Numéro 125 - 26 septembre 2016
La réforme électorale
du gouvernement Trudeau
Des consultations non
représentatives
ne peuvent pas légitimer une
démocratie non représentative
- Sam Heaton -
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La
réforme
électorale
du
gouvernement
Trudeau
• Des consultations non représentatives
ne peuvent pas légitimer une démocratie non
représentative - Sam Heaton
• Le Comité spécial sur la
réforme électorale fait le point sur son travail
La réforme électorale du
gouvernement Trudeau
Des consultations non représentatives ne peuvent
pas légitimer une démocratie non représentative
- Sam Heaton -
Le gouvernement Trudeau mène des consultations
sur la réforme du système électoral. Ces
consultations font partie de la promesse électorale des
libéraux de faire en sorte que « l'élection de 2015
soit la dernière élection fédérale
organisée selon un scrutin majoritaire uninominal à un
tour ». Selon les libéraux et d'autres qui participent
à ces consultations, changer la méthode pour compter les
votes à une élection est la clé pour rendre le
système électoral représentatif. Les consultations
sont lancées avec tambours et trompettes et avec la mobilisation
du gouvernement et des ministres, un Comité spécial sur
la réforme électorale de la Chambre et un nombre
important de députés, certains experts et universitaires
et des organisations de la société civile. En fait,
malgré les prétentions que ces consultations mobilisent
les Canadiens, elles ne touchent qu'un groupe restreint de personnes
des cercles officiels et très peu de personnes du public.
De tous les examens de politique que le gouvernement
Trudeau a lancés depuis son arrivée au pouvoir, dont un
examen de la politique de défense, un examen de Postes Canada et
un examen de la sécurité nationale, la consultation sur
la réforme du système électoral est censée
être centrale parce qu'elle concerne les institutions
démocratiques
qui sont considérées par beaucoup comme étant non
représentatives. Mais comment des consultations non
représentatives peuvent-elles conduire à un
système représentatif ? Loin de conférer une
légitimité aux réformes que le gouvernement
proposera, la façon dont ces consultations sont
organisées montre clairement que les libéraux de
Trudeau ne veulent pas de discussion sur les problèmes que le
système électoral canadien pose pour le peuple. Leur
objectif semble être de bloquer toute solution à ces
problèmes.
À cet égard, les propositions de
réforme qui sont présentées imposent un choix et
des préoccupations qui n'ont pas été
établis avec la participation des citoyens. Les choix (le
scrutin majoritaire uninominal a un tour, la représentation
proportionnelle et le vote préférentiel) ne leur
permettent pas d'aborder les déficiences fondamentales du
système qui porte les partis politiques au pouvoir et est
manipulé par l'élite dominante et des
intérêts monopolistes privés pour aller dans le
sens de concentrer davantage le pouvoir entre les mains
d'intérêts privés. Des questions comme le droit
à un vote informé et l'absence de mécanismes
permettant de tenir les élus responsables de leurs
agissements envers le peuple ne font pas partie de la consultation.
Les audiences du Comité spécial sur la
réforme électorale, qui font partie des consultations, ne
sont pas plus utiles. Tous les députés libéraux
qui siègent au comité sont de simples
députés qui se vantent de ne pas avoir d'opinion sur la
réforme électorale. Cela suggère que le
véritable pouvoir de décision se trouve en dehors du
comité. De plus,
si le comité a pour mandat de remettre son rapport final et ses
recommandations au gouvernement avant le 1er décembre, le
gouvernement n'est pas tenu de suivre ses recommandations.
Depuis le 21 juin, ce comité parlementaire
a tenu 23 réunions à Ottawa où il a entendu
principalement des universitaires, ainsi que des personnalités
politiques des cercles officiels et d'anciens fonctionnaires. Il
mène un sondage avec des questionnaires en ligne et accepte les
mémoires écrits jusqu'au 7 octobre. Il a
également
entrepris une tournée qui le mèneront dans 17 villes
canadiennes. La tournée a commencé le 19 septembre,
le jour de la reprise de la session parlementaire. Le comité
entend des présentations faites par ceux qu'il invite et des
interventions publiques à la fin de chaque séance suivant
la formule « premier arrivé, premier servi » et
chaque intervenant a deux minutes pour présenter ses arguments.
La sécurité à ces audiences est, selon plusieurs,
intimidante.
Des députés et d'autres individus et
organisations tiennent
également des réunions et des assemblées
générales sur les choix de réforme
électorale identifiés par le gouvernement. Au 22
septembre, 154 assemblées générales
étaient inscrites sur le site du gouvernement, dont dix ont
été organisées par des groupes comme
Représentation équitable au Canada et
Fair Vote Waterloo et des organisations civiques locales. Une formule
retenue pour les assemblées générales est d'avoir
de brefs exposés sur ce que le gouvernement et les partis
cartélisés disent sont les choix pour la réforme
électorale, suivis de questions aux participants sur ces choix,
individuellement ou en groupe. Les députés
rédigeront ensuite
un rapport de ces assemblées générales qui sera
remis au comité spécial et intégré à
son rapport. La date limite pour la présentation des rapports
des députés est le 14 octobre.
Déjà, des plaintes circulent à
l'effet que les rapports préliminaires semblent présenter
la position du parti auquel le député appartient
plutôt que les opinions présentées durant les
échanges qui ont eu lieu à ces rencontres, aussi
limités soient-ils. Par exemple, le porte-parole du NPD pour la
réforme démocratique, Nathan Cullen, rapporte que
selon les assemblées générales auxquelles il a
participé, l'appui à une certaine forme de
représentation proportionnelle, le système
privilégié par son parti, est «
massif », se situant entre 90 et 95 %. De la
même façon, les députés conservateurs
rapportent que les Canadiens veulent pouvoir se prononcer par
référendum sur
une question aussi importante que la réforme du système
électoral, qui est la position du Parti conservateur, et qu'ils
préfèrent le statu quo.
Pour sa part, la ministre des Institutions
démocratiques, Maryam Monsef, tient ses propres consultations
indépendantes sous forme d'une « Tournée de
dialogue communautaire sur la réforme électorale
fédérale » qui s'arrêtera dans 20
villes. Cette tournée a commencé le 29 août et
se poursuit jusqu'au début du mois
d'octobre. Selon certaines informations, la ministre aurait
étalement l'intention de faire ses propres recommandations au
Cabinet.
Le gouvernement et la ministre ont par ailleurs
beaucoup de difficulté à maintenir la prétention
que ces rencontres sont représentatives de quoi que ce soit.
Dans certains cas la participation est si faible qu'au lieu de mettre
une photo de la rencontre sur son compte Twitter, la ministre publie
une photo d'un objet de patrimoine de la ville visitée,
comme s'il s'agissait de prouver qu'elle y était, à tout
le moins. Pour détourner l'attention de la faible participation,
les médias monopolisés disent que les rencontres attirent
des « mordus » et des «
technocrates » de la démocratie et laissent entendre
que les citoyens en général n'ont pas beaucoup
d'intérêt pour la chose ou ne voient
pas de problème avec le système actuel. La ministre a
donc ajouté à son horaire de consultations des rencontres
privées avec des représentants de groupes de la
société civile qui font partie de la base
libérale, comme substitut aux rencontres avec les citoyens.
À Gatineau le 15 août, la ministre
Monsef a tenu un vote impromptu pour demander aux participants de
choisir l'« option » qu'ils préfèrent
parmi celles identifiées par le gouvernement pour montrer qu'il
n'y a pas de consensus sur la question. Puis elle a dit que «
nous » allons faire des recommandations au gouvernement et
« nous espérons qu'à la fin de l'exercice vous
pourrez vous reconnaître dans le résultat ».
Parler de faire des recommandations et du manque de consensus et dire
« espérer » que les gens se reconnaissent dans
le résultat n'est ni sérieux ni acceptable. Le but
évident est de préparer les gens à accepter ce que
le gouvernement choisira
d'imposer. Ce dernier pourra donc dire qu'il n'y avait pas consensus
dans la population et conclura que de toute façon il a le
« mandat » de réformer le système parce
qu'il en a fait la promesse durant l'élection.
Pendant que le gouvernement et les médias
s'acharnent à créer l'impression d'un vaste débat
démocratique parmi les citoyens, tout est fait de façon
si superficielle qu'il est impossible de former une opinion publique,
même dans le contexte des choix offerts par le gouvernement.
C'est sans compter que très peu de gens participent à ces
«
assemblées publiques » ou rencontres avec la
ministre. Cela va devenir un problème pour le gouvernement
puisqu'un des objectifs de cette « réforme » est de
donner de la
légitimité à une institution démocratique
perçue par une grande partie de la population comme étant
non représentative. Ce qui nous ramène à la
question de départ :
comment des consultations non représentatives peuvent-elles
conférer une légitimité à des institutions
non représentatives ?
Le gouvernement semble vouloir prévenir le coup
et empêcher les gens d'en venir à cette conclusion. Il
reste seulement quelques semaines de consultations et les choses vont
de mal en pis. Le gouvernement répète qu'il n'y a pas de
« consensus clair » sur la réforme et pourra
dire que la ministre a eu de nombreuses rencontres en public
et en privé qui lui permettent de deviner ce que veut la section
« non représentée » de
l'électorat.
En effet, la ministre Monself tient des rencontres sur
invitation seulement dans le cadre de sa tournée nationale, pour
entendre ceux qu'elle appelle « les communautés
marginalisés » et « les segments
traditionnellement non représentés », sur quoi
elle pourra baser ses propres recommandations au Conseil des ministres
une fois
qu'elle aura reçu le rapport spécial du comité.
« Nous tissons des liens partout au pays avec des organisations
et des partenaires des communautés marginalisées, alors
le 1er décembre, quand nous aurons le rapport, je veux
faire une recommandation au conseil des ministres »,
a-t-elle dit.
Par exemple, à Scarborough la ministre a
rencontré des « leaders des communautés
ethniques » pour discuter de la réforme
électorale, rapporte la députée libérale de
la circonscription Salma Sahid. À Toronto, elle a
rencontré « des leaders étudiants de
l'Université Ryerson pour discuter de la participation des
jeunes aux institutions
démocratiques du Canada », rapportent les
médias. Il s'agit en réalité d'une rencontre d'une
heure avec quatre membres de l'exécutif de l'association
étudiante.
Pour rendre la chose encore plus confuse, la ministre a
dit en entrevue : « Nous rencontrons des gens qui veulent
parler des aspects très techniques de différents
systèmes... mais nous voyons que les gens veulent parler des
valeurs qui sont importantes pour eux. » Bref, même
cette participation très limitée des gens à la
consultation
où ils sont invités à choisir entre les options
prédéterminées de « réformes
électorales » est interprétée de
façon manipulatrice. Les déclarations publiques de la
ministre vont toutes dans le sens de dire que les Canadiens sont
d'accord avec les propositions du gouvernement en utilisant les mots
accrocheurs lancés par les libéraux. « À
chaque
arrêt de la tournée, il est clair que les Canadiens
veulent une plus grande inclusion, la transparence, la participation et
la modernisation des institutions publiques », a-t-elle dit
le 15 septembre.
Entre-temps, selon un sondage de la firme Ipsos
publié le 31 août, vers la fin de ce que les
médias ont appelé « l'été de la
réforme électorale », seulement 19 %
des répondants étaient au courant que le gouvernement
mène une consultation sur la réforme électorale,
tandis que 81 % croyaient que cette
consultation n'avait pas encore commencé. Trois pour cent des
répondants ont dit suivre le processus de près
et 13 % ont dit s'informer « de temps à
autre ».
Un aspect important de toute consultation dite publique
est comment les opinions exprimées sont compilées et
traduites en une ligne de conduite. Les consultations peuvent servir
à donner aux citoyens les moyens d'imposer ou de faire valoir
leur volonté mais elles peuvent aussi servir à les
marginaliser. La participation des citoyens peut aussi
aller dans les deux sens. Pour ce qui est des consultations actuelles
sur la réforme électorale, il n'y a eu aucune discussion
depuis la création du comité parlementaire spécial
sur comment le comité et le gouvernement vont traduire les
informations reçues de sources disparates en un reflet
cohérent de la volonté des Canadiens et des Canadiennes.
Ce n'est pas d'hier que les gens perçoivent les
initiatives de réforme électorale comme des manipulations
par les partis au pouvoir. Les Canadiens l'ont clairement
exprimé lors de la Commission Spicer en 1991. Depuis, au
lieu d'entreprendre le renouveau des institutions démocratiques
que les Canadiens ont réclamé, la marginalisation
de leurs opinions s'est accentuée avec l'introduction des
consultations et sondages par voies électroniques et des
rencontres non représentatives.
Il y a eu, par exemple, les consultations du
gouvernement sur le projet de monument anticommuniste qui se sont
terminées au début de 2016. Les libéraux
n'ont rendu publique qu'une interprétation vague et
déformée des résultats de la consultation. Mais
lorsqu'on a examiné de plus près les réponses aux
questions à choix multiples et les
types de réponses en fonction de leur classification par le
gouvernement, on a vu que la vaste majorité des
répondants étaient contre le projet. Cette conclusion ne
faisait pas partie des « résultats ».
D'ailleurs, les réponses écrites des participants n'ont
jamais été rendues publiques et le gouvernement n'a
aucune obligation de rendre les résultats
publics.
Un autre aspect est le rôle important que jouent
les firmes de sondage privées dans les consultations du
gouvernement. Par exemple, les consultations en ligne sur l'«
Examen de la politique de défense » du gouvernement
libéral ont été gérées par la firme
Ipsos, une firme de recherche en marketing (celle-là même
qui a publié des
résultats de sondage à la fin août à savoir
dans quelle mesure les Canadiens étaient au courant qu'il y
avait des consultations sur la réforme électorale).
Quand il est arrivé au pouvoir, le gouvernement
conservateur de Stephen Harper avait lui aussi prétendu qu'il
allait améliorer la démocratie et la participation des
électeurs par une réforme électorale et avait
confié la consultation à des firmes de sondage
privées. Par exemple, le 9 janvier 2007 on apprenait
sur le site de Travaux
Publics et Services gouvernementaux Canada qu'un appel d'offre avait
été affiché pour « des consultations
publiques sur les institutions et pratiques démocratiques du
Canada ». L'appel s'adressait aussi à des maisons de
sondage et des groupes de réflexion qui pouvaient
présenter une offre conjointe. C'était vraisemblablement
la
deuxième fois qu'une entreprise privée se voyait accorder
la tâche de mener des « consultations
publiques » pour le compte du
gouvernement. La Commission Romanow sur la santé
de 2001-2002 y avait également eu recours.
La demande de soumissions fait référence
au discours du Trône du 4 avril 2006 : «
Comme énoncé dans le discours du Trône, le nouveau
gouvernement du Canada s'engage à donner la parole aux
Canadiennes et aux Canadiens sur le renouvellement de nos institutions
démocratiques et sur l'identification des priorités, des
valeurs et des principes qui doivent selon eux être à la
base des modifications qui pourraient être apportées
à ces institutions afin d'améliorer leur fonctionnement.
Les citoyens seront appelés à donner leur point de vue
sur différentes options. »
Le Parti marxiste-léniniste du Canada avait
noté à ce sujet dans son mémoire au Comité
sénatorial sur les affaires juridiques et
constitutionnelles : « Cette annonce que les sondages sont
devenus une pratique étatisée est un autre signe
inquiétant de l'érosion des institutions publiques. Cela
remplace les consultations publiques dûment
constituées par un réseau d'organismes
extra-parlementaires du secteur privé servant à toute fin
pratique de conseillers du Cabinet. Il ne peut y avoir qu'une intention
derrière l'institution de cette pratique : la concentration
du pouvoir entre les mains du Cabinet. Le rôle important des
députés en tant que représentants de leurs
électeurs et le
rôle du Parlement, du Sénat et de leurs comités
dans la délibération sur les problèmes du corps
politique et les lois requises pour y répondre seront
dégradés encore plus. Les partis politiques qui sont
censés servir d'organisations primaires dans le système
actuel deviennent et sont perçus comme étant des
courtisans de l'empereur qui viennent
déclarer à leur tour combien l'empereur nu est
magnifiquement vêtu. »[1]
Les consultations des libéraux ont
également pris la forme de consultation d'organismes
consultatifs auprès du Conseil des ministres et du Cabinet du
premier ministre. Le pouvoir décisionnel est de plus en plus
concentré alors même qu'on donne l'apparence de
participation et de sollicitation d'opinions. Le Conseil des ministres
et le Cabinet
du premier ministre fonctionnent alors non pas comme des
représentants directs de ceux qui participent aux sondages et
aux consultations mais comme représentants des
intérêts privés qui les ont placés au
pouvoir.
Ce n'est pas par hasard que si peu de gens participent
au « dialogue » de la ministre des Institutions
démocratiques. Les consultations du gouvernement Trudeau sur la
réforme électorale n'ont rien de sérieux. Les
citoyens ne sont pas informés ou engagés et les
résultats peuvent être interprétés à
la discrétion de ceux qui détiennent le
pouvoir politique.
Reste à voir comment les libéraux vont
pouvoir maintenir la prétention de légitimité des
réformes qu'ils décideront d'appliquer. Comment vont-ils
établir un système pour compter les votes qui soit plus
représentatif de la volonté du peuple en se basant sur
des consultations dont la plupart des Canadiens ne sont même pas
au courant et qui ne
les représentent pas selon toute vraisemblance ? Il ne va
pas être facile pour les libéraux de faire ce tour de
prestidigitation.
Note
1. Mémoire du PMLC au Comité
sénatorial sur les affaires juridiques et constitutionnelles sur
le projet de loi C-16, Loi modifiant la Loi électorale du
Canada, 14 février 2007
Le Comité spécial sur la réforme
électorale fait le point sur son travail
Le Comité spécial sur la réforme
électorale a fait le point sur son travail le 7 septembre.
Le Comité a été établi par une motion de la
Chambre des communes le 7 juin lui donnant le mandat de «
déterminer et étudier d'autres modes de scrutin, pour
remplacer le système majoritaire uninominal à un tour,
ainsi que pour examiner
les questions du vote obligatoire et du vote en ligne ». La
mise à jour résume les progrès accomplis par le
Comité dans ce qu'il décrit comme trois phases de son
travail.
La phase 1 -- consulter les « organisations
et experts utiles » et « examiner les études
pertinentes et les modèles en place à
l'étranger » -- est complétée. Le
Comité a recueilli les commentaires de 54 témoins,
présentés comme un « large éventail
d'experts, reconnus au Canada et à l'étranger, des
systèmes électoraux, du
droit constitutionnel et électoral et de la participation
à la vie démocratique ». Les experts
internationaux provenaient de l'Australie, de l'Irlande, de la
Nouvelle-Zélande et de l'Écosse, des pays qui utilisent
tous des systèmes autres que le majoritaire uninominal à
un tour.
Le Comité spécial note que certains
témoins « ont souligné l'importance et la
difficulté de faire participer les Canadiens à la
réforme démocratique ». À cet
égard, certains témoins ont proposé que le
Parlement lui-même adopte les réformes tandis que d'autres
ont proposé des « assemblées de citoyens et
d'autres tribunes publiques, et la
question d'un référendum ».
La Phase 2 est décrite comme étant la
« consultation des Canadiens ». Le Comité
rapporte que sa page Web de consultation en ligne a été
lancée en août et sera en fonction jusqu'au 7
octobre 2016. En date du 7 septembre, cette page Web avait
été utilisée par « plus de 746
Canadiens » et
plus 99 mémoires et de 467 lettres et courriels
avaient été reçus. La mise à jour du
Comité spécial ne donne pas d'information sur la nature
des assemblées publiques qui ont été tenues par
des députés.
Le 23 septembre, le comité a aussi
lancé une « consultation électronique »
qui consiste en un questionnaire qu'on peut trouver à la section
« travaux » du site Web. Le questionnaire comprend une
série d'encadrés qui donnent de l'information sur trois
systèmes électoraux (scrutin majoritaire, la
représentation proportionnelle
ou les systèmes électoraux mixtes) fournie par la
Bibliothèque du Parlement. Le premier encadré
intitulé « ABC des systèmes
électoraux » débute ainsi : « Un
système électoral sert, fondamentalement, à
définir la façon dont les votes sont traduits en
sièges dans une assemblée
législative. » Le questionnaire demande ensuite aux
répondants d'indiquer lequel des trois systèmes
électoraux indiqués ils préfèrent sur une
échelle de 1 à 5 selon leur niveau d'accord ou
de désaccord avec des énoncés qui sont faits au
sujet de chaque système.
Le Comité spécial a débuté
sa tournée pancanadienne lundi le 19 septembre. La
tournée comprend des audiences officielles et des séances
ouvertes au public « où les citoyens pourront lui faire
part de leurs points de vue sur la réforme électorale, le
vote électronique et le vote obligatoire ». Les
audiences ont débuté à Régina en
Saskatchewan et se sont aussi tenues à St-Pierre-Jolys et
Winnipeg au Manitoba, à Toronto en Ontario de même
qu'à Québec et Joliette au Québec. Pour consulter
la liste des rencontres, cliquer
ici.
Les audiences sont divisées en deux
parties : des panels de témoins et des sessions à
micro ouvert. La liste des témoins n'a pas été
rendue publique. Les membres du public qui souhaitent parler lors des
sessions à micro ouvert doivent s'enregistrer sur place au
moins 30 minutes avant le début de la session publique. La
liste des
orateurs est déterminée selon le principe du premier
arrivé, premier servi. À la discrétion du
président, chaque orateur se verra offrir approximativement deux
minutes. Le Comité note que les « membres du public
doivent passer une vérification de sécurité et
fournir une pièce d'identité avec photo avant
d'accéder à la salle de réunion. Des files
d'attente pourraient avoir lieu. »
Le Comité présente les questions
suivantes comme cadre de référence à
l'intérieur duquel les Canadiens doivent se préparer
à participer aux audiences.
« 1. Pourquoi la réforme
électorale est-elle importante pour vous ?
« 2.
D'après vous, quels sont les points forts et les points faibles
du système électoral actuel du Canada et des autres
systèmes ?
« 3. Estimez-vous que le système
électoral actuel du Canada est juste ? Inclusif ?
Représentatif ? Pourquoi ?
« 4. Que pensez-vous du
vote obligatoire ?
« 5. Que pensez-vous du vote
électronique ?
« 6. D'après vous, quelles devraient
être les prochaines étapes d'une réforme du
système électoral (p. ex. une assemblée de
citoyens, un référendum, etc.) ?
« 7. Chaque
système électoral met l'accent sur certains buts, valeurs
et principes. D'après vous, quelles valeurs et quels principes
devrait-on promouvoir dans la conception
d'un système électoral pour le Canada ? »
Une fois que le Comité aura achevé la
phase finale de ses consultations, il entrera dans la Phase 3. Le
Comité « colligera l'information, les mémoires et
les témoignages reçus dans un rapport ». La
date limite pour la remise du rapport est le 1er
décembre 2016.
À ce moment-ci, le Comité spécial
souligne que « trois thèmes reviennent souvent dans les
témoignages ».
« 1. Le système électoral du
Canada est un élément parmi d'autres dans un cadre
démocratique plus vaste. Plusieurs témoins soulignent
l'importance de prendre en considération la façon dont la
réforme du système électoral s'inscrira dans le
contexte plus général des institutions
démocratiques du Canada, notamment comment le
gouvernement est formé, comment le Parlement fonctionne et
comment l'exécutif du gouvernement interagit avec le Parlement.
« 2. Les divers systèmes
électoraux font ressortir des valeurs, principes et
résultats différents. Plusieurs témoins
mentionnent que chaque type de
système électoral présente des avantages et des
inconvénients. Pour choisir un système électoral,
il faut commencer par déterminer quels sont les buts, valeurs et
principes qui devraient avoir la priorité. Exemples de valeurs
et de principes mentionnés par les témoins :
l'efficacité ;
la légitimité ; l'équité ; la
responsabilité locale ; l'imputabilité ;
l'efficience ; la proportionnalité ; la
diversité et l'inclusivité ; un processus
décisionnel fondé sur le consensus ; la
simplicité (la convivialité) ; la
fiabilité ; la sécurité.
« 3. La sensibilisation et la participation
de la population sont essentielles. Plusieurs témoins soulignent
l'importance de prévoir un vaste volet de sensibilisation de la
population et de communication avec la population dans le processus de
réforme électoral qui sera adopté, quel qu'il soit.
Pour une liste des réunions du Comité
lors de ses voyages, cliquez ici.
La mise à jour du Comité spécial
sur la réforme électorale inclut une annexe
intitulée « L'ABC des systèmes
électoraux » qui souligne les traits fondamentaux de
différents modes de scrutin parmi lesquels on demande aux
Canadiens de choisir. Le rapport complet peut être consulté
ici.
Lisez Le
Marxiste-Léniniste
Site web: www.pccml.ca
Courriel: redaction@cpcml.ca
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