Numéro 67 - 15 mai 2016
68e anniversaire de la Nakba
Le peuple palestinien lutte pour
son droit de retour
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Tous en appui à la juste lutte du
peuple palestinien!
Affirmons le droit de retour!
Une Marche du
Retour, sur les terres du village détruit de Hadatha,
près
de Tiberias, le 23 avril 2015, commémore la Nakba
(la catastrophe). (Activestills)
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68e anniversaire de la
Nakba
• Le peuple palestinien lutte pour son droit de
retour
• Des appels à l'affirmation du droit de
retour pour marquer la Nakba
• Israël intensifie l'annexion, la
répression et l'impunité
• Nakba 68: une catastrophe née de la
discrimination et de l'impunité
- Le Conseil des organisations palestiniennes de
défense des droits humains
68e anniversaire de la Nakba
Le peuple palestinien lutte pour son droit de retour
Le 15 mai 2016 est le 68e anniversaire
de la Nakba [1] qui marque le
début de l'expulsion forcée et de l'exil de leurs terres
de 750 000 Palestiniens par les milices sionistes. Le
résultat immédiat a été le vol et
l'annexion par l'État sioniste de près
de 4 244 776 acres de terres bien que l'État
sioniste n'existait officiellement que depuis quatre jours.
En 1949, cet État occupait 78 % des terres
palestiniennes. Entre 1948 et 1950, plus de 500 villes
et villages palestiniens ont été détruits ou
repeuplés de façon systématique. Aujourd'hui, plus
de la moitié des 11,5 millions de Palestiniens sont des
réfugiés de la Nakba et du déplacement et du
génocide qui en ont résulté.
Le 15 mai, le peuple
palestinien, auquel se joignent les peuples de tous les pays,
commémore solennellement la terreur et la souffrance qui
continuent de lui être infligées et affirment son droit
de retour. La résistance du peuple palestinien va se poursuivre
jusqu'à ce que son droit de retourner dans sa patrie et son
droit d'être soient
garantis. Les plus de 7 millions de réfugiés
palestiniens, ne faisant qu'un avec le peuple qui vit sous l'occupation
sioniste à l'intérieur et à l'extérieur
d'Israël, s'engagent à retourner dans leur pays et à
y édifier une nation qui ne connaîtra plus l'humiliation,
le racisme, le génocide et les châtiments sans fin qu'elle
a dû affronter au cours
des 68 ans d'occupation et de terrorisme d'État. Les
peuples du monde doivent affirmer avec une vigueur renouvelée
que la plus grande injustice qui doit être réparée
aujourd'hui est celle de l'occupation sioniste de la Palestine et de
tous les crimes atroces qui ont été
perpétrés depuis les premiers jours de l'occupation.
Le droit de retour est fondé sur le droit
international. Selon la Déclaration universelle des droits
de l'homme : « Toute personne a le droit de quitter tout
pays, y compris le sien, et de revenir dans son pays. » La Convention
internationale
sur
l'élimination
de toute forme de
discrimination raciale affirme ce droit en insistant
sur le fait qu'il ne peut être nié sur la base de «
la race, la couleur, ou de l'origine nationale ou
ethnique ». La Quatrième Convention de Genève
affirme que les personnes évacuées par une puissance
occupante au cours d'un conflit armé doivent être
retournées à leurs maisons dès la fin des
hostilités. Le Pacte international relatif aux
droits civils et politiques affirme : « Nul ne peut
être arbitrairement privé du droit d'entrer dans son
propre pays. » Dans la résolution 194 de
l'Assemblée générale de l'ONU adoptée
le 11 décembre 1948, il est déclaré
qu'il faut permettre aux réfugiés palestiniens «
qui le désirent, de rentrer dans leurs foyers le
plus tôt possible et de vivre en paix avec leurs
voisins ». La résolution 194 a été
réaffirmée par l'Assemblée générale
de l'ONU plus de 110 fois depuis son adoption initiale. La
résolution 3236 de l'Assemblée
générale de l'ONU adoptée en 1974 affirme
pour sa part « le droit inaliénable des Palestiniens de
retourner
dans leurs foyers et vers leurs biens d'où ils ont
été déplacés et
déracinés » et demande leur retour.
Soixante-huit ans plus tard,
l'occupation
sioniste de la Palestine et l'exil continu de millions de Palestiniens
demeurent illégitimes. Dénuées de
légitimité, l'oppression et la dépossession du
peuple palestinien reposent sur l'impérialisme américain
et son diktat de la raison du plus fort et sur d'autres pays, dont le
Canada, qui font partie du système
impérialiste d'États. À cet égard, le droit
de retour du peuple palestinien et son droit de développer son
projet d'édification nationale sont frappés
d'anathème par les impérialistes américains qui
ont besoin que l'État sioniste maintienne son occupation pour
mener des activités de subversion contre les peuples de Syrie,
du Liban, de l'Irak, de la
Jordanie et de toute l'Asie de l'Ouest et de l'Afrique du Nord.
Le peuple palestinien et la jeunesse palestinienne
partout dans le monde veulent retourner dans leur patrie. Ils veulent
retourner à l'endroit d'où leurs parents et leurs
grands-parents ont été brutalement expulsés et se
bâtir un avenir radieux. Les Palestiniens brûlent du
désir de voir leur pays libéré de l'occupation
brutale qui continue de semer la
mort dans des conditions d'impunité. Ils luttent à tous
les jours pour que cela devienne une réalité. Le peuple
palestinien rejette aujourd'hui toutes les vieilles équations
qui voudraient qu'ils concilient avec l'occupation et qu'ils renoncent
à leur droit d'être. En ce jour de la Nakba 2016, le
Parti communiste du Canada (marxiste-léniniste)
salue le peuple palestinien et sa lutte résolue pleine de
sacrifices et appelle le peuple canadien à intensifier son
travail pour mettre fin au règne d'occupation brutal qui
pèse sur le peuple palestinien à Gaza et en Cisjordanie
et faire en sorte que son droit de retour soit affirmé.
Notes
1. « Al-Nakba »
signifie « catastrophe », «
désastre » ou « cataclysme ».
Des appels à l'affirmation du droit de retour
pour marquer la Nakba
Marche du retour dans le Néguev le 12 mai 2016
Le 15 mai, en Palestine et partout dans le monde,
des millions de personnes participent aux événements pour
commémorer le 68e anniversaire de la Nakba. Des centaines
de milliers de Palestiniens organisent des marches en Cisjordanie et
dans la bande de Gaza le jour de la Nakba.
La 19e Marche annuelle du Retour a ouvert les
activités en Palestine le 12 mai. Cette année la
marche s'est tenue près des villages bédouins du
Néguev (Naqab), une région désertique
occupée par Israël depuis 1948. Des milliers de
Palestiniens, arborant leur drapeau national et des bannières
ont traversé le Néguev pour
exiger la reconnaissance du droit de retour des réfugiés
palestiniens et des Palestiniens déplacés de leur village
à l'intérieur d'Israël.
À chaque année, le départ de la
Marche du Retour a lieu sur le site d'un village palestinien qui fut
détruit par les forces israéliennes en 1948. Cette
année le point de départ de la marche - le village
détruit de Wadi Zubala - et le trajet à proximité
de la ville de Rahat ont servi à souligner la destruction
continue par Israël des villages
bédouins palestiniens dans tout le Néguev. Les forces
israéliennes ont entrepris une vague de démolitions
contre les quelque 160 000 Bédouins vivant dans des
villages non reconnus par l'État d'Israël.
Cette année, ont participé à
l'évènement des Palestiniens de la région, des
activistes, des militants à la défense des droits, des
membres de la Knesset ( le parlement israélien) et des
dirigeants du Haut Comité arabe. Les participants ont
observé une minute de silence à la mémoire des
Palestiniens tués ou déplacés en 1948 et ont
affirmé
leur intention de préserver les terres bédouines du
Néguev et de continuer de défendre le droit de retour.
Ayman Odeh, un membre de la Knesset et dirigeant de la
Liste unifiée de députés arabes, a parlé de
l'importance particulière de cette marche en raison du fait que
les résidents qui ont été déplacés
du village de Wadi Zubala en 1948 avaient fui vers les villages
bédouins non reconnus d'Atir et d'Umm- al-Hiran, deux villages
qui doivent
maintenant être démolis pour faire de la place pour les
colons sionistes.
Odeh a qualifié ces démolitions
imminentes de « continuation de la Nakba » et a dit
qu' « il ne s'agit pas d'un problème du passé mais
d'un problème important pour l'avenir ». «
C'est seulement en reconnaissant la Nakba et en oeuvrant à
réparer cette injustice que nous pourrons garantir une paix
juste et réaliser une véritable
réconciliation entre les deux peuples », a-t-il dit.
Mohammad Barakeh, un ancien membre de la Knesset et le
dirigeant du Haut Comité arabe, a dit dans ses remarques de
conclusion : « Le mouvement sioniste souhaite que les
adultes meurent jeunes et que les jeunes oublient, mais nous comptons
transmettre la mémoire (de la Nakba) de génération
en génération. »
« Nous sommes rassemblés ici au
Néguev pour commémorer une période presque
oubliée, lorsque de 600 à 700 000
Palestiniens ont été expulsés vers le Sinaï
et la Jordanie en 1948. Certains ont oublié les crimes de
déplacement de populations commis dans le Néguev. Nous
sommes ici aujourd'hui pour maintenir vivante
la mémoire de notre sang et du sang de notre peuple dans le
Néguev, pour rappeler le droit de retour au Néguev et le
droit de retour de notre peuple (vers ses terres) partout. »
Israël intensifie l'annexion,
la répression et l'impunité
En cette 68e année de la Nakba, les crimes
de l'occupation israélienne prennent toujours plus d'ampleur, et
cela comprend la poursuite de l'annexion de terres palestiniennes, une
répression brutale et violente des Palestiniens et
l'impunité des forces israéliennes.
En mars, les autorités israéliennes ont
annoncé deux grands projets d'annexion en Cisjordanie, pour un
total d'environ 1000 acres. Le 21 mars Israël a
avisé les résidents palestiniens de trois villages,
al-Sawiya, al-Lubban al-Sharqiya et Qaryout, que leurs terres sera
déclarées « terres d'État » et
intégrées à une colonie de
peuplement israélienne. Une semaine auparavant, des terres
longeant le corridor entre Jérusalem et la mer Morte ont
été saisies pour servir à l'industrie touristique
israélienne. Ces annexions ont pour effet d'isoler encore plus
Jérusalem-Est du reste de la Cisjordanie occupée et de
diviser la Cisjordanie entre le nord et le sud.
Des terres expropriées à titre de « terres
d'État » en mars 2016.
Cliquer sur l'image pour agrandir.
Le 23 avril, les autorités
israéliennes ont livré des avis aux résidents du
village palestinien Jalud, dans le nord de la Cisjordanie
occupée, à l'effet que 1250 autres acres de terres
allaient être annexées aux colonies de peuplement
illégales dans la région. Elles seront sans doute
également déclarées « terres
d'État », ce qui
signifie qu'elles seront sous le contrôle de l'armée
israélienne. Les agences de nouvelles rapportent que la raison
officielle donnée pour la confiscation des terres aurait
à voir avec la « sécurité ».
Ghassan Daghlas, un représentant de l'Autorité
palestinienne, a dit aux journalistes que la «
sécurité » est invoquée pour cacher le
vol des
terres pour la construction de colonies de peuplement. Il y a
présentement plus de 230 colonies illégales en
Cisjordanie et à Jérusalem-Est, bâties depuis
l'occupation illégale de 1967.
Le 6 mai, la Commission palestinienne des
détenus et ex-détenus a annoncé qu'Israël
avait arrêté 5677 Palestiniens depuis
octobre 2015. Durant cette même période, 210
Palestiniens ont été tués par les forces
israéliennes. Abdoul-Nasser Ferwana, président de la
commission, a accusé les autorités israéliennes de
répandre la terreur et la panique parmi les Palestiniens en
utilisant la force pour faire des arrestations au quotidien. Il a aussi
dénoncé la torture physique et mentale des prisonniers
par les forces israéliennes.
Plus de 7000 Palestiniens sont
présentement détenus dans quelque 17 prisons
israéliennes et bon nombre d'entre eux font l'objet d'une
prétendue « détention administrative ».
La détention administrative est utilisée pour emprisonner
des Palestiniens sans procès ni accusation pour une
période allant jusqu'à six mois, laquelle
peut être prolongée indéfiniment. Depuis
août 2015, Israël a accru les tensions dans les
territoires occupés en imposant des restrictions à
l'entrée de fidèles dans le complexe de la mosquée
Al-Aqsa à Jérusalem Est.
De récents incidents où des Palestiniens
ont été tués par les forces israéliennes
ont mis en relief l'impunité avec laquelle ces crimes sont
commis. L'hystérie créée à propos des
attaques au couteau contre des Israéliens a mené à
d'autres cas de Palestiniens tués, y compris une jeune fille
de 14 ans en novembre 2015 qui portait des
ciseaux. Le tireur, un policier, n'a pas été traduit en
justice. L'exécution d'un Palestinien qui avait
été blessé par un soldat israélien a
été captée sur vidéo. Des 2600
enquêtes de l'armée israélienne sur des crimes de
cette nature entre 2000 et 2014, seulement 5 % ont
donné lieu à des inculpations.
Les agences de nouvelles rapportent que de nouvelles
frappes israéliennes ont eu lieu dans la bande de Gaza du 4
au 6 mai. Le 5 mai, une Palestinienne a été
tuée quand sa demeure a été atteinte par les obus
d'un char d'assaut. Des raids aériens dans la nuit du 4 mai
ont fait quatre blessés, dont trois enfants, selon les
autorités médicales. Le prétexte donné pour
les attaques était que l'armée israélienne avait
repéré un tunnel menant à l'extérieur de
Gaza. Ces tunnels sont utilisés pour amener des produits de
nécessité de base et autres approvisionnements interdits
par le blocus et le siège israélien.
Nakba 68: une catastrophe née de
la discrimination et de l'impunité
- Le Conseil des organisations
palestiniennes de défense des droits humains -
Alors que les réfugiés palestiniens et
les personnes déplacées à l'intérieur
même de la Palestine (environ 66 % de la population
palestinienne dans le monde entier) en sont à la 69e
année de leur déplacement forcé vers
l'extérieur et au sein de leur patrie ancestrale, Israël
continue de créer des conditions de vie intolérables
qui contribuent à augmenter le nombre de Palestiniens
déplacés. Cette Nakba perpétuelle («
catastrophe ») est causée par le refus d'Israël
d'accorder le droit de retour des réfugiés palestiniens,
le droit à l'autodétermination et par d'autres politiques
israéliennes qui donnent lieu à des déplacements
forcés de Palestiniens, y compris le transfert
forcé et l'expulsion, qui sont des violations sérieuses
du droit international. Ces politiques s'inscrivent dans le cadre plus
large des violations perpétuelles des droits humains commises
par Israël des deux côtés de la ligne verte, à
travers l'ensemble du territoire palestinien occupé et en
Israël.
À l'intérieur
de
Jérusalem-Est occupée et ce qui est appelé la
« zone C » (représentant plus de 60 %
des terres de la Cisjordanie), Israël poursuit en toute
impunité une politique de transfert forcé de Palestiniens
par, entre autres choses, l'appropriation illégale des terres,
la démolition de maisons, le déni de résidence,
les
restrictions sur l'accès aux terres et une vaste expansion des
colonies. En outre, les habitants palestiniens de ces zones sont soumis
à une discrimination systématique, au harcèlement
et à la violence perpétrés par des colons
israéliens de même que par les services de
sécurité, ce qui crée un environnement très
coercitif où les Palestiniens n'ont
souvent d'autre choix que de quitter leurs foyers et communautés.
Pendant ce temps, la bande de Gaza et ses habitants,
dont environ 80 % sont enregistrés comme
réfugiés, sont plongés dans une crise humanitaire,
étouffés par la fermeture punitive continue par
Israël de cette enclave, ce qui empêche la reconstruction
dont ils ont désespérément besoin, suite aux
nombreuses agressions militaires
répétées d'Israël. En conséquence,
plusieurs dizaines de milliers de Palestiniens restent
déplacées à l'intérieur même de la
bande de Gaza, vivant dans des conditions inhumaines sans que la fin
des déplacements ne soit en vue.
Cette souffrance palestinienne
généralisée ne se limite pas cependant aux
frontières de ce que fut la Palestine sous mandat mais
s'étend également aux près de 6,2 millions de
personnes (environ 49 % des Palestiniens) qui composent la
Shatat palestinienne internationale (Diaspora). Le sort des
Palestiniens en Syrie est
particulièrement préoccupant, et l'Office de secours et
de travaux des Nations unies dans le Proche-Orient (UNRWA) a
constaté qu'un demi-million de réfugiés
palestiniens ont été directement touchés par la
violence incontrôlée du conflit armé en cours. Plus
de 60 % de ces réfugiés ont maintenant connu
plusieurs phases de
déplacement à l'intérieur et à
l'extérieur de la Syrie. En outre, les réfugiés
qui ont été forcés de rechercher la
sécurité dans d'autres États sont soumis soit au
non-refoulement ou soit à la discrimination par les pays de
troisième refuge.
Le sort des réfugiés palestiniens est
aggravé par les défauts structurels au sein même
des systèmes qui sont supposés permettre la protection
des réfugiés. Les réfugiés palestiniens
sont victimes d'un manque sérieux de protection ; ils se
voient régulièrement refuser la protection en vertu de la
Convention sur les réfugiés de 1951 en
raison d'une mauvaise interprétation systématique de
l'article 1d par les tribunaux nationaux des États
signataires. Cette disposition autorise les réfugiés
palestiniens à une protection totale en vertu de la Convention
dans le cas où ils sont incapables de se prévaloir de la
protection ou de l'assistance d'une agence des Nations Unies
dédiée, autre
que le Haut Commissariat des Nations unies pour les
réfugiés (HCR) ; malgré cela, aucune agence
de l'ONU ne fournit actuellement de protection juridique, y compris la
recherche d'une solution durable, à cette population
déplacée.
La Commission des Nations unies de conciliation pour la
Palestine (UNCCP), créée dans le but de rechercher une
solution juste et durable à la question des
réfugiés palestiniens, est demeurée dans les faits
inopérante pendant plus d'un demi-siècle, privant ainsi
les réfugiés palestiniens d'une agence des Nations unies
mandatée pour la fourniture
d'une protection juridique. L'UNRWA qui a pour mandat d'offrir une
protection/aide humanitaire aux réfugiés palestiniens
vivant seulement dans ses cinq zones géographiques
d'opération, est incapable de combler cette lacune en raison des
problèmes chroniques de financement et un mandat qui, dans sa
forme actuelle, ne comporte pas de
protection juridique ou la poursuite d'une fin à l'exil
permanent de cette population déplacée. Cependant, trop
souvent les tribunaux et juridictions internes ont eu recours à
une interprétation trop simpliste qui présuppose la
protection d'un réfugié palestinien uniquement sur la
base qu'il réside dans une zone soumise à la
compétence de
l'UNRWA.
Cette situation intenable
doit être traitée comme une question d'urgence, mais elle
met également en évidence la nécessité de
mettre en oeuvre une solution durable pour les réfugiés
palestiniens, conformément au droit international, en
particulier la résolution 194 de l'Assemblée
générale des Nations unies en date de 1948, et la
résolution 237 du Conseil de sécurité des
Nations unies en date de 1967. En retour, cela peut probablement
être accompli grâce à la présence d'un
organisme pleinement opérationnel et entièrement
appuyé, qui est dédié à la poursuite d'une
telle solution. Ainsi, il existe un besoin évident et pressant
de soit relancer l'UNCCP, soit
d'intégrer complètement les réfugiés
palestiniens dans le cadre du mandat du HCR, ou soit d'élargir
officiellement le mandat actuel de l'UNRWA, à la fois son
contenu fondamental et sa portée géographique, ainsi que
sa base de financement, de manière à assurer une
protection complète aux réfugiés palestiniens. Ne
pas le faire contribue à
maintenir un statu quo où la protection internationale est
absente, où les Palestiniens sont condamnés à une
vie de grandes souffrances et à d'autres déplacements.
En conséquence, nous, les soussignés,
membres du Conseil des organisations palestiniennes des droits humains,
faisons les recommandations suivantes :
1. Que la communauté internationale prenne
toutes les mesures pour assurer le respect par Israël de ses
obligations en vertu du DIH [droit international humanitaire]et du DIDH
[droit international des droits de l'homme] et demande à
Israël de cesser ces politiques et pratiques qui nuisent à
la population protégée. La communauté
internationale se voit donc rappelée à l'ordre à
l'effet que le transfert forcé et les expulsions constituent de
graves violations du droit international humanitaire (DIH) et que,
conséquemment, les États ne doivent pas reconnaître
la situation qui s'ensuit comme étant licite, ni prêter
aide ou assistance au maintien de la situation. La communauté
internationale devrait en outre demander la cessation immédiate
de ces activités et demander des garanties de
non-répétition et de dédommagements ;
2. Que la communauté internationale, y
compris les États tiers, les organismes régionaux et les
autres acteurs concernés, vise véritablement à
assurer une protection internationale, y compris des solutions
durables, pour les réfugiés palestiniens, et en premier
lieu, leur droit de retour et à l'autodétermination ;
3. Que les organismes et agences des Nations
unies, y compris l'UNRWA et le HCR, prennent toutes les mesures
disponibles pour combler le manque de protection juridique subi par les
réfugiés palestiniens, y compris le lobbying pour
l'interprétation cohérente et juste de l'article 1d
de la Convention de 1951 par les
tribunaux nationaux ;
4. Que l'Autorité palestinienne et
l'Organisation de libération de la Palestine fassent des efforts
concertés pour faire pression sur les États
concernés et les agences internationales pour qu'elles assument
leurs responsabilités, notamment en vue de s'acquitter de leurs
obligations en matière de non-refoulement et de
non-discrimination.
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Marxiste-Léniniste
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