Le Marxiste-Léniniste

Numéro 139 - 19 novembre 2016

99e anniversaire de la Grande Révolution socialiste d'Octobre

La naissance du nouveau

1918


1927


1930


1932

1937

1947

Affiches marquant les anniversaires du pouvoir des Soviets
(Cliquer sur l'image pour agrandir)

99e anniversaire de la Grande Révolution socialiste d'Octobre
La naissance du nouveau
Le léninisme: une idéologie indispensable pour ouvrir la voie au progrès de la société - Hardial Bains
La nécessité de l'analyse des conditions contemporaines - K.C. Adams



99e anniversaire de la Grande Révolution socialiste d'Octobre

La naissance du nouveau


Célébration du 99e anniversaire de la Grande Révolution d'Octobre à Samara, la sixième plus grande ville de Russie, le 7 novembre 2016

Le 7 novembre marquait le commencement de l'année du centenaire de la Grande Révolution socialiste d'Octobre 1917 sous la direction du grand Lénine. La Révolution d'Octobre a ébranlé le monde et signalé la naissance d'un monde nouveau. Elle a mis fin à la Première Guerre mondiale, cette guerre horrible entre pays impérialistes pour le repartage du monde entre eux.

La Révolution d'Octobre a créé le premier État socialiste et les conditions nécessaires au développement du pouvoir soviétique. Ce pouvoir a fait échec à l'intervention de quatorze pays, dont le Canada, qui avaient entrepris de renverser le pouvoir politique et étatique saisi par la classe ouvrière et ses alliés en Russie. Sur la base de ce pouvoir, le socialisme a été construit de façon tout à fait spectaculaire en Russie. Parmi ses réalisations on compte la création de l'Union des républiques socialistes soviétiques (URSS) en 1922, la réunification des nations de l'ancien empire russe, l'industrialisation du pays à une vitesse sans précédent et, en 1936, la proclamation de ce qu'on a appelé la Constitution de Staline, la constitution la plus démocratique et la plus moderne que le monde ait connue. L'Union soviétique s'est plus tard méritée une place d'honneur dans les annales de l'histoire pour avoir écrasé le fascisme nazi et le militarisme japonais durant la Deuxième Guerre mondiale, la lutte la plus héroïque que l'humanité ait connue jusqu'à présent.

C'est pourquoi la Grande Révolution socialiste d'Octobre est devenue un événement d'une importance historique colossale. Bien que l'union des peuples et le projet d'édification nationale nés de cette révolution n'existent plus, la voie tracée par cette révolution pour la création du nouveau continue de guider tous celles et ceux qui sont engagés dans la même lutte aujourd'hui.

Après l'effondrement de l'Union soviétique et des anciennes démocraties populaires, des réformes réactionnaires ont été instituées dans ces pays et ailleurs dans le monde et le repli de la révolution a commencé. Le vieux monde est devenu bravache et il s'est convaincu que le cauchemar de 1917 était chose du passé. Or, les produits de la restauration du capitalisme et de l'état de droit bourgeois dans l'ancienne Union soviétique et la brutalité de l'offensive antisociale capitaliste menée sous l'enseigne de la mondialisation et du libre-échange sont si éloignés de la liberté, de la démocratie et des droits humains promis que le monde est maintenant aux prises avec un autre monstre, un Béhémoth, qui assume la forme de pouvoirs policiers harnachés directement par les oligopoles et leur nouvelle figure de proue qui occupera bientôt la présidence des États-Unis. Dans cette situation remplie de dangers, l'expérience acquise par le prolétariat et les peuples combattants du monde à créer le nouveau tel qu'incarné dans la Grande Révolution d'Octobre est loin de s'être dissipée. Ce qui s'est produit dans l'ancienne Union soviétique et dans les anciennes démocraties populaires est une expérience précieuse pour les peuples du monde qui cherchent aujourd'hui une issue à la crise dans laquelle les puissances impérialistes ont plongé l'humanité.

L'année du centenaire de la Grande Révolution socialiste d'Octobre est l'occasion de revisiter cette expérience dans la perspective du présent, de retourner dans le passé pour mieux discerner la voie vers l'avant pour l'humanité aujourd'hui. Depuis l'effondrement de l'URSS, la bourgeoisie impérialiste a réussi à imposer son état de non-droit au monde entier. Les conflits actuels sont sans précédent et les conditions dans lesquelles les peuples se retrouvent se sont beaucoup aggravées. Dans les pays où domine la démocratie impérialiste, le peuple a été complètement privé de pouvoir et les vieilles façons de légitimer le pouvoir bourgeois par les élections sont en crise. Aujourd'hui l'anarchie et la violence dominent toutes les sphères de la vie humaine. Les affaires économiques, politiques, sociales et culturelles sont privées du facteur humain/conscience sociale et la société est dominée par des buts antisociaux. On est témoin de la pauvreté abjecte à un pôle et la richesse obscène à l'autre pendant que sur une grande échelle le peuple est privé de tout droit de regard sur les affaires du corps politique.

De la révolution à la contre-révolution, l'histoire a ses tours et détours. En cette occasion, Le Marxiste-Léniniste exprime sa grande reconnaissance à la classe ouvrière et aux peuples qui ont accompli la Grande Révolution socialiste d'Octobre et donné naissance au nouveau. Nous sommes profondément convaincus que l'humanité défendra la cause de la Grande Révolution d'Octobre 1917, les premières salves annonçant l'aube du nouveau monde, et la portera à la victoire. L'humanité connaîtra d'autres révolutions comme celle dirigée par le grand Lénine, informée par les enseignements des classiques du marxisme-léninisme qui demeurent un guide vivant pour transformer les succès de l'humanité en victoire durable.

Le Parti communiste du Canada (marxiste-léniniste) profitera de l'année du centenaire de la Grande Révolution socialiste d'Octobre pour tenir des séminaires et des événements de tout genre afin de revoir et discuter de la signification de cet événement aujourd'hui. Nous appelons les travailleurs et les jeunes à diriger ces discussions et lançons l'appel à tous à s'y joindre.


Le léninisme: une idéologie indispensable pour ouvrir la voie au progrès de la société


Lénine proclame le pouvoir des Soviets à la réunion historique du Deuxième Congrès des Soviets de toute la Russie au quartier général des bolchevique à Saint-Petersbourg le 7 novembre 1917. (Détail du tableau « Lénine proclame le pouvoir des Soviets » de Vladimir Serov, 1947)

L'article qui suit est basé sur un manuscrit de 1994 de Hardial Bains. Il a été édité par le Comité central du PCC(M-L) pour en faire un article sur le 90e anniversaire de la Grande Révolution socialiste d'Octobre publié dans Le Marxiste-Léniniste le 7 novembre 2007.

***

La victoire de la Grande Révolution socialiste d'Octobre de 1917 en Russie fut le plus remarquable exemple de travail guidé par la conception du monde du léninisme. Elle prouva que pour que la classe ouvrière réussisse son projet d'édification nationale pour faire avancer la société, elle doit être guidée par la théorie la plus avancée à chaque étape de son développement, en partant de sa propre idéologie et conception du monde. Ce n'est pas un choix, c'est une nécessité. Tout individu, collectif ou mouvement ou parti politique qui n'a pas fait sienne la conception du monde du léninisme au début du XXe siècle a échoué, et en Europe beaucoup ont dégénéré en socialisme et chauvinisme européens.

Le léninisme n'était pas une idéologie singulière, extrémiste et gauchiste, pouvant être considérée comme aussi bonne ou mauvaise que les autres, que ce soit le libéralisme, la social-démocratie ou des variations de l'un et l'autre. Le léninisme fut l'idéologie de la Renaissance en son temps et espace, la conception du monde nécessaire pour répondre aux exigences du moment, pour s'attaquer aux problèmes politiques, sociaux et culturels du jour afin de faire avancer la société et ouvrir la voie au progrès. Le léninisme était l'extension naturelle de la conception du monde de la Renaissance de l'Europe du XVIIIe siècle et de l'idéologie marxiste du prolétariat international du XIXe siècle.

Une conception du monde de la Renaissance

Contre le Moyen-Âge, la Renaissance fut la conception du monde nécessaire pour guider la révolution industrielle, les projets d'édification nationale bourgeois en Angleterre et dans le nord de l'Europe et l'organisation et la victoire de la Révolution française de 1789 contre la classe dominante de propriétaires fonciers, le clergé et leurs forces politiques, intellectuelles et militaires sous l'auspice de l'État. L'État médiéval et sa conception du monde fondée sur le Droit divin des rois devaient être renversés pour que la société puisse progresser. Les découvertes scientifiques ne pouvaient se traduire en une pratique conséquente dans l'ensemble de la société et de l'économie en l'absence d'une idéologie qui reconnaît dans les contradictions internes la base du changement, du développement et du mouvement et considère les conditions externes comme des circonstances particulières. La conception du monde et la pensée de la Renaissance donnèrent son idéologie à la victoire du capitalisme sur le féodalisme, de la grande production industrielle sur la petite production, de la science sur la superstition et l'idéalisme et de l'organisation bourgeoise moderne basée sur la démocratie « du peuple » sur l'absolutisme, le pouvoir par décret et le Droit divin des rois. La conception du monde de la Renaissance prépara les conditions subjectives nécessaires à la résolution des contradictions internes devenues mures dans l'Europe médiévale, en particulier la contradiction principale entre les forces productives avancées et les rapports de productions dépassés. La contradiction interne de l'Europe médiévale, résolue par la révolution, correspond à la contradiction interne non résolue au Canada d'aujourd'hui, contradiction entre les forces productives socialisées avancées et les rapports de production privés, contrôlés par les monopoles et dépassés.

Le marxisme

Dans les conditions du développement du capitalisme du XIXe siècle, le marxisme représente le développement ultérieur de l'idéologie de la Renaissance expliquant que l'origine du profit est le temps de travail de la classe ouvrière dans la transformation des ressources naturelles ; que la lutte de classe est le moteur de la société et que la force dirigeante dans les conditions du capitalisme ne peut être que la classe ouvrière ; et que la lutte de classe de la classe ouvrière doit renverser le capitalisme et le remplacer par le socialisme. Le marxisme exposa les contradictions de la philosophie de l'époque en Europe et donna à la classe ouvrière et à l'humanité tout entière une conception du monde conséquente, le matérialisme dialectique et historique et la conclusion que « les philosophes n'ont fait qu'interpréter diversement le monde, ce qui importe, c'est de le transformer ». Le marxisme fut l'idéologie nécessaire de la période du capitalisme naissant, de la naissance de la classe ouvrière moderne et du développement des conditions objectives pour le remplacement du capitalisme par le socialisme, menant à l'émancipation de la classe ouvrière et à l'élimination des classes sociales et de la société de classes.

Le léninisme

Le léninisme fut l'idéologie de renaissance requise par la classe ouvrière dans les conditions du passage du capitalisme au stade de la propriété et du pouvoir monopolistes à la fin du XIXe siècle. Le capitalisme moderne est la fusion du capital industriel et bancaire formant le capital financier et menant à la création d'un État bureaucratique militarisé et à la naissance de l'impérialisme agressif. Les conditions objectives de la révolution prolétarienne ayant maintenant mûri, c'est la création des conditions subjectives qui devint nécessaire. Le léninisme apporta le guide scientifique et la conception du monde nécessaires pour accomplir cette tâche historique. Il était devenu nécessaire d'organiser la classe ouvrière en une force politique indépendante avec sa pensée, sa conception du monde, son quartier général, ses organisations de défense et sa vision d'un avenir socialiste affranchi du pouvoir des capitalistes et de leur État bureaucratique militarisé. Ce n'est qu'en Russie que le léninisme a guidé la classe ouvrière et la paysannerie avec conséquence et résolution, menant à la Grande Révolution socialiste d'Octobre de 1917.

Le communisme moderne

Dans les conditions du XXIe siècle, le communisme moderne est l'idéologie nécessaire. Aujourd'hui le communisme moderne est la théorie de renaissance basée sur la conception du monde requise par la classe ouvrière et le peuple pour guider leurs luttes jusqu'à la victoire. À moins que les individus, les collectifs et les mouvements et partis politiques ne fassent leur la conception du monde du communisme moderne et n'élaborent des définitions modernes pour tous les problèmes sociaux, politiques, économiques et culturels auxquels l'humanité est confrontée, la nécessité de changement ne peut être réalisée.

Le communisme moderne n'est pas une idéologie singulière, extrémiste et gauchiste, pouvant être considérée comme aussi bonne ou mauvaise que les autres, que ce soit le libéralisme, la social-démocratie ou des variations de l'un et l'autre. Le communisme moderne est l'idéologie de renaissance du temps et de l'espace présents, la conception du monde nécessaire pour répondre aux exigences du présent, pour s'attaquer aux problèmes politiques, sociaux et culturels d'aujourd'hui pour faire avancer la société et ouvrir la voie au progrès, menant à l'émancipation de la classe ouvrière et à l'élimination des classes sociales et de la société de classes à l'échelle mondiale. Le communisme moderne requiert un acte individuel de participation consciente à l'acte de découvrir pour bâtir l'alternative sur la base de la reconnaissance de la Nécessité de changement.

Le léninisme et la victoire de la Grande Révolution
socialiste d'Octobre

Le léninisme a construit une organisation politique de la classe ouvrière basée entièrement sur la nécessité de renverser l'État capitaliste et de le remplacer par un État socialiste pouvant préparer les conditions nécessaires à l'émancipation de la classe ouvrière. Le parti politique léniniste de la classe ouvrière mit au point des règles et des structures correspondant au niveau et aux besoins de la classe ouvrière dans le présent, notamment le centralisme démocratique, un esprit de sacrifice pour la cause de la classe ouvrière et de mépris de la trahison de la vision socialiste, et un sens de confiance que les travailleurs et les peuples sont leurs propres libérateurs. Le parti communiste léniniste fait tout en son pouvoir pour élever la pensée, la conception du monde et l'organisation des travailleurs et des paysans au niveau requis pour renverser le pouvoir de la classe capitaliste.

Le léninisme et la Révolution socialiste d'Octobre créèrent un modèle de communistes russes basé sur leur pratique révolutionnaire en lutte contre la classe capitaliste et l'élite dominante. Le léninisme a développé le marxisme dans les conditions du stade suprême du capitalisme, le stade de l'impérialisme et de la révolution prolétarienne. Le léninisme et l'activité révolutionnaire de la classe ouvrière et du peuple ont transformé en pratique le prolétariat russe en un continent avancé du prolétariat international offrant ses ressources au mouvement ouvrier et communiste international pour l'émancipation de la classe ouvrière et la libération des peuples opprimés du joug colonial.

Le léninisme a montré en pratique que chaque contingent de la classe ouvrière internationale devait créer un modèle à partir de sa propre pratique révolutionnaire. La devise « Nous sommes notre propre modèle » devait retentir partout où les travailleurs s'organisaient pour transformer le monde. Les modèles révolutionnaires basés sur la pensée et la pratique des communistes et des travailleurs donnèrent un souffle d'énergie et une signification matérielle au travail difficile des communistes pour diriger la classe ouvrière à l'intérieur de ses frontières nationales et en affrontement avec la classe capitaliste et l'élite dominante du pays.

Le léninisme, en tant que développement du marxisme, fut l'expression théorique des développements matériels du passage du capitalisme à l'étape monopoliste, sa propagation partout dans le monde et la croissance et la maturation de la classe ouvrière. Le léninisme fut le guide pour l'organisation de la classe ouvrière et de la paysannerie en vue de la révolution durant les premières décennies du vingtième siècle dans chaque situation nationale. L'unité du prolétariat international grandit avec son expansion matérielle et avec les succès remportés à organiser la classe ouvrière dans chaque situation nationale en tant que voix indépendante et force matérielle de la révolution, en tant que base solide de la pensée et en tant que contingent du mouvement communiste et ouvrier pour l'émancipation de la classe ouvrière.

Les détracteurs du léninisme, en Russie, en Union soviétique et à l'étranger, se servirent du modèle russe sorti de la pratique révolutionnaire en Russie pour bloquer le développement de modèles révolutionnaires basés sur la pratique des communistes et de la classe ouvrière dans chaque situation nationale guidée par l'idéologie du léninisme. Ces détracteurs arrêtèrent le développement de la théorie marxiste-léniniste et des communistes pensants en convertissant le léninisme en un dogme et en ne le prenant pas comme guide pour analyser les conditions concrètes de chaque situation nationale et pour mener les actions nécessaires pour créer les conditions subjectives sur la base de l'organisation et de la tactique léniniste.

Certains détracteurs du léninisme introduisirent au Canada des modèles venus d'Union soviétique pour bloquer le développement de modèles canadiens basés sur la pratique et la pensée révolutionnaires développées par confrontation à la réalité canadienne et en opposition à l'élite dominante canadienne. Cela eut pour effet d'empêcher la conception du monde léniniste de s'enraciner au Canada comme guide du mouvement communiste et ouvrier du pays vers l'atteinte de son but. À l'échelle internationale, les détracteurs du léninisme firent tout en leur pouvoir pour bloquer l'utilisation du marxisme-léninisme comme guide à l'action et le remplacèrent par l'exceptionnalisme. Ce fut particulièrement le cas aux États-Unis où Earl Browder s'empara de la direction du Parti communiste et y introduisit la ligne exceptionnaliste qui disait que l'impérialisme américain avait un aspect « progressiste » et que le renversement révolutionnaire n'était pas nécessaire. Au Canada, la ligne de l'exceptionnalisme proclama que la démocratie canadienne est un « modèle » et donna naissance à l'Alliance libérale-ouvrière qui assigna aux communistes le rôle de se joindre aux sociaux-démocrates pour livrer le vote des travailleurs au Parti libéral. La ligne anti-léniniste de l'exceptionnalisme fut présentée dans les pays agraires comme un socialisme avec un caractère national spécifique, comme si le feu, la gravité et la science pouvaient avoir « un caractère national ». Ces attaques qui consistaient à imposer des modèles de l'extérieur ou l'exceptionnalisme, deux côtés d'une même médaille, étaient dirigées contre la science du marxisme-léninisme et visaient à bloquer son développement dans les conditions concrètes du présent et de la Nécessité de Changement.

Au Canada, la jeunesse révolutionnaire s'opposa aux modèles importés et à l'exceptionnalisme. Elle dénonça l'exceptionnalisme comme une attaque contre la science et un retour vers le Moyen-Âge et insista sur la nécessité d'avoir nos propres modèles basés sur notre propre pratique révolutionnaire. Cela obligea les communistes canadiens et la classe ouvrière à développer leur travail à partir de leurs conditions et de leur pensée en prenant comme guide l'idéologie la plus avancée. Cela mena à l'affirmation et à l'approfondissement du léninisme dans les conditions des dernières décennies du vingtième siècle et à la rénovation et à la réaffirmation des principes léninistes sur l'organisation et la tactique lorsque la révolution battit en retraite. La direction du PCC(M-L) insista pour dire que la pensée marxiste-léniniste contemporaine est la base idéologique qui guide notre pensée et sur la nécessité de la participation consciente de chaque communiste et travailleur individuel à la pratique révolutionnaire pour bâtir une alternative, donnant naissance à l'analyse « Nécessité de changement » d'où nous vient la devise du PCC(M-L) : La parole du Parti est son acte . La classe ouvrière canadienne peut ainsi prendre sa place parmi les autres contingents nationaux du prolétariat international qui organisent et qui luttent pour l'émancipation de la classe ouvrière et l'abolition des classes et de la société de classes.

Le léninisme et la Grande Révolution socialiste d'Octobre firent avancer la théorie et contribuèrent à l'enrichissement idéologique du marxisme et de la conception du monde de la Renaissance. Lénine démontra en pratique que la théorie est quelque chose de vivant qu'il faut développer en rapport avec les conditions changeantes. Cela ne nie pas l'existence de la théorie et ne la remplace pas par quelque chose d'autre, mais contribue à la richesse fondamentale de la science du communisme, qui est le mouvement pour l'émancipation de la classe ouvrière et l'abolition des classes et de la société de classes à l'échelle internationale.

La Révolution socialiste d'Octobre a prouvé que la révolution socialiste est possible. Le léninisme et son développement ultérieur durant le vingtième siècle ont réfuté la pratique de la théorie du socialisme européen selon laquelle la société peut progresser par la conciliation de classe et que des représentants favorables aux travailleurs peuvent s'emparer de postes dirigeants au sein de la machine d'État capitaliste et presser l'élite dominante et les capitalistes à faire des concessions socialistes pour le bien de l'humanité. Le léninisme a prouvé que le socialisme est possible seulement par le renversement révolutionnaire du capitalisme et de l'élite dominante, et en établissant la classe ouvrière comme classe dominante avec sa propre machine d'État, notamment son armée. L'échec de la Commune de Paris de 1871 avait déjà prouvé que le socialisme européen était la base du projet d'édification nationale de la bourgeoisie, établissant la social-démocratie comme forme de pouvoir après que le capitalisme soit passé du capitalisme du laissez-faire à l'étape du capitalisme monopoliste d'État. La conclusion marxiste fut que la classe ouvrière doit créer son État national à neuf, avec son appareil militaire et tout le reste, et ne peut simplement s'emparer de l'État capitaliste et de ses institutions. La Révolution d'Octobre a montré en pratique que la classe ouvrière peut s'emparer du pouvoir, détruire la machine d'État capitaliste et la remplacer par de nouvelles institutions, comme les Soviets des ouvriers et paysans et l'Armée rouge.

Le développement de l'idéologie de la renaissance au marxisme, au léninisme et à la pensée marxiste-léniniste contemporaine est ce qui constitue le communisme moderne d'aujourd'hui et représente un guide et une vision pour l'émancipation de la classe ouvrière et l'abolition des classes et de la société de classes. Le communisme moderne est le guide pratique de la pensée et de l'action dans le temps et l'espace présents, tout comme le léninisme l'était dans le temps et l'espace du début du vingtième siècle. Le communisme moderne est une vision qui doit être concrétisée dans le temps et l'espace présents en reconnaissant la nécessité de bâtir les organisations qui vont faire avancer la classe ouvrière et la société vers la réalisation de cette vision. Le communisme moderne ouvre la voie au progrès, à l'accomplissement de ces grands bonds révolutionnaires, comme les révolutions française et russe, qui prennent des années à se réaliser mais qui font avancer les conditions sociales à une allure fulgurante une fois réalisés.

La tâche générale qui se pose pour les communistes est d'organiser la classe ouvrière dans l'organisation communiste pour qu'elle se prépare à assumer le pouvoir politique et économique et à bâtir le socialisme en tant que transition vers l'émancipation complète de la classe ouvrière, la réalisation de la vision du communisme et de la société sans classes.


Lénine s'adresse aux travailleurs de l'usine de Putilov en mai 1917. (Peinture de I. Brodsky)

Le communisme moderne est intimement lié à l'émancipation de la classe ouvrière à l'échelle internationale et ne peut réaliser l'émancipation de la classe ouvrière et l'abolition de la société de classes sans que la vaste majorité du prolétariat international s'unisse dans ce projet. La Révolution d'Octobre fit de la Russie la patrie libérée du prolétariat international, offrant à ses différents contingents un appui concret et une inspiration dans leurs efforts révolutionnaires.

L'unité internationale du prolétariat est concrétisée dans les nombreux projets d'édification nationale de la classe ouvrière basés sur les conditions concrètes du temps et de l'espace où ils évoluent, le temps et l'espace présents et leur nécessité de changement, qui est l'alternative pour laquelle la classe ouvrière s'organise consciemment. Le mouvement international du prolétariat dépend de chacun des projets d'édification nationale mené par la classe ouvrière. Chaque projet d'édification nationale dépend de la solidarité et de l'unité du prolétariat international et de l'effort commun pour défaire le système impérialiste d'États. La Grande Révolution socialiste d'Octobre établit une base sur laquelle s'est concrétisé l'appui au prolétariat international. Les détracteurs du léninisme se servirent de cette base comme substitut à la construction d'une base révolutionnaire dans chaque situation nationale. Ils s'assirent sur la victoire de la Révolution socialiste d'Octobre et devinrent des organisateurs de solidarité avec l'Union soviétique plutôt que des organisateurs pour la transformation de leur prolétariat national en contingent libéré du prolétariat international et d'appuyer l'Union soviétique de cette façon. La quantification des contingents libérés du prolétariat international donne une garantie de la transformation des succès réalisés par le mouvement émancipateur de la classe ouvrière internationale en victoire avec l'abolition des classes et de la société de classe partout dans le monde. Le peuple russe et les autres peuples qui formèrent par la suite l'Union soviétique firent faire un pas en avant au mouvement émancipateur de la classe ouvrière vers une société sans classes avec la victoire de la Révolution socialiste d'Octobre. Ils ouvrirent la voie au progrès. Les travailleurs, paysans et révolutionnaires anticolonialistes du monde en furent enhardis, tandis que les impérialistes y perdirent une importante partie du marché mondial et du système impérialiste d'États sous leur botte. Partout, dans les luttes de la classe ouvrière ou dans celles des forces anticoloniales, ceux qui prirent le nom de communistes devinrent les dirigeants du mouvement progressiste.

En termes pratiques, la Révolution d'Octobre fit faire un pas de géant au communisme et à la science du marxisme-léninisme, lesquels gagnèrent rapidement en popularité parmi les peuples du monde. Des partis communistes furent établis dans un pays après l'autre, y compris au Canada en 1921. La quantification des partis communistes exigeait une qualité nouvelle, un développement du léninisme en communisme moderne. Pour beaucoup d'autres, par contre, il était suffisant d'avoir une organisation portant le nom de communiste avec des membres portant le nom de communiste, lesquels militent pour la justice sociale et pour la solidarité avec l'Union soviétique. C'était le cas au Canada. Il n'y eut pas une nouvelle qualité de travailleurs et de communistes canadiens pensants, conscients de leur mission et armés de la stratégie et de la tactique léninistes pour la réalisation de la nécessité de changement engendrée par la réalité concrète. La quantification du parti communiste en tant qu'allié de l'Union soviétique était considérée comme suffisante. Plusieurs partis communistes ne saisirent pas la qualité essentielle qui avait vu le jour avec la création du Parti léniniste en Russie et qui devait être développée avec chaque nouvelle quantification. Cette qualité du léninisme était la capacité de théoriser à partir des conditions politiques, sociales et économiques de la fin du XIXe siècle, qui avaient porté le capitalisme à son stade suprême, celui de l'impérialisme, qui est la fusion de l'État avec les monopoles les plus puissants. Les leçons de la Commune de Paris examinées par Marx dans La Guerre civile en France devinrent essentielles à la nouvelle pensée de Lénine.

La thèse léniniste fut présentée à la IIe Internationale durant la période des préparatifs de guerre impérialiste qui menèrent à la Première Guerre mondiale : la classe ouvrière de chaque pays doit combattre sa propre bourgeoisie et régler les comptes avec elle en s'emparant du pouvoir. Cela veut dire d'abord et avant tout que la classe ouvrière doit être organisée pour s'opposer à la guerre impérialiste et aux préparatifs de guerre de sa propre bourgeoisie. Le socialisme européen s'opposa à cette thèse léniniste et organisa la classe ouvrière des pays concernés en appui à sa bourgeoisie dans la guerre et la paix, transformant la classe ouvrière en une réserve de la bourgeoisie. La Première Guerre mondiale et la Révolution socialiste d'Octobre portèrent un coup mortel à ce socialisme européen, mais il se réorganisa après la guerre ou bien en tant que représentant de la Révolution d'Octobre en faisant de l'Union soviétique un modèle stérile à suivre et pour lequel organiser des mouvements de solidarité, ou bien en tant que critique du modèle soviétique. Dans un cas comme dans l'autre il s'agissait de bloquer le développement de la pratique révolutionnaire et l'effort pour régler les comptes avec la classe capitaliste du pays. Il n'y eut pas de nouveaux contingents de patries libérées de la classe ouvrière dans la triade Europe de l'Ouest, Amérique du Nord et Japon. La théorie léniniste fut reléguée au statut de dogme plutôt que de généralisation de l'expérience concrète donnant naissance à des principes qui guide la pensée et l'action. L'organisation dans les pays de la triade a plutôt servi à imposer la conciliation social-démocrate de la lutte de classe et à réduire les communistes au statut de coordonnateurs de décisions prises dans leur dos, de la même façon que les partis bourgeois, c'est-à-dire constituer des factions qui rivalisent pour le pouvoir dans les confins de l'appareil d'État bourgeois.

La Révolution d'Octobre a montré en pratique l'impasse du socialisme européen. Les bolcheviques ont mis fin à la participation de la Russie à la guerre impérialiste. Ils ont donné tout le pouvoir aux Soviets en tant qu'institution servant à mobiliser et à élever la classe ouvrière, les paysans et soldats à la position de dirigeants de la société et du nouvel État. La Révolution d'Octobre transforma la Première Guerre impérialiste mondiale en une guerre révolutionnaire sur le front russe pour établir la paix en Europe. Elle réclama immédiatement un traité de paix avec l'Allemagne, avec comme conséquence le retrait de la Russie de la guerre.

La Révolution d'Octobre a prouvé que la classe ouvrière peut avoir son point de vue indépendant sur comment organiser l'économie et la politique. Non seulement elle peut, mais elle doit avoir sa propre vision et sa propre pratique si elle veut ouvrir la voie au progrès, assurer la paix entre nations suivant le principe que toutes les nations, petites et grandes, sont égales et ont le droit à l'autodétermination et faire avancer le monde vers l'émancipation de la classe ouvrière et l'abolition de la société de classes.

La Révolution d'Octobre a placé les ressources de la nation russe à la disposition de la résolution des problèmes comme la famine et l'éducation et les soins de santé pour tous, et établit des mécanismes d'État concrets pour la résolution de problèmes sociaux en pratique, contrant les visées des intérêts privés, le vol de la valeur ajoutée par une classe privilégiée oisive.

La Révolution d'Octobre amorça le processus de mettre la propriété de l'économie socialisée entre les mains de la classe ouvrière et des organisations collectives de la paysannerie. Cela voulait dire d'abord nationaliser les principales industries et les ressources. Les propriétaires du capital qui renonçaient à leur opposition à la Révolution d'Octobre furent dédommagés mais retirés de toute position d'autorité dans l'économie. Toute obstruction capitaliste fut interdite. Ceux qui refusèrent de coopérer avec le nouvel État de la classe ouvrière virent leur capital exproprié sans compensation et furent obligés de gagner leur vie en travaillant.

La Révolution d'Octobre amorça le processus d'harmonisation de la production de biens et services et de livraison de ces besoins et services à la population. Il fallait pour cela retirer les parasites du secteur financier comme les banques et les assurances, et progressivement de tous les secteurs de la circulation des biens et services, à commencer par le secteur du commerce du gros.

La Révolution d'Octobre amorça le processus de résolution de la question agraire et de libération de la paysannerie opprimée de Russie, d'Ukraine et d'autres nations et régions de l'Union soviétique. Ce fut une lutte extrêmement difficile. Il fallait faire avancer l'agriculture de la petite production à la grande ferme industrielle sans détruire la paysannerie et sans forcer les paysans à quitter la terre. Il fallut d'abord exproprier la terre et le pouvoir des propriétaires fonciers et ensuite organiser les paysans pauvres et sans terre en vue d'un affrontement avec les paysans riches. Pour la première fois dans l'histoire du monde la révolution de la classe de paysans pauvres et sans terre était appuyée par l'État et par la classe ouvrière urbaine. Les ouvriers des villes allèrent en grand nombre dans les campagnes aider les paysans dans cette bataille héroïque pour la collectivisation et la transformation de l'agriculture de la petite production à la grande production industrialisée et pour leur apporter la machinerie et aider les Soviets de paysans à assumer un pouvoir politique réel.

La Révolution d'Octobre amorça la réforme des méthodes utilisées par l'État pour réclamer un revenu pour financer les programmes sociaux, la bureaucratie gouvernementale, l'Armée rouge et la police. Les réclamations du gouvernement furent déterminées dans les centres de production de la valeur ajoutée. Les revenus recueillis de la richesse produite par la classe ouvrière et les paysans devaient d'abord servir à garantir le bien-être des masses dans toutes ses formes, notamment avec les programmes sociaux et la défense de la révolution contre l'agression et la subversion impérialistes. Les réclamations des propriétaires des avoirs et de la dette (étrangers et russes) à la valeur ajoutée réalisée furent en majeure partie éliminées. Il ne restait que les réclamations de l'État et celles des producteurs réels en tant que seuls en droit de réclamer la valeur ajoutée produite par la classe ouvrière et les paysans. La propriété coloniale de la terre et des moyens de production à l'étranger fut abolie ; ces terres et ces moyens de production furent remis aux autorités des pays concernés.

Le léninisme et la Révolution d'Octobre débloquèrent le mouvement pour les lumières en Russie. Cela ouvrir la voie à des progrès importants dans le domaine des droits, surtout les droits économiques, l'État soviétique devant garantir le moyen de subsistance et le bien-être de tous de la naissance à la mort. Ce mouvement pour les droits mena à l'adoption de la Constitution de l'Union soviétique de 1936, qui fut nul doute la plus avancée de l'époque et qui allait influencer plus tard les délibérations sur la Déclaration des droits de l'Homme de l'ONU.


Illustration en hommage à la « Constitution de Staline » de 1936

La Révolution d'Octobre amorça la transition historique du socialisme. Le socialisme est la période héroïque de lutte de classe qui conclut quatre mille ans de domination de la société par les classes possédantes et d'exploitation de l'être humain par l'être humain, inaugurant l'ère du communisme, la réalisation de l'émancipation de la classe ouvrière et de l'abolition totale des classes et de la société de classes. La période du socialisme doit résoudre le problème de l'élimination du droit bourgeois et des arrangements fondés sur lui de la pensée et de la pratique de la société, tout comme la société bourgeoise avait éliminé la pensée et la pratique basées sur le Droit absolu. Aujourd'hui la société bourgeoise, face au besoin de renouveau démocratique et constitutionnel en profondeur, revient aux arrangements fondés sur le Droit absolu, le Droit de monopole, rendant la nécessité de changement encore plus urgente. Le socialisme est entre autres une période de lutte sans relâche contre les vestiges de la société de classe sur le front culturel, surtout dans les formes idéologiques et sociales, et pour une transition internationale vers le façonnement d'un nouvel être humain, socialement conscient, et de sociétés sans classes sociales et sans exploitation de l'humain par l'humain.

La Révolution d'Octobre fut la première rupture de la chaîne d'États impérialiste. Elle fit une brèche dans le système impérialiste d'États et celui-ci fut grandement affaibli par la soustraction d'une importante partie du globe et de sa population à son contrôle. La brèche dans le système impérialiste d'États approfondit la crise du système capitaliste qui est toujours à la recherche de marchés à exploiter et de ressources naturelles à piller. La Révolution d'Octobre a ajouté une nouvelle contradiction à celles qui déchiraient le système impérialiste d'États : la contradiction entre les pays du système impérialiste d'État, dominé par les plus puissants, et la nouvelle patrie libérée du prolétariat international, l'Union des Républiques socialistes soviétiques.

Tel que l'avait prédit Lénine, après que la classe ouvrière se soit emparée du pouvoir la bourgeoisie devient encore plus féroce et déterminée à reconquérir le pouvoir politique et économique par tous les moyens. L'histoire de la révolution russe est une histoire de lutte de classe sans relâche de la classe ouvrière pour conserver le pouvoir et résister aux attaques de ceux qui sont résolus à restaurer le capitalisme. Sous la direction du Parti communiste de l'Union soviétique et de Staline, la classe ouvrière combattit héroïquement pour défendre ses projets d'édification nationale contre le système impérialiste d'États et contre les intrigues et la subversion des classes renversées.

L'industrialisation de l'Union soviétique, la propagation de la science et l'application de la technologie à la production et à la distribution, surtout dans les années trente, lorsque le système impérialiste d'États subissait les durs coups d'une grave dépression, fut un exploit héroïque, accompli sans piller des pays étrangers pour la valeur nécessaire à l'investissement, les matières premières et les marchés. C'était la première fois qu'un grand pays accomplissait la transition de la petite production à la grande production industrielle sans pillage étranger et sans destruction de la paysannerie. Le monde entier pouvait voir qu'il est possible de bâtir une économie socialiste qui répond à ses propres besoins et que l'économie socialiste, avec le travail de la classe ouvrière et de la paysannerie combiné à la science et à la technologie moderne, peut créer suffisamment de valeur accumulée (capital d'investissement) pour les programmes sociaux et la reproduction élargie. Mais cela n'est vrai que lorsque la société est libérée des réclamations des classes oisives, qui possèdent l'économie socialisée et se servent de leur contrôle pour soumettre l'économie à leurs intérêts étroits, allant de crise en crise, vers l'agression et la guerre. Une fois l'économie socialisée fermement sous le contrôle de la classe ouvrière et de la paysannerie et libérée de l'emprise des classes oisives, la valeur ajoutée provenant de la production peut servir à élever les conditions de vie du peuple, à investir dans les programmes sociaux, à répondre aux besoins de l'État et à assurer la reproduction élargie des moyens de production et de distribution socialisés.

La période de transition socialiste vers le communisme en Union soviétique fut sabotée par ceux qui occupaient les fonctions d'autorité et qui refusèrent de continuer la lutte de classe contre les vestiges de la société de classes dans les domaines politique, économique, culturel, idéologique et social. Il y eut donc une interruption du leadership dans la résolution notamment du problème politique consistant à élever la classe ouvrière à la position de classe dominante en pratique. Ce refus de poursuivre la période de transition socialiste ouvrit la porte à un retour du capitalisme. Ce refus et cette capitulation devant la restauration capitaliste furent annoncés officiellement par Nikita Khrouchtchev au XXe Congrès du Parti communiste de l'Union soviétique en 1956. La Révolution d'Octobre se termina lorsque l'Union soviétique fut convertie en une puissance social-impérialiste rivalisant avec les États-Unis pour la domination mondiale. Mais les leçons et les glorieux exploits de la Révolution d'Octobre dans tous les domaines de l'activité humaine vivront à jamais. Le pouvoir de la classe ouvrière a duré beaucoup plus longtemps que la Commune de Paris de 1871 et cela a créé une richesse d'expérience directe pouvant aider le mouvement communiste et ouvrier du monde dans ses projets d'édification nationale futurs.

La société socialiste est la plus révolutionnaire et la plus dynamique de toutes les sociétés humaines qui ont jusqu'à présent vu le jour. C'est le caractère qu'elle doit assumer pour mobiliser les masses dans la lutte contre les vestiges de la société de classes, surtout dans la forme politique et sociale et sur le plan de la culture, surtout dans ses formes idéologiques et sociales.

L'essentiel à saisir est que les communistes et la classe ouvrière révolutionnaire doivent être à la hauteur de la situation dans le temps et l'espace présents et de la nécessité de changer le monde. La classe ouvrière et les communistes luttent dans les conditions données pour faire avancer la société socialiste, pour bloquer le retour des vestiges de la classe capitaliste et pour organiser la classe ouvrière dans les pays impérialistes pour la révolution prolétarienne, que cette révolution soit en état de flux ou de reflux. Il n'y a pas de meilleur temps ou de pire temps pour les communistes et la classe ouvrière ; il n'y a que le temps et l'espace présents et la nécessité de changement. Parfois les communistes oublient les longues années difficiles qu'ont vécues les bolcheviques durant la réaction Stolypine, après la défaite brutale du soulèvement de 1905, que Lénine a appelé « la répétition générale en vue de la Révolution d'Octobre ». La situation devint encore pire pour les bolcheviques lorsque les partis communistes, surtout en Europe au sein de la IIe Internationale, désertèrent la révolution et trahirent la classe ouvrière en appuyant leur classe capitaliste et ses préparatifs de guerre avant et durant la Première Guerre mondiale. Lénine et les bolcheviques se sont sans doute sentis isolés, seuls défenseurs du communisme et du prolétariat international. Mais ils persistèrent et c'est ce qui est important. Ils dirigèrent la classe ouvrière et la paysannerie jusqu'à la victoire de la Révolution d'Octobre et « les dix jours qui ébranlèrent le monde ». À l'époque de l'impérialisme, quel que soit le niveau de développement des forces productives la classe ouvrière et son parti communiste sont placés devant le défi de formuler leur stratégie et tactique pour ouvrir la voie au progrès de la société en s'assurant que la classe ouvrière se constitue en la nation et investisse le peuple du pouvoir souverain. C'est ce qui est requis, tout comme Marx le faisait remarquer au XIXe siècle, comme Lénine le fit en pratique dans son temps et espace et comme d'autres le font dans leurs conditions données. En élevant la classe ouvrière vers le pouvoir politique pour commencer son héroïque projet d'édification nationale, pour le socialisme et le passage au communisme, les succès historiques seront transformés en victoire historique. En tant que contingent du prolétariat international, la classe ouvrière de chaque pays, grand ou petit, qu'il soit en train de passer de la petite production à la grande production industrielle ou qu'il soit un système capitaliste monopoliste développé, se voit assigner par l'histoire la tâche de faire une contribution réelle à la lutte internationale pour l'émancipation de la classe ouvrière et la préservation de la paix mondiale et à la marche vers l'abolition des classes et de la société de classes une fois pour toutes. Telle est la contribution faite par la Grande Révolution socialiste d'Octobre dirigée par Lénine et le léninisme. À l'occasion de l'anniversaire de cette révolution, défendons le communisme moderne et redoublons d'effort pour préparer les conditions en vue des tempêtes révolutionnaires à venir et pour mener à bien nos propres plans pour transformer les succès historiques en victoire historique !

Haut de page


La nécessité de l'analyse des conditions contemporaines

Depuis que Karl Marx a présenté son analyse économique au monde, le mouvement prolétarien a acquis une maturité et une expérience énormes et a étendu sa portée partout dans le monde. Beaucoup de personnes bien intentionnées citent l'analyse du capital de Karl Marx en utilisant les mêmes termes et classifications que dans ses oeuvres. Continuer de reprendre sa thèse sans tenir compte des changements intervenus dans les conditions objectives et subjectives ne rend pas justice à Karl Marx.

Dans les années 1850, quand Marx a écrit son analyse des développements économiques prodigieux qui se produisaient dans le monde, la classe ouvrière était embryonnaire et grandissait de pair avec le renversement de la petite production et de l'autocratie féodale. Encore naissant, le mouvement ouvrier, formé de prolétaires de première et de deuxième génération encore peu instruits pour la plupart, durement exploités, et sans voix ou contrôle de leur vie, a montré au monde que la classe ouvrière était la classe de l'avenir. Le développement rapide des conditions objectives et subjectives transformait les travailleurs en êtres conscients modernes capables de changer les rapports de production socialisés modernes en accord avec les forces productives socialisées qui les avaient engendrés et capables de diriger l'humanité dans une lutte historique pour l'élimination des privilèges de classe et de l'inhumanité de l'exploitation de l'être humain par l'être humain.

Alors que la petite production s'effondrait sous les assauts de la grande production industrielle socialisée partout dans le monde, le plus grand produit des nouvelles forces productives, la classe ouvrière, a engagé le monde sur la voie du socialisme, de l'internationalisme, de l'émancipation, de la démocratie, de la définition moderne des droits ainsi que d'un projet d'édification nationale qui lui était propre.

En 1871, la classe ouvrière s'est soulevée, a dressé ses barricades et s'est emparée de Paris, mais n'est pas parvenue à consolider son pouvoir pour les raisons que Marx a analysées et expliquées dans son oeuve La guerre civile en France . Cette expérience a enseigné à la classe ouvrière que pour réussir dans son propre projet d'édification nationale, il faut remplacer l'État bourgeois en place, notamment et surtout les pouvoirs de police, par des institutions et un État qui lui sont propres.

L'échec de la Commune de Paris a été rectifié en pratique un peu plus de quatre décennies plus tard, quand Lénine a dirigé le prolétariat russe et ses alliés à la victoire dans la Grande Révolution socialiste d'octobre 1917, détruit l'État tsariste/bourgeois en place et l'a remplacé par un État socialiste de la classe ouvrière en alliance avec la paysannerie , qui était encore nombreuse dans les vastes campagnes.

La victoire socialiste en Russie a mis fin rapidement à la Première Guerre mondiale impérialiste. Sous la direction du Parti communiste de Lénine, la révolution s'est étendue et a permis la création de l'Union soviétique. Le projet d'édification nationale de la classe ouvrière en alliance étroite avec la paysannerie est devenu un symbole d'espoir pour l'humanité opprimée toute entière et a inspiré un nombre croissant de travailleurs et de leurs alliés à fonder leurs propres partis communistes pour diriger leurs mouvements pour l'émancipation de la classe et la libération de l'oppression coloniale.

Dans le monde entier, la classe ouvrière connaissait une immense transformation quantitative et qualitative à mesure que la grande production industrielle socialisée balayait la petite production région après région. Les besoins croissants de science et de technologie de la production industrielle de masse se traduisaient par un besoin de travailleurs instruits. L'Union soviétique a dirigé le développement rapide de l'enseignement public, de la santé et du journalisme pour servir le peuple et ses mouvements pour le changement. La classe ouvrière a fondé des partis communistes dans tous les pays et a entraîné les travailleurs dans l'action avec analyse pour défendre leurs droits et atteindre leurs objectifs immédiats et à long terme.

Qualitativement, la classe ouvrière s'est transformée rapidement d'une masse sans instruction et opprimée en collectifs de personnes et de militants instruits et optimistes capables d'analyser les conditions concrètes et d'élaborer leur propre programme indépendant et leur propre théorie. La classe ouvrière moderne, qui existe partout dans le monde, qui est non seulement la classe numériquement la plus nombreuse mais qui possède une nouvelle qualité et une nouvelle capacité de penser et d'analyser et de tirer les enseignements de sa vaste expérience politique et d'édification nationale, est bien différente de la classe ouvrière et des conditions concrètes que Marx a analysées dans ses célèbres oeuvres économiques.

Marx a indiqué que l'analyse de l'évolution économique des débuts de la destruction de la petite production ne pouvait s'expliquer que du point de vue des propriétaires des moyens de production, des descendants et des héritiers de la bourgeoisie marchande et de son intelligentsia qui avaient combattu la petite production et l'autocratie féodale. Pour servir la classe ouvrière et le mouvement communiste, Marx s'est fixé la tâche de disséquer la forme cellulaire de l'économie capitaliste, la marchandise, en tous ses éléments et de retracer son parcours tortueux de sa production en tant que valeur d'usage à sa transformation en valeur d'échange et de son retour à la valeur d'usage, tout en observant le processus sous l'angle d'un propriétaire des moyens de production.

Marx a expliqué comment l'économie contraint les propriétaires bourgeois des moyens de production à des actions spontanées qui échappent à leur contrôle et forment leur but d'exploiter la classe ouvrière pour le profit privé sans tenir compte de l'humanité et de l'environnement. Il a montré comment les propriétaires des secteurs concurrents de l'économie capitaliste s'engagent dans des actions qui leur sont dictées par l'économie, les obligeant à parcourir le monde entier à la recherche d'opportunités d'investissement, de marchés et de travailleurs et de ressources à exploiter, tout en se livrant à une exploitation débridée des travailleurs dans leurs propres pays et à des violences indicibles contre les peuples colonisés et au pillage de leur richesse, de leurs terres et de leurs ressources.

Marx a montré que l'anarchie de la production sans contrôle conscient se traduit par des crises économiques récurrentes et que cela pousse les propriétaires des secteurs concurrents de l'économie à des affrontements de plus en plus violents entre eux et avec la classe ouvrière. Marx et Engels ont montré dès 1848 avec la publication du Manifeste du parti communiste, que la classe ouvrière, le plus important produit du passage à la grande production industrielle socialisée, était destinée à résoudre les contradictions de la période et à engager l'humanité sur la voie de l'élimination consciente et planifiée des classes et de la société de classes.

La classe ouvrière en s'organisant et en renforçant sa qualité de classe socialement responsable pour soi et pour toute l'humanité avançait inévitablement vers une confrontation ultime avec les propriétaires des moyens de production pour le contrôle et la direction de l'économie centrée sur la nécessité de mettre les rapports de production en accord avec la grande production industrielle socialisée.

Marx nous a laissé un héritage de matériel qui non seulement nous enseigne comment nous devrions considérer les conditions concrètes de son époque, le XIXe siècle, mais est également un guide pour analyser les conditions concrètes d'aujourd'hui de la même manière que lui pour montrer la voie vers l'avant. Il ne suffit pas de simplement répéter les théories économiques de Marx. Plus est attendu de la classe ouvrière que la capacité de citer la théorie déjà existante.

L'analyse de Marx a délivré l'esprit des dirigeants de la classe ouvrière et de l'intelligentsia de l'époque du lourd fardeau du doute et de l'incertitude. Il a précisé pour tous que la classe ouvrière était le producteur de tous les biens et services et qu'à ce titre elle produit le profit tant recherché par la bourgeoisie propriétaire des moyens de production.

Pour mettre fin à quatre millénaires de privilèges de classe et d'exploitation de l'être humain pas l'être humain, l'histoire appelle la classe ouvrière à prendre le contrôle des moyens de production et surtout de la nouvelle valeur qu'elle produit et de mettre la totalité de cette valeur au service des intérêts du peuple pour faire progresser la société dans son projet d'édification nationale, en accord avec les définitions modernes et son propre ordre du jour d'émancipation et d'élimination des privilèges de classe et des classes sociales.

Avec l'exploit historique que fut la victoire de la Grande Révolution socialiste d'Octobre et avec la propagation du communisme, de l'éducation de masse et de la production industrielle socialisée dans le monde entier, la classe ouvrière internationale est devenue une classe en soi et pour soi, avec sa propre pensée, sa politique et la capacité d'analyser de façon indépendante. Il faut que l'analyse économique originale de Marx joue un rôle encore plus important dans la vie de la classe ouvrière en la développant sous l'angle de l'antithèse dans le cadre du rapport social, c'est-à-dire sous l'angle de la classe ouvrière.

Le rapport social entre la classe ouvrière et les détenteurs de la richesse sociale, le capital, a déjà été rompu et doit se résoudre à nouveau par une synthèse— une nouvelle classe ouvrière libérée de ce rapport social. La forme capitaliste transitoire entre la petite production des autocrates féodaux et la grande production industrielle socialisée du prolétariat moderne peut et doit être expliquée dans la perspective de l'antithèse du rapport social, dans la perspective de la classe ouvrière.

Les travailleurs de l'ancienne Union soviétique et de tous les pays où ils ont pris le contrôle des moyens de production dans le cadre d'un projet d'édification nationale ou n'importe où ailleurs dans le monde d'aujourd'hui de grande production industrielle socialisée ne pouvaient alors et ne peuvent pas actuellement se considérer comme les producteurs d'une « valeur en sus du coût de production — comme la source du profit, des intérêts et de la rente ». Ce point de vue est celui de la thèse, les détenteurs bourgeois de la richesse sociale dans le cadre du rapport social qu'est le capital.

La classe ouvrière a pris l'analyse économique de Marx et l'a développée, comme cela doit se faire avec toute science. Aujourd'hui, l'analyse économique doit partir des conditions concrètes actuelles et de leurs développements, tout comme Marx a analysé les conditions concrètes de son époque. Les conditions objectives pour achever la transition vers la grande production industrielle socialisée avec des rapports de production socialisés sont évidentes dans la croissance massive des forces productives socialisées dans le monde entier, le commerce international, le nombre dominant des effectifs de la classe ouvrière dans le monde et l'expérience acquise par la lutte de classe, la théorie et l'idéologie de la pensée marxiste-léniniste contemporaine.

La théorie est en retard sur la pratique et les conditions concrètes. Il ne pourrait en être autrement, puisque la théorie et les idées viennent de la pratique et du bilan de l'expérience, non pas d'idées antérieures et ne tombent pas du ciel. La classe ouvrière a besoin de sa propre direction et de sa politique indépendante et de mettre en pratique sa capacité à analyser, à théoriser et à idéologiser. Le bilan de l'expérience du projet d'édification nationale en l'Union soviétique et de l'économie sous le contrôle des producteurs réels, de la prise de contrôle arrachée à la classe ouvrière soviétique par une nouvelle bourgeoisie sortie de ses rangs, du repli actuel de la révolution et de l'analyse des conditions économiques contemporaines dans le monde, qui sont entièrement mûres pour la rupture finale avec la petite production de l'époque féodale, exige des définitions modernes et des termes et des classifications économiques qui partent de la perspective des producteurs réels de la valeur, la classe ouvrière. La classe ouvrière, l'antithèse du rapport social, le capital, a deux cents ans d'expérience de lutte de classe et la richesse de la théorie et sa propre idéologie. La classe ouvrière est prête pour la lutte historique qui va résoudre une fois pour toutes la dialectique oppressive et pour devenir une synthèse dynamique, la nouvelle classe ouvrière en marche dans une direction définie en accord avec les conditions objectives et subjectives.

Les termes et les classifications de Marx, formulées dans son oeuvre révolutionnaire Le Capital, nous ont bien servis et continuent à nous éclairer. Aujourd'hui, la classe ouvrière a la responsabilité de retourner les termes et les classifications dans l'autre sens et de mettre les producteurs réels, la classe ouvrière, au centre de l'analyse économique. Placer la classe ouvrière au centre exprime en théorie ce qui a déjà eu lieu dans la pratique dans l'ancienne Union soviétique et ce qui est appelé à se reproduire dans le monde entier d'une manière encore plus consciente--la résolution du rapport social oppresseur, le capital, et son élimination des projets d'édification nationale de la classe ouvrière dans le monde entier.

La source de profit est effectivement le temps de travail de la classe ouvrière appliqué aux moyens de production :

- les travailleurs produisent la valeur ajoutée qui est saisie comme profit par ceux qui possèdent et contrôlent les moyens de production ;

- les travailleurs reproduisent leur propre valeur, la valeur reproduite, qu'ils revendiquent individuellement et socialement en paiement pour une durée de vie de leur capacité de travail et pour leur reproduction et leur disponibilité au travail ; et

- les travailleurs transfèrent et conservent dans le produit social la valeur transférée des machines et des matériaux qu'ils utilisent au cours du processus de production.

Par leur temps de travail, les travailleurs transfèrent dans la production la valeur consommée déjà existante dans la valeur fixe et circulante des machines et des matériaux, que Marx a classifiée comme « capital constant fixe et circulant », qui, en termes modernes, est classifiée comme valeur transférée fixe et circulante.

Dans la vision du monde moderne, le facteur humain, la classe ouvrière, est au centre de la production et tout provient de son temps de travail appliqué aux moyens de production et est expliqué de ce point de vue.

Les travailleurs sont les producteurs de ce que Marx a classifié comme « plus-value » qui, en termes modernes, est classifiée comme valeur ajoutée.

Les travailleurs sont les reproducteurs de ce que Marx a classifié comme « capital variable » qui, en termes modernes, est classifié comme valeur reproduite.

De sa perspective, la classe ouvrière instruite moderne, qui a sa propre pensée, son analyse, sa théorie, son idéologie et son programme politique indépendant, n'est un « coût de production » pour personne, y compris elle-même, pour ceux qui possèdent et contrôlent les moyens de production ou pour l'économie. Par leur temps de travail, les travailleurs produisent une nouvelle valeur composée de valeur ajoutée et de la valeur reproduite. Ces deux formes de la nouvelle valeur sont en contradiction constante jusqu'à ce que le rapport social, le capital, soit résolu par la révolution. Libérées de la domination du rapport social oppresseur, l'économie et toute la valeur que les travailleurs produisent, reproduisent et transfèrent, la nouvelle valeur et l'ancienne, sont sous le contrôle des producteurs réels et de leurs nouvelles institutions étatiques pour servir l'intérêt du peuple, les intérêts généraux de la société et garantir le bien-être et les droits de tous.

Haut de page


Lisez Le Marxiste-Léniniste
Site web:  www.pccml.ca   Courriel: redaction@cpcml.ca