Numéro 22 - 23
février 2016
Prédictions sur
l'économie
Un débat qui détourne
l'attention du besoin d'une nouvelle direction pour l'économie
Prédictions
sur
l'économie
• Un débat qui détourne
l'attention du besoin d'une nouvelle direction pour l'économie
Introduction au
commerce de gros
• Un secteur central de l'économie
- K.C. Adams
• Coup d'oeil sur le commerce de gros
Prédictions sur l'économie
Un débat qui détourne l'attention du
besoin d'une nouvelle direction pour l'économie
Des sections rivales de l'élite dominante du
Canada et leurs médias monopolisés, commentateurs et
experts se livrent à ce qui semble être une discussion
animée sur l'économie.
Le gouvernement, l'opposition et leurs experts
respectifs disent avoir la solution, la potion magique, qui permettra
à l'économie de croître. Les uns proposent de payer
les riches par des dépenses en infrastructures, les autres
proposent de payer les riches par des subventions aux monopoles de
l'énergie. Et ainsi vont les échanges.
Le nouveau gouvernement
libéral affirme que tout ce qui va mal avec l'économie et
les finances publiques est la faute du gouvernement
précédent. Les deux parties se querellent sur l'ampleur
du déficit fédéral attendu. Selon les
prédictions, ce sera le plus important déficit de
l'histoire du Canada. Le gouvernement et l'opposition affirment tous
deux avoir les faits de leur côté, en appui à leur
sorcellerie. Leur seul point d'accord est qu'il faut poursuivre
l'austérité antisociale.
Lors d'une rencontre avec
le ministre des Finances le
12 février, les « économistes les plus
éminents du secteur privé » ont averti le
gouvernement qu'il devait « réduire
considérablement ses attentes de croissance
économique ». Ils ne s'entendaient pas sur l'ampleur
du déficit que le gouvernement doit envisager,
ni sur quelles sections de l'oligarchie financière devraient
recevoir des fonds publics et pourquoi.
L'élite dominante soutient que pour donner suite
à sa promesse électorale, le gouvernement libéral
devra envisager un déficit deux fois plus grand que
prévu, soit jusqu'à 20 milliards $. Certains disent
que si le déficit est si élevé, aussi bien y aller
à fond et le porter à 40 milliards $ pour être
en mesure de « stimuler la
relance ». D'autres soutiennent que la crise
économique mondiale est si grave et que l'économie
canadienne si durement touchée que le gouvernement ne parviendra
jamais à équilibrer son budget d'ici 2020 tel que promis
durant les élections. Ils prévoient qu'il aura
accumulé un déficit de 90 milliards $ d'ici la fin
de son mandat.
L'oligarchie financière internationale s'immisce
aussi dans le débat avec ses prévisions. L'Organisation
pour la coopération et le développement
économiques (OCDE) a émis des projections le
18 février dans lesquelles elle affirme que la croissance
économique du Canada sera « moins importante que
prévue » en 2016.
« Les échanges et l'investissement sont faibles, dit
Catherine Mann, chef économiste de l'OCDE. L'atonie de la
demande se traduit par une inflation basse et une progression
inadéquate des salaires et de l'emploi. » Les
services de nouvelles expliquent qu'une fois que les experts ont rendu
leurs projections, le gouvernement fait la
moyenne et établit ses projections budgétaires sur cette
base.
Le discours officiel sur l'économie n'est pas
utile
Le discours officiel sur l'économie en ce moment
est une diversion. Aucun des commentateurs, experts et
représentants du gouvernement ne commence par dire de quoi
l'économie est constituée. Ils omettent de dire que ce
sont les travailleurs canadiens, par la transformation des
richesses naturelles fournies par l'environnement, qui produisent toute
la richesse sociale du pays. Leurs moyens de subsistance et leur
bien-être de la naissance à la mort dépendent de
leur travail productif. De même, les réclamations des
riches à cette richesse sociale de l'économie
dépendent du travail des travailleurs.
Ils refusent de reconnaître que dans la
réalité économique du Canada les travailleurs ont
des droits. Ils n'admettent même pas que l'économie est un
système intégré de production sociale duquel
dépendent tous les êtres humains et dont les graves
problèmes requièrent des actes de participation
conscience pour découvrir ce qu'il en est. Les
projections de toutes sortes et la sorcellerie qui les accompagne ne
sont d'aucune utilité pour ce qui est de s'adresser aux
conditions concrètes de la vie économique collective du
Canada.
Sans partir des faits de
base sur l'économie, sans les reconnaître et tirer les
conclusions qui s'imposent, l'économie est laissée
à la merci du hasard. Laisser l'économie aux mains du
hasard veut dire accepter le chômage, la destruction du secteur
manufacturier et la destruction d'industries et de secteurs entiers, de
moyens de subsistances et de
vies humaines. Mais surtout, cette approche anticonsciente accepte la
notion dépassée que les êtres humains ne peuvent
exercer aucun contrôle sur leurs affaires et sur leur
économie à part décider de certains aspects sans
impact comme la marge d'impôt pour les riches ou quels monopoles
privés devraient recevoir des fonds publics pour dominer la
vie économique du pays.
Les demandes des travailleurs partout au pays, qui font
face à tous les jours à l'insécurité et aux
atteintes à leur moyen de subsistance, peuvent être
exprimées clairement :
C'est le droit public et non pas le droit de monopole
qui doit présider aux affaires de l'économie.
Le pouvoir décisionnel souverain sur
l'économie peut être rétabli en retirant le Canada
de tous les accords de libre-échange qui placent nos ressources
humaines et naturelles à la disposition des monopoles mondiaux.
Le commerce international et le mouvement de la richesse
sociale doivent être basés sur l'avantage et le
développement réciproques pour servir
l'intérêt public et non pas les intérêts
privés étroits des riches et de leurs monopoles mondiaux.
Le développement du secteur manufacturier doit
être une priorité dans l'utilisation des ressources
naturelles pour répondre aux besoins de la population et pour
bâtir une économie qui suffit à ses besoins, pas
une économie d'exportation de ressources brutes qui ne fait que
satisfaire les demandes à court terme des riches, sans
égard aux
conséquences sociales et naturelles.
Les gens veulent que cessent la privatisation et la
vente des avoirs publics au plus offrant, ils veulent que les
gouvernements arrêtent de payer les riches. Ils veulent que les
gouvernements augmentent le financement des programmes sociaux et des
services publics pour garantir le droit de tous à un emploi,
à des garderies et à des services de
loisirs, à l'éducation et à la santé, aux
soins à la vieillesse et aux pensions.
En somme, les travailleurs veulent exercer un
contrôle conscient sur l'économie, pour trouver des
solutions à ses problèmes et lui donner une nouvelle
direction prosociale qui libère le pouvoir subjectif et objectif
de la classe ouvrière et la productivité sans limite de
la production moderne pour garantir le bien-être et les droits de
tous.
Introduction au commerce de gros
Un secteur central de l'économie
- K.C. Adams -
Le commerce de gros occupe une position unique au centre
de l'économie socialisée, surtout en ce qui concerne
l'achat et la vente des marchandises et leurs prix. Les
problèmes associés à l'offre et à la
demande de la plupart des biens, à leur prix et au commerce
international sont liés au commerce de gros et au contrôle
qu'exercent sur lui les
monopoles mondiaux et leurs intérêts privés
étroits.
Le secteur du commerce de gros occupe une position
unique à partir de laquelle une autorité publique
pourrait confronter les monopoles mondiaux et réduire leur
pouvoir sur l'économie. Une autorité publique
exerçant sa volonté légale au sein du secteur de
gros et appuyée par la volonté populaire pourrait donner
de la cohérence à
l'établissement du prix des biens. Elle pourrait demander aux
entreprises qui distribuent leurs produits une comptabilité
scientifique moderne de leurs prix de production et exiger que cesse
l'ingérence actuelle dans la détermination des prix par
les parasites mondiaux et leurs échanges de marchandises.
La cohérence dans la
détermination des prix de production peut aussi être
source de cohérence dans les réclamations que font les
gouvernements à la valeur produite, en faisant en sorte que ces
réclamations satisfassent aux besoins collectifs du pays. Il
faudrait pour cela qu'on demande une comptabilité transparente
et scientifique de tous les
aspects du processus de production. L'incohérence dans la
détermination des prix est un problème qui crée
constamment des crises dans l'économie canadienne, comme la
crise actuelle des prix du pétrole et des prix de la plupart des
ressources naturelles et des biens de base. Par exemple, comme les
métallos de US Steel le font remarquer, le prix
de l'acier a chuté récemment de 700 $ à
350 $ la tonne, ce qui n'a fait qu'aggraver la crise du secteur.
Une autorité publique dans le secteur du commerce de gros
pourrait donner de la cohérence et de la stabilité aux
prix et utiliser son autorité juridique pour que ces prix
s'appliquent dans toute l'économie.
À partir de sa position centrale dans la
distribution des biens et dans la détermination des prix de
production, une autorité publique serait alors en position de
demander que la réalisation de la production de l'infrastructure
sociale et matérielle se fasse dans un échange
approprié avec les secteurs de la production de biens. En ce
moment, les
entreprises du secteur de la production des biens n'assurent pas la
réalisation de la valeur qui est produite dans les programmes
sociaux, les services publics et l'infrastructure matérielle du
pays, bien qu'elles la consomment et la transfèrent dans les
marchandises que leurs travailleurs produisent. Par exemple, la valeur
créée par l'éducation publique
des employés des entreprises n'est pas comptabilisée et
réalisée par l'échange en tant que pratique
d'affaires normale. Une autorité publique agissant au sein du
secteur du commerce de gros identifierait le problème et
demanderait que la valeur créée dans l'éducation
publique des employés et consommée dans le processus de
production soit réalisée
directement au moyen d'un échange avec les institutions
publiques en question, comme c'est le cas de tout échange et de
toute réalisation de la valeur.
Un rôle très important qui reviendrait
à une autorité publique du secteur de gros, qui a l'appui
du peuple, est celui de faire du commerce international un
élément d'édification nationale et non plus de
destruction nationale et de l'édification d'empire
d'intérêts privés au moyen du libre-échange
sous le contrôle des monopoles. Le régime actuel
qui permet aux monopoles mondiaux de dominer le commerce international
ne fonctionne pas et ne bénéficie pas au peuple. Il a
mené à la destruction nationale, à la guerre et
aux crises économiques continuelles. Toutes les exportations et
les importations devraient passer par une autorité publique qui
contrôle les prix et fait en sorte que les
échanges entre deux pays se font à l'avantage
réciproque et ne nuisent pas aux intérêts des deux
peuples mais contribue plutôt à leur développement
et à leur édification nationale.
Une nouvelle direction prosociale de l'économie
est possible, qui garantit le bien-être et la
sécurité du peuple, fournit cohérence aux prix et
stabilité à l'offre et à la demande et place le
commerce international sous son contrôle pour faire en sorte que
les échanges bénéficient aux deux pays et à
leurs peuples. Pour que cela se produise, on doit
faire un effort sérieux pour créer une autorité
publique au sein du secteur du commerce de gros. Les Canadiens ont de
l'expérience dans le domaine avec la gestion de l'offre dans
l'industrie laitière et avec l'ancienne Commission canadienne du
blé.
Le saccage de la Commission canadienne du blé par
le gouvernement néolibéral de Stephen Harper a
montré que l'établissement et la sauvegarde du
contrôle public sur quelque secteur que ce soit de
l'économie requièrent qu'on unisse les forces politiques
en un effort courageux pour confronter et restreindre le droit de
monopole. Donner de la
cohérence à un secteur après l'autre au sein du
commerce de gros signifie confronter le pouvoir de priver qu'exercent
les monopoles mondiaux. Cela comprend défaire le pouvoir des
traités de libre-échange que les monopoles mondiaux ont
organisés dans le but de faire avancer leurs
intérêts privés étroits et leur
édification d'empire.
On peut ouvrir un chemin à l'édification
nationale en instaurant une autorité publique dans le secteur du
commerce de gros afin de confronter et de restreindre le droit de
monopole.
Coup d'oeil sur le commerce de gros
Pour l'information des lecteurs, Le
Marxiste-Léniniste reproduit ci-dessous l'introduction au
commerce de gros et à sa signification au Canada qu'a
publiée Statistique Canada. Cette introduction a
été publiée dans le numéro du
27 novembre du bulletin Le Quotidien de Statistique
Canada.
***
Le commerce de gros comprend un groupe de compagnies
diversifiées qui travaillent habituellement « en
coulisse ». Le présent article jette de la
lumière sur ce secteur en décrivant son rôle, le
pourquoi de son importance, et ses activités au Canada.
Qu'est-ce que le commerce de gros ?
Le commerce de gros est un secteur défini dans le
Système de classification des industries de l'Amérique du
Nord (SCIAN) comme étant « les établissements
dont l'activité principale consiste à vendre en gros des
marchandises généralement sans transformation, et
à fournir des
services résultant de la vente de marchandises ».
Autrement dit, le secteur est constitué d'entreprises qui
agissent habituellement comme
« intermédiaires » en reliant les autres
secteurs de l'économie.
En général, les grossistes assurent la
liaison entre les agriculteurs ou les fabricants qui produisent des
biens et les compagnies ou institutions publiques qui en ont besoin,
par exemple, les usines qui achètent des intrants pour leurs
processus industriels ou les détaillants qui achètent des
biens finis en vue de les vendre aux ménages canadiens. Ils
importent aussi des biens d'autres pays et les redistribuent au Canada,
et ils exportent des biens produits au Canada vers d'autres
marchés.
De nombreux grossistes vendent des marchandises en
grande quantité à des détaillants, ainsi
qu'à d'autres entreprises et institutions. Toutefois, certains
vendent des unités de biens d'équipement ou de biens
durables qui ne sont pas destinés au grand public, comme des
véhicules lourds, des machines industrielles et du
matériel agricole, aux
entreprises qui en ont besoin.
Les grossistes sont souvent aussi des experts en
logistique, et ils peuvent fournir des services de mise en
marché et de soutien, comme l'étiquetage, l'emballage et
de la formation en matière de produit, aux compagnies qu'ils
servent.
L'un des principaux outils de mesure du commerce de gros
au Canada est l'Enquête mensuelle sur le commerce de gros (EMCG).
Ce programme d'enquête produit des estimations des ventes
mensuelles selon la province et le territoire, ainsi que des niveaux
des stocks à l'échelle du Canada, pour presque toutes les
industries du secteur du
commerce de gros définies dans le SCIAN.
On note trois exclusions : les grossistes-marchands
de graines oléagineuses et de grains céréaliers
(SCIAN 41112) ; les grossistes-marchands de pétrole et de
produits pétroliers (SCIAN 412) ; et le commerce
électronique de gros entre entreprises, et agents et courtiers
(SCIAN 419). Statistique Canada recueille des données
pour ces industries à partir d'autres sources, ce qui fait
qu'elles sont exclues de l'EMCG, afin de réduire le fardeau de
réponse pour les compagnies canadiennes. Ces industries exclues
sont couvertes par l'Enquête annuelle sur le commerce de gros.
Pourquoi le secteur du commerce de gros est-il
important ?
Graphique 1: Produit intérieur brut
réel, ensemble des industries. Cliquer sur l'image pour agrandir.
|
Selon les données de l'EMCG, les grossistes ont
vendu en moyenne pour 52,9 milliards de dollars de biens et ont
détenu pour 65,9 milliards de dollars de stocks chaque mois
en 2014. En comparaison, les fabricants ont vendu en moyenne pour
51,6 milliards de dollars de biens et les détaillants, pour
42,1 milliards de
dollars, sur une base mensuelle au cours de la même
période.
Le secteur du commerce de gros représente environ
5 % à 6 % du produit intérieur brut (PIB), ce
qui est comparable au secteur du commerce de détail. En 2014,
les grossistes employaient plus de 775 000 personnes au cours d'un
mois moyen, soit environ 5,0 % de tous les employés au
Canada. Cette année-là, en
moyenne, le secteur du commerce de gros employait une proportion plus
faible de personnes que le secteur de la fabrication (9,5 %) et
celui du commerce de détail (12,4 %), mais des nombres
similaires à ceux du secteur de la finance et des assurances
(4,5 %) et du transport et de l'entreposage (4,7 %). Les
personnes
travaillant pour les grossistes gagnaient en moyenne 1 110 $
par semaine en 2014, soit environ 19 % de plus que la moyenne
nationale de 935 $ par semaine, et plus du double du salaire moyen
des employés du commerce de détail (542 $ par
semaine).
Dans le domaine des dépenses en immobilisations,
en 2013, le secteur du commerce de gros a été à
l'origine de 2,2 % des dépenses en immobilisations
liées à la construction des bâtiments non
résidentiels au Canada. Il s'agit d'un montant plus faible que
les proportions enregistrées dans le secteur du commerce de
détail (9,6 %) ou
celui de la fabrication (10,8 %), mais plus élevé
que dans l'industrie de l'information et l'industrie culturelle
(1,5 %). En ce qui a trait aux dépenses en immobilisations
au titre du matériel et outillage, les grossistes ont
été à l'origine de 3,1 % de ces
dépenses, une proportion similaire au commerce de détail
(4,1 %), mais
plus faible que la fabrication (13,1 %).
La même année, les grossistes ont
été à l'origine de 8,3 % des dépenses
intra-muros totales au titre de la recherche et développement
dans les entreprises commerciales, une proportion beaucoup plus faible
que les fabricants (42,1 %), mais beaucoup plus
élevée que les détaillants (0,4 %).
Les données sur le commerce de gros jouent un
rôle clé pour comprendre l'ensemble de l'économie
canadienne. Cela est vrai non seulement en raison de la taille du
secteur, ainsi que de sa contribution à l'emploi, aux
dépenses en immobilisations et aux dépenses en recherche
et développement, mais aussi parce que les grossistes, en tant
qu'« intermédiaires », entretiennent des
rapports avec la plupart des autres secteurs de l'économie.
La récession de 2008-2009 et la reprise
subséquente observée dans le PIB d'ensemble au Canada ont
aussi eu un effet prononcé sur le commerce de gros. Les ventes
en gros et le PIB ont diminué au cours de la récession de
2008-2009, mais sont revenus au niveau précédant la
récession à la fin de janvier 2011. Tant les ventes en
gros que
le PIB ont connu une croissance annuelle entre 2010 et 2014.
Que font les grossistes canadiens ?
La façon dont les grossistes interagissent avec
les autres secteurs de l'économie varie de façon
importante entre les sous-secteurs du commerce de gros.
Le sous-secteur le plus important de l'EMCG en
2014 était celui des machines, du matériel et des
fournitures, les ventes mensuelles moyennes s'étant
établies à 11,1 milliards de dollars. Les grossistes
de ce sous-secteur distribuent habituellement des machines et du
matériel à une gamme variée d'entreprises, y
compris celles de la
construction, de l'exploitation minière, de l'exploitation
forestière et de la fabrication, ainsi qu'aux agriculteurs, aux
détaillants et aux institutions publiques. Les machines et le
matériel dont ont besoin les entreprises canadiennes sont
parfois fabriqués dans d'autres pays ; il est donc courant
pour les grossistes de ce sous-secteur d'importer les
machines ainsi que les pièces qu'ils vendent.
Graphique 2: Ventes
des grossistes. Cliquer sur l'image pour l'agrandir.
|
Les grossistes du sous-secteur des produits
alimentaires, des boissons et du tabac vendent habituellement aux
détaillants et aux restaurants, et établissent un lien
entre ces compagnies et les agriculteurs et fabricants qui produisent
les biens destinés à leurs clients. Dans ce sous-secteur,
les grossistes importent parfois les biens qu'ils vendent, et
exportent parfois des aliments récoltés ou
fabriqués au Canada dans le reste du monde. Ce sous-secteur a
vendu en moyenne pour 10,2 milliards de dollars de biens
mensuellement en 2014.
Dans le sous-secteur des véhicules automobiles et
de leurs pièces, dont les ventes mensuelles moyennes se sont
chiffrées à 9,2 milliards de dollars en 2014, les
grossistes participent à l'exportation et à l'importation
de véhicules automobiles, qui vont des automobiles aux camions
lourds et autobus, ainsi que leurs pièces. Ces grossistes
vendent leurs biens à une gamme variée d'entreprises, y
compris des détaillants.
Le sous-secteur des matériaux et fournitures de
construction est l'un des plus petits, celui-ci ayant enregistré
des ventes mensuelles moyennes de 7,6 milliards de dollars en
2014. La plupart de ces grossistes distribuent des biens aux
détaillants, fabricants et autres entreprises, mais certains
exportent des produits, comme le bois
d'oeuvre.
Un autre sous-secteur en importance en 2014 est
celui des articles personnels et ménagers, les ventes mensuelles
moyennes s'étant élevées à
7,3 milliards de dollars. Sauf pour les grossistes de produits et
de fournitures pharmaceutiques, les grossistes de ce sous-secteur
importent habituellement une part importante des biens qu'ils
redistribuent. Il est habituel pour les grossistes de ce sous-secteur
de vendre principalement aux détaillants.
Les grossistes du sous-secteur des produits divers
représentent un groupe très diversifié, qui a
été à l'origine de 6,8 milliards de dollars
de ventes mensuelles en moyenne en 2014. Ces grossistes vendent un
éventail de produits à une gamme variée
d'entreprises, y compris des détaillants, des fabricants et des
agriculteurs, et plusieurs
exportent leurs biens vers des marchés étrangers.
Enfin, les grossistes du sous-secteur des produits
agricoles, le plus petit sous-secteur couvert par l'EMCG, ont
enregistré des ventes mensuelles moyennes de 709 millions
de dollars en 2014. Ils se spécialisent dans la distribution de
produits comme des animaux vivants et des produits de
pépinières, tant au Canada que vers des marchés
étrangers.
Dans le cas des industries exclues de l'EMCG, les
grossistes de pétrole et de produits pétroliers vendent
principalement à d'autres grossistes, mais aussi à des
entreprises étrangères, à des fabricants et
à des détaillants. Les grossistes de l'industrie de
graines oléagineuses et de grains céréaliers, tout
comme les autres grossistes du sous-secteur des
produits agricoles, exportent fréquemment leurs biens vers des
marchés étrangers.
La plus petite industrie exclue, celle de commerce
électronique de gros entre entreprises et des agents et
courtiers, représente un groupe restreint, mais
diversifié, dont la caractéristique commune est qu'il ne
possède pas les biens qu'il vend. Il vend plutôt les biens
appartenant à d'autres, moyennant des commissions ou des
honoraires.
À quoi le secteur du commerce de gros
ressemble-t-il au Canada ?
En 2014, les trois composantes les plus importantes du
commerce de gros de l'EMCG étaient le sous-secteur des machines,
du matériel et des fournitures, celui des produits alimentaires,
des boissons et du tabac, et celui des véhicules automobiles et
de leurs
pièces. Ensemble, ces sous-secteurs étaient à
l'origine de 58 % des ventes mensuelles en moyenne.
En général, la répartition des
ventes en gros parmi les sous-secteurs a été relativement
stable depuis 2004, selon les données de l'EMCG. L'exception
notable est celle du sous-secteur des véhicules automobiles et
de leurs pièces, qui a enregistré des variations
marquées dans la valeur et la proportion de ses ventes au cours
de la récession de
2008-2009. Ce sous-secteur était le plus important en 2004,
représentant en moyenne 20 % des ventes mensuelles, mais
était seulement le quatrième en importance en 2009,
représentant en moyenne 15 % des ventes mensuelles. De
2009 à 2014, les ventes dans ce sous-secteur ont repris,
puis elles ont dépassé leur niveau d'avant
la récession, et le sous-secteur s'est hissé au
troisième rang parmi les plus importants en 2014, alors qu'il
était à l'origine en moyenne de 17 % des ventes
mensuelles du commerce de gros.
.
Selon les données de l'EMCG, les grossistes se
concentrent principalement en Ontario, où ils ont
été à l'origine de 49 % des ventes en gros
mensuelles en moyenne en 2014. Suivaient le Québec (18 %),
l'Alberta (13 %) et la Colombie-Britannique (10 %),
représentant ensemble 41 % en moyenne des ventes
mensuelles en 2014, soit moins que la part de l'Ontario. Les ventes en
gros dans les provinces de l'Atlantique et dans les territoires
combinées représentaient en moyenne 3,5 % des ventes
en gros mensuelles au Canada au cours de la même période.
La répartition provinciale des ventes en gros
mensuelles en 2014 était similaire à celle
observée tout au long de la dernière décennie.
Même si l'Ontario est demeuré de loin la province la plus
importante, sa part moyenne des ventes mensuelles a diminué
légèrement pour passer de 53 % en 2004 à
49 % en 2014.
L'Alberta et les autres provinces de l'Ouest ont vu
leurs parts moyennes des ventes mensuelles augmenter
légèrement au cours de cette période, l'Alberta
ayant affiché la hausse la plus marquée, passant de
10 % en 2004 à 13 % en 2014. La diminution de la
part des ventes mensuelles attribuable au sous-secteur des
véhicules
automobiles et de leurs pièces, lequel est basé
principalement en Ontario, et la croissance du sous-secteur des
machines, du matériel et des fournitures en Alberta, ont
contribué à ce changement dans la répartition
provinciale.
En somme, le commerce de gros englobe un ensemble
diversifié d'entreprises qui s'acquittent d'une gamme
variée de rôles ; elles assurent le lien entre les
entreprises étrangères et les entreprises canadiennes,
ainsi qu'entre les agriculteurs, les fabricants, les
détaillants, les institutions publiques et d'autres entreprises
au Canada. Elles
travaillent généralement « en
coulisse », mais elles font partie intégrante de
l'économie, et les données sur ce secteur sont utiles
pour comprendre les tendances économiques au Canada.
À
gauche: Graphique 3: Part moyenne des ventes mensuelles en gros selon
le sous-secteur
À droite: Graphique 4: Part moyenne des ventes mensuelles en
gros selon la province et dans les territoires. Cliquer sur l’image
pour l’agrandir.
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