Numéro 12 - 9
février 2016
Le Canada a besoin d'un gouvernement
antiguerre
Non à la promotion d'un
rôle agressif pour le Canada avec des prétentions de paix !
Le
Canada a besoin d'un gouvernement antiguerre
• Non à la promotion d'un rôle
agressif pour le Canada avec des prétentions de paix !
• Définition perverse de
«rôle de non-combat»
• Appui à l'extrémisme en Ukraine
• La «stratégie des missions de
paix » pour l'occupation d'autres pays
Le Canada a besoin d'un gouvernement
antiguerre
Non à la promotion d'un rôle agressif pour
le Canada avec des prétentions de paix !
Au lieu de mettre fin à la mission de combat du
Canada en Irak, les libéraux ont annoncé le 8
février 2016 une augmentation du nombre de soldats canadiens
déployés pour participer à la guerre menée
par les États-Unis.
Les questions reliées à la guerre et à la paix
sont parmi celles qui préoccupent le plus les gens au Canada.
Les
Canadiens se sont opposés au gouvernement Harper, notamment
à ses positions extrémistes, à son opposition
à la résolution pacifique des conflits et à son
bellicisme. Le gouvernement Harper a indigné les Canadiens par
sa rhétorique impudente et son refus de respecter les normes
internationales. Il a ainsi soutenu la guerre en Afghanistan,
participé au changement de régime et aux bombardements de
la Libye, pris une attitude agressive envers les peuples d'Iran, de
Palestine et de la République populaire démocratique de
Corée, soutenu le changement de régime en Syrie et, plus
récemment, entraîné le Canada dans une sale guerre
en Ukraine et la nouvelle guerre menée par les États-Unis
en Irak et en Syrie.
Pendant la campagne
électorale fédérale de 2015, le Parti
libéral a donné l'impression que lui aussi s'opposait
à cet extrémisme et qu'il défendait la paix. Les
libéraux ont évoqué « une fière
tradition de leadership international » et ont cité la
création de l'Organisation des Nations unies, la lutte contre
l'apartheid en Afrique du Sud et un traité d'interdiction des
mines antipersonnel comme caractéristiques de la politique
étrangère canadienne dont ils allaient s'inspirer. Les
libéraux ont accusé le gouvernement Harper de tourner le
dos à l'Organisation des Nations unies et au
multilatéralisme, donnant l'impression qu'ils soutenaient le
droit souverain des membres de l'ONU de décider leurs propres
affaires et la résolution pacifique des conflits entre les
nations. Les libéraux ont souligné les prétendues
capacités d'intervention humanitaire et de maintien de la paix
des Forces armées du Canada. C'est ce qu'ils ont appelé
« rétablir le leadership du Canada sur la scène
mondiale ». Surtout, le programme libéral disait :
«Nous mettrons fin à la mission de combat du Canada en
Irak
».
Depuis leur élection, les libéraux ont montré que,
comme le gouvernement Harper, au nom de la paix ils prônent la
guerre. Reprenant le fil de l'examen de la politique
étrangère du gouvernement libéral de
Chrétien, qui jamais n'a remis en question la participation du
Canada à l'OTAN, le gouvernement de Justin Trudeau a
montré qu'il s'alignait avec l'impérialisme
américain et ses efforts pour établir son
hégémonie sur toutes les régions du monde. En
plus, il se range maintenant derrière le programme d'Obama de se
charger des missions de maintien de la paix des Nations unies dans le
cadre de la nouvelle nomenclature des « opérations de paix
». Il soutient l'ingérence des États-Unis dans le
processus de paix en Colombie et poursuit l'appui du Canada à la
démocratie des escadrons de la mort en Haïti ainsi qu'en
Ukraine, comme le montre la visite du ministre des Affaires
étrangères, Stéphane Dion, à Kiev le 1er
février 2016 et l'intention du gouvernement de continuer
à soutenir le gouvernement ukrainien dirigé par des
fascistes et de fournir des troupes canadiennes pour la formation des
paramilitaires fascistes.
Cela fait vingt ans que le gouvernement Chrétien a
procédé à un examen de la politique
étrangère du Canada après l'écroulement de
l'Union soviétique, au cours de la période 1989-1990, qui
a
marqué la fin de la division bipolaire du monde. La fin de la
guerre froide aurait dû conduire à une nouvelle ère
de paix entre les nations du monde et aurait également dû
conduire au retrait du Canada de l'alliance militaire agressive
américaine de l'OTAN et au démantèlement de
celle-ci. Le rapport de 1994/95, intitulé Le Canada dans le
monde : énoncé du gouvernement » n'a rien fait
de tout cela. À la place, le rapport a produit des
théories bellicistes telles que la responsabilité de
protéger. Il a proposé « une politique
étrangère pour le Canada fondée sur trois piliers
: la promotion de la prospérité et de l'emploi, la
protection de notre sécurité dans un cadre mondial
stable, et la projection des valeurs et de la culture canadiennes
».
Maintenant, ce gouvernement, au nom de l'adaptation de la politique
étrangère du Canada aux réalités actuelles,
utilise des groupes de réflexion, parrainés par des
monopoles, et l'intelligentsia libérale pour promouvoir son
bellicisme au nom de la paix. C'était la préoccupation du
Forum d'Ottawa 2014 : Repenser la stratégie internationale du
Canada et de son retour triomphal, le Forum d'Ottawa 2016:
Développer une politique étrangère pour l'avenir
du Canada. Le Forum d'Ottawa est parrainé par les groupes de
réflexion Canada 2020[1] et le Centre
d'études en politiques internationales (CÉPI).[2]
Les conférenciers principaux en 2016 ont été le
ministre des Affaires étrangères, Stéphane Dion,
et le ministre de la Défense, Harjit Sajjan.
Dion a utilisé son discours au Forum d'Ottawa 2016 pour
avancer la théorie que la politique étrangère du
Canada a connu une « période de dérive » au
cours des dix dernières années. Il a
déclaré que le Canada souffrait d'une politique
étrangère d'« isolement » mais que maintenant
le temps est venu « de se souvenir de cet héritage et de
le poursuivre ».
« Si nous agissons intelligemment et ne craignons pas d'affirmer
qui nous sommes, notre engagement nous permettra d'être plus
forts et d'être là où nous devons être, pour
protéger les droits de la personne et affirmer les valeurs
canadiennes », a dit Dion.
Dion a présenté une
image féérique de « la traditionnelle façon
de faire canadienne » dans laquelle les crimes et la suppression
des droits sont présentés comme du « respect
» et « des moyens pacifiques ». Il a dit que «
le pluralisme, le respect mutuel, le respect de notre héritage
(les Premières Nations), l'utilisation des langues du
Commonwealth et de la Francophonie, notre capacité de
résoudre de grandes difficultés au sein de notre propre
démocratie par des moyens pacifiques, la Loi sur la
clarté par exemple --, étaient la voie de l'avenir
».
Comment le Canada peut-il avancer, s'est demandé Dion ? «
Je vous conseille vivement de voir comment nous pouvons nous reprendre
et redevenir des artisans de solutions et des acteurs rationnels
», a-t-il répondu. Il a évoqué la rencontre
des ministres des Affaires étrangères à
Québec dont il était l'hôte et dit que
c'était un exemple de « comment nous pouvons renforcer nos
relations non seulement en Amérique du Nord, mais aussi dans les
Caraïbes et l'Amérique latine, voire le monde ».
En conclusion, Dion a déclaré que « les dirigeants
politiques devraient être guidés par l'éthique de
la responsabilité, par opposition à l'éthique de
la conviction ».
Le gouvernement a également nommé Roland Paris comme
conseiller principal auprès de Justin Trudeau au Bureau du
premier ministre. Il est l'une des cinq personnes nommées comme
secrétaire principal du premier ministre. Deux des autres
conseillers principaux sont Gerald Butts, secrétaire principal
et Katie Telford, chef de cabinet. Roland Paris est l'ancien directeur
fondateur du CÉPI de l'Université d'Ottawa, d'où
il est maintenant en congé, et a été
co-organisateur avec Taylor Owen du Forum d'Ottawa 2014. Le National
Post dit que Paris est « l'homme derrière la politique
étrangère de Trudeau ». Le Post a
rapporté le 29 décembre 2015 que Paris travaillait pour
les libéraux avant les élections et que « ses
empreintes digitales sont clairement sur le programme électoral
du parti ». Paris a été cité
fréquemment, avant et après les élections, comme
commentateur et expert universitaire de la politique
étrangère libérale. Il aurait également
participé à « la plupart, si ce n'est toutes, des
rencontres de Trudeau avec des dirigeants étrangers ».
Contrairement à ce
que disent les libéraux, les Canadiens se sont opposés
à la politique étrangère du gouvernement des dix
dernières années non pas parce qu'elle provoquait
l'« isolement » du Canada, mais parce que c'était
une politique belliciste extrémiste, alignée sur les
objectifs de l'impérialisme américain et de l'OTAN et qui
a mené à l'agression militaire criminelle de
l'Afghanistan, de la Libye, du Mali, de l'Irak, de la Syrie,
d'Haïti et de l'Ukraine, entre autres pays. Dire que
c'était de l'« isolement » montre l'hypocrisie
libérale et cela ne doit pas être toléré. Le
fil conducteur belliciste de la politique étrangère du
gouvernement précédent remonte directement à ses
prédécesseurs, et c'est précisément cet
aspect que les libéraux entendent poursuivre et renforcer au nom
de la « façon de faire canadienne » et des «
valeurs canadiennes ».
Que veut dire le ministre des affaires étrangères par
l'opposition entre l'éthique de la responsabilité et
l'éthique de la conviction ? Veut-il dire que l'«
isolement » de ces dix dernières années est le
résultat de la « conviction » du gouvernement
précédent alors qu'il aurait dû soutenir la «
responsabilité » ? La «solution»
proposée n'est rien d'autre que l'opportunisme et l'hypocrisie
sans bornes des libéraux. Les Canadiens n'accepteront jamais que
le Canada joue un rôle encore plus guerrier sous l'imposture de
la
responsabilité.
Non à
l'hypocrisie libérale !
Non à tout rôle agressif du Canada ! Canada hors d'Irak,
de Syrie et d'Ukraine maintenant !
Le Canada a besoin d'un gouvernement antiguerre !
Notes
1. Canada 2020 se
décrit comme « Le principal centre d'études et de
recherches progressiste indépendant du Canada ». Ses
fondateurs sont Tim Barber, partenaire fondateur du Bluesky Strategy
Group, un cabinet d'affaires publiques, qui a travaillé au
Bureau du Conseil privé, au cabinet du vice-premier ministre et
du ministre du Commerce international ; Thomas Pitfield, un ancien
conseiller principal en politiques auprès du leader du
gouvernement au Sénat sous le précédent
gouvernement libéral, et ancien conseiller en gouvernance
d'entreprise pour IBM ; et Susan Smith, un partenaire de Bluesky
Strategy Group, qui a occupé les fonctions de conseillère
principale en communications auprès du ministre des Transports
et du ministre du Développement des ressources humaines.
Ses « Conseillers mondiaux » et ses « Conseillers
canadiens » comprennent des cadres d'entreprise de divers
secteurs. Canada 2020 affirme avoir pour objectif «
d'éclairer et d'influencer les débats, de mettre au point
des solutions politiques progressistes et d'aider à
redéfinir le gouvernement fédéral dans l'optique
d'un Canada moderne ». Il le fait en convoquant « des
sommités du Canada et de l'étranger, de manière
à générer une pensée politique originale,
tout en mettant l'accent sur la communication efficace».
Ses « partenaires » comprennent l'Association des
industries de l'automobile (AIA) du Canada, l'entreprise des
biotechnologies médicales Amgen, l'Association canadienne des
producteurs pétroliers, CIBC, le Canadien National, Enbridge,
Facebook, Google, General Electric, Huawei, la Banque internationale de
Commerce, la firme comptable KPMG, Manuvie, RioTinto, Suncor
Énergie, Power Corporation, Pickworth Investments LP,
Pharmaceutical Research and Manufacturers of America, la Banque TD, et
Telus.
2. Le Centre d'études en
politiques internationales (CÉPI) de l'Université
d'Ottawa a été créé en 2007 et est
financé conjointement par la Faculté des sciences
sociales et le Cabinet de la vice-rectrice à la recherche
à l'Université d'Ottawa. Son directeur fondateur est
Roland Paris. Le CÉPI se décrit comme « un centre
dynamique de débats sur la politique étrangère et
les affaires internationales ».
Le CÉPI a deux domaines d'expertise : « La
sécurité internationale et la gouvernance mondiale
». Sa prémisse de base est que les organisations
internationales créées après la Deuxième
guerre mondiale « luttent pour s'adapter dans un monde en
transformation rapide » alors que de nouvelles structures
émergent, y compris « des méthodes mixtes
publiques-privées de réglementation, divers types
d'agences spécialisées et des organes hybrides
nationaux-internationaux ». Le CÉPI soutient que «
les défis contemporains en matière de
sécurité peuvent comprendre le problème des
États voyous et fragiles, l'écart grandissant entre les
sociétés riches et les sociétés pauvres, la
prolifération des technologies destructrices, ainsi que la
mondialisation des réseaux criminels, des maladies et de la
pollution ».
Définition perverse de «rôle de
non-combat»
Le gouvernement
libéral propose une
définition perverse de mission de non-combat en vertu de
laquelle une présence accrue des Forces spéciales et de
l'infanterie en Irak et au Moyen-Orient et une participation accrue aux
guerres d'agression et aux efforts de changement de régime des
États-Unis deviennent synonymes de mettre fin à la
« mission de combat » du Canada, un engagement
que les libéraux ont pris dans leur plate-forme
électorale. En conférence de presse le
8 février, le premier ministre Justin Trudeau a
annoncé que le Canada « met fin à la mission
de combat des Forces armées canadiennes » en Irak et
en Syrie.
Selon le premier ministre
il s'agirait d'une « nouvelle approche » suivant
laquelle, d'ici deux semaines les six avions CF-18 qui participent
aux bombardements en Irak et en Syrie reviendront au pays.
« Toutefois, les deux avions de surveillance Aurora et
l'avion de ravitaillement en vol Polaris resteront sur place »,
écrit Le Devoir. « Les avions de
ravitaillement et de surveillance m'ont été
mentionnés à plusieurs reprises comme étant
extrêmement importants pour nos alliés », a dit
Trudeau.
« En fait, les troupes canadiennes
déployées dans la région seront plus nombreuses
qu'avant : de 650, le nombre de militaires passera à 830,
et ce, malgré le retour au pays de quelque 300 soldats
assignés aux six CF-18. Cela s'explique, d'une part, parce
qu'Ottawa triple, à 210, le nombre de militaires affectés
à la formation des
troupes locales et, d'autre part, parce qu'il augmente d'environ 300 le
nombre de soldats en poste dans la région »,
écrit Le Devoir.
Le premier ministre assure qu'« il ne s'agit
pas d'une mission de combat » mais le chef
d'état-major Jonathan Vance affirme le contraire.
« Je soupçonne qu'il y aura des combats »,
dit-il, évoquant l'hypothèse que les troupes locales
accompagnées d'entraîneurs canadiens soient
attaquées et appelées à se défendre.
Selon le Globe and Mail, le cabinet
fédéral s'est réuni récemment avec le
général Jonathan Vance pour mettre la dernière
main aux plans de guerre du gouvernement. Les forces canadiennes
devraient aussi se joindre à une « mission de
formation » de l'OTAN pendant laquelle elles vont être
stationnées dans des
« campements militaires » en Jordanie, en Turquie
et « possiblement au Liban ».
Une « source militaire » aurait
dit au Globe que le Canada pourrait envoyer un bataillon
formé « d'entre 500 et 1000 » personnes
à ces « campements militaires ». La
ministre du Développement international, Marie-Claude Bibeau,
qui participait à Londres à une
« conférence des
donateurs » pour la Syrie, a dit aux journalistes que
« nous voulons annoncer une approche qui est vraiment
globale, ce qui comprend toutes nos contributions militaires,
diplomatiques, d'aide humanitaire et de
développement ».
« Mettre fin à la mission de combat en
Irak » veut maintenant dire, selon cette logique tortueuse,
cesser les bombardements aériens par des CF-18 en Irak et
en Syrie tout en envoyant plus de soldats des Forces spéciales
en Irak pour étendre la même « mission de
formation » dans laquelle les soldats canadiens
sont déjà engagés dans des combats au sol.
« Non-combat » veut aussi dire continuer à
aider les frappes aériennes des États-Unis et de la
coalition au moyen d'autres avions de ravitaillement.
Déjà, le 16 novembre 2015, un article
du réseau CBC faisait état de la « forte
probabilité que les commandos canadiens participent dans des
missions de combat présentement ». Le gouvernement et
des représentants militaires ont confirmé à
plusieurs occasions que des soldats canadiens ont pris part à
des combats depuis que
le Canada s'est joint à l'intervention menée par les
États-Unis en Irak et en Syrie, notamment dans des
opérations visant à s'emparer d'un territoire.
Appui à l'extrémisme en Ukraine
Le ministre des Affaires étrangères,
Stéphane Dion, a visité Kiev le 1er février et y a
exprimé l'appui continu du gouvernement du Canada au
gouvernement extrémiste et profasciste de l'Ukraine. Depuis le
10 janvier, deux cents soldats canadiens du 5e Groupe-brigade
mécanisé du Canada, dont la base est à Valcartier,
au Québec, sont déployés
dans le cadre de la mission canadienne Opération UNIFIER en
Ukraine dans le but d'y former des soldats ukrainiens. Ces soldats ont
remplacé le 2e Groupe-brigade mécanisé du Canada
de Petawawa, en Ontario, qui a été déployé
en août 2015 et est maintenant de retour au Canada.
La mission canadienne a
d'abord été annoncée par le bureau du premier
ministre au Canada de même que par le département de la
Défense des États-Unis en avril 2015, et décrite
comme la participation du Canada au programme d'entraînement de
la Garde nationale ukrainienne du département de la
Défense. La Garde nationale de l'Ukraine
est composée de milices fascistes et néonazies
formées au moment du coup d'État appuyé par les
États-Unis contre le gouvernement ukrainien en février
2014. Ces milices, comme la brigade Azov, ont commis des
atrocités et des crimes de guerre sans nom contre le peuple de
l'Ukraine de l'Est alors que le gouvernement issu du coup tente de
soumettre ces régions à son contrôle.
Face à la
préoccupation croissante des
Canadiens au sujet des forces que le Canada appuie en Ukraine, les
communiqués récents du gouvernement ne parlent que des
Forces armées de l'Ukraine qui comprennent l'infanterie, la
marine, les forces de l'air et la Garde nationale.
Le ministère de la Défense nationale
prétend que la mission militaire du Canada en Ukraine
« donne aux militaires une excellente occasion d'apprendre
des expériences opérationnelles vécues
récemment par leurs homologues ukrainiens ». D'autres
déclarations démontrent que la mission
d'entraînement du Canada comprend l'aide
aux milices fascistes. Par exemple, le ministère reconnaît
qu' « environ 200 instructeurs canadiens enseignent les
compétences de base des soldats, notamment comment tirer, bouger
et communiquer sur le champ de bataille ». Le gouvernement
reconnaît aussi avoir déployé « des
policiers canadiens en appui à la réforme de la
patrouille policière de l'Ukraine » qui offrent
« également des conseils stratégiques aux
organismes chargés d'assurer la sécurité en
Ukraine ».
Le communiqué d'Affaires mondiales Canada sur la
visite de Stéphane Dion en Ukraine décrit une visite
qu'il a faite au Maidan Square à Kiev où, en tant que
ministre des Affaires étrangères, il « a
déposé des fleurs au monument commémoratif visant
à honorer les personnes qui ont été tuées
durant les manifestations contre l'ancien
régime ». Le communiqué dit aussi que le
Maidan est le site « des manifestations de 2013 et
2014, qui ont entraîné la mort de plusieurs manifestants,
désormais connus comme la centaine céleste (Heavenly
Hundred). »
Une étude détaillée menée
par un professeur de l'Université d'Ottawa et ancien chercheur
invité à Harvard, Ivan Katchanovski, et
présentée du 3 au 6 septembre à la
Réunion annuelle de l'Association américaine de Science
politique à San Francisco, révèle que ce massacre
a été « planifié de façon
rationnelle et mené dans
l'objectif de renverser le gouvernement et de prendre le
pouvoir ».
La recherche du docteur Katchanovski a permis de
conclure à « la participation d'une alliance
d'organisations d'extrême droite, en particulier du Secteur Droit
et de Svoboda, ainsi que de partis oligarchiques, dont 'Patrie'. Des
tireurs et observateurs embusqués étaient présents
dans au moins vingt édifices ou endroits contrôlés
par les
autorités de Maidan. La preuve que les protestataires ont
été tués à partir de ces endroits comprend
soixante-dix témoignages, la plupart de manifestants au Maidan,
plusieurs vidéos montrant des tireurs embusqués ciblant
des manifestants du haut des édifices, des comparaisons des
différents lieux où se tenaient les manifestants quand
ils ont été tués
avec les points d'entrée des balles et leur impact ».
La «stratégie des missions de paix»
pour
l'occupation d'autres pays
Des fonctionnaires
d'Affaires mondiales Canada
(anciennement ministère des Affaires étrangères et
du Commerce international), du ministère de la Défense
nationale et de la GRC ont tenu une « séance de
remue-méninges » le 29 janvier afin
d'élaborer une « stratégie des missions de
paix « pour le nouveau
gouvernement libéral. Le terme « missions de paix
« , qui est maintenant utilisé au lieu de maintien de
la paix, signale la prise de contrôle des missions de l'ONU par
le commandement américain, où les États-Unis
« joueront un rôle dirigeant dans la réforme et
le façonnement des missions de paix de l'ONU. «[1]
Walter Dorn, un professeur au Collège militaire
royal et expert des missions de paix a dit à Embassy News
qu'il était présent à la réunion du
29 janvier. Selon Dorn, on utilise maintenant l'expression
« missions de paix » parce que « les
opérations de l'ONU en sont venues à comprendre beaucoup
plus que
le maintien de la paix traditionnel post-conflit ; elles jouent un
rôle majeur dans la construction de la paix, la surveillance des
cessez-le-feu, la fourniture d'assistance humanitaire et la
reconstruction économique et sociale, parmi d'autres
activités. »
Dorn a suggéré que le Canada serait bien
placé pour joindre ou jouer un rôle important dans des
« missions bilingues » comme la présence
militaire en Haïti, en Côte d'Ivoire, au Mali et en
République centrafricaine. Embassy rapporte que Jack
Lawrence Granatstein, un membre de l'Institut canadien des affaires
mondiales[2] a indiqué qu'il
y a
« des rumeurs que le gouvernement libéral cherche
à renforcer une petite mission de l'ONU au Burundi. »
Notes
1. « Réorganiser
le
maintien
de
la
paix pour répondre à des objectifs de
guerre », Le Marxiste-Léniniste,
24 novembre 2015, numéro 44
2. L' Institut canadien des affaires
mondiales est un
« institut de recherche caritatif, indépendant et non
partisan » se centrant sur la politique
étrangère canadienne, la politique de défense et
l'aide internationale. Sa mission est d'être « un
catalyseur pour l'engagement canadien novateur mondial. » Il
est affilié avec
l'École de politique publique de l'Université de Calgary.
L' Institut canadien des affaires mondiales participe
à un Groupe de travail sur les études stratégiques
avec le Conseil canadien international qui a été
l'hôte d'une conférence sur « L'avenir du
combat « et l'utilisation de drones dans la guerre.
Son conseil consultatif est composé de Ian
Brodie, ancien chef de cabinet du gouvernement Harper ; Jean
Charest, ancien premier ministre du Québec ; John Manley,
ancien ministre Libéral et vice-premier ministre ; Anne
McGrath, ancienne chef de cabinet de Jack Layton et Thomas
Mulcair ; Dan Hays, ancien
sénateur Libéral ; Robert Fowler, ancien conseiller
à la politique étrangère des premiers ministres
Pierre Elliott Trudeau, John Turner et Brian Mulroney, ainsi que Peter
Harder, qui a récemment mené l'équipe de
transition de Justin Trudeau.
L'Institut est financé
« principalement par des dons et des commandites de
corporations, de fondations et d'individus. Ces sources partagent la
conviction qu'un électorat informé produira à son
tour un système politique informé », indique
le site Web de l'Institut. L'identité des donateurs n'est pas
révélée.
Lisez Le
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Site web: www.pccml.ca
Courriel: redaction@cpcml.ca
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