Le Marxiste-Léniniste

Numéro 46 - 31 mars 2016

Le PCC(M-L) célèbre le 46e anniversaire de sa fondation

Tout en oeuvre pour renverser
la situation en bâtissant les
organisations de base, les comités
et les institutions du Parti!

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Le PCC(M-L) célèbre le 46e anniversaire de sa fondation
Tout en oeuvre pour renverser la situation en bâtissant les organisations de base, les comités et les institutions du Parti!
L'importance décisive de la méthode d'organisation «travail collectif, responsabilité individuelle» dans la construction du Parti communiste de masse
Au sujet du PCC(M-L)


Le PCC(M-L) célèbre le 46e anniversaire de sa fondation

Tout en oeuvre pour renverser la situation
en bâtissant les organisations de base,
les comités et les institutions du Parti!

Le Comité central du Parti transmet ses salutations révolutionnaires à tous les membres et sympathisants du Parti à l'occasion du 46e anniversaire de sa fondation à Montréal le 31 mars 1970. En cette occasion, les organisations de base, les comités et les institutions du Parti tiennent des rencontres publiques et non publiques pour discuter de la signification du Parti aujourd'hui et de l'importance de la construction du Parti.

Partout au pays les camarades s'attaquent aux défis reliés à l'activation du facteur humain/conscience sociale à l'heure où les forces de régression font tout en leur pouvoir, un pouvoir considérable, pour activer le facteur antihumain/anti-conscience sociale. Le but des forces de la réaction est de concentrer le pouvoir économique et politique dans les mains d'un nombre toujours plus restreint de personnes. Cette offensive antisociale de la bourgeoisie a pour conséquence d'accroître l'exploitation et l'oppression et donc d'accentuer l'appauvrissement, l'insécurité et la destruction nationale et d'augmenter le danger d'une guerre inter-impérialiste d'envergure mondiale.

En élevant le travail organisationnel au niveau requis par le travail du Parti pour investir le peuple du pouvoir de décider, il est possible de renverser la situation et c'est le défi que le PCC(M-L) relève. C'est pourquoi le Comité central appelle les organisations de base, les comités et les institutions du Parti à tous les niveaux à saisir l'occasion de cet anniversaire pour prendre le temps d'apprécier le rôle crucial que le Parti joue. Ils doivent surtout mettre au point les mesures pratiques nécessaires pour apporter à la classe ouvrière la confiance et l'organisation qu'il lui faut pour diriger le peuple dans son propre projet d'édification nationale et mettre fin à la destruction nationale qui se fait sous les auspices des monopoles et de leurs représentants au gouvernement. Les organisations à tous les niveaux progressent en accordant une attention de premier ordre à leur propre travail d'organisation pour mobiliser la classe ouvrière et ses alliés pour résoudre, en faveur du peuple, la crise actuelle causée par la destruction néolibérale. De même, les travailleurs progressent quand ils bâtissent leurs propres organisations qui prennent des positions politiques indépendantes.

Toutes les activités que mène le PCC(M-L) depuis 46 ans suivent un même fil conducteur : développer le rôle dirigeant de la classe ouvrière dans la société. La force du PCC(M-L) est dans sa théorie révolutionnaire, sa ligne politique et ses organisations à différents niveaux qui s'attaquent aux tâches précises qui permettent d'ouvrir la voie au progrès de la société. Le tranchant de la bataille dans la période actuelle est de mener la lutte idéologique et de participer au travail idéologique pour définir la politique pratique qui permet de bâtir le mouvement politique contre la destruction nationale. La politique pratique est nécessaire pour mobiliser les travailleurs, les jeunes et les étudiants pour entreprendre l'édification nationale sur une base moderne.

Le travail organisationnel met l'accent sur l'activation du facteur humain/conscience sociale pour que nous puissions nous acquitter de la responsabilité de renverser la situation. En bâtissant les comités qui prennent des positions politiques indépendantes, les travailleurs, les jeunes et les étudiants peuvent faire d'importants pas en avant. Ces comités doivent être établis dans les endroits de travail, les institutions d'enseignement, les quartiers et les endroits où se rassemblent les aînés, où tous peuvent assumer la responsabilité de leurs décisions et des actions de leurs pairs. Ils peuvent ainsi aborder les problèmes qui les concernent et les problèmes qui concernent la société et le monde. En développant la politique indépendante de la classe ouvrière ils peuvent priver les monopoles et les gouvernements à leur service du pouvoir de priver les êtres humains de ce qui leur appartient de droit du fait qu'ils sont humains et qu'ils dépendent de la société pour leur bien-être.

Tout en oeuvre pour renverser la situation en bâtissant les organisations de base,
les comités et les institutions du Parti !
Vive le PCC(M-L) !

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L'importance décisive de la méthode d'organisation «travail collectif, responsabilité individuelle» dans la construction du Parti communiste de masse

À l'occasion de son 46e anniversaire de fondation, le Parti communiste du Canada (marxiste-léniniste) souligne l'importance décisive de poursuivre la mise en oeuvre de la Résolution du VIIIe Congrès sur la construction du Parti qui déclare, entre autres, que les membres doivent diriger par l'exemple en utilisant ces deux guides : Travail collectif, responsabilité individuelle et Apprendre ensemble, travailler collectivement, prendre ses responsabilités sociales. Le Comité central appelle toutes les organisations et tous les membres du Parti à réfléchir au rapport dialectique entre la responsabilité individuelle et le travail collectif et aux méthodes de travail du Parti.

Travail collectif, responsabilité individuelle est une méthode de travail adoptée par Les Internationalistes, l'organisation précurseur du PCC(M-L), et par le Parti depuis sa fondation. Elle signifie que tous les membres sont tenus non seulement d'appliquer les décisions prises mais aussi de participer à la prise de décision. Si, historiquement, la participation aux prises de décisions dans la société et dans les différents collectifs est considérée comme un privilège et un droit limité, le PCC(M-L) soutient, lui, que cette participation est non seulement un droit humain et politique, mais aussi un devoir, suivant le principe que sans l'acquittement des devoirs, les droits ne peuvent être affirmés. C'est la méthode de travail qui permet au parti communiste de grandir en sol canadien dans la poursuite de son objectif. Les individus affirment leur droit de conscience dans la mesure où ils activent le facteur humain/conscience sociale. Cette méthode de travail permet aussi aux membres de s'épanouir.

Que signifie travail collectif, responsabilité individuelle ? Il n'est pas rare d'entendre dire que l'individu doit appliquer les décisions prises par le collectif. Mais qui est le collectif et comment les décisions sont-elles prises ? Quel est le rôle de l'individu dans les prises de décisions ? Quel rôle joue l'aspect idéologique dans l'établissement de l'ordre du jour ? À moins de reconnaître que la première responsabilité individuelle de tout membre du PCC(M-L) est d'établir l'ordre du jour du collectif, de son organisation de base, et ce que cela signifie en pratique, tous les autres aspects du travail perdent leur sens. Qui décide, qui les décisions servent, comment les décisions sont appliquées et par qui, tout cela est laissé dans l'ombre. Il ne fait pas de sens de parler de responsabilité dans ces conditions.

La participation à l'établissement de l'ordre du jour de l'organisation à laquelle on appartient est le point d'activation du facteur humain/conscience sociale. Il s'agit de décider quel travail doit faire l'organisation de base pour appliquer les décisions du Parti dans des conditions données et de contrôler la mise en application des décisions, d'analyser les résultats et de passer à l'étape suivante. Pour décider quel travail doit être fait il faut d'abord idéologiser le travail. Qu'est-ce que ça veut dire ?

Hardial Bains écrivait à ce sujet en 1995 : « Le succès de tout travail dépend du succès de la lutte idéologique. Affirmer que le travail n'a rien d'idéologique c'est affirmer l'absurdité que le travail n'a pas de fondement dans la vie réelle, n'a pas de contexte. Tout comme il ne peut y avoir d'économie sans son fondement, sans son rapport social, il ne peut y avoir de travail qui n'a pas son fondement, sans la lutte idéologique pour le guider et le situer. »

Mener la lutte idéologique est un prérequis pour la prise de responsabilité individuelle pour le travail du collectif. La conscience et l'organisation sont la condition pour que l'individu s'épanouisse et fasse une contribution. Le refus de participer à l'établissement de l'ordre du jour du collectif en partant du besoin politique trahit une attitude apolitique et/ou non révolutionnaire, un contentement face au statu quo de la société bourgeoise où toutes les décisions sont prises par la bourgeoisie et où le rôle du prolétariat est de produire ce que la bourgeoisie décide. Cela veut dire aussi accepter que le rôle de l'individu soit d'offrir une « aide » de l'extérieur. C'est la conception qui est héritée de la philosophie utilitaire sur la base de laquelle la société bourgeoise a été établie : être un être bien pensant qui veut réformer le système pour le rendre moins cruel mais qui ne voit pas la nécessité de le changer.

C'est seulement en construisant l'organisation que l'individu assume la responsabilité de ses actions. Par la participation à l'établissement de l'ordre du jour, la conscience de l'individu se transforme ; le niveau de conscience de l'organisation s'élève par le travail pratique de mobilisation idéologique et politique maximum. Sans cela, l'individu et l'organisation demeurent prisonniers de l'ordre du jour qu'impose la société bourgeoise et de sa spontanéité qui est exprimée dans la sentence : « le mouvement est tout, le but final n'est rien ».

Le collectif décide du travail à faire par la participation de l'individu, à commencer par une présentation idéologique de ce qu'est le travail, comme point de départ de sa réalisation pratique. Le travail collectif répond aux décisions prises par les congrès du PCC(M-L) et, entre les congrès, par le Comité central. Il correspond aussi aux demandes de la lutte de classe dans la situation donnée, dans les circonstances particulières, en accord avec ces décisions et le programme du Parti. L'individu joue son rôle d'établir et d'enrichir le contenu du travail du collectif et c'est uniquement sur cette base que l'individu et le collectif marchent d'un pas assuré.

Hardial Bains, dans la préface de l'auteur de l'édition de 1998 de Nécessité de changement, écrit : « L'offensive pour établir l'organisation est la clé, l'élément le plus important dans la préparation des conditions subjectives de la révolution. Cette organisation est l'instrument le plus avancé et le plus révolutionnaire de la révolution prolétarienne dans une société où la révolution n'a pas encore eu lieu, et un instrument de l'élargissement du pouvoir de la révolution là où elle a eu lieu. L'hésitation, l'indécision, l'amateurisme, la spontanéité et l'attitude détachée face au besoin de créer cette avant-garde la plus avancée et la mieux organisée de la classe ouvrière mettraient fin à la révolution avant même qu'elle ne commence. »

La même chose peut être dite du travail pour consolider les organisations de base du parti communiste en ce moment sur la base des méthodes de travail du Parti. Ce travail, qui suit le principe dialectique de consolidation interne, force externe, devient un besoin urgent en ce moment pour encourager et enhardir la classe ouvrière et la placer en position de créer le mouvement politique qui va changer le cours des choses en faveur du peuple. Le travail le plus important qu'une organisation du Parti puisse mener est d'imprégner la classe et ses forces avancées de la conscience et de l'organisation requises pour faire des objectifs de la classe les objectifs de la société.

La demande du Parti communiste que tous ses membres appliquent le programme du Parti en établissant l'ordre du jour à leur niveau et en prenant la responsabilité de son application va consolider les forces avancées au sein de la classe ouvrière. C'est le point de départ qui permet d'aller avec confiance vers tous ceux qui veulent le changement et qui reconnaissent que la classe ouvrière doit être à l'avant-garde de la société et de les engager dans les prises de décisions. Dans son article intitulé «Une attention de premier ordre au besoin de conscience et d'organisation du peuple », le camarade Bains écrit : « Pour que la classe ouvrière puisse diriger tout le peuple dans la réalisation de sa mission historique de créer une société nouvelle, il faut reconnaître le droit mais aussi le devoir du peuple de prendre les décisions. »

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Au sujet du PCC(M-L)

Le 31 mars 1970 à Montréal était proclamée la fondation du Parti communiste du Canada (marxiste-léniniste). Le journal Ligne de masse titrait en grosses lettres : « Il existe un tel parti ! »

Le PCC(M-L) a été fondé après six années de travail politique, idéologique et organisationnel dans les universités, les endroits de travail et les quartiers, en particulier depuis mai 1968. Ce travail a créé d'amples conditions matérielles pour la construction du parti du prolétariat de type nouveau, le Parti communiste du Canada (marxiste-léniniste), basé sur le marxisme-léninisme et l'expérience de la révolution et du socialisme dans le monde entier.

La fondation du Parti a été précédée par trois mois de discussion à la grandeur du Canada sur un document distribué à tous les camarades qui s'étaient avancés pour joindre le Mouvement communiste canadien (marxiste-léniniste). Ce même document a fait l'objet de délibérations parmi les délégués à la Conférence de Vancouver tenue du 26 au 31 décembre 1969. La fondation du Parti fut déclarée à la Conférence des patriotes à Montréal le 31 mars 1970.

La fondation du Parti communiste du Canada (marxiste- léniniste) signala la naissance de la force subjective principale de la révolution. Basé sur la théorie du marxisme-léninisme et la pratique de la révolution, le PCC(M-L) s'est différencié de toutes les vieilles tendances politiques et idéologiques dès sa fondation.

Le Parti a tenu son Premier Congrès à Guelph, en Ontario, du 8 au 22 mai 1971. Le Congrès a adopté les Statuts du Parti et élu son premier Comité central, constitué de treize personnes. La fondation du Parti et le Premier Congrès signalaient la victoire sur tous ceux qui ne croyaient pas que, pour avoir un impact réel, le facteur conscient doit avoir une forme organisationnelle. Certaines forces avaient tenté de combattre le Parti en écartant la forme pour détruire le facteur conscient, mais en vain. Encore aujourd'hui, c'est sur cette question que sont faites les principales tentatives de saper le PCC(M-L), ce qui oblige notre Parti à accorder une très grande attention au développement de la vie interne suivant son principe organisationnel, le centralisme démocratique, comme condition nécessaire au succès de tout ce qu'il entreprend. L'attention constante que le Parti accorde à son principe organisationnel se reflète dans tous ses documents. Hardial Bains soulignait dans son rapport sur l'activité du Comité central au VIe Congrès du Parti :

« ...notre Parti s'est fixé la tâche permanente de défendre le principe organisationnel du centralisme démocratique. La défense du centralisme démocratique exige la défense de la pureté du marxisme-léninisme. Il s'agit de renforcer constamment l'organisation du Parti dans le cours de la pratique révolutionnaire. Il s'agit également d'éduquer et de tremper les camarades pour en faire des combattants révolutionnaires marxistes-léninistes. Le Parti a pris des mesures concrètes pour renforcer l'application du principe léniniste du centralisme démocratique, sa capacité d'agir comme une force unifiée et organisée, une force qui n'est pas dissociée de la classe ouvrière mais qui vit et travaille en son sein comme son avant-garde consciente et hautement organisée, son état-major général. »

Guidé par sa théorie, la pensée marxiste-léniniste contemporaine, le Parti établit l'unité de pensée avec ceux qui participent à l'élaboration de la ligne de marche à chaque étape et pour chaque projet. Sans cela, c'est la ligne de « plusieurs centres » qui domine, privant la classe ouvrière de son avant-garde sans laquelle elle perd sa capacité de s'orienter. Le principe organisationnel du centralisme démocratique est un guide pour la réalisation de l'unité de pensée et d'action du Parti dans toutes les conditions et en toute circonstance. Le Parti a toujours rejeté les arguments intéressés qui, souvent présentés comme étant à la défense du centralisme démocratique, visent à justifier le fait de priver le Parti de son unité pour établir plusieurs centres qui rivalisent les uns avec les autres. Parlant de deux formes principales que prend l'attaque contre le centralisme démocratique, Hardial Bains disait :

« Le bureaucratisme est une autre forme que prennent les attaques contre le centralisme démocratique. En transformant les normes du centralisme démocratique en phrases creuses, le bureaucratisme vise en fait à supprimer les normes léninistes pour autant qu'il s'agit de principes révolutionnaires efficaces qui assurent au Parti une discipline de fer et le protègent de tout élément et de tout courant de classes étrangères. Le libéralisme, la négligence de l'intérêt révolutionnaire, est encore une autre forme que prend l'attaque contre le centralisme démocratique. Le renforcement du centralisme démocratique suppose le renforcement des fondements idéologiques, politiques et organisationnels du Parti, son application résolue dans tout le travail du Parti et des organisations de masse, tant en théorie qu'en pratique, ainsi qu'une compréhension approfondie de toutes ses conséquences pour les différents fronts de l'activité du Parti au sein du prolétariat et d'autres couches. Tout cela est indispensable à la consolidation du Parti en tant que Parti de la classe ouvrière doté d'un style révolutionnaire. Les révisionnistes modernes de tout acabit et les opportunistes de diverses nuances font l'éloge du centralisme démocratique, et l'appliquent de façon pragmatique, selon leurs intérêts du moment. Parfois, ils le réduisent à une simple question de formalité dans l'application de règlements, sans se soucier de l'intérêt révolutionnaire. En d'autres occasions, ils réclament la « liberté de critique » et appellent à la violation de toutes les normes afin de provoquer le chaos et la confusion, cherchant par là à changer l'idéologie et la ligne politique marxistes-léninistes du Parti. Les manoeuvres pragmatiques des révisionnistes modernes et des opportunistes, de même que les attaques ouvertes des anarchistes contre le centralisme démocratique, visent à priver le Parti de sa stabilité et de sa capacité de combat, de sa base idéologique marxiste-léniniste révolutionnaire, ainsi que de sa stratégie et de ses tactiques politiques conséquentes. Ainsi, en dernière analyse, elles visent à priver le prolétariat de son état-major général militant et inébranlable, le parti communiste marxiste-léniniste révolutionnaire, une arme indispensable et l'instrument principal de la lutte de classe du prolétariat contre la bourgeoisie. »

À commencer par la réorganisation des Internationalistes en un Mouvement marxiste-léniniste de la jeunesse et des étudiants en 1968, qui a mené à la fondation du Parti en 1970, le Parti a établi à chaque étape de son développement comment le principe du centralisme démocratique se traduit en forme organisationnelle. Le IIe Congrès, tenu en mars 1973, célébra la victoire de la lutte pour unir les marxistes-léninistes en un seul parti. Toutes les organisations et tous les individus désirant sérieusement créer le parti du prolétariat canadien s'étaient joints au PCC(M-L), signalant la consolidation et le renforcement du Mouvement communiste et ouvrier au Canada. Durant toute cette période, le PCC(M-L) s'est aguerri en travaillant à l'unité de tous les marxistes-léninistes en un seul parti dans le cours d'une lutte sans merci contre les attaques organisées par l'État pour l'anéantir. Le fait que nous soyons ici aujourd'hui montre qu'après 46 années de tentatives répétées, la bourgeoisie et toutes ses officines n'ont pas réussi à priver la classe ouvrière de son avant-garde à cause de la détermination des communistes canadiens et de la classe ouvrière et du peuple à se doter du facteur subjectif décisif de la révolution.

Le IIIe Congrès du Parti, tenu en 1977, marqua la victoire sur toutes les tendances antimarxistes. Il fut suivi d'un Congrès spécial en 1978 qui établit un programme pour éliminer les conséquences néfastes de la pensée Mao Zédong et consolider le marxisme-léninisme comme guide de la pensée du Parti.

En 1982, l'année du IVe Congrès, le Parti était prêt à établir le développement de son rôle dirigeant comme tâche principale dans la préparation des conditions subjectives de la révolution. Il a identifié les principaux obstacles au développement du rôle dirigeant du Parti, soit les positions et agissements dogmatiques qui réduisent tout à une question de propagande, au travail d'une secte en rivalité avec d'autres sectes à savoir qui a la « ligne juste ». Ce sont là des manifestations de la conception bourgeoise du monde et c'est ce qui est à la base de la politique bourgeoise qui réduit le changement social à une question de compréhension et d'énoncés de principes « justes ». C'est la politique qui consiste à discréditer ses ennemis, réels ou imaginaires, à dépolitiser le peuple et à le priver de sa capacité de fixer lui-même son ordre du jour et d'être maître de ses destinées.

Dans son livre Communisme moderne, Parti communiste du Canada (marxiste-léniniste), Hardial Bains écrit :

« La classe capitaliste est passée maître dans l'art de créer des diversions et de transformer en dogmes et en catéchismes tout ce qui appartient au domaine de l'action consciente, de sorte qu'on ne parvienne jamais à s'attaquer concrètement aux problèmes réels de la société. Les gens sont incités à s'occuper de questions secondaires qui ne changent pas leur situation de façon fondamentale. »

Décrivant la méthode qu'utilise la bourgeoisie pour dépolitiser le peuple, Hardial Bains fait remarquer que toutes les questions importantes sont marginalisées et que les passions sont attisées pour diviser le peuple et le détourner de tout ce qui pourrait nuire aux intérêts de la bourgeoisie. Cette méthode est maintenant devenue dominante dans la vie politique du pays. Elle se manifeste également dans le mouvement syndical, parmi les femmes et parmi la jeunesse, et même dans le mouvement communiste et ouvrier. Le Parti combat cette méthode en menant la lutte idéologique et polémique contre le système. De cette façon il élimine l'influence de l'idéologie bourgeoise sous toutes ses formes sur le mouvement communiste et ouvrier.

Durant toutes ces années, c'est la qualité du Parti consistant à s'attaquer aux problèmes de la société et à engager la classe ouvrière et le peuple dans la solution de ces problèmes qui a été définie. Après tant d'années de travail nous avons su faire le bilan à nouveau pour donner un nouvel élan à cette qualité. C'est ce qu'on réclame de nous. C'est cette qualité qui fait du Parti l'avant-garde de la classe. C'est parce que le Parti a créé une force humaine qui se place à la disposition de ce qui est nécessaire pour faire avancer la société, non pas les désirs et intérêts individuels, qu'il a su, en 1984-85, faire le bilan des conditions objectives et indiquer que le monde avait atteint un point tournant où plus aucune force ne pouvait agir comme avant. Il a alors entrepris de réaliser le plus important projet jamais entrepris jusqu'alors, la construction de la base technique de la presse de masse du Parti et de la presse de masse sans parti comme condition nécessaire au développement du mouvement pour les idées éclairées. Le Parti apportait ainsi la théorie et l'orientation nécessaires au progrès de la société. La construction de la base technique de la presse de masse de parti et de la presse de masse sans parti demeure un élément essentiel dans le développement du rôle dirigeant du Parti. À ce projet, en 1995 le Parti a ajouté le Projet d'information du communisme moderne pour s'assurer que le communisme moderne apporte la vision la plus avancée pour la création d'une société moderne où rien n'est laissé au hasard.

Le Parti a conclu de l'analyse de la situation que sans le développement du mouvement pour les idées éclairées, sans répandre dans le mouvement la théorie révolutionnaire qui vient du communisme moderne, il est impossible d'organiser la classe ouvrière et de renforcer le facteur conscient. Sans placer le développement de la presse de masse de parti, de la presse de masse sans parti et du mouvement pour les idées éclairées, l'élaboration de définitions modernes et la défense de l'édifice du communisme, au centre du travail, rien d'autre ne réussira. Ce sont le mouvement pour les idées éclairées et le Projet d'information du communisme moderne du Parti qui présentent le communisme au Canada dans toute sa vigueur et sa vitalité en identifiant clairement l'étape finale du capitalisme et en montrant qu'à cette étape la tâche est d'ouvrir la voie au progrès de la société.

C'est le IVe Congrès du Parti qui a jeté les fondements de notre travail actuel. Son programme a été approuvé par le Ve Congrès tenu en 1987. Le Ve Congrès a souligné que le PCC(M-L) devait persister dans la voie tracée durant le virage historique de 1984-85. Ce programme a préparé le Parti et toutes les forces progressistes à faire face aux conséquences de ce virage historique qui se sont manifestées de façon accélérée en 1989-91 avec l'effondrement de l'Union soviétique et des régimes d'Europe de l'Est, ce qui mettait un terme à la division bipolaire du monde et ouvrait la période actuelle caractérisée par le repli de la révolution et la régression accélérée.

Plus d'un quart de siècle s'est écoulé depuis le début de cette régression et de ce repli de la révolution. Sur le plan international, la destruction des arrangements établis au lendemain de la Deuxième Guerre mondiale, durant la division bipolaire du monde, a créé un état d'anarchie et de violence sans précédent et révélé l'impossibilité du rétablissement d'un équilibre entre les puissances impérialistes. Les peuples du monde et les pays qui ont maintenu ou qui veulent un développement indépendant combattent avec acharnement la pression régressive, non seulement en menant une vaillante lutte de résistance contre l'offensive antisociale et le diktat impérialiste, mais aussi en cherchant les moyens d'ouvrir la voie au progrès de leur société et de la paix et la sécurité dans le monde entier.

La direction audacieuse du Parti durant ces 46 dernières années atteste du besoin indispensable pour la classe ouvrière d'avoir son parti qui puisse naviguer dans les eaux tumultueuses dans lesquelles les cercles dominants du Canada ont engagé le pays. Pendant que l'oligarchie financière internationale faisait tout en son pouvoir pour imposer son offensive antisociale brutale et ses mesures régressives par son diktat idéopolitique et législatif contre la conception même de la société, le VIe Congrès du PCC(M-L) tenu en 1993 a proclamé haut et fort : « Il y a une alternative ! » La tâche qu'il a entreprise, d'établir les organisations de base du PCC(M-L) dans tous les endroits de travail, les établissements scolaires, les quartiers et tous les autres endroits où les gens se rassemblent en nombre important, comme les centres pour personnes âgées, plaçait la solution du problème principal de la société au centre des préoccupations et du travail du Parti. C'est le problème de comment les décisions sont prises dans la société. Le Parti a entrepris une nouvelle phase dans son travail, celle de s'engager dans une épreuve de force avec la bourgeoisie pour mettre un terme à la situation où aucun membre du corps politique ne peut exercer de contrôle sur sa vie. En se donnant comme tâche de bâtir les organisations de base là où se mène le travail, le Parti a réaffirmé le principe démocratique fondamental que chacun doit pouvoir participer aux prises de décisions et à leur mise en application. Il faut commencer par établir son propre ordre du jour, un ordre du jour qui corresponde à la réalité concrète et qui permette d'identifier les besoins et d'élaborer un programme pour répondre à ces besoins en éliminant tous les obstacles qui font obstruction au progrès.

Grâce à un vigoureux travail théorique, idéologique et organisationnel pour mettre ses décisions en pratique, le PCC(M- L) a pu présenter à la classe ouvrière sa vision et son plan d'action dans la forme de l'Initiative historique lancée au nom du Parti par Hardial Bains le 1er janvier 1995. Le but de l'Initiative historique est de transformer le PCC(M-L) en un parti communiste de masse, de diriger la classe ouvrière pour qu'elle se constitue en la nation et investisse le peuple du pouvoir souverain afin d'ouvrir la voie au progrès de la société. Durant cette période, le PCC(M-L) a mis de l'avant son programme politique pour le renouveau politique et une constitution moderne, le programme d'Arrêter de payer les riches ; Augmenter les investissements dans les programmes sociaux. En approuvant cette vision et ce programme à son VIIe Congrès, tenu en mars 1998, le PCC(M-L) a entrepris de transformer le succès du facteur conscient en victoire de manière à mener aux transformations en profondeur qui attendent depuis longtemps. Il a établi que la priorité est de développer le facteur humain/conscience sociale comme condition pour transformer le Parti et créer une société nouvelle dans laquelle l'humanisation de l'environnement social et naturel devient à la fois le but et la condition de l'existence, le but et la condition de l'humanisation de l'être humain.

Le VIIIe Congrès du Parti tenu en 2008 a réaffirmé le rôle décisif du facteur humain/conscience sociale dans la transformation du monde. Le Rapport au Congrès souligne : « En ce moment, il est crucial de gagner les travailleurs conscients aux tâches organisationnelles du PCC(M-L). Les tâches les plus pressantes sont de continuer à consolider la presse de masse du Parti, d'accorder l'attention première à l'organisation des Groupes de rédacteurs et de diffuseurs et de mobiliser les travailleurs, les femmes, les jeunes et les minorités pour qu'ils fassent leur le renouveau du processus démocratique. »


Au VIIIe Congrès du PCC(M-L) en août 2008

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