Numéro 7 - 30 janvier
2016
Obama et l'état de l'union
Tentative de préserver
l'État d'une démocratie en lambeaux
- Voice of Revolution -
Obama
et
l'état
de l'union
• Tentative de préserver l'État
d'une démocratie en lambeaux - Voice of Revolution
• Les États-Unis vont continuer
d'être le gendarme du monde - Voice of Revolution
Obama et l'état de l'union
Tentative de préserver
l'État d'une démocratie en lambeaux
- Voice of Revolution -
Le 12 janvier, lors de son plus récent
discours sur l'état de l'union, le président Obama a
déclaré que « la chose la plus
importante » qu'il voulait communiquer était la
nécessité de « travailler
ensemble » et de « refaire notre
politique ».
« L'avenir - l'opportunité et la
sécurité pour nos familles, un niveau de vie à la
hausse ainsi qu'une planète pacifique pour nos enfants - tout
cela est à portée de la main. Mais cela ne sera possible
que si nous travaillons ensemble et si nous refaisons notre
politique », a dit Obama. Face au problème
sérieux auquel la classe
dominante fait face pour maintenir la légitimité de son
pouvoir, Obama a déploré le fait que « la
démocratie s'effrite lorsque l'individu moyen perçoit
qu'il n'a pas de voix, que le système est truqué en
faveur des riches et des puissants ou de quelque intérêt
étroit. Trop d'Américains pensent comme cela
présentement. »
Obama émet ses commentaires
dans le contexte des changements significatifs qui ont
été faits à la gouvernance, des changements qu'il
a lui-même consolidés. Cela comprend la concentration du
pouvoir dans l'exécutif et les actions de l'exécutif qui
sont menées sans égard à la primauté du
droit, comme la guerre par drones entièrement illégale,
la torture, l'espionnage à grande échelle, la
détention indéfinie, la militarisation de la police et
l'augmentation de ses meurtres racistes et le discrédit dans
lequel se trouve la gouvernance élue tant elle est
dysfonctionnelle et un obstacle à
« l'opportunité et la
sécurité ».
Les cercles dominants des États-Unis se sont
toujours enorgueillis de leur capacité de maintenir un
système qui est truqué en faveur des riches, en offrant
l'opportunité d'une « chance
raisonnable », comme le dit Obama. Cependant, le barbarisme
du système est tel — avec son économie de guerre qui ne
réussit plus à offrir même un
semblant d'opportunité, avec ses conditions sociales qui se
détériorent et ses arrangements politiques à ce
point favorables aux milliardaires que la candidature de Donald Trump
est la bienvenue — qu' Obama déplore que « trop
d'Américains » perdent de plus en plus confiance dans
la démocratie à l'américaine.
Les nombreux nouveaux emplois dont parle Obama sont des
emplois à des salaires de pauvreté. Leur nombre est
à des lieues de fournir un moyen de subsistance aux millions de
jeunes qui se cherchent un premier emploi ou aux millions de personnes
qui sont aux prises avec le chômage à long terme en raison
en particulier de la destruction du
secteur manufacturier. S'il est vrai que le taux officiel de
chômage est à la baisse, c'est principalement à
cause du déclin du taux de participation au travail, lequel
comprend les deux facteurs ci-haut mentionnés, et non parce que
l'économie réussit à répondre aux besoins
du peuple. Pour cela, il faut une nouvelle direction, ce qu'Obama et
ceux qui
sont au pouvoir refusent de reconnaître.
De plus, les conditions sociales de pauvreté et
d'inégalité croissante sont maintenues par la force par
le biais de l'incarcération de masse sur une base raciste, de
meurtres continuels par des policiers et d'impunité
policière et de la détention et de la déportation
d'hommes, de femmes , d'enfants et de réfugiés. Sous la
gouverne d'Obama, deux
millions d'immigrants, majoritairement des travailleurs n'ayant commis
aucun crime, ont été déportés. C'est
là un des signes qui indiquent que le gouvernement de droit
n'existe plus.
Seuls les pouvoirs policiers demeurent
Obama est le représentant de l'État
américain dont la mission est de veiller à ce que le
système truqué maintienne les riches au pouvoir. Quand on
parle de cet État, on entend la gouvernance et les pouvoirs
policiers, y compris la puissance militaire. Les deux ne forment qu'un
seul pouvoir
unitaire qui maintient les riches au pouvoir et en exclut le peuple.
Ceci est particulièrement probant à l'étranger
lorsqu'Obama parle des 10 000 frappes aériennes contre les
civils en Syrie et en Iraq. Son administration a eu recours aux drones
plus que toute autre. Obama a réitéré que les lois
visant à protéger la souveraineté n'ont pas leur
place et
que les États-Unis agiront en juge, jury et bourreau.
« Si vous levez la main contre les Américains, nous
allons vous traquer. Cela prendra peut-être du temps, mais nous
ne sommes pas du genre à oublier et notre portée est sans
limites... L'Amérique va toujours agir, seule si c'est
nécessaire », a dit Obama dans son discours sur
l'état
de l'union.
De plus en plus, ce que
nous voyons au pays et à l'étranger, c'est tout ce qui
reste de l'autorité publique : ses pouvoirs policiers
exercés par l'exécutif et par toutes les branches des
forces armées, des forces policières et des agences
secrètes. Ces pouvoirs sont soutenus par des agences et des
organismes caritatifs privés à but lucratif et non
lucratif, par de soi-disant groupes de réflexion, des
universitaires et des agences de désinformation se faisant
appeler agences de nouvelles et institutions médiatiques. La
préoccupation d'Obama à l'effet que trop
d'Américains n'ont pas confiance dans le gouvernement et que les
politiques ont besoin d'être « refaites »
révèle un ordre du
jour sinistre visant à masquer le fait que la démocratie
à l'américaine est en lambeaux parce que le gouvernement
de droit qui est requis pour légitimer le pouvoir a cessé
d'exister. Il ne peut pas être réparé et doit
être reconstruit sur une base nouvelle qui habilite le peuple et
non les riches et c'est précisément ce que la classe
dominante que
représente Obama n'acceptera jamais.
Les pouvoirs policiers ne peuvent pas légitimer
le pouvoir. Ces pouvoirs policiers - comme on peut le voir au pays,
avec les meurtres commis par les policiers, et à
l'étranger, avec la guerre par drones - sont à
l'extérieur du gouvernement de droit. Les pouvoirs policiers
servent à décider qui doit être puni et sur quelle
base cela doit se faire. Ils
ont un rôle central dans le maintien de l'État, ce qui se
fait en forçant tout le monde à s'y plier. Lorsqu'il ne
reste rien d'autre que les pouvoirs policiers, la
légitimité du pouvoir est remise en cause, et avec
raison, comme cela s'exprime dans les nombreuses manifestations et les
autres actions contre la brutalité policière et les
attaques contre les
droits des immigrants, des réfugiés, des enseignants et
de plusieurs autres.
Obama représente cette section de la classe
dominante qui croit qu'elle peut avoir recours aux élections
pour légitimer le gouvernement même s'il ne s'agit pas
d'un gouvernement de droit. Dans son discours sur l'état de
l'union, Obama prétend qu'il est nécessaire de changer
notre système politique « en changeant non seulement qui
est élu mais la façon dont il est élu ». Un
tel changement ne sera possible que « lorsque le peuple
américain l'exige », a-t-il dit. Parmi la liste des
changements qu'il préconise, on compte le redécoupage des
districts congressionnels ainsi que le voeu pieux maintes fois
répété à l'effet qu'il faut «
réduire l'influence de l'argent en politique ».
Non seulement les « remèdes » d'Obama
manquent-ils de nouveauté puisqu'ils sont périmés
depuis
longtemps, mais ils laissent entrevoir les réformes que
préconise la classe dominante qui tente de mettre en oeuvre un
processus politique qui va éliminer le rôle des partis
politiques pour faire place à des armées privées
de
« citoyens soldats ». Loin de mener à
l'habilitation du citoyen américain, cette approche ne fera que
détruire le peu de cohésion politique qui reste en
mettant en place un système qui exclut les organisations du
peuple. Des candidats individuels comme Ted Cruz et Jeb Bush, avec
toute leur machinerie, sont déjà dans la course à
la
présidence, où résident les pouvoirs policiers.
Comme les changements proposés par Obama ont peu
de chance d'être adoptés par le Congrès ou par les
tribunaux, il se réfère directement à ce
problème : « Si notre approche actuelle de
financement de campagne ne passe pas la rampe auprès des
tribunaux, nous devons travailler ensemble afin de trouver une
véritable solution.
Nous devons faciliter le vote, et non le rendre plus difficile, et
moderniser le processus. ».
Il a indiqué une fois de plus qu'il compte
poursuivre cette campagne après son départ de la
Maison-Blanche. Comme il l'a fait dans de nombreux discours, il a
déclaré : « Je promets que dans un an,
lorsque je ne remplirai plus cette fonction, je serai présent
parmi vous en tant que citoyen. »
Le mécanisme auquel Obama se réfère
existe déjà, puisqu'il l'a mis en oeuvre à deux
reprises lorsqu'il a participé à la course à la
présidence. Il a mis en place un mécanisme complexe dans
chaque État, un mécanisme qui continue de fonctionner, en
partie sous la forme de son groupe « Organisons pour
l'action ». C'est le
mécanisme qu'il compte mettre en oeuvre dans le but de changer
le système électoral de façon à ce que les
citoyens soient dirigés directement par une autorité
au-dessus du pouvoir civil. Le peuple ne jouera aucun rôle dans
les prises de décisions qui déterminent le cours des
évènements, mais l'impression sera créée
qu'il a un lien direct avec
« le chef » par le biais de Twitter et des
médias sociaux alors qu'il sera organisé pour entrer en
action sur la base de l'ordre du jour du « chef ».
Avançons la lutte pour investir le peuple du
pouvoir
Le discours sur l'état de l'union d'Obama
était centré sur le besoin le plus impérieux de la
classe dominante des États-Unis, celui de donner l'impression de
légitimité, qui est primordiale pour calmer la
révolte qui gronde contre elle. Le discours d'Obama vise
à mettre en place les fondements de la criminalisation de la
lutte du peuple pour une démocratie qui lui est favorable. En
disant que la démocratie ne peut pas être maintenue avec
le genre de rhétorique qu'utilisent Donald Trump, Ted Cruz et
d'autres comme eux, mais en appelant le peuple à «
demeurer actif dans notre vie publique », son discours est fait
de manière à refléter « la bonté, la
décence et l'optimisme » des Américains. Il a dit
que « la vie publique s'étiole lorsque les voix les plus
extrêmes sont les seules à se faire entendre » et
que la démocratie « exige des liens solides de confiance
entre ses citoyens ». C'est aussi le rôle joué par
Bernie Sanders et ses partisans qui présentent la même
position.
Obama vise en particulier ceux parmi les gens au pouvoir
dont la solution au problème de maintenir leur pouvoir
dépourvu de légitimité est de diviser le
peuple : « Devant la frustration grandissante, des voix
s'élèveront nous exhortant à nous rediviser en
tribus, à prendre comme boucs-émissaires des citoyens qui
ne nous
ressemblent pas, qui ne prient pas comme nous, qui ne votent pas comme
nous, ou qui ne partagent pas notre passé », a-t-il
dit. Si Obama se réfère au tribalisme, c'est pour
décrire son approche comme étant progressiste. Cela vise
à masquer la lutte féroce pour le pouvoir qui fait rage
entre les différentes factions de la classe dominante, une
lutte qui a créé un scénario de guerre civile dans
lequel les autorités fédérales et d'États
rivalisent pour le pouvoir, ayant recours à leurs propres forces
policières, leurs Gardes nationales et leurs mercenaires
payés.
Le rôle du président consiste à la
fois à préserver l'union et à empêcher le
peuple d'accéder au pouvoir. La mise en garde d'Obama est que
devant la « frustration grandissante » au sein
des factions rivales et au sein du peuple, la solution ne réside
pas dans l'état policier ouvertement raciste d'un PDG ou dans de
nouvelles divisions,
mais plutôt dans le maintien d'une « vie
publique » et en entretenant le chauvinisme des cercles
dominants au nom d'un « credo commun » de
démocratie à l'américaine, laquelle serait la
seule et la meilleure option. Dans les mots d'Obama, cela veut dire que
« nous ne devons pas nous percevoir d'abord comme
étant blancs ou noirs, ou asiatiques ou latinos, gais ou
hétéros, immigrants ou natifs, ou encore
démocrates ou républicains, mais d'abord et avant tout
comme des Américains, cimentés par un credo
commun ».
Il s'agit d'un effort pour préparer le terrain
à des changements au processus électoral existant de
sorte à éliminer encore davantage les partis politiques
et la politique elle-même et à légitimer que des
individus participent à la course à la présidence
et une « vie publique » centrée sur
l'appui à cette présidence. En l'absence
d'institutions fonctionnelles qui constituent un gouvernement de droit
et sont censées représenter le bien commun et non le seul
bien-être des monopoles et freiner les pouvoirs policiers, c'est
ce qu'offre Obama.
Les États-Unis vont continuer d'être
le gendarme du monde
- Voice of Revolution -
Une des questions
soulevées par le président Obama le 12 janvier dans
son discours de l'état de l'union était
« Comment préserverons-nous la sécurité
de l'Amérique et dirigerons-nous le monde sans devenir son
gendarme ? ». Comme ce fut le cas pour tant d'autres
présidents des États-Unis, c'était une question
rhétorique pour présenter les États-Unis comme les
gendarmes internationaux auxquels les peuples doivent se soumettre
sinon gare à eux.
« Les États-Unis sont la nation la
plus puissante au monde. Point à la ligne. Il n'y a pas de
compétition. Nos dépenses militaires sont plus
élevées que celles des huit autres nations
combinées », a-t-il dit.
Ces huit nations sont la Russie, la Chine, le Japon, la
Grande-Bretagne, la France, l'Allemagne, l'Arabie saoudite et l'Inde.
Obama a ajouté :
« Si vous levez la main contre les
Américains, nous allons vous traquer. Cela prendra
peut-être du temps, mais nous ne sommes pas du genre à
oublier et notre portée est sans limites... L'Amérique va
toujours agir, seule, si c'est nécessaire »
Il a soulevé cette question en parlant des
attaques contre l'ISIL et al Quaeda, mais à la lumière
des 10 000 frappes aériennes récentes contre la Syrie et
l'Irak dont il a aussi fait mention, et de l'invasion de l'Afghanistan
au nom de combattre al Quaeda, il s'agit essentiellement d'un
avertissement aux peuples du monde : il n'y aura pas de
limite aux crimes et aux agressions des États-Unis. Cette
réalité est mise en lumière encore plus par la
doctrine de la guerre des drones et le recours aux Forces
spéciales, lesquelles commettent des actes criminels comme le
châtiment collectif et le ciblage de civils et de leur
infrastructure.
Obama a insisté sur la nécessité de
maintenir cette doctrine afin d'éviter « l'impasse et que
soient sacrifiés le sang et le trésor public
américains », qu'il dit être la leçon
tirée du Vietnam et de l'Irak. Comme tous les dirigeants des
États-Unis, Obama n'a pas appris la leçon principale qui
vient du Vietnam, de l'Irak et d'ailleurs , qu'un peuple uni pour une
juste cause, pour sa libération et sa liberté de
l'occupation , va vaincre. C'est cette réalité qui hante
les États-Unis et qui alimente son agression vengeresse contre
les peuples.
Afin de mieux souligner le
rôle de gendarme international des États-Unis, Obama a dit
que son pays aura recours à « tous les
éléments de notre puissance nationale », y
compris les armes nucléaires. « L'Amérique va
toujours agir, seule, si c'est nécessaire » a-t-il
menacé.
Les États-Unis vont aussi continuer à
entraîner d'autres pays dans la commission de leurs crimes.
« Nous mobiliserons le monde pour qu'il travaille avec nous
et nous veillerons à ce que les autres pays fassent leur
part », a-t-il dit.
En d'autres mots, la leçon du Vietnam et de
l'Irak est que c'est le « sang et le
trésor » des autres peuples qui doivent être
sacrifiés et non ceux des États-Unis. C'est donc aussi
une menace à l'égard des alliés à l'effet
que les États-Unis vont « s'assurer » que
ces pays en fassent davantage pour défendre l'empire
américain dans le monde.
Si Obama avait été sérieux dans sa
déclaration que les États-Unis ne sont pas des gendarmes
internationaux, il aurait épousé les demandes anti-guerre
de la majorité aux États-Unis et dans le monde et
rapatrié les troupes américaines maintenant ! Cela
contribuerait à la sécurité en mettant fin au
rôle des États-Unis en tant que principale
source d'insécurité et de terrorisme dans le monde.
L'immense budget du Pentagone pourrait être utilisé pour
subvenir aux besoins des peuples au pays et à l'étranger.
Cela serait aussi un bienfait pour l'environnement, non seulement par
l'arrêt de la destruction sur une échelle de masse des
peuples et de leur infrastructure qui est causée par les
agressions des États-Unis, mais également parce que le
Pentagone est à lui seul le plus grand pollueur mondial.
Parallèlement à ces menaces, Obama a
abondamment déploré le rôle que jouent les Russes
et les Chinois dans leur contestation de l'hégémonie
américaine. « Lorsqu'il s'agit de questions
internationales importantes, les peuples du monde ne se tournent pas
vers Beijing ni vers Moscou pour trouver un leadership - c'est nous
qu'ils
appellent », a-t-il dit. En réalité, s'il est
vrai que les gouvernements d'Israël et de la Corée du Sud
continuent de faire appel aux États-Unis, les
intérêts des États-Unis sont contestés au
Moyen-Orient et les peuples du monde continuent de compter sur leurs
propres efforts et de rejeter la puissance militaire des
États-Unis. En témoignent les
nombreuses manifestations exigeant le retrait des bases militaires
américaines que ce soit au Japon, aux Philippines, en
Corée, en Afrique, en Amérique latine et dans les
Caraïbes.
Pour ce qui est de l'Amérique latine, Obama a
dû reconnaître que les peuples ne se tournent pas vers les
États-Unis mais bien vers Cuba. « Cinquante
années d'isolement de Cuba n'ont pas réussi à
promouvoir la démocratie, ce qui nous a nui en Amérique
latine », a-t-il dit.
En d'autres mots, les États-Unis sont
isolés, Cuba est respectée, et les États-Unis
devaient mettre fin à cette politique qui a échoué
s'ils voulaient influencer l'Amérique latine. Les peuples des
Amériques et du monde demandent depuis longtemps que cesse le
blocus criminel des États-Unis contre Cuba et ils s'opposent
à l'ingérence des
États-Unis. Cela se voit aux multiples résolutions des
Nations unies qui exigent la fin du blocus, dont la plus récente
a été adoptée à 191 voix contre 2.
Seuls les États-Unis et Israël ont voté contre la
résolution.
Le système impérialiste d'états ne
peut être refait
En déclarant sa disposition à recourir
à une violence sans limite, Obama a dit :
« Aucune nation n'ose nous attaquer ni attaquer nos
alliés parce qu'elle sait que ce serait courir à sa
perte. »
« Dans le monde d'aujourd'hui, la menace nous
provient moins d'empires du mal que d'états qui ont
échoué », a-t-il dit, indiquant clairement que
les États-Unis vont poursuivre leur politique de changement de
régime.
Obama a exprimé l'ordre du jour principal des
impérialistes américains aujourd'hui à l'effet que
les États-Unis vont continuer d'être les gendarmes
internationaux en dépit de leurs échecs en Afghanistan,
en Irak, au Libye et dans tous les autres pays où ils ont commis
des crimes atroces et des agressions.
« Le
système international que nous avons bâti après la
Deuxième Guerre mondiale a du mal à suivre le
rythme », a dit Obama. « C'est à nous
à refaire ce système. Ce qui implique établir des
priorités. »
Si on se guide sur sa présidence,
« refaire » veut dire que le recours aux pouvoirs
policiers clandestins pour miner et subjuguer les gouvernements va
devenir de plus en plus ouvert.
Il se réfère ici au système
impérialiste d'États, mené par les
États-Unis, qui a établi l'OTAN, imposé
l'occupation de la Corée et du Japon et appuyé des
dictateurs militaires partout dans le monde. La fin de la Guerre froide
devait être une victoire pour ce système d'états,
un « gage de paix » et de
prospérité. Cependant, vingt-cinq
ans plus tard, les États-Unis ont semé l'anarchie, le
chaos et une violence accrue partout. Indiquant que cela ne va pas
changer, Obama a avoué qu' « il y aura de
l'instabilité pour des décennies à venir dans
plusieurs régions du monde - au Moyen-Orient, en Afghanistan, au
Pakistan, ainsi que dans certaines parties de l'Amérique
centrale, de
l'Afrique et de l'Asie ».
« La priorité numéro un est de
protéger le peuple américain et de traquer les
réseaux terroristes », a-t-il dit.
Les aspirations du peuple, suite à la victoire
contre le fascisme pendant la Deuxième Guerre mondiale et
aujourd'hui, sont de défaire le diktat raciste et anti-peuple de
la raison du plus fort des grandes puissances militaires. Par le
passé et aujourd'hui, garantir les droits qui appartiennent
à tous du fait de leur humanité doit être la
priorité, y
compris le droit des peuples de déterminer leurs propres
affaires sans ingérence étrangère.
Ce sont ces aspirations qui déterminent la marche
irrésistible de l'histoire. Les lamentations d'Obama à
l'effet que les États-Unis n'ont pas réussi à
convaincre le monde entier d'accepter de se soumettre au diktat des
États-Unis et à ses menaces d'encore plus de violence ne
résoudront pas les problèmes des États-Unis ni au
pays ni à l'étranger. Peut-être qu'elles vont
rassurer les fournisseurs d'armes et les fauteurs de guerre des
États-Unis, mais pas plus.
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