Numéro 71 - 20 mai 2016
Conclusion victorieuse du VIIe
Congrès du
Parti communiste de Cuba
Le rapport du premier secrétaire
Raúl Castro fait le point sur l'ordre du jour du congrès
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Conclusion
victorieuse
du
VIIe
Congrès
du Parti communiste de Cuba
• Le rapport du premier secrétaire
Raúl Castro fait le point sur l'ordre du jour du congrès
• Nous poursuivrons notre marche et nous
perfectionnerons tout
ce qui doit l'être - Message de Fidel Castro Ruz
• La marche vers la mise à jour de
notre modèle et la construction d'un socialisme prospère,
durable et irréversible à Cuba exige que les principes de
justice et d'égalité qui ont servi de base à la
Révolution soient preservés - Discours de Raul
Castro Ruz à la clôture
du VIIe Congrès du Parti
Conclusion victorieuse du VIIe
Congrès du Parti communiste de Cuba
Le rapport du premier secrétaire du Parti
faIt le point sur l'ordre du jour du congrès
Le développement de l'économie nationale,
la lutte pour la paix, et la fermeté idéologique,
constituent les principales missions du Parti communiste de Cuba, a
déclaré le premier secrétaire du parti, Raul
Castro, à la séance inaugurale du VIIe Congrès
le 16 avril 2016.
Le premier secrétaire
du PCC, Raul Castro, a donné lecture du Rapport central
après avoir évoqué le 55e anniversaire de la
Proclamation du caractère socialiste de la Révolution
cubaine, le 16 avril 1961, à l'approche de l'invasion
mercenaire de Playa Giron, qui fut mise en échec en moins
de 72 heures sous la
conduite du commandant en chef Fidel Castro. Il a signalé que
le VIIe Congrès tenait ses travaux avec la participation d'un
millier de délégués et de 280 invités
en représentation du peuple, ainsi que des plus
de 600 000 membres regroupés dans près
de 54 500 cellules.
Le Premier secrétaire du PCC a souligné
que ce congrès était marqué par la
présentation de quatre importants projets de documents
directeurs, dont le travail préparatoire pour plusieurs avait
commencé au congrès précédent. À cet
égard, il a mentionné la conceptualisation du
modèle économique et social cubain, le plan de
développement à
l'horizon 2030, le rapport sur les résultats de la mise en
oeuvre des orientations dans leur premier quinquennat et leur mise
à jour durant la période 2016-2020, ainsi que
l'analyse des objectifs du Parti adoptés lors de
sa 1ère Conférence nationale.
De tels documents, a-t-il dit, ne doivent pas
être assumés comme du travail achevé, ni sous un
prisme dogmatique. Les débats suscités durant le travail
des commissions devront être enrichis et soumis ensuite à
des évaluations périodiques avec une vision dynamique.
Il a signalé qu'à cette occasion il n'y a
pas eu de large processus de débat et de consultation de ces
documents, car ils sont considérés comme la
continuité d'une ligne tracée il y a cinq ans en vue de
la mise à jour de notre modèle économique.
Il a précisé que ces documents sont le
fruit d'une contribution collective de nombreux professionnels et ont
fait l'objet d'analyses à deux Plénums du Parti, des
processus qui ont suscité plus de 900 idées,
opinions ou suggestions et ont donné lieu à une nouvelle
version.
Raul a rappelé que c'est la première fois
que le thème de la conceptualisation est présenté
à un Congrès du Parti, soulignant que ce terme contient
les bases essentielles de la société à laquelle le
peuple cubain aspire comme le résultat du processus de mise
à jour.
« La conceptualisation et les bases du Plan
national de développement économique et social à
l'horizon 2030, après leur analyse par le Congrès,
ne seront pas adoptées à cette réunion mais feront
l'objet d'un débat parmi les militants du Parti et de l'Union
des jeunesses communistes, ainsi que les organisations de masse et les
divers
secteurs de la société, afin de les enrichir et de les
perfectionner », a-t-il dit.
Raul Castro a demandé au VIIe Congrès
de concéder au Comité central élu la
faculté d'introduire des modifications émanant du
processus de consultation en vue de l'adoption définitive du
document par l'Assemblée nationale du Pouvoir populaire.
Concernant la mise en application des orientations,
Raul a signalé que depuis leur approbation « nous
étions conscients que ce processus ne serait pas un chemin
facile, sans obstacles et sans contradictions », et que
« les transformations essentielles en vue de la mise à
jour prendraient plus qu'un quinquennat, une information que la
pratique a confirmée ».
Parmi les principaux obstacles rencontrés dans
ce processus, il a mentionné la persistance de mentalités
obsolètes et les comportements laxistes.
Nous avons travaillé de manière
systématique à la mise en oeuvre des Orientations, a-t-il
dit, avant d'ajouter que 21 % des Orientations
approuvées ont été
exécutées, 77 % sont en cours
d'exécution et 2 % n'ont pas été
commencées.
« Cependant, la lente mise en pratique des
dispositions juridiques et leur assimilation a retardé
l'application des politiques approuvées », a-t-il
souligné.
« Le principe selon lequel personne ne sera
abandonné à son sort est une condition sine qua non de
l'actualisation du modèle économique, confronté
aux effets de la crises économique internationale et du blocus
économique qui nous est imposé », a
ajouté Raul.
« Dans le domaine économique, les
décisions ne peuvent signifier une rupture avec les
idéaux de justice de notre nation ni briser l'unité de la
majorité du peuple autour du Parti, et ces mesures ne sauraient
générer un climat d'instabilité et d'incertitude
parmi la population », a-t-il dit.
L'économie à la loupe
Se référant à la dualité
monétaire et des taux de change, qui constitue à l'heure
actuelle l'un des principaux freins au développement de notre
économie. Raul a rappelé que « c'est une question
à laquelle nous n'avons pas cessé de travailler durant
tout ce temps et dont la solution ne sera pas renvoyée aux
calendes grecques ».
Résoudre ce problème et corriger d'autres
distorsions structurelles de l'économie cubaine donnera une
impulsion essentielle pour avancer dans notre croissance et notre
développement, a affirmé Raul.
L'ordre monétaire nous permettra de créer
des conditions pour surmonter les effets nocifs de
l'égalitarisme, et aussi de transformer en réalité
le principe socialiste « De chacun selon ses capacités,
à chacun selon son travail ».
Parmi les normes juridiques à plus large
portée adoptées entre le 6e Congrès du Parti
et ce congrès figure la nouvelle Loi sur les investissements
étrangers, en tant que moteur important de
l'économie. À ce sujet, Raul a souligné que
malgré les avantages que la loi No 118 procure aux
investisseurs, elle garantit à tout
moment notre souveraineté nationale.
La création de la Zone spéciale de
développement de Mariel, en tant que pôle d'attraction des
investisseurs cubains et étrangers, constitue également
l'un des pas importants franchis entre les deux congrès qui
permettra de créer des emplois et d'attirer des financements
à long terme.
Par ailleurs, Raul a signalé que sans ignorer le
moins du monde les obstacles créés par le blocus
exercé par les États-Unis contre Cuba et son application
extraterritoriale, il faut se débarrasser des
préjugés archaïques en ces temps qui marquent une
nouvelle étape du dégel entre les deux pays.
Plus loin, Raul a rappelé que la destination des
investissements s'est considérablement modifiée. Par
exemple, s'il y a 5 ans les niveaux récepteurs des
investissements dans la sphère productive et les infrastructures
s'élevaient à 45 %, en 2015 ils
représentaient 70 % du total.
Il a souligné que le marché n'est pas
incompatible avec l'économie socialiste, et cela ne veut pas
dire non plus que le Parti, le gouvernement et les organisations de
masse cesseront d'agir dans des situations qui pourraient nuire
à la population. Au contraire, ils devraient aider à
prévenir leur manifestation.
Au milieu de ces circonstances, en
général, « les salaires et les pensions ne
permettent pas de satisfaire les besoins de la famille cubaine,
même si notre économie a enregistré une croissance
de 2010 à 2015 ».
Cependant, il a reconnu qu'il n'a pas été
possible d'étendre aux activités subventionnées
les améliorations salariales émanant de la politique
adoptée.
Nous poursuivrons notre marche et nous perfectionnerons
tout ce qui doit l'être
- Message de Fidel Castro Ruz -
Le Commandant en chef
Fidel Castro Ruz, leader de la révolution cubaine, a
participé et pris la parole à la session de clôture
du VIIe Congrès du Parti communiste cubain le 19 avril.
Le Marxiste-Léniniste reproduit
ses
remarques
ci-dessous.
***
Diriger n'importe quel peuple en des temps de crise,
camarades, représente un effort surhumain. Sans eux, les
changements seraient impossibles. À une réunion comme
celle-ci, où sont rassemblés plus d'un millier -- on a
expliqué ici qu'ils étaient 921 -- de
représentants choisis par le peuple révolutionnaire
lui-même, qui leur a délégué
son autorité, signifie pour tous le plus grand honneur qu'ils
ont reçu dans leur vie, ce à quoi s'ajoute le
privilège d'être révolutionnaire et qui est le
fruit de notre conscience.
Pourquoi ai-je été socialiste ? Plus
clairement, pourquoi suis-je devenu communiste ? Ce mot qui
exprime le concept le plus dénaturé et le plus
calomnié de l'histoire de la part de ceux qui eurent le
privilège d'exploiter les pauvres, dépouillés
depuis qu'ils furent privés de tous les biens matériels
que procurent le travail, le talent et
l'énergie humaine.
Depuis quand l'Homme vit-il ce dilemme tout au long
d'un temps sans limite ? Je sais que vous n'avez pas besoin de
cette explication, à part peut-être certains auditeurs.
Je parle simplement pour que l'on comprenne mieux que
je ne suis pas ignorant, extrémiste, ni aveugle, ni que j'ai
acquis pour mon propre compte mon idéologie en étudiant
l'économie.
Je n'ai pas eu de précepteur lorsque
j'étais étudiant en lois et en sciences politiques,
où l'économie a un grand poids. Évidemment j'avais
à l'époque environ 20 ans et j'étais amateur
de sport et d'escalade en montagne. Sans précepteur pour m'aider
dans l'étude du marxisme-léninisme ; je
n'étais qu'un théoricien et, bien sûr,
j'avais une confiance totale en l'Union soviétique. L'oeuvre de
Lénine, outragée après 70 ans de
Révolution. Quelle leçon historique ! On peut
affirmer que 70 ans ne devront pas s'écouler pour que
survienne un autre événement comme la Révolution
russe, pour que l'humanité ait un autre exemple d'une grandiose
révolution
sociale qui a représenté un pas énorme dans la
lutte contre le colonialisme et son compagnon inséparable,
l'impérialisme.
Cependant, il se peut que le plus grave danger qui
plane aujourd'hui sur la Terre découle du pouvoir destructeur de
l'armement moderne qui pourrait compromettre la paix de la
planète et rendre impossible la vie humaine sur la superficie
terrestre.
Notre espèce disparaîtrait, tout comme les
dinosaures ont disparu, et ce serait peut-être le temps pour de
nouvelles formes de vie intelligente, ou peut-être que la chaleur
du soleil augmenterait jusqu'à faire fondre toutes les
planètes du système solaire et leurs satellites, comme
l'affirment un grand nombre de scientifiques. Si les théories de
plusieurs d'entre eux s'avéraient exactes, des théories
que nous, les profanes, n'ignorons pas, l'homme pratique doit en savoir
davantage et s'adapter à la réalité.
Si l'espèce survit durant un laps de temps
beaucoup plus grand, les futures générations en sauront
beaucoup plus que nous, mais il leur faudra d'abord résoudre un
grand problème. Comment nourrir les milliards d'êtres
humains dont les réalités se heurteraient
irrémédiablement aux limites d'eau potable et de
ressources naturelles dont ils ont
besoin ?
Certains ou peut-être même beaucoup d'entre
vous se demanderont où est la politique dans ce discours. Croyez
que je suis navré de le dire, mais la politique est là,
dans ces paroles modérées. Puissent beaucoup
d'êtres humains se soucier comme nous de ces
réalités ne restions-nous pas comme aux temps d'Adam et
Ève à manger des pommes
interdites. Qui va nourrir les peuples assoiffés d'Afrique, sans
technologie à leur portée, ni pluies, ni barrages, sans
autres réserves souterraines que celles qui sont recouvertes par
les sables ?
Nous verrons ce qu'en disent les gouvernements qui dans
leur quasi-totalité ont souscrit aux engagements climatiques.
Il faut marteler constamment ces questions, et je ne
veux pas m'étendre au-delà du nécessaire.
J'aurai bientôt 90 ans. Jamais une telle
idée ne me serait venue à l'esprit et cela n'a jamais
été le fruit d'un effort, mais le caprice du hasard. Je
serai bientôt comme tous les autres. Notre tour viendra à
tous, mais les idées des communistes cubains resteront
(Applaudissements) comme preuve que sur cette planète, si on
travaille avec
ferveur et dignité, on peut produire les biens matériels
et culturels dont les hommes ont besoin, et nous devons lutter sans
trêve pour les obtenir, À nos frères
d'Amérique latine et du monde, nous devons dire que le peuple
cubain vaincra.
Il se peut que ce soit l'une des dernières fois
que je parle dans cette salle. J'ai voté pour tous les candidats
soumis à consultation par le Congrès, et je vous remercie
pour l'invitation et l'honneur que vous m'avez fait de
m'écouter. Je vous félicite tous, et en premier lieu le
camarade Raul Castro pour son magnifique effort.
Nous poursuivrons notre marche et nous perfectionnerons
tout ce qui doit être perfectionné, avec une
loyauté éclatante et la force unie, comme Marti, Maceo et
Gomez, dans une marche irrésistible.
La marche vers la mise à jour de notre
modèle
et la construction d'un socialisme prospère,
durable et irréversible à Cuba exige que les
principes de justice et d'égalité qui ont servi
de base à la Révolution soient preservés
- Discours de Raul Castro Ruz à la
clôture du VIIe Congrès du Parti -
La clôture du VIIe Congrès du Parti communiste de Cuba, 19
avril 2016.
Cher camarade Fidel,
Camarades,
Nous avons vécu des journées intenses
à ce VIIe Congrès qui touche à sa fin, et au
cours duquel nous avons adopté des accords d'une importance
stratégique pour le présent et l'avenir de la nation.
Le Congrès a approuvé le Rapport central
et diverses résolutions sur les principales questions
examinées, nous avons passé en revue l'exécution
des Orientations de la politique économique et sociale du Parti
et de la Révolution, et décidé de sa mise à
jour, exprimée en 274 orientations.
De même, nous avons débattu le rapport sur
l'exécution des Objectifs de la 1ère
Conférence nationale du Parti et adopté des
décisions pour continuer de renforcer son rôle en tant que
force dirigeante supérieure de la société et de
l'État, tel qu'il est consacré dans la Constitution de la
République.
Parallèlement, le Congrès a accueilli
favorablement les projets présentés sur la
Conceptualisation du Modèle économique et social à
l'horizon 2030, et, compte tenu de leur importance, il a
approuvé l'organisation d'un débat large et
démocratique sur ces documents programmatiques avec les
militants du Parti, de l'Union des jeunesses
communistes (UJC), les représentants des organisations de masse
et divers secteurs de la société. Nous espérons
conclure ce processus avant la fin de l'année en cours, de sorte
que le Comité central, faisant usage de la faculté qui
lui a été accordée par le Congrès, puisse
les approuver définitivement.
En raison de la grande complexité des projets
mentionnés, il s'avère nécessaire d'adopter toutes
les mesures requises dans l'intérêt d'assurer, en premier
lieu, leur compréhension, ce qui demande une rigoureuse
préparation préalable des personnes appelées
à conduire leurs discussions.
Dans une démarche de cette nature, il est
essentiel d'obtenir le soutien conscient de la grande majorité,
et pour ce faire il est indispensable d'écouter, de raisonner et
tenir compte des opinions des militants et du peuple en
général.
Il me semble convenable de rappeler que le processus de
mise à jour du modèle économique que nous avons
amorcé depuis le 6e Congrès n'est pas une
tâche d'un quinquennat ou deux. Le cap est déjà
fixé. Nous continuerons d'avancer d'un pas ferme, sans
précipitations, mais sans pauses, en ayant très
présent à l'esprit que le rythme
dépendra du consensus que nous serons capables de forger au sein
de notre société, et de la capacité d'organisation
que nous serons en mesure d'obtenir pour pouvoir introduire les
changements nécessaires sans précipitations, et, surtout,
sans improvisations, car elles ne nous conduiraient qu'à
l'échec.
La marche vers la mise à jour du modèle
et la construction d'un socialisme prospère, durable et
irréversible à Cuba exige que les principes de justice et
d'égalité qui ont servi de base à la
Révolution soient préservés.
Une Révolution des humbles, par les humbles et
pour les humbles, comme l'a définie le camarade Fidel, avec une
oeuvre sociale indéniable construite, ne trouvera jamais une
solution à ses problèmes dans le dos du peuple, ni avec
la restauration du capitalisme, qui impliquerait l'application de
thérapies de choc aux couches de la population les
moins favorisées et détruirait l'unité et la
confiance de la majorité de nos citoyens envers la
Révolution et le Parti. À Cuba, je tiens à le
répéter encore une fois, personne ne sera
abandonné à son sort.
Les accords de ce Congrès historique ne
resteront pas non plus dans les tiroirs, bien au contraire, nous devons
assurer leur mise en application avec ORDRE, DISCIPLINE ET RIGUEUR,
avec une vision d'avenir et beaucoup d'intentionnalité ; ce
à quoi contribuera le fait d'avoir ratifié la
décision selon laquelle l'évolution de la mise à
jour du modèle économique et du plan de l'économie
sera évaluée aux plénums du Comité central,
au moins deux fois par an, autant de jours et de fois qu'il le faudra.
De même, nous nous proposons de poursuivre
l'analyse de ces sujets aux sessions de notre Parlement, dont le
rôle dans l'approbation du cadre législatif associé
à ce processus restera décisif.
La matinée d'aujourd'hui a été
marquée par la présentation du nouveau Comité
central, du Secrétariat et du Bureau politique comme une
expression de continuité du processus graduel de
rénovation et de rajeunissement entamé par le 6e
Congrès.
Par l'inexorable loi de la vie, ce VIIe Congrès
sera le dernier dirigé par la
génération historique, qui remettra les bannières
de la Révolution et du Socialisme aux nouvelles pousses
(Applaudissements), sans le moindre signe de tristesse ou de
pessimisme, avec la fierté d'avoir accompli son devoir,
convaincue qu'elles sauront continuer le
chemin et accroître l'oeuvre révolutionnaire à
laquelle plusieurs générations de patriotes ont
consacré leurs meilleures énergies, voire sacrifié
leur vie depuis 1868, comme nous le rappelions dans le Rapport
central.
Le nouveau Comité central est constitué
de 142 membres, dont un peu plus des deux tiers sont nés
après le triomphe de la Révolution, et sa moyenne
d'âge a été réduite à 54,5 ans,
inférieure à 2011.
Par ailleurs, le Congrès a décidé
de reconduire à là direction du Parti un petit nombre de
vétérans de la génération historique,
d'âge élevé qui, en raison de leur long parcours
révolutionnaire, jouissent d'une autorité auprès
du peuple.
Comme nous l'avons expliqué dans le Rapport
central, les cinq prochaines années seront décisives pour
assurer le transfert graduel et ordonné des principales
responsabilités du pays aux nouvelles générations,
un processus d'une importance spéciale que nous espérons
exécuter et conclure avec la tenue du 8e Congrès
en 2021.
Il est impressionnant de constater que plus
de 98 % des membres du Comité central ont un niveau
universitaire.
La représentation des femmes s'est accrue et
s'élève à présent
à 44,37 %, tout comme celle des Noirs et des
métis, avec 35,92 %. Ce résultat est
supérieur à celui du Congrès
précédent, mais nous ne sommes pas satisfaits pour
autant ; il s'impose de faire en sorte que tous les dirigeants du
Parti, de l'État et du
gouvernement travaillent avec systématicité à la
création d'une réserve de remplaçants mûrs
et dotés d'expérience pour pouvoir assumer les
principales responsabilités de la nation, en juste rapport avec
la composition suivant la couleur de peau et le genre de la population
cubaine.
Les 55 nouveaux membres du Comité central
sont tous âgés de moins de 60 ans,
conformément à la limite d'âge fixée par ce
Congrès pour faire partie de cet organe supérieur du
Parti ; ceci, comme nous l'avons signalé, dans
l'intérêt de toujours garantir le constant rajeunissement
de sa Direction.
La limite d'âge de 60 ans nous a conduits
à exclure de la candidature des cadres précieux qui
occupent de hautes responsabilités au niveau du Parti, de
l'État et du gouvernement, et forts d'un parcours et de
capacités éprouvés pour faire partie de cet organe
supérieur.
Les normes fixant ces limites d'âge devront
être établies avec rationalité dans les documents
recteurs du Parti et des organisations de masse, et, sur
décision de l'Assemblée nationale, concerner
également les organismes de l'État et du gouvernement, de
sorte que les responsabilités ne pouvant être
confiées à des personnes âgées de plus
de 70 ans soient définies avec précision.
Dans le même temps, le Congrès a convenu
d'appliquer des dispositions plus souples qui permettront, durant cette
période de transfert des responsabilités, de disposer de
réserves en vue de la rénovation ultérieure du
Comité central sans avoir à attendre la tenue du 8e
Congrès.
J'estime en outre qu'il faut continuer de renforcer le
fonctionnement des divers organes collégiaux dont nous
disposons, aussi bien au niveau du Parti, qu'au niveau de l'État
et du gouvernement, de sorte que les principales décisions
soient toujours le fruit de l'analyse collective, sans exclure les
contradictions honnêtes et les opinions
divergentes.
Le Bureau politique est composé de 17
membres, dont cinq sont nouveaux : les camarades Miriam Nicado
Garcia, Teresa Amarelle Boué, Marta Ayala Avila, Ulises
Guillarte de Nacimiento et Roberto Morales Ojeda.
Ces promotions ne sont ni fortuites, ni
improvisées.
Dans le cas de la camarade Miriam Nicado, elle est
docteur ès sciences mathématiques et occupe depuis quatre
ans de rectrice de l'Université des sciences informatiques
(UCI). Auparavant, elle avait travaillé comme professeur
à l'Université centrale de Las Villas « Marta
Abreu ». Elle a été graduellement promue
à des responsabilités
plus élevées, jusqu'au poste de vice-rectrice. Elle a
fait six ans d'études en Union soviétique, dont un an
dans sa spécialité.
La camarade Teresa Amarelle est la Secrétaire
générale de la direction nationale de la
Fédération des femmes cubaines depuis 2012. Elle a
été professeur dans l'enseignement secondaire, avant de
se voir confier des fonctions professionnelles à l'Union des
jeunesses communistes, où elle a travaillé comme
deuxième et première secrétaire
du comité municipal de cette organisation dans la commune
d'Amancio Rodriguez. Elle est ensuite entrée au Parti dans cette
même municipalité, occupant les postes de première
secrétaire, avant d'être élue à ce
même poste au niveau de la province de Las Tunas.
La Dr ès sciences biologiques Marta Ayala -- je
crois que c'est la plus jeune, bien que les femmes n'aiment pas parler
de ces choses-là (Rires) -- a suivi un parcours ascendant au
Centre d'ingénierie génétique et de
biotechnologie, qui l'a amenée du poste de candidate à
ceux de chercheuse, chef de laboratoire et vice-directrice, avant sa
nomination, récemment, comme vice-directrice
générale de cet important centre scientifique, où
elle a effectué des recherches pour la mise au point d'un vaccin
pour le traitement du cancer. À l'heure actuelle, elle est
membre du Comité provincial du Parti à La Havane.
Pour sa part, le camarade Ulises Guillarte occupe
depuis 2013 le poste de Secrétaire général de
la Centrale des travailleurs de Cuba. Il a assumé
responsabilités en tant que dirigeant syndical à
Cienfuegos, et Secrétaire général du Syndicat de
la construction à La Havane. Il a ensuite travaillé aux
instances du Parti comme fonctionnaire
professionnel, et exercé les fonctions de responsable adjoint du
Département de l'industrie et des constructions du Comité
central, avant d'être promu Premier secrétaire du
Comité provincial à La Havane, et ensuite dans la
naissante et expérimentale province d'Artemisa.
Finalement, le camarade Roberto Morales a
été ministre de la Santé publique au cours des six
dernières années. Après avoir obtenu son
diplôme, il a travaillé comme médecin de
polyclinique dans la commune de Rodas, directeur de Santé
publique dans cette même municipalité, et plus tard dans
la province de Cienfuegos. Au Parti, il a été
fonctionnaire professionnel aux instances municipales et provinciales,
et Premier secrétaire à Cienfuegos, avant d'être
élu membre du Secrétariat du Comité central.
Les cinq nouveaux membres du Bureau politique sont eux
aussi âgés de moins de 60 ans, une preuve de ce que
pourra être toute notre direction, aux origines modestes, des
personnes qui ont travaillé à la base, qui ont
été des dirigeants politiques à différents
niveaux jusqu'à atteindre la plus haute direction avec une
expérience
remarquable et profonde (Applaudissements). Naturellement, ces
mêmes qualités sont présentes dans une grande
partie ou la majorité du reste du Bureau politique, bien qu'ils
n'aient pas fait l'objet d'un même transfert de
responsabilités, de façon méthodique, comme ceux
dont je vous ai parlé. Certains d'entre nous se sont
formés sans carrière,
mais par la force des choses (Applaudissements), et, comme vous pourrez
le constater, ils possèdent une riche feuille de route depuis la
base, en exerçant des professions dans lesquelles ils
s'étaient diplômés à l'université,
pas comme on le faisait souvent, lorsqu'on obtenait le diplôme
universitaire pour l'accrocher au mur, pour faire beau, et ne plus
jamais travailler dans la spécialité. Nous avons
corrigé ceci au dernier Congrès et je crois que cela a
donné de bons résultats. Il faut travailler à la
base, il ne peut y avoir de dirigeants préfabriqués.
Toute personne diplômée doit travailler au moins cinq ans
à la base dans la spécialité qui l'a conduite
à l'université, et, progressivement, selon ses
possibilités, être promue sans cesser d'étudier,
comme nous l'a toujours enseigné Fidel, très
spécialement aux militaires ; un militaire se doit
d'étudier pendant toute sa vie, tout comme un cadre
professionnel du Parti, un dirigeant de notre Parti, un dirigeant de
notre État, pour une raison ou une autre, où que ce soit,
et non pas vivre du
diplôme accroché au mur de son salon.
En ce qui me concerne, je vous remercie pour l'honneur
que représente le fait d'avoir été élu,
pour la deuxième fois, Premier secrétaire du
Comité central du Parti communiste cubain, avec la certitude que
ma principale mission est de défendre, préserver et
continuer de perfectionner le socialisme cubain, et de ne jamais
permettre un retour au
capitalisme (Applaudissements).
Dans le cadre des principales missions qui me sont
confiées, je consacrerai le temps nécessaire au processus
de réformes de la Constitution de la République -- un
sujet sur lequel nous avons avancé avec un groupe de camarades,
ou du moins échangé quelques opinions -- afin
d'introduire les modifications pertinentes à ces textes
juridiques en
vigueur depuis 40 ans, en accord avec les changements intervenus
à l'échelle internationale et les modifications
inhérentes au processus de mise à jour du modèle
économique et social que, bien entendu, nous devons d'abord
définir avant de l'inclure dans la nouvelle Constitution.
Le développement de l'économie nationale,
ainsi que la lutte pour la paix, l'unité et la fermeté
idéologique, constituent les principales missions du Parti
Ce concept ne doit pas rester comme une simple phrase,
il s'impose de le doter d'un contenu concret en actions et en mesures
permettant de transformer en réalité la vision d'une
nation souveraine, indépendante, socialiste,
démocratique, prospère et durable (Applaudissements).
Avant de conclure, au nom des participants à ce
Congrès et de tous les Cubains, je souhaite transmettre notre
soutien aux peuples frères du Tiers monde, et en particulier aux
peuples d'Amérique latine qui font face aux prétentions
de la droite et du capital transnational d'enterrer les acquis sociaux
obtenus pendant des décennies de lutte.
Nous réitérons la solidarité de
Cuba envers le peuple brésilien et la présidente
constitutionnelle Dilma Rousseff, qui fait face à un coup
d'État parlementaire, organisé par la droite oligarchique
et néolibérale, encouragée par
l'impérialisme contre les avancées politiques et
économiques des conquêtes sociales acquises durant les
gouvernements du
Parti des Travailleurs.
J'adresse mes salutations fraternelles aux partis
communistes et autres forces et partis politiques, mouvements sociaux
et classes ouvrières de la planète qui luttent contre
l'hégémonie impérialiste, résolus à
atteindre une justice sociale inclusive et convaincus qu'un monde
meilleur est possible.
Je confirme notre soutien au peuple équatorien,
au président Rafael Correa et au gouvernement de la
Révolution citoyenne dans ces douloureuses circonstances. Notre
équipe de sauveteurs et le renfort de personnel
médicalenvoyés dimanche se trouvent déjà
aux côtés des plus de 700 coopérants qui
prêtent leur service dans ce pays frère
auprès des personnes sinistrées.
Nous nous maintiendrons en communication avec les
autorités équatoriennes, prêts à augmenter
notre appui autant que possible.
Nous n'oublions pas qu'aujourd'hui, 19 avril, nous
commémorons le 55e anniversaire de la victoire sur
l'invasion mercenaire à Playa Giron, sous la direction directe
sur le théâtre des opérations du leader de la
Révolution cubaine, le camarade Fidel Castro Ruz
(Applaudissements prolongés), qui a suivi tout le
déroulement de cet
événement.
Nous rendons un hommage mérité aux
combattants tombés lors de cette geste historique, de même
qu'à tous ceux qui ont offert leur vie en défense de la
Patrie, de la Révolution et du socialisme.
Peu de jours nous séparent du 1er Mai,
Journée internationale des travailleurs, une occasion qui
permettra de démontrer au monde, par l'enthousiasme et la
participation massive des compatriotes d'un bout à l'autre du
pays, l'unité et le soutien aux accords adoptés par ce
Congrès et à la vois socialiste et indépendante de
la Patrie.
Pour conclure, nous voulons remercier de tout coeur le
camarade Fidel pour l'effort qu'il a réalisé et la
satisfaction avec laquelle il a lu ses brillantes paroles devant nous.
Je vous remercie tous (Ovations)
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Marxiste-Léniniste
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