Numéro 92 - 4 juillet 2016
Le Sommet des leaders
nord-américains
Vigoureux piquet contre l'ordre du
jour du sommet
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Le 29 juin à Ottawa
Le
Sommet
des leaders nord-américains
• Vigoureux piquet contre l'ordre du jour du
sommet
• Une nouvelle phase de la consolidation des
États-Unis des monopoles de l'Amérique du Nord -
Enver Villamizar
• Disons Non! À la Forteresse
Amérique du Nord! Non aux préparatifs de guerre et au
droit de monopole! Obama et Peña Nieto, hors du Canada!
• Condamnons la répression criminelle
des enseignants et des étudiants par le gouvernement mexicain!
Le Sommet des leaders
nord-américains
Vigoureux piquet contre
l'ordre du jour du sommet
Le 29 juin, des activistes d'Ottawa, de Gatineau
et de Montréal se sont rassemblés au monument des Droits
de la personne pour dénoncer le sommet des « dirigeants
nord-américains ».[1]
Le sommet a été l'occasion d'un déploiement sans
précédent de forces policières et le centre-ville
d'Ottawa a fait l'objet d'une « fermeture pour raisons de
sécurité ». Les piqueteurs ont rejeté
les plans des dirigeants du Canada, des États-Unis et du Mexique
visant à exploiter la terre, les ressources et le travail des
trois pays au service des monopoles nord-américains.
Le Parti communiste du Canada
(marxiste-léniniste) a émis une déclaration pour
l'occasion qui a été distribuée aux piqueteurs et
qui appelait les Canadiens à dire non à la Forteresse
Amérique du Nord et aux plans bellicistes de ses dirigeants
(voir ci-dessous). Les militants du PCC(M-L) ont dénoncé
la doctrine impérialiste américaine
d'assassinats ciblés mise de l'avant par le président
Barack Obama et l'appui du Canada à la quête de domination
des États-Unis.
L'action a été une dénonciation
vigoureuse des accords de libre-échange
néolibéraux comme l'Accord de libre-échange
nord-américain (ALÉNA), le Partenariat transpacifique
(PTP) de même que l'Accord économique et commercial global
entre le Canada et l'Union européenne (AECG). Des participants
venus de Montréal membres du Réseau
québécois sur l'intégration continentale ont
demandé que le gouvernement mette fin à ses mesures
d'austérité et prenne des mesures sur la question du
changement
climatique. Le Conseil des Canadiens et le Congrès du travail du
Canada ont uni leurs voix pour exiger que le Canada ne signe pas le
PTP. Les participants avaient amené un cheval de Troie
gonflable d'une hauteur de 10 mètres pour illustrer les
effets destructeurs qu'aura le PTP s'il est ratifié.
Un contingent militant de Canadiens a manifesté
en appui au peuple du Mexique et déclaré haut et fort que
le président Enrique Peña Nieto n'est pas le bienvenu au
Canada
et qu'il doit rendre des comptes de l'oppression et de la violence
policière de l'État contre le peuple mexicain. Les
participants ont dit qu'il ne faut jamais oublier les
innombrables violations des droits de la personne qui se produisent
Mexique. Ceux qui sont responsables des fosses communes et de la
disparition de centaines d'activistes sociaux doivent être
trouvés et traînés en justice, ont-ils dit.
Les piqueteurs ont ensuite marché du Monument
des Droits de la personne vers la Galerie nationale du Canada où
les trois dirigeants étaient réunis et ont
dénoncé l'ordre du jour criminel du sommet.
Note
1. L'ordre du jour principal des sommets des
dirigeants nord-américains depuis le sommet initial de 2005
a été de promouvoir l'intégration continentale
intégrale dans le but de servir les besoins des
sociétés monopolistes nord-américaines et
d'appuyer les ambitions de domination mondiale des impérialistes
américains. Un rapport publié en octobre 2014 par un
groupe de travail du Conseil des États-Unis sur les relations
étrangères a clairement défini l'ordre du jour de
l'élite politique des États-Unis. Les auteurs du rapport
intitulé North America : Time for a New Focus
affirment que « la consolidation et la priorité
donnée aux
relations entre les États-Unis, le Canada et le Mexique sont la
meilleure façon de renforcer les États-Unis et leur place
dans le monde ».
Une nouvelle phase de la consolidation des
États-Unis des monopoles de l'Amérique du Nord
- Enver Villamizar -
Le Sommet des leaders nord-américains s'est
tenu à Ottawa le 29 juin. Il a été
précédé d'une visite officielle au Canada du
président mexicain Enrique Peña Nieto les 27
et 28 juin, et suivi des discours du premier ministre Justin
Trudeau et du président des États-Unis Barack Obama
à la Chambre des communes devant
les députés, les sénateurs et des invités.
Comme l'avaient annoncé différents hauts fonctionnaires
avant le sommet, les trois jours ont été utilisés
pour rendre public « plus d'un processus visant à
renforcer la coopération à long terme dans de multiples
secteurs ».
Le communiqué officiel du sommet a mis
l'accent uniquement sur la coopération dans le domaine de
l'énergie propre et de la réduction des émissions
et en particulier sur l'engagement des trois dirigeants à
atteindre l'objectif de 50 % de production d'énergie
propre d'ici 2015. Cet objectif vise les trois pays en tant
qu'entité
unique et non chaque pays individuellement. Selon des rapports, le
Canada a déjà réalisé cet objectif. Cela
montre bien la façon dont des décisions importantes
concernant l'environnement ont été usurpées par
cet organisme impérialiste supranational qui réduit
à rien les législatures et les gouvernements nationaux.
Les cibles sont établies par une
institution trilatérale appelée le Sommet des leaders
nord-américains, une appellation qui elle-même prête
à confusion parce que l'institution n'est pas «
trilatérale », mais bien unilatérale et
supranationale et qu'elle a été établie par les
monopoles impérialistes américains les plus puissants qui
ont pris le contrôle des États de ces trois pays.
On prétend que ces décisions sont
réglementées par chaque pays comme si les entités
nationales exerçaient quelque contrôle que ce soit sur la
réglementation. On laisse aussi entendre qu'il n'y a pas d'autre
façon de procéder parce que les pays individuels doivent
agir conformément aux engagements internationaux et garantir la
compétitivité «
nord-américaine ».
En plus du communiqué officiel émis par
le Sommet, de nombreuses notes d'information ont été
publiées qui font état d'un grand nombre d'arrangements
ayant été élaborés et mis en oeuvre par les
trois exécutifs. La plupart de ces nouvelles ententes ont
été conclues depuis l'élection du gouvernement
Trudeau. Depuis cette élection, des
rencontres de haut niveau se sont tenues entre les ministres
nord-américains des Affaires étrangères, de
l'Énergie et de la Défense dans le but de mettre en place
ces arrangements.
Parmi ces nouvelles mesures, on compte le pouvoir
donné aux représentants des douanes canadiens et
mexicains oeuvrant dans les centres de douanes des États-Unis de
faire un contrôle préalable des marchandises ; la
reconnaissance mutuelle des « programmes de voyageurs dignes de
confiance » et d'autres arrangements
concernant les « voyageurs dignes de confiance » en
vertu desquels les gens qui acceptent d'être l'objet de
présélection de la part de la Homeland Security des
États-Unis peuvent obtenir des autorisations de
sécurité accélérées dans les
aéroports et les ports (alors que ceux qui refusent la
présélection ne sont pas jugés « dignes de
confiance ») ; un projet-pilote qui permettra aux
agences de sécurité d'identifier les « fugitifs
étrangers » ; le lancement du « Plan de
travail sur la compétitivité
nord-américaine 2016 » qui comprend «
quatorze nouvelles initiatives qui permettront de réduire les
coûts pour les entreprises, d'améliorer
l'efficacité
de la chaîne d'approvisionnement, de stimuler l'innovation et le
développement économique et d'assurer la participation
d'intervenants dans le cadre de consultations et d'activités de
sensibilisation » ; une initiative par laquelle la GRC
va travailler de façon plus étroite avec la police
fédérale mexicaine au nom de la lutte contre le crime
transnational et un « caucus nord-américain »
sur les opérations de maintien de la paix.
Dans tous ces exemples, l'approche face à des
questions
de grande préoccupation pour les peuples du Canada, des
États-Unis et le Mexique exclut totalement les peuples. Sous
prétexte que les affaires étrangères sont une
prérogative de l'exécutif, les trois pays ont
été intégrés dans un nouvel État des
monopoles nord-américains, lequel a été
rendu possible par un système cartel de partis qui garde le
silence sur ce qui se passe et facilite la voie à ces choses.
Cela montre la nécessité que la classe ouvrière
s'informe elle-même de ce qui se passe et des conséquences
de ces nouvelles mesures et fasse entendre sa voix. Une chose
clé à discuter c'est que les institutions
démocratiques
existantes permettent que des décisions de grande importance
soient prises dans le dos du peuple, au mépris de la demande du
peuple de contrôler le pouvoir décisionnel.
Le Sommet des leaders nord-américains s'est
tenu à Ottawa sous les auspices du gouvernement Trudeau pendant
les derniers jours de la présidence d'Obama et au moment
où les impérialistes américains appellent à
l'élection d'un président de guerre afin de « faire
des États-Unis un grand pays à nouveau ». Cela
a inclus la
participation d'un homme qui a usurpé le pouvoir au Mexique et
qui, pdans le contexte des crimes qui sont commis en ce moment au
Mexique,
préside aux tueries à l'aveugle qui sont commises contre
les courageux enseignants qui défendent les droits du peuple
mexicain. Le rôle du Sommet a été d'établir
de nouveaux arrangements de « gouvernance et
de coopération » entre les exécutifs des trois
pays de façon à politiser les intérêts
privés et à consolider le pouvoir des monopoles sur
toutes les questions d'importance en Amérique du Nord. Cela fait
suite à la phase précédente de la destruction
nationale qui a été centrée sur les arrangements
bilatéraux entre le Canada et les États-Unis, et
entre les États-Unis et le Mexique. L'engagement
électoral des libéraux de Justin Trudeau de lever la
restriction sur les visas mexicains et de tenir ce nouveau Sommet des
leaders nord-américains avec les États-Unis et le
Mexique a servi à créer les conditions à cette
phase actuelle de l'annexion.
Lors des élections les libéraux se sont
présentés comme étant «
anti-Harper » et donc déterminés à ne
pas poursuivre dans la voie de ce gouvernement. Il est maintenant
encore plus évident que l'élite politique et
économique a choisi les libéraux justement pour
faire en sorte qu'à la veille de l'élection
présidentielle américaine, le
Canada joue un « rôle constructif » pour
garantir que les monopoles nord-américains sortent vainqueurs
sur les marchés mondiaux et que rien ne vienne entraver les
plans des impérialistes américains pour la domination
mondiale.
La tâche que s'est donnée l'élite
dominante dans les trois pays est d'éliminer toute entrave au
droit de monopole sur une base continentale. Cela ne doit pas
passer ! Tous pour le renouveau démocratique afin
d'investir le peuple de la souveraineté ! Notre avenir est
dans la lutte à la défense des droits de tous !
Disons Non! À la Forteresse Amérique du
Nord! Non aux préparatifs de guerre et au droit de monopole!
Obama et Peña Nieto, hors du Canada!
Le Parti communiste du Canada
(marxiste-léniniste) appelle les Canadiens et les
Québécois à s'opposer fermement à la
présence au Canada du président de guerre des
États-Unis Barack Obama et de son homologue mexicain Enrique
Peña Nieto. Dénonçons tous le 10e Sommet de
guerre néolibéral des leaders nord-américains
qui se
tient à Ottawa le 29 juin. Le sommet vise à
paralyser la résistance du peuple et à intensifier les
activités criminelles par lesquelles toutes les ressources
humaines, matérielles et naturelles des peuples du Canada, des
États-Unis et du Mexique sont mises à la disposition des
monopoles les plus puissants. Il vise à concentrer leur
pouvoir et
leurs privilèges sur une base supranationale, à
détruire l'opinion publique antiguerre du peuple et à le
mobiliser derrière les guerres criminelles d'agression et
d'occupation menées par les États-Unis et la politique
d'assassinat par drones d'Obama.
Les médias se
répandent en louanges à l'effet que, pour la
première fois depuis le début des sommets en 2005,
les trois gouvernements sont « dirigés par des partis du
centre ». Les oligarques financiers sont euphoriques
à l'idée d'avoir de tels gouvernements qui sont capables
de mener à bien les préparatifs de guerre, les accords
néolibéraux de libre-échange et la vente sans
précédent du peuple et cela sous son nez.[1] La ministre canadienne de
l'Environnement Catherine McKenna a exprimé ce sentiment
lorsqu'elle a déclaré que « C'est un grand message
au monde pour dire que nous travaillons ensemble, que nous croyons au
commerce et que nos gouvernements sont progressistes ».
Au moment où les Canadiens s'organisent pour
intensifier leur opposition aux guerres des États-Unis et au
libre-échange néolibéral par des traités
comme l'ALÉNA, le Partenariat transpacifique et l'AECG, Justin
Trudeau, Barack Obama et Enrique Peña Nieto mettent avec
arrogance à leur ordre du jour la création d'une «
économie
nord-américaine plus intégrée, durable et
compétitive sur la scène mondiale » et
l'approbation formelle de la politique d'Obama de guerre continuelle et
d'assassinat par drones. Des fuites sur l'ordre du jour secret font
état d'une « union » de la Forteresse
Amérique du Nord sous la domination des monopoles et d'efforts
pour contrer à
tout prix toute contagion du Brexit et l'aspiration des peuples de
partout à leurs économies indépendantes et
à leur
contrôle des affaires politiques.
Le Conseil des affaires canado-américaines
(CABC) qui comprend certains des plus grands monopoles privés du
Canada et des États-Unis a appelé les dirigeants à
mettre sur pied un « groupe de niveau
ministériel » des trois pays en tant que nouvel
exécutif politique des États-Unis des monopoles de
l'Amérique du Nord dans le but
d'empêcher les peuples de prendre le contrôle des affaires
qui les concernent. Ce cabinet de la Forteresse Amérique du Nord
serait le prolongement des mécanismes existants qui rassemblent
l'élite dirigeante du Canada et des États-Unis, du
Dialogue économique de haut niveau entre les États-Unis
et le Mexique et du Dialogue stratégique de haut
niveau entre le Canada et le Mexique qui a été
annoncé le 28 juin. [2]
Les médias ont rapporté qu' « un
représentant d'un des pays a dit que les dirigeants vont
annoncer plus d'un processus dont l'objectif est de consolider la
coopération à long terme dans de multiples
secteurs ». En d'autres mots, des arrangements sont mis en
place dans le dos du peuple par lesquels la prise de décision
est encore
davantage concentrée dans les mains d'un exécutif
trilatéral dominé par les États-Unis et dont les
décisions sont imposées aux parlements nationaux et aux
peuples. La concentration accrue du pouvoir décisionnel dans les
mains d'un exécutif supranational dirigé par
l'impérialisme américain montre le caractère
frauduleux de l'engagement des
libéraux à restaurer la crédibilité des
institutions démocratiques par le biais d'une réforme
électorale et d'autres moyens.
Ce sont des choses qui
préoccupent beaucoup les Canadiens. Le gouvernement
libéral accélère la restructuration de
l'État pour payer les riches, continue de marginaliser le peuple
par rapport aux prises de décisions et accroît la
participation du Canada aux préparatifs de guerre de
l'impérialisme américain. Le sommet de guerre
néolibéral
Forteresse Amérique du Nord signale une crise existentielle pour
le Canada et met en relief les graves dangers qui planeront sur les
Canadiens si les impérialistes américains
réussissent à entraîner le Canada dans le bouclier
antimissile, le chantage nucléaire, la politique d'assassinat et
l'intensification des préparatifs de guerre.
Les « processus de
coopération » sont mis en place aux derniers jours de
la présidence Obama précisément parce que
l'élite dominante des États-Unis prépare le
terrain pour que la nouvelle présidente de guerre Hillary
Clinton puisse poursuivre et élargir considérablement
l'agression américaine en Asie, en Afrique et en Amérique
latine.
À cet égard, le président de
guerre Obama prendra la parole à une session spéciale de
la Chambre des communes rassemblant députés et
sénateurs le 29 juin pour faire rapport des rencontres,
sans doute dans un climat d'euphorie aveugle. Avant l'ajournement des
travaux de la Chambre le 17 juin, le gouvernement libéral a
déposé
deux projets de loi qui avancent l'intégration du Canada
à l'appareil de sécurité nationale des
États-Unis sur le plan du partage des renseignements et du
précontrôle douanier, et qui préparent le terrain
pour la prochaine phase de « coopération ».[3] Les gestes du gouvernement
libéral et ce sommet de
guerre néolibéral soulignent les graves dangers qui
existent pour le peuple. Organisons-nous pour établir une
alternative prosociale à la mondialisation
néolibérale et à la guerre !
Disons Non ! à la Forteresse
Amérique du Nord !
Souveraineté oui ! Annexion non !
Non à la politique d'assassinat par drone d'Obama !
Opposons-nous aux préparatifs pour installer
une présidente de guerre
Clinton !
Le Canada a besoin d'un gouvernement antiguerre !
Une humanité, une lutte !
Notes
1. Il s'agit du premier sommet depuis celui de
février 2014 à Toluca, au Mexique. Les sommets ont
commencé en 2005 sous le nom de Partenariat
nord-américain pour la sécurité et la
prospérité. Ce nom a été abandonné
après les premières rencontres à cause de la
résistance militante des
travailleurs dans les trois pays concernés, notamment, lors de
la rencontre de Montebello, au Québec, en août 2007.
2. Le Conseil des affaires
canadiennes-américaines (CABC) fait la promotion du renforcement
du droit de monopole dans toute l'Amérique du Nord en attaquant
l'autorité publique et en éliminant ou en «
harmonisant » les réglementations et normes
nationales qui nuisent au contrôle des plus grands
monopoles. Il fait aussi la promotion de l'intégration en
matière de sécurité et de défense.
Son conseil d'administration est composé des
propriétaires et directeurs d'Air Canada, Barrick Gold, Baxter
Corporation, Bennett Jones, Bombardier, Borden Ladner Gervais,
Campbell's Soup Company, Le Canadien national, Capitol Hill Consulting
Group, The Coca-Cola Company, Contextere, Dickstein Shapiro, Enbridge,
Energy Equipment
and Infrastructure Alliance, ExxonMobil, Facebook, Ford Motor Company,
General Electric, Google, Harley-Davidson Canada, Johnson&Johnson,
Lockheed Martin, MasterCard, Motion Picture Association-Canada,
Revolution Organics, Rio Tinto Canada, Shell, Spectra Energy, TD Bank
Group et UPS.
Son groupe conseil est présidé par
l'ambassadeur actuel du Canada aux États-Unis et comprend tous
les anciens ambassadeurs du Canada aux États-Unis ainsi que
l'ancien congressiste John LaFalce, l'ancien sénateur Jack
Austin et l'ancienne ministre Barbara McDougall.
3. Projets de loi C-21, Loi modifiant la Loi
sur les douanes, et C-23, Loi relative au
précontrôle de personnes et de biens au Canada et aux
États-Unis (Loi sur le précontrôle 2016).
Condamnons la répression criminelle des
enseignants et des étudiants par le
gouvernement mexicain!
Le 29 juin à Ottawa
Le Parti communiste du Canada
(marxiste-léniniste) condamne la terreur d'État en cours
contre les enseignants et les étudiants au Mexique de même
que l'appui et l'accueil à bras ouverts réservé
par le gouvernement libéral de Justin Trudeau et le gouvernement
libéral de Philippe Couillard au Québec au
président mexicain Enrique Peña
Nieto lors de sa visite d'État les 27 et 28 juin.
Douze enseignants en grève et leurs supporteurs
ont été abattus à coups de fusil le 19 juin
près de la municipalité de Nochixtlan dans le nord-ouest
de la ville d'Oaxaca au Mexique par des agents de la police
fédérale, d'État et locale qui ont tiré sur
eux alors qu'ils protestaient contre les réformes
néolibérales à l'éducation du
gouvernement. Près de 100 personnes ont aussi
été blessées et arrêtées. Au lieu de
négocier avec le syndicat des enseignants et de respecter leurs
droits, le gouvernement avait peu auparavant mis en prison plusieurs de
ses dirigeants et annoncé qu'il allait congédier des
milliers d'enseignants pour avoir participé aux grèves.
Il y a maintenant
des enseignants qui sont incarcérés dans des prisons
à sécurité maximum. La répression brutale
des enseignants, en particulier de ceux qui proviennent des
communautés autochtones, est servie comme un exemple à
tout le peuple mexicain s'il ose résister.
Ces meurtres font suite au
kidnapping organisé par l'État et au meurtre
présumé de 43 étudiants mexicains
en 2014, dont plusieurs étaient assistants-professeurs
à l'école normale d'Ayotzinapa dans l'État de
Guerrero. Deux ans plus tard, la justice n'a toujours pas
été rendue et les disparitions continuent de se produire
en toute
impunité alors que le gouvernement refuse toujours de rendre des
comptes.
Depuis le mois de mai, les enseignants, les
travailleurs de l'éducation, les étudiants et leurs
familles ont mené des grèves en opposition aux
réformes du gouvernement à l'éducation. Les
réformes visent spécifiquement les conditions de travail
des enseignants et des travailleurs de l'éducation et
l'existence même des syndicats en tant
qu'opposition à la restructuration du système
d'éducation au Mexique sur une base néolibérale.
Les réformes font partie de la vaste restructuration de
l'État mexicain qui a été entreprise par le
gouvernement de Peña Nieto qui ouvre à la privatisation
une plus grande partie des avoirs publics, en particulier les
ressources énergétiques et les routes.
La classe ouvrière et le peuple du Mexique
appuient entièrement les enseignants. Les étudiants, les
parents, les médecins et d'autres secteurs de la population ont
tenu de grandes manifestations en appui aux enseignants, contre ces
meurtres et cette répression. Des dizaines de milliers de
personnes ont manifesté dans la ville de Mexico
le 27 juin à l'initiative des syndicats des enseignants qui
font partie de la Coordination nationale des travailleurs de
l'éducation (CNTE). Elles ont demandé au président
Enrique Peña Nieto de mettre fin à ses attaques brutales
et d'entreprendre un dialogue avec les étudiants à partir
de leurs propositions pour un nouveau modèle d'éducation
qui comble les besoins de leurs étudiants et de la
société mexicaine au lieu que ce soit les
intérêts privés d'affaires qui dictent les
réformes gouvernementales en éducation. Au Canada, les
syndicats d'enseignants, notamment la Fédération des
enseignants de Colombie-Britannique et la Fédération des
enseignantes-enseignants des écoles secondaires
de l'Ontario, ont fermement dénoncé la répression,
réclamé la libération des prisonniers politiques
et demandé justice.
Manifestation devant l'entrée du Casa Loma à Toronto
à l'occasion d'un souper pour la visite officielle du
président Peña Nieto le 27 juin avant la tenue du Sommet
des leaders nord-américains. Alors que sa limousine
pénétrait dans l'enceinte, les manifestants ont
dénoncé son gouvernement qui couvre d'impunité les
auteurs des massacres d'étudiants et d'enseignants.
Il est frappant que dans de telles circonstances et
alors qu'il s'est vanté lors des élections
fédérales d'avoir lui-même été un
enseignant-suppléant, le premier ministre du Canada Justin
Trudeau s'apprête à signer des ententes avec le
président Peña Nieto à l'occasion de sa visite
officielle sur des « échanges en matière
d'éducation » et sur
le partage des « meilleures pratiques », ce que les
médias ont qualifié d'effort pour « mettre fin
à l'isolement social et à l'exploitation des peuples
autochtones dans les deux pays ». Le Canada fournit aussi
« du renseignement et de la formation » aux agences de
sécurité meurtrières du Mexique au nom de la lutte
à la violence
reliée au trafic de drogues.
Le gouvernement canadien aide de cette façon
à blanchir les violations brutales des droits humains des
travailleurs et des peuples autochtones au Mexique tout en faisant
l'éloge avec arrogance de son dossier en matières de
droits humains afin de détourner l'attention des
problèmes auxquels les peuples font face.
C'est ainsi qu'il faut comprendre la déclaration
du 27 juin du premier ministre du Québec Philippe Couillard
à l'effet que le Mexique « a mis le cap sur la bonne
direction » en ce qui concerne les droits humains. Couillard
a dit qu'il faut appuyer le « processus ambitieux de
réformes » que Peña Nieto a entrepris.
Trudeau,
pour sa part, a dit : « C'est important que nous avancions
vers plus de respect et plus de défense des droits humains et
... cela fait partie des choses sur lesquelles des amis travaillent
bien ensemble... Bien sûr, en tant qu'ancien enseignant, j'au eu
une bonne conversation avec le président à ce
sujet... »
Le PCC(M-L) donne son entier appui aux travailleurs et
au
peuple du Mexique qui luttent pour leurs droits et appelle les
Canadiens et les Québécois à ne pas permettre que
les meurtres des travailleurs et des autochtones soient
camouflés par ceux qui prétendent parler en leur nom.
Manifestation le 26 juin contre Peña Nieto à
Québec pour condamner la disparition de
43 étudiants en 2014
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Marxiste-Léniniste
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