Numéro 84 - 16 juin 2016
20e anniversaire de la publication de
Communisme moderne, Parti communiste du Canada
(marxiste-léniniste)
de Hardial Bains
L'étude et la discussion du
communisme moderne font partie de
l'initiative historique pour changer
la situation au Canada
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Hardial Bains
s'adresse aux participants à la réunion qui lance la
discussion sur Le communisme
moderne, Parti communiste du Canada (marxiste-léniniste),
à Toronto, peu après sa publication.
20e
anniversaire
de
la
publication
de
Communisme moderne, Parti communiste
du Canada (marxiste-léniniste) de Hardial Bains
• L'élaboration du communisme moderne
est la clé de la victoire
• Le Projet d'information sur le communisme
moderne fait partie de l'Initiative historique pour changer la
situation au Canada
• L'opposition à l'interprétation
dogmatique de la vie réelle
20e anniversaire de la publication de
Communisme moderne,
Parti communiste du Canada (marxiste-léniniste) de Hardial Bains
L'élaboration du communisme moderne
est la clé de la victoire
Le livre Le communisme moderne, Parti communiste du
Canada (marxiste-léniniste) de Hardial Bains, dirigeant
national du PCC(M-L) jusqu'à son décès
en 1997, est paru il y a vingt ans, en juin 1996. Un
programme de vente, d'étude et de discussion du livre avait
été entrepris comme tâche pratique concrète
de la
période actuelle. En fait, l'étude et la discussion de Communisme
moderne,
Parti
communiste
du
Canada
(marxiste-léniniste) se
sont depuis avérées décisives pour tous ceux et
celles qui ont fait des progrès dans la lutte contre l'offensive
antisociale des riches et dans l'opposition à la pression
liquidatrice et à la destruction nationale. Le Parti
soulignait il y a vingt ans que la clé dans l'élaboration
du communisme moderne est de ne pas voir les choses comme étant
« de droite » ou « de gauche » mais d'apporter
aux problèmes
légués par l'histoire des solutions qui ouvrent la voie
au progrès de la société. C'est pourquoi
l'essentiel du communisme
moderne est l'intensification de la lutte entre l'Ancien et le Nouveau,
entre ce qui dépérit et ce qui naît. C'est la lutte
entre la classe ouvrière et la bourgeoisie, entre
l'époque de la classe ouvrière, du socialisme et du
communisme, qui veut naître, et l'époque de la
bourgeoisie, qui dépérit.
Un programme d'étude et de
discussion de ce livre
par les organisations du Parti à tous les niveaux a
été inauguré par Hardial Bains à Ottawa
le 22 juin 1996. « Le but de cette discussion et
étude était de définir les traits principaux du
communisme moderne et d'engager tout le monde — travailleurs, femmes,
jeunes et étudiants —
dans un échange d'idées. Ce travail permettra aux
organisations du PCC(M-L) de formuler leurs opinions sur le sujet et de
les propager parmi toutes les sections de la
société », a expliqué le camarade Bains.
Ce programme s'inscrivait dans le cadre du Projet
d'information sur le communisme moderne pour faire du communisme
moderne un sujet important d'étude et de discussion parmi le
peuple, quelque chose de crucial dans la vie politique du pays. Le
camarade Bains a dit qu'engager tout le monde dans l'étude et la
discussion de ce livre est un
des problèmes pratiques les plus importants en cette conjoncture
historique. Il faut trouver les tactiques nécessaires pour que
l'étude et la discussion aient lieu parmi toutes les sections de
la société. La vente du livre Le communisme moderne,
Parti communiste du Canada (marxiste-léniniste) est un
élément indispensable de ce travail.
Le camarade Bains a expliqué qu'en luttant
contre l'offensive anticommuniste et antisociale, la classe
ouvrière et les larges masses du peuple ont besoin d'une base
théorique et idéologique sur laquelle s'appuyer. Il n'est
pas suffisant de formuler des revendications, des objections ou des
griefs contre différentes politiques gouvernementales.
Demander que les gouvernements changent leurs politiques est la vieille
façon de faire les choses.
La nouvelle façon est de lutter pour la
création d'un nouveau système qui permette au peuple de
se gouverner lui-même. De ce point de vue, le point de
départ est le but fixé, la création d'un nouveau
système. Toutes les revendications, les protestations et les
plaintes doivent s'inscrire dans la lutte pour
créer un nouveau système.
L'étude et la discussion du livre Le communisme moderne,
Parti communiste du Canada (marxiste-léniniste) feront en
sorte que le peuple commence à penser à la
création d'un système nouveau, a souligné le
camarade Bains.
Depuis que ce travail a été entrepris, le
monde est entré dans le nouveau millénaire
écrasé sous le poids de l'Ancien et les 16
premières années du XXIe siècle ont vu des crimes
atroces commis pour le préserver.
Le système capitaliste et la bourgeoisie sont
l'Ancien. Toutes les mesures prises par cette classe agonisante par
l'entremise de ses gouvernements et de l'État ou par l'entremise
d'institutions économiques diverses sont des mesures qui servent
uniquement ses intérêts et qui au bout du compte
contribuent à l'approfondissement de la crise. Cette
classe sait très bien que son époque est terminée.
Elle cherche désespérément à prolonger son
existence en se présentant sous toutes sortes de couleurs
alléchantes, voire même en se prétendant en faveur
d'une « réforme radicale » qui aurait quelque
chose à proposer pour changer la situation. Or, cette «
réforme radicale » vise le
prolongement de son existence en bloquant la voie au progrès de
la société. Les travailleurs, les femmes, les jeunes et
les étudiants sont de plus en plus conscients de ce que
prépare le Vieux Monde dans les différentes
sphères de vie et veulent entreprendre les actions collectives
nécessaires pour lui faire échec.
L'Ancien proclame avec tambours et trompettes avoir
vaincu le socialisme et le communisme, mais cette prétention est
un autre signe de sa faillite, a expliqué le camarade Bains.
Le système socialiste et la classe
ouvrière sont le Nouveau. Ni le système socialiste ni le
rôle de la classe ouvrière ne se résume à
adhérer à un dogme quelconque. Non, tous deux exigent que
l'on tire des conclusions des conditions concrètes, qu'on
analyse où s'en va la société et qu'on
détermine où elle doit aller.
Au début du XXe siècle, il était
déjà évident que la classe ouvrière
gravitait spontanément vers le socialisme. Le système
socialiste a été établi durant ce siècle en
combattant les idées et préjugés bourgeois
conçus pour détourner cette gravitation de son but. Or, a
indiqué le camarade Bains, la victoire du socialisme et les
développements
colossaux qu'elle a fait naître ont été suivis par
l'effondrement de l'Union soviétique et des pays d'Europe de
l'Est. Cela a prouvé qu'il y a des éléments au
sein de la classe ouvrière dont la mission est de se servir de
la classe ouvrière comme arme matérielle contre le
socialisme et le communisme. En d'autres mots, au coeur même de
la classe
ouvrière se mène une lutte entre l'Ancien et le Nouveau,
entre les champions du statu quo capitaliste et les forces du
socialisme et du communisme.
Le camarade Bains a fait remarquer qu'il est
également évident qu'on assiste aujourd'hui à un
effort gigantesque pour désidéologiser la classe
ouvrière. C'est un programme pour défendre le statu quo
capitaliste par tous les moyens. Mais l'effondrement de l'Union
soviétique et des pays d'Europe de l'Est et la montée de
l'offensive antisociale
dans les pays capitalistes montrent à la classe ouvrière
que le statu quo capitaliste n'est pas une solution. Mais une fois
cette vérité établie, dans quelle direction la
classe ouvrière doit-elle aller ? Que doit-elle faire ?
Comme il y a vingt ans avec la publication du livre Le
communisme
moderne,
Parti
communiste
du
Canada
(marxiste-léniniste), l'étude et la discussion du
communisme moderne sont aujourd'hui le point de départ pour
apporter des réponses à ces questions. Après une
étude et une discussion initiales du communisme moderne, les
travailleurs et les jeunes sont allés plus loin et ont entrepris
de discuter du genre de système qu'ils veulent et de prendre des
mesures pratiques pour concevoir le genre de système qui permet
au peuple d'exercer un contrôle sur ses affaires.
Le PCC(M-L) ne prend pas une attitude sectaire sur
cette question vitale. La classe ouvrière doit prendre
l'initiative d'établir un système nouveau qui sera la
condition de son émancipation et la condition de
l'émancipation de l'humanité tout entière. Le
rôle du Parti est de faire tout en son pouvoir pour contribuer
à son succès.
Le Projet d'information sur le communisme moderne fait
partie de l'Initiative historique pour changer la situation au Canada
L'étude et la discussion du communisme moderne
à l'appel du PCC(M-L) dans le cadre de l'Initiative historique
pour changer la situation au Canada ont commencé à Ottawa
le 12 juin 1996 lors d'une réunion parrainée
par le Club du Parti marxiste-léniniste de l'Université
d'Ottawa. La réunion était présidée par le
camarade
Hardial Bains, dirigeant national du PCC(M-L), et d'autres membres de
la direction du Parti étaient présents. Des militants du
Parti, des jeunes et des étudiants de la région ont
participé à l'élaboration des points de vue
présentés et ont présenté leurs propres
opinions. C'était le début de la phase suivante du
travail entrepris par le PCC(M-L) pour
engager une discussion réelle parmi les travailleurs, les jeunes
et les étudiants, les femmes et les forces progressistes sur la
réalité concrète telle qu'elle se présente
au Canada et dans le monde. Le camarade Bains a expliqué le
double objectif visé comme suit :
« D'abord, il s'agit d'élever le niveau de
la politique au pays. La politique au Canada a été
abaissée à un niveau sans précédent par la
bourgeoisie et ses soutiens politiques et sociaux. Puis, il s'agit de
trouver une réponse à la question : comment la
classe ouvrière et le peuple peuvent-ils se gouverner
eux-mêmes, comment peuvent-ils
influer de façon pratique sur les conditions de leur existence
et entrer dans le XXIe siècle sur une base
nouvelle ? » Il a expliqué qu'en élevant
le niveau du débat politique on jette le fondement
nécessaire pour résoudre le problème de
l'affirmation de la souveraineté du peuple, de sa
capacité de participer aux prises de décisions qui le
concernent.
« Cela veut dire que le but du PCC(M-L) en
lançant l'étude et la discussion du communisme moderne
est d'ouvrir la voie à la création des mécanismes
qui permettront au peuple de fixer l'ordre du jour politique et
d'acquérir la force nécessaire pour réaliser cet
ordre du jour », a dit le camarade Bains.
Hardial Bains,
fondateur et dirigeant du PCC(M-L)
|
La première discussion s'est penchée sur
ce que veulent dire précisément l'étude et la
discussion du communisme moderne et a jeté les bases de la
poursuite de cette discussion. D'abord, les participants à la
discussion ont rejeté la notion d'étude et discussion qui
est spontanément engendrée par la société
et qui part de l'interprétation
bourgeoise de ce que veut dire être «progressiste».
Selon cette façon de voir les choses,
le but du « débat progressiste » est de
«conscientiser» les participants à propos du
communisme moderne en leur présentant une liste de conclusions
qui décrit ce qu'est le communisme moderne. Le rôle des
« participants » serait de
s'«éclairer» et peut être de poser une
ou deux questions aux fins de clarification personnelle ou d'exprimer
quelque désaccord sur la base d'autres conclusions toutes faites
sur ce qu'est le communisme moderne selon eux. La proposition de
«
discuter » du livre Le communisme moderne, Parti
communiste du Canada
(marxiste-léniniste) dans cette perspective a
été rejetée avec tout le mépris qu'elle
mérite. Ce genre de « discussion » part du
concept médiéval répandu par la bourgeoisie qui ne
reconnaît aucun domaine de connaissances comme un domaine
scientifique et prétend que l'acquisition du savoir n'est pas un
acte partisan. C'est un débat stérile
qui n'accomplit rien.
Le but que vise le PCC(M-L) en engageant l'étude
et la discussion du communisme moderne parmi la classe ouvrière,
les jeunes et les étudiants, les femmes et les forces
progressistes est de nature beaucoup plus profonde. Il s'inscrit dans
le cadre de l'Initiative historique entreprise par le PCC(M-L)
le 1er janvier 1995 pour
inverser le cours des choses au Canada. Pour ce faire, le PCC(M-L) a la
lourde responsabilité de faire en sorte que la classe
ouvrière joue son rôle dirigeant dans la
société, qu'elle se constitue en la nation, influe sur
les conditions de vie au Canada et contribue à la
création des mêmes conditions à l'étranger
sur une base nouvelle, c'est-à-dire par
l'abolition de l'exploitation de l'être humain par l'être
humain et l'élimination de toutes les entraves que cela pose
à la vie. Le PCC(M-L) n'y parviendra que s'il arrive à
entraîner la classe ouvrière dans une rupture radicale
avec tout ce qui l'enchaîne au statu quo, lequel mène le
Canada à sa perte. Tout doit être mis à la
disposition de la classe
ouvrière pour qu'elle joue son rôle, pour que des
solutions soient proposées aux problèmes du Canada sur
les plans économique, politique, social et culturel. Et pour
cela il faut appeler à contribution les énergies
créatrices de toutes les Canadiennes et de tous les Canadiens
désireux de changement.
Quelles sont ces solutions qui proviennent des
conditions concrètes du Canada et du monde et que toutes les
Canadiennes et tous les Canadiens sont appelés par le PCC(M-L)
à examiner pour pouvoir contribuer à changer la
situation ? Un des éléments centraux de l'Initiative
historique lancée par le PCC(M-L) est de s'assurer que ces
solutions soient formulées et présentées de
façon très pratique. Il ne s'agit donc pas de proposer
des conclusions toutes faites et de demander aux autres d'y
adhérer. L'étude et la discussion ne consistent pas
à expliquer ces conclusions en croyant que si les autres les
comprennent bien, ils les adopteront.
C'est ce problème principal qui a
été résolu par la première réunion
tenue en juin 1996 pour lancer l'étude et la discussion du
communisme moderne . Il s'agit donc de défendre le point de vue
que tant que la classe ouvrière et le peuple ne se
débarrasseront pas de l'interprétation dogmatique de la
réalité, la voie au progrès leur
demeurera interdite. L'interprétation dogmatique de la
réalité est la condition même de la marginalisation
du peuple. Elle l'empêche de mettre à contribution le
facteur humain/conscience sociale de sorte que les êtres humains
et leurs énergies créatrices deviennent le facteur
décisif, l'âme de la vie réelle. Sans se placer au
centre de la vie réelle en
détruisant l'interprétation dogmatique de cette vie
réelle dans toutes ses expressions et manifestations, la
qualité essentielle de l'être humain continuera
d'être niée. Cette qualité, c'est la
capacité de créer un environnement qui, à chaque
étape historique, est ajusté à l'existence
humaine, un environnement naturel et social qui affirme continuellement
le facteur humain/conscience sociale dans l'acte de la création.
Sans la réalisation de cette qualité, la vie dans son
sens réel continuera d'être gaspillée.
L'importance de la phase actuelle du travail entrepris
par le PCC(M-L) dans le cadre de l'Initiative historique est qu'il faut
habiliter les Canadiennes et Canadiens, la classe ouvrière en
tête, à changer la situation au Canada et à
l'échelle internationale. Pour ce faire, le PCC(M-L) doit
engager l'étude et la discussion du communisme moderne
avec les plus larges sections de la population, les Canadiennes et les
Canadiens par centaines et par milliers, pour faire sauter les
obstacles qui les empêchent de participer à l'effort pour
changer leurs conditions de vie. À moins de combattre de front
toute l'activité de la bourgeoisie pour se maintenir au pouvoir
et pour maintenir le statu quo en
démolissant l'interprétation dogmatique de la
réalité, la voie du progrès continuera de nous
échapper. En ce sens, l'essence du communisme moderne est de
détruire l'interprétation dogmatique de la
réalité en prenant la réalité comme point
de départ de l'étude et de la discussion et en agissant
selon ce que la réalité révèle.
Le rôle du PCC(M-L) est de se transformer en un
parti politique qui est capable de diriger la classe ouvrière et
le peuple du Canada dans l'accomplissement de cet exploit historique.
En jouant ce rôle, le PCC(M-L) se transformera en un parti
communiste de masse, un parti politique digne du prolétariat
canadien qui sera digne de diriger le
Canada dans le XXIe siècle.
Ce programme pour engager l'étude et la
discussion du communisme moderne parmi les larges couches de la
population est une des tâches centrales que s'est fixées
le PCC(M-L) dans les années 1990. C'était
considéré comme une des conditions nécessaires au
succès de la consolidation des publications du Parti, les
éditions quotidienne
et hebdomadaire du Marxiste-Léniniste, de
l'établissement des groupes de rédacteurs et de
diffuseurs dans les endroits de travail, les établissements
scolaires et partout où des collectifs de personnes vivent et
travaillent et de sa propre transformation en un parti communiste de
masse - tout cela dans le cadre de l'Initiative historique. Le
Bureau national du PCC(M-L) a lancé le Projet d'information sur
le communisme moderne comme initiative importante dans ce sens, tout
comme la publication du livre Le communisme moderne, Parti
communiste du Canada (marxiste-léniniste) et des autres
livres de la Collection « Nouvelle Base historique »
publiés par le
PCC(M-L).
La réunion parrainée par le Club du Parti
marxiste-léniniste de l'Université d'Ottawa a
établi la base pour l'étude et la discussion du
communisme moderne en cernant correctement le rôle de cette
étude et de cette discussion.
En quoi consistent donc l'étude et la discussion
du communisme moderne qui répondent aux besoins historiques
actuels et futurs de la classe ouvrière canadienne ?
Comment cette étude et cette discussion doivent-elles être
menées afin de réaliser une rupture radicale avec le
statu quo ?
Pour répondre à cette question, il
importe d'abord de reconnaître le besoin de combattre la notion
fatale très répandue au Canada de ce que signifie
être politique et de ce qu'est la lutte politique. Selon la
bourgeoisie, la lutte dans la société est entre la
« droite » et la « gauche ». La
« droite » serait constituée des «
intérêts de
la grande entreprise » et de certains partis politiques qui
se chargent de défendre ces intérêts, de concert
avec certains commentateurs politiques, certaines personnalités
médiatiques, des professeurs et politicologues qui s'occupent de
justifier la défense de ces intérêts. La «
gauche », ce serait tous ceux qui s'opposent à cette
«
droite », à ces « intérêts de la
grande entreprise », qui épousent une quelconque
vision de société juste et prétendent que cette
société juste est réalisable par une
répartition plus équitable de la richesse et l'adoption
de lois qui proclament l'égalité de tous les membres de
la société dans différents domaines. Cette «
gauche » serait
représentée par des partis au parlement et dans
l'opposition qui seraient victimes de discrimination en raison de la
loi électorale et de la répartition injuste des richesses
. Elle existe aussi sous la forme d'une opposition extra-parlementaire
constituée de militants sociaux et de militants syndicaux.
Voilà comment on interprète de façon dogmatique le
côté politique de la vie au Canada. La politique n'est pas
comprise dans son sens profond comme étant tout ce qui concerne
le corps politique. La façon dont le corps politique est
gouverné, le type d'État qui le représente et la
loi fondamentale qui régit sa conduite touchent tous les membres
de la société. Cela les concerne tous, qu'ils le
veuillent
ou non. Autrement dit, être politique ou pas n'est pas une
question de goût ou de choix personnel. Puisqu'ils naissent en
société, tous les membres de la société
sont membres du corps politique et leur vie est
déterminée par la façon dont la
société est organisée. Qu'une personne se
considère politique ou pas, « politiquement
active » ou
« politiquement passive », en tant que membre du corps
politique sa vie est affectée de manière importante par
la façon dont le corps politique est organisé, la
façon dont il est gouverné, le rôle des
institutions gouvernementales à tous les niveaux.
Si l'on accepte cette réalité, il
s'ensuit nécessairement que « tout est
politique », que tout a une dimension politique qui
détermine la destinée du corps politique. Puisque le
domaine politique affecte tout le monde, il s'ensuit
nécessairement que pour s'affirmer en tant qu'êtres
humains, les membres de la société jouent un rôle
objectif qui
détermine comment les choses se passent dans le domaine
politique qui affecte leur vie. Le problème pour les Canadiennes
et les Canadiens est que ce rôle est présentement
négatif. Leur rôle actuel aide la bourgeoisie à
perpétuer le statu quo à l'encontre de leurs propres
intérêts.
La notion que la lutte politique se mène entre
la gauche et la droite n'a pas de signification réelle
aujourd'hui parce qu'être « de gauche »
aujourd'hui ne veut plus rien dire et n'a plus cette qualité de
représenter ce qui est nouveau dans la lutte contre l'ancien. Le
rôle de l'étude et de la discussion du communisme moderne
est de
redonner un sens à la lutte politique qui se mène dans la
société pour que le peuple puisse avoir un moyen pratique
d'avancer ses intérêts. C'est donner une emprise
réelle à la lutte de la société nouvelle
contre la vieille société qui cherche à se
maintenir en place par tous les moyens.
Dans la société bourgeoise, la politique
est un domaine spécialisé appartenant à ceux qu'on
appelle les politiciens et les partis politiques. Dans les mains de la
bourgeoisie, la politique a perdu la confiance des citoyennes et
citoyens et est devenue synonyme de corruption, de privilèges et
de tout ce qui est méprisable. Déjà en 1996
les
sondages d'opinion confirmaient que le prestige de la Chambre des
communes, des partis politiques et des politiciens n'avait jamais
été aussi bas. Ces institutions ont besoin de
crédibilité pour pouvoir fonctionner mais la crise de
crédibilité est une des principales
caractéristiques de la crise politique qui s'est abattue sur la
vie au Canada. Les
politiciens, ce sont les députés fédéraux
et provinciaux, les élus municipaux, les professionnels à
l'emploi de partis politiques dont le but est de se hisser au pouvoir.
Dans ce contexte, le communisme aussi est réduit à un
certain nombre de positions. Comment l'étude et la discussion du
communisme moderne sont-elles possibles s'il s'agit
uniquement d'étudier et de discuter de ces positions ? En
quoi consistera la discussion ? Oui, je suis d'accord. Non, je ne
suis pas d'accord. Et de là on se querelle pour savoir qui
défend les « vraies positions
communistes » ? Pendant ce temps, la vie réelle
au Canada et à l'échelle internationale continue de se
développer implacablement et
le peuple est désarmé face à la situation.
Le monde est dans une situation très explosive,
mais les événements sont présentés comme
s'il s'agissait uniquement d'une lutte pour le pouvoir entre certains
individus, où l'on règle les différends par la
négociation si possible, sinon par la guerre civile. Les
événements doivent être
présentés dans toute leur profondeur, a
expliqué le camarade Bains, dans leur signification
réelle et il faut déterminer le rôle que doivent y
jouer la classe ouvrière et le peuple pour garantir leurs
intérêts, sinon les choses évoluent à leurs
dépens. Par exemple, l'effondrement de l'Union soviétique
a créé un vide mais qui va le remplir ? Une mafia
constituée de criminels russes et de
représentants de l'oligarchie financière internationale
en provenance de différents pays comble le vide à l'heure
actuelle, mais elle a eu beaucoup de difficulté à
stabiliser l'État bourgeois. On a même aboli l'ancienne
constitution et incendié le parlement à la manière
d'un Hitler qui a incendié le Reichstag pour imposer son
régime. Des conflits
sanglants ont éclaté en Russie, mais aussi dans d'autres
pays, comme l'Inde par exemple. Le camarade Bains a fait remarquer que
même au Canada les contradictions concernant les changements
constitutionnels requis sont très intenses. Il a fait remarquer
que la rencontre des premiers ministres qui se tenait à ce
moment-là était une mise en scène
bien orchestrée pour duper le peuple. Sous prétexte que
les débats sur la constitution créent trop de divisions,
les premiers ministres ont prétendu qu'il valait mieux changer
la constitution « à petits pas ». Autrement
dit, la bourgeoisie cherche à manoeuvrer par tous les moyens
pour maintenir le statu quo, a expliqué le camarade Bains. La
stratégie des « petits pas » sert à
régler les différends au sein de la bourgeoisie et
à restructurer l'État pour qu'il lui soit plus utile dans
les conditions actuelles. En Inde, un gouvernement de coalition dite de
« centre gauche » de treize partis était au
pouvoir. Les uns disaient que c'était un signe que l'Inde se
déplaçait vers « la
gauche ». Les autres affirmaient que cette coalition ferait
preuve d'un plus grand militantisme que les gouvernements
précédents dans l'application des réformes et que
ces réformes seraient « la politique de
droite ». En Italie, les agences de presse rapportaient
qu'après tout le branle-bas pour éliminer la corruption
dans le gouvernement
et contenir la mafia, la corruption demeure plus répandue que
jamais. C'était prévisible, a fait remarquer le camarade
Bains. « Tous ces pays sont des pays où l'on
prétend que des changements sont apportés par la
réforme, a-t-il dit. Mais quels sont ces changements ? Quel
pays a su apporter des changements importants par la
réforme ? »
La situation est extrêmement explosive et
dangereuse, soutient le camarade Bains. « La bourgeoisie est
incapable de rétablir son ordre international, son nouvel ordre
mondial, ni de changer la situation dans les différents pays.
À moins d'examiner la vie politique dans toute sa profondeur,
les peuples du monde ne sont pas en mesure de saisir ce
qui se passe et de s'armer pour intervenir de façon efficace et
apporter des changements réels à leur
avantage. »
Le communisme moderne est synonyme de la conscience la
plus avancée. Il ne s'agit pas de réaliser un consensus
ou de convaincre tout le monde qu'il est une solution parfaite, a
poursuivi le camarade Bains. Il a donné l'exemple du
gouvernement français qui a émis un décret
définissant le rôle que doivent jouer les
universités de France. En
vertu de la loi, proclame le gouvernement, toutes les
universités devront suivre une politique pragmatique. Des
réformes semblables sont en voie d'application aux
États-Unis. Si à la lumière de ces
développements, le communisme moderne est aussi
interprété de façon dogmatique, alors ce
communisme n'a aucun avenir et n'aura rien de
moderne, a dit le camarade Bains. Le communisme moderne a d'abord et
avant tout des solutions à proposer dans différents
aspects importants de la vie des êtres humains. Il a sa
théorie sur le plan de l'économie, de la politique et de
la conception du monde. Cette théorie affirme que la classe
bourgeoise au pouvoir n'est plus capable de gouverner,
qu'elle est agonisante et n'est pas capable de rétablir son
système malade. Mais la bourgeoisie n'en continue pas moins de
promettre des jours meilleurs et ses différents groupes
politiques et sociaux véhiculent cette illusion dans les rangs
de la classe ouvrière et des larges masses du peuple.
La discussion à la réunion du Club du
Parti marxiste-léniniste de l'Université d'Ottawa s'est
poursuivie à l'aide d'exemples de la situation dans
différents pays. À moins d'établir où en
est le
niveau de développement dans chaque situation, a expliqué
le camarade Bains, on ne saurait identifier ce qu'est le communisme
puisqu'au départ le
communisme est cette évaluation du niveau de
développement. Par exemple, sur le plan économique, il y
a la reprise sans création d'emplois. C'est là un
symptôme du capitalisme et tout le monde reconnaît que la
situation ne va pas changer. Mais on oublie qu'un autre aspect de la
réalité actuelle est la récurrence de crises
périodiques. Jusqu'à
présent à chaque crise périodique, le
chômage a atteint un nouveau sommet. Quelles seront les
conséquences de ce nouveau phénomène qu'est la
reprise sans création d'emplois ? La bourgeoisie aime
prétendre qu'elle a su surmonter la Dépression des
années trente et réduit le taux de chômage
élevé de l'époque. Mais où et
comment ?
Le taux de chômage aujourd'hui est plus élevé qu'il
ne l'a jamais été. La bourgeoisie ne fait que
créer des désastres encore pires ailleurs.
Il est urgent, a souligné le camarade Bains,
d'engager la discussion parmi le peuple en prenant les choses là
où elles sont et non pas « élaborer »
des conclusions données dans une brochure quelconque ou des
énoncés de politique. Dans la discussion, les opinions
des uns et des autres se valent. Il faut donner son opinion et
provoquer la
discussion de cette façon. C'est ainsi que la discussion se
poursuit et prend de l'ampleur. Des controverses éclatent, des
débats surgissent, et ce faisant le niveau de la politique
s'élève. Les points de vue sur la réalité
actuelle, qu'il s'agisse de la situation locale, nationale ou
internationale, sont le point de départ de la discussion. La
discussion ne
peut avancer que si l'on présente des opinions et qu'on invite
les autres à donner les leurs. Si le sujet de l'étude et
de la discussion n'est pas la réalité que vivent tous
celles et ceux qui étudient et qui discutent, sur quoi
s'appuieront les points de vue et opinions ?
Par exemple, il y a plusieurs points de vue
différents sur ce qu'est le problème principal de la
société à l'heure actuelle. Certains disent que
c'est le déficit, d'autres que c'est la répartition de la
richesse et d'autres encore que c'est le danger d'éclatement du
Canada. Qui a raison ? Ont-ils tous raison ? Où le
problème principal
serait-il plutôt la trahison de la classe ouvrière par
l'aristocratie syndicale qui joint ses efforts à ceux de
l'oligarchie financière et du gouvernement pour bloquer la voie
au progrès ? À moins d'éliminer cet obstacle,
le Canada ne peut pas avancer. Il faut donc présenter des
raisonnements bien étayés concernant la situation
actuelle. Et dans ce
contexte le sectarisme ou la neutralité n'ont pas leur place.
Les représentants du Parti devront faire valoir avec arguments
à l'appui, en partant du présent et en parlant des
développements réels, que la coopération entre les
syndicats, la grande entreprise et les gouvernements est un
anachronisme qui ne saurait répondre aux problèmes de
l'économie,
du système politique ou de la vie sociale et culturelle tels
qu'ils existent actuellement. Par cette coopération, des groupes
et des individus rivalisent pour les positions de privilège et,
ce faisant, bloquent toute discussion sur les enjeux réels et ce
qu'il faut faire à leur sujet. Peut-on résoudre les
problèmes auxquels sont confrontés les Canadiennes et
Canadiens par une restructuration de l'État de sorte à
rendre cette coopération plus efficace ?
La coopération dont ont besoin les Canadiennes
et Canadiens a pour principe que la classe ouvrière doit se
constituer en la nation. Elle doit proposer au peuple une cause pour
laquelle lutter. Pourquoi le peuple lutterait-il pour des
intérêts qui ne sont pas les siens ? Quelle cause la
classe ouvrière peut-elle proposer, à elle-même et
au reste
du peuple, que chacun verrait la nécessité de
défendre ? C'est ce qu'il faut proposer, discuter,
étudier et débattre, a dit le camarade Bains. La
conclusion naturelle de l'étude et de la discussion concernant
la situation actuelle sera de poser le problème de ce qu'il faut
faire pour changer la situation. Si le PCC(M-L) parvient à
résoudre le
problème d'élever le niveau de discussion dans la
société, les neuf dixièmes de la bataille seront
remportés.
La bourgeoisie mondiale craint énormément
que la discussion éclate. Elle sait que cela va sceller sa
perte. C'est pourquoi elle consacre tant de ressources et
d'énergies à promouvoir une interprétation la plus
dogmatique possible de la réalité. Le dogme est
l'antithèse de la réalité. En dernière
analyse, il est la soumission au facteur
antihumain/anticonscience. Ou bien on parvient à faire entrer en
jeu la vie réelle dans son développement et son
mouvement, c'est-à-dire le facteur humain/conscience sociale, ou
bien les dogmes, c'est-à-dire le facteur
antihumain/anticonscience, seront préservés. Voilà
comment le problème se pose. Il n'y a pas d'autre rapport entre
les deux qu'un
rapport antagoniste. Le point de départ de la discussion ne peut
être que la vie réelle, le facteur humain/conscience
sociale, pas les dogmes. L'essence de l'étude et de la
discussion du communisme moderne est la reconnaissance de la vie
réelle. C'est le point de départ de toute action,
notamment de l'étude et de la discussion.
L'opposition à l'interprétation
dogmatique
de la vie réelle
Une autre réunion sur l'étude et la
discussion du communisme moderne parrainée par le Club du Parti
marxiste-léniniste de l'Université d'Ottawa a eu lieu
le 19 juin 1996. Elle était également
présidée par le camarade Hardial Bains et d'autres
camarades dirigeants, des militants du Parti de la région, des
jeunes et des étudiants,
ont participé à cette réunion et ont
élaboré leurs points de vue. Il y a eu une discussion
animée sur le but. Un camarade a fait remarquer qu'il y avait
deux choses à garder à l'esprit. La première est
qu'en définissant le communisme moderne, nous combattons
l'interprétation dogmatique non seulement du communisme comme
tel, mais aussi de la
vie réelle. C'est en interprétant la vie réelle de
façon dogmatique que la bourgeoisie parvient à tout
transformer en une propagande intéressée pour se
justifier et inventer des prétextes justifiant ses visées
odieuses. La bourgeoisie dispose d'un immense arsenal
médiatique, d'experts dans tous les domaines, des
établissements d'enseignement et des
institutions de toutes sortes pour falsifier la réalité,
ce qui est en jeu et pour propager la désinformation pendant
qu'elle s'efforce de résoudre les problèmes qui se posent
dans la réalisation du profit capitaliste maximum aux
dépens des peuples.
De là, les participants ont tiré la
conclusion que l'étude et la discussion du communisme moderne
doivent commencer par l'étude et la discussion de la situation
réelle qui existe devant nous. Nous vivons tous cette même
réalité. Il s'ensuit que nous pouvons tous donner nos
opinions sur la base de ce que nous savons. C'est seulement ainsi
qu'on peut avoir un échange significatif. Partir du monde et des
problèmes posés et à résoudre
élève le niveau de la politique dans la
société. C'est ce qui permet aux gens de prendre part aux
prises de décision et donc de mettre un terme à leur
marginalisation par rapport aux affaires du corps politique. C'est
l'élément le plus important dans la
préparation des conditions pour changer la situation au Canada
et partout dans le monde.
Si l'aspect le plus précieux du communisme
moderne est de ne pas donner une interprétation dogmatique des
problèmes de l'humanité, il s'ensuit que l'étude
et la discussion du communisme moderne doivent avoir comme point de
départ l'étude et la discussion de la vie réelle.
Il s'agit donc de mettre en oeuvre le programme d'étude et de
discussion du communisme moderne de la même façon que le
Parti fait pour toute chose : l'action fondée sur l'analyse.
Le Parti a analysé les besoins de la
société et c'est sur la base de cette analyse qu'il agit.
Il a conclu de son analyse qu'à l'heure actuelle la
société a besoin d'une discussion concrète des
conditions concrètes aux plans local, national et international.
La classe ouvrière et les larges masses du peuple doivent
être entraînées dans cette discussion
pour qu'elles puissent établir elles-mêmes ce qu'il faut
faire au sujet des problèmes qui existent et prendre les
décisions nécessaires. Sans cette discussion, le facteur
humain/conscience sociale restera marginalisé et ce qui bloque
le progrès de la société ne sera pas
détruit. L'élimination de l'obstacle au progrès de
la société est le but de la discussion
et c'est en même temps le tranchant de la discussion. Sans
concentrer l'étude et la discussion sur cet objectif, sans
s'assurer que cet objectif se reflète dans le contenu de
l'étude et de la discussion, celles-ci seront stériles et
seront privées de leur force mobilisatrice.
Le Parti a expliqué que la bourgeoisie a
abaissé le niveau de tous les aspects de la vie au niveau le
plus bas possible, qu'elle a réduit la politique à une
série de prétextes pour justifier des actions
intéressées et que c'est la raison pour laquelle le
peuple
a besoin de se politiser s'il veut résoudre le problème
d'exercer un contrôle sur les choses qui
le concernent. Il faut mettre en valeur le facteur humain/conscience
sociale pour combattre l'interprétation dogmatique de la vie
réelle. Cela permettra de libérer les énergies
créatrices du peuple et celui-ci pourra alors changer la
situation lui-même. Le peuple ne manque pas d'activisme ou de
conscience de ce qui se passe autour de lui. C'est
l'interprétation dogmatique de la vie réelle qui bloque
son initiative, qui l'entraîne dans des voies qui ne sont pas
dans son intérêt.
Il existe en ce moment une tendance à
réduire la politique à un jeu de blâme, à
rejeter le blâme sur tel ou tel parti politique pour des
problèmes comme le chômage et pour le gâchis dans
l'économie, pour la destruction du secteur manufacturier, la
profanation de l'environnement et tous les autres maux de la
société et de ses collectifs. Cela a
pour effet de désarmer le peuple et ses collectifs. On leur
propose un dogme et que peuvent-ils répondre à un
dogme ? Certains peuvent répondre : « Oui, c'est
vrai, les libéraux ou les conservateurs ou les
néo-démocrates ont fait un gâchis. Il faut s'en
rappeler à la prochaine élection ». D'autres
conservent un profond mépris
pour un parti politique mais ne savent pas par quoi le remplacer. On
est alors en proie aux manipulations dans lesquelles sont passés
maîtres les politiciens bourgeois, les aristocrates syndicaux et
leurs compagnons de route. Une des plus grandes diversions lorsque la
réalité est interprétée de façon
dogmatique consiste à attirer l'attention sur ce qu'on
appelle les bons énoncés de principes. On ne
s'intéresse pas au fondement de la société,
à sa constitution, son économie, son but. C'est ce qui
est à l'origine de la désinformation qui domine au sujet
de la société et tant qu'elle demeure dominante
l'interprétation dogmatique de la réalité demeure
inévitable.
C'est pourquoi on ne doit pas commencer l'étude
et la discussion du communisme moderne en prétendant qu'il
n'existe pas déjà un corps de connaissance au sujet de la
société et de ses différentes composantes. On ne
commence pas la discussion en feignant l'ignorance, comme si personne
ne savait rien, que personne n'avait d'opinions ni
d'expérience. Bien au contraire, l'action avec analyse signifie
qu'on part de l'analyse de ce qui se passe dans la
réalité et l'étude et la discussion servent
à entraîner tout le monde dans la discussion à
propos de l'action, à propos du travail du PCC(M-L) et des
différentes forces politiques en action de sorte à
transformer le facteur humain et la
conscience sociale, le facteur matériel et le facteur spirituel
en une force révolutionnaire vivante et transformatrice. Cela
n'est possible que si l'on remplace les discours fondés sur les
dogmes par l'étude et la discussion du travail politique et de
la vie réelle, que si on en fait une façon normale d'agir.
Le but de l'interprétation dogmatique de la
réalité est d'écarter le peuple en tant que
collectifs d'individus, d'êtres humains, en tant que corps
politique et en tant que différents collectifs. On fait en sorte
que leurs efforts deviennent inefficaces et que la pensée et
l'action humaines soient inactives. Sans la mise à contribution
de celles-ci,
comment le peuple peut-il en arriver à des solutions aux
problèmes ? En d'autres mots, l'interprétation
dogmatique de la réalité fait disparaître la vie
elle-même. Même faire du sur place a un but
conscient : se maintenir à flot, mais
l'interprétation dogmatique de la réalité escamote
le facteur humain/conscience sociale. Elle pousse au
désespoir et mène à l'anarchie et au chaos.
L'autre considération importante lorsqu'on
commence l'étude et la discussion du communisme moderne est que
le communisme est le système qui appartient au XXe
siècle. Le communisme moderne appartient à la nouvelle
base historique créée grâce à la lutte de
classes menée tout au long du XXe siècle. Le communisme
correspondant à la
base historique précédente a accompli de grands exploits.
Il a ouvert toute une nouvelle époque historique au début
du XXe siècle, l'époque de l'impérialisme et de la
révolution prolétarienne. Cette époque demeure la
même quant à son essence mais un tournant historique qui
requiert le communisme moderne s'est produit.
Le communisme en tant que système
répondant au besoin de résoudre les problèmes de
l'humanité durant le XXe siècle était le fruit
d'une intense lutte de classes entre l'Ancien et le Nouveau. Cette
lutte de classes assumait une dimension internationale. Elle a pris la
forme de la Révolution d'Octobre, la forme de la création
de l'URSS, la
forme de la Grande Guerre patriotique en Union soviétique et de
la grande guerre antifasciste durant la Deuxième Guerre
mondiale. Elle a établi les démocraties populaires dans
les pays d'Europe de l'Est, conduit à la création de la
République populaire de Chine et à l'indépendance
d'autres pays socialistes souverains. Elle a conduit à la
montée et
à la victoire des luttes de libération nationale et
à la formation de l'Afrique et de l'Asie modernes. Elle a
élevé le niveau de conscience des peuples du monde et l'a
assise sur une base moderne. Cette lutte de classes se voit
également dans l'intensification à outrance des
contradictions dans le camp du vieux monde qui poursuit sa quête
de
domination mondiale et se sert de toutes les armes dont il dispose — la
guerre d'agression, les coups d'État et le changement de
régime, ou ce qu'on appelle les institutions
démocratiques, le marchandage et les ententes lorsque cela
convient aux objectifs visés.
En fin de compte, la vie se résume à la
lutte de classes entre les forces du Vieux Monde et les forces du Monde
nouveau. Pour l'humanité, il s'agit de déterminer
à quelle étape en est rendue cette lutte et comment
intervenir de manière à favoriser les forces du Nouveau.
Lorsque le communisme est apparu en tant que
système pour remplacer les vieux rapports de production
moribonds dans le monde, il s'est fait le champion du Nouveau - ce
qu'il demeure aujourd'hui dans tous les sens du mot. Toutes les
tentatives de réduire le communisme à une
interprétation dogmatique du Nouveau font partie de l'effort du
Vieux Monde pour rendre le communisme inefficace, pour se maintenir en
place et empêcher la naissance du Nouveau. C'est pourquoi
l'opposition à l'interprétation dogmatique de la
réalité, peu importe les justifications, est une
condition préalable à la naissance du Monde nouveau. Le
point de départ est donc de cerner ce qui constitue le tranchant
de cette lutte de classes aujourd'hui. Et le tranchant de la lutte de
classes aujourd'hui est dirigé contre ce qui bloque le
progrès de la société, le facteur
antihumain/anticonscience. Commencer l'étude et la discussion du
communisme moderne en combattant l'interprétation dogmatique de
la vie réelle et discuter de la situation réelle telle
qu'elle se
présente sur les plans local, national et international
créera les conditions pour transformer la situation.
L'objectif principal de l'interprétation
dogmatique de la vie est d'émousser la lutte de classes, de
laisser la voie libre à la bourgeoisie, de permettre aux
différentes sections de la bourgeoisie de s'entendre aux
dépens du peuple et de marginaliser le peuple. La lutte de
classes ne cesse de s'intensifier, non seulement dans les rangs de la
bourgeoisie qui cherche à restructurer tous ses arrangements,
à
redéfinir le rôle des nations et de toutes les
institutions dont elle dispose à l'échelle nationale et
internationale, mais aussi entre la bourgeoisie et la classe
ouvrière et les larges masses du peuple qui formulent elles
aussi leurs solutions aux problèmes auxquels elles sont
confrontées. À
mesure que s'intensifie la lutte de classes et que la bourgeoisie tente
de préserver le statu quo, la crise de crédibilité
des institutions bourgeoises devient une composante grandissante de la
crise politique.
Au Canada, la corruption n'est pas seulement dans le
déploiement de toutes les institutions démocratiques pour
payer les riches et criminaliser la résistance des peuples. La
politique de la bourgeoisie de placer les forces armées
canadiennes à la disposition de l'agression et de la guerre
impérialistes au nom du maintien de la paix est à la fois
dangereuse et criminelle. Par ailleurs, la crise constitutionnelle
continue de s'approfondir à cause des tentatives de la
bourgeoisie de restructurer le Canada, le Québec et les nations
autochtones à partir d'objectifs qui sont contraires aux
aspirations des peuples du Canada et du monde. Au bout du compte, tout
ce dont dispose la bourgeoisie est la
notion médiévale selon laquelle « la raison du plus
fort est toujours la meilleure » au mépris de la
définition moderne du droit et du besoin de mettre à
contribution le facteur humain/conscience sociale à partir
d'institutions modernes et d'une primauté du droit moderne. Le
gouvernement par décrets, les coups d'État et le «
changement de
régime » fondés sur cette notion
médiévale sont aussi archaïques aujourd'hui qu'ils
l'étaient à l'époque où la bourgeoisie a
renversé le féodalisme et ses institutions fondées
sur cette même notion.
À la fin du XXe siècle, les
événements ont commencé à se
succéder rapidement. L'Union soviétique qui était
devenue un colosse aux pieds d'argile a été
renversée littéralement du jour au lendemain, mais
malgré cela la bourgeoisie impérialiste
anglo-américaine n'a pas su lui substituer une dictature
bourgeoise qui lui plaise, comme celle aux
États-Unis, en Europe, au Canada et ailleurs. La raison en est
qu'elle aussi est un colosse aux pieds d'argile. L'histoire a
montré que le poids et le fonctionnement des vieilles
institutions ont formé une énorme couche de pourriture
qui empêche l'expression du facteur humain/conscience sociale.
En mettant au premier plan l'étude et la
discussion du communisme moderne, on contribue à la
préparation des conditions nécessaires à
l'expression du facteur humain/conscience sociale en le plaçant
au centre de la vie réelle.
À cet égard, une des
caractéristiques de la nouvelle base historique est que tous les
arrangements établis par le Vieux Monde sont devenus
anachroniques à l'extrême et sont incapables de
répondre aux besoins du présent. Cet anachronisme, de
concert avec le fait que les arrangements nouveaux tardent à se
matérialiser, enterrés comme ils sont
sous le poids du Vieux Monde, crée partout une situation
extrêmement dangereuse. Cela signifie que l'heure n'est pas
à la discussion dans l'abstrait, au débat à savoir
si le communisme est meilleur que le capitalisme, si
l'interprétation dogmatique de la réalité est une
bonne ou une mauvaise chose ou si tel ou tel dogme est juste ou
erroné.
L'essence du communisme moderne est qu'il
représente les lumières dans tous les domaines. Seuls
ceux qui sont guidés par le communisme moderne peuvent diriger
la classe ouvrière et le peuple hors de l'impasse actuelle.
C'est pourquoi l'étude et la discussion du communisme moderne
ont pour objectif d'engager celles et ceux qui sont
opprimés dans la discussion sur le monde réel, sur la
situation devant eux, afin qu'ils puissent participer à la
résolution des problèmes auxquels ils sont
confrontés et se mobiliser dans la lutte de classes pour avancer
leurs propres intérêts.
Celles et ceux qui organisent les discussions doivent
en quelque sorte faire fonction d'animateurs politiques. Ils doivent
avoir comme préoccupation première d'entraîner les
gens dans la discussion des affaires politiques afin de mettre en
valeur le facteur humain/conscience sociale et changer la situation.
L'heure est à l'action. L'étude et la
discussion du communisme moderne sont un type d'action qui est crucial
en ce moment. C'est une forme d'intervention, pour lever le poids de la
vieille société et ouvrir la voie à son
remplacement par une société nouvelle.
Le communisme
moderne: Parti communiste du Canada (marxiste-léniniste)
de
Hardial
Bains
Le PCC(M-L) se présente
aux travailleurs, femmes, jeunes et étudiants, peuples
autochtones et minorités nationales, il
les invite à s'informer sur ce qu'est le PCC(M-L). Il les
appelle à regarder les conditions de
vie pour établir la vérité sur ce que
défend le PCC(M-L) et à tirer les conclusions qui
s'imposent sur cette base.
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