Numéro 135 - 2 novembre 2016
Accord de libre-échange
Canada-Union européenne
La prémisse de l'Accord
économique et commercial global
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Manifestation contre l'AÉCG à Ottawa le 27 septembre 2014
Accord
de
libre-échange
Canada-Union
européenne
• La prémisse de l'Accord
économique et commercial global
• Document d'information du Centre canadien de
politiques alternatives
La réforme
électorale à l'Île-du-Prince-Édouard
• Début du plébiscite
• Information générale
Référendum
révocatoire
au
Venezuela
• Le processus est suspendu suite à la
révélation de nombreuses irrégularités
• L'opposition soutenue par les
États-Unis appelle à un coup d'État
• Le rôle du Canada dans l'organisation
d'un changement réactionnaire de régime
Accord de libre-échange
Canada-Union européenne
La prémisse de l'Accord économique et
commercial global
Le premier ministre Justin Trudeau a signé
l'Accord économique et commercial global (AÉCG) entre le
Canada
et l'Union européenne à Bruxelles le 30 novembre. Il
a dit que « le partenariat entre le Canada et l'Union
européenne repose sur des valeurs communes » et
« offrira des avantages importants à la plupart des
secteurs
de l'économie canadienne ». L'accord doit maintenant
être ratifié par le Parlement européen et celui du
Canada, puis par les 28 États membres de l'Union
européenne.
La semaine précédente, la ministre du
Commerce international Chrytia Freeland s'était retirée
des pourparlers avec le gouvernement de la Wallonie et les
médias avaient annoncé que « le dernier effort pour
sauver l'accord a échoué ». Elle avait
déclaré que « l'Union européenne n'est pas
capable maintenant d'avoir un accord
international même avec un pays qui a des valeurs si
européennes que le Canada, même avec un pays si gentil et
avec beaucoup de patience comme le Canada ». Après
une semaine de sorties colériques de l'élite dominante
contre cette petite région de l'Europe qui ose gâcher les
efforts du Canada, le 28 octobre le parlement wallon a
voté d'accepter l'accord avec des modifications mineures.
L'élite dominante et ses médias baignent
maintenant dans l'allégresse tandis que beaucoup de gens au
Canada et en Europe sont très déçus, ayant eu
l'impression pour un instant qu'on allait tuer l'accord.
Mais que représente l'AÉCG et à
quoi les
Canadiens doivent-ils s'attendre ?
Les oligopoles qui dominent le Canada et l'Europe
cherchent à éliminer tous les obstacles à leur
pouvoir. Avec l'AÉCG et les autres accords commerciaux ils
éliminent toute trace de pouvoir constitutionnel et politique
souverain qui puisse encore résister à leurs
intérêts étroits. Pour les oligopoles, les
programmes sociaux, les services publics et
les lois du travail et du commerce ne sont viables que dans la mesure
où ils servent leurs intérêts privés
étroits. Par des mécanismes comme la clause sur les
différends entre investisseurs et États, ils peuvent
intimider tout gouvernement qui gêne leur autorité ou
capacité à exploiter le sol, les ressources naturelles et
le travail de tout pays et de toute
région d'Europe et du Canada.
La réalité est que lorsque les oligopoles
amassent un énorme pouvoir économique, ils cherchent
à la fois spontanément et consciemment à dominer
les affaires politiques pour servir leurs intérêts
privés. Le pouvoir économique oligopolistique au Canada
est sans précédent. Une poignée de
sociétés monopolistes contrôle des secteurs entiers
de
l'économie en tant qu'oligopoles et déplace la richesse
sociale et la propriété qu'elle contrôle au Canada
vers presque tous les pays du monde sans pratiquement aucune
restriction. Elle veut maintenant le droit de faire la même chose
en Europe. Les oligopoles exigent que les lois et règlements en
place dans chaque pays, présents et futurs, ne fassent
pas obstacle à leur volonté et à leur
édification d'empire.
Manifestation contre l'AÉCG à Vienne, en Autriche, le 17
septembre 2016 (H.
Jens)
Les riches impérialistes, les directeurs qui
administrent leurs oligopoles et institutions, leurs serviteurs
politiques, certaines célébrités et vedettes
médiatiques proclament avec un sans-gêne
dégoûtant
que c'est pour le bien de l'humanité que la richesse sociale est
concentrée dans les mains d'un nombre toujours plus restreint de
personnes, c'est
pour le bien de l'humanité qu'ils étendent leurs empires
et leur pouvoir partout dans le monde en supplantant la
souveraineté des États et des nations et en
écrasant leurs concurrents et ceux qui leur résistent.
Certains, comme Justin Trudeau et Chrystia Freeland, prétendent
même qu'en bons libéraux du XXIe siècle ils sont
progressistes et servent le
plus grand bien lorsqu'ils facilitent les acquisitions par les
oligopoles.
Les autocrates contemporains qui ont amassé plus
de richesse sociale et de pouvoir politique que tous les empereurs du
passé se sont enivrés de richesse et de pouvoir, et leurs
serviteurs politiques aussi. Ils ne peuvent pas et ne veulent pas voir
que le talon d'Achille des oligopoles a toujours été les
contradictions mêmes de leur existence. Pour
exister et étendre leur emprise, ils doivent détruire des
concurrents et exploiter la classe ouvrière. Pour exister et
étendre leur emprise, ils doivent fouler les droits de tous et
toutes, de même que la sagesse collective de la gouvernance et
les rapports que les êtres humains ont développés
entre eux dans la longue marche de l'humanité pour surmonter
d'abord la cruauté de la nature puis la division des êtres
humains en classes sociales et l'exploitation de la multitude par les
quelques-uns.
En écrasant leurs concurrents et en contestant
les structures d'État, les riches impérialistes
affaiblissent leur front oligopoliste et entraînent le monde au
bord du précipice d'une conflagration mondiale. En intensifiant
l'exploitation de la classe ouvrière, ils éveillent les
travailleurs à leur grande cause en tant que force sociale
possédant la capacité
de contester, de restreindre et de vaincre le front oligopoliste et
ouvrir une voie vers l'avant pour l'humanité.
La tâche de la classe ouvrière face aux
graves dangers qui menacent l'humanité est de bâtir son
unité prolétarienne et ses institutions pour en faire une
puissante force sociale capable de mobiliser la vaste majorité
de la population pour contester, restreindre et vaincre le front
oligopoliste. Cela doit être fait pour l'amour de
l'humanité. Cela peut
être fait !
Note
Les trois traits caractéristiques de l'oligopole
sont communément : 1) une industrie dominée par
un petit nombre de grandes sociétés ; 2) ces
sociétés vendent des produits identiques ou
différenciés ; et 3) l'industrie est
protégée par des barrières (exemples : Coca
Cola/Pepsi Cola, l'industrie
pharmaceutique, les communications, l'assurance-santé, la
technologie de pointe, etc.), par des pratiques non concurrentielles,
par mandat de gouvernement ou par l'expertise technologique, ces
entreprises profitent de leur position pour accroître leur
profitabilité.
Exemples d'oligopoles :
Document d'information du Centre canadien de politiques
alternatives
Manifestation contre l'AÉCG, à Londres, le 25 septembre
2014. (Les Indignés)
Le Centre canadien de politiques alternatives a produit
une deuxième édition de son document d'information sur
l'Accord économique et commercial global (AÉCG)
intitulé Making Sense of CETA. En voici des extraits. Le
document au complet est disponible en anglais
ici.
***
Pour comprendre à quoi rime l'AÉCG il
faut y voir plus qu'un simple accord commercial. L'AÉCG est un
vaste document à portée constitutionnelle limitant les
choix des énoncés de politiques publiques dans des
domaines aussi divers que les droits de propriété
intellectuelle (droits d'auteur, marques, brevets et gouvernance de
l'Internet), les
marchés publics, la sécurité alimentaires, la
réglementation financière, les mouvements transitoires
des travailleurs, la réglementation intérieure et les
services publics, pour ne citer que quelques-uns des thèmes
abordés dans cette analyse ....
C'est déconcertant de voir la ministre du
Commerce du Canada, Chrystia Freeland, et son homologue
européenne, Cecilia Malmström, dépeindre
l'AÉCG comme un « accord progressiste du
commerce ». Mis à part certains changements
relativement mineurs, c'est essentiellement le même accord
négocié par l'ancien gouvernement
conservateur du Canada, l'un des régimes les plus à
droite de l'histoire récente du Canada. En fait, l'AÉCG
est un accord « de référence sans
équivalent » dans le sens où il va plus loin
que les précédents traités de libre-échange
en élevant les droits « hors du commun » des
sociétés et des investisseurs étrangers au-dessus
du bien-être
des citoyens et de l'intérêt public plus large.
Résumé
L'AÉCG menace le bien public des deux
côtés de l'Atlantique. Dans une grande
variété de domaines d'énoncés de politiques
vaguement liées au commerce, l'AÉCG élève
les droits des entreprises et des investisseurs étrangers
au-dessus du bien-être des citoyens et de l'intérêt
public plus large.
Le mécanisme des différends entre
investisseurs et États
Le dernier texte de l'AÉCG parle du
bout des lèvres des préoccupations du public concernant
le mécanisme de règlement des différends entre
investisseurs et États (RDIE) en le remplaçant par ce que
l'UE et le Canada appellent un système de tribunaux sur
l'investissement .... Les protections accordées aux
investisseurs avec ce nouveau
système de « tribunaux » sont en grande partie
inchangées.
En vertu de l'AÉCG, les investisseurs
étrangers bénéficient toujours des droits
juridiques extraordinaires de poursuivre les gouvernements pour les
mesures qui pourraient nuire à leurs investissements. Ces
protections, qui ne sont pas disponibles aux investisseurs nationaux ou
aux citoyens ordinaires, exposeraient les contribuables à
d'énormes
dettes financières et menacent de mettre un frein sérieux
aux énoncés de politique publique.
Les services financiers
En permettant plus de services financiers
transfrontaliers et en facilitant davantage les investissements directs
dans le secteur financier, l'AÉCG encouragerait le secteur
financier à prendre plus de risques - par exemple, en se livrant
à des investissements spéculatifs - afin de survivre dans
un marché international plus concurrentiel.
L'AÉCG permettrait également de limiter les options
auxquelles les gouvernements peuvent faire appel pour remédier
à l'instabilité financière, en donnant, entre
autres mesures, à l'industrie financière une voix
institutionnalisée dans le processus réglementaire.
En ignorant les leçons de la crise
financière, l'AÉCG ouvrirait les secteurs des services
financiers de l'UE et du Canada à une plus grande concurrence et
ferait une pression à la baisse sur la réglementation
prudentielle de manière à rendre les deux parties plus
vulnérables aux chocs financiers et à leur contagion. En
outre, les principales
dispositions des services financiers de l'AÉCG sont
exécutoires
par le biais du mécanisme de RDIE, de sorte que les
gouvernements pourraient effectivement être forcés de
payer les banques pour le privilège de les réglementer.
Le commerce des services
L'AÉCG limiterait la capacité
des gouvernements de réglementer l'entrée et
l'activité des fournisseurs de services étrangers sur le
marché intérieur, même lorsque ces
règlements ne sont pas discriminatoires quant au pays d'origine
des entreprises. En assurant l'accès aux marchés et le
traitement préférentiel pour les fournisseurs de services
étrangers, l'AÉCG menace la viabilité des services
publics et les fournisseurs de services locaux.
Les services publics
Les protections des placements conclus dans
l'accord limiteraient la capacité des gouvernements à
accroître les services publics ou d'en créer de nouveaux
à l'avenir. L'AÉCG est en conflit avec la liberté
des gouvernements élus de reconvertir des services
privatisés vers le secteur public. Une fois que les
investisseurs étrangers se sont
établis dans un secteur privatisé, les efforts visant
à rétablir les services publics peuvent déclencher
des demandes d'indemnisation, forçant le maintien de la
privatisation.
La réglementation intérieure
L'AÉCG limiterait la flexibilité
des politiques dans les domaines plus ou moins liés au commerce
en réclamant que les exigences quant aux permis et aux
qualifications, ainsi que pour toute mesure relative à ces
règlements, soient « aussi simples que
possibles ». L'AÉCG interprète même des
règlements non discriminatoires comme
de potentielles barrières commerciales.
Le champ d'application des dispositions de la
réglementation intérieure est plus large que dans les
autres accords et même supplante d'autres domaines au sein de
l'AÉCG. La réglementation qui a trait non seulement aux
services mais aussi à « toutes les autres activités
économiques » est couverte par un petit nombre de
restrictions
seulement.
La coopération réglementaire
L'AÉCG créerait un ensemble
d'institutions et de processus pour les gouvernements étrangers
(et leurs lobbyistes d'entreprises) d'avoir un mot à dire dans
la création de nouvelles réglementations nationales, ce
qui pourrait retarder ou arrêter l'introduction d'une
législation d'intérêt public et de saper le
principe de précaution. La gamme
des domaines réglementaires couverts par ces règles est
vaste, y inclus non seulement des biens et services, mais aussi
l'investissement et d'autres domaines vaguement liés au
commerce. Toute tentative visant à «
harmoniser » la réglementation entre l'UE et le
Canada menace de rabaisser les normes vers le plus petit
dénominateur commun.
En outre, les lobbyistes d'entreprises pourraient utiliser ce processus
pour faire pression pour des changements réglementaires qui
soient trop controversés pour être inclus dans le texte
même de l'AÉCG.
Les droits de propriété intellectuelle
L'AÉCG renforcerait la position des
détenteurs de brevets par rapport aux innovateurs et aux
consommateurs, ce qui encouragerait la pratique déjà
destructrice de trollage en matière de brevets dans le domaine
des logiciels et d'autres industries. Parce que la
propriété intellectuelle est couverte par le
mécanisme des différends entre
investisseurs-États (RDIE) au sein de l'AÉCG, les
détenteurs de brevets peuvent être en mesure de poursuivre
les gouvernements pour toute future réglementation visant
à réduire la puissance du trollage des brevets.
L'AÉCG ne menace pas directement la
liberté d'Internet mais en imposant le système actuel de
réglementation de la propriété intellectuelle
favorable à l'industrie au Canada et l'UE, l'AÉCG
empêcherait à l'avenir les gouvernements de revenir
à un régime de propriété intellectuelle
plus convivial pour les usagers.
L'agriculture
En augmentant les quotas d'importation en
franchise de droits (par exemple pour le lait et la viande),
l'AÉCG exposerait les agriculteurs canadiens et européens
à une pression concurrentielle considérable, ce qui
pourrait encourager les pratiques agricoles les plus rentables (pour
certains), mais moins durables.
Le climat et l'énergie
Les dispositions de l'AÉCG pour la
protection
de l'investissement de pair avec ses faibles protections pour les
mesures environnementales et les ressources vont miner à
l'avenir les énoncés de politiques climatiques et
énergétiques durables. L'AÉCG manque de
dispositions qui protègent clairement les règlements et
les mesures visant à
lutter contre le changement climatique ou promouvoir l'énergie
renouvelable face aux attaques des investisseurs.
Les droits des travailleurs
L'AÉCG ne parvient pas à
introduire le genre de dispositions contraignantes et
exécutoires dans le domaine du travail, qui permettraient de
protéger et d'améliorer les normes du travail dans l'UE
et le Canada. Plusieurs États membres de l'UE ainsi que le
Canada n'ont pas ratifié certaines des normes fondamentales du
travail de
l'Organisation internationale du travail ou des conventions de
gouvernance qui ont préséance.
Fait révélateur, le chapitre dans
l'AÉCG sur la main-d'oeuvre est exempté des dispositions
générales de règlement des différends de
l'accord. En cas de litige sur une violation des normes du travail,
l'AÉCG exige simplement que les parties entreprennent des
consultations non contraignantes.
Les préoccupations spécifiques pour
le Canada
En vertu de l'AÉCG, le Canada serait
obligé de faire des changements unilatéraux à son
régime de propriété intellectuelle pour les
produits pharmaceutiques, ce qui augmenterait les coûts des
médicaments. Pour la première fois dans un accord
commercial canadien, l'AÉCG appliquerait des règles
restrictives d'approvisionnement des
marchés aux gouvernements municipaux et provinciaux, ce qui
pourrait saper les initiatives de développement local et
régional.
L'AÉCG pourrait également entrer en
conflit avec les droits des peuples autochtones dont les terres
traditionnelles sont souvent la cible des sociétés
étrangères d'exploitation des ressources.
D'autres domaines de préoccupation au Canada
comprennent l'impact de l'AÉCG sur les secteurs agricoles
à offre réglementée et comment le chapitre sur
l'entrée transitoire de gens d'affaires aura une incidence sur
le marché national du travail.
Le processus de ratification
La Commission européenne et de nombreux
États membres font pression pour « l'application
provisoire » de l'AÉCG avant même les processus
de ratification nationaux.
Au Canada, l'AÉCG doit être adopté
comme une loi nationale avant son entrée en vigueur, ce qui
nécessitera l'approbation à la fois du Parlement
fédéral élu et du Sénat nommé. Le
gouvernement actuel est très favorable à l'AÉCG et
va faire tout ce qui est possible pour le ratifier dès
l'automne 2016, malgré l'opposition d'une
variété
de municipalités et d'organismes d'intérêt public.
La réforme électorale
à l'Île-du-Prince-Édouard
Début du plébiscite
Site web d'Élections Île-du-Prince-Édouard pour le
plébiscite
du 29
octobre - 7 novembre 2016
Du 29 octobre au 7 novembre 2016, les
électeurs de l'Île-du-Prince-Édouard
(Î.-P.-É.)
peuvent voter
sur la réforme électorale lors d'un plébiscite.
Comme le gouvernement Trudeau projette de réformer la
façon dont les votes sont comptés au Canada avant la
prochaine élection fédérale, il est instructif
d'observer ce qui se passe à
l'Î.-P.-É., qui est clairement considéré
comme un banc d'essai. Le gouvernement de l'Î.-P.-É. est
également un gouvernement libéral majoritaire et, comme
les libéraux de Justin Trudeau, il a manifesté son
intérêt pour un mode de scrutin
préférentiel. La question du plébiscite de
l'Î.-P.-É. sera également tranchée par un
vote préférentiel. Selon le
gouvernement, la question sur laquelle on désire obtenir
l'opinion des électeurs est la suivante :
Veuillez classer les systèmes
électoraux suivant vos préférences en leur
attribuant un chiffre de 1 à 5 (où
« 1 » est votre premier choix et
« 5 » est votre dernier choix).
Système mixte binominal avec compensation
proportionnelle
Système uninominal majoritaire à un
tour (système actuel)
Système uninominal à un tour avec
compensation Système mixte avec compensation proportionnelle
Mode de scrutin préférentiel
Les électeurs pourront classer autant ou aussi
peu des cinq options du système électoral qu'ils le
souhaitent.[1] Contrairement
à un référendum, le plébiscite n'est pas
contraignant. Le premier ministre de l'Î.-P.-É., Wade
MacLauchlan, a déclaré que le gouvernement attendra les
résultats avant de faire
son choix.
L'option gagnante sera choisie par vote alternatif
(appelé aussi vote préférentiel). Si plus de la
moitié des électeurs choisissent une option comme leur
premier choix, cette option sera déclarée gagnante. Les
bulletins dont le premier choix est l'option ayant reçu le moins
de votes seront redistribués en fonction du deuxième
choix indiqué. Un
deuxième compte déterminera si l'une des options a
maintenant reçu plus de 50 % des voix. Ce processus se
poursuivra jusqu'à ce qu'une des options reçoive la
majorité des voix. Si un bulletin n'indique qu'un seul choix et
que cette option est celle qui a reçu le moins de votes,
l'option sera exclue au deuxième compte et le bulletin ne
sera plus comptabilisé. Il n'y aura pas de seuil de
participation minimale pour qu'une option soit déclarée
gagnante.
Pendant la période du plébiscite, les
électeurs peuvent voter par Internet ou par
téléphone. Le vote en personne aura lieu les 4 et 5
novembre. C'est la première fois qu'une province tient
un événement électoral où le vote par
Internet et par téléphone sont une option. L'utilisation
du vote électronique aux bureaux de scrutin, en ligne
et par téléphone signifie que les votes seront
transformés en fichiers numériques qui vont ensuite
être classés pour déterminer l'option gagnante du
système préférentiel qui exige la redistribution
des bulletins de vote, si aucune option n'obtient une majorité
de votes au premier tour.
Les citoyens de seize et dix-sept ans résidant
à l'Î.-P.-É. pourront voter pour la première
fois. Cette mesure a été recommandée par un
Comité législatif spécial sur le renouvellement
démocratique parce qu'ils auront dix-huit ans (et donc
admissibles à voter selon les règles électorales
normales) à la prochaine élection provinciale, qui se
tiendra
en utilisant le système de vote qui sera choisi.
L'Assemblée législative de l'Î.-P.-É. compte
actuellement 27 circonscriptions uninominales. Il y
a 101 000 électeurs admissibles dans ce
plébiscite.
Annonce d'Élections Île-du-Prince-Édouard pour les
jeunes électeurs.
L'intérêt pour la technologie et le
processus
Selon les reportages, environ 25 observateurs de
pratiquement toutes les provinces et territoires et de plusieurs villes
sont à l'Î.-P.-É. pour assister au
plébiscite ainsi qu'une équipe de vérificateurs du
scrutin dirigée par le consultant électoral Harry Neufeld.[2] Neufeld indique que
de nombreux organismes électoraux canadiens sont
intéressés par le plébiscite de
l'Î.-P.-É. à cause des TI (technologies de
l'information) qui y sont utilisées pour la première
fois. « Ils [Élections Canada] sont en train d'essayer
d'automatiser et d'inclure les TI dans les scrutins. Jusqu'ici, nous
avons fonctionné essentiellement comme on le faisait au
siècle dernier », précise-t-il. Il ajoute que
dans ce plébiscite, l'Î.-P.-É. utilise bon nombre
des recommandations de changement qui se trouvaient dans un rapport
récent du directeur général des élections
du Canada.
Bien que ce soit Élections
Île-du-Prince-Édouard qui supervise le plébiscite,
une partie du processus a été confiée en
sous-traitance. Vote Simplifié Inc., une entreprise
montréalaise, est responsable non seulement du vote
électronique et du vote téléphonique mais
également du dépouillement des bulletins de vote. Le site
de l'entreprise indique
que « plus de 1000 organisations provenant de 48 pays
dépendent de Vote Simplifié Inc. pour leurs besoins
d'élection. Nos protocoles sécurisés, nos
solutions d'utilisation faciles et flexibles transforment les
élections dans tous les secteurs. » Cette entreprise
a été créée en 2003 et son premier
client a été l'Association
étudiante de l'Université McGill.[3]
Un reportage de Radio-Canada du 26 octobre
explique : « Lorsque le dépouillement officiel du
plébiscite de l'Î.-P.-É. commencera, ce sera un
ordinateur qui comptabilisera les votes et déclarera l'option
gagnante, dit Neufeld. Si nous devions compter tous les bulletins de
vote manuellement, je pense que nous en aurions pour des
mois. »
« Les piles de bulletins de vote seront
traitées par une tabulatrice électronique, semblable
à une photocopieuse. » Une entreprise, Election
Systems & Software Canada, sera responsable d'insérer les
bulletins de vote dans la machine.[4]
« La machine à compilation est réglée pour
identifier les
bulletins sur lesquels il manque des informations clés, comme le
numéro de circonscription, ou ceux qui ne sont pas remplis
correctement », rapporte Radio-Canada . « Tous ces
bulletins de vote seront mis automatiquement dans un bac
séparé et seront examinés par une équipe
d'évaluateurs. »
Selon Radio-Canada, les résultats des bulletins
de vote en papier seront convertis en un fichier numérique qui
sera partagé avec Vote Simplifié Inc. Les deux entreprise
et Élections Île-du-Prince-Édouard ont fait des
essais et les tests étaient « encourageants »,
a dit Neufeld. Puis Vote Simplifié Inc. fusionnera les
résultats du vote par Internet, par téléphone et
par des bulletins en papier. Une
fois que cela aura été fait, déterminer l'option
gagnante sera « quasiment instantané »,
explique Neufeld. « L'ordinateur permettra de déterminer
quelle option est le premier choix des
Prince-Édouardiens », précise Radio-Canada.
Les résultats seront ensuite remis au président de
l'Assemblée législative de l'Î.-P.-É.
environ une heure après
la fermeture des bureaux de vote.
Notes
1. Les résumés suivants sont des
extraits d'Élections Île-du-Prince-Édouard. Pour de
plus amples informations et des vidéos d'explications :
http ://www.yourchoicepei.ca/page-d-acceuil
Système mixte binominal avec compensation
proportionnelle : En vertu du système mixte binominal
avec compensation proportionnelle, l'Île-du-Prince-Édouard
serait divisée en circonscriptions plus grandes, chacune
représentée par deux députés.
L'électeur ne fait qu'un « x », mais son vote
est à la fois pour un candidat
et pour un parti. Il peut donc y avoir [jusqu'à] deux candidats
d'un même parti sur le bulletin de vote.
La première moitié des sièges est
attribuée selon le système uninominal majoritaire
à un tour, tandis que l'autre respecte la répartition
proportionnelle des suffrages exprimés. Au deuxième tour,
les sièges sont attribués aux candidats ayant obtenu les
meilleurs résultats. Si un parti a droit à trois
sièges supplémentaires, ils reviennent
habituellement à ses trois candidats ayant obtenu les meilleurs
résultats (parmi ceux qui n'ont pas été
élus au premier tour). Il est encore possible de se
présenter comme candidat indépendant, tout vote pour ce
candidat n'étant valable que pour lui.
Système uninominal majoritaire à un
tour (système actuel) : Tous les votes pour la
circonscription sont comptés et après le
dépouillement du scrutin, le candidat qui a obtenu le plus de
votes est élu à l'Assemblée législative
comme député de sa circonscription.
Système uninominal à un tour avec
compensation : Le système uninominal majoritaire
à un tour avec compensation est semblable au système en
vigueur à l'Île-du-Prince-Édouard, sauf qu'il
comprend des sièges supplémentaires pour les chefs des
partis politiques de la province. Les partis qui atteignent le seuil
de 10 % des suffrages exprimés à
l'échelle de la province voient leur chef obtenir un
siège à l'Assemblée législative, en plus de
tout siège obtenu dans les circonscriptions électorales.
Les candidats élus dans leur circonscription deviennent
députés à l'Assemblée législative et
sont responsables de leur circonscription, comme dans le
système actuel. Tout chef de parti élu à
l'Assemblée législative est quant à lui un
représentant provincial, ce qui signifie que les
électeurs de n'importe quelle circonscription peuvent lui
communiquer leurs préoccupations.
Système mixte avec compensation
proportionnelle : Le système mixte avec compensation
proportionnelle combine des principes du système uninominal
majoritaire à un tour et des principes de
proportionnalité afin que le nombre de sièges d'un parti
à l'Assemblée législative corresponde grosso modo
à sa part des suffrages
exprimés à l'échelle de la province. Le bulletin
de vote comporte deux parties, soit une pour élire le
député local et une autre pour élire un
député de liste. Les sièges des
députés de liste sont attribués
proportionnellement, d'après les suffrages exprimés pour
chaque parti dans la deuxième partie du bulletin de vote. Ce
système est conçu de sorte que
les sièges des députés de liste viennent
compléter le nombre de sièges du parti ou compenser pour
les résultats disproportionnés du scrutin uninominal
majoritaire à un tour. Les candidats indépendants peuvent
se présenter dans une circonscription, puisque les
députés locaux sont élus en fonction des votes
exprimés pour chaque candidat dans chaque
circonscription. Toutefois, les candidats indépendants ne
peuvent pas être députés de liste, car les
électeurs votent pour un parti, auquel ces sièges sont
attribués.
Mode de scrutin préférentiel
: Avec le mode de scrutin préférentiel, les
électeurs doivent classer les candidats selon leur
préférence. Pour remporter sa circonscription, un
candidat doit obtenir plus de 50 % des voix. Si aucun
candidat n'obtient plus de 50 % des voix après le
premier dépouillement, celui
qui est au dernier rang est éliminé, et ses votes sont
redistribués au deuxième choix de ses électeurs.
Ce processus se répète jusqu'à ce qu'un candidat
ait une majorité de votes.
2. Harry Neufeld est l'ancien directeur
général des élections de la Colombie-Britannique
(2002-2010). En avril 2010, après deux arrêts contre
le gouvernement libéral de la Colombie-Britannique sur
l'organisation du référendum sur la TVH, le
président de l'Assemblée législative de la
Colombie-Britannique, Bill Barisoff , l'a informé qu'il ne
serait pas renommé à la fin de son mandat de huit ans.
Neufeld est ensuite devenu un consultant privé.
Neufeld est l'auteur du rapport de 2013
d'Élections Canada intitulé Examen de la
conformité aux procédures d'inscription et de vote le
jour du scrutin sur l'élection de 2011. Cet examen de
la conformité découlait « d'une contestation
judiciaire visant la conduite de l'élection
générale fédérale du 2 mai 2011
dans la circonscription d'Etobicoke-Centre, en Ontario ». Ce
rapport a été à la base d'allégations
faites par le ministre d'État à la réforme
démocratique de l'époque, Pierre Poilievre, sur les
irrégularités dans cette élection liées au
répondant, et a été cité pour appuyer le
projet de loi C-23 du gouvernement Harper, la Loi sur
l'intégrité des
élections . Neufeld a déclaré que ce rapport a
été mal interprété et que le projet de loi
« faisait pencher la balance dans un seul sens », en
éliminant le répondant et la carte d'identité de
l'électeur et demandé que ce projet de loi soit
amendé ou défait.
La biographie de l'examinateur dans le rapport sur
l'examen de la conformité de 2011 indique que « son
travail de consultant (Harry Neufeld) comprend entres autres : des
affectations en Australie, au Botswana, en Grande-Bretagne, au
Guinée, Guyana, en Inde, Iraq, Jamaïque, Lybie, au Mexique,
en Russie, Afrique du Sud,
Suède, en Ouganda et au Zimbabwe ainsi que dans plusieurs
juridictions électorales au Canada et aux
États-Unis ». Il est également indiqué
que : « Le début de la carrière d'Harry se
concentrait sur l'informatisation de la gestion des données
électorales. Sa première affectation fut avec Elections
BC en 1982 au sein de l'équipe
technique chargée d'informatiser la liste des électeurs
et d'introduire la technologie informatique dans l'administration
électorale. Au début des années 1990, Harry
est devenu le premier directeur de l'informatique à
Élections Canada, responsable de l'informatisation de la liste
des électeurs, des services de cartographie et de
l'automatisation
du travail général de bureau. »
3. Le président de l'entreprise est Brian
Lack, qui a étudié la programmation à
l'Université McGill et qui a été directeur
d'élection à l'association étudiante de
l'université. Parmi les clients affichés sur le site web
de Vote Simplifié Inc il y a l'Université du Minnesota,
le NPD de l'Alberta, l'Agence de l'ONU
pour les réfugiés, l'Association de joueurs de la ligue
canadienne de football, Médecins sans frontière, le Parti
républicain de l'Arizona, le parti Wildrose, le Parti vert du
Canada, des Démocrates australiens, l'Alliance des
libéraux et démocrates d'Europe, le Conseil mohawk
d'Akwesasne, la Fédération des enseignants des
écoles secondaires de
l'Ontario, la United Teachers de Los Angeles et la
Fédération agricole de l'Ontario. L'entreprise se
décrit comme « un fournisseur de services
intégrés pour la tenue d'élections
sécuritaires en ligne... Nous sommes une entreprise agile et
notre système de votation évolue constamment avec les
innovations technologiques et sécurité. De nombreux
tiers partis réputés ont vérifié notre
produit, notre infrastructure technique et notre infrastructure
corporative. Ces vérifications ont confirmé que Vote
simplifié possède l'intégrité et la
sécurité promises. »
4. Elections Systems & Software (ESS) est
« le fournisseur d'appareils de votation et de solutions
intégrales de gestion d'élection le plus grand et le plus
expérimenté du monde », lit-on sur le site web
de l'entreprise. « Notre compréhension des processus
électoraux est sans parallèle. » Son
siège
social est à Omaha, au Nebraska, et dit avoir accumulé
deux décennies d'expérience au Canada. Parmi ses produits
on trouve des systèmes de votation en ligne, des appareils de
tabulation du vote, des logiciels de gestion d'élection, des
imprimantes de bulletins de vote, des logiciels d'inscription des
lecteurs, des scanners optiques, des appareils pour
fabriquer des bulletins de vote et des systèmes de vote
d'électeurs absents. Parmi ses services elle offre l'aide
à la conception de système de « gestion des
bulletins de vote ». Elle possède également la
société Data Information Management Systems (DIMS),
connue pour son système d'inscription des électeurs
DIMS.net. ESS est une filiale du
groupe McCarthy, une « banque d'investissement
spécialisée dans le courtage d'entreprises et la gestion
de l'investissement ». Selon la vidéo promotionnelle
d'ESS, plus de 60 % des électeurs aux
États-Unis votent à l'aide d'un système d'ESS. ESS
rapporte avoir produit plus de 100 millions de bulletins de vote
ne
serait-ce que pour l'élection présidentielle aux
États-Unis.
Information générale
Suite à l'élection du 4
mai 2015 à l'Île-du-Prince-Édouard, le
gouvernement libéral majoritaire s'est engagé dans son
premier discours du Trône à « initier et soutenir un
examen complet des façons de renforcer notre système
électoral, notre représentation et le rôle et le
fonctionnement de l'assemblée législative ».
Cette
élection a reporté le Parti au pouvoir pour la
troisième fois de suite avec 18 sièges, tandis que
le Parti progressiste-conservateur a remporté 8
sièges et le Parti vert un seul. Le NPD n'a obtenu aucun
siège, comme à l'élection précédente.
En juillet 2015, le gouvernement a publié
un Livre blanc sur le renouvellement démocratique . Dans
l'avant-propos du document, le premier ministre Wade MacLaughlan
écrivait : « Étant donné que les
dernières réformes électorales remontent
à 1994 et que les circonscriptions électorales
doivent, selon la loi, être
rectifiées avant la prochaine élection provinciale, c'est
le moment opportun pour les insulaires d'entamer un dialogue sur le
renouvellement démocratique et historique de nos institutions
démocratiques. »
Le Livre blanc présente le modèle de
réforme que propose le gouvernement, s'inspirant, dit-on,
« de l'histoire de l'Île-du-Prince-Édouard pour ce
qui est des circonscriptions binominales et de l'approche de longue
date largement utilisée ici et ailleurs qui consiste à
nommer des candidats et des chefs de parti ».[1] Les nouveaux éléments
proposés dans le Livre blanc étaient :
- l'association de quatre grands comptés sen
concordance avec les quatre circonscriptions fédérales de
la province, et six petites circonscriptions uninominales au sein de
chacun de ces comptés, constituant un total de 28 membres
de l'assemblée législative ;
- le passage à un système de scrutin
préférentiel dans les deux types de circonscriptions afin
d'assurer que chaque candidat doit obtenir le soutien d'au moins la
moitié des électeurs pour accéder à un
poste d'élu.
Concernant le système de scrutin
préférentiel, on y propose ce qui suit :
« Les électeurs recevraient un bulletin de
vote en deux parties le jour de l'élection. Sur une partie,
l'électeur indiquerait ses préférences dans
l'ordre pour les candidats du comté local, le
numéro 1 étant le candidat
préféré, le 2 le second choix, et ainsi de
suite. Il reviendrait à l'électeur de choisir d'indiquer
ou non un seul choix, ou
deux, ou plus, parmi l'éventail de candidats. »
Selon le Livre blanc, cette approche « qui est
utilisée depuis longtemps par les partis politiques pour
sélectionner leurs chefs et leurs candidats aux
élections », présente plusieurs
conséquences positives :
- Cela donne aux électeurs un plus grand pouvoir
d'expression et réduit le nombre de « votes
perdus » - En faisant ainsi, l'influence électorale
des partisans des petits et nouveaux partis est augmentée
étant donné qu'il est très probable que ces
préférences soient comptées pour parvenir
aux 50 % plus un.
- Cela permet d'assurer que tous les candidats
élus obtiennent un siège avec le soutien de la
majorité de leurs électeurs.
- De manière plus subtile, cela encourage une
approche collaborative pour se présenter aux élections et
occuper un poste. Il est grandement envisagé que le
système uninominal majoritaire à un tour incite les
candidats à accroître la polarisation et le conflit afin
de définir ce qu'ils défendent et d'encourager leurs
partisans à voter. Cependant,
dans un système préférentiel, les candidats
doivent attirer un plus large éventail de points de vue afin
d'obtenir le soutien des électeurs du second et du
troisième tour, ce qui encourage une approche plus constructive
et positive.
Le Livre blanc parle aussi de mesures à prendre
pour encourager une plus grande diversité et
représentativité des candidats et pour réformer le
financement électoral, dont l'imposition de restrictions sur qui
peut contribuer, des limites sur les dons individuels, sur les
dépenses électorales et sur « la participation des
contribuables au processus
électoral », c'est-à-dire les subventions aux
partis politiques.
Le gouvernement a mis sur pied un Comité
législatif spécial pour « guider la participation
publique et faire des recommandations en réponse au Livre
blanc » et rédiger la question posée au
plébiscite auquel seraient conviés les électeurs.
Le Livre blanc propose que la question référendaire
elle-même soit guidée par voie de scrutin
préférentiel sur les trois options de vote : i)
système uninominal majoritaire à un tour (système
actuel) ; i) scrutin préférentiel ; iii)
représentation proportionnelle. On invitera les insulaires
« à prendre part à la discussion sur le
renouvellement démocratique sur la page Facebook du
comité et sur Twitter ».
Le Comité est formé de cinq
membres : Jordan Brown, le whip du gouvernement libéral et
député de Charlottetown-Brighton
(président) ; le docteur Peter Bevan-Baker (chef du Parti
vert à l'Î.P.E.), Paula Biggar, libérale (ministre
du Transport, des Infrastructures et de l'Énergie) et Sidney
MacEwen, progressiste-conservateur,
député de Morell-Mermaid. En plus, Janice Sherry,
députée libérale de Summerside-Wilmot, a
été nommée au comité bien qu'elle ait
démissionné de son poste de députée en
avril 2016. Le 27 novembre 2015, le Comité
législatif spécial a soumis ses premières
recommandations en réponse au Livre blanc, Il demande plus de
temps
pour étudier la question. Le Comité a d'abord entendu des
experts du processus électoral et d'anciens représentants
de l'agence chargée des élections. Puis il a tenu neuf
rencontres dans des communautés à travers l'Île en
octobre et novembre 2015, dont deux rencontres spécifiques
avec des étudiants du secondaire et de niveau universitaire.
Le Comité a également recommandé de baisser
l'âge de voter à 16 ans pour la prochaine
élection. Il a recommandé une campagne d'éducation
de six mois avant la tenue d'un plébiscite en novembre 2016.
Note
1. Avant l'élection provinciale
de 1996, la province était divisée en 16
circonscriptions binominales, représentées chacun par un
député et conseiller. C'était un vestige de la
structure bicamérale de la législature provinciale. Au
lieu de tout simplement abolir la chambre haute comme l'ont fait la
plupart des provinces, l'Île-du-Prince-Édouard a
fusionné les deux chambres en 1893.
Référendum
révocatoire au Venezuela
Le processus est suspendu suite à la
révélation de nombreuses irrégularités
Rassemblement à Caracas, le 26 octobre 2016, en appui au
gouvernement Maduro et à la République bolivarienne
Le 20 octobre, le Conseil électoral
national (CEN) du Venezuela a annoncé la suspension temporaire
du processus de référendum révocatoire entrepris
contre le président Nicolas Maduro. La suspension fait suite aux
jugements des cours pénales de cinq États (ils sont
maintenant sept) qui ont fait état de fraudes commises à
l'étape initiale
de la collecte de signatures pour le référendum.
À la première étape du processus
d'initiation d'un référendum révocatoire, la
coalition des partis d'opposition portant le nom de Table ronde
d'unité démocratique (MUD) devait recueillir un total
de 195 000 signatures, ce qui représente 1 %
de l'électorat inscrit dans chacun des 23 États du
Venezuela et dans la
région de la capitale nationale. Le MUD a remis au CEN un total
de 1 957 779 signatures dont 605 727
ou 31 % ont éventuellement été
déclarées invalides en raison
d'irrégularités. On y trouvait 11 000
signatures de personnes décédées, 9 333
de personnes non inscrites sur la
liste électorale, 3 000 de mineurs et 1 335
de criminels condamnés. Plus de 9 000 plaintes pour
fausse identité ont été déposées.
Le dépôt de fausses signatures constitue
un acte criminel et avoir autorisé le processus de
révocation dans de telles circonstances aurait porté
atteinte à la crédibilité de tout le
système électoral vénézuélien.
Les cours pénales des États d'Aragua, de
Bolivar, de Carabobo, de Monagas, d'Apure, de Zulia et de Trujillo ont
décelé des fraudes dans la cueillette de signatures
visant à atteindre le 1 %. Les cours ont
accepté les plaintes portées contre certains dirigeants
de l'opposition dans ces États pour des actes criminels
consistant en de
faux témoignages devant des responsables publics, de fausses
représentations et de la fausse information fournie aux
responsables électoraux. Par conséquent, les tribunaux
ont décidé par mesure préventive de suspendre tout
acte lié à la cueillette de signatures visant à
atteindre le 1 %, ce qui veut dire que la prochaine
étape de collection
de signatures, qui vise à atteindre 20 % des
électeurs inscrits de ces États, n'a pas pu
procéder tel que prévu les 26, 27 et 28
octobre.
Le peuple vénézuélien descend dans la rue en appui
à sa République bolivarienne et au budget 2017 mis de
l'avant par le président Maduro, le 18 octobre 2016.
Le 20 octobre, en réponse aux
décisions des cinq tribunaux, le CEN a annoncé qu'il
respecterait les mesures ordonnées par les juges, dont le report
de la deuxième étape de la cueillette de signatures
prévue pour le 26, 27 et 28 octobre dans
l'attente de nouvelles ordonnances judiciaires. Puisque près du
tiers des États
ne pourront procéder à la deuxième et
dernière étape de cueillette de signatures, les
conditions à la poursuite de la démarche n'existaient
manifestement pas. Il était impossible d'organiser un
référendum sans les signatures provenant
de 20 % des électeurs de chaque État. Plus
important encore, en ordonnant une pause au processus
plutôt que de procéder et de faire semblant de ne pas voir
l'ampleur de la fraude commise, les tribunaux et les autorités
électorales du Venezuela ont démontré leur
détermination à défendre non seulement
l'intégrité du système électoral du pays
mais aussi sa Constitution et la primauté du droit contre des
forces réactionnaires appuyées par l'étranger
qui tentent de se servir des deux pour escroquer le peuple
vénézuélien et détruire son projet
bolivarien. Une question demeure cependant : à quoi sert
une fraude aussi évidente si le MUD croit vraiment, comme il le
prétend, que le peuple vénézuélien l'appuie
dans ses tentatives de faire tomber le président ?
LML alerte ses lecteurs au fait qu'il se
mène présentement une désinformation massive sur
les événements au Venezuela qui vise à
créer l'impression que le gouvernement ne respecte pas la
primauté du droit et que toutes les avenues permettant au peuple
de s'exprimer ont été bloquées, ne laissant comme
possibilité que l'anarchie, la
violence et des méthodes de coup d'État. Cela n'a fait
que s'intensifier avec le référendum révocatoire.
Les médias, par exemple, disent souvent que le processus
initié il y a plusieurs mois a été «
annulé ». En fait, le Conseil électoral
national a annoncé le 20 octobre qu'il reportait le
processus en raison des décisions prises par cinq
cours pénales. Tout le tapage que fait le MUD à l'effet
que le référendum est « bloqué »
et que des mesures plus draconiennes s'imposent vise à cacher
qui a commis les actes criminels et qui mine la primauté du
droit pour tenter de parvenir à ses fins.
Note
La campagne de référendum
révocatoire de l'opposition et les questions constitutionnelles
qui lui sont liées
La coalition réactionnaire du MUD a
remporté la majorité des sièges à
l'Assemblée nationale aux dernières élections
législatives de décembre 2015. À peine
installé au Parlement, le MUD a déclaré qu'il
destituerait le président Nicolas Maduro dans les six mois qui
viennent et a mené plusieurs actions essentiellement
anticonstitutionnelles, en essayant par exemple d'écourter
rétroactivement le mandat du président pour atteindre ses
fins. C'est seulement après avoir tenté toutes sortes de
manoeuvres que les partis qui constituent le MUD ont finalement
réglé leurs différends et décidé
d'initier un référendum révocatoire, un processus
en plusieurs étapes.
En vertu de la Constitution
vénézuélienne, si un référendum
révocatoire était tenu avec succès avant la
quatrième année du mandat de six ans du président
Maduro, soit le 10 janvier 2017, une nouvelle élection
présidentielle serait déclenchée. Si le
référendum se tenait avec succès après
cette date, le vice-président de Maduro
finirait le mandat du président.
Le MUD a déposé sa pétition
initiale pour un référendum révocatoire le 2
mai tout en sachant fort bien que la dernière fois qu'a eu lieu
un tel référendum (une tentative avortée de
destituer le président Hugo Chavez en 2004) le processus
dans son ensemble a duré huit mois, ce qui dans le cas
présent aurait fait durer le processus
jusqu'en février 2017.
Un autre contentieux entre le gouvernement et
l'Assemblée nationale contrôlée par l'opposition
touche au fait que celle-ci adopte des lois au mépris d'un
jugement de la Cour suprême qui a imposé une interdiction
à trois députés, les empêchant d'être
assermentés suite à l'élection de
décembre 2015 pendant que les autorités
enquêtent sur
des allégations de fraude liées à leur victoire.
Le MUD n'a pas tenu compte de l'ordonnance de la cour et a
assermenté les trois comme députés et leur a
permis de prendre part aux votes.
La cour a donc invalidé toute législation
adoptée à l'Assemblée nationale tant et aussi
longtemps que cette situation perdure. En plus, plusieurs autres
initiatives prises par l'opposition ont été
déclarées anticonstitutionnelles par la cour en raison de
motifs juridictionnels et d'autres motifs. Tout ceci a amené le
MUD à alléguer que les branches
judiciaires et électorales ne fonctionnent pas de façon
indépendante de l'exécutif et que le gouvernement agit
donc en violation de la constitution du pays.
L'opposition soutenue par les États-Unis
appelle
à un coup d'État
Manifestation dans les rues de Caracas, le 18 octobre, en appui au
budget 2017 du gouvernement Maduro, rejetant les tentatives des forces
contre-révolutionnaires de
renverser le président
La semaine dernière, le peuple
vénézuélien a tenu des actions de masse à
l'échelle du pays pour défendre le président et
les réalisations de la révolution bolivarienne contre la
tentative de l'opposition appuyée par l'étranger de
monter un coup d'État. À Caracas, les travailleurs et
d'autres supporters du gouvernement bolivarien ont manifesté
à
l'Assemblée nationale et tenu de grands rassemblements devant le
palais présidentiel de Miraflores, s'engageant à ne pas
permettre la répétition du coup d'État rapidement
avorté qui avait été perpétré par
plusieurs des acteurs d'aujourd'hui contre le regretté
président Hugo Chávez en 2002.
L'exposition de la fraude dans le processus
référendaire révocatoire et sa suspension
subséquente a enflammé ces forces au Venezuela et
à l'étranger qui veulent à tout prix destituer le
président Vénézuélien Nicolás Maduro
et ramener le pays sous la domination impérialiste.
Lors d'une conférence de presse tenue le 21
octobre par les dirigeants des forces contre-révolutionnaires au
Venezuela , Henry Ramos Allup et Henrique Capriles ont pris la parole.
Ramos Allup est le président de l'Assemblée nationale
contrôlée par l'opposition et Capriles est le gouverneur
de l'État de Miranda et ancien candidat à la
présidence pour la coalition de l'opposition appelée
Table de l'unité démocratique (Mesa de la Unidad
Democrática, ou MUD). Capriles et Ramos ont demandé au
gouvernement de renverser la décision du Conseil national
électoral (CNE) de suspendre le référendum
révocatoire et d'ignorer la fraude
généralisée qui a incité les tribunaux dans
sept
États à prendre eux aussi des mesures. Capriles a
lancé un appel à l'Assemblée nationale et aux
Forces armées à « prendre une
décision », c'est-à-dire à intervenir
contre le président élu et son gouvernement pour
soi-disant « défendre la constitution ». Selon
Capriles, le fait que le président Maduro était à
ce moment à l'extérieur du
pays en fonction officielle est une occasion en or pour l'organisation
d'un coup d'État. « Maduro n'a pas seulement quitté
le pays, il a abandonné son poste », a
déclaré Capriles.
Confronté à une question à savoir
si ses déclarations équivalaient à une tentative
de la MUD d'orchestrer un coup d'État, Capriles a dit qu'un
« coup d'État » avait déjà
été perpétré par le gouvernement Maduro et
que « nous devons restaurer l'ordre constitutionnel ».
Capriles a annoncé qu'il y aurait des mobilisations les jours
suivants et que l'opposition « amènera le
Venezuela » dans les rues le 26 octobre, le jour
où la prochaine tournée de collecte de signatures de
destitution aurait commencé.
Le 21 octobre, le président Maduro a
répondu, alors qu'il était en Azerbaïdjan dans le
cadre d'une tournée pour rencontrer les gouvernements des pays
exportateurs de pétrole, en appelant au « calme, au
dialogue, à la paix, au respect de la justice et de la
loi ».
Le dimanche 23 octobre, alors que le
président était toujours à l'extérieur du
pays, une session extraordinaire de l'Assemblée nationale a
adopté une déclaration intitulée Accord pour
la restitution de la Constitution de la République bolivarienne
du Venezuela, de l'ordre constitutionnel et de la démocratie.
La déclaration demande
que :
« La communauté internationale active tous
les mécanismes nécessaires pour garantir les droits du
peuple vénézuélien, en particulier son droit
à la démocratie ;
« Soient formalisées devant la Cour
pénale internationale et d'autres organisations
compétentes les dénonciations contre les juges et
directeurs du CNE responsables de la suspension du processus de
référendum révocatoire et contre d'autres
fonctionnaires responsables de la persécution politique du
peuple du Venezuela ;
« Soit initié un processus pour
déterminer la constitutionnalité du président de
la République lors d'une session extraordinaire de
l'Assemblée nationale appelée pour le 25 octobre
pour évaluer la situation et prendre une décision. [Cela
fait
référence
aux
accusations
de l'opposition,
déjà prouvées fausses, que Nicolás Maduro a
une
double citoyenneté, colombienne et
vénézuélienne, le rendant inéligible au
poste de président — Note de la rédaction.]
Le président Maduro, 25 octobre 2016
« Soit formée une commission
parlementaire spéciale de haut niveau chargée de
développer et définir les décisions qui
découlent de cet accord afin de restituer l'ordre
constitutionnel ;
« Les Forces armées nationales
n'obéissent pas ni n'exécutent tout acte ou
décision provenant de l'exécutif, du judiciaire, des
pouvoirs citoyens ou électoraux qui est contraire aux principes
constitutionnels ou qui porte atteinte aux droits fondamentaux du
peuple vénézuélien ;
« Le peuple du Venezuela, soit appelé,
conformément aux dispositions constitutionnelles, notamment
celle prévue à l'article 333 de notre constitution,
à s'engager dans une défense constante et active de notre
Grande Charte, de la démocratie et de la primauté du
droit jusqu'à ce que l'ordre constitutionnel soit
rétabli. » [1]
Le 26 octobre, la MUD a résolu d'initier
des tentatives pour destituer le président Maduro. Elle s'aligne
en cela sur le coup d'État parlementaire qui a été
perpétré contre l'ancienne présidente du
Brésil Dilma Rousseff par les forces réactionnaires
soutenues par les États-Unis. Celles-ci ont utilisé des
« preuves » falsifiées de
corruption pour la destituer dans un procès politique afin
d'obtenir l'impunité pour leur propre corruption.
Le président Maduro parle lors d'un rassemblement à
Caracas, le 26 octobre 2016, le même jour où la MUD a
initié une tentative de destitution contre lui.
La MUD a aussi annoncé qu'une
délégation menée par le président de
l'Assemblée nationale se rendra à Washington pour
rencontrer l'Organisation des États américains
(OÉA) afin de demander une nouvelle fois que la « charte
démocratique » de l'OÉA soit appliquée
contre le Venezuela, en invoquant cette fois la suspension du
processus référendaire. Le secrétaire
général de l'OÉA Luis Almagro a sauté sur
l'occasion pour intensifier sa campagne visant à utiliser tous
les instruments à la disposition de l'OÉA pour attaquer
le Venezuela.
Le secrétaire général de
l'OÉA appelle à une
intervention internationale
Le 21 octobre, Almagro a déclaré sur
Twitter : « Aujourd'hui nous sommes plus
convaincus que jamais de la rupture démocratique au #Venezuela.
Il est temps de prendre des actions concrètes. »
Dans une déclaration
du 22 octobre publiée sur le site Web de l'OÉA,
Almagro a dit que la suspension du processus référendaire
de destitution était un point tournant et une « rupture du
système démocratique ». Il n'a pas
mentionné les conclusions des cours
vénézuéliennes à l'effet que la collecte de
signatures par l'opposition
était criblée de fraudes et il a blâmé le
président vénézuélien pour les
décisions des autorités électorales nationales. Il
a déclaré que, par suite de la suspension du processus de
destitution, le président a « perdu toute sa
légitimité... » En conséquence, Almagro
a déclaré qu'« il [le président] sera
responsable de l'instabilité politique qui sera
créée ». Il a appelé les membres de
l'OÉA a agir dans le cadre de l'article 20 de la Charte
démocratique interaméricaine qui « impose
l'obligation de résultats concrets », et a
demandé qu'on ait recours à des médiateurs qui
jouissent de « la confiance de tous ».
Almagro a rejeté le dialogue facilité par
l'Union des nations sud-américaines (UNASUR) entre le
gouvernement vénézuélien et l'opposition et
mené par les anciens présidents de l'Espagne, José
Luis Rodríguez Zapatero, du Panama, Martín Torrijos et de
la République dominicaine, Leonel Fernández. « Cela
n'a pas réussi à empêcher la rupture
institutionnelle ; au contraire, quelles que soient ses
intentions, le dialogue a contribué à la chaîne
d'obstacles qui ont été placés à la
réalisation du référendum
révocatoire », a-t-il dit. L'OÉA,
contrairement à l'UNASUR, est basée à Washington
et financée principalement par les États-Unis et le
Canada, qui ne sont pas membres de
l'UNASUR. En rejetant les efforts des pays d'Amérique du Sud
pour régler la question politique, Almagro cherche à
intervenir contre le gouvernement vénézuélien
à l'aide de l'OÉA, dont les efforts pour prendre une
telle mesure ont été jusqu'à maintenant
bloqués.[2]
« Par conséquent, il est essentiel qu'il y
ait un nouvel effort de médiation qui donne la force morale aux
solutions requises par le peuple
Vénézuélien », a conclu Almagro.
L'opposition est divisée sur la question du
dialogue
Le 24 octobre le gouvernement
vénézuélien et quelques représentants de la
MUD ont annoncé qu'ils avaient convenu de s'asseoir pour des
entretiens formels en médiation avec le Vatican, l'UNASUR et
trois anciens chefs d'État à partir du 30 octobre.
« Enfin, nous mettons en place un dialogue entre l'opposition et
le
gouvernement légitime », a déclaré le
président Nicolas Maduro de Rome, suite à une rencontre
avec le Pape. L'annonce a conduit à une scission apparente au
sein de la MUD alors que les dirigeants de certains de ses partis
membres qui sont profondément engagés dans les
préparatifs du coup d'État ont dit qu'ils ne savaient
rien à ce sujet,
l'avoir découvert par les médias, et ont
dénoncé le dialogue, en disant entre autres choses que la
seule chose à négocier était une transition.
Note
1. L'article 333 de la constitution de la
République bolivarienne du Venezuela déclare :
« La présente Constitution ne perdra sa vigueur qu'en cas
de non-observance, par acte de force ou par abrogation
occasionnée par tout moyen autre que son contenu. Dans ce cas,
tout citoyen ou toute citoyenne investis ou non
d'autorité, aura le devoir de collaborer pour le
rétablissement de sa prise d'effet. »
2. Voir l'article «
Les
pays
latino-américains et caribbéens défont la
tentative de l'OÉA d'appuyer les auteurs du coup »,
LML, 7 juin 2016
Le rôle du Canada dans l'organisation d'un
changement réactionnaire de régime
Le 21 octobre, le ministre Canadien des Affaires
étrangères Stéphane Dion a émis un
communiqué à l'effet que « le Canada est
préoccupé par la décision du Conseil national
électoral du Venezuela de suspendre le référendum
sur la révocation du président. Le Canada demande
instamment au Conseil de revenir sur sa décision et de
permettre aux Vénézuéliens d'exercer leur droit
constitutionnel de tenir un référendum
révocatoire ».
La déclaration de
Dion au nom du gouvernement du Canada constitue une ingérence
flagrante dans les affaires internes du Venezuela. Plus que cela, c'est
une tentative de renforcer les forces qui sont en train de mener un
coup d'État contre le président élu du pays,
Nicolás Maduro. La déclaration ignore
délibérément le fait que la décision du
Conseil national électoral du Venezuela de suspendre la
deuxième phase du processus de collecte de signatures pour
demander un référendum révocatoire contre le
président vénézuélien a été
prise en réponse aux décisions de tribunaux
vénézuéliens basées sur la preuve
d'irrégularités généralisées. La
nature et l'ampleur des irrégularités indiquent
l'existence d'une fraude dans le processus de collecte de signatures
par les dirigeants de l'opposition soutenus par les États-Unis
et le Canada. Le Canada tente de donner une légitimité
à des crimes vraisemblablement commis par les forces qu'il a
appuyées et de répandre les flammes de la violence. Cela
de la part d'un pays qui nie à ses propres
citoyens le droit de révoquer les députés ou le
premier ministre. Déjà, on rapporte qu'un officier de
police a été abattu et deux autres ont été
blessés dans l'État de Miranda par des manifestants
antigouvernement violents lors d'actions de rue le 26 octobre
appelées par l'opposition avec l'objectif de « prendre le
Venezuela » .
Dion s'est autoproclamé juge, juré
et bourreau, tentant de dicter aux tribunaux et au gouvernement
vénézuéliens, au nom de ses maîtres
impérialistes américains, qu'ils devraient ignorer
leurs conclusions et leurs propres lois et procédures. Le
discours du Canada sur la démocratie et les droits humains est
clairement exposé dans cette affaire
comme une fraude, utilisé pour se mêler des affaires
intérieures des autres pays et faciliter les coups d'État
contre les gouvernements qui refusent de se soumettre au diktat
impérialiste américain. C'est la même chose qu'a
fait le gouvernement canadien en Haïti cette année,
demandant au pays de continuer à organiser la dernière
ronde de l'élection
présidentielle en dépit de la fraude
généralise et ouverte qui a marqué les rondes
précédentes.
Pour cacher le rôle
que le Canada joue pour susciter l'anarchie, la violence et
l'instabilité au Venezuela, Dion a ensuite
déclaré : « Le Canada exhorte les parties
à s'abstenir de toute violence et à trouver une solution
légale à la grave crise qui secoue le pays. »
Il semblerait donc que les décisions des tribunaux
vénézuéliens ne sont
pas « légales », pas plus que les
décisions du Conseil électoral national. Selon Dion, le
refus de l'opposition de reconnaître les décisions des
tribunaux est acceptable parce qu'il en a décidé ainsi et
la question est maintenant d'utiliser des moyens «
légaux » pour effectuer un changement de
régime plutôt que des moyens «
illégaux ». Sommes-nous censés croire que le
Canada agit pour contribuer à la paix et à la
démocratie au Venezuela alors que tout montre que son ministre
des Affaires étrangères ne cherche qu'à obtenir un
résultat que lui et les forces qu'il représente veulent
voir se produire au Venezuela ?
Dans le cadre de l'appui du Canada au changement de
régime au Venezuela, le gouvernement canadien s'efforce de
dépeindre le gouvernement bolivarien comme un transgresseur des
droits humains pendant que la fraude mise à jour dans le
processus référendaire est cachée. Dion a
déclaré : « Nous sommes
préoccupés par les
arrestations et les détentions en cours à l'encontre
d'opposants et de manifestants. Le Canada demande au gouvernement du
Venezuela de respecter ses engagements internationaux au chapitre de la
démocratie et des droits de la personne, de libérer tous
les prisonniers politiques et d'engager le dialogue avec l'opposition
politique. »
Les Canadiens doivent élever leurs voix contre
les tentatives du gouvernement Trudeau de fournir une couverture au
changement de régime au Venezuela. Les actions du ministre des
Affaires étrangères du Canada sont hostiles et visent
à créer une atmosphère d'anarchie et de violence
dans laquelle tout peut arriver, dont le blâme sera
immédiatement jeté sur le gouvernement
vénézuélien afin de justifier les crimes que les
impérialistes préparent.
Non à l'usage de la force dans les affaires
internationales ! Non à l'appui du Canada au changement de
régime ! Ne touchez pas au Venezuela !
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Marxiste-Léniniste
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