Numéro 111 - 22 août 2016
Les célébrations
d'août du PCC(M-L)
La cérémonie de l'aube rend
hommage
aux bâtisseurs du Parti
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Les célébrations d'août du PCC(M-L)
• La cérémonie de l'aube rend
hommage aux bâtisseurs du Parti
• Le besoin d'agir maintenant, consciemment
- Centre d'études idéologiques
Les célébrations
d'août du PCC(M-L)
La cérémonie de l'aube rend hommage aux
bâtisseurs du Parti
Durant le mois d'août, le Parti communiste du
Canada (marxiste-léniniste) célèbre plusieurs
anniversaires historiques. Des activités spécifiques sont
organisées pour mettre en lumière la signification de ces
événements qui, depuis 1963, ont fait du PCC(M-L) le
genre de parti qu'il est aujourd'hui. L'objectif est de faire une pause
et de
revoir les réalisations du Parti, de raviver l'impulsion
révolutionnaire qui guide son travail. C'est aussi de
célébrer l'esprit profondément démocratique
de masse qui imprègne toute son existence et son activité.
Le fondateur et dirigeant du PCC(M-L), Hardial Bains, à la
réunion de Chertsey en 1989
|
Dans le cadre de ces célébrations
d'août, le Parti rend hommage aux bâtisseurs du Parti lors
d'une cérémonie de l'aube au Monument du Parti au
Cimetière Beechwood, à Ottawa. Le monument est
dédié à la mémoire du camarade Hardial
Bains, le fondateur et dirigeant du PCC(M-L), et à d'autres
camarades disparus et est un profond
hommage à la classe ouvrière du Canada et aux peuples
combattants du monde entier. Pour plus d'information sur le Monument du
Parti, cliquer ici.
Chaque année le Parti marque l'anniversaire de
l'historique conférence « Nécessité de
changement » qui a eu lieu à Londres en
août 1967. L'analyse « Nécessité de
changement » a servi de fondement à la
création du PCC(M-L). Elle part d'une offensive résolue
et totale contre la subversion idéologique et le blocage par les
formes sociales. Elle le fait en lançant l'appel le plus
révolutionnaire qui soit : « La compréhension
nécessite un acte de participation conscience de l'individu,
l'acte de découvrir », plaçant l'action au
premier plan et la compréhension à son service.
Cette analyse a mené à la
réorganisation des Internationalistes en tant que mouvement
marxiste-léniniste de la jeunesse et des étudiants. Les
Internationalistes, fondés par Hardial Bains à
l'Université de la Colombie-Britannique le 13
mars 1963, ont été le précurseur du PCC(M-L).
L'analyse Nécessité de changement a ouvert la
voie au mouvement de la jeunesse et des étudiants de
l'époque en lui permettant de devenir un digne contingent du
mouvement communiste et ouvrier.
Un autre important anniversaire dont la signification
grandit avec le passage du temps est la rencontre historique tenue
à Chertsey, au Québec, du 15 au 19
août 1989. Le monde était à la veille
d'être entraîné dans un recul de la
révolution avec l'effondrement de l'Union soviétique et
des régimes d'Europe de l'Est. La rencontre
de Chertsey affirma l'orientation adoptée par le Parti cinq ans
auparavant qu'aucun individu, aucun collectif et aucune force sociale
ne pouvait désormais agir comme avant et que tous devaient
trouver leur orientation dans les conditions nouvelles du recul de la
révolution. À Chertsey, au nom du Parti, son dirigeant
Hardial Bains réaffirma le
caractère du PCC(M-L) d'aller de l'avant courageusement dans
toutes les conditions et circonstances, comme il l'avait toujours fait,
quelles que soient les trahisons et les perfidies. Le PCC(M-L) a
toujours montré ses convictions par ses actes, ses
préparatifs constants pour diriger et sa détermination
à défendre la ligne marxiste-léniniste, avait
déclaré le camarade Bains.
Cette année, les camarades se sont
rassemblés à l'aube du 14 août devant le
Monument flanqué de la garde d'honneur, les jeunes du Parti
portant les drapeaux du Parti. Les membres des organisations
culturelles du Parti ont ouvert la cérémonie avec le
chant L'aube, suivi de Notre fondateur, notre dirigeant
en hommage
au camarade Bains, et d'autres chants du Parti et des chants
antifascistes. Pendant ce temps, des fleurs étaient
déposées tour à tour par les
délégations du Comité central du Parti, la
jeunesse du Parti, des représentants du Centre ouvrier et
d'autres institutions du Parti, l'organisation du Parti dans
l'Outaouais et les comités régionaux de la
Colombie-Britannique, de l'Alberta, de l'Ontario, du Québec et
des Maritimes. Puis un bouquet a été déposé
au nom des représentants du Mouvement communiste international.
La cérémonie s'est terminée avec le chant de L'Internationale.
Après le dépôt de fleurs, la
première secrétaire du Comité central du Parti a
invité les jeunes, les camarades du Parti jeunes et vieux, et
les camarades fraternels à se rassembler près du Monument
pour revoir tour à tour les noms qui y sont inscrits et parler
de la signification de la contribution de tous ces bâtisseurs du
Parti. Les participants ont
été impressionnés de ce qu'ils ont appris de la
contribution de ces travailleurs venus de tous les pays, des jeunes,
des femmes, des autochtones et des gens de minorités nationales.
La société a ici donné naissance à
quelques-uns de ses meilleurs représentants depuis
l'époque de la Troisième Internationale qui sont venus
bâtir le Parti à chaque étape
de son histoire. Le Parti rend hommage à leur mémoire
aujourd'hui en poursuivant les traditions révolutionnaires
qu'ils représentent.
À l'occasion des célébrations
d'août, le Comité central du PCC(M-L) transmet ses
salutations révolutionnaires à toutes les organisations
et à tous les membres du Parti et à tous ceux et celles
qui sont engagés dans le travail crucial pour ouvrir la voie au
progrès de la société. Partout au pays les membres
et activistes du Parti préparent les
batailles à venir, confiants dans la voie du Parti. Leur
contribution à l'effort pour faire de nouvelles percées
n'a jamais été aussi importante. Ils n'ont jamais
été mieux servis par le modèle établi par
le PCC(M-L) et son fondateur et dirigeant Hardial Bains qui
déclarait :
Nous sommes nos propres
modèles !
Montrons la couleur révolutionnaire du Parti par nos actes !
Le besoin d'agir maintenant, consciemment
- Présentation du Centre
d'études idéologiques au séminaire tenu sous
le thème « La dialectique vit ! »,
Ottawa, 15-17 août 2007 -
Penser les rapports
La compréhension requiert un acte de
participation consciente de l'individu, l'acte de découvrir.
Combien de fois avons-nous lu cette phrase ? Combien de fois y
avons-nous réfléchi ? Voici une expérience
racontée par un camarade :
« En fabriquant la bannière pour le
séminaire Nécessité de changement !,
j'avais en tête que la citation était : 'La
compréhension requiert la participation consciente de
l'individu, l'acte de découvrir.' Mais ensuite j'ai lu la
citation et je me suis rendu compte que c'était : 'La
compréhension requiert un acte de
participation consciente de l'individu, l'acte de découvrir.' La
question se posait donc : Est-il important de dire 'l'acte de
participation consciente de l'individu' ? »
Cette expérience posait un
problème, mais un problème de quelle nature ? En
cette nouvelle période de recul de la révolution, on a
souvent répété que toutes les forces sociales et
tous les individus doivent agir d'une manière nouvelle. Nous ne
pouvons donc pas simplement retourner au texte écrit, retourner
aux classiques (et pour nous Nécessité de
changement ! fait partie des classiques) et réciter des
choses par coeur. Nous ne pouvons pas non plus nous fier uniquement
à notre mémoire. Chacun d'entre nous peut donner une
opinion sur ce qui est dans le texte, ce que nous nous rappelons. Il
peut avoir raison comme il peut avoir tort, mais qu'est-ce que
ça
change ? Cela ne mène nulle part. Nous pouvons nous sentir
édifiés de dire des choses correctes, mais cela ne nous
aide pas à changer la situation.
Ce n'est pas une question de mémoire, de
relecture, d'opinions émises en pensée abstraite, mais
une question de motivation et de conception du monde. Laquelle va
prévaloir ? Est-ce la recherche du profit maximum, la
motivation du système capitaliste, ou est-ce la recherche de la
vérité dans les faits pour servir le peuple, la
motivation
de la classe ouvrière ? Est-ce une vision dominante de
défense du statu quo, de ses valeurs abstraites et de ses
concepts anachroniques, ou est-ce une vision de résolution de
problèmes concrets et d'organisation pour changer le monde,
appuyée par la défense des définitions
modernes ?
La préface de l'auteur à l'édition
de 1998 de la brochure Nécessité de changement
! place « l'action au premier plan et la compréhension
à son service. C'est ainsi que les Internationalistes ont
réglé son compte à la notion dominante en faillite
selon laquelle la compréhension une condition préalable
à l'action. L'action est
la condition préalable à la compréhension par
l'individu, par le collectif ou par les deux. Cette action se
présente non pas comme une chose en soi, détachée
de tout le reste, mais comme « un acte de participation
consciente », « l'acte de
découvrir ». En plus de donner
préséance à l'action, cette brochure
révolutionnaire met l'accent sur
la qualité de la participation, sur la nécessité
de l'action suivant un plan, ce que nous avons appelé l'«
action avec analyse ».
La compréhension consiste à
acquérir non pas une information à titre personnel mais
la pensée nécessaire pour voir quelles sont les
conditions et comment changer la situation d'une manière qui
soit favorable au peuple. Si la pensée, que ce soit sous forme
de sentiments, de souvenirs, de réflexions ou autre, est
détachée des conditions de la vie,
non seulement sommes-nous en réalité privés de
l'information que nous transmettent les conditions, mais nous sommes
aussi privés de la possibilité de voir comment nous
percevons la situation. Sans voir le lien entre les conditions et
comment voir la situation (notre perspective), nous laissons les
usurpateurs du pouvoir imposer leur pensée et leurs
points de vue (leur perspective). Cette perspective
étrangère qui vient de la classe dominante, de pair avec
l'absence d'information sur les conditions, a pour conséquence
de nier les actes de participation consciente de l'individu, les actes
de découverte, et de nier la pertinence de l'expérience,
de la mémoire et de la pensée de la classe
ouvrière et de
ses alliés.
Les conditions, c'est ce qui existe subjectivement et
objectivement. Nous répondons à ce qui existe, à
ce dont nous avons besoin et à ce qui manque. Les pouvoirs en
place substituent leurs notions préconçues à la
compréhension des conditions et cela se fait de façon
coercitive, compulsive et répétitive. On nous
répète continuellement qu'il n'y
a « pas d'alternative », que « les choses sont
ainsi depuis les temps immémoriaux », que « la
nature humaine est ainsi faite », que « le monde est
insaisissable », etc. Ces notions servent à
conditionner la classe ouvrière et le peuple à
répondre de façon anticonsciente et à agir
à l'encontre de leurs propres intérêts. Ces
idées
préconçues nous empêchent de voir la situation
réelle et ce qu'il faut changer, elles nous détournent de
l'action pour changer le monde et s'ouvrir au nouveau. Nous sommes
conditionnés à la naissance, par les parents,
l'école, les autres institutions et la cacophonie de la culture
dominante, en particulier dans l'idéologie et dans la forme
sociale, à
trouver notre place dans le statu quo et à ne pas nous demander
pourquoi les choses sont comme elles sont.
En jeune âge nous
sommes privés des moyens d'avoir nos propres aspirations. Nous
sommes censés trouver notre place dans ce que les autres
attendent de nous. Nos réponses sont conditionnées
à n'être plus qu'un réflexe. Ces réactions
sont ancrées si profondément que la réponse est
immédiate et sans pensée profonde, une forme
d'anticonscience. Les muscles se contractent dans un certain sens, les
émotions s'agitent tel que conditionnées, l'air sort de
la bouche pour former les mots de la façon conditionnée
par ceux qui exercent le pouvoir. Tout cela sans que nous donnions une
seule pensée profonde. Et nous sommes amenés à
croire que ce sont là nos pensées et notre
compréhension.
Réaffirmer qu'un acte de participation
consciente, un acte de découvrir est une condition
nécessaire à la compréhension ce n'est pas
seulement attirer l'attention sur la séquence des choses :
l'acte avant, la compréhension après. Réaffirmer
que la compréhension nécessite un acte de participation
consciente dirige notre attention sur la
possibilité de subvertir la réponse conditionnée
qui nous est imposée et qui nous voit soumis aux conditions et
aux événements et nous empêche d'être
proactifs. Dans les conditions données, il est crucial de
réagir, de résister et de prendre position contre toutes
les agressions et toutes les politiques anti-peuple des pouvoirs en
place. Nous discutons,
nous manifestons, nous protestons, nous organisons, nous communiquons,
nous faisons des exposés.
Le fait de plonger dans les problèmes de la
situation donnée, de chercher des solutions et de passer
à l'action encore et encore conditionne nos réponses dans
le sens de rompre avec le statu quo. Le programme Nécessité
de
changement ! a été organisé pour
faciliter cette rupture avec l'ancien en plaçant la
création du facteur
subjectif de la révolution au centre de tout travail, en
s'attaquant au problème de l'organisation et de la refonte de
notre conception du monde. C'est ainsi que se révèle le
lien entre notre pensée et comment nous voyons la situation et
les conditions données, ce qu'il faut changer et comment
s'organiser pour ouvrir la voie au nouveau. L'analyse de
la Nécessité de changement ! rappelle que
nous ne pouvons pas vivre une vie divisée : la
pensée révolutionnaire d'un côté et la
culture et le style de vie bourgeois de l'autre, avec leur assaut
contre la conscience sociale et leur promotion de l'individualisme
narcissique et égocentrique.
L'ici-présent
Les conditions sont un appel, une vocation. Les
activités que nous entreprenons sont conditionnées par le
temps et l'espace. L'appel de l'époque, la vocation, est de
répondre à ce que les conditions nous
révèlent et d'occuper l'espace du changement.
En opposition à la réalité que nos
activités quotidiennes sont conditionnées par le temps et
l'espace, ceux qui ont usurpé le pouvoir par la force insistent
pour dire que leur conception de l'activité et de l'existence
sont intemporelles. S'appuyant sur une idée primitive,
détachée du monde réel, détachée de l'ici-présent, ils
prétendent
que le changement n'est possible que par l'intervention de forces
extérieures, comme l'astéroïde qui aurait
anéanti les dinosaures, ou des phénomènes comme la
grippe aviaire, la guerre nucléaire et le réchauffement
de la planète qui menacent l'être humain d'extinction.
Comme les dinosaures, nous sommes censés accepter passivement
cet avenir
apocalyptique. Nous n'acceptons pas cette vision apocalyptique, ce
monde dicté par l'intervention de forces
extérieures ! Nous rejetons avec force cette vision qui
fait abstraction du temps et de l'espace. Nous considérons que
toute chose et tout phénomène a un début et une
fin, que sans matière il n'y a pas de mouvement, et que sans
mouvement, la matière s'effondre. Le temps et l'espace ne sont
pas des choses, ce sont les conditions de l'existence. Les choses et
les phénomènes se révèlent dans le temps et
l'espace.
Le point de départ est tout simplement de poser
la question. Par où commencer ? L'analyse Nécessité
de
changement ! existe, elle est connue. C'est quelque chose
que vous pouvez identifier. C'est un objet et il a une histoire. C'est
un livre, un programme, il a eu différentes influences au fil du
temps. Vous reconnaissez
qu'il existe, mais lequel de ces aspects ou de ces influences est
crucial ? Sur lequel faut-il insister en particulier ?
S'agit-il tout simplement de dire que vous l'avez lu et de raconter ce
qu'il a signifié pour vous ?
Il faut reconnaître le sujet de notre approche
à la Nécessité de changement !, le
processus par lequel nous acquérons la connaissance. D'abord
notre approche à la nécessité de changement doit
être sans intermédiaire. Nous prenons donc acte du sujet
de notre approche et cela aussi doit, pour ainsi dire, se faire sans
intermédiaire.
Notre approche n'est pas centrée sur ce qui est connu et sur ce
qui est déjà écrit, mais sur le processus par
lequel nous en prenons connaissance. Nous devons être
réceptifs. Nous recevons cette information. Nous ne changeons
pas ce qui est à l'origine de cette information. Cela veut dire
que nous reconnaissons et la nécessité de changement, et
notre approche, sans intermédiaire. Elles se présentent
à nous. Le point de départ est le présent. C'est
à la fois le résultat et le point de départ de
l'histoire. Notre historiographie n'a pas comme point de départ
le passé, bien que nous parlions de la période
entre 1967 et 2007. Nous recevons l'information sur comment l'ici-présent se
présente. Nous savons,
et nous l'avons entendu dire plusieurs fois (et encore dans la
préface de l'auteur), que le point de départ est le
présent. Mais si nous nous arrêtons là, nous
tombons encore dans le piège de l'anticonscience. Nous prenons
quelque chose qui est vrai et nous le transformons en un slogan vide de
sens. Alors
que fait le « je » ? Quel est le rapport entre le
« je » et la nécessité de
changement ? Comment activer ce « je » dans l'ici-présent ?
Le présent existe objectivement. Il y a
un objet, un livre devant vous, Nécessité de
changement ! Il y a ce rassemblement de personnes venues
parler de ce livre, il y a ce programme. Ce livre particulier, cette
chose singulière, cette expérience singulière,
c'est quelque chose que vous pouvez pointer du doigt (indexical). Il
a
son propre contenu concret particulier. C'est un objet. Nous sommes
certains de son existence. Nous sommes en sa présence et nous
reconnaissons son existence, rien de plus. Vous pouvez le tenir dans
vos mains et le regarder, l'ouvrir et le feuilleter, voir tous les mots
imprimés. Nous savons déjà qu'il contient toutes
ces phrases. Que faut-il
comprendre à toutes ces phrases alignées l'une à
la suite de l'autre ? Nous savons, et c'est d'ailleurs
écrit, que c'est la généralisation d'une
période historique donnée et d'une expérience
donnée. Nous savons que c'est la base d'un programme d'action.
Nous savons également que cette analyse a une très riche
histoire. Elle a même fait
l'histoire et continue de le faire. Elle a donné naissance
à une organisation, à une conception du monde, elle est
devenue le matériel de pensée et a contribué
à l'élévation de la conscience des individus qui
ont entrepris son programme et qui ont acquis sa conception du monde,
tous ces gens passés et présents, ceux qui
l'épousent encore et ceux qui
l'ont rejetée.
Nous faisons partie d'une société. Nous
participons à cette société avec différents
niveaux de conscience. Dans cette société, les individus
qui participent plus ou moins consciemment créent un être
social. L'être social a une histoire. Pour ce qui est de
l'histoire, Nécessité de changement ! a
été écrit au plus fort de la guerre
froide, chronologiquement à mi-chemin. Nous sommes maintenant
dans l'après-guerre froide, après l'effondrement de la
division bipolaire du monde. L'époque est encore celle de
l'impérialisme et des mouvements de libération des
peuples. Voilà la période. Mais quel rapport le «
je » a-t-il avec cette histoire ? Avec tous les autres
«
je » ? La grande complexité de ces rapports est
tout de suite évidente. Cela nous dépasse. Par où
commencer ? Ma compréhension à moi,
l'expérience de différents collectifs,
l'expérience des autres ? Ce qu'il faut voir, c'est que
tout nous exclut par la force de la participation à cette
histoire.
Nous pouvons aussi examiner l'histoire
particulière de l'analyse Nécessité de
changement ! C'est un document, un programme, des
conférences... Mais elle a quelque chose de crucial qui la
distingue du reste, et c'est le fait qu'il y a ce «
je » placé devant cette grande complexité qui
le dépasse, devant cette histoire
objective, cet objet qui est la très grande complexité.
C'est l'« histoire en tant que telle », avec tous ses
préjugés et toutes ses justifications censées
expliquer notre place sans que nous y ayons un rôle actif
à jouer, à la différence qu'il y a ce «
je » et cette histoire-ci, cet être, et ce n'est pas
seulement dans mon esprit. Ils existent. Et ce
« je », cette conscience de la situation, et cette
situation n'existent pas séparément. Ils existent dans
cet instant. Ni l'un ni l'autre n'est à lui-seul dans le
présent ; les deux n'existent que dans leur rapport. C'est
maintenant. C'est dans l'ici-présent
que s'affrontent
le passé et le présent. Ce « je »
sera-t-il dépassé par
l'anticonscience des vieux rapports du passé qui retiennent le
développement ? Où jouera-t-il un rôle dans
cette histoire ? Le « je » est activé
seulement dans la mesure où il rejette l'anticonscience. Et au
coeur de l'anticonscience se trouvent les notions qui font abstraction
du temps et de l'espace.
Au XVIIe siècle la thèse
était : Je pense, donc je suis. On présupposait deux
substances : d'une part la matière, la substance
étendue, de l'autre, la conscience, la substance pensante. La
matière était définie en termes d'espace et le
temps était défini en termes de durée de l'espace.
Mais la substance pensante, elle, était perçue
comme étant distincte des corps et des processus
matériels et indépendante de l'espace et du temps.
Les substances physique et pensante (matière et
conscience) étaient réunies par un médiateur
extérieur, que ce soit Dieu ou autre intermédiaire.
Dès qu'on enlève la médiation, le rapport entre la
matière et la conscience perd sa cohérence. La
pensée apparaissait comme étant sans rapport avec le
temps et l'espace sauf par un intermédiaire.
C'était un problème pour ceux qui cherchaient à
comprendre leur situation et leur pensée parce que cette notion
plaçait la pensée hors d'atteinte.
La Nécessité de changement !
qui existe objectivement restera-t-elle hors d'atteinte, ou
deviendra-t-elle la base de l'action avec analyse ? Et quelle sera
la perspective ? Le conflit de perspective ou de conception du
monde se trouve dans l'ici et le présent. Mon rapport avec cette
Nécessité de
changement ! et cette histoire existe dans le présent.
Ce « je » peut devenir un « je »
conscient seulement par ce rapport.
Le « je » et la
nécessité de changement existent maintenant, dans ce
moment. Mais lequel vient en premier ? Si vous placez le «
je » en premier et déclarez que «
je » suis le point de départ et que «
j »'ai cette profonde réflexion à propos de la
Nécessité de changement ! , il ne
restera que :
« je suis ». Il y a « je suis » et il
y a « j'interprète, je décris, je suis une bonne
personne ». C'est littéralement « je
suis » et rien d'autre. Il n'y a pas la moindre
représentation de l'auto-mouvement du « je »,
de son histoire, de son expérience. Et il n'y a rien à
propos du « je » et de son expérience dans l'ici-présent.
C'est
le
«
je »
égocentrique,
sans
passé
ni
présent. Ce ne peut pas être la conscience dont nous
parlons. Ce « je » semble être
indépendant de la nature et de la société et
semble venir de l'au-delà. Nous ne sommes pas ici pour raconter
des histoires à propos de l'au-delà, le surnaturel quel
que soit sa forme, nous
sommes ici parce que nous avons un intérêt dans l'ici et
le présent.
Sans l'ici-présent,
il ne reste que
l'histoire qui existe ailleurs, l'histoire en tant que telle. Et il ne
restera que la possibilité de « sortir », qui
est « la cause de la discorde », jusqu'à en
perdre la raison. C'est maintenant qui est le moment décisif qui
nous ancre dans le présent. Ce maintenant est le rapport avec la
société et
avec son histoire. Dans ce moment sont concentrées toutes les
relations, transitions, directions des mouvements, en avant ou en
arrière, vite ou lent.
Qu'une chose ou un phénomène soit
possible (nous disons, par exemple, qu'un autre monde est possible)
dépend de son contenu, de la somme des moments par lequel il
passe. Le mouvement est dans le moment, puis il passe et fait place au
moment suivant, etc. C'est la séquence des moments successifs
qui est importante. Le moment peut
être mesuré en années ou en nanosecondes, c'est
l'ordre de succession qui est important. C'est par l'ordre de
succession, le mouvement, que s'expriment les lois du
développement et la nécessité de changement.
Le « je » est un universel, ce qui
veut dire qu'il n'est la propriété privée de
personne. Il renferme toutes les possibilités, négatives
et positives, de changement. La conscience réside dans ce
« je » qui est universel. Ce « je »
est le « je » conscient. L'acte de participation
consciente de l'individu dans l'acte de découvrir
est le « je » conscient.
Le « je » qui n'a que la
compréhension personnelle en soi demeure passif, même
égocentrique et en contradiction avec le « je »
qui est universel et conscient.
C'est dans l'ici-présent
que le «
je » voit la mascarade, le mensonge, les justifications
données par ceux qui ont usurpé le pouvoir par la force.
Dans l'ici-présent,
« je » s'active, il se sent
vivant. Si « je » voit la mascarade et ne
résiste pas activement, s'il ne cherche pas activement la
vérité pour servir le peuple,
alors ce moment devient un moment d'indifférence, de
passivité et d'insouciance. Ce « je »
indifférent n'a plus ce moment de vie mais ne vit que pour le
moment, qui est indifférent au « je » et
à tout le reste. Ce « je » devient passif au
point de perdre la raison dans l'insouciance.
Dans l'ici-présent
le «
je » actif reconnaît la crise, le point tournant.
Saisis le moment maintenant. C'est ici qu'est la rose, c'est ici qu'il
faut danser ! Si une personne est malade, va-t-elle être
mieux ou sa situation va-t-elle s'aggraver ? C'est le point
tournant, c'est la crise. Le « je » est un agent de la
crise.
Deviendra-t-il indifférent ou s'activera-t-il ? La crise
devient pour lui le moment décisif : il faut que ça
passe ou que ça casse. Ce « je » en tant que
rapport affronte la crise. C'est le moment de décision : ou
bien l'indifférence, ou bien l'activation. La crise n'est pas
une question de choix. Elle est indépendante de la
volonté. Mais la volonté d'être, qui est
fondamentale, a la capacité de s'activer par la confrontation du
moment de décision. Le moment est maintenant.
La conscience et l'anticonscience
L'anticonscience, c'est la vieille pensée qui
pénètre tout. La façon de la rejeter est
d'élaborer une perspective dès maintenant en
défendant les définitions modernes. Nous naissons tous
dans cette vieille pensée. Nous naissons dans une
société moderne où existent encore les vieux
rapports de production qui retiennent et étouffent les forces
productives modernes. La pensée émane de ces rapports.
Elle est la connaissance de ces rapports, vous ne pouvez que
connaître ces rapports. La vieille pensée (anticonscience)
provient de ces vieux rapports.
Les forces productives comprennent le facteur
humain/prolétariat moderne, les moyens de la grande production
socialisée et la révolution industrielle, scientifique et
technologique continue. En ce moment ces forces productives
socialisées modernes (la classe ouvrière, les moyens de
production et les énormes progrès scientifiques et
technologiques) ne favorisent pas le développement de la
société parce qu'elles sont retenues par les rapports de
production du vieux système capitaliste, rapports qui sont
fondés sur la propriété privée non
socialisée. La classe ouvrière et ses alliés
doivent changer le vieux système et les vieux rapports
dépassés. Cela veut dire que l'énergie
renfermée dans le prolétariat moderne, les moyens de
production socialisés, les progrès scientifiques et
technologiques et dans les peuples et leur histoire, doit être
libérée du vieux système et des vieux rapports.
Le développement, notamment la lutte pour la
production et l'expérimentation scientifique, est
piégé dans les vieux rapports de production maintenus en
place par le système capitaliste. C'est donc le système
qu'il faut changer pour mettre fin à ces vieux rapports. La
pensée est le produit des rapports. Les vieux rapports, tant
qu'ils existeront,
engendreront continuellement et de manière permanente la vieille
pensée. Nous sommes pris avec la vieille pensée
émanant des vieux rapports : nous voyons les
tragédies, nous pouvons parler de l'assaut contre la conscience
et nous pouvons parler de ce qu'il faut éliminer pour rendre
notre vie meilleure, mais cela reste dans les confins du
vieux système et des vieux rapports. Il y a
nécessité de changement fondamental. Sans la
nécessité de changement, de développement, de
changement de système, il n'y a que la tragédie.
La conscience n'est pas la même chose que la
compréhension. La compréhension est spécifique
à une situation historique donnée, un
événement, un acte, un moment historique. La
compréhension est ce que l'individu actif obtient dans son
rapport avec le monde. Elle lui permet de fixer le cadre de
référence, de décider du programme pratique,
de formuler une analyse concrète. La conscience, elle,
réside dans le « je ».
L'anticonscience extérieure à
elle-même en elle-même survient pour étouffer la
conscience sociale. En tant que forme de conscience, l'anticonscience
extérieure à elle-même donne l'impression de
transcender la nature et la société, d'être
extérieure à l'histoire. C'est un voile qui couvre tout.
L'anticonscience en soi apparaît donc
comme étant statique, inchangeable, éternelle et
détachée de la force vive de l'histoire, de tout ce qui
est humain et vivant.
La nature et la société changent
constamment, mais l'anticonscience extérieure à
elle-même en elle-même donne l'impression de tout
transcender. Par exemple, en faisant abstraction de la nature et de la
société, l'anticonscience affirme faussement que
l'espèce humaine se divise en races inférieures et races
supérieures, où l'appartenance à une
race décide de la qualité de l'être. Ces
définitions faites d'avance qui transcendent la nature et la
société sont imposées au monde entier et donnent
à l'anticonscience son contenu. Ces définitions au
service de l'anticonscience ne sont pas l'expression, le reflet ou le
produit des conditions sociales et naturelles historiques
réelles.
Prétendre que cette conscience est en soi
donne l'impression que ces catégories sont éternelles et
qu'elles sont le produit de quelque chose au-delà du monde
historique et naturel. Divers slogans apparaissent : « la
fin de l'histoire », « la mission civilisatrice de
l'homme blanc », « la responsabilité de
protéger »,
« la destinée manifeste », « les valeurs
universelles », « l'État failli »,
« pas d'alternative », etc. Cela est censé
représenter la façon dont le monde fonctionne. Mais en
réalité la vie humaine est produite et reproduite dans un
processus de production qui est social. Elle a une histoire et comprend
la participation active. Cette
histoire et cette participation doivent être la base de toute
perspective pouvant à proprement parler s'appeler humaine.
La conscience ne se développe qu'en rejetant
l'anticonscience. C'est la conscience du « je », non
pas le « je » égocentrique de l'individu
égocentrique, mais le « je » qui est
plongé dans la situation historique, dans les conditions qui
appellent au changement. Ce « je » est un «
je » historique social. Le rejet de
l'anticonscience passe par la prise de conscience des rapports qui
existent entre les êtres humains et entre les humains et la
nature. Ces rapports existent indépendamment de la conscience et
de la volonté. Le rejet de l'anticonscience extérieure
à elle-même en elle-même amorce la discussion sur
l'action humaine consciente pour changer le système et
les rapports, une discussion comme celle commencée en 1967
qui a son expression concrète dans la brochure et l'analyse Nécessité
de
changement !
Un rêve et un désir d'alternative au
système social qui existe se concrétisent pour ceux qui
s'avancent pour les réaliser et qui dressent des plans d'action
en conséquence. Les plans d'action leur permettent d'aller
au-delà de l'action individuelle, qui est sans cohérence
globale, comme les actions de protestation, les grèves, etc. Il
faut aller
au-delà de ces actions individuelles éparpillées.
Il faut un plan d'action, un programme et une réunion des forces
pour l'action qui répondent aux conditions réelles. Cela
permet l'unité d'action au-delà de l'action individuelle
à laquelle chacun participe. Même si le nombre est petit
au départ, il grandit si l'action se traduit par l'organisation
et la
conscience. C'est une conscience qui se développe à
partir du rêve initial et du rejet de l'anticonscience et qui
croît en qualité et en quantité. Elle apporte une
cohérence et devient une force matérielle parmi le
peuple, surtout lorsqu'elle assume une forme organisationnelle qui
correspond à ce que les conditions exigent.
À mesure que le nouveau contenu est
développé, de nouvelles formes doivent être
découvertes. Ce mouvement peut être étudié.
C'est un phénomène qui peut être connu dans toute
la richesse de ses rapports et de son histoire : c'est la
conscience en elle-même. Cette conscience peut se maintenir
même si la matière est passée à une
étape
suivante, dans la mesure où elle peut être
reflétée dans le cerveau. À mesure que cette
nouvelle conscience informe la pensée, reflète la
matière, la matière avance et cette conscience peut faire
son chemin dans la psychologie et les traditions sociales du peuple.
Songez par exemple à l'histoire de la conscience de la
nécessité du changement
depuis 1967, assumée par ceux qui organisent pour changer
le monde.
Une conscience existe parmi les êtres humains
qu'ils appartiennent à la même espèce. Cette
conscience humaine particulière est distincte de toute
conscience qui pourrait exister chez les animaux. Évidemment, il
y en a qui ne veulent pas de cette conscience humaine. Ils vivent dans
le déni de l'importance des rapports avec la
société et la
nature. Ils souscrivent à la loi de la jungle plutôt
qu'à la loi du développement social. Ils se voient
participer en tant qu'espèce à part, en tant
qu'exploiteurs, en tant qu'oppresseurs ou en tant que collaborateurs ou
partenaires de ceux qui ont usurpé le pouvoir par la force. Ils
peuvent prétendre participer consciemment comme membres à
part entière
de la société et ne vouloir qu'une part de la richesse et
de tout ce que la société a à offrir. Ils imposent
cette conception du monde à la classe ouvrière et
à ses alliés en leur disant que la solution à
leurs problèmes est de réclamer une plus grande part de
la richesse plutôt que de changer la base socio-économique
de leur exploitation et
oppression.
Rappelez-vous la fable d'Ésope à propos
du lion, de l'âne et du renard qui vont à la chasse et qui
reviennent avec beaucoup de gibier. Le lion, en vertu de sa prouesse et
de sa position de force, s'accorde le droit du plus fort et dit
à l'âne de faire le partage. C'est ce que veut dire
participer : partager, prendre part à. C'est aussi
s'accommoder. L'âne fait trois portions parfaitement
égales. Le lion furieux dévore l'âne et dit au
renard de faire un nouveau partage. Le renard se réserve une
toute petite portion, la range et remet tout le reste au lion.
Le lion demande au renard : « Qui t'a, mon
cher, appris à partager avec une si grande
sagesse ? » « C'est le sort funeste de
l'âne », répond le renard.
On nous demande d'agir comme cet âne, de servir
de leçon aux plus sages pour leur apprendre à survivre
là où règne la loi du plus fort. Ce n'est pas du
développement social, c'est la loi de la jungle.
Changer cette situation requiert cette conscience qui
vient de la participation de l'individu agissant dans la situation
réelle, résolvant les contradictions qui existent dans la
société et avec la nature. Mais l'analyse Nécessité
de
changement
! dit qu'il
faut plus : Non seulement faut-il
comprendre les rapports dans lesquels
nous vivons, non seulement faut-il comprendre les contradictions qui
existent, il faut aussi édifier le mouvement émancipateur
de la classe ouvrière et de ses alliés avec la conscience
de la nécessité de changement. Le développement de
ce mouvement conscient de la classe ouvrière et de ses
alliés vers la nécessité de changement signifie
qu'il est
possible d'humaniser la conscience pour que se crée une
société qui convient à l'existence de ses membres
et qui est organisée en fonction de l'espèce plutôt
qu'en fonction des liens du sang et de l'appartenance de classe.
Reconnaître la Nécessité de
changement
On entend partout dire qu'« un autre monde est
possible » mais ce discours ne peut être
cohérent que s'il est lié à la reconnaissance de
la nécessité de changement. La nécessité
est la loi du développement social. Cela veut dire qu'il n'y a
pas d'alternative à la nécessité. La
possibilité n'est pas une loi. Des possibilités existent,
mais pour
faire de la possibilité un monde il faut la perspective de la
nécessité de changement, il faut l'argumenter et
s'engager dans des actes de participation consciente.
Ne pas faire sienne la conception du monde de la Nécessité
de
changement
et accepter la conception anticonsciente, c'est se
contenter de décrire les tragédies qui se
produisent : une personne qui se noie et qui crie à ceux
qui commentent cette tragédie de la rive : « Je suis
en
train de me noyer et vous ne faites que décrire
l'état de l'eau. »
Il y a la société et tous ses
problèmes, moi je me noie dans la société et tous
ses problèmes et vous êtes là à
décrire les problèmes.
C'est ce que l'on entend souvent, je suis aux
prises avec tous les problèmes et vous êtes là
à les décrire , cela n'aide pas. L'appel au secours de la
personne qui se noie à ce moment-là ne sert à rien
et
les descriptions de l'eau par ceux qui sont sur la plage ne servent
à rien non plus. La personne qui se noie et celles sur la rive
ont leurs raisons
d'agir comme elle le font, du moins c'est ce qu'il semble. Or, c'est
l'indifférence envers les uns les autres. Bref, les lois de la
nature dominent sans l'intervention de la conscience humaine. Il manque
l'espace commun entre les deux où s'affirme la volonté
d'être, la résolution du problème, l'activation du
facteur humain. Ils sont détachés l'un de
l'autre et s'éloignent dans leur rapport. Il n'y a pas
d'unité d'action. Il n'y a pas de « je » dans l'ici-présent qui
s'élève au-dessus de la
situation de désespoir pour la changer. Que faut-il faire ?
Il faut surmonter le rapport de séparation, il faut un rapport
d'unité qui s'établit par la destruction du rapport de
séparation. Il faut
créer un nouveau rapport en détruisant l'ancien
système. Et ce rapport doit être infusé de la
conscience. Cette conscience vient du rejet de l'anticonscience et de
la prise de conscience du phénomène, du cerveau et de
l'expérience. Elle requiert l'objectivité de
considération, la considération doit passer par le
phénomène. Le « je » est le
phénomène avec son acte de participation consciente
à l'acte de découvrir ; l'ici-présent est aussi le
phénomène qui apparaît comme un
éclair, un moment instantané, comme une vague et puis
disparaît.
La seule façon de maintenir le moment
instantané, le moment de décision, d'en faire une
victoire et de créer l'histoire, est d'organiser le
phénomène collectif, de lui donner une forme
organisationnelle, ce qu'aujourd'hui nous appelons ce facteur
humain/conscience sociale. Cette organisation, ce facteur
humain/conscience sociale, s'attaque au
problème posé et à résoudre et avance en
vagues successives, formant le déroulement continu de l'histoire.
Toutes les possibilités de changement seront
ratées si l'on n'entreprend pas activement la Nécessité
de
changement, qui peut changer la situation à l'avantage de
l'être humain. Ce qu'il faut, c'est agir maintenant,
consciemment. Avec l'organisation et la conscience, avec le
déclenchement et l'organisation du facteur humain/conscience
sociale, l'alternative devient claire. Un autre monde est possible est
la Nécessité de changement ! C'est ici
qu'est la rose, c'est ici qu'il faut danser !
Pour obtenir une copie de Nécessité
de
changement ! (format
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