Numéro 43 - 25 mars 2016
L'audience en cour d'appel sur la
«subordination équitable» le 17 mars 2016
US Steel refuse de discuter de son
saccage de Stelco
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L'audience
en
cour
d'appel
sur
la «subordination équitable» le
17 mars 2016
• US Steel refuse de discuter de son saccage de
Stelco
Les procédures
de protection de la faillite sèment le chaos à Essar
Steel Algoma
• Défendons la santé et la
sécurité des travailleurs!
L'audience en cour d'appel sur la
«subordination équitable» le 17 mars 2016
US Steel refuse de discuter de son
saccage de Stelco
Les métallos de Hamilton étaient à
Toronto le 17 mars pour assister à l'audience où a
été portée en appel la décision du juge
Herman Wilton-Siegel de rejeter sommairement l'option de «
subordination équitable » dans les frauduleuses
procédures de protection de la faillite de US Steel (USS). [1] La petite salle d'audience était
remplie de métallos bien déterminés à
défendre leurs droits.
L'avocat de US Steel a
déclaré de façon non équivoque que le
monopole ne veut pas qu'on discute de la destruction qu'il a
causée à Stelco depuis qu'il l'a achetée
en 2007. USS veut que ses procédures de protection de la
faillite, qui sont faites en vertu de la Loi sur les arrangements
avec les créanciers des compagnies (LACC),
se limitent strictement à ce qu'il peut tirer de la LACC en tant
qu'instrument puissant du droit de monopole. La seule chose dont USS
veuille discuter est la vente ou la restructuration de Stelco d'une
façon qui bénéficie à USS,
l'identité des créanciers ayant des réclamations
aux actifs en liquidation et leur degré de
préséance sur la liste tel que
dicté par USS. L'avocat de USS a dit que toute discussion sur
les aspects généraux ou particuliers qui ont mis Stelco
en difficulté, ou sur qui en porte la responsabilité, ou
sur la possibilité que certains ou plusieurs des
problèmes de Stelco aient été le résultat
d'actions délibérées d'auto-destruction visant
à servir l'ordre du jour d'USS n'a pas sa
place dans ces audiences.
USS ne veut pas que la doctrine de subordination
équitable soit invoquée dans les procédures de la
LACC parce que cela exigerait une enquête et une discussion sur
la conduite de la compagnie-mère envers sa filiale à part
entière, Stelco. Une telle discussion, si elle était
menée de manière sobre et ouverte, prouverait qu'il y a
eu méconduite
menant à « l'oppression et au bris de l'obligation
fiduciaire » et qu'il y a peut-être même motif
à accusations au criminel de conspiration en vue de commettre
une fraude. À tout le moins, cette discussion ferait de la
doctrine de subordination équitable une option dans cette cause,
ce qui mènerait à un examen public du comportement de
USS. Un espace serait aussi créé pour une discussion sur
une nouvelle direction prosociale de l'industrie de l'acier et sur la
solution de ses nombreux problèmes, laquelle contribuerait
grandement au projet d'édification nationale du Canada.
Gord Capern, l'avocat du Syndicat des Métallos,
a ouvert l'audience en requérant de la Cour d'appel «une
déclaration à l'effet que la LACC ne restreint nullement,
dans la section 11 de la loi, l'autorité de la cour de
mettre en oeuvre la doctrine de subordination
équitable ».
Capern a dit : « Les objections du syndicat
aux réclamations de USS peuvent se résumer de la
façon suivante :
(a) une objection à donner un statut de droits
en garantie aux actifs de USSC (l' 'objection aux droits en
garantie') ;
(b) l'objection à la caractérisation de
l'essentiel de la réclamation de USS comme étant une
'dette' alors qu'en fait il s'agit d'un investissement en capital
(l''objection dette versus investissement') ;
(c) une objection qui repose sur la conduite de USS
dans sa relation avec ses usines canadiennes, les retraités
syndiqués, les membres du régime de retraite et les
bénéficiaires, laquelle constitue une oppression et un
bris de son obligation fiduciaire (collectivement, les 'objections
à la conduite'). »
Capern a dit que la décision du juge
Wilton-Siegel à l'effet qu'il n'avait pas l'autorité de
faire intervenir la doctrine de la subordination équitable est
venue sans avertissement alors que les avocats étaient
prêts uniquement à traiter des questions de
procédure. Un des juges du tribunal d'appel a demandé
à Capern d'expliquer si « des arguments
de fonds sur les mérites de la subordination équitable
ont été présentés au juge à quelque
moment que ce soit ». Capern et l'avocat des employés
salariés de Stelco, Andrew Hatnay, ont tous deux répondu
« non ».
Les avocats des métallos ont dit à la
cour que le juge Wilton-Siegel a statué contre la subordination
équitable en tant qu'option dans les procédures sans
aucune discussion sur son contenu ou sur sa pertinence dans cette
cause, ce qui selon eux est inapproprié et constitue un jugement
erroné. Capern a dit que le syndicat ne demande pas à la
Cour d'appel de statuer sur la validité de la subordination
équitable mais de porter un jugement à l'effet que le
juge n'avait pas raison de dire qu'il n'a pas l'autorité de
l'appliquer.
Un des juges du tribunal d'appel a demandé en
quoi la décision du juge est importante dans cette cause. Capern
a répondu que le juge ayant émis une décision qui
est favorable à US Steel en ce qui concerne l'objection «
dette versus investissement », la doctrine de la
subordination équitable devient très importante parce que
la
compagnie américaine pourrait bien tout rafler si les actifs de
Stelco sont liquidés.
Capern a résumé les arguments contenus
dans le factum du syndicat sur la signification des amendements
de 2009 apportés à la LACC qui
révèlent l'intention du Parlement. En bref, il a dit que
les amendements ont étendu les pouvoirs discrétionnaires
d'un juge de la LACC. Il a conclu en réfutant l'affirmation de
USS à l'effet que le
syndicat cherche à ouvrir toutes grandes les portes du Canada
aux lois américaines.
L'avocat de USS Michael
Barrick s'est attaqué d'entrée de jeu à la
question à savoir si un tribunal de la LACC doit discuter de la
conduite de USS Steel en rapport à la destruction de la
capacité de production de Stelco ou de tout ordre du jour que
USS ait pu avoir en précipitant le recours à la
protection de la faillite. Il a dit qu'il serait
inapproprié d'inclure les objections à la conduite de USS
dans la motion visant à approuver les réclamations et
à en définir l'ordre de préséance. Toute
discussion sur la subordination équitable devrait traiter de la
conduite de US Steel envers sa filiale à part entière et
la LACC ne le permet pas parce qu'elle ne prévoit qu'une
procédure sommaire,
a-t-il dit. En présentant une objection relative à la
conduite de USS, le syndicat tente de transformer la procédure
en quelque chose qu'elle n'est pas. Le syndicat tente de transformer la
LACC en une procédure de banqueroute comme tel alors qu'elle est
une procédure de protection de faillite de USS au
bénéfice des créanciers. Par exemple, a-t-il
dit, les requérants ont déjà transformé la
question relative à la « dette versus
investissement » en un procès qui a duré neuf
jours. En essayant maintenant de mettre en jeu l'objection relative
à la conduite dans la procédure de réclamations,
le syndicat tente de ralentir les procédures encore plus. Cela
n'est pas conforme à l'intention de la
LACC. L'objectif de cette loi est de trouver un compromis et de
procéder de façon sommaire, a-t-il dit. La LACC ne
s'intéresse qu'aux réclamations et pas à la
conduite. Son objectif est de faire une restructuration efficiente, en
traitant de façon sommaire des montants et de l'ordre de
priorité des créanciers. La procédure
prévue par la LACC est
une procédure de réclamations, a-t-il
répété. Y mêler les objections relatives
à la conduite ne fait qu'étendre sa portée, et de
façon significative, au-delà de l'intention de la loi,
a-t-il dit. Le Parlement a traité de la subordination
équitable en limitant les réclamations aux
réclamations garanties et non garanties et aux
réclamations des investisseurs. La
loi se limite aux créanciers et aux débiteurs, et ne
traite pas des réclamations et des disputes entre les
créanciers. La discussion des objections relatives à la
conduite dépasse de beaucoup l'intention du Parlement en ce qui
concerne la LACC, a-t-il dit.
Capern lui a donné une brève
réplique en disant que la question de la subordination
équitable est venue sur le tapis lorsqu'il a été
question de comment procéder avec les réclamations.
Toutes les questions ont été mises sur la table afin de
déterminer si elles devraient être traitées de
façon simultanée ou séparément. On n'en est
pas encore à la
question des remèdes que pourraient apporter la subordination
équitable, a-t-il dit. Ce n'est pas ce que le syndicat demande.
Il demande « une déclaration à l'effet que la LACC
ne restreint nullement, dans la section 11 de la loi,
l'autorité de la cour de mettre en oeuvre la doctrine de
subordination équitable ».
Note
1. Dans son factum à la
Cour d'appel sur la décision du juge Wilton-Siegel qui
sanctionne la réclamation frauduleuse de US Steel aux actifs
restants de Stelco et sa destruction de Stelco, le Syndicat des
Métallos reproduit la définition de subordination
équitable donnée par la Cornel University Law
School :
Selon cette école de droit, la subordination
équitable est « la décision d'un tribunal de
subordonner
les réclamations d'un actionnaire contrôlant à la
dette que lui doit sa propre firme aux réclamations d'autres
créanciers, des créanciers 'externes' (i.e. des tierces
parties de bonne foi) lors de procédures de faillite. La
subordination équitable protège des créanciers non
affiliés en leur donnant droit à
des actifs corporatifs qui sont supérieurs à ceux que
peuvent réclamer les créanciers qui sont aussi des
actionnaires importants de la firme. Pour que cette doctrine puisse
être invoquée, il faut que le créancier dont la
réclamation sera subordonnée soit un détenteur de
capital-actions et quelqu'un qui fait partie de l'entreprise, un de ses
responsables habituellement, et qu'il se soit conduit de
manière inéquitable ou fautive envers l'entreprise et les
créanciers externes. »
Le juge a statué qu'il n'a pas l'autorité
d'invoquer la subordination équitable dans les procédures
de la LACC.
Les procédures de protection de la
faillite sèment
le chaos à Essar Steel Algoma
Défendons la santé et la
sécurité des travailleurs!
Le président de la section locale 2251 du
Syndicat des Métallos à Sault Sainte-Marie, Mike Da Prat,
rapporte que la sécurité au travail aux usines d'Algoma
Steel en est « à un point de rupture ». Da Prat
en blâme entièrement le monopole mondial Essar qui refuse
de respecter ses engagements contractuels inscrits dans la convention
collective et les lois provinciales. Il accuse le monopole de se servir
de son recours à la protection de la faillite en vertu de la Loi
sur
les
arrangements
avec
les créanciers des compagnies (LACC)
pour s'attaquer aux droits des métallos, dont le droit à
des conditions de travail sécuritaires. La convention
collective, les lois provinciales et les
droits de tous les employés sont tous visés par les
mesures abusives, autocratiques et arbitraires imposées par la
LACC, le juge et la compagnie.
Le président Da Prat
rapporte que les membres de la section locale 2251 ont plus
de 4700 griefs levés en vertu de la
convention collective et des lois provinciales qui sont toujours en
attente d'arbitrage. Un grand nombre de ces
griefs portent sur la sécurité au travail et il s'en
ajoute de nouveaux chaque jour parce que l'entreprise fait tout
pour éviter d'assumer ses responsabilités sociales. Elle
se sert de la LACC pour éviter de faire quoi que ce soit au
sujet des griefs et d'autres problèmes récurrents et pour
attaquer le droit des travailleurs à des conditions de travail
sécuritaires et sur d'autres questions.
Le juge de la LACC, Frank Newbould, a ordonné
aux sections locales des métallos et des employés
salariés à Algoma de soumettre un résumé
de 250 mots de chaque grief d'ici le 11 avril. Seuls les
griefs reçus avant cette date seront traités en vertu de
la LACC et tous les griefs doivent être réglés
avant la fin août. Le président
Da Prat dit qu'en raison du manque de coopération de la part de
la compagnie, les deux échéanciers ne sont pas
réalistes et contreviennent à la convention collective
et aux lois provinciales.
Selon le syndicat, l'échéancier
fixé et la pression exercée sur le syndicat vont faire en
sorte que les griefs actuels et tout nouveau grief ne seront pas
réglés et seront même rejetés
éventuellement par le juge de la LACC. En plus, les conditions
de travail ne cessent de se détériorer et les dangers
à la santé et à la sécurité sont de
plus en plus
grands alors que les arrangements prévus par la convention
collective et les lois provinciales sont constamment attaqués.
Le juge Newbould a clairement laissé savoir
qu'il compte s'attaquer aux droits des travailleurs au nom du droit de
monopole. Faisant usage de la présumée autorité
autocratique et arbitraire que lui confère la LACC, Newbould a
dit qu'il agissait en réponse à la requête d'Essar
Steel Algoma pour un processus de règlement expéditif des
griefs
non réglés. Il veut « faire le
ménage » pour ainsi dire dans les griefs avant la fin
août pour qu'il n'en reste qu'un petit nombre lié à
la convention collective et un autre petit nombre qui seront
annulés à la fin des procédures de la LACC.
Le juge est entré en action suite au
dépôt d'un mémoire dans lequel le monopole Essar
avertit le tribunal de la LACC qu'il va être impossible de
procéder à la restructuration ou de vendre Algoma avec
autant de griefs non réglés. « Il est illogique de
croire qu'un tiers intéressé à faire l'acquisition
de l'usine va accepter
d'assumer 3 000 griefs inconnus et aux coûts non
chiffrés sans connaître leur impact sur
l'entreprise », lit-on dans le mémoire.
Cette pratique du droit de monopole de
décréter un
objectif pour ensuite attaquer les droits des travailleurs afin de le
réaliser est typique de la ligne néolibérale et du
déséquilibre qui en résulte dans les relations de
production au Canada. Dans le style arbitraire des seigneurs
féodaux, l'entreprise et le juge de la LACC déclarent que
les droits
peuvent être sacrifiés pour la simple raison que la fin ou
l'objectif d'une « restructuration ou d'une vente
réussies » justifie les moyens pour y arriver, y
compris les attaques contre les droits des travailleurs. Le juge a bien
exprimé ce pragmatisme impérialiste en annonçant
qu'il a émis une ordonnance à l'effet que tout grief qui
ne sera pas
inclus dans la liste sommaire du 11 avril « sera
considéré comme ayant été retiré
avec préjudice par la section locale 2251 des
Métallos ou par la section locale 2724 des Métallos
et sera par la présente rayé et liquidé à
jamais ». Le juge Newbould a aussi déclaré sur
un même ton monarchique que toute décision qui sera
prise conformément à cette ordonnance est
définitive et exécutoire et ne peut pas faire l'objet de
révision judiciaire.
Le président de la section locale 2251 veut
maintenir la procédure de griefs telle qu'inscrite dans la
convention collective et demande instamment à la compagnie de
respecter la loi et de ne pas s'attaquer à la santé et
à la sécurité au travail. Da Prat rappelle que sa
section locale a déjà vécu deux périodes de
protection de la faillite en
vertu de la LACC, soit en 1991 et 2001. Dans un affidavit
déposé la semaine dernière, il accuse la compagnie
de violer la convention collective de manière « sans
précédent », en particulier depuis qu'Essar
s'est placée sous la protection de la LACC en novembre dernier.[2] Selon Da Prat, la question des droits
humains et de la
santé et sécurité au travail est devenue une
préoccupation majeure.
« Les actions de la compagnie sont bien
différentes de ce qu'elles ont été lors des
restructurations précédentes. À l'époque,
Algoma avait agi conformément aux termes de la convention
collective en vigueur », a dit Da Prat.
Le juge Newbould et le vice-président aux
ressources humaines d'Essar Steel Algoma, James Rennie,
prétendent que la protection de la faillite en vertu de la LACC
constitue une circonstance exceptionnelle qui change l'équation
et ne permet aucun équilibre dans les relations de travail.
Selon les deux hommes, la disposition rapide des griefs
est une solution peu importe les conséquences pour les
conditions de travail et les droits des travailleurs. La
restructuration va réussir, alors ces mesures sont bonnes et
adéquates, disent-ils.
Newbould appelle les travailleurs à se rallier
à l'objectif de la compagnie et à renoncer à leurs
droits sinon tout est perdu. Il dit : « C'est aussi dans
l'intérêt de ceux qui ont levé des griefs qu'il y
ait une procédure pour les régler, ce qui va contribuer
à une résolution positive pour l'entreprise dont leur
moyen de subsistance
dépend. »
Rennie accuse les travailleurs et leur syndicat de
faire un usage abusif des procédures de griefs en en
déposant un trop grand nombre. Il nie tout lien entre ces griefs
et les pratiques de travail non sécuritaires qui ont cours
pendant que l'entreprise est sous la protection de la faillite. Il dit
que la compagnie veut travailler avec la
section 2251 pour « créer un environnement de travail
sécuritaire et productif pour ses employés »
mais que les griefs non réglés font entrave à une
restructuration réussie de la compagnie ou à la vente de
ses actifs.
Les propos des dirigeants de la compagnie et du juge
à l'effet que les travailleurs doivent renoncer à leurs
droits et épouser l'objectif de la compagnie montrent bien
à quel point on a besoin de règles claires qui gouvernent
les relations de travail et les procédures à suivre pour
résoudre les différends afin que les droits des
travailleurs ne
puissent pas être niés, quelles que soient les
circonstances. À cause du caractère arbitraire de la
LACC, les conditions de travail ne peuvent que se
détériorer sous la dictature de la compagnie et de la
LACC , une dictature qui nie les droits des travailleurs et criminalise
leur lutte à la défense de leurs droits. Cela ne doit pas
passer !
Le juge et la compagnie mettent de l'avant le concept
de circonstances exceptionnelles afin de nier les droits et de violer
les lois et les conventions collectives et détruire tout
équilibre aux endroits de travail. Rennie est lui-même
actif à l'endroit de travail et sait très bien ce que
fait la compagnie. Le juge ne travaille pas et n'a jamais
travaillé
dans une installation industrielle où les travailleurs doivent
en toutes circonstances défendre leurs droits sinon les
blessures et même la mort les guettent et où toutes sortes
de prétextes sont mis de l'avant pour demander d'incessantes
concessions antiouvrières.
Le juge trouve
étrange que les travailleurs revendiquent leurs droits et un
équilibre protégé par un État de droit et
une convention collective et refusent de renoncer à leurs droits
quelles que soient les circonstances parce qu'il n'est pas un
travailleur industriel et n'appuie pas la classe ouvrière. Le
juge
se range du côté du droit de monopole où le
pragmatisme impérialiste déclare que la fin justifie les
moyens même si cela veut dire nier les droits au nom de
circonstances exceptionnelles. Il se moque bien de la classe
ouvrière et préfère les délices des
pouvoirs arbitraires de la LACC, qui comprennent le renversement de la
primauté du droit et de tout équilibre exprimé
dans une convention
collective.
Les travailleurs n'ont que faire de cela et demandent
que leurs droits soient soutenus quelles que soient les circonstances.
Le président Da Prat s'est exprimé avec force dans son
affidavit qui condamne avec exemples à l'appui les pratiques du
fabricant d'acier à Sault Sainte-Marie en ce qui a trait
à
la santé et la sécurité. Il y écrit que
« les
actions entreprises par Algoma juste avant et après l'ordonnance
initiale en vertu de la LACC ont érodé les pratiques de
santé et sécurité établies par la
convention collective, et le régime est maintenant en train de
s'effondrer ».
Il faut mettre fin à la pratique illégale
et destructrice d'utiliser la LACC pour attaquer les droits des
travailleurs. Il faut que cesse aussi le recours à la LACC pour
éviter de donner une nouvelle direction à l'industrie
canadienne de l'acier qui soit viable et durable. Le recours à
la LACC pour attaquer les droits des travailleurs et d'autres
personnes est un affront à la dignité des Canadiens et il
doit cesser.
Non à la LACC anti-peuple de
destruction nationale et d'attaque aux
droits !
Oui au droit public ! Non au droit de monopole !
Algoma Steel
doit continuer de produire de l'acier !
Notes
1. Le président Da Prat donne de nombreux
exemples de préoccupations pour la santé et la
sécurité dont les suivants :
- il a fallu qu'un travailleur se blesse
sérieusement en utilisant une meuleuse pour que treize
pièces d'équipement non sécuritaire soient
retirées ;
- trois collisions entre une locomotive et des wagons
se sont produites sans que la compagnie n'en informe le syndicat. Les
travailleurs ont dû rapporter l'incident eux-mêmes, ce qui
a fait dire à Da Prat que « je suis très inquiet
que la compagnie donne l'impression que la santé et la
sécurité se portent bien en ne rapportant pas les
incidents » ;
- Essar Steel Algoma n'a pas de procédures de
cadenassage pour désactiver des machines qui sont
utilisées pour percer le haut fourneau numéro 7 afin
d'en retirer le fer liquéfié ;
- la compagnie nie l'accès à des
évaluations médicales aux travailleurs qui opèrent
de l'équipement mobile ;
- des produits dangereux qui sont utilisés au
travail ne sont pas étiquetés.
2. Pour lire l'affidavit de
Mike Da Prat (en anglais), cliquer ici.
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Marxiste-Léniniste
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Courriel: redaction@cpcml.ca
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