Le Marxiste-Léniniste

Numéro 122 - 16 septembre 2016

Le programme de guerre du gouvernement Trudeau

Pas de navires de guerre américains ou
autres navires de guerre étrangers dans
les eaux canadiennes!

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Le programme de guerre du gouvernement Trudeau
Pas de navires de guerre américains ou autres navires de guerre étrangers dans les eaux canadiennes! - No Harbour For War
Les libéraux annoncent leurs plans de guerre en Afrique - Enver Villamizar


Le programme de guerre du gouvernement Trudeau

Pas de navires de guerre américains ou
autres navires de guerre étrangers dans
les eaux canadiennes!

Une grande flotte navale de l'OTAN est présentement au port de Halifax pour entraîner encore plus le Canada dans les préparatifs de guerre de l'impérialisme américain.

Huit navires de guerre de l'OTAN sont arrivés à Halifax entre le 7 et le 9 septembre pour prendre part à l'Exercice Cutlass Fury 2016, un exercice de l'OTAN qui se tient présentement sur les côtes de la Nouvelle-Écosse et de Terre-Neuve.

Pour la première fois dans l'histoire, deux sous-marins nucléaires se trouvent amarrés simultanément à la base de Shearwater.

Le USS Toledo , un sous-marin à propulsion nucléaire de classe Los Angeles, et le SNA Perle , un sous-marin d'attaque français de classe Rubis, sont arrivés le 7 septembre. Puis six autres navires de guerre de l'OTAN ont amarré à l'Arsenal canadien de Sa Majesté les 7, 8 et 9 septembre.[1]

Cet exercice canadien dirigé par l'OTAN comporte 2 000 marins de France, d'Allemagne, d'Espagne, du Royaume-Uni et des États-Unis. Un millier d'éléments de la force aérienne de ces pays stationné à la base aérienne de Greenwood, participera également à Cutlass Fury 2016 du 12 au 24 septembre 2016.

« Cela fait plusieurs années que nous n'avons pas eu autant de navires à un même endroit dans le cadre d'un exercice canadien », a déclaré un porte-parole des Forces maritimes de l'Atlantique.

Cutlass Fury 2016 comprend une série d'exercices pour l'entraînement tactique et pour faciliter l'entraînement dans les tactiques anti-sous-marines dans un environnement commun. Le NCSM Windsor y participe en tant que cible pour l'entraînement. L'exercice d'entrainement comprend aussi des opérations de défense aériennes, des opérations amphibies et le soutien à des forces d'opérations spéciales.

Un autre affront aux résidents d'Halifax et aux Néo-Écossais épris de paix est que les navires de guerre sont arrivés alors que se tient la 11e exposition d'armement DEFSEC Atlantic au Centre Cunard. C'est la deuxième plus grande exposition de ce genre au Canada. L'arrivée de ces navires et la tenue de cette exposition d'armement sont un affront à tous ceux et celles qui veulent faire du Canada un facteur de paix dans le monde.

On dit souvent que Halifax est la ville la plus militarisée du Canada. Cette semaine, personne n'oserait le contester.

Le gouvernement libéral de Justin Trudeau a déployé notre marine militaire et des avions de combat CF-18 partout dans le monde dans le cadre de la mise en œuvre des politiques d'agression des États-Unis et de l'OTAN. En plus d'être stationnée à des endroits éloignés, comme l'Ukraine pour y soutenir le régime néofasciste, notre armée va à être envoyée en Lettonie et également en Afrique dans le cadre de prétendues missions de paix.

Loin de protéger les Canadiens contre le danger de guerre, les exercices de l'OTAN comme Cutlass Fury 2016 contribuent à intégrer davantage le Canada à la machine de guerre des États-Unis. Le Canada ne doit pas participer aux préparatifs de guerre des impérialistes américains et doit défendre sa souveraineté de façon réelle.

Cela signifie qu'il ne faut pas permettre aux impérialistes américains d'exercer leur commandement et leur contrôle sur l'espace aérien, le sol, le gouvernement et l'armée du Canada. Le Canada doit se retirer de l'OTAN et de NORAD et œuvrer à une politique étrangère indépendante.

Cela signifie retirer tous les soldats, navires et équipements militaires canadiens des pays étrangers. Cela signifie surtout que les Canadiens et Canadiennes doivent préparer l'établissement d'un gouvernement antiguerre.

Sortons le Canada de l'OTAN et de NORAD ! Pas de navires de guerre américains et autres navires de guerres étrangers dans les eaux canadiennes ! Travaillons à établir un gouvernement antiguerrre !

Note

 1. Un sous-marin de type Los Angeles, le USS Toledo transporte environ 25 torpilles et des mines CAPTOR Mark 67 et Mark 60. Il est conçu pour lancer des missiles de type Tomahawk et Harpoon.

Le SNA Perle est un des sous-marins d'attaque à propulsion nucléaire les plus compacts de la marine française.

Le HMS Monmouth (F235) est une frégate de classe de Type 23 qui forme le coeur de la flotte de destroyers et de frégates de de la Royal Navy et de la flotte de la frégate et de service avec les destroyers Type 45. Le UK Defence Journal vante le rôle des frégates de Type 23 dans l'agression internationale, « initialement conçu pour la lutte anti-sous-marine dans l'Atlantique Nord, les frégates de Type 23 de la Marine royale ont prouvé leur polyvalence au combat, dans les opérations de sécurité maritime et de maintien de la paix dans le monde entier ».

La frégate Languedoc (D653) est la plus récente frégates du programme FREMM de la marine française et a été livrée en mars 2016. Ces frégates sont équipées de missiles de croisière navals (MdCN), de missiles Aster 15, de missiles MN40 Exocet et de torpilles MU 90. Le Canada a envisagé les frégates de classe FREMM comme modèle pour les nouvelles frégates de la Marine royale du Canada qui devait être construites dans le cadre de la Stratégie nationale d'approvisionnement en matière de construction navale (SNACN).

Le SPS Patiño (A-14) est un navire ravitailleur de la Marine espagnole. Il transporte 9 000 mètres cubes de carburant qui peuvent être transférés en mer, en plus de grands magasins de matériel et de munitions. Il dispose également d'un hôpital et d'une hélisurface. Il a été mis à la disposition de la Marine canadienne de janvier à mars 2016 et de septembre à novembre 2016.

Le USS Bulkeley (DDG-84) et le USS Gonzalez (DDG-66) sont des destroyers de la classe Arleigh Burke, la flotte principale de l'US navy. L'USS Gonzalez a participé à l'agression de l'OTAN en 1999 contre l'ex-Yougoslavie et tiré des missiles de croisière Tomahawk sur des cibles serbes. Le USNS Robert E. Peary (T-AKE-5) est une navire ravitailleur de classe Lewis et Clark, un navire de charge pour approvisionner d'autres navires en munitions, nourriture, pièces de rechange et en petites quantités de carburant.

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Les libéraux annoncent leurs
plans de guerre en Afrique

Une « mission de reconnaissance », composée de représentants de la GRC et d'Affaires mondiales Canada, s'est rendue au Mali le 1er septembre. Un porte-parole du ministère de la Défense nationale (MDN) a déclaré que le but de la mission est de fournir des informations au gouvernement canadien au sujet de la mission de l'ONU dans ce pays, appelée MINUSMA (Mission multidimensionnelle intégrée des Nations unies pour la stabilisation au Mali). [1] Le MDN a dit aux médias que le gouvernement travaille avec les Nations unies « pour mieux évaluer où nous pouvons contribuer des actifs militaires ».

L'arrivée de la mission coïncide avec une visite au Mali de la ministre du Développement international et de la Francophonie, Marie-Claude Bibeau. La ministre a visité le Sénégal, le Mali et le Burkina Faso. Le gouvernement a qualifié le Mali d'« État fragile ».

La visite de la ministre Bibeau suit très étroitement le voyage en août du ministre de la Défense du Canada Harjit Sajjan dans cinq pays africains pour déterminer un lieu approprié pour l'intervention militaire. Tandis que M. Sajjan se concentrait sur l'aspect « défense », Mme Bibeau a couvert le côté « diplomatie et développement ». Elle a utilisé des expressions comme « appuyer les femmes et les filles » pour obscurcir les visées militaires du Canada en Afrique.

Mme Bibeau a dit : « Le gouvernement du Canada est à l'écoute de ses partenaires africains. Nous allons nous engager en Afrique, et notamment en Afrique de l'Ouest, pour accompagner la région et l'aider à relever les défis en matière de développement humain, de sécurité et de gouvernance. Un dialogue soutenu avec les gouvernements de la région, y compris avec les forces vives de la société civile, en particulier les femmes et les filles, est essentiel pour notre démarche commune vers une prospérité inclusive. »

Le gouvernement libéral de Justin Trudeau a ses mots et phrases à la mode dans le domaine des affaires étrangères tout comme il parle d'ouverture, de transparence, d'imputabilité et d'inclusion dans la gouvernance au Canada pour masquer la concentration du pouvoir politique dans les mains d'intérêts monopolistes privés. Dans leur empressement à participer à la nouvelle ruée vers l'Afrique, les libéraux lancent des phrases telles que « femmes et filles », « société civile » et « développement inclusif » pour masquer les buts du système impérialiste mené par les États-Unis, qui est de garantir l'accès des intérêts monopolistes privés aux ressources humaines et naturelles du continent africain.

Les clichés au sujet des femmes et des filles sont particulièrement cyniques compte tenu des crimes horribles des forces militaires canadiennes contre les femmes, les filles et les jeunes dans le cadre des prétendues missions de maintien de la paix d'Haïti à la Somalie.

Les missions militaires, de police et ministérielles du Canada en Afrique de l'Ouest ont été accompagnées d'une désinformation médiatique du gouvernement et des monopoles qui dépeint les peuples, nations et pays d'Afrique comme souhaitant désespérément une 'intervention militaire des anciennes puissances coloniales ou de leurs alliés de l'OTAN. Les questions sérieuses de la guerre et de la paix sont réduites à de froids calculs géostratégiques pour que le Canada en ait « plus pour son argent ». Dans ce cas, les rapports des médias suggèrent que le dépistage du Canada pour une mission de guerre en Afrique est basé sur des calculs cyniques pour stimuler l'image du Canada « sur la scène mondiale » en échange d'un rôle d'auxiliaire de l'impérialisme français et américain dans les anciennes colonies françaises.

Écrivant dans iPolitics le 31 août, Jonathan Maplethorpe signale que le gouvernement Trudeau n'a pas encore « décidé » de l'endroit où il va envoyer des troupes canadiennes. « Ce pourrait être le Tchad, ou le Mali, ou la République centrafricaine, ou le Congo. Cette décision sera prise en septembre », écrit-il.

L'auteur note que dans ces quatre pays « la France a à elle seule plus de 3 000 soldats sur le terrain, surtout dans ses anciennes colonies d'Afrique de l'Ouest, les anciennes possessions de la France que sont le Mali, le Tchad et la République centrafricaine sont en tête de liste du gouvernement Trudeau. Les forces militaires et de sécurité françaises sont amoindries à cause des attaques par des terroristes islamiques au pays. Ottawa engrangera des points importants à Paris si, par l'envoi de casques bleus en Afrique de l'Ouest, cela permet à la France de ramener au pays les troupes pour faire face à la menace terroriste domestique. [...]

« Ces missions africaines ne sont pas des opérations de maintien de la paix dans le sens classique, et maintenant complètement dépassé du mot. [...]

« La France a une influence notable non seulement avec ses anciennes colonies, mais parmi les pays non-alignés en général. Que la France parle en faveur du Canada lorsque viendra le temps de voter pour le siège au Conseil de sécurité en 2020 serait un atout majeur de la campagne.

Protéger le «droit» des monopoles canadiens d'exploiter les ressources naturelles de l'Afrique


Manifestation au Caire le 8 janvier 2013 contre l'intervention française au Mali

Le Mali est à ce jour le pays le plus favorisé dans ce calcul et est également l'emplacement des principaux intérêts détenus par les sociétés minières basées au Canada. En 2014, les investissements miniers au Mali étaient estimés à plus d'un milliard $ selon l'ambassade du Canada au Mali. En 2014-2015, l'« aide au développement » du Canada au Mali était de 152 millions $, derrière les États-Unis et la France. La même année, le Canada contribuait 25 millions $US à la mission MINUSMA. En 2013, La Presse canadienne rapportait que les conflits en cours au Mali sont « mauvais pour les ambitions minières canadiennes en Afrique de l'Ouest » et « un sabotage des ambitions [du gouvernement canadien] pour les firmes canadiennes, spécialement dans le secteur minier ».

En janvier 2013, le Canada a joint une intervention militaire française au Mali, la deuxième fois en deux ans que le Canada utilisait la force pour intervenir dans un pays africain suite à la destruction de la Libye en 2011. En Libye, les forces canadiennes étaient supposées assister les groupes armés appelés « combattants de la liberté » alors qu'au Mali, elles assistaient pour supprimer les groupes armés appelés « insurgés ». Parallèlement à la désinformation raciste que les peuples d'Afrique ont besoin de l'intervention militaire impérialiste, les médias monopolisés ont dit aux Canadiens d'accepter que le maintien de la paix est maintenant synonyme de contre-insurrection.

Lorsqu'un débat exploratoire a eu lieu le 5 février 2013 sur la participation du Canada à l'intervention française au Mali, Le Marxiste-Léniniste notait le 12 février que personne au parlement ne défendait une position de principe. Le Parlement est devenu une caisse de résonance -- le gouvernement se félicitant pour sa position et l'opposition appelant à intervenir encore plus rapidement. Maintenant, le ministre de la Défense Harjit Sajjan dit que la prochaine intervention militaire du Canada en Afrique ne sera pas débattue à la Chambre des communes parce que l'élection du Parti libéral était un « mandat des électeurs pour déployer des soldats. » Lorsque questionné sur un vote pour les déploiements de « maintien de la paix », Sajjan a répondu aux médias : « Non. Nous déciderons en cabinet et irons de l'avant aussi vite que possible sur cette question. » Il est clair que les libéraux se préparent à prendre les Canadiens par surprise avec une autre annonce de déploiement militaire.

Les Canadiens ne permettront pas que le bellicisme des libéraux de Trudeau passe inaperçu. Ils sont avec les peuples d'Afrique en rejetant l'utilisation de la force dans la résolution des conflits et s'opposent aux objectifs égoïstes du gouvernement du Canada pour soutenir les puissances impérialistes et les intérêts commerciaux canadiens au détriment du peuple et de ses droits. L'utilisation de la force dans les affaires internationales est un facteur de guerre et d'instabilité.

Le Parti communiste du Canada (marxiste-léniniste) appelle à tous à s'opposer à la participation raciste et belliciste du gouvernement libéral dans la nouvelle ruée vers l'Afrique et à dénoncer les efforts pour promouvoir la stratégie impérialiste de diviser pour régner au nom de la paix.

Note

1. La force de maintien de la paix de la MINUSMA est composée d'environ 13 000 soldats et 2 000 policiers. Alors qu'elle inclut des contributions de l'Allemagne, des Pays-Bas et de la Suède, la plus grande partie du contingent provient de pays en Afrique et en Asie du sud. Elle est aussi devenue la plus dangereuse mission de maintien de la paix de l'ONU dans le monde avec 105 casques bleus tués durant les quatre dernières années, dont 31 cette année.

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