Numéro 21 - 20
février 2016
Le diktat arbitraire de US Steel
L'arbitraire n'a pas sa place dans les
rapports de production, l'économie ou le gouvernement
Le
diktat arbitraire de US Steel
• L'arbitraire n'a pas sa place dans les
rapports de production, l'économie ou le gouvernement
• Une attaque sans principe contre les
employés salariés
Le diktat arbitraire de US Steel
L'arbitraire n'a pas sa place dans les rapports de
production, l'économie ou le gouvernement
Le diktat arbitraire de la LACC menant à
l'annulation des avantages sociaux à la retraite des
retraités de Stelco en Ontario
Les relations aux endroits de travail entre la classe
ouvrière et ceux qui possèdent et contrôlent
l'endroit de travail sont suffisamment difficiles sans qu'en plus
l'arbitraire ne s'installe. Un juge qui agit au nom de ceux qui
contrôlent les procédures de protection de la faillite en
vertu de la Loi sur les arrangements avec les créanciers
des
compagnies (LACC) a décidé arbitrairement de mettre
fin aux avantages sociaux à la retraite qui ont
été négociés. Ces acquis ont fait l'objet
d'un accord qui dure depuis plusieurs années entre les
métallos et US Steel. En acquérant Stelco et en devenant
son propriétaire légal, US Steel a assumé toutes
les obligations précédentes que Stelco
avait contractées envers ses employés, que ce soit les
salaires, les avantages sociaux, les pensions ou les avantages sociaux
à la retraite. Des décisions arbitraires qui abrogent ces
obligations n'ont pas leur place au Canada ou dans tout pays
civilisé gouverné par un gouvernement de droit.
Le dictionnaire Larousse définit
l'arbitraire comme « une autorité qui s'exerce sans
autre règle que le bon plaisir », et quelque chose
d'arbitraire comme quelque chose « qui résulte d'un
libre choix et ne répond à aucune nécessité
logique » ou « qui dépend de la
volonté, du bon plaisir de quelqu'un et
intervient en violation de la loi ou de la justice ».
Les avantages à la
retraite et les pensions de Stelco existent depuis des années et
sont enracinés dans la lutte collective et la législation
provinciale. Ils ne sont pas arbitraires ou capricieux. Ils sont
nés de la nécessité de tels arrangements puisque
l'État ne reconnaît pas lui-même et ne garantit pas
les droits et le bien-être des Canadiens aux
endroits de travail et à la retraite. La nécessité
des régimes de retraite d'entreprise et des avantages sociaux
à la retraite est quelque chose de bien connu, comme on l'a vu
encore cette semaine dans un rapport qui suggère que la
majorité des Canadiens vont vivre une retraite dans la
pauvreté à moins qu'ils ne soient protégés
par des ententes aux
endroits de travail. Le rapport se trouve à démontrer
l'urgence de défendre les pensions et les avantages sociaux que
nous avons et de lutter pour des pensions et des avantages sociaux pour
tous !
À la réunion du jeudi du
11 février de la section locale 1005, son président
Gary Howe a souligné l'arbitraire de la décision du juge
de la LACC de mettre fin aux avantages sociaux à la retraite.
Gary a fait remarquer que le récent 21e rapport du
contrôleur des procédures frauduleuses de la LACC illustre
à quel point cela a été commode
pour US Steel de mettre fin aux avantages sociaux à la retraite
à partir d'arguments intéressés, qui se sont
avérés rien moins que capricieux.
Une des arguments que le juge a acceptés pour
mettre fin aux avantages sociaux est que US Steel était à
court d'argent liquide et allait devoir utiliser des fonds appartenant
au financement du débiteur-exploitant (DIP). Être à
court d'argent liquide est d'abord un argument bien pragmatique pour se
placer sous la LACC. Évidemment, pourquoi
US Steel risquait de se trouver sans argent liquide n'est pas
discuté. Seule compte l'apparence qu'il allait se retrouver dans
cette situation, ce qui lui a permis de se placer sous la LACC et
d'imposer son arbitraire dans le cours des procédures pour
s'attaquer aux travailleurs, aux retraités, à
l'économie canadienne et au gouvernement de droit.
Le débiteur-exploitant qui a été
choisi en vertu de la LACC est la firme d'investissement tristement
célèbre Brookfield, celle-là même qui a fait
fortune la dernière fois que Stelco s'est placée sous la
LACC. Brookfield insiste pour que les paiements qui vont aux avantages
sociaux à la retraite, aux fonds de pension et aux taxes
municipales
soient stoppés pour qu'ils servent à son accord en vertu
duquel il doit fournir les fonds du financement du débiteur-
exploitant. Pourquoi Brookfield a le droit de monopole
de s'ingérer dans les relations à l'endroit de travail
appelé Stelco, dans les ententes légales et dans le
gouvernement de droit n'a pas été discuté.
Le financement du débiteur-exploitant est un
trait des procédures frauduleuses en vertu de la LACC. C'est une
des façons que des parasites comme Brookfield peuvent
s'infiltrer dans les procédures de la LACC et se tremper dans le
pot de miel et même réduire encore plus l'argent liquide
qui est disponible. Pourquoi ces parasites devraient-ils
avoir le droit de dire aux retraités qu'ils ne recevront pas ce
qui leur est dû n'est pas discuté. En fait, le financement
du débiteur-exploitant et toute la fraude de la LACC sont des
entraves à la solution des problèmes auxquels Stelco et
l'industrie canadienne de l'acier font face.
Toujours est-il que le contrôleur écrit
dans son dernier rapport qu'on n'a pas touché encore au
financement du débiteur-exploitant et que US Steel Canada a
151,3 millions $ en argent liquide dont
41,5 millions $ qui se sont ajoutés dans le seul mois
de décembre 2015. C'est une farce de plus dans les
procédures de la
LACC et cela montre bien comment un diktat antiouvrier arbitraire a eu
le dessus par le biais d'un raisonnement intéressé.
L'annulation des avantages
sociaux à la retraite est un exemple de plus de comment
l'arbitraire de la LACC supplante les droits, les engagements et la
primauté du droit. Les avantages sociaux à la retraite et
les pensions relèvent des droits de tous. Les travailleurs
doivent lutter pour ces droits dans le cadre des relations qui existent
à présent aux
endroits de travail. Les métallos considèrent ces
ententes sur les pensions et les avantages sociaux comme sacrées
et ne pouvant être écartées de façon
arbitraire. Ces ententes reposent sur des principes et ne devraient pas
être annulées sur la base d'un caprice ou d'un argument
commode pragmatique intéressé.
Avoir 151 millions $ en argent comptant
à sa disposition ou ne pas les avoir ne va pas résoudre
les problèmes de l'industrie de l'acier ou de Stelco. Les
problèmes sont plus profonds que cela et touchent à la
façon même dont les monopoles mondiaux et les accords de
libre-échange ont ravagé le Canada et l'ont fait
dérailler, à
l'encontre de tout projet véritable d'édification de la
nation. La prise de contrôle de Stelco par US Steel est un
élément de la destruction nationale d'ensemble que nous
vivons.
L'arbitraire de la LACC et la décision du juge de
mettre fin aux avantages sociaux à la retraite ne nous approche
pas d'un pouce de la solution des problèmes de Stelco et de
l'industrie canadienne de l'acier. Ce sont des attaques mues par des
motifs étroits par lesquelles la richesse sociale est
transférée de ceux qui en ont besoin et l'ont
gagnée
par leur travail et leur lutte vers ceux qui contrôlent les
procédures de faillite. L'arbitraire et le déni des
droits ne sont pas des solutions aux problèmes
économiques. Ce sont des atteintes à la dignité et
au bien-être des métallos et au tissu social du pays.
C'est en vertu du même arbitraire que le juge a
permis à US Steel de s'emparer des contrats très payants
de Stelco avec l'industrie automobile. Comment cet arbitraire va-t-il
résoudre les problèmes de Stelco et lui permettre de
continuer de produire de l'acier et redonner vie à
l'industrie ? L'arbitraire n'a pas sa place dans les relations
aux endroits de travail ou dans l'économie.
Les principes et les droits ont un grand rôle
à jouer si l'on veut résoudre le problème de ces
relations et que le Canada aille de l'avant. La décision
arbitraire du tribunal de la LACC de mettre fin aux avantages sociaux
à la retraite doit être annulée
immédiatement et les avantages sociaux rétablis. Toutes
les autres obligations que US Steel a
contractées, en tant qu'entreprise mondiale, en achetant Stelco
doivent être reconnues et respectées ; en font partie
la pleine capitalisation des fonds de pension et le
rétablissement des niveaux d'emplois et de production de Stelco
selon les ententes signées.
L'arbitraire de la LACC a assez duré. La LACC
n'est pas une solution, pas plus que ne le sont les concessions
arrachées aux travailleurs. Stelco a besoin d'un nouveau
départ qui doit respecter les principes qui siéent aux
endroits de travail, à l'économie canadienne et au
gouvernement de droit. Stelco et ses travailleurs actifs et à la
retraite ont
besoin de force, de vitalité et d'appui sur soi pour satisfaire
à la demande d'acier du Canada. Stelco doit continuer de
produire de l'acier !
Une attaque sans principe contre
les employés salariés
Le Marxiste-Léniniste a appris que US Steel a
congédié plusieurs employés de ses
départements de trésorerie et de comptabilité.
Sans avis, la vice-présidente et contrôleure de US Steel
Colleen M. Darragh a informé les 75 employés
salariés par courriel au début de février qu'ils
seraient congédiés d'ici deux mois. Le message
courriel mentionne que US Steel va « offrir en
sous-traitance » leur travail et leur emploi à une
grande firme-comptable qu'il ne nomme pas.
« Nous savons que c'est difficile. Mais c'est
la bonne décision à prendre au moment où nous
changeons notre façon de faire des affaires »,
écrit la vice-présidente Darragh dans le courriel. Pour
ajouter à l'injure, elle suggère que ces employés
sont incompétents et que leur travail n'est pas à la
hauteur des objectifs du
« programme d'efficience de la Méthode
Carnegie » qui est une méthode antiouvrière
notoire. Elle dit que US Steel n'a pas d'autre choix que d'envoyer leur
travail en sous-traitance s'il veut « bâtir une
équipe d'information financière de classe
mondiale », comme le dit le courriel de façon si
grossière.
Selon le courriel de
Darragh, les fonctions qui sont affectées sont les comptes
payables, la comptabilité générale du quartier
général, la résolution et le contrôle des
factures, le service de la paie, les produits transformés et la
trésorerie. US Steel a déjà imparti les fonctions
de son département de vérification en 2014,
congédiant le personnel
affecté à la vérification et confiant son travail
à la firme-comptable mondiale Ersnt & Young qui sera
probablement la bénéficiaire de ce nouveau travail
externalisé. Ernst & Young est également le
contrôleur nommé par US Steel dans le cadre des
frauduleuses procédures de protection de la faillite en vertu de
la Loi sur les arrangements
avec les créanciers des compagnies (LACC) qui mettent en
jeu les usines de Hamilton et Nanticoke qui appartiennent
entièrement à US Steel.
Le courriel de US Steel respire le pragmatisme sans
principe alors que le monopole ne fait que ce qu'il considère
nécessaire à son empire et à sa richesse sociale
et aux intérêts étroits privés des hauts
dirigeants exécutifs, des directeurs et de ceux qui
contrôlent les actions et les obligations. Le pragmatisme
américain simule le regret face aux
actions entreprises qui privent les gens de leurs droits, brise les
engagements et agit au mépris de la primauté du droit.
Les attaques deviennent « la bonne décision à
prendre » afin d'accomplir quelque objectif que les gens au
pouvoir ont eux-mêmes fixé.
Le pragmatisme américain foule aux pieds les
principes, les engagements et un régime de droit qui sert
l'intérêt et le bien public. Loin de défendre les
principes et l'intérêt public, le pragmatisme
américain est au service des intérêt privés
étroits de ceux qui jouissent du privilège de classe et
possèdent et contrôlent la richesse sociale. Leur droit
de monopole s'exprime en pratique comme la raison du plus fort. Le
droit de monopole définit l'objectif à atteindre qui dans
ce cas-ci est une « équipe d'information
financière de classe mondiale ». Selon le pragmatisme
américain, toutes les actions qui sont entreprises pour
accomplir cet objectif sont justifiées et sont la
« bonne
décision » simplement parce que ceux qui
contrôlent les affaires le disent et justifient tout cela avec de
grandes déclarations intéressées.
L'objectif ou la fin qui sont définis par les
gens au pouvoir qui contrôlent le processus économique et
politique justifient les moyens qui sont pris pour réaliser
l'objectif peu importe les droits de qui sont bafoués ou qui est
blessé dans le processus. La fin , ce sont les
intérêts étroits privés de la classe
privilégiée au pouvoir et en position de
contrôle, tandis que les moyens pour y arriver sont pris par les
dirigeants économiques et les représentants politiques.
Rien ne saurait entraver la réalisation de quelque objectif que
les gens au pouvoir ont fixé et toutes les actions sont
justifiées parce qu'elles servent l'objectif.
La Méthode Carnegie de US Steel respire le
pragmatisme américain sans principe et il en est de même
de la protection de la faillite de la LACC. La frauduleuse LACC
enfreint les droit de tous sauf de ceux qui contrôlent le
processus. Elle annule les ententes conclues et les engagements envers
les pensions, les emplois et les avantages sociaux
à la retraite et viole les lois municipales et provinciales.
Elle couvre d'excuses la destruction nationale pourtant évidente
sous prétexte de servir un plus grand bien qui est défini
par les gens au pouvoir et en position de contrôle.
Le pragmatisme américain n'a pas sa place dans
une société moderne civilisée. Le peuple canadien
et le peuple américain méritent mieux que cette dictature
antisociale et anti-peuple des intérêts privés de
la classe privilégiée. Le Canada et les États-Unis
ont besoin d'une nouvelle direction qui mène à une
édification de la nation reposant sur les
principes, les engagements envers le bien-être et les droits de
tous et un gouvernement de droit qui sert l'intérêt
public. Ils n'ont certainement pas besoin de cette chose frauduleuse et
régressive appelée LACC, de l'impartition à la
manière Carnegie et des attaques continuelles aux droits et aux
engagements et du déni de la primauté du droit.
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