Numéro 11 - 5
février
2016
Oui au droit public, non au droit de
monopole!
Les participants à la
journée d'action de Hamilton exigent des gouvernements le
respect des lois et la défense du droit public
Oui
au
droit
public,
non
au
droit de monopole!
• Les participants à la journée
d'action de Hamilton exigent des gouvernements le respect des lois et
la défense du droit public
• Tous unis pour la justice, pour la
dignité du travail, pour Hamilton et le Canada!
-Discours de Gary Howe, président de la section
locale 1005 du Syndicat des Métallos
• La signification de la Journée
d'action du 30 janvier à Hamilton - Lettre ouverte de
Rolf Gerstenberger au Hamilton Spectator
Oui au droit public, non au droit de
monopole!
Les participants à la journée d'action de
Hamilton exigent des gouvernements le respect des lois et la
défense du droit public
Plus de 5000 personnes, des métallos et leurs
familles, des travailleurs et des jeunes de Hamilton et des
travailleurs de partout en Ontario ont participé à la
Journée d'action de Hamilton le 30 janvier. Ils ont dit haut et
fort que les gouvernements doivent défendre le droit public et
empêcher US Steel de violer toutes ses obligations légales
et
morales envers la population du Canada et en particulier envers les
métallos de Hamilton et de Nanticoke. D'une seule voix, au nom
des Canadiens, ils ont déclaré : Stelco doit
continuer de produire de l'acier ! Hamilton doit continuer
d'être un producteur ! Le Canada doit continuer d'être
un producteur ! Les travailleurs
de l'Ontario ont déclaré que toutes les prestations de
retraite et tous les avantages sociaux à la retraite, qui
reviennent de droit à ceux qui ont produit de l'acier toute leur
vie et avec lesquels le monopole américain veut s'enfuir,
doivent être payés par US Steel et que celui-ci doit
respecter ses engagements envers la communauté. L'enthousiasme
des
gens de Hamilton était tel que pratiquement chaque automobiliste
a klaxonné en signe d'appui.
Les travailleurs sont venus
de Windsor, London, de la région du Niagara, d'Oshawa,
Mississauga, Toronto, Barrie et d'aussi loin que Sudbury et Sault St.
Marie, en Ontario. Les travailleurs de Rio Tinto d'Alma au
Québec ont envoyé une délégation, de
même que les métallos américains et leurs
alliés de Lakawanna, de l'État de New York. Un
groupe plein d'énergie d'anciens travailleurs de Stelco, qui
sont membres de l'Organisation des retraités Métallos
(ORME), était de la partie. Parmi les autres organisations
syndicales présentes on comptait le Congrès du travail du
Canada, la Fédération du travail de l'Ontario et des
conseils du travail comme le Conseil du travail du district de
Hamilton. On comptait aussi le Syndicat des travailleurs et
travailleuses des postes, le Syndicat canadien de la fonction publique,
le Syndicat des travailleurs unis de l'alimentation et du commerce
(TUAC), la Fédération des enseignants des écoles
élémentaires de l'Ontario, la Fédération
des enseignants du secondaire de l'Ontario, l'Association des
enseignants anglophones catholiques de l'Ontario et plusieurs sections
locales de différents syndicats. Des délégations
du Parti communiste du Canada (marxiste-léniniste), du
Réseau ontarien des groupes de travailleurs accidentés et
de l'Organisation des droits des femmes de l'Asie du Sud y
étaient aussi.
Un numéro spécial d'Information
Update, le bulletin de la section locale 1005, a été
publié pour l'occasion et reçu avec enthousiasme.
Le rassemblement a été animé par
Tony DePaulo, le directeur du district 6 du Syndicat des
Métallos, qui a souhaité la bienvenue à tous et a
présenté Bill Mahoney, le poète en
résidence de la section locale 1005 qui a
récité son puissant poème « U.S.
Steal » ( Le vol de l'acier par US Steel). Cela a
donné le ton au
rassemblement et exprimé la détermination des
métallos actifs et retraités à défendre
leurs droits et leur dignité de même que celle de la
communauté et de tous les travailleurs.
Gary Howe, le
président de la section locale 1005 du Syndicat des
métallos a souhaité la bienvenue à tous les
participants. Il a salué les travailleurs d'Alma au
Québec, qui ont fait le voyage pour prendre part à la
journée. Il a fait remarquer que 2016 est le 70e
anniversaire de la section locale 1005, et dit que
« aujourd'hui, plus que jamais, nous devons défendre
la dignité du travail ». Gary a défendu les
droits des membres de la section locale 1005 de Max Aicher North
America (MANA), en lockout depuis juin 2013 et il a
dénoncé
l'utilisation de briseurs de grève par l'entreprise.
« Nous devons tenir MANA responsable au
même titre que US Steel », a-t-il dit. Gary a
déclaré que les tribunaux et le gouvernement doivent
faire respecter la loi et ne pas permettre que l'anarchie s'installe et
que les travailleurs et la communauté soient attaqués en
toute impunité.
« Nous devons tenir les gouvernements
responsables lorsque des sociétés comme US Steel violent
toutes leurs obligations juridiques et morales. US Steel n'abuse pas
seulement de Hamilton et de Nanticoke en détruisant la
production de Stelco, les emplois et les régimes de retraite, en
évitant de payer ses taxes municipales, de rembourser
les emprunts gouvernementaux, de faire le nettoyage environnemental et
d'assumer ses autres obligations. Cette compagnie américaine a
recours aux tribunaux de la faillite pour s'enfuir en plein jour avec
2,2 milliards $ et les meilleurs acheteurs de l'acier de
Stelco », a dit Gary. « Unis, tous ensemble, nous
disons que ce
que fait US Steel n'est pas juste. En étant ici, tous ensemble
sur la place publique, nous défendons notre dignité et
nous allons trouver la marche à suivre », a-t-il
ajouté.
Bill Ferguson, le président de la section locale
8782, a lui aussi exprimé la détermination des
métallos de faire en sorte que les usines de Hamilton et de
Nanticoke continuent de produire et de répondre à la
demande en acier canadien des clients canadiens et d'ailleurs.
Plusieurs personnes ont pris la parole au rassemblement
à l'hôtel de ville dont le maire de Hamilton Fred
Eisenberg ; Marty Warren, le directeur du District 6 du
Syndicat des Métallos ; Thomas Mulcair, le chef du NPD
fédéral ; Andrea Horvath, la chef du NPD de
l'Ontario ; Hassan Yussuf, le président du
Congrès du travail du Canada ; Chris Buckley, le
président de la Fédération du travail de l'Ontario
et Ken Neumann, le directeur national du Syndicat des Métallos.
Tous se sont engagés à tout faire pour aider les
métallos de Hamilton dans leur lutte pour la justice. Leo
Gerard, le président international du Syndicat des
Métallos a envoyé une
lettre d'appui au rassemblement.
Les orateurs au rassemblement ont tous parlé du
rôle important du secteur de l'acier dans l'édification
d'un secteur manufacturier fort et durable, lequel est vital à
une économie canadienne indépendante. Ils ont
appelé les gouvernements provinciaux et fédéral
à accomplir leur devoir et à empêcher US Steel
d'attaquer
les travailleurs et la
communauté et de s'enfuir aux États-Unis en reniant ses
responsabilités envers les travailleurs, la ville de Hamilton et
l'Ontario.
Ils ont dénoncé les monopoles comme US
Steel qui détruisent l'économie canadienne et les
gouvernements et les tribunaux qui légitimisent ces attaques et
les mettent en oeuvre.
Après les discours,
les participants ont marché au centre-ville vers le Palais des
congrès sous les gestes d'appui des piétons et des
automobilistes.
Au rassemblement qui s'est tenu au Palais des
congrès, Rolf Gerstenberger, l'ex-président de la section
locale 1005, a dit que les métallos de Hamilton ont une
fière tradition d'affirmation de leurs droits depuis la
grève historique de 1946 jusqu'à aujourd'hui. Il a
dit que le syndicat et les travailleurs ont toujours soutenu ce qui est
légal et ont toujours fait leur part pour appliquer les accords
et
les contrats. Rolf a alors soulevé cette question
importante : Qu'est-ce qu'on doit faire quand une compagnie comme
US Steel est autorisée à violer ses obligations
juridiques et quand les tribunaux et les gouvernements lui permettent
d'agir de façon illégale contre les travailleurs en toute
impunité ? « Si le gouvernement n'utilise pas
son autorité pour faire appliquer les lois et si des tribunaux
spéciaux de la Loi sur les
arrangements avec les créanciers des compagnies peuvent
être créés pour statuer que c'est la loi du plus
fort qui s'applique, qu'est-ce qui reste aux citoyens qui sont
censés être protégés par la loi ? C'est
un problème très sérieux, qui dépasse de
beaucoup la question de la légalisation du vol de nos
pensions. » « Il faut en
discuter », a dit Rolf qui a appelé tout le monde
à contribuer à trouver une solution.
D'autres orateurs au Palais des congrès ont
appuyé la cause des métallos. Ce sont Scott Duvall,
député fédéral NPD de Hamilton Mountain,
Bob Bratina, député fédéral libéral
de Hamilton East-Stoney Creek, Wayne Gates, député NPD
provincial de Niagara et Paul Miller, député NPD
provincial de Hamilton East-Stoney Creek. Anthony
Marco, le président du Conseil du travail du district de
Hamilton a exprimé son appui, de même que Ron McClure, le
président de l'organisation des retraités salariés
de Stelco.
À
gauche : Bill Ferguson, président de la section locale 8782 du
Syndicat des Métallos ; au centre : le poète de la
section locale 1005 Bill Mahoney ; à droite, Tony DePaulo, le
maître de cérémonie
À gauche : Ken
Neumann, directeur national du Syndicat des Métallos ; au centre
: Hassan Yussuf, président du Congrès du travail du
Canada ; à droite : Chris Buckley, président de la
Fédération du travail de l'Ontario
À gauche : Fred
Eisenberg, maire de Hamilton ; au centre : Thomas Mulcair, chef du NPD
fédéral ; à droite : Andrea Horvath, chef du NPD
de l'Ontario
À gauche : Scott Duvall,
député fédéral de Hamilton Mountain ; au
centre : Anthony Marco, président du Conseil du travail du
district de Hamilton ; à droite : Bob Bratina,
député fédéral de Hamilton East-Stoney Creek
Tous unis pour la justice, pour la dignité du
travail, pour Hamilton et le Canada!
- Discours de Gary Howe, président
de la section locale 1005 du Syndicat des Métallos, à la
Journée d'action de Hamilton, le 30 janvier 2016 -
Aujourd'hui, une Journée d'action est
organisée par les sections locales 1005 et 8782 du
Syndicat des Métallos à Hamilton pour le bien de nos
communautés.
Cette année est le 70e anniversaire de la section
locale 1005. Aujourd'hui, plus que jamais, nous devons défendre
la dignité du travail. En ce moment, des membres de la section
locale 1005 sont en lockout à Max Aicher North America,
depuis juin 2013, et cela fait plus de trois ans qu'ils ne travaillent
pas. Nous devons tenir MANA
responsable au même titre que US Steel.
Nous devons tenir les gouvernements responsables lorsque
des sociétés comme US Steel violent toutes leurs
obligations juridiques et morales. US Steel n'abuse pas seulement de
Hamilton et de Nanticoke en détruisant la production de Stelco,
les emplois et les régimes de retraite, en évitant de
payer ses taxes municipales, de rembourser les
emprunts gouvernementaux, de faire le nettoyage environnemental et
d'assumer ses autres obligations. Cette compagnie américaine a
recours aux tribunaux de la faillite pour s'enfuir en plein jour avec
2,2 milliards $ et les meilleurs acheteurs de l'acier de
Stelco.
C'est inconcevable que
soient dilapidés ainsi des millions de dollars pour payer des
avocats et des experts dans le but de frauder la communauté de
milliards de dollars et de s'en retourner aux États-Unis avec la
sanction de nos tribunaux. Les lois ne doivent pas servir à
cautionner la fraude. Tous ensemble, nous allons démontrer
comment, en
tant que travailleurs, nous avons souffert aux mains de
l'économie mondiale néolibérale. Seul le 1 %
en a profité. Selon la plus récente étude d'Oxfam,
une petite poignée s'enrichit et les travailleurs en sortent
perdants. Ce n'est pas une bonne chose pour nous-mêmes, notre
communauté et notre pays.
En nous serrant les coudes en tant que
communauté, nous démontrons au monde entier que nous,
fiers métallos, citoyens de Hamilton et du Canada, ne consentons
pas à cette activité honteuse, peu importe la puissance
des intérêts auxquels nous faisons face, peu importe
d'où ils viennent ou combien d'argent ils dépensent en
experts et en
avocats, et peu importe l'appui tacite qu'ils reçoivent
d'individus haut placés.
Unis, tous ensemble, nous démontrons au monde
entier que les individus et les actions pourries ne nous impressionnent
pas. Nous réitérons qu'aucune compagnie n' est
« trop grosse pour être traduite en
justice » et que ces compagnies, au contraire, doivent
rendre des comptes de leurs actes.
Unis, tous ensemble, nous allons montrer que c'est nous,
les travailleurs, qui avons souffert sous cette économie
mondiale.
Unis, tous ensemble, nous proclamons que les changements
et réformes antisociaux qui ont été faits aux lois
commerciales, aux régimes de retraite et au droit du travail
ainsi que le fléau du libre échange, avec son lot de
gangsters internationaux qui nous sont imposés sous le
frauduleux prétexte de servir le plus grand bien et la
prospérité de
tous, sont inacceptables.
Nous n'acceptons pas qu'une compagnie
étrangère ait le droit de venir au Canada,
détruire délibérément la production et s'en
retourner en abandonnant ses obligations envers les pensions, les
impôts, la production et l'environnement, a-t-il poursuivi.
Personne ne va accepter cela sous prétexte que les entreprises
ont le droit de prospérer. Peu
importe d'où elles viennent, les compagnies ne sont pas
au-dessus de la loi et des règlements tout juste parce que ceux
qui sont au pouvoir croient que leur devoir est de favoriser ces
intérêts étroits.
Déclarer comme
nouvelle norme un soi-disant État de droit qui est
sanctionné par les tribunaux de la faillite et par des ententes
en coulisses, c'est donner une interprétation pathétique
de la justice.
Les problèmes de l'industrie de l'acier, le
problème de bâtir une économie qui est stable et
qui assure aux travailleurs, aux retraités, aux entrepreneurs et
à la communauté un sentiment de sécurité,
sont quelque chose que nous sommes capables de résoudre. Les
Canadiens sont parfaitement capables de garder le contrôle de
leurs communautés,
des gouvernements et de l'économie. La logique selon laquelle
les compagnies peuvent s'en tirer en ayant recours à des
activités frauduleuses parce que nous serions à la merci
des marchés est fausse.
La logique selon laquelle nous sommes tous sujets aux
caprices des grandes compagnies qui dirigent nos vies et que c'est
comme cela que la prospérité est créée est
une fraude qui ne doit pas passer.
Les problèmes économiques
requièrent des solutions viables et non ce que nous voyons
maintenant, les fermetures imposées, le vol des clients, le
non-respect des obligations envers les pensions et les avantages
sociaux à la retraite, le refus de payer ses taxes et ses dettes
aux fournisseurs et aux entrepreneurs et le refus de toute obligation.
Même
le juge peut voir que le comportement embarrassant de US Steel ne fait
qu'empirer les choses. Cela se fait à nos dépens et ne
résout aucun problème à part le sien, qui est de
se sauver des dommages qu'il a causés.
Les terrains industriels de Hamilton comportent une
grande valeur pour nous en tant que travailleurs. Je crois qu'ils
peuvent servir à satisfaire les obligations des régimes
de retraite et des avantages sociaux à la retraite que les
membres de la section locale 1005 méritent pleinement. Les
acheteurs potentiels perçoivent la valeur, bien sûr,
mais ils ne perçoivent pas les obligations qui s'y rattachent.
Absolument personne dans la communauté n'est
d'accord avec ce que US Steel est en train de faire et c'est pour cela
que nous prenons position publiquement. Il est très important
que le pays soit alerté à l'effet que nous avons besoin
d'une industrie canadienne de l'acier et que la production chez Stelco
doit se poursuivre.
Unis, tous ensemble, nous disons que ce que fait US
Steel n'est pas juste. En étant ici, tous ensemble sur la place
publique, nous défendons notre dignité et nous allons
trouver comment aller de l'avant. En agissant ainsi, nous tenons
publiquement les gouvernements provincial et fédéral
responsables de ce qui arrive à nos travailleurs et à nos
retraités,
et des décisions passées et actuelles. Nous
déclarons de manière non équivoque que ceux qui
sont en position de pouvoir et de responsabilité ne pourront pas
se laver les mains de cette affaire sordide comme s'ils n'avaient pas
le pouvoir de changer la situation en faveur du peuple et de la
communauté.
Tous
unis
pour
la
communauté,
la
justice et contre la fraude !
Tous avec nous !
La
production d'acier à Stelco doit continuer !
La production doit continuer à Hamilton et au Canada !
La signification de la Journée d'action
du 30 janvier à Hamilton
- Lettre ouverte de Rolf Gerstenberger
au Hamilton Spectator,
30 janvier 2016 -
Une question importante
à laquelle les Canadiens font face en ce moment est d'amener les
gouvernements à faire respecter leurs propres lois. Le
problème est bien mis en lumière quand on examine comment
l'ancienne et la nouvelle Stelco ont été
autorisées à agir comme bon leur semble, au
détriment de leurs travailleurs, de leurs retraités et
de la communauté. J'invite tout le monde à se joindre
à la journée d'action du 30 janvier pour démontrer
que nous sommes en faveur de la primauté du droit, pas de la loi
du plus fort.
Comment on a permis à l'ancienne et à la
nouvelle Stelco, et aujourd'hui à US Steel, de ne pas se
conformer à la loi sur le financement des régimes de
retraite illustre bien mon propos. Le gouvernement a d'abord
adopté la clause 5.1, a appuyé la réglementation
spéciale sur les pensions du tribunal de protection de la
faillite de la LACC et de
US Steel et a finalement donné une autre exemption, en vertu de
la LACC, de tout financement des régimes de retraite. Toutes ces
manoeuvres qui ont été faites pour protéger la
compagnie ont contourné les lois et placé les
travailleurs, les retraités et la ville dans une position de
vulnérabilité.
Après que Conrad Black eut essayé de
s'approprier l'argent des pensions des travailleurs de Dominion Stores
au milieu des années 1980, la loi ontarienne sur les
régimes de retraite a été modifiée pour
protéger les travailleurs plus âgés dans les cas
où une compagnie fait faillite. Pour faire en sorte que le
régime de retraite dispose de l'argent
nécessaire en cas de faillite, la loi requiert des entreprises
qu'elle finance les régimes de retraite, selon une approche de
solvabilité, en cinq ans plutôt qu'en quinze.
En 1992, sous la pression de General Motors, le
gouvernement de l'époque a levé cette exigence du
financement de solvabilité pour les entreprises qui selon lui
étaient « trop grosses pour faire
faillite ». Stelco a utilisé cette exemption sans
avertir personne en 1996, juste après avoir signé une
nouvelle convention collective avec la
section 1005. La section 1005 a contesté ce geste mais le
tribunal du travail a statué qu'il ne constituait pas un cas
de négociation de mauvaise foi.
En 2004, Stelco a
demandé à se placer sous la protection de la LACC. Un des
arguments qu'elle a mis de l'avant pour cela est que les régimes
de retraite étaient sérieusement sous-financés. On
n'a pas demandé des comptes à la compagnie pour avoir
utilisé la clause 5.1 qui visait
délibérément à sous-financer les
régimes de retraite. En dépit de cela, lorsque la
nouvelle Stelco a émergé des procédures de
protection de la faillite, le tribunal de la LACC n'a pas exigé
qu'elle se conforme à la loi sur le financement des
régimes de retraite. La nouvelle Stelco a été
autorisée, en violation de la loi, à financer les
régimes de retraite en 10 ans plutôt qu'en 5 ans. Les
rapports actuariels ont déterminé les paiements qui
doivent être faits pour que les régimes de retraite soient
pleinement financés au 31 décembre 2015.
La section locale 1005 a protesté mais on ne
l'a pas écoutée. Le gouvernement provincial a
appuyé la réglementation spéciale adoptée
par le tribunal de la LACC comme étant bonne pour tout le monde,
et il a également appuyé les clauses à l'effet que
Stelco ne pourrait pas verser de dividendes à ses actionnaires
tant que les régimes de
retraite ne seraient pas pleinement financés et que Stelco
devrait faire un versement spécial dans les régimes de
retraite si ses profits dépassaient un certain niveau. Ces deux
clauses avaient comme objectif de faire en sorte que les régimes
de retraite seraient pleinement financés le plus rapidement
possible.
Lorsque US Steel a fait l'acquisition de Stelco en 2007,
le gouvernement provincial l'a exempté de ces deux clauses. La
section locale a protesté énergiquement mais, au grand
étonnement des travailleurs, l'avocat du gouvernement a dit
qu'il n'y avait pas de raison de s'en faire parce que US Steel
était « trop gros pour faire
faillite » et que tous les avoirs de U.S. étaient
à la disposition des versements aux régimes de retraite.
Dans une lettre au Spectator, la compagnie s'est
engagée à assumer ses obligations sans faute envers les
régimes de retraite avant 2016.
Entre 2007 et 2014, le syndicat a rencontré
à plusieurs reprises des représentants du gouvernement
provincial pour leur démontrer que les régimes de
retraite n'allaient pas être financés d'ici la fin de
2015 et que le gouvernement devait clarifier le sens de la clause
au moyen d'une « désambiguïsation ».
US Steel versait
effectivement les montants qui étaient spécifiés
par la réglementation spéciale mais ceux-ci ne
correspondaient plus aux rapports actuariels , et il y avait un manque
de 800 millions $. Ces paiements inadéquats contrevenaient
ouvertement aux engagements qui avaient été pris au
moment de la sortie de la LACC, qui les avait étalés sur
10 ans
et non 5, des engagements qui prévoyaient que les régimes
de retraite devaient être pleinement financés d'ici le
début de 2016 et soutenus par les avoirs mondiaux de US
Steel et non seulement par ses avoirs canadiens. Cette
« désambiguïsation » était
nécessaire afin que l'engagement soit écrit noir sur
blanc et que US Steel ne
puisse pas contourner la loi.
Les représentants du
gouvernement provincial n'ont cessé de dire au syndicat qu'ils
avaient les choses bien en main. Vint le moment où US Steel a
demandé la protection de la LACC, en septembre 2014, et le
tribunal a alors permis à US Steel de ne faire aucun paiement de
solvabilité à partir du 1er janvier 2016. Il a permis une
fois de plus à la
compagnie de défier la loi ontarienne sur les régimes der
retraite.
Ce n'est pas acceptable. Un point c'est tout. La loi du
plus fort, ça n'est pas la loi. C'est pour cela que nous avons
un gouvernement de droit. Si le gouvernement n'utilise pas son
autorité pour faire appliquer les lois et si des tribunaux
spéciaux de la Loi sur les arrangements avec les
créanciers des compagnies peuvent être
créés
pour statuer que c'est la loi du plus fort qui s'applique, qu'est-ce
qui reste aux citoyens qui sont censés être
protégés par la loi ? C'est un problème
très sérieux, qui dépasse de beaucoup la question
de la légalisation du vol de nos pensions. »
J'invite tout le monde à venir participer
à la Journée d'action à Hamilton, samedi le 30
janvier, à 13 heures devant l'hôtel de ville, pour
se faire entendre.
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Marxiste-Léniniste
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