Numéro 53 - 15 avril 2016
L'appui militaire du Canada au
gouvernement des
Philippines doit cesser
Une coalition des droits humains
demande au gouvernement Trudeau de cesser d'appuyer la terreur
d'État
contre le peuple philippin
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L'appui
militaire
du Canada au gouvernement des Philippines doit cesser
• Une coalition des droits humains demande au
gouvernement Trudeau de cesser d'appuyer la terreur d'État
contre le peuple philippin
• Le président Aquino et la gouverneure
Talino-Mendoza sont responsables des opérations
policières sanglantes à Kidawapan, au Cotabato -
Coalition
internationale à la défense des droits humains aux
Philippines (Canada)
• Manifestations aux Philippines pour demander
l'expulsion
des troupes américaines
L'appui militaire du Canada au
gouvernement des Philippines doit cesser
Une coalition des droits humains demande au
gouvernement Trudeau de cesser d'appuyer la terreur d'État
contre le peuple philippin
Le 1er avril, les forces policières de
l'île de Mindanao aux Philippines ont ouvert le feu sur 6000
fermiers et sur les membres de la communauté autochtone Lumad et
leurs familles qui bloquaient la route de Kidawapan pour
dénoncer le refus du gouvernement local de fournir des rations
d'urgence de riz et d'autre aide pour faire
face à la crise alimentaire causée par la
sécheresse persistante amenée par l'ouragan El
Niño.
La coalition internationale à la défense
des droits humains aux Philippines (ICHRP-Canada) a condamné
cette attaque militaire brutale contre des manifestants pacifiques et
tient le gouvernement de Benigno Aquino III des Philippines responsable
de cet acte de terreur d'État contre le peuple. La Coalition
blâme les politiques antisociales du
gouvernement Aquino et des gouvernements locaux pour l'appauvrissement
accru et la détérioration des conditions de vie du peuple
à Mindanao et dans toutes les Philippines.
Piquet devant les bureaux du ministère de l'Agriculture à
Manille suite à une attaque contre les fermiers
|
Plus de 50 % du personnel militaire des
Philippines a été relocalisé à Mindanao
dans le cadre de l'Opération Bayanihan, un soi-disant programme
de contre-insurrection. Ces soldats mènent une campagne
d'assassinats politiques et d'expulsions de mase des Lumad, des paysans
et des fermiers afin de préparer le terrain aux
monopoles miniers et d'extraction d'autres ressources dont font partie
des monopoles miniers canadiens. Jusqu'à maintenant, près
de 100 personnes ont été tuées dont des
dirigeants Lumad et des activistes politiques qui organisent la
résistance populaire contre la violation flagrante des droits du
peuple.
L'ICHRP (Canada) demande aussi que les libéraux
de Justin Trudeau réexaminent leurs relations avec le
gouvernement Aquino et mettent fin immédiatement à
l'assistance militaire du Canada au gouvernement philippin. Depuis la
signature du Programme de coopération et de formation militaires
(PCFM) avec les Philippines en 1998,
plus de 200 membres du personnel militaire des Philippines ont
reçu une formation spécialisée de militaires
canadiens dont de la « formation aux opérations d'appui
à la paix » pour les officiers. La Coalition demande
au gouvernement libéral de mettre fin à la vente
d'équipement militaire au gouvernement des Philippines, la vente
d'hélicoptères par exemple qui sont utilisés pour
des opérations militaires contre le peuple.
Le Marxiste-Léniniste appelle toutes
les personnes éprises de justice et de paix au Canada et
à l'étranger à se tenir aux côtés du
peuple Limad et des paysans et fermiers de Mindanao et d'autres
régions des Philippines qui affrontent la violence et la terreur
de l'État philippin et à demander qu'on mette fin aux
relations militaires du
Canada avec le gouvernement Aquino.
Le président Aquino et la gouverneure
Talino-Mendoza sont responsables des opérations
policières sanglantes à Kidawapan, au Cotabato
- Coalition internationale à la
défense des droits humains
aux Philippines (Canada) -
Piquet à Quezon,
le 3 avril 2016, pour condamner l'attaque de la police contre les
fermiers (Gabriela)
La Coalition internationale à la défense
des droits humains aux Philippines (ICHRP-Canada) condamne dans les
termes les plus sévères l'attaque de police violente
du 1er avril contre des manifestants pacifiques à Kidapawan
aux Philippines.
Les manifestants, en majorité des paysans, des
membres de la communauté Lumad et leurs familles, qui souffrent
des effets de la sécheresse causée par El Niño,
ont demandé de l'aide alimentaire et des fonds d'urgence en cas
de calamité dont ils ont absolument besoin. Ils demandent en
particulier que le gouvernement national et provincial
fournissent 15 000 sacs de riz aux 6
municipalités tant que dure la sécheresse et
jusqu'à ce que les fermiers aient rétabli leur situation.
Comme leurs appels ont été
ignorés, environ 6000 fermiers et manifestants Lumad ont
occupé la route de Kidawapan le 31 mars pour attirer
l'attention sur leurs demandes. Le jour suivant, la police a
mené des opérations de dispersion sous les ordres de la
gouverneure du Cotabato du Nord, Emmylou Talino-Mendoza. La police a
tiré des coups de feu contre les manifestants, en a tué
trois d'entre eux et en a blessé 116. Quatre-vingt-neuf
personnes ont été arrêtées.
Barricade des fermiers Lumad, le 18 mars 2016 (Kilab)
Nous tenons le gouvernement du président Benigno
Aquino III responsable de ce crime. C'est la négligence du
gouvernement qui a forcé les fermiers affamés et leurs
familles à tenir ces actions de protestation à Kidawapan.
Les actions de la police font partie d'une vague d'attaques
sanctionnées par l'État et d'une campagne de terreur que
les
militaires et les groupes paramilitaires commandés par eux ont
menées contre les communautés Lumad et les paysans de
Mindanao. Nous tenons également la gouverneure Emmylou
Talino-Mendoza, responsable de la mort des trois manifestants et de la
violence qui a été commise pendant les opérations
de la police. Nous condamnons la
gouverneure pour avoir menacé de faire arrêter
l'évêque de l'Église méthodiste unie,
Ciriaco Francisco, qui a abrité les fermiers, et pour le raid de
la police contre le Centre de la Mission UMC Spottswood où ils
demeuraient.
L'ICHRP (Canada) appuie les paysans et les membres de
la communauté Lumad qui luttent pour la justice
économique et sociale. Nous demandons, en solidarité, que
le gouvernement :
1) Fournisse du riz et de l'appui en cas de
calamité aux régions affectées par la
sécheresse.
2) Déclenche une enquête
immédiate sur le massacre en la confiant à un organisme
indépendant.
3) Mette fin au harcèlement et à
l'intimidation des paysans et des Lumad et retire les troupes et les
groupes paramilitaires des communautés Lumad de Mindanao.
4) Mette fin au programme de contre-insurrection
Oplan Bayanihan qui cible des victimes innocentes et des civils sans
armes.
L'ICHRP-Canada demande au gouvernement canadien et au
premier ministre Justin Trudeau de :
1) Réexaminer les relations du Canada avec
le gouvernement Aquino. Le Canada ne devrait pas compromettre son
engagement envers les droits humains en appuyant sans réserve ce
régime répressif brutal auteur de violations atroces de
droits humains.
2) Retirer tout appui et toute coopération
avec le programme de sécurité du gouvernement philippin
qui sert de justification au programme de contre-insurrection,
l'Opération Plan Bayanihan.
3) Mettre fin à tout appui militaire au
gouvernement des Philippines, notamment à la vente d'armement et
d'équipement militaires et à la formation des militaires
et de la police.
Arrêtez les violations des droits
humains !
Justice pour les paysans
et pour les Lumad de Mindanao !
Justice pour les victimes du massacre
du Cotabato !
La Coalition
internationale à la défense des droits humains aux
Philippines (ICHRP) est un réseau international d'organisations
agissant à l'extérieur des Philippines qui se
préoccupent des droits humains et travaillent à une paix
juste et durable aux Philippines.
Manifestations aux Philippines pour demander
l'expulsion des troupes américaines
Des milliers de Philippins ont pris part à des
manifestations aux Philippines pour demander la fin de la
présence militaire américaine dans leur pays. Ils ont
protesté contre la tenue des exercices militaires conjoints
États-Unis-Philippines qui ont eu lieu ces derniers jours et
demandent l'annulation de l'Accord de coopération de
défense élargie
de 2014 (EDCA) qui permet l'expansion de la présence
militaire américaine dans les îles.
Environ 10 000
soldats américains et philippins ont été
mobilisés dans les exercices de guerre Balikatan (épaule
à épaule) sur terre et sur mer qui ont
débuté le 4 avril. C'est la 15e année
que ces exercices se tiennent contre la volonté du peuple
philippin qui n'a pas cessé de demander leur annulation. Ces
trois
dernières années, l'Australie, qui fait partie du
système impérialiste anglo-américain
d'États, y a aussi participé. Le nombre des troupes,
navires et avions des États-Unis a constamment augmenté
dans le cadre du Pivot vers l'Asie de l'administration Obama qui vise
à défier et contenir la Chine.
Le peuple héroïque des Philippines n'a
cessé d'affirmer son droit d'être contre
l'impérialisme américain depuis que les États-Unis
ont annexé les Philippines en 1899 suite à la guerre
entre l'Espagne et les États-Unis. Les forces militaires
américaines ont été forcées de fermer leurs
bases et de quitter les Philippines en 1992 face à
l'opposition massive exprimée par le peuple philippin.
Ces dernières années, le gouvernement de
braderie d'Aquino s'est plié aux demandes des États-Unis
d'augmenter la présence des troupes américaines au nom de
la « lutte mondiale contre le terrorisme »
dirigée par les États-Unis et en militarisant l'aide
d'urgence comme dans le cas du typhon Haiyan en 2013 alors que les
forces
militaires américaines ont utilisé « l'assistance
contre le typhon » pour prendre pied plus fermement dans le
pays. Les officiers militaires américains «
conseillent » maintenant les militaires philippins dans
leurs opérations de « contre-renseignement »,
un euphémisme pour la répression des forces
révolutionnaires de la Nouvelle
armée du peuple qui est dirigée par le Parti communiste
des Philippines et d'autres forces progressistes et
démocratiques dont les peuples autochtones luttant pour leurs
droits.
En dépit de l'opposition populaire et dans le
but de la contourner, le gouvernement Aquino a signé le EDCA qui
permet aux États-Unis de construire de nouvelles bases
militaires dans les îles si celles-ci servent à la fois
les troupes américaines et philippines et de garder leurs
troupes plus longtemps dans le pays à chaque rotation. L'accord
étend l'Accord sur les troupes de visite qui fait l'objet de
beaucoup d'opposition. Les syndicats, les groupes religieux, les
organisations de défense de droits humains, les groupes de
femmes et d'autres forces politiques des Philippines ont
dénoncé la signature du EDCA comme un affront à la
dignité du peuple philippin et une violation de ses droits
collectifs, et rappelé que les forces militaires
américaines ont une longue histoire de crimes contre le peuple y
compris des viols, des vols, des assauts physiques et d'autres attaques
menées en toute impunité.
En menant ses actions politiques concertées
contre la militarisation de son pays par les États- Unis, le
peuple des Philippines accomplit son devoir envers lui-même et
l'humanité afin d'assurer la paix dans son pays, en Asie et dans
le monde.
Lisez Le
Marxiste-Léniniste
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