Numéro 35 - 12 mars 2016
Le discours du «rideau de
fer» de Winston Churchill
Le 70e anniversaire du début
de la guerre froide
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La Conférence de Postdam, qui s’est tenue s’est tenue du 17
juillet au 2 août 1945, est la dernière conférence
des puissances alliées pendant la Deuxième Guerre
mondiale à laquelle ont participé l’Union
soviétique, la Grande-Bretagne et les États-Unis,
représentés par de Staline, Winston Churchill
et Harry Truman. Cette conférence a
notamment ouvert la voie aux procès de criminels de
guerre nazis en Europe, comme les procès de Nuremberg,
en décidant du désarmement complet de l’Allemagne, de la
destruction du parti national-socialiste, de l'épuration et du
jugement des criminels de guerre et du montant des réparations.
Ce sont la lettre et l'esprit de ces accords qui étaient de
tenir responsables de leurs crimes de guerre et contre
l'humanité les fauteurs de guerre, les nazis de Hitler, les
fascistes de Mussolini et les militaristes japonais, que Winston
Churchill a trahis dans son discours à Fulton.
Le
discours
du
«rideau de fer» de Winston Churchill
• Le 70e anniversaire du début de la
guerre froide
• Interview de Staline accordée à
la Pravda - 14 mars 1946
Le discours du «rideau de
fer» de Winston Churchill
Le 70e anniversaire du début de la guerre
froide
Le 5 mars 1946, l'ancien premier ministre
britannique Winston Churchill était invité
à Fulton (Missouri) par le président des
États-Unis, Harry S. Truman, où il a prononcé son
discours « Le nerf de la paix », dans lequel il
déclarait que l'Union soviétique avait imposé un
« rideau de fer » à l'Europe. Churchill avait
préparé son discours à Washington, DC, et en avait
discuté longuement avec le président américain,
qui allait être à ses côtés à Fulton.
Le Centre Churchill de Downers' Grove, aux États-Unis, indique
également que Churchill avait demandé au premier ministre
canadien, Mackenzie King, de lire ce discours. King a demandé
à l'ambassadeur du
Canada aux États-Unis, le futur premier ministre du Canada,
Lester B. Pearson, de le faire à sa place. Ce dernier a
recommandé à
Churchill de ne pas qualifier la Deuxième Guerre mondiale de
« guerre inutile », comme il avait l'habitude de le
faire, afin de ne pas encourager les partisans de l'isolationisme
américain.
Winston Churchill prononce son discours du « rideau de
fer » à Fulton (Missouri). À droite, le
président des États-Unis, Harry S. Truman.
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La première utilisation de la métaphore
« rideau de fer » a été faite par le
ministre nazi de
la propagande, Josef
Goebbels, durant la guerre. Dans son discours, Churchill a
condamné le système des États communistes et
appelé à une alliance des « nations de langue
anglaise » pour sauver le monde de la
domination soviétique et du communisme. Le but était
d'accuser le communisme de violer le droit de conscience afin
de le présenter comme une idéologie d'asservissement. En
fait, le communisme est la condition de l'émancipation
complète de la classe ouvrière et, en tant que telle, une
condition de l'émancipation de l'humanité tout
entière. Il
ne peut pas y avoir de communisme si il n'établit pas la
condition de l'émancipation complète de la classe
ouvrière.
À cause du grand prestige du communisme
après la Deuxième Guerre mondiale, les
impérialistes anglo-américains avaient besoin d'une
justification pour briser l'alliance antifasciste. Le discours du
« rideau de fer » de Winston Churchill a
été une rationalisation importante des
impérialistes anglo-américains pour attaquer le front uni
contre le fascisme et déclarer que désormais il existait
deux mondes, le « monde libre » centré sur les
États-Unis, et le « monde en esclavage »,
centré autour de l'Union soviétique. Churchill et
d'autres ont demandé la mise en oeuvre d'une grande
stratégie anglo-américaine (comprenant les
considérations géopolitiques et les objectifs de
guerre) liée aux notions de valeurs et de lois pour lutter
contre cette situation. L'Union soviétique, par la suite, a
accepté la notion de deux mondes et sur cette base un ordre
mondial bipolaire a été créé.
La déclaration officielle de la guerre froide
dans le discours du « rideau de fer » de Winston
Churchill a jeté le discrédit sur le droit de conscience
dans l'après-guerre. Ainsi, dans les années qui ont suivi
la Deuxième Guerre mondiale, tout d'abord les États-Unis,
puis l'Union soviétique ont attaqué le droit de
conscience. Ce droit était
l'objet d'un tel mépris qu'il était «
accordé » uniquement sur la base du camp auquel une
personne ou un pays appartenait.
Un exemple de cela est la demande du président
des États-Unis, Harry S. Truman, au Congrès
américain d'octroyer plus de 400 millions de dollars pour
soutenir les forces fascistes en Grèce dans le but de restaurer
la monarchie liée à la dynastie de la reine Victoria et
d'assurer la défaite de la lutte démocratique en cours en
Grèce
et ainsi garantir les intérêts géopolitiques des
États-Unis en Europe occidentale pour dominer ensuite l'Europe
orientale. Par cette décision, non seulement la Grèce a
été privée du droit à
l'autodétermination mais les Grecs qui poursuivaient leur
résistance contre le fascisme ont été
accusés d'être des communistes et emprisonnés dans
les camps de concentration construits par les Britanniques. Dans
toute l'Asie et l'Amérique latine, les communistes ont
été massacrés pour les même raisons.
À la fin des années cinquante et par la
suite,
l'Union soviétique a défini elle-aussi ce qui
était progressiste en fonction de si le pays, l'organisation ou
la personne en question étaient son ami ou son ennemi.
Dès la
fin officielle de la guerre froide dans la période 1989-91,
avec l'effondrement de l'Union soviétique, il est devenu clair
qu'avec la
course des États-Unis pour devenir l'unique superpuissance, le
droit de conscience était attaqué à nouveau.
Aujourd'hui, les impérialistes américains et leurs
alliés, alors qu'une fois de plus ils se repartagent le monde en
sphères d'influence, continuent de fouler aux pieds le droit de
conscience au nom de la défense des intérêts
nationaux des grandes
puissances.
Dans ce numéro, LML publie l'interview du
dirigeant soviétique J.V. Staline à la Pravda dans
lequel
il
donne ses explications du discours « Le nerf de la
paix » de Winston Churchill prononcé à Fulton
(Missouri).
Interview de Staline accordée à la Pravda
- 14 mars 1946 -
À la mi-mars 1946, un correspondant de
la Pravda a demandé à Staline de clarifier
certaines questions soulevées dans le discours prononcé
par Winston Churchill à Fulton, États-Unis. Voici
les réponses aux questions.
Question :
Comment jugez-vous le dernier discours prononcé par M. Churchill
aux Etats-Unis ?
Réponse :
J'estime que ce discours est un acte dangereux, qui vise à semer
des germes de discorde entre les Etats alliés et à rendre
plus difficile leur collaboration.
Question :
Peut-on estimer que le discours de M. Churchill compromet la paix et la
sécurité mondiale ?
Réponse : Sans contredit, oui. En fait, M.
Churchill se trouve actuellement dans la position d'un fauteur de
guerre. Et il ne s'y trouve pas seul. Il a des amis, non seulement en
Angleterre, mais également aux Etats-Unis. Il est à
remarquer que, sous ce rapport, M. Churchill et ses amis rappellent
d'une façon étonnante Hitler et
ses amis. Hitler a commencé la préparation à la
guerre par sa proclamation d'une théorie raciale, où il
déclarait que seules les personnes de langue allemande
représentaient une nation « véritable »
au sens complet du mot.
M. Churchill, également, commence la
préparation à la guerre par une théorie raciale,
en affirmant que seules les nations de langue anglaise sont des nations
dans toute l'acceptation du mot appelées à diriger les
destinées du monde entier.
La théorie raciale allemande amena Hitler et ses
amis à conclure que les Allemands, en tant qu'unique nation
« véritable », devaient commander aux autres
nations. La théorie raciale anglaise amène M. Churchill
et ses amis à cette conclusion que les nations de langue
anglaise, en tant que seules « véritables »,
doivent régner sur
les autres nations du monde.
En fait, M. Churchill et ses amis, en Angleterre et aux
Etats-Unis, présentent aux nations ne parlant pas anglais
quelque chose comme un ultimatum : « Reconnaissez de bon
gré notre domination, et tout alors ira bien ; dans le cas
contraire, la guerre est inévitable. »
Mais si les nations ont versé leur sang au cours
de cinq années d'une terrible guerre, c'est pour la
liberté et l'indépendance de leur pays et non pas pour
remplacer la domination des Hitler par celle des Churchill.
Il est donc tout à fait probable que les nations
qui ne parlent pas l'anglais, et qui représentent
l'énorme majorité de la population du globe,
n'accepteront pas de retourner à un nouvel esclavage. La
tragédie de M. Churchill consiste dans le fait qu'il ne comprend
pas, en « tory » endurci, cette vérité
simple et évidente.
Il n'y a aucun doute que la position prise par M.
Churchill est une position qui mène à la guerre, un appel
à la guerre contre l'URSS. Il est clair aussi que cette position
de M. Churchill est incompatible avec le traité d'alliance qui
existe actuellement entre l'Angleterre et l'URSS. Il est vrai que, pour
embrouiller ses auditeurs, il déclare en
passant que le traité anglo-soviétique d'aide mutuelle et
de coopération pourrait être facilement prolongé
pour une période de cinquante ans. Mais comment peut-on
concilier une telle déclaration de M. Churchill avec sa position
qui mène à la guerre contre l'URSS, avec son prêche
en faveur de la guerre contre l'URSS ? Il est clair que ces
faits sont absolument inconciliables. Et si M. Churchill, invitant
à la guerre contre l'URSS, estime cependant que le traité
anglo-soviétique peut être prolongé et voir sa
durée portée jusqu'à cinquante ans, cela montre
qu'il considère ce traité comme un papier sans
importance, qui ne lui sert qu'à couvrir et masquer sa position
antisoviétique. C'est
pourquoi l'on ne peut pas considérer sérieusement les
fausses déclarations des amis de M. Churchill en Grande-Bretagne
relatives à une prolongation du traité
anglosoviétique jusqu'à cinquante ans et plus. La
prolongation du traité ne répond à rien si l'une
des parties viole le traité et le transforme en un papier vide
de sens.
Question :
Que pensez-vous de la partie du discours dans laquelle
M. Churchill attaque le régime démocratique des Etats
européens voisins de l'Union Soviétique, et où il
critique les relations de bon voisinage établies entre ces Etats
et l'URSS ?
Réponse :
Cette partie du discours de M. Churchill présente un
mélange d'éléments de calomnie avec des
éléments de grossièreté et de manque de
tact. M. Churchill affirme que « Varsovie, Berlin, Prague,
Vienne, Budapest, Belgrade, Bucarest, Sofia, toutes ces villes
célèbres, avec la population d'alentour, se trouvent dans
la
sphère soviétique et subissent toutes, sous une forme ou
une autre, non seulement l'influence soviétique, mais encore le
contrôle toujours grandissant de Moscou ». M.
Churchill qualifie tout cela de « tendances
expansionnistes » sans limites de l'URSS.
Il n'est pas nécessaire de faire un gros effort
pour démontrer que M. Churchill calomnie grossièrement et
sans pudeur, aussi bien Moscou que les États voisins de l'URSS
dont il est question plus haut.
Premièrement, il est tout à fait absurde
de parler de contrôle exclusif de l'URSS à Vienne et
à Berlin, où se trouvent également des Conseils de
contrôle alliés composés de représentants
des quatre puissances, et où l'URSS n'a qu'un quart des voix. Il
arrive que certaines gens ne puissent pas faire autrement que de
calomnier, mais il faut
cependant garder la mesure.
Deuxièmement, il ne faut pas oublier les
circonstances suivantes : les Allemands ont envahi l'URSS à
travers la Finlande, la Pologne, la Roumanie, la Bulgarie, la Hongrie.
Ils ont pu exécuter leur agression à travers ces pays
parce que, dans ces derniers, existaient alors des gouvernements
hostiles à l'Union soviétique.
Par suite de l'invasion allemande, l'Union
soviétique a perdu sans retour, dans les combats avec les
Allemands, pendant l'occupation et par l'envoi d'hommes
soviétiques dans les bagnes allemands, près de dix-sept
millions de personnes. Autrement dit, les pertes de l'Union
soviétique dépassent de plusieurs fois celles de la
Grande-Bretagne et
des Etats-Unis pris ensemble.
Il est possible qu'en certains lieux on soit enclin
à oublier ces pertes colossales du peuple soviétique, qui
ont rendu possible la libération de l'Europe du joug
hitlérien. Mais l'Union soviétique ne peut oublier ces
pertes. On se demande ce qu'il peut bien y avoir d'étonnant dans
le fait que l'Union soviétique, voulant garantir sa
sécurité dans
l'avenir, s'efforce d'obtenir que ces pays aient des gouvernements qui
observent une attitude loyale envers l'URSS. Comment peut-on, si l'on a
tout son bon sens, qualifier ces intentions pacifiques de l'Union
soviétique de tendances expansionnistes de notre
État ?
M. Churchill affirme, plus loin, que « le
gouvernement polonais, se trouvant sous la domination des Russes, a
été encouragé à formuler, vis-à-vis
de l'Allemagne, des exigences énormes et
injustifiées ». Chacun de ses mots est une calomnie
grossière et insultante.
La Pologne démocratique actuelle est
dirigée par des hommes éminents. Ils ont montré
par leurs actes qu'ils savent défendre les intérêts
et la dignité de leur patrie mieux que n'ont pu le faire leurs
prédécesseurs. Quelles raisons peut invoquer M. Churchill
pour affirmer que les dirigeants de la Pologne contemporaine peuvent
tolérer dans leur
pays la « domination » de représentants de
quelque État étranger que ce soit ? Les calomnies de
M. Churchill contre les « Russes » ne sont-elles pas
dictées par l'intention de semer des germes de discorde dans les
relations entre la Pologne et l'Union Soviétique ?
M. Churchill n'est pas content que la Pologne ait
effectué un tournant dans sa politique en faveur de
l'amitié et de l'alliance avec l'URSS. Il fut un temps
où, dans les relations entre la Pologne et l'URSS,
prédominaient des éléments de discorde et de
contradictions. Cela donnait la possibilité, à des hommes
d'État du genre de M. Churchill, de
jouer de ces contradictions, de chercher à mettre la main sur la
Pologne sous prétexte de la protéger des Russes, d'agiter
le spectre de la guerre entre l'URSS et la Pologne et de conserver la
position d'arbitre.
Mais cette époque est révolue, car
l'hostilité entre la Pologne et la Russie a fait place à
l'amitié polonosoviétique. La Pologne actuelle,
démocratique, ne veut plus être un « ballon de
jeu » aux mains d'étrangers. Il me semble que c'est
précisément cette circonstance qui irrite M. Churchill et
le pousse à des sorties grossières, dépourvues
de tact, contre la Pologne. Pensez donc : on ne le laisse pas
jouer aux dépens d'autrui...
En ce qui concerne les attaques de M. Churchill contre
l'Union soviétique, à propos de l'extension des
frontières occidentales de la Pologne, grâce à la
reprise de territoires anciennement pris par l'Allemagne à la
Pologne, il me semble que M. Churchill pipe ouvertement les dés.
Comme on le sait, la décision relative aux
frontières occidentales de la Pologne a été
adoptée à la conférence de Berlin des trois
puissances sur la base des demandes polonaises. L'Union
soviétique a déclaré à plusieurs reprises
qu'elle considérait ces demandes comme justes et
équitables. Il est tout à fait probable que M. Churchill
n'est pas
content de cette décision. Mais pourquoi M. Churchill, sans
ménager ses flèches contre la position des Russes dans
cette question, cache-t-il à ses auditeurs le fait que cette
décision a été prise à l'unanimité
à la conférence de Berlin et qu'elle a été
votée non seulement par les Russes, mais également par
les Britanniques et les Américains ?
Pourquoi M. Churchill a-t-il eu besoin d'induire en erreur ses
auditeurs ?
M. Churchill affirme plus loin que « les Partis
communistes étaient très faibles dans tous ces
États d'Europe orientale, qu'ils ont acquis une force
extraordinaire dépassant de beaucoup leur importance en
effectifs et qu'ils s'efforcent d'instaurer partout un contrôle
totalitaire », que « des gouvernements policiers
dominent dans presque
tous ces pays et que, à l'heure actuelle, il n'y existe aucune
démocratie véritable, exception faite pour la
Tchécoslovaquie ».
Comme on le sait, en Angleterre, un seul parti dirige
maintenant l'État : le Parti travailliste, alors que les
partis d'opposition sont privés du droit de participer au
gouvernement anglais. Chez M. Churchill, cela s'appelle le
véritable esprit démocratique. En Pologne, en Roumanie,
en Yougoslavie, en Bulgarie, en Hongrie, c'est un bloc de
plusieurs partis qui gouverne, un bloc de quatre à six partis,
et l'opposition, si elle est à peu près loyale, se voit
assurer le droit de participer au gouvernement. Chez M. Churchill, cela
s'appelle du totalitarisme, de la tyrannie, de la dictature
policière. Pourquoi ? Pour quel motif ? N'attendez pas
de réponse de la part de M. Churchill.
M. Churchill ne comprend pas dans quelle position comique il se met
avec ses discours criards sur le totalitarisme, la tyrannie et la
dictature policière.
M. Churchill voudrait que la Pologne soit
gouvernée par Sosnkowski et Anders, la Yougoslavie par
Mikhaïlovitch et Pavélitch, la Roumanie par le prince
Stirbey et Radescu, la Hongrie et l'Autriche par n'importe quel roi de
la maison des Habsbourg, et ainsi de suite. Il voudrait nous convaincre
que ces messieurs de la fourrière fasciste
peuvent garantir « un ordre vraiment
démocratique ». Tel est l'« esprit
démocratique » de M. Churchill.
M. Churchill n'est pas loin de la vérité
quand il parle de l'influence accrue des Partis communistes en Europe
orientale. Il convient cependant de noter qu'il n'est pas tout à
fait précis. L'influence des Partis communistes a
augmenté non seulement en Europe orientale, mais aussi dans tous
les pays où avait auparavant dominé le fascisme (Italie,
Allemagne, Hongrie, Bulgarie, Roumanie, Finlande), ou bien où
avait eu lieu l'occupation allemande, italienne ou hongroise (France,
Belgique, Hollande, Norvège, Danemark, Pologne,
Tchécoslovaquie, Yougoslavie, Grèce, Union
soviétique, etc.).
L'accroissement de l'influence des communistes ne peut
pas être considéré comme un fait du hasard, mais
comme un phénomène entièrement légitime.
L'influence des communistes s'est accrue parce que, pendant les dures
années de la domination fasciste en Europe, les communistes se
sont montrés des combattants sûrs, audacieux, pleins
d'abnégation, contre le régime fasciste et pour la
liberté des peuples.
M. Churchill rappelle quelquefois, dans ses discours,
« les petites gens qui vivent dans des maisons
modestes ». Il leur donne, en grand seigneur, des tapes
amicales sur l'épaule et se dit leur ami. Mais ces hommes ne
sont pas aussi simples qu'on pourrait le croire à
première vue. Ce « petites gens » ont leur
point de vue, leur
politique, et ils savent se défendre.
Ce sont eux, les millions de ces « petites
gens », qui ont battu M. Churchill et son parti en
Angleterre, donnant leurs voix aux travaillistes.
Ce sont eux, les millions de ces « petites
gens », qui ont isolé en Europe les
réactionnaires et les partisans de la collaboration avec le
fascisme, et ont donné leur préférence aux partis
démocratiques de gauche.
Ce sont eux, les millions de ces « petites
gens », qui, après avoir éprouvé les
communistes dans le feu de la lutte et de la résistance au
fascisme, ont décidé que les communistes
méritaient pleinement la confiance du peuple.
C'est ainsi que l'influence des communistes a
augmenté en Europe. Telle est la loi du développement
historique.
Naturellement, M. Churchill n'est pas satisfait par un
tel développement des événements, et il sonne
l'alarme, faisant appel à la force. Mais M. Churchill
n'était pas non plus satisfait de l'apparition du régime
soviétique en Russie, après la première guerre
mondiale. À cette époque, il sonnait également
l'alarme et organisa la campagne militaire
« des quatorze États » contre la Russie,
se proposant de faire tourner en arrière la roue de l'Histoire.
Mais l'Histoire s'est avérée plus forte
que l'intervention churchilienne et le don-quichottisme de M. Churchill
l'a amené à subir à l'époque une
défaite complète.
Je ne sais si M. Churchill et ses amis
réussiront à organiser, après la Seconde Guerre
mondiale, une nouvelle campagne militaire contre « l'Europe
orientale ». Mais s'ils y réussissent, ce qui est peu
probable, car des millions de « petites gens » montent
la garde pour défendre la cause de la paix, on peut dire avec
assurance qu'ils
seront battus, de même qu'ils ont été battus
autrefois, il y a de cela vingt-six ans.
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