Numéro 70 - 19 mai 2016
Opposons-nous tous au coup
d'État au Brésil!
La présidente brésilienne
appelle
à la mobilisation pour renverser
le coup d'État
contre le peuple
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Grande manifestation contre le coup d'État, à Sao Paulo,
le 12 mai 2016 (Vermelho)
Opposons-nous
tous
au
coup d'État au Brésil!
• La présidente brésilienne
appelle à la mobilisation pour renverser le coup d'État
contre le peuple
• Les forces populaires et les organisations
politiques se mobilisent contre le coup d'État
• Condamnation internationale
• L'humanité contre le coup
d'État au Brésil - Le réseau en
défense de l'humanité
Opposons-nous tous au coup d'État
au Brésil!
La présidente brésilienne appelle
à la mobilisation pour renverser le coup d'État contre le
peuple
La présidente brésilienne Dilma Rousseff
a annoncé le 12 mai la dissolution de son gouvernement
après la tenue du vote par les forces
contre-révolutionnaires la veille au Sénat
brésilien pour la soumettre à un procès frauduleux
de destitution. Peu après, le Sénat brésilien a
nommé comme président Michel Temer, l'ancien
vice-président
néolibéral du Parti du mouvement démocratique
brésilien (PMDB), un des chefs de file du coup d'État.
Temer, comme d'autres comme lui qui sont derrière le coup
d'État, font l'objet d'une enquête pour des
allégations sérieuses de corruption et de malversations
financières. Temer et d'autres dirigeants du PMDB ont
déjà annoncé leur intention de
mettre en oeuvre d'importantes compressions dans les programmes
sociaux. [1]
S'adressant à des milliers de Brésiliens
qui s'étaient rassemblés devant le palais
présidentiel en appui au gouvernement du Parti des travailleurs,
Dilma a appelé tout le peuple à rester mobilisé.
« C'est un combat que nous allons gagner. Cela dépend de
nous tous. Montrons au monde entier les millions de personnes qui
défendent la démocratie
dans notre pays », a-t-elle dit.
Le 12 mai, des manifestations de masse ont eu lieu
dans tout le Brésil appelant à l'arrestation de Eduardo
Cunha, l'ancien président de la chambre basse du Congrès,
qui a dirigé la procédure de destitution contre la
présidente, et à l'éviction du chef du putsch,
Michel Temer. Guilherme Boulos, coordinateur national du Mouvement des
travailleurs sans-abri a dit que les Brésiliens sont dans un
état de mobilisation permanente pour défaire le coup
d'État.
La session du 11 mai du Sénat a duré
près de 24 heures au milieu des manifestations de masse
à travers le Brésil et dans le monde en appui à
Rousseff et au gouvernement brésilien. Des vigiles de nuit ont
été organisées et les manifestations ont
continué durant la matinée du 12 mai. Selon le cadre
établi par le «
procès », la présidente doit quitter le
pouvoir pour une période de 180 jours.
La base frauduleuse du geste de destitution de Rousseff
a également été exposée le 11 mai,
lorsque le procureur général du Brésil José
Eduardo Cardozo s'est adressé au Sénat. Il a
déclaré que la présidente Rousseff n'a
été inculpée d'aucun crime et qu'aucune
allégation sérieuse ne pèse contre elle et que le
soi-disant processus de
destitution ne repose pas sur la légalité
constitutionnelle. Cardozo a dit qu'on fait face à un coup
d'État et non à un processus juridique valide. Il a fait
référence à ceux qui ont été
injustement accusés et persécutés sous la
dictature de 1964, « Je serai du bon côté de
l'histoire parce que j'ai défendu la Constitution »,
a-t-il dit.
Une manifestation de femmes devant le Sénat
pour protester contre le coup d'État,
le 11 mai 2016 (Vermelho)
Les forces populaires et les organisations politiques
se mobilisent contre le coup d'État
Manifestants à Sao Paolo le 12 mai revendiquant
l'éviction de Temer,
le
dirigeant du coup (Xinhua)
Les forces populaires et les organisations politiques du
Brésil ont déclaré que peu importe que le coup et
la dictature qui est mise au pouvoir se prétendent
légaux, elles vont continuer de lutter à la
défense de leurs gains et pour renverser le coup. Le peuple du
Canada et du Québec se joint au peuple brésilien et dit
non à un autre coup appuyé
par les États-Unis et à la dictature au Brésil. Le
Parti communiste du Canada (marxiste-léniniste) s'engage
à mettre ses ressources au service de la lutte que mène
le peuple combattant du Brésil en ce moment.
La camarade Luciana Santos, la présidente
nationale du Parti communiste du Brésil (PCdoB) a émis
une déclaration le 12 mai appelant les Brésiliens
à lutter pour la démocratie et à défaire le
coup fomenté par le Sénat. Le PCdoB est un des membres du
Front populaire brésilien et il détient dix sièges
à la Chambre des députés du Brésil
de même qu'un siège au Sénat. Sous le gouvernement
légitime du Brésil, son député Aldo Rebelo
a servi de ministre de la Défense.
Luciana Santos a souligné que le Brésil
vivait maintenant une période de tension et d'incertitude. Elle
a dit que la présidente Rousseff avait été
élue par plus de 54 millions d'électeurs et que la
situation est caractérisée par une confrontation entre
deux blocs, un qui possède un mandat légitime et un autre
qui est entaché d'illégalité et a
été mis au pouvoir par un coup. La présidente du
PCdoB a appelé à aborder avec énergie la nouvelle
étape de lutte contre le coup et a appelé le Front
populaire du Brésil à déployer toutes ses forces
et à se mobiliser avec enthousiasme pour défaire le coup.
« Pendant les développements
réactionnaires qui ont mené au coup, la première
femme à accéder au poste de présidente du
Brésil a fait face à beaucoup de haine,
d'intolérance et de préjugés. Face à cette
agression et quand la démocratie a été mise en
péril, la présidente Dilma a lutté sans
relâche et a fait preuve de courage politique. Elle se
placera maintenant à la tête de la mobilisation populaire
pour préserver la démocratie, défaire le coup et
défendre les succès réalisés pendant la
période des gouvernements Lula et Dilma », a dit
Santos.
Elle a réitéré la proposition du
PCdoB à l'effet de tenir un référendum sur des
élections présidentielles directes. « Nous sommes
convaincus que c'est le peuple brésilien, sur la base de sa
souveraineté, qui doit décider de la meilleure voie
à suivre pour que le pays surmonte cette crise et
rétablisse la démocratie. »
Santos a lancé un appel aux forces
démocratiques et populaires, aux institutions qui appuient la
démocratie, telles les universités, les juristes, les
procureurs, les intellectuels, les artistes et d'autres aussi :
« À partir de maintenant, le défi est lancé
à tous d'intensifier la mobilisation de notre peuple et des
larges sections de la société pour
défaire le coup du Sénat
fédéral. »
Le président national du Parti des travailleurs
du Brésil (PT), le camarade Rui Falcão, a émis un
communiqué suite à la décision du Sénat
brésilien de procéder au processus de destitution de la
présidente Dilma Roussef. Le PT fait aussi partie du Front
populaire et est le parti de la présidente Rousseff et de
l'ancien président du Brésil, Luiz
Inácio Lula da Silva. Le PT détient 57 sièges
à la Chambre des députés et 11 au
Sénat. Avant le coup, les législateurs du PT
détenaient le plus grand nombre de sièges au cabinet
gouvernemental où siégeaient aussi des membres du PMDB
qui appuie le coup et six autres partis.
Le président national du Parti des travailleurs
y écrit :
« L'adoption du processus de destitution de la
présidente Dilma Rousseff, approuvé par le sénat
fédéral, est une continuation du coup contre la
démocratie et la constitution.
« Une fois de plus dans l'histoire du
Brésil les élites ont bafoué une décision
du peuple, se préparant ainsi à imposer un gouvernement
illégitime.
« Le pays est attaqué par les pires
représentants des oligarchies du pouvoir, par les médias
monopolisés et la ploutocratie. Battus aux urnes, ils ont
recours à une farce institutionnelle pour renverser une
présidente qui a été élue par la
majorité du peuple et qui n'a commis aucun crime.
« La réponse au revers encaissé
le 11 mai, aux mains des forces de l'infamie, de la trahison et de
l'organisation de coups, sera de lutter avec une énergie
renouvelée pour le rétablissement de la constitution et
l'acquittement de la présidente Dilma Rousseff lors du prochain
contrôle judiciaire.
« Le Parti des travailleurs, coude à coude
avec les autres membres du Front populaire du Brésil et du Front
du peuple sans peur et avec toutes les forces démocratiques,
poursuivra sa mobilisation dans les rues et au sein des institutions
nationales.
« Nous sommes confiants que les travailleurs des
régions rurales et des villes, les intellectuels progressistes,
les jeunes et les femmes continueront d'assumer leur rôle
dirigeant dans la lutte pour la légalité.
« Nous allons répandre la contestation de
l'usurpation aux quatre coins de ce pays.
« Notre mobilisation, pluraliste et unitaire,
représente beaucoup plus qu'un appui au gouvernement
dirigé par notre parti. Par-dessus tout, nous défendons
l'ordre démocratique et nous rejetons le programme des
organisateurs du coup, qui se préparent à réduire
les salaires, à renverser la politique d'augmentation du salaire
minimum, à attaquer
les droits des retraités, à annuler les fonds
adoptés en vertu de la constitution et destinés à
la santé et à l'éducation. En somme, leur
programme est rétrograde, antipopulaire et antinational.
« Nous lutterons sans relâche
jusqu'à ce que la présidente de tous les
Brésiliens, élue en vertu d'élections libres et
directes, est de retour à la tête de l'État,
puisque c'est là la volonté souveraine et
constitutionnelle du peuple brésilien.
« Non au coup ! Temer
dehors !
« Nous reviendrons ! »
Condamnation internationale
Le 12 mai, à Sao Paulo
(Xinhua)
Le 12 mai, des
dirigeants mondiaux et des institutions régionales ont
émis des déclarations en appui au gouvernement
légitime du Brésil et condamné le coup
d'État fomenté le 11 mai contre la présidente
Dilma Rousseff.
ALBA-TCP
L'Alliance bolivarienne pour les peuples de notre
Amérique-Traité de commerce entre les peuples (ALBA-TCP)
a publié le 12 mai un communiqué spécial
exprimant le rejet de ses pays membres - Antigua-et-Barbuda, Bolivie,
Cuba, la Dominique, l'Équateur, la Grenade, le Nicaragua,
Saint-Kitts-et-Nevis, Sainte-Lucie,
Saint-Vincent-et-les Grenadines et le Venezuela - du coup d'État
au Brésil. On lit dans le communiqué :
« Les secteurs oligarchiques, avec le soutien des
intérêts impérialistes, des sociétés
transnationales et des groupes de médias, ont l'intention de
restaurer le néolibéralisme au Brésil et dans
d'autres pays de notre région, cherchent à aligner la
politique étrangère brésilienne avec les
intérêts impériaux et à démanteler
les programmes sociaux des
gouvernements PT, qui ont largement bénéficié
à des millions de citoyens brésiliens, comme jamais
auparavant dans l'histoire de cette nation-soeur, dans des domaines
tels que l'alimentation, la santé, le logement,
l'éducation et la sécurité sociale.
« L'attaque contre la volonté de millions
de Brésiliens exprimée aux urnes, est une nouvelle
expression de la contre-offensive réactionnaire visant à
renverser les gouvernements qui ont favorisé les plus
nécessiteux, laquelle, si elle était menée
à terme, menacerait la démocratie, la paix et la
stabilité au Brésil et dans notre région, ainsi
que la
validité de la Proclamation de l'Amérique latine et des
Caraïbes comme une zone de paix adoptée par les chefs
d'État et de gouvernement lors du deuxième Sommet de la
Communauté d'États latino-américains et
caraïbes (CELAC) tenu à la Havane en 2014.
« Nous, les pays membres de l'ALBA-TCP, exprimons
notre solidarité résolue avec la présidente Dilma
Rousseff et le chef du Parti des travailleurs, Luiz Inácio Lula
Da Silva, également victime de harcèlement par des agents
de la droite. Nous réitérons notre soutien au peuple
brésilien courageux, qui est descendu dans les rues pour rejeter
cette action abominable. »
UNASUR
Ernesto Samper, secrétaire général
de l'Union des nations sud-américaines, a déclaré
à TeleSUR que Dilma Rousseff demeure « la dirigeante
légitime » du peuple brésilien et conserve la
« légitimité démocratique » qui
lui a conférée sa réélection en 2014.
« Ce qui est arrivé au Brésil est
qu'une majorité politique parlementaire conteste la
majorité des citoyens qui se sont exprimés d'une
manière claire en faveur de Rousseff », a
déclaré Samper en se référant à la
réélection en 2014 de la présidente Rousseff.
Cuba
Une déclaration du gouvernement
révolutionnaire de Cuba publiée le 12 mai par le
ministère des Relations extérieures se lit ainsi :
« Le gouvernement révolutionnaire de la
République de Cuba a dénoncé à plusieurs
reprises le coup d'État parlementaire judiciaire,
déguisé sous la légalité, qui se
développe au Brésil depuis des mois. La majorité
des sénateurs brésiliens ont décidé de
poursuivre le processus de mise en accusation de la présidente
légitimement élue du Brésil,
Dilma Rousseff, et avec cela l'ont « provisoirement »
démise de ses fonctions pour une période de 180
jours, au cours de laquelle le Sénat doit décider, par un
vote à la majorité des deux tiers de ses membres, de la
destituer définitivement.
« C'est en réalité une ruse
montée par les secteurs de l'oligarchie du pays, soutenue par le
conglomérat de médias réactionnaires et de
l'impérialisme, dans le but de renverser le projet politique du
Parti des travailleurs, de renverser le gouvernement légitime et
d'usurper le pouvoir qu'ils ont été incapables de gagner
aux urnes.
« Ce qui est arrivé au Brésil fait
partie de la contre-offensive réactionnaire lancée par
l'impérialisme et l'oligarchie contre les gouvernements
révolutionnaires et progressistes en Amérique latine et
dans les Caraïbes, qui menace la paix et la stabilité des
nations, viole l'esprit et la lettre de la Proclamation de
l'Amérique latine et des Caraïbes
comme une zone de paix, signée par les chefs d'État et de
gouvernement de la région au cours du deuxième sommet de
la CELAC tenu en janvier 2014 à la Havane.
« En tant que président du Conseil
d'État et des ministres, le général d'armée
Raul Castro Ruz, a déclaré lors de la clôture de
la 6e période des sessions ordinaires de l'Assemblée
nationale du Pouvoir populaire, le 29 décembre dernier, que
« l'histoire a démontré que lorsque la droite prend
le pouvoir au gouvernement, elle
n'hésite pas à démanteler les politiques sociales,
à fournir des avantages aux riches, à rétablir le
néolibéralisme et à appliquer la thérapie
de choc contre les travailleurs, les femmes et les jeunes ».
« Le peuple brésilien, les forces
politiques de gauche et les mouvements sociaux combatifs de cette
nation rejettent ce coup, et avec Lula et Dilma à la tête,
vont s'opposer à toute tentative de démanteler les
importants programmes sociaux développés par les
gouvernements du Parti des travailleurs, comme ' Bolsa Familia ', '
Más Médicos ', '
Mi Casa-Mi Vida ' et ' Hambre Cero ' qui ont changé la vie de
dizaines de millions de personnes dans ce pays.
« Dilma, Lula, le Parti des travailleurs et le
peuple du Brésil peuvent compter et pourront toujours compter
sur la solidarité absolue de Cuba. »
Venezuela
Le ministère des Affaires
étrangères de la République bolivarienne du
Venezuela a publié une déclaration le 12 mai
condamnant le coup d'État. On y lit notamment :
« La présidente légitime, Dilma
Rousseff, la première femme élue chef d'État au
Brésil, fait face à une attaque motivée par la
vengeance qui anime les forces qui ont perdu les élections et
sont incapables d'atteindre le pouvoir politique par d'autres moyens
que la force.
« La République bolivarienne du Venezuela
reconnaît l'héritage moral, la dignité et la
capacité à combattre de la présidente Dilma
Rousseff qui a démontré par son exemple et sa vocation
humaniste qu'elle est une garantie pour la démocratie, les
programmes sociaux du peuple brésilien et l'unité
sud-américaine.
« La République bolivarienne du Venezuela
estime que le coup d'État qui se développe a
été fomenté à partir du moment de
l'élection de la présidente Dilma Rousseff, à
travers la mise en oeuvre d'actions liées à un coup
monté sournoisement, comme le sabotage, la désinformation
et les mensonges, au point même d'essayer d'empêcher la
tenue d'événements sportifs brésiliens de grande
importance mondiale, dans le but de discréditer le gouvernement
et ses autorités.
« La République bolivarienne du Venezuela
ne doute pas un instant que toutes ces actions font partie de l'assaut
oligarchique et impérial contre les processus populaires de
gauche progressistes dans le seul but de réimposer des
modèles néolibéraux d'exclusion sociale et de
spoliation de notre richesse naturelle qui ont causé
pauvreté et retard à
notre peuple et ainsi mettre fin aux modèles de
démocratisation.
Une manifestation a eu lieu à Caracas, la
capitale du
Venezuela, à 14h00 le 12 mai, en appui au gouvernement
légitime du Brésil.
Équateur
Le 12 mai, le ministère des Affaires
extérieures de l'Équateur a publié une
déclaration gouvernementale dans laquelle il exprime sa profonde
préoccupation face aux développements survenus au
Brésil. La déclaration a réitéré
« le fort soutien au peuple du Brésil et au gouvernement
constitutionnel de la présidente Rousseff qui détient
légitimement le mandat du peuple exprimé lors des
dernières élections démocratiques ... »
« Face à la menace d'un changement
sérieux de l'ordre constitutionnel, aux conséquences
profondes pour toute la région, l'Équateur fait appel au
plein exercice et à la préservation des institutions et
des valeurs démocratiques qui les soutiennent, de même que
des principes énoncés dans le traité instituant
l'UNASUR, comme éléments
essentiels pour parvenir à la paix, la justice et
l'intégration des peuples d'Amérique latine. »
Bolivie
Evo Morales, le président de la Bolivie, a
publié le 12 mai une déclaration décrivant la
suspension de la présidente Rousseff comme un « coup
d'État parlementaire et judiciaire ». Morales a
déclaré : « Nous condamnons cette attaque
contre la démocratie et la stabilité économique au
Brésil et dans la région. »
Parlant à la télévision le
même jour, Morales a exprimé sa solidarité avec
Dilma et a dit : « Avant, c'était des coups
d'État militaires, maintenant ils effectuent des coups
judiciaires par le biais des congrès contre les
présidents anti-impérialistes. »
Nicaragua
Le président nicaraguayen Daniel Ortega et sa
femme, la poète Rosario Murillo, ont envoyé une lettre
à la présidente brésilienne Dilma Rousseff et
à son mentor politique Luiz Inacio Lula da Silva, exprimant leur
solidarité.
« Nous avons suivi avec indignation et avons
rejeté le processus honteux et anti-démocratique qui a
éclipsé le sérieux et la force des institutions au
Brésil, où la lutte et la force du Parti des travailleurs
ont été et demeurent essentielles à la garantie de
la liberté et de la justice .
« Nous ne sommes pas surpris par les arguments et
les jeux politiques utilisés par la droite ; comme
toujours, ils tentent d'affaiblir ou de décapiter les processus
populaires qui libèrent le peuple de la pauvreté et
transforment la culture oppressive », lit-on dans la lettre.
« Dilma, camarade ... Lula, frère,
camarade, nous sommes avec vous ... unis dans ce combat et ce travail
pour avancer vers l'avenir ... »
« Le peuple uni ne sera jamais
vaincu ! »
L'humanité contre le coup d'État au
Brésil
Le réseau en défense de
l'humanité (REDH)
Les soussignés, des intellectuels, des
artistes, des écrivains et des chercheurs de partout dans le
monde dénoncent le coup d'État en cours au Brésil
et sont solidaires avec la présidente Dilma Rousseff qui a
été élue par 54 millions de Brésiliens
il y a seulement un an et demi.
Il ne s'agit pas d'un procès « politique
traditionnel » , comme le prétend Grupo Globo [un
monopole médiatique]. Michel Temer, le visage public du coup
d'État, a déjà exprimé ses intentions
d'amener le secteur bancaire privé dans la sphère
publique et de travailler en particulier à une politique sociale
d'austérité pour les 5 % les plus pauvres du
pays, ce qui voudrait
dire exclure 36 millions de personnes de Bolsa Familia [programme
social]. De plus, Temer a l'intention de rechercher des accords avec
les États-Unis et l'Union européenne « avec ou sans
le Mercosur ». Bref, il veut un gouvernement pour
l'élite de son pays détaché de la majorité
et effacer à jamais l'expérience que le pays a connue
sous le gouvernement du Parti des travailleurs.
Temer se voit lui-même comme le « nouveau
Macri « du Brésil, prenant le nouveau gouvernement de
l'Argentine comme modèle et avançant vers un
démantèlement de l'État rarement vu en Argentine.
Il n'est pas surprenant alors que le Ministère des Affaires
étrangères de ce pays voisin ait soutenu sans vergogne le
coup d'État au Brésil sous
prétexte d'appuyer ses institutions. Compte tenu de tout ce que
les organisateurs du coup ont exprimé et de leurs liens avec les
grandes entreprises, nous considérons le coup d'État du
Président de facto Michel Temer illégitime et
illégal. Il a prouvé il y a longtemps qu'il est un
politicien corrompu qui prend ses ordres des sections les plus
sombres de l'oligarchie prédatrice de ce pays.
Nous faisons appel à l'UNASUR d'appliquer le
protocole établi affirmant un engagement envers la
démocratie, qui a été adopté par tous les
pays de l'organisation, qui pourrait mettre un frein à la
rupture du lien démocratique au Brésil. Nous demandons
également que les présidents et les gouvernements du
monde ne reconnaissent pas Temer
et exigent le retour de la présidente légitimement
élue Dilma Rousseff. Ils devraient également mettre fin
à la crise politique en appelant à une élection
présidentielle immédiate, sous l'égide de la
présidente, afin que le peuple Brésilien puisse à
nouveau s'exprimer par des moyens démocratiques et non par un
coup d'État imposé par un Congrès
douteux et corrompu.
Não vai ter golpe !
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