Numéro 90 - 30 juin 2016
Le besoin d'un gouvernement antiguerre
La question n'est pas quel avion de
combat mais qui contrôle la défense aérienne du
Canada
- George Allen -
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Le
besoin
d'un
gouvernement
antiguerre
• La question n'est pas quel avion de combat
mais qui contrôle la défense aérienne du Canada
- George Allen
Le Canada -- un refuge
presque idyllique pour les nazis
• Le procès d'un ancien garde de camp
cache la véritable histoire des criminels de guerre nazis -
Dougal
MacDonald
Le besoin d'un gouvernement antiguerre
La question n'est pas quel avion de combat mais qui
contrôle la défense aérienne du Canada
- George Allen -
Les médias monopolisés ont annoncé
le 5 juin que le gouvernement libéral de Justin Trudeau
planifie d'acheter un nombre encore inconnu d'avions de combat Super
Hornet de l'entreprise de guerre Boeing en tant que mesure temporaire
pour remplacer la flotte vieillissante de CF-18 du Canada. En mai, le
ministre de la Défense Hajjit
Sajjan a dit qu'il existait une lacune dans les capacités
militaires du Canada et que cela rendait nécessaire une action
rapide. Sajjan, qui a récemment visité l'Australie, un
pays qui a acheté 24 Hornets il y a cinq ans, a dit que les
CF-18 du Canada « devaient être remplacés
maintenant ». Il a indiqué que le gouvernement
entendait
procéder rapidement à la transaction et que l'achat des
Hornets se ferait sans appel d'offre compétitif.
Depuis leur entrée
dans l'ère des avions à réaction, les forces
aériennes canadiennes n'ont jamais utilisé un avion de
combat à réaction conçu ailleurs qu'aux
États-Unis. Le CF-86 Sabre, le CT-133
Silver Star, le CF-101 Voodoo, le CF-104, le CF-116 Freedom Fighter et
le CF-188 (CF-18 Hornet) proviennent tous des États-Unis. Si
plusieurs
d'entre eux étaient construits sous licence au Canada, le design
provenait des entrepreneurs géants de guerre des
États-Unis tels Lockheed Martin, Boeing et McDonnell Douglas.
L'intention de garder vivante la conception canadienne d'un avion de
combat avec le très innovateur CF-105 Avro Arrow a connu une
triste fin en 1959 avec
l'annulation secrète du projet par le gouvernement Diefenbaker,
probablement en raison de la pression des États-Unis. Le Canada
a été solidement attaché aux États-Unis en
ce qui concerne les avions de combat depuis.
Bien sûr, le peuple canadien est très
conscient que l'hypocrisie libérale sur la question des avions
de combat est bien vivante. Lorsque le gouvernement
précédent était au pouvoir, l'opposition
libérale pestait contre le plan des conservateurs d'acheter un
grand nombre d'avions de combat F-35 fabriqués par Lockheed
Martin sans appel d'offre
compétitif. Maintenant, des représentants du gouvernement
libéral ont indiqué que le Canada devrait tout simplement
acheter un autre avion construit aux États-Unis sans appel
d'offre compétitif, étant donné l'importance de la
« défense continentale conjointe avec les
États-Unis », et le Hornet est la seule option
véritable conçue aux
États-Unis en dehors du F-35. Ces commentaires montrent bien que
les lignes directrices guidant l'achat du prochain avion de combat du
Canada sont motivées par les besoins des impérialistes
américains, de l'OTAN et de NORAD et non des besoins du peuple
canadien.
En même temps, alors que les libéraux
promettaient que, s'ils étaient élus, ils
n'achèteraient pas les F-35, même cette promesse semble
remise en question. Il y a des suggestions tant au sein qu'à
l'extérieur du gouvernement fédéral à
l'effet qu'un reniement par les libéraux de l'entente conclue
par le gouvernement fédéral précédent
pourrait
amener Lockheed Martin à frapper le gouvernement d'une
poursuite juridique de grande envergure. Que ce soit le cas ou qu'il
s'agisse d'une menace gratuite, on ne le sait pas. Néanmoins, le
point essentiel est
que toute la question de la défense aérienne du Canada
est réduite à une question de « quel
avion ? ». Des problèmes beaucoup plus
importants,
comme « qui contrôle l'approvisionnement en avions de
combat du Canada et la défense
aérienne ? » sont
délibérément ignorés.
Le Canada doit pouvoir exercer un contrôle
réel sur son approvisionnement en avions de combat et sa
défense aérienne. Les décisions importantes sur
ces questions devraient être prises par le peuple canadien et non
par les monopoles américains et les institutions
impérialistes. En ce qui concerne l'intégration du Canada
dans l'appareil militaire
des États-Unis, on sait bien qui décide. Les
libéraux et leurs maîtres américains utilisent la
peur au sujet de la nécessité d'une défense
commune contre une menace inexistante de la Russie ou des «
États voyous » pour prétendre que ne pas
acheter un avion de combat américain constituerait une sorte de
menace à la souveraineté canadienne,
alors qu'il s'agit précisément du contraire. Il a
été démontré concrètement encore et
encore que la conception des États-Unis/OTAN/NORAD de la
défense aérienne ne vise pas la défense mais
l'attaque - une attaque agressive contre tout pays qui exerce sa propre
indépendance et refuse de se soumettre au diktat
impérialiste. Les doctrines de Bush et
d'Obama revendiquent toutes deux le « droit » de mener
des attaques préventives et de bombarder des villes.
Le fait de réduire les questions de la
défense du Canada à un faux argument au sujet de «
quel avion ? » est une autre indication que les libéraux
n'ont pas l'intention de défendre la sécurité du
peuple canadien mais plutôt de placer les Canadiens face à
un sérieux danger. Les scénarios grossiers de quelque
attaque aérienne russe imminente,
déterrés de bandes dessinées de la Guerre froide,
sont conçus pour semer la confusion parmi le peuple canadien et
écraser son opposition au bellicisme et ne reposent sur aucun
fait. Le gouvernement libéral de guerre cherche une plus grande
intégration à la machine de guerre des États-Unis
précisément au moment où l'élite dirigeante
des
États-Unis travaille à mettre en place une
présidence à la Clinton qui lancera de nouvelles
agressions contre
les peuples du monde. La voie à suivre est claire. Notre
sécurité véritable ne réside pas dans
l'achat du « bon » avion de combat américain
afin d'enrichir encore plus les monopoles de guerre américains
mais dans la lutte en unité avec les
peuples du monde à la défense de leur droit d'être,
contre les préparatifs des impérialistes
américains à une nouvelle guerre mondiale.
Le Canada a besoin d'un gouvernement
antiguerre !
Disons Non au
contrôle étranger de la défense aérienne du
Canada !
Notre sécurité est
dans la lutte pour les droits de tous !
Le Canada -- un refuge presque idyllique
pour les nazis
Le procès d'un ancien garde de camp cache la
véritable histoire des criminels de guerre nazis
- Dougal MacDonald -
Les cercles dominants et leurs médias parlent
beaucoup du procès et de la condamnation récente d'un
garde du camp de concentration et de la mort d'Auschwitz-Birkenau en
Pologne occupée par les nazis pendant la Deuxième guerre
mondiale. Le 16 juin 2016, cet ancien garde, membre de la SS
nazie, a été reconnu coupable
par un tribunal allemand et condamné à cinq ans de prison
pour complicité dans la mort d'au moins 170 000
personnes entre janvier 1943 et juin 1944. Personne ne
s'attend à ce qu'il passe une seule journée en prison en
raison de la longueur de la procédure d'appel et parce qu'il est
âgé de 94 ans.
Tout ce cirque médiatique vise à cacher
la vérité sur ce que sont devenus les criminels de guerre
nazis et fascistes. En réalité, grâce à
l'intervention active des États-Unis, du Royaume-Uni, du Canada
et d'États européens, y compris le Vatican, des dizaines
de milliers de criminels de guerre ont été
protégés, cachés, ont reçu une nouvelle
identité, ont été introduits, à la fois
ouvertement et
secrètement, dans des pays comme le Canada comme immigrants
légitimes et engagés par les gouvernements et le secteur
privé, même si leurs antécédents
étaient bien connus dans les milieux officiels. Un grand nombre
a été amené dans des pays comme le Canada
immédiatement après la Deuxième
Guerre mondiale, tandis que d'autres, qui ont adhéré au
nazisme et au fascisme après la guerre (et souvent ont
été formés par des criminels de guerre de la
Deuxième Guerre mondiale par le biais d'organisations comme la
Ligue anticommuniste mondiale) ont été amenés
après, et par la suite ont commis des crimes odieux au service
de
l'impérialisme américain dans des pays comme le Guatemala.
Les
États-Unis ont donné la citoyenneté à des
scientifiques nazis par le biais de l'Opération Paperclip pour
qu'ils fassent de la recherche militaire et développent des
armes contre l'Union soviétique. La photo montre 39
scientifiques nés en Allemagne dont deux nazis qui sont faits
citoyens lors du Jour du Souvenir en 1954.
Un système de réseaux d'exfiltration
nazis, les « filières des rats », a
été mis en place pour les nazis et les fascistes qui
fuyaient l'Europe après la défaite des hitlériens.
Le Vatican a joué un rôle important pour faciliter ces
évasions. Ces filières conduisaient à des refuges
principalement situés en Amérique du Sud, notamment
l'Argentine
et le Paraguay, mais leurs destinations comprenaient également
les États-Unis et le Canada. Elles ont servi à faire
venir non seulement des individus mais des groupes entiers de nazis,
souvent à des fins spécifiques et ouvertement. En voici
quelques exemples. L'ensemble du service des renseignements nazi
dirigé par le général Reinhard Gehlen a
été recruté pour travailler pour les services de
renseignement américains. Gehlen a obtenu beaucoup de ses
informations par la torture de prisonniers de guerre
soviétiques. L'Opération Paperclip du gouvernement des
États-Unis a permis d'exfiltrer et de recruter 1500
scientifiques et ingénieurs nazis pour travailler sur le
programme de missiles
américain. [1] De la
même manière, après la guerre l'Opération
Matchbox du Canada a permis de faire venir au Canada des scientifiques
et ingénieurs nazis au Canada. En 1950, le Canada a
admis 2000 membres de la 14e division de grenadiers SS
Galicie, principalement composée
d'Ukrainiens qui avaient servi dans des unités de police nazies
et des groupes mobiles d'extermination nazis. En novembre 1997, le
Jerusalem Post a publié une série
d'articles qualifiant le Canada de « refuge presque
idyllique » pour les nazis.
Dans l'ensemble, le Canada a donné asile
à des milliers de criminels de guerre nazis, même
après que des milliers de Canadiens aient sacrifié leur
vie
dans la lutte lutte contre le nazisme. À commencer par le
gouvernement libéral de Mackenzie King, les gouvernements du
Canada ont protégé des milliers de criminels de guerre,
les ont cachés au
Canada comme « personnes déplacées » et
ont prétendu qu'ils étaient des patriotes qui avaient
« combattu le communisme ». Ce genre de
déclaration révèle que la raison principale pour
laquelle autant de criminels de guerre nazis ont été
protégés est que dès la fin de la Deuxième
Guerre mondiale, les soi-disant alliés de l'Union
soviétique
ont commencé à reconstruire l'Allemagne comme rempart
contre l'Union soviétique, le pays qui avait le plus souffert
dans la guerre pour vaincre les hitlériens. Aujourd'hui,
l'Allemagne reconstruite est la plus grande puissance en Europe et son
économie est à nouveau dirigée par les mêmes
monopoles qui ont soutenu les hitlériens et n'ont reçu
que des condamnations ridicules aux procès de Nuremberg.
Un exemple typique d'un criminel de guerre nazi qui a
trouvé refuge au Canada après la Deuxième Guerre
mondiale est le collaborateur letton Alfred Valdmanis. Ce dernier a
été conseiller spécial du président de la
Reichsbank, Hjalmar Schact, et est devenu ministre letton des Finances
sous le gouvernement pro-nazi d'Ulmanis. Il a participé
aux déportations de juifs vers les camps de concentration et
formé la division lettone de la Waffen SS pour lutter contre
l'Union soviétique. Valdmanis est arrivé au Canada
en 1949 et est devenu conseiller au ministère de
l'Immigration, où il a travaillé à l'admission au
Canada de 20 000 membres de la Waffen SS.
En 1950, il est devenu le directeur général du
ministère du Développement économique de
Terre-Neuve où, fidèle à ses racines nazies, il a
négocié plusieurs projets avec des monopoles allemands
qui avaient soutenu les nazis, comme Krupp et Hoeschst. En 1951,
il a été accusé d'être un criminel de guerre
mais a nié les accusations et
n'a jamais été arrêté ou jugé pour
crimes de guerre.
Un autre exemple d'un criminel de guerre nazi qui a
trouvé un refuge sûr au Canada est celui du
Obersturmführer SS Helmut Rauca qui est entré au Canada
en 1950. À peine six ans plus tard, il a obtenu la
citoyenneté canadienne. Le 29 octobre 1941, Rauca a
sélectionné plus de 11 000 hommes, femmes et
enfants au Neuvième Fort à Kaunas, en Lituanie et a
ordonné leur exécution, le plus grand massacre de juifs
lituaniens pendant la Deuxième Guerre mondiale. Les preuves
contre lui étaient accablantes et pourtant il a vécu en
paix à Toronto jusqu'en 1982, lorsque le gouvernement, face
à un tollé de protestations, a été
forcé de l'expulser vers
l'Allemagne où il est mort l'année suivante, avant de
pouvoir être traduit en justice.[2]
Les cas de Valdmanis et de Rauca représentent la
réalité de l'absence totale de conséquences pour
beaucoup de criminels de guerre du même acabit, qui ont
trouvé une place confortable, protégés par le
gouvernement au
Canada.
Il faut voir que les prétentions actuelles de
« traduire en justice les criminels de guerre » ne
sont pas nouvelles, notamment au Canada. Plusieurs gouvernements
canadiens ont prétendu la même chose au fil des ans pour
tenter d'apaiser l'indignation populaire face à la collaboration
flagrante des milieux dirigeants avec les nazis et les
fascistes. Les gouvernements canadiens ont également
prétendu s'opposer fermement à la présence de
criminels de guerre nazis. Un des exemples importants est la Commission
Deschênes créée par le gouvernement de Brian
Mulroney en 1985 pour calmer la colère publique à la
suite des allégations que le médecin nazi Joseph Mengele
se
trouverait au Canada. Mais cela n'a mené nulle part. Des
citoyens et groupes de citoyens ont donné à la commission
des milliers de noms, et des millions de dollars ont été
consacrés aux enquêtes, 20 cas ont été
retenus, mais la commission a jugé qu'elle n'avait pas de
preuves suffisantes et aucun des individus en question n'a
été traduit en
justice. La plupart de la documentation rassemblée par la
commission est toujours secrète et inaccessible aux chercheurs
indépendants.
Comme la publicité
entourant le procès et la condamnation de l'ancien criminel de
guerre nazi en Allemagne n'a rien à voir avec se
débarrasser des criminels de guerre, qu'en est-il
vraiment ?
Essentiellement, le stratagème a pour but de convaincre les gens
que ceux qui commettent des crimes de guerre seront un jour traduits en
justice,
et également que l'époque des nazis est révolue et
qu'il ne reste plus que quelques vieillards fragiles qui ne sont une
menace pour personne et qui devraient être autorisés
à mourir en paix. Pendant ce temps, derrière cette
façade, les nazis modernes se réorganisent, en
particulier en Ukraine et dans les républiques baltes. En
Ukraine, ils occupent des
postes gouvernementaux et des sièges au Parlement, et ont leurs
propres armées privées. Ce n'est pas surprenant puisque,
pendant la Deuxième Guerre mondiale, les groupes criminels
financés par les nazis de l'Organisation des nationalistes
ukrainiens (OUN) et de l'Armée insurrectionnelle ukrainienne
(UPA) se sont déclarés des « patriotes »
dans le but de massacrer les juifs, les Russes et les Polonais. Dans
les États baltes, les nazis et néonazis tiennent des
défilés annuels pour commémorer les crimes de
leurs prédécesseurs commis pendant la Deuxième
Guerre mondiale. Dans d'autres pays européens, ces criminels
organisent des partis « nationalistes » qui
sèment la violence, le
racisme et font de la propagande anti-immigrés.
Le procès et la condamnation le 16 juin de
l'ancien garde et criminel de guerre nazi sont également un
stratagème pour détourner l'attention du fait que les
plus grands criminels de guerre du monde sont actuellement les
impérialistes américains et leurs alliés comme
Israël. Les États-Unis, qui ont pris le relais des
hitlériens après la
Deuxième Guerre mondiale, commettent régulièrement
des crimes de guerre dans le monde, notamment des invasions d'autres
pays, l'utilisation d'armes de destruction massive, des massacres de
civils, des assassinats ciblés, l'organisation de coups
d'État, le financement de groupes racistes et fascistes et la
liste ne s'arrête pas là. Les États-Unis
protègent également leurs alliés criminels de
guerre, comme Israël, et garantissent qu'ils ne sont jamais tenus
responsables de leurs crimes contre les peuples du monde. Dans le
même temps, partout dans le monde, les peuples dénoncent
ces crimes des États-Unis et luttent activement contre la
domination américaine. Au bout du compte, les
criminels de guerre américains subiront le même sort que
leurs modèles, les nazis hitlériens, une défaite
retentissante et définitive aux mains des peuples du monde.
Notes
1. Pour plus d'informations : Operation
Paperclip : The Secret Intelligence Program That Brought Nazi
Scientists to America , Annie Jacobsen (New York : Little
Brown and Company, 2014).
2. Pour plus d'informations : War
Criminal on Trial : The Rauca Case , Sol Littman
(Toronto : Lester and Orpen Dennys, 1983).
Lisez Le
Marxiste-Léniniste
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