Numéro 48 - 2 avril 2016
À qui les métallos
doivent-ils confier leur sort?
Les monopoles mondiaux de l'acier mettent
de l'avant leur plan
de «modernisation des
recours commerciaux»
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À
qui
les métallos doivent-ils confier leur sort?
• Les monopoles mondiaux de l'acier mettent de
l'avant leur plan de «modernisation des recours commerciaux»
• À qui les métallos doivent-ils
confier leur sort?
• L'édification nationale
requière qu'on restreigne le droit de monopole et
l'édification d'empire
À qui les métallos
doivent-ils confier leur sort?
Les monopoles mondiaux de l'acier
mettent de l'avant leur plan de
«modernisation des recours commerciaux»
Les monopoles de l'acier qui opèrent au Canada
et leurs représentants politiques mettent de l'avant une notion
frauduleuse de commerce équitable sous la domination des
monopoles. L'Association canadienne des producteurs d'acier a
présenté un plan de « Modernisation des recours
commerciaux ».[1] Un
député libéral provincial de l'Ontario est
même en train de faire circuler une pétition appelant le
gouvernement à adopter le plan « afin d'assurer un
commerce équitable à l'acier canadien ».[2] Pendant ce temps, les libéraux
de Justin Trudeau ont fait la promotion dans le
budget 2016 du mantra d'un commerce équitable sous le
libre-échange impérialiste contrôlé par les
monopoles.
On lit dans le budget 2016 dans la sous-section
intitulée « Renforcer la réponse du Canada face au
commerce déloyal » :
« Des mécanismes de recours commerciaux
efficaces et modernes constituent une partie importante de l'engagement
du gouvernement pour appuyer les emplois et les investissements
canadiens. Pour favoriser des conditions propices à la
croissance manufacturière et aux nouveaux investissements, il
faut des marchés ouverts au Canada et à
l'étranger, ainsi que la capacité de lutter contre
l'échange de marchandises à des prix déloyaux qui
entrent dans le marché canadien. Dans le cadre du budget
de 2016, le gouvernement prendra des mesures pour renforcer sa
capacité d'appliquer des recours contre les importations faisant
l'objet d'un dumping ou de subventions, par voie de
modifications législatives. De plus, le gouvernement consultera
les intervenants pour s'assurer que les mécanismes de recours
commerciaux du Canada confèrent aux entreprises canadiennes la
capacité de réagir à l'évolution de la
conjoncture commerciale mondiale. »
On voit dans différents documents ce que les
monopoles de l'acier entendent par « Modernisation des recours
commerciaux ». Leur plan comprend des modifications aux
« Procédures de collecte des données »
de l'Agence des services frontaliers du Canada et l'amélioration
de ses « Outils d'application de la loi » de
même
que des modifications au Tribunal canadien du commerce
extérieur. Ces mesures visent à l'ingérence dans
les affaires politiques et économiques souveraines d'autres pays
et l'imposition à ces pays de valeurs et de procédures
qui servent les fabricants d'acier mondiaux qui opèrent en
Amérique du Nord. [3]
La pétition et le soi-disant plan de
modernisation n'ont pas comme objectif de bâtir une industrie
canadienne de l'acier vibrante et souveraine qui comble la demande
apparente en acier et recourt le moins possible aux importations si
elle doit y recourir. Une industrie canadienne souveraine de l'acier
n'aurait pas besoin d'importer l'acier qu'elle estime
vendu a un prix inéquitable et ne se permettrait pas de
s'ingérer dans les affaires politiques et économiques
souveraines des autres. Si elle possédait une industrie de
l'acier stable et subvenant aux besoins du pays, l'économie
canadienne n'importerait de l'acier que si cela était à
l'avantage mutuel de l'exportateur et de l'économie canadienne.
Transporter un produit lourd comme l'acier sur de
longues distances n'est pas viable économiquement. Au Canada, il
serait préférable d'avoir des opérations
intégrées autonomes dans les cinq principales
régions afin de réduire les distances si l'acier doit
être transporté. La plupart des membres de l'Association
canadienne des producteurs
d'acier (ACPA) sont Canadiens de nom seulement et sont des filiales de
monopoles mondiaux. On compte parmi eux ArcelorMittal (Inde, Europe),
Essar (Inde), Evraz (Russie), Gerdau (Brésil) et une
créature abusée de US Steel, l'ancienne Stelco. Ils
possèdent de grandes installations de par le monde, y compris
dans certains pays que l'ACPA
accuse fréquemment de pratiquer le commerce inéquitable.
Ce sont tous des exportateurs mondiaux d'acier et ils ne veulent
certainement pas d'une modernisation du commerce qui repose sur
l'avantage mutuel et l'édification nationale des pays
commerçants ou le développement d'économies
souveraines subvenant à leurs besoins où que ce soit, ce
qui restreindrait le droit de monopole et l'édification d'empire
et réduirait le besoin du commerce de l'acier et de son
transport sur de longues distances.
Le plan de commerce équitable des monopoles et
la plus grande partie du tapage sur le commerce équitable visent
à renforcer le droit de monopole et sa domination du commerce
international et à affaiblir tout mouvement d'affirmation des
pays indépendants, de leurs économies souveraines et
de l'édification nationale. Les monopoles
cherchent à diriger les inquiétudes et même la
colère des gens contre la Chine, contre certains autres pays et,
chose ironique, contre leurs propres opérations dans certaines
de leurs principales régions de production comme l'Inde et la
Russie. Ils veulent qu'on oublie ces mêmes forces monopolistes
qui opèrent ici-même au Canada et qui s'attaquent
aux droits des travailleurs et bloquent la solution des
problèmes économiques et la voie de l'édification
nationale.
L'industrie canadienne de l'acier est
entièrement dominée et contrôlée par
l'oligarchie financière internationale qui est à la fois
détentrice de la dette et du capital-actions. Ces monopoles sont
des bâtisseurs d'empires qui servent leurs intérêts
privés étroits. Ils n'ont rien à voir avec
l'édification nationale au service de l'intérêt
public et du
bien-être des Canadiens. Ils peuvent bien dire qu'édifier
des empires va apporter quelque chose de bon aux Canadiens mais en
fait, comme on le voit avec l'ancienne Stelco et Essar, cette
édification d'empire signifie l'insécurité et la
destruction nationale. Les monopoles mondiaux font tout ce qu'ils
peuvent pour servir leurs intérêts privés
étroits et
leur empire, ce qui est contraire à l'édification
nationale et à l'intérêt public. ArcelorMittal,
qu'on présente souvent comme une entité stable, vient
d'être forcé par les détenteurs de sa dette de
vendre deux grandes installations productrices d'acier aux
États-Unis à un empire d'investissement de New York.
Essar connaît une crise mondiale
d'endettement qui met à risque l'économie canadienne, une
ville de l'acier comme Sault Sainte-Marie et la sécurité
et
le bien-être des travailleurs actifs et à la retraite.
L'ACPA se dédie au libre-échange sous la
domination des monopoles. Le commerce équitable sous le
libre-échange contrôlé par les monopoles est un
échange qui favorise des monopoles particuliers et des
détenteurs particuliers de grande richesse sociale. On devrait
plutôt l'appeler un libre-échange impérialiste,
contraire au développement
d'économies viables, indépendantes et s'appuyant sur soi
partout, qui font des échanges sur une base d'avantage mutuel.
Pour l'ACPA, l'échange équitable dans le
secteur de l'acier est un échange de l'acier qui favorise les
intérêts d'empire monopoliste privé de ses membres
en opposition à l'intérêt public et à
l'édification nationale. Leur intérêt privé
à faire de l'argent par la production et l'échange
d'acier au Canada aux prix qu'ils demandent les place en
concurrence non seulement avec d'autres fabricants mondiaux d'acier
mais avec les entreprises qui achètent de l'acier. Par exemple,
les monopoles des secteurs des véhicules, de la machinerie
lourde, de la fabrication d'appareils ménagers et de la
construction veulent acheter de l'acier d'une certaine qualité
à bas prix. Ce sont eux aussi des
bâtisseurs d'empire et ils ne se soucient pas le moins du monde
du secteur de l'acier canadien tant qu'ils peuvent en trouver quelque
part dans le monde. Leur seul souci est d'acheter de l'acier à
bas prix et ils vont l'acheter de quiconque leur fait le meilleur prix.
Pour les consommateurs d'acier utilisé comme moyen de
production, le commerce
équitable de l'acier sous le libre-échange
impérialiste contrôlé par les monopoles signifie
l'obtention de l'acier le moins cher peu importe sa provenance. Alors
que l'ACPA demande à grands cris des prix plus
élevés, les monopoles consommateurs demandent un
libre-échange impérialiste qui leur fournit de l'acier
bon marché peu importe sa
provenance afin de pouvoir bâtir leur empire particulier. Tout
comme l'ACPA, mais à partir d'un angle différent, les
monopoles consommateurs déclarent que le commerce
équitable sous le libre-échange est dans le meilleur
intérêt des « emplois et de l'investissement
canadiens ».
La demande d'un commerce équitable sous le
libre-échange impérialiste contrôlé par les
monopoles mène directement à une impasse faite de
disputes inter-monopolistes et inter- impérialistes et
même à la guerre. Cette demande détourne la classe
ouvrière de son travail pour bâtir l'opinion publique et
sa force organisationnelle et sa politique
indépendante dans sa lutte pour une économie stable et
subvenant à ses besoins et qui est sous le contrôle des
vrais producteurs et sert l'intérêt public, le
bien-être du peuple et l'édification nationale. Le
libre-échange impérialiste contrôlé par les
monopoles ne peut pas et ne pourra jamais mener à un commerce
équitable qui repose sur l'avantage
mutuel et qui est au service du développement pacifique et de
l'édification nationale au Canada ou ailleurs dans le monde.
Notes
1. Les neuf entreprises qui sont
membres de l'Association canadienne des producteurs d'acier sont :
AltaSteel, ArcelorMittal Dofasco Inc., Essar Steel Algoma Inc., Evraz
Inc. NA, Gerdau, Ivaco, Rio Tinto fer et titane, Tenaris, U.S. Steel
Canada.
2. La pétition pour un
commerce équitable dans le secteur de l'acier se lit ainsi :
Attendu que l'industrie canadienne de l'acier emploie
directement 20 000 travailleurs et que leurs emplois sont
sérieusement menacés par le dumping d'acier
étranger ;
Attendu de l'urgent besoin de la Modernisation des
recours commerciaux pour créer le commerce équitable pour
l'acier canadien ;
Nous, soussignés, prions le gouvernement du
Canada d'adopter immédiatement le plan de Modernisation des
recours commerciaux mis de l'avant par l'Association canadienne des
producteurs d'acier afin de développer le commerce
équitable pour l'acier canadien.
3. La
Modernisation des recours
commerciaux de l'Association canadienne des producteurs d'acier (en
anglais).
À qui les métallos doivent-ils confier
leur sort?
La réponse à cette question est «
à eux-mêmes », parce que personne d'autre ne
s'est montré fiable et digne de confiance. Pourquoi les
métallos, et les employés salariés eux aussi,
devraient-ils remettre leur sort dans les mains des monopoles de
l'Association canadienne des producteurs d'acier (ACPA) et de leurs
représentants
politiques ? Selon l'ACPA, le plus grand problème auquel
l'industrie canadienne de l'acier fait face vient de la Chine et
même pas du Canada. Sa position est plutôt comique. Les
travailleurs canadiens n'ont que peu de pouvoir sur les affaires
politiques du Canada, en auraient-ils plus sur celles de la
Chine ? Pourquoi l'ACPA n'en
appelle-t-elle pas au renouveau démocratique du Canada et
à la garantie des droits des travailleurs, y compris le droit
fondamental d'être politique et de contrôler les affaires
qui concernent le peuple, son bien-être et sa
sécurité, l'établissement par exemple d'un secteur
de l'acier vibrant qui produit tout ce qui est nécessaire pour
combler la demande
apparente en acier du Canada.
Selon l'ACPA, on va trouver la solution aux
problèmes de l'industrie canadienne de l'acier en
s'ingérant dans les affaires souveraines d'autres pays et en
disant à la Chine, à l'Inde, à la Russie et
à d'autres comment mener leurs affaires et en particulier
comment déterminer le prix de leur acier et à quel prix
le vendre. Les travailleurs
canadiens ne savent pas vraiment quoi faire de cette suggestion parce
qu'ils n'ont pas le pouvoir politique de décider de leurs
affaires ici et cela vaut pour le prix de l'acier. En fait l'ACPA et
d'autres qui jouissent du privilège de classe de posséder
et de contrôler beaucoup de richesse sociale nous disent que les
prix devraient être déterminés par
une main mystérieuse appelée le marché et non par
les êtres humains comme les métallos. Bien sûr, le
droit de monopole peut tasser cette main mystérieuse et
contrôler les prix directement afin de réaliser un
objectif particulier mais sans jamais changer son serment
d'allégeance au
tout puissant marché.
Pourquoi les métallos et d'autres devraient-ils
dire aux Chinois comment déterminer le prix de leur acier alors
que les Canadiens ne sont pas autorisés à dire à
leurs monopoles de l'acier et aux entreprises qui l'achètent ce
que devrait être le prix canadien bien qu'il existe une formule
moderne pour déterminer les prix de l'acier et d'autres
produits ? Cette formule permettrait de déterminer
clairement un prix de production de l'acier qui accorderait aux
entreprises un profit moyen mais l'ACPA et ses représentants
politiques ne veulent pas d'une telle détermination scientifique
des prix. Ils ont leur vision imaginaire d'un marché qui
détermine les prix mais quand le prix de
marché devient trop bas ils trouvent quelqu'un en Chine ou
ailleurs qu'ils accusent de manipuler les prix. C'est très
intéressé et trompeur de leur part. Ces gens-là
détestent les bas prix de l'acier mais ils raffolent des
marchandises à bas prix qui viennent de Chine, de l'Inde et
d'ailleurs, qu'on trouve chez Wal-Mart et d'autres monopoles du
détail
et d'autres fournisseurs, qu'ils utilisent dans leurs entreprises.
Au lieu de traiter des problèmes
économiques du Canada et de la question du contrôle et de
la souveraineté et du développement d'une économie
stable et subvenant à ses besoins par laquelle on pourrait
exercer un contrôle conscient sur les prix et d'autres aspects
cruciaux de l'économie moderne, les monopoles de l'ACPA veulent
nous
pousser à imposer des changements en Chine. Ils veulent que le
Canada et d'autres pays du bloc impérialiste américain
imposent à la Chine et d'autres pays une direction des choses
qui sert l'édification d'empire menée par les
États-Unis. L'ACPA veut forcer les producteurs et les
exportateurs d'acier chinois à déterminer leur prix de
l'acier selon
les demandes de l'ACPA et non la politique de la Chine et ce que lui
disent son histoire et ses dirigeants en ce qui a trait à ses
propres besoins et à sa propre direction. Les producteurs
chinois n'obligent pas les clients canadiens à acheter l'acier
que selon l'ACPA ils vendent pour presque rien. L'ACPA là-dessus
ne reçoit pas beaucoup d'appui
parce que les monopoles au Canada et aux États-Unis qui
achètent cet acier apprécient et appuient ces bas prix.
Plusieurs monopoles comme Wal-Mart ont bâti leur empire en
vendant des produits à bas prix provenant de pays en voie de
développement auxquels on a volé la valeur qu'ils
produisent.
Qu'est-ce que les Canadiens sont censés faire de
cette demande d'équité sous le libre-échange
impérialiste ? Allons-nous signer des pétitions
appelant à la guerre pour imposer à d'autres nos prix et
nos valeurs afin que les prix et d'autres choses soient conformes aux
intérêts privés de ceux qui jouissent du
privilège de classe ?
Pourquoi ne pas plutôt commencer par ces choses sur lesquels les
Canadiens peuvent exercer un contrôle et non ce qui est produit
en Chine ? Pourquoi ne pas nous attaquer à la question de
bâtir une industrie de l'acier ici qui comble la demande
apparente en acier et mettre fin à cette campagne
démagogique d'ingérence dans les affaires
souveraines des autres ? Nous pouvons développer un secteur
public de gros qui exerce un contrôle public sur les prix de base
et
sur ce qui sort du pays et y entre plutôt que de laisser ces
questions importantes aux monopoles et à leurs
intérêts privés étroits.
Il est clair à tout le moins que les
métallos ne peuvent pas confier leur sort à l'ACPA et
à ses représentants politiques. Les métallos
doivent prendre leur sort en main et gagner confiance dans leurs
propres capacités politiques, dans leur propre pensée et
leur propre force organisationnelle. C'est seulement en prenant en main
eux-mêmes les
affaires politiques que les métallos peuvent construire un
secteur de l'acier souverain au sein d'un projet d'édification
nationale qui est le leur et qui donne une place d'honneur à
l'intérêt public et soutient le principe moderne selon
lequel l'économie doit d'abord et avant tout être au
service du bien-être du peuple et être la garantie
matérielle de
l'exercice de ses droits.
L'édification nationale requière qu'on
restreigne le droit de monopole et l'édification d'empire
L'Association canadienne des producteurs d'acier (ACPA)
ne reconnaît pas l'économie canadienne comme étant
indépendante de l'empire américain. Elle considère
le Canada et le Mexique comme des pays et des économies qui sont
subordonnées aux États-Unis des monopoles
d'Amérique du
Nord. Dans cet arrangement de construction
d'empire, les Canadiens ne contrôlent pas leur économie et
ne possèdent que peu de leviers leur permettant d'appliquer de
la pression ou d'apporter quelque remède lorsqu'il s'agit de
régler les problèmes.
L'impuissance exprimée par la Loi sur
Investissement Canada face à la violation ouverte par US
Steel de ses engagements en vertu de LIC après qu'il ait
acheté Stelco a démontré le manque de
contrôle même formel du Canada en ce qui a trait au sort et
à l'économie du pays. Les monopoles ont aussi recours
à la protection de la
faillite en vertu de la Loi sur les arrangements avec les
créanciers des compagnies afin d'attaquer les droits des
travailleurs et de défier l'état de droit et les
arrangements établis depuis longtemps comme les conventions
collectives. Le fait que le droit de monopole supplante le droit public
et que l'édification d'empire supplante l'édification
nationale
représente un problème fondamental qu'il faut
régler si on veut résoudre les problèmes et ouvrir
la
voie à un avenir brillant.
Le libre-échange sous le contrôle des
monopoles est une arme puissante dans les mains des bâtisseurs
d'empire pour contrôler les économies, briser
l'édification nationale et s'attaquer aux droits de tous et
exercer une dictature ouverte sur les peuples. Sur son site web, l'ACPA
se vante du pouvoir dont jouissent ses membres sous le
libre-échange impérialiste et cherche à renforcer
leur domination en étendant le libre-échange à
d'autres régions. On lit sur le site :
« Le secteur de
l'acier est à l'avant-scène de l'intégration de
l'économie nord-américaine.... Le secteur canadien de
l'acier a joué un rôle important dans l'évolution
du libre-échange nord-américain en commençant par
le premier Accord de libre-échange entre le Canada et les
États-Unis (ALE), conclu en 1998. Cela s'est poursuivi avec
l'entrée en vigueur de l'Accord de libre-échange
nord-américain (ALENA) de 1993....En reconnaissant
l'importance stratégique de l'acier dans la région de
l'ALENA, les trois gouvernements signataires de cet accord ont mis sur
pied, en 2003, le Comité nord-américain du commerce
sur l'acier (CNACA) qui coordonne les mesures
prises par les gouvernements et l'industrie afin d'améliorer
conjointement les conditions d'une croissance et d'une
prospérité soutenue du secteur de l'acier dans la
région. Comme les leaders des trois pays l'ont convenu, le CNACA
met en évidence un partenariat stratégique doté
d'une vision stratégique....Le Canada doit s'appuyer sur les
bases
mises en place avec l'ALÉNA, et sur la déclaration
conjointe récente du Canada et des États-Unis portant sur
une vision commune, pour parvenir à de plus grandes efficiences
économiques ; ce qui renforcera la capacité
concurrentielle de l'industrie nord-américaine par rapport
à celle de ses autres partenaires commerciaux. »
Dans cette vision et ce mouvement de
libre-échange contrôlé par les monopoles, le Canada
n'est pas une nation indépendante mais une partie d'une «
région commerçante », un empire dirigé
par les États-Unis qui établit des relations de
libre-échange impérialiste avec l'Europe (AECG) et
l'Asie-Pacifique (PTP). Cela veut dire en
pratique que l'économie canadienne est au service des besoins
des monopoles les plus dominants et de leur édification d'empire
au service de leurs intérêts privés, au
détriment de l'édification nationale au service de
l'intérêt public et du bien-être du peuple. Cela
restreint sérieusement la capacité du peuple d'exercer un
contrôle sur les affaires qui le
concernent et affectent son bien-être et sa
sécurité.
L'ACPA et les mesures de recours commerciaux
qu'invoquent les libéraux de Justin Trudeau au sein du
libre-échange impérialiste n'ont rien de moderne. Une
approche moderne doit comprendre une autorité publique du
secteur de gros qui détermine les prix de production et exerce
un contrôle public sur les exportations et les importations et
leurs prix. Cela requière un commerce bilatéral qui se
fait de pays à pays pour l'avantage mutuel et non un commerce
qui se fait de monopole à monopole ou entre un monopole et
l'économie d'un pays dominé dans une mêlée
générale où domine la raison
du plus fort, surtout la raison qui vient de la puissance militaire
américaine.
Le commerce international qui repose sur l'avantage et
le développement mutuels sert l'édification nationale. Il
prive les monopoles et les bâtisseurs d'empire de leur
contrôle et de leur domination sur des économies
souveraines mais, pour que cela soit possible, il faut qu'une
autorité publique en laquelle les gens ont confiance et sur
laquelle
ils exercent contrôle et surveillance supervise les
échanges et les prix.
Pour qu'elle soutienne le droit public et exerce un
contrôle sur l'économie souveraine, l'autorité
publique doit avoir le pouvoir de restreindre le droit de monopole et
de contrôler le mouvement des produits qui sortent du pays et y
entrent. Sans cela, les droits du peuple sont sujets aux attaques des
monopoles mondiaux les plus puissants et de
leur construction d'empire au sein du système
impérialiste d'États. Dans la période actuelle de
domination du droit de monopole, les peuples ne peuvent pas exercer de
contrôle ou avoir leur mot à dire sur ce qui sort du pays
et y entre sans développer leur mouvement organisé en
faveur du droit public. Par des actions avec analyse, ils peuvent
restreindre le droit de monopole, s'engager dans le renouveau
démocratique en politique et ouvrir une voie vers l'avant et
ainsi exercer un contrôle et une influence sur les affaires qui
les concernent dans le cadre d'un grand projet d'édification
nationale.
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