Numéro 115 - 30 août 2016
Établissons un gouvernement
antiguerre!
Non à la guerre et à la
règle impérialiste de diviser pour régner au nom
de la paix!
- Enver Villamizar -
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Manifestation à Ottawa le 19 mars 2016 à l'occasion du
13e anniversaire de l'invasion de
l'Irak par les États-Unis.
Établissons
un
gouvernement
antiguerre!
• Non à la guerre et à la
règle impérialiste de diviser pour régner
au nom de la paix! - Enver Villamizar
• Le gouvernement Trudeau lance un nouveau
programme pour s'ingérer
dans les affaires des autres pays
• Le Canada en quête d'un rôle
militaire en Afrique
Établissons un gouvernement
antiguerre!
Non à la guerre et à la règle
impérialiste de diviser pour régner au nom de la paix!
- Enver Villamizar -
Durant l'élection fédérale
de 2015, le Parti libéral a cherché à
créer l'impression que l'élection d'un gouvernement
libéral signifierait que le Canada jouerait un rôle en
faveur de la paix plutôt que de la guerre dans le monde. Or,
depuis l'élection les libéraux ont accru la participation
du Canada à la politique guerrière et aux
préparatifs
de guerre des États-Unis.
Depuis que les libéraux
sont arrivés au pouvoir avec Justin Trudeau, les médias
créent un climat d'expectative à l'effet que très
bientôt, le Canada va envoyer des soldats en Afrique. Personne ne
sait dans quel pays, disent les médias monopolisés, mais
ce pourrait être le Mali ou la République centrafricaine
et cela, nous dit-on, serait une très
bonne chose parce qu'on parle français dans ces pays ! Il
s'agirait d'« opérations de maintien de la
paix », mais aujourd'hui les choses ont changé et le
« maintien de la paix » comprend maintenant des
opérations contre-insurrectionnelles et la formation de
militaires et de policiers. On est censé se réjouir
puisqu'enfin le Canada
s'est trouvé un rôle sur la scène mondiale.
Le premier ministre a dit dans une déclaration
le 9 août, à l'occasion de la « Journée
nationale des Casques bleus », qu'« à l'avenir
nous renforcerons l'appui du Canada aux opérations de paix des
Nations unies ». Le terme « opérations de
paix » sert à créer l'impression qu'il s'agit
d'interventions pour prévenir ou
faire cesser des conflits mais aujourd'hui l'expression peut vouloir
dire tout et n'importe quoi. Elle n'a aucune base objective dans le
droit international et elle est devenue une expression passe-partout
pouvant désigner toute opération militaire
présentée par les agresseurs comme contribuant à
un effort de paix ou de stabilité dans un pays ou une
région. L'intervention militaire dans un pays souverain comme
Haïti par exemple, où les États-Unis, le Canada et
la France ont orchestré un coup d'État en 2004,
continue à ce jour d'être qualifiée d'«
opération de maintien de la paix » par ceux qui
veulent cacher que l'objectif de l'intervention était d'imposer
un changement de
régime et de supprimer toute résistance.
À cet égard, les libéraux
cherchent aussi à ressusciter l'approche dite 3D
(défense, diplomatie et développement) invoquée en
Afghanistan pour cacher le but de l'intervention et étouffer la
résistance à la domination impérialiste
américaine. Par exemple, le ministre canadien de la
Défense Harjit Sajjan a dit en juillet que si le Canada
participe à une mission en Afrique, ce ne serait pas pour le
maintien de la paix dans le sens voulu à l'origine parce qu'il y
aurait également un volet de « développement des
capacités » (un mot code pour désigner l'envoi
de soldats et de policiers pour former des soldats et des policiers
dans la répression des citoyens) et un effort pour «
contrer la propagation des militants djihadistes au Moyen-Orient et en
Afrique ». Il est donc évident que les «
opérations de paix » comprendront la guerre non
seulement contre le nébuleux État islamique mais aussi
contre quiconque est considéré comme étant «
extrémiste ».
Le ministre Sajjan s'est rendu dans plusieurs pays
africains plus tôt ce mois-ci pour une mission de «
collecte de renseignements », c'est-à-dire faire un
peu de magasinage pour voir dans quel conflit le Canada pourrait
envoyer des soldats et des matériaux. En Éthiopie il a
dit aux journalistes : « Je crois que nous pouvons
maintenant dire que ce que nous appelions maintien de la paix n'est
plus. Dans le passé, les opérations de maintien de la
paix consistaient à soutenir une paix négociée
entre des ennemis, en venant s'insérer entre eux pour
préserver la stabilité. Cette réalité
n'existe plus et nous devons comprendre la réalité
d'aujourd'hui. »
D'autres porte-paroles de la
« réforme » du maintien de la paix de l'ONU
tiennent des propos semblables pour essayer de donner un nouveau
souffle à l'effort pour présenter l'ingérence
étrangère impérialiste et le changement de
régime comme une intervention pour « protéger des
populations civiles » et pour la «
stabilisation ».
Les peuples africains, qui ont conquis leur
indépendance par de longues guerres de résistance aux
bâtisseurs d'empire du temps de la colonisation jusqu'aux
années 1990, sont maintenant confrontés à de
nouveaux dangers d'interventions des grandes puissances, et en
particulier de l'impérialisme américain. Depuis quelques
années, les
États-Unis, de pair avec la France et la Grande-Bretagne, ont
beaucoup accru leur présence militaire sur le continent. Ces
puissances ont d'ailleurs déjà participé
ouvertement au renversement de gouvernements qui refusent de se
soumettre à leur diktat, comme en Côte d'Ivoire par
exemple, dont le président a été mis en
état d'arrestation et le gouvernement renversé par les
soldats français.
De même, les États-Unis et d'autres pays
de l'OTAN violent la souveraineté de la Syrie avec l'envoi
d'avions et de soldats. Ce qui a commencé comme une tentative
d'imposer un changement de régime s'est transformé en une
guerre totale pour déchirer complètement ce pays. Les
États-Unis ont déclaré une « zone
d'exclusion » dans le
nord de la Syrie, un nouveau mot code pour dire « zone
d'interdiction de vol », et ont averti la République
arabe syrienne que ses avions et ceux de ses alliés seront
abattus s'ils « pénètrent ces zones sans
autorisation ». Cela fait partie de la «
réalité d'aujourd'hui » dont parle le ministre
Sajjan. Si le but était la paix, l'ONU ne
devrait-elle pas intervenir pour faire respecter le droit international et empêcher
les États-Unis et leur « coalition » de faire
la guerre à la Syrie comme ils le font ? Ne serait-ce pas
une prise de position pour la paix dans les affaires internationales
plutôt que de se chercher un nouveau modus vivendi en
s'ingérant dans les affaires de
l'Afrique ? Les impérialistes américains n'acceptent
pas ce type de maintien de la paix parce qu'ils sont les agresseurs et
parce qu'ils ne sont pas intéressés à la paix si
elle ne leur permet pas de se débarrasser des gouvernements qui
sont la cible de leur effort de changement de régime.
Le Canada de Stephen Harper, avec le soutien des
libéraux, a joué un rôle prépondérant
dans la destruction de la Libye sous les auspices des États-Unis
et de l'OTAN. Quel rôle jouera le Canada maintenant et dans quel
but, cela le ministre n'en parle pas. Il affirme tout simplement que la
participation à des missions de l'ONU ou à n'importe
quelle opération qui a le mot « paix » dedans
est une bonne chose pour le Canada. L'ONU n'a-t-elle pas
autorisé l'invasion illégale de l'Afghanistan par les
États-Unis en 2001 ? Le Conseil de
sécurité de l'ONU n'a-t-il pas autorisé la
création de zones d'interdiction de vol en Libye au nom de
« la protection des civils »
pour s'assurer que seuls les avions de l'OTAN puissent faire des
frappes et pour que les rebelles soutenus par l'OTAN soient
protégés des tirs gouvernementaux ? Tout cela a-t-il
apporté la paix et la sécurité aux peuples de ces
pays ? Les Canadiens ne sont pas assez naïfs pour abandonner
leurs sentiments antiguerre et oublier leur
expérience directe concernant le rôle de l'ONU dans ces
événements.
Les masques sont tombés. Ce que veulent Obama et
Trudeau, c'est une ONU dans laquelle les grandes puissances, dans la
mesure où elles s'entendent, peuvent librement fouler aux pieds
les droits des nations impunément, suivant la loi du plus fort
mais au nom d'« opérations de maintien de la
paix ».
Les Canadiens ont rejeté la frauduleuse doctrine
impérialiste de la responsabilité de protéger et
ils ont aussi rejeté la « conviction
responsable » des libéraux aussitôt qu'elle a
été énoncée par Stéphane Dion. Ils
vont aussi s'opposer à l'ingérence dans les affaires de
pays souverains au nom d'« opérations de paix ».
Pour plus d'information à ce sujet lire «
Réorganiser le maintien de la paix pour répondre à
des objectifs de guerre » dans LML
du 24 novembre 2015.
Le gouvernement Trudeau lance un nouveau programme pour
s'ingérer dans
les affaires des autres pays
Le 26 août, le
gouvernement Trudeau a annoncé la création du Programme
pour la stabilisation et les opérations de paix (PSOP). Un
communiqué de presse émis par Affaires mondiales Canada
décrit le programme comme une « approche globale et
coordonnée pour soutenir les intérêts du Canada et
les efforts de paix des Nations
unies ». L'annonce intervient peu après que le
ministre canadien de la Défense nationale Harjit Sajjan ait
dirigé une délégation canadienne dans cinq pays
africains pour recueillir les « faits sur le
terrain » afin d'aider à décider d'une
nouvelle aventure militaire qui serait appropriée pour le Canada
dans le cadre de la poussée impérialiste
américaine vers de nouvelles « opérations de
paix » dans le monde.
Selon un document d'information du gouvernement, le
programme vise également à donner au Canada « une
voix plus forte sur la scène internationale », un
engagement que les libéraux avaient pris pendant la campagne
électorale.
Le gouvernement a annoncé un financement
de 450 millions $ pour le PSOP et un contingent de 600
membres des Forces armées canadiennes « pour une
éventuelle participation aux opérations de paix des
Nations unies. » « La stabilisation et les
opérations de paix » du Canada et « le PSOP du
Canada et les
contributions à venir seront davantage axés sur l'alerte
précoce, la prévention des conflits, le dialogue, la
médiation et la consolidation de la paix, ainsi que
l'autonomisation des femmes dans la prise de décisions pour la
paix et la sécurité ». Derrière ces
phrases ronflantes se trouve le fait que le Canada a assigné 600
soldats chargés
d'utiliser la force pour intervenir dans les conflits intérieurs
selon ce que le gouvernement considère comme étant
« les intérêts du Canada ».
Dans un reportage le même jour la CBC a
déclaré : « Le gouvernement libéral a
dû prendre cet engagement spécifique préalable afin
d'être invité à la prochaine conférence
internationale du maintien de la paix, à Londres, qui aura lieu
[en septembre.]. »
Les responsabilités du « PSOP »
Le Programme de stabilisation et des opérations
de paix a « trois responsabilités
fondamentales » :
1. « Leadership en matière de
stabilisation et de politique sur les États
fragiles. » Le programme « appuiera les efforts du
Canada pour influencer et orienter le dialogue et les actions
collectives auprès de ses alliés et de ses partenaires,
en particulier aux Nations unies ».
2. « Soutien aux interventions
coordonnées du gouvernement du Canada dans les situations de
conflits et de crises à l'étranger. » Cela
signifie que le PSOP « coordonnera les interventions
pangouvernementales en cas de catastrophes naturelles et de crises
politiques complexes à l'étranger ».
« Dans les situations
de crises politiques, en particulier, le PSOP servira de centre de
coordination pour l'échange d'information, les analyses
conjointes et la coordination des efforts diplomatiques, militaires, de
sécurité et de développement afin qu'ils se
renforcent mutuellement et s'harmonisent avec les vastes efforts
déployés par la
communauté internationale. »
3. « Élaboration et mise en oeuvre
d'initiatives de stabilisation ayant un effet catalytique. »
Cela est censé signifier être « responsable du
déploiement de spécialistes civils dans les
régions touchées et soutenir le déploiement de
policiers ». On nous informe que les PSOP seront
utilisés pour financer l'envoi de membres de la
police canadienne, notamment la GRC, afin de participer au «
maintien de la paix ». Des exemples de cela sont :
« - le renforcement du secteur de la
sécurité en Ukraine ;
« - la réduction
des tensions au sein des collectivités libanaises qui
accueillent des réfugiés syriens ;
« - le
soutien du processus d'instauration de la paix en Colombie ;
« - le soutien des activités de la coalition contre Daesh
et des activités de stabilisation en Irak, entre
autres ;
« - les déploiements de spécialistes,
pour lesquels un investissement annuel de 17 millions de dollars a
été prévu. Cela comprend le déploiement de
policiers canadiens, réalisé conjointement avec
Sécurité publique Canada et la GRC par
l'intermédiaire du Programme des missions internationales des
policiers affectés au maintien
de la paix, ainsi que le déploiement de spécialistes
civils pour un appui technique aux organisations externes ou des
interventions rapides en cas de crises ou de désastres
naturels. »
En d'autres termes, les pays ciblés par
l'impérialisme américain recevront les agents de police
militarisés, des espions et d'autres agents de
sécurité canadiens, tout cela sous le vocable du maintien
de la paix.
Le rôle du Canada dans les «
opérations de paix » sera « un effort
pangouvernemental » utilisant « l'ensemble des
ressources militaires et policières canadiennes ainsi que
d'autres ressources dans le contexte d'interventions
intégrées ». Il est frappant que quand il
parle de « l'effort pangouvernemental », le
gouvernement mentionne seulement les militaires et les policiers. C'est
une autre indication que ce programme met le Canada à la
disposition de ceux qui veulent réformer l'Organisation des
Nations unies d'une manière qui viole sa charte fondatrice afin
de servir la rivalité des grandes puissances et garantir que les
conflits internationaux soient
résolus en leur faveur.
Le ministre des Affaires
étrangères Stéphane Dion a donné une
explication tortueuse des raisons pour lesquelles le Canada doit
s'aligner derrière de nouvelles interventions
impérialistes américaines dans le monde entier :
« Maintenant, plus que jamais, est venu le temps
pour notre pays de privilégier l'engagement plutôt que
l'isolement et de redoubler nos efforts collectifs pour nous attaquer
aux plus grands défis qui se posent dans le monde, depuis les
situations d'urgence complexes aux changements climatiques, en passant
par la sécurité. En s'appuyant sur
son expérience unique dans l'édification d'une
société pacifique et ouverte, sur son bilinguisme et sa
diversité, le Canada fera ce qui est nécessaire pour
soutenir la communauté internationale dans sa lutte courageuse
en faveur de la justice et de la sécurité sur la
scène internationale, dans la promotion de l'aide humanitaire,
du développement, de la
formation et du renforcement des capacités, et dans la
protection de l'égalité entre les femmes et les hommes et
de l'ensemble des droits de la personne. »
L' « expérience unique dans
l'édification d'une société pacifique et
ouverte » que possèderait le Canada est la fraude
rabâchée depuis longtemps par les libéraux pour
masquer la réalité des attaques racistes et fascistes
organisées par l'État au Canada, la répression de
la résistance des travailleurs ainsi que de la résistance
du peuple du
Québec et des nations autochtones. Depuis que le
président américain Obama a déclaré devant
le Parlement canadien que « le monde a besoin du
Canada », les libéraux ont succombé à
l'élixir et
commencent à croire leurs propres mensonges.
Le ministre de la Sécurité publique,
Ralph Goodale, a donné sa version pervertie des vertus de
l'ingérence de la GRC dans le but de s'ingérer dans les
affaires des autres pays et peuples. « Le maintien de la paix est
une tradition de longue date pour le Canada, et nous prenons des
mesures concrètes pour bâtir un monde plus
sécuritaire,
grâce à la participation de policiers aux missions
internationales de soutien de la paix et de stabilisation. La GRC, en
collaboration avec les agents des corps policiers de partout au pays,
aidera à renforcer les services de police locaux, à
améliorer la sécurité et à augmenter les
capacités des États fragiles et touchés par un
conflit », a-t-il
dit.
Est-ce que c'est le genre
de maintien de la paix que veulent les Canadiens selon Goodale ?
Est-ce que les libéraux croient que les Canadiens voient les
problèmes auxquels sont confrontés les autres peuples du
monde et pensent que si seulement on leur envoyait la police canadienne
alors les choses iraient mieux ? Est-ce que c'est
cela l'expérience des Canadiens ? Goodale est
sûrement au courant des actions de la police au Canada pour
organiser aujourd'hui et dans le passé des complots terroristes,
de ses attaques contre les femmes autochtones de même que des
nombreuses morts de Canadiens aux mains de la police. Goodale est aussi
certainement au courant des
accusations d'inconduite sexuelle levées contre les agents de la
Sûreté du Québec en service en Haïti agissant
comme casques bleus de l'ONU, alors que le commissaire de police de la
Mission illégitime de stabilisation des Nations unies en
Haïti (MINUSTAH) est un agent de la GRC. Est-ce le genre de
maintien local de l'ordre qu'ils veulent
renforcer ?
Le nouveau Programme de stabilisation et des
opérations de paix des libéraux de Trudeau est une
autre tentative pour se tailler une place au soleil dans les affaires
internationales. Cette « voix sur la scène internationale
» du Canada consiste à mieux servir les objectifs des
impérialistes américains dans les pays qu'ils ont
ciblés pour un changement de régime, la
déstabilisation et la domination. Les Canadiens doivent
intensifier leur travail pour forcer le Canada à s'opposer
activement à l'usage de la force pour régler les conflits
dans les affaires internationales.
Le Canada en quête d'un rôle militaire en
Afrique
On entend beaucoup dire en ce moment que le Canada
cherche à joindre ou peut-être à diriger une
nouvelle « opération de paix » en Afrique.
Du 10 au 16 août, le ministre canadien de la
Défense nationale Harjit Sajjan a effectué une mission
« de collecte de renseignements » en Afrique, qui fait
partie des
préparatifs pour un nouveau rôle du Canada en Afrique.
Sajjan était accompagné par le sénateur
libéral et lieutenant-général à la retraite
Roméo Dallaire (Dallaire était aussi commandant des
Forces de la Mission d'assistance des Nations unies au Rwanda
en 1993-1994), par la juge à la retraite de la Cour
suprême et ancienne procureur en
chef du Tribunal pénal international pour l'ex-Yougoslavie et du
Tribunal pénal international pour le Rwanda, Louise Arbour et
par l'ambassadeur aux Nations unies, Marc-André Blanchard. En ce
qui concerne Dallaire et Arbour, ce sont des personnes clés dans
la campagne internationale pour justifier l'intervention des
États impérialistes dans les
affaires internes des autres nations au nom d'arrêter le
génocide ou les crimes de guerre. Cela est ensuite
utilisé pour justifier les crimes de guerre des
impérialistes. Leur participation dans la
délégation canadienne indique que des prétextes
similaires vont être créés pour s'ingérer en
Afrique.
Pendant le voyage, la délégation s'est
rendue en Éthiopie, au Kenya, en Ouganda, en Tanzanie et en
République démocratique du Congo.
Dans les cinq pays
africains qu'ils ont visité, ils ont rencontré les
homologues ministériels de Sajjan et plusieurs autres ministres,
militaires de haut rang et chefs d'État. On rapporte aussi qu'il
a rencontré des représentants des Nations unies, de
l'Union africaine et d'ONG « pour mieux comprendre la nature du
conflit sur le terrain et le travail
accompli par les partenaires africains et les ONG ». Le
Canada semble se mettre en position pour s'engager dans le «
conflit » en Afrique en qualifiant cela d' «
opération de paix ». Cela indique que le Canada se
positionne pour jouer un rôle plus sale dans la politique de
diviser pour régner de l'impérialisme, qui a causé
des
dommages et une destruction immenses sur le continent africain et que
les peuples d'Afrique ont combattue de haute lutte.
Ce changement a été formulé lors du discours du
président américain Barack Obama au Parlement dans lequel
il a demandé au Canada d'agir avec plus de force pour
défendre les « valeurs communes » sur la
scène internationale, un appel direct au Canada à
s'immiscer davantage dans l'intervention des États-Unis dans les
affaires d'autres pays au nom des « droits humains »,
de « protéger les femmes et les enfants », etc.
Ce réengagement en Afrique vise à
démontrer que le Canada joue son rôle dans les Nations
unies, ce que le gouvernement Harper n'aurait pas fait selon les
libéraux. Il est aussi probablement lié à
l'annonce du gouvernement Trudeau de son intention de briguer un
siège au Conseil de sécurité de l'ONU, pour une
période de deux ans
commençant en 2021.
À son retour au Canada, Sajjan a
déclaré : « Mes rencontres avec les
partenaires africains représentaient une formidable occasion de
découvrir sur le terrain les enjeux de sécurité
qui touchent ce continent. L'information recueillie lors de ces
réunions nous a aidés à mieux comprendre la
situation sur le terrain et éclairera les futurs
partenariats, alors que le Canada cherche à renouveler sa
participation à un large éventail d'opérations de
soutien de la paix multilatérales. » La
préoccupation du Canada pour les « questions de
sécurité » et la « collecte de
renseignements sur le terrain » semble viser davantage la
sélection d'un pays où il pourra jouer du muscle
plutôt que porter assistance aux peuples d'Afrique.
Note
1. Un communiqué de presse émis
le 16 août par la Défense nationale/Forces
armées canadiennes rapporte que lorsqu'il était en
Éthiopie les 10 et 11 août, le ministre Sajjan a
visité le Centre international de formation au maintien de la
paix et a participé à une série de tables rondes
avec des ONG, des groupes de
réflexion et des représentants des Nations unies. Il a
aussi discuté avec des ambassadeurs de pays africains qui
hébergent ou fournissent actuellement des militaires à
des opérations de soutien de la paix, ainsi qu'avec des
ambassadeurs de pays qui financent les opérations de soutien de
la paix des Nations unies et de l'Union africaine. Il a conclu
son séjour en Éthiopie en rencontrant des
représentants du Département de la paix et de la
sécurité de l'Union africaine, « où il a
assisté à un exposé complet des capacités
et efforts actuels du département. «
Le 12 août à Nairobi au Kenya, Sajjan
a visité entre autres endroits le Centre international de
formation au soutien de la paix. En Ouganda le lendemain, il a
rencontré des représentants de l'UNICEF et du Programme
alimentaire mondial « afin de discuter de la protection des
enfants vulnérables lors de conflits armés ».
Le 14 août en Tanzanie, il a rencontré des
représentants du Réseau Aga Khan de développement,
discuté de la construction de l'Université Aga Khan et
visité l'Hôpital Aga Khan. Le communiqué indique
que depuis 2000, le Canada a versé plus de 320
millions de dollars à la Fondation Aga Khan Canada « pour
soutenir les
activités d'aide humanitaire et de
développement » en Afrique, en Asie et au
Moyen-Orient.
Les 15 et 16 août, en République
démocratique du Congo, Sajjan a rencontré des
représentants politiques et militaires de la Mission de
l'Organisation des Nations unies pour la stabilisation en
République démocratique du Congo (MONUSCO) et des membres
de l'Escadron de la police spéciale pour la protection des
femmes et des
enfants. Il a aussi visité un hôpital dirigé par le
Comité international de la Croix-Rouge et un refuge pour les
enfants démobilisés appuyé par l'UNICEF et le
Canada.
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