Le Marxiste-Léniniste

Numéro 105 - 1er août 2016

70e anniversaire de la section locale 1005 du
Syndicat des Métallos

Salut à la section locale 1005 des métallos et à l'esprit de 1946

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Juin 2013: la section locale 1005 célèbre les dix ans des réunions du jeudi qui se tiennent encore aujourd'hui à chaque semaine.


70e anniversaire de la section locale 1005 du Syndicat des Métallos

Salut à la section locale 1005 des métallos et à l'esprit de 1946
Les droits qui nous appartiennent en tant qu'êtres humains
Cela a commencé par un murmure


70e anniversaire de la section locale 1005 du Syndicat des Métallos

Nos salutations à la section locale 1005
des métallos et à l'esprit de 1946

Le Parti communiste du Canada (marxiste-léniniste) transmet ses salutations les plus chaleureuses à la section locale 1005 du Syndicat des Métallos, à tous ses membres, à sa direction et à ses retraités à l'occasion du 70e anniversaire de sa fondation. Située à Hamilton, au coeur du Canada industriel, la section locale 1005 a joué et continue de jouer un rôle important dans le mouvement de la classe ouvrière.

Dès le début, en 1946, les dirigeants, les militants et les sympathisants de la section locale 1005 ont prouvé, à eux-mêmes et aux autres, qu'il était possible d'organiser un collectif de défense des travailleurs, par les travailleurs et pour les travailleurs. Ils n'ont pas demandé de permission de quelque autorité en position de pouvoir ; ils ont demandé qu'on les reconnaisse en tant que collectif de défense des travailleurs comme une question de droit. Ils ont tenu bien haut la bannière des producteurs véritables avec des demandes et des réclamations concrètes découlant de leurs conditions sociales et de travail. Ils ont démontré concrètement l'importance d'avoir une organisation de défense des travailleurs qui est indépendante par rapport à ceux qui possèdent et contrôlent les installations de production et l'État, un syndicat des, pour et par les métallos eux-mêmes.

Les métallos de 1946 ont fait preuve d'un esprit spécial qui provenait de l'époque. Ils faisaient partie du contingent international de la classe ouvrière qui avait vaincu les hordes antiouvrières et anti-peuple des nazis, des fascistes et des militaristes dirigés et manipulés par ceux qui possédaient et contrôlaient les monopoles. Les travailleurs et leurs alliés dans le monde entier se sont unis à l'Union soviétique dans un grand flot révolutionnaire pour vaincre les forces au pouvoir qui commettaient des atrocités contre les peuples.

Le flot de la révolution et l'esprit de 1946 ont capté l'imagination de millions de travailleurs industriels. Aujourd'hui, cet esprit est soutenu par ceux qui voient la nécessité de s'engager dans des actions avec analyse, de penser par eux-mêmes et d'organiser de façon indépendante de l'élite dirigeante. C'est la clé de la défense de nos droits et des droits de tous au Canada. C'est seulement en organisant un collectif de, pour et par nous-mêmes, en utilisant notre propre matériel de pensée de la classe ouvrière comme guide à l'action que nous pouvons faire progresser la lutte pour nos droits et avoir notre mot à dire sur nos conditions de vie et de travail, et ouvrir la voie vers l'avant pour le pays.

De l'esprit de 1946 est née la lutte pour des soins de santé et l'éducation publics, pour l'assurance-chômage, les pensions pour tous et la réalisation que ces programmes sociaux ne sont pas des cadeaux de l'élite dirigeante mais des droits et un mode de vie pour lesquels nous devons combattre et que nous devons défendre avec l'organisation et des actions avec analyse. De l'esprit de 1946 est née également notre affirmation à l'effet que c'est seulement par l'élimination des privilèges de classe et en investissant du pouvoir la classe ouvrière et en la plaçant en position de contrôle des affaires économiques, politiques et sociales du Canada qu'un pays moderne peut être construit, qui garantit les droits de tous et défend la même position dans l'arène internationale.

Les métallos soulèvent aujourd'hui une question importante : à quoi cela sert-il de produire tout cet acier, toute cette valeur si les producteurs véritables n'ont pas leur mot à dire et pas de contrôle sur sa production et sur comment la richesse sociale est utilisée et distribuée ? La réclamation des travailleurs à la valeur qu'ils produisent individuellement et socialement est leur droit en tant que travailleurs et cette réclamation est à vie et pas seulement pour la période pendant laquelle ils sont en bonne santé, sans blessures et dans la fleur de l'âge. L'État a l'obligation sociale de soutenir les réclamations des travailleurs à la valeur qu'ils produisent pendant leur vie entière. Si l'État refuse d'assumer son obligation envers la classe ouvrière, il perd alors toute crédibilité et doit être remplacé par un État moderne qui garantit les droits de tous.

Les faits qui se sont déroulés depuis 1946 ont montré que sans renouveler constamment la lutte organisée pour les droits et l'intérêt public large, ces droits peuvent être foulés aux pieds sous la pression continuelle de ceux qui possèdent et contrôlent les forces productives socialisées et l'État. Ils utilisent toute leur richesse sociale, leurs liens, leurs privilèges et leur pouvoir de classe pour promouvoir leurs intérêts privés étroits et le droit de monopole et refuser de résoudre les problèmes économiques, politiques et sociaux qui mènent aux crises et aux guerres récurrentes.

Au coeur de l'esprit de 1946 est la détermination de résoudre les problèmes d'organisation de la classe ouvrière pour défendre ses droits face à tous les obstacles. La question centrale aujourd'hui est de développer la pensée, la théorie et l'organisation indépendantes de la classe ouvrière en opposition à l'ingérence de l'élite dirigeante et de son État.

Aujourd'hui, le pouvoir des monopoles et de l'État a augmenté de façon exponentielle et la détermination de la classe à s'organiser pour défendre ses droits doit être à la hauteur du défi. À son grand mérite, la section locale 1005 s'est continuellement renouvelée pour faire face aux obstacles et au pouvoir de l'élite dirigeante dans les conditions actuelles. Les dirigeants, les membres et les retraités ont développé de nouvelles méthodes comme les réunions du jeudi, où ils mettent toutes les questions sur la table, en discutent collectivement afin de décider d'un plan d'action, acceptent la responsabilité individuelle de mettre les décisions en application et s'engagent dans le travail de masse afin de mobiliser d'autres travailleurs et la communauté pour surmonter les difficultés rencontrées dans les conditions concrètes du droit de monopole et du pouvoir d'État néolibéral. En dépit de tous les problèmes, les dirigeants et les membres de la section locale 1005 n'ont jamais laissé tomber la bannière de la pensée, de la théorie, des actions avec analyse, et de l'organisation indépendantes de la classe ouvrière à la défense de ses droits.

La génération actuelle de membres et de retraités de la section locale 1005 a renforcé l'esprit de 1946. La section locale 1005 et ses supporters ont redoublé leurs efforts pour s'organiser afin de se défendre et de défendre la communauté de l'acier contre ceux qui les privent de leurs droits. Aujourd'hui, ils font face aux ennemis que sont US Steel et l'État qui sont encore plus effrontés dans leurs attaques contre les droits des travailleurs. Malgré cela, la section locale 1005 demeure un symbole d'espoir pour la classe ouvrière. Son expérience démontre que, peu importe les difficultés auxquelles font face les travailleurs modernes dans la production, la défense de leurs droits ou en politique, ils sont tout à fait capables de trouver une solution en organisant leur classe par des actions avec analyse, s'appuyant sur leur propre pensée et leur propre théorie.

La classe ouvrière canadienne et ses alliés remercient sincèrement et saluent la section locale 1005 pour ses 70 années courageuses de lutte en son nom et au nom des autres travailleurs. La section locale 1005 est un exemple de ce que les travailleurs sont capables d'accomplir dans la lutte pour défendre nos droits et pour que le mouvement de la classe ouvrière continue d'aller de l'avant en dépit de toutes les difficultés.

Au nom du PCC(M-L) et de tous les Canadiens engagés dans l'édification nationale et qui luttent pour défendre les droits de tous et renouveler le processus politique, nous vous offrons nos meilleurs voeux de succès et tout notre appui.


Ligne de piquetage des métallos à l'extérieur des audiences de la cour de la LACC,
à Toronto, le 27 juillet 2016

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Les droits qui nous appartiennent en
tant qu'êtres humains

La section locale 1005 est venue au monde en 1946 dans un murmure qui s'est transformé en clameur. Cette clameur, c'est la voix organisée et déterminée des métallos de Stelco à la défense de leurs droits. La grève de 1946 a eu lieu à un moment où les sacrifices et les victoires de la guerre contre le fascisme avaient changé le monde et éveillé des millions de gens à la perspective d'un Canada où la dignité et les droits de tous doivent être reconnus et garantis.

C'est aux endroits de travail que la lutte pour les droits est le plus concentrée, là où ceux qui possèdent et contrôlent les forces productives déclarent qu'ils ont le droit de gérance de priver les travailleurs de leurs droits. Non !, clament les métallos. La direction n'a pas le droit de nous priver de nos droits ! Le gouvernement n'a pas le droit de nous priver de nos droits !

Les humains ont des droits du fait qu'ils sont des êtres humains. C'est précisément ce que la guerre contre le fascisme nous a appris. Personne, que ce soit une compagnie ou une institution d'État, n'a le droit de priver le peuple de ses droits.

Les métallos ont des droits du fait que leur travail produit l'acier, lequel contient la valeur dont ils ont tant besoin pour vivre et développer une économie vibrante et l'édification nationale. Personne, que ce soit une entreprise ou une institution de l'État, n'a le droit de priver les métallos de leur droit de réclamer la valeur au produit social qu'eux et les autres travailleurs produisent tout au long de leur vie. Tel est l'arrangement qui doit exister dans une société moderne, en échange de notre capacité de travailler.

Les droits des métallos proviennent de leur travail dans leurs endroits de travail mais ils continuent d'exister pendant toute leur vie, jusqu'à la fin de leur vie et de celle de leurs dépendants. Ils échangent leur capacité de travailler, leur sueur, leur sang, et, dans bien des cas, leur santé, pour une réclamation garantie à la valeur qu'ils produisent et, lorsqu'ils prennent leur retraite,  à la valeur que d'autres travailleurs produisent. 

Les travailleurs ont le droit inaliénable de négocier collectivement leurs conditions d'emploi sous forme de salaires, d'avantages sociaux, de régimes de retraite et d'avantages sociaux à la retraite et d'autres conditions de travail. Personne, que ce soit une compagnie ou une institution d'État, n'a le droit de priver les métallos de leur droit d'avoir leur mot collectif à dire sur les termes de leur emploi ni de les changer de façon unilatérale ou de les imposer aux travailleurs.

En 1946, les métallos ont exigé ce qui leur revenait de droit : l'échange de leur capacité de travail pour un mot à dire et une réclamation garantie à la valeur qu'eux et les autres qui les suivent produisent pendant leur vie. C'est cet arrangement qu'ils ont réclamé en 1946 et qu'ils réclament encore aujourd'hui. C'est cette nécessité de défendre leurs droits qui les a poussés dès le début à organiser la section locale 1005. Le refus de reconnaître leur organisation a engendré la clameur de la grève de '46 qui se fait entendre encore aujourd'hui. La nécessité d'affirmer leurs droits dans les conditions actuelles, soixante-dix ans plus tard, est encore plus grande aujourd'hui alors que les propriétaires qui contrôlent maintenant Stelco sont encore plus puissants et plus fourbes. Ils sont maintenant organisés en cartels et en réseaux mondiaux d'escrocs avec l'aide d'institutions d'État corrompues et d'arrangements supranationaux comme l'ALÉNA et d'autres ententes de libre-échange existantes ou à venir de même que de lois aux motifs étroits comme la Loi sur investissement Canada , la Loi sur les arrangements avec les créanciers des compagnies (LACC) et de gouvernements qui se liguent pour priver les travailleurs de ce qui leur appartient de droit.

En 1946, avec courage et détermination organisée, les métallos ont surmonté les attaques des propriétaires et de leurs hommes de main et, dans une clameur puissante, les ont forcés à reconnaître leur syndicat. Aujourd'hui, ils ont encore plus d'expérience et sont encore plus convaincus que ce qu'ils demandent leur revient de droit. Ils ont des alliés dans la communauté et partout au Canada et ils sont mieux organisés, ayant parmi eux des militants et des supporters de tout âge et de tous les milieux et faisant entendre une voix qu'on ne forcera jamais au silence.

Forts du pouvoir organisé des métallos actifs et à la retraite, de l'appui de leurs alliés dans la communauté et partout au Canada, ils ont entrepris la tâche historique de priver ceux qui sont au contrôle de Stelco et de l'État du pouvoir de les priver de leurs droits. C'est la voie qu'ils ont ouverte lorsqu'ils ont organisé la section locale 1005 et forcé les gens aux postes de commandes de reconnaître leur syndicat et le fait que celui-ci négocie en leur nom. C'est possible de le faire aujourd'hui, dans les nouvelles conditions, parce que c'est nécessaire de le faire. C'est la seule façon d'aller de l'avant.

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Cela a commencé par un murmure

Cela a commencé par un murmure dans l'usine ! Construire un syndicat n'était pas une tâche facile. Tout le monde savait que la compagnie n'appréciait pas l'activisme syndical. Le chômage attendait ceux qui allaient être pris, et malgré tout plusieurs travailleurs ont lutté pour la création d'un syndicat qui leur donnerait du pouvoir sur leur situation. C'est un témoignage de leur persévérance et de leur courage que le syndicat ait survécu ces premières années. Cela montre aussi les conditions qui prévalaient à l'usine que tant de gens étaient prêts à risquer leur emploi afin de lutter pour un changement.

La section locale 1005 du syndicat des Métallos (United Steelworkers of America) a été accréditée officiellement en 1942 mais n'a connu que peu de succès puisque Stelco refusait de reconnaître officiellement le syndicat ou de négocier avec lui. Stelco a continué de faire tout ce qu'elle pouvait pour arrêter la croissance du syndicalisme. Pas surprenant alors que le murmure se soit transformé en clameur ... avec la grande grève de 1946 !

- tiré de l'introduction, It Started with a Whisper

(Photos : It Started with a Whisper, Archives de la Ville de Toronto)

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