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Le 29 avril, US Steel (USS) a de nouveau plaidé contre la réouverture de l'Accord de règlement définitif conclu en vertu de la Loi sur investissement Canada (LIC). L'accord secret avait mis fin à la poursuite judiciaire du gouvernement fédéral contre USS qui n'avait pas respecté les conditions de l'accord initial de la LIC conclu au moment de l'achat du fabricant d'acier Stelco. Selon USS, rendre l'accord public irait à l'encontre de son privilège de monopole. On voit à l'oeuvre ici les intérêts monopolistes privés s'opposant à l'intérêt public. USS ne veut aucune remise en cause de son droit de monopole de la part du droit public général des Canadiens, et encore moins de la part des métallos et de leurs communautés directement affectées par ses actions antisociales. Le monopole américain veut éviter tout examen sérieux de la saga de Stelco, depuis sa première incursion dans les procédures de la protection de la faillite en vertu de la Loi sur les arrangements avec les créanciers des compagnies (LACC) jusqu'à aujourd'hui. Un examen public sérieux exposerait la manipulation financière de US Steel, ses attaques contre les droits des travailleurs et contre l'économie canadienne et ses autres actions antisociales au service de son droit de monopole et de ses intérêts privés étroits. Un tel examen mettrait aussi en cause le système et les autorités publiques actuels qui ont permis que ces attaques soient perpétrées en toute impunité. Depuis le premier recours de Stelco à la LACC en 2004, les autorités publiques au Canada et en Ontario n'ont rien fait pour défendre l'intérêt public. Elles se sont pliées en quatre pour accommoder ceux qui sont aux commandes de Stelco et de US Steel, qui ont agi impunément au service de leurs intérêts privés étroits, contre l'intérêt public et les travailleurs, les retraités et les communautés directement concernés. Les autorités publiques ont accordé une concession après l'autre au droit de monopole, allant même à l'encontre de la loi ontarienne régissant les fonds de retraite et permettant à USS de renier ses propres engagements en vertu de la LIC. Le gouvernement ontarien a même accordé un prêt de 150 millions $ aux conspirateurs de Stelco qu'ils refusent maintenant de rembourser. Tout au long de cette dure épreuve, les dirigeants des métallos ont mis de l'avant des solutions qui sont dans l'intérêt public et qui touchent non seulement Stelco mais tout le secteur canadien et l'économie en générale qui font face depuis plusieurs années à un siège néolibéral de la part du droit de monopole. Cela fait maintenant trois fois qu'Algoma (Essar) Steel à Sault Ste. Marie a recours à la LACC. Les autorités publiques et leurs institutions ont tout simplement ignoré et rejeté les solutions mises de l'avant par les métallos. Aucune discussion sérieuse et aucun débat au sujet de leurs propositions n'ont été tenus par les cercles officiels, les médias de masse, les universités ou quelque autorité publique, ce qui est un sérieux problème auquel le peuple fait face. Le droit de monopole et ses intérêts privés étroits dominent la discussion publique, les autorités publiques et l'espace public. Il n'existe aucune forme organisationnelle publique qui puisse tenir et soutenir une discussion sur comment résoudre les problèmes de l'économie comme ceux qui affectent le secteur de l'acier. On ne permet aucune discussion cohérente en cour, au Parlement ontarien ou fédéral, dans les universités ou dans les médias de masse. Le droit de monopole et ses intérêts privés dominent tous les espaces publics où cette discussion devrait se tenir afin de résoudre les problèmes, créer l'opinion publique et ouvrir une voie vers l'avant. C'est seulement lorsque les métallos organisent eux-mêmes la discussion sur les problèmes du secteur de l'acier et de l'économie que cela se produit, comme c'est le cas avec les réunions du jeudi de la section locale 1005 et les manifestations, les rassemblements et les assemblées de masse que les métallos organisent, et une telle discussion se retrouve aussi dans les publications de l'Opposition ouvrière et dans Information Update et Le Marxiste-Léniniste. Voilà la réalité à laquelle le mouvement ouvrier est confronté. Il doit bâtir ses propres institutions où le droit public confronte le privilège de classe du droit de monopole et lutte pour la reconnaissance et la réalisation de l'intérêt public et pour l'édification d'une économie moderne, stable et qui subvient à ses besoins. Une économie qui subvient à ses besoins et qui est au service de l'intérêt public a son point de départ dans une région ou dans un pays où le peuple bâtit ses propres autorités publiques qui exercent leur juridiction souveraine sur leurs affaires, où il instaure son propre gouvernement de droit qu'il contrôle parce qu'il est doté du pouvoir. Une économie mue par sa propre force interne diversifiée qui permet de garantir les droits et le bien-être de tous s'engage dans un commerce international fondé sur l'avantage réciproque qui vient compléter l'économie intérieure au lieu de l'affaiblir. En résistant résolument au privilège de monopole et aux attaques contre les droits des travailleurs et en veillant au développement de ses propres institutions, la classe ouvrière peut développer une opinion publique et un mouvement populaire puissants permettant de résoudre les problèmes et de bâtir un Canada démocratique moderne. Contrôle et propriété des monopoles
Le temps d'une nouvelle direction
Plusieurs Canadiens se demandent comment US Steel (USS) a bien pu désavouer la propriété de sa filiale canadienne en propriété exclusive et faire adopter son point de vue par une cour de justice. En abandonnant la propriété de l'ancienne Stelco, il semble que USS volait transformer la propriété en une dette avant de demander la protection de la faillite en vertu de la Loi sur les arrangements avec les créanciers des compagnies (LACC). De cette façon, si la cour accepte, le processus frauduleux de la LACC va permettre à USS de gagne environ 2,2 milliards $, si et quand les anciens actifs de Stelco sont vendus. USS empocherait cet argent sans avoir rien à payer en nettoyage environnemental ou en obligations envers les régimes de retraite et les avantages sociaux à la retraite et il éliminerait essentiellement Stelco en tant que fabricant d'acier concurrent. Le caractère frauduleux de la LACC en amène plusieurs à se questionner au sujet de la propriété dans l'économie d'aujourd'hui dominée complètement par les monopoles. Si USS peut si facilement désavouer sa participation au capital de Stelco dans le cadre d'un plan plus vaste d'accaparement de ses actifs sous la protection de la faillite, quelle est donc l'essence de la propriété en ce qui concerne ces grandes entreprises ? Elle n'est certainement pas semblable à la propriété d'un petit groupe ou d'une famille possédant une unité économique et dépendant de cette unité et de ses actifs productifs pour leur subsistance. La question n'est pas simplement académique car elle concerne le contrôle de nos industries de base et l'objectif que nous donnons à l'économie en tant que peuple. Qui a le contrôle juridique sur les monopoles, en particulier ceux détenus principalement par le biais d'actions ? Si la propriété peut si facilement être répudiée pour des raisons intéressées, comme l'a fait USS avec Stelco, peut être le peuple doit-il maintenant concentrer son attention sur le contrôle et non la propriété officielle des géants de l'industrie, qui est crucial au fonctionnement de l'économie et au bien-être du peuple. Peut-être que la propriété devrait être déclassée en importance et considérée seulement comme un facteur dans le fonctionnement d'un monopole. Le contrôle pourrait être exercé dans l'intérêt public par une autorité publique et les propriétaires toucheraient un taux moyen de profit sans exercer de contrôle direct sur les opérations et leur objectif. D'autres facteurs cruciaux en ce qui concerne le monopole pourraient alors être abordés, en particulier sa comptabilité et la réclamation des gouvernements à la valeur que les travailleurs produisent de même que, dans un sens plus large, le contrôle des prix de gros et des importations et des exportations et le développement d'une relation stable positive entre l'offre et la demande au sein de l'économie nationale. La séparation du contrôle et de la propriété n'est pas si farfelue compte tenu du fait que la plupart des grandes entreprises sont dirigées par des cadres professionnels qui ne sont pas propriétaires directs autrement que par les actions qui leur sont données en tant que pots-de- vin pour qu'ils suivent ligne de pensée centrée sur le capital et adoptent l'intérêt étroit des propriétaires. La plus grande partie de la propriété des monopoles est détenue sur une base très large. Si le capital de la société est coté sur le marché boursier, la propriété est partagée parmi les compagnies ou les institutions qui possèdent les actions. À leur tour, ces institutions sont détenues par d'autres sociétés, et le tout forme l'oligarchie financière mondiale qui domine l'économie et le pays. La question clé en ce qui concerne le contrôle est de transformer le but, qui est présentement de servir les intérêts privés étroits et l'édification d'empire en un but qui est de servir l'intérêt public pour le plus grand bien d'une économie diversifiée stable qui contribue à l'édification nationale afin de garantir les droits de tous.
La propriété de US SteelLa propriété de USS existe dans la propriété des actions et la propriété de la dette. Les mêmes propriétaires peuvent détenir et détiennent les actions et la dette comme c'est le cas avec USS. Les deux groupes de propriété, qui se chevauchent, exercent une influence dans le choix des administrateurs et des dirigeants d'une entreprise afin d'assurer que « leurs gens » sont nommés à des postes de contrôle. Dans le cas de USS, la propriété d'actions et de dette en valeur monétaire est à peu près égale dépendant du prix de l'action de USS. Les prêteurs détiennent environ 2,5 milliards $ de la dette de USS. Les actions totalisent à l'heure actuelle environ 2,7 milliards $ mais ont récemment chuté en dessous du total de la dette. Le chevauchement entre l'action et la propriété de la dette provient du fait que la plus grande partie de la propriété des fonds et de la dette des monopoles est institutionnelle et répartie largement parmi l'oligarchie financière. Les institutions sont généralement un type d'entreprise financière ou de fond d'investissement qui contrôle et gère la richesse sociale des individus riches et pas si riches par le biais du système bancaire, de pension et d'épargnes. La richesse sociale totale est contrôlée par ce qu'on pourrait appeler de manière générique les Fonds de contrôle de la richesse sociale (FCRS). Ces FCRS, qui sont des banques, des compagnies d'assurance, des fonds de placement spéculatifs et mutuels, des fonds de pension, etc, investissent l'argent qu'ils contrôlent par l'entremise du système impérialiste d'États de manière à renforcer leurs intérêts privés et l'édification d'empire. Cela donne à ces FCRS un contrôle et une influence énorme sur les opérations de la plupart des compagnies que ce soit par les actions ou la propriété de la dette et sur toute l'économie et la politique partout où ils sont actifs. Dans le cas de USS, 329 investisseurs institutionnels détiennent plus de 77 % des actions. Presque toutes les institutions sont des FCRS qui investissent dans les actions, prêtent de l'argent et se livrent à toutes les pratiques parasitaires mises au point par l'oligarchie financière. Plusieurs ont été fortement impliquées dans des manigances corrompues qui ont donné lieu à des condamnations pénales ou ont au moins accepté des sanctions des gouvernements pour des actes répréhensibles évidents. Les actions, et la dette, qu'ils détiennent dans USS et d'autres entreprises sont constamment vendues et achetées à nouveau par eux-mêmes et par d'autres. Un prix volatile de l'action est une occasion de faire un gros coup d'argent. Les mêmes monopoles, tels JPMorgan Chase qui détient 16 % de toutes les actions en circulation de USS, UBS, Morgan Stanley, Deutsch Bank etc, qui achètent et vendent des actions et la dette de USS, publient constamment de l'information aux investisseurs pour augmenter le prix de l'action ou le diminuer. Deux rivaux avec des ordres du jour en apparence différents en ce qui a trait à l'achat et à la vente des actions de USS, JPMorgan Chase et UBS, ont récemment publié des évaluations de l'action totalement opposées à deux jours d'intervalle. Une chose est certaine, c'est que la volatilité des prix des actions est leur pain quotidien car les investisseurs achètent ou vendent et les FCRS font de l'argent soit directement, soit par le biais des frais d'usagers en tant que courtiers. Tout cela n'a rien à voir avec la construction d'une économie stable qui sert l'édification nationale, et c'est précisément ce problème que nous avons connu avec le contrôle de Stelco par US Steel,. Le contrôle sur les industries de base dans l'économie doit être retiré des mains de l'oligarchie financière et de son édification d'empire. Un contrôle public amènerait une nouvelle direction et un nouveau but qui nous libéreraient des intérêts privés et des dommages qu'ils causent et de leur refus et de leur incapacité à résoudre les problèmes. L'ancienne direction est clairement exprimée par l'histoire récente de l'ancienne Stelco et les actions de U.S. Steel aux États-Unis, une histoire faite de destruction de l'industrie et non de son édification par la résolution des problèmes fondamentaux de l'édification nationale. Une nouvelle direction doit être trouvée et on pourrait par exemple mettre des autorités publiques en charge des industries de base et ayant la responsabilité sociale de résoudre les problèmes dans l'intérêt public pour s'assurer que les monopoles particuliers servent l'ensemble de l'économie et jouent un rôle important comme celui de produire de l'acier, dans le cas de Stelco, pour combler la demande apparente du Canada. Les propriétaires, sous forme de dette et des actions, pourraient se voir accorder une réclamation à la valeur que les travailleurs produisent selon un taux moyen national de rendement, mais ils seraient privés de tout contrôle direct sur les usines. L'autorité publique en position de contrôle serait guidée par un nouveau but, celui de servir l'intérêt public et de renforcer l'économie pour l'édification nationale. Le peuple, en particulier les travailleurs oeuvrant directement pour un monopole, serait chargé d'assurer que le nouveau but est suivi fidèlement.
Les fonds contrôlant la richesse sociale
|
Compagnie |
Actions |
JP Morgan Chase
& Co |
23
416
059 |
Fairpointe Capital
LLC |
9
777
866 |
Vanguard Group Inc |
9
518
759 |
State Street Corp |
5
202
522 |
Blackrock Fund
Advisors |
4
936
081 |
Amerigo Asset
Management |
4
386
242 |
Blackrock
Institutional Trust Company, N.A. |
4
188
640 |
Morgan Stanley |
4
032
639 |
Susquehanna
International Group, LLP |
3
376
294 |
Hodges Capital
Management Inc. |
2
673
689 |
Capital Research
Global Investors |
2
486
000 |
Luminus Management
LLC |
2
143
083 |
Dimensional Fund
Advisors LP |
2
098
047 |
Bank of New York
Mellon Corp |
1
689
371 |
AQR Capital
Management LLC |
1
679
479 |
Norges Bank |
1
513
820 |
Ameriprise Financial
Inc |
1
382
593 |
Northern Trust Corp |
1
278
243 |
Goldman Sachs Group
Inc |
1
259
526 |
Deutsche Bank AG |
1
198
783 |
UBS Group AG |
972
539 |
Credit Suisse AG |
883
963 |
Geode Capital
Management, LLC |
844
472 |
Managed Account
Advisors LLC |
776
504 |
Two Sigma
Investments LLC |
764
933 |
Allianz Asset
Management AG |
598
366 |
First Trust Advisors
LP |
572
672 |
Bank of America Corp
/DE/ |
539
329 |
Vollero Beach
Capital Partners LLC |
527
066 |
Blackrock Investment
Management, LLC |
500
526 |
California Public
Employees Retirement System |
495
600 |
Price T Rowe
Associates Inc /MD/ |
490
149 |
Tiaa Cref Investment
Management LLC |
461
646 |
Principal Financial
Group Inc |
439
335 |
State of New Jersey
Common Pension Fund D |
425
000 |
QS Investors, LLC |
401
595 |
Schwab Charles
Investment Management Inc |
393
704 |
Creative Planning |
390
192 |
Wells Fargo &
Company/MN |
384
267 |
American
International Group Inc |
365
479 |
Nomura Holdings Inc |
360
593 |
BBT Capital
Management, LLC |
360
000 |
Barclays PLC |
351
320 |
New York State
Common Retirement Fund |
334
000 |
KCG Holdings, Inc. |
315 134 |
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