Numéro 33 - 10 mars 2016
L'hypocrisie du gouvernement
libéral sur les questions
de guerre et de paix
L'anniversaire de la première
guerre du Golfe
PDF
Toronto, 30 mars 2003. Une des nombreuses
manifestations tenues dans
tout le Canada contre la deuxième guerre du Golfe et contre
toute
intervention du Canada.
L'hypocrisie
du
gouvernement
libéral
sur
les
questions
de guerre et de paix
• L'anniversaire de la première guerre
du Golfe
• Les tentatives du Canada de faire
dérailler le processus de paix en Syrie
• Le Canada cherche à s'engager
davantage dans l'agression contre la Libye
• Journée d'action le 19 mars:
rassemblements
à l'occasion du 13e anniversaire de l'invasion de l'Irak
Syrie
• Cessation des hostilités en vigueur
L'hypocrisie du gouvernement
libéral sur les questions de guerre et de paix
L'anniversaire de la première guerre du Golfe
Le gouvernement du Canada fait une fois de plus
l'éloge de l'intervention du Canada aux côtés des
impérialistes américains lors de la guerre du Golfe de
1991.
Le ministre de la Défense nationale, Harjit
Sajjan, a déclaré que : « La contribution des
Forces armées canadiennes
lors de la première guerre du Golfe reflète fortement les
valeurs de liberté et de démocratie qui sont toujours les
nôtres aujourd'hui ». Le général Jonathan
Vance et le chef-adjudant Kevin West ont déclaré que
« bien que les deux Guerres mondiales
et les plus récentes opérations, comme celles qui ont eu
lieu en Afghanistan, peuvent prendre préséance lorsque
nous repensons aux conflits engageant les FAC, la première
guerre du Golfe a dominé nos pensées à partir de
l'été de 1990. ... La contribution du Canada à ce
résultat rapide et réussi a été
remarquable.
» Le général Vance et le
chef-adjudant West soulignent que cette mission a conduit au
déploiement des Forces armées canadiennes au Koweït,
où elles sont toujours et participent à la mission
menée par les États-Unis en Irak. Anciens Combattants
Canada indique que plus de 4 000 Canadiens ont été
engagés dans la première guerre du Golfe
déclenchée par les États-Unis,
notamment dans le transport militaire, la campagne aérienne, les
opérations de combat air-sol et les opérations navales.
Ces éloges de la guerre et du rôle du
Canada aujourd'hui ne peuvent estomper le fait que l'opposition
populaire à cette guerre et aux crimes commis
était telle [1] que
lorsque la deuxième guerre du Golfe a été
déclenchée le 19 mars 2003, le gouvernement
libéral de Chrétien a jugé qu'il ne fallait pas
intervenir, du moins pas ouvertement parce qu'il
est intervenu dans le cadre des forces intégrées des
États-Unis et par d'autres moyens à l'insu des Canadiens.
Le
gouvernement libéral actuel a-t- il oublié ce qui s'est
passé à l'époque ou croit-il que les gens ont la
mémoire courte ? Peut-être pense-t-il que c'est une bonne
occasion de se faire bien voir par les anciens combattants de la
première guerre du Golfe ou de se présenter comme un
gouvernement épris de paix pour justifier ses ingérences
dans les affaires des nations souveraines d'Asie occidentale et
d'Afrique du Nord ?
Quoi qu'il en soit, ce gouvernement est en train de
devenir encore plus dangereux que le gouvernement Harper. Dans leur
grande majorité, les Canadiens ont voté contre ce dernier
et l'ont chassé du pouvoir
notamment parce que c'était un gouvernement de guerre.
En 1991, le président de l'Irak, Saddam Hussein,
a envahi le Koweït, qui selon lui était territoire
iraquien. Il l'a fait à l'instigation des États-Unis.
Cependant, c'était un coup monté et il allait payer
très cher cette agression contre un pays souverain. George Bush
père, qui était le président des États-Unis
à l'époque, a déclaré que Saddam
Hussein était un nouveau Adolf Hitler et que personne ne devrait
l'apaiser. Il a dit que quiconque ne s'opposait pas à l'annexion
du Koweït par l'Irak était un conciliateur et que lui ne
voulait pas être un conciliateur. C'est l'argument qu'on a
donné pour justifier une intervention dans la région.
La question se pose : comment est-il
possible de s'opposer à l'apaisement sans savoir qui est
l'agresseur? Il est devenu évident une nouvelle fois dans
l'histoire que sans saisir la cause des problèmes, on ne peut
leur trouver de solution.
Le dirigeant du Parti communiste du Canada
(marxiste-léniniste), Hardial Bains, a écrit à
l'époque : « Il est tout à fait vrai que les gens
ne veulent pas la guerre. Mais sans compréhension des causes de
la guerre, il ne peut y avoir de solution. Dans le cadre du
système mondial actuel dans lequel l'agression et l'apaisement
vont de pair, la cause
des guerres injustes, de l'agression et de l'intervention ne peut
être que la lutte pour la domination. Les États-Unis ont
déclaré qu'ils ont des « intérêts
vitaux » dans le monde entier. Le Canada et d'autres pays ont
fait les mêmes déclarations ainsi que l'Union
soviétique.[2] C'est le
système mondial
d'asservissement économique et de domination qui est le
fondement de la domination politique et de la guerre, qui sont les
moyens employés pour les maintenir. La guerre, il est
généralement admis, est la continuation de la politique
par d'autres moyens.
« La division bipolaire du monde a pris fin l'an
dernier, mais peut-on en déduire pour autant que tous les
efforts de domination mondiale ont pris fin ? Non, on ne peut pas. Ce
qui va se produire, c'est que le repartage du monde en nouvelles
sphères d'influence va recommencer de plus belle. La crise dans
la
région du Golfe est le premier
exemple de cela depuis la fin de la division bipolaire du monde entre
les blocs soviétique et américain. Les États-Unis
veulent non seulement préserver leur influence dans la
région du Golfe, mais aussi l'étendre. Ils ont des
intérêts stratégiques dans la région. L'
Irak veut que cette région soit sa propre zone d'influence et
l'Iran veut s'imposer
comme la puissance dominante dans la région avec qui les autres
négocient son destin. L'Allemagne, la France, le Japon et
d'autres aussi ont des intérêts dans la région,
tout comme l'Union soviétique. Autrement dit, il y a un
affrontement entre des intérêts divergents et la fin de la
division bipolaire du monde n'a pas mis fin à ces
affrontements.
« Un autre aspect important à
considérer est qu'il ne faut pas voir les États-Unis et
l'Union soviétique sous l'angle de la politique à court
terme comme certains le font. Nous devrions examiner également
leurs objectifs à long terme. Devons-nous penser que l'objectif
à long terme des États-Unis et de l'Union
soviétique est la liberté et pas la
domination ? Penser que la liberté est leur but serait une
erreur fatale. Leur objectif reste la domination du monde et cette
lutte se poursuit dans les nouvelles conditions. C'est la raison de
leurs agressions contre d'autres et de leur politique d'apaisement
entre eux. Si les États-Unis et l'Union soviétique
devaient entrer en guerre l'un contre
l'autre, cela ne voudrait pas dire qu'ils ne pratiquent plus
l'apaisement. Au contraire, cela voudrait dire qu'ils ne peuvent plus
poursuivre leurs intérêts sans trancher la question de qui
d'entre eux va dominer le monde et que la guerre est le moyen
utilisé pour cela.
« Les gens ne doivent
pas sous-estimer la possibilité d'une guerre entre les grandes
puissances. Si elle n'a pas lieu entre les États-Unis et l'Union
soviétique, elle pourrait avoir lieu entre d'autres grandes
puissances et les États-Unis et l'Union soviétique
pourraient se ranger dans le même camp ou des camps
opposés. Tant que la lutte pour la
domination du monde existera, le danger de guerre existera. Ce danger
ne peut être évité qu'en s'opposant à
l'agression et à l'apaisement. Ne pas s'opposer à
l'intervention américaine dans la région du Golfe revient
à encourager les États-Unis à poursuivre sur leur
voie belliciste et agressive. C'est la même chose avec l'Irak et
avec l'Union
soviétique et son asservissement des nations. Agresseurs et
pacificateurs vont de pair. Le gouvernement du Canada, à cause
de son appartenance à l'OTAN et à NORAD, est à la
fois un agresseur et un adepte de l'apaisement. Les travailleurs et
tous
les gens épris de justice et de paix devraient exiger que le
gouvernement canadien s'oppose à l'agression
et à l'apaisement. En d'autres termes, un des principaux
éléments de la création d'un nouvel ordre mondial
est l'opposition sans aucune hésitation à tous les
agresseurs et conciliateurs. C'est la condition d'une paix durable et
également de la démocratie internationale. » [3]
Notes
1. La démographe Osborne
Daponte a estimé que 13 000 civils avaient été
tués par les Américains et les forces alliées
pendant la guerre contre l'Irak qui a duré d'août 1990
à février 1991, et qu'environ 70 000 civils
étaient morts des suites de la guerre, de la destruction des
installations médicales, des infrastructures du réseau
électrique et
d'approvisionnement en eau. En tout, 40 000 soldats irakiens ont
été tués dans le conflit. Elle est arrivée
à la conclusion que les pertes totales irakiennes dues à
la guerre et ses séquelles s'élevaient à 158 000
personnes, dont 86 194 hommes, 39 612 femmes et 32 195 enfants.
Plus de 1,7 million de personnes sont
décédées en conséquence directe des
sanctions génocidaires imposées par les
États-Unis. On estime que les sanctions des États-Unis et
de l'ONU imposées à l'Irak dans les années 1990,
qui interdisaient le chlore pendant une grande partie de la
décennie et rendaient impossible la purification de l'eau, ont
tué 500 000 Irakiens., principalement des enfants. (Les enfants
et les nouveaux-nés meurent aisément de la
diarrhée causée par la gastro-entérite qui cause
une déshydratation fatale.) Sur la chaîne CBS-TV le 12 mai
1996, interrogée sur le fait qu'un demi-million d'enfants ont
été
tués, Madeline Albright avait répondu : « Nous (le
gouvernement américain)
pensons que le prix en vallait la peine. »
2. L'Union soviétique a
été démantelée en décembre 1991.
3. « Les conciliateurs
», Hardial Bains, LML, Vol. 21, No. 6, 15 janvier 1991
Les tentatives du Canada de faire dérailler le
processus de paix en Syrie
Alors que se déroulent les pourparlers de paix
dirigés par
l'ONU pour tenter de rapprocher les forces
syriennes et obtenir une solution politique au conflit, le Canada a
annoncé qu'il fournissait un soutien technique et consultatif
à certains groupes participant aux négociations,
plutôt que d'appuyer le processus de paix lui-même.
Puis, le 24 février, le ministre des Affaires
étrangères, Stéphane Dion, a rencontré un
des principaux groupes d'opposition autoproclamés appuyés
par des puissances étrangères en Syrie, la Coalition
nationale des forces de l'opposition et de la révolution, dite
également Coalition nationale syrienne.[1]
Lors de cette rencontre, le groupe a fait valoir auprès du
Canada que tout processus de transition politique devait
résulter en un changement de régime.
Suite à une rencontre avec Dion, la Coalition a
déclaré par voie de communiqué qu'une entente
entre les États-Unis et la Russie visant l'« arrêt
des hostilités » serait « futile
s'il ne menait pas à une réelle transition politique en
Syrie ». La Coalition a dit: « L'entente doit mettre la
table pour une transition politique qui met fin une fois pour
toutes au règne de la famille Assad et permet au peuple syrien
de vivre dans la liberté et dans la dignité. » Elle
a appelé le gouvernement canadien à « appuyer les
efforts qui favorisent une véritable transition politique en
Syrie sans Bachar el-Assad et son cercle intime ».
Manifestement, l'objectif du changement de
régime est imposé de l'extérieur à un
processus qui est censé mener à une transition
décidée par les Syriens eux-mêmes.
Note
1. Le
11 décembre 2012, le président des États-Unis,
Barack Obama, a reconnu la
Coalition comme étant la « seule représentante
légitime du peuple syrien », et le
jour suivant, cent pays ont emboîté le pas à la
Conférence des amis de la Syrie
à Marrakech, au Maroc. La Coalition prétend être
reconnue en tant que
représentante légitime du peuple syrien par 120 pays.
Dans le feuillet
d’information sur son site web, il est dit que la Coalition s’est
affirmée en
tant que gouvernement par intérim et que celui-ci
accèdera au pouvoir suite à
la transition politique de la Syrie, ce qui veut dire que la Coalition
a
l’intention de renverser le gouvernement syrien. Elle travaille de
près avec l’Armée syrienne libre et en est presque une
branche.
Le Canada cherche à s'engager davantage dans
l'agression contre la Libye
À la veille du cinquième anniversaire de
l'agression de 2011 de l'OTAN contre la Libye qui a détruit le
pays, le gouvernement canadien cherche comment se joindre à une
nouvelle intervention menée par les États-Unis. [1] Cinq ans plus tard, aucun
problème n'a été résolu, bien au contraire,
et la
Libye souffre toujours de l'anarchie et de la violence de l'assaut de
l'OTAN et les Libyens qui sont demeurés au pays vivent sous le
joug des seigneurs de guerre, y compris des organisations
affiliées à l'EIIL qui ont été mis au
pouvoir par cette intervention armée.
Les États-Unis se sont remis à bombarder
la Libye en 2015 avec des frappes en juin et en novembre et la plus
récente le 19 février dernier. En janvier, le
département de la Défense des États-Unis a dit que
des forces spéciales sont à l'oeuvre en Libye. Les
États-Unis disent qu'ils y attaquent des « camps de l'EIIL
». On dit que les quartiers
généraux de l'EIIL en Libye sont situés à
Syrte, une ville portuaire au centre du pays et la ville qui a
été le plus dévastée par l'intervention de
l'OTAN. Le noyau de l'EIILy est formé de ceux qui ont combattu
au nom des États-Unis et de l'OTAN contre le gouvernement libyen
en 2011, dont plusieurs sont ensuite allés en Syrie pour tenter
d'y répéter le même scénario.
Les États-Unis ont aussi recours à des
drones de combat en Libye à partir de la base aéronavale
de Sigonella en Sicile. Un porte-parole du ministère de la
Défense italienne a dit aux médias que ces drones ne
devraient servir qu'à des fins « défensives »
pour protéger les forces spéciales des États-Unis
sur le terrain.
Les discussions ayant lieu entre les
représentants militaires et politiques des pays de l'OTAN font
état de plans en vue d'une opération plus vaste encore,
possiblement en mars. Le réseau CBC, dans un reportage du 13
février, a rapporté que selon le ministre de la
Défense nationale, Harjit Sajjan, « le Canada pourrait
sous peu se joindre à une
coalition militaire dans le but de combattre l'EIIL en Libye ».
« J'ai eu une bonne rencontre avec mon homologue,
le ministre de la Défense de l'Italie, [au sujet d'une
intervention militaire en Libye] », a dit Sajjan. Il a
ajouté : « L'Italie est prête à en prendre
l'initiative. Dès que nous aurons une bonne vue d'ensemble de la
situation politique, nous serons en mesure de décider comment
agir. » CBC
rapporte que selon Sajjan, « toute action militaire en Libye
reposera sur les leçons apprises par le Canada en Afghanistan
».
Le ministre des Affaires étrangères du
Royaume-Uni, Tobias Ellwood, a dit au début février que
les avions de combat de la Royal Air Force sont de retour en Libye. Le Sunday
Telegraph
du Royaume-Uni rapporte que le 27 février, des
forces spéciales britanniques ont été
déployées et qu'elles « travaillent avec les forces
spéciales
américaines dans la ville de Misrata ». Le Monde
en France a aussi rapporté que des forces spéciales
françaises et des membres de la Direction générale
de la Sécurité extérieure sont eux aussi de
nouveau en Libye.
Note
1. Le 2 mars 2011, le Canada a
déployé la frégate HMCS Charlottetown au
large des côtes libyennes. Le ministre d'alors de la
Défense nationale Peter McKay, avait dit : « Nous y sommes
pour être prêts à toutes les
éventualités. L'OTAN est là pour la même
raison. C'est une mesure de précaution qui procède par
étapes. » Quinze
jours plus tard, le 17 mars, le Conseil de sécurité de
l'ONU a approuvé une « zone d'exclusion aérienne
» sur la Libye qui a signalé le début officiel de
l'intervention militaire qui a été menée par
l'OTAN.
Le Haut commissaire aux Droits de l'homme de l'ONU,
Zeid Ra'ad Al Hussein, a déclaré le 25 février que
« l'impunité intégrale » prévaut en
Libye aujourd'hui. Il n'y a pas de gouvernement national et des groupes
armés contrôlent différentes régions du
pays. Le bureau du Haut commissaire affirme qu'il s'y produit «
des tueries illégales, y
compris l'exécution de personnes faites prisonnières,
détenues, enlevées ou perçues comme étant
dissidentes. Il y a aussi des attaques générales contre
des quartiers résidentiels à haute densité, de la
torture et des mauvais traitements, de la détention arbitraire,
des enlèvements et des disparitions, ainsi que de la violence
fondée sur le sexe et de la
discrimination envers les femmes. »
Al Hussein a dit qu'aujourd'hui la Libye « ne
fait que rarement la une des journaux ». En 2011, après
que les forces dirigées par les États-Unis eurent
orchestré un soulèvement pour renverser le gouvernement
libyen, les médias monopolisés et les gouvernements de
l'OTAN ont donné les raisons les plus absurdes pour justifier
l'intervention,
lesquelles se sont toutes avérées sans fondement. Des
crimes aux proportions épiques y ont été commis
par les États-Unis, le Canada et d'autres pays membres de l'OTAN
et leurs forces sur le terrain. La « zone d'exclusion
aérienne », qui était censée protéger
les Libyens, s'est avérée une campagne de frappes sans
merci contre l'armée libyenne,
des villes entières et les civils libyens patriotiques qui
avaient pris les armes pour se défendre.
Pour de plus amples informations, voir les articles sur
le quatrième anniversaire de la guerre de l'OTAN contre la Libye
dans le
numéro du 15 mars 2015 du Marxiste-Léniniste.
Journée
d'action
le
19
mars
Rassemblements à l'occasion du 13e
anniversaire
de l'invasion de l'Irak
Halifax
Rassemblement
et piquet
Samedi 19 mars
à 14 heures
1888 rue Brunswick
(devant le bureau du député libéral Andy Fillmore)
Montréal
Rassemblerment
Samedi 19 mars
à 13 heures
Complexe Guy-Favreau
200 boulevard René-Lévesque ouest
Station de métro Place d'Armes ou Place des Arts
Facebook
Ottawa
Rassemblement
et
piquetage
Samedi 19
mars à 13 heures
Ambassade
des
États-Unis
York et Sussex
Toronto
Rassemblement
et piquet au Bureau de la ministre
du Commerce international Chrystia
Freeland
Samedi 19
mars, 13 heures
344 rue Bloor ouest (
près de la station de métro Spadina)
Facebook
Le 19 mars 2016 marquera le 13e anniversaire de
l'invasion de l'Irak initiée par les États-Unis, marquant
le début d'une guerre qui a fait plus de 500 000 morts. Cette
année, le gouvernement Trudeau a annoncé la poursuite en
force de l'implication canadienne au sein de la coalition qui multiplie
les attaques contre les peuples syrien et irakien
depuis 2014. Nous devons plus que jamais nous opposer à cette
escalade de violence au Moyen-Orient, refuser la politique de «
guerre contre le terrorisme » dont pâtit la population
civile en premier lieu.
Dans plusieurs villes du Canada, des rassemblements
pour la paix sont organisés cette journée. Unissons-nous
pour faire du 19 mars une journée pour la paix !
Syrie
Cessation des hostilités en vigueur
Le 27 février, la cessation des
hostilités en Syrie est entrée en vigueur. L'entente
s'applique aux parties engagées dans le conflit syrien qui en
acceptent les conditions et s'engagent à les respecter.
L'entente ne s'applique pas au « Daesh » ou à
« Jabhat al-Nosra » ou « aux autres organisations
terroristes désignées par le Conseil de
sécurité de
l'ONU », ce qui peut expliquer que l'accord parle d'une cessation
des hostilités plutôt que d'un cessez-le-feu. Les
conditions de l'entente ont été soumises au Conseil de
sécurité de l'ONU par la Russie et les États-Unis
en tant que coprésidents du Groupe international de soutien
à la Syrie (GISS).
Déterminer qui est un
terroriste et qui ne l'est pas est une question qui ne cesse de causer
des problèmes aux impérialistes. Par exemple, alors que
la nouvelle mission du Canada dans sa lutte contre l'État
islamique comprend la formation, le support et l'approvisionnement des
milices Kurdes peshmergas au nord de l'Irak, l'allié du Canada
au
sein de l'OTAN, la Turquie, demande que les forces kurdes en Syrie
soient exclues de l'accord de cessation des hostilités parce
que, selon elle, ce sont des groupes terroristes. Réagissant
à l'annonce de l'entente avant sa mise en oeuvre, le
président turc, Recep Tayyip Erdogan, a dit que la Turquie ne la
respecterait pas. Il a comparé les Unités de
protection du peuple kurde (YPG) et leur affilié, le Parti de
l'union démocratique (PYD), à l'État islamique, et
a déclaré que si Daesh et al-Nosra sont exclus du
cessez-le-feu, « alors les PYD-YPG doivent aussi être
exclus puisqu'ils sont des groupes terroristes au même titre que
Daesh et al-Nosra ». Juste avant la mise en oeuvre de la
cessation
des hostilités, l'armée turque a pilonné les
positions des forces kurdes en Syrie. Le 2 mars, en dépit de la
cessation des hostilités, elle a poursuivi ses frappes en Syrie
en disant qu'elle attaquait uniquement les positions de l'État
islamique. Entretemps, la Turquie est aussi accusée de faire
entrer clandestinement des armes en Syrie sous couvert d'aide
humanitaire.
Avec la cessation des hostilités, les tentatives
des États-Unis et de leurs alliés de se servir de leurs
hommes de main en Syrie pour provoquer un changement de régime
violent ont été circonscrites. C'est probablement pour
cette raison que les États-Unis parlent maintenant d'un «
Plan B » pour la Syrie. Pour participer à l'entente, les
groupes
armés doivent s'engager envers l'application intégrale
de la résolution 2254 du Conseil de sécurité de
l'ONU et démontrer « une volonté de participer au
processus de négociation politique facilité par l'ONU
». Ils doivent mettre fin à leurs attaques contre les
Forces armées syriennes et « toute autre force
associée »; en retour, ils ne feront pas l'objet
d'attaques de la part de l'armée du gouvernement syrien «
ou d'autres forces qui l'appuient », de l'armée russe ou
de la Coalition dirigée par les États-Unis pour lutter
contre l'EIIL. La mise en oeuvre de l'accord est supervisée par
le Groupe de travail sur le cessez-le-feu qui est
coprésidé par la Russie et les États-Unis et dont
le secrétariat est
assumé par l'Envoyé spécial de l'ONU pour la
Syrie. [1]
Après six jours, l'Envoyé spécial
de l'ONU pour la Syrie, Staffan de Mistura, a dit que la cessation des
hostilités tient bon mais demeure fragile. De Mistra a dit aux
journalistes que le succès de la trêve n'était pas
« garanti », mais que « des progrès
étaient visibles ». Les Russes rapportent qu'il y a eu 52
violations de l'entente perpétrées par
des « organisations terroristes ».
« La chose la plus importante est d'enclencher
une dynamique qui va mener au point où l'on va traiter de la
situation politique, ce qui est la seule façon d'établir
la stabilité en Syrie », a dit l'Envoyé de l'ONU
pour la Syrie.
De Mistura a annoncé qu'il voulait réunir
les groupes syriens le 9 mars dans le but de favoriser la reprise des
négociations formelles de paix.
Un journaliste canadien est blessé
On rapporte que le 1er mars, un correspondant de
Radio-Canada, Raymond Saint-Pierre, a été blessé
en Syrie lorsqu'un groupe de journalistes avec lequel il voyageait a
été la cible de frappes près de la
frontière
turque dans le village syrien de Latakia. Le journaliste a dit à
CBC News que les frappes venaient possiblement de forces turques ou
de combattants affiliés à al-Qaeda qui sont actifs dans
la région. Le groupe avait été transporté
en Syrie à partir de Moscou pour une visite organisée par
le ministère de la Défense de la Russie. Aucun
représentant canadien n'a émis de déclaration sur
le sujet.
Le gouvernement syrien va tenir des élections
Le 22 février, le jour même de l'annonce
des termes de la cessation des hostilités, le président
syrien, Bachar el-Assad, a promulgué le décret
numéro 63, fixant la date des élections pour les membres
de l'Assemblée populaire au 13 avril 2016. L'assemblée
comprend 250 membres qui sont élus pour quatre ans. À la
fin des mises en
candidature le 2 mars, le nombre total de candidats ayant soumis leur
demande d'enregistrement avait atteint 11 341, selon le Haut
Comité juridique responsable des élections.
Les États-Unis envisagent un « Plan B
» en
l'absence
d'un changement de régime
Le 23 février, devant la commission des Affaires
étrangères du Sénat américain, le
secrétaire d'État des États-Unis, John Kerry, a
dit: « Nous allons savoir dans un mois ou deux si ce
processus de transition est vraiment sérieux. Bachar el-Assad va
lui-même devoir prendre de véritables décisions sur
l'établissement d'un véritable processus
de gouvernance de transition. Si cela ne se produit pas, il y a
certainement des options d'un plan B qui sont à l'étude.
»
Kerry a dit que la partition de la Syrie faisait partie
du Plan B si la cessation des hostilités ne tient pas le coup.
Manifestement, pour les États-Unis, l'engagement envers une
résolution politique du conflit en Syrie ne s'applique pas
à eux. « La situation peut définitivement se
détériorer et la Russie doit aussi être en train
d'évaluer la situation.
Il sera peut-être trop tard pour préserver
l'intégrité de la Syrie si la situation dure encore
longtemps. »
Note
1.Dans une déclaration
conjointe émise le 22 février, les États-Unis et
la Russie, en tant que coprésidents du GISS, affirment : «
Les principales fonctions du Groupe de travail spécial sont,
comme il est prévu dans la Déclaration du GISS du 11
Février, de : a) délimiter le territoire tenu par 'Daesh
', 'Jabhat al-Nosra ' et d'autres organisations
terroristes telles que désignées par le Conseil de
sécurité des Nations Unies ; b) assurer la communication
entre toutes les parties pour promouvoir le respect et
désamorcer rapidement les tensions; c) traiter des
allégations de non-respect; et d) soumettre les comportements
non conformes persistants par l'une ou l'autre des parties aux
ministres du
GISS ou aux personnes désignées par les ministres afin de
déterminer les mesures appropriées, y compris l'exclusion
de ces parties de l'accord de cessation des hostilités et de la
protection qu'il leur offre . »
La déclaration conjointe dit aussi que le Groupe
de travail spécial sur la cessation des hostilités du
Groupe international de soutien à la Syrie a été
établi sous les auspices des Nations unies et que le Bureau des
Nations unies de l'envoyé spécial pour la Syrie,
l'organisme qui doit faciliter les pourparlers inter-syriens
parrainés par l'ONU qui
ont été suspendus, sert de secrétariat. L'entente
appelle les États-Unis et la Russie ainsi que les autres membres
du Groupe de travail spécial à « développer
des mécanismes efficaces pour promouvoir et surveiller le
respect du cessez-le-feu par les forces gouvernementales de la
République arabe de la Syrie et d'autres forces qui les
appuient, d'une
part, et les groupes d'opposition armés, de l'autre ».
Les frappes contre les organisations
désignées terroristes par le Conseil de
sécurité de l'ONU se poursuivent, puisque ces
organisations ne font pas partie de l'accord de cessation des
hostilités.
Lisez Le
Marxiste-Léniniste
Site web: www.pccml.ca
Courriel: redaction@cpcml.ca
|