique
du Nord, a-t-il dit. Pourquoi ne pas nous asseoir
à la table et explorer la perspective de nous joindre aux
Américains ; pourquoi ne pas rénover le NORAD avec
quelque chose qui va nous protéger contre les menaces
du XXIe siècle de
la même manière que NORAD nous a aidés à
nous défendre au XXe siècle ? »
L'élite au pouvoir au Canada n'a pas attendu
l'élection de Trump pour préparer le terrain afin que le
Canada se joigne au programme américain de défense
antimissiles balistiques. Dès avril 2016, l'examen de la
politique de défense des libéraux de Justin Trudeau a
été présentée comme l'occasion de
réexaminer l'engagement du Canada
dans le programme de défense antimissiles balistiques des
États-Unis, de se demander, compte tenu des « technologies
et des menaces changeantes » si le Canada ne devrait pas
revoir sa décision de 2005 de ne pas s'y joindre. Bill
Graham, qui était le ministre des Affaires
étrangères du Canada quand cette décision a
été prise, est
maintenant un des principaux promoteurs du déploiement des
missiles américains au Canada.
En 2014, Graham a dit dans une
intervention devant un comité du Sénat que le
gouvernement avait dû dire non à une participation parce
que les Canadiens avaient une opinion négative de George Bush.
« Si cela avait été le président Obama qui
l'avait demandé à sa manière, qui sait si nous
n'aurions pas dit oui »,
avait-il dit. En ce moment, l'incertitude et le chaos qui sont
créés par la présidence de Trump sont
utilisés comme une occasion de semer le doute et la peur et
d'amener le Canada à conclure de tels arrangements aussi
rapidement que possible sous prétexte d'apaiser les
États-Unis. Le problème auquel l'élite au pouvoir
fait face c'est que les Canadiens ont dit clairement et de façon
répétée qu'ils ne veulent pas que leur pays soit
une base pour les missiles américains mais bien une zone de
paix.
Notes
1. On trouvera des articles de
référence sur les projets de loi C-21 et C-23 dans les
articles «
De
nouvelles
mesures
menaçantes
sont
déposées
par
le gouvernement Trudeau » et « Le Canada
s'enfonce dans une voie de trahison »
2. Burney a été chef de cabinet au
bureau du premier ministre Brian Mulroney et il a été
ambassadeur du Canada aux États-Unis de 1989
à 1993 et a joué un rôle de premier plan dans
les négociations qui ont mené à l'Accord de
libre-échange nord-américain (ALÉNA).
En 1993, il a été
nommé président et chef de la direction de Bell Canada
International (BCI). De 1999 à 2004, il a
été président et chef de la direction de CAE Inc.,
une grande enterprise de l'industrie aérospatiale militaire et
civile basée au Canada.. Burney est une figure de proue de
l'État canadien, ayant dirigé l'équipe de
transition conservatrice suite
à l'élection fédérale de 2006 et ayant
été nommé en octobre 2007 par le premier
ministre Stephen Harper pour être membre du Groupe d'experts
indépendant sur le rôle futur du Canada en Afghanistan.
Les préparatifs de guerre
dangereux des États-Unis en Europe
Des milliers de soldats américains
entrent en Pologne
- Margaret Villamizar -
Manifestations lors de la réunion de l'OTAN à Varsovie en
Pologne le 9 juillet 2016
Le 9 janvier 2017 entre 3 500
et 4 000 soldats de l'armée
américaine ont pénétré en Pologne dans le
cadre d'un arrangement qui
permettra aux troupes des États-Unis d'y être
déployées sur une base «
continue », c'est-à-dire, sur une base permanente.
Dans le cadre de son
opération « Atlantic
Resolve », les États-Unis déploieront leurs
forces successivement sur
une période de neuf mois en Pologne et en d'autres parties de
l'Europe
de l'Est, ou ce que l'OTAN appelle son flanc oriental. On rapporte que
pour l'instant les troupes américaines doivent se
déployer à travers la
Pologne, ainsi que dans les États baltes, la Roumanie, la
Hongrie et la Bulgarie pour s'entraîner avec les troupes locales.
Avec
les soldats qui constituent trois équipes de combat de brigades
blindées, les États-Unis ont expédié
« un ensemble complet de chars et
d'artillerie » et plus de 2 500 «
véhicules militaires » en Pologne. Le
déploiement a été annoncé l'an dernier par
l'administration Obama.
Bien que l'on dise beaucoup de choses sur
l'encerclement de la
Russie par les troupes des États-Unis et de l'OTAN, il est
important de
noter que les États-Unis reprennent de plus en plus le
territoire de
pays souverains en Europe au nom de dissuader la Russie. Non seulement
cela représente-t-il une menace pour la Russie et son peuple
mais
aussi pour les peuples d'Europe orientale dont les gouvernements
mettent leurs pays au service des préparatifs de guerre
américains. Le
stationnement permanent des militaires américains dans ces pays
signifie qu'au nom de la sécurité des troupes
américaines, et d'autres
troupes et de l'équipement de l'OTAN, il y aura une
intensification de
la
criminalisation de tous ceux qui n'acceptent pas que leur territoire
soit utilisé au service de la guerre. En outre, les militaires
américains interviendront directement dans les affaires de ces
pays au
nom de la protection de l'intérêt national des
États-Unis.
Alors que la plupart des troupes sont arrivées
directement en
Pologne à partir des États-Unis, d'autres avec des
équipements, sont
arrivés en Allemagne au port de Bremerhaven puis ont
voyagé en convoi
routier à travers l'Allemagne jusqu'en Pologne.
Des manifestations les ont accueillis à
Bremerhaven où des gens ont
marché dans les rues de la ville, avec des pancartes et des
bannières
sur lesquels on pouvait lire : « Pas de déploiement
de l'OTAN ! Mettons
fin à la marche militariste contre la Russie ! »
et « Hors de l'OTAN ».
En revanche, le gouvernement et les responsables
militaires
polonais ont accueilli les troupes américaines avec une fanfare,
organisant des pique-niques sous le thème « La Pologne
sécurisée » pour
tenter d'encourager les résidents à se mêler aux
soldats américains
ainsi qu'à leurs homologues polonais et à voir le
matériel militaire
qu'ils
avaient apporté. Tout cela vise à présenter le
peuple polonais comme
s'il voulait que son pays devienne une base américaine.
Le ministre polonais de la
Défense, Antoni Macierewicz, aurait dit
qu'un total de 7 000 soldats américains et troupes de
l'OTAN seraient
stationnés dans son pays au cours des prochaines années.
Il a déclaré
que les troupes américaines contribueront à assurer
« la liberté,
l'indépendance et la paix en Europe et dans le monde
entier » et que la Pologne était fière des
« efforts conjoints qui
garantissent la sécurité de l'Europe et des flancs
orientaux de
l'OTAN ». Lors d'une cérémonie de bienvenue,
il a également déclaré : «
Nous vous attendions depuis très longtemps, depuis des
décennies ».
Le commandant européen des États-Unis,
Curtis Scaparrotti, a
déclaré : « Aujourd'hui, marque le moment
crucial de la dissuasion et
de la défense européennes. Notre équipe de combat
de brigade blindée
tournante a traversé le sol allemand vers le sol polonais.
L'infrastructure et le soutien intégré européen
ont permis à nos forces
d'être
prêtes à se déployer rapidement si elles ont besoin
de dissuader une
agression russe. »
Le porte-parole du gouvernement russe, Dmitri Peskov, a
déclaré : «
Nous considérons cela comme une menace contre nous. C'est une
action
qui menace nos intérêts, notre sécurité,
c'est une troisième nation qui
augmente sa présence militaire près de nos
frontières en Europe et ce
n'est même pas une nation européenne. Mille
ou 10 000 - nous parlons d'une augmentation de la
présence militaire. »
En avril, les États-Unis enverront
également un escadron de leur 2e
régiment de cavalerie au nord-est de la Pologne en tant que
«
contribution » aux opérations de l'OTAN dans la
région. Alors que le déploiement du 9 janvier n'est pas
fait sous le commandement de l'OTAN, le déploiement d'avril
prochain l'est. Lors de son sommet de Varsovie en
juillet, l'OTAN a annoncé son intention de placer au
début de 2017
quatre brigades multinationales d'environ 1000 soldats chacune,
ainsi
qu'une série de chars, d'autres véhicules blindés
et des drones dans
les États baltes et la Pologne. Lors d'une réunion des
ministres de la
Défense de l'OTAN en octobre, des troupes de la
Grande-Bretagne et de la Roumanie rejoindraient en Pologne une brigade
de l'OTAN dirigée par les États-Unis. Des troupes de
plusieurs autres
pays rejoindraient des brigades stationnées en Lituanie
(commandées par
l'Allemagne), en Estonie (commandées par la Grande-Bretagne) et
la
Lettonie (commandées par le Canada).[1]
Il faut souligner que l'arrivée de milliers de
forces américaines
coïncide avec la construction à Redzikowo, en Pologne,
d'une batterie
américaine de défense antimissile balistique Aegis
Ashore. La Pologne
et la Lituanie entourent l'enclave russe de Kaliningrad Oblast, un port
de la mer Baltique qui abrite la flotte russe de la Baltique et qui est
son seul port européen en eaux libres (avec l'eau qui ne
gèle pas en hiver). Il a été signalé que la
brigade de l 'OTAN
qui sera stationnée
dans le nord-est de la Pologne et dirigée par les États
-Unis sera
proche de ce que les militaires des États-Unis appellent «
l'écart de
Suwalki », situé à 65 km
équidistants de Kaliningrad et de la
Biélorussie.
En novembre, la BBC a rapporté que le
président du comité
de défense Viktor Ozerov avait déclaré que des
missiles Iskander et
des missiles sol-air S 400 ont été
déployés à Kaliningrad pour contrer
le bouclier antimissile américain projeté en Europe de
l'Est.
Autres déploiements de troupes
américaines en Europe
Le 16 janvier 330 marines américains sont
arrivés à la base norvégienne de Vaernes. Comme LML l'a rapporté en
novembre, selon le Marine Corps Times,
l'armée
américaine
a déjà «
pré-positionné des milliers de pièces
d'équipement, y compris des chars d'assaut M1A1 Abrams dans les
grottes norvégiennes pour appuyer 15 000 marines pendant un mois
d'opérations de combat ». Le déploiement en
Norvège est
d'un an, impliquant deux
rotations de six mois. Pour la première fois depuis la Seconde
Guerre
mondiale, les soldats norvégiens ont affirmé que la
présence de troupes
étrangères sur le sol norvégien était une
chance pour les marines d'acquérir de l'expérience en
matière de guerre
d'hiver, y compris manoeuvrer avec des skis et survivre dans un
environnement arctique. Le général de division Niel E.
Nelson,
commandant des forces américaines des Corps des Marines de
l'Europe et
de l'Afrique, a déclaré l'année dernière
qu'une présence maritime en
Norvège « augmenterait la capacité de l'OTAN de
rassembler et
d'employer rapidement des forces dans le nord de l'Europe ».
La Norvège
est une nation arctique dont l'extrémité nord borde
l'oblast russe de
Mourmansk dans l'Arctique. Mourmansk est où la flotte du nord
russe est
basée. En attendant, on signale également qu'à la
fin du
mois de mars, les États-Unis prévoient placer une brigade
aérienne de
combat comprenant environ 10 hélicoptères
Chinook, 50 hélicoptères
Black Hawk, 1800 hommes et un bataillon avec 24
hélicoptères d'attaque
Apache et 400 soldats en Allemagne, ainsi qu'un nombre
d'aéronefs
destinés à être utilisés en Lettonie,
en Roumanie et en Pologne.
La porte-parole du ministère russe des Affaires
étrangères, Maria
Zakharova, a déclaré que les États-Unis «
investissent activement dans
le développement d'infrastructures militaires et le potentiel de
déploiement rapide des principales unités militaires
proches des
frontières russes, y compris la mise à jour du
réseau des aérodromes où
les
grands avions de transport des États-Unis pourraient
atterrir ». Elle a
également fait référence à un
dépôt
d'armes que les États-Unis ont récemment
réorganisé aux Pays-Bas « pour
héberger une brigade de véhicules blindés
lourds » et à une
installation similaire qu'ils ont l'intention de créer en
Belgique
ainsi que deux autres en Allemagne.
Zakharova a déclaré, au sujet du
stationnement permanent en Europe de troupes et d'équipement des
États-Unis et de l'OTAN, que tout cela est « dans le
contexte d'un développement unilatéral et sans
restriction du potentiel des systèmes américains de
défense antimissile en Europe, qui exercent une influence de
plus en plus déstabilisatrice sur la sécurité
européenne et mondiale ainsi que la modernisation des armes
nucléaires américaines déployées sur le
territoire d'autres pays de l'OTAN. »
1. LML, édition du 12
novembre 2016
Information sur les décrets
présidentiels américains
« Améliorations à la
sécurité frontalière et à l'application des
lois en matière d'immigration »
Le décret du 25 janvier intitulé
« Améliorations à la sécurité
frontalière et à l'application des lois en matière
d'immigration » comprend diverses mesures, dont deux sont la
construction de nouveaux camps de détention ou de concentration
le long de la frontière avec le Mexique et le prolongement du
mur frontalier. Le décret
était justifié par l'affirmation selon laquelle «
parmi ceux qui entrent illégalement, il y a ceux qui cherchent
à nuire aux Américains par des actes de terreur ou de
conduite criminelle. L'immigration illégale constitue un danger
évident et présent pour les intérêts des
États-Unis ».
L'ordonnance stipule que «
la politique du pouvoir exécutif consiste à a)
sécuriser la frontière au sud des États-Unis par
la construction immédiate d'un mur physique sur la
frontière méridionale, surveillée et
appuyée par du personnel adéquat ... » et
« b) détenir les personnes appréhendées
soupçonnées de violer les lois fédérales ou
d'État, y compris la loi fédérale sur
l'immigration, en attendant la poursuite du processus relatif à
ces violations ».
L'appel pour la construction du mur a été
rejeté des deux côtés de la frontière et la
réponse du président du Mexique a été
d'annuler une visite prévue à la Maison-Blanche.
La détention de personnes simplement
soupçonnées de violer les lois sur l'immigration a servi
à plusieurs reprises de prétexte pour imposer un
gouvernement de pouvoirs de police en augmentant le profilage raciste
par le gouvernement et en poursuivant les gens coupables d'aucun crime
et les activistes s'opposant à ces attaques. Le recours à
la suspicion plutôt qu'à la cause probable signifie
également que les actions sont arbitraires, soumises à la
discrétion des autorités policières
concernées. Le décret met en place 5 000
nouveaux agents de la patrouille frontalière et va tripler le
personnel du Service de contrôle de l'immigration et des douanes
(Immigration and Customs
Enforcement- ICE) de 6 000 à 18 000 agents.
Le décret prévoit également la
construction de plus de camps de concentration pour les immigrants, y
compris les enfants, déclarant que « a) Le
secrétaire prend toutes les mesures appropriées et alloue
toutes les ressources légalement disponibles pour construire,
exploiter, contrôler ou établir des contrats pour
construire, opérer ou contrôler des
installations afin de détenir des étrangers près
de ou à la frontière terrestre avec le
Mexique ». En outre, « Le secrétaire prend
immédiatement toutes les mesures appropriées pour assurer
la détention des étrangers appréhendés pour
des violations de la loi sur l'immigration en attendant le
résultat de leur procédure de renvoi. » Le
secrétaire doit également fournir de nouvelles directives
pour promouvoir la détention et mettre fin à la «
capture et libération » des personnes
considérées comme n'étant pas une menace et en
attente de la détermination de leur statut.
Cela va à l'encontre du fait que
légalement, les violations de la loi sur l'immigration, telles
que l'entrée pour la première fois dans le pays sans la
documentation ou la violation d'un visa par un séjour
indûment prolongé, sont toujours considérées
comme des violations civiles et non criminelles. C'est pourquoi le
langage utilisé cible la violation
de ces lois. On ne parle pas d'un crime qui aurait été
commis. Cependant, la peine qui est exigée, soit la
détention automatique qui pourrait se prolonger pendant des
années en attendant le dénouement de chaque cas, est
conforme avec des crimes graves.
Comme l'indique l'ordonnance, il n'existe actuellement
aucun fonds pour construire ce mur infâme, les centres de
détention ou pour payer la forte augmentation du nombre
d'agents. Cela nécessitera des crédits du Congrès.
À cet égard, le dénouement n'est pas assuré
mais, ce qui est certain, c'est que Trump est en train de manoeuvrer
pour
tenir ses promesses électorales, alors que leur mise en oeuvre
effective reste incertaine, surtout en raison du nombre de
contestations juridiques que ces mesures ont déclenchées,
en plus de l'opposition qui se pointe déjà au
Congrès, sans escompter les marchandages avec toute la latitude
voulue de la part de tous les partis impliqués dans l'atteinte
d'objectifs convoités.
Dans ce même ordre d'idées, le
décret présidentiel ouvre également la voie
à un renforcement de l'action de l'exécutif dans le cas
où le Congrès ne fournirait pas de fonds. Comme le disait
Trump dans son discours d'inauguration : « Aujourd'hui, nous
ne transférons pas seulement le pouvoir d'une administration
à une autre, ou d'un
parti à un autre - mais nous transférons le pouvoir qui
est à Washington, D.C. et nous vous le remettons à vous,
le peuple américain. De cette façon, toute opposition du
Congrès ou des élus peut être de manière
générale rejetée par Trump, au nom du peuple.
Les villes sanctuaires et le conflit croissant entre
les autorités fédérales et étatiques
Manifestation à Philadelphie en novembre 2016 à la
défense des villes sanctuaires
Le décret du 25 janvier concernant les
villes sanctuaires, intitulée « Améliorer la
sécurité publique à l'intérieur des
États-Unis », est révélateur de la
direction qu'emprunte la présidence de Trump, qui consiste
à s'appuyer sur l'impunité et des actes arbitraires. Il
répète que les immigrants sans papiers « et ceux
qui dépassent ou
transgressent autrement les conditions de leurs visas
représentent une menace importante pour la
sécurité nationale et la sécurité
publique ». Il affirme que les juridictions qui ont
déclaré partout aux États-Unis des sanctuaires
« ont causé un dommage incommensurable au peuple
américain et au tissu même de notre
République ». Les deux déclarations sont
faites sans aucune information pour étayer ces
allégations.
L'ordonnance ressuscite deux programmes, 287 (g)
et les communautés sécurisées, qui ont
été utilisés par les précédentes
administrations Bush et Obama pour forcer les autorités locales
et étatiques sous autorité fédérale
à participer à l'application de la loi
fédérale sur l'immigration. Au fil du temps, les deux
programmes ont été rejetés
comme nuisibles par de nombreux États, comme New York et la
Californie, et les juridictions locales. Beaucoup de
représentants des forces policières locales et des
comtés s'y sont publiquement opposés, disant qu'ils
nuisaient aux relations communautaires et créaient de la peur,
et non de la sécurité. Des actions de masse
répétées par les
communautés d'immigrants et en général dans les
villes ont dénoncé les deux programmes visant à
accroître le profilage raciste et les attaques par le
gouvernement, en visant injustement surtout les travailleurs et en
déchirant les familles. Il s'agissait notamment de
déporter des millions de personnes, la majorité d'entre
elles coupables d'aucun crime
ou seulement de violations mineures, comme des violations des
règlements de la circulation.
Trump tente de ressusciter
les deux programmes dans le cadre des efforts continus du
fédéral d'unifier les nombreuses agences de police aux
États-Unis sous commandement fédéral et
d'éliminer toutes les autorités concurrentes qui
remettent en question la capacité des oligopoles de prendre en
charge les services et les marchés concernés. C'est une
tâche ardue mais nécessaire pour ceux qui ont
usurpé le pouvoir exécutif aux États-Unis dans des
conditions où un gouvernement de pouvoirs de police a
été imposé. Pour ce faire, l'ordonnance octroie
également un large pouvoir discrétionnaire à
l'exécutif :
« b) Selon la mesure permise par la loi et avec
le consentement des fonctionnaires nationaux ou locaux, selon le cas,
le secrétaire prend les mesures appropriées, par le biais
d'accords conclus en vertu de l'article 287 g) de la Loi sur
l'immigration et la naturalisation (INA), ou sinon, d'autoriser les
fonctionnaires locaux et des États
chargés d'appliquer la loi, selon que le secrétaire les
juge qualifiés et conformes, d'exercer les fonctions d'agents de
l'immigration dans le cadre d'enquêtes, d'arrestations ou de
détentions d'étrangers aux États-Unis sous la
direction et le contrôle du secrétaire... »
L'ordonnance prévoit expressément le
blocage des fonds fédéraux pour les juridictions locales,
de comté et d'État qui refusent de se conformer à
l'ordonnance exécutive, offrant de nouveau un large pouvoir
discrétionnaire à l'exécutif : « Le
procureur général et le secrétaire, à leur
discrétion et selon des mesures compatibles avec la loi,
vont s'assurer que les juridictions qui refusent
délibérément de se conformer à la
réglementation fédérale américaine
intitulée Title 8, article 1373,
(juridictions sanctuaires) ne soient pas admissibles à recevoir
des subventions fédérales, sauf si le procureur
général ou le secrétaire juge cela
nécessaire aux fins d'application de la
loi. À sa discrétion et selon des mesures conformes
à la loi, le secrétaire a l'autorité de
désigner une juridiction en tant que juridiction
sanctuaire. »
L'ordonnance appelle également à rendre
publique, une fois par semaine, « une liste exhaustive des gestes
criminels commis par des étrangers et toute juridiction qui a
ignoré ou a manqué autrement d'honorer toute demande de
maintien en détention à l'égard de ces
étrangers ». Les demandes de maintien en
détention sont les demandes
faites par les autorités fédérales aux
fonctionnaires locaux de détenir des personnes qu'ils auraient
autrement libérées, souvent parce que les accusations ont
été abandonnées. Les gestes criminels ne sont pas
non plus des condamnations, de sorte que la liste peut être
utilisée pour cibler les personnes arrêtées ou pour
des violations mineures. Elle
favorise également le profilage par le gouvernement, rendant
publiques uniquement les activités des immigrants dans des
conditions où le gouvernement a injustement accusé et
criminalisé les travailleurs et les personnes qui
résistent aux attaques.
La liste publique et le blocage des fonds sont un moyen
d'humilier sur une vaste échelle les immigrants et les
fonctionnaires municipaux et des comtés, tout en justifiant
toute autre action fédérale.
Selon les experts en droit
de l'immigration, il existe au moins trois programmes financés
par le gouvernement fédéral qui peuvent être
bloqués sans l'approbation du Congrès : le Programme
de subventions d'aide juridique à la mémoire d'Edward
Byrne (JAG), le programme de services policiers communautaires (COPS)
et le Programme
d'aide aux étrangers reconnus coupables d'actes criminels
(SCAAP), qui sont tous administrés par le ministère de
la Justice.
Ce n'est pas clair si tous ces fonds vont être
coupés puisqu'ils concernent tous l'application de la loi. Ce
n'est pas non plus certain si le Congrès appuiera la
réduction des autres fonds fédéraux.
Déjà, il y a des plans des fonctionnaires locaux pour
contester la constitutionnalité du décret
présidentiel.
Toutefois, dans les conditions d'un gouvernement de
pouvoirs de police où le gouvernement des lois a
été essentiellement éliminé, il reste
à voir si l'exécutif se soumettra aux décisions
des tribunaux. Obama a déjà montré que les
décisions de la Cour suprême, comme celles concernant
Guantánamo, ne seraient pas respectées. Trump est
susceptible d'aller plus loin. C'est le cas des agents des douanes dans
les grands aéroports, y compris Los Angeles, Chicago, JFK
à New York et Dulles à Washington, qui ne respectent pas
les ordonnances judiciaires interdisant l'expulsion de ceux qui ont des
visas ou des cartes vertes.
Les autorités locales rejettent l'ordonnance de
Trump
de violer les sanctuaires
Le fait que les décrets présidentiels
aient pour effet d'intensifier les conflits entre les fonctionnaires
fédéraux et les fonctionnaires locaux et des États
est devenu évident par la réponse des maires et d'autres
fonctionnaires. Le 25 janvier, le maire de Los Angeles, Eric
Garcetti, a déclaré dans un communiqué de presse
que le fait de «
diviser les familles et couper le financement à n'importe quelle
ville - en particulier Los Angeles, où 40 % des
marchandises du pays entrent aux États-Unis par notre port et
plus de 80 millions de passagers ont transité par notre
aéroport l'année dernière - met en péril la
sécurité personnelle et la santé économique
de notre nation
tout entière. Ce n'est pas la voie à suivre pour les
États-Unis. »
Le procureur général de New York, Eric
Schneiderman, a déclaré : « J'exhorte le
président Trump à révoquer tout de suite cette ce
décret exécutif. S'il ne le fait pas, je ferai tout ce
qui est en mon pouvoir pour le combattre. » Le maire de New
York, Bill de Blasio, a déclaré : « Nous
allons défendre tous nos résidents, peu d'où
ils viennent, quel que soit leur statut. »
« Nous allons demeurer une ville
sanctuaire », a déclaré le maire de Chicago,
Rahm Emanuel, lors d'une conférence de presse.
Le décret présidentiel restreignant
l'entrée des ressortissants étrangers et des
réfugiés
- Sam Heaton -
Une des nombreuses manifestations aux aéroports
américains le 28 janvier
(Aéroport JFK de New York)
Le décret présidentiel du 27 janvier
intitulé « Protection contre l'entrée de
terroristes étrangers aux États-Unis »
interdit l'entrée à la plupart des citoyens provenant de
sept pays (Iran, Irak, Lybie, Somalie, Soudan, Syrie et Yémen)
pour 90 jours, suspend indéfiniment le programme pour les
réfugiés syriens et suspend
l'acceptation de tout réfugié pour 120 jours.[1] Depuis que le décret a
été annoncé il y a eu de grandes manifestations
partout aux États-Unis et dans le monde pour le condamner comme
une mesure déstabilisatrice, belliciste, raciste et destructive.
Cela comprend les manifestations dans les principaux
aéroports du pays et devant les ambassades américaines
partout dans le monde.
On avait d'abord dit que ce
serait une interdiction générale pour tout citoyen
provenant de ces sept pays qui ne sont pas citoyens américains.
Le jour où le décret a été signé les
médias ont fait état de détentions et de
déportations de personnes en transit, dont plusieurs qui avaient
un visa valide et une adresse permanente. Dans les jours
précédant le décret, le visa de citoyens des sept
pays a été subitement révoqué et on leur a
interdit de revenir aux États-Unis. Le 28 janvier, Gillian
Christensen, porte-parole intérimaire du département de
la Sécurité intérieure, affirmait dans un courriel
à l'intention des médias que le décret «
interdira les détenteurs d'une carte verte (avec
résidence permanente) ». Le même jour, un juge
de niveau fédéral de New York a accueilli la demande de
l'Union américaine pour les libertés civiles d'une
suspension à l'échelle du pays d'une partie du
décret présidentiel afin d'arrêter la
déportation des gens qui avaient été
détenus dans les aéroports même s'ils
étaient en possession de visas valides.
Le 29 janvier, le chef de cabinet de la Maison-Blanche
Reince Priebus a dit qu' « en ce qui concerne les
détenteurs d'une carte verte, ils ne seront pas affectés
par la nouvelle mesure », ajoutant qu'ils seront
évalués au cas par cas. Le 2 février, un juge
fédéral de Boston a refusé de maintenir
l'interdiction des expulsions. Le même jour, en réponse
à une poursuite intentée par deux frères provenant
du Yémen, un juge de Virginie a ordonné à la
Maison-Blanche de lui fournir une liste de toutes les personnes
à qui on a interdit l'entrée aux États-Unis d'ici
le 9 février. Un avocat du département de la Justice a
dit dans la salle de cour de Virginie que plus de 100 000 visas ont
été révoqués jusqu'à maintenant,
alors que le département d'État a émis un
communiqué disant qu'il s'agirait de moins de 60 000 personnes.
Puis le 3 février le juge James L. Robart
de Seattle a émis une ordonnance temporaire qui suspend
l'application du décret sur les déplacements et les
restrictions faites aux réfugiés en attente d'un jugement
dans la poursuite lancée par le procureur général
de Washington Bob Ferguson. Un porte-parole du Homeland Security a dit
aux
médias que l'ordonnance n'aurait aucun effet immédiat
puisque tous les visas émis pour les ressortissants des sept
pays avaient déjà été annulés. Le
département d'État a annoncé le 4
février qu'il renversait l'annulation antérieure des
visas tandis que le secrétaire de presse de la Maison Blanche
annonçait que le département de la Justice «
demandera un sursis immédiat de cette ordonnance scandaleuse et
demandera que le décret du président soit
respecté ».
Selon le décret
présidentiel, le secrétaire d'État et le
secrétaire à la Sécurité nationale doivent
soumettre quatre rapports au président, le premier après
30 jours, le deuxième après 60 jours, le troisième
après 90 jours et le quatrième après 120 jours. Le
deuxième
rapport comprendra une liste des pays devant être ajoutés
à
ceux visés par l'interdiction d'entrée. Cela comprendrait
notamment les pays qui ne fournissent pas aux États-Unis les
renseignements nécessaires (à préciser plus tard)
pour déterminer si la personne qui demande à entrer aux
États-Unis est vraiment qui elle dit être et n'est pas une
menace à la sécurité nationale ou à la
sécurité publique. Autrement
dit, le nombre de pays frappés par l'interdiction dépend
des demandes de renseignement que les États-Unis imposeront.
Certains gouvernements, comme ceux du Canada,
d'Australie, du Royaume-Uni, de Suède, de Suisse et d'Allemagne,
prétendent avoir reçu l'assurance que leurs citoyens qui
sont aussi citoyens d'un des sept pays visés pourront entrer aux
États-Unis. D'autres, comme la France, ont avisé leurs
citoyens qui sont également citoyens d'un des sept
pays visés à éviter les déplacements aux
États-Unis jusqu'à ce que les règles soient
précisées. La Confédération
générale du travail (CGT) de France a demandé
à ses membres qui travaillent à Air France de refuser de
desservir les vols en direction des États-Unis. « Oser
associer des ressortissants de sept pays, à majorité
musulmane, au terrorisme
est une provocation et une incitation à la haine »,
dit la centrale syndicale dans un communiqué. « Air France
a un devoir de soutien envers ses passagers, de toute confession et de
toute nationalité, et doit exprimer clairement son refus de se
plier à des mesures illégales. » Le
gouvernement d'Iran a réagi en interdisant l'entrée
à tous les
citoyens américains. Le 30 janvier, le parlement irakien a
appelé le gouvernement à « répondre par la
pareille à la décision américaine si la partie
américaine ne retire pas sa décision ».
Le caractère déstabilisateur et
belliciste du décret présidentiel est évident par
les pays qu'il cible. Tous les pays visés sont la cible de
l'ingérence et de campagnes de changement de régime par
les deux dernières administrations américaines, avec
bombardements, invasions et occupations.
Le 25 janvier, deux jours avant la signature du
décret, les forces spéciales de la marine
américaine ont effectué des frappes au Yémen qui
ont fait 30 morts, dont 10 femmes et enfants. Le 3
février, les États-Unis ont imposé des sanctions
à douze entreprises, dont des entreprises iraniennes, une
chinoise et les autres du
Liban et des Émirats arabes unis, et à 13 individus
de différentes nationalités pour supposée
complicité avec le programme de défense de l'Iran. Le
conseiller de la Maison-Blanche en matière de
sécurité nationale Michael Flynn fait de fausses
affirmations dans un communiqué, à savoir que «
l'Iran est le plus grand promoteur du terrorisme » et qu'il
« continue de menacer les États-Unis ». Il affirme
que « le temps est révolu où nous fermions les yeux
devant les actions hostiles et belligérantes de l'Iran envers
les États-Unis et la communauté mondiale ». Le
ministre des Affaires étrangères de l'Iran, Mohammad
Javad Zarif, a répondu : « L'Iran n'est pas
impressionné par les menaces, car nous tirons notre
sécurité de notre peuple. Nous n'utiliserons pas nos
armes contre les autres, sauf pour nous défendre. »
Note
1. Des sept pays visés, seule la Syrie est
nommée dans le décret présidentiel. Pour le reste
il n'y a qu'une référence à « des pays
d'intérêt particulier » et « aux
étrangers provenant de pays mentionnés dans
l'article 217(a)(12) de la loi sur l'immigration et la
nationalité ». L'article en question
parle de l'Irak et de la Syrie et « de tout pays ou toute
région d'intérêt désigné par le
secrétaire à la sécurité
intérieure ». On estime que 500 000
résidents permanents des États-Unis sont des citoyens des
sept pays et que 40 % des réfugiés aux
États-Unis proviennent de ces pays.
Les sept pays ont été
désignés par l'administration précédente.
Un projet de loi de décembre 2015 comprenait la Terrorist
Travel
Prevention
Act qui voit à l'application des
restrictions au programme d'exemption de visa qui permet à des
citoyens de 38 pays de séjourner aux États-Unis
pendant moins de 90 jours
sans visa. La loi en exclut quiconque est allé en Iran, en
Syrie, au Soudan ou en Irak au cours des cinq années
précédentes ou détient une double
citoyenneté de l'un de ces pays. Puis en
février 2016 l'administration Obama a ajouté par
décret présidentiel la Libye, la Somalie et le
Yémen à la liste. Dans une ébauche du
décret Trump, la liste
des pays dont les citoyens sont interdits d'entrée aux
États-Unis est basée sur la Terrorist Travel
Prevention Act.
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